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Il était le deuxième président du GPRA

Benkhedda inhumé hier

Il est décédé avant-hier, à Alger, à l’âge de 83 ans. L’enterrement a eu lieu, hier, au cimetière de Sidi-Yahia.

Après la mort de Lamine Debbaghine, il y a quelques jours de cela, c’est une figure du mouvement national et de la révolution qui disparaît. Benyoucef Benkheda est décédé avant-hier à Alger. Il a été inhumé hier au cimetière de Sidi-Yahia. Né en 1920 à Berrouaghia (Médéa), il milite très jeune dans les rangs des scouts musulmans, puis au sein du mouvement estudiantin. Après des études en pharmacie à Alger, il s’établit à où il intègre le Parti du peuple algérien (PPA). Benkhedda purgera huit ans de prison sans jugement, après avoir été arrêté en 1943. Dès sa libération, il exercera au sein du comité de rédaction du journal du PPA La nation algérienne et de l’édition francophone de El Maghrib El arabi, proches des thèses du parti. Arrêté une nouvelle fois par l’administration coloniale après le déclenchement de la guerre de Libération en 1954, il sera libéré en avril 1955. C’est qui le contacte par la suite pour adhérer au Front de libération nationale et entraîner dans son sillage tous les jeunes “centralistes”. Membre du Conseil national de la révolution et du comité de coordination et d’exécution (CCE) aux côtés de Abane Ramdane et de Larbi Ben M’hidi, Benyoucef Benkhedda fera partie du triumvirat pour superviser directement l’organisation et le fonctionnement de la zone autonome d’Alger. Celui qui a lancé le journal El Moudjahid, l’organe central du FLN, était en même temps chargé au sein du CCE des liaisons avec les wilayas, la Fédération de et la délégation extérieure du Front. A la formation du GPRA en septembre 1958, Benyoucef Benkhedda est nommé ministre des Affaires sociales avant de succéder à à la tête du gouvernement provisoire en août 1961. Il assistera, en effet, à l’aboutissement des accords d’Evian au cessez-le-feu du 19 mars de 1962. En juillet de cette année-là, le défunt se retire de la scène politique pour y revenir en 1989, en créant le Mouvement El-Ouma qu’il dissout en 1997. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Les accords d’Evian en 1986 et Aux origines du premier novembre 1954. Intervenant, hier, ses les ondes de la radio Chaîne III, l’historien Mahfoudh Keddache dira du défunt que même s’il a quitté la vie politique après l’indépendance, il a continué à lutter. Il rappellera, entre autres, le fameux appel pour la démocratie rédigé avec Hocine Lahoual et Ferhat Abbas. Il n’a pas hésité aussi, selon M. Keddache, à témoigner des grands moments de la Révolution. Mohamed Harbi qui intervenait à partir de Paris a évoqué, pour sa part, les qualités de l’homme, sa loyauté surtout, en indiquant que “Benyoucef Benkhedda faisait partie des partisans du nationalisme jacobin et il n’a pas saisi le sens de la crise Kabyle qui était pour une tentative de division de la nation”.

S. R. /Agence