Découvrir Notre Patrimoine 1
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Découvrir notre patrimoine 1 Réalisée par Helene Crochet A l’initiative du Syndicat intercommunal de la culture de Cesson et Vert-Saint-Denis Avec l’aide et les conseils de Gérard Bernheim, Alain Durand et Guy Froissart Et les publications de Françoise Anglaret, Gérard Bernheim et l’INRAP Le patrimoine archéologique 2 La Préhistoire – Néolithique Il existe peu de traces de l’occupation humaine à la Préhistoire sur les communes de Cesson et Vert-Saint-Denis. Mais il est un témoin de cette période assez voyant : c’est le menhir du Grand Berger. Situé dans les bois entre la Ferme du gros-chêne et Cesson-la-forêt, il était entouré de traces de foyers encore plus vieux que lui, datant du paléolithique. Le Mâchefer, 2008. Vaisselle et pesons en céramique. La découverte de pesons en terre cuite suggère une activité de tissage en plus de la métallurgie. La Protohistoire – Age du Bronze . Vent. 2009 Les principaux vestiges de l’âge du Bronze - à lus en pierre. correspondent à des unités de productions - tumu agricoles familiales accompagnées de leurs silos et de leurs aires d’ensilage. L’analyse carpo- logique nous apprend qu’il y avait de l’élevage (millet et plantes fourragères) et que les hom- Fouille d’un MoulinPlaine du mes se nourrissaient de céréales (blé et orge). C’est aussi les prémices de la métallurgie : des La nécropole de la plaine du Moulin-à-Vent restes de fourneaux protohistoriques au lieu-dit « le Mâchefer » laisse présumer un premier traitement du minerai. Des anneaux, un poi- Le témoignage le plus frappant laissé par l’âge du gnard et une épingle en bronze ont été re- Bronze sur nos communes est une nécropole de plus trouvés sur la plaine du Moulin-à-Vent. d’un hectare, fouillée en 2008 et 2009. En tout, ce ne sont pas moins de 150 sépultures à incinération, 20 tumulis et une incinération en coffre qui ont été mis au jour ! Les corps étaient brûlés avec leurs bijoux sur des Vent. bûchers et les cendres étaient récupérées puis dépo- - à - sées dans des contenants en matériaux périssables incinération. (bois, cuir, vannerie…), plus rarement des céramiques, qui étaient ensuite enterrés et dont l’emplacement était marqué d’une pierre ou d’un tumulus. Fouille d'une MoulinPlaine du 2008. Le patrimoine archéologique 3 Un territoire agricole Il ressort des différentes fouilles que, quelle que soit l’époque, le territoire de Cesson-Vert-Saint- Denis fut l’objet d’une exploitation agricole in- tensive. Ce n’est pas surprenant, puisque la Brie et la Beauce voisine sont connues pour être les terres les plus fertiles de France ! Cruche du Ier siècle. Plaine du Moulin-à-Vent, 2008. Fosse d’extraction du lieu-dit les Fourneaux. 1994. L’époque gallo-romaine Les témoignages de cette époque sont des fondations de villas gallo-romaines, montrant une persistance de l’activité agro-pastorale. Parmi les vestiges on trouve des greniers, des enclos, des étables, des puits, des mares, des fours à chaux et des fours domestiques ainsi que de la céramique qui constituent l’équi- pement habituel d’une unité agricole. D’après les restes carpologiques, l’alimentation est toujours à base de blé auquel s’ajoutent l’épeautre et le fro- ment. Puis à partir du IIIe siècle, la villa gallo-romaine du lieu-dit Saint-Clément-la-Bichère étend ses activités à l’extraction du minerai de fer, et à la fabrication de bronze dès le IVe siècle. Ce seront les prémices d’une exploitation du fer au lieu-dit les Fourneaux qui perdurera durant tout le Moyen Age. Reconstitution du site des Fourneaux de Vert-Saint-Denis parue dans la revue Archéologia. L’époque médiévale Cette période est caractérisée par une forte exploitation du fer, notamment sur le lieu-dit Les Fourneaux. A cet endroit, pas moins de 2.500 fosses d’extractions ont été exhumées en 1994, pour une production annuelle de fer estimée à 500 tonnes dans ce qui constituait un hameau d’artisans. 5 à 7 emplacements de bas-fourneaux ont été identifiés, qui servaient à transformer le minerai de fer, auxquels s’ajoutent 80 foyers qui témoignent d’un prétraitement consistant en un passage dans le feu pour enlever les résidus d’eau et séparer le fer de sa gangue argileuse. En revanche, aucune trace de forge n’a été trouvée, ce qui indique une exportation vers un autre lieu pour le travail du métal fini. Châteaux et fermes fortifiées 4 La ferme fortifiée de Pouilly L’actuelle bâtisse est un « château de plaine » qui a certainement été édifié au XIVe siècle. Il comprenait un donjon, un pont-levis, une prison, un colombier et une basse-cour, et appartenait à la famille des Vaudétar, une famille milanaise qui s’est