C A N A D A PROVINCE DE QUÉBEC DISTRICT DE MONTRÉAL C O U R S U P É R I E U R E (Chambre civile)

NO : 500-17- GILBERT ROZON, homme d’affaires ayant sa résidence au 2, chemin des Châteaux, dans la ville de Saint-André d’Argenteuil, district de Terrebonne, province de Québec, J0V 1X0;

Demandeur

c.

JULIE SNYDER, animatrice, productrice et femme d’affaires ayant sa résidence au 636, avenue Dunlop, dans les ville et district de Montréal (Outremont), province de Québec, H2V 2W4;

-et-

PRODUCTIONS LA LUNE INC., entreprise ayant sa place d’affaires au 2055, boul. René-Lévesque Ouest, bureau 200, dans les ville et district de Montréal, province de Québec, H2L 4S5;

-et-

PÉNÉLOPE MCQUADE, animatrice de radio et de télévision, ayant sa résidence au 2055, boul. Pie-IX, appartement 104, dans les ville et district de Montréal, province de Québec, H1V 2C9;

Défenderesses

DEMANDE INTRODUCTIVE D’INSTANCE POUR ATTEINTE À LA RÉPUTATION

AU SOUTIEN DE SA DEMANDE INTRODUCTIVE D’INSTANCE, LE DEMANDEUR EXPOSE RESPECTUEUSEMENT CE QUI SUIT :

I. LES PARTIES

1. Le demandeur, Gilbert Rozon, est un homme d’affaires qui est bien connu au Québec et ailleurs dans le monde pour avoir été le fondateur du Festival Juste pour rire qu’il a créé en 1983 et qu’il a développé et déployé en tant que marque internationale dans plus de 150 pays. Il a notamment été l’un des membres du jury de l’émission télévisée française La a un incroyable talent, a été l’imprésario d’artistes mondialement connus tels que et s’est impliqué dans des activités bénévoles au bénéfice de la collectivité, notamment à titre de membre du comité organisateur des événements entourant le 375e anniversaire de la fondation de la Ville de Montréal. - 2 -

2. La défenderesse, Julie Snyder, est une animatrice, productrice et femme d’affaires québécoise qui est bien connue du public québécois pour avoir animé et souvent produit des émissions populaires diffusées sur les réseaux de Radio-Canada, de TVA, de TQS et de Noovo (antérieurement « V »), tels que L’enfer, c’est nous autres, Le point J, Le Banquier et plus récemment, La semaine des 4 Julie. Par le biais de maisons de production qu’elle a fondées, tel que Productions J et Productions La Lune inc., elle a produit plusieurs de ces émissions en plus de les animer. En 2000 et 2001, elle a tenté une percée à la télévision française.

3. Le défendeur, Productions La Lune inc., est une entreprise constituée en 2019 en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par actions qui œuvre dans le domaine de la production télévisuelle et dont la présidente et secrétaire est Julie Snyder, tel qu’il appert du Registre des entreprises du Québec dont l’extrait pertinent constitue la pièce P-1. Productions La Lune produit entre autres l’émission La semaine des 4 Julie, une émission de variétés diffusée sur le réseau Noovo, propriété de Cogeco Média inc.

4. La défenderesse, Pénélope McQuade, est une animatrice de radio et de télévision qui est bien connue du public québécois notamment pour avoir animé au fil des ans l’émission de variétés éponyme Pénélope McQuade sur le réseau de Radio-Canada ainsi que Les échangistes.

II. LES PROPOS ÉNONCÉS PAR LES DÉFENDERESSES JULIE SNYDER ET PÉNÉLOPE MCQUADE

5. Le 29 septembre 2020, dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie dont elle est l’animatrice et la productrice et qui a été diffusée sur le réseau Noovo (Bell Média inc.), Julie Snyder (JS) a interviewé Pénélope McQuade (PMQ) au sujet d’un livre qu’elle a publié en 2018 sous le titre « Libérer la colère ». Dans ce qui selon toute vraisemblance constituait une attaque planifiée, orchestrée et mise en scène, les défenderesses s’en sont prises directement à Gilbert Rozon en affirmant notamment ce qui suit :

JS : « Pénélope, tu as marqué le Québec parce que tu as fait partie des femmes qui ont accordé une entrevue au Devoir et à Cogeco pour dénoncer les agressions de Gilbert Rozon dont elles avaient été victimes. »

[…]

JS : « Et toi, on t’a reproché d’avoir attendu si longtemps. Mais faut ne pas connaître ça. T’as fait toi, vis-à-vis ton agresseur Gibert Rozon, comme si de rien était. »

[…]

JS: « Parce que moi j’étais jeune animatrice. Je me serais fait couper de tous les artistes de Juste pour Rire, des galas, la moitié du show-business donc j’ai fait comme toi, comme si de rien n’était et je me suis sentie … Tu m’as donné la force d’aller dénoncer, Pénélope, je te remercie. Merci beaucoup. »

