Origines Et Chronique De La Famille Bois-Friedel
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1 Origines et chronique de la famille BOIS-FRIEDEL 2 LES ANCETRES DE LA FAMILLE BOIS – FRIEDEL Origines et chronique de la famille Bois-Friedel Avant – propos °°°°°°°° Les récits qui suivent visent à mettre un peu de chair autour de ce squelette qu’est un arbre généalogique , mais ne le remplacent pas . Nos informations sont en effet très inégales en précision et en intérêt suivant les branches et les périodes . Il ne faudra donc pas s’étonner si nous nous attardons sur certains personnages et mentionnons à peine les autres . Les quatre lignées que nous suivrons font apparaître un trait essentiel du 19ème siècle . Vers 1880 , chacune d’elles est bien fixée depuis des siècles respectivement dans la Drôme , le Gard , à Strasbourg et à Mulhouse . En 1889 le mariage d’Henri Bois et Lucie Friedel achève de les réunir , illustrant une nouvelle mobilité sociale et géographique . Ce travail étant collectif , qu’on nous pardonne s’il est parfois décousu ou répétitif . °°°°°°°° 3 LES ANCETRES D’HENRI BOIS Les ancêtres paternels d’Henri BOIS sont originaires de la Drôme , un petit village à une dizaine de kilomètres de la Motte-Chalançon : ARNAYON (26470) . C’est une région aride , encore aujourd’hui : à 1000 m. d’altitude , entre la Serre Malivert et la Montagne de Serre-Longue , l’on débouche sur une petite commune sans véritable chef-lieu , dispersée entre plusieurs hameaux et lieux-dits . Au centre , sur une colline , à l’écart , une église catholique et son cimetière , un petit temple protestant , et la mairie . Le patronyme BOIS y reste fréquent , comme en témoignent les tombes du petit cimetière et les nombreuses lignées qui nous seraient plus ou moins apparentées : les ancêtres BOIS étaient de petits paysans éleveurs de moutons et de chèvres , et cultivaient l’épeautre , céréale du pauvre . Selon certaines sources non encore entièrement authentifiées , on trouverait des traces de la famille BOIS aux « Bardons » , lieu-dit de la commune d’Arnayon dès 1676 . Jean BOIS 1747 -1827 On peut remonter avec certitude jusqu’à Jean BOIS , né un samedi 23 septembre 1747 à Arnayon , et baptisé le lendemain . Il est le fils d’un certain Jean-Pierre BOIS ( il existe au moins deux « Jean-Pierre BOIS ») et de Marie VACHE , dont seule la date de décès est connue : le 18 septembre 1767 , à Brette . (Remariée avec Jacques BARNIER , Marie VACHE aurait eu une fille : Catherine ). Ce sont des temps difficiles pour les protestants que frappe la répression : le temps du Désert et du Refuge à l’étranger . Jean décide de quitter la région pour la Suisse , peut-être pour y rejoindre son père , Jean-Pierre , qui aurait déjà fui la France . Selon certaines sources , il serait parti avec Catherine BARNIER , sa demi-sœur . Un certificat du curé de Brette témoigne de ce départ : il y est précisé que « Jean BOIS voyage accompagné de sa sœur » . A Genève ,terre du Refuge , Jean BOIS se forme au métier de la chapellerie et fait son tour de compagnon pour devenir Maître Chapelier .Travaillant dans une chapellerie de la ville , il rencontre Marie MARIN , qu’il épouse en 1783 . La famille MARIN était , elle aussi , une famille réfugiée protestante , originaire de la Drôme , de la commune aujourd’hui nommée Val Maraval-Fourcinet , proche du département des Hautes-Alpes . Ils auront huit enfants : et les nombreux descendants de sept d’entre eux sont aujourd’hui genevois . On trouve parmi eux Eric BOIS , qui fut directeur des Parcs et Jardins de Genève et créateur de la fameuse « Roseraie des Eaux Vives ». Jacques-Louis , notre ancêtre , est le seul revenu en France . Un autre événement survient dans la vie de Jean BOIS ; bourgeois de Genève dès 1791 , comme Maître Chapelier , il fonde le 28 novembre 1820 , avec son fils aîné Jacques une société de Chapellerie sous la raison sociale de « BOIS , Père et Fils » . Selon le contrat, la société doit durer jusqu’à la mort d’un des deux associés : sept ans après , il meurt à Cologny, à 80 ans . 