L'élégie Française Entre Désordre Et Analyse (1720-1810)
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Western University Scholarship@Western Electronic Thesis and Dissertation Repository 10-28-2016 12:00 AM L'Élégie française entre désordre et analyse (1720-1810) Massimiliano Aravecchia The University of Western Ontario Supervisor Dr. John Nassichuk The University of Western Ontario Graduate Program in French A thesis submitted in partial fulfillment of the equirr ements for the degree in Doctor of Philosophy © Massimiliano Aravecchia 2016 Follow this and additional works at: https://ir.lib.uwo.ca/etd Part of the French and Francophone Literature Commons Recommended Citation Aravecchia, Massimiliano, "L'Élégie française entre désordre et analyse (1720-1810)" (2016). Electronic Thesis and Dissertation Repository. 4196. https://ir.lib.uwo.ca/etd/4196 This Dissertation/Thesis is brought to you for free and open access by Scholarship@Western. It has been accepted for inclusion in Electronic Thesis and Dissertation Repository by an authorized administrator of Scholarship@Western. For more information, please contact [email protected]. Résumé La problématique de cette étude s’ancre dans un constat : le Romantisme voit se produire une révolution dans le domaine de la poésie française, laquelle passe par un recentrage sur le registre lyrique. L’idée s’établit que les formes poétiques obéissent davantage à l’intériorité du poète qu’à un système de règles reçues. Le lyrisme devient une catégorie supra-générique, susceptible d’englober toute forme poétique pourvu qu’elle se prête à l’expression d’un état de malaise historique et générationnel. Mais les poètes des années 1820 ont moins réinventé la poésie lyrique qu’ils n’ont recueilli les fruits d’un débat séculaire portant sur la représentation de l’intériorité. Telle est l’hypothèse sur laquelle s’établit notre étude : c’est en se tournant vers le XVIIIe siècle que l’on peut retracer les préalables de ce recentrage. La mise en valeur de l’apport qui est fourni par le genre de l’élégie à la nouvelle centralité du registre lyrique constitue le but de ce travail. À travers une analyse « empirique » des élégies du XVIIIe siècle, nous montrons la façon dont le genre en question devient, au cours du siècle des Lumières, le lieu d’incubation d’une réflexion à nouveaux frais autour des modes de représentation des sentiments. Relativement à notre parcours, nous divisons le développement de l’élégie du XVIIIe siècle en trois grandes étapes. Premièrement, nous analysons l’évolution progressive du genre : à travers l’hybridation des frontières génériques, les auteurs élégiaques dénoncent l’insuffisance du la poésie classique quant à l’expression de l’intériorité et suggèrent des solutions possibles pour y pallier. La deuxième phase coïncide avec l’œuvre d’André Chénier, lieu d’émergence d’une inquiétude nouvelle qui vient remplacer la tristesse amoureuse de mise dans l’élégie. Enfin, nous montrons l’éclatement formel du genre qui survient au début du XIXe siècle et sa transformation en Stimmung. Une telle transformation cautionne la survie du genre et lui permet de jouer un rôle de premier plan dans la définition du lyrisme romantique. En démontrant l’importance de l’élégie du XVIIIe siècle pour le développement de la poésie romantique, nous souhaitons combler un vide historico-littéraire et proclamer la valeur intrinsèque de la poésie du siècle des Lumières. i Mots clefs Élégie ; histoire de la littérature ; esthétique du XVIIIe siècle ; poésie lyrique ; « désordre élégiaque » ; héroïde ; théories de la réception ; Le Brun-Pindare ; Sensualisme ; Évariste Parny ; sujet lyrique ; Antoine Bertin ; André Chénier ; Néo-spinozisme ; Charles-Hubert Millevoye ; deuil et littérature ; littérature pendant la Restauration ; poésie romantique ; Alphonse de Lamartine ; Charles-Augustin Sainte-Beuve. ii Abstract This dissertation is rooted in an observation: during Romanticism, a revolution occurs in French poetry, which refocuses on lyricism. Poetical forms start to conform to the author’s inwardness rather than to a system of rules inherited from literary history. Lyricism thus becomes a supergenre; this way, it may include all poetical genres, provided that they are willing to express a state of both historical and generational anguish. Has the generation of poets from the 1820s reinvented lyrical poetry? Or rather have they just reaped the fruits of a long debate on the ways of representing inwardness? My study tends to the second hypothesis. In order to prove it, I turn my attention to the Eighteenth Century. The aim of my work indeed consists in highlighting the role played by the elegiac genre in the lyrical refocusing process. Through an empirical analysis of elegies from the Eighteenth Century, I want to show how, during the Enlightenment, elegy became the site