Histoire De Plemet Depuis La Revolution Jusqu'en 1975
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
HISTOIRE DE PLEMET DEPUIS LA REVOLUTION JUSQU’EN 1975 La Truite du Ridor – André Grall 2019 - 1 - . AVANT-PROPOS Cette enquête est un recueil de textes puisés dans les archives communales, paroissiales et départementales et dans quelques ouvrages évoquant partiellement l’histoire de Plémet. Le fil directeur de cette étude s’inscrit dans des décisions prises par les différentes assemblées municipales de Plémet, telles qu’on peut les lire dans les registres de délibérations du Conseil. Les annexes permettent de développer des sujets dont la gestion échappait totalement ou partiellement, à la compétence du Conseil Municipal. Cette enquête n’est pas une étude historique. Elle ne se veut qu’une contribution à une meilleure connaissance de notre passé et de notre environnement. Remerciements au personnel des Archives Départementales des Côtes d’Armor, à Claude Le Boucher, à l’Abbé Ballay, Michel Tertre, à l’Eidar et à la municipalité. Amicale Laïque de Plémet, 1993 André Grall. Mise en page : Valérie Bouguet La Truite du Ridor – André Grall 2019 - 2 - . CHAPITRE I MAGISTRATURE BLOUIN Joseph Blouin est né en 1759 au Bos Josselin, où il mourut le 29 mai 1814. Nommé Agent National pendant la révolution, il exerça les métiers de laboureur et de commis de minerai avant de devenir arpenteur. Joseph Blouin est nommé Maire en septembre 1800. Jusqu’au 28 fructidor an VIII (14 septembre 1800) les registres d’état civil sont signés « Génissel Maire provisoire », mais l’acte de décès de Gilles Languille, daté du 2 complémentaire an VIII (18 septembre 1800) porte la signature de « Blouin Maire de Plémet ». Joseph Blouin est nommé Maire au lendemain d’une guerre civile qui laisse le pays exsangue et douloureusement meurtri. La situation générale du département en ce début de siècle est particulièrement délicate. L’anéantissement du commerce et de l’industrie, le dépérissement des cultures jettent sur les routes « des légions de mendiants et de vagabonds ; ce sont des familles pauvres, des ouvriers qui, chassés de chez eux par la faim, se déplacent en troupes de 50, 60, 80. 1M 258 ».1 En 1804 « une maladie épidémique des plus meurtrières exerce des ravages effrayants dans l’arrondissement de Loudéac où elle enlève, dans l’espace de 10 mois, un douzième au moins de la population. Ce fléau a réduit à l’indigence une infinité de familles. 2N 25 ». Pendant l’an XII (Sept 1803 - sept 1804) il y eut 256 décès dans notre commune. La situation est à un point tel qu’en 1805 le Conseil Général signalait que « les loups, autrefois isolés, se sont multipliés au point de se réunir par bandes de 5 et 6 et ont l’audace de s’attaquer aux hommes. 1N 5 ». 27 Germinal an 11 - 16 avril 1803 - Eglise Blouin, Maire, écrit au Préfet. « Le Conseil demande à être autorisé à imposer les habitants pour achever l’église et réparer le presbytère qui s’est fort dégradé, car il a servi de caserne pendant la révolution. V 2177 ». Dans l’état des revenus de la Fabrique en 1807, on fait remarquer que « si les oblations et quêtes ont tant produit l’année dernière, c’est que les habitants désirent ardemment voir finir la construction de leur église, à laquelle on travaille depuis tant d’années. L’an dernier, on plaça la première pierre de la tour et à cette occasion, il fut beaucoup donné ». V 2177. (Voir annexe II, page 88 - Première reconstruction de l’église.) 1 Ce symbole indique la cote du document auquel cet extrait fait référence. Ces documents sont déposés aux Archives départementales des Côtes d’Armor. La Truite du Ridor – André Grall 2019 - 3 - . 9 janvier 1808 Sont nommés : • Maire, Joseph Blouin • Adjoints, Gilles Macé, buraliste Pierre Carré, maître des forges du Vaublanc qui prêtent serment. « Je jure obéissance aux constitutions de l’Empire et fidélité à l’Empereur ». Cette mandature fut troublée par des protestations mettant en cause l’honnêteté et la probité du Maire. En 1809, de nombreux habitants reprochent au Maire de percevoir des taxes au-delà de la loi et pétitionnent contre lui. 8 avril 1809 - Lettre de M. Tual au sous-préfet Hillion. Je vous écris cest deux trois lignes pour vous dire que les gens de notre commune sont tous davis de faire des pétitions aussitôt la récolte faite, si celle que vous avez ne parvient pas. Jai suis vostre très humble et très obéissant serviteur. 