Département de l'

ENQUETE PUBLIQUE organisée du du lundi 19 décembre 2016 au lundi 23 janvier 2017 soit durant 36 jours consécutifs

Préalable à la Déclaration d’intérêt général

Au titre du Projet du Syndicat d’Eau du Roumois et du Plateau du Neubourg (SERPN) ayant pour objet la réalisation d’aménagements d’hydraulique douce sur les bassins versants du bassin d’alimentation des captages des Varras et de Moulineaux (sous bassin n° 1)

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RAPPORT du commissaire enquêteur (Les conclusions motivées et l’avis sont joints dans un document séparé)

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Références : - Décision de M. le Vice-Président du Tribunal administratif de ROUEN n° E16000149 / 76 en date du 02 novembre 2016, - Arrêté préfectoral n° D1/B1/16/1128 en date du 22 novembre 2016.

Commissaire enquêteur : Denis LAMBILLIOTTE

Enquête publique n° E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête

LIMINAIRE

Cette enquête publique s’inscrit dans le cadre des articles L123-1 et R123-1 et suivants du Code de l'environnement.

Le présent rapport rédigé à l’issue de l’enquête publique poursuit un double objectif.

D'une part, il doit amener à l'autorité compétente les éléments d'appréciation lui permettant de prendre sa décision, en toute connaissance de cause.

D'autre part, il doit apporter au public l'information la plus complète sur le projet et sur le déroulement de l’enquête, ainsi que sur la suite donnée à ses observations, propositions et contre-propositions.

Les conclusions et l’avis du commissaire enquêteur font l'objet d'un document séparé, qui reste indissociable du présent rapport.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 2

SOMMAIRE DU RAPPORT

1 PRESENTATION DU PROJET ...... 4 1.1 Contexte ...... 4 1.2 Aménagements proposés ...... 5 1.2.1 Parcelles concernées – Acquisitions foncières ...... 5 1.2.2 Descriptions - Coûts d’investissement ...... 6 1.2.3 Entretien - Coûts ...... 6 1.2.4 Installation - Calendrier ...... 7 1.3 Financement des coûts d’investissement ...... 8 1.4 Cadre juridique ...... 8

2 INTERET GENERAL DU PROJET ...... 9 2.1 Les enjeux ...... 9 2.2 Utilité et efficacité des aménagements proposés ...... 10

3 L’ENQUETE PUBLIQUE ...... 11 3.1 La concertation dans la phase d’élaboration du projet ...... 11 3.2 La composition du dossier d’enquête ...... 11 3.3 L’organisation de l’enquête ...... 13 3.3.1 Désignation des commissaires enquêteurs ...... 13 3.3.2 Réunion avec l’autorité organisatrice ...... 13 3.3.3 Réunion avec le responsable du projet, maître d’ouvrage ...... 13 3.3.4 Visite des lieux ...... 13 3.3.5 Arrêté portant organisation de l’enquête ...... 13 3.4 Le déroulement de l'enquête ...... 13 3.5 Le procès-verbal de synthèse ...... 15

4 LA PARTICIPATION DU PUBLIC ...... 15 4.1 Synthèse ...... 15 4.2 Observations du public appelant une réponse ...... 16 4.3 Simples demandes d’information, sans demande particulière ...... 19

PIECE JOINTE :

Correspondance de M. le Président du SERPN en date du 01 février 2017, en réponse au procès-verbal de synthèse du commissaire enquêteur.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 3 1 PRESENTATION DU PROJET

1.1 Contexte

Le projet concerne deux captages d’eau potable, qui sont exploités par : - Le Syndicat d’Eau du Roumois et du Plateau du Neubourg (SERPN), pour le captage d’eau potable situé au lieu-dit « les Varras », sur la commune de Mauny, - la Métropole Rouen Normandie, pour le captage d’eau potable situé au lieu-dit « les Fontaines » sur la commune de Moulineaux.

Ces deux organismes produisent et distribuent l’eau potable nécessaire aux besoins quotidiens des communes de leurs territoires. Responsables de la qualité de l’eau distribuée jusqu’au robinet du consommateur, ils proposent ce projet d’aménagements d’hydraulique douce sur une partie du BAC1 des deux captages, afin de protéger la ressource en eau.

En effet, compte tenu de la taille du BAC qui s’étend sur une surface de 12.500 hectares (voir image ci-dessous), celui-ci a été découpée en 12 sous bassins versants. Le projet d’aménagements concerne le sous bassin versant n° 1 qui est situé dans la partie Nord-Ouest du BAC, sur une partie du territoire des communes de Bourg Achard, Hauville, , Honguemare-Guenouville, et . La surface de ce sous bassin versant n° 1 est d’environ 1.350 hectares.

BAC des Varras et de Moulineaux :

1 Bassin d’alimentation des captages

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 4 Les ouvrages des Varras et de Moulineaux sont implantés dans l’aquifère2 de la craie, à proximité de la vallée de Seine.

La nature karstique3 du sous-sol a pour conséquence une infiltration rapide des eaux de pluie dans les nappes, ce qui engendre un risque important de pollution des sources d’eau potable par les pesticides et par phénomène de turbidité4.5.

C’est pourquoi, l’arrêté inter-préfectoral DDTM/SEBF/13/228 du 4 avril 2014 met en place un plan d’actions sur la zone de protection de l’aire d’alimentation des captages des Varras et de Moulineaux, afin de réduire leur vulnérabilité aux pollutions diffuses, en vue de préserver durablement la qualité de l’eau. Les actions proposées doivent permettre d’améliorer la qualité de la nappe par des mesures ciblées, avec l’objectif prioritaire d’une réduction des pollutions par les produits phytosanitaires.

A ce titre, l’arrêté inter-préfectoral prévoit que les « collectivités » (SERPN et Métropole Rouen Normandie) se chargent de réaliser dans les zones de transfert rapide vers la nappe (bétoires, talweg, sorties de drainage, …), et ce dans la plus large concertation et avec l’adhésion des exploitants et des propriétaires fonciers concernés, les aménagements prévus visant à limiter les transferts par ruissellement ou par infiltration, dans un délai de trois ans au plus tard à compter de la signature de l’arrêté.

L’étude d’aménagement d’hydraulique douce a été menée par le bureau d’études SOGETI- Ingénierie, entre juin 2015 et mai 2016.

1.2 Aménagements proposés

La réalisation des aménagements d’hydraulique douce est prévue sur le territoire de trois des cinq communes concernées par le sous bassin versant n° 1 : Bouquetot, Hauville et Honguemare-Guenouville.

Il s’agit de petits aménagements qui ne nécessitent pas de travaux importants, et qui viennent en complément d’éléments du paysage déjà existants (maintien des mares, des talus, et des haies).

1.2.1 Parcelles concernées – Acquisitions foncières Les parcelles recevant les aménagements appartiennent majoritairement à des propriétaires privés.