vu octroyer la seigneurie de Pouilly par le roi en 1331. Ce lieu a accueilli le dauphin Charles VII lors de la signature de la Paix du Ponceau. Les Vaudétar ayant toujours été fidèles au trône de France, le château a connu de nombreux assauts durant la guerre de Cent Ans. La ferme des Tournelles La Tour du Petit-Jard est un vestige d’une ferme seigneuriale attenante à l’abbaye du Jard, construite au XIIIe siècle par un abbé de Saint-Victor à Paris après que la reine Adèle de Champagne ait légué les terres de son château en 1206. Les bases des trois autres tours sont encore visibles à Voisenon. D’après un inventaire de 1790 on y faisait de l’éle- vage et de la culture de blé et d’avoine. - - le - d'une ferme Jard, Jard, vestige - erme fortifiée de Pouilly a proposé une reconstitution ci reconstitution une proposé a Marchal . contre, contre, la Tour du Petit - n haut, différentes vues de la f E Fort. Ci M dont seigneuriale jointe. Châteaux et fermes fortifiées 5 La seigneurie de Bréviande Jusqu’à la Révolution, Bréviande appartint à l’abbaye de Saint-Denis. Une ferme fortifiée devait s’élever sur ces terres dès le XIIIe ou XIVe siècle d’après la forme des arcs des caves souterraines encore existantes. Elle était entourée de garennes, de vignes, de jardins et de potagers. Vers 1650, un nouveau manoir est construit, dont on a une représentation sur un relevé de 1669. Il s’agit d’une bâtisse flanquée de deux tours, sur le modèle du château de Grégy. Il sera remplacé par une maison bourgeoise en 1802, puis l’actuelle maison forestière construite en 1870. Le château de Grégy-sur-Yerres, construit sur un plan similaire au manoir de Bréviande. La seigneurie de Bréviande passera entre de nombreuses mains et ne semble pas avoir fait la fortune de ses propriétaires successifs. En effet, le sol ne devait pas être La seule illustration connue du manoir très productif d’après le nom du lieu, de Bréviande au XVIIème siècle, d’après un relevé de Lefeyue en 1669. « Brèves viandes », viandes désignant la nourriture en général. Le château de Saint-Leu Au XVIIe siècle on trouve les premières mentions de seigneurs de Saint-Leu, un titre certainement accordé par le roi à ses conseillers en récompense de services. La petite-fille d’un de ses seigneurs, la duchesse de Choiseul-Beaupré, est connue pour avoir été un temps la rivale de madame de Pompa- dour dans le cœur de Louis XV. En 1858, Louis Dejean, propriétaire du cirque d’Hiver de Paris achète ici une propriété dont il ne reste aujourd’hui que la chapelle (ac- tuelle orangerie). Il y laissera se promener en liberté des animaux, dont une lionne qui fera le bonheur de la peintre Rosa Bonheur, sou- vent conviée au château. L’actuelle gentilhommière date de 1881 et appartient, depuis 1886, à la famille Piollet. Le patrimoine religieux 6 L’abbaye du Jard Fondée en 1206 par le roi Louis VII et la reine Adèle sur les terres de la souveraine, sa gestion est confiée aux moines de Pacy et de Saint-Victor de Paris. Elle a été édifiée par l’Ecole champenoise, spécialisée dans la construction de bâtiments répondant aux codes de l’ordre cistercien, sur le même plan que l’abbatiale de Pontigny dans l’Yonne. Elle fut démolie en 1860, mais une partie de L’abbaye du Jard pourrait avoir été édifiée, en guise de son mobilier est visible dans l’église de Vert- remerciement, pour la naissance de l’héritier et futur roi Saint-Denis, notamment le maître-hôtel, le Philippe-Auguste qui, d’après certaines sources, serait retable en bois du chœur et les stalles. venu au monde dans la propriété du Petit-Jard où séjournait la reine l’été. L’église de Vert-Saint-Denis La construction de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul commence au XIIe siècle sous l’égide de l’abbaye de Saint-Denis à laquelle elle appartient. Une ferme lui est attachée, avec un jardin et un bassin à poissons dont le terrain du vivier est un vestige. La base du clocher et les chapiteaux sont les parties les plus anciennes, puisqu’elles datent de l’époque de construction du bâtiment. En revanche, la nef daterait de la guerre de Cent Ans et serait donc postérieure au En haut à droite, gravure de 1739 montrant l'abbaye du e Jard. A droite, l'abbatiale de Pontigny lui ayant servi de XIV siècle, tandis que le toit à double bâtière et le e modèle. Ci-dessus, l’église de Vert-Saint-Denis et le porche sont des modifications du XVI siècle. terrain du vivier situé derrière celle-ci. Le patrimoine religieux 7 Saint Loup L’église de Cesson Détruite en 1836, il ne subsiste de l’église du XIIIe siècle de Saint Loup qui donna le nom Saint-Leu fut Saint-Martin de Cesson que le nom de la rue où elle se e évêque de Sens au VII siècle.