[…] - 3 -

JS : « Et toi, pour Gilbert Rozon, la plainte, ils t’ont cru mais ils t’ont dit que c’était pas assez grave. »

PMQ : « Mais effectivement, y’a pas eu… c’était pas si clair comme agression pour être nommée une agression parce qu’on sait qu’il y a… et c’est drôle parce qu’en ce moment, il y a un espace de chasse avec la vague de dénonciations. Et c’est vrai qu’il y a une gravité des gestes. C’est absolument vrai qu’il y a une gravité des gestes mais il y a un certain nombre de choses qu’il faut qu’on change dans la culture et qui sont inacceptables. Mais dans ce que moi j’ai vécu, il ne s’agissait pas d’une agression violente.

J.S. : Et t’as réussi à t’en sortir?

PMQ : J’ai réussi effectivement à m’en sortir. »

[…]

J.S. : « Qu’est-ce que tu penses de la déclaration de Gilbert Rozon qu’il a faite entre 2 sessions au Palais de justice? Cette déclaration-là :

Rozon : Je n’ai jamais fait l’amour à quelqu’un si une personne me dit non »

PMQ : Hum! Je sais pas quoi penser de cette déclaration (de Gilbert Rozon voulant qu’il n’ait jamais fait l’amour à quelqu’un si une personne lui dit non) parce que je suis pas lui. Donc je sais pas. Ce que je sais, c’est que moi, j’ai entendu beaucoup beaucoup beaucoup trop de témoignages de femmes dans ma vie qui ont dit « non » souvent souvent et avec des hommes qui se sont rendu compte bien trop tard qu’ils avaient compris « non », entendu « non », ressenti « non » mais que c’était pas important ce que l’autre personne avait à dire.

J.S. : Moi Pénélope, ce soir, grâce à toi, je vais libérer ma colère et je vais répondre à Gilbert Rozon. Je t’en ai parlé cet après-midi vite vite que c’est toi qui m’avais donné ce courage-là. Moi je voudrais juste dire à Gilbert Rozon que j’ai pas pu lui dire non parce que c’est arrivé pendant que je dormais. Je dormais dans un endroit où il y avait des gens de Juste pour rire, des artistes, des directeurs, des animateurs et un à moment donné, tout le monde est parti voir un spectacle et ça s’est passé pendant que je dormais. Je ne pouvais pas dire non parce qu’on ne me l’a pas demandé. »

Une copie complète de l’entrevue de Pénélope McQuade menée par Julie Snyder et diffusée sur Noovo le 29 septembre dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie, constitue la pièce P-2.

6. Le 30 septembre 2020, dans le cadre de l’émission Le Québec maintenant animée par Patrick Lagacé qui était accompagné ce jour-là de la journaliste Catherine Beauchamp, Julie Snyder a donné une longue entrevue radiophonique au cours de laquelle elle a repris l’essentiel des propos énoncés et diffusés le jour précédent dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie et a notamment ajouté ce qui suit : - 4 -

« En fait, un élément déclencheur, c’est quand j’ai entendu Gilbert Rozon déclarer – je pense qu’il était au Palais de justice à sa sortie – je pense qu’il avait dit : « Je n’ai jamais fait l’amour à une femme qui m’a dit non ». Dans mon cas, ce n’était pas faire l’amour et dans mon cas, on ne me l’a pas demandé. J’étais tranquillement dans une chambre, la porte bien fermée, endormie profondément. À l’époque, quand il avait sorti cette déclaration-là, j’étais juste… j’étais très choquée parce que je me disais, il peut-tu juste se taire! Ça m’a pris du temps à être capable de lui répondre. Je pense, je suis certaine que c’est Pénélope qui m’a donné ce courage-là parce que si Pénélope – je lui en ai parlé avant – parce que j’avais lu son livre « Libérer la colère ». Donc, de passer de victime et de la tristesse à être guerrière si on veut, ça fait partie de mon processus puis j’ai pas pu répondre sur le coup quand c’est arrivé, quand j’ai lu cette déclaration-là. Mais je m’étais dit un jour, si je peux et si j’ai la force, je vais répondre à cette déclaration-là. Puis c’est Pénélope qui m’a donné cette force-là parce que je pense pas que j’aurais pu le faire avec quelqu’un d’autre. Puis comme Pénélope parlait aussi de ça, puis qu’elle révélait des choses qu’elle s’est fait prendre les seins, les fesses, quand elle était enfant… Donc le fait que je me sentais en confiance alors que Pénélope a partagé beaucoup de choses, alors à la fin, je me sentais capable de le partager. »

[…]

