Tettigonia cantans (Fuessly, 1775): avec ou sans Tettigonia
viridissima Linné, 1758?
Jean-Marc Couvreur
42 avenue du Onze Novembre
B-1040 Bruxelles
Samenvatting: Tettigonia cantans: met of zonder Tettigonia viridissima?
In het kader van een studie van de Orthoptera van de Famenne (België), werd speciale aandacht besteed aan de
verspreiding van de twee Tettigonia- soorten. De grenszone tussen de Ardennen en de Famenne is geschikt om
verschillende factoren die de aanwezigheid van beide soorten kunnen beïnvloeden, te bestuderen. Er wordt
aangetoond dat de regionale en lokale verspreidingspatronen verklaard kunnen worden dooreen combinatie van twee
reeds eerder geformuleerde hypothesen. De regionale verspreidingspatronen lijken overeen te stemmen met verschil-
lende klimaatgegevens en verschillende ecologische eisen: Tettigonia cantans is gebonden aan vrij koude en vochtige
plaatsen, terwijl T. viridissima minder kieskeurig is. Op een meer lokale schaal lijkt het erop dat Tettigonia cantans
de Ardennen pas recent heeft gekoloniseerd (historische hypothese). Er wordt verondersteld dat deze kolonisatie nog
niet afgelopen is. Daarom zou het interessant zijn plaatsen die ook geschikt zijn voor T. cantans, maar waar nu
enkel T. viridissima voorkomt, in de toekomst opnieuw te bezoeken. Onze waarnemingen suggereren dat er
interspecifïeke competitie is, en dat deze in het voordeel van T. cantans verloopt, voor zover de ecologische
omstandigheden voor die soort geschikt zijn. Verdere ethologische waarnemingen op plaatsen waar beide soorten
voorkomen, zijn nodig om deze hypothese te staven.
Summary: Tettigonia cantans: with or without Tettigonia viridissima?
of of the Famenne attention made to the During the survey the Orthoptera region (Belgium), a special was
distribution of the two species of Tettigonia. The border between the Ardennes and the Famenne is very suitable to
different the of these The and local distribution study the factors influencing presence species. regional patterns can
formulated The distribution in be explained by a combination of two previously hypotheses. regional patterns are
perfect concordance with the differences in climate en ecology: Tettigonia cantans occurs on relatively cold and wet
is On local scale it has colonized the places, while T. viridissima clearly exacting. a more seems Tettigonia cantans
Ardennes only recently (historical hypothesis). It is supposed this colonization is still going on. Therefore, places
suitable for T. cantans, but only inhabited by T. viridisiimia should be visited in the future. Our observations
with for T. the suggest intrespecific competition between the two species, an advantage cantans, as long as
ecological factors are suited for this species. Further ethological observations at sites inhabitedby both species are
needed to confirm this hypothesis.
Résumé
Dans le cadre d'une étude sur les orthoptères de Famenne (Belgique), nous avons spécialement porté notre attention
sur la distribution des deux espèces de Tettigonia. La zone frontalière entre les Ardennes et la Famenne se prête
particulièrement bien à l'étude des facteurs qui régissent la distribution des deux espèces. Nous montrons que ces
distributions peuvent être expliquées par une combinaison de deux hypothèses déjà formulées séparément par le
passé. Les différences de distribution régionale peuvent être expliquées par les différences climatologiques en
relation avec les exigences écologiques des espèces. A une échelle plus locale, il existe plusieurs éléments qui font
penser à une colonisation récente des Ardennes par Tettigonia cantans (hypothèse historique). Nous pensons
d'ailleurs que cette colonisation n'est pas encore terminée. Pour le confirmer il sera intéressant de surveiller à
l'avenir les sites qui semblent convenir à T. cantons mais qui ne sont occupés que par T. viridissima actuellement.
Enfin, nos observations suggèrent clairement qu'une certaine forme de compétition interspécifique existe bel et bien
en faveur de T. cantons, lorsque les conditions écologique lui sont favorables. Des études éthologiques approfondies
sur les sites où les deux espèces coexistent sont nécessaires.