Quatre parcelles sont actuellement en phase d’acquisition par le SERPN : - une appartenant à la commune de Bouquetot (opération BOU_09 pour l’aménagement d’une noue à redents), - deux appartenant à la Communauté de Commune du Roumois Nord (opération HOG_02b pour l’aménagement d’un talus busé, et opération HOG_3 pour l’aménagement d’une noue simple),

2 Terrain contenant de l’eau. 3 Relatif à un karst, relief calcaire au sol très perméable, avec circulation souterraine des eaux. 4 Résultat de particules en suspension rendant l’eau trouble, phénomène naturel vecteur de pollution bactériologique. 5 Résultat de particules en suspension rendant l’eau trouble, phénomène naturel vecteur de pollution bactériologique.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 5 - une appartenant à la société d’autoroute SAPN (opération BOU_10 pour l’aménagement d’une noue à redents). La réalisation de ces aménagements est conditionnée par une déclaration d’intérêt général (DIG) préalable, laquelle permettra au SERPN d’intervenir sur les parcelles privées. Les modalités de ces interventions seront réglées dans le cadre de conventions entre le SERPN, les exploitants et les propriétaires fonciers si ceux-ci ne sont pas exploitants (sauf pour les conventions pour les bandes enherbées qui ne prévoient pas de signature des propriétaires – cf. § 1.4 ci-après).

1.2.2 Descriptions - Coûts d’investissement

Mètres Description des Coût (HT) Nombre linéaires Surface aménagements % du total (ml) Création de zones 15 - 5,1 hectares (2) enherbées 7.700 € Création de haies (1) 3 335 ml - 6% 16.400 € Création de fascines6 7 205 ml - 13% Création de noues7 15.450 € 3 575 ml 1.775 m2 simples et à redents 12% 4.200 € Création de talus busés 2 140 ml - 3% Réaménagement de 84.000 € 8 - - mares 66% Total 38 - - 127.750 €

(1) à ces créations de haies s’ajoute le maintien des haies existantes : 15.820 ml dont 8.220 ml à conserver en priorité. (2) à la charge des exploitants. Une aide est possible dans le cadre des minimis (voir § 1.3 ci-dessous)

1.2.3 Entretien - Coûts L’entretien des bandes enherbées (fauchage), des haies et des fascines (taille, contrôle de l’envahissement par les mauvaises herbes en début de pousse de la haie), des mares et d’un talus busé (fauchage, curage ponctuel), seront à la charge des exploitants et/ou des propriétaires des parcelles concernées.

L’entretien des noues et d’un talus busé (opération HOG_02b) sera assuré par le SERPN, qui fait actuellement l’acquisition des parcelles concernées.

La surveillance et le contrôle du bon fonctionnement des aménagements seront réalisés par le SERPN.

6 Les fascines sont composées de deux rangées de piquets de saules espacées de 0,5 m, avec au milieu une tranchée remplie de tiges de saule (ou autre). 7 Fossé peu profond et large, végétalisé, qui recueille provisoirement de l'eau.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 6 Les coûts d’entretien des aménagements sont estimés comme suit :

Entretien Coût (HT) Fréquence Observations Taille manuelle les 3 Haies Taille 2 € /ml(2) Annuelle premières années Taille 2 € /ml Annuelle Taille manuelle Fascines Rebouturage 8 € /ml 4 à 5 ans Si besoin vivantes (1) Débroussaillage 0,60 € /ml Si besoin Fauchage Annuel Assuré par SERPN, qui Noues sera propriétaire des Curage Ponctuel parcelles Non Talus Fauchage chiffré Annuel Bandes Aide de minimis possible Fauchage Annuel enherbées (cf. § 1.3 ci-dessus)

(1) Réalisées à partir de bois vivant (2) Mètre linéaire

A titre d’exemple, l’entretien de 10 mètres linéaires de haie et de 50 mètres linéaires de fascine représente un coût annuel estimé à 300 € HT.

1.2.4 Installation - Calendrier Le calendrier prévisionnel de réalisation des aménagements s’étale sur 2 années : 2017 et 2018, suivant un ordre de priorité déterminé principalement en fonction de l’intérêt pour la préservation de la qualité de la ressource en eau.

La réalisation de la première tranche de l’année 2017 (priorité 1) doit permettre d’assurer une protection optimale de la ressource en eau. Son coût est estimé à 68% du total, soit 86.750 € HT.

La seconde tranche de l’année 2018 (priorité 2) viendra compléter les aménagements de 2017 pour assurer une protection maximale de la ressource en eau. La réalisation effective des aménagements se fera en relation avec les exploitants agricoles et/ou les propriétaires fonciers concernés. Son coût est estimé à 32% du total, soit 41.000 € HT.

Les travaux relatifs aux haies, aux fascines, aux noues et aux mares doivent être réalisées par des entreprises spécialisées, sous maîtrise d’œuvre du SERPN.

Les bandes enherbées sont implantées par les propriétaires fonciers et/ou exploitants. A noter que certains de ces aménagements sont déjà réalisés.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 7 1.3 Financement des coûts d’investissement

Comme indiqué précédemment, le coût d’investissement pour la réalisation des aménagements est estimé à 127.750 € HT.

Le SERPN ne souhaite pas faire participer financièrement aux coûts d’investissement les personnes qui ont rendu les travaux nécessaires ou qui y trouvent intérêt.

En sa qualité de maître d’ouvrage, il sollicite des aides financières auprès de l’Agence de l’Eau Seine Normandie (50%), ainsi que du Conseil Départemental de l’Eure (30%). Ces aides spécifiques perçues par le SERPN seront complétées par des fonds propres des deux collectivités, à part égale : 10% pour le SERPN et 10% par la Métropole Rouen Normandie.

Les bandes enherbées seront implantées et entretenues par les exploitants et/ou propriétaires fonciers. A ce titre, ceux-ci peuvent percevoir une aide financière qui compense également les pertes de récolte. Par exemple, pour une zone tampon de 400 m2, 1'aide serait de 383.92 € et pour une zone tampon de 600 m2, elle serait de 468.88 €. Ces aides sont versées dans le cadre du règlement (Communauté Européenne) n° 1408/2013 de la Commission du 18 décembre 2013, concernant l'application des articles 107 et 108 du traité CE aux aides de minimis dans le secteur de la production agricole.

1.4 Cadre juridique

Le responsable du projet soumis à enquête publique, maître d’ouvrage pétitionnaire, est le SERPN, représenté par son Président.

Dans le cadre de l’article L.211-7 du Code de l'environnement, et des articles L.151-36 à L.151- 40 du Code rural et de la pêche maritime, le SERPN demande une déclaration d’intérêt général (DIG) pour la réalisation des travaux d’aménagement d’hydraulique douce, afin : - de se substituer aux maîtres d’ouvrage particuliers et d’intervenir sur leurs parcelles, - d’autoriser l’investissement de fonds publics sur des terrains privés.

Les articles R.214-88 à R.214-104 du Code de l’environnement viennent compléter et rendre applicables ces textes législatifs, précisant le contenu des dossiers et les modalités de la procédure.

