Villes et Pays d’art et d’histoire Pays Montmorillonnais

laissez-vous conter Majesté du chêne qui peut servir Les paysages d’abri aux moutons.

Ces paysages variés impliquent une La faune Les 6809 ha de la commune d’Adriers se situent en limite avec le Limousin, sur les importante diversité faunistique et Ces milieux naturels ou agricoles abritent contreforts du Massif central. Adriers présente des paysages au relief marqué, avec des floristique. Adriers compte une Znieff* une faune terrestre commune : le lapin de de type 1, secteur repéré comme garenne, le lièvre d’Europe, le blaireau, la vallées encaissées. Le site des Frémigis, point culminant de la à 231 m, particulièrement intéressant sur le plan fouine, la martre, le chevreuil, le sanglier, domine les paysages de bocage encore bien préservés. écologique. Elle se situe à Monterban le ragondin. Plusieurs espèces de chauves- et concerne un étang avec des espèces souris ont été également repérées. L’essentiel de la commune se situe sur Le bocage, façonné par la pratique de rares dans la Vienne, comme l’Avoine des terrains cristallins. Les plateaux sont l’élevage, a souffert des évolutions de de thore et la Cicendie filiforme. Les oiseaux, avec un minimum de 96 espèces recouverts de sables argileux à silex. Dans l’agriculture depuis les années 1950. inventoriées, présentent une belle diversité. certaines parties de la commune, les Certains exploitants se sont orientés Les haies et zones boisées 80 espèces se reproduisent sur la commune, Dans les jardins de Marta, à l’arrière du blocs de granite affleurent très nettement vers la culture de céréales et d’oléagineux Les haies arborées et arbustives hautes et les autres sont des espèces migratrices en beau logis « Saint-Pierre », la propriétaire dans les champs. Vers Entrefins, le socle transformant le paysage bocager qui (au-delà de 4 ou 5 m) se composent stationnement ou des espèces hivernantes cultive avec passion arbustes, vivaces, Paysage de bocage. Avec leurs diverses fonctions, hercynien est en contact avec les calcaires dominait jusqu’alors. L’ élevage, ovin du chêne pédonculé, dominant, du comme la grue cendrée, la sarcelle d’hiver, fleurs, rhubarbes magnifiques. Chez Mô, paysagères, écologiques, hydrauliques et économiques poitevins. Et au droit des vallées de la les haies constituent des éléments à protéger. et bovin, reste cependant encore bien châtaignier, du charme, du merisier, du le canard souchet... On compte sept espèces une promenade fait passer le visiteur Grande Blourde et de la Franche Doire, présent. On compte 60 exploitations robinier faux-acacia et du frêne. Les haies d’intérêt communautaire : la bondrée apivore, par six petits jardins successifs. Rosiers des formations sédimentaires du Jurassique agricoles individuelles ou sociétaires arbustives (de 2 à 4 ou 5 m) abritent le martin-pêcheur d’Europe, l’œdicnème anciens, vivaces, arbustes de collection,

affleurent avec des argiles silteuses, des (2007). Une CUMA*, créée en 1994 avec ronce, fusain, houx, fragon, genêt à balais, criard, le busard Saint-Martin, le pic noir, la Les jardins potager, tout est charme et poésie.

La géologie marnes bleues et des calcaires argileux. 10 adhérents, en compte aujourd’hui 50 lierre, fougère-aigle, ajonc d’Europe, pie-grièche écorcheur, l’alouette lulu. Quatorze à Adriers et sur les communes voisines. prunellier, aubépine monogyne, troène, espèces menacées, ayant un statut défavorable Quelques exploitations nouvelles bryone, orme champêtre, sureau noir, en et/ou région Poitou-Charentes, ont Le sentier de randonnée du Pays Montmorillonnais se sont développées : élevage néflier et alisier torminal. Les épineux été repérées : la chevêche d’Athéna, la huppe « Les chaumes du chapitre », valorise ce cadre bucolique. d’escargots, de cervidés, maraîchage (ronce, prunellier, aubépine monogyne), fasciée, le grèbe huppé, l’hirondelle rustique… biologique, pisciculture. la fougère-aigle, le sureau noir… se Les sols surmontant les massifs anciens développent dans les haies arbustives Les zones humides et les haies sont aussi sont relativement pauvres, limoneux et basses et/ou buissonnantes (moins de favorables au maintien de certaines espèces acides. Sur ces terres dites « froides », le 2 m). Toutes ces haies constituent des de batraciens, dont quelques-unes sont La Franche Doire. paysage de bocage s’est progressivement niches privilégiées pour la faune. remarquables : le triton Vieux rosiers dans le jardin de Chez Mô, Adriers est traversé par la Franche constitué avec des prairies destinées Les zones boisées se composent marbré et le sonneur à au lieu-dit Chez Daguenet. Doire ; la Grande Blourde, affluent de à l’élevage extensif, ovin et bovin. essentiellement du chêne pédonculé, du ventre jaune notamment.

la Vienne, forme la limite ouest de la À l’ouest de la commune, le paysage Des paysages qui favorisent la biodiversité frêne commun, du saule et du charme. Les jardins de Marta. commune. D’autres petits cours d’eau fortement vallonné, creusé par les permanents ou temporaires (le ruisseau vallées encaissées, offre de nombreux Une agriculture qui façonne les paysages des Broux, les Mâts d’Adriers…), des points de vue sur le bocage environnant. * L’élevage ovin et bovin est encore bien présent. Les Znieff : Zones Naturelles d’Intérêt Une jeune chevêche petits étangs (étang de la Font, étang de Les haies accompagnent les chemins, Écologique, Faunistique et Floristique. d’Athéna. Les Znieff de type 1 sont d’une Monterban…) et des mares complètent les routes, les cours d’eau et les limites superficie souvent limitée, définies par la

La présence de l’eau Un depays bocage présence d’espèces ou de milieux rares, l’ensemble hydrographique. de parcelles dans les secteurs préservés. * CUMA : Coopérative d’Utilisation remarquables ou caractéristiques du du Matériel Agricole. patrimoine naturel national ou régional. 2 3 Adriers au fil des siècles

