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novembre 2002 Mardi 12etmercredi 13 Caratini JazzEnsemble K La transcription www.cite-musique.fr 2 joursmaximum avant : chaqueconcert les notesdeprogramme enligne, V ous avez dorénavant lapossibilitédeconsulter enny Barron Quartet Cité de la musique Dans transcrire, il y a trans, ce beau préfixe qui dit le mouvement vers un ailleurs, vers un devenir en train de s’écrire. Transcrire la musique, la vouer à des instruments auxquels elle n’était pas destinée, c’est la projeter dans une aventure, dans une histoire ouverte, comparable à ce qui arrive à un texte quand on le traduit : l’œuvre se retrouve pour ainsi dire à l’étranger ; elle voyage. La transcription musicale a existé – elle continue d’exister – sous des formes savantes ou populaires, écrites ou orales, entre des lieux, des contextes, des genres et des époques dont l’éloignement, sans être nié, est ainsi enjambé. Ou mesuré. En convoquant les plus grands interprètes autour d’une pratique foisonnante, en exposant des œuvres connues et reconnues – de Bach et Beethoven ou Schubert – aux métamorphoses les plus risquées, la Cité de la musique tentera, durant près de deux mois, de faire surgir l’inouï là où on l’attendait le moins. Mais Stravinski, Schönberg, Webern, Berio ou Zender le disent, chacun à sa manière : transcrire, c’est aussi et encore interpréter, réinventer. Voilà qui éclaire tout le cycle : du classique au , en passant par les musiques du monde et les chants populaires, transcrire, c’est troquer nos oreilles usées pour d’autres, toutes nouvelles. Mardi 12 novembre 2002 - 20h Salle des concerts

Hommage à Wayne Shorter et Billy Strayhorn mardi 12 novembre - 20h 12 novembre mardi Quartet Kenny Barron, piano , basse Kim Thompson, batterie Anne Drummond, flûte

Durée approximative du concert : 2h Kenny Barron joue Plus que toute autre musique, le jazz est un rite de Wayne Shorter & passage et de possession, au-delà de la vie et de la mort. Billy Strayhorn Musique de l’instant et de l’éphémère, fragilité et volatilité sont ses coordonnées. Mais son destin se confond avec celui du disque qui lui a donné les clefs de l’éternité. L’ enregistrement est la seule transcription du jazz, sans laquelle son histoire n’existerait pas. Louis Armstrong, bien avant la fin de sa vie, se baladait partout dans le monde avec ses deux magnétophones, de peur que l’un ne tombe en panne, enregistrant intégralement chacun de ses concerts, épouvanté à l’idée qu’une seule note de lui ne fût enregistrée pour la postérité. Pour tous les grands jazzmen, l’improvisation a potentiellement la valeur d’une composition définitive, d’une œuvre durable, dont la transcription a posteriori ne sera qu’un squelette. C’est pourquoi, au cours de l’histoire du jazz, quelques grands musiciens plus angoissés ou précis que d’autres ont préféré confier une part de leur génie à l’écriture. Leurs noms se comptent sur les doigts des deux mains, et parmi eux figurent Billy Strayhorn et Wayne Shorter. Billy Strayhorn est mort, à 52 ans, en 1967. Wayne Shorter est, depuis 1933, de plus en plus vivant. Leurs destins se ressemblent beaucoup, musicalement. Barman dans un drugstore, Strayhorn rencontre Duke Ellington en 1938, et sera jusqu’à sa mort son double au point qu’il est impossible de les distinguer en duo de pianos, et que les grandes compositions de Strayhorn (Chelsea Bridge, Lush Life, Passion Flower, etc.) semblent plus ellingtoniennes que celles du patron. Même l’indicatif définitif de l’orchestre, Take the A Train, est de Strayhorn, et non d’Ellington ! Quant à Wayne Shorter, même s’il a déjà 31 ans et une belle carrière derrière lui (notamment dans les Jazz Messengers d’Art Blakey), c’est en devenant l’alter ego de Miles Davis en 1964, puis de Joe Zawinul en 1971 que ce saxophoniste tourmenté s’impose comme l’un des plus fascinants compositeurs du jazz contemporain. Tout grand jazzman a son jardin secret où, à côté des « standards » issus du répertoire populaire, il cultive Kenny Barron 6 Gérald Arnaud miraculeuse évidence! Shorter etdeBillyStrayhorn parKenny Barronestune soit peul’essencedujazz, lechoixdeWayne tingue parlechoixdeses maîtres».Pour quiflaireuntant T d’un HerbieHancock,Keith Jarrettoud’un McCoy fulgurantes enfontl’égalméconnumaisindiscutable délicatesse. Savirtuositétranquilleetsesimprovisations C’ le plusadmirédesagénération,mais respecté. business ».Ilestainsidevenunonseulement le pianiste qui nesupporteaucunecompromissionavec le «show- avec toutlemonde,desacrifiersonegoàcette joiedujazz Depuis vingtans,Kenny Barronafaitlechoixdejouer mort. Thelonious Monkpendantdelonguesannéesaprèssa dans lesannées1970,nideseconsacreràl’œuvre pas faciled’êtrelepianisted’unStanGetzdépressif croise avecdignitébeaucoupd’autresmusiques.Iln’était près surcetteroutetrèsétroiteoùlemeilleurdujazz Gillespie. Depuis,iln’a jamais cessédenaviguerauplus l’Argentin LaloSchifrindanslequintettedeDizzy renouvellement. A19ans,Kenny Barronremplaçait incessant entresesracinesetmultiplessourcesde avec celledujazzdesquarantedernièresannées:unswing histoire, quiseconfondauplushautniveau Moins surprenant,ilestvrai,quandonconnaîtson compositions personnellesdédiéesauBrésil. d’un pianistedontledernierdisqueestunesuitede :unchoix Strayhorn P passions pourd’autresjazzmen. à lafoisouvertetfamilial:lesjazzmenontdevraies P Chick CoreaetKeith JarrettsepassionnentpourBud consacre unebonnepartdesavieàTheloniousMonk. amoureusement lesœuvresdesespairs.SteveLacy yner. Debussydisaitqu’enmusique«lemaîtresedis- our Kenny Barron,c’estaujourd’huiShorteret owell, commejadisMinguspourEllington.Lejazzest est unpuretdur, maissanspurismeetd’unerare a priori inattendu delapart Mercredi 13 novembre 2002 - 20h Salle des concerts

