DOSSIER DE DEMANDE DE RENOUVELLEMENT D’AUTORISATION D’EXPLOITER LA CARRIERE DE COURPIERE (63) Etude d’impact

2015

Octobre

13 - 12LEM

DOSSIER

Ce dossier a été réalisé par :

Sciences Environnement

Agence de Clermont-Ferrand

Pour le compte de : COLAS Rhône Alpes

Personnel ayant participé à l'étude :

 Monsieur Gérard MARIEZ, Gérant,  Monsieur Alexandre LAMY, Hydrogéologue, responsable de l'agence de Clermont Ferrand  Madame Sandrine PETIT, Chargée d'études Environnement-ICPE  Monsieur Marc Giroud, Ecologue  Mademoiselle Mélanie RIESS , Géologue

SOMMAIRE

DESCRIPTION DU PROJET DE RENOUVELLEMENT ...... 17 1. PROJET DE RENOUVELLEMENT DE LA CARRIERE ...... 19 2. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES PROCEDES MIS EN ŒUVRE ...... 21 3. ESTIMATION DES TYPES ET DES QUANTITES DES RESIDUS ET DES EMISSIONS ATTENDUS ...... 22 3.1. Les consommables ...... 22 3.2. Les stériles d'exploitation ...... 22 3.3. Les émissions ...... 22 4. CONCLUSION SUR LE PROJET ...... 23 ETAT INITIAL ...... 24 1. LOCALISATION ET DESCRIPTION DU SITE ...... 25 1.1. Localisation ...... 25 1.2. Description du site ...... 26 1.3. Accès ...... 26 1.4. Carrières voisines ...... 27 2. GEOLOGIE – GEOMORPHOLOGIE ...... 28 2.1. Géologie ...... 28 2.1.1. Contexte régional ...... 28 2.1.2. Géologie du gisement ...... 29 2.2. Géomorphologie ...... 29 2.3. Risques associés ...... 31 2.3.1. Sismicité ...... 31 2.3.2. Aléa retrait-gonflement des argiles ...... 32 3. HYDROLOGIE – HYDROGEOLOGIE ...... 33 3.1. Hydrologie ...... 33 3.1.1. Généralités ...... 33 3.1.2. La Dore ...... 40 3.2. Hydrogéologie ...... 49 3.2.1. Contexte général ...... 49 3.2.2. Usage local et historique des eaux souterraines ...... 49 3.2.3. La carrière ...... 49 3.3. Risques associés ...... 51 3.3.1. Zones inondables ...... 51 3.3.2. Arrêtés de catastrophes naturelles ...... 52

4. CLIMAT ...... 53 4.1. Station de référence ...... 53 4.2. Températures et pluviométrie ...... 53 4.3. Vents ...... 54 4.4. Foudre ...... 56 4.5. Qualité de l'air ...... 56 4.6. Le Schéma Régional du Climat, de l'Air et de l'Energie d'Auvergne ...... 57 4.6.1. Les gaz à effet de serre (GES) ...... 57 4.6.2. Les orientations ...... 60 5. MILIEU NATUREL ...... 61 5.1. Pré-diagnostic ...... 61 5.1.1. Contexte ...... 61 5.1.2. Cartographie des sensibilités écologiques ...... 61 5.1.3. Analyse bibliographique des enjeux ...... 65 5.1.4. Continuités écologiques et corridors de déplacement (trame verte et bleue) ...... 66 5.1.5. Zones humides ...... 68 5.1.6. Analyse du fonctionnement écologique du site (équilibre biologique) ...... 69 5.1.7. Définition de l’aire d’étude ...... 71 5.1.8. Dates d'investigation in situ ...... 72 5.2. Les formations végétales ...... 72 5.2.1. Méthode d’inventaire ...... 72 5.2.2. Présentation du secteur d’étude ...... 73 5.2.3. Prairie pâturée ...... 74 5.2.4. Mare ...... 74 5.2.5. Haies et boisements ...... 75 5.2.6. Carrière ...... 75 5.2.7. Synthèse sur la végétation ...... 76 5.3. Les peuplements faunistiques ...... 76 5.3.1. Méthode d’inventaire ...... 76 5.3.2. Les oiseaux ...... 77 5.3.3. Les mammifères ...... 80 5.3.4. Les batraciens et les reptiles ...... 80 5.3.5. Les insectes ...... 82 5.4. Diagnostic écologique ...... 83 5.4.1. Evaluation de l’intérêt des habitats et de la végétation ...... 83

5.4.2. Synthèse des espèces animales protégées se reproduisant sur l’emprise du projet ...... 83 5.4.3. Cartographie du diagnostic écologique ...... 83 5.5. Conclusion ...... 85 6. PAYSAGE ...... 86 6.1. Contexte paysager et notion d’unité paysagère ...... 86 6.1.1. Notion d’unité paysagère ...... 86 6.1.2. Unité paysagère concernée par le secteur d’étude ...... 87 6.1.3. La carrière ...... 89 6.2. Analyse du paysage à l’échelle du bassin visuel ...... 91 6.2.1. Notion de bassin visuel ...... 91 6.2.2. Bassin visuel de la carrière ...... 91 6.3. Appréciation de l’intérêt paysager du bassin visuel ...... 94 6.3.1. Méthode...... 94 6.3.2. Résultats ...... 95 7. ASPECTS HUMAINS ...... 96 7.1. Démographie ...... 96 7.1.1. Population ...... 96 7.1.2. Population active ...... 97 7.1.3. Habitat, logement ...... 98 7.2. Equipements et réseaux...... 98 7.2.1. Alimentation en eau potable ...... 98 7.2.2. Les réseaux ...... 98 7.3. Activités économiques et services ...... 98 7.4. Occupation des sols ...... 98 7.5. Tourisme et loisirs ...... 99 7.6. Patrimoine archéologique et historique ...... 99 7.6.1. Monuments historiques ...... 99 7.6.2. Patrimoine archéologique ...... 100 7.6.3. Sites classés et sites inscrits ...... 100 7.7. Transport et accès ...... 101 7.8. Zone d’appellation d’origine contrôlée...... 102 7.9. Loi montagne ...... 103 7.10. Parc naturel régional ...... 103 8. NUISANCES ...... 105 8.1. Bruit ...... 105

8.1.1. Cadre réglementaire ...... 105 8.1.2. Sources de bruit ...... 106 8.2. Poussières ...... 108 8.2.1. Sources ...... 108 8.2.2. Réglementation applicable en matière de poussières ...... 109 8.3. Vibrations ...... 114 8.3.1. Sources de vibrations ...... 114 8.3.2. Réglementation ...... 114 8.3.3. Mesures de vibrations ...... 114 8.4. Odeurs ...... 115 8.5. Consommation énergétique ...... 115 8.6. Emissions lumineuses ...... 115 9. INTERRELATIONS ENTRE LES ELEMENTS ET MILIEUX DECRITS ...... 116 ANALYSE DES EFFETS DIRECTS ET INDIRECTS, TEMPORAIRES ET PERMANENTS DE L’INSTALLATION SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 117 1. GEOLOGIE – GEOMORPHOLOGIE – PEDOLOGIE ...... 119 1.1. Géologie ...... 119 1.1.1. Effets quantitatifs ...... 119 1.1.2. Effets qualitatifs ...... 119 1.2. Géomorphologie ...... 119 1.3. Pédologie...... 119 1.3.1. Risques de pollution des sols ...... 120 1.3.2. Risque de dégradation de la qualité des sols ...... 120 1.4. Effets sur la stabilité des terrains ...... 120 2. HYDROLOGIE – HYDROGEOLOGIE ...... 121 2.1. Hydrologie ...... 121 2.1.1. Aspect quantitatif...... 121 2.1.2. Aspect qualitatif ...... 121 2.2. Hydrogéologie ...... 122 2.2.1. Aspect quantitatif...... 122 2.2.2. Aspect qualitatif ...... 122 3. EFFETS SUR LE CLIMAT ...... 124 4. MILIEU NATUREL ...... 125 4.1. Effet du projet sur les habitats ...... 125 4.1.1. Evaluation des impacts sur les continuités écologique ...... 125

