Kwango. Les Pays Des Bana Lunda
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République démocratique du Congo C’est en 1890 que la région du Kwango fut annexée à l’État indépendant du Congo et devint son 12e district. Le tracé de la frontière avec l’Angola portugais, progressivement déterminé par une série d’accords bilatéraux, traverse les anciens espaces des royaumes 3 kongo, lunda, yaka et chokwe, unis par des liens culturels, historiques et commerciaux. Au-delà de l’image souvent véhiculée d’une contrée monoethnique peuplée de Yaka, le Kwango est, en effet, constitué d’une mosaïque de peuples aux relations parfois complexes. Ce maillage a donné lieu à un foisonnement culturel et artistique étonnant, dont cet ouvrage entend témoigner en présentant nombre d’objets d’art KWANGOLe pays des Bana Lunda et d’instruments de musique souvent uniques au monde, issus, pour la plupart, des collections du MRAC. Sous la direction de L’organisation sociopolitique et administrative du Kwango, depuis la constitution Jean Omasombo Tshonda des entités précoloniales jusqu’à ce jour, s’est tissée progressivement par delà les particularités de cette configuration ethnique. La chronique de cette évolution décrit de manière analytique, en puisant dans des sources d’archives en grande partie inédites, l’élaboration progressive de ce cadre institutionnel structurel, particulièrement à partir de 1890. Ainsi est mise en lumière la persistance d’une forte imprégnation du pouvoir traditionnel, malgré la conquête coloniale qui n’eut de cesse de le travestir. Sa construction et sa hiérarchisation sociopolitique – aujourd’hui en ruines – se présentent à la fois comme une richesse et un obstacle au développement du Kwango. Car le Kwango continue aujourd’hui d’être classé parmi les régions pauvres qui ne pourront pas, comme lors de l’expérience tentée au début des années 1960, intégrer la marche rapide de la décentralisation décrétée dans la Constitution de 2006. Couvrant la partie sud de l’actuelle province du Bandundu où il occupe une position excentrée, le Kwango semble ne constituer qu’un espace de passage pour le transport routier entre la ville de Kinshasa, le Kwilu et les provinces du Kasaï à l’Est. Au plan administratif et économique, il apparaît déséquilibré, du fait à la fois de sa morphologie et de sa localisation : une petite poche au nord-ouest à proximité des pôles de développement que constituent Kinshasa et Kikwit et intégrant Kenge son chef-lieu ; une grande poche au sud-est, enfoncée dans l’Angola et exposée aux aléas de ses événements politiques. Joseph Zenga Kubuisa Inexistant au plan industriel, le Kwango tire la majeure partie de ses ressources Jean Omasombo Tshonda du travail de la terre, de l’élevage et des produits de la cueillette. L’approvisionnement Guillaume Léonard de la capitale a longtemps constitué une soupape économique pour les producteurs, Zéphyrin M’pene Ngaluley et l’on attend que la réhabilitation des infrastructures routières donne un nouveau Mathieu Zana Etambala dynamisme à la commercialisation des produits agricoles. Edwine Simons Joris Krawczyk Enfin, les structures scolaires et sanitaires se sont multipliées à partir du milieu des KWANGO années 1970, mais celles-ci restent fragiles, encore marquées par la crise politique et la Mohamed Laghmouch paupérisation économique qui ont frappé le pays. De sa capacité à catalyser les forces locales dépend en partie le redressement socio- économique d’une région qui n’a pas encore dévoilé tout son potentiel. Ce livre entend offrir une analyse et un état des lieux des connaissances relatives à l’actuel district du Kwango, tant au niveau des sciences naturelles que des sciences humaines, dans la richesse et la complexité de ces multiples dimensions. ISBN 978-2-8710-6605-7 BUKU LE CRI 29,00 MRAC LECRI•KWANGO•COVER.indd 1 24/07/12 16:05 AVANT-PROPOS KWANGO Sous la direction de Jean Omasombo Tshonda La série de publications dont cet ouvrage est la troisième est dédiée à la mémoire de Benoît Verhaegen. Arrivé au Congo au moment de la décolonisation, il anima pendant près de 30 ans de carrière diverses structures de recherche et d’enseignement. Promo- teur de la démarche de « l’Histoire immédiate », il a, par ses écrits, par sa parole, par ses enseignements, joué un rôle majeur dans les études sociales congolaises. Nous nous souvenons avec émotion et respect de l’homme et du maître. 