4 JACQUES-LOUIS BOIS 1790 – 1864 A son retour en France , Jacques-Louis BOIS s’établit comme ébéniste , à Die , où il épouse en 1822 Charlotte SAULCES de la TOUR , âgée de 16 ans , fille de Suzanne SAULCES de la TOUR , aubergiste à Die . Un premier enfant meurt en bas-âge , à moins d’un an , et Charles BOIS naît le samedi 26 août 1826 à Die (26150) CHARLES BOIS 1826-1891 Charles BOIS eut semble t’il une jeunesse assez triste . Son seul plaisir était d’aller en montagne avec son père . Son éducation fut d’abord très décousue , faite de courts séjours à Genève , séparés par des retours d’un an ou deux à Die . C’est seulement à 16 ans qu’il s’installa grâce à une bourse dans une pension de Genève et put ensuite étudier la philosophie et la théologie à l’Université de Strasbourg . Le sujet de sa thèse était : « Du socialisme envisagé comme conséquence nécessaire de la négation de la Chute » . On remarquera l’actualité de la question à cette date (1849) ! Pasteur ensuite pendant 7 ans à Montmeyran ( Drôme) , il dut affronter la menace d’un schisme paroissial et animer un Réveil . C’est là qu’il vécut son premier mariage avec Emilie THIBAUD et la naissance de son fils Louis en 1856 . J’ignore quand sa femme est décédée . Louis sera médecin à Uzès et mourut en 1919 . Nommé à Alès , Charles y rencontra Henriette GARDIES , veuve MOLINES , qui sera la mère d’Henri BOIS , et dont nous présenterons la famille dans le chapitre GARDIES . Il l’épousa en 1861 , à Montauban où il venait d’être nommé professeur d’hébreu et de critique de l’Ancien Testament à la Faculté de Théologie , avant d’y enseigner la morale et l’éloquence sacrée . Il y devint doyen en 1875 . Il joua un rôle important à Montauban comme éducateur et dans divers synodes régionaux où il fut appelé à siéger comme conseiller et modérateur . En 1872 , il prêche l’union des Eglises et « prend une part prépondérante au Synode Général de Paris … pour obtenir qu’en présence du catholicisme et de la libre-pensée , l’Eglise Réformée de France affirmât ses convictions » (Daniel BENOIT , allocution de 1891 ) Ce premier synode national depuis 1659 s’attaque à deux questions difficiles : adopter une confession de foi , et définir qui est membre électeur . La confession de foi est rédigée par Charles BOIS , et votée par 61 voix contre 45 . Les opposants en contestent moins le contenu que l’usage qui devrait en être fait : servirait-elle à exclure des pasteurs ou même des paroissiens ? La presse libérale fut violente et les minoritaires quittèrent le synode . C’est pourquoi , en 1905 , lors de la séparation des Eglises et de l’Etat , plusieurs unions réformées se créèrent ; mais la plupart d’entre elles se réuniront en 1938 dans l’E.R.F. (Eglise Réformée de France), qui reprit ce texte dans sa Déclaration . Charles BOIS meurt le mardi 5 mai 1891 à Montpellier (34000) à l’âge de 64 ans ; il est inhumé à St Bénézet . Mentionnons ici qu’il s’était beaucoup attaché à ce lieu , cher à sa femme , décédée en 1886 . 5 LES GARDIES – RENOUARD Les ancêtres maternels connus d’Henri BOIS résident tous dans le Gard et permettent de comprendre qu’il y ait cherché un « chez-soi » pour les vacances . Je ne remonte ici qu’à la deuxième moitié du 18ème siècle , et sans aucun document officiel . Le premier GARDIES connu , dit « l’Indien » , avait sans doute bien réussi là-bas - - on ne sait où au juste- puisqu’à son retour , il fit bâtir à Larnac ( hameau entre St.Ambroix et Alès) une demeure appelée château ( que je n’ai pas retrouvée …) et qui a servi à plusieurs lignées jusqu’au moins à la fin du 19ème siècle . Le cimetière familial privé s’y trouve . Il n’avait pas d’enfant, et légua ses biens à son neveu Jean dont le fils , Joseph GARDIES ( ? –1845) hérita . Contrairement à son père , Joseph semblait peu soucieux de devenir un hobereau occupé de ses terres et alla faire son droit à Paris . Mais il se maria très jeune du fait d’une rencontre entre son père et Guillaume RENOUARD , nîmois réfugié avec les siens à St.Jean-du-Gard à cause de la « terreur blanche » (1817) . Adèle RENOUARD avait alors 19 ans et une fort belle dot . Jean la demanda pour son fils et Guillaume accepta . Il avoua sa décision à sa femme et à son fils avec quelque embarras , dit la tradition , et Adèle dit seulement « Il faut que je le voie , ce prétendant ! » Ils se plurent si bien que le mariage fut conclu aussitôt et célébré à Nîmes en 1817 malgré leur jeune âge à tous deux ( 22 et 20 ans ) . Ils se fixèrent à Alais , comme on disait alors , et comme une dot devait être solidement investie , Joseph acheta pour sa femme le domaine de St. Bénézet , et l’agrandit par la suite . Il devint de ce fait un gestionnaire fort occupé d’agriculture . Avant d’en venir à leurs enfants , quelques mots sur la famille d’Adèle . C’étaient des bourgeois protestants qui constituaient à Nîmes un groupe important dans les affaires de la ville , grâce à la tolérance de fait qui s’y était développée avant même l’Edit qui leur accordait l’état-civil en 1787 . Le grand’père d’Adèle , Guillaume II , avait épousé en 1774 Henriette VINCENS dont nous avons le portrait (photo d’un médaillon) et que je mentionne pour son prénom : il figure dans chaque génération (féminin ou masculin) jusqu’à Henri BENOIT ! Ce Guillaume fut député du Gard à la fête de la Fédération , le 14 juillet 1790 , ce qui illustre bien la position de son milieu à cette époque .