LeMonde Job: WMQ0811--0001-0 WAS LMQ0811-1 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:35 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0659 Lcp: 196 CMYK

DIALOGUE LE SENS EN SOUFFRANCE DU JOUR ET DE LA NUIT Une histoire de la douleur et de ses significations, LE MONDE des Les poèmes de Primo Levi, par Bertrand Vergely p. VIII inédits en France, SÉLECTION ou l’union de la raison POCHES La liste des « poches » et du chant p. III DES POCHES SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 parus en octobre p. XII à XV bbbbbbbbbbbbb a Poèmes inédits de Primo Levi a Les sorties

d’octobre SUPPLÉMENT AU MONDE DU SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997. No 16417 - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-MARIE COLOMBANI - IMPRIMERIE LE MONDE

CINQUANTE-TROISIÈME ANNÉE – No 16417 – 7,50 F SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI La France Vers la reprise du travail des routiers L’exhumation fait obstacle b La CFDT accepte un protocole d’accord avec les organisations patronales b FO et la CGT du corps à la justice chargée refusent de signer b Le gouvernement publie un décret destiné à assainir la profession d’Yves Montand : des crimes b Des barrages ont été levés en Alsace, dans les Alpes et en Bretagne le droit PATRONAT et syndicats du La fédération CFDT des trans- transport routier devaient se re- ports avait estimé dès jeudi que six en ex-Yougoslavie trouver à 15 heures, vendredi 7 no- de ses sept objectifs avaient été et la morale vembre, pour une réunion de si- « atteints », notamment les LA FRANCE entretient les rela- gnature du protocole rédigé la nuit « 10 000 francs pour 200 heures ». LA COUR D’APPEL de Paris a tions les plus difficiles avec le Tri- précédente. Le principal syndicat La CGT a consulté sa base mais ordonné, jeudi 6 novembre, l’ex- bunal de La Haye, chargé de juger de routiers, la CFDT, a décidé de semblait vendredi matin ne pas humation du corps d’Yves Mon- les auteurs présumés des crimes parapher ce texte après avoir vouloir signer. Alain Renaud, se- tand, mort il y a près de six ans, commis dans l’ex-Yougoslavie. Elle consulté au cours de la matinée ses crétaire général de la branche pour déterminer, grâce à un test lui refuse, notamment, le témoi- quatre-vingt dix syndicats locaux routes de la CGT, explique au génétique, si la jeune Aurore gnage de certains de ses généraux et la centaine de comité de bar- Monde que « les revendications sa- Drossart est bien la fille de l’ar- qui ont servi comme « casques rages qu’elle contrôle. La CFDT lariales n’ont pas toutes été sati- tiste, comme elle le revendique de- bleus » en Croatie et en Bosnie et appelait à une levée des barrages. faites ». La CGT réclamait en outre puis 1989. L’arrêt estime qu’« il est viole ainsi ses propres lois, qui Les organisations patronales que la prime de 3 000 francs, pro- dans l’intérêt essentiel des parties l’obligent à coopérer avec La UFT et Unostra, représentant les mise il y a un an, soit immédiate- d’aboutir dans toute la mesure du Haye. Depuis le changement de grandes et les petites firmes du ment payée. Force Ouvrière indi- possible à une certitude biolo- gouvernement, le ministère de la secteur, ont accepté des modifica- quait au Monde qu’elle ne signerait gique ». La mère d’Aurore, Anne justice essaie de faire évoluer les tions du protocole préparé la pas. Elle estime que l’accord sala- Drossart, affirme que sa fille avait choses. Il demande aussi au pre- veille. Une augmentation salariale rial est trop limité et redoute l’en- été conçue en 1974 au cours de sa mier ministre de remettre en de 6 % pour les chauffeurs et de gagement d’un débat sur l’aména- liaison avec l’artiste, pendant le cause la position très restrictive 4 % pour les sédentaires a été pro- gement et l’annualisation du tournage d’un film. Yves Montand définie par l’Elysée, sous la pres- posée avec effet rétroactif au temps de travail des routiers. avait admis cette liaison mais avait sion des militaires, à propos du 1er octobre. L’augmentation des sa- Vendredi matin, le gouverne- toujours refusé de reconnaître sa projet de création par l’ONU d’un laires des chauffeurs de cars de ment a publié au Journal officiel le paternité et de subir des tests san- tribunal international permanent voyageurs a été portée à 4 %, décret de réglementation de la guins. Cette décision de justice qui serait chargé de juger les contre 3 % la veille. Enfin, la défini- profession promis deux jours plus soulève à l’évidence des questions crimes contre l’humanité. tion des salaires minima mensuels tôt par le premier ministre et Jean- éthiques qui nécessitent un débat. a été précisée, afin d’en exclure la Claude Gayssot. Lire page 2 totalité des primes et avantages Lire page 10 et la chronique et notre éditorial page 16 annexes. Lire page 8 de Pierre Georges page 32

a Les investisseurs A Moscou, Lénine prisonnier d’un musée stalinien fermé au public Les secrets aiment la France MOSCOU vit son statut brutalement ravalé à celui d’an- nistes ne voient la nécessité d’un tel livre. Elle Une bonne part du capital de grandes correspondance tenne du Musée d’histoire. déplore qu’il y ait « énormément de publica- d’Internet Les caves sont profondes, l’escalier qui y Aujourd’hui, donc, toutes ses richesses tions anti-Lénine qui ne reposent pas sur des entreprises « françaises » est en fait conduit est raide. En bas, des dizaines et des sont en cave. Seules les sculptures monumen- critiques doctrinales, mais sur sa personnalité. LONGTEMPS considérée détenue par des groupes étrangers et dizaines de bustes de Lénine sont rangés sur tales ont été transférées au Musée de Gorki- On a dit que c’était un espion allemand, qu’il a comme une arme de guerre, des fonds de pension. p. 17 des étagères poussiéreuses. Un peu plus loin, Leninski, dans les environs de Moscou. Quant avait eu une maîtresse, Inès Armand, qu’il était la cryptographie, technique de co- Vladimir Ilitch, coiffé de son éternelle cas- au petit bijou de la collection, la Rolls-Royce mort de la syphilis... » dage des données numériques, est quette, est assis sur un fauteuil, les yeux mi- que les ouvriers anglais avaient offerte au ré- La Russie est loin d’avoir expurgé son pas- devenue l’un des enjeux du a clos, comme perdu dans ses réflexions. Le volutionnaire russe, « elle est dans un endroit sé bolchevique. Le débat politique évite la commerce électronique. Cette Rechute boursière souvenir de la révolution qu’il a dirigée il y a tenu secret, explique Tatiana Koloskova, di- question de la responsabilité historique de « machine à secrets » permet de Dans le sillage de l’Asie, les Bourses eu- quatre-vingts ans est ici tenace. rectrice du musée. Car elle roule très bien et, Lénine. En revanche, le tsarisme est remis à sécuriser les échanges de données, ropéennes ouvraient en franche baisse, Mais ces sculptures et ces innombrables vous savez, ici, tout peut arriver... » l’honneur : dans le Musée d’histoire, les notamment sur Internet. Indus- vendredi 7 novembre. p. 20, 21 et 32 portraits de Lénine sont inaccessibles au pu- Tatiana Koloskova a peu de moyens à sa seules salles qui ont rouvert après sa rénova- triels et internautes souhaitent blic. Situé en contrebas de la place Rouge, le disposition. Mais elle est pleine d’ardeur tion y sont consacrées. A côté, le Musée Lé- pouvoir l’utiliser sans restriction. Musée Lénine, qui offrait autrefois aux visi- pour assurer la bonne conservation des ta- nine est fermé au public. En revanche, le ca- Mais les pouvoirs publics en- teurs tous les visages possibles du « père de bleaux ou des vêtements de Lénine, placés davre embaumé du « guide de la tendent contrôler la diffusion de a L’ONU avec la Révolution », a dû fermer ses portes en no- dans des armoires coffres-forts, et pour me- Révolution » est toujours exposé dans son logiciels qui interdiraient la sur- vembre 1993. Boris Eltsine venait de l’empor- ner, avec ses collaborateurs, des recherches mausolée. Ne vaudrait-il pas mieux enterrer veillance de certaines activités cri- les éleveurs de rennes ter dans son bras de fer avec l’opposition sur le « père » de la révolution russe. Leur la dépouille de Lénine ? Boris Eltsine ne veut minelles, terroristes ou mafieuses. Un programme du PNUD tente de ve- communiste, en envoyant les chars sur la dernier opuscule aborde un sujet sensible en pas trancher. « Il faut enlever ce mémorial de La France instaure un système de Maison-Blanche. Fort de sa victoire, il décida Russie : les origines de Lénine. Contre la lé- la place Rouge, a-t-il déclaré il a quelques gestion des clés de chiffrement, nir en aide aux Evens, un des derniers de fermer les salles d’exposition du musée, gende grand-russe du stalinisme, ils affir- mois. Peut-être pas tout de suite. Mais avant la sur lequel la Commission euro- peuples nomades de Sibérie. p. 14 qui était devenu le lieu de rassemblement des ment qu’il avait des ancêtres allemands, juifs, fin de l’année ou la fin de ce siècle. » péenne exprime des réserves. nostalgiques de l’Union soviétique. En outre, suédois... Lucide, la directrice du musée a le Musée Lénine, ouvert en 1936 sous Staline, conscience que ni la droite ni les commu- Brigitte Breuillac Lire page 23 a Nouveau ton au procès Papon Hommage Le président Castagnède a mené, jeudi Fracture en Israël autour 6 novembre, l’interrogatoire de l’ac- cusé sur ses fonctions à la préfecture à Duke de la Gironde pendant la guerre. p. 12 du souvenir de Rabin DEUX ANS après l’assassinat sident (Likoud) du Parlement sup- a L’Europe d’Itzhak Rabin par un jeune juif plie la gauche de s’écarter du religieux d’extrême droite, c’est « précipice au bord duquel nous pilier de comptoir dans un climat politique tendu, ju- marchons tous ». L’Union européenne, dans un pro- gé proche de la « guerre civile Sans précédent dans l’histoire froide » par le journal Haaretz, d’Israël, le meurtre politico-reli- gramme de revitalisation des zones qu’Israël commémore, à des dates gieux d’un premier ministre en rurales, finance l’activité de « bis- et des lieux différents selon les exercice, l’« horreur de l’assassinat trots » dans les Alpes-de-Haute- camps, la tragique disparition du d’un juif par un autre juif », aurait Provence. p. 13 vieux général triste. Illustration au moins dû, espérait-on, contri- supplémentaire de la radicalisa- buer à la pacification du débat po- DAVID MURRAY tion rhétorique locale, l’opposition litique, à un sursaut d’unité natio- travailliste dénie au premier mi- nale. C’est exactement le contraire QUEL MUSICIEN d’exception a Comment aider nistre nationaliste Benyamin Né- qui s’est produit. Dans un sondage pouvait mieux convenir que Duke tanyahou le droit de prononcer, à effectué la semaine dernière par Ellington pour le coup d’envoi du l’emploi ? la Knesset, le discours de la l’université religieuse de Bar Ilan, cycle « Amérique » qui commence L’examen à l’Assemblée des crédits du commémoration officielle. 27 % des lycéens et étudiants reli- à la Cité de la musique de La Vil- travail et de l’emploi a été l’occasion, Toujours tenu par Leah Rabin et gieux de 14 à 18 ans – contre 4,5 % lette, à Paris ? Mort en 1974, ce par presque toute la gauche pour seulement des jeunes sondés mélodiste de génie est servi, les 7 jeudi 7 novembre, d’un débat de fond le « responsable de l’assassinat », le laïques – affirment « comprendre et 8 novembre, par un grand or- sur l’efficacité contre le chômage de chef du gouvernement national- et soutenir » l’acte perpétré par chestre codirigé par le saxopho- l’allègement des charges. p. 6 religieux n’aura devant lui qu’une l’un des leurs, Ygal Amir, au- niste David Murray et le flûtiste Knesset à moitié vide, « à moins, jourd’hui condamné à perpétuité. James Newton. Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, écrivent les députés travaillistes au L’université laïque de Tel Aviv a 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; président de l’Assemblée, qu’il ne poussé l’enquête plus loin et a dé- Lire page 26 Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, présente préalablement des excuses couvert qu’aujourd’hui « quelque 450 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, publiques à la nation pour l’atmo- trois cent mille adultes israéliens International ...... 2 Carnet...... 22 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; sphère d’incitation au meurtre qui a juifs [sur environ 2 millions] Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; France ...... 6 Aujourd’hui...... 23 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. précédé l’attentat contre Rabin » peuvent justifier et soutenir l’assassi- Société...... 10 Météorologie-Jeux . 25 dont il reste, pour sa veuve, «le nat de leaders politiques opposés ». Régions...... 13 Culture...... 26 principal architecte ». Tétanisé à Horizons...... 14 Guide...... 29 l’idée de présenter au pays et au Patrice Claude Entreprises ...... 17 Abonnements...... 30 monde le visage grimaçant d’une Communication ...... 19 Kiosque...... 30 nation profondément fracturée en Lire la suite page 16 Finances/marchés ... 20 Radio-Télévision ...... 31 une occasion si solennelle, le pré- et nos informations page 3 LeMonde Job: WMQ0811--0002-0 WAS LMQ0811-2 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0660 Lcp: 196 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997

TPI La France, qui fut à l’origine, cidentaux celui qui a le plus de diffi- servi en Croatie et en Bosnie au mo- trictive dans la négociation en cours fense et des affaires étrangères, est avec les Etats-Unis, de la création du cultés à coopérer aujourd’hui avec ment où s’y perpétraient les opéra- sur la création d’un Tribunal inter- favorable à une révision de la posi- Tribunal pénal international (TPI) lui. Elle lui refuse notamment le té- tions de purification ethnique. national permanent des Nations tion française et réclame un arbi- pour les crimes commis dans l’ex- moignage de ses généraux qui, sous b SOUS LA PRESSION des militaires, unies. b LE MINISTÈRE DE LA JUS- trage du premier ministre. (Lire Yougoslavie, est parmi les pays oc- les « casques bleus » de l’ONU, ont Paris a adopté une attitude très res- TICE, contrairement à ceux de la dé- notre éditorial page 16.) Paris rechigne à coopérer avec le Tribunal de La Haye sur l’ex-Yougoslavie Les généraux français anciens « casques bleus », craignant d’être mis en cause, refusent d’être entendus comme témoins. Leurs réticences motivent la position restrictive adoptée par la France dans les négociations à l’ONU sur la création d’une cour internationale permanente

QUELLE JUSTICE pour les nal international sur l’ex-Yougo- une position qui, si elle l’emportait, et demandait un réexamen de la crimes contre l’humanité ? La slavie (TPI) et jurer que les rela- réduirait le projet à une inutile position française. Elle a sollicité France, prise actuellement d’un tions avec son procureur sont mascarade. Elle réclame, en parti- un arbitrage de Matignon, qui a été grand accès de repentance et excellentes, la coopération de la culier, que la future cour ne puisse jusqu’ici à plusieurs reprises diffé- d’examen critique de son propre France avec La Haye est en réalité intervenir que si elle dispose d’un ré. passé, apparaît, vue de l’extérieur, très difficile. Depuis le début de triple consentement d’Etats : ceux L’affaire est délicate : d’un côté la plus qu’ambiguë sur cette question. 1996 et jusqu’en septembre dernier, où les faits ont été commis, de la pression des organisations huma- Elle est le seul pays occidental à re- elle a été complètement bloquée. nationalité des victimes, et de la nitaires, Fédération international fuser au Tribunal de La Haye sur Depuis plus d’un an et demi, le TPI nationalité des auteurs présumés des droits de l’homme en tête, et l’ex-Yougoslavie le témoignage de demande à entendre comme té- des crimes. l’isolement de la France parmi ses certains officiers qui ont servi moins dans différentes affaires des partenaires occidentaux. De l’autre comme « casques bleus » en Croa- officiers français anciens « casques DISSIDENCE côté, des arguments qui ne peuvent tie et en Bosnie. Elle a, d’autre part, bleus », parmi lesquels une bro- En vertu de tels principes, un mi- pas tous être écartés d’un simple adopté, dans la négociation en chette de généraux : Cot, Morillon, litaire de Serbie qui aurait dirigé revers de main, mais qui sont trop cours aux Nations unies en vue de Gobillard, Valentin, Janvier, La- des opérations de purification eth- directement inspirés par la haine la création d’une cour pénale inter- presle. En vain. Si Paris autorisait nique en Bosnie ne saurait, par que vouent les militaires français nationale permanente, une posi- les ex-« casques bleus » pas ou peu exemple, être jugé sans le consen- au Tribunal de La Haye sur l’ex- tion qui, sur certains points, l’isole gradés à se faire auditionner, il tement de Slobodan Milosevic ; un Yougoslavie. de ses partenaires européens et la n’était pas question, en revanche, officier rwandais qui, par hypo- L’armée ne veut avoir de compte place, avec Israël d’ailleurs, dans le de prêter à ce jeu des généraux que thèse, aurait organisé des mas- à rendre, pour les missions parfois même camp que l’Iran, la Chine, la l’on qualifie de « sanctuarisés », sacres de réfugiés hutus au Zaïre ne délicates qui lui sont confiées, à Libye ou Cuba. En dépit de ses pro- c’est-à-dire interdits de parole, saurait l’être sans la double appro- personne d’autre qu’à leurs clamations vertueuses, elle est sur parce que l’on craint qu’à travers bation de Paul Kagamé et de commanditaires. Elle craint de se la défensive face au combat que eux ne soit mise en cause l’armée Laurent-Désiré Kabila. Ou encore trouver un jour à la merci de n’im- mènent les militants des droits de française. – et c’est peut-être là l’essentiel aux porte quelle accusation, ou encore l’homme, et maintenant aussi des yeux de Paris – un général Janvier d’être transformée quand besoin Etats, contre l’impunité des crimes AUDIENCE entendre qu’un colonel français. nales un véritable traumatisme. Et (ancien responsable de la Forpro- est en police internationale pour qui portent le plus gravement at- La France, qui a introduit dans sa Mais l’instance d’Arusha posera de la même manière que le TPI est nu) qui viendrait à être accusé de arrêter les criminels que la cour teinte à la conscience de l’humani- législation (tardivement, en 1995) vraisemblablement à l’armée fran- devenu, pour les juristes, une es- complicité de crime contre l’huma- voudra juger. Elle estime que l’ins- té. l’obligation d’entraide judiciaire çaise le même problème que le TPI. pèce de laboratoire expérimental nité pour les événements de juillet trument dont on voudrait doter la On a beau, en haut lieu à Paris, avec le TPI, ne peut cependant pas Les militaires français n’aiment précurseur d’une cour pénale per- 1995 à Srebrenica ne saurait être ju- communauté internationale pour- vanter les mérites du Tribunal pé- s’en tenir simplement à ce boycot- pas les tribunaux. Ils n’aiment par- manente et non spécialisée des Na- gé sans le consentement de la rait avoir pour effet paradoxal de tage qui la met en infraction avec ticulièrement pas la procédure an- tions unies, l’armée française a dé- France. dissuader tout Etat de participer à ses propres lois. De temps à autre, glo-saxonne en vigueur à La Haye veloppé, à partir du cauchemar de La position de Paris est jugée des opérations de maintien ou de Vers une instance il faut faire un geste de bonne vo- et à Arusha, qui soumet les té- La Haye, tout un argumentaire consternante par la plupart de ses rétablissement de la paix. lonté, aller discuter avec le pro- moins, en audition publique devant hostile à l’avènement d’une telle partenaires européens, dont l’Alle- Un traité qui consacrerait le droit permanente cureur du TPI des conditions la cour, à un interrogatoire contra- instance universelle. C’est cet argu- magne, qui l’a fait savoir. Elle a, d’ingérence absolu d’une justice « d’une bonne coopération ». La dictoire du procureur et de la dé- mentaire qui nourrit la position de pour d’autres pays comme les pénale internationale serait une b 1993 : le Conseil de sécurité dernière fois, en septembre, une fense et qui peut leur donner par- l’Elysée dans la négociation à Etats-Unis, l’insigne avantage de novation telle qu’il mérite qu’on en des Nations unies décide la délégation interministérielle s’est fois le sentiment de se trouver en l’ONU, dûment relayée, même leur permettre sans risque de conti- pèse soigneusement toutes les im- création d’un tribunal pénal rendue à La Haye. Grâce aux repré- position d’accusés. L’ambiguïté de après le changement de gouverne- nuer à défendre devant leur opi- plications. Mais mieux vaudrait que international pour juger les sentants du ministère de la justice, la mission qui fut impartie aux ment, par les ministères des af- nion publique ce projet hautement la réflexion se fasse dans la clarté, auteurs présumés des violations qui s’y étaient agrégés sans avoir « casques bleus » en Bosnie, celle faires étrangères et de la défense. moral, envers lequel ils nourrissent ce qui n’est pas le cas pour la graves du droit humanitaire dans été conviés, le blocage a pu être le- de l’opération « Turquoise » au en réalité d’inavouables réticences. France, qui se comporte comme si l’ex-Yougoslavie depuis 1991 (le vé pour deux des généraux – Cot et Rwanda, ne les mettent pas, il est COMBAT DE FOND Cependant, depuis le change- elle avait honte de ses propres ar- TPI). Morillon. Le TPI est venu les en- vrai, dans une situation aisée. L’af- Officiellement, la France ap- ment de gouvernement à Paris, la guments. Le débat ne pourra plus b 1994 : une résolution de l’ONU tendre en audience préparatoire à fligeant témoignage de leurs col- prouve le projet de cour internatio- docilité de l’exécutif est ébréchée. être étouffé très longtemps. Le ca- crée, sur le même modèle, un Paris, et ils devraient être appelés lègues néerlandais à La Haye, en nale permanente, elle participe Tandis que les nouveaux ministres lendrier des négociations prévoit, tribunal pénal international pour prochainement à aller témoigner à juillet 1996 lors de la présentation même activement aux négociations de la défense et des affaires étran- en effet, une vaste conférence in- juger les crimes commis au La Haye. On en est là, mais pas plus de l’acte d’accusation dressé contre et y mène un combat de fond pour gères jouent la continuité et la co- ternationale, au niveau des gouver- Rwanda. loin. Ratko Mladic et Radovan Karadzic insuffler des éléments de droit latin habitation sans nuage avec l’Ely- nements, en juin à Rome, qui aura b 1996 : les discussions sur la Le Tribunal sur le Rwanda (TPR), pour l’extermination de la popula- dans les procédures pour éviter un sée, le ministère de la justice est à son ordre du jour la conclusion création d’une cour pénale créé sur le même modèle que celui tion de Srebrenica, ne les aura pas triomphe hégémonique du droit entré en dissidence. Dans une d’un traité portant création de la permanente ayant été relancées, de La Haye pour juger les auteurs non plus encouragés à se prêter à anglo-saxon. Mais parallèlement, la lettre adressée, en septembre, au cour. Il faudra bien, alors, dire pu- les Nations unies décident de du génocide de 1994, n’a commen- l’exercice. France campe depuis le début, ministre des affaires étrangères bliquement ce que l’on en pense. convoquer, pour juin 1998, une cé à fonctionner que plus récem- La hiérarchie militaire française dans les discussions sur la compé- Hubert Védrine, Mme Elisabeth Gui- conférence internationale au ment et n’a demandé à ce jour à vit avec ces juridictions internatio- tence de la cour et sa saisine, sur gou soulignait l’isolement de Paris Claire Tréan niveau ministériel sur le sujet. L’Italie se propose d’accueillir cette conférence. b 1998 : la conférence de Rome, Le Conseil de l’Europe pose ses conditions à l’adhésion de la Bosnie en juin, est en principe chargée de mettre au point un traité qui STRASBOURG liberté de la presse et une coopération réelle l’OTAN (la SFOR), qui s’achève en juin 1998, d’être des criminels de guerre ». Pour lui, les porterait création d’un tribunal (Conseil de l’Europe) avec le Tribunal pénal international de La devra obligatoirement être reconduit pour Bosniaques ne pourront pas croire à la paix international permanent chargé de notre correspondant Haye. « deux ou trois ans supplémentaires ». aussi longtemps que Radovan Karadzic sera de juger les auteurs de La Bosnie-Herzégovine a encore beaucoup Selon Andras Barsony (socialiste hon- en liberté. « On ne peut pas se permettre génocides, crimes de guerre et de chemin à parcourir avant de pouvoir en- grois), président de la commission parle- UNE DES CLÉS DE LA CRISE d’attendre que le régime de Pale s’écroule de crimes contre l’humanité. trer au Conseil de l’Europe. Telle est la mentaire, l’appartenance de la Bosnie au M. Klein espère non seulement que le lui-même », affirme-t-il. Plusieurs chapitres des statuts de conclusion de la commission politique de Conseil de l’Europe ne pourra être effective groupe de contact – qui tiendra sa prochaine Le général américain est visiblement ce tribunal, notamment ceux qui l’Assemblée parlementaire de l’institution de aussi longtemps que le pays ne sera pas réel- réunion en décembre à Bonn – se prononce- convaincu que là réside une des principales portent sur sa compétence et sa Strasbourg, qui précise que les conditions ne lement « réunifié ». « Nous ne voulons pas ra favorablement sur cette reconduction, clés à la crise bosniaque : « Le refus de livrer saisine, plusieurs questions de sont même pas réunies pour envisager, à ce une partie d’Etat ni des territoires autonomes, mais aussi qu’il renforcera le « pouvoir » les personnes inculpées représente un obstacle principe, notamment ses stade, l’ouverture des négociations d’adhé- mais un seul Etat candidat avec un drapeau, confié aux représentants de la communauté persistant à la concrétisation de la paix. » Se- rapports avec le Conseil de sion. L’organisation européenne chargée de une monnaie et un passeport communs », a internationale. Il admet néanmoins que la lon lui, le transfert de dix Croates à La Haye sécurité de l’ONU, ou encore la défense des droits de l’homme a soumis à précisé le député hongrois. Jacques Klein, partie n’est pas facile à jouer en raison de la a permis de débloquer la situation dans la avec les justices nationales font la délégation conjointe de la Fédération croa- adjoint au haut représentant en Bosnie, Car- méfiance de Moscou, qui « craint que l’ac- Fédération, quatre accusés seulement étant encore l’objet de profondes to-musulmane et de la « Republika Srpska », los Westendorp, qui accompagnait les repré- croissement du poids du haut représentant ne toujours en liberté, alors que dans la partie dissensions entre Etats. jeudi 6 novembre, une liste de huit préalables sentants bosniaques, a été encore plus pessi- se fasse au détriment des Serbes ». C’est pour- serbe trois inculpés sont en détention, sur à honorer avant le début des pourparlers. miste. Pour le général américain, il faudra quoi, dit-il, « même si les Musulmans sont les les cinquante-quatre personnes poursuivies Parmi les conditions exigées figurent, notam- beaucoup de temps avant que « les structures principales victimes », il faut cesser de « dia- par le Tribunal international. ment, le retour des réfugiés, la libre circula- de l’Etat ne soient en place ». Et il estime que boliser le peuple serbe et s’en prendre unique- tion sur l’ensemble du territoire bosniaque, la le mandat de la force de stabilisation de ment aux individus, ceux qui sont soupçonnés Marcel Scotto La question du retrait des troupes américaines provoque un âpre débat à Washington WASHINGTON M. McCurry, c’est la perspective que le délai de rapatriement des troupes Bosnie. La crédibilité de l’Alliance prise des hostilités, est-elle envisa- de notre correspondant M. Clinton puisse « bâtir ce consen- américaines (initialement prévu en atlantique, soulignait pour sa part geable, sachant que les Européens La question du retrait des troupes sus avec beaucoup de travail ». décembre 1996). En mars dernier, il récemment Sandy Berger, conseiller ne sont certainement pas d’accord américaines de Bosnie, qui était ini- Jeudi, William Cohen est revenu à avait affirmé : « En juin 1998, nous se- présidentiel pour la sécurité natio- pour que les Etats-Unis conservent tialement prévu pour juin 1998, fait la charge : si accord il y a, c’est sur rons sur le chemin du retour. » Le pré- nale, est liée à une Bosnie « pacifiée le contrôle des opérations en pre- l’objet d’un âpre débat entre les dif- l’idée qu’« une certaine forme de pré- sident Clinton était alors intervenu et stable ». nant le minimum de risques ? Si un férentes branches de l’exécutif et sence internationale sera néces- pour laisser planer le doute sur la Les sceptiques du Congrès re- succédané de la SFOR se maintient entre celui-ci et le Congrès. Mercredi saire ». Pour autant, « aucune déci- date du retrait. prochent à l’administration Clinton en Bosnie, comment évaluer l’im- 5 novembre, le secrétaire d’Etat, Ma- sion n’a été prise, aucun consensus n’a d’avoir rompu ses engagements en portance du contingent américain deleine Albright, s’est attiré une mise été établi s’agissant de la forme que QUEL SUCCÉDANÉ ? reportant déjà à deux reprises la date (actuellement 8 000 hommes) ? au point plutôt sèche de la Maison cette présence devrait prendre, de la Les réserves du secrétaire à la dé- du départ des troupes américaines. Quand, d’autre part, M. Clinton Blanche après avoir assuré qu’un participation des Etats-Unis et de sa fense expriment celles du Pentagone D’autre part, comme le souligne le doit-il annoncer sa décision ? Rapi- « consensus est en cours de forma- nature militaire ou logistique ou de et de plusieurs responsables républi- sénateur républicain John McCain, dement, pour éviter un amalgame tion » (entre le Congrès et l’adminis- renseignement ». Et M. Cohen d’en- cains, inquiets du rôle de plus en plus le coût de cette mission est passé de avec le vote du Sénat sur l’élargisse- tration) pour approuver le maintien foncer le clou : « Aucun consensus offensif récemment adopté par la 2 milliards de dollars à environ 7 mil- ment de l’OTAN, prévu au prin- d’une « présence militaire » améri- n’a été atteint, et je suppose que cela SFOR (Force de stabilisation, liards de dollars (42 milliards de temps, ou plus tard, pour profiter au caine en Bosnie au-delà de la date prendra du temps... si jamais c’est pos- commandée par l’OTAN) à l’en- francs). Il n’en reste pas moins que contraire de cet amalgame ? A ce butoir. Qualifiant d’« analyse » per- sible. » contre des Serbes de Pale, le fief de les positions respectives de l’admi- stade, une chose est sûre : l’adminis- sonnelle les propos du secrétaire Les divergences entre M. Cohen et Radovan Karadzic. Mme Albright, de nistration et du Congrès se sont rap- tration Clinton tient à faire partager d’Etat, Mike McCurry, le porte-pa- Mme Albright ne sont pas nouvelles : son côté, est particulièrement sou- prochées. au Congrès la responsabilité poli- role de la présidence, a précisé : «Je lorsqu’il était encore sénateur (répu- cieuse des conséquences que pour- L’hypothèse d’un stationnement tique du maintien de soldats en Bos- ne pense pas qu’il soit juste de dire blicain), le premier avait vivement rait avoir un retrait prématuré des de soldats dans un pays limitrophe nie. qu’il y a actuellement quelque consen- critiqué la décision de l’administra- Etats-Unis, notamment de l’éven- (par exemple la Hongrie), prêts à in- sus. » Ce qui existe, selon tion de repousser une première fois tualité d’une reprise des hostilités en tervenir rapidement en cas de re- Laurent Zecchini LeMonde Job: WMQ0811--0003-0 WAS LMQ0811-3 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0661 Lcp: 196 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 3 M. Fabius pose des conditions L’Irak refuse toujours de voir des inspecteurs à la ratification américains travailler sur son territoire du traité d’Amsterdam Le Conseil de sécurité dispose d’une panoplie de réponses possibles Les autorités irakiennes sont restées sourdes aux noncer à la décision d’empêcher les membres des émissaires de M. Annan, Lakhdar Brahimi, a efforts de persuasion du secrétaire général de américains de la commission chargée de son dé- annoncé vendredi 7 novembre que Bagdad ne Plusieurs appels en France pour la réforme de l’Union l’ONU, Kofi Annan, visant à obtenir d’elles de re- sarmement de travailler sur son territoire. L’un l’a pas informé de l’annulation de la décision.

« lA RATIFICATION du traité l’euro » organisé à l’Assemblée na- L’IRAK maintient sa décision Conseil de sécurité. Ils doivent endommagées selon lui par ac- « un signe encourageant », ils ont d’Amsterdam doit être conditionnée à tionale, à l’initiative de Jack lang, par d’interdire aux inspecteurs mili- rentrer à New York pour informer cident, lorsqu’un réacteur de mis- décidé de « réserver leur jugement la mise en œuvre d’un véritable pro- le Centre d’études prospectives et taires américains de l’Organisation M. Annan de la décision de l’Irak. sile a explosé mercredi sur le site jusqu’à ce que la mission de l’ONU cessus associant gouvernements, Par- d’informations internationales (Ce- des Nations unies (ONU) de parti- M. Brahimi a indiqué qu’il était d’essai el Motassem – dont il n’a ait terminé son travail », a déclaré lements – européen et nationaux –, et pii) et Le Monde. MM. Fabius et Lang ciper aux missions de la Commis- porteur d’une lettre du gouverne- pas précisé la localisation. le porte-parole du département le plus grand nombre possible de re- ont l’un et l’autre mis en cause l’effi- sion spéciale de l’ONU chargée de ment irakien à M. Annan sans d’Etat, James Rubin. De son côté, présentants des citoyens et des forces cacité de la négociation intergouver- son désarmement (Unscom). donner de détails sur son contenu. ACCUSATIONS « IDIOTES » le secrétaire à la défense, William sociales », peut-on lire dans un plai- nementale pour trouver des solu- Lakhdar Brahimi, le chef de la dé- La journée de jeudi avait été M. El Sahhaf a assuré que le Cohen, a rappelé à Bagdad que les doyer rendu public, jeudi 6 no- tions, suggérant de confier à un légation d’émissaires du secrétaire riche en rebondissements après les missile Abadil, qui était à l’essai, inspections de l’ONU n’étaient pas vembre à Paris, par un collectif réuni comité de personnalités euro- général de l’ONU, Kofi Annan, a accusations portées par le chef de n’était pas prohibé, sa portée étant « négociables ». Il a rappelé que le autour du président de la Fonda, péennes le soin de faire des proposi- en effet annoncé, vendredi 7 no- l’Unscom, Richard Butler, contre de 50 kilomètres seulement, alors Conseil de sécurité disposait d’une Frédéric Pascal, et de Jean-Baptiste tions. vembre, au terme de sa mission à l’Irak. Selon lui, Bagdad a subtilisé que les missiles prohibés sont ceux « panoplie de réponses » possibles de Foucauld, rapporteur du Comité Bagdad : « Les Irakiens ne nous ont des équipements, dont des stabili- dont la portée est supérieure à à l’Irak. « On peut inclure de nou- des sages de la Commission euro- INSTITUTIONS ET EURO pas informés qu’ils ont annulé leur sateurs de gyroscopes surveillés 150 kilomètres. velles mesures [de sanctions] péenne, qui insiste sur l’insuffisance « L’Europe a souvent progressé sur décision prise le 29 octobre. » Tou- par des caméras de l’Unscom et Le vice-premier ministre, Tarek économiques ; on peut aussi inclure démocratique et politique de l’ac- la base d’initiatives conçues en dehors tefois, la décision prise par Bagdad qui servent au guidage de missiles. Aziz – qui, selon des responsables des mesures militaires », a dit tuel processus européen. du cadre strict des institutions exis- d’expulser ces experts « reste sus- Les caméras, reliées au centre de de l’ONU, compte se rendre la se- M. Cohen. Signé par plusieurs députés euro- tantes. Pourquoi le Conseil européen pendue », a ajouté M. Brahimi. vérification et de contrôle de maine prochaine à New York –, Le Pentagone a démenti que les péens, de la majorité et de l’opposi- ne désignerait-il pas un petit groupe Ce dernier, ainsi que ses col- l’Unscom à Bagdad, ont aussi été s’en est pris pour sa part à M. Bu- Etats-Unis aient demandé l’autori- tion, dont Jean Louis Bourlanges d’hommes et de femmes expérimentés lègues, les diplomates argentin délibérément brouillées d’après tler dont les révélations, a-t-il dit, sation d’Ankara pour l’utilisation (UDF), président de l’aile française et respectés, pour leur demander de Emilio Cardenas et suédois Jan M. Butler. En outre, trois équipes « constituent une tentative délibérée de la base aérienne turque d’Incir- du Mouvement européen, et Per- concevoir des options, en leur don- Eliasson, ont eu cinq entretiens de l’Unscom qui voulaient recher- de tromper l’opinion publique mon- lik, dans le sud du pays, pour venche Beres, présidente du groupe nant la liberté de pensée et d’expres- avec une délégation irakienne cher le matériel disparu ont été diale et le Conseil de sécurité afin de d’éventuels raids contre l’Irak. En socialiste français au Parlement eu- sion afin de définir un nouveau conduite par le vice-premier mi- bloquées. Le même scénario s’est provoquer une escalade ». Ces ac- revanche, ont indiqué des respon- ropéen, cet appel entend fédérer contrat politique entre les Nations ? », nistre, Tarek Aziz. D’après répété vendredi. cusations sont « tout simplement sables militaires américains, l’ar- l’action de toutes les organisations a lançé le président de l’Assemblée l’agence officielle INA, les ambas- Bagdad, a riposté le ministre ira- idiotes », a rétorqué M. Butler. «Je mée américaine a demandé l’auto- de la vie civile militant pour l’Eu- nationale. sadeurs de Russie, de Chine et de kien des affaires étrangères, Mo- ne m’occupe ni de chantage ni de risation de dépêcher en Turquie rope, comme la Fonda, porte-parole Une offensive se précise ainsi en Pologne (qui représente les inté- hamad Saïd El Sahhaf, a effective- politique. Je m’occupe de trouver des avions de ravitaillement en vol du mouvement associatif français, France contre le mode de fonction- rêts américains) à Bagdad, ainsi ment retiré du matériel de sites des armes » pour qu’elles soient KC-135, en soutien des 24 avions- ou la Ligue des droits de l’Homme, nement actuel des institutions euro- que le chef de la Section d’intérêts sous surveillance, mais unique- détruites, a-t-il ajouté. chasseurs patrouillant la zone afin d’appuyer la réflexion sur l’ave- péennes. Dominique Strauss-Kahn, français et le chargé d’affaires ment afin d’éviter sa destruction Bien que les Etats-Unis estiment d’exclusion aérienne imposée à nir institutionel de l’Union euro- ministre de l’économie et des fi- égyptien assistaient à la réunion, en cas d’attaque américaine. que le comportement de l’Irak au Bagdad au nord du 36e parallèle. pénne. nances, a lui même critiqué dans le jeudi, leurs pays étant membres du Quant aux caméras, elles ont été cours des derniers jours ne soit pas – (AFP, AP.) Dans un point de vue publié dans colloque le fonctionnement du le Monde le 19 août dernier, Jack Conseil Ecofin, qu’il estime inappro- Lang, président de la Commission prié pour traiter des problèmes de la des affaires étrangères de l’Assem- future zone euro. « La question de Les Occidentaux pensent que Bagdad peut déployer des gaz neurotoxiques blée nationale, avait lancé le débat l’euro et celle des institutions euro- en s’interrogeant publiquement sur péennes sont de plus en plus liées. La OUTRE les inspections sur place, qui ne sont matérialité des faits. De toute évidence, l’Irak d’efficacité –, de roquettes, d’obus d’artillerie l’opportunité de ratifier ou non le création de l’euro aura des consé- pas aussi inopinées qu’elle le souhaiterait, l’Or- n’a pas renoncé à édifier, pour son compte, un ou de bombes. Selon les services occidentaux nouveau traité européen, alors que quences institutionnelles insuffisam- ganisation des Nations unies (ONU) dispose en arsenal de destruction massive au point que, de renseignement, une découverte récente a les gouvernements des Quinze ont ment prises en considération », a lui Irak d’un réseau fixe de caméras sur les sites dans les services occidentaux de renseigne- abouti à la conclusion que Bagdad pourrait dé- été incapables de s’entendre à Ams- aussi estimé le président de la délé- « sensibles » du territoire, que sa commission ment, on ne croit pas au désarmement balis- ployer un gaz liquide aux effets neurotoxiques terdam sur une réforme des institu- gation de l’Assemblée nationale du désarmement est chargée de contrôler, et tique, chimique, voire biologique de Bagdad. persistants, le VX, très volatil et nettement plus tions garantissant le bon fonction- pour l’Europe, l’ancien ministre so- d’une double panoplie mobile d’observation, On évoque, au contraire, le « comportement dangereux que le Sarin. Un appareil Mig ancien nement de l’Union lorsqu’elle cialiste Henri Nallet, regrettant que satellitaire et aérienne, à partir de moyens proliférant » de Saddam Hussein au travers de a été transformé en avion sans pilote, de ma- s’élargira vers l’Est. Son appel avait la France et l’Allemagne jouent de- américains. ce qui peut se passer dans certains de ses labo- nière à tester le mode de dispersion de ce puis- suscité un certain émoi en Europe. Si puis quelques années au chat et à la Le réseau fixe de surveillance par caméras té- ratoires. sant toxique chimique. Bagdad ne nie pas en personne n’envisage que l’Assem- souris sur cette question. « Quelle lécommandées a permis d’enregistrer des détenir, mais seulement à titre expérimental et blée puisse refuser la ratification du Europe voulons-nous, de quelle Eu- transferts clandestins, d’un site sur l’autre, de PLUS DANGEREUX QUE LE SARIN en petites quantités, de l’ordre de quelques ki- traité, l’idée a cependant fait son rope parlons-nous ? Les dirigeants matériels, c’est-à-dire des déménagements qui Trois dossiers font plus spécialement l’objet logrammes. chemin que la représentation natio- sont incapables de trancher sur le sont en principe prohibés. Il s’agirait en parti- des analyses des experts du renseignement, La difficulté de l’expertise tient au fait que nale doit auparavant obtenir des ga- fonctionnement de notre Commu- culier de gyroscopes, un équipement utilisé qu’ils soient américains, britanniques ou fran- des agents chimiques peuvent servir indiffé- ranties. nauté », a-t-il lancé, en affirmant pour améliorer le guidage et la navigation pré- çais. La prolifération balistique, d’abord. Tout remment dans l’agro-alimentaire, à la produc- « Il me paraîtrait léger de conclure, qu’on ne résoudra pas les problèmes cise de missiles. semble accréditer la thèse selon laquelle l’Irak tion pharmaceutique comme à des fins mili- sans avoir abordé cette question, la posés par l’agenda 2000, l’euro et De son côté, le système mobile – auquel chercherait à concevoir des missiles sol-sol taires, et que les lieux affectés à cette activité ratification d’Amsterdam », a affirmé l’élargissement, sans que « la poli- s’ajoutent parfois, pour le compte de la France, d’une portée supérieure à 150 kilomètres. Par peuvent fabriquer des produits inoffensifs en le président de l’Assemblée natio- tique soit au poste de commande ». des observations réalisées par le satellite euro- l’intermédiaire de fournisseurs en Europe et en eux-mêmes sauf quand on les mélange pour en nale, Laurent Fabius, en concluant, péen Helios 1 – a détecté des travaux impor- Asie, les ingénieurs de Bagdad s’acharnent à dériver des substances toxiques. jeudi, un débat sur « l’Europe après Henri de Bresson tants de terrassement, qui ont mis en évidence accumuler un savoir-faire en matière de pro- La prolifération biologique, enfin. Selon des constructions nouvelles, parfois en souter- pulsion et de systèmes de guidage. l’hebdomadaire britannique The Observer daté rain, ou des aménagements de sites existants. Ce qui vise, en particulier, la capacité pour du 2 novembre, l’Irak disposerait de germes Outre les moyens satellitaires, l’ONU fait appel l’Irak à maîtriser la technologie de la propul- mortels, comme des toxines botuliques dont Bonn et Madrid s’opposent à toute à des avions-espions américains U2. Trois sion à poudre. La guerre du Golfe, en 1990- l’ingestion ou l’inhalation par une population d’entre-eux sont stationnés, avec leurs ravitail- 1991, avait, en son temps, montré que les Ira- leur conférerait une efficacité mille fois supé- leurs en vol, dans un vaste hangar à Istres kiens ont rencontré quelques difficultés à dis- rieure à celle du VX, entraînant un empoison- contrainte de Bruxelles sur l’emploi (Bouches-du-Rhône), que Dassault loue au poser de poudres homogènes et énergétiques nement grave par paralysie neuromusculaire. Pentagone avec l’accord du gouvernement pour propulser un missile. En revanche, il apparaîtrait que les Irakiens, BRUXELLES Luxembourg, déclinables ensuite français. Pour autant, les autorités militaires La prolifération chimique, ensuite. En 1991, depuis l’instauration en 1991 des inspections de (Union européenne) par Etat membre », a ainsi com- françaises, sur place, n’ont pas accès à l’exploi- l’Irak, battu, a déclaré à l’ONU ne posséder que l’ONU et des contrôles de l’Agence internatio- de notre correspondant menté M. Moscovici. tation des renseignements recueillis par les pi- 11 000 armes chimiques. Les missions d’inspec- nale de l’énergie atomique (AIEA), à Vienne, ne Jean-Claude Juncker, premier Selon lui, quelques-unes des lotes américains. Ces U2, dont les plans de vol tion internationales sur place avaient, depuis, sont plus en mesure de pouvoir véritablement ministre, ministre des finances et actions préconisées par la restent même inconnus des Français, sur- acquis la conviction que le stock promis à être concevoir des armes nucléaires de destruction du travail du Luxembourg, qui, Commission devraient pouvoir veillent apparemment la Bosnie comme l’Irak. détruit dépassait les 150 000 armes chimiques, massive. tel un homme-orchestre, préside être retenues, en particulier A partir de leurs observations réciproques, qu’il s’agisse d’anciens missiles sol-sol russes l’ensemble des travaux que les celles cherchant à promouvoir Américains et Français ne divergent pas sur la Scud aménagés – mais sans doute dépourvus Jacques Isnard Quinze consacrent à la prépara- une meilleure insertion profes- tion du Conseil européen extra- sionnelle. ordinaire sur l’emploi des 20 et 21 novembre, s’efforce avec té- TROP COÛTEUX Les pourparlers israélo-palestiniens à Washington restent infructueux nacité de sauver ce sommet de Ainsi l’idée qu’il faudrait s’en- l’échec. Après les ministres des gager à fournir un emploi ou une finances, la veille, c’était au tour formation à tout jeune chômeur La conférence économique de Doha risque de faire les frais du blocage de leurs collègues des affaires avant qu’il ne dépasse les six sociales de venir plancher, jeudi mois d’inactivité ou, pour lutter JÉRUSALEM tant pour la plupart d’envoyer des quer les deux parties à Washington sés à une ouverture rapide des né- 6 novembre, à Bruxelles. contre le chômage de longue du- de notre correspondant hauts fonctionnaires – s’est déclaré pour les encourager à régler les deux gociations finales, à condition que Martine Aubry, qui présentait rée, à tout salarié avant qu’il Le gouvernement de Benyamin « satisfait des résultats obtenus » à problèmes qui bloquent le processus les accords intérimaires soient le budget de son ministère à l’As- n’atteigne une pleine année sans Nétanyahou se refusant toujours à Washington. Mahmoud Abbas, nu- de paix. M. Nétanyahou, qui sou- d’abord respectés. Sur ce point, les semblée nationale, était rempla- emploi. Le représentant alle- suspendre la colonisation des terri- méro deux de l’OLP et chef de la dé- haite passer au plus tôt aux difficiles Etats-Unis les soutiennent mais re- cée par Pierre Moscovici, mi- mand a expliqué qu’il ne serait toires palestiniens occupés et à légation palestinienne, a constaté négociations finales sur le statut dé- fusent d’utiliser à l’encontre d’Israël nistre délégué aux affaires pas possible, parce que trop coû- poursuivre, comme prévu, le retrait qu’il n’y avait « pas d’accord » mais finitif des territoires occupés – Jéru- ce que Yasser Abed Rabbo, ministre européennes. La discussion s’est teux, d’atteindre ces résultats en de ses troupes d’une partie de la Cis- palestinien de l’information, appelle concentrée, comme précédem- une année. Le Conseil a effecti- jordanie, la nouvelle session de « le muscle américain ». L’adminis- ment, sur l’opportunité d’arrê- vement admis que les Etats pourparlers israélo-palestiniens or- La colonisation se poursuit en Cisjordanie tration Clinton, qui ne cache plus ter, à propos des actions à entre- membres pourraient moduler, en ganisée à Washington par les Etats- son irritation à l’endroit de M. Néta- prendre pour faire reculer le fonction de leur situation Unis, a pris fin, jeudi soir 6 no- Le gouvernement israélien a approuvé, mercredi 5 novembre, un nyahou, se contente pour l’instant chômage, des objectifs euro- propre, la mise en œuvre des ob- vembre, sans progrès ni résultat pro- programme de mise en vente au secteur privé de terrains dits « d’Etat » d’envoyer quelques « signaux ». Se- péens précis – quantifiés lorsque jectifs fixés comme référence bant. en Cisjordanie occupée. Ces mises en vente de territoires palestiniens lon les correspondants israéliens, c’est possible – dont devraient pour l’Union. Le secrétaire d’Etat américain, Ma- publics seront étalées sur 1998 et 1999 et devront permettre la construc- Mme Albright a ainsi refusé, jeudi, de s’inspirer ensuite les gouverne- Selon MM. Juncker et Mosco- deleine Albright, qui avait beaucoup tion de 7 135 logements réservés aux citoyens israéliens juifs. poser pour une photo de presse en ments pour approuver leurs vici, l’idée de faire passer en cinq insisté auprès des deux parties pour Le ministère a en outre annoncé qu’une première tranche d’un mil- compagnie des deux délégations. plans nationaux. ans de 10 % à 25 % le pourcen- obtenir cette session avant la confé- lier de logements, sur les 6 500 prévus pour la colonie juive de Har Ho- Plus grave et « pour la première L’Allemagne mais surtout l’Es- tage de chômeurs qui se voient rence économique israélo-arabe or- ma dans la partie arabe annexée de Jérusalem, serait mise en pré- fois depuis très longtemps », comme pagne ont continué à se montrer proposer une formation devrait ganisée au Qatar, du 16 au 18 no- vente en 1998. Le lancement, fin février, de ce projet est à l’origine du le souligne la presse israélienne, le réticentes. Mettant en avant la également pouvoir être retenue. vembre – et que plusieurs Etats blocage du processus de paix israélo-palestinien. premier ministre israélien, qui se diversité des situations natio- Les plans nationaux seront arabes vont boycotter faute de re- rend la semaine prochaine aux nales, leurs représentants ont chaque année examinés par le mise en route du processus de Etats-Unis à l’invitation de groupes plaidé pour des objectifs euro- Conseil, associé – chacun en est paix –, a fait savoir qu’elle rencontre- que les deux parties s’étaient « bien salem-Est comprise – sans passer de pression juifs américains, ne sera péens « définis en tendance ». convenu – aux partenaires so- rait séparément Yasser Arafat et comprises ». Un autre négociateur par les accords intérimaires déjà si- pas reçu par le président américain, Ceux qui, telle la France, ap- ciaux, et des « recommanda- M. Nétanyahou dans « un avenir palestinien, Saëb Hérakat, ministre gnés, attend de la partie palesti- dont « l’agenda ne le permet pas ». puient les propositions de tions » pourront être adressées proche ». des collectivités, avait fait savoir la nienne qu’elle renonce aux « redé- L’entourage de M. Nétanyahou « lignes directrices » exposées aux Etats membres qui ne res- Le ministre des affaires étrangères, veille que « le fossé » entre les deux ploiements supplémentaires » de son avait fait pourtant fait savoir qu’il par la Commission s’emploient à pectent pas les engagements David Lévy, qui a incidemment an- parties était « profond ». armée prévus par les accords et re- était prêt à rencontrer Bill Clinton ce qu’on ne reste pas trop dans pris. noncé qu’il ne dirigerait pas la délé- L’idée première développée par fuse de suspendre la colonisation « n’importe où ». le vague. « On peut parfaitement gation israélienne au Qatar – les Mme Albright après sa visite en Israël, qui, sur le terrain, s’intensifie. définir des objectifs chiffrés à Philippe Lemaître Etats arabes participants se conten- début septembre, était de convo- Les Palestiniens ne sont pas oppo- Patrice Claude LeMonde Job: WMQ0811--0004-0 WAS LMQ0811-4 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:36 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0662 Lcp: 196 CMYK

4 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 INTERNATIONAL

Le Fonds monétaire international sort renforcé Le président indonésien de la crise boursière asiatique écartelé entre le FMI L’institution sera jugée sur le succès de son action à Djakarta et les intérêts de sa famille Même si sa capacité à prévenir les crises appa- asiatique. L’important plan de sauvetage de monétaire internationale. Les Etats-Unis lui raît bien limitée, le FMI bénéficie d’un regain de l’économie indonésienne a calmé les marchés et rendent hommage et les Européens ne pro- confiance à l’issue de la tourmente boursière confirmé le besoin d’une instance de régulation testent plus contre les dépenses qu’il engage. Il veut calmer ses proches, très présents dans les affaires

MICHEL CAMDESSUS est visi- chute de la roupie. Il renforce par G-7», selon le directeur du FMI) ment outre-Atlantique, sur le défi- BANGKOK a reconnu que sa banque Adrome- blement satisfait. De passage à Pa- là même la crédibilité du Fonds, sé- afin de mieux éviter, à l’avenir, les cit de leadership américain dans de notre correspondant da avait violé le règlement en affec- ris, jeudi 6 novembre, le directeur vèrement mise à l’épreuve à l’occa- phénomènes de contagion réci- toute cette affaire. Le FMI est «le en Asie du Sud-Est tant certains crédits. Mais il a ajou- général du Fonds monétaire inter- sion de cette tourmente. proque. seul instrument qui convienne pour Avant de faire appel au Fonds té que tel était le cas de 90 % des national (FMI) a tiré un premier bi- Les mécanismes d’urgence mis apporter le soutien nécessaire en cas monétaire international (FMI), banques indonésiennes, qu’épin- lan globalement positif de l’inter- en place à l’issue de la crise mexi- LOGIQUE MULTILATÉRALE de crise », a déclaré le secrétaire ad- Djakarta avait décidé en septembre gler sa banque avait pour but de vention du Fonds dans la crise caine d’il y a deux ans ont bien Critiqué pour n’avoir pas annon- joint au Trésor américain, La- de reporter ou de réexaminer cent « discréditer » la famille présiden- boursière asiatique, se montrant fonctionné techniquement. Au to- cé plus tôt l’imminence de la crise wrence Summers, dans un discours cinquante projets de développe- tielle, alors que Suharto s’apprête à particulièrement optimiste sur les tal, l’aide multilatérale à l’Indoné- asiatique, le Fonds n’en est pas prononcé, mercredi 5 novembre, à ment des infrastructures publiques. solliciter, en mars 1998, un sep- chances de succès du plan de sau- sie va s’élever à 33 milliards de dol- moins appelé à en gérer l’issue et New York. Mais, peu après avoir obtenu une tième mandat à la tête de l’Etat. vetage indonésien. « Le vaste pro- lars (environ 191,4 milliards de confirme sa vocation de pompier et Les Européens, qui avaient assistance internationale d’au Après l’accident d’un Airbus gramme de réformes adopté par les francs). Outre les prêts mis en place de gendarme. Ce qui n’empêche grommelé à l’époque de la crise moins 33 milliards de dollars, le A 300-B 4, le 26 septembre, à Mé- autorités de Djakarta devrait non avec l’appui de la Banque mondiale pas qu’il ait pu jouer dans le passé mexicaine, n’ont plus le sentiment gouvernement indonésien est reve- dan, la construction d’un nouvel seulement restaurer la confiance et de la Banque asiatique et aux- le rôle d’incendiaire en encoura- d’être mis devant le fait accompli nu, début novembre, sur cette déci- aéroport est peut-être justifiée. dans l’économie indonésienne, mais quels le Fonds participe à hauteur geant la libéralisation à outrance ou devant des dépenses excessives. sion. Il a redonné le feu vert à une Mais parmi les autres projets réta- aussi faire beaucoup pour aider à de 10 milliards de dollars, une « se- sur les marchés des capitaux. Ni Enfin et surtout, les pays de la ré- quinzaine d’entre eux, dont la blis figurent ceux de trois supergé- calmer la tempête qui a balayé la ré- conde ligne de résistance » a été que les méthodes qu’il applique gion est-asiatique s’en remettent construction d’un nouvel aéroport nérateurs dans lesquels Moham- gion depuis juillet », a déclaré le pa- mise en place grâce à l’appui des sont peut-être inadaptées aux si- au Fonds pour résoudre leurs pro- à Medan par un consortium dirigé med « Bob » Hasan, membre tron du FMI, qui s’est dit confiant partenaires régionaux de Djakarta. tuations locales des pays concernés blèmes : « les Indonésiens s’at- par la fille aînée du président Su- influent de l’entourage présiden- dans le maintien à long terme de la Ces pays-partenaires sont appe- par son action. taquent bille en tête à leurs pro- harto. tiel, Sudwikatmono, frère de lait de croissance en Indonésie. lés à jouer un rôle accru dans la L’idée d’un Fonds asiatique do- blèmes. Il s’agit d’un choc culturel Simultanément, l’un des fils de Suharto, et Siti Hediati Prabowo, gestion de leurs propres affaires. miné par le Japon, qui aurait pu se violent », a reconnu Michel Cam- Suharto a engagé des poursuites deuxième fille du chef de l’Etat, ont 33 MILLIARDS DE DOLLARS D’AIDE Immédiatement après son escale poser en concurrent du FMI, n’est dessus en évoquant le « nettoyage judiciaires contre le ministre des fi- des intérêts. C’est également le cas Contrairement à ce qui s’était parisienne, Michel Camdessus s’est plus d’actualité. Par ailleurs, des rigidités » de l’économie indo- nances après la fermeture de la d’un projet gazier dans lequel produit à l’annonce du plan de sau- envolé pour une tournée qui devait contrairement à ce qu’on avait ob- nésienne imposé par le Fonds, une banque Adromeda, dont il détient Bambang est présent. vetage de l’économie thaïlandaise, le mener en Indonésie, en Thaï- servé lors de la crise mexicaine, les fois que l’Indonésie a accepté de 25 %. Demi-frère du chef de l’Etat, Certes, les mesures prises en oc- en août dernier, le plan indonésien lande, en Malaisie et aux Philip- Etats-Unis se sont entièrement travailler avec lui. Probosutedjo a, lui, refusé de fer- tobre rognent bien davantage les – 23 milliards de dollars, le second pines. Il devait être question, lors abrités derrière la logique multila- mer une banque, dont il est l’un intérêts de personnalités proches en importance dans l’histoire du de ce voyage, de la mise en place térale appliquée par le FMI, au Lucas Delattre des propriétaires, qui figure sur la du président. Le fils cadet de ce Fonds monétaire – a calmé le jeu, d’un système de surveillance régio- point qu’on s’interroge, dans cer- liste des seize banques privées (sur dernier a perdu le contrôle de la Ti- rassuré les marchés et stoppé la nale (« quelque chose comme le tains pays de la région mais égale- Lire également page 32 229) condamnées par les autorités mor, « voiture nationale ». Des sur demande du FMI. Il a égale- monopoles, dans lesquels la famille ment porté plainte contre le mi- présidentielle est présente, seront nistre des finances. démantelés le 1er janvier 1998. Siti Hediati Prabowo, deuxième fille du LIMITE DES POTIONS AMÈRES chef de l’Etat, n’a pas réagi à la li- Ces développements soulignent quidation de la Bank Industri, dont les limites des potions amères que elle détient 8 % des parts. Il reste les régimes politiques des écono- que le président doit désormais mies émergentes, avides de capi- manœuvrer pour calmer ses en- taux étrangers, peuvent tolérer fants ou ses proches tout en ne re- quand il s’agit d’assainir leurs sys- mettant pas en question la crédibi- tèmes bancaires et de stabiliser leur lité d’un plan de redressement qui monnaie. Dans le cas de l’Indoné- bénéficie d’un large soutien inter- sie, le fait que les intérêts de la fa- national. mille présidentielle et de ses parte- Fait significatif, les banques cen- naires ne soient pas épargnés trales de Singapour et de l’Indoné- contribue à la crédibilité de l’effort sie sont intervenues jeudi, dans entrepris pour redresser une situa- une fourchette de 2 millions à tion jugée, par les autorités elles- 1 milliard de dollars, pour défendre mêmes, assez dangereuse pour jus- avec succès la roupie indonésienne. tifier le recours à une aide interna- La balle est dans le camp du pré- tionale substantielle. sident indonésien, qui s’était enga- Le demi-frère de Suharto a quali- gé la veille, à Kuala Lumpur, où il fié d’« insulte outrageuse » la liqui- assistait au sommet du G 15, à re- dation de Bank Djakarta, dont il est dresser la situation : « Au mieux de le PDG. Pour sa part, Bambang Tri- notre capacité »,dit-il. hatmodjo, fils de Suharto et pré- sident du conglomérat Bimantara, Jean-Claude Pomonti Le chef de l’opposition thaïlandaise en passe de devenir premier ministre BANGKOK rage d’un roi très populaire qui avait de notre correspondant déjà mis fin en 1992, de façon spec- « Etonnante Thaïlande », vante taculaire, à une crise assez grave une publicité officielle imaginée en pour déboucher sur la répression septembre pour redresser l’image brutale, par l’armée, de manifesta- d’un royaume aux proies à une tions à Bangkok. L’un des médecins grave crise économique et politique. du monarque a déclaré, mercredi, On ne saurait mieux dire. Trois mois que Bumiphol Adulyadej, dont le après la signature d’un accord avec cinquantenaire du règne a été fêté le Fonds monétaire international en grande pompe en 1995 et 1996, (FMI) sur un plan d’austérité financé était « tombé malade » en raison de par 17,2 milliards de dollars ses « préoccupations » face à «la (99,8 milliards de francs environ) de crise politique actuelle ». crédits internationaux, le premier ministre a jeté l’éponge. Officielle RÉHAUSSER LE PRESTIGE depuis jeudi 6 novembre et accueil- Que ce commentaire ait été auto- lie avec soulagement, la démission risé ou non par le palais, le message du général Chaovalith a plongé la est d’autant plus retenu, aux yeux classe parlementaire dans de nou- du public, que le roi, qui est âgé de velles intrigues qui font également soixante-dix ans et qui a déjà eu des de la Thaïlande le royaume de la problèmes cardiaques, a été hospi- confusion politique. talisé, jeudi, pour un contrôle médi- Vendredi 7 novembre, le chef de cal. Malgré les nouvelles très rassu- l’opposition parlementaire, Chuan rantes diffusées par le palais Leekpai, semblait en bonne position vendredi, les parlementaires avaient pour hériter du gouvernement. Il a intérêt à mettre rapidement un affirmé que plus de 210 députés sur terme à des querelles internes qui, 393 s’étaient ralliés à lui. Le général en paralysant l’action gouverne- Chatichai Choonhavan, qui apparte- mentale, exaspèrent les gens et nait à la majorité précédente, commencent à agacer le FMI, lequel semble donc le principal perdant. vient d’annoncer qu’il réclamera des Comme les onze partis représentés comptes à Bangkok, fin novembre, au Parlement ne sont que des al- avant de donner le feu vert à une liances de circonstance, la bataille deuxième tranche de crédits. pour les voix a donc tourné à l’avan- Le monarque actuel a tout fait tage de Chuan, cinquante-neuf ans, pour rehausser le prestige de l’insti- premier ministre de 1992 à 1995, tution royale. Pour être très rares, dont le Parti démocrate est la les signaux en provenance du palais deuxième formation de l’Assemblée sont donc très souvent détermi- nationale. Avant d’être renversé par nants, surtout auprès d’une popula- un coup d’Etat en 1991, le général tion qui adule son souverain et se Chatichai, soixante-dix-sept ans, méfie de politiciens jugés respon- avait présidé un gouvernement dont sables du naufrage actuel. Le pré- le laxisme, surtout face à la corrup- sident de l’Assemblée nationale tion, a été en partie responsable des pourrait donc, dès samedi, confier à mœurs politiques actuelles. Chuan la tâche de former un gou- La classe politique thaïlandaise vernement. doit cette fois s’accommoder des mouvements divers dans l’entou- J.-C. P. LeMonde Job: WMQ0811--0005-0 WAS LMQ0811-5 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0663 Lcp: 196 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 5 Polémique entre l’armée Le centre de Brazzaville, totalement dévasté, chilienne et le président Frei SANTIAGO. Les responsables de l’armée chilienne ont vivement est aux mains des pillards réagit à la décision du président Eduardo Frei, le 4 novembre, d’opposer son veto à la promotion du général Jaime Lepe. Ancien fonctionnaire de la Dina (le service secret de la dictature) et Les nouvelles autorités tentent de ramener le calme proche collaborateur du général Pinochet, le général Lepe est ac- cusé par la justice espagnole d’avoir participé à l’assassinat de Car- Dans la capitale congolaise, pas une maison, pas mionnettes. Les miliciens du président Denis Sas- le gouvernement, la priorité reste de consolider la melo Soria, fonctionnaire espagnol des Nations unies, dont le un immeuble, n’a été épargné par les pillards qui sou Nguesso ont la difficile mission de confisquer paix. D’ici à la fin de l’année, un « forum national » corps torturé avait été retrouvé abandonné dans une voiture le sillonnent la ville, à pied ou dans de vieilles ca- les armes et de ramener les pilleurs à la raison. Pour devrait nommer les députés du futur Parlement. 15 juillet 1976, à Santiago. Dans un communiqué publié mercredi 5 novembre, l’armée proteste contre la décision présidentielle BRAZZAVILLE colonel Emmanuel Avoukou, majoritairement issus de la région avant de fuir. Ceux qui avaient dû « qui porte un coup sévère à l’avenir d’un officier de qualité ». – (Cor- de notre envoyé spécial commandant en second du sec- du pool, Régis Kanza est un traverser le fleuve pour rejoindre resp.) Les pillards congolais sont vrai- teur-centre. « Nous avons ramassé commerçant heureux. Il trône der- Kinshasa commencent, eux aussi, à ment consciencieux. Ils sont passés quelque trois cents armes indivi- rière le comptoir de sa buvette, à rentrer chez eux. Mais le voyage EUROPE en vagues successives au centre de duelles en trois jours, dit-il, et des gauche d’une terrasse ombragée. coûte cher. On leur avait promis a GRANDE-BRETAGNE : le candidat du Parti travailliste au centaines d’autres ont été déposées Une musique entraînante semble qu’il serait gratuit. Les autorités ki- pouvoir a remporté, jeudi 6 novembre, une élection partielle à REPORTAGE spontanément par les jeunes “Co- sourdre des murs. Le Hollywood noises leur facturent la traversée Paisley, près de Glasgow, destinée à pourvoir le siège laissé vacant bras” qui se rendent dans les ca- est aussi une boîte de nuit. au prix fort. Seuls les bacs et les ve- par le suicide d’un député Labour, Gordon McMaster. – (AFP.) Pas une maison n’a été sernes, où ils espèrent être bientôt in- « J’ouvre dès 9 heures le matin, dit dettes de l’Onatra – l’Office natio- a CHYPRE : le président chypriote grec Glafcos Cléridès, 78 épargnée. Mais les tégrés dans les futures forces Régis, les “Cobras” m’y obligent. » nal des transports du Congo-Kins- ans, élu en février 1993, a annoncé, jeudi 6 novembre, qu’il allait quartiers périphériques congolaises. » Le jeune homme n’a pas quitté son hasa – fonctionnent. A Brazzaville, solliciter un second mandat de cinq ans, en février 1998. Outre se repeuplent lentement Parti en août pour Kinshasa, quartier un seul jour pendant la les bateaux ont été endommagés, M. Cléridès (Parti conservateur), l’ancien président de la Répu- Thierry Ansenne ne pensait pas guerre. Il ne s’est décidé à fermer pillés, sabotés. blique (1988-1993) et chef des Démocrates unis, George Vassiliou, trouver une telle désolation à son sa boîte qu’à l’entrée des « Co- est candidat, ainsi que l’ancien chef de la diplomatie George Iaco- Brazzaville, comme des criquets retour. La maison familiale, proche bras » dans Bacongo. « Je n’ai rien LES PRIORITÉS DU GOUVERNEMENT vou, indépendant, soutenu par le principal parti de gauche, Akel pèlerins déferlent sur les maigres de l’hôtel Méridien, a brûlé. « Il ne à me reprocher, mais j’avais peur. Sur les hauteurs de Brazza, l’hô- (ex-communiste). – (AFP.) végétations du Sahel. Mais il reste reste que des murs noircis par la fu- Nous étions tous cachés dans les tel Méridien a moins souffert que a Le médiateur américain pour Chypre, Richard Holbrooke, est toujours quelque chose à prendre. mée », dit-il. Son magasin, avenue maisons. Quand ils sont arrivés ici, les bâtiments du centre-ville. Les attendu, lundi 10 novembre, dans l’île pour une série de rencontres Ils le savent. La moquette usagée de la Paix, est sinistré : « Tout a été ils avaient soif. Ils voulaient de la vitres sont cassées, des pans de bé- « informelles », a indiqué, jeudi le département d’Etat. – (AFP.) du Mbamou Palace était bien po- détruit ou emporté. » Il a passé trois bière pour fêter leur victoire. J’ai ou- ton manquent, pulvérisés par les a ESPAGNE-PORTUGAL : au moins trente-deux personnes ont sée. Elle a résisté aux hordes dévas- semaines et demi dans un hôtel de vert », raconte-t-il simplement. roquettes, mais dans le lobby et le trouvé la mort dans la nuit de mercredi 5 à jeudi 6 novembre en tatrices jusqu’à ce qu’une bande de Kinshasa avant de se replier chez Dans l’obscurité de la boîte, un bar, fauteuils et tables n’ont pas Espagne et au Portugal à la suite de pluies diluviennes qui se sont jeunes surexcités – cinq mois après des Kinois qu’il avait hébergés à couple isolé sirote une bière tiède été volés. C’est dans un coin du bar abattues sur le sud-ouest de la péninsule Ibérique. – (AFP.) le début de la guerre civile – ne fi- Brazzaville, lorsque ceux-ci avaient en subissant les assauts d’une mu- que le nouveau ministre congolais nissent par l’avoir, en lambeaux, au des affaires étrangères, Rodolphe prix de quelques ongles arrachés. Adada, donne ses audiences. Il M. Clinton veut avoir les mains libres « C’est la faute à la guerre si on fait Un ministre ulcéré par les commentaires de la presse vient de recevoir des diplomates le volage. On n’y est pour rien », ex- russes et s’apprête à quitter le pays plique un énergumène, torse nu Recevant au crépuscule, dans un bureau sans lumière de la rési- avec le président Denis Sassou pour négocier des accords économiques comme ses comparses et dégouli- dence présidentielle de Mpila, François Ibovi, ministre de la commu- Nguesso pour se rendre à Libre- nant de sueur. nication, porte-parole du gouvernement, est ulcéré par les com- ville, au Gabon, et participer au WASHINGTON. La Maison Blanche n’a pas ménagé ses efforts La vieille Toyota croule sous la mentaires de la presse internationale sur la composition du nouveau sommet des ACP. Il insiste sur les pour obtenir que la Chambre des représentants émette un vote po- charge d’un tel butin et le poids gouvernement. « Comment peut-on dire qu’il s’agit d’une ouverture ti- priorités du gouvernement : conso- sitif, vendredi 7 novembre, sur le « fast track », procédure qui don- des six voleurs. Mais, bonne fille, mide, timorée ?, s’indigne-t-il, alors qu’il s’agit d’un véritable rassemble- lider la paix ; ramasser les armes nerait au président Bill Clinton les mains libres pour négocier de elle démarre quand même, mani- ment de toutes les sensibilités politiques et sociologiques du Congo autour qui traînent illégalement ; expli- nouveaux accords de libre échange. Le président affirme avoir be- festant contre ce mauvais traite- du président Sassou. » quer à la planète ce qui s’est passé soin du « fast track » pour négocier sans craindre les interventions ment par quelques soubresauts dé- Le ministre en veut pour preuve la présence d’anciens proches de à Brazzaville, et appeler les amis du Congrès qui n’aurait à se prononcer que par « oui » ou « non » sapprobateurs. Elle passe en MM. Lissouba et Kolelas au gouvernement. C’est irréfutable. Mais les du Congo à soutenir le redémar- sur le traité final. pétaradant sous un calicot, tendu Congolais, devenus les champions de la volte-face politique, au cours rage d’un pays toujours privé d’eau La minorité démocrate à la Chambre est divisée sur le renouvelle- entre deux réverbères, expliquant de ces dernières années, ne sont plus à un changement d’alliance et d’électricité. ment du « fast track ». Paradoxalement, le soutien au président que la « TVA, taxe sur la valeur près. Et la majorité des ministres sont originaires du Nord, comme le Il explique la décision du gouver- vient essentiellement des Républicains, partisans du libre échange, ajoutée, c’est l’impôt juste ». Un président Sassou Nguesso, le nouveau chef d’état-major de l’armée, le nement, réuni mardi 4 octobre qui ont une courte majorité à la Chambre. Une défaite serait un re- adolescent dévale triomphant les colonel Yves Mongo Motando, et les deux tiers de ses officiers. pour son premier conseil des mi- vers humiliant pour M. Clinton. Washington veut notamment marches de l’hôtel, un guéridon sur nistres à Mpila, la résidence privée conclure de nouveaux accords de libre échange en Amérique du la tête, oublié par on ne sait quel de M. Sassou Nguesso, de mettre Sud, semblable à l’Accord de libre échange nord-américain (Alena) distrait. Des voitures à bras char- fui l’entrée des troupes de Laurent- sique assourdissante. « Les “Co- en place au plus vite « un Forum qui regroupe, depuis 1994, Etats-Unis, Canada et Mexique – (AFP.) gées de portes, de lavabos et autres Désiré Kabila à Kinshasa en mai. bras” arrivent plus tard. Ils seront là national qui devra réfléchir sur la te- tubes néon prennent, elles aussi, le Un échange de bons procédés... vers 16 heures. Ce sont mes princi- neur et la durée de la période de chemin des quartiers nord, fief des La quarantaine alerte, Thierry paux clients. Ils ont de l’argent et transition, définir quand et comment partisans du général Denis Sassou est producteur de musique. Il a viennent faire la fête avec leurs co- organiser les futures élections légis- Nguesso, qui viennent de gagner la tout perdu. Il ne reste pas un dos- pines. Avant eux, c’étaient les “Zou- latives et présidentielle ». Les parti- guerre. sier, pas un papier, dans son bu- lous” de Lissouba et les “Ninjas” de cipants à ce Forum devront égale- reau de l’avenue Paul-Doumer, Kolélas qui venaient ici. Depuis le ment nommer les soixante-quinze CONFISQUER LES ARMES mais il affiche un optimisme sur- début du mois de juin, je n’ai tra- députés du futur Parlement, Le centre-ville est totalement dé- prenant. « J’ai réussi dans les af- vaillé qu’avec des miliciens », conformément à ce que stipule le vasté. Pas une maison, pas un im- faires quand Sassou était président, constate Régis, qui trouve ses nouvel Acte fondamental du pays meuble, pas un appartement, pas dans les années 80, raconte-t-il, clients pleins de bonne volonté : concocté par les Forces démocra- un bureau n’a été épargné. Tout a j’avais des commerces au centre et « Ils sont d’accord pour me laisser tiques unies (FDU), le parti du gé- été visité et dépouillé. Quelques un restaurant à Bacongo. J’ai tout en dépôt les chargeurs de leurs néral Denis Sassou Nguesso, et coups de feu claquent ici et là. Des perdu pendant la première guerre armes avant d’entrer en boîte. » rendu public la veille d’une céré- « Cobras », les miliciens de M. Sas- civile de 1993-1994. Je suis prêt à Mais il en a trop vu. L’époque ne monie d’investiture rétablissant ce- sou Nguesso, dûment mandatés tout reconstruire. Mais je n’ai plus lui laissera pas bonne impression : lui-ci dans une fonction dont il par les nouvelles autorités mili- un sou. Si on m’indemnise, si on me « Ici, bientôt, ça va s’appeler 5e Ave- avait été privé par les urnes en taires, essaient de ramener les pil- donne ne serait-ce que 5 millions de nue, juste pour oublier la guerre. » 1992. Tout devrait être bouclé d’ici leurs à la raison. Ils ont également francs CFA [50 000 francs français], Les quartiers périphériques de à la fin de l’année puisque ce Parle- pour mission de confisquer les je redémarre. » Brazzaville se repeuplent lente- ment, selon M. Adada, aura à voter armes. Une tâche délicate. A Bacongo, place forte des parti- ment. Les barrages se raréfient. le budget de l’Etat pour l’année « Les hommes qui se déplacent sans de Bernard Kolélas, dernier Ceux qui étaient partis en exode à 1998. sans ordre de mission sont appré- premier ministre de Pascal Lissou- l’intérieur du pays rentrent avec les hendés et désarmés », explique le ba et ancien maire de Brazzaville, maigres biens qu’ils ont pu sauver Frédéric Fritscher L’opposition argentine se prépare à l’échéance présidentielle Graciela Fernandez Meijide, député de la province de Buenos Aires, est la nouvelle « star » politique

