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1 «�PO 49 I.-� 1 Collection dirigée par Jacques Vassal

Texte et illustrations : @ Editions Albin Michel S.A., 1987 22, rue Huyghens, 75014 Paris.

Photolithographie : Photogravure System, à Luçon Typographie : Charente-Photogravure, à Angôulême Impression des illustrations et des textes : Pollina, à Luçon Vélin couché mat : Malmenayde-Daguerre, au Plessis-Robinson

Tous droits réservés. La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit — photographie, photocopie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre —, sans le consentement de l'auteur et de l'éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

Numéro d'édition : 9365 Imprimé en mars. 1987 Numéro d'impression : 8859 Dépôt légal : avril 1987 ISBN 2-226-02789-0 ISSN 0750-7852 G(^J\JGSIS

Alain/Bayeulle Laurence Berrouet

reckfftlk /Albin Michel CRÉDITS PHOTOS : Claude GASSIAN, Philippe HAMON (Méphisto), Alain BAYEULLE, M.C., SUREX AND CO., VIRGIN, PHONOGRAM, WEA, RCA, EMI

MAQUETTE : William RADET-W ASSOCIÉS

REMERCIEMENTS à : Tony SMITH, Carole WILLIS, Gale COLSON, Norma BISHOP, Dale NEWMAN (HIT & RUN Office), Jeff PARKINS (GENESIS Fan-Club), Théo ROOS (FLYING DUTCHMAN), Brian GIBBON, Mike et Judy (Steve HACKETT Management), Dominique CHATELAIN, 'Alain ARTAUD, Marie, Martine HOUADEC (VIRGIN France), Mme PLOUHINEC (PHONOGRAM), Nathalie CREWE et Nelly PINIER (WEA), Nathalie TOURNIER (RCA), Karine d'HUGHES (EMI), Catherine COMBE et Diane SAUNIER pour les études astrologiques et morpho-psychologiques. Antoine de CAUNES, Luc SOUVET pour ses conseils de musicologue, Laura, Sylvie GALASSO, Yvonne B., Maryse RADET, Pascal DIDIER, Charles SÉCONDÉ, Christiane CORINTHIOS, Dominique TEISSIER, Jean- François PECHIRON, Lorraine BINOCHE, Marie-Christine FERRAUD, M. COUTURIER, Nick MAGNUS et Melvyn HISCOCK, Christophe... Antoine de Caunes...

...J'étais à leur premier concert parisien au tout début des années soixante-dix. Totalement magique... J'adorais la voix de Gabriel et son emprise sur le public. En fait, c'est lui qui me fascinait surtout. Je l'ai ensuite suivi dans sa carrière solo et on ne s'est jamais quittés. J'aime son personnage coupant et magnétique, voire dangereux. Un détonateur prêt à tout bouleverser, véritable possédé sur scène... Et quelqu'un d'incroyablement attendrissant dans la vie de tous les jours. Lui demander de se mettre au piano pour jouer un air peut le plonger dans des affres épouvantables. Chanter est pour lui le résul- tat d'une longue mise en condition intérieure et rien ne peut plus l'horrifier que de bouleverser son rythme naturel. Peter demeure un être à part dans la musique rock, un artiste dont la vision ne cesse de se démultiplier. Et tant mieux s'il prend quatre ans pour sortir un disque. Je ne m'attends pas qu'il produise un album par an simplement pour remplir son devoir discographique comme les autres puisqu'il n'est pas comme les autres! J'ai aussi un certain faible pour Collins et sa musi- que. Un vrai performer version moins noire qui, chose suffisamment rare dans ce milieu pour le souligner, ne se prend jamais trop au sérieux... Deux personnages fascinants, touche-à-tout hyper- doués qui réussissent le tour de force de passer d'une production à l'autre sans jamais cesser d'évoluer. Des raretés qu'on n'est heureusement pas près de voir disparaître de nos paysages. Je n'écrirai pas sur cette musique! Elle est trop forte ! Trop forte pour se coucher sur du papier, Trop remuante pour qu'on y jette l'encre...

L'extraordinaire réside plutôt dans la fusion, dans l'alliage qui compose, qui composait, qui composera GENESIS.

Rare, très rare... Cette rencontre d'hyper-individualistes surdoués, cette cohabitation des vibrations pour créer, se fondre en GENESIS, tout en gardant chacun sa force... son image.

La musique fut le lien magique... prodigieux fil de communication.

COLLINS et son sourire comédien-paysan, nar- quois... Invincible, sûr. GABRIEL le mutant, l'enfant-diable à la gueule d'ange... noir... et blanc! RUTHERFORD aux paupières-passoires... comme Oscar Wilde... tout le pénètre. BANKS le ténébreux... tendu... intérieur... inspiré. HACKETT... solitaire... gueule de chasseur de prime... ultra-sensible! PHILLIPS aristo... philo... discret...

