Rebecca Saunders, albescere création française

Julian Anderson, Alhambra Fantasy

Sam Hayden, Collateral Damage création française Ircam - CentreEntracte Pompidou Jonathan Harvey, One Evening... Grande-Bretagne 1

Susanne Leitz-Lorey, soprano Stephanie Field, mezzo-soprano Neue Vocalsolisten Stuttgart

Ensemble Intercontemporain Vendredi 28 Direction Peter Rundel février 2003

Technique Ircam 20 h Ircam - Centre PompidouCentre Pompidou Grande salle Coproduction Ensemble Intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou et Les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien du British Council.

Ircam - Centre Pompidou Rebecca Saunders albescere (2001)

Effectif fusionnent également les uns dans les autres. J’ai cherché soprano, mezzo-soprano, haute-contre, ténor, aussi à étudier des sons à la limite de ce que je définis basse, poste de radio, hautbois, clarinette, comme une « blancheur » neutre ou le néant. trombone ténor-basse, 2 percussions, piano/orgue

électrique, harpe, guitare électrique/guitare à La citation suivante accompagne la composition. Elle n’ap- cordes de métal, violon, violoncelle, contrebasse paraît pas, sous quelque forme que ce soit, dans la pièce elle-même, mais sert à cristalliser certaines préoccupations Durée qui ont suivi le processus compositionnel : Ircam - Centre18 minutes Pompidou «Un bruit de loin en loin. Quelle bénédiction un tel recours.

Editeur Dans le silence et le noir fermer les yeux et entendre un bruit. Un

Peters objet quelconque qui quitte sa place pour sa place dernière. Une

chose molle qui mollement bouge pour n’avoir plus à bouger. Au

◆ noir visible fermer les yeux et entendre ne fût-ce que cela. Une

Cette pièce est une commande de la ville de Francfort et de chose molle qui mollement bouge pour n’avoir plus à bouger. l’Ensemble Modern. Elle a été créée le 8 mars 2002 à la

Philharmonie de Cologne par les Neue Vocalsolisten La voix émet une lueur. Le noir s’éclaircit le temps qu’elle parle.

Stuttgart et l’Ensemble Modern sous la direction de S’épaissit quand elle reflue. S’éclaircit quand elle revient à son

Dominique My. Elle porte la dédicace « Pour Martin (avec faible maximum. Se rétablit quand elle se tait. Tu es sur le dos

mes remerciements aux membres de l’Ensemble Modern, dans le noir. Là s’ils avaient été ouverts tes yeux auraient vu un

des Neue Vocalsolisten Stuttgart et à Matthias Bauer) ». changement. » Il s’agit de la création française. (Extrait de Compagnie de Samuel Beckett, Les Éditions de Le terme latin, albescere, se définit en français comme Minuit, Paris, 1985. Traduit de l’anglais par l’auteur.) suit : devenir blanc, poindre (albus : blanc). Rebecca Saunders La pièce est composéeIrcam pour douze instruments et cinq voix- CentreTraduit de l’anglais par SuzannePompidou Berthy solistes. Il n’y a pas de texte. Les voix font partie intégrante de l’ensemble. L’œuvre travaille différentes textures, surfaces sonores, palettes de couleurs, différents groupements d’instruments qui se confrontent dans diverses formes de juxtapositions et

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Ircam - Centre Pompidou Julian Anderson Alhambra Fantasy (1999-2000)

Effectif pleine d'énergie, dominée par des sons percussifs de tous flûte/flûte piccolo, hautbois, clarinette/clarinette types ; le paysage végétal, dans la seconde, évoqué par basse, basson/contrebasson, cor, trompette, l'emploi du chant. Il ne s'agit cependant pas de musique à trombone ténor-basse, 2 percussions, programme, car je préfère laisser l'auditeur se former ses piano/célesta, harpe, 2 violons, alto, violoncelle, propres images à partir des vifs contrastes de la musique. contrebasse Julian Anderson Durée Ircam - Centre12 minutes Pompidou

Editeur Faber Music Limited

Cette pièce, commande du London Sinfonietta avec l'aide du Arts Council d’Angleterre, a été créée le 6 février 2000 au Queen Elizabeth Hall à Londres par le London Sinfonietta sous la direction d’Oliver Knussen. Alhambra Fantasy est dédiée à la mémoire du compositeur français Gérard Grisey.