BUENOS AIRES pendant le dernière dictature mili- gestion qui est pour l’instant inexis- des téléphones », affirme la nou- de notre correspondante taire (1976-1983), Graciela Fernan- tant. L’an dernier, au moins 30 % velle députée, qui revendique « Avant, les gens savaient qu’il y dez Meijide savoure paisiblement des fonds qui avaient été attribués « honnêteté et transparence » ga- avait des voleurs parmi les fonction- sa victoire historique dans la pro- sont passés on ne sait où ! L’Argen- ranties par des organismes de ré- naires, mais ils se consolaient en vince de Buenos Aires, qui re- tine a le même budget de la santé gulation et une justice indépen- pensant que le gouvernement faisait groupe près du tiers de la popula- que le Canada, mais ici la question dante. des choses. Désormais, les gens ne tion. Elle se garde pourtant de tout est de savoir où passe l’argent ? Ce Considérée par beaucoup veulent plus qu’on les vole, et ils triomphalisme. n’est pas la même chose pour les ci- comme la candidate de l’opposi- exigent que l’on fasse quelque toyens qui doivent se serrer la cein- tion la mieux placée pour succéder chose. » Moins de quinze jours UN « SOMMET PÉRONISTE » ture d’avoir à le faire dans un dans deux ans à M. Menem, Gra- après les élections législatives qui Au lendemain des élections, la contexte d’austérité que d’avoir à le ciela Fernandez Meijide affirme l’ont consacrée comme l’une des crise boursière asiatique est venue faire, comme c’est le cas actuelle- qu’il n’y aura pas d’annonce de nouvelles étoiles de la politique ar- rappeler la dépendance de l’Argen- ment, dans un climat d’enri- candidature à la présidence avant gentine, Graciela Fernandez Mei- tine vis-à-vis de l’étranger, comme chissement ostentatoire de certains septembre ou octobre 1998 pour jide semble résumer les raisons de les faiblesses d’un pays dont les dé- fonctionnaires. » éviter toute bataille anticipée au la victoire écrasante de l’opposi- ficits fiscal et commercial me- Les analystes économiques de sein de l’Alliance. tion sur le Parti justicialiste (PJ, pé- nacent de freiner au Congrès les l’Alliance ne remettent pas en Entretemps, l’un des grands ob- roniste), mais aussi le défi que doit propositions de l’Alliance en fa- cause le modèle économique libé- jectifs du Frepaso, sous la houlette affronter désormais la toute jeune veur de la santé, de l’éducation et ral mis en place par le président de Carlos « Chacho » Alvarez, un Alliance d’opposition, regroupant de la lutte contre le chômage. «Un Menem. La représentante du Fre- dissident péroniste considéré l’Union civique radicale (UCR) et le des principaux objectifs de l’Alliance paso estime que « la convertibilité, comme le stratège du parti et un Frepaso (Front pour un pays soli- est de soutenir ce gouvernement jus- la stabilité, l’ouverture des marchés des cerveaux de l’Alliance, est daire), Alliance créée seulement qu’à ce qu’il doive partir en 1999 », et les privatisations ne sont que des d’élargir la coalition afin d’offrir quelques semaines avant le scrutin. précise Mme Fernandez Meijide, in- instruments. Mais en privilégiant une « véritable alternative de pou- Après huit ans de suprématie du sistant sur la volonté de dialogue l’économie et en laissant pour plus voir » en 1999. Il s’agit de conquérir Parti justicialiste, les règles du jeu de l’opposition afin d’éviter tout tard les problèmes sociaux et institu- certains dirigeants péronistes, dont ont changé. A partir du 10 dé- affrontement « sauvage » avec le tionnels, le gouvernement Menem a quelques gouverneurs de province cembre, la nouvelle Chambre des parti au pouvoir, qui risquerait de favorisé un véritable réseau de ma- rebelles, et de profiter des règle- députés, où les péronistes ont per- paralyser la vie parlementaire. fias. Pour nous, ce qui est en ques- ments de comptes entre factions du la majorité absolue, s’ancrera Dans l’immédiat, elle estime que tion, c’est le modèle de gouverne- qu’a entraînés, au sein du parti of- sur la plate-forme de l’opposition les députés de l’Alliance devront ment, une culture politique qui ficiel, la cuisante défaite du 26 oc- pour consolider une alliance qui, s’acquitter essentiellement d’un justifie la corruption et méprise les tobre. Conscient des risques de malgré son hétérogénéité, devra « travail de contrôle ». « Nous al- institutions. Nous n’avons rien « trahisons », le président Menem être capable d’élaborer un pro- lons, par exemple, voter le prochain contre les privatisations, mais s’est empressé de resserrer les gramme de gouvernement en vue projet de budget pour 1998. Mais combien de pots-de-vin ont été ver- rangs derrière lui et a annoncé «un des présidentielles de 1999. nous allons exiger des changements sés ? Deux fonctionnaires ont touché sommet péroniste » le 6 novembre. Dans son bureau décoré de la dans l’attribution de certains fonds respectivement 7 millions et 9 mil- photo de son fils Pablo, disparu et, surtout, exercer un contrôle de lions de dollars pour la privatisation Christine Legrand LeMonde Job: WMQ0811--0006-0 WAS LMQ0811-6 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0664 Lcp: 196 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997

EMPLOI L’examen à l’Assemblée tions patronales sur les bas salaires. b LA MINISTRE de l’emploi a annon- b UN PROJET DE LOI sera présenté légèrement baissé en 1996 tandis nationale, jeudi 6 novembre, du b MARTINE AUBRY trouve faible le cé que l’allocation spéciale de soli- dans quelques mois sur un renforce- que les aides publiques ont bénéfi- budget du travail et de l’emploi, a nombre d’emplois créés grâce aux darité, pour les chômeurs de longue ment de « la sécurité juridique des cié à un peu moins de salariés. Le donné lieu à un débat sur le bien- dispositifs d’exonération pour un durée, serait majorée de 1 500 francs procédures » de licenciement. b SE- temps partiel (16,6 % des actifs) a fondé des allégements de cotisa- coût estimé à 40 milliards de francs. après plus de 40 ans de cotisations. LON L’INSEE, l’emploi salarié a très progressé. Martine Aubry s’interroge sur le bien-fondé des allégements de charges Lors du débat à l’Assemblée nationale sur le budget de l’emploi et du travail, l’opposition a défendu les ristournes de cotisations patronales instaurées par le gouvernement d’Alain Juppé

QUELLE EST L’EFFICACITÉ ajouté, le coût unitaire d’un emploi ment « pour faire le point sur l’en- charger les salaires et de faire payer le temps partiel, M. Barrot a jugé bauchés par une entreprise privée qui réelle des allègements et exonéra- créé par cette mesure « est quatre semble des aides à l’emploi ». « Le davantage les entreprises en fonction qu’il y avait des « abus » mais que les contraignait à devenir indépen- tions de charges sociales pesant sur fois supérieur à celui d’un emploi- statu quo en 1998 sur les exonérations d’autres indicateurs », a-t-elle souli- « s’il est choisi et incité, il peut être in- dants, pour échapper au SMIC et aux les bas salaires en matière d’em- jeune ». de charges patronales ne signifie pas gné. téressant ». cotisations », a-t-elle expliqué. ploi ? L’examen des crédits du tra- Auparavant, Mme Aubry avait pré- une interruption du mouvement d’al- Le rétablissement de la « prorati- « La proratisation n’est que jus- Interrogée par Jean Le Garrec (PS, vail et de l’emploi, jeudi 6 no- cisé que le gouvernement avait ins- lègement des charges sur les sa- sation » pour le temps partiel – c’est- tice », a répliqué Mme Aubry, esti- Nord) sur le sort des chômeurs de vembre, à l’Assemblée nationale a crit 8,05 milliards de francs pour fi- laires », a-t-elle affirmé, précisant à-dire d’un allègement de charges mant que le développement du tra- longue durée, Mme Aubry a indiqué été l’occasion d’un vaste débat. nancer 100 000 emplois-jeunes en qu’« ’il y a d’autres voies pour réduire proportionnel au temps travaillé – a vail partiel avait « des effets pervers si que la dotation concernant les allo- La réduction du coût du travail, 1998, « soit une aide forfaitaire de le coût du travail ». à nouveau relancé les discussions évidents que les organisations patro- cations chômage du régime de soli- par l’allègement des charges sur les 92 000 francs par poste », s’ajoutant Elle a notamment confirmé que le sur la réduction du coût du travail. nales ne se sont pas offusquées d’une darité augmentait de 500 millions de bas salaires, constituait le fer de aux 2 milliards de francs dégagés par gouvernement travaillait pour 1998 « Si on fait le choix d’alléger, il ne faut telle mesure ». A propos du temps francs dans le projet de loi de fi- lance de la politique de l’emploi, les décrets d’avance pour les sur un élargissement de l’assiette pas s’arrêter en chemin », a estimé partiel, Jean-Claude Boulard (PS, nances 1998. menée par le gouvernement d’Alain 50 000 premiers emplois créés en des cotisations patronales. « Une l’ancien ministre du travail Jacques Sarthe) a dénoncé les aides « tout à Elle a annoncé que l’allocation Juppé. Ce dernier avait choisi d’exo- 1997. telle réforme permettra de moins Barrot (UDF-FD, Haute-Loire). Pour fait injustifiées » dont bénéficie le spéciale de solidarité (ASS) serait nérer les cotisations sociales des em- secteur de la grande distribution. majorée de 1 500 francs pour les ployeurs pour les salaires inférieurs LA FORCE DE LA CONJONCTURE Concernant les travailleurs indé- personnes ayant validé plus de à 133 % du SMIC, plafond d’exoné- Le dispositif d’allègement de Le plan textile est prorogé d’un an sous conditions pendants, M. Barrot a repris un 40 ans de cotisations. Outre cette ration qui est ramené à 130 % dans charges doit-il pour autant être re- amendement de Gérard Bapt (PS, majoration spécifique, qui sera insé- le projet de budget pour 1998. mis en cause ? Mme Aubry s’est refu- Les députés ont adopté, jeudi 6 novembre, un amendement du gou- Haute-Garonne), réservant l’exoné- rée « soit en seconde lecture, soit dans Moins de charges pour maintenir sée à « vouloir tirer des conclusions vernement qui proroge d’un an les aides du « plan textile » pour cer- ration des cotisations maladie des le projet de loi contre l’exclusion », ou créer les emplois moins quali- définitives ». Elle a fait remarquer taines entreprises. Sont concernées les entreprises des secteurs textile, créateurs ou repreneurs d’entre- Mme Aubry s’est engagée à « revalo- fiés : la ministre de l’emploi et de la que « la faiblesse de la conjoncture » habillement, cuir et chaussures n’ayant pas épuisé les aides autorisées prises à ceux dont les revenus pro- riser le niveau de l’ASS resté étale de- solidarité, Martine Aubry, a souli- a pu empêcher les allègements de par la Commission européenne qui impliquent un maximum de fessionnels annuels ne dépassent puis 1994 ». gné, que le donnant-donnant n’avait charges de donner leur « plein ef- « 650 000 francs pendant trois ans à une même entreprise ». Le but, a expli- pas 65 856 francs. Cet amendement Evoquant les dispositifs de pré-re- pas vraiment fonctionné. L’exonéra- fet », puisque les entreprises n’em- qué Mme Aubry, « est de pallier l’effet brutal qu’aurait pour les petites entre- a été adopté de justesse (RPR, UDF, traite, elle a déclaré que le nombre tion à 133 % du SMIC coûte quelque bauchent pas s’il n’y a pas de de- prises de ces secteurs un arrêt immédiat du dispositif en le prolongeant jus- et le communiste Maxime Gremetz) d’entrées en pré-retraite en 1998 se- « 40 milliards de francs aux finances mande, « même si le coût du travail qu’au 31 décembre 1998 ». contre l’avis de Mme Aubry. rait limité à 20 000 contre 30 000 en publiques », a t-elle indiqué, en sou- diminue ». « Il faut travailler pour Le coût budgétaire de cette mesure est de 500 millions de francs, a t- A cette occasion, la ministre a cri- 1997, car « ce n’est pas à la collectivité lignant que « selon les premières continuer à y voir plus clair » a-t-elle elle expliqué. Le dispositif de réduction de charges sociales connu sous le tiqué les dérives de la loi Madelin d’assumer le coût des restructura- conclusions, toutes convergentes, indiqué. nom de « plan textile » a été mis en place, en avril 1996, par le gouverne- sur les travailleurs indépendants. tions ». 45 000 emplois auraient été créés Mme Aubry a annoncé son inten- ment d’Alain Juppé. La Commission européenne avait décrété illégales « Le récent conflit de Roissy a montré grâce à cette mesure ». Ainsi, a-t-elle tion de déposer un rapport au parle- ces aides dont bénéficient plusieurs milliers d’entreprises en France. que des bagagistes avaient été em- Caroline Monnot Le nombre des emplois a stagné en 1996 MM. Tiberi, Barre et Gaudin L’ANNÉE 1996 ne restera pas France qui est, parmi les sept grands se méfient des emplois-jeunes comme en grand cru pour l’emploi, L'emploi colle davantage au rythme de la croissance pays industrialisés, et à l’exception de même s’il s’est redressé au dernier VARIATIONS TRIMESTRIELLES en % l’Italie, le pays dans lequel les taux trimestre et que, depuis, la reprise 2,0 d’activité après 55 ans sont les plus Paris, Lyon et Marseille posent leurs conditions des créations de postes de travail se bas ». confirme. C’est le constat que dresse 1,5 Un autre phénomène a marqué LES EMPLOIS-JEUNES de rondissement et ministre des re- l’Insee dans La France, portrait social 1996 : la progression du temps par- Martine Aubry alimentent depuis lations avec le Parlement, de son (200 pages, 79 francs), une nouvelle 1,0 tiel, notamment chez les femmes. plusieurs semaines le débat poli- mécontentement devant l’inter- publication destinée, comme son Depuis 1990, la proportion de ce tique au Conseil de Paris, entre la vention de Martine Aubry elle- nom l’indique, à présenter un ta- 0,5 type d’emplois féminins est passée majorité municipale RPR-UDF et même, devant les associations du bleau des grandes évolutions so- de 23,6 % à 30,9 %, cette forme l’opposition socialiste. Jeudi 18e, à propos des emplois-jeunes. ciales. d’emploi bénéficiant d’allègements 6 novembre, en plein débat par- Ces « projets (...) relèvent à l’évi- 0 L’emploi salarié a globalement de cotisations sociales importants. lementaire sur la loi créant ces dence de la municipalité de Paris, stagné par rapport à 1995, et l’entrée -0,5 L’Insee note que ce type de travail emplois, la municipalité pari- interlocuteur naturel des services de nouvelles personnes sur le mar- est « de plus en plus fréquemment su- sienne a rallié à sa cause Mar- de l’Etat concernés, et notamment ché du travail – la population active -1,0 bi » (par 40 % des salariés). seille et Lyon. Les trois villes, gé- du ministère des affaires so- potentielle s’est accrue d’environ L’année 1996 aura été marquée rées par l’opposition et soumises ciales », avait-il rappelé. 110 000 personnes – est venue gon- -1,5 par des réformes importantes : une à un statut commun, instauré par Dans leur front commun pour fler le nombre de chômeurs. baisse accrue des charges sociales ; la loi Paris-Marseille-Lyon, dite ne pas leur voir échapper la poli- 1993 1994 1995 1996 1997 Avec 14,5 millions d’emplois sala- un recentrage des politiques d’aide à « loi PML », posent des condi- tique de création d’emplois de riés dans le secteur non agricole, et PIB MARCHAND EMPLOI SALARIÉ MARCHAND NON AGRICOLE l’emploi sur les publics les plus en tions au gouvernement, à l’issue proximité et d’insertion des 22,1 millions au total, 1996 a été Source : insee, comptes nationaux trimestriels difficulté (baisse du nombre de d’une concertation entres leurs jeunes, les trois villes d’opposi- marquée par un très léger recul par contrats emploi-solidarité, « reprofi- maires respectifs, Jean Tiberi tion posent au gouvernement des L'emploi marchand a très légèrement reculé en 1996 par rapport à 1995. rapport à 1995, où les chiffres Il a baissé dans l'industrie (-2%) et progressé dans le tertiaire (+5%) . lage » des contrats initiative-emploi (RPR) à Paris, Jean-Claude Gau- conditions préalables à leur en- étaient respectivement de sur les jeunes en difficulté et les chô- din (UDF) à Marseille et Ray- gagement dans les « emplois Au- 14,562 millions et 22,192 millions. Si meurs de très longue durée) ; le vote mond Barre (apparenté UDF) à bry ». l’on tient compte du développement et de 5 % dans le bâtiment-travaux accru des plus de 50 ans au travail de la loi Robien, que le gouverne- Lyon. du temps partiel, qui concernait publics, l’un des secteurs les plus si- s’explique aussi par un recul sensible ment a décidé d’abroger dans le La crainte, déjà exprimée par PAS DE « DISCRIMINATIONS » 16,6 % des actifs en mars 1997 nistrés de l’économie, alors qu’il des préretraites, que la ministre de cadre de l’instauration progressive M. Tiberi dans l’enceinte pari- Elles exigent la transformation (contre 15,8 % en mars 1996), on progressait de 1,3 % en glissement l’emploi et de la solidarité, Martine des 35 heures. sienne, est que la loi Aubry abou- en emplois-jeunes de la totalité peut en conclure que le volume de annuel dans le tertiaire. Aubry, compte encore réduire l’an Alors que la politique d’aide à tisse à dessaisir la mairie centrale des contrats emplois-ville travail offert par l’économie fran- Dans un moment où le taux d’ac- prochain. l’emploi avait bénéficié à un nombre du contrôle des futurs emplois- qu’elles ont signés ou cofinancés. çaise n’a pas évolué l’an dernier. tivité (rapport de la population ac- croissant de personnes ces dernières jeunes. « La signature entre cha- Paris, Marseille et Lyon s’étaient Cela s’explique, selon l’Insee, par tive à la population âgée de 15 ans et FEMMES ET TEMPS PARTIEL années, elle a marqué le pas l’an cune des trois villes et l’Etat d’un engagées dans la création, sur une « conjoncture macro-écono- plus) stagne, deux tendances se sont Ce résultat est « d’autant plus re- dernier, bénéficiant à 2,135 millions contrat d’objectifs portant sur le quatre ans, de 1 000 emplois-ville mique peu favorable », la croissance dégagées. Amorcée depuis plusieurs marquable », selon l’Insee, que l’al- de personnes (dont 1 million dans le développement de l’ensemble des chacune, à raison de 250 par an. s’étant sensiblement ralentie dès le années, la baisse du taux d’activité location de remplacement pour secteur marchand), soit 175 000 de emplois-jeunes au sein de leurs « Par respect des jeunes ainsi ins- milieu de l’année 1995. Ce ralentisse- des 15 à 24 ans a encore diminué en l’emploi (ARPE), qui permet à des moins que l’année précédente. Mais services... doit suffire à la mobilisa- crits dans une démarche d’inser- ment (+ 1,2 % de croissance en 1996 et la scolarisation a poursuivi travailleurs âgés de partir en retraite l’Insee estime que du fait de la mon- tion de l’aide de l’Etat sans que ce- tion professionnelle, il n’est pas moyenne annuelle en 1996, contre sa progression. En revanche, ce taux contre l’embauche de jeunes, a été tée en puissance de l’ARPE (finan- lui-ci doive agréer individuelle- concevable de faire coexister deux + 2 % en 1995) a diversement affecté a augmenté après l’âge de 50 ans, forte (52 000 salariés concernés). Les cée par l’Unedic), l’effet de cette po- ment chaque projet », précise le dispositifs dont les modalités dif- le domaine de l’emploi selon les sec- l’année 1996 marquant, selon l’In- experts de l’Insee notent que cette litique sur le chômage a été « plus communiqué. fèrent, créant des discriminations teurs. Dans le secteur marchand see, « l’arrivée dans cette classe d’âge remontée des taux d’activité après important » qu’en 1995. A la mi-octobre, M. Tiberi avait sans fondement », continue le non agricole, l’emploi a reculé de des premières générations nom- 50 ans « contribue à corriger légère- fait part par écrit à Daniel Vail- communiqué, qui souligne l’atta- 2 % dans l’industrie manufacturière breuses du baby-boom ». Le nombre ment la situation atypique de la Jean-Michel Bezat lant, maire socialiste du 18e ar- chement des trois municipalités à une démarche d’insertion, alors que le dispositif Aubry est axé plus globalement sur l’emploi. Le gouvernement veut « renforcer la sécurité juridique » des licenciements Les trois villes demandent enfin un contrôle de l’Etat sur les pro- RETOUR à la case départ : le comité d’entreprise et de la mise à Hollande. Il s’agissait d’un système obligatoire » de la direction régio- PS, à l’occasion d’un débat animé jets des associations, de façon «à gouvernement n’envisage visible- contribution des structures interpro- de « recours suspensif contre les li- nale du travail sur les licenciements. sur la fermeture de l’usine Renault ne pas engager les villes sans leur ment plus de rétablir, contraire- fessionnelles locales pour les reclasse- cenciements ». Le comité d’entre- M. Jospin avait redonné à l’ins- de Vilvorde, avait réclamé « la mise consentement explicite ». ment au programme du Parti socia- ments ». prise, ou à défaut les délégués du pection du travail une possibilité à l’ordre du jour dans les meilleurs La crainte de l’Hôtel de Ville de liste, l’autorisation administrative En juin 1996, lors de sa conven- personnel, se voyaient reconnaître générale de « refuser les licencie- délais du rétablissement de l’autori- Paris est d’être mis devant le fait préalable de licenciement. Répon- tion sur la démocratie, le PS s’était le droit, au terme des consultations ments », préférant le contrôle admi- sation administrative préalable aux accompli par des accords de fi- dant, jeudi 6 novembre, à une ques- prononcé pour « un véritable déjà prévues, de déposer « un re- nistratif à la démarche contractuelle licenciements économiques ». nancement entre l’Etat (80 %) et tion de Maxime Gremetz (PC, contrôle des licenciements », en pré- cours suspensif contre l’ensemble de et judiciaire de Mme Aubry. La plate- Mme Aubry, demeurée hostile au des associations qui se révéle- Somme), lors du débat sur le bud- voyant qu’au terme des consulta- la procédure de licenciement » forme électorale du PS, adoptée le rétablissement de l’autorisation ad- raient par la suite dans l’incapaci- get de l’emploi à l’Assemblée natio- tions des instances du personnel économique auprès de l’inspection 2 mai, indiquait nettement : « Pour ministrative, a finalement obtenu té d’assurer leur part de 20 %, et nale, Martine Aubry a indiqué « l’inspection du travail est obligatoi- du travail. Cette dernière pouvait combattre les procédures abusives, gain de cause. Alors que dans la se retourneraient vers les collec- qu’une nouvelle législation « devra rement saisie ». Lionel Jospin avait ainsi imposer un nouveau délai de nous rétablirons un contrôle adminis- préparation du congrès du PS à tivités locales. Surtout si ces as- renforcer la sécurité juridique des alors fait une concession à l’aile négociation. tratif des licenciements. » Brest, du 21 au 23 novembre, les sociations étaient choisies par les procédures, mise à mal par une juris- gauche de son parti, et notamment Mais, dans son discours de poli- motions de Marie-Thérèse Mutin et mairies d’arrondissement, dont prudence complexe et parfois contra- à Jean Poperen et Henri Emmanuel- Mme AUBRY A GAIN DE CAUSE tique générale, le 19 juin, le premier de la Gauche socialiste demandent six sont détenues par l’opposi- dictoire, et améliorer la protection li, pour éviter un amendement de la En cas de blocage, le comité d’en- ministre avait seulement parlé de la le retour à l’autorisation, la motion tion de gauche. Voilà pourquoi des salariés ». gauche socialiste sur le rétablisse- treprise disposait d’un « nouveau nécessité de « réexaminer la législa- de M. Hollande, signée par M. Jos- M. Tiberi défend pied à pied la Le texte que la ministre de l’em- ment de l’autorisation administra- recours suspensif devant les tribu- tion en matière de licenciement pin et Mme Aubry, se contente de ju- compétence de la mairie centrale ploi et de la solidarité présentera tive. naux judiciaires », qui avaient deux économique, afin que celle-ci ne ger « nécessaire qu’une loi contrôlant dans un domaine auquel le jeune « dans quelques mois » traitera ainsi Le texte initial sur la démocratie mois pour se prononcer. Seules les puisse conjuguer précarité pour les les licenciements abusifs soit rapide- électorat parisien peut se mon- « de la prévention du licenciement, avait retenu un schéma mis au petites entreprises « dépourvues de salariés et incertitude juridique pour ment votée ». trer sensible. de la gestion prévisionnelle des effec- point par Jack Lang avec Martine structures représentatives du person- les entreprises ». tifs, de l’organisation de débats en Aubry, Jean Le Garrec et François nel » étaient soumises à « un avis Le 1er juillet, le bureau national du Michel Noblecourt Pascale Sauvage LeMonde Job: WMQ0811--0007-0 WAS LMQ0811-7 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0665 Lcp: 196 CMYK

FRANCE LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 7 Les députés de la majorité La CFDT et FO estiment qu’une négociation saluent le budget du logement salariale est possible dans la fonction publique Le ministre confirme la suppression Le ministre propose une augmentation supplémentaire des plus bas salaires prochaine de l’« amortissement Périssol » La CFDT et Force ouvrière estiment qu’il n’est Emile Zuccarelli, a proposé de relever les salaires contentieux de 1996. La satisfaction de FO est pas impossible d’ouvrir une négociation sala- des agents de la catégorie C, ce que FO consi- importante, compte tenu du rôle charnière que pour l’investissement locatif privé riale dans la fonction publique. Le ministre, dère comme une façon déguisée de régler le joue cette troisème organisation représentative.

« BON BUDGET de transition », ciale, opérations de réhabilitation LE MINISTRE de la fonction pu- er, secrétaire général de l’Union positions du ministre, il n’est pas pertes de salaire subies depuis « affichant clairement ses priorités comprises. blique, Emile Zuccarelli, a poursui- des fédérations CFDT des fonc- impossible qu’une négociation 1982 sont toujours présentes dans sociales » : les députés de la majori- M. Besson souhaite « diversifier » vi ses entretiens bilatéraux avec les tions publiques et assimilés. s’engage. les dossiers que diffuse FO, mais té ont tenu à relever, lors du débat l’offre de logements sociaux, ac- sept fédérations de fonctionnaires, Roland Gaillard, secrétaire gé- Comme le soulignait, à juste l’organisation syndicale n’en tire sur le budget du logement à l’As- tuellement inacessibles aux familles jeudi 6 novembre, en recevant la néral de l’Union interfédérale des titre, M. Gaillard lors de sa confé- pas de conséquences en termes de semblée nationale, le tournant pris, les plus modestes. « Si je comprends CFDT et Force ouvrière. Les posi- agents de la fonction publique rence de presse, son organisation revendications. Interrogé sur ce selon eux, par le gouvernement. Le pleinement qu’il ait fallu développer tions de départ du ministre et des Force ouvrière, a déclaré : « Pour la joue un « rôle charnière ». Troi- point, M. Blondel a répondu, sous rapporteur spécial de la commis- une recherche de logements d’ur- organisations incitaient fortement première fois, j’ai le sentiment que sième organisation représentative forme de boutade, jeudi 6 no- sion des finances, Jean Louis Du- gence, a-t-il souligné, si je n’exclus au pessimisme (Le Monde du 6 no- le gouvernement se pose des ques- des trois fonctions publiques, avec vembre : « Nous conservons ces mont (PS, Meuse), a souligné qu’il pas le recours à la réquisition dans vembre), puisque ces dernières de- tions sur le rattrapage de 1996. » Le plus de 440 000 voix aux élections courbes seulement pour faire acte « redevient une priorité nationale » ces cas d’absence anormale d’utilisa- mandent un rattrapage salarial ministre lui aurait proposé de don- professionnelles, elle peut être ap- de mémoire. » avec une augmentation des crédits tion d’immeubles, je mesure les li- pour 1996, année où il n’y a pas eu ner un « bonus » aux agents de ca- pelée à jouer un rôle d’arbitre Sur un autre secteur, FO vient de de 6,7 % par rapport à 1997. «Ce mites de ces réponses qui sont soit d’augmentation générale, alors tégorie C (recrutés officiellement entre les organisations dites montrer qu’elle pouvait changer projet de budget rompt avac la lo- très provisoires, soit très insuffisantes que le ministère leur laissait en- au niveau du brevet), ce qui, selon « contestataires » (FSU et CGT, de comportement : M. Gaillard a gique antérieure », a souligné Phi- quantitativement. » tendre qu’il ne pouvait satisfaire M. Gaillard, « serait une façon de qui comptent 820 000 voix) et les expliqué que, depuis toujours, son lippe Decaudin (PS, Vienne) tout en L’opposition a concentré le tir sur cette revendication. compenser la perte de salaire subie « réformistes » (UNSA, CFDT, organisation se refusait à désigner regrettant certains dispositions res- deux dispositifs initiés par le pré- La CGT, première organisation en 1996 ». CFTC, CGC, qui en comptent un candidat à la présidence du trictives concernant l’accession so- cédent gouvernement et sur les- représentative des trois fonctions 889 500). comité interministériel d’action ciale à la propriété. quels planent, selon elle, incerti- publiques, reçue mercredi 5 no- MINI-COUP DE THÉÂTRE FO s’était éloignée de la poli- sociale, instance créée en 1970, qui La remise à niveau des aides per- tudes et menaces. Pour François vembre, a conforté ce pessimisme, Ces déclarations ressemblent à tique contractuelle salariale au affecte des crédits pour le loge- sonnelles au logement, gelées de- Loos (UDF-rad., Bas Rhin) et pour en soulignant que le ministre ac- un mini-coup de théâtre, puisque moment des accords Durafour, et ment, la restauration, ou les colo- puis 1994 (+ 3,3 milliards de francs) Jean-Marie Morisset (UDF-FD, ceptait d’« examiner », mais non le matin même, lors d’une confé- n’avait pas signé l’accord de 1993. nies de vacances des enfants des et l’effort important consacré au lo- Deux-Sèvres), la pérennité du prêt d’« apurer » le contentieux relatif rence de presse organisée à la Mais elle semble prête à renouer fonctionnaires. Mais, « compte te- gement social et très social sont les à taux zéro pour l’accession sociale à l’année 1996, et qu’il ne propo- confédération, en présence de avec une politique modérée : elle nu de la forte augmentation des cré- deux éléments majeurs de satisfac- à la propriété n’est pas assurée sait aucune date de négociation. Marc Blondel, M. Gaillard ne ca- demande un simple maintien du dits qui ont été affectés à ce poste tion à gauche. « Nous regarderons après 1999, dans la mesure où la re- En revanche, la CFDT et Force chait pas son mécontentement, et pouvoir d’achat, et non un rattra- dans le budget 1998 », M. Gaillard a avec intérêt et vigilance la program- conduction du prélèvement sur le ouvrière, reçues jeudi, ont estimé insistait sur le fait que son organi- page correspondant au pouvoir accepté de désigner une candi- mation des 30 000 PLA très sociaux 1 % patronal n’est pas prévue. que tout espoir n’était pas perdu. sation « n’accepterait pas de ce d’achat perdu depuis 1982, bien date : il s’agit de Marie-Suzy Pin- et nous attendons qu’ils ne restent « Vous n’avez pas les mains libres Le fait que le ministre ait accepté gouvernement ce qu’elle a refusé du que ce soit une revendication de sa gier. pas à l’état d’avance », a déclaré dans ce dossier, a déclaré M. Moris- d’examiner le contentieux de 1996 précédent ». Or, si Force ouvrière minorité trotskiste. Jean-Michel Marchand (RCV, set à l’adresse de M. Besson, car est un bon point, pour Michel Péri- se dit satisfaite par certaines pro- Les courbes qui représentent les Rafaële Rivais Maine-et-Loire). Bercy veut vider le prêt à taux zéro de son contenu. » « NOUS SORTONS DE LA FICTION » L’autre motif d’insatisfaction Le secrétaire d’Etat au logement, pour la droite est l’abandon « pro- Louis Besson, a répondu que la réa- grammé » de l’« amortissement Pé- lisation « effective de 80 000 prêts lo- rissol » pour l’investisssement loca- catifs aidés (PLA) sociaux et très so- tif privé. S’il a gardé le silence sur le ciaux [est] inscrite au budget 1998 mode de financement futur du prêt pour un montant de 1,4 milliard de à taux zéro, M. Besson a répondu francs. Nous sortons, a poursuivi très clairement sur le second point. M. Besson, de la fiction des effets « L’amortissement coûte cher, sa d’annonce qui marquaient les bud- charge réelle est différée et l’avan- gets précédents, qui annoncaient tage qu’il constitue est d’autant plus 30 000 PLA très sociaux mais ne pou- important quand l’investisseur est vaient en financer que la moitié ». dans les tranches élevées de l’impôt Le secrétaire d’Etat a tenu à mar- sur le revenu, a-t-il dit. En outre, il quer que, « pour la première fois », offre peu de contreparties à la collec- un programme de 10 000 logements tivité. » « Nous travaillons donc à son allait bénéficier d’une subvention remplacement », a conclu le secré- majorée de 20 % qui, pour les orga- taire d’Etat. Ce budget sera voté nismes constructeurs, s’ajoutera au avec l’ensemble équipement et tou- bénéfice du taux réduit de TVA de risme. 20,6 % à 5,5 %, désormais appli- cable à toute la construction so- Christine Garin Jack Lang veut élargir le rôle de la commission des affaires étrangères JACK LANG souhaite que la commission des affaires étrangères de l’As- semblée nationale, qu’il préside, aille désormais au-delà de ses activités traditionnelles sur les relations internationales en les élargissant aux droits de l’homme, à l’économie mondiale et à l’avenir de l’Europe. Pour ce faire, le député (PS) du Loir-et-Cher a indiqué, jeudi 6 novembre, qu’il « entend multiplier » au cours des semaines à ve- nir l’audition de personnalités aussi diverses que l’Ir- landais Gerry Adams, leader du Sinn Fein, le 12 no- vembre, Wolfgang Schaeuble, président de la CDU au Bundestag, le 3 décembre, José Ramos-Horta, Prix Nobel de la paix et dirigeant de la résistance au Ti- mor-Oriental, le 4 décembre, l’archevêque sud-afri- cain et Prix Nobel de la paix Desmond Tutu, ainsi que le secrétaire au Foreign office, Robin Cook, et le chan- celier de l’Echiquier, Gordon Brown, à l’approche de la présidence bri- tannique de l’Union européenne.

DÉPÊCHES a BUDGET : la majorité RPR-UDF du Sénat souhaite « une cure d’amaigrissement » des dépenses de l’Etat, qui « coûte trop cher et pèse trop lourd », selon les propos tenus par Maurice Blin (Un. centr., Ardennes), mercredi 5 novembre, à l’issue d’une réunion des sénateurs de la majorité consacrée à la loi de finances que le Sénat examinera à partir du 20 novembre. « Nous rejetons toute augmentation de la dé- pense publique », a souligné M. Blin, en ajoutant qu’il s’agit du « désac- cord le plus fort avec le gouvernement ». a IMMIGRATION : selon le ministre des affaires étrangères, Hu- bert Védrine, la motivation de tous les refus de visa, demandée par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), exigerait la création de centaines d’emplois supplémen- taires. Entendu par la commission des lois de l’Assemblée nationale qui poursuivait, jeudi 6 novembre, ses auditions sur les projets de loi concernant l’immigration et la nationalité, M. Védrine a salué l’« ap- proche équilibrée du droit d’asile, qui est conforté, consolidé » dans le texte du ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement. a NOMADES : les sénateurs ont adopté en première lecture, jeudi 6 novembre, contre l’avis du gouvernement, une proposition de loi sur l’accueil des gens du voyage. La majorité RPR-UDF a voté pour, tandis que le PS et le PCF se sont abstenus. Ce texte, destiné à compléter la loi du 31 mai 1990, prévoit principalement la création d’un schéma natio- nal d’accueil, une mutualisation des coûts des aires de stationnement ainsi que de nouveaux moyens d’action des maires pour faire cesser le stationnement irrégulier. Louis Besson, secrétaire d’Etat au logement, a estimé qu’il fallait appliquer la loi qui porte son nom avant de trouver « une solution équilibrée » à un problème « compliqué ». a ELF AQUITAINE : le député Vert Noël Mamère (Gironde) a demandé, mercredi 5 novembre, à l’occasion de l’examen des crédits du ministère des affaires étrangères, la création d’une commission d’enquête sur la politique africaine d’Elf Aquitaine. Le groupe pétrolier est au centre d’une enquête judiciaire sur des montages financiers présumés douteux, mettant notamment en cause sa filiale gabonaise. LeMonde Job: WMQ0811--0008-0 WAS LMQ0811-8 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0666 Lcp: 196 CMYK

8 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 FRANCE La CFDT route signe le protocole d’accord élaboré avec le patronat Principal syndicat de salariés du transport routier, l’organisation animée par Joël Le Coq, qui revendique les trois quarts des barrages établis par les grévistes, estime que les avancées salariales obtenues des chefs d’entreprise justifient la reprise du travail Patronat et syndicats du transport routier feurs, la CFDT, devait parapher ce texte tions du protocole préparé la veille (Le 1997 ; l’augmentation des salaires des exclure la totalité des primes et avantages se retrouvaient à 15 heures, vendredi 7 no- après avoir consulté, au cours de la mati- Monde du 7 novembre) : l’augmentation chauffeurs de cars de voyageurs a été por- annexes. Le gouvernement a publié, ven- vembre, pour une réunion de signature du née, ses syndicats locaux et la centaine de de 6 % pour les chauffeurs et de 4 % pour tée à 4 %, contre 3 % dans le projet de jeu- dredi, au Journal officiel, un décret destiné protocole rédigé dans la nuit de jeudi à barrages qu’elle contrôle. Les organisa- les sédentaires a été définitivement avan- di ; enfin, la définition des salaires mini- à « assurer un meilleur contrôle de l’accès à vendredi. Le principal syndicat de chauf- tions patronales ont accepté des modifica- cée, de manière rétroactive, au 1er octobre maux mensuels a été précisée, afin d’en la profession de transporteur ».

PATRONAT ET SYNDICATS du vée, soit 10 000 chauffeurs », re- vendredi après-midi les barrages CGT, les camionneurs, loin de chez transport routier se retrouvaient à grette FO. Le syndicat refuse aussi qu’ils avaient mis en place aux dé- eux, pencheront plutôt pour la 15 heures, vendredi 7 novembre, la clause sur la possible dénoncia- pôts de carburants des deux dépar- conclusion du conflit, à la fin d’une pour une réunion de signature du tion des accords d’entreprise et tements, a indiqué un responsable semaine passée sur les routes. protocole rédigé dans la nuit de l’annualisation du temps de travail de la CFDT. b En Bretagne, la situation se jeudi à vendredi. Le principal syn- que réclame le patronat. « Une or- b Dans le Nord-Pas-de-Calais, normalise. Les stations-service dicat de routiers, la CFDT, déclare ganisation syndicale est en train de de nouveaux barrages se sont for- sont progressivement réapprovi- au Monde qu’il signera ce texte faire de la désinformation totale », més dans la nuit. Le trafic reste pa- sionnées depuis mercredi et, ven- après avoir consulté au cours de la fulminait Roger Poletti, secrétaire ralysé dans les deux sens sur l’au- dredi, en début de matinée, les matinée ses 90 syndicats locaux et général de la branche routes de toroute A1, à hauteur de routes semblaient entièrement dé- la centaine de barrages qu’il FO, à la sortie de la table des négo- Phalempin (au sud de Lille). gagées. contrôle. Quelques heures plus tôt, ciations. « Certains essayent de nous b En Haute-Normandie, les rou- b En Auvergne, un nouveau bar- le patronat avait accepté des modi- forcer la main, de nous faire passer tiers manifestaient dès jeudi la vo- rage était signalé sur l’autoroute fications du protocole préparé la pour des vilains. Mais on verra, de- veille, après une réunion marathon main, qui sont les traîtres à la classe de vingt et une heures. L’augmen- ouvrière », a-t-il ajouté. Lionel Jospin promet aux Britanniques tation de 6 % pour les chauffeurs et Sur le terrain, quelque 150 bar- de 4 % pour les sédentaires a été rages, dont 20 bloquants, étaient des indemnisations rapides définitivement avancée, de ma- encore recensés vendredi en début nière rétroactive, au 1er octobre de matinée par le Centre national Comme il l’avait annoncé, le premier ministre britannique, Tony 1997. L’augmentation des salaires d’information routière (CNIR), Blair, a interrogé Lionel Jospin, lors du dîner qui a ouvert le sommet des chauffeurs de cars de voya- perturbant notamment la circula- franco-britannique, jeudi 6 novembre à Londres, sur l’état d’avance- geurs a été portée à 4 %, contre 3 % tion de certaines villes. La circula- ment des négociations pour résoudre le conflit des routiers. Si la veille. Enfin, les salaires minima tion était ainsi difficile en Norman- Jacques Chirac n’est pas intervenu, le chef du gouvernement a fait mensuels ont été précisés, afin die (autour de Caen, Rouen, Le un point de la situation et a promis que la procédure d’indemnisa- d’en exclure la totalité des primes Havre), dans l’Est (Troyes, Chau- tion des transporteurs britanniques affectés par les barrages sera et avantages annexes. tions se poursuivent par ailleurs « Les revendications salariales mont, Saint-Dizier) et le Sud (Tou- plus rapide que lors de la grève de novembre 1996. Les Britanniques La fédération CFDT des trans- sur le congé de fin d’activité à n’ont pas toutes été satifaites mais il louse, Narbonne). Certains bar- attendent toujours le règlement des quelque cinq cents demandes ports estimait, jeudi, que six de ses 55 ans. ne faut pas limiter le conflit à ce pro- rages avaient été levés dans la d’indemnisation qu’ils avaient présentées à la suite des blocages sept objectifs dans le secteur rou- La CGT procédait également à la tocole », estime cependant Alain matinée mais d’autres étaient routiers de 1996. – (AFP.) tier avaient été « atteints », notam- consultation de sa base, vendredi Renaud. « La grève a permis d’en- constitués dans le même temps. ment les « 10 000 francs pour matin. « A l’heure qu’il est nous ne granger de nouveaux points d’appui, b Les transporteurs routiers bas- 200 heures », « une augmentation signerons pas », indiquait au notamment les engagements gouver- rhinois affiliés à la CFDT ont voté lonté de « tenir » tout le week-end. A72, au niveau des Matres-d’Ar- plus importante au 1er novembre Monde, vendredi à 10 heures, Alain nementaux sur un meilleur contrôle vendredi matin à Strasbourg à La Seine-Maritime et le Calvados trières (Puy-de-Dôme). 1997, avec 1 % supplémentaire et Renaud, secrétaire général de la de la profession et l’obtention d’un 96 % en faveur de la signature de font partie des départements les b En Rhône-Alpes, en revanche, avancée au 1er octobre », une « dé- branche routes de la CGT. La CGT salaire minimum de branche », l’accord conclu dans la nuit avec le plus touchés. un barrage installé sur l’autoroute finition du taux horaire et du salaire réclame notamment le versement poursuivait-il. « Nous appelons les patronat, mais annoncé dans la b Dans les Bouches-du-Rhône, A7 à Chasse-sur-Rhône, bloquant mensuel », ainsi qu’une « refonte de la prime de 3 000 francs pro- salariés à réfléchir sur les suites de foulée une manifestation. « Notre un des points forts du conflit, la si- au sud de Lyon plus de 300 poids- des classifications ». Elle demeurait mise à l’issue du dernier conflit l’action », concluait Alain Renaud. vote en faveur de la signature de tuation restait identique sur le lourds depuis jeudi 21 heures, a été insatisfaite du sort réservé aux mais versée par une très faible mi- Force ouvrière indiquait égale- l’accord ne signifie pas pour autant front des barrages (Vitrolles, Sa- levé à 3 heures par les militants chauffeurs du secteur des trans- norité d’entreprises. Côté patronal, ment au Monde qu’elle ne signerait l’arrêt de la grève ni celui de nos ac- lons-de-Provence). Sur l’hypothèse CFDT, après que trois camions des ports de voyageurs et aux ambu- on explique qu’« il faut savoir sortir pas. Elle estime que l’accord sala- tions », expliquait le secrétaire de d’une levée des barrages pour le grévistes ont été sabotés. lanciers, qui ne sont pas concernés des conflits » et qu’« une partie des rial est trop limité. «Les la fédération départementale de la week-end, le responsable CFDT, par l’instauration d’un salaire mi- avancées salariales actuelles va 10 000 francs par mois pour CFDT. Jean-Yves Petit, se gardait bien de Christophe Jakubyszyn nimum de branche. Dans la contrebalancer le non-versement de 200 heures en l’an 2000 ne sont ac- b Les routiers grévistes de Sa- faire un pronostic vendredi matin. (avec nos correspondants branche voyageurs, les négocia- cette prime ». cordés qu’à la catégorie la plus éle- voie et Haute-Savoie vont lever Comme le confiait un militant régionaux) Le gouvernement renforce la réglementation Au Mans, un sentiment de victoire empreint de scepticisme Pour prouver sa détermination, le gouvernement a publié au Jour- nal officiel, vendredi 7 novembre, un décret destiné à « assurer un LE MANS mis en cause l’an prochain avec l’introduction ze ans, pour réfléchir à ce statut dans un milieu meilleur contrôle de l’accès à la profession de transporteur ». Promis de notre envoyé spécial du cabotage en France des concurrents euro- où c’était la loi de la jungle et la chasse aux syn- par le premier ministre, Lionel Jospin, qui l’avait évoqué devant les Dans la nuit de jeudi à vendredi, Marc Le péens. » Il règne une sorte d’approbation si- diqués », explique-t-il. Il peste contre les su- députés mercredi, le texte confie aux préfets le soin de veiller à Saux, patron des routiers CFDT de la Sarthe lencieuse autour de ces accords ; un malaise, renchères de la CGT et de FO : « Ils ne savent l’« honorabilité professionnelle » et à la « capacité financière » des di- et de la Mayenne, part dormir quelques aussi. même pas ce que c’est que de tenir un barrage ; rigeants des entreprises de transport, chefs d’entreprise, associés ou heures en sachant qu’il va ruminer « quatre, Benito et Bruno conviennent que les pa- c’est à se dégoûter d’être honnête. » gérants. Seront interdits d’exercice les dirigeants ayant fait l’objet cinq fois » son discours prévu à l’aube. Au té- trons ont dû revenir à la table des négocia- Dominique, syndiqué CFDT, nuance et de condamnations judiciaires, notamment pour non-respect de léphone, le barrage flottant de La Flèche de- tions et se prononcer « sur nos propositions et tente d’expliquer l’absence d’enthousiasme : conditions de travail dans les transports routiers et pour infractions mande l’autorisation de se maintenir « pour pas les leurs » : « On a montré au pays qu’on « Les mecs n’ont pas le sentiment d’avoir gagné dans les relations de sous-traitance. se faire plaisir, ils ont le sentiment que c’est le pouvait se battre et que c’était payant. » Un quelque chose de fort, parce que les patrons Les sociétés de transport routier devront par ailleurs disposer de dernier jour ». A l’intérieur du semi-remorque chauffeur bloqué n’approuve qu’à moitié : n’ont pas respecté la parole de l’an dernier. capitaux propres ou de cautions bancaires d’un montant d’au moins du piquet de grève, on a installé de grandes « Ce sont des bons chiffres, mais est-ce que ça Question de principe. Faudrait qu’ils lâchent la 100 000 francs pour le premier véhicule, de 50 000 francs pour le tables pour dîner. Une quarantaine de rou- va être tenu ? Qu’est-ce qu’on a comme garan- prime de 3 000 balles. » Marc Le Saux y voit là deuxième et de 21 000 francs pour chacun des véhicules suivants. tiers regardent le journal télévisé : « un espoir ties ? En 1996, c’était signé et on s’est fait bai- un paradoxe. « D’accord, ce mouvement est né de déblocage ». ser. » Les grévistes répondent que, pour la de ce non-paiement d’une prime qui, rappe- « Ouais, on part ! », hurlent les chauffeurs première fois, les patrons ont abandonné lons-le, était ponctuelle ; mais il a permis une bloqués. « Vos gueules ! », répondent les gré- toute idée d’annualisation : « On a arraché un avancée autrement plus importante : 23 % vistes. Ces derniers épluchent les proposi- vrai statut du chauffeur, avec un taux horaire d’augmentation pour les petits salaires et, là, tions patronales, sortent les calculettes, per- garanti, un salaire minimum. C’est pas rien, c’est tous les mois. » Dominique : « On a du sonne n’explose de joie. « Ça me convient, c’est presque historique. » mal à monter des sections syndicales. Va expli- mais on lève le barrage lundi », lance Thierry, quer que ce qui va être signé va être appli- qui avait prévu un cochon de lait pour le ABSENCE D’ENTHOUSIASME qué!»Thierry, qui revient d’un barrage flot- week-end. « 400 balles d’augmentation, ça me Marc Le Saux explique que, dans ce secteur tant improvisé dans la nuit, déplore : « Si tous paie mes cartouches de clopes », marmonne où tout était permis, « les gars n’ont jamais vu les chauffeurs étaient solidaires, on serait les un non-gréviste « solidaire ». Jean-Marc se leur profession évoluer ». « Pour eux, dit-il, rois. Quand je pense qu’il y en a qui sont prêts à demande s’il n’a pas fait grève pour rien, c’est nouveau. Ils n’y croient pas encore. On te passer encore sur le corps alors qu’on se bat « mais pour les autres, les petits salaires ». Bru- n’est pas comme dans une boîte classique où, pour eux ! » Finalement, il se dit prêt à renon- no estime qu’il faut exiger les 10 000 francs d’année en année, les salariés obtiennent des cer à son cochon de lait, samedi, et à lever le pour 200 heures « tout de suite, sans attendre choses. » Il ne cache pas que cet accord barrage : «Y’a pas photo ! » l’an 2000 ». Un ancien, près du feu, est de constitue la victoire de la CFDT. « On a été les toute façon sceptique : « Tout ça peut être re- seuls à engager un travail de fond, depuis quin- Dominique Le Guilledoux Les camionneurs néerlandais sont les mieux payés d’Europe AMSTERDAM end ; les heures d’attente sont rému- Bas peuvent assurer à leurs chauf- toujours donné la priorité à l’inves- de notre correspondant nérées à 100 %. » Au siège de la feurs les meilleurs salaires. La pre- tissement », affirme M. Koeleman. Aux Pays-Bas, le salaire des branche transports du grand syn- mière réponse réside dans On compte aux Pays-Bas relative- chauffeurs routiers représente dicat FNV, Bert Duymen ajoute : l’internationalisation de leurs en- ment moins de petites sociétés de 46 % des coûts totaux des trans- « Les routiers ayant moins d’expé- treprises, rendue nécessaire par la transport routier. Sur porteurs. « C’est le chiffre le plus rience ou ne faisant que du trans- petite taille du pays. « Un trans- 10 652 firmes en 1996, TLN en dé- élevé du Vieux Continent », indique port à l’intérieur des frontières porteur français peut gagner sa vie nombrait 55 disposant d’au moins Théo Boelhouwer, directeur de la touchent entre 3 500 et 3 600 florins sur Paris-Marseille ; son homologue 100 véhicules, et 1 186 ayant entre fédération Transport et Logistique par mois, et les heures supplémen- néerlandais passe la frontière après 15 et 50 camions. « Cette tranche Nederland (TLN), qui regroupe la taires sont payées sur la même 200 kilomètres », rappelle M. Boel- moyenne est beaucoup plus repré- grande majorité des sociétés de base. » houwer. sentée ici qu’en France », com- transport routier. « Si l’indice 100 Représentants des patrons et mente M. Boelhouwer. correspond au salaire moyen d’un des salariés insistent sur le profes- « PRIORITÉ À L’INVESTISSEMENT » Enfin, les transporteurs se sont chauffeur néerlandais, son équi- sionnalisme des chauffeurs. « Ils Les Pays-Bas abritent le plus spécialisés – par pays ou par pro- valent en France sera payé à l’in- parlent des langues étrangères », grand port du monde, Rotterdam, duit – et, surtout, cherchent la va- dice 85,3. Nos routiers sont les souligne M. Duymen. « Ils sont le troisième aéroport, le plus leur ajoutée que représentent les mieux payés d’Europe », précise plus productifs », affirme M. Koele- grand marché aux fleurs de la pla- activités en amont ou en aval du son confrère Hans Koeleman. man. Selon une étude de TLN, les nète. Ils sont un grand producteur transport. « L’emballage, le condi- Les syndicats ne contestent pas Pays-Bas se placent en deuxième de fruits et légumes. Bref, les Pays- tionnement, l’étiquetage, toutes ces cette analyse. « Les chauffeurs position pour le coût par unité Bas se définissent comme «le activités représentent à l’heure ac- français font la grève pour obtenir transportée en Europe (derrière centre de distribution de l’Europe », tuelle près de 15 % du chiffre d’af- 10 000 francs pour 200 heures par l’Allemagne), et en première place bénéficiant d’importantes écono- faires de la profession », dit-on au mois. Ici, un routier international pour la productivité (devant la mies d’échelle. TLN. Et ces activités sont beau- ayant au moins cinq ans d’expé- Belgique). La France est, respecti- Au total, 28 % du transport rou- coup plus lucratives : le transport rience gagne 3 800 florins bruts par vement, numéro quatre et six. tier entre pays d’Europe est assuré simple ne génère que 1 % de renta- mois (11 400 francs) sur une base de Ces quelques éléments ne suf- par des sociétés néerlandaises, qui bilité, contre 6 à 8 % pour la logis- quarante heures par semaine. Les fisent cependant pas à expliquer possèdent le parc automobile le tique. heures supplémentaires sont payées comment, dans une Europe ou- plus moderne de l’Union (six ans 130 % en semaine et 150 % le week- verte à la concurrence, les Pays- d’âge en moyenne). « Nous avons Alain Franco LeMonde Job: WMQ0811--0009-0 WAS LMQ0811-9 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0667 Lcp: 196 CMYK

FRANCE LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 9 Le Front national cherche Philippe Séguin se fait fort de dégager à exploiter le désarroi « une ligne commune » au sein du RPR de la droite à Pontoise Le président du mouvement est critiqué par certains chiraquiens La phase de débat qui précède, au RPR, les as- Philippe Séguin, s’efforce d’amener les militants jet de critiques de la part de certains chira- sises prévues pour le 31 janvier 1998 doit s’ache- à discuter de sa rénovation et de dégager une quiens, qui lui reprochent de ne pas suffisam- Une élection municipale partielle est prévue ver à la fin de novembre. Le président du parti, synthèse. Cette méthode continue de faire l’ob- ment combattre le gouvernement de M. Jospin.

IL N’Y A PAS de petite élection droite, fustigeant la gauche au PHILIPPE SÉGUIN sur le divan son accession à la présidence du continuent d’être très sévères pour est à l’offensive. Si personne, pu- pour le délégué général du Front gouvernement et plus particuliè- de survie du RPR... Rien ne l’agace RPR, allait sonner la charge le len- le gouvernement d’Alain Juppé, bliquement, n’ose proposer une al- national, Bruno Mégret, et son rement Lionel Jospin, qualifié de autant, en ce moment, que ces demain. Dans une tribune publiée qui « s’adressait à une France liance avec le Front national, parti. Ainsi, jeudi 6 novembre au « grand embrouilleur de la poli- railleries lancées par quelques-uns vendredi par Libération, M. Brous- d’énarques ». « Il faut dégager le M. Pasqua reconnaît qu’une mino- soir, il s’est déplacé à Pontoise tique française » menant une poli- de ses compagnons selon les- sine s’en prend vivement à la nou- RPR de cette image de parti conser- rité de militants y est favorable. (Val-d’Oise), pour soutenir une de tique d’« imposture », M. Mégret quelles le mouvement néogaulliste velle direction du mouvement. vateur » ; « Il faut redevenir un par- « Nous sommes extrêmement ti- ses proches, Marie-Thérèse Phi- veut croire que tout est possible ne serait plus bon que pour l’in- « Que le président du RPR critique ti populaire » ; « Nous n’avons pas mides sur la question de la nationa- lippe, membre du comité central pour son parti. « Ce qui a commen- trospection, voire la psychanalyse. plus qu’implicitement une déclara- tenu nos promesses. On pousse la lité », regrettait un militant à As- du FN, qui mène la liste Front na- cé à être fait à Toulon, à Mari- Une fois par semaine en moyenne, tion du président de la République jeunesse dans les bras du FN », en- nières, qui ne savait pas encore tional aux élections municipales gnane, à Orange, à Vitrolles-en- l’ancien maire d’Epinal participe à sur les crimes de Vichy n’est pas très tend-on dire. Les militants ne sont que le RPR s’apprête à lancer une partielles des 16 et 23 novembre. Provence, peut demain se faire ici, l’une des quelque mille sept cents décent », écrit par exemple l’ancien pas plus indulgents vis-à-vis des pétition nationale contre les pro- Une élection provoquée, volontai- et demain dans bien d’autres villes assemblées locales que le RPR doit éditorialiste. hésitations des députés RPR au jets de loi Chevènement-Guigou. rement, par le maire socialiste de notre pays et à l’échelle de la na- organiser avant la fin de novembre Une fois encore, M. Séguin est début de la session. « L’abstention « On n’ose pas dire un certain Jean-Michel Rollot. Ce dernier qui tion toute entière », a-t-il expliqué. dans les circonscriptions législa- appelé à proclamer sa fidélité à de l’opposition [sur le projet de loi nombre de choses parce qu’on a avait ravi la mairie, en 1995, au M. Mégret a affirmé que « Marie- tives. Il ne fait qu’appliquer la dé- Jacques Chirac. Mais force est de de Martine Aubry], c’est lamen- peur d’être traités de fachos », a maire UDF sortant Philippe Hé- Thérèse Philippe et ses colistiers cision prise par les assises du 6 juil- constater que, quel que soit leur table. Ce n’est pas digne ! », s’est renchéri une dame. L’ancien poli- met, se trouvait dans une position peuvent gagner les élections ». let, mais, comme le dit Charles attachement au chef de l’Etat, les exclamé un militant d’Asnières. cier Robert Broussard, à la retraite, délicate. Très vite après l’élection, Pasqua, la démarche est peut-être militants du RPR ont d’autres sou- qui participait à la réunion, a ajou- douze membres d’une équipe ra- UN MILLIER DE MANIFESTANTS « un peu trop intellectuelle ». «Le cis. Il a ainsi fallu attendre plus TON OFFENSIF té : « Effectivement, il faut oser. Le pidement constituée en raison du En fait, la liste du Front natio- débat, ce n’est pas tellement notre d’une heure, le 30 octobre à Mau- M. Séguin, qui avait lui-même RPR est un parti adulte et majeur. Il lâchage du PS avaient démission- nal, déjà menée par Mme Philippe, truc », observe l’ancien ministre, beuge, pour qu’un militant fasse hésité à voter contre le projet, a n’a pas à se positionner par rapport né. Sept élus de la liste UDF-RPR avait obtenu 14,87 % des suffrages qui participait, jeudi 6 novembre, à référence à M. Chirac, et encore fait amende honorable. « C’est un au FN. » avaient fait de même en mars au second tour des élections mu- Asnières et à Bagneux, dans son l’a-t-il fait en ces termes : « C’est épisode qui a fait beaucoup de Le président du RPR continue de 1996. Le quorum des deux tiers nicipales de 1995 et était arrivée en département des Hauts-de-Seine, un peu de sa faute si nous sommes mal », a-t-il reconnu. « Je crois que penser que la démarche engagée n’était atteint que grâce au main- troisième position derrière à deux de ces débats. dans l’opposition. » Jeudi, à As- les députés ont compris la leçon et permettra de dégager « une ligne tien des deux élues du Front natio- M. Rollot (DVG, 44,42 %) et Phi- « Des tas de gens se moquent de nières, il a fallu attendre la conclu- qu’ils s’efforcent de voter de façon commune » et de parvenir, comme nal et dépendait donc de leur bon lippe Hemet (UDF, 40,71 %). Lors nous », déplorait, le même soir, sion du débat pour que M. Séguin cohérente, à 99 % contre le gouver- au lendemain des élections législa- vouloir. des élections législatives de 1997, M. Séguin. Encore ignorait-il que – le premier et le seul – évoque le nement. Les déchets ne sont pas tives, à éviter un éclatement du N’hésitant pas à « politiser » Mme Philippe avait, au second tour, l’ancien responsable de La Lettre président de la République. compris par l’opinion publique », a- parti. l’élection, M. Mégret a insisté sur rassemblé 14,96 % des suffrages de la nation, Georges Broussine, Dans l’exercice d’introspection t-il ajouté. la double importance que le parti (20,52 % au premier tour). Si cette congédié par M. Séguin peu après qu’on leur propose, les militants D’une manière générale, le ton Jean-Louis Saux d’extrême droite lui accorde. Non dernière peut espérer tirer profit seulement les électeurs seront d’une droite désorganisée elle ne amenés à choisir pour « une muni- devrait pas, comme l’espère cipalité qui conditionne la vie ci- M. Mégret, mettre en danger le toyenne » mais aussi, a-t-il expli- maire. qué, entre des « mouvements Juste avant le meeting du Front politiques qui mènent des combats national, M. Rollot, ainsi que Do- à l’échelle nationale ». « Au-delà minique Lefebvre, maire (PS) de même de l’enjeu local, a déclaré Cergy, directeur de cabinet de Ca- M. Mégret devant environ deux therine Trautmann, s’étaient cents sympatisans, vous aurez à joints à une manifestation d’envi- faire passer un message qui (...) se- ron un millier de personnes orga- ra examiné à l’échelon national nisée par une vingtaine d’organi- comme un signe et, d’une certaine sations de gauche (PS, PC, Verts, façon, va (...) donner le coup d’en- CGT, CFDT, Ras l’Front, etc.) pour voi de la grande bataille politique protester contre le Front national qui va faire rage dans quelques et la présence de M. Mégret dans mois qui viennent pour les élections la ville de Pontoise. cantonales et régionales. » Exploitant le désarroi de la Christiane Chombeau François Bayrou est favorable à une Constitution européenne PRÉSIDENT de Force démocrate, François Bayrou se déclare parti- san, dans un entretien à La Croix du 7 novembre, de la rédaction d’une « Constitution pour l’Europe », qui établisse notamment « la répartition des compétences » et règle « les problèmes de hiérarchie entre le droit national et le droit communautaire ». M. Bayrou ajoute qu’il n’a « pas arrêté [son] vote » sur la ratification du traité d’Amsterdam. D’autre part, M. Bayrou a indiqué, jeudi 6 novembre, qu’il n’était pas hostile à l’idée, formulée par Helmut Schmidt dans l’hebdomadaire al- lemand Die Zeit daté du même jour, que Valéry Giscard d’Estaing soit proposé à la présidence de la future Banque centrale européenne (BCE). « Ou bien, a expliqué M. Bayrou, le président de la BCE est un technicien et c’est dans ce cadre que se place la proposition française de Jean-Claude Trichet. Ou bien le président est une figure politique de grande expérience ayant un technicien comme bras droit » et, « de ce point de vue-là, l’expérience internationale et européenne de M. Giscard d’Estaing (...) donnerait une dimension exceptionnelle à cette fonction. » Jérôme Calvet pourrait quitter la direction du Trésor UNE FIGURE connue de la direction du Trésor devrait prochainement quitter ses fonctions à Bercy. Il s’agit de Jérôme Calvet. Ancien direc- teur adjoint du cabinet du ministre de l’économie Edmond Alphandé- ry, et actuellement sous-directeur au Trésor, chargé des participations, c’est lui qui, à ce titre, a eu la responsabilité du dossier d’ouverture du capital de France Télécom. La demande du fils de l’ancien patron de PSA pour quitter la fonction publique a récemment été examinée par la commission de déontologie. Il devrait passer au privé.