Dans le cadre de cette DIG, les travaux programmés ne sont pas soumis à autorisation, ni à déclaration, au titre des articles L.214-1 à L.214-6 du Code de l’environnement.

Les aménagements proposés entrent dans le cadre d’un plan d’actions mis en place par l’arrêté inter-préfectoral DDTM/SEBF/13/228 du 4 avril 2014 établissant le programme d’actions agricoles et sa mise en œuvre sur la zone de protection de l’aire d’alimentation des captages de Moulineaux et des Varras en vue de préserver durablement la qualité de l’eau.

La mise en place et l’entretien des aménagements nécessite l’accord des exploitants et des propriétaires fonciers concernés s’ils ne sont pas eux même les exploitants. Cet accord sera matérialisé par une convention d’une durée de 10 ans.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 8 Cette convention sera signée : - entre le SERPN, et le l’exploitant de la parcelle, pour les bandes enherbées, - entre le SERPN, l’exploitant et le propriétaire foncier s’il n’est pas lui-même l’exploitant de la parcelle, pour les haies, les fascines, un talus busé, et les mares. Il n’est pas prévu de convention pour l’installation et l’entretien de trois noues et d’un talus busé, qui seront installées sur des parcelles qui seront la propriété du SERPN.

A noter que le territoire concerné par les travaux programmés (sous bassin versant n° 1) n’est pas couvert par un schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE).

La présente enquête publique, préalable à un déclaration d’intérêt général, s’inscrit dans le cadre des articles L123-1 et R123-1 et suivants du Code de l’environnement.

2 INTERET GENERAL DU PROJET

2.1 Les enjeux

Les ressources en eau potable produites par les ouvrages des Varras et de Moulineaux constituent un enjeu majeur pour la santé publique.

C’est pourquoi ces ouvrages ont été classés au niveau national dans la liste des captages prioritaires pour la mise en place d’actions de protection sur la base de deux critères : importance pour la population desservie, et niveau de qualité de l’eau brute vis-à-vis des paramètres nitrates et produits phytosanitaires.

Pour l’année 2014, ces deux ouvrages ont produit : - au captage des Varras : 1,95 millions de m3 d’eau potable, soit 36% du volume total produit par le SERPN qui compte 31.602 abonnés, - au captage de Moulineaux : 5,3 millions de m3 d’eau potable, soit 16% du volume total produit par les ouvrages de la Métropole qui compte 191.468 abonnés.

Les analyses de la qualité des eaux concluent à des dépassements des seuils réglementaires :

- Pesticides (herbicides, fongicides et insecticides) générés par l’activité agricole : o pour le captage de Moulineaux, 3 dépassements du seuil réglementaire de concentration ont été enregistrés entre les années 1995 et 2011. Il s’agissait principalement de molécules d’herbicides. o pour le captage des Varras, 8 dépassements du seuil réglementaire de concentration entre les années 2000 et 2015. Il s’agissait à 90% de molécules de désherbants. o - Turbidité : pour les deux captages, d’importants dépassements, très ponctuels, du seuil réglementaire ont été enregistrés. En dehors de ces pics, celui de Moulineaux affiche des valeurs moyennes en dessous du seuil réglementaire, alors que celui des Varras affiche des valeurs supérieures (3 NTU pour un seuil de 2 NTU).

Il est à noter que deux ouvrages disposent d’une unité de traitement de la turbidité, et que celui de Moulineaux dispose d’une unité de traitement des pesticides.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 9 Ces pollutions sont dues à l’infiltration rapide des eaux de pluie dans les nappes. En ruisselant sur les parcelles cultivées, l’eau de pluie se charge de produits phytosanitaires agricoles et peut, le cas échéant, rejoindre directement les nappes, sans filtration, par l’intermédiaire des bétoires. Ces bétoires sont en connexion avec des conduits souterrains, les karsts, qui se forment dans le sous-sol calcaire. Dans une moindre mesure, sur les surfaces artificiellement imperméabilisées (bourgs, hameaux, voieries, …), l’eau peut également être polluée en se chargeant de produits phytosanitaires non agricoles, d’hydrocarbures ou encore de sel.

2.2 Utilité et efficacité des aménagements proposés

Les aménagements d’hydraulique douce objet du projet du SERPN constituent des « zones tampons » chargées d’intercepter les flux d’eau et de substances, de les ralentir, et d’apurer l’eau par infiltration lente vers les nappes.

Les différentes études et expérimentations menées sur le sujet ont démontré l’efficacité de ces zones tampons pour l’abattement des pics de turbidité et de pollution par les pesticides.

Les zones enherbées permettent l’infiltration des ruissellements lorsqu’elles sont installées en amont du bassin versant. En aval elles permettent de ralentir le flux vers une zone de stockage ou d’infiltration.

Les fascines et les haies constituent un frein efficace pour réduire les vitesses d’écoulement, et permettent la rétention des sédiments issus de l’érosion.

Les noues et talus peuvent soit avoir un rôle de stockage, soit assurer la continuité hydraulique entre les différents aménagements.

Les mares permettent de tamponner les eaux de ruissellement.

☞ Mon appréciation sur l’intérêt général du projet : Au regard des éléments présentés dans le dossier, les aménagements proposés par le SERPN présentent bien un caractère d’intérêt général, car ils répondent à la nécessité de préserver durablement la qualité de l’eau alimentant les captages des Varras et de Moulineaux, laquelle constitue un enjeu majeur de santé publique pour l’importante population desservie par ces ouvrages.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 10 3 L’ENQUETE PUBLIQUE

3.1 La concertation dans la phase d’élaboration du projet

L’étude des aménagements d’hydraulique a été menée entre juin 2015 et mai 2016, en associant les élus locaux et les exploitants pour affiner avec eux les problématiques de ruissellement.

Les 13 exploitants des parcelles concernées par les aménagements ont été impliqués dans cette démarche. Ils ont été rencontrés individuellement afin de leur présenter le projet, et pour prendre en compte leur connaissance des ruissellements sur leurs parcelles. Certains exploitants agricoles ont participé aux parcours de leurs parcelles à pied avec l’agent du bureau d’étude et le maître d’ouvrage afin d’envisager plus précisément les ouvrages pouvant être réalisés.

Une réunion de présentation de la démarche d’élaboration du projet a été organisée, le 22 juin 2015 à Hauville, par le SERPN, avec le bureau d’études SOGETI et M. le Maire de Hauville (qui est vice-Président du SERPN). 12 exploitants étaient présents, dont 4 directement concernés par les aménagements.

Deux réunions de concertation ont été réalisées, les 14 et 18 avril 2016, afin de présenter le projet d’aménagements. Sur 13 exploitants directement concernés par les aménagements, 6 étaient présents et ont émis des remarques, dont certaines ont été prises en compte par le SERPN. Les absents ont été contactés téléphoniquement par le SERPN suite à la réunion, afin de les informer sur l’avancement du projet.