Anything Goes Les Chansons de Cole Porter

Le répertoire sera choisi parmi les titres suivants :

Cole Porter : Anything goes (1934, Anything goes) / Just one of those things (1935, Jubilee) / What is this Thing called Love (1929, Wake up and dream) / I Concentrate on You (1939, Broadway Melody of 1940)/ Too darn Hot (1938, Kiss me Kate) / Miss Otis Regrets (1934, I diddle diddle) / All of You (1955, Silk Stockings) / You’d be so nice to come home to (1943, Something to shout about) / My Heart belongs to Daddy (1938, Leave it to me) Patrice Caratini : Amour à Vendre Cole Porter : Love for Sale (1930, The New Yorkers) Patrice Caratini : Before the Night Cole Porter : Night and Day (1932, The Gay Divorcee) mercredi 13 novembre - 20h 13 novembre mercredi Patrice Caratini : Silent Dance Cole Porter : Get out of Town (1938, Leave it to me) / You’re the top (1934, Anything goes)

Caratini Jazz Ensemble Patrice Caratini, orchestrations, contrebasse et direction Sara Lazarus, voix André Villéger, saxophones Stéphane Guillaume, clarinettes Rémi Sciuto, flûtes Claude Egéa, Pierre Drevet, trompettes Denis Leloup, trombone François Bonhomme, cor François Thuillier, tuba David Chevallier, guitares Alain Jean-Marie, piano Thomas Grimmonprez, batterie François Laizeau, batterie

