SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE D'archéologie,Sciences& Arts
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MÉMOIRES DELA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE d'Archéologie,Sciences&Arts DU DÉPARTEMENTDEL'OISE. osoaf TOME X. BEAIVAIS, Imprimerie de D. PERE, rue Saint-Jean. 1877. FLAVACOU RT. NOTICE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE. Situation géographique du territoire. Topographie physique. Géognosie. Bois. Eaux. Flavacourt (Flavaricurtis, Flavacuria, Flavacoriunr (d), Fla- vencuria (2) est, après Sérifontaine et Saint Germer, la commune la plus importante, par l'étendue de son territoire et sa popula- tion, des dix-huit communes qui composent aujourd'hui le canton du Coudray-Saint-Germer, arrondissement de Beauvais (Oise). Elle est située à la limite méridionale de la forêt de Thelle, entre Le Coudray-Saint-Germer et La Landelle au nord, Le \aumain à l'est, Boutencourt et Enencourt-Léage, du canton de Chaumont, au sud, et Eragny. du même canton, et Sérifon- taine à l'ouest. Jusqu'à la révolution, elle a été comprise dans ieVexin-Français, au pays de Thelle. Sa distance du chef-lieu du canton est de onze kilomètres, et celle de Beauvais de deux myriamètres six kilomètres. (1) Graves Statist. du canton du Ccwb'ft~-SctMtt-CermM' /t)MtMatre de rOise, <S~f. (2) HecMtrMnt ctSt<aMonMmd'Eudes Rigaud, 1 archevêque de Rouen, de 1248. FLAVACOURT. Les opérations cadastrales de 1833 lui donnent une étendue totale de 1,850 hectares 71 ares 20 centiares, qui se divisaient alors comme il suit 1 Terres labourables.t. l,a75h-83.2Se. Jardins 2S » Bois et forêt. 500 01 70 Vcrgersetpepinieres. jO ? ? Pâtures. 72 10 Sablonnièresetfriches. l ?? Places, rues, chemins, eaux. M 55 M Proprietesbâties. 93 35 Egal. <,8SO't- 20' Depuis le cadastre, des défrichements de bois ont été opérés sur environ 180 hectares nous en donnerons la description plus loin. La surface du territoire de Flavacourtse divise en partie haute et en partie basse la partie haute forme, à l'est, une vaste plaine depuis la forêt de Thelle jusqu'au bois de l'Aunette et le terroir d'Enencourt-Léage; elle est limitée, au nord et à l'ouest, par la grande vallée dite du Ëout-d'en-Haut à Flavacourt, dans laquelle tombent les petites vallées dénommées le Fond-de-Ia- Poterie, le Fond-Ferrand et la vallée Forte-Bande ou Gasseau. Au delà est la partie de la forêt de Thelle située sur le terroir de Flavaeourt, et, vers l'ouest, une autre plaine en labour, de moindre étendue que la première, descendant à Flavacourt en longeant les terres de la ferme de Champignolle et celles de La Folie, commune de Sérifontaine. La partie basse commence au village même; elle est connue sous le nom de vallée de Flava- court ou de Saint-Sulpice et se continue jusqu'à la rencontre, sur le territoire d'Eragny, de la vallée de l'Epte. L'altitude au-dessus du niveau de la mer est de 168 mètres à la Grande-Cour, mt) mètres sur la lisière de la forêt de Thelle, 143 mètres à la ferme du Pré, 101 mètres près La Tremblée, 95 mètres à l'église de Flavacourt et 88 mètres à Saint-Sulpice (1). ~) Graves Statistique du canton du Co~ro~-Sottit-~erMer NOTICE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE. La géognosie de la surface du sol du territoire se résume ainsi: La plaine vers la forêt de Thelle, qui forme la partie haute, est recouverte d'argile rouge compacte et très-serrée, au-dessus d'un calcaire crayeux se montrant à jour dans les moindres plis du territoire, ainsi qu'on le voit aux Petites-Vallées et au coteau de La Tremblée. L'inclinaison quelque peu ondulée, principale- ment vers la vallée de l'Aunette, n'a pas permis le dépôt d'un diluvium épais comme celui qu'on rencontre dans la vallée, entre Flavacourt et Eragny. Près de Flavacourt, on trouve de l'argile grise, maculée de rouge, recélant des galets, et au-dessous du sable jaune rous- sâtre. Le hameau de Lincourt et ses annexes, La Trouée et La Grande- Cour, sont bâtis sur un dépôt de poudingues très durs, à gangue blanche; on en compte plusieurs bancs superposés dans du sable rouge argileux. On trouve du grès vers Eragny, sur le chemin des Potiers. A la ferme du Pré, le sable contient, à quelques mètres de profondeur, de l'argile grise et fauve avec un banc d'O~rea B~/ofo~o. Les bois compris entre la vallée de Flavacourt et l'Aunette sont sur un sable jaunâtre, ferrugineux, mêlé de galets. Le silex forme des plaques verticales continues, au lieudit la Coutume. La forêt de Thelle comprend 238 hectares du territoire de Fla- vacourt. Ils font partie du cantonnement de Champignolle et de la section dite des Taillis, aménagée en vingt-cinq années par ordonnance royale du 22 juillet 1837. L'ancien bois de