Dans le cadre d'une étude sur la répartition des Or- on des deux sauterelles du genre Tettigonia. Des donn-
thoptères de Famenne organisée par l’association Jeu- ées antérieures à cette étude suggéraient que Tettigonia
nes & Nature (Couvreur & Gosseries, 1995), nous cantans était strictement limitée au Massif ardennais et
intéressés à la distributi- vallées de la Lesse de la nous sommes particulièrement plus particulièrement aux et
Saltabel 17 (1998) 11 Figure 1: Distribution de Tettigonia la frontalière l'Ardenne la Famenne. Pour sur zone entre et ne pas surcharger la carte, nous
avons omis de les massifs boisés représenter plus disséminés de la Famenne./ Distribution of Tettigonia in the frontier zone be-
tween Ardennes in the south and Famenne in the north. The woodlands in the Famenne region have been ommitted for clarity
of the O T. • T. cantans, 0 les deux observer côte-à-côte sites map. viridissima, èspeces / where both species are présent.
frontière belgo-française / frontier between France and Belgium.
limite l’Ardenne géologique entre et la Famenne (correpond également bien à la courbe de niveau des 300 mètres) /
... _, geological frontier between the Ardennes and the Famenne (corresponding well to the 300 métré altitude line),
forestiers ardennais / woodlands of the Ardennes.
Semois tandis viridis- (Devriese, 1988), que Tettigonia Fagne et la Famenne sont limitées par le Condroz,
sima serait surtout dans les d'altitude élevée présente dépressions fag- plus et au sous-sol caractérisé par un
nardes famenniennes, mais Arden- élevé de Les et quasiment pas en pourcentage plus grès. cultures occupent
En ne. outre, plusieurs auteurs ont déjà fait état d'une une place plus importante qu'en Famenne. Au sud, la
vicariance les deux nette entre espèces (Panelius, 1978; Fagne et la Famenne sont limitées par l'Ardenne,
Voisin, 1979; Schiemenz, 1982; 1988; Wil- Ingrisch, région géomorphologique distincte, caractérisée par la
lemse, Il a donc intéressant de dominance des forêts 1993). nous paru con- (feuillus et conifères) et une
fronter les différentes hypothèses émises par ces au- altitude comprise entre 300 et 600 mètres. Le sous-sol
la teurs pour expliquer ce phénomène, avec situation est essentiellement constitué de quartzites. Comme on
nous observée Famenne. le que avons en constatera sur la figure 1, la limite géologique entre
les deux régions correspond étroitement avec celle des
Cadre géographique forêts denses de l'Ardenne. Il est à noter que cette
La zone d'étude est située à la limite de l'Ardenne et limite correspond également bien à la courbe de niveau
de la Famenne La (figure 1). Famenne-Fagne est une de 300 mètres (non représentée). L'Ardenne d'une
s'étire centaine région géomorphologique qui sur une part, la Fagne et la Famenne d'autre part sont égale-
de kilomètres d'est ouest et trentaine de caractérisées des en sur une ment par conditions climatiquès
kilomètres de large, la Fagne s'étendant à l’ouest de la différentes (tableau 1). Le climat ardennais est plus
Meuse et la Famenne à l'est. Cette région est consti- froid et plus pluvieux.
tuée d'une vaste schisteuse (schistes fras- il est dépression Enfin, important de signaler que deux rivières
niens milieu et famenniens) au de laquelle s’étire un importantes cheminent vers le nord dans des vallées
mince calcaire bourrelet (calcaire givetien) d'est en assez encaissées à travers l'Ardenne, avant de poursui-
ouest sur d'environ deux kilomètres. Les leur à une largeur vre cours travers la Famenne, ce sont la Lesse et
caractéristiques du sol expliquent la dominance des la Lomme.
herbages (prairies pâturées et/ou fauchées, 45 %) par
rapport aux bois (40 %) et aux cultures (5 %). L'altitu- Méthode de recensement
de est comprise entre 140 et 300 mètres. Au nord, la Comme pour tous les recensements effectués dans le
12 Saltabel 17 (1998) Figure 2: Distribution de Tettigonia dans la partie occidentale des Ardennes française et Belge. Par souci de clarté, nous avons omis de représenter les massifs boisés disséminés à l'extérieur de l'Ardenne proprement dite. / Distribution of Tettigonia in the western part of the Belgian and French Ardennes. For clarity we hâve ommitted the woodlands outside the Ardennes.
T. viridissima : donnée récoltée dans le cadre de l'étude / observed the during survey.
T. cantans: donnée récoltée dans le cadre de l'étude / observed during the survey.
site où les deux espèces sont sympatriques / site where both species were présent during the survey.
T. viridissima : donnée provenant de la banque de données Saltabel (postérieures à 1980) / data from the Saltabel
database (after 1980).