« C’est plutôt après que ce bloc soit terminé. En fait, je me sentais libérée quelque part. Puis juste de le réentendre tout à l’heure, ça me fait monter les larmes aux yeux mais en même temps, je me sens contente de ne pas laisser dire n’importe quoi, de rectifier les choses même plusieurs années après, c’est vrai que ça me libère. »

[…]

« C’est vrai que le livre qu’a coécrit Pénélope, ça aide à libérer sa colère. C’est un de mes amis Jean-Pierre Léger qui m’avait offert ce livre-là alors je le remercie parce que je l’ai lu à l’époque et aujourd’hui, ça m’aide d’avoir lu ce livre-là. »

[…]

« En fait, il y avait trois éléments qui m’ont aidé à porter plainte. Le premier élément c’est Pénélope qui avait fait comme moi quand c’est arrivé. J’étais jeune animatrice pis j’allais – il était tellement puissant, qu’il allait me bloquer tous les humoristes de Juste pour rire et donc j’ai fait comme Pénélope. J’ai fait comme si de rien était. Quand j’ai vu qu’elle, elle avait fait comme moi, je me suis sentie moins niaiseuse. »

[…] »

Une copie de l’enregistrement complet de l’entrevue donnée par Julie Snyder à Patrick Lagacé et Catherine Beauchamp, le 30 septembre 2020, dans le cadre de l’émission Le Québec maintenant, au poste 98.5 FM Montréal, constitue la pièce P-3.

- 5 -

7. C’est la défenderesse Productions La Lune qui a produit La semaine des 4 Julie dans le cadre de laquelle les propos précédemment cités ont été énoncés.

8. De plus, les propos en question ont été diffusés sur la page Instagram de Julie Snyder ainsi que sur sa page Facebook où ils se trouvaient toujours lorsque les présentes procédures ont été intentées. Une copie de la page Instagram et de la page Facebook de la défenderesse Julie Snyder constitue la pièce P-4.

9. En raison du caractère incendiaire et accusatoire des propos en question et de la notoriété de Julie Snyder et Pénélope McQuade, leurs déclarations ont entre autres été reprises en tout ou en partie dans les journaux et sites web suivants :

. La Presse : Véronique Lauzon, « Snyder accuse, Rozon nie », La Presse, 2 octobre 2020, en ligne https://www.lapresse.ca/arts/2020-10-02/agression-sexuelle/snyder-accuse- rozon-nie.php

. Amélie Nolet, « Gilbert Rozon exige de Julie Snyder qu'elle se rétracte », Showbizz.net, 2 octobre 2020, en ligne https://showbizz.net/stars/gilbert-rozon-exige-de-julie-snyder- quelle-se-retracte

. Élizabeth Lepage-Boily, « Julie Snyder fait une déclaration choc sur Gilbert Rozon et on en a des frissons », Showbizz.net, 30 septembre 2020, en ligne https://showbizz.net/tele/julie-snyder-fait-une-declaration-choc-sur-gilbert-rozon-et-on- en-a-des-frissons

. Constance Cazzaniga, « Julie Snyder s'adresse à Gilbert Rozon, qu'elle accuse d'agression sexuelle », HollywoodPQ, 29 septembre 2020, en ligne https://hollywoodpq.com/julie-snyder-sadresse-a-gilbert-rozon-quelle-accuse- dagression-sexuelle/

. Hollywood PQ, « Gilbert Rozon aurait envoyé une mise en demeure à Julie Snyder et Pénélope McQuade », 2 octobre 2020, en ligne https://hollywoodpq.com/gilbert-rozon- aurait-envoye-une-mise-en-demeure-a-julie-snyder-et-penelope-mcquade/

. « 3 ANS PLUS TARD, JULIE SNYDER PARLE DE SON AGRESSION ET S'ADRESSE À GILBERT ROZON », EnVedette, 30 septembre 2020, en ligne https://www.envedette.ca/potins-stars-quebec/television/3-ans-plus-tard-julie-snyder- parle-de-son-agression-et-sadresse-a-gilbert-rozon-1.13612401

. Jean-François Vandeuren, « Julie Snyder «libère sa colère» contre Gilbert Rozon », Huffington Post, 29 septembre 2020, en ligne https://quebec.huffingtonpost.ca/entry/julie-snyder-libere-colere-gilbert- rozon_qc_5f73dc79c5b6374c5585fbb4

. Ariane Fortin, « Julie Snyder s'ouvre sur l'agression sexuelle qu'elle a subie de Gilbert Rozon », Narcity, 30 septembre 2020, en ligne https://www.narcity.com/vedettes/ca/qc/julie-snyder-souvre-sur-lagression-sexuelle- quelle-a-subie-de-gilbert-rozon