Durée approximative du concert : 1h30 Patrice Caratini : De son père Roger, célèbre encyclopédiste, Patrice le jazz ensemble, et Caratini a hérité l’éclectisme iconoclaste et l’hyperactivité plus si affinités. démesurée pour les transposer dans la (re)création musicale. Muni d’un premier prix de contrebasse du Conservatoire de Versailles, il a opté pour le jazz par amour de la liberté et des territoires illimités. Il a dès lors accompagné une ribambelle de jazzmen « historiques », dont , Kenny Clarke, Bill Coleman, , Johnny Griffin, Slide Hampton, , Mal Waldron, Teddy Wilson. En même temps, ses horizons s’étendent à la chanson (avec Brassens, Maxime Le Forestier, Colette Magny, Moustaki, Renaud), à l’Afrique (Akendengue) et à l’humour (Devos). Quand il aborde la trentaine en 1976, Caratini est déjà un personnage capital du « jazz made in Paris ». Il rêve de le voir un jour au niveau de créativité, de professionnalisme et d’intensité collective de la scène new-yorkaise, non par l’imitation mais par une différence bien tempérée. Son charisme sans égotisme lui attire une foule de copains qui deviendront des disciples. Caratini devient pour tous « Cara » et cette abréviation affectueuse résume bien la richesse authentique de sa musique, dénuée de préciosité fallacieuse. Le jour, Cara se lance à corps perdu dans l’aventure du CIM, première école de jazz parisienne dont il est co- fondateur avec le regretté Alain Guerrini, et qui s’installe dans un ex-bordel de Barbès pour ne pas oublier l’origine interlope et populaire du jazz. La nuit, ce somnambule convaincu anime jusqu’à l’aube les « bœufs » du Petit- Opportun, cave conviviale du Châtelet où se sont réfugiés les esprits facétieux de Saint-Germain-des-Prés. La musique de Cara va tout naturellement acquérir sa singularité : par capillarité, par affinités électives, au gré des rencontres et aussi des écoutes. Le jazz est né (pas par hasard) en même temps que le disque, et le jazzman est un farouche discophage. Caratini père est un encyclopédiste universel, un Pic de la Mirandole des Caratini Jazz Ensemble 10 un piano,unecontrebasse etdeuxbatteries.Unecombinai- trois anches,deuxtrompettes, uncor, untuba, uneguitare, délibérément inhabituelle :unevoix(féminine), traditionnels dujazz)mais sacompositionest Il comptequatorzemembres(nombred’ordes bigbands studio naîtra,en1997,leCaratiniJazzEnsemble. De cetovnifécondsurscènemaisunpeutrop rareen têtes pensantesplutôtquedixpékinsobéissant àleurchef. volonté deréunirunorchestrequisoitunehydre àonze établir unpontentrelesjazzdesdeuxrives,mais aussi les objectifs:préfixefrançaisetsuffixeaméricain pour du «Onztet»,dontlenom-calembourexprime bien la petiteformationaugrandensemble,avec création Il aalorsréussideuxansauparavantlesautpérilleuxde Mosalini (bandonéon). Argentins, GustavoBeytelmann(piano)etJuan-José du tango,fondanten1981untriotrèsinspiréavecdeux Caratini aaussisuccombéauxcharmesdelamilongaet la suite musique pouraboutirauchefd’œuvretoutrécentqu’est et devientlepianistefavorideCaratini,épiçantsa Alain Jean-Marieremplacel’accordéonistedeBrel, »quel’onpensaitdésuet.Puis leGuadeloupéen musette se faittrioavecMarcelAzzolaquirénoveun«jazz- Mais letandemprendaussidescheminsbuissonniers, juvénile deDjango. miraculeusement prochedeschefsd’œuvreduquintette »dontlafraîcheurest jazzdutroisièmeâge un « du génialStéphaneGrappelli,quiélaboreaveceux F Ainsi, sonduo«ultra-swing»avecleguitaristeMarc pas desens,mêmesic’estàlafoisexcessifetréducteur. A cetégard,direqu’ilestunMingusfrançaisnemanque moteur quelacontrebasses’estinventéaufildujazz. l’intérieur verssesfrontières,partantdurôledecœuret du jazz,etbienau-delà!Ilexploretoutemusiquede XX osset aviteévoluédanslamêmedirectionauxcôtés e et XXI Chofé BiguineLà e siècles. Caratinifilsestunencyclopédiste . son sonore à proprement parler « inouïe », donc à la fois aérienne et tellurique, équilibrée mais aussi très contrastée : l’expression collective et originale d’une personnalité. On pense au Miles Davis de l’époque « cool » (son « nonet » ne fut-il pas le modèle du « onztet » ?) et à son compère Gil Evans, mais aussi à Mingus, à Gerry Mulligan, et plus encore aux instrumentations bizarroïdes du jazz « west-coast », contrepoint musical de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Car le rêve de Caratini est très « américain ». Son désir insatiable de propulser Paris au firmament du jazz n’en est-il pas la preuve absolue ? Il suffirait d’énumérer ses récentes (re)créations : Echoes of France, Sherlock Junior (sur le chef-d’œuvre de Buster Keaton), la Harlem Suite de Duke Ellington, New York, New York, le centenaire de Louis Armstrong et surtout l’hommage à Cole Porter, le plus « parisien » des auteurs- compositeurs américains.