Alhambra Fantasy a été composée originellement pour les seize musiciens du London Sinfonietta, dont j'avais reçu commande. C'est un hommage à l'art et à l'architecture du palais de l'Alhambra de Grenade. Je suis fasciné tout autant par la splendeur du palais, sa situation dans le paysage et la relation qu'il entretientIrcam avec l'histoire complexe de cette- Centre Pompidou région « maure » d'Espagne.

Les deux grandes parties de l'œuvre, très contrastées, se rapportent à deux éléments différents de l'Alhambra : l'édifice lui-même, dans la première partie rugueuse et

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Ircam - Centre Pompidou Sam Hayden Collateral Damage (1999)

Effectif bois, percussions accordées et piano s'allient à un nouvel flûte piccolo, clarinette basse, contrebasson, élément linéaire dans la partie pour cordes, assez inhabi- trompette, trombone ténor-basse, tuba, tuelle dans mes récents travaux. Mais les coupures abruptes 2 percussions, piano, 2 violons, alto, entre blocs musicaux et permutations rythmiques cycliques violoncelle,contrebasse obsessionnelles demeurent une caractéristique de mes compositions. Durée

15 minutes Le titre renvoie à une expression cynique entendue pour la Ircam - Centre Pompidoupremière fois dans la bouche d'officiers supérieurs améri- Editeur cains pendant la guerre du Golfe, et qui est entrée dans le Faber Music Limited langage commun pendant les différents conflits balka- niques des années 1990. C'est un euphémisme destiné à ◆ rendre acceptable la représentation par les médias des Cette pièce, commande de Faber Music Limited pour ses pertes civiles aléatoires subies pendant les campagnes de Millennium series, a été créée le 17 mai 2000 au Poole Arts bombardement occidentales. Ce titre est une référence per- Centre à Londres par l’ensemble Kokoro sous la direction de sonnelle à la période historique pendant laquelle la pièce a Mark Forkgen. Il s’agit de la création française. été composée (la guerre du Kosovo) ainsi qu'à la colère et au trouble que j'ai ressentis quand, pour la première fois, Collateral Damage (dommage collatéral) j'ai réalisé que je connaissais des personnes vivant dans les Collatéral : (adj.) de part et d'autre, parallèle, issu d'une villes bombardées. L'opposition de cette réalité avec la lignée indirecte. représentation médiatique a été des plus brutales. Dommage : (n.) atteinte, préjudice. C'est toutefois une composition abstraite dénuée de tout Collateral Damage, pour ensemble de quatorze instru- élément programmatique. La rationalisation des actes de ments, s'inscrit dans mon travail récent d'exploration de la violence aléatoire est métaphorisée par la forme non-narra- stratification du matériau musical. tive de la pièce. La définition donnée par le dictionnaire du Ircam - termeCentre « collatéral », « de part et d'autre, Pompidouissu d'une Les différents timbres instrumentaux présents dans une for- lignée indirecte », peut s'appliquer à ma pièce au sens où mation relativement grande se déplacent à des vitesses l'ensemble des matériaux linéaires et harmoniques qui la rythmiques et harmoniques variées grâce à la singularité de composent procède de la musique d'ouverture, mais évolue chaque télescopage sonore. Les combinaisons de pulsations souvent de manière confuse, contradictoire et opposée. polyrythmiques présentes dans les parties pour cuivres, « Dommage » (« atteinte, préjudice ») est ce que subit

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Ircam - Centre Pompidou ce matériau par l'action de diverses opérations aléatoires de permutation de nombres à mesure que la pièce va de l'avant.

Mon but n'était pas, dans ces temps incertains, d'écrire une nouvelle pièce commémorative insignifiante, mais plutôt quelque chose que je considère comme faisant partie de ce

moment historique (la fin du XXe siècle). Esthétiquement Ircam - Centreparlant, cette pièce pourrait être sous-titréePompidou « la négation du dôme du Millénaire », édifié à Londres pour célébrer le passage à l'an 2000.

