Histoire De Champagne-Mouton (Charente)
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HISTOIRE DE CHAMPAGNE - MOUTON (CHARENTE) la baronnie - le culte A. REMPNOULX du VIGNAUD 1 ( 1848 - 1923 ) Le dernier seigneur de Champagne-Mouton La Baronnie de CHAMPAGNE-MOUTON en Poitou (Charente) Extrait revu et complété du Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente (1883) « Notes sur la baronnie de Champagne-Mouton, en Poitou (Charente) » E canton de Champagne-Mouton a de tout temps été L' pays frontière. Rattaché par sa nature géologique au pays des Pictons, il en formait à l'époque gauloise l'extrémité méridionale et confinait à l'ouest et au sud au territoire des Santons et à celui des Lemovices, qui occupaient tout le pays granitique arrosé par la Vienne. Les Romains y firent quelques établissements que trahissent çà et là des débris de tuiles à rebords épars au milieu des champs (1). Dans l'Aquitaine réorganisée par Charlemagne, il composait la partie du pagus Briocensis la plus éloignée du chef-lieu, Brioux. Traversé du nord au sud par la ligne de partage des dialectes d'oc et d'oil, il ne cessa pas plus tard d'appar- (1) On a trouvé à Grosbost un four à chaux ou à tuiles dont la chemise toute entière était bâtie avec des tuiles à rebords ; le four était rempli de chaux et de débris de carreaux de terre d'une grande épaisseur. tenir à la province de Poitou, mais se trouva enclavé dans les cantons angoumoisins de RufIec, Confolens et Saint-Claud. Au point de vue ecclésiastique, il resta jusqu'au Concordat partagé entre les diocèses d'Angou- lême et de Poitiers. Peu de pays furent plus que lui ravagés par la guerre, et les armées nationales ou ennemies qui, depuis les Normands jusqu'aux routiers de la guerre de cent ans et aux reîtres du XVIe siècle, foulèrent successivement son territoire, laissèrent derrière elles bien des ruines. Aussi, tandis que nos églises, dans leurs parties essentielles du moins, datent presque toutes des XIe et XIIe siècles, nos plus anciens et rares débris d'archi- tecture militaire ou civile remontent à peine au XVe. Quant aux ouvrages en terre que les mêmes armées nous ont laissés comme des témoins de leur passage : camps permanents, redoutes élevées à la hâte ou simples postes d'observation, il est difficile de leur assigner une date certaine. Le camp de Chez-Godard (1) et le petit camp du Repaire (2), placés tous deux à proximité de voies anti- ques, paraissent d'origine romaine. Le premier, de forme rectangulaire, mesure : nord, 95 m ; ouest, 134 m ; sud, 110 m ; est, 140 m. Le second est beaucoup plus petit ; c'est un carré de 30 mètres à peine de côté. La redoute des Bois-de-la-Motte (3), quadrilatère mesurant : nord, 19 m ; est, 16 m ; sud, 14 m ; ouest, 28 m, enceint d'un fossé large et profond avec entrée à l'ouest, (1) A deux kilomètres au nord de Chassiecq. (2) A un kilomètre et demi au sud des Repaires, commune d'Alloué. (3) A trois kilomètres nord-est de Champagne. doit être antérieure aux guerres de religion, bien qu'une tradition conforme à l'histoire raconte que le duc d'Anjou fit étape au château voisin de Juyers en février 1569, quelques jours avant la bataille de Jarnac (1). Dès 1610, en effet, le terrain sur lequel cet ouvrage est édifié était boisé et déjà nommé le « Bois-de-la- Motte » (2), et une vigne voisine « la Vigne-de-l'Anglois ». Etabli sur un plateau qui domine la vallée de l'Argent et l'ancien chemin de Champagne à Saint-Laurent, il correspond à une autre motte (3) de dimensions beau- coup moindres, placée de l'autre côté de la vallée, sur un point élevé d'où l'on découvre une grande étendue de pays. C'étaient deux postes d'observation parfaitement choisis. (1) Les «Archives historiques du Poitou (tome XII) contiennent deux lettres du Duc d'Anjou datées du « Camp de Champagne » l'une le 18 février, l'autre le 