Gérald Arnaud

Cole Porter, Son nom sonne ici comme le titre de ce qu’aurait pu compositeur pour être une comédie musicale franco-américaine dont il eût improvisateurs été l’auteur, lui, le colporteur transatlantique d’une façon ironique et libertine de chanter l’amour, plus proche du XVIIIe siècle français que du XXe américain. D’ailleurs, Albert Porter est né entre les deux, en 1891 dans l’Indiana. Gosse de riche d’une mère pianiste amateur, premières gammes à six ans (au violon, puis au clavier), première mélodie éditée à 11 ans - à l’époque où la bourgeoisie rêve de petits Mozart à l’échelle industrielle. Entre musique et football (américain bien sûr, le vrai) le jeune Cole Porter s’ennuie avec élégance et après un « opéra comique patriotique » hué à Broadway, il débarque à Paris en 1917. Caratini Jazz Ensemble 12 dès lesdébutsduparlantavec quand même dépité. SonpremiertriompheàBroadways’intitulera succès larevue«Paris »(1928)puisregagneNew-York symphonique pourlesBalletsSuédois,composesans succès danslessalonsduXVI quand même,étudieavecVincent d’Indy, setailleunbeau La guerren’était pasprévuedanslelivret,maisilreste champagne àportéede main,auraientundestinaussi la boutonnièredesonsmoking etunebouteillede si facilement,penchésur sonpiano,unœilletblancà (car ilfuttoujoursson propre parolier)qu’iltroussait Cole Porter nepouvaitdevinerquelesmélodiesetmots se mesureretpourquoipass’affronter. peuvent serencontrer, sereconnaître,s’apprécier, commun, obligatoire,surlequeltouslesimprovisateurs –critèresd’excellence,maisaussirépertoire littérale traduction le jargondujazz,c’est-à-direàlafois– métamorphose, ellesdeviennentdes«standards »dans l’histoire delamusique.Prises dansunevertigineuse totale libertéd’interprétation,sansprécédent dans Brothers oud’IrvingBerlin,seronttransfiguréesparune Les chansonsdeColePorter, commecellesdesGershwin répertoire delacomédiemusicale. (et Mais àlamêmeépoque,ensensinverse,lesgrands F Bing CrosbyauxUSA,JeanSablonetCharlesTrénet en pseudo-lyriques. de cettedernièrehorsdesconventionsbêlanteset les nocesdujazzaveclachansonpopulaireetl’envol Cole Porter, c’estsansdouteparcequ’ilsymboliseàlafois traduire par«Tout foutlecamp»)poursonhommageà Goes Mais l’heuredegloirenesonneraqu’en1934avec Divorcee Tr rance sontlesmeilleursartisansdecettetransition. ois ansaprès,Fred Astaireestlastardeson women . SiPatrice Caratiniachoisicetitre(qu’onpourrait , oùscintillelesublime ) commencentàimprimerleurgéniesurle 50 MillionFrenchmen e , seposeenpionnierdujazz The BattleofParis Night &Day ! Lecinémalesollicite . Gay (1929). Anything jazzmen décisif dans l’histoire de la musique la plus magique de son époque. Que Cole Porter rimerait un jour avec Charlie Parker, et Billie Holiday avec Night & Day. Qu’Art Tatum comme Erroll Garner feraient leur miel de ses mélodies. Qu’ et tant d’autres lui consacreraient en totalité des albums qui deviendraient leurs propres chefs d’œuvre. Que Chet Baker épuiserait ses derniers souffles à se demander avec lui What Is this Thing Called Love ? et que son Love for Sale serait, peu avant sa mort (1964), l’acte de naissance du free-jazz, sous les doigts furieux de Cecil Taylor. Souvent, les mélodies de Cole Porter se sont estompées ou même évanouies dans ces interprétations de plus en plus distanciées, le jazz n’en retenant que les accords ou la ligne-force. C’est bien là, justement, que réside le secret d’une musique faite pour plaire, et qui y réussit si pleinement qu’elle s’acclimate aux interprètes les plus divers et les plus fantasques. Mais il n’y a pas de « mystère Cole Porter ». Il fut l’un des meilleurs « song-writers » de son temps, mais pas par hasard. Les paroles de ses chansons, bourrées de doubles sens, d’argot et de vieil anglais, d’allitérations, d’allusions perverses et d’humour décalé, ont fait son succès plus que sa musique. Cole Porter fut avant l’heure ce qu’on appellera plus tard un « hipster », un type à qui on ne la fait pas, un aristocrate marginal avant de devenir un handicapé mal aimé – des suites d’une chute de cheval, comme Toulouse-Lautrec – obsédé sexuel et accro à la marijuana. Quant à sa musique, elle