T. cantans: donnée provenant de la banque de données Saltabel (postérieures à 1980) / data from the Saltabel database
(after 1980).
zone pour laquelle aucune donnée n'est disponible / zone without any data for Tettigonia.
frontière belgo-française / frontier between Belgium and France,
forestiers ardennais / woodlands of the Ardennes,
cadre de l'étude, les relevés ont été effectués par de qu'une Tettigonia était entendue, un arrêt était fait pour
naturalistes à vélo. Pour confirmer l'identification petits groupes de se déplaçant et positionner précisément chaque relevé, une fiche a été remplie sur laquelle l'observation sur une cane l/25.000ème. Cette métho-
été utilisée d'autres figurent, outre les espèces vues et entendues, différents de a déjà par auteurs (Panelius,
liés à la station Ce de Tous les paramètres et au biotope. type 1978; Schiemenz, 1981). points représentés
1 résultent de trois étés d'observati- relevés a été réalisé essentiellement pendant les mois sur la figure ces d'août 95 et 96. Une série de relevés additionnels ont ons. Sur la figure 2, sont représentées synthétiquement
97. Ces les données de la ainsi des données été effectués au mois de septembre derniers carte 1, que
récentes relevés étaient plus simples puisqu’il s'agissait de complémentaires (postérieures à 1980) et
de diverses. points d'écoute réalisés en circulant en voiture au fiables obtenues sources ralenti (20 km/h), les fenêtres grandes ouvertes. Dès
Saltabel 17 (I v9B) 13 Résultats occupés sont des prairies pâturées, des friches ou des
Les résultats sont représentés sur la figure 1. Nous y haies bien exposées. Tous ces sites sauf deux sont
avons fait figurer la zone frontière entre la Famenne et situés à environ 200 mètres d'altitude dans la vallée de
l'Ardenne, depuis la frontière française à l'ouest jus- la Lesse. L'un des deux sites qui font exception est une
de Forrières et à l'est, soit forestière située à 360 qu'aux villages Nassogne coupe mètres d'altitude et à 300
d'environ 30 kilomètres de une bande long. La carte ne mètres d'un affluent de la Lesse (à l'est) en pleine
donnant qu'une partie des informations, examinons les forêt. L'autre station est une prairie pâturée entourée
l'ouest. résultats de plus près, en partant de de haies située à 250 mètres d'altitude et à 500 mètres
de la Lesse. Vers le nord, lorsqu'on quitte la vallée de
- Les de Wancennes villages Winenne, Javingue et sont la Lesse en empruntant la route qui monte vers le
limite situés à cheval sur la géologique avec la Famen- village d'Halma (situé à 250 mètres d'altitude), T.
à altitude d'environ 300 mètres. Ils cède brutalement la à T. ne, une ne sont pas cantons place viridissima. reliés rivière série de à Nous n'avons trouvé trois stations dans par une ou une zones dégagées que lesquelles
ardennaises. Seule viridis- d'autres localités Tettigonia les deux espèces chantaient côte-à-côte; ces trois stati- sima y a été observée. ons sont des sites secs et bien exposés: une haie bien
- Les villages ardennais de Felenne, Vencimont et ensoleillée, un champ de blé et une friche de recoloni-
Malvoisin sont situés à des altitudes comprises entre sation très sèche. Ces trois sites sont situés à moins de
320 et 420 mètres. Seule Tettigonia cantans y a été 500 mètres de petits affluents de la Lesse. observée. Il est intéressant de mentionner l'observation - Au sud du village de Tellin (situé à moins d'un ki-
de l'espèce dans une coupe forestière au nord du villa- lomètre au nord de la limite géologique et à 260 mètres
de Vencimont à seulement kilomètre sud des ge un au d'altitude), les grands espaces ouverts (champs et
zones de prairies du village de Vonêche. prairies) sont occupés quasi exclusivement par T. viri-
- Les villages de Vonêche et Froidfontaine sont situés à dissima. A proximité immédiate d'un petit affluent de
de trois kilomètres au sud de la limite Lomme, un T. plus géologique la site est occupé par cantons, un autre et à environ 300 mètres d'altitude. Tettigonia viridissi- par les deux espèces simultanément. Tous ces sites sont
maints Seule ma y a été observée à endroits. une stati- situés en région ardennaise entre 320 et 380 mètres on de T. cantans a été détectée dans une haie bien d'altitude.