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. Serge Larivière, « Julie Snyder revient sur les abus sexuels commis par Gilbert Rozon », Arp.Media, 30 septembre 2020, en ligne https://arp.media/nouvelles/julie-snyder-revient- abus-sexuels-commis-gilbert-rozon/

. Vedette Québec, « Suite aux allégations de Julie Snyder, Gilbert Rozon veut qu’elle retire ses propos », 2 octobre 2020, en ligne https://vedettequebec.com/2020/10/02/suite-aux-allegations-de-julie-snyder-gilbert- rozon-veut-quelle-retire-ses-propos/

. Vedette Québec, « Julie Snyder explique dans quel contexte Gilbert Rozon l’a agressé sexuellement et s’adresse à lui », 30 septembre 2020, en ligne https://vedettequebec.com/2020/09/30/julie-snyder-explique-comment-gilbert-rozon-la- agresse-sexuellement/

. Monde de Stars, « Gilbert Rozon contre-attaque et menace Julie Snyder et Pénélope McQuade de poursuites en diffamation », 2 octobre 2020, en ligne https://www.mondedestars.net/nouvelles/gilbert-rozon-contre-attaque-et-menace-julie- snyder-et-penelope-mcquade-de-poursuites-en-diffamation

Une copie des articles de journaux et pages web qui ont repris les déclarations des défenderesses Julie Snyder et Pénélope McQuade, en tout ou en partie, constitue en liasse la pièce P-5.

III. LE CARACTÈRE DIFFAMATOIRE ET MALVEILLANT DES PROPOS ÉMIS PAR LES DÉFENDERESSES JULIE SNYDER ET PÉNÉLOPE MCQUADE

1. Relativement aux allégations de Julie Snyder

10. Le demandeur, Gilbert Rozon, nie catégoriquement avoir eu des relations sexuelles avec Julie Snyder dans les circonstances qu’elle a rapportées dans le cadre de l’entrevue qu’elle a menée avec Pénélope McQuade le 29 septembre 2020 et qui a été diffusée sur le réseau Noovo le lendemain ainsi que dans l’entrevue donnée à Patrick Lagacé et à Catherine Beauchamp le 30 septembre 2020. Ile nie de plus avoir eu quelque relation de nature sexuelle avec la défenderesse à toute autre occasion.

11. À l’époque pertinente, il y a plus de 20 ans, alors que Gilbert Rozon habitait , Julie Snyder s’est présentée sans avertissement ni invitation chez lui en pleurs parce qu’elle disait venir de rompre une relation avec le chanteur et acteur Patrick Bruel. Devant témoins, elle a mentionné avoir besoin de réconfort, ce que monsieur Rozon lui a offert en la prenant dans ses bras. Elle s’est alors mise à trembler et le demandeur lui a alors proposé de s’étendre sur le canapé du salon où elle a dormi jusqu’au lendemain matin.

12. Deux témoins crédibles sont en mesure d’affirmer sans hésitation qu’en aucun cas monsieur Rozon ne s’est approché physiquement de madame Snyder, qu’il se serait couché à ses côtés ou qu’il l’aurait amené dans sa chambre. Ces deux témoins sont demeurés à l’appartement de monsieur Rozon pendant toute la période où madame Snyder était présente et l’ont vu se coucher et se réveiller sur le canapé-lit du salon.

13. Qui plus est, le comportement subséquent de Julie Snyder à l’endroit de Gilbert Rozon contredit ses affirmations, tel qu’il appert entre autres des faits suivants :

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a) Jusqu’à l’automne 2017, c’est-à-dire lorsque Gilbert Rozon a fait l’objet d’allégations d’inconduite sexuelle, Julie Snyder l’a appelé régulièrement et a eu avec lui des conversations personnelles et professionnelles, soit sur une période de plus de 20 ans;

b) Julie Snyder a invité et reçu Gilbert Rozon à de nombreuses reprises à ses émissions de variétés et à ses « talk-shows »;

c) Elle a réalisé et produit une émission spéciale « Juste pour rire » à l’occasion des 30 ans du festival en invitant Gilbert Rozon personnellement à coanimer avec elle et Stéphan Bureau cet événement;

d) À de multiples reprises, elle a insisté pour être prise en photo avec Gilbert Rozon et a elle-même fait des « selfies » avec lui sur les plateaux et les a diffusés sur son compte Facebook;

e) Elle a assisté à de nombreuses premières des spectacles produits par Gilbert Rozon et le Festival Juste pour rire et lui a demandé régulièrement des faveurs : billets de spectacle alors que l’événement était complet, invitations de membres de son entourage ou de personnes pouvant l’aider professionnellement, etc.;

f) Elle a proposé à plusieurs reprises à son conjoint de l’époque, monsieur Pierre Karl Péladeau, de venir dîner chez monsieur Rozon;

g) Elle a invité à plusieurs reprises Gilbert Rozon chez elle à sa résidence principale et à sa résidence secondaire;

h) Dans les moments difficiles de sa relation conjugale avec monsieur Péladeau, elle s’est à de nombreuses reprises confiée à Gilbert Rozon.