4.1.2. Effet direct : suppression de la végétation ...... 125 4.1.3. Effet indirect...... 126 4.2. Effet du projet sur la faune ...... 126 4.2.1. L'avifaune ...... 126 4.2.2. Les mammifères ...... 127 4.2.3. Les reptiles et amphibiens ...... 127 4.2.4. Les insectes ...... 127 4.3. Synthèse des impacts sur la flore, la faune et leurs habitats ...... 128 4.4. Présentation du site Natura 2000 "Dore et Affluents" FR8301091 ...... 129 4.4.1. Habitats ayant motivés la désignation du site ...... 129 4.4.2. Espèces ayant motivées la désignation du site ...... 129 4.4.3. Emplacement du projet par rapport à Natura 2000 ...... 130 4.4.4. Evaluation des incidences du projet sur le site Natura 2000 ...... 131 5. PAYSAGE ...... 132 5.1. Sensibilité visuelle et perception du site ...... 132 5.2. Intensité de vue...... 132 5.3. Fréquence d’observation de la carrière de Courpière ...... 133 5.4. Perception visuelle du site ...... 136 5.5. Paramètres esthétiques ...... 136 5.6. Sensibilité paysagère du site ...... 137 5.7. Effets du projet sur le paysage ...... 138 5.7.1. Effets sur le paysage pendant l’exploitation ...... 138 5.7.2. Effets sur le paysage après l’exploitation ...... 138 6. ASPECTS HUMAINS ...... 139 6.1. Effets du projet sur le population et l'habitat ...... 139 6.2. Effets du projet sur les activités économiques ...... 139 6.3. Effets sur les loisirs et le tourisme ...... 139 6.4. Effets sur les biens matériels ...... 139 6.5. Effets sur le trafic et les routes ...... 140 6.5.1. Trafic engendré par l'activité "carrière" ...... 140 6.5.2. Impacts du trafic sur l'état des routes ...... 141 6.5.3. Accès et sécurité ...... 142 6.6. Effets sur le patrimoine culturel ...... 143 6.6.1. Monuments historiques ...... 143 6.6.2. Archéologie ...... 143

6.7. Sécurité publique ...... 143 7. NUISANCES ...... 144 7.1. Bruit ...... 144 7.1.1. Réglementation ...... 144 7.1.2. Source de bruit ...... 144 7.1.3. Effets du projet ...... 145 7.2. Poussières ...... 145 7.3. Vibrations ...... 147 7.3.1. Vibrations liées à la circulation des véhicules et des engins de chantier ...... 147 7.3.2. Vibrations liées au fonctionnement de l'installation de traitement ...... 147 7.3.3. Vibrations liées aux tirs de mines ...... 147 7.4. Projections ...... 149 7.5. Gaz ...... 149 7.6. Odeurs et fumées ...... 150 7.7. Pollens - Ambroisie ...... 151 8. EFFETS LIES AUX DECHETS RESULTANTS DE L'ACTIVITE ...... 153 8.1. Déchets d'emballage ...... 153 8.2. Déchets industriels banals ...... 153 8.3. Déchets dangereux ...... 153 8.4. Classification des déchets et mesures principales ...... 154 8.5. Effets liés aux déchets ...... 155 9. EFFETS SUR L’HYGIENE, LA SANTE ET LA SALUBRITE PUBLIQUES ...... 156 9.1. Réglementation : origine et objectif du volet sanitaire ...... 156 9.2. Rappel du contexte de l’étude ...... 156 9.3. Identification des dangers et caractéristisation des risques ...... 157 9.4. Effets de la pollution de l'eau sur la santé ...... 157 9.5. Effets sur l’hygiène et la salubrité publique ...... 158 9.6. Effets sur la santé publique ...... 159 9.6.1. Gaz et odeurs ...... 160 9.6.2. Poussières ...... 162 9.6.3. Effets de la pollution sonore sur la santé...... 172 9.6.4. Vibrations ...... 176 9.6.5. Discussion des incertitudes ...... 176 9.6.6. Pollens ...... 177 9.6.7. Récapitulatif des effets ...... 177

9.6.8. Récapitulatif des relations dose-effet et évaluation de l'exposition des populations...... 180 9.7. Sécurité publique ...... 183 9.8. Période après cessation d’activité ...... 183 10. EFFETS CUMULES AVEC D'AUTRES PROJETS CONNUS ET CONNEXITE ...... 184 10.1. ICPE existantes ...... 184 10.1.1. Présentation ...... 184 10.1.2. Analyses des impacts environnementaux ...... 185 10.2. Projet ayant fait l'objet d'une étude d'impact et d'un avis de l'autorité environnementale dans le Puy de Dôme ...... 191 10.3. Projet ayant fait l'objet d'un document d'incidence au titre de l'article R.214-6 et d'une enquête publique ...... 191 10.4. Connexité ...... 191 11. ADDITION ET INTERACTION DES EFFETS ENTRE EUX ...... 192 12. COTATION DES IMPACTS ...... 193 RAISONS DU CHOIX ...... 197 1. CRITERES SOCIO-ECONOMIQUES ...... 198 2. CHOIX DU SITE ...... 199 2.1. Géologie ...... 199 2.2. Situation géographique et accessibilité ...... 199 2.3. Maitrise foncière ...... 199 2.4. Sensibilités environnementales ...... 199 2.5. Poursuite d’une exploitation existante ...... 200 2.6. Etude des variantes ...... 200 3. COMPATIBILITE AVEC LE SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES DU PUY-DE-DOME ET LE SDAGE LOIRE- BRETAGNE ...... 201 3.1. Compatibilité avec le Schéma des carrières du Puy-de-Dôme ...... 201 3.1.1. Recommandations générales sur SDC ...... 201 3.2. Compatibilité avec le SDAGE Loire Bretagne ...... 202 3.3. Compatibilité avec le SAGE du bassin versant de la Dore ...... 204 3.4. Compatibilité avec le PNR Livradois-Forez ...... 205 3.5. Bilan ...... 205 4. ENGAGEMENT ENVIRONNEMENTAL DE LA SOCIETE ...... 206 4.1. Engagement de la société ...... 206 4.2. Les enjeux de la société dans le domaine des sites de production ...... 206 4.3. Indicateurs et taux de certification ...... 207

MESURES ENVISAGEES POUR SUPPRIMER, LIMITER ET SI POSSIBLE COMPENSER LES INCONVENIENTS DE L’INSTALLATION ...... 211 1. GEOLOGIE – GEOMORPHOLOGIE-PEDOLOGIE...... 212 1.1. Géologie ...... 212 1.2. Géomorphologie ...... 212 1.3. Protection des sols ...... 213 1.3.1. Mesures contre la pollution accidentelle par les hydrocarbures ...... 213 1.3.2. Mesures concernant les risques de pollution par des tiers ...... 214 2. HYDROGEOLOGIE – HYDROLOGIE ...... 215 3. MILIEU NATUREL ...... 216 3.1. Rappel des effets du projet ...... 216 3.2. Mesures concernant la faune ...... 216 3.2.1. Mesures concernant l'avifaune ...... 216 3.2.2. Mesures concernant les reptiles et les amphibiens...... 216 3.2.3. Mesures d'accompagnement ...... 217 3.3. Mesures concernant la flore et les habitats ...... 217 3.3.1. Mesures d'évitement des habitats ...... 217 3.3.2. Création d'habitat ...... 217 4. CLIMAT ...... 218 5. PAYSAGE ...... 219 6. MILIEU HUMAIN ...... 220 6.1. Population et habitats ...... 220 6.2. Tourisme et loisirs ...... 220 6.3. Protection des biens matériels ...... 220 6.4. Patrimoine culturel et archéologique ...... 220 6.5. Transport et accès ...... 221 6.6. Sécurité publique ...... 221 7. NUISANCES ...... 225 7.1. Bruit ...... 225 7.2. Poussières ...... 225 7.3. Vibrations ...... 226 7.4. Projections ...... 226 8. UTILISATION RATIONNELLE DE L’ENERGIE ...... 228 9. MESURES CONCERNANT LES DECHETS RESULTANT DE L'ACTIVITE ...... 229 10. EVALUATION DES COUTS ...... 231

REMISE EN ETAT ...... 233 1. OBJECTIFS DE LA REMISE EN ETAT ...... 235 2. AMENAGEMENT DU CARREAU ...... 237 2.1. Objectifs ...... 237 2.2. Phasage de terrassement ...... 237 2.3. Végétalisation ...... 237 3. TALUTAGE DU FRONT NORD ...... 238 3.1. Objectifs ...... 238 3.2. Terrassement ...... 238 3.3. Végétalisation ...... 238 4. CREATION D'UNE MARE ...... 239 4.1. Objectif ...... 239 4.2. Terrassement ...... 239 4.3. Végétalisation ...... 239 5. PAYSAGE ET SECURITE ...... 240 6. ESTIMATION DU COUT DE LA REMISE EN ETAT ...... 241 6.1. Conclusion ...... 241 ANALYSE DES METHODES ...... 243 AUTEURS DE L'ETUDE D'IMPACT ET BIBLIOGRAPHIE ...... 249 ANNEXES ...... 254