En revanche, les propriétaires non exploitants n’ont pas été associés à la concertation, ni informés à ce jour.

☞ Mon appréciation sur la concertation dans la phase d’élaboration du projet :

Le dossier d’enquête ne développe pas suffisamment les modalités de concertation dans la phase d’élaboration du projet. J’ai formulé cette remarque dans le procès-verbal de synthèse, et le SERPN a amené dans sa réponse des précisions sur ce sujet (voir pièce jointe n°1).

S’il apparaît que la concertation a bien été menée avec les élus locaux et les exploitants des parcelles concernées par les aménagements, les propriétaires non exploitants auraient dû être associés. Ceci est souligné dans l’arrêté inter-préfectoral DDTM/SEBF/13/228 du 4 avril 2014 qui établit le programme d’actions prévoyant ces aménagements, et qui précise que cette opération doit être réalisée « dans la plus large concertation et avec l’adhésion des exploitants et propriétaires fonciers concernés ». Je recommande que ce point soit pris en compte pour les prochains aménagements du même type qui sont envisagés par le SERPN.

3.2 La composition du dossier d’enquête

La composition du dossier de la présente enquête préalable à une déclaration d’intérêt général (DIG) est prévue par l’article R.214-102 du Code de l’environnement. Dans ce cadre, le dossier d’enquête publique comprend :

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 11 Ø une note de présentation qui précise : o les coordonnées du maître d'ouvrage, responsable du projet, o l’objet de l'enquête, o les caractéristiques les plus importantes du projet, et un résumé des principales raisons pour lesquelles, notamment du point de vue de l'environnement, le projet a été retenu.

Ø une présentation des textes qui régissent l'enquête publique en cause, et indication de la façon dont cette enquête s'insère dans la procédure administrative relative au projet, ainsi que la décision pouvant être adoptée au terme de l'enquête par l’autorité compétente (M. le Préfet de l’Eure) pour prendre la décision.

Ø une mention sur la concertation préalable à l’arrêté du projet.

Ø une justification de l'intérêt général.

Ø un mémoire explicatif présentant de façon détaillée : o l’estimation financière des investissements par catégories de travaux, o les modalités d'entretien des aménagements, ainsi qu'une estimation des dépenses correspondantes, o un calendrier prévisionnel de réalisation des travaux et d'entretien des aménagements.

Ø des plans indiquant la situation des ouvrages et le périmètre intéressé par les travaux :

o plan du sous bassin versant n° 1 à l’échelle 1/17 500 permettant de localiser la zone d’étude, et détaillant les principaux passages d’eau sur le territoire.

o plan (photo satellite) du sous bassin versant n° 1 à l’échelle 1/5 200 détaillant : • les limites de communes et de parcelles avec les codes des exploitants, • les éléments d’hydrographie, de drainage, les zones d’infiltration rapide, • les aménagements à maintenir, • les propositions d’aménagement avec un renvoi au rapport de présentation pour plus de détails.

Enfin, au siège de l’enquête, le dossier comprend un sous-dossier administratif comprenant : Ø une copie de l’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête, Ø les copies des 4 publications de l’avis d’enquête dans la presse régionale,

☞ Mon appréciation sur la composition du dossier d’enquête : La composition du dossier d’enquête publique est conforme à la réglementation.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 12 3.3 L’organisation de l’enquête

3.3.1 Désignation des commissaires enquêteurs La désignation des deux commissaires enquêteurs, titulaire et suppléant, a été prononcée par décision du tribunal administratif de ROUEN n° E160000149/76 en date du 2 novembre 2016.

3.3.2 Réunion avec l’autorité organisatrice Un entretien préalable à l’organisation de l’enquête publique s’est déroulé le 16 novembre 2016 au bureau de la réglementation des élections, du commerce, et de l’utilité publique, de la préfecture de l’Eure. Un exemplaire papier du dossier d’enquête a été remis aux deux commissaires enquêteurs.

3.3.3 Réunion avec le responsable du projet, maître d’ouvrage Une réunion s’est déroulée le 25 novembre 2016 au Thuit Anger, siège du SERPN, en présence de Mme Solène Courilleau, animatrice du BAC Varras-Moulineaux, de M. Nicolas Sellier, représentant du bureau d’études SOGETI, et des deux commissaires enquêteurs, titulaire et suppléant. Le projet a été présenté aux commissaires enquêteurs, qui ont posé leurs premières questions et évoqué l'organisation de l'enquête publique.

3.3.4 Visite des lieux J’ai visité les principaux lieux d’aménagement d’hydraulique douce le lundi 19 décembre.

3.3.5 Arrêté portant organisation de l’enquête M. le Préfet de l’Eure a pris l’arrêté d’organisation d’enquête publique, n° D1/B1/16/1128 en date du 22 novembre 2016, lequel a été rédigé en concertation avec les commissaires enquêteurs.

3.4 Le déroulement de l'enquête

Pendant toute la durée de l'enquête, soit durant 36 jours consécutifs, du lundi 19 décembre 2016 au lundi 23 janvier 2017 inclus, 5 dossiers et 5 registres d'enquête ont été mis à disposition du public. Un dossier et un registre ont été placés dans chaque mairie des 5 communes dont une partie du territoire est située dans le sous bassin versant n° 1 : Hauville, Bouquetot, Honguemare- Guenouville, Bourg Achard et Rougemontiers.

Outre la possibilité de consigner ses observations sur l’un des 5 registres d’enquête mis à sa disposition durant les horaires d’ouverture des mairies, le public pouvait également adresser ses observations par écrit au commissaire enquêteur, à la mairie de Hauville qui a été désignée comme siège de l’enquête.

La publicité de l’enquête publique est prévue par l’article R123-11 du code de l’environnement : « Un avis portant les indications mentionnées à l'article R. 123-9 à la connaissance du public est publié en caractères apparents quinze jours au moins avant le début de l'enquête et rappelé dans les huit premiers jours de celle-ci dans deux journaux régionaux ou locaux diffusés dans le ou les départements concernés. ».

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 13 La publication de l’avis d’enquête a été assurée par la Préfecture de l’Eure dans les conditions suivantes : • le 29 novembre 2016, soit 20 jours avant le début de l’enquête dans : - « L’éveil de Pont-Audemer », - « Paris Normandie ». • Le 20 décembre 2016, soit 1 jour après le début de l’enquête dans : - « L’éveil de Pont-Audemer », - « Paris Normandie ».

L’affichage de l’avis d’enquête a été réalisé dans les mairies des 5 communes, et par le SERPN en 3 endroits du sous bassin versant n° 1 à proximité d’aménagements projetés :

Emplacement des 3 affichages de l’avis d’enquête sur le terrain :

J’ai tenu 4 permanences de 2 heures chacune dans les conditions suivantes : - à Hauville : lundi 19 décembre 2016 de 16h à 18h, lundi 23 janvier 2017 de 17h à 19h, - à Bouquetot : samedi 7 janvier 2017 de 10h308 à 12h, - à Honguemare-Guenouville : mardi 10 janvier 2017 de 16h à 18h309,

J’ai été très bien accueilli dans les mairies, lesquelles ont toutes mis à ma disposition un local qui m’a permis d’assurer la réception du public dans d’excellentes conditions, en toute confidentialité.