14. Il importe aussi de mentionner que Julie Snyder n’a pas porté plainte en France contre Gilbert Rozon ni institué de recours civil contre lui dans cette juridiction.

15. À l’évidence, ces comportements sont difficilement conciliables et pour le moins incongrus de la part d’une personne qui allègue avoir été agressée sexuellement par le demandeur.

16. Qui plus est, les allégations diffamatoires de Julie Snyder à l’endroit du demandeur n’ont jamais été mentionnées ou évoquées par elle auprès de monsieur Pierre Karl Péladeau qui a été son mari pendant plus de 15 ans ainsi que le commanditaire et le diffuseur principal de Juste pour rire, ce que monsieur Péladeau a confirmé au demandeur.

17. Au surplus, contrairement à ce que l’entrevue qu’elle a donnée à Patrick Lagacé et à Catherine Beauchamp laisse entendre, l’attaque caractérisée à l’endroit du demandeur qui a eu lieu les 29 et 30 septembre 2020 n’est pas le fruit d’une réaction spontanée face au « courage » de Pénélope McQuade mais bien le résultat d’une mise en scène orchestrée et délibérée qui avait fait l’objet d’une préparation avant le tournage qui a eu lieu le 27 septembre 2020. À l’évidence, la démarche avait pour objectif principal de discréditer le demandeur aux yeux du public, moins de deux semaines avant la tenue du procès criminel où il doit se défendre d’allégations d’agressions sexuelles.

18. Dans la même veine, sans aucune preuve mais par pure méchanceté et dans le but de fournir un portrait extrêmement négatif et agressif du demandeur, Julie Snyder l’a dépeint - 8 -

comme une personne qui se serait vengée d’elle et aurait ruiné sa carrière si elle l’avait dénoncé pour agression sexuelle.

2. Relativement aux allégations de Pénélope McQuade

19. En ce qui concerne la défenderesse Pénélope McQuade, elle a non seulement été complice de cet exercice de dénigrement du demandeur, appuyé sur des allégations fausses et mensongères, mais elle a de plus injustement et faussement soutenu que Gilbert Rozon l’avait agressée et qu’elle avait réussi à s’en sortir, supputant ainsi que les gestes posés à son endroit étaient sérieux et graves.

20. De plus, en ne s’appuyant sur aucun fait visant spécifiquement le demandeur, elle a amené le public à conclure que le demandeur était une personne pour qui le fait qu’une femme dise non à ses avances n’avait pas d’importance.

21. Alors que les policiers qui ont rencontré madame McQuade ont vraisemblablement conclu qu’il n’était pas clair qu’elle avait été agressée par monsieur Rozon, elle a continué à le dénoncer publiquement en laissant entendre à mots couverts avoir été la victime d’une agression sexuelle suffisamment grave pour avoir eu « à s’en sortir ».

22. Le demandeur nie catégoriquement avoir de quelque façon et à quelque moment agressé Pénélope McQuade.

23. Il se rappelle cependant très bien être entré dans une toilette mixte du musée Juste pour rire dont la porte n’était pas verrouillée à l’époque où Pénélope McQuade animait Juste pour rire en direct. Il a alors surpris cette dernière alors qu’elle était penchée sur le lavabo. Étant aussi étonné de sa présence dans la pièce que madame McQuade de l’y voir entrer, monsieur Rozon a poussé un cri. Il se souvient très bien que Pénélope McQuade et lui se sont alors tous les deux mis à rire de la situation.

24. Jamais monsieur Rozon n’a touché madame McQuade, ne l’a approchée physiquement, encore moins agressée. Il ne l’a pas harcelée et n’a fait aucune avance de nature sexuelle ou autre à son endroit.

3. Relativement au caractère diffamatoire et malveillant des propos émis

25. Dans les circonstances, il appert que les propos énoncés par Julie Snyder et Pénélope McQuade sont calomnieux, vexatoires et gravement diffamatoires, sans compter le fait qu’ils sont animés par une intention malveillante étant entendu qu’il n’y avait aucun intérêt public ni circonstances justifiant qu’ils soient émis et diffusés publiquement.

26. Cette malveillance est d’autant plus caractérisée par la volonté de nuire à monsieur Rozon et d’influencer l’opinion publique négativement à son égard de même que le tribunal, à quelques jours du procès que monsieur Rozon doit subir à compter du 13 octobre 2020.

27. Les défenderesses Snyder et McQuade ont donc utilisé leur notoriété et une plateforme médiatique sous leur contrôle afin de s’acharner sur le demandeur, de manière intentionnelle.