INDEX DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Localisation du site ...... 25 Figure 2 : Localisation précise des limites du site ...... 26 Figure 3 : Carte géologique ...... 29 Figure 4 : Aléa sismique ...... 31 Figure 5 : Cartographie de l'aléa retrait-gonflement à proximité du projet ...... 32 Figure 6 : Carte du réseau hydrographique ...... 34 Figure 7 : Réseau de fossés d'assainissement autour de la carrière...... 38 Figure 8 : Données concernant la station d' ...... 45 Figure 9 : Données concernant la station de Dorat ...... 48 Figure 10 : Cartographie du risque inondation ...... 51 Figure 11 : Rose des vents de Courpière ...... 55 Figure 12 : Poste de surveillance de la qualité de l'air en Auvergne (Source : Rapport d'activité 2012 Atmo Auvergne ...... 56 Figure 13 : Bilan des GES en Auvergne (Source SRCAE Auvergne) ...... 58

Figure 14 : Carte de localisation des zonages ZNIEFF de type I les plus proches du projet...... 62 Figure 14bis : Carte de localisation des zonages ZNIEFF de type II les plus proches du projet ...... 63 Figure 15 : Carte de localisation des sites Natura 2000 les plus proches du projet ...... 64 Figure 16 : Continuités écologiques à proximité du projet ...... 66 Figure 16bis : SRCE Auvergne...... 67 Figure 17 : Les différentes aires d'étude du projet de renouvellement de Courpière ...... 71 Figure 18 : Carte de végétation du secteur d'étude ...... 73 Figure 19 : Espèces d'oiseaux observées sur la carrière ...... 77 Figure 20 : Localisation de l'aire de nidification du Grand-Duc ...... 79 Figure 21 : Site de reproduction de la Grenouille Rousse ...... 81 Figure 22 : Cartographie de l'intérêt écologique du secteur ...... 83 Figure 23 : Carte des unités paysagères du Puy-de-Dôme ...... 87 Figure 24 : Carte du bassin visuel ...... 93 Figure 25 : Localisation du projet sur le PLU de Courpière ...... 99 Figure 26 : Plan de localisation des monuments historiques ...... 100 Figure 27 : Localisation des points de masures de bruit ...... 107 Figure 28 : Localisation des points de prélèvements de poussières environnementales ...... 109 Figure 29 : Emplacement des mesures de vibrations ...... 115 Figure 30 : Emplacement du projet par rapport à la zone Natura 2000 ...... 130 Figure 31 : Vues sur la carrière depuis différents secteurs ...... 134 Figure 32 : Carte des sensibilités visuelles ...... 135 Figure 33 : Relation entre taille des particules et mécanismes d’élimination (issu du document de l’OFEV) ...... 163 Figure 34: Distances de transport des poussières en fonction de leur taille et de la force du vent ...... 163 Figure 35 : Valeurs caractéristiques des niveaux sonores ...... 173 Figure 36 : Facteurs influant la propagation du bruit ...... 175 Figure 37 : Localisation des autres ICPE autour de la carrière de Courpière ...... 185 Figure 38 : Localisation des coupes...... 186 Figure 39 : Coupe AB et prise de vue depuis Montiouyol ...... 187 Figure 40 : Coupe CD et prises de vue depuis les Quatre Vents et le chateau ...... 188 Figure 41 : Coupe EF et prise de vue depuis le Montel...... 189 Figure 42 : Principe de remise en état ...... 236 Figure 43 : Principe d'aménagement d'une mare ...... 239

INDEX DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les chiffres clés de la demande d'autorisation ...... 20 Tableau 2 : Objectif de bon état du moulin de Layat et ses affluents depuis la source jusqu'à la confluence avec la Dore ...... 38 Tableau 3 : Objectif de bon état de la Dore depuis la confluence du ruisseau de jusqu'à Courpière ...... 39 Tableau 4 : Objectif de bon état de la Dore de puis Courpière jusqu'à sa confluence avec l'Allier ...... 39 Tableau 5 : Diagnostic des masses d'eau et objectifs de qualité - Données 2011 ...... 42 Tableau 6 : Arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle ...... 52 Tableau 7: Sites ZNIEFF et Natura 2000 à proximité du site ...... 61 Tableau 8 : Sensibilité floristique ...... 65 Tableau 9 : Equilibre biologique du site ...... 69

Tableau 10 : Dates des observations de terrain ...... 72 Tableau 11 : Listes des espèces d'oiseaux observées sur le site ...... 78 Tableau 12 : Reptiles et amphibiens présents sur la carrière ...... 81 Tableau 13 : Liste des papillons observés sur site ...... 82 Tableau 14 : Les degrés d'appréciation pour les 3 premiers critères ...... 94 Tableau 15 : Les degrés d'appréciation pour le 4ème critère ...... 94 Tableau 16 : Les différents niveaux d'intérêt paysager ...... 94 Tableau 17 : Intérêt paysager du bassin visuel de la carrière ...... 95 Tableau 18: Les zones d'appellation d'origine contrôlée ...... 102 Tableau 19 : Emergences réglementaires au niveau des zones à émergence réglementée ...... 105 Tableau 20 : Résultats de prélèvement de poussières environnementales réalisés en 2008 ...... 110 Tableau 21 : Résultats des mesures de poussières inhalables ...... 111 Tableau 22 : Résultats des mesures de poussières alvéolaires ...... 112 Tableau 23 : Résultats des mesures de vibrations ...... 114 Tableau 24 : Synthèse des impacts sur la faune et la flore ...... 128 Tableau 25 : Espèces ayant motivées la désignation du site ...... 129 Tableau 26 : Les différents degrés d’appréciation ...... 137 Tableau 27 : La sensibilité paysagère selon le gradient ...... 137 Tableau 28 : La sensibilité paysagère de la carrière de Courpière ...... 137 Tableau 29 : Emergences admissibles au niveau des zones à émergence réglementée ...... 144 Tableau 30 : Liste des déchets susceptibles d'être présents sur la carrière ...... 154 Tableau 31 : Sources potentielles de poussières sur une carrière ...... 164 Tableau 32 : VLEP 8 heures ...... 168 Tableau 33 : Récapitulatif des valeurs toxicologiques de référence pour les molécules à effets à seuil (par voie d'inhalation) ...... 169 Tableau 34: Calcul du quotient de danger pour la voie inhalation ...... 170 Tableau 35 : Résultats des mesures de poussières alvéolaires ...... 171 Tableau 36 : Seuils d’exposition des travailleurs au bruit...... 174 Tableau 37 : Recensement des ICPE existantes aux alentours de la carrière ...... 184 Tableau 38 : Cotation des impacts ...... 195 Tableau 39 : Objectifs du SAGE du bassin de la Dore ...... 204 Tableau 40 : Rappel des effets du projet ...... 216 Tableau 41 : Les déchets industriels banals ...... 229 Tableau 42 : Les déchets dangereux ...... 229 Tableau 43 : Coût estimé de la remise en état ...... 241

INDEX DES PHOTOGRAPHIES

Photographie 1 : Entrée du site, sur la RD58 ...... 27 Photographie 2 : Ruisseau du Moulin de Layat, en contrebas de la carrière ...... 33 Photographie 3 : Vue en direction du Nord ...... 35 Photographie 4 : Vue en direction du Sud ...... 36 Photographie 5 : Vue en direction du Nord ...... 36 Photographie 6 : Rigole d'évacuation des eaux au niveau de l'entrée de la carrière ...... 37 Photographie 7 : Le paysage autour de Courpière, vu vers l'Est depuis la RD7 au niveau du hameau Les Gardes ...... 89

Photographie 8 : Vue vers l'Est depuis la RD7 au niveau du hameau Les Gardes. En contrebas, l’agglomération de Courpière ...... 90 Photographie 9 : Boisements et habitations sur les flancs des reliefs ...... 90 Photographie 10 : Vue vers l’Est depuis le hameau de « La Bessière » ...... 91 Photographie 11 : Vue vers l'Est depuis la route menant à Courteserre, en amont de la carrière. Le bâtiment en blanc correspond à la cartonnerie. A l’arrière-plan, vue lointaine sur les Monts du Forez...... 92 Photographie 12 : Clôture et panneau en limite amont du site ...... 222 Photographie 13 : Panneaux à l'entrée de la carrière ...... 223 Photographie 14 : Plan de circulation ...... 223 Photographie 15 : Panneau signalant la sortie de camion à proximité de la carrière sur la RD 58 ...... 224 Photographie 16 : Entrée de la carrière vue depuis l'intérieur du site ...... 224 Photographie 17 : Panneau affiché à l’entrée du site, indiquant l'obligation de port des Equipements de Protection Individuels (casque, baudrier…), ainsi que le risque d'éboulement lié à la proximité des fronts de taille ...... 227

INDEX DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Suivi des débits de la Dore de juin 2013 à mai 2014 à Tours sur Meymont - comparaison avec les débits de référence ...... 40 Graphique 2 : Suivi des débits de la Dore de juin 2013 à mai 2014 à Dorat - comparaison avec les débits de référence ...... 41 Graphique 3 : Moyenne des températures ...... 53 Graphique 4 : Pluviométrie ...... 53 Graphique 5 : Répartition du bilan par GES - Comparaison Auvergne/ métropolitaine (Source SRCAE Auvergne) ...... 58 Graphique 6 : Part des différents secteurs dans les émissions de GES (hors UTCF) en Auvergne en 2007 (Source SRCAE Auvergne) ...... 59 Graphique 7 : Dialogue local ...... 207 Graphique 8 : Taux de certification qualité ...... 208 Graphique 9 : Taux de certification environnementale ...... 209

DESCRIPTION DU PROJET DE RENOUVELLEMENT

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 17 Description

1. PROJET DE RENOUVELLEMENT DE LA CARRIERE

Le projet de carrière faisant l'objet de la présente demande d'autorisation de renouvellement d'exploiter est situé sur la commune de Courpière (63), au lieu-dit " De Goulas".

