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Sylvie, Eric, Jean-Marc, Jean-Pierre et François sont heureux de vous guider, ce jeudi 22 novembre 2018, dans :

La Possonnière

Commune classée au patrimoine mondial de l’UNESCO

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Carte IGN au 25 000 : 1422-E (Chalonnes-sur-Loire). Canton de Chalonnes-sur-Loire. Code postal 49470 Commune de la rive droite de la Loire dont les communes limitrophes sont, dans le sens des aiguilles d’une montre : Saint- Georges/Loire, Savennières, Béhuard-les-Forges, rive droite ; Rochefort/Loire, Chalonnes, rive gauche. 2423 Possonéennes et Possonéens, se partagent les 1836 hectares de la commune. Altitude mini 12 m ; maxi 67 m.

La Possonnière appartient à la Communauté de communes de Loire-Layon-Aubance, crée le 1er janvier 2017. Compte tenu de l’importance des regroupements de communes et des communautés de communes de création récents, je pense qu’il est nécessaire de détailler, en raison de la complexité. Je connaissais bien la situation antérieure pour avoir travaillé au zonage des tournées de camionnage en 1967-68. La ! J’avoue que je suis un peu dépassé. La communauté comprend 19 communes de part et d’autre de la Loire (Saint-Georges/Loire, siège ; Aubigné/Layon ; Beaulieu/Layon ; Belleville-en-Layon ; Blaison-St-Sulpice ; Brissac-Loire-Aubance [Les Alleuds ; Brissac- Quincé ; Charcé-St-Ellier/Aubance ; ; Coutures ; Luigné ; St-Rémy-la-Varenne ; St-Saturnin/Loire ; Saulgé-l’Hopital ; Vaucrétien] ; Chalonnes/Loire ; Champtocé/Loire ; Chaudefonds/Layon ; Denée ; Les Garennes/Loire [Juigné/Loire ; ST-Jean-des-Mauvrets] ; Mozé/Louet ; La Possonnière ; Rochefort/Loire ; St-Germain-des-Prés ; St-Jean-de-la-Croix ; St-Melaine/Aubance ; [Martigné-Briand ; Chavagnes ; Notre-Dame-d’Alençon] ; Val du Layon [St-Aubin de Luigné x St-Lambert du Lattay]), la continuité du territoire s’effectuant par les ponts de Chalonnes et le pont de chemin de fer de la Possonnière, et aussi par le pont de Savennières à Rochefort, hors communauté. A noter que seules 4 communes se trouvent en nord Loire, dont le siège est, par le fait excentré.

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Préambule : J’ai longtemps eu des inquiétudes sur la possibilité de rédiger un article sur cette commune, comme j’ai l’habitude de le faire, compte tenu de la rareté des informations que j’ai pu réunir. J’en arrivais à dire que c’était une commune sans histoire, en effet elle est toute récente puisqu’elle ne date que de son indépendance administrative, en 1851, alors qu’elle dépendait de Savennières, depuis 1790 (Voir sortie Savennières du 27-11-2006, réintroduite sur le blog conjointement). Actuellement Savennières a 1337 habitants sur 2101 hectares, ce qui fait que La Possonnière est plus peuplée, sur un territoire plus petit. Avant 1851 on pouvait compter 3937 hectares pour l’ensemble (La Chapelle-sur-Erdre n’en fait que 3342).

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Etymologie : D’après Albert DAUZAT, il pourrait s’agir d’un nom de personne, soit de l’ancien français poçon, petit pot, équivalent de La Poterie. Mais c’est sans compter sur l’usage local de poçon ou poiçon, unité de mesure du vin qui valait 2/3 de muid (Mesure variable selon les régions, mais le muid parisien, me paraît le plus proche de ce que je connaissais dans ma jeunesse, 130 litres, soit 2/3 = 90 litres environ). Ces barriques étalonnées, transportées par la marine de Loire, avaient donné un surnom à l’agglomération : La Pochonerie, dès 1803. Viennent aussi de là pochard (e), pochetron (ne) que l’on donne aux personnes qui s’enivrent.