Sam Hayden

Ircam - Centre Pompidou

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Ircam - Centre Pompidou Jonathan Harvey One Evening... (1993-1994)

Texte çoit des bruits de souffle. Le parler murmuré des chanteuses Han Shan, Rabindranath Tagore et Heart Sutra qui s'échangent les paroles du texte laisse place à une expression plus lyrique et scintillante. L'ensemble instru- Effectif mental constitué ici surtout de la harpe, du vibraphone et soprano solo, mezzo-soprano solo, flûte/flûte des cloches tubes se déploie dans des agrégats harmo- piccolo/flûte basse, hautbois/cor anglais, cor, niques qui rappellent l'univers boulézien. Plus frappante est percussion, synthétiseur, clavier la fusion des solistes vocaux et des instruments avec le numérique/échantillonneur, direct to disk, harpe, monde résonnant des synthétiseurs échantillonneurs qui Ircam - Centrevioloncelle, dispositif électroniquePompidouconstituent le prolongement spatial et timbrique des instru- ments. On dirait une extrapolation onirique des timbres Durée solistes. Tout au long de la pièce, la musique évolue à tra- 35 minutes vers des moments de lyrisme contemplatif s'articulant autour de l'axe la-si bémol des chanteuses. Editeur

Faber Music Limited C'est d'une lettre de Rabindranath Tagore que provient le texte du deuxième mouvement. Jonathan Harvey avait déjà ◆ choisi le poète indien pour Song Offerings, pièce pour Cette pièce, commande du Studio de musique électronique soprano et ensemble. Le texte évoque « une expérience de de la WDR de Cologne sur l'invitation du compositeur alle- lumière rythmique en rapport avec l'unité des gens et des mand York Höller, a été créée le 14 juin 1994 à Stollwerk à objets, la scène que (Tagore) vit du balcon de sa maison Cologne par Ingrid Schmidthüsen (soprano), Susanne Otto dans une ville, quand la scène disparut et devint de la (mezzo) et l’ensemble Musikfabrik sous la direction de lumière rythmique. Tout s'unifia en une danse.»* Johannes Kalitzke. Au début, la musique est empreinte d'un lyrisme à la Alban Les quatre mouvements de la pièce ont pour thème Berg, tant dans l’introït en forme de choral des instruments conducteur le vide transcendantal. Le premier mouvement que dans la ligne vocale de la soliste, et l'ensemble culmine emprunte son texteIrcam au bouddhisme chinois. Il y est question - dansCentre un sommet d'intensité où le sentiment expressionnistePompidou d'un effet de « lumière de lune sur la neige » et de la s'exacerbe. D'un chaos bruitiste dominé par les sonorités vacuité de la blancheur diffuse qui est exprimée à travers électroniques émerge la pulsation du tabla, instrument de « les sons percussifs réverbérants à la fois sur le plan pure- percussion indien. Il s'ensuit une danse légère qui marque un ment électronique et du côté de la percussion et de la harpe changement total de climat. La pièce se résout dans une traitées. »* La pièce débute à la lisière du silence : on per- atmosphère bruiteuse mêlant sons de synthèse et percussion.

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Ircam - Centre Pompidou Pour la troisième partie, Harvey a emprunté le texte à un reprend jusqu'à la suspension dans l'aigu, dissolution de la écrivain américain qui désirait rester anonyme. C'est, pour mélodie dans les sons électroniques en vagues ascendantes.

le musicien, une expression typique du XXe siècle d'actuali- ser l'horreur du vide, la peur de n'être rien, de n'être consti- On remarque la présence sous-jacente du tabla qui s'accen- tué que de notre propre histoire et de notre environnement. tue à la reprise de la mélodie, cette fois, en deux parties Il n'y a pas de moi et, en cela, le texte est, une fois de plus, contrapuntiques qui différencient parfaitement les deux proche de la pensée bouddhique. voix, la mélodie est soutenue par un développement per- manent de la danse scandée par le tabla et le conga. Une Ircam - CentreLa musique se développe en un Pompidourécitatif de la mezzo- dernière progression en éclatement précipite le discours soprano avec solo de hautbois obligé, virtuose et expressif. vers une ultime séquence de nappes électroniques de plus Harpe et vibraphone ponctuent le discours, comme dans le en plus lointaines. Derniers murmures, puis le silence ... premier mouvement, mais dans une manière d'éclatement. La soprano murmure en parlant avec la flûte basse en « L'aspect le plus important de la pièce est l'unité mani- contrepoint. Le discours s'émiette dans le vide du silence en feste entre la danse du corps et l'immobilité de l'esprit. Les commentaire du poème simple et terrible : « Sans un moi, rythmes de danse du tabla sont tellement accélérés qu'ils un homme est sans défense face à une telle expérience, une deviennent timbre ou couleur continue (ou le processus vision avec laquelle il ne peut vraiment pas vivre. » Des inverse). Les mondes “physique” et “spirituel” ne font plus bruits de souffle propagés par les claviers électroniques qu'un.»* concluent. Michel Rigoni « Le quatrième mouvement est le mariage classique de la Extrait du livret du disque Jonathan Harvey, dans la béatitude et du vide. »* Ce sont quelques paroles en sans- collection « Compositeurs d’aujourd’hui », Adès 206 942 crit qui célèbrent le vide comme compassion absolue et qui « chantent sans fin les mêmes types de rythmes, dansant *Jonathan Harvey, note manuscrite avec l'accompagnement de base du tabla, répétant sans cesse la béatitude du vide dans une sorte d'état de transe. »* Le mouvement,Ircam d'une douzaine de minutes, - Centre Pompidou s'initie dans le murmure des sons de flûte et de synthétiseur. C'est un silence d'où émerge une mélodie qui semble s'im- proviser entre les deux chanteuses. Cette mélodie est bro- dée en hétérophonie par les instruments, harpe et flûte se lancent dans une frénétique escalade. Puis la mélodie