La mention la plus ancienne d’Adriers Aux XIVe et XVe s., Adriers subit les L’occupation humaine est attestée sur la commune au « vicaria Edrensis » remonte à 927, troubles de la guerre de Cent Ans L’hôpital-hospice moins depuis l’époque gallo-romaine. Les sources, écrites c’est alors le siège d’une viguerie*. et il est nécessaire de fortifier l’église Cependant ce rôle important ne se paroissiale. Les douves de l’ancien Garestier-Lapierre et iconographiques, et les édifices eux-mêmes plus maintient pas très longtemps car château de Messignac et quelques Un hospice est fondé en 1865 représentatifs à partir de l’époque médiévale, permettent à partir du XIe s., la baronnie de vestiges à Entrefins évoquent grâce à la générosité de la de mieux appréhender l’histoire de la localité. L’Isle-Jourdain domine ce secteur. aussi cette période médiévale. famille Garestier-Lapierre. Au Moyen Âge, les terres sont À partir de 1868, les travaux sont partagées entre trois juridictions conduits sur la base des plans de principales tenues par le chapitre de l’architecte Perlat. En 1871, l’hôpital- En 1919, à proximité du lieu-dit « les la Collégiale du Dorat, par le prieuré hospice peut fonctionner et en 1873, Un bloc en granite, interprété parfois Caves », un « souterrain », composé de grandmontain d’Entrefins et par les l’établissement, peu commun pour

comme un élément de dolmen, a été deux galeries se croisant à angle presque seigneurs de Messignac. Quelques une commune de cette taille, est L’ESAT André Rideau, à l’arrière de l’ancien hospice. retrouvé sur le site de Saint-Joseph. droit, a été découvert fortuitement. À autres terres relèvent des seigneuries La Révolution et l’effondrement confié aux sœurs de qui Ce bloc se présentait debout, en partie cette époque, des fragments de poteries, de Puyferrier (commune de ) de l’Ancien Régime voient les accueillent malades et nécessiteux. Son

enfoncé dans le sol. En l’absence de trouvés sur place, sont interprétés et du prieuré de Saint-Paixent anciennes familles, jusque là à s. administration est assurée par un bureau e

toute fouille archéologique et de toute comme gallo-romains. Cependant, cette médiévaleL’époque (commune de L’Isle-Jourdain). la tête des seigneuries, quitter la de bienfaisance placé sous le contrôle étude de spécialiste, il est à ce jour découverte, assez ancienne, mériterait commune ou changer de statut. de la municipalité et de la préfecture. impossible de préciser s’il s’agit bien d’être réétudiée et datée avec plus De nouvelles familles, issues du L’Établissement de soins et d’aide d’un élément de dolmen. Au XIXe s., un de précision. En effet, de nombreux commerce, prennent alors les À partir des années 1930, le déclin de par le travail André Rideau dolmen est mentionné à Adriers, mais souterrains repérés dans notre région rênes de la vie politique locale. l’hospice s’amorce. Ayant des problèmes En 2005, le CAT devient Établissement s. La préhistoire s. au XXI s.

sans aucune précision de localisation. relèvent de l’époque médiévale. e Les tensions restent présentes et en de gestion et ne répondant plus aux de soins et d’aide par le travail (ESAT). e mars 1793, plusieurs jeunes gens, besoins de l’époque, l’hospice est vendu L’ESAT André Rideau est aujourd’hui Plus récemment, au lieu-dit d’Adriers et des paroisses voisines, en 1975 et permet, sous l’impulsion géré par l’Association départementale