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Boulevard du port

HISTOIRE :

Jusqu’en 1851, son histoire est confondue avec celle de Savennières. La Possonnière est un de ces villages portant le nom d’Alleud (Petit bourg, ayant tous les services communautaires et banaux) qui se situait sur le chemin hors de portée des crues de la Loire, avant que ne soit construites les digues sur lesquelles on put circuler afin de raccourcir le parcours. Bien réelle entre La Pointe et Saint-Germain-des- Près, cette configuration devient de plus en plus rare en aval d’, en particulier sur la rive droite où la route romaine entre Nantes et Angers privilégie le plateau, confins de Massif armoricain oblige. Ce n’est pas pour se protéger du fleuve que les premières digues furent construites, mais pour les besoins de la navigation et du commerce. Elles sont attestées par une charte d’Henri II PLANTAGENET en 1160. L’endiguement à gagné la Touraine au cours des XIIIe au XVe s, puis ensuite l’Orléanais jusqu’au XVIIIe s, et du XVIIIe au XIXe s le Berry, le Nivernais, et la Loire armoricaine jusqu’à Nantes. La Loire est ainsi corsetée sur 530 km de Decize à Nantes. En 1573, la digue atteignait 5m, en 1784, elle mesurait à peine 7m, rehaussée d’un perré entre 1846-et 1856. Le dernier surélèvement de 1922 porte à plus de 8m la défense. Le plus vieil édifice du bourg est la « Taverne du Prieuré », dont la fondation remonte au XIVe s. Elle a porté successivement les noms « d’Auberge du croissant couronné» en mémoire du roi René, « Au grand Louis » en souvenir de Louis XIV, et « Auberge de l’ancre de marine » sous la Révolution. La Possonnière doit sa prospérité à son port, jusqu’à ce que le chemin de fer arrive où un regain commercial et artisanal d’activité notoire s’est produit grâce au développement général des productions agricoles, industrielles et des transports. L’église Saint-Jacques, construite en 1803, bénéficiant de cette plus value, est complétée en 1826, et transformée en 1860. Son clocher trouve sa forme actuelle en 1880. Le port, qui a perdu son activité avec l’arrivée du chemin de fer, et réaménagé en 2005, a une activité touristique fluviale, réunissant plates, flûtreaux, toues, lasses, passes-chevaux. La guinguette y attenant ayant été réhabilitée en 1998. Bien qu’oubliée des grands noms de la région (Savennières vampirisant l’appellation viticole), la commune de La Possonnière, est riche d’une vie associative dense au niveau culturel et sportif… Soucieuse de ne pas être noyée dans l’expansion urbaine d’Angers, ni enterrée dans la campagne, la commune souhaite se développer dans l’harmonie ligérienne… Ce qui semble lui réussir, puisque bien qu’appartenant au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle est si discrète qu’il faut piocher pour trouver des informations à son sujet : « Pour vivre heureux, vivons cachés » pourrait-être sa devise.