J’ai clos les 5 registres d'enquête à la date du 29 novembre 2016.

8 La permanence du 7 janvier était prévue de 10h00 à 12h00. J’ai eu un retard d’une demi-heure pour raison d’intempéries (pluies verglaçantes). M. le maire de Bouquetot qui était présent à la mairie au début de la permanence m’a indiqué qu’il n’y avait eu aucune visite pour l’enquête durant cette première demi-heure. Donc ce retard n’a eu aucun impact sur le déroulement de ma mission. 9 La permanence du 10 janvier était prévue de 16h00 à 18h00. Ma dernière visite a débordé jusqu’à 18h30.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 14 ☞ Mon Appréciation sur le déroulement de l’enquête : Cette enquête s’est déroulée sereinement et sans aucun incident particulier. En matière d’information du public, la forme réglementaire de la publicité prescrite par l’article R123-11 du code de l’environnement a été respectée. Ma mission a été bien perçue par la population, ainsi que par les maires des communes concernées.

3.5 Le procès-verbal de synthèse

Conformément à l’article R123-18 du Code de l’environnement, j’ai adressé à M. le Président du SERPN, le 24 janvier 2017, un procès-verbal de synthèse reprenant les observations écrites et orales du public, ainsi que mes propres questions sur le projet.

M. le Président du SERPN a répondu par correspondance en date du 01 janvier 2017 (en pièce jointe).

4 LA PARTICIPATION DU PUBLIC

4.1 Synthèse

Le projet est globalement bien accueilli par la population ainsi que par les élus locaux que j’ai rencontrés, à Hauville, Bouquetot et Honguemare-Guenouville.

J’ai reçu 8 personnes dans le cadre de mes 4 permanences. 9 observations ont été formulées selon les modalités suivantes :

Observations Simples Mode d’expression appelant une Observations réponse Registre d’Hauville 3 - Registre d’Honguemare 2 - Registre de Bouquetot - - Registre de Bourg Achard - - Registre de Rougemontiers - - Courriers 2* - Orale - 2 Total 7 2

* 2 observations émises par Mme Monique HINCELIN-TAUPIN et M. Xavier HINCELIN sont relatives au réseau de drainage d’assainissement agricole passant à proximité d’une bétoire au lieu-dit « La Fosse-Cossex » sur la commune d’Honguemare. Après étude, il apparaît qu’elles sont hors sujet de l’enquête publique. Elles font toutefois l’objet d’une réponse par le SERPN au § 4.2 ci-après.

Les 5 observations entrant dans le champ de l’enquête publique font l’objet d’une réponse au § 4.2 ci-après. Il apparaît que - 3 ont été prises en compte, - 1 doit faire l’objet d’une étude par le SERPN, - 1 a été prise en compte, mais avec une réalisation hypothétique.

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 15 4.2 Observations du public appelant une réponse

➤ M. Arnaud TAUPIN 957 rue de la Barillière BOUQUETOT, reçu en permanence du 19 décembre 2016, a déposé deux observations sur le registre d’enquête :

A) « Dans le cadre des travaux en cours de réfection du talus dans la rue de Bouquetot aux Frayer (à Hauville), je souhaite que ne sois pas négligée la problématique d’écoulement des eaux de la route. ».

Appréciation de M. le Président du SERPN : « La mairie a en effet prévu un talus arboré entre la parcelle communale des Freyers et la route communale. Le maire qui est aussi vice-président du SERPN a été contacté pour convenir d’un aménagement qui gérera au mieux les ruissellements. »

Mon appréciation : Cette remarque a été prise en compte par M. le Maire d’Hauville.

B) « Ne serait-il pas plus judicieux de constituer une seule bande enherbée du point HOG_1 jusqu’à Ecce Homo sans discontinuité.

Appréciation de M. le Président du SERPN : « Une continuité d’enherbement sur ce talweg est tout à fait pertinente. Ce n’est pas ce qui avait été préconisé dans un premier temps pour une question d’adaptation aux pratiques culturales. En aval de la noue prévue en HOG_03, relativement au projet initial, la bande enherbée implantée en septembre 2016 est continue jusqu’à la départementale. En amont de la noue prévue en HOG_03, la préconisation est le résultat d’un échange avec l’exploitant agricole Arnaud Taupin. Mais dans un contexte où le preneur du bail est questionné par le propriétaire, il est préférable d’attendre que la situation se précise avant quelconques discussions et engagements. »

Mon appréciation : Cette proposition pertinente a été prise en compte par le SERPN, pour une étude ultérieure. Nota : Ecce Homo est le nom du lieu-dit où se trouve la bétoire proche de l’aménagement prévu en HOG_06 sur la commune d’Honguemare.

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➤ M. François MICHAUD, 1 rue de la Barillière HAUVILLE, reçu en permanence du 19 décembre 2016, a déposé une observation sur le registre d’enquête :

« Si possible : matérialiser par des plantations carrières les limites de zones enherbées, ou sous forme de haie, ou sous forme de bosquets, ou sous forme d’arbre isolé (les systèmes racinaires des arbres renforcent la capacité de filtration de l’eau). Eventuellement ceci pour conserver leur pérennité dans le temps (surface au sol, limite de propriété) ».

Appréciation de M. le Président du SERPN : « La remarque est tout à fait judicieuse. Ce pourrait être réalisé avec les exploitants agricoles prêts à réaliser l'entretien de telles plantations. Ce ne sera pas considéré prioritaire au même titre que l’ouvrage préconisé. Par ailleurs, dans le cadre du suivi des ouvrages, des mesures linéaires sur le terrain pourront être réalisées pour s'assurer du maintien de la surface des Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 16 zones tampon enherbées. »

Mon appréciation : Cette proposition va dans le sens d’une meilleure pérennisation des bandes enherbées. Sa réalisation reste toutefois hypothétique.

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➤ M. Thierry HINCELIN, Le Val Coquin 27310 HONGUEMARE, reçu en permanence du 10 janvier 2017, a déposé une observation sur le registre d’enquête :

« Je formule une réserve sur l’aménagement HOG_07. A ce jour, le propriétaire de la parcelle n’est pas connu avec certitude à ma connaissance. Dans ces conditions, je ne souhaite pas m’engager sur 10 ans ».