1 AVANT-PROPOS AVANT-PROPOS La présente étude, issue du projet « Provinces », soutenu financièrement par la DGCD et coordonné par la section d’Histoire du Temps présent du Musée royal de l’Afrique centrale, est le fruit d’une collaboration entre chercheurs des diverses sections du MRAC, chercheurs des instituts partenaires congolais (CEP, CERDAC République démocratique du Congo et CRGM), qui se sont réparti le territoire de la RD Congo, et chercheurs identifiés à l’intérieur de chaque entité administrative (qu’il s’agisse des actuels « districts » ou, pour quelques-unes de ces entités, déjà de « provinces », qui attendent d’accéder au statut de province, comme le prévoit la Constitution de la RD Congo promulguée le 18 février 2006) . LE CEP Le Centre d’études politiques (CEP), (re)créé en 1999 à l’Université de Kinshasa, rassemble des chercheurs/ enseignants relevant de diverses disciplines des sciences sociales ayant le politique pour champ d’études. Ses activités couvrent quatre domaines, la recherche, la formation, la documentation et la publication, ayant tous KWANGOLe Pays des Bana Lunda pour principal sujet la République démocratique du Congo. LE CERDAC Le Centre d’études et de recherches documentaires sur l’Afrique centrale (CERDAC) de l’Université de Lubum- bashi poursuit les buts suivants : promouvoir des recherches coordonnées sur l’héritage du passé des peuples d’Afrique centrale et collationner la documentation nécessaire et utile à cette fin. LE CRGM Le Centre de recherches géologiques et minières de la RDC (CRGM) est un service public fonctionnant sous la tutelle du ministère de la Recherche scientifique. Il a été créé par ordonnance-loi n° 82/040 du 05 novembre 1982 en remplacement du Service géologique du Ministère des Mines. Sa mission principale est de promou- voir, exécuter et coordonner des travaux de recherche scientifique et des études diverses dans le domaine des géosciences. La cartographie géologique, l’inventaire et l’étude métallogénique des ressources minérales, l’étude des risques naturels d’origine géologique, l’expertise des substances minérales et la constitution des bases de données géologiques figurent parmi ses tâches essentielles. LE MRAC Le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC), l’un des dix établissements scientifiques fédéraux que compte la Belgique, abrite des collections tout à fait remarquables (objets ethnographiques en provenance d’Afrique cen- trale, archives complètes de Stanley, photothèque et filmothèque, cartes et données géologiques, collection de zoologie de millions de spécimens, xylothèque tropicale). En tant qu’institut de recherche scientifique consa- cré à l’Afrique, il occupe une place importante sur la scène internationale dans les domaines de l’anthropologie culturelle, de la zoologie, de la géologie, de l’histoire et de l’économie agricole et forestière. La section d’Histoire du Temps présent est une nouvelle section au sein du département d’Histoire du Musée royal de l’Afrique centrale. Elle est née de l’intégration au Musée de l’Institut africain, créé en 1992, qui avait alors absorbé le Centre d’études et de documentation africaines (1971). La nouvelle section poursuit une triple mission de documentation, de publication (elle publie la collection des « Cahiers africains ») et de recherche. Ses activités sont axées sur l’ancienne Afrique belge et particulièrement le Congo/Kinshasa. www.africamuseum.be 2 3 AVANT-PROPOS AVANT-PROPOS Coordinateur du projet Provinces Jean Omasombo Tshonda, chercheur à la section d’Histoire du Temps présent, MRAC, professeur à l’ Université de Kinshasa SOMMAIRE (RD Congo). AVANT-PROPOS 7 Auteurs Cet ouvrage est le fruit de la collaboration entre les chercheurs de terrain, en RD Congo, et les chercheurs de la Section d’His- INTRODUCTION. ORIGINE DU NOM « KWANGO » 13 toire du Temps présent et de différentes autres sections du MRAC à Tervuren. Joseph Zenga Kubuisa et son équipe en RD Congo ont contribué à la rédaction d’une première mouture de cette monographie PREMIÈRE PARTIE. LE KWANGO PHYSIQUE 17 du Kwango. Ce travail a e été poursuivi par Zéphyrin M’pene. Les chercheurs de la section d’Histoire du Temps présent du MRAC l’ont ensuite complétée et enrichie, dans les disciplines Chapitre 1. Relief, géologie et hydrographie relevant des compétences de la section (l’histoire et la politique pour J. Omasombo ; la démographie et l’évolution socio- par Justin Phambu Nlandu et François Kant Kabalu 19 économique pour Guillaume Léonard ; l’évangélisation pour Mathieu Zana). Edwine Simons a contribué, entre autres, à la réalisation de la bibliographie. Mohamed Laghmouch est l’auteur des cartes qui illustrent le volume. Joris Krawczyk s’est chargé Chapitre 2. Climat et risques naturels de l’iconographie. Tous ces chercheurs sont considérés comme les auteurs principaux de la monographie. Leur nom est cité par Rigobert Birhembano et Jan Moeyersons 31 ci-dessous. Chapitre 3. La végétation Les disciplines non couvertes par les chercheurs congolais ou ceux de la section d’Hstoire du Temps présent telles la géologie, par Joëlle De Weerdt, Benjamin Toirambe, Claire Delvaux, Astrid Verhegghen, Pierre Defourny la faune, la flore, la culture, la musique, la bibliographie… ont bénéficié de contributions de chercheurs du CRGM et d’autres et Hans Beeckman 41 sections du MRAC. Leur nom est reproduit en regard du titre de leur contribution dans le sommaire et la table des matières. Chapitre 4. La faune dans la partie ouest du bassin de la rivière Kasaï Joseph Zenga Kubuisa, géographe, chef de travaux à l’ISP de Kenge (RD Congo). par Mark Hanssens 57 Jean Omasombo Tshonda, politologue, chercheur à la section d’Histoire du Temps présent, MRAC (Belgique) et professeur à l’Université de Kinshasa (RD Congo).