6 novembre 1809 - Lettre du sous-préfet au Préfet. Les signataires accusent le Maire d’avoir perçu des actes d’état civil des droits qui ne lui appartenaient pas et de s’être rendu coupable de plusieurs autres injustices. Les déclarations des signataires sont à peu près insignifiantes. Le Maire soutient qu’il n’a rien touché depuis le décret impérial du 12 juillet 1807. Ce qui paraît confirmé par les témoins eux-mêmes. Or ce décret est une preuve que l’abus était général et que l’intention de l’Empereur n’a pas été qu’on recherchât les faits qui sont antérieurs à cette date. La véritable cause de la fermentation qui existe dans la commune de Plémet, c’est d’une part l’octroi que les habitants ne payent qu’en murmurant. Un des hommes les plus marquants et que la cabale a placé au nombre des candidats à la mairie, Jean Martin de la Nouette, a même été traduit à la police correctionnelle le mois dernier et condamné à huit jours d’emprisonnement pour injure grave par lui faite à un porteur de contrainte qui avait été chargé de le poursuivre pour le paiement de ce qu’il devait à l’octroi. D’autre part, c’est la jalousie de quelques individus qui convoitent la place du Maire. J’ai interrogé plusieurs citoyens recommandables. Leurs témoignages unanimes ont été en faveur de M. Blouin. Mon avis, M. le Préfet, est que la plainte est mal fondée, qu’elle est l’ouvrage d’une cabale et que le Maire de Plémet doit être maintenu dans sa fonction. 3M 410. 7 juin 1809 Le Maire M. Blouin, a donné connaissance au Conseil de l’arrêté de M. le Préfet, lequel autorise le Conseil à délibérer s’il n’y aurait pas lieu de s’opposer aux travaux que fait M. de Beaumanoir sur le terrain qui joint au levant de la halle de la commune, lequel terrain sert depuis longtemps de place publique au champ de foire. M. de Beaumanoir a présenté au Conseil un contrat d’acquisition en date du 23 avril 1770 d’un terrain appelé « terrain de la Cohue » ; il a exposé que les travaux qu’il y faisait ne tendaient pas à en priver le public mais au contraire à le rendre plus convenable à la tenue des foires et marchés, puisque dans les murs qu’il avait fait élever au Nord, il avait fait des dispositions pour pouvoir établir des boutiques et des échoppes à volonté, que l’expérience La Truite du Ridor – André Grall 2019 - 4 - . venait appuyer ses dires, qu’on avait été à même d’éprouver à la foire de Plémet qui s’est tenue il y a quelques jours, laquelle est la plus forte de l’année, les avantages résultant pour le public des travaux qu’il avait faits. Il a déclaré au reste qu’il maintenait être propriétaire de ce terrain et de ne devoir aucun passage aux maisons voisines. Le Conseil considérant que les travaux de M. de Beaumanoir ne privant pas réellement le public de ce terrain qui a servi depuis 39 ans de champ de foire, mais que néanmoins ils tendent à lui en assurer la possession, a arrêté que la copie de la délibération serait adressée à M. le Préfet pour s’assurer s’il y a lieu de s’opposer à l’entreprise du Sieur de Beaumanoir. 25 mars 1810 M. le Maire fait observer au Conseil qu’il doit délibérer : 1. Sur la demande d’un traitement fait par M. Loedon, vicaire 2. Sur les réparations pressantes à faire au Pont-Querra 3. Sur les travaux pour la continuation de l’église Le Conseil vote les crédits proposés par le Maire. 1er septembre 1812 Le Conseil, considérant que l’octroi n’avait été établi dans la commune que pour faire face aux dépenses qu’entraînait la construction de l’église principale, que cet édifice étant achevé, il devient de son devoir de décharger les habitants de cet impôt, a arrêté qu’à partir du 1er janvier 1813, il n’y aurait plus l’octroi dans cette commune. 29 mai 1814 : Mort de Joseph Blouin Liste des candidats présentés à M. le Préfet pour remplacer Blouin : • Pierre Carré, né en 1767, négociant, Adjoint au Maire, Membre du Conseil Général du département. Capacité, zèle et considération publique. On ne peut présenter un sujet plus recommandable. • Macé Jean-Marie, né le 19 mai 1785, marchand. Bonne disposition, bonnes mœurs, bonne capacité. • Macé Gilles, né le 13 janvier 1779, buraliste. Mêmes qualités. 3M 410 La Truite du Ridor – André Grall 2019 - 5 - . CHAPITRE II MAGISTRATURE PIERRE CARRE Pierre-Louis Alexandre Carré était le fils de Francis Carré, fondateur et premier exploitant des forges de Lanouée, construites en 1760 sur les terres des Rohan. Pierre Carré fut Député sous la Restauration de 1815 à 1820 et Conseiller Général de 1809 à 1831. Baptisé à Lanouée le 8 mai 1768, la date de sa mort est inconnue. Sa signature atteste sa présence à la réunion du Conseil Général du 16 novembre 1831. Son fils Charles prend sa place dès janvier 1832. 13 juin 1814 - Pierre Carré, maître des forges du Vaublanc est nommé Maire de Plémet.