La Flèche Brisée Fut Le Premier Cette Œuvre L’Indien Comme Un De Mes Westerns, Qui Atteignent Homme D’Honneur Et De Princi- Maintenant Le Total De Dix
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LA FLÈCHE BRISÉE BROKEN ARROW DE DELMER DAVES FICHE TECHNIQUE USA - 1950 - 1h33 Réalisateur : Delmer Daves fi che fi lm che fi fi Scénariste : Michael Blankfort (prête nom de Albert Maltz, l’un des «dix de Hollywood» alors sous le coup de la «Liste Noire») d’après un roman de Elliott Arnold Image : Ernest Palmer Décors : Albert Hogsett et Lyle R. Wheeler Musique : Hugo Friedhofer Arizona, 1870. La guerre fait rage entre les blancs et les Apaches. Ancien éclaireur, Tom Jefford apprend patiem- ment le chiricahua, puis part dans les montagnes rencon- Interprètes : trer le chef Cochise pour faire des propositions de paix. SYNOPSIS James Stewart Hôte du camp Apache, il s’éprend d’une indienne d’une (Tom Jeffords) merveilleuse beauté, Sonseeahray. De retour à Tucson, Tom annonce les premières promesses de Cochise à la Jeff Chandler population incrédule : les courriers seront autorisés à (Cochise) traverser son territoire. En brisant symboliquement une Debra Paget flèche, Cochise scelle avec le vieux général le début de la (Soonseearhay) paix avec les blancs tandis que Tom épouse Sonseeahray Basil Ruysdael à la mode indienne. Mais Géronimo et quelques-uns de ses partisans décident de continuer le combat. Chez les (le général Olive Howard) blancs aussi, certains fanatiques ne désarment pas : Ben Will Geer Slade et quelques complices tendent une embuscade à (Ben Slade) Cochise et un groupe de braves. Sonseeahray est tuée Chris Willow Bird dans l’escarmouche. Ivre de douleur, Tom veut la venger… (Nochato) 1 CE QU’EN DIT LA PRESSE (…) Daves évite tout manichéis- (…) Au-delà de son aspect histori- me. La définition que Juan fait à que et de la réconciliation entre (…) La beauté, chez Daves, n’est Tom de Cochise - «Ne lui mentez Indiens et blancs américains, La pas seulement la splendeur du jamais. Ses yeux voient jusqu’au flèche brisée (tout un titre sym- vrai mais également celle du pos- fond du cœur. Il est plus grand bole de paix en soi) concerne bien sible, comme si le possible faisait que les autres hommes» - donne des conflits ayant existé. Conflit partie du vrai et était appelé à se à la figure du chef indien une national comme ici (le film pré- réaliser, un jour ou l’autre, quel- aura exceptionnelle. Ce n’est pas sentant en outre une situation que part. L’interprétation du film une coïncidence si, à la fin, c’est que l’on peut retrouver ailleurs : est particulièrement mémorable. Cochise lui-même qui demande à Irlande, Palestine...) ou internatio- C’est, après guerre, le deuxième Tom de ne pas se venger. (…) Le nal (la guerre froide en vigueur à film de James Stewart (qui venait fait que Daves ait lui-même vécu l’époque). Sans tomber dans l’op- de tourner Winchester 73) comme au milieu des Indiens alors qu’il timisme béat, sans faire oublier héros de western sérieux, ici dans avait 22 ans et ait appris leurs les difficultés, Delmer Daves mon- un rôle beaucoup plus tendre que coutumes, leur manière de vivre tre que la politique se doit avant chez Anthony Mann. C’est aussi et une partie de leur langue a tout d’être au service de tous les le début de sa nouvelle et prodi- donné au film son authenticité. hommes, et non pas diviser ceux- gieuse carrière dans ce genre. (…) (…) ci sous des motifs aussi vagues Jacques Lourcelles Patrick Brion et infondés que le passé de leur Dictionnaire du cinéma (Laffont) Le Western (La Matrinière) communauté, la couleur de leur peau ou les considérations terri- toriales. (…) Loïc Blavier http://tortillafilms.tortillapolis. C’est l’un des premiers westerns (…) Certains iront critiquer le fait org/flechebrisee.html à donner le beau rôle aux Indiens, que les Apaches parlent anglais à travers l’histoire authentique mais dès la première scène, la de la rencontre entre Cochise voix-off prévient les spectateurs (Jeff Chandler) et un capitaine de de ce fait. Souhaitant toucher le l’armée (James Stewart). En 1950, plus de monde possible, Delmer il n’en fallait pas plus pour être Daves a choisi de suivre les con- soupçonné de communisme et tingences plus ou moins impo- être aussitôt soumis aux pénali- sées de l’époque, les sous-titres tés inventées par la Commission n’étant encore alors pas très bien des activités anti-américaines. Ce vus. (…) Il en va de même pour le qui, au fond, n’est guère surpre- choix d’acteurs blancs pour inter- nant en ce qui concerne La Flèche préter les Indiens principaux. (…) brisée puisque le scénario, signé Jeremy Fox Michael Blankfort, est dû en fait à http://www.dvdclassik.com/ Albert Maltz, l’un des scénaristes