DÉPÊCHES a EMPLOIS-JEUNES : Jean-Jack Queyranne, secrétaire d’Etat à l’outre-mer, a signé, jeudi 6 novembre, avec les conseils régional et général de la Réunion et la municipalité de Saint-Denis une conven- tion dont l’objectif est de créer près de 3 500 emplois-jeunes en trois ans dans l’île. Au cours de sa visite, M. Queyranne a qualifé d’« ex- trêmement préoccupant » le problème du chômage à la Réunion : l’île connaît en effet le taux de chômage le plus élevé de tous les départe- ments français, avec environ 42 % de chômeurs. Un jeune Réunion- nais sur deux est sans emploi. L’Etat devrait fournir à la Réunion pen- dant cinq ans une aide de 92 000 francs par emploi et par an (80 % du SMIC). a NOUVELLE-CALÉDONIE : le PDG d’, Yves Rambaud, a confirmé, jeudi 6 novembre, dans une lettre adressée au premier mi- nistre et rendue publique à Nouméa, que sa société accepte l’accord proposé par Philippe Essig dans la répartition des gisements de nickel (Le Monde du 4 novembre). Le haut-commissaire en Nouvelle-Calédo- nie, Dominique Bur, a aussitôt appelé le FLNKS à mettre fin au blo- cage des mines d’Eramet. – (Corresp.) a RÉGIONALES : Alain Madelin, président de Démocratie libé- rale, a déclaré, vendredi 7 novembre, dans un entretien à La Pro- vence, que François Léotard, président de l’UDF, a « fait un choix cou- rageux » en se portant candidat à la présidence de la région PACA. « Ce sera sûrement un combat difficile », a ajouté M. Madelin. LeMonde Job: WMQ0811--0010-0 WAS LMQ0811-10 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0668 Lcp: 196 CMYK

10 b SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997

GÉNÉTIQUE La cour d’appel de tique de recherche en paternité. Cet lyse. b L’ARRÊT de la cour fait suite turelle d’Yves Montand. b L’AC- avait jugé en première instance Paris a décidé, jeudi 6 novembre, arrêt, exceptionnel, est aujourd’hui à huit années de procédures judi- TEUR et chanteur s’était toujours re- qu’Aurore Drossart était bien la fille d’ordonner l’exhumation du corps contesté par la famille de l’acteur, ciaires entamées par une jeune fusé du temps de son vivant à se de l’acteur. La cour d’appel avait d’Yves Montand, décédé en 1991, même si elle ne s’était pas formelle- femme, Aurore Drossart, née en soumettre à de tels tests. Le 6 sep- alors été saisie par la famille d’Yves pour que soit pratiqué un test géné- ment opposée à une éventuelle ana- 1975 et qui affirme être la fille na- tembre 1994, le tribunal de Paris Montand. Le corps d’Yves Montand sera exhumé pour un test d’ADN La décision de la cour d’appel de Paris, exceptionnelle, fait suite à huit années de procédures judiciaires menées par une jeune femme qui se dit la fille de l’acteur et chanteur, mort en 1991. La recherche génétique en paternité permettra d’établir ou non la filiation

LA cour d’appel de Paris a or- prélevés chez M. Yves Livi dit Yves tand et Anne Drossart, que le des années dans le doute », a ajouté donné, jeudi 6 novembre, l’exhu- Montand. » chanteur était bien le père d’Au- Me Collard, qui a admis que cette mation du corps d’Yves Montand, La cour en déduit que « en l’état rore. Catherine Allégret, la fille de expertise serait « difficile à vivre » décédé le 9 novembre 1991, afin de actuel des investigations, la paterni- Simone Signoret adoptée par Yves pour les proches de l’acteur. déterminer, si le comédien est le té d’Yves Livi à l’égard d’Aurore Montand, et Carole Amiel, la der- La famille d’Yves Montand, se père d’Aurore Drossart, qui pré- Drossart ne peut pas être formelle- nière compagne de l’acteur, dit, en revanche, choquée. Carole tend depuis des années être sa ment exclue ». Elle constate donc avaient alors fait appel. Amiel, la dernière compagne du fille. Cette expertise, qui devra être qu’une « certitude ne pourra repo- Née en 1975, Aurore Drossart a comédien et la mère de son fils, réalisée avant le 30 juin 1998, per- ser (...)que sur l’étude de cellules ou repris à sa majorité l’action inten- Valentin, a déclaré qu’elle était mettra de conduire des analyses de tissus prélevés sur le corps d’Yves tée dans un premier temps par sa « très triste qu’on ne le laisse pas re- génétiques comparatives entre les Livi, à supposer que l’ADN soit en- mère. Elle affirme qu’elle a tou- poser en paix ». « Je croyais qu’à la deux personnes. Présidée par Eve- core de bonne qualité six ans après jours souffert qu’Yves Montand suite du rapport qui a été établi, les lyne Collomp, la première le décès de l’intéressé ». Restait le ait nié cette filiation. En 1994, elle juges pouvaient s’arrêter là. Je ne chambre a pris sa décision au vu problème du consentement, qui avait considéré la décision du tri- comprends pas qu’on décide quel- du rapport du professeur Philippe dans ces procédures, est obliga- bunal de Paris comme une « vic- que chose d’aussi innommable, a-t- Rouger, un expert en biologie qui toire. La cour considère que le toire morale ». « Evidemment, ça ne elle ajouté. J’espère que tous ceux avait déclaré ne pouvoir répondre consentement propre d’Yves Mon- me rendra pas mon père, disait-elle qui aiment Yves Montand seront avec certitude à la question de la tand, décédé, « ne peut bien évi- alors. J’aurais préféré être reconnue aussi choqués que moi. ». Pour sa paternité sans disposer d’un demment plus être recherché ». de son vivant, qu’il joue un mini- part, Catherine Allégret a estimé échantillon d’ADN d’Yves Mon- « En tout état de cause, ses ayant- mum son rôle de père et c’est dom- qu’il était « un peu violent d’aller tand. droits ont fait connaitre qu’ils ne mage. » Interrogée sur l’héritage fouiller un cadavre ». Elle ajouté : A la demande de la cour, le pro- s’opposaient pas à une analyse gé- de l’acteur, qui lui reviendra en « Cela me parait un peu superféta- fesseur Rouger avait réalisé une nétique après exhumation de leur partie si la procédure aboutit, elle toire au regard de la première ex- première expertise comparant les auteur si elle était estimée néces- avait répondu qu’elle ne voyait pas pertise. Je ne m’attendais pas à ce sangs de Valentin, le fils d’Yves saire. » « pourquoi elle n’aurait pas droit à que le premier rapport ne suffise Montand, de Carole Amiel, sa Selon la cour, il convient « dans une partie ». pas. Mais comme on a toujours vou- mère, de Lydia Livi, la sœur du ces conditions alors qu’il est de l’in- été confiée au docteur Dominique une action en recherche de pater- L’avocat de la famille Drossart, lu la vérité, s’il faut en passer par comédien, et d’Aurore et Anne- térêt essentiel des parties d’aboutir Lecomte, aux professeurs Philippe nité naturelle. En avril 1990, la jus- Gilbert Collard, a dit sa « satisfac- là.... Les autres ne s’y attendaient Gilberte Drossart « afin de dire si dans toute la mesure du possible à Rouger Christian Doutreme- tice avait ordonné une analyse tion » après la décision de la cour sûrement pas non plus. Tout vient Yves Livi, dit Yves Montand, peut ou une certitude biologique, d’ordon- Puiche et au docteur Moisan. sanguine d’Yves Montand mais d’appel de Paris. « Ce n’est pas du fait que c’est Montand. Si ça non être le père d’Aurore Dros- ner un complément d’expertise L’exhumation du corps de l’ar- l’acteur, qui niait être le père d’Au- notre faute si la preuve peut venir avait été un pharmacien, on ne se- sart ». Le professeur avait estimé confié à trois experts, à l’effet de tiste, qui est inhumé au cimetière rore, avait refusé de s’y soumettre. d’outre-tombe, a déclaré Gilbert rait pas aller le déranger dans sa que « la difficulté de cette expertise procéder, si cela est encore possible, du Père Lachaise, à Paris, conclut Quatre ans plus tard, le 6 sep- Collard en reconnaissant que cette dernière demeure. Ce que je re- résultait de l’absence de prélève- après exhumation du corps, à une querelle juridique qui dure de- tembre 1994, le tribunal de Paris décision était « d’application déli- doute le plus, c’est qu’on nous dise ment du père putatif ». « La preuve l’identification génétique d’Yves Li- puis plus de huit ans. A la fin des avait estimé, au vu de la ressem- cate ». « Cette analyse doit être en- ensuite qu’on ne peut pas être formelle de paternité ou de non-pa- vi, dit Yves Montand, pour détermi- années 80, Aurore Drossart, âgée blance physique entre les deux treprise dans tout le respect du à la sûrs.. ». ternité ne pourra être apportée que ner s’il peut ou non être le père de vingt-deux ans, et sa mère personnes et sur la foi de témoi- dépouille humaine » a-t-il poursui- par l’étude de cellules ou de tissus d’Aurore Drossart. » L’expertise a Anne-Gilberte, avaient engagé gnages sur les relations Yves Mon- vi. « Peux-t-on rester des années et Anne Chemin

Les inquiétudes COMMENTAIRE du professeur Les « présomptions ou indices graves » des paternités hors mariage LES RISQUES D’UNE REPRENANT la maxime du ju- distinguer l’enfant naturel, dont les analyses comparatives de sang ou enfants. En France, en revanche, la Changeux risconsulte Paul – « Pater is est parents ne sont pas mariés, de l’en- des attestations affirmant, par loi de 1994 sur la bioéthique a ré- JUSTICE-SPECTACLE quem nuptiae demonstrant » –, le fant adultérin, dont l’un des pa- exemple, qu’il vivait à l’époque à servé ce droit au juge. Dans les ac- Dans un entretien accordé au code civil Napoléon avait posé, en rents est marié par ailleurs. l’étranger. L’assouplissement des tions en recherche de paternité, les Sous couvert d’avancées scien- quotidien Libération, Jean-Pierre 1808, un principe fondateur : «Le Depuis, plusieurs lois ont élargi textes a conduit à une multiplica- magistrats ordonnent ces analyses tifiques, la justice céderait-elle Changeux, président du Comité père, disait-il, est celui que le ma- les possibilités d’action en justice tion des procédures : de 1992 à de plus en plus fréquemment. aux mirages de mises en scène d’éthique, a déclaré : riage désigne. » « Ce choix corres- pour les enfants qui recherchent 1995, le nombre d’actions en re- Se pose alors le problème du spectaculaires ? Trois choix judi- « Si la décision d’exhumer le pond à la préférence donnée, au leur père. Jusqu’en 1993, la déclara- cherche de paternité naturelle in- consentement. En France, le code ciaires autorisent cette interroga- corps d’Yves Montand me choque ? cours des siècles, à la filiation légi- tion judiciaire de la paternité hors tentées devant les tribunaux de civil interdit tout prélèvement si tion : la débauche de moyens mis Cela pose, bien sûr, un problème time, comme s’inscrivant dans le mariage était réservée à des cas grande instance est passé de 474 à l’intéressé s’y oppose. « Le consen- en œuvre pour enquêter sur un juridique et éthique. Et le fait que contexte de la famille et du ma- très particuliers : il fallait, par 698. tement de l’intéressé doit être préa- accident de voiture parisien cette décision de justice aille à l’en- riage », soulignait, en 1995, un do- exemple, établir que le père avait Les progrès de la science ont peu lablement et expressément recueil- – 40 000 propriétaires de Fiat Uno contre de la volonté du défunt n’est cument établi à l’issue du entrepris de « séduire » la mère «à à peu bouleversé la donne. Depuis li. » Si le défendeur s’oppose à sont convoqués par la police dans pas sans m’interroger ni m’inquié- 91e congrès des notaires de France. l’aide de manœuvres dolosives, abus 1985, les tests génétiques per- l’analyse, il prend cependant le l’enquête sur la mort de Lady Dia- ter, en tout cas d’un point de vue de Ce choix s’exprimait clairement en d’autorité, promesses de mariage ou mettent en effet de définir avec risque que le juge considère ce re- na ; le caractère systématique et citoyen. Car, en tant que président matière successorale : les droits de fiançailles ». une certitude quasi absolue l’iden- fus comme un aveu implicite. Dans massif des examens dans l’en- du Comité d’éthique, je n’ai pas eu l’enfant légitime étaient alors infi- tité du père. En Allemagne, où la fi- le cas d’Yves Montand, le problème quête bretonne sur le meurtre de à réfléchir à cette question. niment supérieurs à ceux des en- SIMPLIFICATION liation par le sang est valorisée, ces du consentement se pose de ma- la collégienne anglaise Caroline » Cela étant, dans toutes ses ré- fants naturels ou adultérins. Jusqu’à cette date, sauf examens analyses sont possibles sans aucun nière singulière puisque l’intéressé Dickinson – plusieurs centaines flexions sur les tests génétiques et Depuis le début du XIXe siècle, le médicaux incontestables, l’action contrôle : tout homme peut ainsi se est décédé. de personnes ont subi ou vont su- leur diffusion, le comité a toujours paysage a cependant changé. Le en recherche de paternité était éga- rendre dans un laboratoire afin de bir des tests génétiques ; la déci- mis en avant la notion de consente- code civil continue à affirmer que lement exclue si, pendant la vérifier s’il est bien le père de ses A. C. sion de la cour d’appel de Paris ment éclairé, estimant qu’elle est « l’enfant conçu pendant le mariage période de conception, la mère d’exhumer la dépouille d’Yves essentielle. A cet égard, on peut a pour père le mari » mais les autres « était d’une inconduite notoire » ou Montand afin de pratiquer un penser que s’il y avait une volonté filiations ont peu à peu trouvé leur si elle « avait eu commerce avec un test de paternité post mortem. du défunt de ne pas se plier au test place. En 1972, la loi a ainsi procla- autre individu ». La loi de 1993 a Une technique d’identification Stricto sensu, au regard de la de son vivant, ce non-consentement mé l’égalité des filiations naturelles considérablement simplifié les loi, aucune de ces pratiques n’est vaut toujours a posteriori. et légitimes. « L’enfant naturel a en choses. Désormais, la paternité choquante. Pas plus le conseiller » Et il y aurait comme un testa- général les mêmes droits et les hors mariage peut être judiciaire- d’une fiabilité quasi absolue Van Ruymbecke à Pleine-Fou- ment moral à respecter. De même mêmes devoirs que l’enfant légitime ment déclarée « s’il existe des pré- gères (Ille-et-Vilaine) que le juge que l’on vit dans le respect du corps dans ses rapports avec ses père et somptions ou indices graves ». La LA TECHNIQUE des empreintes identiques pour moitié à celles de Hervé Stéphan à Paris n’en- vivant, on vit aussi dans le respect mère, dispose désormais le code ci- mère peut ainsi faire valoir les té- génétiques a commencé son ascen- chacun de ses parents. Des em- freignent le code de procédure du corps défunt. En tout cas, il faut vil. Il entre dans la famille de son au- moignages de ses proches tandis sion en 1985, lorsque le professeur preintes que toute cellule du corps pénale ou les lois sur la bioé- y réfléchir. Et aller plus loin dans le teur. » Les textes ont également que le défendeur peut prouver sa britannique Alec Jeffreys (universi- humain (tissus, cheveux, sang ou thique. La cour d’appel de Paris raisonnement. » cessé, dans une grande mesure, de non-paternité en présentant des té de Leicester) annonça pouvoir sperme) permet désormais d’éta- n’a pas davantage contrevenu l’utiliser, avec un infime risque d’er- blir, grâce à la très performante aux règles du droit. Pour autant, reur, pour des recherches en paren- technique d’amplification génique chacune de ces décisions mérite talité. A l’appui de cette affirma- dite PCR (polymerase chain reac- d’être discutée. tion, une étude publiée dans Nature tion). S’agissant du drame du tunnel montrait comment l’analyse de Aujourd’hui très bien maîtrisée de l’Alma, l’ampleur des moyens l’ADN (acide désoxyribonucléique) par les laboratoires spécialisés, mobilisés dans un contexte de avait, pour la première fois, livré la cette technique d’identification ap- paupérisation policière et judi- clé d’une affaire juridique. Un jeune paraît donc d’une fiabilité quasi ab- ciaire peut légitimement sembler homme de nationalité ghanéenne, solue. Aux Etats-Unis, on compte disproportionnée. Dans le né en Grande-Bretagne, tentait par milliers les tests déjà effectués deuxième cas, le risque de voir d’établir qu’il était le fils d’une pour établir ces empreintes géné- une partie de la population fi- femme qui niait être sa mère. Une tiques afin de résoudre des cas liti- chée sur la base de données géné- preuve que ne pouvaient fournir les gieux de paternité ou d’enquêtes tiques aurait mérité un débat examens traditionnels (groupes judiciaires (notamment les affaires préalable. Quant à l’exhumation Le nouveau sanguins et tissulaires), mais qu’ap- de viol). En France, où la technique d’Yves Montand, comment ne porta en revanche l’analyse fine de est mise en œuvre par cinq labora- pas voir qu’au-delà d’une déci- l’ADN de la femme et du jeune toires de police scientifique et par sion de justice se trouve posé un homme. plusieurs laboratoires hospitalo- véritable problème de civilisa- Pourquoi les empreintes géné- universitaires, sa pratique est deve- tion. Ne doit-on pas considérer, tiques signent-elles l’identité avec nue quotidienne dans les re- avec le président du Comité na- une telle certitude ? Parce qu’elles cherches en paternité, comme dans tional d’éthique, le professeur se fondent sur l’analyse de petits les affaires criminelles. Jean-Pierre Changeux, qu’il y a fragments d’ADN extrêmement po- Le relevé systématique d’em- comme « un testament moral à lymorphes, dits « minisatellites ». preintes génétiques sur une partie respecter », le non-consentement Ces séquences sont si variables de la population, tel celui ordonné d’Yves Montand valant toujours d’un individu à l’autre qu’il n’ y a par la justice, en août, dans le cadre a posteriori ? est arrivé pratiquement aucune probabilité de l’enquête sur le viol et le meurtre L’argument du « progrès » ne pour que deux personnes – vrais ju- de Caroline Dickinson à Pleine- saurait tenir lieu de morale et la chez votre meaux mis à part – présentent les Fougères (Ille-et-Vilaine), reste en justice ne saurait éviter ce débat mêmes minisatellites. Et chacun de revanche une mesure exception- éthique. libraire nous, ayant reçu la moitié de ses nelle. Du moins pour le moment. gènes de son père et l’autre de sa Franck Nouchi mère, présentera des empreintes Catherine Vincent LeMonde Job: WMQ0811--0011-0 WAS LMQ0811-11 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:18 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0669 Lcp: 196 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 11

L’exclusion d’une élève pour port Bernard Kouchner précise l’information à donner du foulard islamique est annulée LE CONSEIL D’ÉTAT a annulé, mercredi 5 novembre, l’exclusion aux transfusés sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob définitive d’une élève du collège Molière, à Colmar (Bas-Rhin), sanctionnée pour le port d’un foulard islamique. Ayse Kokmen avait été exclue le 25 janvier 1995 par le recteur de l’académie de Le comité d’éthique estime que le risque transfusionnel n’est que « virtuel » Strasbourg. Cette décision avait été annulée six mois plus tard par le tribunal administratif. La jeune fille avait été réintégrée à la ren- Dans un avis rendu le 1er octobre à Bernard mard, le comité national d’éthique estime qu’in- responsable de la maladie de Creutzfeldt-Jakob trée 1996 mais le ministère de l’éducation nationale avait interjeté Kouchner, secrétaire d’Etat à la santé, et former les personnes ayant reçu des produits « n’a pas de justification éthique » dans la me- appel. commandé par son prédécesseur, Hervé Gay- sanguins potentiellement contaminés par l’agent sure où ce risque est « virtuel, théorique ». Estimant – conformément à sa jurisprudence – que le port du fou- lard seul ne peut entraîner une exclusion, le Conseil d’Etat a rejeté BERNARD KOUCHNER, secré- transmise par le sang et les pro- personnes à risque accru de déve- ne repose pas sur des faits scienti- le recours : « Le ministère soutient que Mlle Kokmen aurait refusé de taire d’Etat à la santé, a rendu pu- duits sanguins (Le Monde du lopper une ESST. C’est le cas, rap- fiquement établis ». Dans le cas suivre des cours de natation et aurait participé à des manifestations blic, vendredi 7 novembre, un avis 28 mars). L’OMS avait alors déci- pelle le CNE, « des malades traités précis du risque de contamination ayant entraîné des troubles à l’ordre public au sein de l’établissement. du Comité national d’éthique sur dé de recommander la mise en par des hormones extractives hypo- sanguine par des agents non Ces motifs auraient pu être invoqués pour fonder légalement une dé- « l’information des receveurs de œuvre de mesures permettant les physaires, des sujets ayant reçu une conventionnels, le Comité cision d’exclusion mais cela ne saurait rendre légale la décision du produits sanguins issus du don dons de sang des personnes greffe de dure-mère [membrane d’éthique estime donc « néces- recteur qui a été prise sur la base d’autres motifs. » d’une personne chez laquelle, pos- considérées comme appartenant constituant la méninge externe] et saire » de mettre en place une térieurement au don, est diagnosti- aux groupes reconnus comme po- des malades présentant des signes structure de vigilance scientifique DÉPÊCHES quée une maladie de Creutzfeldt- tentiellement infectés. Le 31 mars, cliniques de pathologies neurodé- et éthique « qui fasse régulière- a CORSE : cinq anciens militants nationalistes d’A Cuncolta ont Jakob ». Cet avis avait été deman- en France, le secrétariat d’Etat à la génératives ». Il faut dès lors, ment le point des publications été écroués, jeudi 6 novembre, par un juge d’instruction d’Ajaccio. dé le 17 avril par Hervé Gaymard, scientifiques sur ce sujet ». Il ajoute Deux d’entre eux sont impliqués dans un trafic de chéquiers volés alors secrétaire d’Etat à la santé, à que, « dès lors que des faits scienti- et de faux billets de 200 francs et deux autres personnes, proches la suite d’informations publiées « Un risque théorique » fiquement établis permettraient de François Santoni, ont été mises en examen pour « association de par Le Monde faisant état du d’affirmer que ce risque existe réel- malfaiteurs, infraction à la législation sur les armes et les munitions ». risque de transmission par voie Saisi à la demande du secrétaire d’Etat à la santé, un comité inter- lement, l’exploitation des dossiers a TERRORISME : trois membres présumés de l’organisation in- sanguine et plasmatique de ministériel sur les ESST a estimé , dans un avis en date du 11 octobre, médicaux mis en place de façon dépendantiste basque ETA ont été arrêtés, jeudi 6 novembre, à l’agent pathogène de la maladie au vu des donnnées les plus récentes, « qu’à ce jour, aucune étude épidé- prospective permettrait de traiter La Rochelle (Charente-Maritime), sur ordre du juge antiterroriste de Creutzfeldt-Jakob (Le Monde miologique humaine n’a mis en évidence une association entre l’infection les informations recueillies et de re- parisien Laurence Le Vert. Parmi eux se trouve Idoia Martinez Gar- daté 1er-2 avril et du 3 avril). par un agent transmissible non conventionnel et le développement d’une trouver les malades potentiellement cia, alias Olga, 29 ans, présentée par la police espagnole comme ap- Le comité d’éthique avait à ré- ESST après un acte transfusionnel ». L’avis ajoute qu’une étude euro- contaminés. Ils seraient dès lors sys- partenant au commando Madrid, l’un des plus sanglants de l’ETA. pondre à deux questions fonda- péenne faite sur quatre cents cas n’a pas permis de mettre en évidence tématiquement informés selon des a JUSTICE : la condamnation de Marie-Caroline Le Pen, candi- mentales : quelle information un facteur de risque de MCJ associé à l’usage de produits sanguins. Au- modalités définies. » date FN dans les Yvelines, à 5 000 F d’amende, pour diffamation donner aux receveurs de produits cun hémophile n’a été répertorié parmi les cas de MCJ de cette étude. A la suite de cet avis daté du envers Pierre Bédier, maire RPR de Mantes-la-Jolie (Yvelines) en sanguins dont on a découvert ré- Selon les experts, le risque de transmission de la MCJ par les médica- 1er octobre, Bernard Kouchner a première instance a été confirmée par la cour d’appel de Versailles. trospectivement qu’ils sont po- ments dérivés du sang « n’est pas démontré et doit être qualifié de théo- décidé de prendre les mesures Dans son arrêt du 29 octobre, la cour indique que « le but poursuivi tentiellement contaminés par rique ». « Ce risque, s’il existait, serait très faible et ne peut être distingué suivantes : par les prévenus n’était à l’évidence nullement de soumettre à dis- l’agent responsable de la maladie de l’épidémiologie naturelle de la maladie. Il doit être comparé aux béné- – une information systématique cussion publique loyale des propos de Pierre Bédier ». de Creutzfeldt-Jakob ; faut-il ex- fices thérapeutiques apportés par ces produits ». a priori des receveurs de produits a RÉPRESSION : un opposant tunisien, en grève de la faim de- clure du don les personnes qui sanguins labiles ou de médica- puis 30 jours, à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) et as- ont reçu de tels produits ? ments dérivés du sang sera mise signé à résidence en France depuis quatre ans, a décidé de pour- « Dès lors qu’un risque est connu, santé avait confirmé des informa- ajoute l’avis, « prendre en compte en œuvre ; suivre son mouvement sur la place publique, a indiqué, jeudi scientifiquement démontré, l’infor- tions révélées par Le Monde, fai- le rapport bénéfice/risque de l’ex- – le système de traçabilité des 6 novembre, le comité de soutien aux victimes de la répression en mation du malade s’impose, estime sant état d’une trentaine de re- clusion du don du sang d’autres produits et des patients va être Tunisie. Salah Karker entend protester contre le silence et l’indif- le Comité dans son avis. Si le traits de lots de plasma provenant personnes ne présentant pas un renforcé pour permettre, y férence avec lesquels l’administration a toujours traité son cas. risque est virtuel, théorique, cette de donneurs dont l’un au moins risque documenté comme le sont compris après plusieurs années, a AFFAIRE DICKINSON : le conseiller rennais Renaud Van information n’a pas de justification avait par la suite développé une les cas précédemment cités : l’élar- de prévenir les patients « pour le Ruymbeke, en charge de l’affaire du viol et du meurtre de Caroline éthique car elle peut être ressentie maladie de Creutzfeldt-Jakob. Du gissement des exclusions pourrait cas où l’évolution des connais- Dickinson, le 18 juillet 1996 à Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine), s’est comme une menace inconnue, dif- fait du recours fréquent à la tech- en effet aboutir à une pénurie de sances conduirait à établir l’exis- rendu mercredi 5 novembre et pour trois jours en Grande-Bre- fuse, qui peut inciter à des compor- nique dite de poolage, plusieurs produits sanguins, cause de décès tence d’un risque jusqu’alors in- tagne afin de comparer l’empreinte génétique du meurtrier de la tements dangereux pour le malade centaines de milliers de personnes par hémorragies graves comme on connu ou considéré comme jeune anglaise à celles du fichier britannique des délinquants lui-même et la société. C’est actuel- auraient pu de ce fait – du moins les observe en obstétrique ou en hypothétique » ; sexuels. lement le cas pour les encéphalopa- en théorie – avoir été exposées à traumatologie ». – une veille scientifique sera as- a ÉDUCATION : l’Ecole des sciences et techniques du bâtiment thies spongiformes subaiguës trans- ce risque infectieux. Demeurait la surée « pour vérifier l’adéquation (ESTB) de Paris a rouvert ses portes vendredi 7 novembre. Fermée missibles (ESST). » question de l’information de ces ÉVALUATION DES RISQUES entre l’évolution des connaissances depuis le 13 octobre suite à une liquidation judiciaire (Le Monde da- En mars, se référant aux travaux receveurs potentiellement expo- Le Comité d’éthique rappelle scientifiques et les mesures de pré- té 2-3 novembre), le directeur, les salariés de l’établissement et des du professeur Paul Brown (labo- sés. certaines données fondamentales, caution mises en œuvre ». parents d’élèves avaient intenté une action en référé. L’ordonnance ratoire des études du système Le Comité d’éthique rappelle comme l’évaluation des risques rendue jeudi 6 novembre a suspendu l’exécution provisoire de fer- nerveux central de l’Institut natio- que depuis le 1er octobre, sur déci- d’accidents, aigus et subaigus, liés Franck Nouchi meture jusqu’au 4 mars 1998, date de l’audience sur le fond. nal américain de la santé), l’Orga- sion d’Hervé Gaymard, les per- à la tranfusion sanguine. Ainsi, les nisation mondiale de la santé sonnes ayant été transfusées sont riques d’incompatibilité ABO avait conclu que la maladie de définitivement exclues du don du sont-ils en moyenne de 1 pour Creutzfeldt-Jakob pouvait être sang. Sont également exclues les 53 000 unités ; les accidents liés à la présence d’anticorps irréguliers surviennent dans une unité sur 47 000. En ce qui concerne les En attendant le test de dépistage... risques infectieux, le risque de transmission du VIH est de 1 sur CONFORMÉMENT à l’avis du connaissances scientifiques sur la 700 000 unités ; pour le virus de comité d’éthique, Bernard Kouch- transmission des ESST seraient de l’hépatite B, il est de 1 sur 120 000 ; ner n’a donc pas retenu le prin- nature à justifier qu’une informa- pour le virus de l’hépatite C, il est cipe d’une information « systéma- tion scientifique soit réalisée ». de 1 sur 150 000 ; pour le HTLV, il tique a posteriori de chaque Par ailleurs, afin de renforcer la est de 1 sur 3 millions d’unités. patient ». Il souligne cependant traçabilité à long terme, Bernard L’avis insiste, par ailleurs, sur le qu’il est indispensable de tenir Kouchner estime qu’il « apparaît fait que « l’information des ma- compte « de la situation parti- légitime que si un patient (et/ou son lades sur les traitements qu’ils re- culière de chaque personne et de médecin) souhaite savoir s’il a été çoivent est une obligation déontolo- chaque malade ». Selon Bernard exposé à un tel risque, la réponse gique et éthique. Il serait Kouchner, il est en effet des situa- doit pouvoir lui être donnée avec inadmissible qu’on leur refuse l’in- tions dans lesquelles « une ab- toutes les explications requises. Le formation à laquelle ils ont droit sence d’information peut être en ef- dispositif de traçabilité à long s’agissant de leur propre santé. La fet plus anxiogène qu’une terme sera renforcé afin qu’il soit décision d’informer sur la nature information bien faite et elle serait, adapté à des malades à très longue des traitements reçus doit être sys- en tout état de cause, difficilement durée d’incubation ». tématique et ne peut être laissée à acceptable sur les plans éthique et A cette fin, dit-il, « seront exami- l’appréciation des médecins. » En déontologique ». nées en liaison avec la CNIL les me- revanche, « l’information sur le Le secrétaire d’Etat à la santé sures susceptibles d’améliorer son risque potentiel que comportent ajoute que « la disponibilité d’un efficacité, comme l’utilisation du certaines thérapeutiques est d’une test de dépistage de la maladie de numéro de Sécurité sociale lorsque autre nature que l’information sur Creutzfeldt-Jakob et l’évolution des la patient change d’adresse ». le traitement lui-même quand elle Mme Guigou veut un « plan d’urgence » pour la justice LA GRÈVE nationale des avo- avocats intervenait « paradoxale- au conducteur du TGV une lettre cats, qui dénoncaient l’état de mi- ment » au moment où la justice de doléances à la ministre. Dans sère de la justice, a été particuliè- bénéficiait d’une augmentation de ce courrier, ils lui rappellent ses rement bien suivie, jeudi 4 % de budget. engagements pour la construction 6 novembre. Organisé à l’initiative Dans la matinée, un sit-in a eu d’un palais de justice et d’une de la Conférence des bâtonniers, lieu à Chambéry (Savoie). A Pon- nouvelle maison d’arrêt. qui regroupe les 180 barreaux de toise (Val-d’Oise), où le barreau a Les avocats grévistes, qui conti- France à l’exception de ceux de été le premier à protester, une nuaient d’assurer la défense dans Paris et de Lyon, le mouvement a soixantaine d’avocats ont organisé les affaires mettant en jeu la liber- été observé par 156 barreaux, les un « tribunal de rue » chargé de té de leurs clients, ont reçu le sou- avocats se mettant en grève pour « juger la justice ». Devant des tien de la majorité des magistrats quelques heures ou pour la jour- passants éberlués, ils ont siégé, en qui, bien que tenu par le devoir de née. Vingt barreaux ont manifesté robe, derrière des panneaux an- réserve, accédaient le plus souvent leur soutien sans faire grève, nonçant : « Si votre conjoint vous aux demandes de report des au- comme à Nanterre, Marseille, bat, patience, le juge lui demandera diences de la journée. L’Union Lyon ou Paris. Seul le barreau de d’arrêter dans sept mois » ou syndicale des magistrats (USM, Digne s’est abstenu de toute ac- « Pourquoi acheter un agenda de modérée), organisation majori- tion et de tout soutien. l’an 2000 ? Pour noter la date de taire, avait d’ailleurs officielle- En visite au palais de justice de votre affaire au tribunal ». Des pa- ment suggéré à ses adhérents de Bobigny (Seine-Saint-Denis), jeu- rodies d’audience ont été jouées à soutenir le mouvement. A Rennes, di 6 novembre, la ministre de la Toulouse, où le barreau a accordé une motion associant les trois plus justice s’est déclaré favorable au des audiences gratuites dans le importants syndicats de magis- « plan d’urgence » réclamé par les palais de justice. trats, l’USM, le Syndicat de la ma- grévistes. Elisabeth Guigou a an- A Grenoble (Isère), près de gistrature (SM, gauche), l’Associa- nonçé qu’elle allait lancer une éva- 150 avocats en robe ont manifesté tion professionnelle des luation de la situation des diffé- en silence dans les rues, allant du magistrats (APM, droite) ainsi que rents tribunaux afin de résorber palais de justice à la préfecture, où les différents syndicats de fonc- les situations les plus choquantes. une délégation a été reçue. A Avi- tionnaires et de greffiers, a appor- Mettant en avant le manque d’in- gnon, ville dans laquelle Mme Gui- té « son entier soutien » au mouve- vestissement des années précé- gou a été élue députée, une tren- ment. dentes, le garde des sceaux a sou- taine d’avocats se sont rendus en ligné que le mouvement des délégation à la gare pour remettre Cécile Prieur LeMonde Job: WMQ0811--0012-0 WAS LMQ0811-12 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:19 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0670 Lcp: 196 CMYK

12 b LE PROCÈS PAPON LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 Les archives de l’UGIF de Bordeaux ou la répression antijuive au quotidien Les documents de la délégation de l’Union générale des israélites de France (UGIF) à Bordeaux sont au centre d’une polémique avec la défense. Consultables à Paris, ils racontent par le menu la montée des persécutions, du désarroi et du malheur, de 1942 à 1944

LES ARCHIVES de la délégation Celui qui s’aventure dans les do- l’UGIF, craignant que cette fonction de l’Union générale des israélites cuments de l’UGIF de Bordeaux ne les désigne à l’occupant comme de France (UGIF), à Bordeaux, re- plonge dans la chronique du mal- otages, abandonneront purement cèlent-elles un « terrifiant secret », heur des juifs de cette ville. et simplement toute activité. propre à faire pencher la balance Comme ailleurs, les problèmes La dernière lettre de Mme Ferrey- en faveur de Maurice Papon ? C’est sont des problèmes d’assistance ra, la nuit même de l’évasion du ce que semble croire Jean-Marc sociale. grand rabbin de Bordeaux Joseph Varaut, avocat de l’accusé, qui a Cohen, le 17 décembre 1943, est demandé, mardi 4 novembre, au « DIVERS BESOINS » manuscrite. « Nous avons eu, cette président de la cour d’assises que En envoyant à la direction géné- nuit, à l’hospice la visite de ces mes- ces archives soient versées aux dé- rale la liste de ses « divers be- sieurs de la Gestapo. Je crois. Un de bats. Cette demande a été faite en soins », Germaine Ferreyra, qui en ces messieurs, allemand certaine- prévision de l’audition de l’histo- devient la correspondante en août ment, mais parlant bien français, rien Michel Bergès, qui a fait état 1942, note à la rubrique des « se- m’a dit si je ne savais pas que l’UGIF dans la presse de documents dimi- cours » : « Ce chiffre va toujours en est défendue depuis le 31 octobre. nuant la responsabilité de Maurice augmentant, le nombre des per- Que dois-je en conclure ? Faut-il ces- Papon (Le Monde du 22 octobre). sonnes secourues allant en crois- ser toute activité ? Je suis inquiète et La cour donnera sa réponse ulté- sant. » vous serais très obligée de me donner rieurement. Nombreux sont également les des instructions. » Créée en novembre 1941, sous la documents qui se rapportent à pression du service des affaires Bayonne, siège d’une des plus « ARRESTATIONS EN MASSE » juives de la police allemande, la vieilles communautés juives de La fin de Germaine Ferreyra sera structure nationale de l’UGIF et France, qui relève de la région de racontée par un certain Frédéric ses antennes en province sont Bordeaux. Robert Pinède, son res- Léon, dans une lettre datée du avant tout chargées de l’assistance ponsable, fait par exemple état 10 janvier 1944 : « Vous êtes certaine- sociale (Le Monde du 6 novembre). d’une demande réitérée au sous- ment au courant du départ de notre Certaines de ces archives ont été préfet d’une « autorisation de visi- rabbin, départ qui a entraîné des re- rendues publiques par Serge Klars- ter les prisons de la ville où sont in- présailles, arrestation du personnel feld. Déposées au YIVO (centre de carcérés les israélites, afin de [lui] de la maison du Consistoire, ainsi recherche juif) à New York après la permettre d’accomplir [son] rôle de que des vieillards de la maison de re- deuxième guerre mondiale, les ar- charité auprès d’eux ». Il se heurte traite et de son personnel au complet. chives de l’UGIF n’ont été dispo- à un refus. Votre déléguée, Mlle Ferreyra, hono- nibles à Paris, au Centre de docu- Ces archives illustrent surtout rée et estimée de tous, n’a pu suppor- mentation juive contemporaine l’ampleur d’une coercition qui pé- ter d’envisager la déportation et s’est (CDJC), qu’en 1993, sous forme de nalise les distractions les plus inof- suicidée devant ceux qui venaient microfilms. fensives et multiplie les motifs La synagogue qui fut dévastée, profanée, et servit à parquer 350 personnes en janvier 1944. l’arrêter (...). Bien entendu, tout ce Aujourd’hui encore, rares sont d’arrestation. Robert Pinède, le monde interné pendant huit jours au les chercheurs français qui 11 août 1942, demande ainsi à Paris Dans cet univers, le moindre économies, il en avait été naturelle- [Pierre Garat, NDLR], chef des camp de Mérignac a été ensuite dé- viennent explorer ce fonds. Les do- si « tous les cafés sont (...) interdits faux pas constitue une infraction ment dépouillé ». questions juives, m’a répondu qu’il porté dans des conditions angois- cuments qui concernent l’action de définitivement » aux juifs ? « Il y a aux conséquences paroxystiques. Lorsque Germaine Ferreyra se ne fallait pas y compter. » santes, sans qu’il nous ait été permis l’UGIF à Bordeaux occupent prin- par ici, précise-t-il, quelques “vieux Le grand rabbin Joseph Cohen rend à Paris à l’automne 1942, l’ad- Pierre Garat n’est d’ailleurs pas le d’adoucir leur misérable sort en quoi cipalement la 36e bobine des archi- garçons” qui, privés d’occupation, évoquera ainsi, après la Libération, ministrateur de l’UGIF l’avertit, le seul à éconduire Mme Ferreyra. que ce soit. » ves de l’UGIF (pages 637 à 814). Ils ne savent que faire durant toute la le cas d’un certain Bauman, un ré- 3 octobre, que, « faisant suite aux Après la rafle de la nuit du 19 au « Dans la nuit de lundi à mardi, couvrent une période qui va des journée ». « En ce qui concerne les fugié de Strasbourg, déporté par le instructions que je vous ai données, 20 octobre 1942, celle-ci, après une écrit encore Frédéric Léon le 13 premiers contacts pris, début juil- cafés, lui répond l’administrateur convoi du 26 août 1942 : son « seul concernant votre voyage à Paris, je visite à Mérignac, rapporte : «Je janvier 1944, arrestations en masse let 1942, par Paris afin d’organiser de l’UGIF, nous devons vous infor- crime était de s’être endormi dans le vous rappelle que nous sommes seu- n’ai pas pu voir le directeur du camp, dans tout le département de la Gi- sa délégation bordelaise, jusqu’à mer que malheureusement tous les train alors qu’il se rendait à Agen et lement autorisés à voyager dans le il ne reçoit personne et, quand je l’ai ronde, Bordeaux y compris, intéres- une quasi-dissolution, consécutive cafés sont compris dans l’interdic- d’avoir dépassé la ligne de démar- wagon de queue du métro ». attrapé au passage, il m’a dit ne pou- sant environ 350 personnes qui ont à la rafle de janvier 1944. tion. » cation. Il avait sur lui toutes ses Au fil des lettres, les demandes voir rien dire. » été immédiatement parquées dans la d’interventions se font plus pres- santes... et plus infructueuses. En février 1943, on apprend que le « Nos malheureux ont d’autant plus froid qu’ils ont faim » Maurice Papon et l’ombre de Robert Faurisson grand rabbin de Bayonne, Ernest Ginsburger, vient d’être transféré Outre des interventions individuelles, la délégation de l’UGIF de Bor- ENTREPRENANT de faire le pro- raison d’une hémiplégie qui lui in- que j’avais fabriquée, ajoute M. Jouf- du camp de Compiègne à Drancy. deaux a cherché à mobiliser la communauté en faveur des juifs internés cès des victimes, Maurice Papon a terdit tout déplacement, Yves Jouffa fa. (...) Au début de la déportation, « Il m’est pénible, écrit le 15 février au camp de Mérignac avant leur transfert vers Drancy. Une circulaire du mis en cause Yves Jouffa, président nous a livré, vendredi 7 novembre c’étaient les hommes valides qui par- l’administrateur de l’UGIF à Ro- 10 décembre 1942 donne la mesure des conditions de détention : « Nos d’honneur de l’Amicale du camp de au matin, son témoignage sur le taient et il y avait même des volon- bert Pinède, de devoir vous annon- malheureux internés ont froid ; ils ont d’autant plus froid qu’ils ont faim. Drancy et président d’honneur de la camp de Drancy. « Mon arrestation taires. Quand on a vu, dès 1942, qu’ils cer que M. le grand rabbin Ginsbur- Nous le savons tous par nous-mêmes. Alors, le moyen de leur venir en aide Ligue des droits de l’homme, en et celle de mon père ont été opérées à emmenaient des petits bébés, des ger a quitté le camp de Drancy avec quand on n’a pas assez soi-même ? Pour si paradoxal que cela puisse paraître, prétendant le 4 novembre devant la notre domicile, le 20 août 1941, par vieillards et des malades sur des ci- un convoi dirigé vers une destination nous sommes tous à même de le faire. Tous nous pouvons disposer d’un peu de cour d’assises de Bordeaux qu’il au- des policiers français. J’avais vingt et vières, on a compris que c’était pour inconnue ». « Il nous a été malheu- quelque chose : 3 ou 4 pommes de terre, 3 ou 4 morceaux de sucre, une poignée rait été « gardien du camp de Dran- un ans et j’étais un interné de base. Je la destruction. Et ça, un mec comme reusement impossible de faire quoi de haricots, de pâtes, de la confiture, 100 g de tickets de pain par mois, etc. [...] cy ». Ce faisant, Maurice Papon a n’ai jamais fait partie des cadres du Papon devait le savoir. que ce soit à Drancy (...). Nous Nous ne méconnaissons pas le prix du sacrifice que nous demandons. » donné écho à un texte diffusé de- camp et je n’ai jamais eu un contact « Ma libération et celle de mon n’avons connu son passage qu’après puis le 15 septembre sur Internet, avec les Allemands, mais toujours père ont eu lieu le 14 septembre 1942 : son départ », est-il précisé quel- sous la signature du négationniste avec les autorités françaises. (...)Trois ma mère, qui était devenue lingère à ques jours plus tard. Plus les mois passent, plus l’at- synagogue. » Le 20 janvier 1944, Robert Faurisson, accusant notam- fois par semaine, j’avais peur d’être l’UGIF pour ravauder des vêtements Une allusion au service des af- mosphère se fait pesante autour de l’UGIF félicite Frédéric Léon pour ment Yves Jouffa d’avoir été une sur une des listes, de même que j’avais d’écoliers, a pu l’obtenir grâce à des faires juives supervisé par Maurice la petite équipe de l’UGIF de Bor- son énergie « dans les tristes cir- « haute personnalité juive qui partici- peur d’être un de ceux qu’on venait relations. C’était à une période où Papon se retrouve dans une lettre deaux. « Je n’ai pas demandé de constances que traverse la commu- pait au tri des juifs pour Auschwitz ». chercher pour les fusiller, parce que l’administration du camp a fait du 19 août 1942, adressée par Ger- laissez-passer à la Feldkommandan- nauté de Bordeaux ». C’est l’une des Yves Jouffa et son avocat, Me Henri j’avais été responsable des Etudiants preuve d’une certaine souplesse. Pa- maine Ferreyra. « J’ai l’honneur de tur, note la déléguée en post-scrip- dernières traces de la délégation de Leclerc, ont déposé plainte, jeudi socialistes de Paris avant guerre. pon s’en prend aujourd’hui à moi en vous signaler, informe-t-elle le vice- tum d’une lettre envoyée le 17 dé- l’UGIF à Bordeaux, dans les archi- 6 novembre à Paris, pour « diffama- « J’avais été élu par mes cama- raison de ma notoriété et parce que je président de l’UGIF, que j’ai fait cembre 1942. Je n’ai pas une ves du CDJC. tions publiques » et « diffamation à rades de chambre pour répartir équi- suis l’un des derniers survivants. » une démarche à la préfecture en vue nécessité absolue de voyager et il vaut caractère racial ». tablement le pain, pesé avec une ba- d’obtenir l’AIA (assistance aux inter- mieux, à Bordeaux, se faire oublier. » Nicolas Weill Absent du procès de Bordeaux en lance artisanale en ficelles et carton Erich Inciyan nés administratifs). M. Garrat Début 1944, deux membres de Dessin : Noëlle Herrenschmidt , L’accusé prétend n’avoir été qu’un simple « porte-plume » du préfet régional Maurice Sabatier BORDEAUX les départements de la Gironde, tion sachant que nos rapports insiste pour connaître la pratique signée Maurice Papon. « C’est vrai, après je puisse donner satisfaction à de notre envoyé spécial des Landes et des Basses-Pyré- anciens lui donnaient la garantie qu’abritaient concrètement les précise spontanément le magis- votre interrogatoire ? Mon intérêt Simple « porte-plume » ou res- nées. Les affaires spécifiquement d’être au courant », explique Mau- concepts administratifs. Il cite un trat. Il n’y en a pas deux, pas trois. est de le faire. Encore faut-il que j’ai ponsable authentique ? Près d’un départementales de la Gironde, où rice Papon. « La délégation de document d’époque adressé aux C’est la seule contenue au dossier. » les moyens intellectuels et adminis- mois après le début du procès, la siégeait le préfet régional, étaient signature signifie exactement que le autorités allemandes : « Il y est dit Jean-Louis Castagnède fouille tratifs de le faire. » Sur ce, Me Jean- cour d’assises de la Gironde, confiées à un préfet délégué, en préfet régional, le délégant, donne que les services nés de l’Occupation ensuite dans les minutes d’un pro- Marc Varaut, conseil de l’accusé, plonge enfin, jeudi 6 novembre, l’occurrence Louis Boucoiran. des instructions à son délégataire en sont placés sous votre autorité cès d’après-guerre, en 1947, où soutient que l’instruction n’a pas au cœur des fonctions qui avaient Maurice Papon en vient à son direct pour telle ou telle question. directe...– Je soutiens que la déléga- l’un des chef du bureau des ques- examiné « les archives de l’inten- été attribuées à Maurice Papon rôle : « Le secrétaire général Ce n’est pas une délégation de tion de signature correspond en tions juives de la préfecture faisait dant de police (...), où vraisembla- lorsque, entre 1942 et 1944, il était [NDLR : administrativement ratta- compétence comme on peut le droit public à la définition que j’ai état de « bons d’internement ». blement il y a des dizaines de pièces secrétaire général de la préfecture ché au département] avait le croire après un examen som- donnée. La plume de l’auteur a pu « Qu’est-ce que c’était que ces portant d’autres signatures ». Mais de la Gironde. Le ton a changé. Le contrôle des cinq divisions de la maire. » prendre des formules qui s’éloignent bons ? demande le président. Je le procureur général conteste. président Jean-Louis Castagnède, production bureaucratique : police du droit public. – Ce service était n’étais pas tous les jours tenu au qui a octroyé aux avocats, en administrative, finances-budget, MARGE DE MANŒUVRE bien placé sous votre autorité courant des actes qui pouvaient être UN TRENTENAIRE « RIGIDE » début d’audience, une demi-heure santé-jeunesse, transports-équipe- Le président Castagnède, qui directe ?, insiste le président. – En pris, ce que M. Baruch appelait hier Alors la cour d’assises se perd de battement pour qu’ils puissent ments-ponts et chaussées, affaires confesse que le droit public lui est terme de pratique quotidienne, les actes “routiniers”, répond dans les brumes de la mémoire s’associer – fût-ce symbolique- économiques. » Le président Cas- un peu « étranger », lui reconnaît oui. En terme de droit public, non. l’accusé. Cela n’éveille aucun sou- fragile et confuse d’Adrien Casta- ment – à la journée de protesta- tagnède rappelle que Maurice cependant la distinction. « Une » venir. » Puis il poursuit : «Si on net, soixante-dix-sept ans, tout tion de leur profession contre la Sabatier, contrairement à ce qui se délégation de compétence, dit-il, Le magistrat note alors que les faisait la liste des décisions à jeune chef de cabinet de Maurice « misère de la justice », interroge passait dans d’autres préfectures prive le délégant de son pouvoir. » attributions concernant les ser- prendre... la journée n’ayant que Sabatier en 1943. Maurice Papon avec fermeté l’accusé. régionales, s’était réservé le Et le cas est rare dans l’administra- vices « nés de la guerre » ont été vingt-quatre heures... On ne me avait rayé des listes du service du Comme un écolier répondant à contrôle des services « nés de la tion, avait noté, la veille, l’histo- retirées au secrétaire général en soumettait que les décisions travail obligatoire (STO) en Alle- son maître, mains dans le dos, guerre » (services de l’Occupation rien Marc-Olivier Baruch. Mais le mai 1944. « Disons que j’étais un graves. » Le président s’interroge : magne ce voisin de bureau, fonc- Maurice Papon détaille la et des réquisitions allemandes, de président veut creuser le sujet : moins bon fonctionnaire et un meil- « Ce n’était pas une décision grave tionnaire pourtant haut placé qui complexité de l’organigramme : la circulation et des carburants, du « Est-ce à dire, selon vous, que, leur résistant... » Des rires tra- que d’interner au camp de Méri- jure à la barre, bras tendu, qu’il ne « Le préfet régional, Maurice Saba- personnel des administrations dans le cadre d’une délégation de versent la salle. Puis, le président gnac ? » Puis il revient sur le seul savait rien des rafles et des dépor- tier, s’appuyait, dans la pratique publiques et, enfin, des questions signature, le délégataire est un s’arrête sur la question des arrêtés ordre d’internement signé Papon. tations. Malgré les efforts répétés quotidienne, sur le cabinet dirigé juives), tous services habituelle- simple porte-plume qui se contente d’internement, pris en l’applica- « Il y a pu avoir interversion de du président et du procureur par Jean Chapel pour les affaires ment attribués aux préfets dépar- de signer en bas d’un texte ? N’y tion des lois antisémites de Vichy. signatures dans la vie quotidienne, général, rien ne sort véritablement politiques, les affaires réservées, le tementaux. a-t-il pas une marge de « Qui avait signature portant inter- en fonction des absences. » Et, un de ce témoignage. Sinon le por- fonctionnement de la préfecture. Il Par arrêté du 20 juin 1942, pré- manœuvre ? – La marge de nement des juifs ? – En théorie, temps plus tard : « Je n’ai jamais trait de l’accusé en trentenaire était assisté d’un intendant de cise alors le magistrat, Maurice manœuvre, c’est la discussion qui Maurice Sabatier. M. Boucoiran a calculé le nombre de signatures que « rigide », qui « tapait sur la table police (...) et d’un intendant des Sabatier avait donné à Maurice peut s’instaurer [NDLR : entre pu en signer en son absence. » je faisais, ce devait être dans les et se fermait à toute discussion affaires économiques (...) .» La Papon délégation de signature délégant et délégataire] », répond, Cependant, le président extirpe du cent mille en une année. J’ai pu lorsqu’on ne le suivait pas ». région de Bordeaux, en zone pour l’ensemble de ces services. peu clair, l’accusé. dossier une décision d’interne- signer ceci ou cela. Comment vou- occupée, apprend-on, comprenait « Il avait désiré m’en confier la ges- Mais le président Castagnède ment administratif du 25 juin 1942, lez-vous que cinquante-cinq ans Jean-Michel Dumay LeMonde Job: WMQ0811--0013-0 WAS LMQ0811-13 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:22 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0671 Lcp: 196 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 L’Europe aide le pays de Forcalquier à garder ses bistrots de village Les financements de la Commission de Bruxelles participent à la revitalisation du tissu rural des pays de l’Union. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les petits cafés de campagne, derniers lieux de vie, bénéficient d’un de ces programmes. Mais la réforme des fonds structurels suscite des inquiétudes

FORCALQUIER de Bruxelles – et 85 francs. Quand, L’idée qu’il fallait se battre pour sites et monuments remarquables avancés comme celui de Saumane, contribué à re-tisser un tissu rural (Alpes-de-Haute-Provence) un an plus tard, des ouvriers d’EDF leur maintien a donc convaincu du pays, qui en regorge, Jean Giono auquel il ne manque plus que la défait, en devenant les lieux de ren- de notre correspondant régional réparent des lignes près des magni- l’Europe, en l’occurrence la DG 6 et Pierre Magnan en témoignent. petite enseigne colorée sur la contre où se nouent les petites acti- Quand les commissaires euro- fiques gorges d’Oppedette, ils (direction générale 6) chargée de Sans négliger une campagne de façade. Ailleurs, c’est un jeune vités communes. Il est plus difficile péens, dont on n’imaginait pas déjeunent au village Chez Léo l’agriculture, avant les assemblées presse importante, qui a déjà large- couple déjà réputé pour l’excel- de trouver des indices chiffrés du (menu à 80 francs : charcuterie de régionales ou départementales qui ment débordé les limites du comté lence de sa cuisine qui a quitté le maintien de la population dans les REPORTAGE pays, gigot haricots verts, quatre- rechignaient à se lancer dans la et à laquelle la réputation des écri- bourg pour aller s’enfoncer plus villages, tant ce programme est, C’est là que les liens quarts maison). Et quand les villa- défense des bars. vains susnommés n’est pas étran- avant dans la montagne et travail- pour citer le directeur du Sivom, geois de Saumane organisent leur Depuis 1991 donc, dans les vil- gère. En contre-partie, le proprié- ler légumes et fruits du jardin. Ail- Pascal Ventre, « nécessaire mais pas se nouent entre concours de boules estival, ils le lages de moins de 1 000 âmes – taire ou gérant labellisé s’engage à leurs encore, une jeune femme, suffisant » : si Lardiers, continue- les vieilles générations font désormais devant le café, qui, presque tous –, où le café est le rester ouvert toute l’année – à après des années de bourlingue, a t-il, est vraisemblablement passé et les nouveaux arrivés après une lente décrépitude, a « dernier des Mohicans », il est l’exception d’un mois annuel de réalisé son rêve : travailler dans le de 99 à 140 habitants entre 1990 et repris des couleurs et retrouvé une possible d’inscrire son établisse- congé –, à jouer un rôle de relais village du pied de la montagne de 1997, c’est aussi dû à l’installation jeune gérante. ment dans cette charte. Le contrat touristique, à promouvoir les pro- Lure, où ses parents, venus de Port- de logements sociaux. naguère qu’ils renfloueraient des Trois usages différents de trois peut permettre la prise en charge à duits locaux et à renforcer au Saint-Louis-du-Rhône, ont pris Avec le temps, les Bistrot de pays bistrotiers bas-alpins, sont venus Bistrot de pays, établissements 60 % – avec un plafond de mieux une fonction multiservice. leur retraite : elle souhaite avant connaissent, bien sûr, leurs pre- vérifier sur le terrain l’application labellisés et soutenus par le Syndi- 100 000 francs – des travaux de Trois ans après le début de l’opé- tout que la fonction de bistrot de mières difficultés : ici, la séparation du programme Liaison entre les cat intercommunal à vocation mul- réhabilitation du bâti : en échange ration, le président du Sivom, proximité renaisse dans le hameau. d’un couple force à une revente, actions de développement de tiple (Sivom) du pays de Forcal- de ces aides, on insistera sur les maire de Forcalquier et conseiller pas facile. Ailleurs, un propriétaire l’économie rurale (Leader) en octo- quier, qui a réussi le tour de force façades et les terrasses, et on vous général RPR, Pierre Delmar, tire un UN LABEL CONNU DE TOUS accumulait les « ennuis administra- bre 1996, on les a emmenés à Lar- de faire comprendre à ses interlo- conseillera fortement de privilégier bilan enthousiaste, dont il renvoie Premier signe que l’opération tifs », comme le disent pudique- diers : la brandade du Café de la cuteurs publics que financer un le style local. Dans un autre cas, le d’ailleurs volontiers les mérites aux n’était pas un projet gratuit : ces ment les responsables du réseau, et Lavande, comme son agneau aux débit de boissons relevait de lieu se transformera en local acteurs administratifs du Sivom et bars requinqués tiennent à peu le label a été retiré pour cause de pois chiches, vaut le déplacement l’urgence et de l’aménagement du communal mis en gérance. à l’entente, « dépassant les clivages près tous la route. Leur fréquenta- mauvais voisinage avec le village – territoire. Indice du succès de A ces avantages de départ politiques », entre les maires du tion estivale a déjà contribué à fixer un comble ! Les animateurs du l’entreprise : le label Bistrot de pays s’ajoutent ceux d’une publicité par pays. Neuf bistrots ont été installés, un peu plus longtemps touristes et réseau sont, d’ailleurs, assez 1,5 million de francs que le Sivom avait déposé à l’Insti- dépliant-guide vantant les autres très différents les uns des autres, et randonneurs dans le pays de For- contents de leur fermeté, car elle tut national de la propriété indus- bistrots du réseau et les multiples quatre sont en projet, parfois très calquier. Et ils ont indéniablement montre, selon eux, un sérieux dans Forcalquier compte 4000 habi- trielle (Inpi) vient d’être vendu à la le choix des installations qu’ils tants. Son « pays », dans les Fédération nationale des pays comptent bien maintenir, au Alpes-de-Haute-Provence, est d’accueil touristique, qui tenait moment où leur sigle va s’exporter délimité par la montagne de Lure tout récemment ses assises à Metz. Les incertitudes d’un redéploiement avec sa charte, son logo et sa au nord, le Lubéron au sud, la val- méthode. Anne-Marie Vallet, véri- lée de la Durance à l’est et celle du SERVICES DE PROXIMITÉ STRASBOURG Dans la perspective de l’élargissement de l’Union, table maître d’œuvre de l’opéra- Carayon à l’ouest. Il regroupe Car, pour des villages de 38 ou de (Union européenne) notamment à la Pologne et à la Hongrie, les capitales tion en tant qu’animatrice du sec- 18 000 habitants dans 24 com- 99 âmes, comme Oppedette ou de notre correspondant européennes doivent établir de nouveaux schémas pour teur tourisme au Sivom, va munes. Les Bistrots de pays ne Lardiers, dont les commerces ont L’organisation d’un séminaire, du samedi 8 au mardi tenir compte d’adhésions qui demanderont des surveiller les nouveaux impétrants peuvent être installés que dans tous fermé, après la poste et 11 novembre à Bruxelles par la Commission euro- sommes substantielles au budget européen. En outre, lointains avec la minutie qu’elle a celles qui ont moins de 1 000 habi- l’école, le café est le dernier lieu péenne, sur l’avenir du programme Leader, est signifi- l’Allemagne, soutenue par les Pays-Bas et le Royaume- mis à installer les premiers. tants : l’écrasante majorité. L’opé- d’une vie commune possible. C’est cative des inquiétudes du monde rural face à la réforme Uni, invite les responsables de Bruxelles à faire preuve Pas peu fiers de leur initiatives, ration Bistrot commence à diffu- là qu’on se rencontre bien sûr, mais envisagée pour les fonds structurels, même si les res- d’une extrême rigueur dans l’allocation des crédits. les responsables de l’opération Bis- ser dans la nouvelle entité en c’est aussi grâce à lui que le comité ponsables communautaires sont catégoriques : dans le Autant dire que le gâteau à partager sera, au bout du trot racontent volontiers que leur pointe, le pays de Giono, qui des fêtes peut organiser bals cadre de la réduction et du redéploiement des fonds compte, réduit. label est connu de tous ceux qui, regroupe lui 49 communes. Le musette ou festivités diverses. C’est européens (Le Monde du 2 avril), les aides aux La Commission a déjà annoncé que la liste des zones dans les campagnes, pratiquent la coût total de l’opération sur trois là que les liens peuvent se nouer commerces de proximité resteront un élément essentiel éligibles au programme Leader sera réduite : de 50 % du Commission européenne. Dans un ans est de 1,5 million de francs, entre les vieilles générations, les de la survie et du développement de la ruralité dans les territoire communautaire aujourd’hui à moins de 40 % sourire, ils précisent que même les financés ainsi : programme euro- nouveaux arrivés et les touristes. Etats membres de l’Union. dans la future législation. Cette orientation sera préci- Irlandais se sont déclarés intéres- péen Leader : 500 000 francs ; C’est là enfin qu’on peut imaginer Sur le principe de la réforme, les choses sont acquises. sée au début du printemps prochain. L’idée est de bou- sés : en matière de bistrots, il est Etat : 250 000 francs ; région : proposer quelques services de Il n’en va pas de même pour le choix des régions ou des cler la négociation avec les Etats membres à la fin de quand même difficile de trouver 250 000 francs ; département : proximité, comme la vente d’un zones éligibles et, a fortiori, sur l’effort financier qui sera 1998, de façon à arrêter les textes d’application en 1999. meilleure référence... 100 000 francs ; financements pri- paquet de cigarettes, d’un timbre- consenti à partir de l’an 2000, date à laquelle les disposi- vés : 400 000 francs. poste ou d’un paquet de pâtes. tions actuelles arrivent à échéance. Marcel Scotto Michel Samson 896 sites pollués répertoriés en 1996 Le Conseil d’Etat et les aides des communes aux entreprises LES COLLECTIVITÉS locales publiques énoncé dans la décision constitutionnel invoqué, compte NORD-PAS-DE-CALAIS peuvent-elles vendre des terrains à du Conseil constitutionnel des 25 tenu des modalités de la cession du 20 40 des entreprises pour 1 franc sym- et 26 juillet 1986, relative aux priva- terrain. Son arrêt dit que les bolique ? Cette question inquiétait tisations, selon lequel les per- communes peuvent céder un élé- 3 99 15 HTE-NORMANDIE beaucoup les élus locaux, depuis sonnes publiques ne peuvent pas ment de leur patrimoine pour un 8 5 PICARDIE que le tribunal administratif de céder des biens de leur patrimoine prix inférieur à sa valeur à une per- 47 7 8 Besançon y avait répondu par la à un prix inférieur à leur valeur, car sonne poursuivant des fins d’inté- PETITE COURONNE 19 négative, dans un jugement du cela équivaudrait à une libéralité. rêt privé, « lorsque la cession est jus- 4 8 11 21 6 avril 1995, à propos du cas de la Le Conseil d’Etat lui a donné tifiée par des motifs d’intérêt général 12 10 5 BASSE-NORMANDIE I.D.F commune de Fougerolles (Haute- tort. Le commissaire du gouverne- et comporte des contreparties suffi- 18 CHAMPAGNE- 10 17 ment (magistrat chargé de présen- santes ». 5 21 ARDENNES 27 Saône). Cet arrêt était abondam- 12 4 12 LORRAINE ALSACE ment commenté par les associa- ter l’affaire), Laurent Touvet, a Par ce jugement, le Conseil BRETAGNE 6 2 1 9 10 tions d’élus, les revues spécialisées expliqué qu’on ne peut considérer d’Etat a encadré la liberté que la loi 2 6 33 et les professeurs d’université, qui comme une libéralité un avantage du 7 janvier 1982 avait donnée aux PAYS 12 4 DE LA LOIRE 6 2 en ont même fait un sujet d’exa- qui donne lieu à une contrepartie, collectivités locales en disant que 8 3 men ! Or, lundi 3 novembre, le et que « les contreparties du franc « les autres aides indirectes sont 2 BOURGOGNE 6 3 CENTRE 3 Conseil d’Etat a annulé ce juge- symbolique, ce sont l’activité écono- libres » : ces aides ne sont libres 6 5 FRANCHE-COMTÉ ment et donné raison à Fouge- mique et l’emploi », l’implantation que dans le respect d’un principe 0 4 4 3 rolles, qui l’avait saisi en appel. de l’entreprise faisant naître des général que vient de préciser la 3 0 Soucieuse d’attirer des entre- ressources fiscales. Le Conseil jurisprudence. 5 prises, cette commune de 4 200 d’Etat a jugé que la commune POITOU- 13 GUADELOUPE : 2 CHARENTES 2 7 habitants avait cédé une parcelle n’avait pas méconnu le principe Rafaële Rivais 4 MARTINIQUE : 1 1 15 de son terrain pour un franc sym- 5 LIMOUSIN 3 33 20 bolique à une société. En contre- GUYANE : 8 AUVERGNE 2 19 partie, celle-ci s’était engagée à 6 RÉUNION : 2 1 5 créer cinq emplois au cours des RHÔNE-ALPES ¼ Jean-Noël Jeanneney : La demande sociale en question ST-PIERRE ET trois années suivantes et à payer la Emmanuel Laurentin : La fièvre hexagonale Nicolas 28 2 5 2 somme de 36 000 francs au cas où ¼ ¼ MIQUELON : 0 0 0 Truong : Vérités et mensonges ¼ Pierre Vidal-Naquet : Tu 6 5 elle ne tiendrait pas cette pro- MAYOTTE : 1 AQUITAINE messe. Saisi par le préfet, le tribu- ne jugeras point ¼ Jean Lebrun : Sources de malentendus 2 2 9 4 2 3 nal administratif avait annulé la ¼ Gérard Noiriel : Les pairs dans l’impasse ¼ Entretien 0 5 PROVENCE-ALPES- délibération du conseil municipal, 2 18 CÔTE D'AZUR avec Daniel Roche : Sur le métier ¼ Pascal Bouchard : MIDI-PYRÉNÉES 5 pour deux motifs. Mais oui bien sûr, mais c’est Jeanne d’Arc ¼ Christian 17 5 3 Le tribunal avait considéré, en 1 2 premier lieu, que la délibération Amalvi : Des Dupuis : Por- 1 LANGUEDOC- ROUSSILLON CORSE violait la loi du 7 janvier 1982 inter- luttes passées, trait d’Alain 0 0 disant aux communes d’accorder faisons table Corbin, histo- des aides directes qui ne vien- rase ¼ Isabelle rien ¼ Bernard draient pas en complément d’aides NOMBRE DE SITES POLLUÉS AUCUN DE 1 À 5 DE 6 À 15 DE 16 À 30 DE 31 À 99 Veyrat-Masson : Soubrier : L’ar- fournies par la région. Le Conseil Source : ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement d’Etat a jugé ce motif erroné : Concubinage chiviste au ser- l’aide consentie par Fougerolles médiatique ¼ vice de l’histoire BILAN après bilan, la liste d’ordures ménagères, ni les sites de feront l’objet d’un « diagnostic ini- n’était pas une aide directe, dont la Entretien entre ¼ Hervé Ha- s’allonge. Le troisième inventaire des déchets radioactifs. Devant « l’éten- tial ». liste est établie limitativement à Jean-Luc Go- mon : Lettre sites et sols pollués, rendu public par due du problème », Mme Voynet a sim- Les moyens financiers disponibles l’article 4 de ladite loi (primes dard et Gilles ouverte à ceux Dominique Voynet, ministre de plement annoncé une « approche ne sont pas à la hauteur de ce « défi régionales à la création d’entre- Perrault : Résis- qui n’aiment l’aménagement du territoire et de préventive ». Un programme d’étude majeur » : aux 500 millions de francs prise, primes régionales à l’emploi, l’environnement, jeudi 6 no- vembre, des sols sur 1 500 sites industriels – environ – provenant des industriels bonifications d’intérêts, prêts et tance(s) ¼ Marc pas l’histoire... répertorie 896 sites en 1996 contre 669 exerçant des activités potentiellement eux-mêmes s’ajoutent seulement avances). Il s’agissait en fait d’une en 1994 et environ 500 en 1992. Et polluantes sera lancé d’ici à janvier 100 millions issus de la taxe sur les aide indirecte. Or, en la matière, la VOUS AVEZ UN MOIS POUR RÉFLÉCHIR encore, il ne « se veut pas exhaustif », a 1998. Des « inventaires historiques déchets industriels spéciaux (DIS). loi n’impose le respect des condi- précisé d’emblée la ministre. Signe approfondis », déjà engagés dans 32 C’est pourquoi l’Union profession- tions du marché que pour «la Et aussi : inquiétant : le pourcentage de « sites départements, seront poursuivis. Un nelle des entreprises de dépollution revente ou la location de bâti- ¼ Les douze travaux d’Allègre ¼ Michel Serres : Augures ¼ Jean- orphelins » – qui n’ont pas de respon- groupe de travail fera des proposi- (UDPS) a proposé que les entreprises ments ». Elle ne dit rien des ter- Michel Gaillard : Les inspecteurs généraux en tournée ¼ Macha sable solvable identifié – est passé de tions « avant l’été prochain » pour puissent faire des provisions défiscali- rains. Mieux, elle dit que « les Séry : Musées, l’impossible démocratisation ¼ Menaces libérales 14 % en 1994 à 19 % en 1996. améliorer le dispositif juridique, en sées dans leur bilan pour réhabiliter autres aides indirectes sont libres ». sur l’école : débat avec Jean-Yves Rochex, Claude Mesliand, Agnès Ce recensement porte sur des particulier l’identification des respon- leurs sites. Cette proposition « mérite Le tribunal administratif avait anciens sites industriels pollués, « sus- sables. Et la ministre s’apprête à considération », selon un expert du estimé, en second lieu, que la déli- Van Zanten, Philippe Meirieu ¼ Nathalie Mlékuz : Doctoriales, un ceptibles de générer des risques et des envoyer aux préfets une circulaire ministère. bération du conseil municipal de coup de tonus pour les thésards... nuisances ». Il ne prend pas en leur demandant de s’assurer, d’ici fin Fougerolles violait le principe de EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX compte les décharges brutes 1998, que tous les sites de l’inventaire Clarisse Fabre propriété des collectivités LeMonde Job: WMQ0811--0014-0 WAS LMQ0811-14 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:30 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0672 Lcp: 196 CMYK

