L’Algérie profonde / Actualités

Un itinéraire militant exemplaire

Saâd Dahleb, thème d’un colloque à Tiaret

Parrainé par le président de la République, un colloque national intitulé “Reprise sur l’itinéraire militant de Saâd Dahleb” a été organisé, ce lundi, à la salle des conférences Mustapha-Mekki de Tiaret, en présence de Mohamed Chérif Abbas et Tayeb El-Houari, respectivement ministre des Moudjahidine et secrétaire général de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec). Un assistance composée essentiellement d’intellectuels et d’anciens moudjahidine, dont deux figures de renom en les personnes de Ali Mahsas et Ahmed Bouchaïr, y a pris part. Cette rencontre a été animée par les docteurs Yahia Bouaziz et Amar Rekhila ainsi que le professeur Hadri Abdelaâziz et ce, sous la présidence du docteur Mouffok Mohamed, professeur à l’université d’Oran. Dans son intervention, axée sur le parcours militant de Saâd Dahleb, le ministre des Moudjahidine a mis l’accent sur la nécessité de dépasser les discours laudatifs et les panégyriques au profit d’une carrière analytique bien précise. “L’itinéraire militant et révolutionnaire du défunt Saâd Dahleb mérite, aujourd’hui plus que jamais, que l’on s’attelle à un travail de mémoire plutôt qu’à un devoir de mémoire”, annonçait-il. Natif du douar Beni Hemad, non loin de Ksar Chellala, à l’est de Tiaret, en 1918, le défunt avait commencé par une carrière politique aux côtés de et Benyoucef Benkhedda au lycée Duveyrier de , ex-Collège colonial, devenu lycée Ibn-Rochd, où il décrocha la première partie du bac. Après sa première rencontre avec Messali Hadj, en 1937, il dut mettre carrément le pied dans la politique, en se faisant désigner en 1944 secrétaire de la section des Amis du manifeste de la liberté (AML) de Ksar Chellala. En 1945, le 18 avril plus précisément, Saâd Dahleb avec un trio de compagnons décida de briser le mur de l’humiliation en provoquant des troubles à Ksar Chellala, considérés comme une première étincelle aux émeutes populaires du 8 Mai 1945, avant de se faire arrêter. À sa libération, il fut membre du comité central sous la direction du PPA-MTLD avant de connaître une nouvelle fois les affres des geôles coloniales, en 1954, en compagnie de Ahmed Bouda, Mustapha Ferroukhi, Abdelhamid Mehri, Messaoudi Zitouni…Elargi en 1955, il rejoint le FLN aux côtés de ses amis de lycée, et Benyoucef Benkhadda. À l’issue du Congrès de la Soummam, en août 1956, il fut l’un des cinq membres du CCE (Comité d’exécution et de coordination). À la création du GPRA, en 1958, Saâd Dahleb fut membre du cabinet de M’hammed Yazid, alors ministre de l’Information, puis secrétaire général au ministère des Affaires étrangères au deuxième GPRA et, enfin, ministre des AE au troisième GPRA de, 1961 à 1962. Durant la même période, interviennent les accords d'Évian, le 19 mars 1962, dans lesquels il joua un rôle prépondérant aux côtés des , Rédha Malek, Tayeb Boulahrouf… Au lendemain de l’indépendance, Saâd Dahleb fut nommé ambassadeur d’Algérie au Maroc et ce, pour quelque temps seulement, avant de se retirer carrément de la vie politique, jusqu’à son décès, survenu le 16 décembre 2000.

R. S.