19 février 1569. Dans la dernière, adressée au Cte de Lude, Gouverneur du Poitou, le Duc d'Anjou demande que l'on rassemble à Poitiers la plus grande quantité de chaussures possible et qu'on les lui envoie, en ce camp (de champa- gne) « parce que nous (en) avons grande nécessité tant pour les « Suisses que l'infanterye francayse ». La lettre précédente de la même correspondance est datée du « Camp de Confolant » le 14 février ; la suivante du « Camp de Châteauneuf » le 12 mars. de (2)Motte-Burbaud. Un acte du 30 décembre 1631 désigne cette motte sous le nom (3) A un kilomètre ouest de Vieux-Cérier. I. LA BARONNIE. ÉTENDUE ET LIMITES, DROITS FÉODAUX. On lit dans l'inventaire des titres de Maubergeon (1) : « Baronnie de Champagne-Mouton. — Ce fief est situé « dans la paroisse de Champagne-Mouton, Election de « Niort, ayant droit de baronnie, relevant à foy et hom- « mage lige, et au devoir d'un autour sor, payable à « mutation de seigneur et d'homme, ayant tout droit de « haute, moyenne et basse justice, duquel fief dépend « quarante-trois arrière fiefs de la tour de Maubergeon « sous différents devoirs. » Ces quarante-trois arrière-fiefs sont ainsi énoncés et orthographiés dans le même document : 1. La chatellenie de Nieuil. — 2. La chatie de St Lau- rent de Ceris. — 3. Le fief de Loumes. — 4. Celui de La Garde. — 5. Le fief Jangreau, autrement La Motte. — 6. Les fiefs de Ohassiecq, Turgon et partie de Vieux Cérier. — 7. Le fief du Petit Peret. — 8. Celui de Four lx 19859 (1) Archives nationales, manuscrit R 1 . La tour de Mauber- geon, bâtie par Jean, duc de Berry et comte de Poitiers, frère de Charles V, était le siège du comte de Poitou. L'inventaire en question d'Artois.fut fait au XVIIIe siècle par l'administration de Mgr le comte le bon (1). — 9. La moitié du fief de l'Etang de la Bosse. — 10. Le fief du Plessis, en la paroisse de Turgon. — 11. Les fiefs de Mouchedune et de Malsabras, paroisse de Parsac. — 12. La chatie de SI Coutan. — 13. Le fief de Ste Serve (2). — 14. Celuy de La Boissière. — 15. De Pointenon (3). — 16. Des Marmons. — 17. De Juyers. — 18. Du Cloux Jottin. — 19. Du Petit Pesset. — 20. De La Porte. — 21. De Genouillé. — 22. Des Saulles avec l'inféodation de deux mas sur iceluy. — 23. De Font- clairet. — 24. Autre fief de Fontclairet cy devant appelé de L'Age de bert. — 25. Fief de Paizet. — 26. De Malbronze. — 27. De Tersers (4). — 28. Du Coux. — 29. De La Cypière ou de La iMogj,audrie. — 30. De Clauvachon. — 31. Du Bois Chaufier. — 32. De La Colombe du pas à foir. — 33. Des Girards. — 34. Des Marmons. — 35. Le quart des dîmes de la paroisse de Chassiecq. — 36. Le fief des Rembaud, de Puyvidal ou La Merlière. — 37. Des Sauvages. — 38. De La Mela- ninge, de La Mingoterie et fiefs de La Roderie. — 39. De Beaulieu. — 40. Le quart de la dixme de la paroisse de Persac (5). — 41. Le fief de Mothoire. — 42. Le curé de L'Ergone (6) pour domaines en ladite paroisse. — 43. 44. 45. Le commandeur du Grand Madieu, pour raison de la commanderie du même nom, duquel chef-lieu dépend lesdits trois fiefs pour la même dénomination. D'après la liste des fiefs ci-dessus, la juridiction baron- niale s'étendait, à la fin du XVIIIe siècle, sur les paroisses de Champagne, Saint-Coutant, Vieux-Cérier, Saint-Laurent-de-Céris, le Mas-Dieu, Parsac, Beaulieu (en partie), Turgon, Chassiecq, Benest (en partie), Cha- (1) Font-le-Bon, paroisse de Chatain (Vienne). (2) Sainte-Terre, paroisse de Benest. (3) Fontanon. (4) Tierce, paroisse de Parsac. (5) Parsac. (6) Turgon. Achevé d'imprimer en juin 78 250 exemplaires IMPRIMERIE DU GOUVERNEUR Angoulême dépôt légal 2" trimestre 78 Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle. Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation. Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF. 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