Critiques/fleche-brisee-dvd.htm les plus à gauche, alors inscrit sur la liste noire. Nouvel Obs n°370_2263 2 PROPOS DE DELMER DAVES (…) J’aime beaucoup Broken Arrow parce que j’ai pu montrer dans La flèche brisée fut le premier cette œuvre l’Indien comme un de mes westerns, qui atteignent homme d’honneur et de princi- maintenant le total de dix. Ceux pes, comme un être humain et non qui le suivirent complétèrent le comme une brute sanguinaire. panorama historique et social de C’était la première fois qu’on le l’Ouest américain que je désirais faisait parler comme un homme brosser, de l’époque indienne à civilisé parlerait à son peuple, nos jours : ainsi L’aigle solitaire de ses problèmes et de son ave- présenta de manière totalement nir. L’ONU décerna des louanges documentaire le problème des considérables à ce film parce Indiens (les Modocs) qui refusè- qu’il présentait un monde où les rent d’accepter les blancs, pré- gens en conflit se respectaient. férant la mort à la paix. On a dit L’on trouvait des salauds chez que La flèche brisée, qui fut réali- les blancs, mais aussi des types sé avant, était le premier western recommandables, de même qu’il y adulte du parlant ; nous avons avait des Indiens faméliques mais essayé de présenter les Apaches aussi des hommes en qui l’on pou- non comme des sauvages, mais vait avoir confiance. Une vérité comme des êtres humains. Et, au première... A partir de ce moment, début, la voix de James Stewart Hollywood cessa de peindre les indique le thème : «Ce que vous Indiens comme des sauvages. (…) allez voir arriva vraiment, la seule Broken Arrow était le dixième film différence sera que les Indiens, de Delmer Daves et ce dernier lorsqu’ils parleront, parleront fut dès lors catalogué comme le américain, afin que vous puis- cinéaste antiraciste d’Hollywood. siez les comprendre.» C’était là A tel point qu’ensuite, ses con- le thème de notre film : la néces- trats formulaient qu’il devrait sité de «comprendre» nos voisins, désormais toujours raconter des sans distinction de race et de histoires d’amour entre des gens couleur de peau, pour en arriver de races différentes ! (…) au seul genre de vie raisonnable Propos recueillis par Bertrand que l’on puisse mener, la vie paci- Tavernier - in Amis américains fique. Notez bien que L’aigle soli- (Edition Actes Sud) taire et La flèche brisée étaient tous deux des films historiques, avant tout ; ils présentaient des faits avec un minimum d’invention romanesque. (…) Positif n°72 3 Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France, qui produit cette fi che, est ouvert au public du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30 et le vendredi de 9h à 11h45 et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com Contact : Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26 [email protected] BIOGRAPHIE qués : Les passagers de la nuit FILMOGRAPHIE (Dark Passage) (1947), qui utilise Né à San Francisco deux ans finement la subjectivité, la flè- Longs métrages : avant le tremblement de terre de che brisée (Broken Arrow) acclamé Destination Tokyo 1943 1906, Delmer Daves se destinait par la critique, le western tendu The Very Thought of You 1944 d’abord à une carrière d’avocat. 3H10 pour Yuma, et le mélodrame Hollywood Canteen Pendant ses études à la Stanford A Summer Place. Daves fut nommé L’orgueil des marines 1945 University, il s’intéressa à l’in- au prix de la Directors Guild of La maison rouge 1947 dustrie bourgeonnante du film, America pour son travail sur Cow- Les passagers de la nuit et débuta comme accessoiriste boy. (…) To the Victor 1948 sur le western The Covered Wagon http://fr.wikipedia.org/wiki/ A Kiss in the Dark 1949 en 1923, puis devint conseiller Delmer_Daves Horizons en flammes technique sur de nombreux La flèche brisée 1950 films. Après la fin de ses études L’oiseau de Paradis 1951 de droit, il poursuivit sa car- Return of the Texan 1952 rière à Hollywood. S’installant à Le trésor du Guatemala 1953 Hollywood en 1928, il commence Ne me quitte jamais comme scénariste, crédité une L’aigle solitaire 1954 première fois pour la comédie So Les gladiateurs This Is College produit par la MGM. Plumes blanches 1955 Dans les années 1930, il se fit un L’homme de nulle part 1956 nom d’auteur à succès, tout en La dernière caravane apparaissant comme acteur dans 3h10 pour Yuma 1957 de petits rôles non crédités. Il Cow-boy 1958 écrivit les comédies musicales de Les diables au soleil Dick Powell Dames, Flirtation Walk, A Summer Place 1959 et Page Miss Glory entre 1934 et La colline des potences 1935. Mais ses plus grands suc- La soif de la jeunesse 1961 cès de cette époque vinrent avec Susan Slade La forêt pétrifiée (The Petrified Rome Adventure 1962 Forest) et Elle et lui (Love Affair).