Un jour... Ces étoiles se rencontrent Le choc fait naître l'étonnante planète GENESIS. Elles repartent dans leurs courses folles... Sans traces apparentes... Encore plus scintillantes... plus proches. Elles vont se télescoper encore... et encore, Pour le bonheur de nos oreilles.

A bientôt. Toujours.

William Radet

CHARTERHOUSE

Près de Guilford dans le Surrey. Fondée en 1611, Discipline très stricte et hiérarchie sans faille, avec une des plus célèbres maisons parmi les fameux col- les « new boys » — les nouveaux élèves —, aux ordres lèges anglais, véritables gardiens de la tradition « bri- des « senior boys », plus âgés, forment la base tish», où sont formés la plupart des futurs immuable de l'éducation « public school » de ces éta- diplomates, avocats, politiciens et grands industriels blissements on ne peut plus privés. 11 anglais. Tony Banks et . Chris Stewart et en 1965. ami guitariste Michael Rutherford, inscrit au collège de Charterhouse en septembre 1964. Garden Wall, l'autre formation de Charterhouse, est le groupe de Peter Gabriel, plutôt tourné vers la pop teintée de rythm'n'blues. Une joyeuse folie se répand par toute l'Angleterre. Voilà déjà plu- sieurs mois que les Beatles, non contents d'être fredonnés par une génération entière, ont lancé la Septembre 63, Peter Gabriel et mode des cheveux longs et raides ; Anthony Banks entrent comme bouleversement des mœurs suffi- nouveaux pensionnaires à Charter- house : « Ce fut vraiment horrible samment important pour que le très respectable Times y consacre un pour moi les premiers temps. article intitulé « Comment recon- J'étais très timide, je me sentais tout le temps mal à l'aise et inca- naître une fille d'un garçon »... Peter et ses comparses ragent d'être pable de me plier aux règles qui conditionnaient toute la vie du col- tenus à l'écart — « Nos professeurs' s'inquiétaient terriblement de toute lège », se souvient Tony Banks. Peter aussi détestait cet endroit : cette vague d'" anarchie ". Alors, en réaction, ils se montraient «J'étais hypersensible, et le moin- dre détail prenait aussitôt des encore plus sévères. Les punitions pleuvaient. A la moindre erreur en dimensions dramatiques. » classe, on nous interdisait de tou- Hypersensible, mais plein d'éner- cher la guitare pour deux semai- gie et d'ambition... Très vite, la musique devient le jardin secret qui nes », se souvient Anthony Phillips — et tous guettent scrupu- leur permet de s'évader de la moro- leusement le moindre écho venant sité de leur vie de pensionnaires. Chacun essaye un premier instru- de la capitale : « On organisait des week-ends à Londres rien que pour ment : Tony suit des cours de respirer l'atmosphère si excitante piano et Peter, déjà moins sage, se qui y régnait. » passionne pour la batterie. Réunis par le même sentiment d'isole- ment, nos deux « new boys » de treize ans se lient peu à peu d'ami- Les deux groupes de rock de tié. Et chaque soir après la classe, Charterhouse ils se retrouvent dans la salle de musique pour écouter avec ferveur les chansons de James Brown ou THE GARDEN WALL d'Otis Redding qui font alors Peter Gabriel au chant Anthony Banks au piano fureur dans les hit-parades anglais. Chris Stewart à la batterie et de temps à autre Avril 65. Anthony Phillips arrive Anthony Philipps à la guitare solo et Rivers Job à la basse à Charterhouse. Déjà porteur d'une première expérience musi- THE ANON cale avec un groupe du nom de Anthony Phillips à la guitare solo Mike Rutherford à la guitare rythmique The Spiders (Les Araignées!), il Rob Tyrell à la batterie forme aussitôt The Anon, groupe Richard Macphail au chant de rock à tendances celtiques et... Rivers Job à la basse rythm'n'blues où il entraîne son 13 Décembre voit la fusion des deux groupes leaders de Charterhouse. Tout se passe très naturellement, par l'intermédiaire d'Anthony Phillips qui ne cessait d'aller et de Grande première à Charterhouse venir d'un groupe à l'autre. Leur pour la traditionnelle fête de fin première composition, « The d'année scolaire. Richard Mac- Movement », laisse apparaître un phail, membre actif de The Anon, certain penchant pour les longs organise un concert réunissant son morceaux puisqu'il dure pratique- propre groupe et The Garden ment 45 minutes ! Mais, de qualité Wall. L'ambiance se révèle peu très moyenne, il ne sera jamais ordinaire dans ces murs austères enregistré. Malgré un léger succès plus accoutumés aux chants élisa- d'estime, le nouveau groupe béthains qu'à l'électricité. Nos jeu- n'arrive pas réellement à vaincre nes héros se font notablement l'indifférence des camarades de remarquer par une énergie folle, classe trop préoccupés par leurs compensant très bien leur manque parties de cricket. d'expérience musicale, et par un Si Charterhouse ne daigne pas goût déjà certain pour la scène avec reconnaître leur talent, eh bien, Peter déchaîné, coiffé d'un haut- ils iront plus loin ! Ils décident de-forme, inondant le public d'une donc de réaliser une maquette pluie de pétales de roses. dans l'espoir de faire... un dis- que ; et enregistrent aussitôt six morceaux originaux dans un stu- dio de fortune bricolé chez les parents de Richard Macphail, le copain de toujours, qu'on retrou- vera ensuite aux côtés de Gene- sis, au poste d'ingénieur du son, pour les concerts. «Try A Little Sadness », « That's Me », « Listen On Five », « Don't Wash Your Back » et « She's Beautiful » ont été écrits par Mike Rutherford et Anthony Phillips, tandis que Peter Gabriel et Tony Banks signent «Patricia» (qui servira à l'élabo- ration de « The Serpent » du pre- mier album de Genesis, From Genesis To Revelation). Tony Banks : « A l'origine, c'est Anthony Phillips qui devait chan- Première formation du futur ter, mais on s'est soudain aperçus Genesis que la voix de Peter était bien meilleure; on a donc interverti les rôles. » Peter Gabriel au chant Mike Rutherford à la basse Anthony Phillips à la guitare Anthony abandonne sa douze cor- Tony Banks au piano et à l'orgue des pour une guitare électrique, Chris Stewart à la batterie Michael passe à la basse et Tony 14 apprend à jouer de l'orgue. 1967