n’a rien de « naïf ». A l’instar de Gershwin, il est un compositeur chevronné, qui maîtrise en virtuose les brusques passages du majeur au mineur, les descentes chromatiques vertigineuses, les superpositions subtiles de rythmes binaires et ternaires que lui suggère son intérêt pour les musiques latines. Un compositeur « daté », certes, mais pas démodé puisque le jazz lui a donné l’éternité. Caratini Jazz Ensemble 14 G. A. pour improvisateurs:«un des dollars.ColePorter estensommeuncompositeur l’héritage secompteennotesbienplusprécieusesque de merveilleuxsouvenirs,oncled’Amériquedont parmi d’autres,quiatraversésajeunesseenluilaissant unvieuxcopain agréablement vieillitelunbonvin.C’est n C ! lui, pourraientseretournerdejalousiedansleurtombe Bien descompositeursdesagénération,meilleursque on continuedechanteretjouer«aveclui». On nechantepas,onjoueplus«duColePorter ». Mais grâceaujazz,prèsde40ansaprèssamort, ’est pasunvieuxcompositeur, néauXIXe siècleet ’est cequ’abiencomprisCaratini.«Son»ColePorter jazzman d’honneur ». Biographie son art de l’improvisation. Bird Songs. Après la mort de Encouragé par Lateef pour Charlie Rouse, le groupe Kenny Barron suivre une formation disparaît pendant quinze ans La capacité inégalée de universitaire, Barron alterne et se reforme, Rouse est Kenny Barron à hypnotiser les tournées et les études et remplacé par le saxophoniste le public de son jeu élégant, reçoit son B. A. de musique alto Gary Bartz. La nouvelle de ses mélodies sensibles, à l’Empire State College. formation fait ses débuts pour et de ses rythmes contagieux En 1973, Kenny rejoint en 1998. a inspiré le Los Angeles Times la faculté de Rutgers Les propres enregistrements qui l’a qualifie de « l’un des University en tant que de Kenny Barron pour Verve plus grands pianistes de jazz professeur de musique. lui ont rapporté neuf du monde » et le Jazz Weekly Il y est professeur titulaire nominations au Grammy qui l’a nommé « le pianiste jusqu’en 2000. Il y est Awards à partir de 1992 avec le plus lyrique de notre le mentor de beaucoup des People Time, un extraordinaire époque ». jeunes talents d’aujourd’hui duo avec suivi de Philadelphie est le lieu de comme David Sanchez, , influencé par naissance de nombreux grands Terence Blanchard et Regina la musique brésilienne et plus musiciens, y compris de l’un Bell. En 1974, Kenny récemment pour Freefall en des maîtres incontestés du enregistre , 2002. D’autres nominations : Kenny Barron. son premier album comme aux Grammy ont été accordées Kenny est né en 1943. leader pour le label Muse. au , Night and The Adolescent, il commence à Ce devait être le premier City (enregistré en duo avec jouer professionnellement d’une série de plus de 40 Cherlie Haden) et Wanton avec l’orchestre de Mel enregistrements comme Spirit, un enregistrement en Melvin. Cet ensemble local leader (et ce n’est pas trio avec et accueille également Bill, terminé). Haden. Il est important le frère de Barron, Après avoir travaillé avec de noter que ces trois saxophoniste ténor à la fin des années enregistrements ont chacun aujourd’hui décédé. 70, Kenny forme un trio avec reçu une double nomination En 1959, Kenny a déjà et aux Grammy Awards (comme travaillé avec le batteur Philly qui travaille aussi aux côtés album et comme prestation Joe Jones alors qu’il est encore d’Eddie Lockjaw Davis, en solo). Son dernier CD, au lycée. A l’âge de 19 ans, Eddie Harris, Sonny Stitt et (Universal France il part pour New York et joue Harry Sweet Edison. Tout au / Sunnyside) lie Barron au en free lance avec Roy long des années 80, Barron Trio de Paz et d’autres dans Haynes, Lee Morgan et collabore avec le grand un festival de jazz brésilien James Moody après que saxophoniste ténor Stan Getz, original. Barron remporte le saxophoniste ténor l’a part en tournée avec son constamment les sondages entendu jouer au Five Spot. quartet et enregistre plusieurs des critiques de jazz et des Sur les recommandations de albums légendaires dont lecteurs, y compris Moody, Dizzy Gillespie Anniversary, Serenity et des magazines Downbeat, embauche Barron en 1962, People Time, nominé aux Jazztimes et