Entrée du four au lieu dit la Vergne. Quelques fragments de « la Vergne », ont été mis au jour les se soulèvent contre la levée en masse d’André Rideau, maire, la création d’un des pupilles de l’école publique de la briques et de tuiles ont été mis au jour autour de ces fours. vestiges d’un ancien four à tuiles qui décrétée par la Convention. Cinq Centre d’aide par le travail (CAT) qui Vienne (DPEP - PEP86) et accueille 82 Le XVIII pourrait dater de la période gallo- d’entre eux sont condamnés à mort. Du XIX s’installe dans les locaux en 1976. travailleurs handicapés et 16 personnes romaine. Seule l’étude par un spécialiste handicapées en section annexe, en permettrait de préciser la datation. majorité issus du sud du département de la Vienne. C’est un établissement médico- Deux sites, identifiés en prospection social pour le travail protégé, spécialisé au sol, ont livré des fragments de tuiles dans la fabrication de matériel d’élevage gallo-romaines, les tegullae, près des Dessin de Mademoiselle de Monterban L’ancien hospice du côté pour ovins et caprins, la fabrication de représentant l’église avant les travaux du XIXe s., de la rue principale. villages du Tageau et de Bellevue. avec la façade fortifiée au XIVe s. caisses d’emballages, l’usinage à façon, Un ferrier, site de transformation l’entretien des espaces verts et de jardins, du minerai de fer, non daté, a été le conditionnement, la blanchisserie * Viguerie (ou vicairie) : À l’époque gallo-romaine localisé près du Chagneau. circonscription et la prestation de repassage à façon. administrative de l’époque carolingienne. La justice comtale se tient au siège de la viguerie. 4 5 La Seconde Guerre mondiale La « vieille école » Les travaux commencent en Comme de nombreuses communes de rue du Villars et le nouveau groupe 1934 et le groupe scolaire est la Vienne, Adriers accueille des réfugiés scolaire 18, rue du Villars inauguré pour la rentrée 1935. Inauguré le 15 avril 1923, Lorrains en 1939. C’est ainsi qu’entre La mention la plus ancienne d’un L’école des filles et l’école des le monument aux septembre 1939 et 1940, 54 familles, soit instituteur communal remonte à 1835. Il garçons se retrouvent ainsi morts représentant 176 personnes de Hombourg-Haut, ont est probable que la première école se situait dans des locaux beaucoup un poilu, rappelle les noms des été reçues à Adriers. Elles repartent dans au Villars et accueillait initialement une plus vastes et modernes. enfants d’Adriers leur commune d’origine en août 1940, classe. L’école est agrandie d’une seconde L’ancienne poste au 38, rue principale. morts lors la après avoir passé une année à Adriers. classe opérationnelle pour la rentrée 1879. Première Guerre mondiale, auxquels En 1901, l’école des garçons, en mauvais La poste viendront s’ajouter état, compte 130 élèves. Les discussions au Des réfugiés lorrains. les noms des sujet de réparations ou d’une construction Dès 1887, le conseil municipal est ouvert à soldats morts lors nouvelle durent une trentaine d’années. l’installation d’un bureau de poste. En 1892, des conflits suivants. Les écoles le conseil décide de fournir gratuitement L’école libre – 35-37, rue principale Le nouveau groupe scolaire ouvert en En 1914, une centaine de filles 1935. En souvenir de l’aide apportée pendant 18 ans un local nécessaire pour le Les deux guerres Au milieu du XIXe s., l’abbé Dorlac, curé de fréquentent l’école. En 1960, l’école par François Albert, l’école porte son service et le logement du titulaire. Le 12 La Première Guerre mondiale la paroisse, crée une école chrétienne pour ne compte plus que 23 élèves et 18 en nom depuis le 11 juin 2005. septembre 1894, après quelques travaux, une Comme dans de nombreuses communes filles. La maison qui accueille les enfants est 1961. Elle ferme en juillet 1961. maison, située à l’actuel n° 38, rue principale, rurales, la Première Guerre mondiale a eu donnée par Madame Laurendeau, propriétaire est louée par la commune pour 18 ans. La des répercussions importantes pour Adriers. à Adriers. Elle impose une condition : L’école publique poste reste dans ce local jusqu’en 1962. Cent-deux hommes sont morts au combat l’instruction doit être assurée par des sœurs L’école de filles – 41, rue principale ou des suites de leurs blessures, laissant de La Puye, les filles de la Croix. L’école entre Selon la loi du 28 mars 1882, une commission En 1960, la décision de construire un nouveau pratiquement toutes les familles endeuillées. en service en 1851. La maison d’origine, municipale est créée pour « surveiller et bâtiment pour le bureau de poste est prise. trop petite et vétuste, est remplacée par une encourager la fréquentation des écoles ». La commune acquiert le terrain nécessaire et Durant cette période, Adriers héberge nouvelle construction qui ouvre ses portes en Deux propositions sont faites : la création participe aux dépenses à hauteur de 25%. Le 23 une vingtaine de prisonniers allemands 1875. L’ensemble se composait d’une maison d’une école de filles à condition que novembre 1962, le nouveau bureau, construit sous pendant presque trois années. Arrivés en située sur la rue et des bâtiments de classe l’institutrice soit laïque et la construction la direction de Mademoiselle Ursault, architecte octobre 1916, ils travaillent dans les fermes en fond de cour, juste à côté de l’hôpital. de deux écoles de hameaux compte tenu En 1930, le conseil municipal décide de régional des PTT à , est inauguré. et pallient ainsi ponctuellement les besoins de la superficie de la commune. Ces construire un nouveau groupe scolaire, à importants qu’avaient les familles après dernières ne seront jamais construites. l’emplacement des bâtiments de l’ancienne le départ des hommes à la guerre. Ils sont La municipalité loue d’abord une maison école et de la mairie qui doivent être L’exode rural, déjà amorcé avant la Première repartis en avril 1919. Parmi eux, Friedrich pour abriter l’école de filles, puis elle en détruits. Le projet traînant auprès des Guerre mondiale, s’est accentué laissant de Ernst Peters, enseignant, parlait français devient propriétaire. Après quelques travaux, autorités compétentes, la municipalité nombreuses fermes inoccupées. Cependant, et servait d’interprète. Après le conflit il a cette maison accueille pour la rentrée sollicite l’aide de François Albert. avec sa CUMA et l’ESAT, son école, son écrit divers ouvrages dont un roman sur la 1882 deux classes et deux logements. Ayant des origines familiales à Adriers, bureau de poste, ses commerces de proximité, réconciliation Franco-allemande. En 1927, Suite à la construction du nouveau groupe François Albert, alors ministre, intervient Adriers reste un bourg dynamique. Le il a rédigé ses souvenirs de captivité dont un scolaire en 1934, l’école de filles, transformée, auprès du ministre de l’instruction réseau associatif y est actif et participe à tiers est consacré à son passage à Adriers. voit l’installation de la nouvelle mairie. publique et le projet se débloque. la qualité de vie dans la commune. Photographie de groupe dans la Au guichet de l’ancienne poste. 6 cour de l’école libre (1927). 7 Le bâti traditionnel

Adriers, situé en limite du Poitou et du Limousin, bénéficie du croisement des influences et Les toitures traditionnelles conserve encore de beaux exemples de bâti traditionnel. L’architecture traditionnelle utilise L’influence poitevine se fait sentir par des toitures à deux pans à pentes faibles, les matériaux locaux comme le granite ou le schiste, mais aussi le calcaire. Entrefins, un bel exemple de toiture à quatre pans. entre 19° et 24°, et l’utilisation de la Maison avec des génoises, à Entrefins. Marée et œil de bœuf à la Vergne. tuile canal. Les toitures bas-marchoises se différencient des toitures poitevines Les génoises Dans les hameaux et les fermes isolées Celles de la seconde moitié du XIXe s., par la présence de quatre pans. Les Les génoises, composées de plusieurs La maison paysanne la Varenne, Entrefins, l’Épinay… présentent deux modèles cohabitent à Adriers. rangs alternés de tuiles canal et de tuiles Les maisons les plus modestes présentent en général un étage et un grenier. Elles plates, forment une corniche qui permet des plans très simples. Le rez-de-chaussée s’éloignent progressivement du bâti d’éloigner les eaux pluviales des murs. se compose d’une ou deux pièces éclairées traditionnel, avec l’usage de l’ardoise pour les Elles ont un rôle pratique, décoratif, par une fenêtre. L’étage sous comble abrite toitures ou la présence de corniches en pierre. mais aussi symbolique. Le nombre de le grenier, non habitable. Pour les exemples Le bâti agricole rangs de tuiles et la présence sur un ou La Bouige avec ses encadrements Dans le bourg de fenêtres et de porte en bois. les plus anciens, les encadrements de fenêtres Granges, écuries, bergeries, « petits » toits plusieurs murs de la maison, sont fonction et de portes sont en bois (la Bouige, le pour les cochons, fournil… complètent Les maisons bordent les rues et forment un du degré d’aisance du propriétaire. Bois), remplacés au cours du XIXe s. par la l’ensemble. Dans le dernier quart du XIXe s., alignement plus ou moins continu. Elles brique ou la pierre (granite ou calcaire). La les surfaces exploitables augmentent grâce présentent souvent un étage habitable. Les os La Vergne. Toiture dite à la Mansart Le bâti traditionnel le plus représenté toiture est simple, à deux pans et couverte de au défrichement. Apparaissent alors les Quelques demeures, plus imposantes, Certaines maisons ou granges présentent sur une maison sans étage. remonte au XIXe s. et au début du tuiles canal. À l’extérieur on repère encore grandes granges visibles à Chez Triquin par rompent ces alignements et utilisent des ossements de bovins ou d’ovins dans XXe s., même si quelques maisons souvent la pierre d’évier, la « marée », et exemple, même si certains bâtis peuvent être des parcelles plus grandes. Cependant le haut des murs, comme à Chez le peuvent être plus anciennes. En au-dessus l’œil de bœuf, la « boulite ». plus anciens. La date de 1794 apparaît sur les caractéristiques principales restent Rouge. Au-delà de l’aspect symbolique fonction de l’époque, du statut social une poutre de la grange du Petit Vilmert. les mêmes : toitures couvertes de tuiles Les toitures dites à la Mansart que l’on peut y voir, ces ossements et des moyens des propriétaires, Le modèle « en ligne », reprend le module le canal, génoises, enduit, pierre d’évier. À partir du XVIIIe s., plusieurs belles permettaient, selon les lieux, d’accrocher l’habitat se différencie notamment plus simple et le multiplie dans un alignement : La maison de maître demeures d’Adriers adoptent une toiture des outils agricoles, de faire sécher des e par sa taille, sa forme, la nature Chez Pougy, Chaumeil, la Brelière… Les maisons plus importantes, dites née au XVI s. qui permet d’agrandir Les éléments de décors légumes, de supporter une treille… des matériaux employés et par les Dans certains cas, la maison est un peu maisons de maître, présentent des volumes Les maisons les plus anciennes le volume habitable dans les combles : décors. Une hiérarchie s’opère entre plus importante dans ses volumes plus imposants et la toiture est alors et les plus modestes n’ont pas logis Saint-Pierre, villa le Blanc, ancien Os dans le mur de la grange à la maison de maître, la maison du (la Dimerie, la Caillerie). Elle se prolonge souvent à quatre pans. Le souci du décor de fondations. Ces dernières presbytère, logis Saint-Joseph, la Vergne, Chez le Rouge. Les fermier et la maison du métayer. parfois d’une petite grange ou d’un fenil apparaît et les génoises ou les corniches apparaissent progressivement maison bourgeoise de Chez Ranger. ossements ont la (Chez Souchaud, Chez le Rouge). de pierre ornent les parties hautes. au cours du XIXe s. Les murs Les toitures à la Mansart, ou bien à brisis particularité d’être imputrescibles. Ils L’exode rural et les grandes sont construits en moellons et et terrasson, présentent deux parties aux présentaient ainsi mutations agricoles ont joué un seuls les chaînages d’angles et pentes différentes. Le terrasson, la partie à des avantages par Maisons en ligne rôle dans la transformation de les encadrements sont en pierres pente faible, est souvent couvert de tuiles rapport au bois qui à Chaumeil. pourrissait ou au ce bâti. Certaines fermes ont été de taille. Un enduit couvre les canal. Le brisis, à pente plus accentuée, est Plusieurs familles métal qui rouillait. abandonnées, d’autres transformées pouvaient ainsi murs et tient un rôle à la fois couvert de tuiles plates, et éventuellement e Les toitures L’habitat traditionnelL’habitat et le bâti agricole pour répondre aux besoins actuels. vivre côte à côte. Les techniques de construction protecteur et esthétique. à partir du XIX s., d’ardoises.