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Ircam - Centre Pompidou Textes

I they were all moving like waves in the great One evening during meditation I saw distinctly the Great ocean of the world. All-illuminating: pure, transparent, empty and open like a clear sea – nothing at all existed! On that I pronounced the I seemed to witness, in the wholeness of my vision, following verse: the movements of the body of all humanity; Clear and empty shines the ocean like moonlight on snow, I seemed to feel the beat of the music – to feel the rhythm no trace of man nor gods. of a mystic dance. When the Vajra eye is opened the mirage disappears Rabindranath Tagore And into stillness vanishes the earth. III (chanté) After this experience I returned to my room. On my desk Suddenly, I was aware that all life around me had come to was the Surangama Sutra. I opened it at random and came an absolute standstill. All around, instead of life, I saw a across the following: hideous nothingness overpowering and strangling the life Ircam - CentreYou will see that your body and mind,Pompidouout of every object and substance in sight. lt was a world like the mountains, rivers, spaces and territories being choked by an insidious void, in which every remaining of the outer world are all contained inside movement was but the final throes of death. Suddenly life the true mind, wonderful and illuminated. had withdrawn and left in its trail a scene of dying and ero- Han Shan sion so monstrous and terrible to look upon I thought; no II man can see this and live! My body froze as if to stone. As I was watching the sunrise, suddently a veil seemed to be (chuchoté) lifted from my eyes. My instinctive reaction was to turn away, to rid myself of I found the world wrapt in inexpressible glory this horror by finding some explanation, some meaning for with its waves of joy and beauty it, to explain it away. As I tried out each defence, the reali- bursting, breaking on all sides. zation that I had not a single weapon dawned in me like a sudden blow to the head, and in that same instant I unders- The thick cloud of sorrow that lay on my tood " the self ". The self is man’s defence against seeing Heart in many folds was pierced through absolute nothingness, against seeing a world devoid of life, And through by the light of the world, a world devoid of sense. Which was everywhere radiant. Without a self, a man is helpless against such an expe- There was nothing Ircamand no one whom I - rience,Centre a vision he cannot possibly live with. Pompidou I did not love at the moment. IV As I watched those on the road, their OM NAMO BHAGAVATYAI ARYAPRAJNAPARAMITAYA movements, their forms, thier countenances The Heart Sutra seemed strangely wonderful to me, as if

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Ircam - Centre Pompidou Les compositeurs