ensoleillée dans le de Froidfontaine. Aucune - Le fond de la vallée de la Lomme n'est colonisé village que des deux espèces n'a été trouvée dans les grandes par T. cantons dans son parcours ardennais jusqu’à la
éclaircies la Vonéche-Malvoisin. longeant route hauteur du village de Grupont (situé en Famenne à 240
- A l'est de la Wimbe, les villages de Honnay et de mètres d'altitude, c-à-d dans le lit de la vallée). Tous
Lomprez sont situés juste au nord de la limite géologi- les sites situés à moins de 500 mètres de la Lomme
altitude de 250 les de des forestières. Un site que (à une mètres), villages sont coupes plus éloigné est un
Sohier et de Fayi Famenne sont situés en Ardenne bosquet d’arbustes bien exposé non loin d'autres sites
à 300 380 mètres T. où seule T. viridissima été (respectivement et d’altitude). a notée (en direction de
viridissima y a été observée partout, y compris dans Bure); notons que ce site est lui aussi localisé à moins une prairie humide encaissée à Fayi Famenne à 350 de 100 mètres d'un petit affluent de la Lomme (et à mètres d'altitude, où T. cantans n était pas presente. 340 mètres d'altitude). Un autre site (dans le village de
Plusieurs chanteurs T. de cantans ont par contre été Mirwart au sud-ouest du village d'Awenne) est situé à trouvés à 300 mètres de là dans un champ d'avoine 500 mètres de la rivière dans des haies entourant des bien viridissima. Le 300 exposé en compagnie de T. village prairies (à mètres d'altitude).
de - Fayi Famenne est entouré de plusieurs sources qui A hauteur de Grupont, nous avons localisé deux sites alimentent de petits affluents de la Mâche et de la où les deux espèces chantaient côte-à-côte. L'un est
Lesse. situé à moins de 500 mètres de la Lomme dans dans un
- Le village de Daverdisse, ainsi que plusieurs sites roncier bien exposé (à 270 mètres d'altitude). L'autre ardennais tous situés à moins de 500 mètres de la Les- entre la Lomme et un de ses affluents à 340 mètres se, ne sont colonisés que par T. cantans. Les biotopes d'altitude, dans une petit fossé bordant une prairie.
14 Saltabel 17 (1998) - Le village ardennais d'Awenne (350 mètres d'altitu- trouve ponctuellement T. cantans seule ou en compag-
mètres de) et la vallée de la Masblette (260 d'altitude) nie de T. viridissima également sur des sites bien ex-
ne sont occupés que par T. viridissima. La Masblette posés et plutôt secs mais quasiment toujours à proxi-
est une rivière plus petite que la Lesse et la Lomme et mité immédiate (moins de 500 mètres) d'un petit ruis-
de ardennais qui ne traverse pas villages en amont. A seau affluent de l'une des deux rivières.
hauteur de Lesterny, au confluent de la Masblette et de
la Lomme, on ne retrouve que T. viridissima. Cette Aperçu de la distribution dans les régions limitrophes
espèce était aussi seule présente dans un ilôt de prairies Avant d'entamer la discussion, il est intéressant d'inté- ardennaises entre Awenne et Masbourg. grer ces données dans le cadre plus large des observati-
- Enfin, seule T. cantans a été trouvée sur le plateau de ons faites dans ou à proximité du massif ardennais, et
Saint-Hubert (entre 380 et 520 mètres) et de Smuid ceci sur base de la littérature récente et des communi-
(380 mètres; F. Hidvegi, com. pers.). cations orales de plusieurs naturalistes. L’ensemble de
2. ces données est présenté sur la figure
Analyse des résultats
Tettigonia cantans
- Est présente seule sur la plupart des plateaux arden-
nais (Felenne, Vencimont, Malvoisin, Daverdisse,
Tous Saint-Hubert, Smuid), sauf un (Awenne). ces
villages sont situés à une altitude de 320 à 520 mètres.
- Est également seule présente le long du parcours ardennais des deux rivières principales (Lesse et Lom-
me). Le lit ardennais de ces deux rivières est situé respectivement à 200 et 240 mètres d'altitude.
T. cantans disparaît dès que ces deux rivières entrent
en Famenne.
Tettigonia viridissima
- Est Famenne bordure de l'Ar- seule présente en et en
denne (entre 140 et 300 mètres d’altitude).
- sites Elle est aussi présente seule sur plusieurs arden-
nais: plateau d'Awenne (350 mètres d'altitude), villa-
Vonêche Froidfontaine mètres d'alti- ges de et de (300
humides et à Famenne tude), prairies champs Fayi Tettigonia cantans o", Pre des Forges, Mirwart, VIII.1993.
(350 mètres d’altitude), ilôts de prairies et friches entre
Awenne et Masbourg (350 mètres d'altitude), grands - A l'ouest de la vallée de la Meuse, T. viridissima est espaces ouverts au sud du village de Tellin (entre 320 seule présente. C'est le cas de toute la région de la
et 380 mètres d'altitude). Fagne, des villages ardennais de Oignies et Le Mesnil
- Occupe seule la vallée ardennaise de la Masblette (situés à 350 mètres d'altitude)(K. Hofmans et J-Y.