8 9 Le patrimoine vernaculaire Avant la Révolution, chacun devait cuire son pain dans les fours banaux et payer une redevance au seigneur du Puits traditionnel à Entrefins. Ce patrimoine témoigne de la société rurale d’autrefois, de la vie quotidienne dans les villages lieu ou à son fermier. Après l’abolition et de son évolution au fil du temps. Au-delà des témoignages qu’ils constituent, ces éléments des privilèges et des banalités, de nombreuses fermes se sont dotées de du patrimoine « habitent » nos paysages et nous aident à mieux fours à pain. Ces fours pouvaient être Les puits comprendre l’histoire d’une commune. individuels ou communs pour l’ensemble Dans la campagne chaque ferme avait son puits des habitants d’un village ou d’un qui servait à l’alimentation en eau de la maison. Sur la Franche Doire, on comptait proximité du village de Royoux, le cadastre hameau, comme à la Renaudière. Souvent de plan circulaire, les puits sont maçonnés. au moins cinq moulins. Le moulin de 1835 semble indiquer un bief. Le four à pain est parfois éloigné La margelle peut être monolithique ou composée Les paysans, mais aussi les des « Périchous », cité en 1663, des habitations afin de lutter contre de plusieurs éléments. En général un petit toit commerçants ou artisans du bourg, pourrait se situer au bas du Cluzeau, Sur la Grande Blourde, le moulin des les incendies, mais il peut aussi être en tôle protège le mécanisme. Certains puits avaient autrefois leur lopin de vignes, mais aucune trace n’est conservée, si Vergnaudes est mentionné sur la carte intégré au bâti. Plusieurs villages et sont encore en partie conservés : Montageau, planté de quelques arbres fruitiers. ce n’est une meule retrouvée dans le de Cassini. M. Souchaud, huilier, a fait fermes d’Adriers en conservent : Chez le Cluzeau, la Boisselière, le Petit Vilmert, Les loges servaient d’abri en cas de

cours d’eau. Le cadastre de 1835 ne tourner ce moulin à huile jusque vers Le pigeonnier Les fours à pain Paulet, la Géraud, la Tâche, le Bois… Chez Daguenet, Entrefins, Chez le Pont, mauvais temps et permettaient de le signale pas. Le moulin de la Folie 1930. Le moulin a conservé une partie de Saint- la Renaudière, Chez Souchaud, la Géraud… mettre en sûreté les outils. Les loges Joseph. La Chez Paulet, dépendait du prieuré d’Entrefins. de son mécanisme et l’écluse, bien de vignes, de dimensions modestes, toiture en four à pain du Les archives anciennes, la carte de qu’endommagée, existe toujours. La maison poivrière est village. Celui de Plus rarement, les puits peuvent être couverts ponctuaient le paysage à Chez e Cassini au XVIII s. et le cadastre de du meunier se situe un peu plus haut. coiffée d’une la Maisonnée, par une maçonnerie et un toit comme à la Les loges de vignes Ranger, au coteau des Fontenelles… girouette. dans le bourg, 1835 en font mention. Il ne reste rien Ferrière. Le puits peut être individuel ou fonctionne des bâtiments. Le moulin de « Chez Deux autres moulins fonctionnaient régulièrement commun à plusieurs foyers au sein d’un Gourdonneau », cité au XVIIe s., peut-être sur la commune : le moulin Les pigeonniers ont été jusqu’à lors des fêtes de village, comme à Frêté ou au Charraud. se situait à proximité du moulin de d’Entrefins et le moulin de l’Étang. la Révolution le privilège des la commune. Dans le bourg, certains puits étaient inclus dans les Connus depuis le Moyen Âge, les la Folie. Seul le bief apparaît encore seigneurs. Ils se démocratisent à murs des maisons ou des clôtures de propriétés. communaux ou pâturaux sont des biens sur le cadastre ancien. Le moulin de la fin du XVIIIe s. et au XIXe s. Les lavoirs fonciers exploités en commun par les Chez Triquin apparaît sur le cadastre Les intérêts principaux restent la À la fin du XIXe s., afin de faciliter le habitants d’un village. Il s’agissait souvent de 1835. Sur site, il ne reste que chair des pigeons et la colombine travail des laveuses, professionnelles de prés, de brandes, de mares, de vergers ou quelques pierres éparses et les traces pour l’amendement des terres. Les ou non, la municipalité fait aménager de petits bois. En général ils étaient utilisés de l’écluse. Le moulin de « Rouyoulx » pigeonniers d’Adriers relèvent de la un lavoir, sur les bords de la Franche pour mener les animaux en vaine pâture