14 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 HORIZONS REPORTAGE

NE lune somp- tentent les experts du Programme tueuse éclaire la des Nations unies pour le déve- nuit sibérienne, loppement (PNUD), avec un ob- à peine tombée jectif : arracher ce petit peuple à la mais déjà gla- pauvreté en l’accompagnant vers ciale. Autour la modernité. Et au moyen d’un d’un grand feu double projet évalué à 2 millions de joie, les de dollars : installer sur le terrain quatre familles sept petites usines de transforma- qui peuplent ce campement de tion alimentaire, et surtout, aider Umontagne commencent à danser, les éleveurs à commercialiser les main dans la main. C’est une précieux bois « veloutés », qui ronde lente, presque grave, scan- ornent la tête des jeunes rennes. dée de cris rauques ; une ronde venue du fond de la mémoire OUPÉS, séchés, pulvérisés, toungouze, du temps où les Evens ils se vendent, pour leurs – et leurs cousins evenki – étaient C vertus curatives ou préten- les seuls « enfants de la taïga ». dument aphrodisiaques, autour Tous nomades. Chasseurs, pê- de 200 dollars le kilo, en Chine, en cheurs, mais, avant tout, éleveurs Corée, à Hongkong. Encore fau- de rennes. drait-il que les producteurs ré- La ronde s’est arrêtée. Assis sur cupèrent l’essentiel de cet argent. le sol de lichen, un homme récite « Nous allons les former au busi- l’une des mille légendes ances- ness, même si ce n’est pas notre job trales du peuple even. Ces récits habituel, souligne William Dic- s’apparentent à ceux qui kins, conseiller spécial du PNUD à composent l’Olonkho, l’intermi- Moscou. Dans trois ans, ils peuvent nable épopée que les Yakoutes, commencer à s’en sortir. » longtemps majoritaires en Sibérie En attendant, les Evens conti- orientale avant l’arrivée des nueront d’affronter leurs di- Russes d’Occident, aiment chan- Le crépuscule des Evens lemmes : comment préserver ce ter, les soirs d’été, en buvant le ku- qui reste de leur existence ances- mus, un lait de jument fermenté. trale ? Comment réduire les dé- Dans les bras de sa mère, un bébé chirures dans des familles dis- emmitouflé regarde, ébloui, dan- Collectivisées et en partie sédentarisées par le régime jointes entre les camps nomades ser les flammes. Plus tard, il fer- et les villages sédentaires ? Com- mera doucement les yeux au son soviétique, les dernières peuplades d’éleveurs ment résister à l’assimilation défi- d’une berceuse : « Mon tout-petit, nitive, éviter la mort culturelle ? reste en bonne santé. Sois fort, ar- de rennes de la Sibérie orientale font partie Depuis quelques décennies, l’édu- pente ta terre, va chasser en toute cation est au cœur de cette crise liberté, va élever tes rennes. » Une des laissés-pour-compte des réformes. Un programme sociale. En généralisant l’ensei- complainte désormais lourde de gnement – et l’internat – le pou- nostalgie. des Nations unies tente de les sortir de la pauvreté voir soviétique avait regroupé les Suivra-t-il un jour les rennes, au enfants dans les villages. Et bien gré de leurs maigres pâtures, cet en améliorant leurs moyens de production vite, les mères, trop malheu- enfant endormi sous la tente, près reuses, ont suivi. du poêle qui crépite ? Chassera-t- dans le respect de leurs traditions ancestrales Aujourd’hui, la plupart des éle- il le cerf, des nuits entières, les veurs vivent en célibataires, de gré pommettes rongées par le gel, ou de force, presque toutes les planches aux pieds dans la neige, tonome de Sakha (ex-Yakoutie), de vie avec énergie et dignité. administratifs, commerciaux et avant. Il paraît que maintenant femmes restant au village. Au ou bien l’ours polaire, qu’on vise, un pays grand comme six fois la Conscients qu’ils sont au bord du sociaux aujourd’hui en panne, nous sommes libres. Ça veut dire camp numéro 8, Innokenty rêve : genou à terre, en signe de grati- France et presque vide (un million naufrage, les Evens poursuivent voire disparus : des écoles aux quoi ? Aux dernières élections, nous « Ah ! Si je pouvais recruter un ins- tude, qu’on « obtient » mais qu’on et demi d’habitants). Moins de dix leurs longues errances entre taïga, abattoirs, en passant par les soins avons voté pour les communistes. tituteur pour enseigner ici, avec ne « tue » pas, car le mot insulte- mille Evens vivent en Yakoutie, un montagne et toundra, car, pour vétérinaires et l’écoulement de la Pas parce que nous les aimons, nous... » A Sebyan Kyuyel, une rait l’âme de l’animal ? Jettera-t-il, peu moins ailleurs, du côté de Ma- ces nomades de moins en moins production. Il apportait même mais pour rejeter les autres, qui partie des enfants retournent en un geste rituel, la rasade de gadan et du Kamtchatka. Deux nombreux, toute terre non par- aux communautés dispersées cer- n’ont rien fait pour nous. » vivre avec les rennes pendant les vodka qui ranime les feux presque mille d’entre eux élèvent encore courue se meurt. Ils revendiquent tains menus plaisirs, comme le ci- Dans cette immense Sibérie qui vacances d’été. Jusqu’à quand ? éteints ? Piégera-t-il le saumon, à des rennes. le droit de préserver ce que l’écri- Les écolières veulent devenir infir- la belle saison, dans l’une des La viande et le lait du renne vain Bruce Chatwin appelait, à mières, enseignantes, avocates, de multiples rivières qui gonflent la nourrissent l’homme, sa peau le propos d’autres pasteurs, « l’es- Préserver ce que l’écrivain Bruce Chatwin préférence dans une grande ville, majestueuse Lena ? réchauffe, ses épaules le trans- pace dans lequel ils puissent être car ici, règnent l’ennui, le chô- C’est improbable. La mère de ce portent – son dos étant trop fra- pauvres si tel est leur souhait ». appelait « l’espace dans lequel ils puissent mage, la vie chère. L’alcoolisme bébé s’appelle Njurguyana. Elle a gile. Les Evens mangent la viande, Etre libre, oui, mais être pauvre n’épargne pas les jeunes qui vingt-deux ans et rêve, pour son bouillie, en savourant d’abord la – ou plutôt le rester –, les Evens être pauvres si tel est leur souhait » boivent en cachette. fils, d’une vie moins rude. Loin de langue, morceau de choix coupé n’y tiennent pas plus que cela. Nombre d’Evens devenus sé- ces montagnes de Verkhoïansk, en lamelles. Jetées sur un tapis de Tous expriment la même plainte : dentaires avouent garder au cœur que coupe le cercle Arctique et branchages, les peaux servent « Nous n’avons pas d’argent. Notre néma ambulant. Les avantages s’étale sur huit fuseaux horaires la nostalgie d’une vie rude mais d’où souffle un vent glacé dès la aussi de couche à l’hôte de pas- paie n’existe que sur le papier. » Ti- fonctionnels du soviétisme ont – et que Tchekov jadis mit six respectueuse de cette harmonie mi-septembre. Devenu ado- sage. Dès l’âge de trois ans, mophei, trente-sept ans, se rap- souvent sombré avec lui. Restent mois à traverser – la distance avec la nature qui illumine leur lescent, il aimera peut-être revenir chaque enfant apprend à monter pelle vaguement la date de son ses tares, dont la bureaucratie sur exerce sa tyrannie. Pour tous ses vieille religion, le chamanisme. Le ici, à Sakhanja, ou dans d’autres l’animal, un exercice qui prend de dernier gain, une avance équiva- fond de pénurie. habitants, vaincre l’espace reste le soviétisme entreprit d’anéantir campements, pour se goinfrer, longues semaines. L’homme veille lente à 50 dollars. « Il y a six mois, défi majeur. La négligence offi- ces croyances millénaires, où il ne pendant les vacances, des baies avec soin aux enclos où il protège je crois. » Pourtant, les éleveurs de EBYAN KYUYEL est un gros cielle dont les Evens sont victimes voyait que « diableries » propres à sauvages qu’on mélange au bol de ses bêtes, car un loup peut en tuer rennes sont officiellement « sala- village aux chemins boueux aggrave encore leur isolement, « engourdir les cervelles ». Et il y crème. Mais saura-t-il seulement une dizaine avant de choisir sa riés ». Leur douloureuse soviétisa- S qui a poussé dans la toun- renforce leur sentiment d’aban- parvint presque. Aujourd’hui, ra- tion – kolkhozienne, dans les an- dra, il y a trente ans, autour d’un don. Aucune route ne mène à Se- conte Anatoly, un ethnologue nées 30, sovkhozienne dans les sovkhoze. Dans ses tristes mai- byan Kyuyel ; tout juste une mé- even, ce peuple ne compte plus « L’élevage est notre seule occupation. années 60 – en fit des travailleurs sons de bois, vivent quelque sept chante piste, le plus souvent que quatre chamans authen- mensualisés, pratiquant le « no- cents habitants, tous even. Le dé- impraticable. Aucune rivière navi- tiques. Devins, ils choisissent les Sans lui, nous disparaîtrons madisme productif », et regrou- nuement de l’école résume l’indi- gable ne l’arrose qui, l’hiver, offri- aires de pâturage. Guérisseurs, ils pés en « brigades » de six ou sept gence générale : chaises cassées, rait aux camions son lit gelé. revêtent leurs costumes à lanières pour toujours, comme les mammouths » éleveurs – le plus souvent des fa- murs nus, livres manquants. Une La piste d’atterrissage, seul vrai et président à des incantations milles – qui remplacèrent les clans pile de microsillons poussiéreux lien avec le monde extérieur, reste nocturnes en frappant sur leurs ancestraux, à jamais brisés. traîne sur une étagère. L’hiver, le désespérément vide. Un mois sans tambourins. Conteurs, ils trans- traire les bêtes ? Le peuple even proie. Depuis toujours – mais La perestroïka nourrit, chez les chauffage fait souvent défaut. le moindre avion. Le maire s’in- mettent légendes et traditions. aura, de toute façon, perdu l’un pour combien de temps encore ? – Evens, quelques brèves espé- « La plupart des enfants viennent quiète : « Quinze étudiants at- La région de Sakhanja a perdu des siens en perdant un nomade. le renne est la raison d’être des rances. Ils redevinrent proprié- pourtant à l’école, même par tendent depuis plusieurs semaines son chaman, mort en 1992. Nul ne sait depuis quand ces Evens. « L’élevage est notre seule taires d’une partie des troupeaux −50», confie fièrement l’institu- de rejoindre leur institut à Ya- Chacun attend que les esprits lui pasteurs originaires de Mand- occupation, note Innokenty, et signèrent des contrats avec trice. Détail inattendu : ce village koutsk. » A l’époque soviétique, désignent un successeur, en s’em- chourie accompagnent leurs trou- trente-neuf ans. Sans lui, nous dis- l’Etat. Mais, disent-ils, « le grand est jumelé à Arles-sur-Tech, chef- une vingtaine d’hélicoptères parant d’un homme qui, au mo- peaux dans les immenses soli- paraîtrons pour toujours comme les vent du changement venu d’Oc- lieu de canton des Pyrénées- transportaient gratuitement, à ment du choix, se comportera tudes boréales. Au XIIIe siècle, ils mammouths. » Ces mammouths cident [de Moscou] balaya vite ces Orientales. Un évènement que cé- travers le Grand Nord, personnes étrangement, courant par cèdent le bassin central de la Lena dont on découvre de temps à promesses ». L’effondrement de lèbre, dans un couloir, une exposi- et marchandises, dont la viande exemple, en chemise, vers la fo- aux Yakoutes, des Turco-Tatars autre les ossements lorsque le l’Union soviétique aggrava leur tion de photos prises lors d’un de renne. Vendus ou privatisés, ils rêt, au cœur de l’hiver. Les éle- surgis du lac Baïkal, qui les re- permafrost sibérien, la merzlota, sort, et ils ont, plus que d’autres, voyage scolaire en Roussillon. volent aujourd’hui... pour veurs d’ici attendent le signal cé- poussent vers le nord. Soviétisés, se dégèle. Plus qu’un métier, l’éle- perdu au change. Malgré ses nom- L’unique et modeste magasin 1 000 dollars l’heure. Des tarifs qui leste avec impatience. Car, sédentarisés, collectivisés de force vage du renne garantit l’identité breux défauts, l’ancien système – d’Etat – de Sebyan Kyuyel offre mettent hors de prix une viande comme le craint Anatoly, lorsque comme tous les peuples de l’an- collective des Evens, préserve leur avait, aux yeux des Evens, quel- surtout des boîtes de conserve. de renne, certes très appréciée, le dernier chaman aura disparu, cien empire communiste, les « in- langue, leur mémoire, leurs tradi- ques solides mérites. Les vieux slogans menteurs sont mais déjà plus chère que le bœuf qui se souviendra encore des digènes » de Sibérie – Evens, tions. Le nomadisme est leur ul- A coup de subventions, il four- toujours là, sur fond d’affiches importé vendu dans les supermar- Evens ? Evenki, Tchouktches, Youkag- time gage de survie en tant que nissait, tant bien que mal, aux fa- jaunies. Le maire de l’endroit, chés de Yakoutsk, la capitale. hirs – représentent à peine 2 % peuple. Alors, cette petite nation milles, sédentaires ou semi-no- Alexander Stepanov, déverse une Les Evens seront-ils sauvés par Jean-Pierre Langellier des citoyens de la République au- en sursis s’accroche à son mode mades, un éventail de services colère froide : « On vivait mieux le marketing ? C’est le pari que Dessin : Lionel Koechlin LeMonde Job: WMQ0811--0015-0 WAS LMQ0811-15 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0673 Lcp: 196 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 15 Les juifs et la trahison allemande La gauche entre les mots par Ernst-Wolfgang Böckenförde

e e et les choses de l’économie OUS le III Reich, les XIX siècle s’enlisa rapidement et, semblant de ne rien voir pour ne dans le concept spécifiquement al- pogroms de la Nuit de pendant longtemps, certaines li- pas avoir à prendre parti ou furent lemand de la nation. Le concept de par David Spector cristal (9-10 novembre mites à l’exercice de leurs droits témoins sans intervenir – toute nation se basait en Allemagne sur S 1938) furent un signal. continuèrent d’exister. Malgré cela, considération prise des possibilités l’appartenance ethnique et non sur VEC les 35 heures, liste et Nicolas Sarkozy. Ainsi, à la Celle-ci devint le symbole de la pri- ils devinrent et restèrent des ci- de chacun, dans son domaine, une volonté politique comme en la gauche tente tiédeur réformiste de Michel Ro- vation des droits et de la persé- toyens loyaux, particulièrement d’agir, d’aider ou de hurler – des France. Langue, histoire et culture d’échapper au di- card, la gauche préféra le lyrisme cution croissante des juifs en Alle- loyaux. Ils étaient conscients de ce risques encourus pour la liberté et communes étaient considérées A lemme entre chô- des nationalisations qui devaient magne, bien avant que le processus qu’ils devaient à l’Etat, qui, malgré la vie. Il y eut, certes, des exemples comme critères d’appartenance et mage et baisse des salaires dans surtout profiter aux actionnaires de l’Holocauste ait été définitive- l’opposition et le rejet partiel de la marquants de solidarité des ci- de solidarité. Selon cette logique, lequel voudrait l’enfermer la vul- richement indemnisés, avant de se ment engagé. La protection qu’un société civile, avait œuvré en fa- toyens, mais ils restèrent malheu- les Allemands, en tant que peuple gate libérale : tout en s’inscrivant rallier au marché sur un fond de Etat octroie à toute personne qui veur de leur émancipation – aussi reusement trop peu nombreux. et nation, avaient pour ancêtres les symboliquement dans la longue vide intellectuel qui devait la vit en son sein – protection de l’in- incomplète qu’elle ait pu être – et Agir était donc possible, mais cela Germains qui se convertirent au histoire des conquêtes sociales de contraindre à l’impuissance. dividu, de sa liberté et de sa pro- qui les protégeait à l’intérieur de resta le fait de quelques-uns. Bien christianisme et en gardèrent une la gauche, elles permettraient de Ce type de positionnement poli- priété – ne fut pas seulement cette même société. plus courante fut la passivité, la vo- spécificité qui ne fit que s’accentuer concilier hausse des salaires ho- tique relève moins d’un désir réel inexistante : elle fut délibérément Dans ce contexte, la catastrophe lonté de ne rien avoir à faire avec au cours de l’histoire. Certes, il raires et baisse du chômage. de changement social que d’un bafouée par le pouvoir. que fut pour les juifs ce qu’ils en- ce qui se passait, au détriment d’un s’agissait, pour la plus grande part, Conscient que « 35 heures payées goût de la rhétorique pure. On Dans le cas des juifs allemands, durèrent après 1933 prenait un ca- engagement pour la défense de d’une idéologie, mais elle était an- 39 est un slogan anti-écono- s’émerveillait par exemple, en leur privation de droits et leur per- ractère tout particulier. Il était pour concitoyens qui étaient victimes de crée dans la tête des gens et était mique », le gouvernemnt semble 1995, de l’authenticité de la ré- sécution constitua une trahison eux inconcevable qu’au-delà des discrimination et frappés publique- devenue une réalité mentale. Dans adopter une approche pragma- volte contre le plan Juppé au lieu sans pareille : de la part de l’Etat et courants antisémites qui existaient ment d’injustice. Or la société civile cette perspective, les juifs n’étaient tique et graduelle qui devrait don- de s’inquiéter des significations de de ses bourreaux, mais aussi de la au sein de la société, l’Etat lui- vit de la disposition de ses pas des Allemands, même s’ils ner tort aux sombres prophéties l’alliance entre les manifestants et part des citoyens qui ont détourné même trahisse ses citoyens, qu’il membres à se soucier des intérêts étaient des citoyens allemands. Les de la droite et du CNPF. la partie la plus conservatrice du leur regard et se sont tus et de ceux affiche à son programme leur ex- généraux et de ceux d’autrui et à liens de solidarité entre citoyens ne Il faut pourtant se demander corps médical. qui ont été témoins et ne sont pas termination et leur anéantisse- les défendre, même au prix d’un s’étendaient pas à eux. Ils étaient pourquoi d’autres types de me- Malgré la tonalité sociale-dé- intervenus. Car ce qui est arrivé ment, qu’il poursuive de façon sys- engagement personnel et de sacri- considérés comme différents et sures, beaucoup moins complexes mocrate du gouvernement actuel, aux juifs allemands ne concernait tématique leur persécution au lieu fices. étaient condamnés à le rester. que les 35 heures, sont ignorées à une pesanteur idéologique sub- pas simplement des personnes, de les protéger dans leurs droits. Quels sont les facteurs qui ont Pour des raisons en partie reli- la fois dans la pratique et le débat siste, qui affecte à la fois discours dont on se devait de respecter les L’Etat, leur souverain protecteur, contribué à cette trahison de ci- gieuses, ethniques ou issues d’ex- politique. Deux exemples : et pratique. Comment expliquer droits fondamentaux, mais tou- périences négatives dans la vie de – Les conservateurs constatent autrement l’insistance du pro- chait des concitoyens, des ressor- tous les jours, il existait donc une avec raison qu’avec les cotisations gramme socialiste sur le rééquili- tissants de l’Etat allemand, avec Le drame qui toucha les juifs allemands attitude de réserve qui s’est trans- sociales, le coût mensuel du SMIC brage du partage global entre sa- lesquels ils entretenaient un rap- formée en barrière, en blocage – environ 9 000 francs – décourage laires et profits ? Celui-ci est sans port spécifique du fait du lien de 1933 à 1945 a été organisé par l’Etat émotionnel peut-être même, lors- l’embauche. Ils tirent ainsi prétex- doute souhaitable, mais la réfé- même de la citoyenneté. Les juifs qu’il s’est agi de s’engager pour que te du chômage pour proposer la rence à ce thème reflète aussi la allemands n’étaient pas des étran- à l’encontre de ses propres citoyens les concitoyens juifs aient des baisse des salaires des travailleurs vision erronée d’une société pola- gers vivant en Allemagne ; ils vi- droits civils identiques aux autres. les moins qualifiés. Mais la dimi- risée entre salariés et détenteurs vaient là en tant que participants sans que les concitoyens des juifs réagissent, Même les Eglises chrétiennes ne nution du coût du travail peu qua- de capital, alors que les inégalités actifs et membres de la nation alle- protestèrent pas contre la destruc- lifié peut prendre une figure très de revenus sont surtout dues aux mande, telle que définie par le lien du moins manifestent tion des synagogues. Et pourtant, différente : la variété des outils fis- inégalités entre salariés eux- de citoyenneté. dans ces maisons de Dieu juives, caux disponibles rend possible, à mêmes. Or la citoyenneté n’est pas une leur répulsion et leur indignation c’était bien le même dieu que celui côté de cette politiqe inégalitaire relation contractuelle qui peut être qu’on vénérait dans les églises. (baisse du SMIC), une politique rompue de façon arbitraire. Il s’agit Il faut voir comme un signe en- redistributrice – le transfert partiel Résidu souvent d’un lien d’appartenance formel, coupable de trahison et de crimes ? toyens par leurs propres conci- courageant de l’Allemagne d’au- vers les hauts revenus du finance- d’une relation fondée sur le droit Cela les dépassait et les mettait toyens ? L’émancipation des juifs, jourd’hui le fait que, dernièrement, ment de la protection sociale. non pensé qui touche l’individu en tant que dans l’incapacité d’élaborer une après s’être engagée de façon en- et, en particulier l’année dernière, à – De la même façon, affirmer tel. Elle est principalement caracté- stratégie leur permettant de résis- courageante au début du l’occasion de la polémique qui a que le faible écart de revenus du marxisme, l’idée risée par un rapport de protection ter ou de se défendre. Ils étaient lit- XIXe siècle, a été stoppée en cours entouré la parution du livre de Da- entre un chômeur et un smicard et d’obédience. On entend par là, téralement désarmés face à cela. de processus. D’une part, les juifs niel J. Goldhagen, l’opinion s’est incite peu à la recherche d’emploi selon laquelle d’une part, les devoirs du citoyen Les faits sont là : le drame qui devaient être admis, en tant que ci- montrée disposée à entendre les reviendrait, pense-t-on, à s’atta- envers l’Etat (loyauté, respect des toucha les juifs allemands de 1933 à toyens, dans la vie publique et dans thèses de ce dernier sur les « bour- quer aux chômeurs – groupe plus seule une lois et, dans les temps difficiles, fi- 1945 a été organisé par l’Etat à l’en- la société civile mais, d’autre part, reaux volontaires » et à s’y confron- faible encore que les smicards. Ici délité) et, d’autre part, la responsa- contre de ses propres citoyens, en l’Etat et la société voulaient conser- ter ouvertement, plutôt que de les encore, il existe, à côté d’une ré- intervention bilité et le devoir de l’Etat de proté- l’occurrence des citoyens parti- ver comme référence culturelle rejeter en bloc. Encourageant est ponse « de droite » (diminuer l’in- ger chaque citoyen, « contre culièrement loyaux, et tout s’est l’appartenance à la religion chré- aussi le fait qu’une idée mise au demnisation du chômage), une ré- au cœur des rapports troubles et violence par des tiers », déroulé, d’après ce qui a pu être tienne et n’étaient prêts à autoriser jour et rappelée à la conscience ponse « de gauche » consistant à comme le prévoyait le droit général rapporté, sans que la population les citoyens juifs à entrer dans la collective par cette discussion a en augmenter cet écart en subven- de production prussien dès 1794. dans sa très grande majorité, c’est- fonction publique et à les intégrer tout cas éveillé de profondes réso- tionnnant les bas salaires, aux Dans un tel rapport de protec- à-dire les concitoyens des juifs, réa- complètement dans la société que nances : l’indifférence, le silence et frais, bien sûr, des contribuables aurait un effet tion et de fidélité, il est inconce- gissent, du moins manifestent leur s’ils se convertissaient au christia- l’acceptation sans révolte de ce plus aisés. Bill Clinton a ainsi insti- vable que l’une des parties puisse répulsion et leur indignation. Voilà nisme. qu’endurèrent les juifs en Alle- tué en 1993 un « impôt négatif » sur les inégalités rejeter l’autre, sauf peut-être en cas pourquoi la persécution des juifs Qu’était-ce donc que cet Etat qui magne à partir de 1933 fut bien une qui complète les plus bas salaires de crime grave contre la collectivi- en Allemagne fut, au-delà des accueillait les juifs en son sein en trahison, une trahison de citoyens à hauteur de plus de 34 % et a por- rejoint de fait té. crimes commis, une trahison, un tant que citoyens mais leur conseil- envers leurs concitoyens. té, pour ses bénéficiaires (les mé- C’est la religion uniquement qui acte de déloyauté, un acte ignomi- lait toutefois fortement de se nages comprenant au moins un les thèses libérales distinguait les juifs des autres ci- nieux. convertir au christianisme pour enfant), le salaire horaire mini- toyens. On n’avait pas d’une part, Ce n’est pas uniquement l’Etat s’affranchir de toute discrimination Ernst-Wolfgang Böcken- mum net à plus de 40 francs des Allemands et de l’autre des qui à travers les agissements d’un légale ? L’intégration des citoyens förde est professeur émérite de (31 francs en France). Cette me- En somme, une double erreur juifs ou bien des juifs d’une part et régime criminel a trahi ses ci- juifs n’en fut pas facilitée. Bien au droit public et de philosophie du sure, financée par un alourdisse- empêche la gauche de mettre en des Prussiens de l’autre, mais des toyens. Coupables de trahison sont contraire, elle en fut freinée et droit, ancien juge au Tribunal ment de l’imposition des hauts re- œuvre une politique ambitieuse juifs et des chrétiens. aussi, souvent de façon indirecte et même paralysée. constitutionnel allemand. (Ce texte venus, a joué un rôle important de redistribution en acceptant Les sujets juifs prenaient leur de- subliminale, les concitoyens des L’exclusion relative des juifs est la version abrégée et modifiée dans la baisse du chômage aux franchement l’économie de mar- voir de citoyens très au sérieux. Le juifs allemands, tous les membres trouve aussi son origine dans la d’une contribution à la revue Etats-Unis. ché. Parce qu’elle semble parfois mouvement d’émancipation du de la majorité silencieuse qui firent conscience nationale allemande et « Merkur » parue en février 1997). Pourquoi le débat politique ne croire ceux qui, à droite, sou- se développe-t-il pas davantage tiennent, au mépris des faits, que autour du conflit distributif pui- la fiscalité française est déjà très qu’il existe, pour une même ana- redistributrice, elle néglige les lyse du chômage, des réponses fis- questions fiscales. René Diatkine : sur un oubli par Yann Moulier Boutang cales redistributrices et d’autres, Persuadés à tort que le progrès au contraire, profondément iné- social implique une forme de rejet ENÉ DIATKINE ne le fit préciser ? Sur cette relation clairvoyance de René Diatkine mort de ce dernier en octobre galitaires ? du marché, certains ne peuvent laissait personne in- « interminable » et si forte qui se – qui traitait Louis Althusser (et en 1990. On pensera peut-être que ce alors que s’opposer à tout change- différent, en bonne noua, Louis Althusser s’est longue- particulier décidait de ses hospita- 4) N’ayant pas voulu l’approcher type de débat, trop technique, se meent sans conviction ni vision R comme en mauvaise ment exprimé dans son autobio- lisations, de ses médicaments) – en masquant mon identité de bio- prête mal aux passions politiques. d’ensemble de la société (si l’on part. Serge Lebovici a excellem- graphie posthume, L’Avenir dure sur l’état de son patient et sur l’im- graphe d’Althusser, alors que j’en Mais « prendre aux pauvres pour s’oppose à la privatisation de Re- ment retracé, dans vos colonnes du longtemps, mais aussi dans sa cor- minence d’un dénouement au sens avais l’occasion, je n’ai jamais pu donner au riches », ou le contraire, nault sur la base d’arguments véri- 6 novembre, la meilleure part. Il respondance avec celui qui était qu’a ce mot dans la tragédie clas- rencontrer René Diatkine, qui a constitue tout de même des pro- tables, pourquoi ne pas défendre appartient à d’autres d’éviter tou- pour lui son médecin, son « ana- sique. Non pour jeter la pierre, seulement accepté de me faire pos beaucoup moins techniques la nationalisation de Peugeot ?). tefois que sa célébration ne tombe lyste » et son ami (Lettres à D., in mais pour mesurer toute l’étendue transmettre des articles théo- que ceux relatifs aux critères de Mieux vaudrait reconnaître sans dans le genre édifiant. Ce rôle in- Ecrits sur la psychanalyse, Stock- du désastre. riques. Très tardivement, par l’in- Maastricht. La raison est autre : état d’âme les vertus du marché et grat mais indispensable, je l’en- Imec, 1993). René Diatkine refusa 2) Il faut non seulement dire que termédiaire d’un de ses collègues, elle tient sans doute à l’impossibi- comprendre son fonctionnement dosse ici, persuadé que le véritable que sa propre lettre de réponse Louis Althusser était en traitement il m’avait fait savoir qu’il accepte- lité ou au refus, pour une grande pour se battre efficacement contre respect des êtres n’implique nul soit publiée. avec René Diatkine en ville et dans rait de répondre par écrit à des partie de la gauche comme de la les inégalités de toutes sortes. oubli ni censure. Mon témoignage Il est vrai que depuis 1966, date les structures où ce dernier suivait questions. Par délicatesse, je n’ai droite, de penser le rôle de l’Etat Mais l’attachement à une poli- n’est que partiel. Je m’exprime ici de cet échange épistolaire, suivi de ses hospitalisations, mais aussi pas souhaité « remuer le couteau au sein d’une économie de mar- tique incantatoire ne se trouve au seul titre de biographe d’un pa- la part d’Althusser d’autres envois, qu’Hélène Rytmann était, elle aus- dans la plaie ». J’ai assez de respect ché. pas seulement à gauche. C’est tient de René Diatkine, dont le pour l’homme étrange et hors du A droite, le discours libéral le d’ailleurs la rencontre d’un dis- nom est étrangement tu par Serge commun que beaucoup décrivent plus simpliste occulte la diversité cours de gauche schizophrène et Lebovici : Louis Althusser. Louis Althusser et sa femme, pour penser que ses larges épaules des choix possibles : une écono- de la rhétorique gaulliste qui a Décrivant l’« extraordinaire ca- eurent à porter après 1980 une mie de marché efficace serait in- porté Jacques Chirac à l’Elysée en pacité » du disparu de « s’identifier tuée par le philosophe en 1980, charge écrasante. Il serait d’ailleurs compatible avec tout soutien pu- 1995. aux enfants, même les plus pertur- naïf d’ignorer que toute sa « sub- blic aux plus défavorisés. De son côté, Philippe Séguin at- bés », Serge Lebovici ajoute : étaient des patients de René Diatkine tilité », dont parle Serge Lebovici, Il est surprenant qu’une partie teint une remarquable cohérence « C’est cette simplicité, cette subtilité se heurta à une « contre-subtilité » de la gauche reprenne cet argu- dans le culte des mots : il n’a ja- qui lui permettaient également de qui eut malheureusement le der- ment. En négligeant le thème de la mais daigné préciser quelle poli- traiter les adultes, notamment à tra- il s’était produit, en 1980, le si, en analyse au sens plein du nier mot. D’autre part, je demeure redistribution fiscale au profit de tique il entendait suivre au-delà vers la cure psychanalytique. Son meurtre d’Hélène Rytmann, sa terme, avec le même René Diat- persuadé que René Diatkine ne réformes touchant à des aspects de l’invocation de la volonté et de talent était tel qu’il lui permettait compagne devenue son épouse. kine. L’entremêlement des vicissi- voulut pas produire les pièces à dé- plus fondamentaux de la vie so- la République, et vient d’expliquer d’accéder aux mouvements les plus Lors de ce terrible drame impu- tudes complexes d’une analyse charge, s’infligeant ainsi un dou- ciale (temps de travail, taille du qu’une fiction juridique (l’inexis- profonds, les plus archaïques de l’es- table à la folie, Jacques Nassif, an- –ou d’« un face-à-face thérapeu- loureux silence. Etrange parallèle secteur public, droit du travail), tence de Vichy) ou un mythe (le prit humain, ceux qui parfois re- cien élève et ami d’Althusser, vou- tique », peu importe ici – avec les avec son patient philosophe, que elle semble croire, elle aussi, que gaullisme) avaient à ses yeux plus viennent persécuter les adultes lut qu’il fût simplement mentionné tensions conjugales entre les ce procès latent sans comparution. marché et justice sociale s’ex- de vérité que les actes réels lorsque la psychanalyse ne les a pas dans votre journal qu’Althusser époux et l’intervention active du Après la disparition des deux cluent mutuellement. commis pendant l’Occupation ou délivrés de leurs souffrances pre- était soigné par René Diatkine. psychanalyste, intervention sollici- protagonistes d’une relation si fu- Résidu souvent non pensé du la guerre d’Algérie. mières. » Comment ne pas penser à Cette précision ne fut pas apportée tée – c’est évident – par les prota- neste, mais si grande, il appartien- marxisme, l’idée selon laquelle Puisse le débat public se défaire Louis Althusser dans ce portrait au lecteur, ni nulle part ailleurs à gonistes, soulève des questions. dra à chacun de la restituer dans sa seule une intervention au cœur de ses obsessions symboliques et tout en ellipse ? ma connaissance. 3) Après le drame de 1980 et le vérité, pour la part à laquelle il a pu des rapports de production aurait se confronter aux faits les plus Le philosophe de la rue d’Ulm, Dix-sept ans après, sur la base jugement de non-lieu, malgré les avoir accès. Car personne ne doit un effet sur les inégalités rejoint bruts. La gauche a tout à y gagner. fut, en effet, un patient de René d’une enquête longue et minu- démarches de plusieurs proches reculer devant ce que fut le passé. de fait les thèses libérales. Cette Diatkine à partir de 1964. « Ana- tieuse, je dois ajouter quatre préci- d’Althusser qui souhaitaient un conjonction nourrit une pensée lyse », comme Louis Althusser le sions : changement de médecin, René unique dans laquelle communient David Spector est profes- disait alors comme après 1980, «en 1) Il existe des témoignages mul- Diatkine a tenu à reprendre les re- Yann Moulier Boutang fraternellemnt Pierre Bourdieu et seur assistant d’économie au face à face thérapeutique », comme tiples et convergents qui insistent lations avec son patient, relations enseigne à l’Institut d’études poli- Edouard Balladur, Viviane Forres- Massachusetts Institute of son psychiatre-psychanalyste me tous sur un manque certain de qui se sont prolongées jusqu’à la tiques de Paris. ter et Alain Minc, la gauche socia- Technology. LeMonde Job: WMQ0811--0016-0 WAS LMQ0811-16 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0674 Lcp: 196 CMYK

16 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 HORIZONS-ANALYSES 0 123 La société britannique, si lointaine, si proche 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 FAUT-IL diaboliser le modèle so- spécialistes britanniques de l’ONS barrasser de ce que certains ju- d’ouvrage des programmes de lo- Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F cial britannique, souvent agité en (Office for National Statistics), geaient comme des pesanteurs, ré- gements sociaux, alors qu’en Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 France comme un épouvantail dont l’étude purement descriptive duisant l’influence des syndicats, France, ce secteur, à travers les Internet : http : //www.lemonde.fr pour masquer les propres carences ne prétend ni être exhaustive ni ju- déréglementant le marché du tra- offices d’HLM, reste majoritaire- ÉDITORIAL de notre Etat-providence ? L’ar- ger chaque modèle, ont passé en vail et privatisant tous les grands ment dans le giron public. L’éduca- ticle sur « Les sociétés britannique revue différents aspects de la vie secteurs (eau, énergie, chemins de tion ? Resté national et centralisé et française depuis vingt-cinq sociale et leurs évolutions depuis le fer). Aucuns de ces grands choix en France, le système éducatif en ans », publié à la veille du sommet milieu des années 70 : emploi, san- n’est aujourd’hui remis en cause Angleterre et au Pays de Galles a La France, mauvais exemple franco-britannique dans une nou- té, protection sociale, éducation, par la majorité travailliste. connu, à partir de 1988, de pro- velle série de l’Insee (France, por- logement, etc. Quand la France choisit la voie fonds changements, les établisse- IONEL JOSPIN va bien- parmi les plus allants sur le sujet. trait social, 200 pages, 79 francs), législative pour réguler son sys- ments scolaires ayant une plus tôt devoir prendre posi- A l’origine de tout cela, il y a, pour apporte des réponses qui permet- LA LOI CONTRE LE CONTRAT tème social (emplois-jeunes, ré- grande liberté de gestion de leur tion dans une affaire résumer, la peur panique de la tront de nuancer le jugement, Les différences entre les deux duction du temps de travail), le budget. L délicate dont on s’est hiérarchie militaire de voir, par souvent à l’emporte-pièce, que les pays restent profondes, et l’adap- Royaume-Uni préfère la voie bien gardé jusqu’à présent d’en- exemple, le général Janvier, an- Français portent sur leurs voisins. tation des deux pays a suivi des contractuelle. Et lorsqu’on de- CONVERGENCE DÉMOGRAPHIQUE tretenir les Français. Elle est pour- cien commandant des forces de Sans sous-estimer leurs profondes chemins parfois divergents. Du- mande au ministre de l’éducation Le même vent de libéralisme a tant d’importance, puisqu’il s’agit l’ONU en Bosnie, mis en cause différences institutionnelles et rant les « années Mitterrand », la et de l’emploi, David Blunkett, ce soufflé, à partir de 1991, sur le vé- de la position de la France sur l’un dans les événements de juillet culturelles, des tendances lourdes France s’est adaptée tout en gar- qu’il pense des 35 heures décrétées nérable service national de santé des projets les plus ambitieux 1995 à Srebrenica, où une large rapprochent les deux pays, dont dant un système centralisé qui fait en France, il sourit, flaire le piège (National Health Service), symbole qu’aient jamais conçus les Nations partie de la population musul- l’évolution s’inscrit dans celles des toujours la part belle à l’Etat. Au et répond par un très diploma- de l’Etat-providence mis en place à unies : celui de créer un Tribunal mane fut exterminée sous l’œil grands pays développés. cours des « années Thatcher », le tique : « C’est intéressant. » Car la fin de la seconde guerre mon- permanent qui ferait justice pour des « casques bleus ». Certaines Deux experts de l’Insee et deux Royaume-Uni s’est évertué à se dé- c’est sans doute dans le domaine diale. Alors que la philosophie du les crimes portant le plus grave- craintes des militaires français de l’emploi que les différences plan Juppé était de renforcer les ment atteinte à la conscience uni- peuvent être entendues : il ne faut entre les deux pays sont les plus pouvoirs de contrôle de l’Etat sur verselle. Cette question est pour- pas que les soldats qui participent grandes. le système de soins, celle de la ré- tant aussi d’actualité, à l’heure du à des opérations de maintien de la Les salariés français disposent forme britannique a été d’intro- procès Papon et de la légitime ré- paix aient jamais le sentiment Les gens par Kerleroux d’un SMIC et d’une durée légale du duire des mécanismes de marché vision, par ses plus hauts diri- d’être sous la menace d’une jus- travail (39 heures), deux « acquis » dans un système beaucoup plus geants, de l’histoire officielle de la tice arbitraire, sinon il n’y aurait absents en Grande-Bretagne, où étatisé qu’en France. France à l’époque de Vichy. tout simplement plus d’opéra- Tony Blair a cependant promis la D’une manière générale, les dé- Mais c’est une question extrê- tions de ce genre. Mais une chose création prochaine d’un salaire mi- penses de protection sociale par mement dérangeante. Elle met est de protéger le statut des nimum. Après les années 1981- Britannique ne représentent que aux prises une certaine culture des « casques bleus », une autre de 1985, marquées par des grèves 86 % de ce qu’elles sont en France droits de l’homme avec les argu- confondre indépendance et arbi- beaucoup plus nombreuses et plus (en 1994), même si ces dépenses ments pas toujours explicites de la traire et de saboter tout projet de dures qu’en France, comme celle ont progressé à un rythme plus realpolitik. Les ministres du gou- justice internationale véritable- des mineurs en 1984, le nombre de soutenu outre-Manche depuis vernement ne sont pas d’accord ment indépendante. conflits s’est effondré à partir de 1985. « Au cours des deux dernières entre eux : celui de la justice s’op- Une autre, surtout, est de 1985 pour retrouver un niveau décennies, notent les auteurs de pose à ceux des affaires étran- confondre, comme le fait actuelle- proche de celui de la France. Le l’étude, les inégalités de niveau de gères et de la défense et réclame ment la hiérarchie militaire, les nombre des conflits est, depuis vie ont sensiblement augmenté au une révision de la position extrê- appels à témoigner que lui lance le 1994, sensiblement plus fort en Royaume-Uni et paraissent mainte- mement restrictive adoptée par la Tribunal international pour l’ex- France, alors qu’au Royaume-Uni nant voisines de celles de la France, France dans la négociation à Yougoslavie avec une mise en ac- il n’a jamais été aussi bas depuis... qui ont peu évolué durant la même l’ONU. cusation. Le Tribunal de La Haye 1891. La syndicalisation est, elle période. » Mais un point inquiète S’il cédait aux arguments de la traite les officiers français qu’il ap- aussi, différente : moins de 10 % les associations britanniques, rele- morale, des militants des droits de pelle comme témoins de la même dans l’Hexagone, plus de 35 % au vé par l’étude : « La proportion l’homme et de Mme Guigou, Lionel manière que tous les autres té- Royaume-Uni (53 % en 1980). d’individus et surtout d’enfants vi- Jospin serait aux prises avec un moins. La France n’a aucune justi- Autre différence importante : la vant dans des ménages à bas reve- grave problème de cohabitation : fication à les faire échapper à cette durée du travail. Elle y est très su- nus apparaît aujourd’hui nettement l’Elysée, sous la pression du lobby obligation. Le respect de celle-ci périeure en Grande-Bretagne, no- plus importante au Royaume-Uni. » militaire, s’oppose dur comme fer est le minimum que l’on puisse tamment pour les hommes En dépit de « la persistance, voire au principe de l’indépendance exiger d’un pays qui se targue (45,8 heures en 1995), alors qu’elle l’approfondissement de différences d’une justice internationale par d’avoir été à l’origine de la créa- n’est que de 40,6 heures en France, entre leurs cadres juridiques », en rapport aux Etats. Ce faisant, le tion de ce Tribunal. tous secteurs confondus. Plusieurs dépit de cycles économiques déca- chef de l’Etat isole la France de ses Ce n’est même plus une ques- raisons expliquent un tel écart : lés, les experts notent que « les partenaires occidentaux, notam- tion de morale ni de progrès de la l’existence d’une durée légale en évolutions des principaux traits des ment des pays scandinaves, de justice internationale. C’est, tout France, au-delà de laquelle l’em- deux sociétés apparaissent pour la l’Allemagne et de l’Italie? qui sont simplement, la loi. ployeur doit payer des heures sup- plupart semblables ou conver- plémentaires ; le travail du di- gentes ». Le vieillissement de la po- manche, plus courant outre- pulation se confirme et les 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Manche, où 41 % des gens tra- comportements démographiques Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; vaillent occasionnellement ou ha- (mariage, divorce, nombre d’en- Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint bituellement le dimanche (29 % en fants) apparaissent « remarquable- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel France). ment similaires » après avoir évolué Directeurs adjoints de la rédaction : Jean-Yves Lhomeau, Robert Solé La déréglementation, la décen- différemment au cours des an- Rédacteurs en chef : Jean-Paul Besset, Pierre Georges, Laurent Greilsamer, Erik Izraelewicz, Michel Kajman, Bertrand Le Gendre tralisation et l’introduction d’une nées 70 et 80. Les femmes ont mas- Directeur artistique : Dominique Roynette dose de marché ont également ga- sivement investi le marché du tra- Rédacteur en chef technique : Eric Azan gné toutes les grandes fonctions vail, entraînant le développement Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment sociales. Le logement ? Longtemps du temps partiel, alors que l’accès Médiateur : Thomas Ferenczi dans les attributions des municipa- des jeunes à tous les niveaux d’en- lités, la gestion du parc social a été seignement s’élargissait. Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet transférée à des associations, au- jourd’hui les principaux maîtres Jean-Michel Bezat Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Gérard Courtois, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Est, Gaza et le reste. Défilés, ma- grants russes, ni pour certains à RECTIFICATIFS droite, et même à gauche ».Haïm Le Monde est édité par la SA Le Monde Fracture autour nifestations populaires, discours Durée de la société : cent ans à compter du 10 décembre 1994. au Parlement et dépôts de gerbes Hazan, professeur d’anthropolo- FRANCE ESPACE Capital social : 961 000 F. Actionnaires : Société civile « Les rédacteurs du Monde ». sont prévus. Officiellement, il gie à Tel-Aviv, craint beaucoup le Contrairement à ce que nous Association Hubert Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, du souvenir s’agit de « souligner l’unité du phénomène. « Ygal Amir n’était pas avons écrit dans Le Monde du Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. peuple juif dans son deuil ». Mais il une sorte de malade. Il représente 30 octobre sur la foi de déclara- y a loin de la coupe aux lèvres. une certaine forme de pensée qui est tions de France Espace, la régie de Rabin Acte manqué s’il en est, le gou- de plus en plus partagée et qui, je le publicitaire de France Télévision, ILYA50 ANS, DANS 0123 vernement a dû en catastrophe, la crois, finira même par entrer tout les chaînes France 2 et France 3 ne Suite de la première page semaine dernière, retirer de la cir- naturellement dans l’arène politique diffusent pas de messages publici- culation une anthologie historique formelle. » taires en faveur de Canal Plus. «A Les excuses de M. Molotov Selon Yossi Vadana, qui condui- sur le demi-siècle d’Israël qui « ou- Dans un récent ouvrage poli- la suite du refus de la part des sit l’étude, « 60 % d’entre eux justi- bliait » de mentionner le meurtre tique intitulé Un nouvel Israël, Da- chaînes, Canal Plus a décidé de sai- LE GÉNÉRALISSIME Staline a rieurs à ceux de l’URSS sans inter- fient le meurtre de Rabin propre- de Rabin. Comme si, se sont fâ- niel Ben Simon défend l’idée que sir le tribunal de commerce, nous laissé à M. Molotov le soin de cé- rompre pour cela leurs fabrica- ment dit et soutiennent l’idée chés certains historiens, « il y avait sa nation est à présent constituée précise Philippe Santini, directeur lébrer le trentième anniversaire du tions de paix, sans abaisser le qu’assassiner un premier ministre dans l’histoire du sionisme un évé- d’une « fédération de tribus » sans général de France Espace. Il est régime soviétique. La tâche niveau d’existence de leur popula- qui rendrait des terres aux Arabes nement plus significatif que l’assas- grand rapport les unes avec les évident que le groupe France Télé- consistant à démontrer au peuple tion. M. Molotov proclame la fail- est légitime ». L’ampleur du phéno- sinat d’un de ses héros par un autres. Il cite un Shimon Pérès vision attend avec sérénité l’issue de soviétique la supériorité du lite d’un capitalisme qui est en ef- mène alarme toute la classe poli- homme agissant lui aussi au nom du amer, interrogé juste après sa dé- la procédure. » communisme n’était certes pas ai- fet en déclin. S’il est vrai que ce tique parlementaire. Le fossé entre sionisme ». « Cet acte, explique faite de juin 1996 : « C’est nous, les sée. Dans l’Europe centrale, des régime comporte, entre autres dé- la vision d’Israël exposée par la cette semaine dans le Jerusalem Israéliens, qui avons perdu les élec- HAVAS millions de soldats soviétiques ont fauts, des crises de chômage, triomphante composante reli- Post le professeur Yossi Shain, chef tions », se lamente l’ancien pre- L’intersyndicale d’Havas pu comparer de visu les conditions l’opulence et la liberté améri- gieuse de la droite au pouvoir et du département sciences poli- mier ministre. « Et qui donc les a comprend la CGT, que nous avons d’existence des nations dites capi- caines, même avec ce risque, celle défendue par le travaillisme tiques à l’université de Tel-Aviv, a gagnées ? », demande l’auteur. omis de mentionner dans l’article talistes avec celles que la révolu- peuvent être jugées préférables à laïque n’a jamais paru aussi pro- provoqué une rupture qui ne guérira « Ce sont les juifs », répond intitulé « La Générale des eaux tion d’Octobre a instaurées dans la pénurie et au travail forcé en fond. jamais dans notre société. Les ques- M. Pérès... n’est pas obligée de lancer une l’URSS. Encore ces nations ont- permanence. Dans la mort plus encore que tions qui divisaient le pays il y a deux De fait, l’idée que les « juifs » OPA sur Havas » (Le Monde du elles été dévastées par la guerre, et M. Molotov ne le sait que trop. dans la vie, Itzhak Rabin incarne ans et qui conduisirent à la mort de sont globalement à droite et les 31 octobre). leur niveau de vie est-il inférieur à C’est pourquoi il met l’accent sur deux personnages antinomiques : Rabin sont les questions fondamen- « Israéliens » majoritairement à celui de l’Europe occidentale, pour les périls qui menacent l’Union so- « l’homme d’épée » et « l’homme tales : les territoires, la souveraineté, gauche fait son chemin partout. AUTOMOBILE ne pas parler de l’Amérique. viétique. Ces périls doivent justi- de paix ». Chacune des deux la relation entre religion et Etat. » « La gauche, susurrait il y a deux Dans l’article intitulé « Les Fran- L’excuse alléguée par M. Molo- fier aujourd’hui et demain les in- grandes périodes de la carrière po- Aucune n’a encore été tranchée. semaines Benyamin Nétanyahou à çais n’ont pas profité de l’ouver- tov, que l’URSS a dû développer suffisances du régime, comme ils litico-militaire de Rabin sert alter- Les accords israélo-palestiniens l’oreille d’un vieux rabbin sépha- ture du marché nippon » (Le son industrie lourde, c’est-à-dire les ont justifiées hier. C’est l’impé- nativement à excuser ou à pardon- d’Oslo et leurs corollaires sont mo- rade, a oublié ce que c’est que d’être Monde du 25 octobre), nous avons son industrie de guerre, sera-t-elle rialisme américain qui s’est substi- ner l’autre. « Nous n’oublierons ni ribonds. Semaine après semaine, juif. Elle croit que nous allons re- écrit par erreur que PSA espérait jugée suffisante par le peuple tué à l’impérialisme allemand et ne pardonnerons rien », chantent l’héritage politique de Rabin est mettre notre sécurité entre les mains vendre 6 000 voitures au Japon en russe ? Les Etats-Unis ont créé en veut dominer le monde. les quelques centaines de manifes- ainsi mis en pièces, tandis que d’Arabes. Que nous allons leur don- 1997 et 20 000 dans quatre ans. Ces deux ans des armements supé- (8 novembre 1947.) tants qui se réunissent chaque soir l’identité même d’Israël est dis- ner un morceau de la terre d’Israël chiffres se rapportaient en fait uni- devant la résidence de Benyamin cutée, remise en cause. Pour l’his- et qu’en échange ils prendront soin quement à la marque Peugeot, et Nétanyahou à Jérusalem-Ouest. torienne Anita Shapira, directrice de nous. Manquerait plus que ça ! » non à l’ensemble du groupe. Si 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS « L’homme de paix » qui avait du Centre d’études Rabin, le dispa- Le premier ministre se croyait à l’on tient compte de Citroën, PSA Télématique : 3615 code LEMONDE serré la main de Yasser Arafat en ru « était la quintessence de la l’abri des micros : l’un d’eux était devrait vendre 9 000 voitures en septembre 1993 est célébré par la vieille identité israélienne : un guer- resté ouvert, et ce fut le scandale 1997 sur le marché nippon et Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC gauche depuis le 4 novembre – rier laïque qui symbolisait toute la politique de la semaine. Deux ans 25 000 d’ici quatre ans. ou 08-36-29-04-56 « date anniversaire laïque » de la différence entre juifs d’Israël et juifs après la disparition d’un certain Le Monde sur CD-ROM : renseignements par téléphone, 01-44-08-78-30 mort de Rabin, précisent les orga- de la diaspora. Il était le “juif nou- Itzhak Rabin, qui reprochait aux THÉRÈSE DE LISIEUX nisateurs. Quant au gouverne- veau” [rêvé par le penseur du sio- sionistes religieux de « lire la Bible Dans l’article consacré à la pro- Index et microfilms du Monde : renseignements par téléphone, 01-42-17-29-33 ment, il a choisi le 12 novembre – nisme, Theodor Herzl]. Mais ce comme un cadastre », il semble motion de Thérèse de Lisieux date anniversaire selon le calen- modèle-là n’en est plus un, ni pour bien que le souvenir de l’homme comme docteur de l’Eglise (Le Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr drier hébraïque – pour honorer les gens de Shas [le parti religieux d’épée l’ait déjà emporté sur celui Monde daté 19-20 octobre), une surtout « l’homme d’épée », le hé- sépharade], ni pour ceux du Parti de l’homme de paix. erreur de transmission a transfor- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 ros de la guerre de six jours qui a national religieux [relais des colons mé la « petite voie » spirituelle de « rendu au peuple juif » Jérusalem- à la Knesset], ni pour les immi- Patrice Claude la sainte en... « petite voix ». LeMonde Job: WMQ0811--0017-0 WAS LMQ0811-17 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0675 Lcp: 196 CMYK

17 ENTREPRISES LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997

FINANCES Les investisseurs grandes firmes. Des sociétés comme b LES INVESTISSEURS étrangers bous- tion. b CES CHANGEMENTS traduisent b INQUIET, le président de l’Assemblée étrangers deviennent des actionnaires Elf-Aquitaine, Total, Pechiney sont culent les méthodes de direction dans plus une mise aux normes internatio- nationale, Laurent Fabius, demande de plus en plus puissants dans les contrôlées à 50 % par des capitaux les groupes français. Exigeant plus de nales qu’une perte de contrôle de d’organiser la défense des grandes en- groupes français. En moyenne, ils dé- non français. b CETTE MONTÉE en transparence et de rentabilité, ils leur groupes qui réalisent entre 60 et 80 % treprises face à la « menace très tiennent un tiers du capital des puissance n’est pas près de s’arrêter. imposent de nouveaux critères de ges- de leur chiffre d’affaires à l’étranger. forte » des groupes étrangers. Les étrangers montent en puissance dans les entreprises françaises Les investisseurs internationaux détiennent 50 % du capital d’Elf, de Total et de Pechiney. Parallèlement, le lancement d’OPA sur des fleurons nationaux comme les AGF soulève l’inquiétude de la classe politique LA FRANCE contrôle-t-elle en- Part du capital détenue par les étrangers seuls acteurs qui ont des capitaux, objectif d’obtenir des rentabilités Ces interventions sont-ils le pre- core ses grands groupes ? A voir la (Pourcentage incluant les partenaires industriels et les investissseurs financiers) les investisseurs étrangers. Pour de 10 à 15 % sur capitaux investis. mier signal d’une perte de montée en puissance des capitaux remplacer ses actionnaires histo- Ces nouvelles normes sont contrôle ? Plutôt celui d’une mise étrangers dans le tour des table Sociétés % Sociétés % riques désireux de vendre, Schnei- lourdes de conséquences. Crai- aux normes internationales de des principales sociétés françaises, der n’a eu comme issue que de gnant les foudres de ses action- groupes, déjà mondiaux. Même si la question peut être posée. Elf Accor 42 Legrand 20 faire appel à des fonds étrangers. naires, et en particulier de la fa- les actionnaires étrangers im- Aquitaine, Total, Pechiney sont dé- Ceux-ci détiennent désormais 30 % mille Agnelli, Danone s’est senti posent de nouvelles visions, les sormais détenues à 50 % par des AGF 40 L’Oréal 43 du capital du groupe. Mal vues par obligé de donner des gages. Franck centres de décision restent en investisseurs étrangers. Depuis cet Air liquide 22 LVMH 20-25 les actionnaires français parce Riboud, son président, s’est déci- France. Ce qui n’est pas toujours le été, le fonds Templeton détient qu’elles travaillent sur des activités dé, il y a quelques semaines, à cas lors de rachats. En 1995, au Alcatel Alsthom 35-40 Michelin 20-25 5,4 % du capital de Renault, ce qui cycliques, des firmes comme Usi- vendre Panzani (pâtes) et Caram- moment de leur fusion, l’américain le place parmi ses premiers action- AXA-UAP 25 Paribas 35 nor et Pechiney sont condamnées bar, activités qui n’atteignaient pas Crown Cork et le franco-britan- naires. Un autre fonds, Fidelity, a Cie bancaire 20-25 Pernod Ricard 25 à compter sur les fonds anglo- dépassé le seuil des 10 % dans Al- saxons. Ce sont les seuls à ne pas catel Alsthom. Dans tous les Bic 20 Peugeot 35-40 être effrayés par des activités Inquiétude de Laurent Fabius grands groupes, comme Saint-Go- BNP 30 Pinault-Printemps Redoute 25 connaissant de fortes variations. bain, la Générale des eaux, Valeo, Le président de l’Assemblée nationale, Laurent Fabius, a exprimé, jeu- Accor, le pourcentage de capital Bouygues 30 Promodès 10-15 PANZANI ET CARAMBAR di 6 novembre, ses craintes face au transfert de souveraineté indus- détenu par des fonds non-français Canal Plus 22 Renault 15-20 En contrepartie, bon gré mal gré, trielle que représente l’acquisition d’entreprises françaises par des étrangers. Interrogé par Europe 1, M. Fabius a constaté que « nos oscille entre 30 et 50 %. Seules, Carrefour 11 Rhône-Poulenc 40 les dirigeants sont obligés de se quelques sociétés très franco-fran- plier aux exigences des investis- grandes entreprises sont de plus en plus opéables, c’est-à-dire achetables à çaises, ou encore contrôlées par CCF 36 Saint-Gobain 34 seurs anglo-saxons. Très hostiles à merci. Autant il est très difficile pour des entreprises françaises d’acquérir de des familles, restent à l’égard de ce Danone 30 Sanofi 20 l’excessive concentration des pou- grandes entreprises à l’étranger, autant la réciproque n’est pas vraie. C’est mouvement. Promodès, Havas, voirs française, ces derniers récla- une menace forte. Je crois qu’il va falloir réfléchir ultra-rapidement à tout Carrefour ont à peine 15 % de leurs Dexia 39 Schneider 30-35 ment une plus grande transpa- cela, car on ne peut pas laisser nos grandes entreprises partir à l’étranger ». actions détenues par des investis- Générale des eaux 35-40 Société générale 34 rence et le respect des principes du La déclaration de M. Fabius intervient alors que l’assureur italien Ge- seurs étrangers. gouvernement d’entreprise. Avec nerali, qui a lancé une OPA sur la totalité du capital des AGF, attend tou- Elf-Aquitaine 46-48 Suez-Lyonnaise 20 En dépit des critiques parfois sé- plus ou moins de succès. Si les jours le feu vert du ministre de l’économie. Dominique Strauss-Kahn a vères portées sur l’économie fran- Eridania Béghin-Say 73,2 Thomson-CSF 20-25 groupes français acceptent, sans rappelé, jeudi 6 novembre, sa « responsabilité prudentielle à l’égard des çaise et les méthodes de gestion de Havas 14 Total 50 grande difficulté, de créer des assurés. C’est au regard de ces responsabilités que l’agrément sera ou non ses groupes, ce flux de capitaux comités d’audit ou de rémunéra- donné », a-t-il déclaré, précisant que la loi lui donne trois mois pour se étrangers (les fonds étrangers dé- Lafarge 35-40 Usinor 30 tion, ils ont beaucoup plus de mal déterminer. tiennent un tiers de la capitalisa- Lagardère 33 Valeo 47 à avaliser la mise en place de réels tion boursière de la place de Paris), contre-pouvoirs au bénéfice des n’est pas prêt de se tarir. Ces der- sociétés françaises. A la tête de for- accueillent à bras ouverts. actionnaires. les 10 % de rentabilité exigés. Libé- nique CarnaudMetalbox étaient nières semaines, lors des sévères midables puissances financières, Confrontés, depuis plusieurs an- Sur le terrain de la gestion finan- ré de ces handicaps, il prévoit de considérés comme des groupes corrections boursières, tandis que estimées à plus de 10 000 milliards nées, à des remises en cause pro- cière, en revanche, les investisseurs s’introduire à la Bourse de New équivalents dans l’emballage. De- les gérants de sicav françaises ven- de dollars, les fonds de pension fondes de leur tour de table, ceux- étrangers enregistrent déjà des ré- York à la mi-novembre. Sous la puis, la direction américaine a pris daient le matin, des arbitragistes et étrangers ont besoin d’investir. Au ci cherchent à le recomposer au sultats. Sous leur impulsion, les pression de ses actionnaires, le pouvoir. Vidé d’une grande par- des gestionnaires de fonds de pen- nom de la diversification et du par- mieux. Compte tenu du faible dé- chefs d’entreprise commencent à Rhône-Poulenc, de son côté, a été tie de sa substance, CarnaudMetal- sion étrangers en profitaient, tage des risques, ils s’engagent veloppement des investissements admettre que le capital a un côut contraint de scinder ses activités box n’est plus qu’une filiale banale. l’après-midi, pour renforcer, à bon dans toutes les économies ou- en actions en France, les chefs et qu’il convient de le rémunérer. chimie, moins rentables, de la prix, leur position dans certaines vertes. Et les dirigeants français les d’entreprise retournent vers les Désormais, tous se fixent comme pharmacie. Martine Orange

COMMENTAIRE Télécom, qui reste, pour l’instant, une deuxième entreprise « fran- détenue en majorité par l’Etat, est çaise » doit et peut atteindre une LES BONNES ARMES allée elle-même chercher des ac- envergure mondiale. tionnaires – c’est-à-dire des capi- Toutes ces inquiétudes ne sont Les entreprises se détachent de taux – à Wall Street, afin de partici- pas vaines. La France ne peut voir leur nation d’origine. Ce phéno- per à la concurrence mondiale. partir à l’étranger ces destroyers de mène porte un nom : la mondiali- Un second phénomène, dif- l’économie moderne que sont les sation. Il a d’immenses consé- férent et plus inquiétant, inter- grands groupes. Seuls comptent le quences sur les équilibres sociaux, vient : les rachats d’entreprises par pouvoir des capitaux français au économiques et fiscaux des nations des concurrentes étrangères. C’est sein des conseils d’administration et il laisse les hommes politiques le cas avec l’OPA lancée par le et le lieu du siège social car cela si- souvent désemparés. groupe italien d’assurances Gene- gnifie à terme le maintien en Que des entreprises comme Elf rali sur les AGF et qu’évoque France de quantité d’emplois et de ou Pechiney voient leur capital Laurent Fabius, président de l’As- compétences multiples. Les tenta- possédé par des étrangers à hau- semblée nationale. Le problème tions protectionnistes sont illu- teur de 50 % marque un tournant est la course à la taille, qui pro- soires. Les hommes politiques ont considérable. Ces deux fleurons de voque des concentrations mon- en revanche deux bonnes armes : l’industrie française cessent au sens diales. Les groupes français y parti- la création des fonds de pension et strict d’être français. Cette ouver- cipent aussi bien que d’autres. la fiscalité. On ne protège plus ca- ture aux investisseurs étrangers Mais, en échange, certains autres pitaux et entreprises, on les sé- correspond à l’internationalisation fleurons sont rachetés. Dans l’assu- duits. de leurs ventes et de leur implanta- rance, la question posée est celle tion. Les deux vont de pair. France de savoir si, aux côtés d’AXA-UAP, Eric Le Boucher L’indice CAC 40 n’est pas un reflet fidèle de l’économie française EN DÉPIT des secousses des de leur chiffre d’affaires hors de compétitivité des entreprises fran- dernières semaines, la Bourse de l’Hexagone. çaises que sur l’économie fran- Paris affiche encore des perfor- Entre 60 % et 85 % de l’activité çaise », affirme Jean-Marie Merca- mances très honorables depuis le de LVMH, L’Oréal, Saint-Gobain, dal de la Banque du Louvre. Dans début de l’année. L’indice CAC 40 Air liquide, Michelin, Bic, Danone, des études publiées à la fin du a gagné près de 20 % depuis le AXA-UAP, Rhône-Poulenc, Accor, mois d’octobre, deux grandes 1er janvier et plus de 60 % depuis Eridania - Beghin-Say, Lafarge, banques américaines, Morgan deux ans. Une envolée qui s’appa- Usinor, Pernod Ricard, Peugeot, Stanley et Goldman Sachs sélec- rente avant tout à un rattrapage Sanofi... provient de l’étranger. tionnent les meilleurs valeurs eu- mais étonne et parfois même LVMH et L’Oréal sont ainsi plus ropéennes. Sur les cinquante-deux choque. Car dans le même temps sensibles à la conjoncture en Asie choisies par Morgan Stanley et les l’économie française n’a pas bai- qu’à la grève des routiers ou à la cinquante-six désignées par Gold- gné dans l’euphorie. Le chômage a perspective de voir la durée du tra- man Sachs, il y a respectivement augmenté, la croissance est restée vail ramenée à 35 heures en cinq et huit sociétés françaises. Il plutôt faible et l’investissement et France. « Les investisseurs ne s’agit à chaque fois de groupes très la consommation ont stagné... comparent plus Total, Elf, Carrefour internationalisés comme Rhône- tandis que le CAC 40 ne cessait de ou L’Oréal à des sociétés françaises Poulenc, L’Oréal, Alcatel, Accor, battre, au moins jusqu’à l’été, des mais à des groupes américains, eu- Elf, Total, Sanofi, Dexia ou Valeo. records historiques dans le sillage ropéens ou japonais, qui sont leurs « On assiste en Europe et dans le de Wall Street, Francfort ou concurrents sur un marché mon- monde à un phénomène de conver- Londres. Pourquoi une telle dé- dial », explique Dominique Sabas- gence en matière de taille et de connexion apparente ? sier de la Caisse centrale des comportement des sociétés », sou- Certes, la Bourse anticipe en Eu- banques populaires. ligne M. Sabassier. « L’ouverture rope et depuis plusieurs mois une des frontières et des marchés, les reprise qui semble se confirmer. STAGNATION DU SECOND MARCHÉ concentrations dans de nombreux Mais il y a une autre explication : Si le CAC 40 affiche depuis le dé- secteurs et l’émergence de “global le CAC 40 n’est pas un reflet fidèle but de l’année une performance players”, d’acteurs à l’échelle plané- de l’économie française. Les qua- appréciable, l’indice du second taire, dans la plupart des secteurs rante plus grands groupes français marché qui représente des sociétés industriels et des services effacent qui entrent dans la composition de plus petites, moins internationali- les identités nationales », ajoute-t- l’indice sont presque tous des mul- sées et plus soumises à la conjonc- il. Une évolution que le lancement tinationales. Non seulement ces ture française est resté stagnant de la monnaie unique européenne entreprises ont beaucoup d’ac- dans le même temps. va encore accélérer. tionnaires étrangers, mais elles « Le CAC 40 représente bien plus réalisent pour la plupart l’essentiel aujourd’hui un jugement sur la Eric Leser LeMonde Job: WMQ0811--0018-0 WAS LMQ0811-18 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0676 Lcp: 196 CMYK

18 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 ENTREPRISES

L’Allemagne modifie prudemment la répartition La Banque d’Angleterre des pouvoirs dans ses entreprises a augmenté ses taux Les investisseurs anglo-saxons reçoivent des gages, mais l’opposition dénonce un effet « placebo » L’Institut d’émission britannique cherche Le projet de loi sur la transparence des entre- taux anglo-saxons et à rendre la place financière lisme rhénan. L’opposition, qui aurait voulu à contenir la surchauffe économique prises, adopté, jeudi 6 novembre, par le conseil de Francfort plus compétitive sans chambouler « casser » le pouvoir des banques, fait part de des ministres allemand, vise à attirer les capi- le système de banque-industrie cher au capita- son mécontentement. et les tensions inflationnistes