Jazziz. Il a été sans même l’avoir entendu Grammy Awards. Pendant nommé meilleur pianiste par jouer une note. C’est dans les années 80, il fonde l’Association des journaliste la formation de Dizzy que également avec Buster de jazz chaque année depuis Kenny développe son goût Williams, Ben Riley et quatre ans et a été finaliste pour les rythmes latins et Charlie Rouse le quartet dans le prestigieux Jazz Par caribéens. Après cinq ans Sphere. Ce groupe se International Jazz Awards passés avec Dizzy, Barron concentre sur la musique de de 2001. joue avec , Thelonious Monk et des Tout au long de sa carrière, , Milt compositions originales Kenny Barron a été un Jackson et Buddy Rich. inspirées par ce dernier. pianiste de choix pour Au début des années 70, Sphere a enregistré plusieurs quelques-uns des plus grands Kenny travaille avec Yusef projets extraordinaires pour musiciens de jazz. Qu’il joue Lateef que Kenny cite comme le label Polygram, parmi en solo, avec son trio et/ou une influence majeure dans lesquels et avec son tout nouvel ensemble biographies 16 pour créeretenregistrer vibraphoniste StefonHarris le compositeuret Barron, Anneestengagéepar Sur larecommandationde débuts professionnels. avec quielleafaitses du pianisteKenny Barron School ofMusicsouslatutelle pour étudieràlaManhattan part s’installeràNewYork En 1999,AnneDrummond Marsalis. Hampton, etBradford W de musiciensJazzdont solo, accordéeparunpanel récompense poursacarrière d’Anne luiavaluune La profondeurdutalent par JazzauLincolnCenter. Competition, parrainé Essentially Ellington prestation auxprestigieux avec sonextraordinaire connaître auniveaunational Drummond s’estfait ses instruments,Anne concours surlestroisde remporté denombreux de Seattle.Aprèsavoir lycée danssavillenatale alors qu’elleétaitencoreau de sestalentsetsonexcellence importante pourlavariété une réputationdeplusen tromboniste, Anneaconstruit accomplie, pianisteet Drummond. Flûtiste aussi jeunequeAnne capables d’enmaîtrisertrois instruments, maispeuontété capable dejouerplusieurs N’importe quelmusicienest Anne Drummond la composition. dans l’interprétationet est reconnucommeunmaître brésiliens), Kenny Barron des plusgrandsmusiciens dans lequeljouentcertains Canta Brasil(unquintet inton Marsalis,Slide Flanagan, JimmyHeath, légendaires commeTony scène avecdesmusiciens tout commeilapartagéla Andy Beypendantdeuxans, P semaines consécutives. des chartsjazzpendantsept V Remembrance, Liveatthe enregistrement aveclegroupe frères Harper. Sonpremier son premierconcertavecles les plusrecherchésàavoirfait rapidement l’undesbassistes Kiyoshidevient 1988. il partpourNewYork en de travaildanscetterégion, K K recherché danslarégionde rapidement lebassisteplus à l’âgede19ans.Ildevient à jouerdelabasseacoustique Kiyoshi Kitagawacommence Né àOsakaauJapon, Kiyoshi Kitagawa Occasions. nouveau groupeThe à Manhattanavecletout ses prestationshebdomadaires Barron etStefonHarris les tournéesavecKenny d’enregistrement enstudio, groupe, sesséances universitaires avecsonpropre les exigencesdesesétudes contrebalance habilement Anne Drummond sent égalementàl’aise. le pianoaveclesquelsellese concentrée surlaflûteet ».Récemment,Annes’est voir musicienneà réputation de« de 20ansarenforcésa la musiquedejeunefemme contrôle quis’exprimedans d’émerveillement etde Note Records).Lemélange Unification Theory mouvements, sa suite-jazzenonze uis Kyoshi atravailléavec illage Vanguard, estentête yoto etKobe. Aprèsdixans ansai, entreautresàOsaka, The Grand (Blue perdue. Initiétrèstôtau excessive d’unegénération en crisecommelagaieté la douleurd’uneépoque traduisant aussibien il imposesonstylepropre, la GrandeDépression, Amérique enproieà des années30.Dansune incontournable duBroadway décade, lafigure mondiale, ildevient,enune 1929 etlaSecondeGuerre musique. Entrelecrashde simultanément paroleset né, ilatoujoursécrit pianiste, chanteur, parodiste Gillespie. Compositeur, de SarahVaughan àDizzy Armstrong àEllaFitzgerald, jazz(wo)men, deLouis par lesplusgrands populaires quifurentrepris d’innombrables succès qu’il soitl’auteur moins connudupublic,bien (1893 -1964)estcurieusement