Villiers-Sur-Loir
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Un village au fil des siècles: VILLIERS-sur-L OIR Henri MÉSANGE Vice-président de la Société archéologique scientifique et littéraire du Vendômois Ancien maire de Villiers-sur-Loir Un village au fil des siècles: VILLIERS-sur-L OIR 1995 VILLIERS-SUR-LOIR Parti d'azur et de gueules, à 2 chevrons jumelés renversés d'or brochant, accompagnés en chef d'une molette d'éperon d'argent brochant également, et en pointe de 2 cimeterres aussi d'argent, garnis d'or, appointés en chevron renversé. Les 2 chevrons jumelés symbolisent à la fois la ligne du TGV dont la gare est située sur le territoire de la commune, mais aussi la lettre V, initiale de Villiers. La molette d'éperon est un des éléments des armes de la famille de Rochambeau qui possédait plu- sieurs fiefs dont Saint-Hilaire, au XVIe siècle, la Barre, la Berthelottière, la Boissière et la Gare liere au XVIII' siècle, ce qui leur permit de s'intituler seigneurs de Villiers. Les cimeterres figurent sur les armes des Bergasse Du Petit Thouars, propriétaires de la Marsauderie au XIXe siècle : ce sont des armes et rappellent, en cela, que Villiers fut le théâtre de nombreux combats pendant la guerre de 1870. La couleur rouge du champ symbolise la viticulture, ressource de premier ordre pour la commune. Le bleu évoque à la fois les armes de la famille de Rochambeau et le plan d'eau de Villiers. Un exemplaire du manuscrit de cet ouvrage est déposé à la bibliothèque de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois et un exemplaire à la Bibliothèque municipale de Vendôme ISBN : 2-904 736 06-9 Dépôt légal — 1" édition : 1995, décembre © Éditions du Cherche-Lune 14, rue Honoré-de-Balzac 41100 VENDÔME Préface Henri Mésange, maire pendant dou^e ans, membre de la Société archéologique depuis trente-cinq ans, m'a demandé de présenter ces riches documents récoltés dans diverses archives après de longues recherches. Connaissant le temps passé à ce travail, son désir d'être exact et complet, j'ai accepté bien volontiers, en toute amitié, heureux d'apporter mon modeste concours à une œuvre riche et pleine d'intérêt. Il ne m'appartient pas de résumer ce texte : ce serait le défraîchir. Je vous laisse le plaisir de la découverte. Je vous dirai tout simplement que j'ai aimé les pages sur les carrières de Saint- André, toujours agréables à aborder, l'arrivée des loups au XVIII ' siècle, les problèmes du pont de Chantereine, la famille Du Petit Thouars, l'église et les cimetières, la vigne au cours des siècles, la vie municipale et autres anecdotes que je vous laisse découvrir au fil des pages. Sachez que Villiers, riche de son patrimoine, fier de ses puits artésiens et du moulin qui, très tôt, l'éclairait, Villiers, bien équipé, proche de Vendôme, parfaitement desservi par le TGV, paraît pouvoir aborder le siècle nouveau pour le plus grand bonheur de ses habitants. Je le lui souhaite bien cordialement et félicite chaleureusement Henri Mésange qui peut être satisfait de ce riche document dont Villiers sera fier. Robert LASNEAU, maire honoraire de Vendôme, né à Villiers-sur-Loir. A Monsieur le chanoine Henri Gaulandeau ancien président de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, qui m'a fait découvrir les richesses de notre histoire locale. PREMIÈRE PARTIE DES ORIGINES A LA RÉVOLUTION A. Un village dans la grande Histoire Chapitre I Situation géographique et démographique 1. DE L'ORIGINE DU NOM Le bourg de Villiers est composé de plusieurs villages construits dans des vallées sèches débouchant dans celle du Loir pour ne faire qu'une aggloméra- tion. Ces principaux hameaux sont Saint-André à l'ouest, le Bourg et la Gare- lière à l'est. C'est donc une commune relativement jeune puisqu'on la cite pour la pre- mière fois, sous les appellations de Villare et Allodium de Villaris au XIe siècle, dans le Cartulaire de Marmoutiers. Toujours au XIe siècle, le cartu- laire de la Trinité de Vendôme parle de Vilers et de Manufirma de Villariis. Au XIIe siècle, plusieurs noms apparaissent sur les textes : Villerium, Medietaria de Villariis, Parochia de Villariis. Au siècle suivant dans le pouillé du diocèse de Chartres, on trouve Vallis de Villaribus (1293) - Villers. Un registre paroissial de 1614 indique également Ecclesia Sancti Hilarii de Villaribus. Enfin, Villiers apparaît au XVIIIe sur les cartes de Cassini, puis de l'état-major et sur le cadastre napoléonien. Si Villare est le nom latin de Villiers (villa à l'époque gallo-romaine et même plus tard, veut dire agglomération-domaine rural) en celto-breton, Gwiler (Wiler-Viler) signifie place publique. Le nom définitif Villiers-sur- Loir ne date que du 9 juin 1918. En effet, pour répondre au vœu exprimé