BONN lai de cinq ans. De même, le pla- vernement a renoncé à réduire la parvenaient à contrôler les assem- LA BANQUE d’Angleterre a an- membres du conseil de la banque de notre correspondant fonnement de droits de vote sera taille des conseils de surveillance à blées générales. La portée de cette noncé, jeudi 6 novembre, une centrale, l’économie britannique Comment attirer les capitaux an- interdit, les entreprises ayant un dé- douze membres pour renforcer mesure sera limitée. Les participa- hausse de son taux de base, porté « continue de croître à un rythme glo-saxons et rendre la place finan- lai de deux ans pour se mettre en leur efficacité, les syndicats y tions directes des banques dans de 7 % à 7,25 %. Ce mouvement a difficile à soutenir » tandis que le cière de Francfort plus compétitive règle. voyant une atteinte à leur pouvoir l’industrie supérieures à 5 % sont de surpris les milieux économiques Fonds monétaire international, sans chambouler le système de Mais sur les enjeux de pouvoir, la de cogestion. Troisième problème, plus en plus rares. Le gouverne- et financiers. Ces derniers consi- dans un rapport publié mercredi, banque-industrie et de cogestion al- prudence est de mise. Premier cas, les banques, qui sont de plus en ment mise plutôt sur la transpa- déraient que la nervosité actuelle a qualifié celle-ci d’« impression- lemand ? C’est l’objectif – inavoué – Volkswagen : le plafonnement de plus contestées outre-Rhin. Elles rence, puisque les banques devront des Bourses mondiales se prêtait nante ». Au troisième trimestre, du projet de loi sur la transparence droits de vote détenu par un seul auraient trop de pouvoir, seraient déclarer, dans leur rapport annuel, mal à un resserrement monétaire le produit intérieur brut (PIB) a des entreprises, adopté, jeudi 6 no- actionnaire sera maintenu à 20 %, en conflit d’intérêt permanent et ne leurs participations supérieures à et à un renchérissement du coût progressé à un rythme annuel de vembre, par le conseil des ministres permettant au Land de Basse-Saxe, sauraient pas empêcher les faillites, 5 % et les mandats d’administra- du crédit pour les investisseurs. 3,9 %. Depuis 1993, le Royaume- du chancelier Helmut Kohl. qui détient le cinquième du capital comme celle du promoteur immo- teurs de leurs collaborateurs. « Nous sommes surpris, particuliè- Uni a dégagé une croissance Côté transparence et perfor- du constructeur, de conserver son bilier Schneider ou des chantiers L’opposition qui aurait voulu rement en raison du risque de nou- cumulée de 13,5 % contre 7,6 % mance financière, des gages ont été rôle prééminent au conseil de sur- navals Bremer Vulkan. « casser » le pouvoir des banques velle instabilité sur les marchés pour la France. Le cycle de donnés aux anglo-saxons. Le projet veillance. La loi Volkswagen, instau- est mécontente. Les Verts parlent mondiaux », a commenté Jeremy l’économie britannique est décalé prévoit notamment de faciliter l’at- rée en 1960 lors de la privatisation PORTÉE LIMITÉE d’un « tigre de papier » et les so- Peat, chef économiste de la Royal par rapport à celui de l’Europe tribution de stock-options, d’autori- du groupe pour l’empêcher de tom- La loi prévoit de leur interdire ciaux-démocrates (SPD) dénoncent Bank of Scotland. Tout en indi- continentale, ce qui explique ser la rachat par les entreprises de ber dans des mains inamicales, de- d’utiliser les pouvoirs en blanc don- un « placebo ». En réalité, le gou- quant qu’il avait « examiné l’im- d’ailleurs la décision de Londres leurs propres actions, de renforcer vait être abrogée. Le parti de né par leurs clients, sur les actions vernement ne veut pas imposer par pact possible de la volatilité ré- de ne pas adhérer immédiate- la responsabilité des dirigeants et M. Kohl n’y a pas touché pour ne dont elles ont la garde, pour voter la loi la réorganisation du capita- cente des marchés financiers », ment à la zone euro. des auditeurs. Pour attirer les inves- pas s’attirer les foudres des syndi- aux assemblées des entreprises lisme allemand. l’institut d’émission britannique a tisseurs, les droits de vote multiples cats. dont elle détiennent plus de 5 %. choisi de passer outre à cet envi- CHÔMAGE EN RECUL devront être supprimés dans un dé- Deuxième sujet sensible : le gou- Grâce à ces mandats, les banques Arnaud Leparmentier ronnement international difficile. La vigueur de la croissance, Il a justifié son geste par les conjuguée à un marché du travail risques de surchauffe écono- plus flexible, a contribué au recul mique et d’apparition de tensions spectaculaire du taux de chô- La mise en vente de Rolls-Royce suscite les convoitises inflationnistes. Celui-ci était né- mage outre-Manche. Alors qu’il cessaire « pour atteindre à moyen s’établissait en 1993 à 10,2 % LONDRES peut monter sans avoir à se baisser ne courent Bentley. Par ailleurs, sur le plan juridique, le nom terme l’objectif d’inflation de (contre 11,7 % en France), il s’ins- de notre correspondant dans la City pas les rues. Il n’est pas étonnant, dès lors, que la ne peut être transféré à une société non britan- 2,5%» en rythme annuel (hors crit désormais à 5,2 % (contre L’annonce du lancement possible d’une offre mise en vente de ce morceau de l’histoire auto- nique sans le consentement de Rolls-Royce PLC, coût des crédits immobiliers) fixé 12,5 % en France). Le dynamisme publique d’achat (OPA) hostile de l’équipemen- mobile du Royaume-Uni débride les convoitises. le fabriquant de moteurs d’avion, entreprise to- par le gouvernement. Ce taux du marché du travail constitue tier Mayflower Corporation sur le groupe Vic- Derrière les projets prêtés à Mayflower, bien des talement distincte mais qui partage toujours la s’est établi à 2,7 % en septembre. une inquiétude supplémentaire kers, propriétaire des automobiles de luxe Rolls- observateurs ont cru discerner l’influence de propriété du sigle. Enfin, le lien Mayflower per- « L’inflation n’a pas ralenti au- pour la Banque d’Angleterre, qui Royce Motors, illustre la bataille qui oppose, en BMW. Un membre de son directoire, Horst Tels- mettrait à BMW de faire plus facilement accep- tant qu’attendu à la lumière de a souligné, mercredi, qu’il y avait coulisse, les grands groupes étrangers pour le chik, a confirmé pour la première fois, jeudi 6 no- ter, par un public allemand dont la fibre écolo- l’appréciation de la livre sterling de plus en plus de signes de pé- contrôle du dernier constructeur encore aux vembre, à la radio, l’intérêt du groupe allemand giste et égalitaire n’est pas à dédaigner, la reprise depuis l’automne 1996 », a indiqué nurie de main-d’œuvre, ce qui mains d’intérêts britanniques. Vickers, qui a ra- pour Rolls-Royce, également constructeur des de cette relique d’une époque révolue. Lors d’une la Banque d’Angleterre, à qui le pourrait entraîner des pressions cheté la marque en 1980, a annoncé le 27 octobre automobiles Bentley. précédente tentative de rapprochement avec gouvernement de Tony Blair a ac- salariales. qu’il souhaitait s’en séparer. Rolls, l’un des dirigeants du groupe bavarois cordé son indépendance dès son La hausse du taux de la Banque Mayflower Corp, dont les revenus sont infé- ENSEIGNES COMPLÉMENTAIRES avait décrit le véhicule haut de gamme comme arrivée au pouvoir. L’institut d’Angleterre, qui s’est accompa- rieurs de moitié à ceux de Vickers, est une petite L’équipementier compte parmi ses clients pri- étant « socialement inacceptable »... d’émission craint qu’une résur- gnée d’une progression de la livre affaire en comparaison. Mais l’ambition de son vilégiés Rover, acquis par le groupe allemand en Durement frappé par la récession du début des gence de l’inflation déstabilise (de 9,65 à 9,77 francs), a suscité président, John Simpson, de bâtir un conglomé- 1994, et fournit les carrosseries du dernier mo- années 90, contraint de licencier et de fermer l’économie britannique et plonge des critiques dans les milieux in- rat d’ingénierie automobile et spatiale semble dèle de la Rolls, qui devrait être lancé l’an pro- l’une de ses deux usines, Rolls Royce a retrouvé celle-ci dans la récession. dustriels. « Les taux d’intérêt du sans limite. Vickers, qui dégage de faibles profits chain. la santé grâce au boom des marchés américain et Alors que de nombreux écono- Royaume-Uni sont les plus élevés et dont la gestion se révèle mauvaise, est une Certes, la décision de Vickers de se séparer de britannique, qui absorbent deux tiers des ventes. mistes avaient remis en cause la des pays du G 7, cela va restreindre proie vulnérable, aisément « opéable », estime la Rolls-Royce n’a guère provoqué de remous dans En 1996, les bénéfices de la branche automobile légitimité des craintes inflation- encore la compétitivité internatio- City. S’il devait prendre le contrôle de cette socié- un pays où des pans entiers de l’industrie sont de Vickers – en fait, Rolls-Royce – se sont élevés nistes, sur le continent, après la nale de la Grande-Bretagne », a té diversifiée, le prédateur devrait céder la passés sous la bannière étrangère au cours des à 37,6 millions de livres pour un chiffre d’affaires hausse des taux allemands et déclaré Ian Peters, directeur-gé- branche militaire (chars d’assaut...) pour ne deux dernières décennies. Reste qu’une alliance de 417,5 millions de livres. L’année 1997 promet français décidée début octobre, néral adjoint de la Chambre de conserver que les « joyaux de la couronne » que avec Mayflower ne peut que renforcer la position d’être excellente avec une production de 1 896 peu d’analystes contestent, en re- commerce britannique. La Confé- sont Rolls-Royce et les moteurs Cosworth. de BMW en Grande-Bretagne face aux autres Rolls et Bentley lors des neuf premiers mois, soit vanche, la réalité des risques dération de l’Industrie britan- On ne présente plus la Rolls, limousine de candidats potentiels comme Mercedes, Ford ou une augmentation de 9 % par rapport à la d’une accélération des prix au nique (CBI) a aussi exprimé sa dé- prestige et de tradition créée, en 1905, par Ste- Ferrari. BMW, qui estime que les deux enseignes période correspondante de l’année précédente. Royaume-Uni, compte tenu de la ception. ward Rolls et Henry Royce. Ceux qui peuvent se sont complémentaires, fournit déjà des pièces de vigueur de l’économie. payer ce véhicule de luxe dans lequel une dame moteur pour les derniers modèles de Royce et de Marc Roche Comme l’ont souligné les Pierre-Antoine Delhommais IBM entre tardivement sur le marché des micro-ordinateurs à petit prix Bercy prépare une réforme LE GROUPE américain IBM a où ils ont représenté entre 36 % IDC. Les résultats de la division quart des achats devraient porter annoncé, jeudi 6 novembre, qu’il et 39 % des ventes totales d’ordi- « PC grand public » d’IBM, créée sur l’acquisition d’un second PC du Consortium de réalisation va commercialiser un ordinateur nateurs personnels en août, selon voici deux ans, s’en sont égale- pour le foyer. personnel (PC), baptisé Apti- les différents cabinets d’études ment ressentis. Déficitaire, elle a Si leur succès est incontestable, LE MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, Dominique Strauss-Kahn, a confir- va E16, pour 999 dollars (environ qui suivent ce marché. « Ils sont été fermée en octobre. ces PC à « petit prix » ont un re- mé, jeudi 6 novembre, qu’il annoncerait « d’ici à quelques semaines » 5 800 francs). Le numéro un mon- au premier rang des intentions vers pour les fabricants : le devé- une réforme du Consortium de réalisation (CDR), la structure char- dial de l’industrie informatique d’achats des Américains pour les ACHATS DE NOËL loppement de leurs ventes gée de vendre les actifs sortis du bilan du Crédit lyonnais. Celle-ci ira fait ainsi son entrée, très tardive, cadeaux de Noël, devant les jouets IBM présente l’Aptiva E16 semble se faire au détriment des dans le sens « d’un dispositif plus responsabilisant pour ceux qui en ont sur le marché du PC à « petit traditionnels », a déclaré, jeudi comme une machine conçue machines qui se situent dans des la charge ». M. Strauss-Kahn a rappelé que les erreurs dans la concep- prix », dont il n’a pas su apprécier 6 novembre, l’Association améri- « pour les consommateurs qui classes de prix supérieures, no- tion du CDR « n’étaient ni de la responsabilité des gestionnaires du CDR correctement le développement. caine des fabricants d’électro- achètent leur premier ordinateur, tamment celles comprises entre ni de celle des fontionnaires du Trésor, mais de celle des responsables po- Des constructeurs comme AST nique grand public (CEMA). qui désirent un PC multimédia 1 000 et 1 500 dollars. « Ils n’ont litiques ». Research, Packard Bell-NEC, IBM a payé son absence de ce abordable et à la pointe de la pas élargi le marché », assure la Michel Rouger, l’actuel président du CDR, plaide pour la mise en Compaq, Acer, ou Hewlett-Pac- marché. Sa part dans les ventes technologie pour leur famille ou le société d’études Computer Intel- place d’une structure à directoire et conseil de surveillance, dont il kard, l’ont devancé depuis de mondiales de PC (en nombre de travail, ou ceux qui veulent équiper ligence. Les marges que les pourrait briguer la présidence. Ouvert à des personnalités extérieures, nombreux mois sur ce terrain. machines vendues) a reculé à leur foyer d’un PC supplémen- constructeurs peuvent prélever le conseil de surveillance pourrait être à même de définir clairement Le succès de ces PC à moins de 8,5 % au troisième trimestre 1997, taire ». Selon la CEMA, 30 % des sur ces équipements sont égale- le rythme et la méthode que le CDR doit retenir pour céder ses actifs. 1 000 dollars est incontestable. contre 9 % au trimestre précédent achats de PC pendant la période ment plus faibles. Notamment aux Etats-Unis, où et 8,9 % au troisième trimestre de Noël aux Etats-Unis devraient DÉPÊCHES l’offensive est partie fin 1996 et 1996, selon la société d’études constituer un premier achat et un Philippe Le Cœur a SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT : le conseil d’administra- tion de la banque, prévu le 7 novembre, a été reporté, le 5 no- vembre, par décision du tribunal de grande instance de Marseille, à la demande des administrateurs salariés. Le président de la banque, Martin Vial est nommé directeur général de La Poste Pierre Habib-Deloncle, n’a pas respecté la loi exigeant la communica- tion des documents préparatoires à cette réunion. CLAUDE BOURMAUD, pré- Agé de quarante-trois ans, di- (1,056 milliard de francs en 1996) et entre les deux hommes, les a INA : le troisième assureur italien a décidé de séparer ses actifs sident de La Poste, a annoncé, lors plômé de l’Essec et de l’ENS-PTT, dégager chaque année des résul- « adaptations » devraient concer- immobiliers de ses autres activités pour les loger dans une société du conseil d’administration du celui-ci a consacré toute sa car- tats en équilibre. Sa bonne ner la direction des ressources hu- foncière, qui sera cotée à Milan et à New York. mercredi 6 novembre, la nomina- rière aux services publics et sur- connaissance des syndicats – on le maines. Alors que Claude Viet a AIR FRANCE : le trafic devrait être « quasiment normal », jeudi tion de Martin Vial comme direc- tout à La Poste. A la direction fi- dit proche de la CFDT – sera sans reste directeur du courrier, la di- 13 et vendredi 14 novembre, sur les lignes domestiques d’Air France, teur général. Jusqu’à présent pré- nancière, de 1986 à 1988, mais doute un atout dans ses nouvelles rection des ressources humaines selon sa direction. Seuls les syndicats de pilotes de l’ex-Air Inter ap- sident-directeur général de surtout dans les cabinets ministé- fonctions. devrait changer de titulaire. Pour pellent à la grève, les syndicats majoritaires du groupe ne s’y asso- l’Aéropostale, Martin Vial succé- riels, de 1986 à mars 1993, auprès Si, comme Claude Bourmaud, il remplacer Françoise Janichon, cient pas. dera le 19 novembre à Claude Viet. de Paul Quilès puis d’Emile Zucca- est convaincu qu’une entreprise beaucoup citent le nom de Pascal a RHÔNE-POULENC : environ 1 700 grévistes, représentant 80 sites Cette annonce ne constitue pas relli. Il a en particulier été en 1989 publique doit être compétitive, Copin, directeur de La Poste dans de Rhône-Poulenc, ont manifesté jeudi 6 novembre devant le siège une surprise. Depuis le change- l’un des principaux artisans de la son positionnement face au pré- le Nord, à qui Claude Bourmaud a social à Courbevoie (Hauts-de-Seine), pour protester contre la res- ment de gouvernement et les cri- réforme des PTT, qui a donné nais- sident de La Poste pourrait être confié le délicat dossier « emplois- tructuration du groupe. Quelques incidents se sont produits à l’inté- tiques émises par Christian Pierret, sance à La Poste et à France Télé- délicat. Depuis sa prise de fonc- jeunes ». Très proche de Force ou- rieur du siège. secrétaire d’Etat à l’industrie com. Par la suite, ses fonctions de tions en décembre 1996, Claude vrière, Pascal Copin paraît dispo- a OLIVETTI : le groupe italien a confirmé, jeudi 6 novembre, négo- contre les lacunes du dialogue so- directeur de cabinet l’amèneront à Bourmaud était, dans les faits, à la ser d’un profil complémentaire de cier l’achat de 20 % du groupe américain Wang, en échange de l’ap- cial à La Poste, chacun savait que s’intéresser de très près aux nou- fois président et directeur général, celui de Martin Vial. port à ce dernier de sa filiale de services Olsy. Claude Bourmaud et Claude Viet, velles règles du jeu imposées aux et Claude Viet n’était que direc- A l’annonce de la nomination de a SGS-THOMSON : le fabricant franco-italien de semiconduc- tous deux anciens membres du ca- entreprises et aux services publics teur du courrier. Il est peu vrai- M. Vial, la CFDT a espéré « trouver teurs et le groupe coréen Daewoo Electronics ont annoncé, jeudi binet de Gérard Longuet, étaient par la déréglementation euro- semblable que Christian Pierret, auprès de ce nouvel interlocuteur 6 novembre, la création à Séoul d’un centre de conception commun, menacés. Lionel Jospin ayant fait péenne. secrétaire d’Etat à l’industrie, et (...) la mise en œuvre d’un contrat détenu à parts égales, pour des produits destinés à des applications savoir à ses ministres qu’il ne sou- Martin Vial s’accommodent de d’avenir mobilisateur (...), la réacti- dans l’électronique grand public. haitait pas de « chasse aux sor- POSITIONNEMENT DÉLICAT cette situation. Le comuniqué in- vation du dialogue social (...) et la a LUCENT : le groupe américain a annoncé, jeudi 6 novembre, la cières » et Claude Bourmaud étant A la tête de l’Aéropostale, une dique d’ailleurs que le président conclusion d’un contrat de plan fermeture début 1999 de son usine néerlandaise de Huizen (700 em- apprécié, y compris dans les rangs filiale détenue à 50 % par Air rendra prochainement « publiques équitable », la CGT « jugera aux plois), dont les fabrications seront transférées en Espagne et aux syndicaux, le changement de fonc- France et à 50 % par La Poste, deux les quelques adaptations complé- actes », et Sud estime qu’il y a des Etats-Unis. tions de Claude Viet paraissait actionnaires dont les intérêts ne mentaires qu’il souhaite apporter risques de « cacophonie » à la tête a RALLYE : le premier actionnaire de Casino veut lancer une aug- s’imposer. Pour le remplacer, le sont pas toujours convergents, avec le directeur général à l’organi- de La Poste. mention de capital de 2,2 milliards de francs, au deuxième trimestre nom de Martin Vial a très vite cir- Martin Vial peut se féliciter d’avoir sation de la direction de La Poste ». 1998, après la clôture de l’OPA qu’il a lancée sur Casino. culé. su développer le chiffre d’affaires Outre la répartition des rôles Frédéric Lemaître LeMonde Job: WMQ0811--0019-0 WAS LMQ0811-19 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 09:56 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0677 Lcp: 196 CMYK

19 COMMUNICATION LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 La publicité a servi au jour le jour l’OPA de Promodès sur Casino La communication financière, massivement utilisée par Paul-Louis Halley pour se concilier les faveurs de la famille Guichard et des personnels du groupe stéphanois, ne se contente plus de cibler les journaux spécialisés, mais bénéficie de plus en plus à la presse quotidienne généraliste

UN « BON » raid boursier s’ac- dias et quelques créations faites à adoptent ensuite une position gné, en 1988, la prise de contrôle de visionnels, et Promodès d’utiliser grand public. « La presse quoti- compagne d’une « bonne » publi- l’instinct ». Les spécialistes gèrent neutre. Puis du lundi au vendredi, la Télémécanique par le groupe des courbes peu orthodoxes pour dienne permet de jouer à plein la cité. Alors que l’Offre publique la situation au jour le jour pour cinq annonces déclinent les « ver- Schneider ». La COB « attirée par parler des futures performances synergie entre le rédactionnel et la d’achat (OPA) de Promodès sur tenter de faire pencher les 259 ac- tus du projet Promodès », qui sont la fréquence et l’importance des pu- boursières de l’hypothétique publicité, ce qui est le rêve de tout Casino reste suspendue à l’avis tionnaires appartenant à la famille synthétisées, le samedi 11, dans blicités publiées », a d’ailleurs jugé groupe Promodès-Casino. publicitaire, explique Luciano Bo- que devrait rendre la Cour d’appel Guichard (11 %), les salariés (3 %) une double page. utile de calmer les esprits en appe- Cette opération, comme la pri- sio, expert média à Carat. D’autant le 15 janvier (Le Monde du 1er no- et le grand public (49 %) en faveur lant les PDG de Promodès et de vatisation de France Télécom, au- que c’est un média d’influence. » vembre), on peut déjà mesurer de l’offre de M. Halley. Le temps FRÉNÉSIE Rallye à une certaine retenue dans ra fait les beaux jours de la presse. Les régies auraient fait preuve l’impact de la communication, manque, et le recul aussi. Cette rafale publicitaire, dont le leurs annonces publicitaires (Le Jusqu’ici réservées aux titres spé- d’une grande flexibilité eu égard d’une rare ampleur, que le groupe Le 1er septembre, Paul-Louis point d’orgue se situe entre le 6 et Monde du 23 octobre). Rallye, qui cialisés, les opérations financières aux délais qui leur ont été impo- a spécialement mis en place. Halley lance une OPA de 26 mil- le 11 octobre, souffle en continu mène aussi campagne, est soup- quittent peu à peu le sérail finan- sés : « Ils ont vu la manne que cela La publicité, dont la première liards de francs qui est avalisée par dans Le Figaro, Le Monde, Libéra- çonné de gonfler ses chiffres pré- cier pour les colonnes de la presse allait représenter », commente Oli- vocation est d’influencer, aurait la Commission des opérations de tion, La Croix, Les Echos, La Tri- vier Le Guay, d’Euro RSCG Omni- réussi à briser l’unité « quasi-mys- Bourse (COB), le 8 septembre. bune, et L’Agefi. Chaque samedi, um. De fait, les recettes des quoti- tique » de la famille Guichard – ac- Une première annonce expliquant les hebdomadaires boursiers France Télécom : priorité à la presse régionale diens ont été dopées. Certains tionnaires historiques de Casino –, le mécanisme paraît, le 12 sep- prennent le relais. De bout en parlent d’une croissance de 20 % à accroître la notoriété de Promo- tembre, dans la presse quoti- bout, le quotidien de la Loire La La privatisation de France Télécom aura, elle aussi, dopé le mar- de leur chiffre d’affaires en publi- dès et à créer un sentiment d’ap- dienne généraliste et économique. Tribune-Le Progrès, considéré ché publicitaire cette année. La campagne, dotée d’un budget « his- cité financière en 1997, soit près de partenance des salariés au groupe. Le même jour, Jean-Charles Naou- comme le « nerf de la guerre lo- torique » de 150 millions de francs, a largement bénéficié à la presse deux fois le taux prévu en début Suivant une pratique désormais ri fait tomber, à la surprise géné- cale », est utilisé pour véhiculer la en dépit de ses ratés. La privatisation était initialement prévue en d’année. Il faut dire que M. Halley courante dans ce type d’opéra- rale, une contre-proposition. bonne parole auprès des salariés mai avant d’être reportée par le nouveau gouvernement. Une cam- a largement plongé la main au tions, Paul-Louis Halley, PDG de « Dès lors, M. Naouri utilise le ma- stéphanois de Casino qui voient pagne d’affichage d’un montant total de 10 millions de francs avait portefeuille pour défendre son Promodès, s’est doté d’un « bras nagement de Casino pour faire pas- d’un mauvais œil la constitution débuté en avril. Les options qui avaient été prises dans les journaux projet. Il a déjà dépensé 15 mil- armé publicitaire » pour faire va- ser son projet, contre le nôtre, au- d’un groupe « Casimodès » (Le ont été reportées. La seconde phase de la campagne s’est étalée du lions de francs (nets) en publicité, loir son projet auprès des action- près de la famille Guichard », Monde du 23 octobre). C’est no- 22 septembre au 6 octobre. En septembre, 58,1 millions de francs ont sans comparaison avec les naires et riposter à la contre-of- estime M. Beauchet. L’équipe de tamment ce quotidien qui accueil- été dépensés par l’opérateur de télécommunication, dont 45 mil- 600 000 francs dépensés en temps fensive déclenchée par le financier Promodès a dix jours – le Conseil lera dans ses pages les lettres de lions en presse. Les quotidiens régionaux ont été les premiers béné- normal pour faire connaître ses Jean-Charles Naouri, propriétaire des marchés financiers (CMF) M. Halley aux actionnaires, puis ficiaires en s’adjugeant plus de la moitié des recettes allouées à la seuls résultats financiers. Et d’ici de Rallye et actionnaire de réfé- ayant demandé à M. Naouri de re- aux Stéphanois. presse, suivis des quotidiens nationaux, des magazines puis des au 15 janvier, de nouvelles actions rence de Casino. Pendant l’été, formuler son offre – pour réagir. Pour Marie-Claude Robert, mé- titres spécialisés. La moitié des annonces, conçues par Euro RSCG publicitaires pourraient voir le une « cellule de communication » Jeudi 2 octobre, M. Halley fait diateur à la COB, cet emballement Omnium et Associés, mettait en avant des arguments financiers. jour. qui regroupe des consultants de paraître dans quatre quotidiens sa publicitaire « n’est pas sans rappe- L’autre moitié, réalisée par l’agence Alice, défendait les valeurs Burson-Marsteller est constituée « lettre aux actionnaires » afin de ler la frénésie qui avait accompa- commerciales de France Télécom. Florence Amalou pour mettre au point un plan qui donner un visage humain au raid ne sera d’ailleurs pas respecté. financier. Vendredi 3 octobre et « Une OPA ne se déroule jamais samedi 4 octobre, une annonce comme vous le prévoyez », fait ob- qui compare les deux offres Pro- server Jacques Beauchet, directeur modès et Rallye est conçue aux de la communication de Promo- seules fins d’influencer la famille dès. Les publicitaires d’Euro RSCG Guichard qui se réunit le samedi. Omnium & Associés, mis au cou- Et ça marche. rant au dernier moment, pré- Dans un premier temps opposés parent « des options de plan-mé- à Promodès, 70 % d’entre eux Un préavis de grève est déposé à France 3 SIX SYNDICATS de France 3 (SNJ, SURT-CFDT, SNRT-CGT, SJA- FO, SNJ-CGT et SNA-CFTC) ont déposé, jeudi 6 novembre, un préa- vis de grève à partir du 2 décembre, afin de demander l’ouverture de négociations sur la politique générale, le temps de travail, l’emploi et la politique salariale. Les syndicats estiment que France 3 « est en crise alors que ses résultats d’audience et le succès auprès du public n’ont jamais été aussi bons ». Dans un entretien au Figaro du 7 no- vembre, Xavier Gouyou Beauchamps, président de France Télévi- sion, indique qu’il fera « des propositions à l’administration prochai- nement et aux partenaires sociaux ensuite » afin de réduire les disparités salariales entre France 2 et France 3 et que le premier se- mestre 1998 sera « consacré à un exercice de réflexion et de prospective devant aboutir à l’adoption d’un plan stratégique pour chacune des deux chaînes du groupe ». Des actionnaires de Canal Plus réclament une enquête de la COB COLETTE NEUVILLE, présidente de l’Association pour la défense des actionnaires minoritaires (ADAM), a demandé par courrier, jeudi 6 novembre, à Michel Prada, président de la Commission des opéra- tions de Bourse (COB), « d’ouvrir une enquête pour déterminer à qui et à quel prix ont été achetés les quelque 4 % du capital de Canal Plus vendus récemment par MIH sur le marché de Johannesburg ». MIH a signalé à Canal Plus, mardi 4 novembre, la vente, le 21 octobre, de la quasi-totalité de sa participation (environ 1,6 milliard de francs). Se- lon les statuts de Canal Plus, l’acheteur a quinze jours pour faire connaître son identité. Pour Colette Neuville, la concomitance de cette cession avec la révélation de la surestimation par MIH et Ri- chemont du nombre d’abonnés de Telepiù est « troublante ». Selon elle, « l’enquête devrait permettre de s’assurer que les deux opérations ne sont pas liées et qu’en particulier une compensation n’a pu s’effec- tuer au profit d’un tiers, au détriment des actionnaires de Canal Plus ».

DÉPÊCHES a TÉLÉVISION : Canal Plus, la Rai, Telecom Italia, Cecchi Gori et Mediaset ont signé, jeudi 6 novembre, un accord préliminaire pour réaliser une plate-forme numérique commune (Le Monde du 4 no- vembre). Avec cet accord, Cecchi Gori et la Rai prennent chacun 5 % du capital de Telepiù, majoritairement contrôlée par Canal Plus. Me- diaset conserve sa participation de 10 % dans la chaîne cryptée. a La CLT-UFA et le groupe Kirch ont annoncé, jeudi 6 novembre, la fusion sous une direction commune de la chaîne cryptée Premiere, du bouquet numérique DF1 et de leurs autres activités de télévision payante. Cette nouvelle entité deviendra opérationnelle après l’exa- men des autorités antitrust et de la Commission de Bruxelles. a Bruno Masure, ancien présentateur du journal de 20 heures de France 2, fait, à sa demande, l’objet d’une procédure de licencie- ment. Après avoir été évincé, en octobre, au profit du duo Daniel Bi- lalian - Béatrice Schoenberg, Bruno Masure avait estimé : « Il y a eu préjudice professionnel et moral. Ce sont des choses qui se négocient. » a Marie-Christine Saragosse est nommée directeur général de Sa- tellimages-TV5 auprès d’Alain Auclaire, directeur général de la chaîne francophone. Elle était précédemment directeur adjoint à la direction de l’audiovisuel extérieur au ministère des affaires étran- gères. Jean-Philippe Art, ancien directeur des sports de la Radio- Télévision belge, est nommé directeur des programmes et de l’an- tenne. a PRESSE : L’Asie Magazine est un nouveau mensuel consacré à l’actualité de cette partie du monde, dont le premier numéro paraît en novembre (64 pages, 32 francs). L’un des objectifs du magazine est de « créer des liens entre francophones d’Asie et francophones d’ailleurs ». LeMonde Job: WMQ0811--0020-0 WAS LMQ0811-20 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0678 Lcp: 196 CMYK

20 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 FINANCES ET MARCHÉS

aLA BOURSE de Tokyo a terminé la a SÉOUL a terminé, vendredi 7 no- a L’OR a ouvert en baisse, vendredi a LA BANQUE d’Angleterre a relevé, a LE PRIX du baril de brut de référence séance en baisse de 4,22 %, vendredi vembre, sur une perte de 6,9 %, les in- 7 novembre, à Hongkong. L’once de jeudi 6 novembre, son taux directeur light sweet crude a gagné 8 cents, à 7 novembre. Le Nikkei a perdu 697,5 vestisseurs étrangers ayant déserté le métal précieux s’échangeait à 311,90- de 0,25 point, à 7,25 %. La Banque es- 20,39 dollars, jeudi 6 novembre, sur le points, à 15 836,36 points, son plus bas marché tandis que les Coréens procé- 312,30 dollars contre 312,90-313,30 dol- time que l’inflation n’a pas suffisam- marché new-yorkais. La veille, il avait niveau depuis le 6 juillet 1995. daient à d’importants dégagements. lars la veille en clôture. ment ralenti. perdu 39 cents.

CAC 40 CAC 40 CAC 40 MIDCAC NEW YORK LONDRES MILAN FRANCFORT LES PLACES BOURSIE`RES q q p q q q n q Cloˆture 1 mois 1an 1 mois DOW JONES FT 100 MIB 30 DAX 30

Indice CAC 40 sur un an CAC 40/5 jours PRINCIPAUX E´CARTS PRINCIPAUX E´CARTS Indice SBF 250 sur 3 mois ` ´ 2781,82 AU REGLEMENT MENSUEL AU SECOND MARCHE 1810 Nouveau recul 3094,01 MAX Cours au Var. % Var. % Cours au Var. % Var. % 1996,30 2822,42 HAUSSES, 10 h 15 07/11 06/11 31/12 HAUSSES, 10 h 15 07/11 06/11 31/12 2913,95 1941,74 à Paris Cred.Fon.France 64,50 + 1,57 – 4,44 Flammarion S.A. 188 + 4,44 – 21 2733,89 Galeries Lafayette 2694 + 1,20 + 45,93 Securidev # 103,50 + 3,50 + 28,41 1887,18 2780 + + + POUR la deuxième séance 2553,82 S.E.B. 690 0,87 – 32,15 Immob.Batibail Ny# 249,50 2,25 29,27 consécutive, les valeurs fran- Eramet 243 + 0,78 – 10,66 AFE # 470 + 2,17 + 8,04 1832,62 2373,76 BIS 495 + 0,50 – 7,12 Algeco 240 + 2,12 .... çaises cédaient du terrain, ven- 2739,30 1778,06 Primagaz 424,10 + 0,49 – 30,58 2193,70 MIN dredi 7 novembre, à la Bourse de f g Comptoirs Mod. 2540 + 0,39 – 9,28 12 nov. 12 mai 6 nov. VLMMJ BAISSES, 10 h 15 1723,50 Paris. En baisse de 1,96 % à l’ou- G.F.C. 520 + 0,38 + 10,75 IMS(Int.MetalSer)# 78,85 – 5 + 11,84 f12 aouˆt 24 sep. 6 nov.g verture, elles perdaient 1,91 % à Casino Guich.ADP 248,80 + 0,32 + 30,94 ICBT Groupe # 198,60 – 4,97 – 1,68 2 728,80 points après quelques Poirel, gérant au Crédit du Nord, nier étant dans un tunnel nette- Carbone Lorraine 1580 + 0,31 + 60,89 Kindy # 138 – 4,82 – 10,38 minutes de transactions. le marché a effacé un peu vite la ment baissier depuis juillet », dit-il Groupe J.C.Darmon 265 – 4,64 + 12,76 Indice second marche´ sur 3 mois BAISSES, 10 h 15 Marie Brizard # 658 – 3,94 – 34,06 1721,24 La veille, l’indice CAC 40 avait crise d’ampleur de la semaine en soulignant que ce type de si- Sat 1601 – 4,36 + 3,62 1932,97 fini sur un repli de 1,44 % sous la dernière. « Il y a une décorrélation tuation annonce souvent un repli – + Ingenico 126,20 3,95 45,05 INDICES SBF 120-250, MIDCAC 1879,51 pression du dollar, revenu à entre le marché et le dollar, ce der- boursier. Rhone Poulenc A 244,10 – 3,67 + 37,98 ET SECOND MARCHE´ 5,75 francs et de la Bourse de Thomson-CSF 151,80 – 3,61 – 9,80 06/11 05/11 Var. % 1826,05 Hongkong, à nouveau en baisse. B.N.P. 252,60 – 3,58 + 25,79 Ind. ge´n. SBF 120 1899,72 1921,40 – 1,13 Fives-Lille 338 – 3,42 – 31,02 1772,59 Le marché reste indécis et atten- Ind. ge´n. SBF 250 1810 1828,89 – 1,03 Sodexho Alliance, valeur du jour Accor 1041 – 3,34 + 58,44 ´ tiste avant les chiffres de l’emploi Ind. Second Marche 1721,24 1721,91 – 0,04 1719,13 Bouygues Offs. 320 – 3,32 + 140,60 Indice MidCac 1530,41 1528,40 + 0,13 américain, qui devaient être pu- LE TITRE Sodexho Alliance a ga- de 2 milliards de francs, du 12 au Metaleurop 62,70 – 3,24 + 48,75 1665,67 f12 aouˆt 24 sep. 6 nov.g bliés vendredi et le week-end de gné 0,51 % à 2 955 francs, jeudi 6 no- 25 novembre inclus, par émission de Elf Aquitaine 698 – 3,19 + 47,78 Valeurs indus. 2070,20 2095,92 – 1,23 quatre jours du 11 novembre. La vembre, à la Bourse de Paris. Le 835 770 actions nouvelles au prix de 1 - Energie 2770,76 2815,58 – 1,59 VALEURS LES PLUS ACTIVES 2 - Produits de base 1962,54 1998,82 – 1,82 faiblesse de Wall Street en mati- groupe de restauration a annoncé 2 400 francs par titre. Indice MidCac sur 1 mois née a accru la prudence des in- qu’il devrait réaliser un bénéfice net 07/11 Titres Capitalisation 3 - Construction 1756,96 1774,35 – 0,98 SE´ANCE, 10 h 15 e´change´s en F 4 - Biens d’e´quip. 1458,15 1470,28 – 0,83 1530,41 1669,55 vestisseurs. Le CAC 40 a terminé part du groupe d’environ 535 mil- Sodexho Alliance /1 mois Elf Aquitaine 91268 64023978 5 - Automobile 2222,74 2214,93 + 0,35 à 2 781,82 points. lions de francs durant l’exercice 2955 3155 Carrefour 12994 40259219 6 - Biens consom. 3372,94 3418,59 – 1,34 1620,71 « Il n’y a pas de panique mais les 1996-1997, clos fin août, représentant Total 63833 39412139 7 - Indus. agro-alim. 1407,13 1436,55 – 2,05 3086 gens ne prennent pas de positions. un recul de 21 %. Le bénéfice 1996- Axa 93387 37440319 Services 1961,04 1973,63 – 0,64 1571,88 3017 Alcatel Alsthom 50859 35029994 8 - Distribution 3645,56 3681,73 – 0,98 Cette indécision va durer un mo- 1997 affiche toutefois une croissance 1523,04 Eaux (Gle des) 46535 33276242 9 - Autres services 1283,69 1288,92 – 0,41 ment car le marché est globale- 2948 de 30 % par rapport au résultat net LVMH Moet Hen. 34054 32775708 Socie´te´s financie`res 1373,62 1387,34 – 0,99 1474,21 ment à son prix et il y a moins de hors éléments non récurrents de 2879 AGF-Ass.Gen.France 80814 24321367 10 - Immobilier 733,92 736,95 – 0,41 volume, moins d’intérêt », obser- 1995-1996. Le groupe va par ailleurs 2810 L’Oreal 11358 23755323 11 - Services financ. 1421,97 1435,39 – 0,94 1425,37 f1er oct. 20 oct. 6 nov.g f6 oct. 21 oct. 6 nov.g vait un opérateur. Pour Jérôme lancer une augmentation de capital Societe Generale 30433 23524711 12 - Socie´te´s invest. 1635,22 1658,70 – 1,42

et taux d’intérêt) restent favo- NEW YORK LONDRES FRANCFORT New York. Dow Jones sur 3 mois Les valeurs du Dow-Jones Se´lection de valeurs du FT 100 Les valeurs du DAX 30 rables, mais la reprise est freinée 7663,59 Tokyo au plus bas 8178,31 par des éléments externes comme 06/11 05/11 06/11 05/11 06/11 05/11 Alcoa 72,25 74 Allied Lyons 4,94 4,98 Allianz Holding N 392 395,30 la crise asiatique. 7924,02 depuis deux ans Allied Signal 36,93 36,56 Barclays Bank 15,21 15,32 Basf AG 58,55 59,88 En Europe, la Bourse de Londres American Express 80,31 80,25 B.A.T. industries 5,42 5,37 Bayer AG 60,67 61,45 7669,73 LA BOURSE DE TOKYO a baissé a baissé à la suite du relèvement AT & T 47,93 48,06 British Aerospace 16,73 16,60 Bay hyp&Wechselbk 73,40 73 7415,44 de 4,22 %, vendredi 7 novembre, surprise du taux directeur de la Boeing Co 46 46,18 British Airways 6,07 5,95 Bayer Vereinsbank 100 99,95 Caterpillar Inc. 52 53,18 British Petroleum 8,51 8,89 BMW 1298 1302 7161,15 terminant à son niveau le plus bas Banque d’Angleterre. L’indice Foot- f12 aouˆt 24 sep. 6 nov.g Chevron Corp. 84,25 84,75 British Telecom 4,54 4,56 Commerzbank 62,25 61,80 depuis plus de deux ans. L’indice sie a perdu 0,90 % à 4 863,8 points. Coca-Cola Co 58,06 57,62 B.T.R. 2,09 2,12 Daimler-Benz AG 116 119,40 Nikkei a perdu 697,51 points, à Francfort a perdu 1,11 %, à Disney Corp. 86,43 85,12 Cadbury Schweppes 5,95 6 Degussa 79 80 15 836,36 points. C’est la première 3 823,91 points. Du Pont Nemours&Co 58,62 57,93 Eurotunnel 0,58 0,59 Deutsche Bank AG 112 113,35 Londres. FT100 sur 3 mois 4847,80 fois, depuis le 6 juillet 1995, que Eastman Kodak Co 65,37 62,56 Forte ...... Deutsche Telekom 32,25 32,85 5305,60 l’indice Nikkei passe en clôture Exxon Corp. 61,25 61,81 Glaxo Wellcome 12,90 13,01 Dresdner BK AG FR 71,60 73,50 INDICES MONDIAUX Ge´n. Motors Corp.H 66,50 66,68 Granada Group Plc 8,18 8,25 Henkel VZ 94,50 94,90 5179,68 sous la barre des 16 000 points. Cours au Cours au Var. Ge´n. Electric Co 68,75 69,18 Grand Metropolitan 5,39 5,41 Hoechst AG 70,30 71,07 5053,75 C’est la quatrième plus forte perte 06/11 05/11 en % Goodyear T & Rubbe 64,06 65,50 Guinness 5,42 5,47 Karstadt AG 585,50 589,50 de l’indice en points cette année. Paris CAC 40 2784,22 2822,42 – 1,37 Hewlett-Packard 63,62 64,87 Hanson Plc 0,87 0,87 Linde AG 1068 1079 4927,83 New-York/DJ indus. 7663,59 7692,57 – 0,38 IBM 101,25 102,68 Great lc 7,04 7,03 DT. Lufthansa AG 37,85 37,85 La veille, Wall Street est restée 4801,90 stable, limitant ses pertes dans Tokyo/Nikkeı¨ 16533,90 16448,10 + 0,52 Intl Paper 47,56 46,50 H.S.B.C. 13,95 14,50 Man AG 521,50 526 f12 aouˆt 24 sep. 6 nov.g ´ l’après-midi grâce à une détente sur Londres/FT100 4847,80 4908,30 – 1,25 J.P. Morgan Co 115,68 115,93 Imperial Chemical 8,91 8,96 Mannesmann AG 797,50 798 Francfort/Dax 30 3823,91 3866,68 – 1,12 Johnson & Johnson 60,18 60,12 Legal & Gen. Grp 4,80 4,98 Metro 78,80 80,70 le marché obligataire après le bon Frankfort/Commer. 1278,94 1288,28 – 0,73 Mc Donalds Corp. 45,93 46,50 Lloyds TSB 7,42 7,51 Muench Rue N 508,50 513 Francfort. Dax 30 sur 3 mois accueil réservé à l’adjudication de Bruxelles/Bel 20 2896,14 2896,14 .... Merck & Co.Inc. 88,62 87,68 Marks and Spencer 5,77 5,83 Preussag AG 465 468 3823,91 nouvelles obligations du Trésor Bruxelles/Ge´ne´ral 2332,47 2369,69 – 1,60 Minnesota Mng.&Mfg 93,25 93 National Westminst 8,61 8,72 Rwe 76,85 77,75 4363,09 américain à 30 ans. L’indice Dow Milan/MIB 30 1241 1241 .... Philip Moris 41,37 41,50 Peninsular Orienta 6,96 6,95 Sap VZ 534 531 4203,99 Jones a cédé 9,33 points (– 0,12 %), Amsterdam/Ge´. Cbs 596,70 599,80 – 0,52 Procter & Gamble C 71,62 72 Reuters 6,49 6,57 Schering AG 180,50 177 Madrid/Ibex 35 569,93 571,75 – 0,32 Sears Roebuck & Co 46,93 47,25 Saatchi and Saatch 1,25 1,25 Siemens AG 107,80 110,80 4044,89 à 7 683,24 points. Selon un courtier, Stockholm/Affarsal 2384,77 2384,77 .... Travelers 75,25 74,62 Shell Transport 4,09 4,28 Thyssen 425,10 431,50 3885,79 les facteurs fondamentaux propres Londres FT30 3157,10 3171,70 – 0,46 Union Carb. 44,93 45,62 Tate and Lyle 4,61 4,65 Veba AG 98,50 99,45 Hong Kong/Hang S. 10412,56 10681,80 – 2,59 Utd Technol 73,56 74 Zeneca 18,57 18,65 Viag 852,90 848,50 3726,69 au marché boursier américain f12 aouˆt 24 sep. 6 nov.g (croissance de l’économie, inflation Singapour/Strait t 1690,53 1700,02 – 0,56 Wal-Mart Stores 36,87 36,06 Volkswagen VZ 811 814

PARIS PARIS NEW YORK NEW YORK FRANCFORT FRANCFORT US/F US/DM US/¥ DM/F £/F LES TAUXn p p q p p LES MONNAIES q p p q p Jour le jour OAT 10 ans Jour le jour Bonds 10 ans Jour le jour Bunds 10 ans 5,7763 1,7225 123,2820 3,3480 9,7650 Nette hausse du Matif Baisse du dollar LE MARCHÉ obligataire français a ouvert en nette lèvement d’un quart de point du taux de base de la Banque LE DOLLAR se dépréciait nettement face au franc et sistantes vis-à-vis du système financier nippon et la hausse, vendredi 7 novembre. Dès les premières transac- d’Angleterre. Les cycles économiques en Grande-Bre- au deutschemark, vendredi 7 novembre, au cours des baisse prononcée de la Bourse ont pesé sur le yen. Le tions, le contrat notionnel qui mesure la performance des tagne et aux Etats-Unis étant proches, les marchés s’in- premiers échanges entre banques. La devise américaine dollar a atteint un plus haut niveau depuis six mois au emprunts d’Etat gagnait 22 centièmes à 98,86. Les opéra- quiètent d’un prochain geste identique de la Réserve fédé- s’échangeait à 5,74 francs et 1,7145 deutschemark contre cours de la matinée à 124 yens pour un dollar. Mais la teurs notent que les chutes des Bourses de Tokyo et de rale américaine lors de sa réunion le 12 novembre. respectivement 5,7621 francs et 1,7206 deutschemark au fuite vers la qualité a toutefois davantage profité au Séoul ont donné l’occasion au marché obligataire de jouer Le marché américain s’est tendu légèrement, le rende- cours des dernières transactions interbancaires de jeudi deutschemark qu’au dollar. Les cambistes pensent en ef- de nouveau son rôle de refuge. ment moyen sur les bons du Trésor à trente ans reculait à soir. fet que Wall Street pourrait pâtir de la statistique de l’em- La veille, le Matif avait perdu 10 centièmes après le re- 6,20 %, contre 6,21 % mercredi soir. Quelques heures plus tôt, à Tokyo, les inquiétudes per- ploi d’octobre qui doit être annoncée aujourd’hui.

Notionnel 5,5 % premie`re e´che´ance, 1 an LE MARCHE´ MONE´TAIRE (taux de base bancaire 6,55 %) MARCHE´ DES CHANGES A` PARIS PARITE´S DU DOLLAR 07/11 06/11 Var. % FRANCFORT : USD/DM 1,7225 1,7166 + 0,34 98,64 Achat Vente Achat Vente DEVISES cours BDF 06/11 % 05/11 Achat Vente 101,44 06/11 06/11 05/11 05/11 Allemagne (100 dm) 334,8000 – 0,06 322 346 TOKYO : USD/Yens 123,2820 123,0800 + 0,16 Jour le jour 3,3750 .... 3,3750 .... E´cu 6,6145 – 0,09 ...... 1 mois 3,40 3,50 3,25 3,50 ´ MARCHE´ INTERBANCAIRE DES DEVISES 100,40 Etats-Unis (1 usd) 5,7763 – 0,29 5,4600 6,0600 3 mois 3,72 3,84 3,54 3,64 Belgique (100 F) 16,2315 – 0,06 15,6600 16,7600 DEVISES comptant: demande offre demande 1 mois offre 1 mois 6 mois 3,85 3,97 3,70 3,80 Pays-Bas (100 fl) 297,0200 – 0,07 ...... Dollar E´tats-Unis 5,7797 5,7722 5,7820 5,7795 99,37 1 an 4,13 4,26 4,01 4,13 Italie (1000 lir.) 3,4175 – 0,06 3,1500 3,6500 Yen (100) 4,7085 4,7005 4,7332 4,7232 PIBOR FRANCS Danemark (100 krd) 87,9700 – 0,07 82 92 Deutschemark 3,3489 3,3484 3,3489 3,3484 98,33 Pibor Francs 1 mois 3,5156 .... 3,5137 .... Irlande (1 iep) 8,7085 + 0,13 8,2400 9,0800 Franc Suisse 4,1014 4,0938 4,1054 4,1007 Pibor Francs 3 mois 3,6875 .... 3,6836 .... Gde-Bretagne (1 L) 9,7650 + 0,63 9,2800 10,1300 Lire ital. (1000) 3,4228 3,4153 3,4181 3,4151 97,30 Pibor Francs 6 mois 3,8320 .... 3,8203 .... Gre`ce (100 drach.) 2,1325 – 0,16 1,8500 2,3500 Livre sterling 9,6839 9,6684 9,7276 9,7165 Pibor Francs 9 mois 3,9961 .... 3,9688 .... Sue`de (100 krs) 76,6800 – 0,23 71 81 Peseta (100) 3,9688 3,9623 3,9682 3,9637 Pibor Francs 12 mois 4,1445 .... 4,1094 .... Suisse (100 F) 410,4000 – 0,11 398 422 Franc Belge (100) 16,258 16,214 16,246 16,221 96,26 PIBOR E´CU Norve`ge (100 k) 82,0100 – 0,21 76,5000 85,5000 f7 nov. 12 mai 6 nov.g Pibor E´cu 3 mois 4,6458 .... 4,5990 .... Autriche (100 sch) 47,5650 – 0,06 45,8500 48,9500 TAUX D’INTE´REˆT DES EURODEVISES Pibor E´cu 6 mois 4,6927 .... 4,6458 .... Espagne (100 pes.) 3,9645 – 0,08 3,6500 4,2500 DEVISES 1 mois 3 mois 6 mois Pibor E´cu 12 mois 4,8177 .... 4,7708 .... ´ ´ Portugal (100 esc. 3,2800 – 0,15 2,9000 3,6000 Eurofranc 3,57 3,60 3,77 LES TAUX DE REFERENCE Canada 1 dollar ca 4,1298 – 0,31 3,8000 4,4000 Eurodollar 5,59 5,72 5,78 Taux Taux Taux Indice MATIF Japon (100 yens) 4,6890 – 0,57 4,5700 4,9200 Eurolivre 7,31 7,32 7,38 TAUX 06/11 jour le jour 10 ans 30 ans des prix dernier plus plus premier Finlande (mark) 111,1800 – 0,22 105 116 Eurodeutschemark 3,59 3,81 3,79 E´ che´ances 06/11 volume France 3,31 5,65 6,24 1,70 prix haut bas prix Allemagne 3,38 5,61 6,23 1,80 NOTIONNEL 5,5 % Grande-Bretagne 7,25 6,58 NC 2,80 De´c. 97 116825 98,64 98,80 98,50 98,78 Italie 6,81 6,23 6,75 2,60 Mars 98 1829 98,10 98,26 98,04 98,22 ` ` Japon 0,52 1,79 NC 0,50 L’OR LES MATIERES PREMIERES Juin 98 2 97,80 97,80 97,80 97,80 ´ E´tats-Unis 5,68 5,92 6,23 3,30 cours 06/11 cours 05/11 INDICES METAUX (New-York) $/once Or fin (k. barre) 59800 58200 07/11 06/11 Argent a` terme 485,40 488,10 PIBOR 3 MOIS Dow-Jones comptant 135,62 .... Platine a` terme ...... De´c. 97 22656 96,22 96,23 96,19 96,22 Or fin (en lingot) 60000 59000 Dow-Jones a` terme 144,65 143,77 Palladium 207,15 205,30 Mars 98 17614 95,92 95,94 95,89 95,92 Once d’Or Londres 313,50 312,05 CRB 242,13 240,93 GRAINES, DENRE´ES (Chicago) $/boisseau Juin 98 14111 95,66 95,70 95,63 95,67 Pie`ce franc¸aise(20f) 344 341 MARCHE´ OBLIGATAIRE Ble´ (Chicago) 355,75 358 Sept. 98 5785 95,48 95,50 95,44 95,49 Pie`ce suisse (20f) 343 340 DE PARIS ME´TAUX (Londres) dollars/tonne Maı¨s (Chicago) 278,50 283 E´CU LONG TERME Pie`ce Union lat(20f) 343 339 Taux Taux indice Cuivre comptant 1976,50 1963,50 Grain. soja (Chicago) 720,50 725,50 De´c. 97 385 97,74 97,84 97,66 97,84 ` TAUX DE RENDEMENT au 06/11 au 05/11 (base 100 fin 96) Piece 20 dollars us 2600 2500 Cuivre a` 3 mois 1986 1964 Tourt. soja (Chicago) 238,80 241,20 Mars 98 ...... Fonds d’E´tat 3` a 5 ans 4,22 4,21 98,50 Pie`ce 10 dollars us 1350 1332,50 Aluminium comptant 1603,50 1598,50 GRAINES, DENRE´ES (Londres) £/tonne Fonds d’E´tat 5` a 7 ans 5 4,96 100,09 Pie`ce 50 pesos mex. 2235 2235 Aluminium a` 3 mois 1629 1619,50 P. de terre (Londres) ...... Fonds d’E´tat 7` a 10 ans 5,47 5,42 101,48 Plomb comptant 592,50 576,50 Orge (Londres) 76,65 76 Fonds d’E´tat 10 a` 15 ans 5,81 5,77 101,20 CONTRATS A` TERME SUR INDICE CAC 40 Plomb a` 3 mois 600,50 587,50 SOFTS $/tonne Fonds d’E´tat 20 a` 30 ans 6,39 6,35 102,67 dernier plus plus premier E´tain comptant 5592,50 5592,50 Cacao (New-York) 1612 1604 E´ che´ances 06/11 volume ´ Obligations franc¸aises 5,76 5,73 101,02 prix haut bas prix LE PETROLE E´tain a` 3 mois 5590 5570 Cafe´ (Londres) 1533 1527 Fonds d’E´tat a` TME – 1,95 – 1,96 98,28 Nov. 97 15352 2792 2819 2778 2810 En dollars cours 07/11 cours 06/11 Zinc comptant 1226,25 1192,25 Sucre blanc (Paris) 308,80 308,50 Fonds d’E´tat a` TRE – 2,18 – 2,15 98,86 De´c. 97 1232 2796 2824,50 2789 2824,50 Brent (Londres) 19,37 19,48 Zinc a` 3 mois 1224 1208 OLE´AGINEUX, AGRUMES cents/tonne Obligat. franc¸. a` TME – 2,20 – 2,03 99,14 Mars 98 201 2817 2848,50 2815 2848,50 WTI (New York) 20,71 20,48 Nickel comptant 6067,50 6087,50 Coton (New-York) 72,15 72,09 Obligat. franc¸. a` TRE + 0,07 + 0,07 100,14 Juin 98 ...... Light Sweet Crude 20,30 20,36 Nickel a` 3 mois 6150 6135 Jus d’orange (New-York) 71,25 69,85 LeMonde Job: WMQ0811--0021-0 WAS LMQ0811-21 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0679 Lcp: 196 CMYK Page de bourse 1.e : Le monde Quotidien - Montage du vendredi 7 novembre 1997 - 10 h 33’ 00’’ Montage 3B2 Diamond 4

FINANCES?????????? ET MARCHE´S LE MONDELE MONDE / SAMEDI / SAMEDI 8 8 NOVEMBRE NOVEMBRE 1997 1997 / / 21

Cred.Fon.France ...... 63,50 64,50 + 1,57 100 Locindus...... 772 770 – 0,25 150 Usinor ...... 94,50 92,05 – 2,59 20 I.B.M # ...... 588 575 – 2,21 .... Credit Lyonnais CI ...... 323 318 – 1,54???????????? 180 L’Oreal...... 2127 2077 – 2,35 10 Valeo ...... 376 374,50 – 0,39 20 I.C.I #...... 85,10 83,50 – 1,88 1 ` CAC 40 Cred.Nat.Natexis ...... 337 331 – 1,78 100 LVMH Moet Hen...... 980 960 – 2,04 10 Vallourec...... 390 390 .... 100 Ito Yokado # ...... 280 268,60 – 4,07 50 REGLEMENT CS Signaux(CSEE)...... 200 199 – 0,50 100 MarineLE WendelMONDE ...... / SAMEDI 661 8 NOVEMBRE 655 – 0,90 1997 100 Via Banque ...... 164,20 164,10 – 0,06 100 Kingfisher plc #...... 80,50 82,50 + 2,48 .... Damart ...... 3829 3800 – 0,75 50 Metaleurop...... 64,80 62,70 – 3,24 25 Worms & Cie ...... 498 495 – 0,60 12 Matsushita #...... 98 93,60 – 4,48 50 MENSUEL Danone...... 902 883 – 2,10 10 Metrologie Inter...... 15,20 14,75 – 2,96 10 Zodiac ex.dt divid ...... 1295 1255 – 3,08 10 Mc Donald’s # ...... 267,60 263,80 – 1,42 .... PARIS VENDREDI 7 NOVEMBRE Dassault-Aviation...... 1300 1300 .... 50 Michelin ...... 312,10 306 – 1,95 12 Elf Gabon...... 1100 1100 .... 17 Merck and Co # ...... 510 504 – 1,17 .... Dassault Electro ...... 584 582 – 0,34 80 Moulinex #...... 128 125,50 – 1,95 10 ...... Mitsubishi Corp.#...... 46,10 44 – 4,55 50 Liquidation : 21 novembre – 2,28 % Dassault Systemes...... 180 178 – 1,11 5 Nord-Est...... 119,70 116,90 – 2,33 50 ...... Mobil Corporat.#...... 427,50 420 – 1,75 1 Taux de report : 3,50 CAC 40 : De Dietrich ...... 266 ...... 25 Nordon (Ny)...... 386 ...... 70 ...... Morgan J.P. # ...... 671 ...... 2 Cours releve´s`10h15 a 2718,26 Deveaux(Ly)#...... 630 615 – 2,38 20 NRJ # ...... 815 814 – 0,12 10 ...... Nestle SA Nom. # ...... 8140 8020 – 1,47 10 Dev.R.N-P.Cal Li # ...... 44,85 43,80 – 2,34 100 Olipar ...... 67 ...... 60 ...... Nipp. MeatPacker #...... 75,20 ...... 50 Dexia France...... 580 572 – 1,37 100 Paribas...... 422,50 415 – 1,77 50 ...... Nokia A ...... 523 505 – 3,44 5 VALEURS Cours Derniers % Nominal DMC (Dollfus Mi) ...... 112 111 – 0,89 75 Pathe ...... 1068 1042 – 2,43 100 ...... Norsk Hydro #...... 316,90 316 – 0,28 20 FRANC¸AISES pre´ce´d. cours + – (1) Dynaction ...... 157 154,90 – 1,33 25 Pechiney...... 240 240 .... 100 ...... Petrofina # ...... 2127 2167 + 1,88 .... Eaux (Gle des) ...... 726 711 – 2,06 100 Pernod-Ricard ...... 262,50 257,10 – 2,05 20 ...... Philip Morris #...... 236,10 234 – 0,88 .... B.N.P. (T.P)...... 961 960 – 0,10 1000 Eiffage ...... 271,50 264 – 2,76 50 Peugeot ...... 686 665 – 3,06 35 ...... Philips N.V #...... 455,10 450 – 1,12 10 Cr.Lyonnais(T.P.) ...... 950 912 – 4 1000 Elf Aquitaine ...... 721 698 – 3,19 50 Pinault-Print.Red...... 2787 2720 – 2,40 100 ...... Placer Dome Inc # ...... 87,50 84,60 – 3,31 .... Renault (T.P.)...... 1774 1772 – 0,11 1000 Eramet...... 241,10 243 + 0,78 20 Plastic Omn.(Ly) ...... 663 660 – 0,45 20 ...... Procter Gamble # ...... 410 411,30 + 0,31 .... Rhone Poulenc(T.P) ...... 2195 ...... 1000 Eridania Beghin ...... 854 839 – 1,75 65 Primagaz ...... 422 424,10 + 0,49 10 ...... Quilvest...... 319 315 – 1,25 .... Saint Gobain(T.P.)...... 1280 ...... 1000 Essilor Intl ...... 1600 1580 – 1,25 20 Promodes ...... 1893 1842 – 2,69 20 ...... Randfontein #...... 9,90 9,70 – 2,02 .... Thomson S.A (T.P) ...... 942 910 – 3,39 1000 Essilor Intl.ADP...... 1584 1540 – 2,77 20 Publicis # ...... 540 536 – 0,74 25 PLC # ...... 76,50 75 – 1,96 .... Accor...... 1077 1041 – 3,34 100 Esso ...... 510 505 – 0,98 50 Remy Cointreau...... 103,90 102,50 – 1,34 10 Royal Dutch #...... 305,50 299,10 – 2,09 1 AGF-Ass.Gen.France ..... 302,50 299,60 – 0,95 30 Eurafrance ...... 2405 2370 – 1,45 200 Renault...... 156,60 152,20 – 2,80 25 VALEURS Cours Derniers % Nominal Sega Enterprises...... 142,50 140 – 1,75 50 Air Liquide ...... 895 881 – 1,56 70 Euro Disney ...... 7,60 7,50 – 1,31 5 Rexel...... 1560 1530 – 1,92 20 E´TRANGE`RES pre´ce´d. cours + – (1) Saint-Helena #...... 20,20 20,20 .... 1 Alcatel Alsthom ...... 700 684 – 2,28 40 Europe 1 ...... 1160 ...... 100 Rhone Poulenc A...... 253,40 244,10 – 3,67 25 Schlumberger # ...... 538 530 – 1,48 .... Atos (ex.Axime) CA...... 684 675 – 1,31 10 Eurotunnel...... 5,60 5,60 ...... Rochette (La) ...... 26,40 26 – 1,51 10 ABN Amro Hol.#...... 115 113,40 – 1,39 1 SGS Thomson Micro. .... 436 438,10 + 0,48 13 Axa...... 405,50 400,10 – 1,33 60 Fimalac SA ...... 480 477 – 0,62 140 Rue Imperiale(Ly)...... 5530 ...... 200 Adecco S.A...... 1826 1796 – 1,64 10 Shell Transport # ...... 40,40 39,60 – 1,98 .... Bail Investis...... 767 765 – 0,26 100 Finextel...... 108,30 108,10 – 0,18 100 Sade (Ny)...... 187,10 ...... 100 Adidas AG # ...... 850 836 – 1,64 5 Siemens #...... 363 354 – 2,47 5 Bancaire (Cie) ...... 727 712 – 2,06 100 Fives-Lille...... 350 338 – 3,42 50 Sagem SA...... 2615 2600 – 0,57 50 American Express ...... 461,20 ...... Sony Corp. #...... 507 481 – 5,12 50 Bazar Hot. Ville ...... 528 525 – 0,56 50 France Telecom ...... 218,70 ...... 25 Saint-Gobain ...... 807 791 – 1,98 100 Anglo American # ...... 262,80 248,10 – 5,59 .... Sumitomo Bank #...... 59,20 53 – 10,47 50 Bertrand Faure...... 370 360,50 – 2,56 5 Fromageries Bel...... 4150 4159 + 0,21 50 Salomon (Ly) ...... 510 507 – 0,58 10 Amgold # ...... 275 267 – 2,90 1 T.D.K # ...... 511 489 – 4,30 50 BIC...... 410 400,10 – 2,41 25 Galeries Lafayette ...... 2662 2694 + 1,20 100 Salvepar (Ny)...... 452 450 – 0,44 50 Arjo Wiggins App...... 18,25 ...... Telefonica #...... 163,50 159 – 2,75 500 BIS ...... 492,50 495 + 0,50 20 GAN ex.dt sous...... 127,90 125,10 – 2,18 10 Sanofi ...... 551 534 – 3,08 25 A.T.T. # ...... 275,50 274 – 0,54 1 Toshiba #...... 25,55 24 – 6,06 50 B.N.P...... 262 252,60 – 3,58 25 Gascogne (B) ...... 507 500 – 1,38 80 Sat ...... 1674 1601 – 4,36 100 Banco Santander #...... 162 159 – 1,85 250 Unilever act.Div.#...... 315 317,50 + 0,79 1 Bollore Techno...... 759 749 – 1,31 50 Gaumont #...... 393,50 390 – 0,88 50 Saupiquet (Ns)...... 530 520 – 1,88 50 Barrick Gold #...... 114,50 114,40 – 0,08 .... United Technol. # ...... 421 415,60 – 1,28 5 Bongrain...... 2200 2180 – 0,90 50 Gaz et Eaux...... 2401 2360 – 1,70 50 Schneider SA...... 331,30 322 – 2,80 50 B.A.S.F. # ...... 197 191 – 3,04 5 Vaal Reefs # ...... 239 238 – 0,41 .... Bouygues ...... 546 535 – 2,01 50 Geophysique...... 825 810 – 1,81 10 SCOR...... 260,80 259 – 0,69 25 Bayer # ...... 200 197 – 1,50 5 Volkswagen A.G # ...... 3535 3450 – 2,40 50 Bouygues Offs...... 331 320 – 3,32 10 G.F.C...... 518 520 + 0,38 100 S.E.B...... 684 690 + 0,87 20 Cordiant PLC...... 11,80 11,70 – 0,84 .... Volvo (act.B) # ...... 152 147,10 – 3,22 6 Bull#...... 68,10 66,20 – 2,79 10 Groupe Andre S.A...... 551 547 – 0,72 50 Sefimeg CA...... 352 350 – 0,56 100 Crown Cork ord.# ...... 262,30 258 – 1,63 5 Western Deep #...... 119 118 – 0,84 2 Canal + ...... 1030 998 – 3,10 20 GROUPE GTM...... 341,50 342 + 0,14 50 SEITA...... 183,50 180 – 1,90 50 Crown Cork PF CV# ...... 240 ...... 41 Yamanouchi #...... 141 135,70 – 3,75 50 Cap Gemini...... 483,80 477,90 – 1,21 40 Gr.Zannier (Ly) # ...... 130 130 .... 10 Selectibanque ...... 68,50 68,15 – 0,51 100 Daimler Benz #...... 392,10 378 – 3,59 5 Zambia Copper ...... 14,85 14,05 – 5,38 .... Carbone Lorraine...... 1575 1580 + 0,31 50 Guilbert ...... 802 780 – 2,74 10 SFIM...... 1012 1005 – 0,69 160 # ...... 134 132 – 1,49 ...... Carrefour ...... 3151 3085 – 2,09 100 Guyenne Gascogne...... 1830 1815 – 0,81 100 SGE...... 148,50 147,10 – 0,94 85 Deutsche Bank #...... 376 364,60 – 3,03 5 ...... Casino Guichard...... 319 316,60 – 0,75 10 Hachette Fili.Med...... 1047 1040 – 0,66 20 Sidel...... 348,20 341 – 2,06 15 Dresdner Bank ...... 243,30 237,20 – 2,50 5 ...... Casino Guich.ADP...... 248 248,80 + 0,32 10 Havas...... 378 373,80 – 1,11 15 Silic CA ...... 800 786 – 1,75 100 Driefontein # ...... 39,35 39,30 – 0,12 ...... Castorama Dub.(Li)...... 621 615 – 0,96 25 Havas Advertising ...... 704 695 – 1,27 50 Simco ...... 424 425,10 + 0,25 100 Du Pont Nemours #...... 338 ...... C.C.F...... 329,90 327 – 0,87 25 Imetal ...... 640 630 – 1,56 50 S.I.T.A...... 1056 1055 – 0,09 50 Eastman Kodak # ...... 352,20 368 + 4,48 2 ...... Cegid (Ly)...... 630 632 + 0,31 25 Immeubl.France...... 337 336 – 0,29 50 Skis Rossignol...... 110 108,30 – 1,54 25 East Rand #...... 1,42 1,45 + 2,11 1 ...... Cerus Europ.Reun...... 32,35 32 – 1,08 40 Infogrames Enter...... 846 826 – 2,36 25 Societe Generale...... 779 768 – 1,41 30 Echo Bay Mines # ...... 20,50 20,55 + 0,24 .... Cetelem...... 637 634 – 0,47 45 Ingenico...... 131,40 126,20 – 3,95 10 Sodexho Alliance...... 2955 2880 – 2,53 100 Electrolux #...... 494 481,50 – 2,53 25 ABRE´VIATIONS CGIP ...... 1870 1851 – 1,01 100 Interbail ...... 172,50 171 – 0,86 100 Sommer-Allibert ...... 192 189 – 1,56 5 Ericsson # ...... 266,60 260,10 – 2,43 2 B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Chargeurs ...... 395 391 – 1,01 100 Intertechnique ...... 1230 1216 – 1,13 100 Sophia ...... 227,40 227 – 0,17 75 Ford Motor # ...... 269,40 265 – 1,63 1 Ny = Nancy; Ns = Nantes. Christian Dalloz...... 710 695 – 2,11 10 ISIS ...... 695 695 .... 50 Spir Communic. # ...... 346,50 345,20 – 0,37 20 Freegold # ...... 29,05 28,35 – 2,40 .... SYMBOLES Christian Dior ...... 620 602 – 2,90 52 Jean Lefebvre ...... 325 326 + 0,30 50 Strafor Facom...... 384 381,50 – 0,65 25 Gencor act.regr...... 12,45 11,95 – 4,01 .... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; Ciments Francais...... 240 237 – 1,25 25 Klepierre ...... 782 782 .... 100 Suez Lyon.des Eaux...... 609 591 – 2,95 60 General Elect. #...... 398,70 390 – 2,18 .... a coupon de´tache´; b droit de´tache´. Cipe France Ly #...... 158,50 157 – 0,94 10 Labinal...... 1620 1592 – 1,72 100 Synthelabo...... 727 705 – 3,02 10 General Motors #...... 386,90 380 – 1,78 1 Clarins...... 457 453 – 0,87 50 Lafarge ...... 356,70 351,80 – 1,37 25 Technip ...... 669 662 – 1,04 20 Gle Belgique # ...... 534 514 – 3,74 .... DERNIE`RE COLONNE (1) : Club Mediterranee...... 423 415 – 1,89 25 Lagardere ...... 171 167 – 2,33 40 Thomson-CSF...... 157,50 151,80 – 3,61 20 Grd Metropolitan ...... 51,80 51,50 – 0,57 .... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 Coflexip...... 712 700 – 1,68 10 Lapeyre...... 324 316 – 2,46 10 Total ...... 629 613 – 2,54 50 Guinness Plc # ...... 53,85 ...... Mardi date´ mercredi : montant du coupon Colas ...... 835 824 – 1,31 40 Lebon...... 233 ...... 50 UIF ...... 405,90 402 – 0,96 100 Hanson PLC reg...... 29,15 29 – 0,51 2 Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon Comptoir Entrep...... 11,60 11,25 – 3,01 10 Legrand ...... 1091 1062 – 2,65 10 UIS ...... 212 210 – 0,94 25 Harmony Gold # ...... 19,80 19,20 – 3,03 .... Jeudi date´ vendredi : compensation Comptoirs Mod...... 2530 2540 + 0,39 100 Legrand ADP ...... 750 741 – 1,20 10 Unibail porteur ...... 561 560 – 0,17 100 Hitachi #...... 44,50 41 – 7,86 50 Vendredi date´ samedi : nominal CPR...... 445,50 441 – 1,01 50 Legris indust...... 197,80 194 – 1,92 20 Union Assur.Fdal ...... 650 650 .... 10 Hoechst # ...... 233,60 231,50 – 0,89 5

OAT 9/85-98 TRA...... 0,571 ACTIONS Cours Derniers Francarep...... d 280 280 Elyo...... d 322 322 ACTIONS Cours Derniers OAT 9,50%88-98 CA#...... 103,28 3,696 x FRANC¸AISES pre´ce´d. cours France S.A...... d 1178 1178 Finaxa ...... 344 340 E´TRANGE`RES pre´ce´d. cours COMPTANT OAT TMB 87/99 CA#...... 99,90 2,679 From. Paul-Renard...... d 2050 2050 Gaillard (M)...... d 1521 1521 OAT 8,125% 89-99 #...... 105,44 3,851 Arbel ...... d 58 58 Gevelot...... d 1210 1210 Givaudan-Lavirotte...... d 1290 1290 Bayer.Vereins Bank ...... 343 343 Une se´lection Cours releve´s`10h15 a OAT 8,50%90/00 CA# ...... 108,49 5,379 Baccarat (Ny) ...... d 540 540 G.T.I (Transport)...... d 197 197 Grd Bazar Lyon(Ly)...... d 140 140 Commerzbank AG...... 209,90 209,90 VENDREDI 7 NOVEMBRE OAT 85/00 TRA CA#...... 102,80 0,939 Bains C.Monaco...... d 570 570 Immobail...... d 143,80 143,80 Gd Moul.Strasbourg...... d 1725 1725 Fiat Ord...... 18 18 OAT 10%5/85-00 CA#...... 112,54 4,685 y Bque Transatlantl...... d 183,50 183,50 Immobanque...... d 614 614 Hotel Lutetia...... d 364,50 364,50 Gold Fields South...... 106 106 %%OAT 89-01 TME CA# ...... 101,41 3,940 B.N.P.Intercont...... 820 839 Locamion (Ly) ...... d 401,20 401,20 Hotels Deauville...... d 540 540 Kubota Corp...... 18,70 18,70 OBLIGATIONS du nom. du coupon OAT 10% 90-01 ecu...... 114,50 7,151 Bidermann Intl...... d 110 110 Lucia ...... d 50 50 Immeubl.Lyon (Ly)...... d 515 515 Montedison act.ep...... 9,60 9,60 OAT 7,5%7/86-01CA#...... 108,35 2,301 B T P (la cie)...... d 7,60 7,60 Monoprix ...... d 314 314 L.Bouillet (Ly)...... d 300 300 Olympus Optical...... 41 41 Nat.Bq. 9% 91-02...... 0,247 OAT 8,5% 91-02 ecu...... 112,30 5,682 d Centenaire Blanzy...... d 376,40 376,40 Metal Deploye...... d 359 395,70 d Lloyd Continental...... d 9000 9000 Robeco...... 533 532 CEPME 9% 89-99 CA#..... 107,42 2,145 y OAT 8,5% 87-02 CA#...... 114,92 8,244 Champex (Ny)...... d 22,30 22,30 Mors ...... 5,10 5,25 Lordex (Ny)...... d 0,01 0,02 d Rodamco N.V...... 166 166 CEPME 9% 92-06 TSR ...... 3,551 OAT 8,50% 89-19 #...... 128,25 0,466 x CIC Un.Euro.CIP ...... 434 422 Navigation (Nle) ...... d 130 130 Matussiere Forest...... 61 58 Rolinco...... 517 515 CFD 9,7% 90-03 CB ...... 120,25 7,494 OAT.8,50%92-23 CA#...... 129,70 4,727 C.I.T.R.A.M. (B)...... d 2265 2265 Optorg ...... d 341 341 Moncey Financiere...... d 3055 3055 Sema Group Plc #...... 133 132 CFD 8,6% 92-05 CB ...... 6,527 SNCF 8,8% 87-94CA ...... 104,78 6,871 Generali Fce Assur ...... d 1280 1280 Paluel-Marmont...... d 330 330 M.R.M. (Ly)...... d 435 435 Solvay SA...... 339,10 339,10 CFF 10% 88-98 CA# ...... 104,80 0,630 Suez Lyon.Eaux 90...... 963 .... Continental Ass.Ly...... d 574 574 Exa.Clairefont(Ny) ...... d 810 810 Part-Dieu(Fin)(Ly) ...... d 104 104 ...... CFF 10,25%90-01CB# ..... 114,20 6,852 d ...... Darblay ...... d 506 506 Parfinance...... d 260 260 Pechiney Intl ...... 118,10 117,60 ...... CLF 8,9% 88-00 CA#...... 109,50 4,145 y ...... Didot Bottin...... d 773 773 Paris Orleans...... d 272 272 Poliet ...... d 504 504 CLF 9%88-93/98 CA#...... 101,10 7,052 d ...... Eaux Bassin Vichy...... d 2821 2821 Promodes (CI)...... d 1550 1550 Sabeton (Ly)...... d 705 705 ´ CNA 9% 4/92-07...... 4,784 ...... Ecia ...... 960 951 PSB Industries Ly ...... 500 500 Samse (Ly) ...... d 878 878 ABREVIATIONS CRH 8,6% 92/94-03...... 114,84 3,252 d ...... Ent.Mag. Paris...... d 1297 1297 Rougier # ...... 346 346 Sechilienne (Ly)...... d 1150 1150 B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; CRH 8,5% 10/87-88# ...... 105,20 5,915 y ...... Fichet Bauche ...... d 39,50 39,50 Saga ...... 125 122 Sucr.Pithiviers...... 3215 3350 Ny = Nancy; Ns = Nantes. EDF 8,6% 88-89 CA# ...... 108,13 6,409 ...... Fidei...... 34,20 34,20 S.I.P.H...... d 320,20 353 d Tanneries Fce (Ny)...... d 300 300 SYMBOLES EDF 8,6% 92-04 #...... 116,64 5,160 ...... Finalens ...... d 257 257 Sofragi ...... d 4878 4878 Teleflex L. Dupont...... d 107 107 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication Finansder 9%91-06# ...... 123 8,704 ...... F.I.P.P...... d 340,30 340,30 Taittinger...... d 2860 2860 Union Gle Nord(Li) ...... d 234 234 cate´gorie 3 ; a coupon de´tache´; b droit de´tache´; Finansd.8,6%92-02#...... 113,10 6,856 x ...... Fonciere (Cie) ...... d 602 602 Tour Eiffel ...... d 294,10 294,10 ...... o=offert;d=demande´; x offre re´duite ; Floral9,75% 90-99# ...... 108,42 3,018 ...... Fonc. Lyonnaise #...... 700 700 Vicat...... 500 495 ...... y demande re´duite ; # contrat d’animation. OAT 88-98 TME CA# ...... 100,10 3,940 ...... Foncina # ...... d 500 500 Caves Roquefort...... d 1900 1900 ......