(260 mètres d'altitude). Baugnée, com. pers.) ainsi que de la vallée française
de la Sormonne (Grafteaux, 1992). Elle est aussi seule
Les deux espèces ensemble présente sur la rive ouest de la Meuse (G. Coppa,
- Là où les deux rivières principales débouchent en corn. pers.).
T. - rive de la Meuse Petit- Famenne, on peut observer à quelques endroits Sur la est (Montigny-s-Meuse,
et dans le cantans en compagnie de T. viridissima sur des sites Chooz, Vireux-Wallerand) village français
les deux assez secs et bien exposés. d'Hargnies, espèces sont présentes (G. Coppa,
- Hofmans, T. n'a Plus loin de ces deux rivières, mais toujours dans la corn, pers.; 1989). cantans donc
la traversé la Meuse à zone de transition entre l'Ardenne et Famenne, on jusqu'ici pas l'ouest.
Saltabel 17(1998) 15 - T. viridissima a été capturée dans les localités arden- de l'Ourthe, rivière ardennaise dont le bassin est con-
naises suivantes: St-Hubert, Bertrix, Redu et Herbeum- tigu à celui de la Lesse et de la Lomme.
ont (vallée de la Semois, à l'est de Bouillon) (collecti- - Seule T. viridissima a été capturée dans la vallée de
la Fac. de Gembloux citées la Meuse de ons de agr. par Devriese, française en amont Charleville-Mézières,
1988). c-à-d au sud de son trajet ardennais (Grafteaux, 1992;
- Les deux espèces sont présentes à Cugnon (près G. Coppa, com. pers.).
d'Herbeumont) dans la vallée de la Semois (camp
d'étude Jeunes & Nature, 1997) ainsi qu'à Auby-sur- Discussion
Semois (données Saltabel 1997). Dans le reste de cette La plupart des auteurs qui ont abordé le phénomène de
vallée, T. viridissima n'a ete observée qu a Aile, alors la vicariance entre les deux espèces de Tettigonia ont
T. Saltabel que cantans y bien représentée (données cherché à l'expliquer par le biais d'une seule hypo-
thèse, même s'ils reconnaissent 1997). presque tous que les
- Les deux espèces sont aussi présentes en Lorraine facteurs explicatifs doivent être multiples. Notre rai-
1989 données Saltabel différent; belge (Jacob, et com. pers.; sonnement est partant de l'hypothèse que les
1997) et notamment à Muno près de Florenville (coll. facteurs régissant la distribution des deux espèces sont
Gembloux Devriese, nous de la Fac. agr. de citées par multiples, chercherons à expliquer d'abord les
1988). tendances générales de cette distribution avant d'analy-
- T. cantons n'a pas encore été observée dans la vallée ser la situation à un niveau plus local.
Régions altitude (m) Nb dede jours dont la T moyenne de Pluviosité pendant
èl0°C T moyenne è!0°C juillet (°C)(°C) la période de
4) végétation (mm)
° 212) 212) Moyenne Belgique 100 à 300 150150 à 155 l) 16,5 440 à 535
'>11 2) 2) Moyenne Ardenne 300 à 500 146 à 149 15,5 543
3) 3) 3)3> Eifel (T.{T. viridissima) ±250 150-160 16,5 190
3) 3)33 3) Hessen (T. cantans)cantons) ±450 140-150 15,5 250
I— ■ ,
Tableau 1: Données climatiques générales pour les deux régions étudiées dans cet article (moyenne Belgique et moyenne
" 21 31 41 Ardenne) d'après: Noirfalise (1984), Sougnez & Limbourg (1962); mêmes données issues de l'article d'Ingrish (1988).
Belgique: avril à septembre; Allemagne: mai à juillet / Climatic data for the two régions studied (middle Belgium en middle
" 21 31 Ardennes) following: Noirfalise (1984) and Sougnez & Limbourg (1962); the same data for two German régions as given
41 by Ingrish (1988). for Belgium sites: April to September; for German sites: May to July.
Les facteurs les climatiques et exigences écologiques est intéressant de constater que le long de cette zone de
des deux la de être espèces transition, présence sporadique l'espèce peut
Première constatation, si T. cantons est nettement rattachée à la présence proche (moins de 500 mètres)
limitée à l’Ardenne(climat plus froid et plus pluvieux, d’une rivière ou d'un de ses affluents, ceux-ci semblant
altitude plus élevée, voir tableau 1), T. viridissima ne jouer le rôle de "couloir écologique” pour cette espèce.