Appréciation de M. le Président du SERPN : « Suite à des recherches, il s’avère que cette parcelle YA7 exploitée par M.Hincelin est propriété du Conseil Général. Historiquement, elle était propriété de l’indivision Hincelin-Taupin. Dans le cadre d'une DUP, le Conseil Général avait exproprié l'indivision Taupin-Hincelin pour la réalisation de travaux de gestion des eaux routières. Or les travaux n'ont pas été réalisés dans les délais. Dans cette situation, M.Hincelin, après s'être renseigné auprès de son avocat, cherche à récupérer la propriété de cette parcelle : la démarche de demande auprès des indivisaires est en cours. Le Conseil Départemental souhaite conserver cette parcelle en réserve foncière en cas de travaux en lien avec la route départementale, bien qu'aujourd’hui il n'y ait pas de projet particulier. Dans la l’attente que cette situation s’éclaircisse, le Conseil Général et M.Hincelin ont été rencontré. Mais à aucun moment il n’a été proposé à M.Hincelin de s’engager en une convention dès à présent. Dans les mois à venir, que ce soit l’un ou l’autre qui soit propriétaire, un accord pourra être trouvé pour assurer l’enherbement de la parcelle. »

Mon appréciation : Affaire à suivre, car liée à des procédures juridiques en cours.

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➤ M. Francis TAUPIN, 415 rue du Village 27310 HONGUEMARE, reçu en permanence du 10 janvier 2017, a déposé une observation sur le registre d’enquête :

« Je me permets de penser qu’à la place de la noue HOG_03, il serait plus judicieux d’implanter une haie basse large arbustive, qui retiendrait l’eau et pourrait accueillir les oiseaux sauvages plus agréables pour l’environnement. »

Appréciation de M. le Président du SERPN : « Sa remarque est intéressante et souligne l’importance que les préconisations d’ouvrages d’hydraulique douce prennent aussi en compte les enjeux liés à la biodiversité. Pour rappel, l’objet de la noue est de collecter les ruissellements pour les rediriger derrière le talus et de les orienter vers la bande enherbée. Ce qu’une haie simple ne pourrait pas permettre. C’est pourquoi une haie aux espèces locales et diversifiées pourrait être envisagée sur le talus busée en continuité de la noue. L'entretien sera à la charge du SERPN, futur propriétaire de cette parcelle. »

Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 17 Mon appréciation : Cette proposition a été prise en compte par le SERPN.

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➤ Mme Monique HINCELIN-TAUPIN et M. Xavier HINCELIN, 5 grande rue 60420 FERRIERES, qui sont mariés ont déposé chacun de leur côté une observation sur le même objet, transmise au siège de l’enquête (mairie d’HAUVILLE) par deux courriers qui ont été annexés au registre d’enquête :

Mme Monique HINCELIN-TAUPIN, courrier daté du 20 janvier 2017 : « Je demande que les travaux du drainage soient revus, afin que l’écoulement de ses eaux polluées n’arrivent pas à la Fosse-Cossex, où se situe la bétoire n° 1 à Honguemare. ».

Appréciation de M. le Président du SERPN en réponse à Mme Monique HINCELIN-TAUPIN : « Effectivement, les collecteurs de drainage de ce bassin versant ont comme exutoire le bassin de rétention de Fosse Cossex. Ils sont raccordés aux parcelles drainées de la Mare Guérard et de Saint Michel. Mais ils collectent aussi les eaux de surface venant de la route de la Haye, des Longs Champs, de la Barillère, des Freyers et du Moulin de . C’est ainsi quasiment toutes les eaux de surface de ce bassin versant qui arrivent dans les collecteurs et ainsi le bassin de la Fosse Cossex. Les surfaces drainées représentent 4.5% de la SAU de ce bassin versant ce qui est donc peu et donc non prioritaire dans les actions du SERPN. De plus, ces eaux de drainage sont collectées dans un bassin du SERPN, la Fosse Cossex : elles sont donc déjà gérées actuellement. De plus, le SERPN a une étude en cours pour le réaménagement du bassin de la Fosse Cossex qui permettrait d’améliorer l’épuration des eaux avant qu’elles ne s’engouffrent dans la bétoire. Ainsi, ce projet d’hydraulique douce n’a pas pour objet de toucher aux systèmes de drainage déjà en place. D’autant plus que le SERPN n’en n’a pas la compétence. En effet, selon l’article L152-20 du code rural et de la pêche maritime, « Tout propriétaire qui veut assainir son fonds par le drainage ou un autre mode d'assèchement peut, moyennant une juste et préalable indemnité, en conduire les eaux souterrainement ou à ciel ouvert à travers les propriétés qui séparent ce fonds d'un cours d'eau ou de toute autre voie d'écoulement.» Cependant, le SERPN par ce projet a pour mission d’inciter à la mise en place d’ouvrages qui limiteraient l’entrée des ruissellements transportant des polluants dans les collecteurs d’assainissement, en favorisant leur infiltration en amont. »

M. Xavier TAUPIN, courrier daté du 23 janvier 2017 : « Il serait plus logique que l’eau des drains polluée de chaque exploitant (ou de chacun) se termine dans un fossé ou une mare au bord de chaque champ. Comme cela a été fait dans ma pièce de terre – 4 Triage du Val Coquin – à Honguemare et qui nous a entièrement donné satisfaction pour l’écoulement naturel, si peu soit elle dans cette pièce. Ces travaux ont été faits par nous même sans grand frais, et ont été reconnus favorable et conforme avec visite tous les ans, la dernière au mois de novembre 2016, par le service des eaux de la Préfecture de l’Eure. Je refuse que d’autres eaux que les miennes viennent dans ma mare. Il y a par ailleurs 5 pipelines qui traversent mon champ. »

Appréciation de M. le Président du SERPN en réponse à M. Xavier Taupin : « Selon l'article 640 du code civil, « les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent naturellement sans que la main de l'homme y ait contribué ». Il n’est donc pas possible d’empêcher les circulations naturelles des eaux vers l’aval. Dans certaines configurations, l’aménagement des exutoires des collecteurs d’assainissement Enquête publique E16000149/76 - DIG SERPN - Rapport d'enquête 18

PIECE JOINTE

Correspondance de M. le Président du SERPN en date du 01 février 2017, en réponse au procès-verbal de synthèse du commissaire enquêteur.

Enquête E16000149/76 –DIG SERPN Réponse au PV de synthèse

En noir, les remarques suite à l’enquête publique, en bleu, les réponses du SERPN

Les remarques au sujet des bandes enherbées bien qu’elles soient très importantes pour la cohérence du projet, sont à la limite de l’objet de l’enquête publique et de la DIG qui ne concernent que les ouvrages d’hydraulique douce de type haie, mare, talus, fascine.

➤ M. Arnaud TAUPIN 957 rue de la Barillière BOUQUETOT, reçu en permanence du 19 décembre 2016, a déposé deux observations sur le registre d’enquête :

A) « Dans le cadre des travaux en cours de réfection du talus dans la rue de Bouquetot aux Frayer (à Hauville), je souhaite que ne soit pas négligée la problématique d’écoulement des eaux de la route. ».

La mairie a en effet prévu un talus arboré entre la parcelle communale des Freyers et la route communale. Le maire qui est aussi vice-président du SERPN a été contacté pour convenir d’un aménagement qui gérera au mieux les ruissellements.