Cardif SA...... d 800 800 Gautier France # ...... 246 245,10 NSC Groupe Ny ...... d 803 803 C.E.E #...... d 68 68 Gel 2000 ...... d 55 55 Onet # ...... 828 830 SECOND CFPI # ...... d 380 380 GEODIS #...... d 320 320 Paul Predault #...... 137 138 NOUVEAU MARCHE´ HORS-COTE Change Bourse (M) ...... 206,50 206,50 GFI Industries #...... 1050 1035 P.C.W...... d 19 19 Une se´lection. Cours releve´s`10h15 a Une se´lection. Cours releve´s`10h15 a MARCHE´ CNIM CA#...... 190 190 Girodet (Ly) #...... d 30 30 Petit Boy #...... d 80,95 80,95 Codetour...... d 370 370 GLM S.A...... d 230,90 230,90 Phyto-Lierac #...... 213,50 210 VENDREDI 7 NOVEMBRE VENDREDI 7 NOVEMBRE Une se´lection Cours releve´s`10h15 a Comp.Euro.Tele-CET ..... 299 290 Grandoptic.Photo #...... 963 975 Pochet...... 600 600 VENDREDI 7 NOVEMBRE Conflandey # ...... d 308 308 Gpe Guillin # Ly...... 195,10 195,10 Poujoulat Ets (Ns) ...... d 223 223 Cours Derniers Cours Derniers C.A. Hte Normandie...... 318 318 Kindy #...... 145 138 Radiall # ...... 639 631 VALEURS pre´ce´d. cours VALEURS pre´ce´d. cours Cours Derniers C.A. Paris IDF...... 739 729 Guerbet...... 230 230 Robertet # ...... d 1030 1030 VALEURS pre´ce´d. cours C.A.Ille & Vilaine...... 300 299 Hermes internat.1# ...... 379 370,10 Rouleau-Guichard...... d 262 262 Appligene Oncor ...... d 29 29 Eridania-Be´ghin CI...... d 750 750 C.A.Loire Atl.Ns # ...... 276 276 Hurel Dubois...... d 705 705 Securidev #...... 100 103,50 Belvedere...... d 624 624 Cre´dit Ge´n.Ind...... d 9,50 9,50 Acial (Ns) #...... d 40 40 C.A.Pas de Calais...... 545 545 ICBT Groupe # ...... 209 198,60 Smoby (Ly)#...... 570 570 BVRP...... d 195 195 Ge´ne´rale Occidentale..... d 178 178 AFE #...... 460 470 C.A.du Nord (Li) ...... 518 518 I.C.C...... d 137,10 137,10 Sofco (Ly)...... d 12,95 12,95 Coil ...... d 175,50 175,50 Ste´ lecteurs du Monde.... d 150 150 Aigle # ...... 314 310 C.A. Oise CCI...... d 326 326 ICOM Informatique ...... d 495,10 495,10 Sofibus...... d 363,80 363,80 Electronique D2 ...... d 765 765 Via Cre´dit (Banque)...... d 25,30 25,30 Albert S.A (Ns)...... d 150,10 150,10 C.A. Somme CCI...... 310 310 Idianova...... d 70 70 Sogeparc (Fin)...... 357 355 FDM Pharma n...... d 210 210 ...... Altran Techno. #...... 1668 1651 C.A.Toulouse (B) ...... d 425 425 Int. Computer #...... d 63 63 Sopra #...... 525 530 Genset...... d 360,10 360,10 d Arkopharma# ...... 299,90 298 Devanlay...... d 620 620 IPBM ...... d 66,80 66,80 Steph.Kelian # ...... d 63 63 Guyanor action B ...... 10,25 10,25 ´ Montaignes P.Gest...... d 1860 1860 Devernois (Ly)...... d 575 575 M6-Metropole TV ...... 565 552 Sylea ...... 517 520 High Co...... d 153,50 153,50 ABREVIATIONS Assystem # ...... 190 190 Ducros Serv.Rapide...... d 51 51 Manitou # ...... 722 713 Teisseire-France...... d 176 176 Infonie ...... d 81 81 B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Bque Picardie (Li)...... d 820 820 Emin-Leydier (Ly)#...... 425 425 Manutan ...... 372 372 TF1...... 540 530 Joliez-Regol...... d 75 75 Ny = Nancy; Ns = Nantes. Bque Tarneaud(B)#...... d 325,10 325,10 Europ.Extinc.(Ly)#...... 380 370 Marie Brizard # ...... 685 658 Thermador Hol. #...... 287 287 Mille Amis ...... d 53 53 SYMBOLES Bque Vernes ...... d 174 174 Expand s.a...... d 565 565 Maxi-Livres/Profr# ...... 32,95 32,95 Trouvay Cauvin # ...... 91 90,50 Naturex...... d 73,50 73,50 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication Beneteau # ...... d 830 830 Factorem...... d 640 640 Mecelec (Ly)...... d 58 58 Unilog ...... 784 799 Olitec ...... d 700 700 cate´gorie 3 ; d cours pre´ce´dent ; a coupon B I M P...... d 95 95 Faiveley # ...... 185 185 MGI Coutier # ...... 259 252 Union Fin.France ...... 555 560 Picogiga...... d 219 219 de´tache´; b droit de´tache´;o=offert; Boiron (Ly)...... 300,10 304 Finacor...... d 63 63 Monneret Jouet Ly# ...... d 167 167 Viel et Cie # ...... 149 152 Proxidis...... d 15,55 15,55 d=demande´; x offre re´duite ; y demande Boisset (Ly) #...... d 709 709 Fininfo ...... d 720 720 Naf-Naf #...... 72 72 Vilmorin et Cie #...... 480 475 R21 Sante´...... d 399 399 re´duite ; # contrat d’animation. But S.A...... 264 260 Fructivie...... 623 600 Norbert Dentres.#...... 620 630 Virbac...... d 450 450 Stelax ...... d 8,85 8,85

Pre´voyance Ecur. D ...... 105,65 105,65 Kaleı¨s Dynamisme...... 1098,43 1076,89 BRED BANQUE POPULAIRE Sensipremie`re C...... 13367,66 13334,32 CIC BANQUES Kaleı¨sE´quilibre ...... 1071,50 1050,49 Fonds communs de placements Avenir Alizes...... 2348,38 2302,33 Kaleı¨sSe´re´nite´ ...... 1041,05 1030,74 SICAV et FCP Francic...... 146,58 142,31 Latitude C ...... 149,80 149,80 Moneden ...... 93333,28 93333,28 E´cur. Capipremie`re C ..... 12128,64 12104,43 CM Option Dynamique.. 132,42 130,62 Une se´lection Oblig. ttes cate´...... 272,51 268,48 Francic Pierre...... 138,68 134,64 Latitude D...... 136,47 136,47 E´cur. Se´curipremie`re C .. 12101,33 12089,24 Europe Re´gions...... 234,79 227,95 CM Option Equilibre ...... 261,91 259 Cours de cloˆture le 6 novembre Cre´d.Mut.Mid.Act.Fr...... 158,95 154,70 Oblitys D ...... 623,25 614,04 ´ Ple´nitude D PEA...... 204,19 199,21 ´ Cred.Mut.Ep.Cour.T...... 925,85 925,85 VALEURS Emission Rachat Cre´d.Mut.Ep.Ind. C ...... 140,73 136,96 Poste Gestion C...... 15011,57 15011,57 Frais incl. net CNCA Cre´d.Mut.Ep.J ...... 23143,42 23143,42 Revenus Trimestr. D ...... 5241,48 5189,58 d CIC PARIS Livret Bourse Inv. D PEA 834,06 809,77 Cre´d.Mut.Ep.Monde ...... 1652,09 1607,87 Solstice D ...... 2351,41 2345,55 ´ d Nord Sud Develop. C...... 2593,35 2588,17 Amplia...... D 120836,43 120836,43 Associc ...... 1128,36 1128,36 Cre´d.Mut.Ep.Oblig...... 1884,12 1847,18 AGIPI Nord Sud De´velop. D ..... d 2450,43 2445,54 ´ Atout Amerique...... 196,81 192,01 Cicamonde...... 1553,40 1508,16 Cre´d.Mut.Ep.Quatre...... 1092,79 1071,36 SOCIE´TE´ GE´NE´RALE Agipi Ambition (Axa) ...... 140,41 133,72 MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC Atout Asie...... 92,19 89,94 Converticic...... 394,71 388,88 Fonds communs de placements ASSET MANAGEMENT Agipi Actions (Axa) ...... 115,22 109,73 Patrimoine Retraite C .... d 315,14 308,96 Atout Futur C ...... 793,77 774,41 Ecocic...... 1695,44 1646,06 CM Option Mode´ration . d 101,96 100,95 Patrimoine Retraite D.... 305,56 299,57 Atout Futur D...... 747,24 729,01 Mensuelcic...... 10080,38 9980,57 Actimone´taire C ...... 38338,96 38338,96 Sicav Associations C ...... d 2440,90 2440,90 Coexis ...... 1959,02 1926,27 Oblicic Mondial...... 3923,94 3865,95 LCF E. DE BANQUE Actimone´taire D...... 30374,46 30374,46 Dieze...... 2178,82 2142,40 Oblicic Re´gions ...... 1180,76 1163,31 Asie 2000...... d 611,82 585,47 Cadence 1 D...... 1057,37 1046,90 BANQUES POPULAIRES Elicash...... D 959469,76 959469,76 Rentacic...... 162,01 159,62 Saint-Honore´ Capital ..... d 20034,40 19450,87 Cadence 2 D...... 1046,42 1036,06 Epargne-Unie...... 209,37 204,26 St-Honore´ March. Emer. d 800,69 766,21 Cadence 3 D...... 1048,31 1037,93 Valorg...... 2452,43 2416,19 Eurodyn ...... 2622,70 2558,73 St-Honore´ Pacifique...... d 685,57 656,05 Capimone´taire C ...... 414,37 413,96 Fonsicav C...... 19853,01 19853,01 Indicia...... d 1702,35 1660,52 Capimone´taire D...... 373,89 373,52 Mutual. de´poˆts Sicav C... 19431,55 19412,14 Mone´.JC...... D 12056,85 12056,85 Sogeoblig C/D ...... 9292,10 9200,10 LEGAL & GENERAL BANK Interoblig C...... 7477,41 7403,38 3615 BNP Mone´.JD ...... D 11673,57 11673,57 Eurco Solidarite´...... 1384,58 1370,87 Interse´lection France D.. 718,71 704,62 Oblifutur C ...... 552,12 542,89 Lion 20000 C...... 17305,74 17305,74 Natio Court Terme...... 14339 14339 Se´curitaux...... 1846,95 1846,95 S.G. France opport. C ..... 2040,79 2000,77 Oblifutur D...... 529,05 520,21 Lion 20000 D ...... 16191,06 16191,06 Strate´gie Actions...... 1121,55 1078,41 Natio Epargne...... 2225,87 2203,83 E´cur. Act. Futur D PEA ... 281,25 275,74 S.G. France opport. D..... 1948,19 1909,99 Oraction...... 1585,74 1547,06 Lion Associations C ...... 11104,84 11104,84 Strate´gie Rendement ..... 1982,03 1919,64 Natio Oblig. M.T. C/D .... 857,30 848,81 E´cur. Capitalisation C ..... 254 254 Sogenfrance C...... 1888,70 1851,67 Revenu-Vert...... 1184,18 1164,39 Lion Associations D...... 11104,84 11104,84 Sogenfrance D ...... 1726,37 1692,52 Natio Ep. Croissance ...... 3192,46 3129,86 E´cur. Expansion C ...... 83773,68 83773,68 Se´ve´a ...... d 115,56 112,74 Lion Court Terme C ...... 26672,83 26672,83 ´ E´cur. Ge´ovaleurs C ...... 3549,01 3479,42 Sogepargne D ...... 297,70 294,75 Natio Ep. Patrimoine ..... 137,60 134,90 Synthe´sis...... 18302,31 17978,69 Lion Court Terme D...... 24185,25 24185,25 E´cur. Investis. D PEA ...... 223,80 219,41 Soginter C ...... 2480,01 2431,38 Natio Epargne Retraite .. 158,49 155,38 Uni Association ...... D 121,76 121,76 Lion Plus C ...... 1577,07 1546,15 E´cur. Mone´premie`re ...... 11442,26 11442,26 Amplitude Ame´rique ...... 117,56 114,69 Fonds communs de placements Natio Epargne Tre´sor..... 11307,10 11284,53 Uni Foncier ...... 1399,72 1365,58 Lion Plus D...... 1504,38 1474,88 E´cur. Mone´taire C ...... 13145,21 13145,21 Amplitude Europe C ...... 168,04 163,94 Favor D ...... d 1399,70 1372,25 Natio Euro Valeurs ...... 1026,26 1006,14 Uni France ...... 843,64 823,06 ´ E´cur. Mone´taire D...... 12519,14 12519,14 Lion Tresor...... 2461,09 2436,72 Amplitude Europe D...... 165,22 161,19 Sogeliance D ...... d 1695,41 1678,62 Natio Euro Oblig...... 1021,50 1011,39 E´cur. Tre´sorerie C ...... 322,67 322,67 Uni Garantie C ...... 1900,46 1868,69 Oblilion ...... 2170,55 2149,06 Amplitude Monde C ...... 1026,35 1001,32 Sogenfrance Tempo D ... d 227,41 222,95 Natio Euro Opport...... 1056,40 1035,69 E´cur. Tre´sorerie D...... 310,14 310,14 Uni Garantie D...... 1453,55 1429,25 Sicav 5000 ...... 714,83 700,81 Amplitude Monde D...... 979,14 955,26 ...... Natio Inter ...... 1090,05 1068,68 E´cur. Trimestriel D...... 2028,43 2028,43 Uni Re´gions ...... 1653,05 1612,73 Slivafrance ...... 1194,07 1170,66 Amplitude Pacifique...... 96,87 94,51 ...... Natio Opportunite´s...... 188,20 184,51 E´parcourt-Sicav D ...... 193,79 193,79 Univar C...... D 312,47 312,47 Slivam ...... 585,46 573,98 Elanciel D PEA...... 181,43 177 Natio Revenus...... 1115,44 1104,40 Ge´optim C...... 12931,80 12740,69 Univar D ...... D 299,45 299,45 Slivarente...... 246,28 241,45 E´mergence Poste D PEA 152,43 148,71 SYMBOLES Natio Se´curite´...... 11541,02 11541,02 Ge´optim D ...... 11878,38 11702,84 Univers Actions ...... 245,07 239,09 Slivinter...... 802,49 786,75 Ge´obilys C...... 676,36 666,36 D cours du jour ; d cours pre´ce´dent. Natio Valeurs ...... 1343,68 1317,33 Horizon C...... 2258,39 2214,11 Univers-Obligations ...... 250,19 246,01 Trilion ...... 5117,42 5051,75 Ge´obilys D ...... 639,93 630,47 LeMonde Job: WMQ0811--0022-0 WAS LMQ0811-22 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0680 Lcp: 196 CMYK

22 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 CARNET

DISPARITIONS NOMINATIONS Isaiah Berlin Ordre national du Mérite Une liste de nominations et général inspecteur ; Claude Milhaud, vétéri- promotions dans l’ordre national naire biologiste général inspecteur ; Pierre e Changeur, ingénieur en chef de l’armement ; Un grand penseur libéral du XX siècle du Mérite au titre du ministère de Guy Forillière, ingénieur en chef de 1re classe la défense est parue au Jour- des études et techniques d’armement ; Jacques LE PHILOSOPHE et historien Oxford, il puisait dans la littéra- communiste et sioniste qui les hommes soient trop portés à nal officiel daté dimanche 2- Guély, ingénieur général hors classe de l’arme- britannique Isaiah Berlin, l’un des ture russe ses sujets de réflexion et condamnait le chauvinisme de aimer vivre dans la claustration. lundi 3-mardi 4 novembre. ment ; Jean Leygonie, ingénieur général de 1re classe de l’armement ; Jean-Claude Varet, in- plus renommés de l’université s’interrogeait sur les possibilités race et les nationalismes sous Dans les périodes de peur, de né- Sont promus commandeurs : génieur général de 1re classe de l’armement ; d’Oxford, est mort, dans la nuit du d’une morale dans les décombres toutes leurs formes. vrose, de dépression, au lieu de ré- Gilles Dangeard, contrôleur général des ar- Jean Vernière, général de brigade ; Claude As- mercredi 5 novembre, à l’âge de de l’humanisme. Ce fut un texte sur Tolstoï et clamer « plus de lumière », ils ac- mées ; Denis Picard, général de division ; Pa- nar, colonel ; Gérald Cluzel, colonel ; François trick Boucher, général de corps d’armée ; Jean- Daubin, lieutenant-colonel ; Pierre Denis, gé- quatre-vingt-huit ans. Il a ac- Né en 1909 à Riga en Lettonie, l’histoire (voir Les Penseurs russes, cordent crédit à des visions Philippe Braun, colonel ; André Clert, lieute- néral de brigade ; Jean Durupt, colonel ; Rolf compli la plus grande partie de sa exilé en Angleterre à l’âge de dix Albin Michel, 1984) qui rendit cé- conservatrices et déterministes, ils nant-colonel ; Jean-Claude Coste, général de Figge, colonel ; Germain Kling, colonel ; Chris- carrière universitaire à Oxford, ans, Isaiah Berlin ne cessa de s’in- lèbre Isaiah Berlin. Reprenant la se réfugient dans la « paix de la ré- brigade ; Alain Faupin, général de division ; tian Orengo, chef d’escadrons ; Maxence Ri- Jean Glévarec, général de division ; Maurice clusion ». Contre cette propension chard, chef d’escadrons ; Edmond Roux, dont il avait été diplômé en littéra- terroger sa vie durant sur la quête distinction du poète grec Archi- Godinot, général de division ; Jean-Claude commandant ; Charles Varrey, lieutenant-colo- ture classique, en politique, philo- d’une identité juive. En 1973, dans loque : « Le renard sait beaucoup des hommes à abdiquer et à vivre Kurtz, général de brigade ; Philippe de La nel ; Jean Vaseur, colonel ; Gérard Wirtz-Risse, sophie et économie en 1931 et les conférences réunies sous le de choses, le hérisson n’en sait claquemurés dans leur abri liberti- Chouë de La Mettrie, général de division ; Alain colonel ; Achille Boespflug, maître principal ; Lamballe, général de brigade ; René Landrin, 1932. Avant d’enseigner à Oxford, titre Trois essais sur la condition qu’une seule, mais grande », Berlin cide, Berlin recommandait le libre Michel Marszalek, colonel ; Michel Rocle, lieu- général de brigade ; Daniel Michelin, colonel ; tenant-colonel ; Daniel Saget, colonel ; Albert Isaiah Berlin s’était essayé à la di- juive (Calmann-Lévy), il avait cité affirmait que dans le monde il y a, jeu du tempérament individuel. Baudoin Pillon, général de brigade ; Maurice Beuve, colonel. plomatie, travaillant notamment à ce mot : « Il n’y a pas d’histoire d’une part, les hérissons, ceux qui Les hommes, disait-il, sont mora- Quadri, général de division ; Bounlom Sani- Le Journal officiel publie en outre une liste de l’ambassade de Grande-Bretagne juive contemporaine. Il n’y a qu’un rapportent tout à une vision cen- lement libres, et c’est en usant de chanh, lieutenant-colonel ; Gildas Sonnic, colo- promotions au grade d’officier et de nomina- nel ; Michel Stouff, général de brigade ; Max tions au grade de chevalier dans l’ordre natio- à Washington pendant la seconde martyrologe. » trale, à un seul principe organisa- leur liberté qu’ils peuvent influer Valade, général de brigade ; Jean-Luc Cuny, nal du Mérite au titre du ministère de la dé- guerre mondiale. Les rapports teur (Dante, Montaigne, Pascal, sur les événements. Ils ont l’obli- contre-amiral ; Christian Huet, vice-amiral ; fense. André Le Berre, vice-amiral ; Patrick Lecointre, LE RENARD ET LE HÉRISSON hebdomadaires qu’il rédigea à Dostoïevski, en sont des gation de proclamer leurs idéaux vice-amiral d’escadre ; François de Longueau cette époque faisaient, dit-on, le Cette recherche d’une identité exemples), et d’autre part les re- et leurs convictions. Ils se doivent Saint-Michel, vice-amiral ; Claude Musset, vice- EDUCATION NATIONALE bonheur de Winston Churchill – juive, il en traça les contours à tra- nards (parmi eux, Shakespeare, de vivre dans la perpétuelle nos- amiral ; François de Penfentenyo de Kervéré- auquel il consacra un ouvrage en vers deux portraits, celui de Dis- Balzac et Joyce). Berlin était plutôt talgie des absolus. guin, vice-amiral ; Pierre Reignier, commissaire Franck Métras, professeur de général de 1re classe ; André de Bastier de Vil- 1964. Le philosophe fut professeur raeli, juif italien, dandy opportu- de la race des renards. Il invitait à Penseur libéral, moraliste, Isaiah lars de Bez d’Arre, général de division aé- chimie à l’université de Pau, a été invité dans de nombreuses univer- niste, chef du Parti conservateur, une vision complexe du monde. Berlin gardait un œil vigilant sur rienne ; Claude Bigot, général de brigade aé- nommé en conseil des ministres sités étrangères, à Harvard, Yale, romantique fasciné par l’aristocra- « Rien, disait-il, n’est plus fatal, en toutes les formes de liberté. On ne rienne ; Daniel Carrasco, général de brigade du 5 novembre recteur de l’acadé- aérienne ; Serge Cocault, général de division Columbia, Jérusalem et Tel-Aviv. tie anglaise, et celui de Karl Marx, morale et en politique, que les idées saurait mieux le définir que par aérienne ; Robert Creuzé, général de division mie de Poitiers, en remplacement C’est à Raymond Aron qu’il fau- exilé solitaire et fanatique, uniques, même nobles, auxquelles cette phrase placée en exergue aérienne ; Michel Duthu, général de brigade de Michel Leroy, en poste depuis drait comparer Isaiah Berlin. Il al- « comploteur impénitent », auquel, on croit fanatiquement. » d’un de ses livres : « Une curieuse aérienne ; Paul Hartweck, colonel ; Bernard août 1994. Jean-Marc Monteil, Jean, lieutenant-colonel ; René Perret, général liait un intérêt tout britannique jeune chercheur à Oxford, Berlin Berlin le renard incitait les combinaison d’un chimiste anglais de corps aérien ; Marc Pirou, général de divi- professeur de psychologie à l’uni- pour le libéralisme avec une fasci- avait consacré son tout premier hommes à briser les carcans. Dans avec l’âme d’un bouddhiste. » sion aérienne ; Michel Razaire, général de bri- versité de Clermont-Ferrand, est nation européenne pour les idées. livre. Ces conférences s’achevaient Quatre essais sur la liberté (Cal- gade aérienne ; Pierre Boyot, médecin général nommé recteur de l’académie de inspecteur ; Jean-Jacques Buffat, médecin gé- Professeur de sciences politiques à sur l’éloge de Moïse Hess, mann-Lévy, 1988), il déplorait que Roland Jaccard néral inspecteur ; Joseph Giannuzzi, médecin Bordeaux où il remplace André Pouille, en poste depuis octobre 1993. a MARIA DE LOURDES, chan- JOURNAL OFFICIEL [Né le 1er juillet 1936 à Caudéran (Gironde), teuse populaire mexicaine, est Franck Métras, ingénieur chimiste et docteur ès morte jeudi matin 6 novembre à Au Journal officiel daté di- modalités de recrutement et de tests de dépistage des maladies policière, de sécurité civile et d’ad- sciences physiques, a d’abord été, en 1960, as- l’aéroport de Schiphol-Amster- manche 2-lundi 3-mardi 4 no- formation des adjoints de sécuri- transmissibles effectués dans le ministration publique, signé à sistant à l’université de Bordeaux. En 1967, il de- dam, alors qu’elle s’apprêtait à vembre sont publiés : té ; un arrêté fixant leurs droits et cadre de la stimulation de syn- Prague, le 2 avril 1997 ; vient professeur à l’université de Pau dont il a rentrer au Mexique après une b Mérite : deux décrets portant obligations. thèse d’anticorps anti-D. un décret portant publication de été le président de 1982 à 1988. Directeur des tournée aux Pays-Bas. Selon l’am- promotion et nomination dans b Nucléaire : deux arrêtés rela- l’accord entre le gouvernement de enseignements supérieurs de 1989 à 1991, il est bassadeur du Mexique à La Haye, l’ordre national du mérite, pour ce tifs aux autorisations de rejets Au Journal officiel du jeudi 6 no- la République française et le gou- recteur de l’académie d’Orléans-Tours jusqu’en M. Ignacio Pichardo, elle aurait été qui concerne le contingent du mi- d’effluents radioactifs liquides et vembre sont publiés : vernement de la Roumanie relatif 1992. De retour à l’université de Pau, il est éga- victime d’un malaise cardiaque. nistère de la défense (lire ci-des- d’effluents radioactifs gazeux par b Législatives : deux décrets à la suppression de l’obligation de lement, depuis 1995, directeur du centre d’ini- « Elle était déjà très malade quand sus). la centrale nucléaire de Civaux. portant convocation des électeurs visa de court séjour pour les titu- tiation à l’enseignement supérieur Aquitaine- nous l’avons vue sur scène à La b Elysée : un arrêté portant no- pour l’élection de députés dans la laires de passeport diplomatique Outremer.] Haye le 22 octobre », a confié le di- mination à la présidence de la Ré- Au Journal officiel du mercredi 6e circonscription du Haut-Rhin et sous forme d’échange de lettres, [Né le 18 juin 1947 à Labesette (Puy-de- plomate. Connue comme « la voix publique de Jean-François Cirelli, 5 novembre sont publiés : la 4e circonscription de la signées à Bucarest, le 31 juillet Dôme), Jean-Marc Monteil, docteur en sciences du Mexique », Maria de Lourdes, conseiller économique, et de Pas- b Victimes : un arrêté portant Meurthe-et-Moselle, dimanche 1997. sociales et psychologie et docteur d’Etat ès dont l’âge était un secret jalouse- cale Andreani, conseiller tech- agrément d’une association aux 7 décembre et éventuellement di- b Mission : un décret chargeant lettres et sciences humaines, a enseigné au ly- ment gardé, avait enregistré au to- nique. fins d’exercer les drois reconnus à manche 14 décembre. Raymond Douyère, député (PS) de cée avant d’être nommé assistant, maître-assis- tal quarante-quatre albums. Le b Emplois-jeunes : un décret la partie civile. Il s’agit de l’Asso- b Accords internationaux : un la Sarthe, d’une mission tempo- tant puis professeur, en 1983, à l’université dernier, intitulé Simplement Maria, relatif aux adjoints de sécurité re- ciation des victimes de l’accident décret portant publication de l’ac- raire auprès du ministre de Blaise-Pascal (Clermont-Ferrand-II), dont il a était sorti en juillet aux Pays-Bas, crutés en application de la loi du aérien du cap Skirring, sise 46, cord entre le gouvernement de la l’économie, des finances et de l’in- été président de 1992 à 1997. En 1996, il a été élu où elle avait plusieurs fan-clubs. 16 octobre 1997 relative au déve- boulevard Raspail, 75007 Paris. République française et le gouver- dustrie. premier vice-président de la conférence des Son répertoire était composé de loppement d’activité pour l’emploi b Santé : un décret et un arrêté nement de la République tchèque b Défense : un décret portant présidents d’université, fonctions qu’il a exer- chansons folkloriques mexicaines. des jeunes ; un arrêté fixant les relatifs aux analyses biologiques et relatif à la coopération en matière concession de la médaille militaire. cées jusqu’en juillet 1997.]

AU CARNET DU « MONDE » – Thonon. Lausanne. Paris. Mallemort. Fernande GUERARD, Condoléances Lauris. Fontaine. née VILLETTE, Décès – Me Aly Elsamman, ancien conseiller Corinne, Muriel, Sylvie, Paule, nous a quittés le mardi 28 octobre 1997, du président Sadate et président de – Serge Kahn et son épouse, Claudie Dominique, Fabienne, dans sa soixante-dix-neuvième année, des l’ADIC, Union internationale pour le Lévy-Kahn, ses enfants, suites d’une faute médicale. dialogue judéo-islamo-chrétien et Ses neveu et nièce, Katarina, Ludivine, Gabriel, Léo, l’éducation de la paix, adressse ses ont la tristesse de faire part à tous ceux Saâdia, Selon sa volonté, elle sera incinérée. sincères condoléances à Collection Mémoire d’entreprises qui l’ont connue et aimée et ont apprécié ses petits-enfants, Mme la baronne Nadine de Rothschild, son dévouement et ses qualités de cœur Monique, Joël, Yves, Peter, Un hommage lui sera rendu au créma- M. le baron , du décès survenu le 1er novembre 1997, sa belle-fille et ses gendres, torium du cimetière monumental de La famille de Rothschild, Le Monde, 1944-1995 dans sa quatre-vingt-septième année, de Mme et M. Jean Delepierre- Rouen, le lundi 10 novembre, à 11 h 15, suite au décès de son ami, Vancomerbeke, suivi du dépôt des cendres dans le caveau Histoire d’une entreprise Jacqueline BENOÎT-LÉVY. sa sœur et son beau-frère, familial du cimetière du Nord. le baron Tous ses neveux et nièces, Edmond de ROTHSCHILD, De la part de Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité Mme Sylve Pessin, de presse familiale le 5 novembre . Gérard Guerard, qui fut un homme dont le capital réel a Tous les parents et amis, son époux, été sa générosité de cœur et qui n’a jamais par Patrick Eveno ont la tristesse de faire part du décès de 4, rue Livingstone, séparé l’éthique de l’action. Une histoire économique de la société éditrice du Monde, acces- qui remercie les médecins en 75018 Paris. M. Jean DELEPIERRE, pneumologie et le personnel infirmier de sible à tous ceux qui désirent connaître les conditions de production 55, rue Lamarck, de l’information dans la société contemporaine. 540 pages, 160 F. enlevé à leur affection le mercredi la clinique du Cèdre, en particulier le – L’Association psychanalytique de 75018 Paris. 5 novembre 1997, dans sa soixante- docteur Broussier, Mme le docteur Journel, France Les industries agroalimentaires en France huitième année. du centre Frédéric-Joliot, le service du éprouve une vive émotion et une profonde Histoire et performances professeur Baillet, de l’hôpital de la Pitié- tristesse à l’annonce de la disparition du – Marseille. Malvalette. Paris. Alès. Les honneurs seront rendus le samedi Salpêtrière. sous la direction de Jacques Marseille 8 novembre, à 13 heures, en la chambre professeur René DIATKINE, Les racines et les causes d’un formidable succès national. Mme Hélène Brun, funéraire de l’hôpital de La Tour, suivis psychanalyste, 312 pages, 125 F. son épouse, de la crémation à La Balme-de-Sillingy. – Mme Guy Henriet et sa famille ancien président ont la tristesse d’annoncer le décès de de la Société psychanalytique de Paris, La révolution commerciale en France Ses enfants, Une bénédiction aura lieu vers Ses petits-enfants, Du « Bon Marché » à l’hypermarché 17 heures, au colombarium de Thonon, ce M. Guy HENRIET, et s’associe à la grande peine de sa famille sous la direction de Jacques Marseille Ses arrière-petits-enfants, même jour. et de ses proches. Historiens, économistes, sociologues et professionnels à la ren- Et toute sa famille, En lieu et place de fleurs, vous pouvez ont la tristesse de faire part du décès de survenu le 30 octobre 1997, dans sa contre d’un monde qui aligne cinq entreprises parmi les dix pre- faire un don au profit de l’Association des quatre-vingt-unième année. miers groupes européens. 224 pages, 125 F. résidents de l’hôpital de La Tour. Anniversaires de décès Jules BRUN, Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité Citroën, Peugeot, Renault et les autres – Soixante ans de stratégies ancien élève Le Tivoli II, familiale. par Jean-Louis Loubet de l’Ecole normale supérieure, avenue du Chatelard, Jacqueline ARCELIN L’analyse, sur la longue période, des choix industriels et commer- agrégé de l’Université, 74200 Thonon. Cet avis tient lieu de faire-part. ciaux des principaux constructeurs automobiles français. ancien professeur nous quittait il y a vingt ans déjà. de mathématiques spéciales, 638 pages, 190 F. 54, avenue de Verdun, chevalier de la Légion d’honneur, – Le président de l’université Lumière- 78290 Croissy-sur-Seine. Une pensée amicale est demandée à Christofle. Deux siècles d’aventures industrielles – 1793-1993 officier des Palmes académiques, Lyon-II, tous ceux qui l’ont connue et aimée. par Marc de Ferrière le Vayer. Le directeur, survenu en son domicile, à Marseille, le Une saga familiale et industrielle, une entreprise pionnière sur le Et les personnels de l’Institut de Ses filles Babette et Marielle. 28 octobre 1997, à l’âge de quatre-vingt- psychologie, plan technique, commercial et social. 458 pages, 150 F. huit ans. La directrice du département de – Mme Paule Koehler Apple Cottage Le Theil, Les performances des entreprises françaises au XXe siècle psychologie sociale et ses collègues, et ses enfants, 27300 Valailles. sous la direction de Jacques Marseille. Les obsèques ont été célébrées dans font part du décès de Les familles Good, Crespin, Begley, Historiens, économistes et gestionnaires analysent les causes des l’intimité, en l’église d’Aurec (Haute- me ont la douleur de faire part du décès de Loire). M Annick réussites d’entreprises des années 30 à nos jours. 334 pages, 135 F. DREVET-TVERMOES, Jeanne MERCIER, Nos abonnés et nos actionnaires, Cet avis tient lieu de faire-part. et s’associent à la douleur des siens. née GOOD, bénéficiant d’une réduction sur les Ces livres sont disponibles en librairie. A défaut, vous pouvez les insertions du « Carnet du Monde », commander directement au Monde-Editions. survenu le lundi 3 novembre 1997, dans sont priés de bien vouloir nous com- – Le président, sa quatre-vingt-douzième année. – Laurent, Carole, Albane Buisson, Le secrétaire perpétuel, muniquer leur numéro de référence. Annick Cadot, Les membres de l’Académie nationale Les obsèques ont eu lieu dans l’intimi- Bulletin de commande Jacqueline Landau, de médecine, té à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). ont la tristesse de faire part du décès de leur Règlement par chèque à l’ordre du Monde-Editions ont la tristesse d’annoncer le décès 21 bis, rue Claude-Bernard – 75005 PARIS très estimé confrère, Un culte a été célébré à sa mémoire à du docteur le professeur la Fondation John-Bost, où elle résidait, Jean-François BUISSON, Raymond FERRANDO, par le pasteur Galeran. M...... officier de la Légion d’honneur, psychiatre, psychanalyste, ancien président « Heureux ceux qui se savent pauvres Adresse : ...... en eux-mêmes, Commandez ancien chef de service de l’Académie nationale de médecine, ...... à l’hôpital Sainte-Anne, Paris. car le royaume des Cieux est à eux ! » survenu le 31 octobre 1997, à Lyon ...... Code postal : Cet avis tient lieu de faire-part. (Rhône). « Heureux ceux qui sont dans la tristesse, vos livres Titre Prix unitaire car Dieu les consolera. » ...... « Heureux. Ceux qui sont doux.

CARNET DU MONDE Car ils recevront la Terre 2,23 F la minute ...... par Minitel que Dieu a promise. » ...... Tél. : 01-42-17-39-80 – 01-42-17-29-96 (300 000 références) Les Béatitudes. Somme totale à payer : ...... 01-42-17-38-42 Matthieu V, 1-12. Luc VI, 20-49. 36 15 LEMONDE LeMonde Job: WMQ0811--0023-0 WAS LMQ0811-23 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0681 Lcp: 196 CMYK

23 AUJOURD’HUI LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997

SCIENCES La cryptographie a nie, banque à distance). Aujourd’hui, aux données transitant sur le réseau viennent d’être examinés par la préconisé la prudence dans la mise en longtemps été considérée par les elle constitue l’une des clés du déve- et les utilisateurs, qui souhaitent jouir Commission européenne. b L’EU- place de règles susceptibles de « por- États comme une arme de guerre car loppement du commerce électro- d’un anonymat complet. b LES DÉ- ROPE, qui espère instaurer un cadre ter préjudice à la libre circulation des elle permet de sécuriser les communi- nique. b LA BATAILLE existe entre des CRETS d’application de la nouvelle lé- commun pour l’usage de la crypto- biens et services ainsi qu’au dévelop- cations (télévision à péage, télépho- administrations désireuses d’accéder gislation française en la matière graphie d’ici à l’an 2000, a récemment pement du commerce électronique ». L’Europe veut libéraliser l’usage du cryptage sur la Toile Alors que la France s’apprête à mettre en place une nouvelle réglementation permettant de sécuriser les échanges sur Internet, la Commission de Bruxelles « attire son attention » sur les inconvénients d’un contrôle trop poussé IL Y A quelques jours, le Wall de la cryptographie pourrait bien comme PGP (Pretty Good Privacy), crètes des utilisateurs et de les l’Union européenne. On souligne Street Journal affirmait que l’Union empêcher les entreprises et les ci- interdit en France – qui posent pro- remettre à la justice en cas de be- aussi que l’approche européenne Clés européenne s’« alarmait » de la lé- toyens respectueux des lois de se pro- blème aux pouvoirs publics. Ceux- soin. Les décrets examinés par la semble inspirée par les industriels. gislation française en matière de téger contre les attaques criminelles, ci considèrent que les « machines à Commission précisent le fonction- Ces derniers, regroupés pour et « tiers de confiance » cryptographie. Ces techniques de notait la Commission. Cependant, secret » cryptographiques sont des nement de ce nouveau régime. partie au sein d’une Alliance pour chiffrement, qui doivent permettre cela n’empêcherait pas totalement armes qui, si elles sont librement « La France va tout à fait dans le le recouvrement de clé (Key Reco- Le chiffrement est destiné à de sécuriser les transactions sur In- les criminels d’utiliser ces technolo- diffusées, faciliteront certes la bon sens, assure Jochen Kubosch, very Alliance), considèrent en effet brouiller un message pour le ternet, sont l’une des clés du déve- gies. » croissance du commerce électro- porte-parole de Martin Bange- que toute « implication inappro- rendre illisible, sauf pour son loppement annoncé du commerce nique, mais tout autant les activités mann. La Commission européenne a priée des gouvernements dans des destinataire. Deux systèmes électronique. La semaine dernière, MACHINES À SECRET des mafieux et des terroristes. cependant voulu attirer son atten- activités commerciales – y compris existent : la Commission européenne, char- La Commission touche là le cœur Aussi, en France, la libéralisation tion sur plusieurs points probléma- l’instauration de standards – aura b Le chiffrement symétrique : gée d’examiner deux décrets d’ap- du débat sur l’usage de la crypto- de ces techniques ne se fait-elle tiques, pour lesquels nous n’avons un impact négatif, peut-être fatal, une même clé numérique sert à la plication du texte français, s’est ce- graphie. Ces procédés, naguère ré- qu’à petites touches. En juillet 1996, pas de réponse toute faite. » En pre- sur le développement de ces tech- fois à chiffrer et déchiffrer les pendant contentée de quelques servés aux militaires et aux services une nouvelle loi sur la réglementa- mier lieu vient la question de la niques ». L’enjeu économique est données. Elle doit donc être gardée « remarques », principalement de renseignement, permettent de tion des télécommunications est « proportionnalité ». Il s’agit de de taille : en 1996, on dénombrait secrète par les protagonistes, ce d’ordre « technique », mais s’est coder et de décoder des messages, venue amender un texte de 1990, faire en sorte que les coûts et la 1 400 produits de chiffrement pour qui crée de gros problèmes de gardée de le bloquer avant son exa- notamment sous forme numé- qui instituait un lourd régime de lourdeur des procédures d’agré- ordinateur, commercialisés par 840 vulnérabilité lors de l’établissement men final par le Conseil d’Etat fran- rique. On peut ainsi signer un docu- déclaration et d’autorisation, criti- ment et de contrôle du chiffrement sociétés, dont 400 américaines. d’une transaction, et de l’échange çais. Les décrets ont donc des ment (authentification) et s’assurer qué par les industriels et fabricants « soient en relation avec l’intérêt du La bataille pour la libéralisation de la clé, dans un réseau ouvert chances d’entrer en application à la qu’il n’a pas été altéré lors de sa de logiciels (Le Monde du 22 juin public ». La France aurait promis de de la cryptologie existe d’ailleurs comme Internet. fin de l’année. transmission (intégrité). On peut 1996). Le nouveau texte libéralise la réduire à deux mois les délais d’au- aux Etats-Unis, où CIA et FBI b Le chiffrement asymétrique : il Les noirs desseins prêtés à la aussi le coder intégralement (confi- cryptologie, en ce sens qu’il prévoit torisation des produits. tentent de défendre le principe de fait appel à une clé publique, Commission avaient pourtant dentialité) afin qu’il ne soit lu que un régime de déclaration et d’auto- systèmes de « portes arrière », qui utilisée par l’expéditeur pour quelques fondements : une par son destinataire, détenteur de risation simplifié pour certains lo- RESTRICTIONS AMÉRICAINES permettraient à leurs services de brouiller le message, et à une clé communication rendue publique la clé adéquate. La cryptographie giciels qui font appel à des clés de Au ministère de l’industrie fran- fracturer à volonté les messages secrète, détenue par le destinataire, début octobre, intitulée « Assurer permet ainsi de rendre sûr un sys- petite taille (les plus vulnérables çais, qui a bataillé ferme pour im- codés. Pour l’heure, outre-Atlan- qui seule permet de le déchiffrer. la sécurité et la confiance dans la tème « ouvert » comme Internet et aux services de police ou de rensei- poser les décrets à la défense et à tique, l’usage de la cryptographie Les industriels, soucieux d’obtenir communication électronique » et d’éviter aux entreprises d’avoir re- gnement). Mais pour les services l’intérieur et se prévaut de l’appui est libre, mais son exportation l’autorisation d’écouler leurs présentée par Martin Bangemann, cours à des réseaux de communica- assurant la confidentialité et fai- du premier ministre, qui s’est expri- reste strictement contrôlée, au logiciels de chiffrement, ont commissaire chargé notamment tion privés extrêmement coûteux. sant appel à une cryptologie plus mé sur ce sujet cet été, on marque grand dam des industriels améri- développé des systèmes conformes des télécommunications et du mar- Mais c’est précisément cette forte, il institue un système de clairement les limites des « sugges- cains qui, avec leurs produits bri- aux demandes des autorités ché de l’information, mettait en confidentialité, cet anonymat sou- « tiers de confiance ». Il s’agit d’or- tions » de la Commission : les ques- dés, voient une partie du marché (notamment françaises et garde contre une politique trop dain offert à tous – notamment ganismes agréés par le premier mi- tions de sécurité nationale sont ex- mondial leur échapper (Le Monde américaines), qui souhaitent conservatrice. « Restreindre l’usage grâce à des logiciels « incassables » nistre, chargés de gérer les clés se- clues du champ de compétence de du 4 juillet). accéder aux clés secrètes et « Ces restrictions américaines sont pratiquer des écoutes. Ces bonnes pour l’Europe, se réjouit Jo- systèmes, qui pourraient chen Kubosch. Mais il faut éviter de accompagner le développement Derrière la cacophonie réglementaire, un véritable enjeu de pouvoir se mettre dans la même situation. » d’un « notariat électronique » Une allusion transparente aux (certification de documents MODÈLE ou repoussoir, la France, avec sa tra- transparents. La confiance des utilisateurs envers tiers de confiance. Face à cette cacophonie régle- contrôles à la française, à l’institu- numériques) supposent une dition de contrôle centralisé, a longtemps fait fi- de tels logiciels paraît donc d’ores et déjà mentaire, l’Organisation de coopération et de dé- tion de ce que certains internautes infrastructure lourde de gestion gure d’exception dans le paysage cryptogra- compromise. veloppement économiques (OCDE) a édicté ont déjà baptisé « tiers de mé- des clés (création, récupération en phique international. L’instauration d’un La France fait pourtant des émules et le « syn- en mai une série de principes. Mais le premier fiance », tant il paraît difficile de cas de perte, désactivation en cas nouveau système fondé sur le recours à des drome Big Brother » semble toucher un nombre d’entre eux – « les méthodes cryptographiques dissiper les soupçons d’espionnage de vol). « tiers de confiance », gardiens du secret, est croissant de gouvernements, qui avaient jusqu’ici doivent susciter la confiance afin que les utilisateurs touchant des organismes qui se- b Deux modes de conservation donc couramment présentée par les autorités opté pour le laisser-faire. Les Etats-Unis, qui ont puissent se fier aux systèmes d’information et de ront, de fait, gardiens de l’accès à de ces clés par des « tiers de comme une libéralisation. A vrai dire, le progrès sans succès tenté d’imposer leur clipper chip, communication » –, assez vague pour que chacun de lourds secrets, notamment in- confiance » ont été imaginés, qui en question doit être relativisé. cette puce devant permettre de reconstituer en de ses 29 membres s’y retrouve, fait l’objet des in- dustriels. peuvent se décliner en plus d’une Dans le reste du monde, aux Etats-Unis, en clair tout message codé, persistent à vouloir ins- terprétations les plus diverses, et augure de dis- La Commission préfère, elle, se trentaine de solutions techniques : Grande-Bretagne et en Allemagne notamment, taurer des moyens de contrôle. Mais la commu- cussions animées dans les réunions internatio- hâter lentement : elle a lancé de – Clé sous seing privé : une copie de l’usage du chiffrement est libre. Les logiciels de nauté des internautes, extrêmement remontée nales. nouveaux projets dans le cin- chaque clé secrète générée est navigation américains proposent des options de contre de tels projets, dispose de relais influents La cryptographie est donc devenue un enjeu de quième programme-cadre (1998- conservée par un organisme agréé. cryptage utilisant des clés de 128 bits, plusieurs au Congrès, ce qui rend l’issue de la prochaine loi pouvoir incontournable. Les industriels, s’ils ne 2002) ainsi qu’un « forum électro- On peut imaginer, pour plus de milliards de milliards de fois plus résistants que encore incertaine. parviennent pas à imposer une libéralisation to- nique européen », le tout devant sécurité, de diviser sa clé secrète et ceux destinés à l’exportation, « bridés » à 40 ou tale, ont déjà dans leurs cartons des systèmes de permettre la mise en place à travers de distribuer chaque fragment à un 56 bits. Les hackers cassent fréquemment les BRAS DE FER EN ALLEMAGNE recouvrement de clé qu’ils sont prêts à commer- l’Union d’un cadre commun pour tiers de confiance différent. messages codés en 56 bits – à la demande même En Allemagne, un bras de fer s’est engagé entre cialiser début 1998. l’usage de la cryptographie d’ici à – Recouvrement de clé : le système des industriels soucieux de démontrer l’inanité le ministre de l’intérieur, favorable à un contrôle, Les citoyens respectueux des lois ne pourront l’an 2000. « On pourrait alors abou- de chiffrement comporte en de limitations à l’exportation qui les privent d’im- et son collègue de l’économie, qui s’est claire- être certains d’avoir une totale garantie du secret tir à d’autres systèmes que ceux choi- lui-même un mode de décodage portants marchés. ment opposé à toute limitation de l’usage de la de leur correspondance. Quant aux criminels sis par la France, note Jochen Ku- encapsulé dans la clé. Seules les On peut supposer que les exploits répétés des cryptographie. En Grande-Bretagne, on assiste à amateurs de réseaux, ils n’auront aucun mal à bosch. Mais ce n’était pas une raison administrations habilitées hackers constituent des exercices routiniers pour un débat similaire, le gouvernement projetant trouver sur Internet les logiciels qui leur offriront suffisante pour lui demander d’at- disposent de ce passe-partout. La les agences de renseignement, pour lesquelles d’imposer l’obtention d’une licence aux sociétés une confidentialité et un secret presque absolus. tendre. » Commission note que les coûts de des systèmes à 40 bits – qui seront désormais commercialisant les produits de chiffrement. Le fonctionnement de ces systèmes libres d’usage en France – sont complètement projet comprendrait également le recours à des H. M. Hervé Morin seront « probablement énormes ». Le sanctuaire retrouvé de l’escargot de Corse Les deux propulseurs à poudre LA DERNIÈRE FOIS qu’on genêts de Salzmann. L’escargot l’avait aperçu, il roulait sa bosse Une réserve de quelques hectares fréquente-t-il ces fourrés simple- d’Ariane-5 sont perdus « à cinq kilomètres d’Ajaccio, dans Zone d’habitat ment parce qu’il y est protégé du Le site de Campo HIPPODROME les champs situés dans le delta de la d’Helix ceratina piétinement des plagistes et des CONTRAIREMENT à ce qu’avait annoncé un responsable du CNES, les dell’Oro, au sud-est Gravona et du Prunelli ». C’était au roues des voitures, ou existe-t-il deux gros propulseurs à poudre d’Ariane-5, lancée avec succès le 30 octo- d’Ajaccio, est le seul début du siècle. Depuis, il n’avait endroit au monde où un lien écologique plus étroit bre, n’ont pu être récupérés. Les corps de ces fusées d’appoint (31 mètres plus donné signe de vie – laissant l’on trouve des entre les deux espèces ? Il est trop de long, 3 mètres de diamètre) sont bien tombés, comme prévu, à environ tout juste, ici ou là, une poignée de populations d’un tôt pour le dire. Helix ceratina, ac- 400 kilomètres des côtes guyanaises, mais les émissions des balises radio coquilles vides. En novembre 1994, escargot, Helix ceratina, tuellement élevé expérimentale- dont elles étaient dotées se sont tues immédiatement après l’impact pour

enfin, on finit par retrouver sa que l’on croyait disparu. ment au vivarium du Jardin des l’une d’elles, et une minute trente plus tard pour la seconde. Les para- trace. En pleine banlieue d’Ajac- plantes de Paris, se passe appa- chutes, de fabrication russe, qui devaient freiner la descente de ces cy- Ce milieu fragile est AÉROPORT D’AJACCIO cio, sur les dunes maritimes de enserré entre un GOLFE D’AJACCIO CAMPO DELL’ ORO remment bien de cette variété vé- lindres de 40 tonnes ne se sont finalement pas ouverts. Les débris des Campo dell’Oro. Logé, certes, à gétale. Mais, dans leur milieu na- « boosters » désintégrés par le choc semblent avoir coulé immédiate- aéroport, un parking, la mauvaise enseigne – entre l’aéro- côte. Ces quelques turel, de nombreux individus ont ment. port, la base militaire... et un gi- parcelles ( en noir) où été observés, aux heures noc- gantesque parking –, mais sans poussent des genêts de turnes du mois de mai, sur de DÉPÊCHES doute sauvé de l’extinction pure et Salzmann dont le jeunes pousses de genêts dont ils a ASTRONOMIE : le satellite américano-européen SOHO (Solar and simple. précieux gastéropode semblent se nourrir. Heliospheric Observatory) vient peut-être de mettre fin à une énigme Assurément, l’escargot de Corse pourrait se nourrir Classé dans la catégorie « Gra- vieille de plus de cinquante ans. Grâce à ses mesures, les chercheurs viennent d’être classées AJACCIO Helix ceratina revient de loin. Lui CAMPO DELL’ORO vement menacé d’extinction » de pensent être en mesure d’expliquer pourquoi la température de la zone la qui connut les hommes du Néoli- « zone protégée » par la Liste rouge des animaux mena- plus externe du Soleil, la couronne, est de quelque 3 millions de degrés la préfecture de la thique (plusieurs fragments de co- 500m TOUR DE cés établie par l’Union mondiale alors que la température de surface de notre étoile ne dépasse pas les Corse-du-Sud quilles ont récemment été retrou- CAPITELLO pour la nature (UICN), l’escargot 6 000 degrés. Transfert thermique d’énergie d’une zone froide vers une vés lors de fouilles réalisées sur le Source : Rev. Ecol. (Terre Vie) de Corse n’a plus comme espé- zone plus chaude : impossible. Le phénomène, longtemps soupçonné, se- site de la Fontaine de Longone, rance que quelques hectares de rait d’origine magnétique. De gigantesques boucles magnétiques se crée- près de Bonifacio), lui qui, absent (Diren) de Corse, qui ont entrepris Que se soit aux environs d’Ajac- dunes. raient à partir de la surface du Soleil, où de ce que Alan Title (Stanford- du reste du globe, n’a jamais choisi il y a quelques années le recense- cio, sur les côtes est, nord-ouest Afin de le protéger, la Corse-du- Lockheed Institute of Space Research) nomme le « tapis magnétique » du que la Corse comme terre d’élec- ment sur l’île des escargots proté- ou sud-ouest de l’île, les re- Sud vient de prendre un arrêté Soleil. Les courants électriques qui passeraient dans ces boucles éphé- tion, le voilà donc cantonné à gés au titre de la loi sur la protec- cherches menées pour repérer cet préfectoral. Un véritable honneur mères seraient alors si forts qu’ils échaufferaient sans difficulté la cou- quelques hectares de sable, sur tion de la nature de 1976. escargot sur le reste du littoral se pour Helix ceratina (c’est la pre- ronne. l’une des plages les plus fréquen- « Au fond de moi, je n’étais pas sont toutes révélées négatives. mière fois que des mesures sont a RADIOLOGIE : une nouvelle technologie d’imagerie médicale per- tées par les habitants d’Ajaccio ! du tout convaincu de sa disparition. prises, en France, pour sauvegar- mettant en partie de s’affranchir des films argentiques traditionnels a été Et discret, avec ça : de la taille du Comme bien d’autres invertébrés, ARRÊTÉ PRÉFECTORAL der un mollusque), qui interdit dé- présentée, mardi 4 novembre, lors des Journées françaises de radiologie. petit-gris, l’insulaire mollusque ne parents pauvres de la protection de Comment expliquer que son aire sormais sur ce site la circulation Développé par General Electric, qui affirme avoir consacré 100 millions de montre ses cornes que la nuit, de la nature, l’espèce n’avait simple- de distribution, autrefois étendue des véhicules, l’arrachage et la mu- dollars en dix ans à cette recherche, ce produit consiste en une sorte de préférence par temps doux et hu- ment pas été suffisamment recher- de Bastia à Bonifacio, soit au- tilation des plantes, ainsi que les détecteur plat (41 × 41 centimètres) fait d’un mille-feuille de millions d’élé- mide. Si bien qu’il n’aurait peut- chée », affirme Philippe Bouchet, jourd’hui limitée à ce minuscule constructions, remblais et terras- ments d’iodure de césium réagissant aux rayons X et de photodétecteurs être jamais été débusqué sans spécialiste des invertébrés au Mu- espace formé par le cordon sa- sements. Reste à espérer que l’ar- en silicium amorphe qui analysent la lumière qu’ils émettent. Un tel sys- l’obstination du Muséum national séum, pour qui le « cheptel » re- bleux de Campo dell’Oro ? La rai- rêté sera suivi d’effet. tème permet de réduire sensiblement la dose d’exposition aux rayons X et d’histoire naturelle et de la Direc- trouvé il y a trois ans se monte à son : peut-être la présence de for- de créer aussitôt des images numériques aisément manipulables. tion régionale de l’environnement « quelques milliers de têtes ». mations denses et étendues de Catherine Vincent LeMonde Job: WMQ0811--0024-0 WAS LMQ0811-24 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0682 Lcp: 196 CMYK

24 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 AUJOURD’HUI-STYLES Les architectes et la maison individuelle Flatter l’innovation tout en affrontant les réalités de la commande particulière : deux concours mettent les professionnels au pied du mur

ON PEUT tout faire avec le fer. (sans les honoraires de l’architecte). un revêtement en lattes, remplacé C’est la démonstration que tentent, Le métal est présent, mais il n’a pas maintenant par du plastique imitant ensemble, l’Institut français d’archi- l’intention de se montrer. C’était le bois laqué. En France, dès le dé- tecture et un partenaire industriel, aussi l’un des enjeux esthétiques de but du XXe siècle, l’industrie du bâti- le groupe Usinor Sacilor. Du moins cette épreuve : ici, le revêtement en ment a privilégié, en explorant de l’une de ses filiales baptisée Styl- bois joue avec la nature environ- nouvelles méthodes et bien sûr en tech, entreprise créée en 1995 afin nante et rassure. Les avantages de l’industrialisant, l’art et la technique de promouvoir la construction en la technique (découpage des du maçon. charpente métallique non seule- poutres et poteaux sur mesure en Même si la façon de construire, ment dans les immeubles de bu- usine, livraison en lots transpor- par panneaux préfabriqués, n’a plus reaux, mais aussi dans les maisons tables à main d’homme, mise au grand chose à voir avec le mur de individuelles. point par ordinateur des consignes briques scellées une à une et si les Formes libres, facilité d’utilisa- d’assemblage et de montage) sont découpes de Placoplâtre arrivent tion, chantier bref... Le concours exploités par la liberté de rythme sur le chantier déjà lissées sous leur dont les résultats viennent d’être des baies, des courbes, et l’absence protection de plastique, le monde annoncés, coïncidant avec le grand de style préétabli. C’est celui de l’ar- du bâtiment se montre réticent rendez-vous annuel de Batimat, chitecture qui s’exprimera. quand, à intervalles réguliers, on es- était chargé d’intentions multiples : saie d’y introduire de nouvelles pro- montrer une fois encore comment NE PAS OUBLIER L’ESCALIER cédures. Comme ce fut le cas avec on peut réconcilier souplesse créa- Bien qu’illustre au pays d’Eiffel, ce qu’on a appelé la filière bois, tive et système constructif ; intéres- l’utilisation du métal dans la technique d’ossature peu coûteuse ser les architectes au cas de la mai- construction, majoritaire aux Etats- en énergie qui a, elle aussi, fait l’ob- son, domaine où ils sont fort peu Unis, est restée très en marge dans jet de nombreux concours. présents ; inciter les particuliers à un pays, la France, traditionnelle- Pour l’acier et le fer dans la mai- faire confiance à une technique très ment attaché à la pierre, où le ci- son, il existe, même en France, quel- courante outre-Atlantique ment et le béton armé ont pris le re- ques références. Celle qui fait plutôt (75 000 maisons par an, dont un lais. Transposant dans l’utilisation fuir les esthètes, c’est la maison tiers en Californie) ; enfin, distiller d’armatures métalliques les gestes Phénix, qui, pour répondre à la de- de l’imagination là où souvent des charpentiers, les Américains ont mande des classes moyennes, re- Lauréat règnent la répétition et la banalité. pris l’habitude de dresser leurs mai- produit, avec des techniques indus- du concours Styltech, Dix architectes ont été sélection- sons, à sec, en quelques semaines, à trielles qui permettent d’abaisser les le projet nés. Leurs projets, décrits, chiffrés partir d’éléments sortis sur mesure coûts, les archétypes du pavillon de d’Olivier Baudry et maquettés, sont exposés à l’Insti- des usines, comme ils le faisaient, et banlieue. La référence qui au sera construit tut français d’architecture. Le projet le font encore, avec de minces as- contraire flatte l’esprit pionnier et dans le Loiret.

lauréat, signé Olivier Baudry, sera semblages de bois, une ou deux tricolore, c’est, parmi peu d’autres D.R. construit sur un vrai terrain dans épaisseurs de papier goudronné, exemples, la maison que construisit une petite commune du Loiret, en une couche d’isolation thermique et pour sa famille, près de Nancy, l’in- moitié des logements construits bordure d’un bois et d’un golf, pour génieur Jean Prouvé, que beaucoup dans notre pays sont, depuis 1995, Il faudrait être fou un vrai client, une famille avec deux saluent comme un père de l’archi- des maisons. enfants d’âge étudiant, et selon un tecture moderne. En charpente de Le succès du concours – cinq vrai programme, avec cheminée fer et en parois de tôle, comme les cents agences avaient répondu – pour dépenser plus dans le séjour, cave à vin et pièce meubles qu’il dessinait à la même souligne ce que nul n’ignore : les ar- pour la dégustation entre amis. Une époque, montée en trois semaines, chitectes ne manquent pas d’idées, TOUT SE TIENT, finalement. Il c’est que le fossé, dirait-on, ne vraie maison. simple et sans ornement, ouverte ils manquent de commandes. Ce y a eu le débarquement d’E. T. et cesse de se creuser entre les pro- Le jury a laissé de côté les propo- sur le paysage. n’est pas forcément parce qu’ils au- son célèbre vagissement, « Mai- fessionnels qui caracolent à tout- sitions plus extrêmes, trouvant une Les dix concurrents sélectionnés raient trop mérité la piquante défi- son!». Il y a eu l’apparition du va et un public qui, dans son im- majorité pour cette maison presque par Styltech pourraient, même s’ils nition que leur lançait Flaubert dans « cocooning », imposé en France mense majorité, s’accroche à des ronde, dont les parois évoquent, se- poussent parfois la rudesse et la son Dictionnaire des idées reçues par l’impérialisme américain. Il y a valeurs stables, à l’éternel dessin lon son auteur, la forme d’un galet, rusticité des volumes jusqu’à l’affé- (« Architectes : oublient toujours l’es- eu la crise des grands ensembles, d’enfant de la maison, avec sa che- avec des ouvertures généreuses sur terie, se réclamer sans doute du bon calier). Même si cette punition, puis la diffusion, il y a quelques minée, son arbre, son nain de jar- le paysage immédiat et une simpli- M. Prouvé (dont on n’oublie jamais l’inaction forcée, est bien excessive, années, dans le catalogue des din, sa fenêtre à quatre carreaux. cité de conception qui lui permet, qu’il présida le jury du Centre une de leurs étourderies, en France Trois Suisses, de la maison Starck Un architecte italien, Aldo Rossi,

selon les experts, de tenir honnête- D.R. Georges-Pompidou). en tout cas, est d’avoir ignoré le ter- dont les plans devaient être ven- l’avait bien compris, qui avait re- ment dans le coût fixé par le La maison de Jean Prouvé Que l’industrie sidérurgique se rain... de la maison individuelle. Af- dus (4 900 F) clés en main... avant pris cet archétype en supprimant concours à 800 000 F hors taxes près de Nancy (1953). penche aujourd’hui vers la maison fronter un client privé, entrer dans une réalisation avoisinant le mil- seulement la croisée. Ceux d’Arc- individuelle, c’est le signe d’un souci un budget serré, décrocher un per- lion de francs. Puis il y a eu l’idée en-Rêve et de Périphériques ex- évident de diversification. C’est aus- mis de construire face aux contrô- étrange et paradoxale du toit mi- plorent une autre voie, celle de la Expositions et concours si pour tenir compte d’un constat, leurs d’esthétique agréée ne les a ja- nimum pour les sans-abri, dont stabilité des prix. Les 36 maisons que rappelait François Barré, direc- mais franchement attirés. D’autant les spasmes esthétiques ont fait proposées valent, architecte b Exposition « 36 modèles pour Catalogue des 36 projets, 224 p., teur de l’architecture et du patri- que la loi sur l’architecture de 1977 rugir, à juste titre, les héros ordi- compris, entre 431 143 F TTC une maison », réponses à l’appel 99 F. moine lors de la proclamation des ne rend leur intervention obliga- naires du travail social. Et voici (81 m2, sans les options) et d’idées lancé par l’association b Concours Styltech, dix projets résultats, le 5 novembre : plus de la toire que pour les maisons de plus maintenant, comme pour tracer 519 827 F TTC (88 m2). Avec une Périphériques. Centre pour une maison individuelle. de 170 mètres carrés de surface ha- une ligne médiane, la célébration exception, qui casse les prix, et la d’architecture Arc-en-Rêve, Exposition à l’Institut français bitable. Avec des initiatives comme tous azimuts de la maison indivi- baraque : 277 380 F... pour 120 m2. Entrepôt, 7, rue Ferrère d’architecture, 6, rue de Tournon, l’appel d’idées exposé à Bordeaux et duelle, moins chère que Starck, Un projet nommé Sweety, signé 33000-Bordeaux. Tél. : 75006 -Paris. Tél. : 01-46-33-90-36. le concours de Styltech, les plus chère que rien, désormais François Roche, DSV et Sie (ce qui 05-56-52-78-36. De 12 heures à Du mardi au samedi, de 12 h 30 à architectes sont invités à entrer pressentie comme réponse aux veut dire Stéphanie), très Pieds 18 heures, le mercredi jusqu’à 19 heures. Jusqu’au 29 novembre. dans la maison, et à ne pas oublier maux des villes-dortoirs, et de la nickelés d’esprit, si l’on en croit les 22 heures (et gratuit). Fermé lundi. Entrée libre. Publication : trois l’escalier. civilisation transie des condomi- commentaires de Françoise Ar- Entrée : 30 F (tarif réduit : 20 F). numéros hors-série du bulletin de niums. A défaut de réponse claire nold, l’une des trois journalistes Jusqu’au 18 janvier 1998. l’IFA, par François Lamarre. Michèle Champenois voici en effet deux assortiments qui ont fait les commentaires de de propositions, celles présentées l’exposition. à l’IFA, et 36 autres, « 36 modèles qui s’exprime emblème, comme Jean-Paul pour une maison » comme autant ACCEPTER L’ORIGINALITÉ Le kilt, du prince Charles amplement lors des Gaultier, le père de la jupe pour de chandelles, présentées à Arc- A ces prix-là, il faut accepter cérémonies. homme, et l’Anglaise Vivienne en-Rêve. l’originalité. Lacaton et Vassal, par aux Sex Pistols Encensant ou Westwood dont les kilts C’est l’association Périphériques exemple, ont effectivement réalisé singeant la masculins, pièces uniques à qui a initialement lancé cet « ap- dans les prix (499 803 F pour Du fond des Highlands aux pubs de tradition, la mode plus de 6 500 francs, sont prisés pel d’idées » dont les résultats sont 92,25 m2) une maison à Bordeaux.