limite froides Ces constatations se pas exclusivement aux régions moins deux premières permettent de confir-
et plus basses de la Famenne, mais se retrouve aussi mer une nouvelle fois que les deux espèces occupent en
les contreforts de l'Ardenne à des sites dont les conditions sur premiers (notamment moyenne microclimatiques
Vonéche, Froidfontaine, Fayi Famenne, Tellin), et sont bien distinctes. Il est d'ailleurs intéressant de
même sur les plateaux plus élevés (Hargnies, Saint- constater que les données météorologiques relevées en
Hubert, Bertrix, Redu, Awenne). Basse Belgique et celles relevées dans les zones où
Deuxième constatation. T. cantons est présente en seule T. viridissima est présente en Eifel (Allemagne)
Ardenne à la fois sur les dans le d'une plateaux centraux et par Ingrisch (1988) part, et celles relevées en
fond des vallées humides jusqu'au point de rencontre Ardenne et dans les zones où seule T. cantons est
avec la Famenne où l'espèce disparaît complètement. Il présente dans la même étude sont très semblables
16 Saltabel 17 (1998) (tableau 1). Ingrisch a clairement démontré que, dans de comprise entre 200 et 240 mètres. T. viridissima
à sa zone d'étude (régions de l'Hessen et de l'Eifel en quant elle présente une distribution plus large puis-
Allemagne), la différence des moyennes des différents qu'elle est abondante dans toute la Famenne et sur les
contreforts paramètres climatiques mesurés dans les stations où de l'Ardenne, ainsi que sur certains pla- l'une des deux espèces est présente, est significative- teaux de l'Ardenne centrale (Redu, Bertrix, Saint-
différente la où elle Le caractère ment et permet d'expliquer largement Hubert) est nettement plus rare. vicariance des deux espèces sans faire intervenir de euryèce (à large amplitude écologique) de l'espèce est phénomène de compétition interspécifique. Ingrisch d'ailleurs bien connu (Dreux, 1962; Voisin, 1979;
montrant l'absence Notons différences renforce son raisonnement en que Bellmann, 1995). que ces peuvent de T. cantans dans l'Eifel où les conditions climatiques être en partie expliquées par les différences dans la
favorables la sensibilité à la sécheresse des oeufs le lui sont pourtant n'implique pas présence et développe- de T. viridissima pour autant, celle-ci ayant des exigen- ment embryonnaire des deux espèces (Ingrish, 1988):
différentes. Il T. des oeufs sensibles à ces écologiques significativement est cantons pond qui sont plus une cependant important de remarquer que le raisonnement sécheresse relative que T. viridissima, et elle compte d’Ingrisch est valable lorsqu'on parle des moyennes un stade de moins (6 au lieu de 7) dans son développe- des facteurs écologiques étudiés. En fait, cet auteur ne ment larvaire ce qui lui permet d'atteindre la maturité
observé même si les conditions favora- parle pas de sites sur lesquels il aurait les deux climatiques sont moins espèces côte-à-côte (ce qui a quand même dû arriver); bles. il ne soulève pas non plus le fait que T. viridissima
T. L'histoire ayant une amplitude écologique plus grande que cantons. on doit s'attendre, malgré la différence signi- Troisième constatation, dans une série de sites qui
T. T. ficative des moyennes, à trouver les deux espèces semblent convenir à cantans, on ne trouve que ensemble sur une série de sites. Ses graphiques mon- viridissima:
Il - Sur les contreforts de l'Ardenne, dans les localités de trent d'ailleurs que c’est clairement possible. est donc évident qu'il doit exister une série de sites sur Vonêche, Froidfontaine, Fayi Famenne et Awenne lesquels les conditions écologiques sont favorables (altitude supérieure à 300 mètres, proximité des mas-
(mais non optimales, ce que mesurent les moyennes!) à sifs boisés ardennais).
La frontière - Dans des humides encaissées à Fa- la présence des deux espèces. zone que prairies et Fayi nous avons explorée entre la Famenne et l'Ardenne menne (330 mètres d’altitude). Remarquons qu'on offre ce genre de possibilités. trouve les deux espèces côte-à-côte dans un endroit
Nos observations confirment aussi celles de différents nettement plus sec (champ d'avoine) à 300 mètres de auteurs concernant l'amplitude écologique des deux là. espèces. T. cantans est nettement limitée à des sites - Dans la vallée de la Masblette dont les caractéristi-
très de assez froids et humides, ces deux facteurs agissant en ques (altitude, largeur) sont semblables à celles
étroite relation. Dreux (1962) avait déjà mis en éviden- la Lesse et de la Lomme. L'isolement relatif de cette
vallée les de T. ce ce phénomène qui permet d'expliquer que l'espèce petite pour populations cantans peut
fois coloniser des sites être le double fait la vallée de la peut à la assez secs pour autant expliqué par que
rattachée sud à d'autres qu'ils soient plus froids (à plus haute altitude ou latitu- Masblette n'est pas au plateaux
d'autre le de), et des sites plus humides mais moins froids (à plus ardennais où l'espèce est présente et que part
C’est aussi observé d'Awenne culmine à 390 mètres basse altitude ou latitude). ce qu’a plateau (qui d'altitude)
semble être obstacle infranchissable Voisin (1979) dans le Massif Central. Nous avons un (jusqu'à
même Ardenne où l'on T. à de la vallée de la observé le phénomène en peut présent!) pour cantans partir
où est aussi rencontrer T. cantans à la fois sur les plateaux bien Lomme l'espèce présente.