B) « Ne serait-il pas plus judicieux de constituer une seule bande enherbée du point HOG_1 jusqu’à Ecce Homo sans discontinuité.

Une continuité d’enherbement sur ce talweg est tout à fait pertinente. Ce n’est pas ce qui avait été préconisé dans un premier temps pour une question d’adaptation aux pratiques culturales.

En aval de la noue prévue en HOG_03, relativement au projet initial, la bande enherbée implantée en septembre 2016 est continue jusqu’à la départementale.

En amont de la noue prévue en HOG_03, la préconisation est le résultat d’un échange avec l’exploitant agricole Arnaud Taupin. Mais dans un contexte où le preneur du bail est questionné par le propriétaire, il est préférable d’attendre que la situation se précise avant quelconques discussions et engagements.

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➤ M. François MICHAUD, 1 rue de la Barillière HAUVILLE, reçu en permanence du 19 décembre 2016, a déposé une observation sur le registre d’enquête :

« Si possible : matérialiser par des plantations carrières les limites de zones enherbées, ou sous forme de haie, ou sous forme de bosquets, ou sous forme d’arbre isolé (les systèmes racinaires des arbres renforcent la capacité de filtration de l’eau). Eventuellement ceci pour conserver leur pérennité dans le temps (surface au sol, limite de propriété) ».

La remarque est tout à fait judicieuse. Ce pourrait être réalisé avec les exploitants agricoles prêts à réaliser l'entretien de telles plantations. Ce ne sera pas considéré prioritaire au même titre que l’ouvrage préconisé. Par ailleurs, dans le cadre du suivi des ouvrages, des mesures linéaires sur le terrain pourront être réalisées pour s'assurer du maintien de la surface des zones tampon enherbées.

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➤ M. Thierry HINCELIN, Le Val Coquin 27310 HONGUEMARE, reçu en permanence du 10 janvier 2017, a déposé une observation sur le registre d’enquête :

« Je formule une réserve sur l’aménagement HOG_07. A ce jour, le propriétaire de la parcelle n’est pas connu avec certitude à ma connaissance. Dans ces conditions, je ne souhaite pas m’engager sur 10 ans ».

Suite à des recherches, il s’avère que cette parcelle YA7 exploitée par M.Hincelin est propriété du Conseil Général. Historiquement, elle était propriété de l’indivision Hincelin-Taupin. Dans le cadre d'une DUP, le Conseil Général avait exproprié l'indivision Taupin-Hincelin pour la réalisation de tra- vaux de gestion des eaux routières. Or les travaux n'ont pas été réalisés dans les délais. Dans cette situation, M.Hincelin, après s'être renseigné auprès de son avocat, cherche à récupérer la propriété de cette parcelle : la démarche de demande auprès des indivisaires est en cours.

Le Conseil Départemental souhaite conserver cette parcelle en réserve foncière en cas de travaux en lien avec la route départementale, bien qu'aujourd’hui il n'y ait pas de projet particulier.

Dans la l’attente que cette situation s’éclaircisse, le Conseil Général et M.Hincelin ont été rencontré. Mais à aucun moment il n’a été proposé à M.Hincelin de s’engager en une convention dès à présent. Dans les mois à venir, que ce soit l’un ou l’autre qui soit propriétaire, un accord pourra être trouvé pour assurer l’enherbement de la parcelle.

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➤ M. François TAUPIN, 415 rue du Village 27310 HONGUEMARE, reçu en permanence du 10 janvier 2017, a déposé une observation sur le registre d’enquête :

« Je me permets de penser qu’à la place de la noue HOG_03, il serait plus judicieux d’implanter une haie basse large arbustive, qui retiendrait l’eau et pourrait accueillir les oiseaux sauvages plus agréables pour l’environnement. » Sa remarque est intéressante et souligne l’importance que les préconisations d’ouvrages d’hydraulique douce prennent aussi en compte les enjeux liés à la biodiversité. Pour rappel, l’objet de la noue est de collecter les ruissellements pour les rediriger derrière le talus et de les orienter vers la bande enherbée. Ce’ qu’une haie simple ne pourrait pas permettre. C’est pourquoi une haie aux espèces locales et diversifiées pourrait être envisagée sur le talus busée en continuité de la noue. L'entretien sera à la charge du SERPN, futur propriétaire de cette parcelle. NB : N’existant pas de François Taupin à Honguemare, il semblerait que ce soit de M.Francis Taupin qu’il s’agisse.

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➤ Mme Monique HINCELIN-TAUPIN et M. Xavier TAUPIN, 5 grande rue 60420 FERRIERES, ont déposé chacun de leur côté une observation sur le même objet, transmise au siège de l’enquête (mairie d’HAUVILLE) par télécopie, le 20 janvier 2017 :

Partie commune aux deux personnes : « Je demande que les travaux du drainage soient revus, afin que l’écoulement de ses eaux

2 polluées n’arrivent pas à la Fosse-Cossex, où se situe la bétoire n°1 à Honguemare. ».

Effectivement, les collecteurs de drainage de ce bassin versant ont comme exutoire le bassin de ré- tention de Fosse Cossex. Ils sont raccordés aux parcelles drainées de la Mare Guérard et de Saint Michel. Mais ils collectent aussi les eaux de surface venant de la route de la Haye, des Longs Champs, de la Barillère, des Freyers et du Moulin de Thibouville. C’est ainsi quasiment toutes les eaux de sur- face de ce bassin versant qui arrivent dans les collecteurs et ainsi le bassin de la Fosse Cossex.

Les surfaces drainées représentent 4.5% de la SAU de ce bassin versant ce qui est donc peu et donc non prioritaire dans les actions du SERPN. De plus, ces eaux de drainage sont collectées dans un bassin du SERPN, la Fosse Cossex : elles sont donc déjà gérées actuellement. De plus, le SERPN a une étude en cours pour le réaménagement du bassin de la Fosse Cossex qui permettrait d’améliorer l’épuration des eaux avant qu’elles ne s’engouffrent dans la bétoire.

Ainsi, ce projet d’hydraulique douce n’a pas pour objet de toucher aux systèmes de drainage déjà en place. D’autant plus que le SERPN n’en n’a pas la compétence. En effet, selon l’article L152-20 du code rural et de la pêche maritime, « Tout propriétaire qui veut assainir son fonds par le drainage ou un autre mode d'assèchement peut, moyennant une juste et préalable indemnité, en conduire les eaux souterrainement ou à ciel ouvert à travers les propriétés qui séparent ce fonds d'un cours d'eau ou de toute autre voie d'écoulement.»

Cependant, le SERPN par ce projet a pour mission d’inciter à la mise en place d’ouvrages qui limiteraient l’entrée des ruissellements transportant des polluants dans les collecteurs d’assainissement, en favorisant leur infiltration en amont.