Flavacourt, contigu à la forêt de 'fhelle, d'une contenance de 124 hectares, a été défriche en 1842 et 1843 par MM. Poulet et Lévisse, acquéreurs de M. le comte d'lIunolstein et de M* la marquise de Pracontal, sa soeur. Les mêmes firent aussi, l'année suivante (1844), le défrichement de 50 hectares du bois do l'Aunette sur les 86 hectares qui formaient la partie de ce bois située sur le terroir de Flavacourt. En 1844, M. Bonhomme défricha les 5 hectares composant le bois de la Queue ou bois Planté. Tous ces terrains furent livrés à la culture; mais, depuis, on FLAVACOURT. reconnut que ceux de l'Aunette, composés de sable, ne seraient jamais productifs; aussi, le nouveau propriétaire, M. Fleury, en fit-il reboiser 2t hectares sur Flavacourt. H n'existe plus maintenant sur ce territoire, non compris la partie de la forêt de Thelle que le surplus du bois de l'Aunette, le bois des Rideaux, le bois Madame et quelques petites parcelles éparses, le tout formant 6S hectares environ. Le territoire est dépourvu d'eau; l'étroite vallée qui traverse le village a souvent donné lieu à des inondations à la suite d'o- rages ou de fontes de neiges; ii en est presque toujours résulté des dommages aux récoltes et aux propriétés. L'inondation qui parait avoir été la plus funeste dans ces derniers temps est celle du 3 juillet 1834 un violent orage, mêlé de grêle, éclata ce jour-là sur Flavacourt; toute la vallée fut submergée, l'eau pé- nétra dans les habitations et dans l'église, dont la nef fut entiè- rement dépavée, et les pierres tombales qui recouvraient d'an- ciennes sépultures transportées à plusieurs mètres de distance. On voit encore écrit sur l'un des piliers /MOMa!a<MMdu 3 juillet ~834, ce qui indique que l'eau s'éleva jusqu'à près de deux mètres dans l'intérieur de l'église. Le dommage causé tant aux récoltes qu'aux constructions fut considerable. Le 17 juin 1790 et le 5 mars i8)S, les récoltes avaient aussi, en grande partie, été détruites par la grêle. Les inondations sont devenues moins fréquentes depuis le défrichement du bois de Flavaeourt et la mise en culture des friches de Champignolle. n. Origine de Flavacourt. Description du village, des hameaux et écarts. Lieux anciennement habités. Population. Ecoles. Instituteurs. L'origine de Flavacourt pourrait bien être contemporaine de la domination romaine dans les Gaules. On a, en effet, la preuve que son territoire, anciennement compris dans les limites de la forêt de Thelle, fut occupé par les Romains aux n)"et )V siècles. Elle résulte de nombreuses médailles à l'effigie de NOTICE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE. Galba, Posthume, Hadrien et Domitien, découvertes dans la forêt de Thelle (1), et encore des vases en terre et en verre, des tuiles à rebords, des meules à moulin, à bras, et d'autres objets d'origine romaine, trouvés tant dans les bois de l'Aunette que sur le plateau au-delà du mamelon de l'ancien château et même sur ce mamelon (a). On rencontre au hameau de La Grande- Cour des constructions souterraines très-anciennes, dont l'ori- gine est inconnue. Elles pourraient bien avoir servi de refuges, au milieu des bois, aux habitants de ces contrées. On découvrit aussi, en 1839, près la chapelle de Saint-SuIpice, des sarcophages en pierres qui renfermaient des ossements, des médailles, des armes et des poteries de l'époque gallo romaine. Ces différents objets démontrent, à n'en pas douter, que depuis un temps très reculé le territoire de Flavacourt est habité. Au xii" siècle, après l'incendie de la forêt du Vaumain, qui était située entre celle de Thelle et le bois de l'Aunette (3), une vaste plaine de plus de SOOhectares resta inculte et servit pen- dant longtemps au pâturage des bestiaux de Flavacourt, du Vaumain et de Boutencourt (4). Plus tard, des habitations s'y groupèrent et formèrent le hameau de Lincourt (Lincuria), près duquel s'élevèrent aussi d'autres centres de constructions qu'on distingua sous les noms de Petits-Buts, La Trouée, La Grande- Mare, La Grande Cour, noms qu'ils portent encore aujourd'hui. C'est probablement à la suite de défrichements que se formè- rent également, sur la lisière de la forêt de Thelle deux petits groupes d'habitations dénommés les Petites-VaDées et le Bout ~) Cambry Description du département de l'Oise (2) CoHeeUons de M Labitte fils et de l'auteur. 1~ vallée de l'Aunelte, conttguë au territoire de FiaTacourt, renferme aussi des sépultures de l'époque mérovingienne. On vient de découvrir, sur le bord du chemin du Vaumam à Boutencourt, plusieurs sarcophages en pierres dans les- quels se trouvaient, outre des debns humains, des vases, des armes, etc. (Mémoire communiqué à la Société Historique et Archéologique de Pon- toise et d~) Yexm.