Cette demande de renouvellement porte sur une superficie totale de 3 ha 32 a 49 ca.

La durée d'autorisation sollicitée est de 30 ans.

Cette exploitation est réalisée à ciel ouvert, à flanc de coteau et hors d'eau. Elle permettra d'extraire des matériaux granitiques. La surface exploitable est d'environ 2 ha 06 a (20 600 m²).

Les matériaux sont extraits à l'explosif, puis acheminés vers une installation mobile de traitement. Ils sont ensuite stockés sur le site dans l'attente de leur transport sur leur lieu de consommation.

La production moyenne annuelle sera de 20 000 tonnes. La production maximale annuelle sera de 60 000 tonnes les années de forte demande en matériaux sur les 15 premières années.

L’entreprise souhaite pouvoir accueillir des matériaux inertes non dangereux sur ce site pour d’une part valoriser par recyclage les matériaux qui peuvent l’être (fraisats et croutes d’enrobé, béton, …) et favoriser le réaménagement par remblaiement du site ; Notamment en prenant le temps d’accueillir suffisamment de matériaux inertes non recyclables. Le marché local en matériaux inertes étant limité nous proposons de conserver les 15 années suivantes, une fois l’extraction terminée (gisement disponible estimé à 15 ans au rythme moyen de 20 000t/an), pour finaliser le réaménagement du site par remblaiement. Et en parallèle de poursuivre l’activité de recyclage de ces matériaux inertes d’apport extérieur, intimement liée au remblaiement de ceux qui ne peuvent être recyclés. A noter que la configuration du site ne permet pas de réaménager le site à l’avancement. L’extraction va se situer sur la partie inférieure du site, à l’endroit même où le remblaiement sera mis en place.

La société COLAS Rhône Alpes Auvergne souhaite le renouvellement de l'autorisation d'exploiter afin de pérenniser une position stratégique sur le marché local mais aussi d'optimiser un gisement qu'il serait dommage de ne pas utiliser étant donné que la carrière existe. Il permettrait également de se laisser le temps de consommer les matériaux et de réaménager le site.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 19

Les chiffres-clés de la demande d’autorisation sont résumés dans le tableau ci-dessous :

Demandeur : COLAS Rhône Alpes Auvergne Renouvellement d'une carrière de granite Nature de la demande d’autorisation : Accueil de matériaux inertes extérieurs dans le cadre du réaménagement Exploitation de carrière (2510-1) Rubrique de la nomenclature ICPE : Installation de traitement (2515-1) Station de transit (2517) Durée de la demande : 30 ans

Commune de Courpière (63) Localisation du site : Lieu-dit « De Goulas »

Vocation actuelle du sol : Carrière Type de matériaux : Granite Superficie de la demande : 3,32 ha Superficie d’extraction : Environ 2,06 ha Épaisseur moyenne de terre végétale : Entièrement décapée Volume de terre végétale : 8 000 m3 déjà stocké Volume de gisement extractible : 115 400 m3 Volume de gisement commercialisable 108 900 m3 Volume de stérile 6 000 m3 Volume d'arènes granitiques 10 000 m3 déjà stockés

Production annuelle prévue : 20 000 t/an en moyenne ; 60 000 t/an au maximum

1500 m3/an, dont 2/3 recyclés et commercialisés, et 1/3 mis en remblais Volume de matériaux inertes accueillis sur la carrière 331 m au terme de l’extraction Cote minimale du fond de fouille Entre 331 et 335 m après remblaiement Mode d’exploitation : Extraction à l'explosif

Horaires de travail : Plage horaires de 7h à 19 h lors des campagnes d'exploitation Tableau 1 : Les chiffres clés de la demande d'autorisation

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2. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES PROCEDES MIS EN ŒUVRE

L'exploitation de la carrière de Courpière sera réalisée à ciel ouvert, à flanc de coteau et hors d'eau.

L’exploitation comprendra deux périodes différentiables :

Sur les 15 premières années :

Le gisement en place sera extrait, traité, commercialisé. En parallèle, des matériaux inertes extérieurs seront accueillis, une partie sera recyclée par traitement puis commercialisée, une autre partie sera mise en remblai définitif, dans le cadre du réaménagement.

L’exploitation du gisement se fera par campagne de une à quelques semaines, 2 à 5 fois par an. Cela représente en moyenne une soixantaine de jours par an pour le traitement des matériaux. Ensuite : on sera sur un principe de 1 à plusieurs campagnes de traitement/an, pouvant représenter l’ordre de 20 jours cumulés au maximum. Dans les deux cas, les installations de traitement seront mobiles et ne seront mises en place que lors de ces campagnes. Aucun permis de construire au titre du code de l’urbanisme, ne sera par conséquent nécessaire. Le seul élément présent en permanence sur le site sera un local léger à usage du personnel (locaux sociaux, vestiaires, sanitaires) déjà en place.

La vente des matériaux (carrière et inertes recyclés) comme l’accueil des inertes non dangereux provenant de l’extérieur, s’échelonneront sur toute l’année (220 jours en moyenne), tout en restant majoritairement concentrée sur les périodes de traitement des matériaux (optimisation de l’activité du personnel et du matériel présents sur le site). Cette activité consiste au chargement des matériaux pour livraison sur chantiers ou encore à la réception, vérification et tri des matériaux inertes non dangereux d’apport extérieur en vue d’être recyclés ou servant au réaménagement du site (optimisation du transport : le camion arrive plein et repart plein) dans un 1er temps (15 1ere années), puis la finalisation du réaménagement ensuite.

Sur les 15 années suivantes :

La vente des matériaux (carrière et inertes recyclés) comme l’accueil des inertes non dangereux provenant de l’extérieur, s’échelonneront sur toute l’année (220 jours en moyenne), tout en restant majoritairement concentrée sur les périodes de traitement des matériaux inertes (optimisation de l’activité du personnel et du matériel présents sur le site). Cette activité consiste comme lors des 15 années précédentes au chargement des matériaux pour livraison sur chantiers ou encore à la réception, vérification et tri des matériaux inertes non dangereux d’apport extérieur en vue d’être recyclés ou servant au réaménagement du site (optimisation du transport : le camion arrive plein et repart plein).

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3. ESTIMATION DES TYPES ET DES QUANTITES DES RESIDUS ET DES EMISSIONS ATTENDUS

3.1. Les consommables

Les consommables en carrière sont principalement les produits servant à l’entretien des engins mobiles (huiles, graisses, des pièces détachées, …). L’entretien régulier et la vérification des engins s’effectuent en dehors du site de la carrière.

Il n’y aura pas de stockages de produits, ni de déchets autres qu’inertes, sur la carrière de Courpière.

3.2. Les stériles d'exploitation

Ils sont de plusieurs natures sur le site :

 la terre végétale. Elle a été disposée sur le site sous forme de merlon  le granite altéré issus de l'altération superficielle de la roche mère : une partie a été valorisée par l'entreprise. L'autre est stockée sur le site sous forme de merlon (10 000 m3).  Les stériles d'exploitation issus du traitement des matériaux seront en quasi-totalité valorisés par la vente. Cependant une zone fortement faillée traverse la carrière et engendrera un volume de l’ordre de 10 000 m3 sur les 15 ans d’extraction dont 40% environ seront valorisés. Les 6 000m3 restant seront mis en remblai sur le site.

Ces différents matériaux seront réutilisés lors du réaménagement du site en fin d'exploitation.

3.3. Les émissions

Les véhicules et engins suivant seront utilisés lors des campagnes d’exploitation :

 Une pelle mécanique l'alimentation de l'installation mobile  Une chargeuse pour le chargement et le réaménagement  Des camions pour le transport des matériaux entre le lieu d’extraction et le lieu de consommation.  Les installations mobiles thermiques (concasseurs, cribles)

Les émissions de gaz d’échappement seront faibles compte tenu du faible nombre d’engins sur site. En comparaison avec le trafic sur les départementales aux alentours, les émissions de gaz d’échappement de la carrière sont négligeables.

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4. CONCLUSION SUR LE PROJET

La carrière de Courpière est exploitée par l’entreprise COLAS depuis 2004 ; Initialement par COLAS Sud-ouest, puis suite à des réorganisations du territoire au niveau national en 2010, par COLAS Rhône-Alpes Auvergne.