Glasgow, un vent d’émancipation souffle n’a cessé de s’en D.R. par les Anglais et par les aujourd’hui exposés dans le C’est un modèle très osé dont le sur l’Ecosse. Si, le 11 septembre dernier, les inspirer. Adopté par excentriques japonais. Celle qui temple bordelais et bienveillant plastique translucide laisse aper- trois quarts des électeurs écossais se sont les femmes dès les années 50, il s’est fut l’habilleuse des Sex Pistols en a fait un de l’architecture, aux Entrepôts cevoir un cœur palpitant, avec des prononcés pour un Parlement et un imposé comme une valeur sûre du habit aux multiples facettes. Effilé comme Lainé. Comme dit Francine Fort, la lignes très simples, très modernes. gouvernement autonomes, l’ancien vestiaire, en version classique ou un châle, brodé de paillettes ou directrice d’Arc-en-Rêve, « pour- D’autres modèles ne sont por- royaume d’Ecosse, uni depuis 1707 avec dévergondée. Burberrys a créé ses premiers accompagné d’une épingle en strass en quoi vend-on autant de maisons tables que le soir, ou au soleil, ou celui d’Angleterre, avait su depuis kilts féminins en 1956 et a introduit le forme de tête de mort, le kilt sort la nuit. sans architecture ? ». Avant de sur les marchés hebdomadaires de longtemps conserver son identité mini-kilt dans ses collections en 1995. La marque parisienne APC, diffusée de conclure : « La question de l’offre Gordes et Villefranche-de- vestimentaire. Le kilt est son étendard. Chaque année, la marque anglaise utilise New York à Tokyo, a présenté pour la et de la demande entre en réso- Rouergue. Des maisons très feuil- Signe de reconnaissance des clans et 2,5 millions de mètres de tissu dans son première fois un kilt cet automne et cultive nance avec l’enjeu social et culturel lues, très fraîches. Il faudrait être symbole de pouvoir, le tissu écossais motif exclusif créé en 1924 à Edimbourg et aussi l’ambiguïté du vêtement. Mais son de la création artistique. » En fait, fou pour dépenser plus ! Et dire appelé « tartan » s’est généralisé au qui se déploie de la laine des kilts à la président, Jean Touitou, qui a sélectionné il y a une autre conclusion pos- que dans la région même de Bor- XVIIIe siècle, marquant l’appartenance à doublure des trenchs. Chez Old England à ce modèle dans son catalogue de vente par sible : heureusement qu’il y a des deaux, d’autres clients font tra- une famille par un agencement Paris, les silhouettes brindilles s’arrachent correspondance, réfute toute référence à la endroits, comme Arc-en-Rêve, où vailler à grands frais des archi- personnalisé de bandes de couleurs qui cette saison le kilt en taille quatorze ans, culture écossaise. « Mon choix est purement l’on peut avoir des idées, pragma- tectes célèbres, à peine plus s’entrecroisent. On recense près de 2 000 détournant le vêtement des petites filles de visuel. Ce qui m’intéresse dans ce vêtement, tiques ou saugrenues, délirantes portables, comme ce Rem Kool- configurations de tartans, désormais bonne famille (900 F pour un modèle c’est la combinaison entre la panoplie rock ou raisonnables, assez d’idées en haas, l’homme des maisons-gi- tombés dans le domaine public. Avec enfant). version Sex Pistols et le vêtement d’écolière. tout cas pour imaginer qu’il y au- rafes, dont la griffe, ont le voit 7,50 mètres de drap de laine savamment Vingt ans après le « no future », le néo-kilt Mon kilt, c’est un signe d’ambivalence entre ra, un jour, un marché. Le monde bien chez les jeunots d’Arc-en- plissé à la main, un kilt authentique oscille entre pure tradition, telle que la la violence et la tradition. » de l’architecture en a le plus grand Ciel, n’a pas fini d’être imitée !... s’achète plus de 3 000 francs. Aussi, au pays perpétue le prince Charles, et inspiration besoin, comme on sait. Le seul du whisky, le kilt demeure un symbole fort, after punk. Des couturiers en ont fait un Anne-Laure Quilleriet problème, et il n’est pas mince, Frédéric Edelmann LeMonde Job: WMQ0811--0025-0 WAS LMQ0811-25 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0683 Lcp: 196 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 25 Un week-end souvent pluvieux 08 NOVEMBRE 1997 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé LES NUAGES et les pluies balaie- températures clémentes, 11 à 13 de- vers 12h00 DU VOYAGEUR ront nombre de régions au cours du grés au meilleur de la journée. week-end. Elles seront le plus Poitou-Charentes, Aquitaine, Peu souvent faibles et les régions médi- Midi-Pyrénées. – Les nuages domi- Belfast nuageux a BIRMANIE. Propriété de la terranéennes seront épargnées. Le neront ; ils donneront par moments Liverpool Royal Lake Hotel Co. Ltd, société Dublin vent se fera sentir sur les côtes et les un peu de pluie ; des éclaircies tem- Varsovie Kiev dont les capitaux sont à 70 % températures seront plutôt douces. poraires sont toutefois probables. Amsterdam Berlin Brèves thaïIandais et 30 % japonais, l’hô- Bretagne, pays de Loire, Basse- Les températures seront agréables- éclaircies tel Nikko Royal Lake Yangon Londres (303 chambres catégorie luxe) a Normandie. – Après quelques ,culminant entre 14 et 17 degrés. 50 o Bruxelles éclaircies en matinée, le ciel se cou- Limousin, Auvergne, Rhône- Prague ouvert ses portes à 25 minutes en vrira pour donner des pluies l’après- Alpes. – En plaine, le ciel sera Couvert voiture de l’aéroport de Yangon et midi. Le vent de sud se lèvera, pour souvent couvert, mais les pluies se- Paris Strasbourg Vienne à 15 minutes du centre de Ran- Budapest souffler jusqu’à 80 à 90 km/ h. Le ront rares et faibles. Sur le relief, le Brume goon. Nantes a thermomètre atteindra 14 à 16 de- temps sera bien maussade, avec des Berne brouillard SINGAPOUR. Les abonnés du grés. pluies plus fréquentes ; il neigera Bucarest magazine Travel & Leisure ont Nord-Picardie, Ile-de-France, sur les Alpes au-dessus de 2000 m Lyon donné les meilleures notes à la Milan Belgrade Centre, Haute-Normandie, Ar- d’altitude. Les températures seront Sofia Averses compagnie aérienne Singapore dennes. – Le temps sera gris et fai- douces, avec 14 à 16 degrés. Toulouse Istanbul Airlines pour la ponctualité, le blement pluvieux jusqu’en début Languedoc-Roussillon, Pro- confort, les repas et les loisirs à Pluie d’après-midi, puis une amélioration vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. – Rome bord devant notamment Qantas, se produira. Le vent de sud En Languedoc-Roussillon et Pro- Barcelone Naples Swissair et Cathay Pacific. o Madrid commencera à se renforcer en fin vence, soleil et nuages se partage- 40 a FRANCE. Jusqu’au 15 no- de journée. Il fera au mieux de 12 à ront le ciel. Sur la Côte d’Azur et en Lisbonne Athènes Orages vembre, la carte d’abonnement 14 degrés. Corse, les nuages domineront du- Libre France, qui permet à son dé- Champagne, Lorraine, Alsace, rant la matinée, et pourront donner Séville tenteur de voyager au tarif Abon- Bourgogne, Franche-Comté. – La des ondée ; des éclaircies se déve- Tunis Neige nés sur l’ensemble du réseau Air journée sera grise et pluvieuse, les lopperont pour l’après-midi. Les Alger Liberté, coûte 750 F au lieu de éclaircies du matin se révélant peu température atteindront 17 à 20 de- 1 500 F. Renseignements au 01-49- durables. On se consolera avec des grés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort 79-23-33.

PRÉVISIONS POUR LE 08 NOVEMBRE 1997 PAPEETE 25/29 S KIEV 5/12 S VENISE 12/16 P LE CAIRE 17/26 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/30 P LISBONNE 15/20 S VIENNE 9/17 C MARRAKECH 13/24 C et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 22/28 S LIVERPOOL 8/11 N AMÉRIQUES NAIROBI 16/20 P EUROPE LONDRES 8/13 C BRASILIA 20/33 S PRETORIA 21/35 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 8/12 P LUXEMBOURG 6/10 P BUENOS AIR. 18/27 P RABAT 16/23 N FRANCE métropole NANCY 4/11 P ATHENES 16/21 S MADRID 7/15 S CARACAS 26/29 P TUNIS 14/22 N AJACCIO 10/19 P NANTES 7/16 S BARCELONE 13/19 S MILAN 11/15 C CHICAGO 1/9 N ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 10/16 P NICE 13/19 S BELFAST 6/8 N MOSCOU 5/8 C LIMA 21/23 C BANGKOK 23/31 N BORDEAUX 8/16 P PARIS 6/13 N BELGRADE 12/22 C MUNICH 5/12 P LOS ANGELES 15/20 S BOMBAY 24/34 S BOURGES 6/14 P PAU 7/15 P BERLIN 9/11 S NAPLES 15/19 S MEXICO 12/21 N DJAKARTA 26/31 C BREST 7/14 P PERPIGNAN 10/20 S BERNE 4/8 P OSLO 3/5 P MONTREAL -2/9 N DUBAI 22/29 C CAEN 9/13 N RENNES 6/16 S BRUXELLES 7/11 P PALMA DE M. 14/21 S NEW YORK 12/15 C HANOI 21/28 C CHERBOURG 9/14 N ST-ETIENNE 6/16 P BUCAREST 3/14 S PRAGUE 6/11 P SAN FRANCIS. 11/17 N HONGKONG 19/25 N CLERMONT-F. 5/15 P STRASBOURG 4/11 C BUDAPEST 11/19 C ROME 14/19 S SANTIAGO/CHI 13/18 P JERUSALEM 16/26 S DIJON 5/12 P TOULOUSE 7/16 C COPENHAGUE 7/11 S SEVILLE 14/21 S TORONTO 1/8 S NEW DEHLI 16/26 N GRENOBLE 6/13 P TOURS 6/14 N DUBLIN 6/9 N SOFIA 4/15 S WASHINGTON 11/13 P PEKIN 9/16 N LILLE 7/11 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 4/12 C ST-PETERSB. 7/11 C AFRIQUE SEOUL 8/16 S LIMOGES 5/12 P CAYENNE 23/31 P GENEVE 5/10 P STOCKHOLM 8/11 C ALGER 14/23 S SINGAPOUR 27/31 C LYON 6/14 P FORT-DE-FR. 24/30 P HELSINKI 8/10 C TENERIFE 16/21 S DAKAR 25/30 S SYDNEY 16/20 C MARSEILLE 13/18 N NOUMEA 20/24 S ISTANBUL 14/21 S VARSOVIE 10/18 N KINSHASA 24/29 C TOKYO 9/16 S Situation le 7 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 9 novembre à 0 heure TU INFORMATIQUE 11 novembre : les services ouverts Une famille française sur cinq b GRANDS MAGASINS À PARIS : le Bon Marché, le Printemps, la Sa- maritaine, les Galeries Lafayette et le BHV seront ouverts de 10 à 19 heures. utilisera un ordinateur à la fin de 1998 b LA CITÉ DES SCIENCES ET DE L’INDUSTRIE, à la Villette, et la Géode, seront ouverts de 10 à 18 heures pour la Cité et de 9 h 45 à 20 h 35 LE TAUX D’ÉQUIPEMENT en quer les réticences du grand pu- médias se poursuit. De telles ma- grands noms de l’électronique, pour la Géode. ordinateur des familles françaises blic, ne résiste pas à une chute chines offrent des possibilités comme Sony ou Philips, sur le b LE PALAIS DE LA DÉCOUVERTE sera ouvert. pourrait passer de 15 % en janvier brutale du prix de vente. beaucoup plus variées que les té- marché informatique pourrait fa- b Parmis les musées nationaux, le Musée d’Orsay, le Musée Henner, le 1997 à 17 % en décembre 1997 et à La seconde tient à ce que l’ac- léphones à écran. voriser l’adaptation des ordina- Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, le Musée Ma- 20 % fin 1998, selon le cabinet quisition d’un ordinateur est res- Malgré cet engouement nais- teurs à l’utilisation familiale. Ce gnin à Dijon et le Musée national du château de Pau seront ouverts. d’études GFK. Cette année, le sentie comme « de plus en plus in- sant, la France conserve un retard phénomène se produira en même Les établissements dont le jour de fermeture hebdomadaire est le mardi, nombre de machines vendues en dispensable », note l’analyste de important sur ses voisins euro- temps que la baisse des prix des ainsi que le Musée d’Ennery et le Musée des Arts asiatiques-Guimet (à France devrait atteindre les GFK. Les consommateurs sont péens en matière de taux d’équi- ordinateurs de grandes marques l’exception des Galeries du Panthéon boudhiques), actuellement fermés 700 000 unités contre 580 000 en sollicités par les publicités pour les pement en ordinateurs. Pour GFK, (Compaq, IBM, Hewlett-Packard). pour travaux, seront fermés. 1996. Cette croissance de 20 % CD-ROM culturels ou ludiques. il serait de 22 % pour l’Angleterre, Des modèles en dessous de b LE MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ, 158, bd Hausmann à Paris, sera s’amplifiera encore l’an prochain, Les efforts de l’Etat pour dévelop- de 25 % pour l’Allemagne tandis 8 000 francs ont été lancés par ouvert de 10 à 18 heures. affirme François Klipfel, directeur per l’usage de l’informatique à que les Etats-Unis approcheraient Compaq dès le début de l’année de clientèle spécialisé dans les l’école renforcera cette pression. les 40 %. Reste à savoir quel est le (Le Monde du 24 février). a SENIORS ET JARDINAGE. Organisée par la RATP, en partenariat technologies de l’information chez Les enfants devenant prescrip- taux de saturation du marché dans Les machines à moins de avec la Cité des sciences de la Villette, Radio-Bleue et le magazine Notre GFK. A cela plusieurs raisons. teurs et les parents craignant de ce domaine. Ce seuil à partir du- 5 000 francs commercialisées cet temps, l’opération « Un jardin en ville » propose aux plus de 55 ans, un La première est relative à la voir leur progéniture handicapée quel on observe une stabilisation été par les grandes surfaces rendez-vous à l’exposition permanente « La serre, jardin du futur ». baisse des prix. « Nous avions fixé par l’absence d’un ordinateur à la varie fortement en fonction du étaient des ordinateurs sans Après la visite, ils auront le choix entre plusieurs ateliers : « concevoir un deux seuils psychologiques : 9 000 et maison. type d’appareil, du coût et de l’in- marque. Or le public a besoin jardin à la française ou à l’anglaise », « les gestes du jardinage », et « pen- 5 000 francs », rappelle-t-il. Cet térêt des consommateurs. Les ma- d’être rassuré. Surtout en matière ser son jardin, ou l’apprenti paysagiste ». Prix : 45 francs. Le jeudi, à partir été, le second a été franchi par UN RECOURS APPRÉCIÉ gnétoscopes, dont les prix ne de haute technologie. Mais il de 14 heures, sauf les 25 décembre, 1er janvier 1998 et 1er mai 1998. Inscrip- plusieurs grandes surfaces, avec Dernière motivation : la vague cessent de baisser, ne dépassent semble d’ores et déjà acquis que le tion au 01-40-05-76-35. un résultat spectaculaire (Le Internet qui fait sentir ses effets et pas les 70 % tandis que les came- consommateur français a surmon- a MANGER AVEC UN PETIT BUDGET. L’originalité du livre Le Meilleur Monde daté 21-22 septembre). Le stimule la curiosité des familles. scopes restent bloqués à 15 %. té ses réticences vis-à-vis de l’in- Marché, écrit par deux médecins avec le concours d’une conseillère en nombre de PC à moins de Pour GFK, même s’il est vrai Si le marché informatique grand formatique. Il ne manque plus économie sociale et familiale et d’un chef cuisinier est d’expliquer les 5 000 francs vendus au cours des qu’une partie des foyers se tour- public confirme les prévisions de qu’un petit coup de pouce sur les processus biologiques, de donner des conseils diététiques et d’évaluer le mois d’août et septembre a atteint nera vers les Minitel-Internet que GFK, la France rattraperait rapide- prix pour que les familles fran- prix des repas. L’ouvrage démasque des astuces utilisées par la publicité les 85 000 unités, soit 12 % du total les firmes Matra et Alcatel doivent ment son retard, surtout si la çaises se retrouvent sur un pied en expliquant que les céréales enrobées de miel ou de chocolat apportent prévu pour 1997. La preuve que la commercialiser l’an prochain, la croissance du taux d’équipement d’égalité avec leurs voisines euro- trop de sucre, si l’on dépasse les trente grammes conseillés. Les gour- barrière du coût existe et que la solution micro-ordinateur restera des pays voisins se ralentit. Claude péennes. mands trouveront une centaine de recettes, rapides, ou élaborées par complexité de l’informatique, un recours apprécié, surtout si la Floch, responsable du multimédia des chefs. Le meilleur marché, par André Lévy et Régis Pouget, éditions souvent mise en avant pour expli- baisse du prix des modèles multi- chez GFK, estime que l’arrivée de Michel Alberganti First, 271 p., 89 F.

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 97247 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). PHILATÉLIE

123456789101112 musique. – 8. Attache les deux bouts. Le strontium. – 9. Qui nous Deux émissions pour le Salon d’automne I fera toujours rêver. – 10. Son chef est étoilé. S’accroche au tronc. – DEUX TIMBRES seront postaux, etc. – s’adresseront II 11. Grecque en promenade dans mis en vente générale lundi aux plus chevronnés. les étoiles. Grecque. – 12. Donnent 10 novembre : l’un à 3 F, Le timbre Meilleurs vœux, III le ton. légendé Meilleurs vœux ; au format vertical l’autre, dédié à la Croix- 22 × 36 mm, dessiné par IV Philippe Dupuis Rouge française, à 3 F, Henri Galeron, mis en page affecté d’une surtaxe de par Charles Bridoux, est V SOLUTION DU No 97246 0,60 F reversée à cet orga- imprimé en héliogravure en nisme. Cinq « prêts-à-pos- feuilles de cinquante. VI HORIZONTALEMENT ter », Meilleurs vœux (30 F) et Le timbre Croix-Rouge, au trois Croix-Rouge (18 F), ven- format vertical 27 × 32,75 mm, VII I. Saint-émilion. – II. Alcoolisa. dus en lots, complètent dessiné par Pierre-Marie Ré. – III. Utérus. Busc. – IV. Ti. l’ensemble. neuf administrations postales Valat, mis en page par Michel VIII Orangiste. – V. Serin. Ailées. – VI. Leur vente anticipée se déroule étrangères ont fait le voyage Durand-Mégret, est imprimé en Druses. Lieds. – VII. Est. Rouets. – dans l’enceinte du 51e Salon phi- – Allemagne, Belgique, Luxem- héliogravure en feuilles de trente IX VIII. Inédite. Bi. – IX. Irlande. Soir. latélique d’automne, qui se tient bourg, Suisse, Guernesey, Islande, et en carnets de dix exemplaires. – X. Tue. Type. Ste. jusqu’au 9 novembre à l’Espace Nations unies, Monaco, Etats- X Champerret, à Paris. Unis –, auxquelles se sont joints P. J . VERTICALEMENT Cette manifestation organisée les services philatéliques de Nou- HORIZONTALEMENT Descentes rapides qui peuvent par la Chambre syndicale des velle-Calédonie et de Wallis-et- ૽ Salon philatélique d’automne, atteindre les Bourses. Payante dès 1. Sauts-de-lit. – 2. Altiers. Ru. – négociants et experts en philaté- Futuna. Les visiteurs retrouveront jusqu’au 9 novembre, de I. Travailleur des hauts qu’elle est courante. – X. Roi 3. Ice. Rutile. – 4. Norois. Na. – 5. lie (CNEP) fait figure d’événe- la traditionnelle exposition de 10 heures à 18 heures, Espace fourneaux. – II. Poison intime. On nordique. Pâle et grisâtre. Tournèrent. – 6. Elsa. Soddy. – 7. ment avec soixante-dix négo- timbres dont les thèmes sont, Champerret, Paris-17e. Métro : a cru à tort qu’il fournissait du fer. Mi. Na. Uiep (pieu). – 8. Is. Gilet. – ciants mobilisés pour ce qui est cette année, l’Allemagne, nation Porte-de-Champerret. Entrée – III. Tenue comme une godasse. VERTICALEMENT 9. Labilités. – 10. Usées. OS. – 11. la plus grande bourse aux invitée, et la Croix-Rouge. Des gratuite. Ventes anticipées « pre- Garderai. – IV. Autoroute Orsted. Bit. – 12. Nécessaire. timbres de l’année. En outre, créateurs de timbres seront pré- mier jour » des timbres : Croix- internationale. Sentent, seulement 1. Pour guérir les blessures. – 2. sents pour des séances de dédi- Rouge, du 6 au 9 ; Meilleurs quand on ne peut pas sentir. – V. Planent au-dessus des grands caces. vœux, les 8 et 9 seulement. Un rat qui a réussi. Note. espaces australiens. Fin de verbe. Parmi les innovations, notons, ૽ Le Monde des philatélistes Ruminante et aimée. – VI. – 3. Tous ceux qui ont Le Monde les 8 et 9 novembre, un atelier tiendra un stand où il sera pos- Traverse Paris à toute vitesse. en main. – 4. L’Europe de 1957. Un jeunesse qui permettra aux sept- sible de retirer une documenta- Protéger son roi. – VII. Peintres fond de café. – 5. Ouvrit la marche quatorze ans de s’initier à la phi- tion sur la « première grande allemands. Donne du ressort. – sur la Berezina. Ouvre la marche. latélie. Des conférences sur des croisière de la philatélie » qu’il VIII. Reste sur la table après la – 6. Négation. Entre deux lisières. sujets variés – la fabrication des organise en Méditerranée, du 23 distribution. Prit le sauvageon en Couverture familiale. – 7. Prit une timbres, les utilisations postales au 30 mai 1998, en partenariat main. – IX. A touché terre en 1988. direction. La plus grosse en des timbres Merson, les entiers avec Taitbout Voyages. LeMonde Job: WMQ0811--0026-0 WAS LMQ0811-26 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0684 Lcp: 196 CMYK

26 CULTURE LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997

MUSIQUE La Cité de la musique, ton. b LE CHOIX du pianiste et la musique dans son ensemble. b LE siques des sources nouvelles d’inspi- le flûtiste James Newton, un grand à Paris, entame un cycle « Amé- compositeur noir, un des pivots de « DUKE », mort en 1974, aura été l’un ration. b DANS LE CADRE de cet orchestre avec cuivres et cordes rique », qui se poursuivra jusqu’au l’identité américaine, s’est imposé de des grands compositeurs du siècle, hommage, David Murray, saxopho- jouant Ellington. En ayant fait le pari mois de juin 1998. En ouverture, lui-même, tant celui qui a traversé sachant trouver dans les musiques niste et compositeur installé à Paris, de ne pas retenir forcément au pro- hommage est rendu à Duke Elling- l’histoire du jazz continue d’inspirer du monde ou dans les grands clas- codirigera, les 7 et 8 novembre, avec gramme les airs les plus connus. Duke Ellington, mélodiste de génie de l’Amérique noire En ouverture d’un cycle « Amérique » qui a lieu jusqu’au mois de juin 1998, la Cité de la musique, à Paris, a choisi de rendre hommage au pianiste et compositeur noir américain disparu en mai 1974

IL Y AVAIT plusieurs manières gnifient le pianiste. John Coltrane seraient arrivés à Jamestown en de débuter le cycle « Amérique » va à sa rencontre, le 1619 – exprimée dans son œuvre de la Cité de la musique, à Paris. cite dans ses concerts-déferle- colossale (il aurait écrit près de L’hommage à Duke Ellington a fini ments, Weather Report électrifie deux mille thèmes) dès les an- par s’imposer. De lui-même. Rockin’in Rhythm. Architecte de la nées 20 ; fierté de son apparte- Compositeur, chef d’orchestre, pia- musique, mélodiste, dramaturge, nance à l’Amérique triomphante ; niste, Ellington traverse le jazz pra- avant-gardiste, Ellington est multi- fierté personnelle enfin, sans arro- tiquement depuis sa genèse – Har- forme. Il possède la puissance de gance mais qui s’est imposée d’em- lem, 1923, avec le trompettiste l’imagination et une curiosité qui blée. Il est Duke Ellington, le Bubber Miley – jusqu’à ses formes l’ont amené à prendre des risques « maître » comme le dira celui les plus sophistiquées : Afro-Eura- tout au long de sa carrière. qu’on lui oppose si souvent, Count sian Eclipse, suite en huit parties Basie. Il le sait, les musiciens aussi. composée en 1970. CONSTANTE REMISE EN CAUSE Etrangement, lui qui ira chercher A l’instar de Gershwin, Duke El- Dans les années 20 et 30, Elling- dans les grands classiques, Debus- lington est un pivot de l’identité ton invente un nouveau son au sy ou Ravel, ou dans les musiques américaine, reconnu comme tel style jungle, combinaison des ra- du monde de nouvelles sources par une majorité de ses compa- cines africaines et des bruits quoti- d’inspiration, regarde passer en si- triotes. Au-delà du jazz, il est aussi diens de Harlem ; en 1938, sa ren- lence deux révolutions, le bop et le l’un des grands compositeurs du contre avec Billy Strayhorn ouvre free. Au début des années 50, le siècle, dont l’art est unique, qu’il l’âge d’or de Take The A Train ; jus- jazz lui tourne un peu le dos, soit concentré dans les quelques qu’au milieu des années 50, il comme le souligne Claude Car- minutes de Black and Tan Fantasy continue son apprentissage en s’in- rière, producteur du « Jazz Club » (1927) ou développé dans l’élo- téressant à des formes concer- à France-Musique et du mythique quence de Money Jungle (1962, avec tantes, perfectionnant l’écriture de Tout Duke – de janvier 1976 à dé- Charlie Mingus et Max Roach). suites orchestrales. Puis, inlassable- cembre 1984, chaque première se- Vingt-trois ans après sa mort, le ment, il va revenir sur son œuvre, maine du mois, cinq demi-heures 24 mai 1974, Duke Ellington conti- combinant toutes ses recherches, d’émissions quotidiennes. « Après nue d’être joué et d’inspirer le jazz écrivant pour les hommes de son la guerre, il était déjà à un niveau et, plus généralement, la musique. orchestre, se remettant en cause à très élevé du point de vue rythmique Devenu une sorte de musicien offi- chaque concert, se glissant en et harmonique. Le bop, en vogue ciel des Etats-Unis, il a ouvert les homme dans les méandres de la alors, ne lui aurait rien apporté. portes des grandes salles mon- psyché féminine, la sophistication Pourtant, on sait qu’il a voulu jouer

diales au jazz, « cette musique clas- JEAN-PIERRE LELOIR harmonique de Sophisticated Lady avec Charlie Parker, et Max Roach a sique des Afro-Américains », Duke Ellington, le 5 janvier 1961, aux Studios de Boulogne-Billancourt. ou de Creole Rhapsody. joué dans son orchestre. » Il suffit comme le dit la chanteuse Nina Si- Né Edward Kennedy Ellington le de l’écouter dans les années 70 mone. l’honneur de la chanteuse noire Flo- American Suite, certains préfére- niste et arrangeur. Mais, chez les 29 avril 1899 à Washington, le pia- pour comprendre, par citations et Militant de la cause noire, il le rence Mills. » Il développa l’esthé- ront le mood cuivré de Take The A musiciens de jazz, on trouvera dif- niste fut le premier Noir américain clins d’œil, qu’il savait de quoi il fut par le haut, en aristocrate. Il est tique musicale noire (Black, Brown Train ; d’autres garderont une ficilement une voix discordante : à s’arroger le droit de faire de la s’agissait, mais ne se sentait au- aujourd’hui samplé par les rap- and Beige, une suite datant de image luxueuse du Big Band plas- Ellington est là. « grande musique ». Surnommé cunement concerné par le free. Les peurs. « Il fut, lit-on dans le Duke 1943), l’idée des justes mélanges, tronné, mené par un patron en A sa mort, Miles Davis lui dédie « Duke » durant son enfance pour styles et les modes n’étaient déci- Ellington de François Billard et avant d’affirmer dans les an- smoking, homme à femmes, dont un disque, Stevie Wonder écrit Sir son élégance, sa manière de se dé- dément pas l’affaire de ce mélo- Gilles Tordjman (éd. Seuil/Sol- nées 60 : « Je ne sais rien de Mal- « la seule maîtresse fut la musique ». Duke. et Charles Mingus placer, il fit de la fierté sa valeur diste hors pair. fèges), l’inventeur du concept colm X, de Luther King et de tous ces Les puristes ne verront que Duke prolongent certaines de ses première. Fierté de ses origines "Black is beautifull", écrivant dès les trucs-là. » Ellington est paradoxal. au piano, dans l’intimité de son conceptions orchestrales, Thelo- – sa famille est l’une des plus an- Véronique Mortaigne années 20 un Black Beauty en Aux grandiloquences de Latin couple avec Billy Strayhorn, pia- nious Monk et Ahmad Jamal ma- ciennes de Virginie, ses ancêtres et Sylvain Siclier

Discographie With John Coltrane (1962), Impulse/Universal Music ; The La seule façon de jouer b Duke Ellington. The Symphonic Ellington (1963), Trend Quintessence 1926-1941, Frémeaux Records ; Concert of Sacred Music IL N’Y A PAS de pianistes de jazz à la tech- musique et l’instrument. Et, à vrai dire, la mu- ment respecté, tout en les ignorant formelle- et associés/Night & Day ; Duke (1965), RCA Jazz ! /BMG ; The Far nique déficiente : ces musiciens inventent leur sique est plus intéressante que le piano, dont ment, les recommandations : souplesse, indé- Ellington 1927-1946, Masters of East Suite (1965), RCA Jazz ! musique et la technique qui va avec à mesure elle détermine l’existence. Quand on écoute Art pendance rythmique des deux mains, variété Jazz, série illustrée par Cabu /BMG ; And His Mother Called Him qu’ils jouent. La dichotomie entre technique et Tatum, Errol Garner ou Duke Ellington en solo, infinies d’attaques, absence de brutalité. Elling- Media 7 ; The indispensable Bill (1967), RCA Jazz ! /BMG ; My musique soulignée par le discours habituel sur qu’entend-on ? L’idéalisation des préceptes ton ne cogne jamais sur son piano ; dans une Ellington 1940, RCA Jazz People (orchestre dirigé par Jimmy la musique classique n’a pas cours dans le jazz, énoncés par Couperin dans L’Art de toucher le dynamique des plus réduites, il déploie des mil- Tribune/BMG ; The Small Groups Jones) (1969) Red Baron/Sony si tant est qu’il ait réellement un sens dans le ré- clavecin, repris et adaptés par Chopin au piano. liers de nuances que trop de pianistes classiques 1940-1946, RCA Jazz Music. pertoire classique. La technique n’est que le De Couperin confronté à un instrument dont les ne soupçonnent même pas. Tribune/BMG ; The 1946 Carnegie b David Murray. Big Band with moyen de transmettre la musique à l’aide d’un nuances ne sont pas dynamiques, mais fondées Il n’y a pas plusieurs façons de jouer du piano, Hall Concert, Butch Morris (1991), Columbia ; instrument. Elle n’a qu’un rapport relatif avec le sur d’infimes variations temporelles et d’arti- mais une seule, et Ellington en est l’incarnation Carrère-Prestige/WEA ; The The Jazzpar Prize Concert (1992), nombre de notes qu’un instrumentiste peut culations – donc rythmiques –, les pianistes de suprême. Les autres sont mauvaises. Les pia- Seattle Concert 1952, RCA/BMG ; Enja/Harmonia Mundi ; Jug-a-Lug jouer à la seconde, avec la virtuosité au sens où jazz et le jeune Duke Ellington tout particulière- nistes de jazz sont les seuls représentants d’une Such Sweet Thunder (1957), (1995) Diw Records ; Quintet on l’entend habituellement. Liszt ne disait-il ment ont retrouvé spontanément l’enseigne- grande lignée de compositeurs-instrumentistes Columbia ; Piano in the (1996), Diw Records ; Fo Deuk pas : « Je ne sais pas assez cette œuvre pour la ment. Ils respectent les valeurs métriques sur la qui, dans le domaine de la musique classique, a Foreground (1961), Columbia ; First Revue (1997), Enja/Harmoni jouer lentement. » durée de la phrase, et non mesure après mesure. pris fin avec la mort du Catalan Federico Mom- Time (1961, avec le Count Basie Mundi. On entend souvent dire que les pianistes de De Chopin, ils ont aimé les enchaînements pou, en 1987. Orchestra), Columbia ; Money b James Newton. The African jazz ont inventé une nouvelle façon de jouer du harmonico-mélodiques (au point de les citer, et Jungle (1962), Blue Note/EMI ; Flower (1985), Blue Note/EMI. piano. Ceux qui professent cela confondent la Ellington ne s’en est pas privé) et scrupuleuse- Al. Lo. David Murray, un « sax » rassembleur INSTALLÉ à Paris depuis l’été un projet de l’autre : « Je vais aller James Newton, ami d’enfance et On ne veut surtout pas assurer la 1995, moment où il a rejoint sa en Guadeloupe, il y a aussi un pro- de musique, il est l’occasion de maintenance d’un répertoire. » compagne française, le saxopho- jet sur le gospel avec Fontella Bass mettre en avant l’idée d’une colla- Au programme, après des niste et compositeur David Mur- et mon groupe Octofunk ; je vais re- boration musicale où « deux iden- échanges de télécopies et de cas- ray vit à Ménilmontant. C’est là tourner à Dakar ; je suis en train tités se fondent ». Comme dans le settes entre les deux continents, qu’il aime donner ses rendez- d’écrire des arrangements de la « couple » Billy Strayhorn - Duke plusieurs mois de préparation, vous, dans des petits cafés d’un musique de Sly Stone, l’un des in- Ellington, où l’on a bien du mal à Murray et Newton ont plus de des derniers quartiers populaires venteurs du funk... » dire, à l’écoute de leur musique, deux heures de musique. Murray de Paris. Des habitués viennent Si sa fréquentation avec les mu- qui est responsable de quoi. passe en revue le programme : lui dire bonjour ; il échange quel- siciens free de New York l’a cata- Money Jungle, Chelsea Bridge, La ques mots en français. On sait va- logué un peu vite, la multiplicité PAS DE « MAINTENANCE » Fleur africaine, Warm Valley, Nor- guement qu’il est musicien, c’est de ses approches et sa connais- « James Newton sait écrire des thern Lights et Bloodcount de Billy « l’Américain ». New York ne lui sance de tous les courants du jazz choses superbes pour les cordes ; je Strayhorn, des extraits de Far East manque pas, alors qu’il y a vécu lui permettent d’être à l’aise dans pense que je peux me débrouiller Suite et Such Sweet Thunder... plus de vingt ans. « Parfois, je me tous les registres. avec les cuivres, avec un big band. Les deux compères n’ont pas sens étranger, dit-il. A d’autres mo- Ainsi, ce projet de grand or- Nous avons travaillé sur les parti- parié sur le plus évident, le plus ments, j’ai l’impression d’être tota- chestre avec cuivres et cordes sur tions, les disques, non pas pour re- connu. Murray a rassemblé une lement intégré. Ce que je veux, c’est la musique de Duke Ellington pa- faire ce qu’Ellington et Strayhorn rythmique qui devrait secouer : améliorer mon français. » raît lui convenir mieux qu’à ont fait, mais pour amener cette Art Davis est à la contrebasse, il a La couleur de la peau ? Quand d’autres. Codirigé avec le flûtiste musique dans le prochain siècle. joué avec les plus grands ; An- on est musicien de jazz, noir, ve- drew Cyrille est à la batterie, nu des Etats-Unis, Paris prend des homme du free dont le nom est airs de paradis. Une sélection duo Linda Sharrock (voix) et Eric inséparable de celui du pianiste Watson (piano), le 8, 16 h 30, et le Cecil Taylor ; D.D. Jackson est au SOIF DE MUSIQUE du programme 9, 15 heures, amphithéâtre, 80 F ; piano, figure de la nouvelle vague Repéré sur la scène dite « des McCoy Tyner Trio avec Avery du jazz. Dans les sections, Oliver lofts » à New York, au milieu des Le cycle « Amérique » a lieu Sharpe et Aaron Scott, le 9, Lake, Ricky Ford, années 70, David Murray, né à jusqu’en juin 1998 à la Cité de la 16 h 30, salle des concerts, 100 F. (saxophones), Bobby Bradford Oakland (Californie) le 19 février musique. b Renseignements. Cité de la (trompette), Ray Anderson, 1955, a imposé son personnage b Hommage à Duke Ellington. musique, 221, avenue George Lewis (trombones), insaisissable et rassembleur. Sa Grand orchestre dirigé par David Jean-Jaurès, Paris-19e. créent des passerelles entre les discographie traduit sa soif de Murray et James Newton, les 7 et Mo Porte-de-Pantin. Tél. : générations, les styles, les his- musique. Près de 200 disques, 8 novembre, 20 heures, salle des 01-44-84-44-84 ou répondeur au toires. sous son nom avec ses différentes concerts, 100 F ; projection du 01-44-84-45-45. Minitel 3615 « Après ça, s’esclaffe David formations (en trio, quartet, oc- film Anatomy of a Murder, d’Otto CITEMUSIQUE (1,29 F la Murray, soit on m’expulse, soit je tet, big band...) ou auprès de mu- Preminger, le 7, 20 heures, minute) ; Internet deviens le roi de Paris. » siciens américains ou européens. amphithéâtre du musée, 60 F ; www.cite-musique.fr. Six mois au maximum séparent S. Si. LeMonde Job: WMQ0811--0027-0 WAS LMQ0811-27 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0685 Lcp: 196 CMYK

CULTURE LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 27 La Biennale de Genève « Le Roi lion », version scénique, allie vidéo triomphe à Broadway et arts plastiques Mis en scène par l’avant-gardiste Julie Taymor, Walt Disney prend un sérieux coup de jeune En 1994, « Le Roi lion », dessin animé long-mé- nète. Il paraissait risqué d’en faire une adapta- ses relectures de Shakespeare ou de Sophocle. e trage des studios Disney, avait popularisé la vie tion pour la scène. Et plus encore de la confier à Résultat : une réussite qui rassemble tous les La 7 Semaine de l’image en mouvement des animaux de la jungle à travers toute la pla- Julie Taymor, un metteur en scène connu pour clans du difficile public new-yorkais.

Turpin, présentent les deux frères Walt Disney. On a vu The Lion King réunie est un bonheur de métis- tème et la splendeur de l’illusion LA 7e SEMAINE INTERNATIO- reliés l’un et l’autre par le devant de THE LION KING, New Amster- le premier jour des previews. Fa- sage. Scott Irby-Ranniar ou Alber- qu’il projette. NALE DE LA VIDÉO. Jusqu’au 8 leurs casquettes. Le moindre mou- dam Theatre, 42nd Street, New meux ! Que d’intelligence, que de to Cruz, Kajuana Shuford ou Jen- Le mélange des genres opère novembre à Genève. Renseigne- vement de l’un agit sur l’autre. Alors York. Du mercredi au samedi à beauté dans ce divertissement nifer Josephs incarnent, à tour de moins bien avec la musique. Elton ments : Fondation Saint-Ger- ils courent, escaladent et vivent de 20 heures, le dimanche à 18 h 30. peuplé de marionnettes, de rôle, Simba et Nala, le fils du roi et John et Tim Rice aux manettes vais-Genève, 5, rue du Temple, profil. Les Anglais John Wood et Matinées le samedi à 14 heures masques, d’ombres, de jungles, de son amoureuse. Ils sont impec- font un boulot honorable, mais 1201 Genève. Tél. : 00-41-22-980- Harrisson Paul s’inspirent du même et le dimanche à 13 heures. De rires, d’émotions. Devant une telle cables, jamais cabotins. Jason c’est le musicien sud-africain Le- 20-00. E-mail : . principe avec 3 Legged. Enfermés 25 à 75 dollars (de 150 francs à réussite, on ne sait pas encore qui Raize et Heather Headley inter- bo M. (il avait déjà donné au film dans une pièce, collés contre le mur, 450 francs). Tél. : 00-1-212-307- de Michael Eisner, président de prètent Simba et Nala adultes. Ju- sa composante africaine), né à So- GENÈVE ils sont la cible d’un canon à balles 4100. Walt Disney, ou de Julie Taymor a lie Taymor, trouvant que le film weto, qui emporte de loin le mor- de notre envoyé spécial de tennis. Le problème, c’est qu’ils eu le plus d’audace. manquait de personnages fémi- ceau. Pour l’adaptation scénique, La salle de la Fondation Saint- sont attachés l’un à l’autre par une NEW YORK Julie Taymor, quarante-quatre nins forts, a donné plus d’impor- Julie Taymor dit qu’elle a été « fort Gervais-Genève est pleine à cra- jambe. Au début de l’exercice, cha- de notre envoyée spéciale ans, c’est l’anti-Disney. Elle entre tance à la compagne de Simba. inspirée par son disque Rhythm of quer. Sur scène, dans l’obscurité, cun pense à son compagnon mais, A priori, on n’est pas dans le en théâtre plutôt tardivement avec Le Roi lion s’ouvre sur un soleil the Pridelands ». Lebo M. chante derrière un téléviseur 16/9, se cache la fatigue venant, il s’agira très vite cœur de cible. On déteste les per- des mises en scène pour enfants à rouge. La jungle s’éveille : élé- et danse dans The Lion King : «Ma le personnage de Serge Geyser pour chacun de se sauver soi-même. sonnages de Walt Disney. On plai- Boston, mêlant mythes et fol- phants énormes, autruches de fan- vie est un peu celle du jeune lion (alias Serge Comte). Voix samplée Plus minimalistes encore, les per- gnait presque ces pauvres enfants klores. Puis, très vite, elle utilise les taisie, zèbres qui sautent, antilopes Simba, qui connaît l’exil, les tour- sur fond de musique techno-pop, il formances buccales autofilmées, qui, il y a trois ans à Paris, faisaient techniques de marionnettes et de dont la course saccadée est rendue ments, les amis perdus, dit-il. séduit l’assistance puis la plonge notamment les ingénieuses mises la queue pour aller voir Le Roi masques d’Asie, d’Afrique. Son par des mécanismes de bicyclettes. Comme lui, je suis retourné dans dans l’attente. Le temps passe, l’im- en scène de Vincent Julliard : dans lion ! Le film est aujourd’hui une œuvre lui a déjà valu une bourse D’autres animaux apparaissent en mon pays libéré. Quand le film est patience guette. Et puis, c’est fini. Récital, spectacle en cinq tableaux, comédie musicale sur Broadway, MacArthur, un Tony et de très ombres chinoises ou en ombres sorti, Nelson Mandela devenait pré- Serge, sa voix, sa musique et ses la bouche devient un espace scé- jouée au New Amsterdam Theatre, nombreuses récompenses. Cette découpées. Des oiseaux s’en- sident. » images : un geyser multicolore. nique où l’auteur place des figu- rénové super-kitsch pour l’occa- habituée des relectures de Shakes- volent. La salle est déjà debout. Personne n’aurait pourtant parié Comblé, le public applaudit. Que rines ; certaines sont accrochées aux sion. Les pages culturelles des peare ou de Sophocle s’apprête à Les enfants applaudissent, rient. sur un tel succès : le 16 octobre, le s’est-il passé entre temps ? Peu de dents, d’autres se cachent sous la journaux new-yorkais consacrent tourner son premier film, Titus An- Sur le siège d’à côté, un psychana- box-office avait déjà vendu pour chose, sinon une pirouette de la part langue... de longs articles à l’événement. Le dronicus, et la Royal Shakespeare lyste new-yorkais est aux anges. Le plus de 120 millions de francs de de Serge Comte. Sa performance, à Face à ce petit monde de la « bi- réputé metteur en scène Julie Tay- Company vient d’inviter son Green chorégraphe afro-américain Garth billets. « Le Roi lion est parti pour l’occasion de la 7e Semaine inter- douille », il y a les « technolos ». Si mor vient de l’avant-garde, de Bird. La Maison Disney ne s’adres- Fagan, qui a donné il y a quatre tenir des années et des années », es- na- tionale de la vidéo de Genève, les premiers raffolent des camé- l’off-Broadway, et l’intelligentsia sait donc pas à une inconnue. ans un si beau Griot New York, a ré- timent les experts. ressemblait davantage à une expéri- scopes de poche, les seconds s’ar- pleure des larmes de crocodile de- L’équipe de comédiens, à la fois glé les numéros. Tout s’enchaîne. mentation sur les spectateurs qu’à rachent les bancs de montage der- vant celle qui a vendu son talent à chanteurs et danseurs, qu’elle a Magique. On voit à la fois le sys- Dominique Frétard une prestation artistique. nier cri. L’essentiel de leurs Présenter la vidéo au plus large productions est une réponse vi- public possible est le principal désir suelle au phénomène techno. Rythm d’André Iten, directeur de cette Control, de Mylène Bilbo Calvez, et Biennale de l’image en mouvement. Technotanz, d’Aaron Ross, Depuis quatorze ans, il s’est donné convoquent tous deux l’imaginaire : pour objectif de jeter une passerelle leur univers est celui du plaisir de entre les arts plastiques et l’audiovi- l’abstraction. suel. Cette idée ambitieuse s’appuie Pendant une semaine, Genève vit sur trois pôles : la production de au rythme de vingt-cinq images par réalisations, d’installations vidéo et seconde. Les galeries d’art contem- de CD-ROM ; l’organisation d’expo- porain accompagnent le mouve- sitions et de projections avec pour ment. Entre les classiques indispen- point d’orgue cette rencontre inter- sables, tels que Nam June Paik et nationale ; enfin, l’archivage de la Dan Graham, on trouve aussi des totalité des travaux des artistes in- surprises avec les Machines à projec- tervenus lors des manifestations. tions, de Peter Fischer, créateur de petites constructions que l’on aime- « BRICOLOS » ET « TECHNOLOS » rait avoir chez soi par simple désir Pour montrer que l’image en de poésie. L’univers de ce jeune ar- mouvement appartient autant aux tiste suisse repose sur l’illusion d’op- artistes qu’aux cinéastes, ce 7e ren- tique. Sous le titre J’ai fait voler mon dez-vous s’articule autour de trois amie se cache la projection d’une rétrospectives consacrées à la Belge diapositive, dont l’image semble Chantal Akerman, réalisatrice de s’animer par un jeu de miroirs mo- longs métrages mais aussi de docu- biles. Rise and Fall invite le specta- mentaires et de vidéos, à l’Alle- teur à souffler sur un rideau de pa- mande Rebecca Horn et au Suisse pier de riz afin que le portrait de Roman Signer. l’auteur apparaisse puis glisse le Mais la sélection de la compéti- long du drapé. tion internationale témoigne d’une Cette projection de diapositives et nouvelle utilisation de la vidéo dans de mécaniques de miroirs est très les arts plastiques. Elle est considé- sensible, voire magique. Le public rée non plus comme un simple mé- apprécie. dium, mais comme un outil à part André Iten et ses collaborateurs entière. Deux tendances se dé- ne peuvent que se réjouir. Sur les gagent. La première regroupe les bords du lac Léman, on ne compte « bricolos », qui emploient avec plus les artistes prometteurs. Cette économie les moyens de réalisation. 7e Semaine internationale de la vi- Leurs sujets touchent essentielle- déo témoigne que, désormais, le ment la sensibilité, l’émotion et l’hu- dialogue entre la vidéo et le public, mour. Les Petites Scènes de la vie or- qu’on disait difficile, semble dinaire, de Joël Bartoloméo engagé. annonçaient ce mouvement. Les Siamoiseries, de Franck et Olivier Nicolas Thély

PROFIL qu’on lui demande de se justifier. Ce serait l’offenser. Sensible à l’art PEINTRE TRANQUILLE brut, il pratique la vidéo avec la même innocence. Son style est DE LA VIE FAMILIALE simple, presque naïf. Paradoxalement, son parcours Les vidéos de Joël Bartoloméo ne personnel, loin de tout amateu- laissent jamais indifférents. Elles risme, reflète une vive curiosité. choquent, séduisent, mais surtout Etudiant, au début des années 80, à restent gravées dans la mémoire l’Ecole d’art visuel de Genève, il ob- des spectateurs. Le vidéaste filme sa tiendra plus tard un DEA d’esthé- petite famille dans une apparente tique audiovisuelle à l’université Pa- intimité – des scènes de repas ou ris-I. Les travaux de Joël Bartoloméo des vacances estivales, ses enfants dépassent les apparences. Si, depuis en train de s’amuser ou de peindre 1991, il a entrepris de filmer scrupu- – avec un caméscope Hi8. leusement sa femme et ses enfants, Quand on veut l’interroger sur c’est pour capter ces petits mo- l’objet de son travail, Joël Bartolo- ments où le quotidien se charge méo hésite. Il craint un instant d’une intensité dramatique. Ses œuvres sont des morceaux choisis de la vie ordinaire. La petite histoire de la vidéo gardera en mémoire ses débuts dans les festivals. On lui re- tournait ses cassettes croyant qu’il s’était trompé de film... Au- jourd’hui, il fait l’objet de toutes les attentions, et son nom figure dans plusieurs programmations, comme celle du Festival de Gentilly. Néan- moins, il garde les pieds sur terre et continue de filmer sans trop se po- ser de questions. Réservé mais tou- jours alerte, Joël Bartoloméo, à l’ins- tar de la nouvelle vague de la vidéo française, sait réaliser de grandes choses avec peu de moyens.

N. T. LeMonde Job: WMQ0811--0028-0 WAS LMQ0811-28 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0686 Lcp: 196 CMYK

28 / LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 CULTURE

DÉPÊCHES a DROITS : le Syndicat français Quand le rock et la techno des artistes-interprètes (SFA- CGT) a annoncé dans un commu- niqué, mercredi 5 novembre, qu’il se portait partie civile dans les rejouent James Bond procédures pénales en cours d’ins- truction concernant l’Adami (So- ciété pour l’administration des David Arnold a invité onze artistes à recréer des génériques de « 007 » droits des artistes et musiciens in- terprètes). Le SFA affirme ne dis- LA CHANSON du générique a geur, compositeur et multi-instru- ont modelé leurs propres univers. poser d’« aucun élément d’infor- toujours signé un James Bond aus- mentiste s’est consacré à son tour Chanteur noir au timbre féminin, mation permettant d’imputer un si sûrement que la scène d’action aux bandes originales de films. On David McAlmond a sûrement rê- fait fautif à un ou plusieurs diri- qui le précède ou les pin-up et les lui doit celles de Stargate et d’In- vé un jour d’être Shirley Bassey. Il geants de l’Adami ». Cette décision Martini Dry (« Shaken not stir- dependence Day. En 1993, il invi- investit Diamonds Are Forever intervient après la divulgation red ») qui lui succèdent. Aux côtés tait Björk à chanter une de ses propulsé par les violons gran- d’un rapport d’audit commandité des pères fondateurs, Monty Nor- compositions, le magnifique Play dioses de David Arnold. De la par l’Etat qui pointe de graves dys- man (auteur du fameux James Dead, illustrant le film The Young même façon, Martin Fry, leader fonctionnements dans la gestion Bond Theme) et John Barry, su- Americans. David Arnold vient du groupe ABC, a bâti un réper- de l’Adami et met en cause le SFA perviseur de l’ensemble des d’élaborer le projet Shaken and toire tout en scintillements gla- (Le Monde du 8 octobre). bandes originales, de nombreux Stirred. Sélectionnant quelques- moureux. Il surfe sur les crescen- a INDUSTRIE MUSICALE : talents se sont succédé pour four- uns de ses génériques préférés, il dos de Thunderball comme s’il George Jackson a été nommé nir ces concentrés de suspense et a invité onze artistes ou groupes à pilotait l’Aston Martin du héros PDG de la maison de disques Mo- de glamour. Des compositeurs de les recréer avec lui. Forcément ir- de Ian Fleming. L’art de Pulp se town Records. Il remplace Andre Broadway, comme Marvin Ham- régulière, cette compilation n’en nourrit aussi de fantasmes ro- Harrell, qui avait démissionné au

lisch, des auteurs collectionneurs est pas moins réjouissante. Aux mantiques mais en jouant tou- PHILIPPE GARCIA mois d’août en raison des mau- de hits, comme Hal David ou Ca- interprétations trop fidèles de jours du décalage existant entre Le leader de Pulp, Jarvis Cocker (au second plan), vaises performances du label. role Bayer Sager, et des chan- Shara Nelson (Moonraker), Chris- ses visions magnifiques et la per- et le bassiste du groupe, Steve Mackey. Tamla Motown, fondé en 1959 par teurs, de Paul McCartney à Carly sie Hynde (Live and Let Die créé sonnalité chétive de son chanteur, Berry Gordy, a été le tremplin des Simon, de Tom Jones à Shirley par les Wings en 1973) ou Iggy Jarvis Cocker. Sa version de All Bukem (The James Bond Theme) sible à ses hommages, les produc- musiques modernes afro-améri- Bassey... Etonnant d’entendre Pop (We Have All The Time in The Time High souligne encore cette ont samplé, trituré, recollé les teurs du film ont demandé à Da- caines. Racheté en 1983 par Poly- aussi à quel point le patrimoine World), on préférera le détourne- touchante ironie. propositions de l’arrangeur, valo- vid Arnold d’en superviser la Gram, Motown possède un cata- des musiques de films influence ment intimiste de Nobody Does It On ne s’étonnera pas que David risant les tempos haletants et les bande-son, au côté de John Barry. logue d’environ 30 000 œuvres, où les créations contemporaines. Better et From Russia With Love Arnold ait confié trois des mor- ambiances noires favorables aux figurent notamment Stevie Won- David Arnold, lui, a vu son pre- qu’en font respectivement Aimee ceaux aux enfants de la techno. Le espions d’hier comme aux DJ Stéphane Davet der, Diana Ross and The Su- mier James Bond, On ne vit que Mann et Natacha Atlas. big beat des Propellerheads (On d’aujourd’hui. On sait déjà que premes, Marvin Gaye, les Tempta- deux fois, en 1969. Il avait neuf ans On observera surtout comment Her Majesty’s Secret Service), le l’un d’eux, Moby, s’est occupé du ૽ Shaken and Stirred, The David tions, les Jackson Five, et plus et ne s’en est jamais remis. Après la personnalité de certains dub house de Leftfield (Space générique du prochain James Arnold James Bond Project. 1 CD récemment, Boyz II Men et Queen des études musicales, cet arran- s’épanche dans des musiques qui March) et la jungle jazzy de LTJ Bond, Tomorrow Never Dies. Sen- East West 3984207382. Latifah. Les meilleures ventes d'albums en France car, comme le souligne Hélène Ha- Le marché français s’en zéra, critique musicale à Libération, Rang SÉLECTION DISQUES tient à ses valeurs sûres : « pour Brigitte Fontaine, être élue poé- ARTISTE de la semaine MAISON Sardou, Goldman, Sol en ou GROUPE précédente TITRE tesse à l’Académie... ne suffirait pas : DE DISQUES Si (pour la chanson), IAM KARL-HEINZ STOCKHAUSEN lon les saisons du cœur, de l’un à elle veut aussi faire danser le Queen ». et MC Solaar (pour le rap), 1 MICHEL SARDOU Salut Mantra l’autre instrument. En duo avec le En duo hard avec Bashung (City), en 1 TREMA Bocelli et Eros Ramazzoti (pour l’Italie). Florent Pa- Janka et Jüng Wyttenbach (pianos) saxophoniste Lee Konitz, c’est le dub nappé à la musique de chambre 2 JEAN-JACQUES GOLDMAN 2 En passant COLUMBIA gny entre à la 7e place avec L’Histoire retiendra que Stock- piano qu’il a choisi. Il a composé (Ali) et en paranoïaque casée (un duo Savoir aimer, Dan Ar Braz hausen a ouvert la quasi-totalité de courts thèmes, marqués par un avec Areski, à propos des fuites de 3 EROS RAMAZZOTI 32 Eros DDD/BMG à la 20e pour ses Finisterres. des portes de la création depuis souci d’espace autant que par une gaz, tout brûle, tout explose, C’est Dans les compilations, le près d’un demi-siècle. Mantra organisation très rythmique du normal, version moderne de Tout va volume 3 de l’Anthologie de (1970) en témoigne. Chacun des clavier. Lee Konitz, faux classique 4 ARTISTES DIVERS 3 Sol en si WEA très bien, madame la marquise), Bri- Johnny Hallyday se main- deux pianistes y utilise des cym- tant sa musique a toujours antici- gitte Fontaine écrit comme elle tient au 3e rang, tandis que bales antiques et des wood-blocks pé les évolutions du jazz depuis le pense : sans partage, le diable au 5 ANDREA BOCELLI 4 Viaggio italiano POLYDOR Tri Yann (Le Meilleur de Tri pour renforcer certaines séquences début des années 50, trouve dans corps, le rouge, le pourpre et les sun- Yann, volume 2) dépasse d’un parcours continuellement les propositions d’Alvim la matière lights au cul. V. Mo. 6 JOE COCKER 5 Across from Midnight CHRYSALIS Maria Callas (La Voix du soumis au principe de la modula- d’un jeu qui souligne et à son tour ૽ 1 CD Virgin 72438451062-6. siècle) à la 7e place. Côté tion en anneau. La confrontation renvoie. Ces échanges se font na- 7 FLORENT PAGNY E Savoir aimer MERCURY singles, Barbie Girl d’Aqua triomphe ; la chanson de très graduée de la source acous- turellement, comme si ce duo CUBA Carlos Puebla, Hasta tique à son traitement électronique avait déjà des années de présence I Am Time 8 IAM 7 L’Ecole du micro d’argent DELABEL Siempre, entretient les pho- détermine une sorte de jeu sur les commune à mettre en jeu. La cou- En quatre volumes thématiques bies cubaines de Nathalie ombres portées du « mantra », une leur générale est à l’impression- – l’invocation, le chant, la danse et 9 ERA 18 Ameno POLYDOR Cardonne, numéro 8, tan- formule de treize notes génératrice nisme et à l’abstraction – avec des le jazz –, ce coffret pensé aux Etats- dis que les 11 minutes 30 d’un cycle de treize parties. Aussi li- détours par Bach – et suscite le dé- Unis reprend le fil des méditations 10 MC SOLAAR 20 Paradisiaque POLYDOR contre les lois racistes, pu- sible que la lumineuse mais an- sir que cette réussite due au ha- cubaines des gringos passionnés de bliées dans l’urgence chez cienne version des frères Kontars- sard d’une rencontre s’installe son. Présenté en boîte de cigares, Période du 26/10 au 01/11 inclus E = Nouvelle entrée e Résultats obtenus par le comptage à la sortie des caisses de cent magasins représentatifs des circuits de distribution Pias, entrent au 91 rang. ky, créateurs de l’œuvre dans la durée. S. Si. I Am Time est un travail de compila- Source : SNEP/IFOP TITE-LIVE (Stockhausen-Verlag), et non ૽ 1 CD Axolotl Jazz AXO106. Dis- tion soigné : un livret (en anglais) moins plastique que la récente réa- tribué par Night & Day. de 112 pages, un souci très précis de lisation des jeunes Allemands Grau procéder par ordre historique, en et Schumacher (Wergo), l’interpré- BRIGITTE FONTAINE se débarrassant des clichés de tation de Janka et Jüng Wyttenbach Les Palaces l’avant-castrisme ou de l’ethnomu- se distingue par de grandes qualités Eblouissante comme la vie, Bri- sicologie à bon compte. Cuban in- poétiques. P. G . gitte Fontaine. Trop longtemps bou- vocations, le volume 1, part des rites ૽ 1 CD « Una Corda » Accord dée, elle se paie le luxe d’un retour de la santeria, Merceditas Valdes, 202 252. définitif, d’une vraie renaissance Celeste Mendoza, pour aboutir au amorcée par Les Nougats, poursuivie fabuleux Bola de Nieve, aux Van MARK-ANTHONY TURNAGE par la scène, confirmée par Les Pa- Van ou à Sintesis, qui ont toujours Blood on the Floor laces. Le disque est éclatant, aussi flirté avec les tambours batas. Beny John Scofield (guitare), Peter Erskine prenant qu’un album de Mariane Moré (Que Bueno Baila Usted) (batterie), Martin Robertson (saxo- Faithfull arrangé par Angelo Badala- ouvre le bal, Isaac Delgado, roi de phone), Ensemble Modern, Peter Run- menti – elle partage d’ailleurs avec la salsa actuelle, le referme. Pour le del (direction). l’Anglaise à la voix rauque et à la folie jazz, Mario Bauza mène à Cachao Comme Gunther Schuller jadis, profonde une certaine idée de l’exo- et au pianiste Gonzalo Rubalcaba Mark-Anthony Turnage envisage la tisme étrange, du luxe junkie. Des pour se terminer par Steve Cole- fusion de la musique contempo- violons pour la valse (Les Palaces), man. La société d’Etat cubaine raine et du jazz. A la différence de des flambées de synthétiseurs pour Egrem a fourni les matériaux de son maître américain qui militait il un Musée des horreurs à l’ambiance base ; le son est parfois un peu trop y a trente ans en faveur d’un « troi- proche du Blue Velvet de David nettoyé. V. Mo. sième courant », assez peu viable, Lynch, accouplent avec les boucles ૽ 1 coffret de 4 CD Blue Jackel En- le jeune Anglais (né en 1960) ne se rythmiques pour le vernis hip-hop – tertainment BJAC 5012-5014-2. pose pas en porte-drapeau d’une esthétique. Il ne cesse en revanche d’afficher une stupéfiante fascina- tion pour Francis Bacon, au point d’arborer sur la couverture de ce disque un « look » ornithologique comparable à celui du célèbre peintre irlandais ! Si Blood on the Floor emprunte son titre à une toile de Bacon, l’œuvre n’en appelle pas directement à une correspondance entre peinture et musique, comme Three Screaming Popes (1989), mais suggère le contraste de matières déterminé par la rencontre de l’En- semble Modern de Francfort et de trois jazzmen réputés, dont le gui- tariste John Scofield, qui a ac- compagné Miles Davis, Herbie Hancock et Chick Corea. Des neuf volets de Blood on the Floor, les plus réussis sont ceux qui procèdent d’une activité haletante vouée au culte du contretemps. Les plages tournées vers une méditation lanci- nante trahissent en effet les limites d’une harmonie hybride. Sauf Elegy of Andy (en mémoire d’un frère drogué prématurément disparu), dont les accords parfaits se brouillent comme des yeux embués de larmes. P. G . ૽ 1 CD Argo 445 292-2.