Les moulins est cité dans un texte en 1530. À période postrévolutionnaire. Ils sont, Doire, au-dessous du pont, à proximité et on y coupait du bois pour le chauffage. pour la majorité, de plan circulaire de la villa le Blanc. Le dallage, encore À Adriers, quelques communaux, terrains et construits en pierre. Certains visible dans les années 1950, a été ou mares, ont résisté aux nouveaux conservent leur toiture en poivrière emporté depuis par les crues. modes d’exploitation : la Davidière, Le moulin de la Folie sur le cadastre de 1835. (la Renaudière, Saint-Joseph), Chez Souchaud, la Barachère, Salvert, la d’autres l’ont perdue (Monterban). En 1956, la municipalité fait construire Ce lavoir couvert abritait des bacs en ciment pour Renaudière, Chez Nadeau. En 2011, le laver le linge, une barre permettait d’étendre le linge Le pigeonnier de l’Épinay, de un lavoir moderne, couvert et fermé. communal de Chez Ranger a retrouvé sa et une petite salle accueillait les pompes, Moulin des Vergnaudes. Après 1930, plan quadrangulaire, est couvert Il apportait une amélioration certaine les réservoirs d’eau et les appareillages électriques. vocation première grâce aux plantations Pâturaux et communaux ce moulin ancien ne pouvait faire face Les pigeonniers d’une toiture à quatre pans. Le patrimoine lié à l’eau aux conditions de travail des laveuses. Il a été décoré par les jeunes d’Adriers en de fruitiers par la municipalité. aux nouveaux moulins plus performants. 2007-2008 dans le cadre d’animations de loisirs. 10 11 Châteaux, manoirs et belles demeures*

Cette demeure bourgeoise est construite À proximité de Messignac, l’Age Boutrie La période médiévale a laissé peu de traces. En revanche, la période classique et le XIXe s. offrent en 1801 par la famille Bernardeau de est mentionné en 1561. La maison de e de nombreux exemples de belles demeures. Celles-ci, n’ayant plus besoin de répondre aux besoins Monterban qui était propriétaire du maître pourrait dater du XVII s., château de Monterban. Pierre Lavaud, même si elle a été remaniée par la de défense, se font plus accueillantes et satisfont aux besoins de confort du moment. régisseur des biens de la famille Le toponyme Chagneau dérive du mot « chagne », suite. Le plus bel élément conservé, * Toutes ces propriétés sont privées et ne sont pas ouvertes à la visite. le chêne en patois. À l’entrée de la propriété se Bernardeau l’achète par la suite. dressait autrefois un magnifique chêne qu’Henry l’escalier en bois, présente encore

Messignac, cadastre de 1835 Daras a immortalisé dans plusieurs de ses œuvres. BoutrieL’Age sa rampe à balustres d’origine. montrant les anciennes douves. Comme de nombreuses constructions bourgeoises de cette époque, le logis La demeure bourgeoise a été construite » Cette bâtisse, appelée localement le Ce logis, construit à proximité de au plan quadrangulaire est couvert en 1873 par la famille Poitevin. Le peintre Les mentions les plus anciennes du lieu e « château branlant », bien que remaniée, l’église, remonte au XVIII s. Sa Le logis Saint-Joseph d’une toiture dite à la Mansart. Henry Daras (1850-1928) en hérite plus utilisent le nom de Monte Urbani (1260), présente encore des éléments pouvant construction revient probablement tard. Le logis principal est flanqué de deux en latin, puis Monturbeau en 1494. relever de la fin du Moyen Âge et du à la famille Garestier-Lapierre, pavillons latéraux, plus bas, recouverts à La famille Bernardeau, présente à Adriers Villa le Blanc. XVIIe s. Certains indices pourraient riches marchands à l’origine de l’origine d’un toit terrasse. Henry Daras à la fin du XVIIe s., associe à son nom témoigner en faveur d’une maison forte : l’hospice. Se succèdent ensuite a fait modifier ces toitures sur le même celui de sa propriété. Cette pratique » Le Chagneau

mur épais avec glacis, vestiges de fossés Le site est mentionné en 1303, associé les familles Gervais de Lafont principe que la toiture principale. était courante à l’époque. La famille à proximité, ouvertures circulaires dans à un certain Guillaume de Messignac. puis Lemaigre et enfin Charoy était propriétaire des quatre fermes les parties hautes de trois des façades Du début du XVe s. jusqu’au XVIIIe s. propriétaire également de de Monterban, soit 265 ha. Plusieurs e

château branlant qui pourraient être attribuées à des Messignac appartient à la famille Bonnin. Monterban à la fin du XIX s. Le lieu de la Combe est mentionné en membres de cette famille ont été maires

canonnières. Cet ensemble aurait donc La famille Bonnet fait ensuite construire 1474. Le château encore en élévation d’Adriers. Par mariage, le domaine passe château e pu être complémentaire de la fortification le château encore visible aujourd’hui, à Le logis est constitué d’un corps semble avoir été construit au XIX s. à la famille de Blom, puis Cadoret de