Julian Anderson pour trois ans. Il est également directeur artistique de la Né à Londres en 1967, Julian Anderson commence la com- série « Music of Today » du Philharmonia depuis l'au- position à onze ans. Il étudie avec John Lambert au Royal tomne 2002. College of Music de Londres, où il obtient des grands prix de composition et le diplôme de l'Université de Londres Jonathan Harvey avec mention honorable. Il étudie en privé à Paris avec Tris- Né en 1939, Jonathan Harvey est très tôt membre de la tan Murail puis à Cambridge, avec Alexander Goehr, en pré- chorale du St Michael College à Tenbury. Diplômé des Uni- paration d'une thèse de doctorat. Ses deux pièces orches- versités de Glasgow et de Cambridge, il suit également, sur Ircam - Centretrales Parades et Pavillons en l’Air, composantPompidou son Diptych, le conseil de Benjamin Britten, un enseignement privé obtiennent le Prix 1992 de la Royal Philharmonic Society auprès de Erwin Stein et Hans Keller pour la composition. décerné aux jeunes compositeurs et sont sélectionnées pour Ses premières œuvres sont d’inspiration variée, jusqu’à sa représenter la BBC au Forum international des compositeurs rencontre avec Milton Babbitt à la fin des années soixante, de Paris en 1996. Parmi ses œuvres, on peut citer : qui l’influence fortement. Invité par Pierre Boulez à l’Ircam Khorovod, commande du London Sinfonietta (1994), Me au début des années 1980, il reçoit quatre commandes de Colour of Pomegranates, commande pour les concerts de l’Institut : Mortuos Plango Vivos Voco et Ritual melodies musique d'ensemble de Park Lane (1995), le cycle de mélo- pour bande, Bhakti pour ensemble et bande, et Advaya dies sur des textes d’Emily Dickinson I’m Nobody, who are pour violoncelle et électronique. Son catalogue comprend you ? (1995), The Crazed Moon (1997) et The Stations of des pièces pour orchestre (Madonna of Winter and Spring, the Sun (1998), commandes de la BBC, Alhambra Fantasy, Concertos pour violoncelle et percussion, Lightness and commande du London Sinfonietta (2000) et Imagined Cor- Weight, Timepieces, Tranquil Abiding, White as Jasmin), de ners (2002). Il écrit plusieurs œuvres pour ballet : Three musique de chambre (trois quatuors à cordes, Songs Parts off the Ground, commandée en 1995 par les London Offerings, Tendril, Lotuses, Scena, Soleil Noir/Chitra, Wheel Musici pour une chorégraphie de Sara Matthews, Towards of Emptiness, Death of Light, Light of Death, …) et pour Poetry (1999) et The Bird Sings with its Fingers (2001), com- instruments solistes. Son expérience de choriste l’a amené à mandes de Mark Baldwin. D'octobre 1997 à septembre écrire de nombreuses œuvres chorales, dont Passion and 2000, il est compositeur en résidence de Sinfonia 21. Au Resurrection (1981) et Mothers shall not Cry (2000). Son pre- Royal College of Music,Ircam il occupe la chaire Constant et Kit- mierCentre opéra, Inquest of Love, est créé par l’EnglishPompidou National Lambert entre 1994 et 1996, puis la chaire Sir Gordon Pal- Opera en juin 1993. Il a enseigné pendant dix-huit ans à l’Uni- mer, et dirige les études de composition. Il est l'auteur d'ar- versité du Sussex, où il est maintenant professeur de musique ticles pour The Musical Times, Tempo et The Independent. honoraire. Il a enseigné la composition à l’Université de En janvier 2001, il est nommé compositeur associé de Stanford et il est professeur de musique invité à l’Imperial l'Orchestre symphonique de la Ville de Birmingham (CBSO) College à Londres. Une monographie consacrée à Jonathan