- 9 -

28. La défenderesse Productions La Lune est complice de cet acharnement et a cautionné les propos diffamatoires diffusés puisqu’elle était en mesure d’en empêcher la diffusion, ne s’agissant pas d’une émission en direct.

IV. LA TRANSMISSION DE MISES EN DEMEURE AUX DÉFENDERESSES ET LEUR REFUS DE S’Y CONFORMER

29. Le 1er octobre 2020, par le biais de ses procureurs, le demandeur a mis en demeure les défenderesses de se rétracter dans les quarante-huit (48) heures en diffusant un communiqué de presse explicite et sans ambiguïté reconnaissant qu’elles n’avaient pas été agressées par monsieur Rozon comme elles l’avaient laissé entendre ou affirmé le 29 septembre 2020 dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie et, dans le cas de madame Snyder, également dans le cadre de l’entrevue donnée à Patrick Lagacé et Catherine Beauchamp, le 30 septembre 2020. Une copie en liasse de ces mises en demeure et des procès-verbaux de signification constitue la pièce P-6.

30. Le 2 octobre 2020, par le biais de ses procureurs, madame Pénélope McQuade a écrit au procureur de monsieur Rozon afin de nier comme mal fondées en fait et en droit les prétentions de ce dernier et l’aviser que toute poursuite judiciaire serait vivement contestée. Une copie de cette correspondance transmise par courriel par Me Serge Provençal au procureur de Gilbert Rozon constitue la pièce P-7.

31. Le 5 octobre 2020, par l’intermédiaire de ses procureurs du cabinet BLG, madame Julie Snyder a fait valoir qu’elle n’avait commis aucune faute ni engagé sa responsabilité de quelque façon que ce soit en dénonçant publiquement monsieur Rozon dont elle prétend avoir été victime. Une copie de cette réponse constitue la pièce P-8.

V. LES DOMMAGES SUBIS PAR LE DEMANDEUR

32. En diffamant de manière intentionnelle le demandeur, les défenderesses lui ont causé préjudice, notamment en le discréditant publiquement et injustement auprès de l’ensemble de la population du Québec et possiblement, à l’extérieur des frontières de cette province.

33. Les propos diffamatoires des défenderesses, à la limite du libelle de nature criminelle, sont non seulement faux, mais font naître dans l’esprit du public un sentiment de mépris et de méfiance à l’endroit du demandeur, ce qui a pour conséquence de le déconsidérer, de le vouer à l’opprobre public et de rendre pratiquement impossible la poursuite de ses activités professionnelles.

34. Les défenderesses ne pouvaient ignorer que leurs propos étaient faux, injustes, calomnieux et diffamatoires car ils visent des rapports qu’elles prétendent avoir eus personnellement avec le demandeur.

35. Ce n’est pas parce que le demandeur, à l’instigation de ses avocats, n’a pas à l’époque nié formellement les inconduites sexuelles alléguées dans Le Devoir d’octobre 2017 et dans les semaines suivantes, qu’il a admis ces allégations et que les propos des défenderesses sont moins calomnieux et diffamatoires.

36. Dans les circonstances, le demandeur est pleinement justifié de réclamer des défenderesses des dommages-intérêts compensatoires de DEUX CENT CINQUANTE - 10 -

MILLE DOLLARS (250 000 $), montant à parfaire, pour le préjudice moral dont il a été victime en raison de la faute des défenderesses.

37. De plus, le demandeur est en droit de réclamer des défenderesses des dommages-intérêts punitifs, en raison du caractère intentionnel et malveillant de l’atteinte à sa réputation, montant qu’il évalue pour l’instant à DEUX CENT MILLE DOLLARS (200 000 $), en tenant compte notamment de la situation financière des défenderesses.

38. Les montants réclamés sont pleinement justifiés dans le contexte où d’une part, les propos des défenderesses ont occupé une place importante dans les médias et ont été diffusés à grande échelle au Québec, notamment par le biais des sites Facebook et Instagram de Julie Snyder et de nombreuses plateformes et journaux qui ont repris les propos incriminés et d’autre part, où le demandeur est présentement poursuivi au civil et au criminel sur la base d’allégations d’inconduite sexuelle qu’il nie et pour lesquelles les défenderesses jouent un rôle prééminent.

39. Les défenderesses sont conjointement et solidairement responsables des dommages- intérêts compensatoires et des dommages-intérêts punitifs auxquels le demandeur a droit.

40. De plus, le demandeur est en droit de requérir la cessation de la violation de son droit fondamental au respect de sa réputation, ce qui ne saurait être obtenu que par le retraite sur toute plateforme contrôlée ou utilisée par les défenderesses, incluant leurs comptes Instagram, Twitter et Facebook, des propos diffamatoires en question ou de tout renvoi à l’entrevue du 29 septembre 2020, diffusée dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie, ou de l’entrevue sur le réseau 98.5 FM Montréal, à monsieur Patrick Lagacé et à madame Catherine Beauchamp.