Le « de l’église pour la défense du bourg. proximité de l’ancien édifice. Au cours du principal flanqué de deux pavillons puis agrandi et modifié vers 1930. Beaupréau. En 1890, l’ensemble est acheté XVIIIe s., le château passe par mariage aux extrémités, plus bas que le Le lieu dit s’appelait autrefois Chez le Cette demeure est située au cœur d’une par la famille Charoy. La propriété a été à la famille Vallin. En 1806, le domaine corps principal. La toiture à la Blanc. L’ensemble bâti est protégé par vaste propriété de 1200 ha. Plusieurs ensuite vendue et morcelée. Aujourd’hui

est acheté par Louis-Pierre Lauradour- Le logis Saint-Pierre ou le « Mansart couronne l’ensemble. un mur de clôture percé d’un porche familles en ont été propriétaires, en ruines, le château a probablement Le « château e branlant ». Ponteil. Les communs qui bordent l’allée qui porte la date de 1789. Dans cet notamment les familles de Blom, Monterban été construit au cours du XIX s. Détail d’une centrale de la propriété sont alors achevés. ensemble on distingue un bâti plus de Lambertie et Sautereau. Se sont canonnière ancien, plus modeste, et le nouveau logis, succédées ensuite les familles Marot et sous le toit. Les anciennes douves et quelques plus important. Les deux bâtiments sont Rondeau. La famille Marot est connue vestiges de murs anciens attestent de couverts d’une toiture à la Mansart. Au pour la fabrication de machines agricoles. la construction d’un édifice au Moyen XIXe s., cette propriété appartenait à Âge. Aujourd’hui le corps de logis Marie-Adélaïde Garestier-Lapierre, La demeure est caractéristique des quadrangulaire est flanqué de deux née Igounin. Par héritage, elle est passée grandes constructions bourgeoises du avant-corps latéraux. Bien que repris ensuite aux familles Mazeraud-Crosnier. XIXe s. L’ensemble est couvert d’une e en partie au XIX s., cet édifice de Le logis vu du jardin. Les fenêtres et les portes Cette demeure a été longtemps habitée toiture en ardoise, fréquente à cette Peinture du château de Monterban, réalisé par facture classique présente des façades sont surmontées d’un linteau en arc surbaissé par Marie Crosnier, connue à Adriers époque. Une chapelle funéraire, située Séraphine de Monterban. Le bâtiment quadrangulaire La Combe La Villa le Blanc (ChezLa Le Blanc) Messignac ordonnancées à la fois sobres et élégantes. habituellement utilisé à cette époque. pour avoir soutenu l’école privée. dans le parc, complète l’ensemble. était flanqué de deux tours circulaires.

12 13 Le patrimoine religieux Le mobilier Le vitrail central, réalisé par les ateliers Lobin de La statuaire Tours, a été offert par la comtesse de Beaupréau, Au Moyen Âge, le patrimoine religieux d’Adriers est principalement influencé par le parente des Bernardeau de Monterban. Limousin, tout proche. L’église relevait de la collégiale Saint-Pierre du Dorat et le prieuré Une partie du mobilier bénéficie de mesures de protection au titre des Monuments Les vitraux d’Entrefins dépendait de l’abbaye de Grandmont. Le grand chantier de restauration et e Historiques. Les éléments les plus anciens L’installation de vitraux dans le chœur et d’agrandissement de l’église Saint-Hilaire marque profondément la fin du XIX s. relèvent de l’époque classique avec la le transept vient parachever la première statue de la Vierge à l’Enfant datée du tranche de travaux du XIXe s. Comme il est XVIIe s., la statue de sainte Radegonde de coutume à cette époque, les vitraux sont L’église après les du XVIIIe s. et un tabernacle du XVIIe s. largement financés par les familles locales travaux du chœur En 1919, le curé de la paroisse fait édifier importantes. Ils ont été réalisés pour la plupart et du transept, mais avant ceux de la façade un monument aux morts singulier en par l’atelier des Granges de Clermont-Ferrand, et du clocher. Cette mémoire des enfants d’Adriers, morts lors en 1876. Les donateurs laissent la trace de photographie ancienne de la Grande Guerre : une Piéta surmonte leur générosité en faisant apparaître dans prise avant 1889 permet d’apprécier la scène d’un soldat aumônier qui assiste un le bas de la composition leur nom, ou bien Les croix de mission et les croix de l’ancien clocher et de soldat mourant sur le champ de bataille. leur blason le cas échéant. On y retrouve les chemins, souvent plus modestes, deviner les parties Dessin d’Esteban, élève de l’école d’Adriers, signatures des familles de Monterban, de Blom, ponctuent les routes de la commune. fortifiées de l’église. réalisé en 2012 lors d’une animation du patrimoine. Les tableaux Thiaudière, Crosnier, Bezaguet, Sautereau… Des inscriptions permettent dans certains Henry Daras (1850-1928), peintre originaire cas de mieux connaître leur histoire : d’Angoulême, également propriétaire à Dans la nef et les chapelles latérales, des vitraux donateur, date, événements pour lesquels La mention la plus ancienne de l’église Adriers, au Chagneau, a offert deux tableaux du XXe s. ornent les baies. L’un a été offert par elles ont été érigées… Elles peuvent Saint-Hilaire date de 1063, époque à Une architecture étonnante à la paroisse : Jeanne d’Arc à Domrémy les paroissiens en remerciement de la protection être en pierre, en bois ou en métal. laquelle elle est donnée au chapitre des L’église présente une nef très large, coupée et la Vierge sous les murs de Jérusalem. d’Adriers lors de la Seconde Guerre mondiale chanoines de la Collégiale Saint-Pierre d’un transept dont les bras sont greffés et représente Jeanne d’Arc. Il a été réalisé Les croix de chemin du Dorat. Il existe alors une première d’absidioles. Le chœur s’achève par une par les ateliers Chigot à Limoges en 1946. Les croix de chemin étaient nombreuses église romane. Le contexte difficile abside hémicirculaire. L’édifice, repris et marquaient souvent les limites des de la guerre de Cent Ans implique la presque entièrement au XIXe s. a été paroisses, parfois des propriétés. Elles

fortification de l’édifice, sans doute à la fin réalisé dans le style néo-gothique très Arcs brisés et sculptures de l’époque servaient aussi de support pour les prières e e du XIV s. Au XIX s., sous l’impulsion en vogue à cette époque, à l’exception médiévale, au revers de la façade. des habitants et des voyageurs. Certaines de l’abbé Alfred Charruyer, puis de son du clocher de style néo-roman. Seule la ponctuaient les processions. Quelques- successeur Florent Lhémeau, curés de partie occidentale, en façade extérieure unes sont toujours conservées, en plus la paroisse, deux campagnes successives comme à son revers, conserve des éléments ou moins bon état : la croix de « Chez e de restauration et d’agrandissement médiévaux. Construites à la fin du XIV s., Statue de le Pont », la croix de Chez Ranger, la donnent à l’église son visage actuel. deux échauguettes flanquent la façade. Elles la Vierge à croix de la Varenne, la croix du Chaffaud l’Enfant, en La première concerne le chœur, les sont reliées par une galerie sur mâchicoulis, bois peint, érigée par Prudence Bernardeau de absidioles et le transept en 1876-1877, formant un chemin de ronde. Ces éléments du XVIIe s. Monterban en 1841, la croix de Chez e la seconde touche la nef, la façade, la sont refaits lors de la restauration du XIX s. Jeanne d’Arc reçoit des mains de saint Michel, sainte Marguerite et Daguenet, la croix de Chez David, la croix