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Ircam - Centre Pompidou Harvey a paru en 1999 dans la collection « Compositeurs Rebecca Saunders d’aujourd’hui », éditée par l’Ircam et L’Harmattan. Deux por- Rebecca Saunders est née en 1967 à Londres. Elle étudie la traits lui sont consacrés en 2002 : huit de ses œuvres sont musique, principalement le violon et la composition à l’Univer- interprétées au Festival d’Aldebourg, et vingt-trois au Festival sité d’Edimbourg, puis la composition auprès de Wolfgang Musica. Il achève actuellement son Quatrième Quatuor à Rihm à la Musikhochschule de Karlsruhe de 1991 à 1994. De cordes, avec dispositif électronique, commandé par l’Ircam et 1994 à 1997, elle suit un doctorat de composition auprès de plusieurs festivals européens. Nigel Osborne à l’Université d’Edimbourg. Elle obtient divers prix et bourses d’enseignement, notamment de Fraser (1991 Ircam - CentreSam Hayden Pompidouet 1992), du DAAD (1992 à 1994), le prix d’encouragement Né à Portsmouth en 1968, Sam Hayden étudie la composition Busoni de l’Académie des arts de Berlin, une bourse de pre- avec Jonathan Harvey et Michael Finnissy à l’Université du mier doctorant de l’Université d’Edimbourg (1994 à 1997), le Sussex, avec Joseph Dubiel et David Rakowski à l’Université prix d’encouragement pour la composition de la Fondation Columbia à New York, et avec au Conserva- Siemens, le prix de composition « musica viva » (2000). Elle toire royal de la Hague. Il achève son doctorat avec Martin est maître de conférence aux cours d’été de Darmstadt en Butler à l’Université du Sussex, qu’il soutient devant Brian 2000. Elle habite et compose actuellement à Berlin. Parmi ses Ferneyhough et Julian Johnson. Il assiste aux académies d’été œuvres, on peut citer Crimson – Molly’s Song 1 (1995) pour et aux cours dispensés, notamment, par les compositeurs douze solistes, métronome, sifflet à roulette et trois boîtes à Richard Barrett, Sir Harrison Birtwistle, Vinko Globokar, musique (1995) ; G and E on A (1997) pour orchestre et vingt- Magnus Lindberg, Steve Martland, Colin Matthews, Martijn sept boîtes à musique ; String Quartet (1997) ; Quartet (1998) Padding et Michael Smetanin. Il reçoit de nombreux prix et pour accordéon, clarinette, double basse et piano ; Dichroic récompenses, dont ceux du Britten International Competition Seventeen (1998) pour accordéon, deux percussions, piano, (1995), de Cornelius Cardew (1990) et de la Rencontre inter- guitare en mi, violoncelle et deux contrebasses ; Cinnabar, nationale des jeunes compositeurs du Gaudeamus (1998). Il Doppelkonzert (1999) pour violon et trompette, ensemble et est invité en résidence d’été au Centre Civitella Ranieri en onze boîtes à musique ; Duo (1996, révisé en 1999) pour vio- Ombrie en 2000 et participe au stage de composition et d’in- lon et piano ; Duo 3 (1999) pour alto et percussions ; Duo four formatique musicale de l’Ircam en octobre 2000. Il reçoit éga- - two exposures (2000) pour trompette, percussions et lement une bourse Ircamde composition de la Fulbright Chester - orchestreCentre symphonique ; albescere (2001). Pompidou Schirmer en 2001, pour travailler avec à l’Université de Stanford.

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Ircam - Centre Pompidou Les interprètes

Susanne Leitz-Lorey, soprano qu’en 1998. Depuis 1996, elle se consacre particulièrement à Susanne Leitz-Lorey étudie le chant avec Erika Schmidt- la musique vocale contemporaine en formation de chambre Valentin et Bruce Abel, et le lied dans la classe de Konrad comme mezzo-soprano des Neue Vocalsolisten Stuttgart. Richter à la Musikhochschule de Stuttgart, où elle obtient son diplôme en 1988. Puis elle étudie à l’école d’opéra avec Klaus Neue Vocalsolisten Stuttgart Nagora et Kathrin Prick et sort diplômée en 1991. Dans le Les Nouveaux Solistes vocaux de Stuttgart sont des chercheurs, cadre de son activité de concertiste, elle chante pour des enre- des inventeurs, des idéalistes. Ils collaborent avec des gistrements radiophoniques et discographiques, des opéras et ensembles spécialisés, des orchestres radiophoniques, des mai- Ircam - Centredes oratorios. Elle travaille notamment Pompidou avec Helmuth Rilling, sons d’opéra, des théâtres indépendants, des studios électro- Ingo Metzmacher, Hans Zender et Manfred Schreier. Elle étu- niques, des organisateurs de festivals et de concerts de die également avec Eugen Rabine, Judith Beckmann, Barbara musique moderne en Europe. Les Neue Vocalsolisten est un Schlick et Ingrid Figur. Elle s’intéresse particulièrement au lied. ensemble de musique vocale contemporaine fondé en 1984 En qualité de membre des Neue Vocalsolisten Stuttgart, elle se dans le cadre de « Musik der Jahrhunderte » et forment consacre à la musique contemporaine, est invitée par de depuis l'an 2000 un ensemble vocal artistiquement indépen- grands festivals tels ceux de Salzbourg, de Berlin et la Biennale dant de musique de chambre, composé de huit solistes de Venise, et travaille avec des orchestres symphoniques euro- concertants et vocaux allant de la soprano colorature au péens et les meilleurs ensembles de musique contemporaine. contre-ténor et à la basse profonde. La recherche est au centre de leur intérêt : recherche de nouvelles tonalités, de nouvelles Stephanie Field, mezzo-soprano techniques vocales et de modes d'articulation où le dialogue Stephanie Field est originaire de Seattle (Etats-Unis) et étudie avec les compositeurs a une place de choix. On compte d’abord le chant et la flûte traversière. Elle poursuit ses études chaque année entre quinze et vingt créations composées pour de chant à Londres, puis à l’école d’opéra de Stuttgart. Son eux. Le théâtre musical et le travail interdisciplinaire englobant intérêt particulier pour le lied et l’oratorio l’amène à se pro- l'électronique, la vidéophonie, les arts plastiques et la littéra- duire dans de nombreux concerts aux Etats-Unis, à Londres et ture font partie, tout comme les collages mettant à profit le à Stuttgart. Elle est membre des Neue Vocalsolisten Stuttgart contraste entre des éléments de musique ancienne et de et participe depuis 1987 en ensemble ou en soliste aux projets musique moderne, du projet artistique de la formation. Citons de « Musik der JahrhunderteIrcam ». Elle interprète principale- - enfinCentre ce quintette des Neue Vocalsolisten qui se consacrePompidou à l'in- ment le répertoire contemporain et du théâtre musical en terprétation de musique ancienne et notamment de la poly- Allemagne et à l’étranger. Après ses études d’opéra, elle est phonie vocale de la Haute Renaissance et de la Renaissance engagée en 1992 au Théâtre municipal de Fribourg où elle tardive et qui, ce faisant, remonte aux sources de la « musique approfondit son expérience de la scène. En parallèle, elle fonde de chambre vocale », créant ainsi, en l'intégrant, la tension en 1994 le trio de jazz féminin, The Sirens, qui se produit jus- entre les parties nécessaires à une dramaturgie réussie.