of a deep reflection on the ways of portraying emotions poetically. The thesis divides the history of elegy during the Eighteenth Century in three major stages. First, I analyze the genre’s gradual evolution: by blurring generic boundaries, elegiac authors point out the inadequacy of classical poetry in representing inwardness and they suggest possible solutions to that very problem. The second stage coincides with André Chénier’s elegies, in which the author shows a new type of anguish. This anguish replaces the typical amorous sorrow of elegy. Finally, I show the formal ‘explosion’ of elegy at the beginning of the Nineteenth Century, and its transformation in Stimmung (mood). Such a transformation guarantees the genre’s survival and makes it play a major role in defining Romantic lyricism. By proving the influence of Eighteenth-century elegy on Romantic poetry, the thesis wants to fill a historical and literary gap, and proclaim the inherent value of this poetical tradition. iii Keywords Elegy; history of literature; eighteenth-century aesthetics; lyrical poetry; “elegiac disorder”; heroïd; reader-response criticism; Le Brun-Pindare; Sensualism; Évariste Parny; lyrical subject; Antoine Bertin; André Chénier; Neo-spinozism; Charles-Hubert Millevoye; mourning and literature; literature during Restoration; Romantic poetry; Alphonse de Lamartine; Charles-Augustin Sainte-Beuve. iv Remerciements Une thèse représente le résultat final d’un chemin parsemé d’égarements critiques et de (rares) bonnes idées. Je remercie mon directeur, M. John Nassichuk (« che suoli al mio dubbiare esser conforto ») de m’avoir guidé, par ses lectures aiguisées et par ses commentaires engageants, d’un bout à l’autre de ce travail. Je lui sais gré non seulement d’avoir su me conseiller, mais aussi de m’avoir montré, par son exemple avant encore que par ses mots, le respect qu’il faut porter au métier de chercheur. Je remercie Mme Geneviève de Viveiros pour sa lecture, pour ses conseils et pour l’accueil qu’elle a toujours réservé à mon travail (bien que je lui doive toujours une thèse sur le XIXe siècle !) Je remercie MM. Nicholas Dion et Pierre Loubier, dont les œuvres et les suggestions ont bien nourri mes vagabondages élégiaques au XVIIIe siècle. Je remercie les professeurs qui, d’un côté ou d’un autre de l’océan, m’ont conseillé (et consolé, le cas échéant) : MM. Mario Longtin, Jean Leclerc, Daniel Vaillancourt ; Mmes Mariolina Bertini et Maria Candida Ghidini. Je voudrais dédier cette thèse à tous ceux qui m’ont vu partir : Lorenzo, Adima, Manuel, Mirella ; mais aussi Walter, Giusi et Giacomo. Je voudrais la dédier à ceux qui m’ont accueilli : Mohamed, et puis Émilie, Heather, Jessy, Josée, Andrea et tous les autres. Mais surtout, je veux la dédier à la personne qui m’a accompagné et qui m’accompagne toujours, et sans laquelle je n’aurais jamais mené à bien quoi que ce soit. Minu, tel un piètre élégiaque, je cherche sans cesse les mots capables de dire mon amour et tes yeux. Entretemps, « je cause, je cause, c’est tout ce que je sais faire… » v Table des matières RÉSUMÉ .................................................................................................................................. I MOTS CLEFS ........................................................................................................................ II ABSTRACT ........................................................................................................................... III KEYWORDS ......................................................................................................................... IV REMERCIEMENTS ............................................................................................................. V TABLE DES MATIERES .................................................................................................... VI INTRODUCTION ................................................................................................................ IX PREMIÈRE PARTIE : LE XVIIIE SIÈCLE ....................................................................... 1 1 CHAPITRE 1 : MARGINALITE DE L’ELEGIE DANS LA PREMIERE MOITIE DU XVIIIE SIECLE ................................................................................................................ 1 1.1 L’ELEGIE ET LE DESORDRE ......................................................................................... 6 1.2 LA CATHARSIS ELEGIAQUE ....................................................................................... 23 1.3 SPLENDEURS ET MISERES DE L’HEROÏDE .................................................................. 29 1.3.1 L’importance des modèles : Ovide ................................................................. 31 1.3.2 Hybridité générique de l’héroïde ...................................................................