L’église Saint-HilaireL’église sacristie et le clocher, en 1889-1891. maintenant le souvenir de la fortification. sainte Catherine, l’épée, l’étendard et la palme du martyre, emblèmes Les croix de Monterban, la croix du Bournezeau. de sa vocation. Tableau d’Henry Daras, élève de Puvis de Chavannes. 14 15 Carte postale ancienne montrant la plantation de la Chapelle croix de mission en 1926, au croisement des routes d’Entrefins lors de L’Isle-Jourdain et de Mouterre-sur-Blourde. De l’ancien ensemble monastique, il ne reste d’une visite du patrimoine. que quelques vestiges conservés aujourd’hui dans la chapelle du XIXe s. Des documents du Croix de mission de 1926 XVIIIe s. et le cadastre de 1835 permettent Lors de la mission prêchée du 14 mars de comprendre son organisation. L’ensemble au 4 avril 1926, Henry Daras fait ériger se composait de l’église, d’un cloître, des La petite chapelle a été édifiée vers 1870, une croix sur sa propriété du Chagneau. logements des religieux, mais aussi de à proximité de la précédente, notamment La croix monumentale porte le Christ bâtiments agricoles et des éléments nécessaires afin de perpétuer les pèlerinages locaux, et une inscription rappelle le lourd tribu au fonctionnement du site, jardin, four et ou « voyages » à saint Étienne. Ce dernier Les croix de mission et qu’ont payé cette famille et la commune puits. Des terres un peu plus éloignées, des était prié pour obtenir la guérison des les croix jubilaires lors de la Première Guerre mondiale étangs et le moulin de la Folie, sur la Franche maladies nerveuses, des maux de têtes et Afin de raviver la foi catholique, des « En souvenir d’Henry, Louis, Pierre Doire, dépendaient aussi du prieuré. des maladies « dont on ne connaissait pas missions ont été prêchées régulièrement Daras et de leurs camarades d’Adriers Intérieur de la chapelle du XIXe s. l’origine ». Les pèlerins devaient suivre un Ce cimetière privé se situe près du depuis le XVIIe s. Elles connaissent morts pour la France 1914-1918 ». L’église, désaffectée en 1788, est encore rituel bien précis : faire brûler un cierge lieu-dit Royoux et date de la seconde une nouvelle ferveur à partir des années dite en 1795 « très vaste et bien voûtée ». dans la chapelle, faire trois fois le tour du moitié du XIXe s. Bien que tardif, 1850 et ce jusqu’au début du XXe s. La croix de l’église Le toponyme Entrefins,inter fines, Elle devait mesurer une trentaine de puits, puis trois fois le tour du champ qui ce cimetière renoue avec la tradition Ces missions réunissaient les fidèles sur La croix située sur le côté sud de l’église témoigne de la situation de frontière entre mètres de long. En 1839, elle est encore dessine les limites de l’ancien cloître en protestante d’ériger les cimetières sur plusieurs semaines autour de différentes porte les instruments de la Passion. les diocèses de Poitiers et de Limoges. en élévation. Elle est détruite par la suite disant leur chapelet, et enfin déposer un des terrains privés comme on le faisait cérémonies. En général, la mission Peut-être érigée en 1754, cette croix a été et les matériaux servent à construire la ruban sur le support prévu à cet effet et au XVIe s. ou après la révocation s’achevait par la plantation d’une croix. restaurée en 1989. Les instruments de la Au milieu du XIIe s. une celle maison de maître située à proximité. un objet en rapport avec la tête (épingles de l’Édit de Nantes, les protestants Passion ont été reforgés à cette occasion. grandmontaine est implantée sur ce à cheveux). Les voyages avaient lieu toute ne pouvant pas être enterrés dans Croix jubilaire de 1868 site reculé, sur une terre du seigneur de l’année. Le rassemblement collectif du lundi les cimetières catholiques. Le cadastre de 1835 montre les bâtiments En 1868, la clôture du jubilé du quinzième Croix de l’église, entièrement refaite en 1989. L’Isle-Jourdain, Bozon. Grandmont a été existant encore à cette époque et de Pâques fut agrémenté d’une « assemblée » Entouré de murs, et planté d’ifs, centenaire de saint Hilaire se fait par Elle porte les instruments de la Passion. fondé par Étienne de Muret (1045 ou notamment la chapelle, détruite depuis. jusqu’à la Première Guerre mondiale. Ces il accueille quatre tombes en e l’érection d’une croix au carrefour des 1046 – 1124) au XII s. dans les monts pèlerinages perdurèrent ensuite le 15 août Le cimetière protestant calcaire gravées d’épitaphes. routes de Bussière et de . L’abbé d’Ambazac (Haute-Vienne). Rapidement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les Ricordeau, curé d’Adriers, précise qu’il y l’ordre essaime et à la fin du XIIIe s. il voyages individuels se pratiquent encore. eut à cette occasion 2233 communions. compte près de 160 maisons, appelées celles mais aussi prieurés. En 1295, six Cette chapelle présente encore des éléments Croix jubilaire de 1875, religieux vivent à Entrefins. En 1317, sculptés appartenant aux anciens bâtiments dite croix de la Dimerie Entrefins est uni au monastère de Puy- monastiques, un autel, une statue de saint Située à la jonction de la route de Chevrier dans l’Indre. Au XVIIIe s., Étienne (avec une erreur, il s’agit ici du L’Isle-Jourdain et de la route de Moussac, le site d’Entrefins devient plus un proto-martyr et non de saint Étienne de cette croix monumentale en pierre a domaine agricole dépendant de Muret), une niche protégée par une grille été érigée par la famille Crosnier en Puy-Chevrier. Suite à la Révolution, couverte de rubans, témoins des voyages. 1875, année jubilaire, alors qu’Alfred le 2 mai 1795, les bâtiments et les terres Sur les murs, des peintures évoquant ces Cimetière protestant de Royoux. La tombe la plus ancienne date de 1852 et la plus récente de 1896. Charruyer était curé de la paroisse. Le prieuré d’Entrefins sont vendus comme biens nationaux. voyages ont été réalisées en 1955 et 1957.