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Ircam - Centre Pompidou Chanteurs participant au concert ou compositeurs, désireux d’approfondir leur connaissance Susanne Leitz-Lorey, Angelika Luz, sopranos des langages musicaux contemporains. Stephanie Field, mezzo-soprano Daniel Gloger, haute-contre Musiciens participant au concert Martin Nagy, ténor Sophie Cherrier, flûte/flûte piccolo/flûte basse Andreas Fischer, basse Didier Pateau, hautbois/cor anglais André Trouttet, clarinette Ensemble Intercontemporain Alain Billard, clarinette basse Ircam - CentreRésident permanent à la Cité de la Musique,Pompidou fondé par Pierre Paul Riveaux, basson/contrebasson Boulez en 1976, l’Ensemble Intercontemporain est conçu pour Jens McManama, cor

être un instrument original au service de la musique du XXe Jérôme Naulais, Benny Sluchin, trombones siècle. Formé de trente et un solistes, il a pour directeur musi- Arnaud Boukhitine, tuba cal Jonathan Nott. Chargé d’assurer la diffusion de la musique Vincent Bauer, Michel Cerutti, percussions de notre temps, l’Ensemble donne environ soixante-dix Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, pianos/claviers concerts par saison en France et à l’étranger. En dehors des Frédérique Cambreling, harpe concerts dirigés, les musiciens ont eux-mêmes pris l’initiative Jeanne-Marie Conquer, Hae-Sun Kang, violons de créer plusieurs formations de musique de chambre dont ils Christophe Desjardins, alto assurent la programmation. Riche de plus de 1800 titres, son Pierre Strauch, violoncelle répertoire reflète une politique active de création et comprend Frédéric Stochl, contrebasse

également des classiques de la première moitié du XXe siècle ainsi que les œuvres marquantes écrites depuis 1950. Il est Musiciens supplémentaires également actif dans le domaine de la création faisant appel Laurent Bômont, trompette aux nouvelles technologies grâce à ses relations privilégiées Sébastien Vichard, orgue électrique avec l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique Serge Reynier, clavier numérique (Ircam). Patricio Wang, guitare électrique Depuis son installation à la Cité de la Musique en 1995, l’En- semble a développéIrcam son action de sensibilisation de tous les- PeterCentre Rundel, chef d’orchestre Pompidou publics à la création musicale en proposant des ateliers, des Né en 1958 à Friedrichshafen, Peter Rundel étudie le violon conférences et des répétitions ouvertes au public. En liaison auprès d’Igor Ozim et Ramy Shevelov à Cologne, Hanovre et avec le Conservatoire de Paris, la Cité de la Musique ou dans New York, ainsi que la direction d‘orchestre avec Michael Gie- le cadre d’académies d’été, l’Ensemble met en place des ses- len et Peter Eötvös, et suit les cours privés du compositeur Jack sions de formation de jeunes professionnels, instrumentistes Brimberg à New York. Après ses débuts de chef d’orchestre en