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Chemin de fer : La commune est transformée au XIXe s, par l’arrivée de la ligne de chemin de fer qui la traverse depuis 1851 (Inauguration de la ligne Angers > Nantes, le 21 août 1851), le quartier de l’Alleud étant séparé du reste du bourg, bien que plusieurs passages aient été aménagés sous les rails. Ceux-ci sont toutefois exposés aux crues de la Loire. Le profil de cette ligne ne dépassant pas 5 %0, et un rayon de courbe supérieur à 900 m, permet depuis son électrification à la fin des années 80, une vitesse de 220 km/h sur la majorité du parcours d’Angers à Ancenis. Elle est actuellement proche de la saturation. La gare de La Possonnière, se situe au point kilométrique (PK mesuré depuis Paris) 358,445 de la ligne à double voie (écartement standard de 1,435 m) dite de Tours à Saint-Nazaire d’une longueur de 282,4 km. Elle possède 4 voies desservant 3 quais + des voies de service. La gare de La Possonnière est aussi le PK zéro de la Ligne de La Possonnière à Niort à voie unique (A écartement standard). Compte tenu qu’elle est moins connue que la précédente, un développement d’impose. Concédée à la Compagnie de chemin de fer d’Orléans le 19 juin 1857, elle est déclarée d’utilité publique, le 5 juin 1861. La section La Possonnière > est mise en service le 24 septembre 1866, et de Cholet à Niort, le 26 décembre 1868. La concession est reprise par les chemins de fer de l’Etat, le 28 juin 1883, approuvé par une loi du 20 novembre 1868. Intégrée à la SNCF (Créée le 1er janvier 1938, pour une durée de 50 ans), le 1er janvier 1938, et cédée au Réseau Ferré Français (RFF), le 13 févier 1997. Puis retour à la SNCF en 2015. Cette ligne n’est plus exploitée de Cholet à Niort. Entre 1999 et 2001 des travaux de modernisation entre Chemillé et Cholet permettent une vitesse d’exploitation à 140 km/h alors qu’elle n’était que de 100 auparavant, et mettant Cholet à 38’ d’Angers. Au sortir de la Possonnière, elle traverse la Loire par un pont dit « Pont de La Possonnière » ou « Pont de l’Alleud », long de 601,5 m, composé de 17 arches de 30 m, construit en 1863 par les ingénieurs MORANDIERE, CROISETTE-DESNOYERS, MOREAU, DUBREUIL. Ensuite elle traverse le Louet, avant la Corniche angevine et Chalonnes. Viennent ensuite Chemillé, Trémentines et Cholet. L’activité ferroviaire qui donne une certaine notoriété à ce bourg paisible ne s’arrête pas là, La Possonnière a vu passer le Petit Anjou le temps de l’exploitation de la ligne de Beauprèau à Angers. Quand le grand réseau de chemin de fer, concédé aux grandes compagnies, fut terminé, vers la fin des années 1870, celui-ci destiné à relier les grandes villes à Paris et au point de vue stratégique se rendre sur les frontières du Nord et de l’Est rapidement, les chefs lieux de canton et bourgades étaient délaissés. Au début des années 1880, les grandes compagnies ne se risquent pas, désormais, à construire des lignes jugées par avance déficitaires. Sous l’impulsion du ministre des travaux public M. FREYCINET, assemblée vote une loi donnant toute latitude aux collectivités locales de doter leur territoire d’un réseau de chemin de fer. Naquirent ainsi une multitude de petites compagnies concessionnaires d’un département, d’une ville, obtenant la gestion d’un réseau, voire d’une seule ligne. Pour ces dessertes on choisit une construction à l’économie, voies étroites (jusqu’à 60 cm), courbes plus serrées, pentes plus fortes. Refus de propriétaires de céder leur terrain, d’où contournement… et surnom de « Tortillard ». En 1890, se basant sur les premiers résultats du programme ferroviaire de départements limitrophes, le Conseil général du Maine-et-Loire génère le tracé du futur réseau départemental. En mars 1893, la première ligne angevine est mise en service entre Noyant-Méon et Angers. Dans le même temps les élus angevins s’entendent avec ceux de Loire-Inférieure pour l’établissement d’une ligne desservant le Saumurois, les Mauges, le Pays nantais. En 1896 est construite le ligne de à Cholet. En 1899, l’étoile de Beaupréau relie la ville à Cholet, à Chalonnes, en 1900 la ligne arrive à la Possonnière. Etudiée précocement, mais laissée en souffrance la ligne Candé > Angers est ouverte au déburt de l’année 1909. En 1910, la jonction entre les réseaux nord et sud de la Loire est réalisée entre Saint-Jean-de-Lignières et la Possonnière. Plusieurs projets d’extension envisagent d’étoffer le réseau angevin de 317 km de voie métrique, mais la première guerre mondiale annihile tous ces projets. Cette vaste entreprise prend fin peu avant la seconde guerre attaquée par la concurrence routière. Les premières fermetures de lignes aux voyageurs interviennent entre 1935 et 1937 entre Cholet et Saumur, Candé et Angers, Baugé et Noyant. Le trafic reprend pendant la guerre. En 1947, les lignes sont définitivement fermées à l’exception de celle de Baugé à Angers exploitée jusqu’en 1948, et celle de Candé qui reste ouverte entre Bécon-les-Granits et Angers pour la desserte des carrières, dont le trafic cesse définitivement le 22 février 1955. Le matériel est ensuite détruit en grande partie, à l’exception des automotrices Brissonneau vendues au département du Doubs, et les remorques à ceux de l’Allier et de la Nièvre.