Gershwin, ColePorter F Contemporain deF. Scott Cole Porter sa familleàl’âgededixans. a habitéSaintLouisavec enfance àLosAngelespuis les premièresannéesdeson le 28mars1981.Elleapassé Kimberly Thompsonestné Kimberly Thompson de récitalspourbasse. s’est produitdansunesérie Ensolo,Kiyoshi d’autres. ainsi qu’avecbeaucoup P ( K Kiyoshi aenregistréavec Jeff Watts etVictor Lewis. Eddie Henderson,BenRiley, K Barron, Kenny Kirkland, , Kenny ete Minger( itzgerald etdeGeorge enny Garrett( enny Garrett,GaryBartz, L Y ook totheSky T ou orMe riology ), ), ) violon et au piano, Azzola, Stephane Grappelli, Jazz Ensemble propose deux passionné par les chansons Martial Solal ou encore Juan cycles en alternance : Echoes of populaires du XIXe siècle, José Mosalini et Gustavo France, travail sur les œuvres il allie une connaissance Beytelmann, Caratini est de musiciens contemporains, profonde du jazz noir un aventurier discret, et Les Grands Textes du Jazz. américain à une solide un saltimbanque à l’aise en Anything Goes est le second formation musicale : toute situation. Son grand volet du cycle Les Grands harmonie, contrepoint, œuvre voit le jour au tout Textes du Jazz. Mais à orchestration, toutes début des années 80, lorsqu’il la différence de Darling Nellie disciplines étudiées à réunit onze des meilleurs Gray, premier volet du cycle la Schola Cantorum de Paris. musiciens français et crée le consacré à la musique de C’est encore en France, Onztet, orchestre multiforme, Louis Armstrong, et dont où il réside très régulièrement, exemplaire petit big-band, la matière première était faite qu’il découvre Igor Stravinski, laboratoire ludique propice à des enregistrements originaux Darius Milhaud et Francis toutes les expérimentations. de Satchmo, le « texte » ici, Poulenc. Auteur de chansons, Dès lors, Caratini va c’est la partition écrite de de comédies musicales, s’imposer comme l’un des la main de Cole Porter. de musiques de films, plus subtils arrangeurs de C’est de l’aventure de Cole Porter reste à jamais la scène européenne. quelques chansons populaires lié au souvenir brillant d’un Aujourd’hui, avec le Jazz au destin surprenant qu’il est monde révolu chanté par Ensemble, Caratini persiste question. Joués, enregistrés, Frank Sinatra, magnifié et signe, menant toujours plus paraphrasés à l’infini, par Fred Astaire. Il est loin ses intuitions orchestrales ces « textes » sont devenus les le magicien mélodiste et au sein d’une nouvelle « standards » du jazz. Présenté frondeur d’une Amérique formation composée de sous forme d’un concert- éternellement jeune. musiciens talentueux, spectacle, Anything Goes nous tous styles et générations conte un morceau de cette Patrice Caratini confondus. Un projet histoire, tout en cherchant à Contrebassiste à l’assise ambitieux : revisiter l’histoire en imaginer les lendemains. solide, à la sonorité ronde et du jazz au présent. Avec une chaleureuse, Patrice Caratini écriture toujours plus est peut-être avant tout un affirmée, claire et fluide, exceptionnel inventeur- toute en jeu d’équilibre et concepteur d’orchestre. sens des proportions. Et un Son exploration amoureuse sens très particulier de de l’univers d’Armstrong, à l’hédonisme, qui rencontre la tête du Jazz Ensemble, a très clairement à chaque déjà créé l’événement : plus concert l’adhésion du public. de 100 concerts, soit un record pour un grand ensemble de Caratini Jazz Ensemble jazz français ! Et Anything goes, Chaque saison, Patrice les chansons de Cole Porter, Caratini crée un nouveau semble suivre le même programme pour le Jazz chemin. Patrice Caratini a Ensemble, avec l’idée de tout fait, et trimballé sa basse mettre à la disposition du dans les contextes les plus public un répertoire de plus variés, les moins prévisibles : en plus large au fil des ans, accompagnateur d’un soir de de faire découvrir des auteurs, Chet Baker, Lee Konitz, de présenter des créations Johnny Griffin et tant nouvelles, et de faire revivre d’autres, instigateur de duos quelques grands moments de et trios divers en compagnie l’histoire du jazz. Depuis sa de Marc Fosset, Marcel création en 1997, le Caratini Equipe technique