En 2008, l'entreprise a obtenu une autorisation de renouvellement d'exploitation de ce site pour une durée de 5 années par l’arrêté préfectoral n°08/02585 du 22/07/2008 ; Ce délai quinquennal était alors justifié par le fait que l'échéance de la précédente autorisation (datant de 1999 pour 10 ans) était proche et que la maitrise foncière de l’extension alors envisagée n’était pas finalisée. A noter qu’il restait du gisement disponible sur le périmètre déjà maitrisé (le même que celui redemandé ici). Aujourd’hui, ces cinq années sont écoulées et le développement foncier n'a pas abouti (pas d'extension possible à ce jour). De plus, l'activité économique de ces dernières années a été très fortement réduite en comparaison des années 2004/2008. Ainsi à ce jour, le gisement renouvelé en 2008 n’a pas été consommé dans sa totalité.

Le projet présenté aujourd’hui correspond par conséquent à un simple renouvellement de l’autorisation qui vient de se finir, dans l'optique de finir le gisement encore disponible sur l'emprise tout en réadaptant le tonnage autorisé à la réalité du marché local. Le tonnage maximal actuellement autorisé est de 100 000 t/an. La présente demande portera sur un tonnage moyen annuel de 20 000 tonnes avec un maximum de 60 000 tonnes/an en cas de chantier exceptionnel dans le secteur.

Ce renouvellement permettra de pérenniser une position stratégique sur le marché local tout en optimisant un gisement disponible et entamée (existence de la carrière). Il permettra aussi de faire corréler le phasage de l’extraction à la réalité économique (tonnage annuel en meilleur adéquation avec le marché). De plus, ces années complémentaires vont permettre à l’exploitant de réaliser un réaménagement plus harmonieux et adapté à une demande de plus en plus importante en terme de gestion de déchets inertes (apport de matériaux inertes non dangereux dans le cadre du réaménagement du site).

En effet, l’entreprise souhaite pouvoir accueillir des matériaux inertes non dangereux sur ce site pour d’une part valoriser par recyclage les matériaux qui peuvent l’être (fraisats et croutes d’enrobé, béton, …) et remblayer le site pour améliorer son réaménagement. L’idée est également de se laisser le temps d’accueillir suffisamment de matériaux inertes sur ce site pour réaliser un réaménagement de qualité. Ainsi, 15 ans semblent nécessaires pour finir d’extraire les matériaux encore disponibles, puis 15 années supplémentaires pour finir de remblayer la carrière.

Précisons que les volumes de matériaux inertes générés dans le secteur de Courpière sont faibles ; la finalisation du réaménagement de la carrière nécessitera donc du temps afin d’avoir le volume d’inertes nécessaire à disposition, d’où les 15 années supplémentaires sollicitées.

Ainsi, l’autorisation demandée sera de 30 ans.

Précisons enfin que le plan départemental de gestion des déchets intertes du BTP, établit en 2004, a clairement mis en évidence le besoin de créer des filières d’accueil et de recyclage des inertes.

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ETAT INITIAL

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1. LOCALISATION ET DESCRIPTION DU SITE

1.1. Localisation

La carrière faisant l’objet de la demande de renouvellement d’exploitation se situe dans le département du Puy-de- Dôme (63), sur le territoire de la commune de Courpière (63120), au lieu-dit « De Goulas ».

Courpière est situé à 15 km au Sud de Thiers. Le projet se trouve le long de la D58 reliant Courpière à Saint-Dier D’Auvergne, à environ 1 km au Sud-Ouest du centre de Courpière.

Figure 1 : Localisation du site

Deux habitations sont situées à environ 50 m des limites du projet :  Au Nord, au lieu-dit « La Quériche » (maison principale)  A l’Ouest, au lieu-dit « Fayon » (maison secondaire)

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Figure 2 : Localisation précise des limites du site 1.2. Description du site

Cette demande correspondant à une demande de renouvellement d’autorisation d’exploiter, le site faisant déjà l’objet d’une extraction.

La carrière se trouve sur le flanc Est d’un relief culminant à 482 m au sommet duquel se trouve le hameau de Courtesserre.

Elle présente plusieurs fronts de taille sur une hauteur totale de 66 m de hauteur, entre les cotes 331 et 396m NGF.

L’autorisation d’exploiter à renouveler concerne les parcelles n°28 et de 253 à 263 section ZX de la commune de Courpière, soit une surface de 3 ha 32 a 49 ca dont 2,06 ha exploitables.

1.3. Accès

Le site est accessible par la route départementale n°58 reliant Courpière à Saint Dier d’Auvergne. Plusieurs barrières ferment l’accès du site aux véhicules non autorisés.

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Photographie 1 : Entrée du site, sur la RD58 1.4. Carrières voisines

Une autre carrière de matériaux granitique et arène (sable argileux) de couleur rouge-orangé est située à 2 km au Nord-Ouest de la carrière de Courpière, sur la commune de Sermentizon, au lieu-dit « La-pierre-qui-danse ». Elle est exploitée par la société Millereau SA.

Il s’agit de la seule carrière située dans un rayon de 3km autour de la carrière de Courpière.

Il n’y a pas d’exploitation de carrière sur les communes de Trezioux, Saint-Flour, .

Signalons enfin d’autres sites éloignés de Courpière :  La carrière de St Jean des Ollières : située à 15 km au Sud-Ouest de Courpière.  La carrière de St Just-en-Chevalet : située dans le département de la Loire, à 30 km au Nord-Est de Courpière.  La carrière de Job, située à 22 km au Sud-Est de Courpière)

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2. GEOLOGIE – GEOMORPHOLOGIE

2.1. Géologie 2.1.1. Contexte régional

La zone d’étude est présentée sur la carte géologique au 1 / 50 000 de Thiers (BRGM n°694). La carrière se trouve plus spécifiquement dans la partie Sud-Est de la carte géologique de Thiers. La région est caractérisée par la présence de deux formations géologiques bien distinctes :  Les monts cristallins du Forez et du Livradois, qui se développent à l’Est et au Sud de Courpière  Le bassin sédimentaire de la Limagne, qui se développe au Nord-Ouest de Courpière.

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On observe sur la carte géologique deux plateaux granitiques et métamorphiques distincts : l’un au Nord-Est (zone de Thiers, altitude moyenne 700m) et l’autre au Sud-Est (zone de Trézioux-Sermentizon, altitude moyenne 500m, qui constitue l’extrémité Nord du massif granitique de Saint-Dier). Ces plateaux sont effondrés vers l’Ouest et laissent place à la plaine sédimentaire de la Limagne qui forme un golfe d’axe NW-SE entre ces deux formations. Ce golfe s’étend au Sud-Est jusqu’à Aubusson d’Auvergne. Le bourg de Courpière est également situé sur cette formation sédimentaire.

Une falaise abrupte d’origine tectonique marque la limite Est entre les terrains sédimentaires de la Limagne et les formations granitiques de la zone de Thiers. Au niveau de la zone de Trézioux-Sermentizon, les sédiments reposent le plus souvent en transgression sur le socle.

La carrière du Goulas se trouve dans la formation granitique de Trézioux-Sermentizon, juste à la limite de la formation sédimentaire du Golfe de Courpière.

Voir ci-après :

Figure 3 : Carte géologique

2.1.2. Géologie du gisement

3 Les terrains où est située la carrière sont constitués de granites calco-alcalins à biotite et cordiérite notés  b-c. sur la carte géologique au 50 000e du BRGM (voir carte géologique ci avant).Connu plus au Sud sous le nom de granite de Saint-Dier, il présente une constitution assez homogène, et une taille de grains moyenne (1-3mm). Dans la zone qui nous intéresse, il présente un faciès riche en cordièrite, et une structure porphyroblastique.

Note : Un granite est appelé scientifiquement « granite porphyroblastique » lorsqu’il contient de très grands cristaux. En géologie, on appelle « porphyroblaste » un cristal de grande taille.

2.2. Géomorphologie

Du fait de sa localisation à la limite entre les formations cristallines et le bassin sédimentaire, le secteur possède un relief assez varié. La ville de Courpière est établie dans la plaine alluviale de la rivière Dore, à une altitude d’environ 315 m NGF. Cette rivière d’axe Nord-Sud s’écoule vers le nord. La ville et cette rivière sont encadrées de part et d’autre par des reliefs dont l’altitude moyenne est de 450 m NGF. Ces reliefs sont découpés par différents vallons d’axe variés, dont les cours d’eau confluent avec la Dore à hauteur de Courpière. La carrière de Goulas est implantée à l’entrée de l'une de ces vallées où s’écoule le ruisseau du Moulin de Layat ; elle se trouve à une altitude d’environ 330 m. Sur la commune de Courpière, le point culminant est à 542m NGF, le plus bas à 297 m NGF.