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Ircam - Centre Pompidou 1987, il devient l‘un des chefs les plus sollicités de sa généra- Institut de recherche et coordination

tion, en particulier pour la musique du XXe siècle. De 1998 à acoustique/musique (Ircam) 2001, il est chef principal de l‘Orchestre royal philharmonique Fondé en 1969 par Pierre Boulez, l'Ircam est une institution de Flandres avec Philippe Herreweghe et Walter Weller, puis de musicale associée au Centre Pompidou et dirigée depuis jan- 1999 à 2001, directeur artistique de l’Ensemble Oriol et de vier 2002 par Bernard Stiegler. L'Ircam réunit, en un même l’Académie de musique de chambre nouvellement fondée à lieu, scientifiques et musiciens, et les incite à explorer ensemble Potsdam. Il est également violoniste de l’Ensemble Modern de des voies artistiques novatrices. Les scientifiques mènent des 1984 à 1996. Depuis 1999, il est directeur musical du Tasch- recherches sur les apports de l'informatique et de l'acoustique Ircam - Centrenoper de Vienne. Depuis de nombreuses Pompidou années, il collabore à la problématique musicale. Elles ont pour vocation principale avec l’Ensemble Modern, l’Ensemble Recherche et le Klangfo- la mise au point d'outils logiciels qui enrichissent l'invention du rum Wien. Il est régulièrement invité à diriger les Orchestres compositeur. Les échanges avec les grandes institutions uni- des radiotélévisions bavaroise, hessoise et sarroise, l’Orchestre versitaires et de recherche sont nombreux. Les œuvres créées symphonique allemand de Berlin, les Orchestres sympho- par les compositeurs invités associent les nouvelles techniques niques de la radio de Stuttgart et de Vienne, la Philharmonie à l’écriture instrumentale et sont destinées au concert, à de chambre de Brême, l’Orchestre de chambre de Vienne, le l'opéra, à la danse, au cinéma ou au multimédia. Leur diffusion Nouveau Sinfonietta d’Amsterdam, l’Académie Beethoven est une priorité : saison parisienne, Festival Agora, Résonances, d’Anvers, l’Orchestre de Toscane, les ensembles Asko (Amster- tournées, éditions. Dans la réalisation de ces projets, les com- dam) et Ictus (Bruxelles). Il dirige les créations de Solaris de positeurs bénéficient de la compétence technique et musicale Michael Obst à la biennale de Munich, Nacht de Georg Frie- des assistants musicaux de l’Ircam. Les liens établis avec des drich Haas au festival de Bregenz et Schwarz auf Weiß de Hei- publics variés sont renforcés par des programmes pédago- ner Goebbels au Theater am Turm de Francfort. En septembre giques diversifiés : une formation doctorale, un cursus annuel 2001, il dirige l’opéra de Luigi Nono, Intolleranza, au Deutsche et un stage de composition, une académie d'été et de nom- Oper de Berlin. Ses projets d’opéra comprennent notamment breux ateliers d'initiation, des conférences ou des débats. une création de Jörg Widmann au Bayerische Staatsoper et de Wolfgang Mitterer au Wiener Festwochen en 2003, ainsi qu’une création d’Emmanuel Nunes à l’Opéra de Lisbonne en 2004. Ircam - Centre Pompidou

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Ircam - Centre Pompidou Equipes techniques

Centre Pompidou Direction de la production – régie des salles de spectacles

Ensemble Intercontemporain Jean Radel, régisseur général Damien Rochette, Philippe Jacquin, Nicolas Berteloot, Ircam - Centrerégisseurs plateau Pompidou

Ircam-Centre Pompidou Franck Rossi, ingénieur du son Romain Kronenberg, régisseur son/informatique Peter Cahill, assistant son Thomas Leblanc, régisseur plateau

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Ircam - Centre Pompidou Prochain concert

Grande-Bretagne 2 Dimanche 2 mars 2003, 16h30 Centre Pompidou, Grande salle

Solistes de l'Ensemble Intercontemporain

Benjamin Britten, Phantasy, opus 2 Ircam - CentreJames Dillon, Parjanya-Vata Pompidou Brian Ferneyhough, Trio à cordes Oliver Knussen, Cantata, opus 15

Coproduction Ensemble Intercontemporain et Les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien du British Council.

Tarif unique : 10 euros Gratuit pour les abonnés et les Amis de l’Ensemble Intercontemporain et les adhérents du Centre Pompidou Informations : 01 44 84 44 72

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