Salle des concerts

Régie Générale : Olivier Fioravanti

Plateau : David Raphael

Lumière : Joël Boscher et Benoît Payan

Cité de la musique

Direction de la communication Hugues de Saint Simon

Rédaction en chef Pascal Huynh

Secrétariat de rédaction Sandrine Blondet Prochainement…

WEEK-END TCHÈQUE LA TRANSCRIPTION

Du 15 au 17 novembre Mercredi 27 novembre - 19h Vendredi 15 novembre - 20h Andreï Vieru, piano et clavecin Vladimir Ashkenazy Tatjana Grindenko, violon Hélène Grimaud Maria Fedotova, flûte Janacek - Ravel - Dvorak Maurice Bourgue, hautbois Vladimir Mendelssohn, alto Samedi 16 novembre - 20h Bach/Vieru : L'Offrande musicale Vladimir Ashkenazy - Elisabeth Batiashvili Mercredi 27 novembre - 20h30 Martinu - Dvorak - Debussy - Roussel Orchestre du Conservatoire de Paris Dimanche 17 novembre - 15h Michael Gielen, direction Gidon Kremer, violon Lukas Vondracek, piano Bach/Schönberg : Transcription du Smetana - Debussy - Janacek - Prélude et fugue BWV 552 Martinu - Slavicky Bach/Stravinski : Variations canoniques sur le choral Vom Himmel Dimanche 17 novembre - 17h hoch Vladimir Ashkenazy, direction et Bach/Webern: Transcription du piano ricercar de l'Offrande musicale Mozart - Dvorak Berg : Concerto pour violon "A la mémoire d'un ange"

LES ARTS FLORISSANTS LES SOLISTES DU JARDIN DES VOIX

Samedi 23 novembre - 20h et Dimanche 24 novembre - 16h30 William Christie, direction Scènes d’opéras de Purcell, Haendel, Rameau, Monteverdi, Telemann… réservation ouverte durant l’entracte ou au 01 44 84 44 84 www.cite-musique.fr/resa