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2.3. Risques associés 2.3.1. Sismicité

D’après le Décret n°2010-1254 en date du 22 octobre 2010, pour l'application des mesures de prévention du risque sismique aux bâtiments, équipements et installations de la classe dite "à risque normal”, le territoire national est divisé en cinq zones de sismicité croissante :  Zone de sismicité 1 (très faible)  Zone de sismicité 2 (faible)  Zone de sismicité 3 (modérée)  Zone de sismicité 4 (moyenne)  Zone de sismicité 5 (forte) Courpière et les autres communes environnantes ont été classifiées en zone de sismicité 3 : aléa modéré.

Figure 4 : Aléa sismique

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2.3.2. Aléa retrait-gonflement des argiles

Le projet de carrière n’est pas concerné par l’aléa retrait-gonflement des argiles, cependant des zones d’aléa faible et moyen sont présentes sur le territoire de la commune de Courpière. La carrière est positionnée au droit d’un massif cristallin « entaillé », ce qui justifie le fait que ses terrains ne sont pas directement concernés par le sujet. Les recouvrements argileux sont essentiellement présents dans la plaine, les coteaux en pente douce et sur les plateaux (effet d’altération de surface des massifs cristallins). Les vallées ont, elles, été « nettoyées » par érosion et lessivassions, effets des cours d’eau.

Figure 5 : Cartographie de l'aléa retrait-gonflement à proximité du projet

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3. HYDROLOGIE – HYDROGEOLOGIE

3.1. Hydrologie 3.1.1. Généralités

La carrière se trouve dans le bassin versant de la Dore, qui est un des trois principaux affluents de l’Allier. La surface de son bassin versant est de 1 523 km2. La Dore s’écoule sur une distance de 134 km entre sa source dans les Monts du Livradois au sud (sur la commune de Saint-Bonnet-le-Bourg), et sa confluence avec l’Allier, au nord (sur la commune de Ris).

Au niveau de Courpière, elle s’écoule du Sud vers le Nord.

En contrebas de la carrière, de l’autre côté de la RD58, s’écoule un affluent de la Dore : le ruisseau du Moulin de Layat, qui est alimenté par deux ruisseaux temporaires s’écoulant de part et d’autre de la carrière, du Sud-Ouest au Nord-Est. Le ruisseau du Moulin de Layat est susceptible de se tarir en période très sèche.

Photographie 2 : Ruisseau du Moulin de Layat, en contrebas de la carrière

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Figure 6 : Carte du réseau hydrographique

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La carrière est située sur le flanc d’un relief dont l’altitude minimale et l’altitude maximale sont respectivement de 330m et 440 m NGF au droit de la carrière). Un réseau de fossés d’assainissement pluvial est présent en amont et en aval du site. Ce réseau est constitué des éléments suivants :

 Un fossé, situé entre la limite Ouest du site et la route menant de Courpière au hameau de Courteserre, permet d’empêcher les eaux de ruissellement tombant en amont de la carrière d’entrer sur le site d’exploitation. De plus, la route constituant un point haut local, les eaux tombant à l’Ouest de celle-ci ne s’écoulent pas en direction du site mais en direction du ruisseau temporaire qui reçoit également les eaux récupérées dans le fossé d’assainissement pluvial.

Photographie 3 : Vue en direction du Nord Fossé pluvial en limite Ouest de la carrière (fossé amont). La carrière est située à droite de l’image, en contrebas.

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- Un fossé d’assainissement pluvial situé entre la limite Est du site et la RD58 permet de récupérer les eaux ruisselant en amont sud du site et les eaux issus des bassins de décantation présents dans la carrière. Ces bassins récupèrent pour leur part les eaux de ruissellement du site. Les eaux récupérées dans ce fossé longeant l’ouest de la RD58 sont évacuées vers le ruisseau du Moulin de Layat, par l’intermédiaire d’un regard puis d’un busage passant sous la RD58 juste au Nord de l’entrée de la carrière (les coordonnées Lambert de ce busage sont X = 45747466, Y= 3529204, Z=329m. Au niveau des entrées du site, ce fossé d’assainissement pluvial est busé, et des rigoles de collecte des eaux équipent les secteurs en enrobé, et les dirigent dans le fossé (photo 6).

Ces fossé d’assainissements permettent de décanter les éventuelles particules présentes dans les eaux de ruissellement.

Photographie 4 : Vue en direction du Sud Photographie 5 : Vue en direction du Nord

Fossé d'assainissement pluvial le long de la RD58 : busé au Fossé d’assainissement pluvial le long de la RD58, et regard niveau de l’accès à la carrière d’évacuation vers le ruisseau du Moulin du Layat : busage sous la RD58

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Photographie 6 : Rigole d'évacuation des eaux au niveau de l'entrée de la carrière

Notons que la topographie en limite Ouest du site, vers le hameau du « Fayon », contribue à l’isolement hydraulique du site car les terrains présentent une pente en direction du Sud ; l’eau s’écoule donc vers le ruisseau temporaire du Vallon « Le Bois du Lac », et non pas vers le site d’exploitation (voir figure 7 page suivante).

Deux sources sont répertoriées à proximité du site : (voir carte ci-après).

 La « source des carrières de Layat », qui se tient sur le même versant que la carrière, le long de la RD58, à 250 m au Nord- Est de la carrière. Elle n’est pas exploitée.  La « source de Layat », source autorisée et aménagée, mais non exploitée, qui se trouve au pied et à l’extrémité Nord du relief faisant face à la carrière (donc en rive droite du Ruisseau du Moulin de Layat). Elle peut fournir un débit de 2 l/mn et l’eau y est très ferrugineuse.

Aucun plan d’eau ne se trouve à proximité du site.

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Figure 7 : Réseau de fossés d'assainissement autour de la carrière

Le cours d'eau le plus proche de la carrière est le ruisseau du Moulin de Layat qui appartient à la masse d'eau " Le Moulin de Layat et ses affluents depuis la source jusqu'à la confluence avec la Dore" dont l'objectif global de bon état est fixée pour 2015 d'après le SDAGE du bassin Loire-Bretagne.

Le SDAGE 2010-2015 a été adopté par le comité de bassin Loire-Bretagne le 15 octobre 2009 et arrêté par le Préfet coordonnateur le 18 novembre 2009. Le SDAGE 2016-2021 est en cours de consultation par le public et les assemblées.

Objectif de bon Objectif de bon état Masse d’eau Hydroécorégion état global Chimique Ecologique Le Moulin de Layat et ses affluents depuis la source jusqu'à la Massif Central Sud 2015 2015 2015 confluence avec la Dore Tableau 2 : Objectif de bon état du moulin de Layat et ses affluents depuis la source jusqu'à la confluence avec la Dore

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La Dore appartient, au niveau du secteur d'étude, à deux masses d'eau. On a d'amont en aval :

 " la Dore depuis la confluence du ruisseau de Vertolaye jusqu'à Courpière", dont l'objectif global de bon état est fixée pour 2021 d'après le SDAGE du bassin Loire-Bretagne.

Objectif de bon Objectif de bon état Masse d’eau Hydroécorégion état global Chimique Ecologique La Dore depuis la confluence du ruisseau de Vertolaye jusqu'à Massif Central sud 2021 2015 2021 Courpière Tableau 3 : Objectif de bon état de la Dore depuis la confluence du ruisseau de Vertolaye jusqu'à Courpière

 "La Dore depuis Courpière jusqu'à sa confluence avec l'Allier", dont l'objectif global de bon état est fixée pour 2027 d'après le SDAGE du bassin Loire-Bretagne.

Objectif de bon Objectif de bon état Masse d’eau Hydroécorégion état global Chimique Ecologique La Dore depuis Courpière jusqu'à sa Dépression 2027 2027 2021 confluence avec l'Allier sédimentaire Tableau 4 : Objectif de bon état de la Dore de puis Courpière jusqu'à sa confluence avec l'Allier

Le SAGE du bassin de la Dore a été approuvé par arrêté du 7 mars 2014, par les Préfets du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire et de la Loire.

Le SAGE fixe les objectifs d’utilisation, de protection et de mise en valeur de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Le SAGE Dore concerne 104 communes et 74 581 habitants sur un bassin versant de 1 707 km².

Les enjeux du SAGE sont les suivants :  Améliorer la qualité des eaux et la gestion quantitative de la ressource  Préserver et améliorer la qualité écologique des milieux aquatiques  Gérer préventivement les risques de crues et d'inondations  Valoriser le bassin versant au plan touristique et paysager

Les mesures prises dans le cadre de ce projet pour la gestion et la préservation de la qualité des eaux sont toutes en accord avec les différents objectifs du SAGE de la Dore.