41. Le demandeur est également en droit de requérir que la rétractation suivante soit ordonnée par voie judiciaire sur les plateformes détenues, contrôlées ou utilisées par les défenderesses et ce, pour une période de trente (30) jours :

« RÉTRACTATION ORDONNÉE PAR VOIE JUDICIAIRE

Contrairement à ce que nous avons affirmé dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie diffusée sur le réseau Noovo (Bell Média) le 29 septembre 2020, et que Julie Snyder a réitéré le 30 septembre 2020 sur les ondes de la station 98.5 FM Montréal, monsieur Gilbert Rozon ne nous a jamais agressées sexuellement et n’a eu aucune relation sexuelle avec nous ni un comportement ou une conduite déplacée. Nous nous excusons des inconvénients que nos propos ont pu causer à monsieur Rozon. »

POUR CES MOTIFS, PLAISE AU TRIBUNAL :

ACCUEILLIR la demande du demandeur;

CONDAMNER les défenderesses à payer conjointement et solidairement au demandeur un montant de DEUX CENT CINQUANTE MILLE DOLLARS (250 000 $), à titre de dommages- intérêts, cette somme étant à parfaire;

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CONDAMNER les défenderesses à payer conjointement et solidairement au demandeur, à titre de dommages-intérêts punitifs, une somme additionnelle de DEUX CENT MILLE DOLLARS (200 000 $);

ORDONNER aux défenderesses de diffuser sur toute plateforme qu’elles détiennent, contrôlent ou utilisent, incluant leurs comptes Twitter, Facebook et Instagram, la rétractation suivante :

« RÉTRACTATION ORDONNÉE PAR VOIE JUDICIAIRE

Contrairement à ce que nous avons affirmé dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie diffusée sur le réseau Noovo (Bell Média) le 29 septembre 2020, et que Julie Snyder a réitéré le 30 septembre 2020 sur les ondes de la station 98.5 FM Montréal, monsieur Gilbert Rozon ne nous a jamais agressées sexuellement et n’a eu aucune relation sexuelle avec nous ni un comportement ou une conduite déplacée. Nous nous excusons des inconvénients que nos propos ont pu causer à monsieur Rozon. »

LE TOUT, avec intérêts au taux légal et l’indemnité additionnelle prévue à l’article 1619 du Code civil du Québec, à compter des présentes procédures ainsi que les frais de justice.

Montréal, le 8 octobre 2020

LAVERY, DE BILLY, S.E.N.C.R.L. (Me Raymond Doray, Ad.E.) Avocats du demandeur, Gilbert Rozon 1, Place Ville Marie, bureau 4000 Montréal (Québec) H3B 4M4 Courriel : [email protected] Tél. : 514 877-2913 Téléc. : 514 871-8977 Notre dossier : 134821-00006

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AVIS D’ASSIGNATION (articles 145 et suivants C.p.c.)

Dépôt d'une demande en justice

Prenez avis que la partie demanderesse a déposé au greffe de la Cour supérieure du district judiciaire de Montréal la présente demande introductive d’instance.

Réponse à cette demande

Vous devez répondre à cette demande par écrit, personnellement ou par avocat, au Palais de justice de Montréal situé au 1, rue Notre-Dame Est, Montréal, (Québec) H2Y 1B6, dans les 15 jours de la signification de la présente demande ou, si vous n'avez ni domicile, ni résidence, ni établissement au Québec, dans les 30 jours de celle-ci. Cette réponse doit être notifiée à l'avocat du demandeur ou, si ce dernier n'est pas représenté, au demandeur lui-même.

Défaut de répondre

Si vous ne répondez pas dans le délai prévu, de 15 ou de 30 jours, selon le cas, un jugement par défaut pourra être rendu contre vous sans autre avis dès l’expiration de ce délai et vous pourriez, selon les circonstances, être tenu au paiement des frais de justice.

Contenu de la réponse

Dans votre réponse, vous devez indiquer votre intention, soit :

• de convenir du règlement de l'affaire; • de proposer une médiation pour résoudre le différend; • de contester cette demande et, dans les cas requis par le Code, d'établir à cette fin, en coopération avec le demandeur, le protocole qui régira le déroulement de l'instance. Ce protocole devra être déposé au greffe de la Cour du district mentionné plus haut dans les 45 jours de la signification du présent avis ou, en matière familiale, ou, si vous n'avez ni domicile, ni résidence, ni établissement au Québec, dans les 3 mois de cette signification ; • de proposer la tenue d'une conférence de règlement à l'amiable.

Cette réponse doit mentionner vos coordonnées et, si vous êtes représenté par un avocat, le nom de celui-ci et ses coordonnées.