Quelques anecdotes et souvenirs ferroviaires divers liés au Petit Anjou à la Possonnière… « … Lors de mes séjours avec ma mère à la Possonnière, mon père était venu nous rejoindre à vélo. Désireux d’emprunter le train pour le retour, il monta avec nous dans l’automotrice dont on avait reporté l’arrêt au-delà du passage à Page 4 sur 4 niveau vers Angers. Sans doute en raison d’un démarrage plus facile que dans la courbe où était située la halte habituelle. Jusqu’à la Roche-Saint-Jean-de-Lignières, pas de difficulté. Il y avait de la place dans le fourgon. Mais à la correspondance en cette gare, gros problème : D’accord pour prendre les passagers, mais non la bicyclette ! Mon père furieux – c’était son outil de travail – se mit un peu en colère et partit seul à vélo, rageur à toute vitesse. Et le conducteur de l’autorail, M. FOUCHE, homme d’une extrême gentillesse d’après les usagers, eut ces mots inoubliables ‘’ A l’allure ou il va, il sera sûrement arrivé avant nous !’’. Ce ne fut pas le cas, car une crevaison lui ôtat tout espoir d’aller plus rapidement que l’autorail d’Anjou… » « … Cet autre qui pourtant n’avait pas l’habitude de boire, dérailla un jour à La Possonnière et, en le voyant tanguer à constater les dégâts, on sut tout de suite qu’il avait dû améliorer son ordinaire de l’après midi de quelques bons verres. Le lendemain convocation dans le bureau de l’inspecteur de la traction : ‘’Eh bien p…, qu’est qui vous a pris hier ? C’est que, monsieur l’inspecteur, on a godaillé dans la matinée et on s’est trouvé bien chaudiette dans l’après midi !’’… » « … Avant d’être mis hors d’usage le 9 juillet 1944, le viaduc de l’Alleud fut bombardé à plusieurs reprises. Les riverains de la Possonnière eurent très peur. Les impératifs du transport des marchandises imposait cependant la continuation du trafic. Sans doute après une des attaques du mois de juin, le premier train à passer fut le Petit Anjou ‘’Je le vis nettement depuis la lucarne du grenier, déclare un témoin, s’approcher très lentement puis s’arrêter. Sûrement le chef de train à dû aller examiner l’état du pont et de la voie, puis constatant que l’ouvrage n’avait aucunement souffert, il donna l’ordre de repartir comme s’il ne s’était rien passé’’… » « … Au mois de juillet 1944, les trains de la SNCF de la ligne Paris > Nantes ne peuvent plus aller au-delà de la gare d’Angers-St-Laud. En effet, suite au bombardement du viaduc de par un groupe d’avions alliés dans la journée du 8 juillet, l’ouvrage est devenu inutilisable. Dans un premier temps les voyageurs sont transbordé en car d’Angers à la Possonnière, mais cette mesure est insuffisante et de faible capacité. C’est alors que la SNCF s’entend avec les services de l’Etat pour que le Petit Anjou prenne en charge les voyageurs en gare d’Angers St-Laud, pour les conduire jusqu’à la Possonnière où des convois omnibus reprennent alors le transport des usagers jusqu’à leur destination. Le Conseil général accepte le 6 novembre 1944 de remettre en service 2 automotrices. La voie n’ayant pas été déposée, le trajet se fait comme autrefois, par Saint-Jean-de-Linières et Saint-Martin-du-Fouillioux. Ce service salvateur de substitution demeure jusqu’au 27 décembre 1944, date de sa suppression définitive. Les travaux de réconstruction à partir du 1er décembre 1944 s’étendent jusqu’au 2 juin 1947… ».

Pont de chemin de fer de l’Alleud

Le traditionnel pot de l’amitié sera pris à ? Bonne lecture en attendant de partager ce parcours agréable et facile.

M’fanch, mercredi 24-10-2018

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