par la chambre de commerce de Paris, d'éviter toute confusion de localité, le conseil municipal de Villiers demande que la commune qu'il représente porte désormais le nom de Villiers-sur-Loir. 2. SITUATION GÉOGRAPHIQUE Bien que le village ait un cœur rassemblant l'église et la mairie autour de sa place qui fait face par la rue Silly au château de Rochambeau, la petite cité s'étire le long des coteaux, comme accroupie dans ses vignobles et ses jardins. Commune de 1 117 habitants (recensement complémentaire de 1993) pour 1 000 ha, Villiers appartient administrativement au canton de Vendôme 2. Située à 6 km du chef-lieu d'arrondissement, Villiers est bornée au nord par Azé, à l'est par Vendôme et Naveil, au midi par Thoré-la-Rochette dont le Loir sépare les deux territoires et à l'ouest par Mazangé1. Venant de Vendôme, on entre sur le territoire de Villiers en laissant sur la gauche la massive sentinelle qu'est la coopérative vinicole. Grâce à la dévia- tion du bourg réalisée en 1965 sur l'emprise de l'ancienne voie ferrée du tram- way, toute nuisance induite par le trafic est évitée dans le centre. La partie agglomérée du bourg s'adosse au coteau avec une orientation sud-ouest/nord- est très favorable et s'allonge sur 3 km. Abrupt, boisé, peu construit et situé près du Loir à Saint-André, le coteau devient plus doux, dénudé, bâti, distant de la route et encore plus du Loir vers la cave coopérative. Les coteaux du val, se caractérisent non seulement par leur relief, mais par les caves qui s'ouvrent à leur pied ou à mi-hauteur. Les pentes douces et enso- leillées sont tapissées de vignes et les habitudes de vie et de travail particu- lières au pays de vignoble sont assez accusées pour le différencier des pays de grande culture pourtant proches. 1. Les altitudes extrêmes : Au point le plus bas :76 m au-dessus du niveau de la mer. Au point le plus haut : 140 m au-dessus du niveau de la mer. Comme le montre le schéma ci-dessous, le site du coteau de Villiers sur Loir semble se développer comme un éventail en soulignant avec force chacun des éléments composants du paysage, à savoir, l'eau, les terres, le bâti, le coteau et les bois. Évolution de l'occupation des sols depuis 1903 (en ha) : 1903 1980 Terres à céréales 633 623 Prairies 26 31,60 Vergers 7 7,25 Vignes 220 85,60 Bois 87 109,80 Landes-jachère 34 12,90 Cours d'eau 4 5,54 Cours, jardins, habitations 16 30 Voirie, etc. 15 33,86 L'évolution entre ces chiffres éloignés de quatre-vingts ans, fait apparaître une diminution sensible des surfaces plantées en vignes, et le doublement des espaces destinés aux habitations. La superficie couverte par les landes et jachères n'est pas significative. Elle a beaucoup évolué en cette fin du XXe siècle en raison de la réglementation imposée à l'agriculture. 3. UN PEU DE GÉOLOGIE La commune de Villiers-sur-Loir s'étend par moitié sur un plateau incliné du nord vers le sud, dont la plus grande partie du sol repose sur un substrat argilo-limoneux. L'autre moitié est composée du val du Loir dont le sol est formé par des alluvions quaternaires. L'habitat bâti à flanc de coteau court un certain risque dû aux nombreuses caves creusées à même le calcaire, aux car- rières souterraines ou aux habitations troglodytes qui existent encore à Saint- André. Toutes ces cavités, qui sont par ailleurs un des attraits de Villiers-sur- Loir, menacent parfois d'effondrement dû aux fissures subverticales et aux points de stratification, c'est-à-dire aux surfaces séparant les divers bancs rocheux entre eux. On rencontre sur le territoire de la commune de Villiers cinq couches géologiques bien définies : 1 /Les alluvions modernes qui occupent le fond de la vallée du Loir. 2 11-es alluvions anciennes qui s'étendent au sud de la commune entre la route du bourg et les alluvions modernes. 3 11-e limon des plateaux au nord-est de la commune sont des terres com- pactes et caillouteuses. 4 /U argile à silex occupe une assez grande surface au nord de la com- mune1. 5 ILa craie de Villedieu forme une étroite bande sinueuse dirigée du nord- ouest au sud-est, en passant au nord du bourg. 4. DÉMOGRAPHIE Un recensement complémentaire réalisé en 1993 fait ressortir une popula- tion de 1117 habitants soit une augmentation de 120 personnes depuis le recensement de 1990 qui comptabilisait 997 habitants. La commune a compté au siècle dernier 1 430 âmes (en 1846). Peut-on faire une analyse de l'évolution de la population à partir de docu- ments ou des renseignements fournis à la fois par l'état civil et les recense- ments ? Un premier document appelé tableau de mendicité2 et datant de 1790 indique pour Villiers, chef-lieu de canton, une population de 829 habitants et 218 feux alors que Naveil compte alors 1 331 habitants.