- Le exposés de l'Ardenne à une altitude supérieure à 350 Dans les deux villages ardennais de Oignies et
friches de la étudiée mais dans mètres, et dans des coupes forestières ou des Mesnil, en dehors zone une
de la situées dans le fond des vallées de la Lesse et de la situation en tout point identique puisqu'il s'agit
Lomme, c-à-d dans des sites humides mais à une altitu- partie de l'Ardenne située au sud de la Fagne (figure
Saltabel 17 (1998) 17 2). Dans cette région, on ne trouve que T. viridissima nir à cette dernière: c'est le cas à Vencimont et surtout
T. n'a franchi la Meuse. les puisque cantans pas (encore?) dans coupes forestières situées au nord du village,
La présence de la première espèce dans ces deux villa- dans les prairies de la vallée de la Lesse et de la Lom-
contrastent avec ce nous observé dans la dans la ges que avons me zone où ces deux rivières débouchent en
plupart des villages ardennais situés à l'est de la Meuse Famenne, et de manière générale sur les plateaux
où seule T. cantons est présente. ardennais (puisque T. viridissima est présente à Oignies
T. On peut ajouter à ces observations le fait que can- et à Le Mesnil). Dans les prairies bordant la Lesse et
n'a été observée dans la vallée de la Lomme dans la de la tons pas (encore?) et zone contact avec Famenne,
l'Ourthe, à l'est des vallées de la Lesse et de la Lom- on pourrait aussi s'attendre à trouver T. viridissima aux
me. Enfin et surtout, aucune T. cantons n'avait été côtés de T. cantans, puisque la première espèce n'hési-
massif signalée dans le ardennais et la vallée de la te pas à coloniser une vallée proche (celle de la Mas-
Semois avant les années 80 (données Saltabel 1997). blette) où T. cantans n'est pas présente.
Tout ceci suggère fortement qu'une certaine forme
Tout ceci T. être d'évitement suggère que cantans pourrait une et/ou de compétition interspécifique due à
espèce en expansion chez nous depuis une vingtaine une intolérance de T. cantans vis-à-vis de T. viridissi-
d'années, comme cela a aussi été mentionné aux Pays- ma dans les sites qui lui conviennent existe bel et bien.
Bas (Kleukers et al., 1997). En ce qui concerne le Une série de données issues de la littérature nous con- massif s'être à fortent ardennais, l'espèce pourrait répandue d'ailleurs dans l'idée que cette hypothèse de- partir du sud-est (Lorraine belge) via la vallée de la vrait être explorée de façon plus approfondie. Ainsi
Semois, en remplaçant progressivement T. viridissima deux auteurs mentionnent, en s'en étonnant, le passage
dans les sites qui lui conviennent particulièrement (sites très net (sur quelques mètres de distance) d'une espèce
froids et humides). Si cette hypothèse est exacte, on à l'autre, et ceci sans raison apparente. C'est le cas de
devrait s'attendre dans les années à venir si le Voisin -et mou- (1979) qui mentionne ce phénomène dans le vement d'expansion supposé se poursuit- à l'occupation Massif Central et de Willemse (1993) qui décrit la
des sites décrits ci-dessus. Notons que Panelius (1978) monospécificité de la population de T. cantans décou- avait déjà utilisé cette hypothèse pour expliquer en verte aux Pays-Bas à quelques centaines de mètres de partie la distribution des deux espèces en Finlande. populations de T. viridissima. Mais ce sont surtout les
observations faites aussi bien en laboratoire qu'en
La milieu compétition interspécifique naturel par l'équipe de Latimer et Schatral
constatation: le nombre de sites le territorial de T. Quatrième sur lesquels (1984 et 1986) sur comportement les deux espèces sont sympatriques est faible (7 /50). cantans qui nous semblent dignes d'intérêt. Bien que la
Comme nous l'avons signalé, ces sites ne sont jamais compétition éventuelle avec l'espèce soeur T. viridissi- très loin d'une rivière ou d'un de ses affluents, sur des ma n'est pas étudiée, on apprend que T. cantans est sites bien exposés. une espèce qui se comporte de manière nettement
Cinquième constatation: dans la région de Vonêche, on territoriale, et ceci de façon plus ou moins intense passe brutalement d’une zone à dominance de T. viri- suivant la structure physique du milieu. Ainsi, dans les