16 17 Bulletins de la Maisonnée, GARDA Claude, « Adriers », in n°1 à 15, 1998 - 2012. Le patrimoine des communes de la Vienne, Paris, Flohic, 2002, t. 1, p. 349-353. BUREAU Abbé Pierre, Cinq jeunes révoltés d’Adriers condamnés à mort en GINOT Émile, Communication à la 1793, bulletin du GRHAIJ, n°8, 1998. séance du 16 octobre 1919, Bulletin de la Société des antiquaires de l’ouest, 3e série, COLASSON +Jean, DOLLFUS Michel, t. 5, 1919-1921, p. 221-222. GÉSAN Monique, GONNELLE Jean-Pierre, SOUCHAUD Edmond, GRÉMILLON Gilles, Les cloches VATRÉ Michèle, Connaître et réhabiliter du canton de l’Isle-Jourdain et leurs l’habitat rural en Montmorillonnais, inscriptions. Les cloches de l’église Publication de l’Écomusée du d’Adriers, bulletin du GRHAIJ, n°4, 1994. Montmorillonnais, Poitiers, 2001. JAHAN Sébastien, Histoire d’une famille DEVERRIERE Guy, Inventaire des croix notable : Les Maige à Adriers au XVIIIe monumentales du canton de L’Isle-Jourdain. siècle, bulletin du GRHAIJ, n°3, 1993. 2ème partie : Adriers, Asnières-sur-Blour, Mouterre-sur-Blourde, JAHAN Sébastien, Seigneurs et paysans à e e bulletin du GRHAIJ, n°2, 1992. Adriers aux XVII et XVIII siècles : le cas du fief de Frété, bulletin du GRHAIJ, n°14, 2004. DEVERRIERE Guy, Les stèles et Pour aller Pour plus loin sur l’histoire d’Adriers... monuments aux morts du canton de L’Isle- JAHAN Sébastien, « Adriers », in Jourdain, 2ème partie : Adriers, Mouterre-sur- Dictionnaire des communes de la Vienne Blourde, bulletin du GRHAIJ, n°6, 1996. dirigé par Dominique Guillemet, La Crèche, Geste éditions, 2004, p. 76-77. GARDA Claude, Trois visites pastorales en pays islois au XVIIe siècle : RICHARD Christian, Prospection (1ère partie) Adriers, L’Isle-Jourdain, aérienne dans le canton de L’Isle-Jourdain, 10 , bulletin du GRHAIJ, n°8, 1998. bulletin du GRHAIJ, n°8, 1998.

GARDA Claude, Un instituteur d’Adriers face à l’exode rural en 1927, Études et autres sources : bulletin du GRHAIJ, n°8, 1998. Étude d’impact, Projet de parc éolien d’Adriers, Valorem, mai 2007. GARDA Claude, Le triste état du monastère www.poitou-charentes.developpement- grandmontain d’Entrefins au XVIIIe siècle, durable.gouv.fr : pour la consultation Bibliographie Cartes non exhaustives. bulletin du GRHAIJ, n°9, 1999. de la fiche Znieff.

1 Les jardins de Chez Mô 6 L’église Saint-Hilaire Commune d’Adriers 2 La mairie 7 Le logis Saint-Joseph

8 3 L’ancien hospice Le logis Saint-Pierre

et l’ESAT André Rideau Document réalisé en décembre 2012 par la commune d’Adriers et le Syndicat Mixte Les jardins de Marta du Pays Montmorillonnais, avec le soutien financier de la DRAC Poitou-Charentes et de la Région Poitou-Charentes, dans le cadre du label Pays d’art et d’histoire. 4 L’ancienne école libre

(école privée) 9 1 Point culminant les Frémigis Le « château branlant » Auteurs : Béatrice Guyonnet, à partir des nombreux articles des bulletins de la Maisonnée et du GRHAIJ (Groupe de recherches historiques et archéologiques de l’Isle-Jourdain). 5 Le lavoir de 1956 10 L’école François Albert Remerciements : un grand merci aux différents contributeurs et relecteurs, Lysiane 2 Château de la Combe et Jacques Dazas, Rémy Moreau, Liliane et Jean-Claude Querrioux, Philippe Rose, Maguy et Jean-Louis Rommevaux, Sabrina Thiaudière. Une pensée particulière pour Jean Colasson et tous les auteurs des articles de la Maisonnée qui depuis de 3 Maison de maître de l’Age Boutrie 8 Le moulin des Vergnaudes nombreuses années contribuent à la connaissance de l’histoire d’Adriers. Merci à Patrimoine religieux Croix Châteaux et belles demeures Marie-Paule Dupuy du centre de documentation du Service Régional de l’Inventaire.

PriscillaCréation Saule graphique/ www.priscillasaule.com : Imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement. 4 6 9 Crédits photographiques : Club photo de Saulgé, Catherine Colombeau, Béatrice Château de Messignac Vestiges du château de Monterban Villa Le Blanc Guyonnet, Rémy Moreau, Philippe Rose. Cartes postales et photographies anciennes : Patrimoine vernaculaire (puits, fontaines, fours à pain, lavoirs, moulins... ) collections privées de Rémy Moreau, Jean Colasson et Gaston Touraine. Photographies et illustrations non libres de droits. 5 Cimetière protestant de Royoux 7 Prieuré d’Entrefins 10 Maisons bourgeoise le Chagneau Patrimoine naturel, jardin Patrimoine civil (écoles, mairie, poste, gare... ) Cartes : réalisation Priscilla Saule. Le Pays Montmorillonnais appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire

Le Ministère de la Culture et de la Communication attribue le label Ville ou Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui mettent en œuvre des actions d’animation et de valorisation de leur architecture et de leur patrimoine. De la préhistoire à l’architecture du XXIe s., les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui un réseau de 166 villes et pays vous offre son savoir-faire dans toute la France. Le Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais conçoit tout au long de l’année un programme de visites et d’animations du patrimoine valorisant l’ensemble du territoire.

À proximité

N’hésitez pas à découvrir Grand Poitiers, Cognac, Thouars, Parthenay, Rochefort, Saintes, Royan, Île de Ré, le Pays Confolentais, le Pays Mellois, Angoulême et l’Angoumois, le Pays Châtelleraudais, le Pays des Monts et Barrages qui bénéficient également de ce label.

Renseignements Le Blanc

Vers Châteauroux, Blois Poitiers Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais Béatrice GUYONNET Animatrice de l’architecture Vers Châtellerault, Tours, Paris et du patrimoine

18 bis place de la Victoire - BP 73 86 501 Cedex MARCEL RIGAUD, EXTRAIT DE « LE PETITVILLAGE...». Tél. 05 49 91 07 53 Fax 05 49 91 30 93 De terre poitevine mais aussi limousine C’est unC’est petit village au flanc de la colline [email protected] Admirant sa vallée sans jamais lasser s’en

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