Le SAGE de la Dore est consultable sur le lien suivant : http://www.puy-de-dome.gouv.fr/IMG/pdf/plan_d_amenagement_et_de_gestion_durable.pdf

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3.1.2. La Dore

3.1.2.1. Caractéristiques générales La Dore en amont de la plaine d' est un cours d'eau de 1ère catégorie piscicole, il est ensuite en 2ème catégorie piscicole. Le régime hydrologique de ce cours d'eau présente un caractère torrentiel qui s'explique par des précipitations importantes, des fortes pentes et de faibles capacités de stockages des terrains.

Le suivi hydrologique du bassin versant de la Dore est assuré par la DREAL Auvergne. Les stations les plus proches de la zone d'étude sont :

 à l'amont, la station d'Olliergues (code station 04037900). Cette station permet le suivi qualitatif des eaux pour la masse d'eau " La dore depuis la confluence du ruisseau de Vertolaye jusqu'à Courpière". Cette station est associée à la station de Tours sur Meymont en ce qui concerne le suivi quantitatif;  à l'aval, la station de Dorat (code station 04039000). Cette station permet un suivi quantitatif et qualitatif des eaux.

3.1.2.2. Débit de la Dore

Station de Tour sur Meymont Le suivi régulier réalisé au niveau de cette station permet de définira les caractéristiques générales de la Dore jusqu'à ce point.  Bassin versant : 800 km²  Débit moyen inter-annuel (module) : 10,60 m3/s  Débit annuel quinquennal sec : 7,73 m3/s  Débit annule quinquennal humide : 13,20 m3/s

La DREAL Auvergne assure un relevé régulier des débits de la Dore au droit de la station de mesures de Tours sur Meymont :

Graphique 1 : Suivi des débits de la Dore de juin 2013 à mai 2014 à Tours sur Meymont - comparaison avec les débits de référence

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Station de Dorat Le suivi régulier réalisé au niveau de cette station permet de définira les caractéristiques générales de la Dore jusqu'à ce point.  Bassin versant : 1523 km²  Débit moyen inter-annuel (module) : 19,60 m3/s  Débit annuel quinquennal sec : 14,40 m3/s  Débit annule quinquennal humide : 24,10 m3/s

La DREAL Auvergne assure un relevé régulier des débits de la Dore au droit de la station de mesures de Dorat :

Graphique 2 : Suivi des débits de la Dore de juin 2013 à mai 2014 à Dorat - comparaison avec les débits de référence

3.1.2.3. Qualité des eaux de la Dore

Directive Cadre Européenne sur l'eau Le contexte réglementaire entourant la gestion des milieux aquatiques a été marqué par l’adoption en 2000 de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (2000/60/DCE du 23 octobre 2000). En application de cette directive européenne, il a été défini une circulaire DCE 2005/12 relative à la définition du « bon état » et à la constitution des référentiels pour les eaux douces de surface. Cette circulaire vise à atteindre « le bon état » chimique et écologique des différentes masses d’eaux.

Diagnostic de la masse d'eau A partir des données globales du programme de surveillance des cours d’eaux de 2009 disponibles, l’état écologique de la masse d’eau a été évalué par l’agence de l’eau Loire Bretagne. L’état chimique n’a pas encore été évalué.

L’état écologique de la masse d’eau est une expression de la qualité de la structure et du fonctionnement des écosystèmes aquatiques associés aux eaux de surface, classée conformément à l’annexe V de la Directive Cadre Européenne de l’eau.

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Une eau de surface atteint un bon état chimique lorsque des concentrations de polluants ne dépassent pas les normes de qualité environnementale fixées à l’annexe IX et en application de l’article 16, paragraphe 7 de la Directive Cadre Européenne sur l’eau ainsi que dans le cadre d’autres textes législatifs communautaires pertinents fixant des normes de qualité environnementale au niveau de la Communauté.

Etat du cours d'eau (2010-2011) Objectifs

Code de Nom de la Etat Cours Etat Niveau de Etats la masse masse Etat physico - Objectif Délai Objectif Délai d'eau écologique confiance Polluants d'eau d'eau biologique chimique écologique écologique chimique chimique validé validé spécifiques général

La Dore depuis la confluence du FRGR0230 ruisseau Dore 2 3 2 2 0 Bon état 2021 Bon état 2015 b de Vertolaye jusqu'à Courpière La Dore depuis Courpière FRGR0231 jusqu'à la Dore 3 3 3 2 0 Bon état 2021 Bon état 2027 confluence avec l'Allier Tableau 5 : Diagnostic des masses d'eau et objectifs de qualité - Données 2011

Codes utilisés pour les colonnes avec des éléments de qualité de l'état écologique :  Etat écologique : 1 = très bon état ; 2 = bon état; 3 = moyen ; 4 = médiocre; 5 = mauvais; u = inconnu/pas d'information ; NQ = non qualifié  Niveau de confiance : 1 = faible ; 2 = moyen ; 3 = élevé ; 0 = non qualifié ; U = inconnu / pas d'information

Les états écologique, biologique et physico-chimique de la masse d'eau de la Dore depuis la confluence du ruisseau de Vertolaye jusqu'à Courpière sont bon avec un indice de confiance élevé.

En ce qui concerne la masse d'eau de la Dore depuis Courpière jusqu'à la confluence avec l'Allier, l'état écologique et l'état biologique sont moyens. L'état physico-chimique est, quant à lui, bon. Là aussi le niveau de confiance est élevé.

Diagnostic du cours d'eau  Station d'Olliergue

Cette station concerne la masse d'eau de la Dore depuis la confluence du ruisseau de Vertolaye jusqu'à Courpière. Cette station est située à une quinzaine de kilomètre au Sud-Est de Courpière.

Les données ont été récupérées sur le site de la DREAL Auvergne. Elles présentent les qualités biologiques et physico-chimiques des eaux de la Dore sur la commune d'Olliergues. Ces données figurent ci-après :

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 42

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 43

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 44

Figure 8 : Données concernant la station d'Olliergues

D'après ces données, on peut voir que la qualité physico-chimique des eaux est bonne. L'état biologique est, quant à lui, moyen. L'état écologique, résultant des qualités biologique et physico-chimique est donc moyen. Les paramètres déclassant sont l'Indice Biologique Macrophytique en Rivière (IBMR) et l'Indice Biologique Global Normalisé (IBGN).

 Station de Dorat

Cette station concerne la masse d'eau de la Dore depuis Courpière jusqu'à la confluence avec l'Allier. Cette station est située à environ 18 km au Nord-Nord-Ouest de Courpière.

Les données ont été récupérées sur le site de la DREAL Auvergne. Elles présentent les qualités biologiques et physico-chimiques des eaux de la Dore sur la commune de Dorat. Ces données figurent ci-après :

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 45

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 46

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 47

Figure 9 : Données concernant la station de Dorat

D'après ces données, on peut voir que la qualité physico-chimique des eaux est bonne. L'état biologique est, quant à lui, médiocre. L'état écologique, résultant des qualités biologique et physico-chimique est donc médiocre. Le paramètre déclassant est l'Indice Biologique Macrophytique en Rivière (IBMR).

Note : L’Indice Biologique Macrophytique en Rivière est fondé sur l’examen des macrophytes (terme générique pour désigner toutes les plantes aquatiques visibles à l'œil nu) pour déterminer le statut trophique (qui concerne la nutrition, l’alimentation) des rivières, applicable aux parties continentales des cours d’eau naturels ou artificialisés

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 48

3.2. Hydrogéologie 3.2.1. Contexte général

Les formations cristallines où est implantée la carrière présentent un potentiel aquifère très limité, pour ne pas dire nul. En effet, les roches plutoniques telles que le granite sont des roches globalement imperméables, hormis lorsqu’elles sont fracturées ou altérées. L’altération du granite se présente sous la forme d’une couche de sables grossier plus ou moins argileux (arènes granitiques) au-dessus de la roche-mère. Les eaux météoriques, qui s’infiltrent au niveau de ces formations altérées (plus ou moins facilement selon, leur teneur en argile, l’argile étant un matériau imperméable), atteignent la roche-mère dans laquelle elles peuvent s’infiltrer très localement à la faveur des fissures, et/ou poursuivre leur circulation en surface de celle-ci, au sein de la couche d’arène granitique si elle est présente. Elles vont alors s’écouler selon les lignes de plus grande pente. Selon la nature des terrains traversés et l’épaisseur d’arène granitique, elles pourront parfois ressortir en surface lorsque la topographie l’impose (rupture de pente importante, lessivage d’une entaille comme dans les vallées alimentant la plaine de la Dore), ce qui est le cas pour les nombreuses résurgences observées aux alentours de la carrière. En conséquence, même si de l’eau peut être présente dans les terrains granitiques, leur présence est essentiellement restreinte à l’interface couche d’altération/roche saine, donc en surface. Elles ne constituent pas une nappe d’eau à proprement parler ; on ne parle d’ailleurs pas de circulation souterraine en milieu cristallin, mais de circulation hypodermique. Au niveau de Courpière et vers le Nord, les terrains sédimentaires du bassin de la Limagne (formations sableuses à conglomératiques) forment des aquifères qui peuvent être alimentés par les eaux de pluie ou par la nappe alluviale de la Dore. Cependant, la pluviosité de la région étant faible et la capacité de stockage des aquifères limitée, ceux-ci sont peu productifs. De nombreuses sources existent sur les pourtours granitiques de ce bassin sédimentaire. Leur présence est à relier aux failles qui ont permis l’affaissement de ce bassin et qui constituent des drains privilégiés pour les eaux provenant du massif granitique de Saint-Dier.