Changement de district judiciaire

Vous pouvez demander au tribunal le renvoi de cette demande introductive d'instance dans le district où est situé votre domicile ou, à défaut, votre résidence ou, le domicile que vous avez élu ou convenu avec le demandeur.

Si la demande porte sur un contrat de travail, de consommation ou d’assurance ou sur l'exercice d'un droit hypothécaire sur l'immeuble vous servant de résidence principale et que vous êtes le consommateur, le salarié, l’assuré, le bénéficiaire du contrat d’assurance ou le débiteur hypothécaire, vous pouvez demander ce renvoi dans le district où est situé votre domicile ou votre résidence ou cet immeuble ou encore le lieu du sinistre. Vous présentez cette demande au greffier - 13 -

spécial du district territorialement compétent après l’avoir notifiée aux autres parties et au greffe du tribunal qui en était déjà saisi.

Transfert de la demande à la Division des petites créances

Si vous avez la capacité d'agir comme demandeur suivant les règles relatives au recouvrement des petites créances, vous pouvez également communiquer avec le greffier du tribunal pour que cette demande soit traitée selon ces règles. Si vous faites cette demande, les frais de justice du demandeur ne pourront alors excéder le montant des frais prévus pour le recouvrement des petites créances.

Convocation à une conférence de gestion

Dans les 20 jours suivant le dépôt du protocole mentionné plus haut, le tribunal pourra vous convoquer à une conférence de gestion en vue d’assurer le bon déroulement de l’instance. À défaut, ce protocole sera présumé accepté.

Pièces au soutien de la demande

Au soutien de sa demande introductive d’instance, la partie demanderesse invoque les pièces suivantes :

Pièce P-1 : Extrait du Registre des entreprises de Productions La Lune inc.;

Pièce P-2 : Copie complète de l’entrevue de Pénélope McQuade menée par Julie Snyder et diffusée sur Noovo le 29 septembre dans le cadre de l’émission La semaine des 4 Julie;

Pièce P-3 : Copie de l’enregistrement complet de l’entrevue donnée par Julie Snyder à Patrick Lagacé et Catherine Beauchamp, le 30 septembre 2020, dans le cadre de l’émission Le Québec maintenant, au poste 98.5 FM Montréal;

Pièce P-4 : Copie des pages Instagram et Facebook de la défenderesse Julie Snyder;

Pièce P-5 : En liasse, copie des articles de journaux et pages web qui ont repris les déclarations des défenderesses Julie Snyder et Pénélope McQuade;

Pièce P-6 : En liasse, copie des mises en demeure datées du 1er octobre 2020 adressées aux défenderesses et des procès-verbaux de signification;

Pièce P-7 : Copie de la correspondance transmise par Me Serge Provençal au procureur de Gilbert Rozon datée du 2 octobre 2020;

Pièce P-8 : Lettre des procureurs de madame Julie Snyder datée du 5 octobre 2020.

Ces pièces sont disponibles sur demande.

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Demande accompagnée d'un avis de présentation

S’il s’agit d’une demande présentée en cours d’instance ou d’une demande visée par les Livres III, V, à l’exception de celles portant sur les matières familiales mentionnées à l’article 409, ou VI du Code, la préparation d’un protocole de l’instance n’est pas requise; toutefois, une telle demande doit être accompagnée d’un avis indiquant la date et l’heure de sa présentation.

Montréal, le 8 octobre 2020

LAVERY, DE BILLY, S.E.N.C.R.L. (Me Raymond Doray, Ad.E.) Avocats du demandeur, Gilbert Rozon 1, Place Ville Marie, bureau 4000 Montréal (Québec) H3B 4M4 Courriel : [email protected] Tél. : 514 877-2913 Téléc. : 514 871-8977 Notre dossier : 134821-00006

No : 500-17-

COUR SUPÉRIEURE (Chambre civile) DISTRICT DE MONTRÉAL

GILBERT ROZON

Demandeur c.

JULIE SNYDER

-et-

PRODUCTIONS LA LUNE INC.

-et-

PÉNÉLOPE MCQUADE

Défenderesses

DEMANDE INTRODUCTIVE D’INSTANCE POUR ATTEINTE À LA RÉPUTATION

ORIGINAL

BL 1332 Notre/ : 134821-00006

Me Raymond Doray, Ad.E. / 514 877-2913 [email protected] LAVERY, DE BILLY, S.E.N.C.R.L. SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF À RESPONSABILITÉ LIMITÉE BUREAU 4000, 1, PLACE VILLE MARIE, MONTRÉAL (QUÉBEC) H3B 4M4 TÉLÉPHONE : 514 871-1522 TÉLÉCOPIEUR : 514 871-8977 NOTIFICATIONS PAR COURRIEL: [email protected]

lavery.ca