Partie complémentaire de M. Xavier TAUPIN : « Il serait plus logique que l’eau des drains polluée de chaque exploitant (ou de chacun) se termine dans un fossé ou une mare au bord de chaque champ. Comme cela a été fait dans ma pièce de terre – 4 Triage du Val Coquin – à Honguemare et qui nous a entièrement donné satisfaction pour l’écoulement naturel, si peu soit elle dans cette pièce. Ces travaux ont été faits par nous même sans grand frais, et ont été reconnus favorable et conforme avec visite tous les ans, la dernière au mois de novembre 2016, par le service des eaux de la Préfecture de l’Eure. Je refuse que d’autres eaux que les miennes viennent dans ma mare. »

Selon l'article 640 du code civil, « les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent naturellement sans que la main de l'homme y ait contribué ». Il n’est donc pas possible d’empêcher les circulations naturelles des eaux vers l’aval.

Dans certaines configurations, l’aménagement des exutoires des collecteurs d’assainissement serait possible mais dans le contexte de ce bassin versant ce serait techniquement compliqué du fait de la topographie.

QUESTIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR :

Acquisitions foncières de terrains recevant un aménagement :

Des terrains sont en phase d’acquisition par le SERPN pour y installer des aménagements d’hydraulique douce, je vous demande de bien vouloir indiquer la nature de ces acquisitions, leurs coûts éventuels, ainsi que leurs états d’avancement.

Concertation préalable à l’arrêté du projet :

3

Considérant la déclaration d’intérêt général préalable à cette opération d’aménagement d’hydraulique douce, la phase d’élaboration du projet a dû être menée dans la plus large concertation.

L’arrêté inter-préfectoral DDTM/SEBF/13/228 du 4 avril 2014 qui établit le programme d’actions prévoyant ces aménagements, indique notamment que cette opération doit être réalisée « dans la plus large concertation et avec l’adhésion des exploitants et propriétaires fonciers concernés ».

Le dossier d’enquête publique amène peu de détails sur ce point.

Il signale que les élus et les exploitants des parcelles concernées ont été associés à l’élaboration du projet. Cependant, il est apparu en cours d’enquête qu’un propriétaire non exploitant n’aurait pas été associé à la concertation, ni même informé.

Aussi, je vous demande de bien vouloir détailler les modalités pratiques de la concertation préalable au projet, vers les exploitants et les propriétaires non exploitants des parcelles concernées ; et d’indiquer si, à votre avis, cette concertation a été adaptée à la nature du projet.

Bilan de la concertation sur le BAC des Varras et des Moulineaux Sur la mise en place du Programme d’action

2012 : diagnostics agri-environnemental réalisés sur 40 exploitations agricoles du BAC des Varras- Moulineaux par le bureau d’étude Asconit. En ont découlé des préconisations d’actions 3 juillet 2013 : Comité de pilotage pour la définition des actions 19 août 2013 : arrêté inter-préfectoral concernant les limites du BAC 19 septembre 2013 : Comité de pilotage suite au diagnostic agri-environnemental pour le cadrage, chiffrage et l’évaluation des actions (compte-rendu joint) Du 7 janvier au 27 janvier 2014 : Consultation du Public pour la mise en œuvre du plan d’action : une remarque de l’association des craies et silex de Normandie 4 avril 2014 : arrêté inter-préfectoral DDTM/SEBF/13/228 établissant le programme d’actions agricoles et sa mise en œuvre sur le BAC des Varras et de Moulineaux

Sur les préconisations d’aménagements du Bassin versant n°1 (Hauville, Honguemare- Guenouville, Bouquetot)

Une réunion de présentation de la démarche a été organisée le 22 juin 2015 à Hauville à destination des agriculteurs et élus concernés. Puis tous les exploitants ont été rencontrés individuellement pour présenter le projet et prendre en compte leur connaissance des ruissellements sur leurs parcelles. Certains exploitants agricoles ont participé aux parcours de leurs parcelles à pied avec l’agent du bureau d’étude et le maître d’ouvrage afin d’envisager plus précisément les ouvrages pouvant être réalisés.

Deux réunions de concertation ont été réalisées avec les agriculteurs concernés par les préconisations du bureau d’étude en matière d’aménagements d’hydraulique douce : § 14 avril 2016. Présents : Nicolas Sellier (SOGETI), Fabien Artaud (vice-président du SERPN), Solène Courilleau (SERPN), Gilbert Levillain, Richard Demuynck, Arnaud Taupin, Romain Pau- mier, Christophe Ménager

Les remarques des agriculteurs ont concerné : 4

- l’importance de curer les mares en premier lieu, - les efforts déjà réalisés par la profession agricole sur le travail du sol (pas trop fin) et les couverts en interculture - le réajustement de l’emplacement de la bande enherbée HAU_10 et du talus HAU_13 du côté ouest du chemin -la crainte que la retenue d’eau même temporaire créée par une fascine impacte les cultures § 18 avril 2016 : Présents : Nicolas Sellier (SOGETI), Fabien Artaud (vice-président du SERPN), Solène Courilleau (SERPN), Billy Eric. Absents : Alain Duhamel, Frédéric Sohier, Pascal Lebail- leur. Ils ont été appelés suite à la réunion pour les tenir au courant de l'avancée du projet. § Une rencontre individuelle avait été organisée avec M.Hincelin car sur l'axe de ruissellement qui le concerne, il était seul agriculteur (à la marge son cousin avec qui les relations sont ten- dues).

Les réunions étaient organisées à la salle de la mairie de Hauville.

Ainsi, tous les exploitants ont été impliqués dans la démarche à différentes étapes. Quand les pro- priétaires ne sont pas les exploitants, ceux-ci n'ont pas été tous informés individuellement. En effet, les indivisions étant nombreuses, il s’agissait de ne pas passer du temps à tenter de les contacter alors que l'arrêté de DIG et les accords de volontariat des exploitants agricoles n’était pas tous ac- quis. Cependant au cours de l’enquête publique, suite aux remarques émises par le commissaire enquêteur, les propriétaires M. et Mme Lemarchand ont été contactés.

Il semble donc pertinent d’attendre l’arrêté de la DIG pour : 1. Conclure l’engagement à une convention avec les agriculteurs volontaires 2. Relancer les agriculteurs ne s’étant pas manifestés comme volontaires pour les aménage- ments 3. Contacter les propriétaires dont les exploitants agricoles sont volontaires. Présence d’un SAGE ?

Le sous bassin versant n°1 est il concerné par un schéma d'aménagement et de gestion de l'eau (SAGE) ?

La limite du territoire concerné est celle du bassin versant de la Risle et Charentonne. Les limites administratives des communes ne sont pas prises en compte. Ainsi, si Rougemontiers et Bouquetot sont concernées par le SAGE de la Risle, c'est pour leur partie sud-ouest. Voici une carte (issue du site Geoportail > Fonds de carte > Territoires et transports > Eau > SAGE) qui localise le périmètre du SAGE de la Risle relativement aux communes de Bouquetot et Rougemontiers. Le secteur de la DIG n'est donc pas concerné par le SAGE.

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