dissima à une zone (Vencimont et les coupes fores- milieux à végétation bien pourvue en éléments hauts tières au nord du village) où seule T. cantans est (grandes ombellifères, ronciers, etc.), on assiste à la présente. constitution, sur des zones de plusieurs dizaines de
rivières véritables Sixième constatation: dans la zone où les abor- mètres carrés, de "arènes" à trois dimensi-
dent la Famenne, T. cantans est le plus souvent seule ons. Ces arènes possèdent plusieurs des caractéristi- présente. ques propres aux arènes à deux dimensions bien connu-
Que suggèrent ces constatations? Dans une série de es chez certaines espèces d'oiseaux (chevalier combat-
sites "frontaliers" ainsi que sur la plupart des plateaux tant, tétras lyre): zones centrales fortement convoitées
ardennais, tout se passe comme si, lorsque T. cantans par des mâles dominants (chez notre sauterelle, postes
est présente, elle l'est souvent en l'absence de T. viri- de chant les plus élevés), attrait manifeste de ces con-
dissima alors centrations de mâles que les biotopes semblent pouvoir conve- chanteurs sur les femelles, proba-
18 Saltabel 17 (1998) Tettigonia viridissima î. Photo M. Paquay.
bilité aussi grande pour les mâles subalternes de s'ac- massif ardennais à partir du sud-est en empruntant les
mâles interactions coupler que pour les dominants, vallées comme "couloirs écologiques", et notamment la
fréquentes entre mâles territoriaux. Mais pour savoir si vallée de la Semois. Mais les observations indiquent
territorialité être cette forme de implique ou non une quel- aussi que T. cantons pourrait intolérante vis-à-vis conque forme de rejet de chanteurs de T. viridissima de T. viridissima dans les sites qui lui conviennent par T. cantans et/ou d'évitement de ces populations de particulièrement (alliée ou non à un comportement
T. T. il serait maintenant d'évitement de T. viridissima envers T. Pour cantans par viridissima. cantans) .
faire il indispensable de des observations éthologiques confirmer ces deux hypothèses, est désormais indis-
du de celles effectuées Latimer d'une de surveiller les sites approfondies, type par pensable part qui sont
T. mais où seule T. viridissima et Schatral, sur les sites où les deux espèces ont été propices à cantons a été notées côte-à-côte et en laboratoire. observée jusqu'à présent (Vonéche, Froidfontaine,
Fayi Famenne, vallée de la Masblette), d'autre part de
faire des observations éthologiques précises sur les
Conclusion sites où les deux espèces sont sympatriques.
La zone frontalière entre l'Ardenne et la Famenne se prête particulièrement bien à l'étude des facteurs qui Remerciements
la distribution Une des données être récoltée régissent des deux espèces de Tettigonia. partie a pu grâce au
Nous avons montré que, loin de s'exclure, les différen- travail de terrain de nombreux jeunes naturalistes ent-
Jeunes & Nature lors tes hypothèses émises par les auteurs pour expliquer la housiastes de l'association des été
vicariance T. T. viridissima 1995 à dans le cadre de l'atlas des entre cantons et en Europe 1997, Orthoptères doivent être utilisées de manière complémentaire. A un de Famenne. Qu'ils soient tous une nouvelle fois re-
merciés ici. Je remercie aussi Monsieur Fernand Van- niveau global, la distribution des deux espèces peut
d'Arville m'a fourni d’utiles facilement être expliquée par les exigences écologiques denabbeel qui renseigne-
la étudiée. Hendrik différentes des deux espèces en relation avec les donné- ments météorologiques sur région
été d’une aide commentai- es climatiques. A un niveau plus local, nos observati- Devriese a précieuse par ses
ons suggèrent que T. canrans a colonisé récemment le res et les données qu'il a mis à ma disposition (données
Sah rl 17 (1998) 19 Saltabel — 1997). Mes remerciements vont enfin à Jean- Orthoptères de Lorraine belge. Nieuwsbrief
Yves Axel Gosseries et Franck Baugnée, Hidvegi pour Saltabel 2: 15—19.
relecture la critique de l'article. Kleukers, R.M.J.C., E.J. van Nieukerken, B. Odé,
L.P.M. Willemse & W.K.R.E. van Winger-
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20 Saltabel 17 (1998)