LEE KONITZ, CESARIUS ALVIM Guarana D’abord pianiste, puis contre- bassiste, Cesarius Alvim passe, se- LeMonde Job: WMQ0811--0029-0 WAS LMQ0811-29 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0687 Lcp: 196 CMYK

CULTURE LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 29

SORTIR

Garrick Ohlsson, un géant PARIS Quartet Elan Une formation d’aujourd’hui Finley Quaye, Bentley Rhythm qui combine le jazz dans ses Ace, Lauren Hoffman, formes classiques comme souriant au service de Chopin Jim White dans ses avancées les plus libres, Ouverture de l’étape parisienne des couleurs et des ambiances du Festival des Inrockuptibles. Au des musiques du monde Le pianiste américain donne l’intégrale du compositeur polonais programme : le folk et les poussées rythmiques mystico-dépravé de Jim White, du funk. Le Quartet Elan est Les pianistes qui osent se lancer dans une inté- firme Alfred Brendel, et ce marathon exige de 1970, l’Américain Garrick Ohlsson propose aux récemment découvert par David composé de musiciens de jazz grale de l’œuvre de Chopin en récital sont rares. grandes ressources physiques et psychiques. auditeurs de la salle Gaveau de l’accompagner Byrne ; la techno jouissivement aux oreilles grandes ouvertes « Chopin est une affaire de spécialistes », af- Vainqueur du concours Chopin de Varsovie, en au cours de cinq récitals répartis sur deux ans. colorée de Bentley Rhythm Ace ; sur tous les sons. Le Café Lauren Hoffmann et ses chansons de la danse, qui accueille de Varsovie en 1970, Garrick Ohls- Chopin n’ont jamais cessé de jouer œuvres qu’il joue. Entendre Ohls- rock d’un intimisme brûlant ; les parfois le jazz, convient bien CHOPIN : intégrale de l’œuvre son est quasiment inconnu en sa musique, malgré les implications son passer, avec la même implica- mélodies jamaïquaines et la voix à leur musique. pour piano. Garrick Ohlsson France. Pas aux Etats-Unis, où il est psychologiques parfois déstabili- tion physique et psychologique, étonnante de Finley Quaye. Café de la danse, 5, (piano). Le 5 novembre, salle Ga- accueilli par les grands orchestres santes que la fréquentation de ses des broderies élégantes du Rondo La Cigale, 120, bd Rochechouart, passage Louis-Philippe, Paris 11e. veau. Prochains récitals : les 12 et accompagnés par leurs direc- partitions induit. op. 1 à la tristesse, la vie rythmique, Paris 18e. MoPigalle. 18 h 30, Mo Bastille. 20 heures, le et 20 novembre, 20 h 30. 45, rue teurs musicaux. Les Français ne le Tous les pianistes ne sombrent l’énigmatique allusivité des Mazur- le 7 novembre. 7 novembre. La Boétie, Paris 8e . Tél. : 01-49- connaissent pas, car il n’enregistre certes pas dans la dépression en kas op. 6, provoque l’admiration Tél. : 01-49-25-89-99. 155 F. Tél. : 01-47-00-57-59. 60 F. 53-05-07. De 90 F à 240 F. pas pour une grande maison de jouant Chopin, mais remarquons comme lorsqu’il revient à l’humour disques et n’est pas invité par les qu’Arthur Rubinstein, dont la joie du Boléro puis se lance dans l’aven- Publicité Les pianistes qui se seront ris- festivals et les grandes formations. de vivre éclaboussait le clavier, se ture émotionnelle, physique et ner- qués à donner l’intégrale de Il n’est pas seul à souffrir de tenait à l’écart des sombres Pré- veuse du tour de force que repré- l’œuvre pour piano de Chopin en cette injustice. Qu’on songe sim- ludes et restait un peu coi devant la sente l’interprétation des douze récitals sont peu nombreux. L’his- plement que Philippe Giusiano, Sonate op. 35, tandis que Vladimir Etudes op. 10... toire a retenu les noms de Robert lauréat du Concours Chopin de Horowitz, Vladimir Sofronitzki, Tant d’élégance, tant de refus Lortat, Edouard Risler dans les pre- Varsovie il y a deux ans, n’a, à ce Arturo Benedetti-Michelangeli, d’épater, jusque dans les études les mières années du XXe siècle et tout jour, pas donné un seul concert Samson François n’étaient pas des plus ébouriffantes interprétées récemment celui de Nikita Maga- avec orchestre à Paris, et à vrai dire personnalités « simples ». avec une variété infinie de cou- loff qui marqua la vie musicale pa- pas davantage ailleurs en France... leurs, de nuances, sans aucune cris- risienne par son cycle de cinq réci- Ce Marseillais est pourtant l’un des JEU SUPRÊMEMENT ÉQUILIBRÉ pation, distinguent Garrick Ohls- tals triomphaux qu’il donna au chopiniens les plus admirables du Avec sa taille (1,94 m) et son sou- son, artiste dont on peut affirmer Théâtre des Champs-Elysées à l’in- moment. rire enfantin, Garrick Ohlsson ne qu’il est l’un des derniers avatars vitation de Piano quatre étoiles. Tous les pianistes aimeraient correspond pas à l’image que l’on connus d’une lignée de pianistes Alfred Cortot, Guiomar Novaes, jouer Chopin, nombreux sont ceux se fait du pianiste. Son entrée sur qui connaissent toutes les res- Arthur Rubinstein, Samson Fran- qui y renoncent, malgré leur véné- scène surprend. On observe ses sources expressives et techniques çois, Vlado Perlemuter, Vladimir ration pour sa musique. Alfred mains. Quels battoirs ! Pour sûr, il du clavier. Consacrée aux Varia- Ashkenazy n’ont jamais tenté l’ex- Brendel a peut-être donné la clef prend la douzième ! Sa sonorité est tions op. 12, à la Valse op. 42, à la périence, bien qu’ils aient joué une de cet abandon : « Chopin est une pourtant délicate, son legato en- Fantaisie op. 49, aux deux Noc- grande partie de l’œuvre du affaire de spécialistes. » S’il est vrai chanteur, ses phrasés aussi minu- turnes op. 27 et au Troisième Scher- compositeur en public, voire enre- que l’on peut être beethovénien tieusement conduits et ouvragés zo, la seconde partie de son récital gistré la totalité de sa musique : par intermitence, devenir mozar- que ceux d’un claveciniste jouant n’aura été que l’accomplissement Vlado Perlemuter pour la BBC ; tien ou schubertien sur le tard (ce Couperin. des qualités de la première. GUIDE Vladimir Ashkenazy pour Decca. fut le cas de Clara Haskil par Son jeu est suprêmement équili- Vainqueur du concours Chopin exemple), les grands interprètes de bré et transparent à chacune des Alain Lompech FILMS NOUVEAUX Claude Dreyfus, Nathalie Cerda, Oli- vier Pajot et Francis Renaud. 100 % Arabica Petit Théâtre de Paris, 15, rue Blanche, de Mahmoud Zemmouri (Fance, Paris 9e. Mo Trinité. A partir du 6 no- Quand quatre artistes décident de la mise en pièce 1 h 25), avec Khaled, Cheb Mami, vembre. 21 heures du mardi au same- Mouss, Najim Laouriga, Farid Fedjer, di, 15 h 30 le dimanche. Tél. : 01-42-80- premier », déclarent en chœur pant des processus de déformation cul. Littéralement. Et nous aussi. Youssef Diawara. 01-81. 180 F et 240 F. Jusqu’au 30 dé- QUI VOYEZ-VOUS ? Création Claudine Brahem (créatrice de ma- qui permettent de sauter d’une réa- Mathilde Monnier a longtemps été La Femme de chambre du Titanic cembre. de Bigas Luna (France, 1 h 39), avec Oli- commune de Jean-Pierre Drouet chines sonores), Jean-Pierre Drouet lité à une autre. Le poète échange une interprète de François Verret. Il Boy Ge Mendes vier Martinez, Romane Bohringer, Ai- & Teofilo Chantre (musique, scénographie), Clau- (musicien et compositeur), Ma- des consonnes, par exemple le lui a transmis le désir du métier de tana Sanchez Gijon, Didier Bezace, Al- New Morning, 7-9, rue des Petites- dine Brahem (machines musi- thilde Monnier et François Verret « p » de passion remplacé par un chorégraphe. Elle dirige au- do Maccione, Jean-Marie Juan. Ecuries, Paris 10e. Mo Château-d’Eau. cales), Mathilde Monnier et (danseurs et chorégraphes), qui «r»; la danseuse négocie des dé- jourd’hui le Centre chorégraphique Hana-Bi 20 h 30, le 7 novembre. Tél. : 01-45-23- François Verret (chorégraphies, jouent à part égale dans cet im- rapages corporels dont on pense de Montpellier tandis qu’il a opté de Takeshi Kitano (Japon, 1 h 43), avec 51-41. 120 F. Takeshi Kitano, Kayoko Kishimoto, Abaji scénographie). Eric Wurtz (lu- promptu. souvent qu’ils la mèneront au fossé. pour une solution plus « margi- Ren Osugi, Susumu Terajima, Tetsu Espace hérault, 8, rue de la Harpe, Pa- mières). Dominique Fabrègue On peut être exaspéré par tant de Parfois, elle prend langue avec Ghé- nale » en installant Les Labora- Watanabe, Hakuryu. ris 5e. Mo Saint-Michel. 21 heures, le 8. (costumes). Théâtre des Ab- maniérisme : volonté de ne pas rasim. Et les mots qu’elle prononce, toires d’Aubervilliers. Tandis qu’elle Imuhar, une légende Tél. : 01-43-29-86-51. 80 F. besses, jusqu’au 8 novembre, à jouer avec de vrais instruments, de mots-tiroirs, mots-miroirs, se affirmait sa confiance dans le mou- de Jacques Dubuisson (France, 1 h 22), Les films d’amour : les grands 20 h 30. Tél. : 01-42-74-22-77. De ne pas danser (Verret), de ne pas se gravent dans le même temps sur vement, lui se méfiait de plus en avec Ibrahim Paris, Mohamed Ixa, Mo- classiques du genre hamed Ichika, Rhali Ixa, Atibou Abou- La comtesse aux pieds nus (J. Mankie- 95 F à 140 F. Les 13 et 14, au Cam- plier aux règles du spectacle. On son corps. plus de la danse, et de sa diffusion. bacar, Oumou Algabid. wicz, 1954), avec Ava Gardner, Hum- pement, à Strasbourg. Du 18 au peut aussi s’en amuser. Et prendre Peut-être l’aime-t-il trop ? Marian phrey Bogart, Le secret magnifique 21, au Centre chorégraphique de la proposition pour ce qu’elle est : AUTANT DE RISQUES C’est évident quand il glisse ses de Petr Vaclav (République tchèque, (D. Sirk, 1953), avec Jane Wyman, Rock Montpellier. un divertissement sérieux de quatre Elle avance sur la tête avec un pas, pour quelques instants seule- 1 h 49), avec Stefan Ferko, Milan Cifra, Hudson, Elle et lui (L. McCarey, 1957), avec Cary Grant, Deborah Kerr, Laura cérébraux qui font semblant (?) de ment, dans ceux de Mathilde Mon- Radek Holub, Jaroslava Vyslouzilova, drôle de bonnet, sorte de hip-ho- Ludmila Krokova, Terza Zajickova-Gry- (O. Preminger, 1944), avec Gene Tier- Qui voyez-vous ? est une mise en réinventer le monde avec des bouts peuse totalement inventée, prenant nier à la faveur d’un duo qui res- garova. ney, Dana Andrews, Lettre d’une in- espace d’intentions. Des intentions de ficelle très sophistiqués. autant de risques avec son corps semble au sauvetage d’une enfant. Ne pas avaler (*) connue (M. Ophuls, 1948), avec Joan font-elles un spectacle ? Non. Par On a complètement plongé dans que le poète avec l’agencement des Il préfère s’esquiver, faire le fou de Gary Oldman (Grande-Bretagne, Fontaine, Louis Jourdan, Morocco ailleurs, le mot « spectacle » est-il la langue du poète Ghérasim Luca mots. Allant jusqu’à rebondir dure- avec son comparse Jean-Pierre 1 h 59), avec Ray Winstone, Charlie (J. Von Sternberg, 1930), avec Marlène Creed-Miles, Laila Morse, Kathy Burke, Dietrich, Gary Cooper, Shanghai approprié à ce qui se passe sur qu’on connaissait mal. Et on est ment sur les fesses, position tri- Drouet, tapant sur des machines Edna Dore, Jamie Foreman. (J. Von Sternberg, 1941), avec Gene scène ? Pas davantage. « Qui voyez- resté coi devant la danse de Ma- viale, ahurissante chez cette femme musicales en bois, faisant beaucoup The Game Tierney, Victor Mature, La valise dans vous ? Cette question est la nôtre et thilde Monnier qu’on connaît pour- de quarante ans, suivant par ce de bruit pour oublier qu’il ne danse de David Fincher (Etats-Unis, 2 h 08), l’ombre (M. LeRoy, 1940), avec Robert c’est celle du spectateur. Nous avons tant bien. L’un et l’autre se re- mouvement assez peu convention- plus. Sans Mathilde Monnier, il n’y avec Michael Douglas, Sean Penn, De- Taylor, Vivien Leigh, La dame de Shanghai (O. Welles, 1946), avec Orson la volonté de sortir d’une dramatur- tranchent dans des systèmes nel les sursauts des mots, sensible à aurait pas de spectacle. borah Kara Unger, James Rebhorn, Carroll Baker, Peter Donat. Welles, Rita Hayworth. gie préécrite, d’une intention théma- d’enfermements. Mais l’un comme ce point aux vertiges langagiers du Violetta, la reine de la moto Cinéma Mac Mahon, 5 et 7 av. Mac- tique ou d’un vouloir dire qui serait l’autre s’en échappent en dévelop- Roumain qu’elle en tombe sur le Dominique Frétard de Guy Jacques (France, 1 h 32), avec Mahon 17e . Mo Etoile. Du 7 au 17 no- Florence Pernel, Dominique Pinon, Da- vembre. Tél. : 01-43-80-24-81. niel Prévost, Eva Darlan, Julien Guio- mar, Chantal Neuwirth. ANNULATION/REPORT Vive la république ! d’Eric Rochant Margaret Price Thomas Fersen sur Seine (France, 1 h 30), avec Aure Atika, An- Le récital de Margaret Price initiale- toine Chappey, Gad Elmaleh, Hippo- ment prévu le 24 novembre est repor- profonde du public jeune de se lais- valeur une écriture fluide, des mou- parfois cyniques et manipulateurs, lyte Girardot, Atmen Kelif, Florence té au lundi 10 janvier 1998. THOMAS FERSEN. Trianon, 80, ser aller aux flonflons de l’accor- vements de valse glissée dans les de l’adolescence. Les questions Pernel. Salle Gaveau, 45, rue La Boétie, Paris (*) Film interdit aux moins de 12 ans. e o bd Rochechouard, Paris 18e. déon, aux violons tsiganes et au mots. pointues l’épuisent. Il ne s’en pose- 8 . M Miromesnil. Tél. : 01-49-53-05- 07. MoAnvers. 20 h 30, jusqu’au 8 no- swing manouche, puisé entre la rue Pour la voix, il a compris qu’il va- ra donc que de simples : comment TROUVER SON FILM vembre. Tél. : 01-44-92-78-05. de Lappe et la campagne rou- lait mieux en avoir une immédiate- trouver des fleurs le lundi après mi- Tous les films Paris et régions sur le Mi- MODIFICATIONS 110 F. Les 15 et 16 à Marseille (le maine... ment reconnaissable entre toutes, nuit pour réparer son ménage ? nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36- Orchestre philharmonique Poste à Galène). Le public que veut séduire Tho- plutôt que de chanter juste et droit. Comment observer les joueurs de 68-03-78 (2,23 F/mn) de Radio-France mas Fersen a lu Robert Desnos, Il a donc forcé sur l’éraillement, se PMU, les dames de Pigalle ?... Il Changement de chef d’orchestre et En peu d’années, Thomas Fersen, dans sa version adolescente (« J’ai privant ainsi de la nuance, épicentre chante le blues et Boris Vian (Bar- VERNISSAGES modification de programme. Beethoven : Egmont (ouverture) ; Hin- ayant acquis sa notoriété de chan- tant rêvé de toi que tu perds ta réali- de l’émotion. Il noie ses limites celone) sans s’arracher les tripes. L’appétit vient en mangeant ! demith : Symphonie « Mathis der Ma- teur grâce au Bal des oiseaux, jolie té »), il est attiré par le romantisme dans un concert parfois délavé par Tout est à sa place : la Seine sous le Musée de l’Assistance publique, hôtel ler » ; Brahms : Concerto pour violon de Miramion, 47, quai de la Tournelle, mélodie coulée dans la tradition de guévariste et applaudit la version une cascade de musique agréable. pont Mirabeau, Zazie dans le mé- et orchestre. Vadim Repin (violon), Paris 5e. Mo Maubert-Mutualité. Tél. : la musique légère française, a beau- tsigane de l’italienne Bella ciao. Il Fersen ne s’implique pas dans tro, Django dans la guitare. Il est en Garcia Navarro (direction). 01-40-27-50-05. De 10 heures à Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- coup progressé. Il a su s’entourer. n’a pas pour habitude de fréquen- l’épaisseur des sensations ou des ce sens, et dans celui d’une légèreté 17 heures. Fermé lundi, mardi. Du Joseph Racaille, ce musicien lettré ter les temples enfumés du jazz vi- malaises de la société. Enigmatique, très française, presque parisienne, Saint-Honoré, Paris 8e. Mo Ternes. 7 novembre au 26 avril. 20 F. 10 F. 20 heures, le 7 novembre. Tél. : 01-45- et cosmopolite, flirtant avec le rock, vant, déteste le free et les dérange- entouré d’un bestiaire, dont il a fait un remède efficace aux fractures Valérie Favre 61-53-00. De 80 F à 190 F. les mélodies de Satie, le mambo et ments de John Coltrane, mais aime une marque de fabrique – Les Papil- sociales, aux queues devant les Le CREDAC, Centre d’art contempo- la musique classique arabe, lui a la famille Marsalis. A tous ceux-là, lons, une chanson qui lui va comme pompes à essence, au désespoir af- rain, 93, av. Georges-Gosnat, 94 Ivry- RÉSERVATIONS sur-Seine. Tél. : 01-49-60-25-06. De taillé sur mesure les arrangements Fersen offre une agréable continui- un gant, Les Blattes, les chevaux, les fiché de Portishead ou à l’hyper-ex- 14 heures à 19 heures ; dimanche de Check-up du Jour du poisson, son dernier al- té. Il s’est débarrassé de ses jeans belettes, peuplent ses chansons –, il citabilité de la techno. 11 heures à 18 heures. Fermé dimanche de Edward Bond, mise en scène de bum (WEA). Thomas Fersen est en- délavés et du blazer de grand ti- se met des fers aux pieds qui le re- et lundi. Du 7 novembre au 14 dé- Carlo Brandt. cerclé sur scène de musiciens ten- mide. Il sait jouer d’un physique dé- tiennent dans les limbes ricaneurs, V. Mo. cembre. Entrée libre. Théâtre national de la Colline, 15, rue Marianne et Germania e o dance jazz, qui jouent avec une gingandé, jusqu’à créer une jolie Malte-Brun, Paris 20 .MGambetta. dans la caricature Du 27 novembre au 21 décembre. facilité évidente (au piano, Cyril danse désarticulée, en ombres Goethe Institut, centre culturel alle- 19 heures le mardi. 110 F. 21 heures du Wanderge, bavard ; à l’accordéon, chinoises, sur Ne pleure plus. Il s’est mand, 17, av. d’Iéna, Paris 16e.Mo Iéna. mercredi au dimanche, 110 F à 160 F. Alex Barcelona, efficace). Le chan- regardé, il s’est aimé davantage, Tél. : 01-44-43-92-30. De 10 heures à Tél. : 01-44-62-52-52. teur a également observé les ten- non sans complaisance, et du 20 heures ; samedi de 9 heures à La Tête dans les nuages 13 heures. Fermé dimanche. Du 7 no- de Marc Deruelle, mise en scène de dances du moment, comme l’envie même coup a décidé de mettre en vembre au 19 décembre. Entrée libre. Jean Bouchaud. Comédie-Française. Théâtre du Vieux- ENTRÉES IMMÉDIATES Colombier, 21, rue du Vieux-Colombier, Paris 6e. Mo Saint-Sulpice, Sèvres-Baby- Le Kiosque Théâtre : les places du jour lone. Du 18 novembre au 21 décembre. vendues à moitié prix (+ 16 F de Tél. : 01-44-39-87-00. 160 F. commission par place). Place de la Ma- deleine et Parvis de la gare Montpar- DERNIERS JOURS nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le 8 novembre : dimanche. Robert Charlebois Les Prodiges Bataclan, 50, bd Voltaire, Paris 11e. Mo de Jean Vauthier, mise en scène de Voltaire. 20 h 30. Tél. : 01-47-00-55-22. Marcel Maréchal, avec M. Basler, 195 F. M. Mergey, M. Maréchal. 15 novembre : Rond-Point, 2 bis, av. Franklin-Roose- Produire-créer-collectionner velt, Paris 8e . Mo Franklin D. Roosevelt. Musée du Luxembourg, 19, rue de 21 heures le 7 novembre. Tél. : 01-44- Vaugirard, Paris 6e.MoLuxembourg. 95-98-10. 80 F à 180 F. Tél. : 01-42-34-25-95. De 13 heures à Hygiène de l’assassin 19 heures ; jeudi de 12 h 30 à d’après Amélie Nothomb, mise en 21 heures. Fermé lundi. Jusqu’au scène de Didier Long, avec Jean- 15 novembre. 20 F. LeMonde Job: WMQ0811--0030-0 WAS LMQ0811-30 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0688 Lcp: 196 CMYK

30 KIOSQUE LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 EN VUE

a Nicolae Ceauscescu avait fait Haro sur la France aux Pays-Bas raser des quartiers entiers de Bucarest pour construire la « maison du peuple », le plus Déjà irrités par la grève des routiers, les Néerlandais s’indignent de la candidature européenne de l’« ayatollah Trichet ». grand édifice administratif du monde après le Pentagone . Le Dénonçant un coup bas contre le candidat de La Haye, la presse appelle à « résister » dictateur imposait aux Roumains d’incessantes coupures de LA FRANCE n’est pas en odeur conjointe de l’Elysée et de Mati- gion du franc fort. En matière de France ne se livre pas sans courant. Aujourd’hui encore, les de sainteté aux Pays-Bas ces jours- gnon. Une déclaration reprise par monnaie forte, « Trichet est aussi combattre à la puissance alle- parlementaires, réunis dans le ci. Depuis le début de la semaine, tous les médias. sévère que son homologue alle- mande. La candidature Trichet est bâtiment « pharaonique », le blocus routier occupait la A chaque fois qu’il s’agit d’agiter mand Tietmeyer, qui est d’ailleurs donc, pour le NRC, « un nouveau débattent dans le noir pour « une » de tous les quotidiens. Les le drapeau anti-français, le Tele- son ami », rappelle Cees van Lo- coup dans le jeu d’échecs » oppo- économiser l’électricité. « Huit reportages des correspondants sur graaf prend la tête du mouve- tringen. sant Paris et Bonn sur la monnaie ans après sa mort, le fantôme de le front des barrages cotoyaient ment. Le quotidien populaire n’a Pour le quotidien du soir NRC unique. Ceausescu hante toujours la des éditoriaux furieux contre cette pas dérogé à la règle. Dans un édi- Handelsblad, la candidature de Après Onno Ruding, qui dut chambre des députés », commente restriction à la libre circulation des torial titré « Stupéfait » (on peut Trichet cache un objectif : empê- s’incliner devant Jacques de la Ro- le journal Cotidianul. personnes et, surtout, des biens en aussi traduire par « ahuri »), le cher la création d’une « Bundes- sière au FMI et Jacques Attali à la Europe, tandis que des analyses journal décrypte les arrière-pen- n’est pourtant pas le portrait que bank européenne ». Le journal de BERD, après Ruud Lubbers, qui a Le fabricant anglais de mettaient en avant une tradition sées du tandem Chirac-Jospin. dresse le Financieele Dagblad de référence affirme qu’à Paris on perdit devant Jacques Santer, sou- chaussures Clarks avait sorti, cet bien française : les employeurs qui Duisenberg sera le garant d’un eu- « Trichet, l’ayatollah du monéta- considère Wim Duisenberg tenu par Paris, les Néerlandais été, les « Vishnu », des sandales à ne respectent pas leurs engage- ro fort et d’une banque centrale risme français ». Le correspondant comme « l’homme qui a copié pen- sont extrêmement sensibles sur le 30 livres. La communauté ments et les salariés qui recourent indépendante des politiques ? à Paris a beau qualifier le candidat dant quinze ans la politique de la chapitre des candidatures à des hindoue s’était émue. Pour sans attendre à l’arme de la grève. C’est justement là « où le bât à la BCE de « produit typique de la Bundesbank ». En outre, pour des postes internationaux de prestige. l’hiver, la maison propose les Mais un nouveau sujet d’indigna- blesse ». Car les Français veulent nomenklatura française », il n’en raisons de politique intérieure, le Voilà pourquoi le Telegraaf appelle « Krishna », des bottines en cuir à tion est venu chasser les camion- « un patron de la banque politique- insiste pas moins sur son indépen- président et le premier ministre se son pays « à résister ». 89 livres. Les 900 000 Indiens neurs, et la photo d’un banquier ment orienté, à l’écoute de Paris, et dance – au moins vis-à-vis de la retrouveraient dans la volonté de britanniques crient au tiré à quatre épingles a remplacé non de Bonn ou de La Haye. »Ce gauche – et sa conversion à la reli- prouver à leurs électeurs que la Alain Franco blasphème : Krishna est la celle des files de semi-remorques : gardienne des vaches sacrées et la France propose Jean-Claude les chaussures sont interdites Trichet pour prendre la fonction DANS LA PRESSE anachronisme et parfois son carac- montre intransigeante, comme à son parti de l’euroscepticisme. dans les temples. de premier président de la Banque tère primitif habitude, mais n’est pas insensible centrale européenne (BCE). EUROPE 1 aux appels du ministre Jean-Claude LIBÉRATION a Mercredi 29 octobre, une Or les Pays-Bas ont depuis long- Alain Duhamel LA CHAÎNE iNFO Gayssot Laurent Joffrin émission de la télévision O Globo temps leur propre candidat. Celui- a Si les barrages se défont pendant Pierre-Luc Séguillon a N’y a-t-il pas une limite à l’empire montrait des garçons mangeant ci est « un banquier respecté, aux ce week-end, alors Lionel Jospin au- a Sous le bitume... les prud’ho- FRANCE INTER de la glaciale Raison ? Voilà que les avidement des sushis sur le corps prestations incontestées », écrivent ra marqué un point. Il aura démon- males ! Si les syndicats défendent les Pierre Le Marc hasards d’une procédure mettent en de femmes nues. L’audience avait tous les journaux : Wim Duisen- tré que, face à un conflit social parti- camionneurs, ils défendent aussi a A ce spectacle d’une Europe qui face de ces raisons très raisonnantes grimpé de deux points, sans berg, ancien président de la culièrement difficile à gérer, il sera leurs intérêts d’appareils. A travers grogne et qui tâtonne, spectacle qui l’une des références qui n’ont pas été atteindre cependant les scores de banque centrale des Pays-Bas, ac- parvenu à une solution en une se- ce conflit des routiers, CGT, CFDT et hier eût entraîné une nouvelle bouf- abolies par la vie moderne, et qui est, SBT, la chaîne concurrente, où, à tuellement à la tête de l’Institut maine. La gauche plurielle semble- FO se livrent à une lutte sévère en fée d’euroscepticisme, semble ré- quoi qu’on en pense, une marque de la même heure, le présentateur monétaire européen, et soutenu rait plus homogène, malgré la gêne prévision de la consultation natio- pondre, paradoxalement, un réveil civilisation. Le respect dû aux morts vedette Gugu Liberato se faisait jusqu’à présent par la quasi-totali- évidente d’une CGT partagée entre nale du 10 décembre prochain. C’est du débat sur l’avenir de l’Union. Il y a n’est pas une affaire religieuse. Il passer pour un pauvre qui, dans té des Etats membres de l’Union. sa tradition protestataire et la réalité elle qui permettra de mesurer leur un an, ce qui la marquait, c’était un touche tout un chacun, celui qui les rues de Sao Paulo, essayait de Les Français, eux, ont d’un gouvernement de gauche. Il dé- représentativité nationale réelle au- profond pessimisme sur la capacité croit au ciel et celui qui n’y croit pas. louer le bébé d’une vraie constamment rappelé que le pas- montrerait aussi qu’il y a bien une al- près des salariés. La bataille se joue des économies à supporter les Pour décider de cette affaire familiale mendiante. « Nous devrons donc sage de l’Institut à la banque ternative entre une logique de sur la route. Le combat se livre aussi contraintes de l’euro. S’il n’a rien qui est aussi une histoire d’argent, on trouver mieux que le “sushi n’était pas un processus automa- gauche et une politique de droite., sur les plateaux de télévision. L’af- d’euphorique, le climat est au- va donc creuser la terre, extraire un érotique” », avait conclu le tique. Cela n’a pas empêché le mi- Après quoi, il lui restera surtout à frontement a lieu surtout autour de jourd’hui tout à fait différent. L’euro cercueil, l’ouvrir, etc. Toutes choses responsable de O Globo. Lundi nistre des affaires étrangères, tenter de moderniser la dialogue so- la table de négociation. La CFDT se est devenu une certitude, Et autour qui, dans la vie habituelle, quand un 3 novembre, à Takahata, au Hans van Mierlo, de s’affirmer cial « à la française » qui aura dé- veut constructive. FO s’efforce de de cette perspective s’est reconsti- cimetière est profané, provoquent Japon, un homme de soixante ans « surpris » par la proposition montré devant toute l’Europe son coller au mouvement. La CGT se tuée une majorité d’idées isolant le répulsion et colère. est mort étouffé pendant un concours après avoir avalé, en un temps record, trois rouleaux de SUR LA TOILE sushis. « Faut-il poursuivre ce jeu?», s’est interrogé le maire de www.gnom.com/louise/ CHÔMEURS BRANCHÉS la ville. a L’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) a ouvert un site Internet qui a Une compétition de VTT sera Pour coordonner la campagne en faveur de Louise Woodward, le comité de soutien utilise Internet affiche notamment 13 000 offres organisée l’an prochain en d’emploi, mises à jour quotidienne- Jordanie. L’épreuve, un « enfer » INTERNET vient de faire irrup- pêches mises à jour en temps réel, ment. Selon l’agence, ce service de deux cent cinquante tion dans l’affaire Louise Wood- pétition en ligne, Webforum, icônes « accessible pour un faible coût est kilomètres, qui se courra sur un ward. Cette jeune fille au pair bri- à télécharger, liens avec les boîtes particulièrement adapté aux deman- terrain défoncé, caillouteux, tannique a été condamnée à la aux lettres électroniques de Bill deurs d’emploi domiciliés dans les poussiéreux, écrasé de soleil, prison à vie par un tribunal du Mas- Clinton, de Tony Blair et du gouver- zones rurales et à l’étran- s’appellera « La route du roi », en sachusetts, aux Etats-Unis, pour le neur du Massachusetts, adresses ger ». – (AFP.) hommage au souverain meurtre de l’enfant dont elle avait utiles, dont celle de Louise en pri- www.anpe.fr hachemite. la garde. Or un puissant mouve- son... ment d’opinion s’est développé en Eggplant Gnome est en laison ESCROQUERIE MOLDAVE a Beth Berg répond aux attentes sa faveur. Le Royaume-Uni tout en- permanente avec le comité de sou- a La Commission fédérale améri- des hommes las, veufs ou tier est persuadé de son innocence, tien anglais ainsi qu’avec les avocats caine du commerce a fait savoir que divorcés, qui recherchent la et les Américains semblent du et la mère de Louise, au Massachu- des milliers d’internautes américains compagnie d’une femme pleine même avis, y compris le juge, qui a setts. Tous peuvent donc communi- victimes d’une escroquerie télépho- d’énergie pour s’occuper de leur lancé une procédure pouvant abou- quer à volonté avec leurs partisans nique allaient être remboursés par la foyer, mais dans la bonne tir à invalider le verdict des jurés. In- sur le terrain, pour les exhorter à société responsable. Cette dernière humeur et sans acrimonie. «Où cidemment, le magistrat a fait sa- venir manifester devant le tribunal, avait créé un site d’images porno- sont les clés de la voiture ? – Sur la voir que sa décision sur la révision puis au contraire leur recommander graphiques qui ne pouvaient être table, chéri. – Le plombier doit de la sentence serait affichée sur In- de cesser les démonstrations pu- consultées qu’après téléchargement passer aujourd’hui ? – Oui, chéri, ternet, qu’il considère comme «le bliques, pour ne pas indisposer le d’un logiciel graphique spécifique. mais ne t’inquiète pas, je serai meilleur moyen pour la faire juge à la veille de sa décision. Celle- En réalité, ce logiciel déconnectait le là. », etc. Ainsi, Mme Berg, connaître immédiatement au plus ci devrait tomber dès lundi pro- modem de l’utilisateur de son pres- fondatrice de la société grand nombre ». Le jour même, tous chain, et le site d’Eggplant Gnome tataire d’accès local et le reconnec- californienne Dial a Wife, loue les pubs de la petite ville anglaise donner son action des deux côtés pondent aussitôt, et entreprennent est prêt pour un affichage instanta- tait sur un serveur basé en Moldavie ses services d’épouse d’Elton, dont Louise Woodward est de l’Atlantique. Il possédait déjà de créer des « sites Louise ». Le plus né. En attendant, il a déjà reçu plus qui re-routait ensuite la requête vers professionnelle excluant par originaire, se sont équipés d’ordina- une page Web « officielle », mais à abouti, qui s’est imposé comme le de 25 000 messages de soutien. Des le Canada. Les internautes payaient contrat les éclats des scènes de teurs connectés au réseau, pour les l’approche du dénouement, il sou- site de référence, est celui de la so- parents envoient la photo de leur donc à leur insu une communica- ménage et les obligations du mettre à disposition des clients. haite disposer d’un site plus inter- ciété informatique Eggplant bébé, et proposent à Louise de ve- tion téléphonique internationale, devoir conjugal. Entre-temps, le comité de sou- actif et plus attrayant, et lance un Gnome, basée à Edimbourg. Toute nir le garder dès qu’elle sortira de qui pouvait durer des heures, car tien, basé à Elton, a décidé de se appel sur un forum de discussion. la panoplie des outils Internet y est prison. elle restait active même quand l’or- Christian Colombani servir d’Internet pour mieux coor- De nombreux internautes ré- déployée : photos, archives, dé- Yves Eudes dinateur avait changé de site. – (AP.)

Un faux signé Albion par Alain Rollat QUOI ! Qu’apprends-je ! Qui écrit : « L’agence londonienne fonction vitale. Car la prétendue ose m’accuser de contrefaçon ? Je Leagas Delaney avait déjà utilisé la pièce à conviction produite dans ne rêve pourtant pas. C’est écrit, même idée pour The Guardian »... les colonnes de CBS News par nos noir sur blanc, page 34 du numé- Comment répliquer à cette accusateurs anonymes n’est ro 497 de l’hebdo CB News. Dans nouvelle perfidie made in Al- qu’un faux grossier. On y voit un article intitulé « Quand les pu- bion ? Sommé de s’expliquer, certes, marchant d’un pas alerte, blicitaires français se montrent ins- l’inspirateur de ma belle affiche en train de lire son journal, un pirés... par le travail des autres », plaide presque coupable : « L’uti- lecteur du Guardian suivi, comme une plume fielleuse a le culot de lisation de l’évolution de l’homme moi, par deux hommes des ca- se faire l’écho d’une insuppor- est un vieux coup publicitaire. J’ai vernes et un trio de singes. Mais à table malveillance. A l’en croire, retrouvé une campagne pour les trop vouloir nuire il arrive, juste- la dernière campagne promotion- sous-vêtements Jil qui utilisait ce ment, qu’on fasse un faux pas. nelle dont je suis le héros ne se- ressort dans un Lui datant de vingt Outre le fait qu’il lit son journal rait que le pastiche d’une idée pu- ans. Mais je pensais que cela en marchant trop vite, au risque blicitaire déjà exploitée en n’avait jamais été exploité pour la de se cassez le nez contre un ré- Grande-Bretagne. Moi, l’élégant presse. Le Monde l’ignorait sans verbère, ce qui traduit bien son Homo sapiens affiché dans le mé- doute aussi, ajoute-t-il, sans quoi degré primitif d’inconscience, ce tro lisant Le Monde, je ne serais il n’aurait jamais acheté cette an- soi-disant lecteur du Guardian que la copie d’un original an- nonce. » La bonne foi de cet ami s’affiche dans une tenue dont le glais ! Moi, l’archétype de l’hu- est au-dessus de tout soupçon. caractère indécent dément l’ori- manité pensante sorti de cette Mais il a tort de paraître gêné. Le gine britannique : cet Homo-là subtile version graphique de Monde, en l’occurrence, c’est s’exhibe nu ! La supercherie qui l’agence BDDP inspirée du cé- moi. Et je tiens à dire ici que tend à me nuire à travers cette lèbre schéma de Darwin sur même si j’avais eu connaissance image ne pouvait mieux se trahir. l’évolution des espèces, je ne se- de l’existence d’un tel précédent, Moi, quand je m’affiche lisant Le rais que le plagiat d’une affiche j’aurais quand même acheté cette Monde, je porte un caleçon. A parue outre Manche ! Oui, c’est affiche qui me magnifie dans ma bon entendeur... LeMonde Job: WMQ0811--0031-0 WAS LMQ0811-31 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 08:17 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0689 Lcp: 196 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 / 31

VENDREDI 7 NOVEMBRE FILMS DE LA SOIRÉE NOTRE CHOIX PROGRAMMES

20.30 Symphonie magique aa 23.20 L’amour 0.00 La Nuit de l’iguane aa b 23.30 Ciné Cinéfil D’Andrew L. Stone (Etats-Unis, 1943, De John Huston (Etats-Unis, 1964, N., TÉLÉVISION ARTE est une grande aventure a Le Masque d’or N., v.o., 80 min). Ciné Cinéfil De Blake Edwards (Etats-Unis, 1988, v.o., 120 min). France 2 19.00 Tracks. (The Mask of Fu Manchu) 21.00 True Lies, le caméléon a v.o., 100 min). Ciné Cinémas 0.35 L’Alibi aa TF 1 19.30 7 1/2. De James Cameron (Etats-Unis, 1994, 23.30 Le Masque d’or aa De Pierre Chenal (France, 1937, N., Des savants anglais qui ont décou- Le Festival du film italien de Villerupt. 140 min). Ciné Cinémas 85 min). RTL 9 De Charles Brabin (Etats-Unis, 1932, 19.05 Walker, Texas Ranger. 20.00 Brut. aa aa vert la tombe de Gengis Khan et ses 21.50 Maître après Dieu N., v.o., 70 min). Ciné Cinéfil 0.40 L’Affaire Maurizius 19.55 et 20.40 Météo. 20.25 Contre l’oubli, pour l’espoir. De Louis Daquin (France, 1950, N., 23.50 A double De Julien Duvivier (France, 1953, N., reliques sacrées sont enlevés et 20.00 Journal. 100 min). Ciné Cinéfil 110 min). Ciné Cinéfil 20.30 8 1/2 Journal. a torturés par le cruel docteur Fu 20.45 Les Années tubes. 23.05 Apollo 13 aa tranchant 1.20 Gas, Food, Lodging a 20.45 Inca d’Oro. De Richard Marquand (Etats Unis, Manchu, qui rêve de dominer le 22.50 Sans aucun doute. Téléfilm de Patrick Grandperret. De Ron Howard (Etats-Unis, 1995, 1985, 110 min). TSR D’Allison Anders (Etats-Unis, 1992, Accidents de travail : 134 min). Canal+ v.o., 100 min). Arte monde en prenant possession des Erreurs ou fatalités. 22.15 Grand format. Mercredi, 19-7-61. fameuses reliques. Film d’aventures 0.55 Histoires naturelles. 23.45 Muriel fait le désespoir fantastique inspiré par un person- de ses parents. FRANCE 2 Téléfilm de Philippe Faucon. GUIDE TÉLÉVISION nage du romancier Sax Rohmer 1.10 Le Dessous des cartes. représentant, à l’époque, le « péril 19.25 C’est toujours l’heure. 1.20 Gas, Food, Lodging a Film d’Allison Anders (v.o.). jaune ». Plastiquement, le film est 19.55 Au nom du sport. superbe, les costumes orientaux MAGAZINES DOCUMENTAIRES TÉLÉFILMS 20.00 Journal, A cheval, Météo. M6 sont fabuleux. Certaines scènes 20.45 Point route. 18.30 et 19.10 Nulle part ailleurs. 19.45 Mon pays m’a quitté. Planète 20.30 Kidnapping. étonnent par leur « sadisme » et, 20.55 Maigret. 19.00 FX, effets spéciaux : la série. Invités : Jean-Pierre Bacri ; Maigret et l’affaire Saint-Fiacre. 20.00 Ceux de Saint-Cyr. [2/2]. Histoire De Colin Bucksey. RTL 9 19.54 6 minutes, Météo. Agnès Jaoui. Canal+ surtout, leur érotisme allusif. – J. S. 22.25 Un livre, des livres. 20.35 Le Tourisme animalier 20.45 Inca d’Oro. 20.05 Plus vite que la musique. 19.00 Les Dossiers de l’Histoire. De Patrick Grandperret. Arte 22.30 Bouillon de culture. 20.35 Les Produits stars. Le piège indochinois [2/2]. Histoire en Afrique. Canal+ 20.50 Le Piège de la vengeance. b 0.20 France 3 Le passé d’une espérance. 19.00 Rive droite, rive gauche. 20.35 Paysans d’avenir. Planète 4 23.35 En fin de compte. 20.50 Le Piège de la vengeance. De Mark Sobel. M6 Libre court Téléfilm 4 de Mark Sobel. Paris Première 23.40 Journal, Météo. 21.00 Jazz Collection. 20.50 Sauvetage périlleux. Deux femmes dans le cadre soigné 22.35 Two. Un choix difficile. 20.00 Temps présent. La Guerre du vin. Count Basie. Muzzik De Charles Wilkinson. TSR 23.55 Ciné-club. Pas si Swatch, cette Smart. TV 5 d’une cuisine à l’américaine. L’une 23.25 Complot intime. 21.30 Ces fascinants oiseaux de proie. 22.10 Le Pantalon. 0.00 La Nuit de l’iguane aa Téléfilm 5 de Lawrence Unger. 20.00 Brut. Le futur chauffeur de taxi. Planète D’Yves Boisset. Festival − beauté d’un âge certain −, assise Film de John Huston (v.o.). Le reporter. L’analyse graphologique. Le bébé à naître. La confiance en soi. 21.35 Pavarotti et Abbado à Ferrare. 23.25 Complot intime. près du piano à regarder l’autre 5 RADIO Une exposition à Toulon. Arte France Supervision De Lawrence Unger. M6 − déjà d’une certain âge −, prépa- FRANCE 3 20.00 20h Paris Première. Paris Première 21.50 Animaux en famille. 23.45 Muriel fait le désespoir Imiter pour grandir. Disney Channel rant une tarte aux citrons et 18.55 Le 19-20 de l’information. FRANCE-CULTURE 20.05 C’est la vie ! de ses parents. 22.00 La Maison de la rue Arbat. De Philippe Faucon. Arte malaxant les fruits pour en tirer 20.00 et 22.55 Météo. J’ai appris à dire non. TSR 20.30 Agora. Palden Gyatso. Histoire 23.45 Qui a tué Joy ? davantage de jus. Ce moment ano- 20.05 Fa si la chanter. 20.50 Thalassa. 21.00 Black and blue. Martial Solal. 22.15 Grand format. De John Llewellyn Moxey. Téva din et tranquille, où s’amorce un 20.35 Tout le sport. Des tracteurs sur la mer. France 3 22.10 Fiction. Mercredi, 19-7-61. Arte dialogue entre la mère et la fille 20.45 Consomag. 21.00 Dunia. 20.50 Thalassa. Mais qu’est-ce qu’on fait Les images du nord au sud. TV 5 23.05 Les Origines de la musique. SÉRIES du violoncelle ?, de Mater Visniec. [2/3]. Chants et symboles. Muzzik (Micheline Presle et Tonie Marshall, Des tracteurs sur la mer. 21.00 De l’actualité à l’histoire. 22.50 La Suite de Cendrillon, 23.15 Pier Kirkeby, légende d’hiver. dans une densité de jeu remar- 21.55 Faut pas rêver. de Guillaume Apollinaire. Un budget de gauche. 18.05 Sliders, les mondes parallèles. Invitée : Jéromine Pasteur. France Supervision Un monde d’exode. M6 quable), couve en vérité une révéla- 23.00 Nuits magnétiques. La francophonie. Histoire 23.05 Soir 3. 23.35 L’Enfant aveugle. [2/2]. Planète 20.25 Star Trek. La colombe. Canal Jimmy 0.05 Du jour au lendemain. 21.55 Faut pas rêver. tion d’une violence inouie. Sous 23.20 Les Dossiers de l’Histoire. Cambodge : L’homme guérisseur. 20.35 ̈ Ferbac. Mariage mortel. TMC une apparente sérénité de ton, mais Clemenceau : « Je fais la guerre ». 0.48 Les Cinglés du music-hall. France : Les copistes du Louvre. SPORTS EN DIRECT Argentine : Les gardiens du glacier. 20.45 Dark Skies, l’impossible vérité. dans une progression affolante, 0.20 Libre court. Autodestruction. Série Club Citron amer. FRANCE-MUSIQUE Invitée : Jéromine Pasteur. France 3 l’échange fait éclater une kyrielle de 18.30 Tennis. Open messieurs 20.55 Maigret 0.30 Cap’tain Café. 22.00 Paris modes. Les Français de Stockholm : quarts de finale. rancœurs, de faiblesses et de 20.00 Concert franco-allemand. à New York. Paris Première Eurosport et l’affaire Saint-Fiacre. France 2 Des ombres et du temps malentendus. Règlements de CANAL + (première européenne), de Dutilleux. 22.25 Arena trilingue. Championnat 21.20 Le Grand Batre. 22.00 Motocyclisme. Te Deum, de Berlioz. Le fédéralisme : quel futur ? TSR du monde de supercross. Eurosport [9/9] L’Inespérée. RTBF 1 comptes trop longtemps ajournés En clair jusqu’à 20.35 22.30 Bouillon de culture. 21.25 L’Homme de nulle part. en un douloureux crescendo de ̈ 22.30 Musique pluriel. Le passé d’une espérance. Le dissident. Canal+ 18.30 et 19.10 Nulle part ailleurs. Œuvres de Nateuda. Invités : Stéphane Courtois et Nicolas MUSIQUE répliques au canon, serrés de Invités : Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui. 23.07 Jazz-club. Werh, Georges Wayzand, Roland 21.50 Bottom. Burglary (v.o.). Canal Jimmy silences tout aussi éloquents, et 20.30 Le Journal du cinéma. Le Quartette d’Antoine Hervé. Leroy, Roger Martelli. France 2 18.00 Festival d’Antibes : 22.15 Twin Peaks. (v.o.). Série Club cognant en acmée, sans équivoque, 20.35 Le Tourisme animalier 22.50 Sans aucun doute. Accidents B.B. King. France Supervision 22.20 Dream On. Les femmes en Afrique. RADIO-CLASSIQUE de travail : Erreurs ou fatalités. TF 1 d’à côté (v.o.). Canal Jimmy sur l’un des plus forts tabous qui 18.00 Aïda. Muzzik 21.25 L’Homme de nulle part. soit... Cela s’appelle Citron amer et 20.40 Les Soirées. Emmanuel Chabrier. 23.20 Les Dossiers de l’Histoire. 20.45 Beatles Go Baroque. 22.35 Two. Un choix difficile. M6 22.10 Flash infos. Clemenceau : « Je fais la guerre ». c’est signé Christiane Lack. Neuf Œuvres de Chabrier, Liszt, Wagner, France 3 France Supervision 22.45 . 22.15 Manga, Manga. Debussy, Ravel, Poulenc. Bizarre Land (v.o.). Canal Jimmy 0.30 Cap’tain Café. Invités : Arthur H ; 22.00 Quincy Jones’ Africa Africa. minutes d’une terrible aci- 23.05 Apollo 13 aa 22.35 Les Soirées... (suite). Œuvres Liz McComb ; Nuit Obscure. France 3 Muzzik 0.00 Profit. Security (v.o.). Canal Jimmy dité. – Val. C. Film de Ron Howard. de Beethoven, Bruch, R. Schumann.

SAMEDI 8 NOVEMBRE FILMS DU JOUR NOTRE CHOIX PROGRAMMES

22.15 Jour de foot. 13.05 The Snapper aa 18.40 Symphonie magique aa 23.20 Le Retour des morts-vivants a b 23.45 Arte De Stephen Frears (Grande-Bretagne, D’Andrew L. Stone (Etats-Unis, 1943, De Dan O’Bannon (Etats-Unis, TÉLÉVISION 23.00 Dracula, mort 1992, v.o., 95 min). Ciné Cinémas N., v.o., 75 min). Ciné Cinéfil 1985, 90 min). TSR Music Planet et heureux de l’être. 14.15 Gangway a 20.45 La Tentation de Vénus aa 0.30 Coulez le Bismarck a TF 1 Film de Mel Brooks. De Sonnie Hale (Grande-Bretagne, D’Istvan Szabo (Grande-Bretagne, De Lewis Gilbert (Grande-Bretagne, Le fado 0.30 Cabanes. 1937, N., v.o., 95 min). Ciné Cinéfil 1990, 115 min). RTBF 1 1960, N., v.o., 100 min). Ciné Cinéfil 13.20 Reportages. 1.25 Basket-ball. 15.50 Maître après Dieu aa 23.00 Feux croisés aa 2.05 Les Quatre Malfrats a Les déserteurs de l’école. De Louis Daquin (France, 1950, D’Edward Dmytryk (Etats-Unis, 1947, De Peter Yates (Etats-Unis, 1972, comme mode de vie 13.55 MacGyver. LA CINQUIÈME/ARTE N., 95 min). Ciné Cinéfil N., v.o., 90 min). Ciné Cinéfil v.o., 95 min). Ciné Cinémas 14.55 K 2000. 17.25 Le Masque d’or aa 23.10 Taking Off a 2.10 Monsieur Coccinelle a LA MARCHANDE DE POIS- 15.50 Brentwood. 13.20 Va savoir. De Charles Brabin (Etats-Unis, De Milos Forman (Etats-Unis, De Bernard Deschamps (France, 1938, SON des rues lisboètes vend des 16.45 California College : 14.00 Fête des bébés. 1932, N., v.o., 75 min). Ciné Cinéfil 1971, 95 min). Ciné Cinémas N., 85 min). Ciné Cinéfil 14.30 Le Cinéma américain. « caravelles » et des « frégates », Les Jumelles de Sweet Valley. 17.15 Hercule. 15.30 Fenêtre sur court. argentées et succulentes. Mais elle 18.05 Extrême urgence. 16.00 L’Afrique Sauvage. GUIDE TÉLÉVISION offre aussi « des rêves, des parfums 19.05 Beverly Hills. 17.00 Les Enquêtes du large et des tempêtes ». Amalia 20.00 Journal, Résultat des courses, du National Geographic. 17.30 Raconte-moi la France. 19.30 Accident de carrière. 18.25 Les Mouettes. Rodrigues, celle qui fit du fado un Météo, Trafic infos. MAGAZINES Le chômage des « cadres sup ». Téva De Jean Chapot. Festival genre universel, le chante avec un 20.42 Simple comme... 17.55 Le Journal du temps. 18.05 Voyage vers la paix éternelle 19.45 Nica libre. Planète 20.30 La Secte. tel déploiement de sensibilité 20.45 Drôle de jeu. 12.45 La Vie en plus. De Rod Hedden. Ciné Cinémas 23.00 Hollywood Night. 19.00 KYTV. 20.35 La Force céleste du kriss. Planète qu’elle en donne le frisson, cette Mères courage. La Cinquième 20.35 Des gens si bien élevés. 4 Cap sur le danger, 19.30 Histoire parallèle. 13.45 Savoir plus santé. 20.35 Natures de toutes les Russies. particularité animale qui mêle la de Serge Rodnunsky. 1947 : l’Allemagne au miroir. ̈ [2/3]. Le chant de la Volga. TMC D’Alain Nahum. Canal + Les maladies de la pollution. Le chœur tendresse, l’inconfort et le plaisir, à 0.50 Formule foot. 20.15 Le Dessous des cartes. des pollués. Pollution : danger ou 20.50 Le Cri du corbeau. 20.45 L’Aventure humaine. Mort à 4 1.25 TF1 nuit, Météo. 20.30 8 1/2 Journal. parano ? Le jour des voitures impaires. De Serge Meynard. France 3 l’image du fado. la garce !, l’affaire Marie Stuart. Arte 1.35 Embarquement porte no 1. 20.45 L’Aventure humaine. Les poussettes au ras des voitures. La 21.00 Orgue de Barbarie, 22.40 L’Affaire Kate Willis. Le fado n’offre aucune rémis- grande famille des polluants. Paris sous 4 De Lou Antonio. M6 Mort à la garce !, surveillance. Etang de Berre, la rançon on t’aime à la folie ! Muzzik sion dans les maladies amoureuses FRANCE 2 l’affaire Marie Stuart. de l’industrialisation. Invités : Le 23.00 Hollywood Night. 21.34 ̈ Spécial Georges de la Tour. 21.30 L’Enfance. [4/7]. TMC 4 Cap sur le danger, et existentielles, simplement, il les professeur Alain Grimfeld, 13.45 Savoir plus santé. 21.35 Palettes : Georges de la Tour. 21.35 Palettes. Georges de la Tour. Arte de Serge Rodnunsky. TF 1 ̈ pneumologue à l’hôpital Trousseau ; ̈ transperce de l’espoir du retour. Les maladies de la pollution. 21.50 Georges de la Tour. William Dab, professeur de santé 21.50 ̈ Georges de la Tour. Arte 0.40 Amitiés en péril. Interviewés dans Fado, une nostal- publique. France 2 De Heiko Schier. Arte 14.40 Samedi sport. 22.45 Du rouge à lèvres sur ton col. 21.55 Mon pays m’a quitté. Planète 14.45 Tiercé. Feuilleton de Dennis Potter [3/6]. 14.00 Faits divers spécial. Les Enfants de gie atlantique, d’Evelyne Ragot, 15.30 Rugby. Coupe d’Europe. 23.45 Music Planet. O Fado. l’année blanche. RTBF 1 22.50 Paysans d’avenir. Planète SÉRIES Amalia, mais aussi Pedro Magal- Toulouse - Harlequins (Ang.). 0.40 Amitiés en péril. 15.00 Le Magazine de l’Histoire. 23.45 Music Planet. O Fado : haes, du groupe Madredeus, Misia 17.20 . Invités : Dominique Iogna-Prat ; Une nostalgie atlantique. Arte 17.20 Kojak. Téléfilm de Heiko Schier. Michel del Castillo ; Bartolomé ou Paulo Bragança, représentants 18.50 1 000 enfants vers l’an 2000. 0.30 Cabanes. Canal + La Mort d’un clochard. France 2 Bennassar ; Pierre Nora et Saul du nouveau fado, répètent que le 18.55 Farce attaque... Besançon. M6 Friedlander. Histoire 17.25 Mission impossible. 19.50 et 20.40 Tirage du Loto. Le piège. Série Club Portugal a un destin. Qu’il fut 17.00 Les Dossiers de l’Histoire. SPORTS EN DIRECT 19.55 Au nom du sport. 13.15 V. 18.00 Chapeau melon Le piège indochinois [2/2]. Histoire achevé avec le roi Sébastien, le roi 20.00 Journal, A cheval, Météo. 14.15 Space 2063. 15.30 Rugby. 17.05 A bout portant. et bottes de cuir. encoberto (caché) vaincu par les 20.50 Fiesta. 15.10 Surfers détectives. Léo Ferré. Paris Première Coupe d’Europe. Quart de finale. Double personnalité. M6 Toulouse - Harlequins. France 2 Maures à la bataille de Ksar el- 23.05 Du fer dans les épinards. 16.05 Les Têtes Brûlées. 18.00 Murphy Brown. Téva 19.00 T.V. + . Canal + Kébir en 1578, et dont la dépouille Les maisons closes, 17.00 Les Champions. 17.55 Football. c’était mieux pour tout le monde ! 19.30 Histoire parallèle. D2 : Amiens - Nancy. Eurosport 18.15 Lou Grant. Les espions. Série Club 18.00 Chapeau melon et bottes de cuir. Semaine du 8 novembre 1947 : ne fut jamais retrouvée. 0.40 Journal, Météo. 20.00 Equitation. Coupe du monde de saut 19.05 Beverly Hills. Le retour de Ray. TF 1 19.05 Turbo. l’Allemagne au miroir. Le « sébastianisme » – rêve de la 0.55 La 25e Heure. d’obstacles à Bruxelles. Eurosport 19.05 Loïs et Clark, les nouvelles 19.40 Warning. Invité : Rudolph von Thadden. Arte splendeur retrouvée – et la géo- Brève histoire d’amour, Berlin 1942. 20.50 Le Club. Anna Karina. Ciné Cinéfil 20.30 Motocyclisme. Championnat aventures de Superman. 1.45 Bouillon de culture. 19.54 6 minutes, Météo. du monde de supercross au Palais graphie – nous sommes « là où la 21.00 Le Magazine de l’Histoire. Concert de plaintes. Série Club 20.05 Hot forme. omnisports de Paris-Bercy. terre finit et où commence la Best of. Histoire Paris Première 20.00 Molière. [2/5]. Histoire FRANCE 3 20.35 Ciné 6. 22.05 Ciné Cinécourts. 20.30 Médecins des hommes. mer » – ont mené le Portugal vers 20.50 Aux frontières du réel. 4 4 Invité : Eric Rochant. Ciné Cinémas MUSIQUE Les Karens, le pays sans péché. une solitude métissée. Le fado 13.00 et 17.30 Les Dicos d’or. L’homme invisible. Nid d’abeilles. 22.15 T’as pas une idée ? Festival La dictée : demi-finale. En direct. 22.40 L’Affaire Kate Willis. serait, avec la morna cap-ver- 13.58 Keno. Téléfilm 4 de Lou Antonio. Invité : Michel Leeb. Canal Jimmy 17.00 Nietzsche, pièces pour piano. 20.30 Derrick. Concert interprété par le pianiste Le second meurtre. dienne et la samba brésilienne, le 14.05 Evasion. 0.20 Le Monstre évadé de l’espace. 22.25 ̈ Strip-tease. La rose bleue. RTL 9 Maryflo : Un strip-tease spécial. libanais Walid Akl. Muzzik produit du syncrétisme musical 14.40 Les Pieds sur l’herbe. 1.05 Boulevard des clips. Maryflo I : La guerre des tranchées. 20.50 Aux frontières du réel. 15.10 Destination pêche. 18.00 : 4 afro-européen, né au Brésil. Résul- Maryflo II : Les grandes manœuvres. L’homme invisible. 15.40 Couleurs pays. Maryflo III : Le repos du guerrier. Steep 96. Muzzik 4 Nid d’abeilles. M6 tat d’un temps où Lisbonne, très RADIO 17.23 Expression directe. France 3 19.30 Leinsdorf dirige Wagner. Muzzik 20.55 Nord et Sud. [3 et 4/15]. Téva marquée par les Maures, était afri- 18.55 Le 19-20 de l’information. 23.55 Musique et Cie. 20.20 Chostakovitch : 21.00 Profit. Forgiveness. Canal Jimmy canisée par le commerce esclava- 20.00 et 23.30 Météo. FRANCE-CULTURE John Eliot Gardiner, romantique e et révolutionnaire. France 3 Le 3 Quatuor. Muzzik 21.30 Jake Cutter. giste, le fado a gagné les bouges de 20.05 Fa si la chanter. Les aventures du Sultan. Série Club 18.35 Profession spectateur. 0.45 Paris modes. Paris Première 20.30 Le Messie, de Haendel. l’Alfama ou du Bairro Alto. Il fut 20.35 Tout le sport. France Supervision 20.00 Comédie-Française. e 21.40 Columbo. Grandes manœuvres 0.55 La 25 heure. Brève histoire d’amour, et petits soldats. TSR subversif, « punk » avant l’heure 20.50 Le Cri du corbeau. Deux œuvres de Maïakovski. 22.00 Don Carlos. Téléfilm 4 de Serge Meynard. Berlin 1942. France 2 selon Paulo Bragança, avant de 20.00 Les Bains. Mise en scène de Luc Bondy. Muzzik 22.00 La Cloche tibétaine. [5/7] Histoire 22.25 ̈ Strip-tease. 21.40 Tragédie. 23.40 Guitarras : Montoyita. 22.05 Bonne espérance. [1/5]. Festival devenir l’art officiel, presque reli- Maryflo : Un strip-tease spécial. 22.35 Opus. DOCUMENTAIRES France Supervision 22.15 Les Anges de la ville. gieux, avec ses pesantes notions 23.40 Soir 3. Festival d’Ile-de-France. 17.30 Joséphine Baker, 23.50 Gus Gus. Concert enregistré Le tonneau des danaïdes. Série Club de destin, sous Salazar. La « révo- 23.55 Musique et Cie. 0.05 Le Gai Savoir. à l’occasion de La Route du rock John Eliot Gardiner. Dominique Picard. reine du music-hall. Planète de Saint-Malo. Paris Première 22.40 et 23.40 Un cas pour deux. RTL 9 lution des œillets » le rejeta, Ama- 22.40 Inspecteur Morse. 0.55 New York District. 18.00 Ceux de Saint-Cyr. [2/2]. Histoire 0.15 Guitarras : Tomatito. lia Rodrigues fut mise au ban, 1.40 Un livre, un jour. FRANCE-MUSIQUE France Supervision La mort est ma voisine. TMC 18.10 Per Kirkeby, légende d’hiver. avant d’être gratifiée de décora- 1.50 Musique graffiti. Solistes. France Supervision 22.45 Du rouge à lèvres sur ton col. [3/6]. 19.07 Prélude. Michel Noiray. Arte tions, en 1990, lors d’un concert au 18.50 Rosinski. Planète TÉLÉFILMS 19.30 A l’Opéra. 23.00 Voltaire : Ce diable d’homme. Coliseu dos Recreios de Lisbonne. CANAL + L’opéra classique à la Cité. 19.00 William Christie et les Arts [1/6]. Histoire 17.15 Roswell. Ce documentaire analytique suit 13.55 Rugby. Il Re Pastore, de Mozart. florissants. La passion du baroque. De Jeremy Paul Kagan. Ciné Cinémas 23.45 Mission impossible. Série Club 23.07 Présentez la facture. France Supervision aussi les amateurs de fado qui 14.00 Conférence européenne. 0.25 Star Trek : tissent la toile quotidienne du fado 16.00 Football américain. 17.05 Les Superstars du catch. RADIO-CLASSIQUE la nouvelle génération. vadio (le fado vagabond). Ceux-là Evolution (v.o.). Canal Jimmy ̈ En clair jusqu’à 20.35 SIGNIFICATION DES SYMBOLES : LES CODES DU CSA : sont sectaires, passionnés. Ils 19.30 Intermezzo. ̈ Signalé dans « Le Monde 4 Accord parental souhaitable 0.30 Schulmeister, 17.55 Décode pas Bunny. Œuvres de Sacchini, Haydn, Mozart, Télévision-Radio-Multimédia ». 5 Accord parental indispensable espion de l’empereur. chantent aussi. L’un d’eux com- 18.50 Flash infos. Schubert. a On peut voir. ou interdit aux moins de 12 ans L’affaire Adams. TMC mente, accoudé à un bar : «Le 19.00 T.V. +. 20.40 J.-S. Bach aa Ne pas manquer. 6 Public adulte 0.40 Nestor Burma. 20.05 Les Simpson. vu par les Romantiques. aaa Chef-d’œuvre ou classiques ou interdit aux moins de 16 ans fado devrait être réservé aux Fièvre au Marais. RTL 9 20.30 Le Journal du cinéma. Œuvres de Bach, R. Schumann, Le Monde publie chaque semaine, dans son supplément daté dimanche-lundi, les pro- artistes. Beaucoup trop de gens s’en Beethoven, Liszt, Honegger. grammes complets de la radio et – accompagnés du code ShowView – ceux de la télévision 0.55 New York District. 20.35 Des gens si bien élevés. Vengeance. France 3 mêlent. » Téléfilm d’Alain Nahum. 22.30 Da Capo. ainsi qu’une sélection des programmes du câble et du satellite. Le violoniste Oleg Kagan. d Sous-titrage spécial pour les sourds et les malentendants. 1.15 Seinfeld. 22.00 Flash infos. Œuvres de Beethoven, Berg, Bizarre Land (v.o.). Canal Jimmy Véronique Mortaigne 22.05 Surprises. Mendelssohn, Bach. LeMonde Job: WMQ0811--0032-0 WAS LMQ0811-32 Op.: XX Rev.: 07-11-97 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:07,11, Base : LMQPAG 41Fap:99 No:0690 Lcp: 196 CMYK

32

SAMEDI 8 NOVEMBRE 1997 La Bourse de Tokyo et les autres places asiatiques Sacré ! par Pierre Georges LE PREMIER RÉFLEXE La justice assurait en somme à sa d’abord. Non, tout de même, pas manière la protection des morts. sont à nouveau victimes d’un accès de faiblesse cela ! Pas une descente d’experts Et, pour le reste – les crimes, délits, dans les cimetières. Pas un trans- entorses commis par les défunts –, port de justice au fond des tombes elle évacuait tout cela d’une for- Paris, Francfort et Londres ont commencé la journée en forte baisse pour faire, bien malgré lui, parler mule célèbre, commune et défini- un mort et, d’une certaine façon, tive : « l’action publique est ALORS QUE le calme semblait politique monétaire britannique dans l’archipel. La consomma- Yokohama, la plus grande l’obliger à raconter sa vie. éteinte ». Simple manière de dire revenu sur les marchés financiers (lire page 18). Ils s’inquiètent tion est très faible au Japon, banque régionale du Japon, Tout cela va contre la raison, une que les vivants n’ont plus les internationaux, les places bour- aussi de plus en plus de la situa- affectée par le relèvement de aurait, selon le quotidien Nihon sorte de contre-Toussaint géné- moyens, ni l’envie, ni la vanité de sières asiatiques ont lourdement tion économique au Japon. deux points de la TVA décidé afin Keizai, décidé de liquider tout tique comme une atteinte scienti- juger les morts. rechuté, vendredi 7 novembre. L’économie nippone est directe- d’assainir les finances publiques. son portefeuille boursier. Cette fique au dernier des tabous. Car s’il Et voici la jurisprudence Mon- La Bourse de Hongkong a perdu ment touchée par la crise moné- Au deuxième trimestre, le pro- information, publiée vendredi, a est une chose que tous les vivants tand. La perspective de voir, en 2,96 % et Séoul 6,90 %. Celle de taire et boursière dans les pays duit intérieur brut nippon a enre- accentué la baisse de la Bourse et toutes les civilisations ont en somme, une tombe s’ouvrir Tokyo a plongé de 4,22 % et est d’Asie en développement, avec gistré un recul de 2,9 %. de Tokyo. commun, c’est bien ce respect dû comme un gouffre sous nos revenue à son plus bas niveau lesquels elle entretient des rela- Elle explique aussi le nouveau aux défunts, cette conviction et croyances et principes. Voici qu’un depuis deux ans et demi. Franc- tions commerciales très étroites : DES BANQUES FRAGILES repli des rendements des cette nécessité absolues qu’une arrêt de cour d’appel institue cette fort a ouvert en baisse de 2,26 %, 44 % des exportations nippones A ces risques commerciaux et emprunts d’Etat nippons, qui tombe avant que d’être, comme il autre idée que l’action privée, elle, Londres de 1,44 % et Paris de 3 %. s’effectuent en direction de cette économiques viennent s’ajouter servent de valeur refuge. Le taux est dit de convention, la dernière n’est jamais éteinte, absoute par la Ces nouvelles secousses bour- région. des craintes sur la solidité des du titre à huit ans est tombé à demeure constitue l’ultime cita- mort. Que sur ce qu’il fit peut-être, sières se sont accompagnées de « La seule possibilité qui banques japonaises. Très enga- 1,57 %, ce qui constitue un nou- delle. c’est-à-dire un enfant, le mort fortes turbulences sur les mar- s’offrait jusqu’à présent au Japon gées en Asie du Sud-Est, elles veau record mondial dans l’his- De ce point de vue-là le Père-La- Montand devrait encore rendre chés de taux d’intérêt et de était une relance de l’activité sont aussi confrontées sur le plan toire financière du XXe siècle. Le chaise, ou tout autre, n’est pas si des comptes, subir, à gènes défen- changes. Le dollar a atteint, ven- économique par la demande exté- intérieur, selon la société Aurel, à phénomène est d’autant plus loin d’un cimetière apache dans le dants, une reconnaissance pos- dredi matin, son cours le plus rieure », observent les écono- trois problèmes majeurs : le impressionnant que le taux Nevada : au royaume des morts, thume en paternité. élevé depuis six mois face à la mistes de la société de Bourse volume important de leurs d’inflation est remonté à 2,4 %, les morts règnent sans partage. La science qui rend génétique- monnaie japonaise (124 yens). Il Aurel. Ce moteur pourrait à son créances douteuses érode leurs en rythme annuel, au Japon, en Principe sacré avant même que re- ment la parole aux morts serait ain- se repliait en revanche nettement tour se gripper, en raison de la fonds propres, la chute de la septembre. En d’autres termes, ligieux du droit au repos éternel ou si en mesure de lui faire dire ce qu’il vis-à-vis des devises euro- surévaluation du yen vis-à-vis Bourse réduit la valeur de leurs l’épargnant japonais perd présumé tel. Les vivants ne sont ja- ne voulut point dire, de son vivant, péennes, cotant 1,71 mark et des autres monnaies de l’Asie du placements financiers et la fai- aujourd’hui de l’argent lorsqu’il mais que les gardiens des chagrins fondé ou non. C’est prodigieux, 5,73 francs. Sud-Est, dévaluées cet été. blesse du yen renchérit le coût de place ses économies dans des et du souvenir ou les visiteurs en terrifiant, comme débat. Laissons Les investisseurs internatio- Le choc est d’autant plus rude leur dette libellée en dollars. obligations à long terme. pré-repérage de l’inéluctable de côté le traumatisme imposé aux naux ont mal réagi à l’annonce, qu’il survient dans un contexte Témoin de ces difficultés finan- condition humaine. A oser, on di- proches. Evacuons l’idée d’un af- jeudi, d’un resserrement de la économique déjà très morose cières croissantes, la Bank of Pierre-Antoine Delhommais rait même que les vivants ont le be- frontement postmoderne et néan- soin absolu, pour continuer à vivre, moins sordide autour d’un héri- de cette certitude-là : le sacré de la tage. Reste l’essentiel et c’est là le mort. Un cimetière est d’abord second réflexe. Il y a une jeune fille Chanel et Robin des bois se reçoivent 5 sur 5 l’endroit où toute ardoise s’efface, vivante qui demande la plus élé- où nul n’a plus à rendre de comptes mentaire des justices et des certi- CHANEL passera les fêtes de Noël tran- recette du « jus » le plus vendu au monde. Il y commun de « pérennité de l’espèce ». « Chanel sur ce qu’il fut ou fit de bien, de mal tudes, celle de savoir si ce mort-là quille. A l’issue d’une rencontre avec la maison a quelques semaines encore, un courrier du souhaite s’impliquer sur le terrain, en Amazo- ou de pire. est bien son père. Quête d’un abso- de la rue Cambon, l’association écologiste 30 septembre précise que le bois de rose «ne nie. » Interrogé sur la portée concrète de ce La justice a d’ailleurs parfaite- lu, qui touche à la simple condition Robin des bois ne devrait pas appeler au boy- faisant pas partie des espèces protégées suivant vœu, le parfumeur explique qu’il va expéri- ment intégré cette dimension sa- humaine : le droit, et plus encore cottage du célébrissime parfum No 5, comme il la Convention de Washington », Chanel menter la possibilité de développer sa propre crée. Si elle expertise parfois, si elle que le droit, le besoin de savoir. en était question il y a encore un mois. n’enfreint aucune règle (Le Monde du plantation au Brésil. « Ce n’est pas nouveau : fait procéder à des exhumations, Cette quête du père dans un ci- A l’origine de cette menace, figure l’utilisa- 3 novembre 1997). Cette convention, signée le Chanel assure déjà sa production d’ylang-ylang c’est plus pour demander des metière est scientifiquement pos- tion par le parfumeur d’une huile essentielle 3 mars 1973 et reconnue par 134 pays, dresse la à Madagascar, de jasmin à Grasse et de rosa comptes aux vivants sur des sible. L’est-elle moralement ? On – le linatol – extraite d’un arbre du Brésil, le liste des animaux et des plantes menacés sentifoglia en Turquie. » Il en va de son intérêt : crimes, pour procéder à des identi- ne sait pas trop, principe contre Pau rosa ou bois de rose. Or ce végétal est, d’extinction à travers le monde et prévoit un Chanel a besoin de ces « quelques gouttes », au fications, ou pour vérifier les principe, respect contre respect. Ce depuis 1995, classé par l’Union internationale contrôle du trafic international. nom de la tradition, et se refuse à envisager un causes du décès. Là s’arrêtait, jus- que l’on sait, simplement, c’est que de la conservation de la nature (UICN) comme Une réunion de concertation entre le parfu- quelconque substitut de synthèse. Mais cette qu’à aujourd’hui, son commerce les humains vont avoir désormais, espèce menacée. L’association écologiste meur et l’écologiste vient cependant de se étude « prendra du temps » et « rien ne garan- avec les morts, son intrusion légale au soir de leur vie, à mettre en Robin des bois a donc contacté Chanel « pour tenir. Elle témoigne d’un consensus inespéré. tit que l’alternative sera possible ». De son côté, dans les caveaux. ordre leurs affaires génétiques. le prestige et l’image de maison. Si Chanel Selon le compte rendu daté du 5 novembre, Robin des bois va proposer le classement du reconnaît la nécessité de préserver cette espèce, Chanel est un « utilisateur marginal » de Pau rosa en annexe II de la Convention de quel impact dans la profession ! », s’enthou- l’essence du bois de rose. « Notre consomma- Washington, qui prévoit une régulation du siasme Charlotte Nithart, de l’association. tion de litanol se limite à moins de 300 kilos négoce, plutôt qu’en annexe I, qui entraîne Au départ, le « grand nez » fait la sourde alors que la production totale avoisine les l’interdiction totale. Polémique sur la Banque européenne oreille. Dans une lettre du 23 janvier 1996, le 500 tonnes », assure un expert-maison. Mais parfumeur explique qu’il n’a pas à dévoiler la l’écologiste et l’industriel affirment leur intérêt Clarisse Fabre LA POLÉMIQUE concernant la nomination du président et des autres membres du conseil de la future Banque centrale européenne (BCE) continue. Dans son édition du vendredi 7 novembre, le Financial Times affirme que la France s’oppose au projet de réserver un siège du direc- L’opposition mexicaine impose toire pour le Royaume-Uni. L’Allemagne serait favorable à un tel scéna- rio, afin de faciliter l’entrée de Londres dans la zone euro. Cette position est aussi défendue par des responsables monétaires français. Le Finan- la cohabitation au président cial Times s’appuie sur des déclarations faites, jeudi 6 novembre, par le ministre de l’économie et des finances, Dominique Strauss-Kahn. Il avait MEXICO pour effectuer quatre visites à affirmé que les pays de la zone euro se partageront les sièges au sein du de notre correspondant l’étranger d’ici la fin de l’année. conseil de la BCE. Cette prise de position n’est pas nécessairement « Au Mexique, nous ne sommes M. Zedillo pourra se rendre au contradictoire avec le fait qu’un siège soit laissé en attente. De source pas confrontés au problème de la Venezuela pour participer, cette gouvernementale française, on souligne néanmoins que cette question cohabitation, heureusement... », semaine, au sommet ibéro-améri- était « prématurée ». avait affirmé, en octobre, le pré- cain, et aux Etats-Unis, où il doit sident mexicain, Ernesto Zedillo, à rencontrer le président Bill Clin- la veille de son départ pour Paris. ton le 13 novembre. En revanche, Nice éliminé de la Coupe des coupes Il avait longuement expliqué que il devra présenter une nouvelle la situation politique créée au demande pour assister à une L’OLYMPIQUE GYMNASTE CLUB de Nice (OGCN) a été éliminé en Mexique par la victoire de l’oppo- importante réunion économique huitième de finale de la Coupe des coupes par le Slavia Prague, après sition aux législatives du 6 juillet au Canada et à la signature d’un avoir fait match nul (1-1), en République tchèque, jeudi 6 novembre. n’était aucunement comparable accord de libre-échange avec le Auteur d’un match nul (2-2) à l’aller, les Tchèques ont passé l’obstacle au au partage du pouvoir existant en Nicaragua, en décembre. bénéfice des buts marqués à l’extérieur. Franck Vandecasteele a ouvert le France. Les députés mexicains se Indignés, les députés du PRI score (75e), mais Vladimir Labant égalisait cinq minutes plus tard. Seule sont empressés de lui infliger un n’ont pu que reconnaître, une fois satisfaction niçoise : l’OGCN n’a pas perdu une seule rencontre lors de sa démenti cinglant en montrant de plus, l’habileté du chef du mini-campagne européenne (une victoire, trois matches nuls). qu’ils étaient désormais en mesure groupe parlementaire du Parti de Les autres résultats de la soirée en Coupe des coupes (en gras les clubs de limiter ses mouvements. la révolution démocratique (PRD), qualifiés) : VFB Stuttgart (All.)-Ekeren (Bel.) 2-4 ; Kocaelispor (Tur.)- Désormais, celui-ci ne peut pas Porfirio Muñoz Ledo, qui a réussi Lokomotiv Moscou (Rus.) 0-0 ; Vicence (Ita.)-Chakhtior Donetsk voyager à l’étranger sans l’accord à convaincre ses collègues conser- (Ukr.) 2-1 ; Sturm Graz (Aut.)-AEK Athènes (Grè.) 1-0 ; Roda JC Ker- préalable des deux Chambres du vateurs du Parti d’action nationale krade (PB.)-NK Primorje (Slo.) 4-0 ; Chelsea (Ang.)-Tromsoe (Nor.) Parlement. (PAN) d’oublier temporairement 7-1 ; FC Copenhague (Dan.)-Betis Séville (Esp.) 1-1. Pour rappeler au président qu’il leurs divergences pour s’associer n’avait plus la majorité absolue à au mouvement contre le pouvoir DÉPÊCHES la Chambre des députés – le Parti exécutif. « Nous avons enfin réussi a SPORTS : les contrôles antidopage effectués sur dix joueurs du Paris révolutionnaire institutionnel à modifier le rapport de forces au SG (Christophe Revault, Bruno Ngotty, Alain Roche, Paul Le Guen, (PRI) reste cependant la principale Parlement, assure M. Muñoz Ledo. Marco Simone, Raï, Laurent Fournier, Franck Gava, Jérôme Leroy et formation –, les quatre partis Le président ne pourra plus désor- Jimmy Algérino) le 23 octobre se sont révélés négatifs, a annoncé, jeudi d’opposition ont fait bloc, mer- mais imposer son point de vue (...). 6 novembre, la direction du club parisien. credi 5 novembre, pour modifier Il devra négocier avec nous. La a RUGBY : les joueurs de l’équipe de rugby de Montpellier (A1) qui la requête du président Zedillo, transition démocratique a vérita- n’ont pas touché leur salaire des mois de septembre et octobre ont qui, conformément à l’article 88 blement commencé. » décidé de se mettre en grève d’entraînement et de match dans l’attente de la Constitution, avait demandé du débloquage de la situation. l’autorisation de quitter le pays Bertrand de la Grange

BOURSE TOUTE LA BOURSE EN DIRECT 36 15 LEMONDE Cours releve´s le vendredi 7 novembre,` a 10 h 15 (Paris) « Un jour pour l’Algérie » FERMETURE OUVERTURE DES PLACES ASIATIQUES DES PLACES EUROPE´ENNES Tokyo Nikkei 15836,36 – 4,22 – 18,21 Cours au Var. en % Var. en % Honk Kong index 10104,50 – 2,96 – 24,88 07/11 06/11 fin 96 Des intellectuels arabes rompent Tokyo. Nikkei sur 3 mois Paris CAC 40 2718,26 – 2,28 + 17,38 + le silence sur le drame algérien 15836,36 Amsterdam CBS 858,65 – 1,31 32,46 19252,23 Bruxelles 14881 – 1,46 + 40,77 18398,26 Francfort Dax 30 ...... – + 17544,29 Irlande ISEQ 3714,65 0,07 36,29 Enquête sur un récent massacre Londres FT 100 4863,80 .... + 18,10 16690,32 Madrid Ibex 35 ...... en Algérie 15836,36 Milan MIB 30 21974 – 1,54 + 39,99 f12 aouˆt 24 sep. 7 nov.g Zurich SMI 5481,50 – 1,37 + 39,05

Tirage du Monde daté vendredi 7 novembre : 543 402 exemplaires. 13 A lire demain et lundi dans