Rencontre décisive pour l'avenir du groupe : la fameuse maquette parvient jusqu'aux oreilles d'un ancien de Charterhouse, Jonathan King, auteur à 21 ans d'une chanson-hit de 1965, « Everyone's Gone To The Moon ». Très inté- ressé par certains morceaux, il pro- pose directement un contrat de cinq ans au groupe éberlué (con- trat finalement réduit à une année, à la suite des protestations des parents qui ne voyaient dans la musique aucun avenir possible pour leurs rejetons...). En pleine euphorie, le groupe pré- sente une seconde cassette que King juge trop complexe. Piqués au vif, Gabriel et Banks décident alors de faire du « facile » en com- posant un pastiche des... Bee Gees ! De ce revirement inattendu sortira un 45 tours, « Silent Sun/That's Me », enregistré en décembre au Regent Studio de Londres. 1968

Pour des raisons commerciales évi- Malgré l'insuccès de « Silent Sun » dentes, il leur faut trouver un nom, sorti le 22 février, la maison de dis- mais personne n'a la moindre idée ques Decca décide de miser plus sur la question. Jonathan King fort : de nouveaux simples et un suggère « Genesis » en référence à album complet sont prévus pour les leur extrême jeunesse ; tous l'adop- mois à venir! tent sans problème, et sans y atta- cher une importance particulière. Peut-être un peu trop copié sur le style Bee Gees et trop façonné par un producteur, ce premier disque, GENESIS DE 1968 A 1969 sorti chez Decca Records, ne con- naîtra jamais une grande carrière Peter Gabriel au chant Mike Rutherford à la basse et provoquera le départ du batteur Anthony Phillips à la guitare Chris Stewart (aujourd'hui bien Tony Banks au piano et à l'orgue loin des studios et de la scène et un autre pensionnaire de Charterhouse puisqu'il est devenu... exploitant John Silver à la batterie 16 agricole). eeNesls

Genesis, un phénomène inclassable, anti-star, imprévi- sible et perfectionniste, qui a su, sans l'appui des médias et des modes, se hisser au sommet de la musique d'au- jourd'hui. Joyau étrange des années soixante-dix, Genesis s'af- firme comme le groupe le plus spectaculaire des années quatre-vingt et autour de son nom se sont révélés des performers aussi étonnants que Peter Gabriel ou Phil Collins. Alain Bayeulle et Laurence Berrouet ont réuni et confron- té disques, archives, vidéos, photos, interviews et témoi- gnages pour réaliser un livre de référence, retraça nt dans le détail toute l'histoire du groupe et des carrières solos de chacun, de 1963 à 1987.

ISBN 2-226-02789-0 130,00 F T1G

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