3.2.2. Usage local et historique des eaux souterraines

A Courpière, plusieurs sources d’eaux minérales étaient (peut-être) déjà connues des Gallo-Romains. Certaines, comme celle de Layat (à 200m à l’Est de la carrière), furent en tout cas consommées dès le 18ième siècle. Quant aux eaux du Salet (à 3km à l’Est de la carrière, en rive droite du Couzon), gazeuses, ferrugineuses et bicarbonatées sodiques, elles furent exploitées pour le thermalisme, puis surtout pour l’embouteillage (de 1860 à 1950), alors expédiées dans toute la France et même jusqu’aux « colonies ». http://eaux.minerales.oubliees.over-blog.com/article-11868685.html

3.2.3. La carrière

L’observation des fronts de taille montre que l’épaisseur des arènes granitiques ne dépasse pas 3 m, ce qui limite fortement les possibilités de circulation d’eau.

La carrière est située à flanc de relief, et l’eau météorique qui tombe sur le site ruisselle rapidement en direction du fond de carrière, depuis lequel elle est évacuée vers les bassins de décantation, le fossé longeant l’ouest de la RD38 puis le ruisseau du Moulin de Layat. Le contexte n’offre pas de possibilités d’infiltration en profondeur.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 49

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 50

3.3. Risques associés 3.3.1. Zones inondables

Le Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles (PPRNP) de Courpière, approuvé par l’arrêté préfectoral du 7 décembre 2010, conduit à la classification d’une partie du territoire de la commune en « zone inondable ».

La carrière se situe en dehors de ces zones inondables, la plus proche se situant à 500m.

Figure 10 : Cartographie du risque inondation

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 51

3.3.2. Arrêtés de catastrophes naturelles

La commune de Courpière a fait l'objet de nombreux arrêtés de catastrophes naturelles :

Type de catastrophe Début le Fin le Arrêté du Tempête 06/11/1982 10/11/1982 18/11/1982 Inondations et coulées de boue 10/06/1984 10/06/1984 21/09/1984 Inondations et coulées de boue 06/05/1985 16/05/1985 15/07/1985 Inondations et coulées de boue 15/03/1988 22/03/1988 10/06/1988 Inondations et coulées de boue 09/06/1992 12/06/1992 04/02/1993 Inondations, coulées de boue et 25/12/1999 19/12/1999 19/12/1999 mouvements de terrains Inondations et coulées de boue 01/12/2003 05/12/2003 12/12/2003 Inondations et coulées de boue 02/11/2008 03/11/2008 18/05/2009 Inondations et coulées de boue 05/07/2009 05/07/2009 10/11/2009 Inondations et coulées de boue 21/05/2012 22/05/2012 08/06/2012 Tableau 6 : Arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 52

4. CLIMAT

4.1. Station de référence

La station de mesure de référence pour les données de pluie, de température et de vent est la station de Courpière, située à une altitude de 455 m. Les statistiques sont basées sur 8 ans de mesures, de 2004 à 2011.

4.2. Températures et pluviométrie

La moyenne annuelle des températures est de 11.4°C. L’amplitude thermique entre les mois d’été et les mois d’hiver est d’environ 16°C .

30

25

20 C

° 15 T° minimales 10 T° maximales 5 T° moyennes 0 mai juin avril août mars juillet février janvier janvier octobre décembre novembre septembre

Graphique 3 : Moyenne des températures

On observe en moyenne 62 jours de gel par an, principalement répartis entre novembre et avril.

La pluviométrie est importante avec une moyenne de 899,6 mm/an, avec une variabilité importante d’un mois sur l’autre. Les précipitations minimales ont lieu en février (47,6 mm) et les maximales en août (105,8 mm). De manière générale, l’hiver est la période la plus sèche tandis que les pluies les plus importantes ont lieu à la fin du printemps et en été.

120

100

80

60 Hauteur moyenne mm mensuelle 40 hauteur maximale 20 quotidienne

0 … … … … mai juin avril août déce nove mars septe juillet octob février janvier janvier

Graphique 4 : Pluviométrie

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 53

4.3. Vents

Il peut être important de connaître les vitesses et les directions privilégiées du vent dans le secteur autour de la carrière. En effet, le vent aura une influence directe sur l’impact de la carrière du point de vue des poussières et du bruit en particulier.

Une rose des vents est une représentation circulaire indiquant la fréquence et la direction des vents à un endroit donné. Les directions des vents sont indiquées par des segments numérotés de 2 en 2 (de 02 à 36) représentant des degrés par rapport au nord. Par exemple, le Nord est représenté par le segment 36 (c'est-à-dire 360° ou 0°), le Sud sera le segment 18 (180° par rapport au nord), etc. La direction se lit de l’extérieur vers l’intérieur, des vents les plus forts aux vents les plus faibles. La longueur du segment indique la proportion de vents suivant cette direction.

La couleur du segment indique la vitesse des vents :

 1,5 à 4,5 m/s (vent faible, en bleu)  4,5 à 8 m/s (vent moyen, en vert)  Plus de 8 m/s (vent fort, en orange).

Les vents de vitesse inférieure à 1,5 m/s ne sont pas représentés sur la rose des vents.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 54

Figure 11 : Rose des vents de Courpière

La rose des vents montre que sur la commune de Courpière, les vents dominants viennent du Sud-Est et du Nord- Ouest. Dans 60% du temps, la vitesse du vent est inférieure à 4.5 m/s. La fréquence d’observation de vents supérieurs à 8m/s est très faible (1,4%) et provenant exclusivement du sud-est.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 55

4.4. Foudre

Le niveau kéraunique (Nk) correspond au nombre de jours où l’on entend le tonnerre. En France, le niveau kéraunique s’échelonne entre 5 et 35 avec une moyenne de 11,3. Le niveau kéraunique de la commune de Courpière est de 15. La densité d’arcs (Da) correspond au nombre d’impact de foudre au sol par km² et par an. En France, la densité moyenne de foudroiement est de 1,59. La commune de Courpière a une densité d’arcs supérieure à la moyenne française puisqu’elle est de 1,97.

4.5. Qualité de l'air

Les activités industrielles, les installations de chauffage, les transports, ainsi que toute activité consommatrice d’énergie émettent des polluants atmosphériques qui peuvent altérer la qualité de l’air et avoir des effets sur la santé. En Auvergne, le réseau de surveillance de la qualité de l’air est géré par l’association Atmo Auvergne basée à Aubières (http://www.atmoauvergne.asso.fr/). Ce réseau est composé de 25 postes de surveillance.

Figure 12 : Poste de surveillance de la qualité de l'air en Auvergne (Source : Rapport d'activité 2012 Atmo Auvergne

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 56

La plupart des stations sont situées en milieu urbain. Les stations de surveillance les plus proches sont celles de , d' et de l'agglomération clermontoise. Cependant ces stations urbaines ne sont pas forcément les plus représentatives de Courpière qui est une petite ville que quelques milliers d'habitants dans un environnement rural.

Dans le rapport d'activité de 2012, en ce qui concerne le zonage rural régional auquel appartient la commune de Courpière, il est précisé que sur la plupart des sites suivis, les concentrations annuelles d'ozone sont en diminution 3 3 par rapport à 2011. Les teneurs en ozone (O3) varient de 55 g/m à 85 g/m , selon les stations de mesures. L'ozone est un polluant dit « secondaire » issu de la transformation chimique de certains polluants dits « primaires » (en particulier les oxydes d’azote et les composés organiques volatils, émis lors de la combustion de carburants), sous l'effet des rayonnements solaires.

Le nombre de jours de dépassement de 120 g/m3 en moyenne sur une plage de 8 h est en diminution en 2012 sur l'ensemble des points de mesure. Cependant, l'objectif de qualité qui vise à ce que ce seuil de 8-horaires de 120 g/m3 ne soit jamais franchi dans l'année, est dépassé sur l'ensemble des sites ruraux.

S'agissant de la protection des écosystèmes, la valeur cible pour la protection de la végétation est respectée (AOT401 égal à 18 000 g/m3.h en moyenne sur 5 ans. Cependant, les teneurs sont environ deux fois supérieures à l’objectif de qualité sur tous les points.

Compte tenu de la localisation de Courpière en milieu rural, ces résultats doivent être représentatifs de la qualité de l'air de la commune.

4.6. Le Schéma Régional du Climat, de l'Air et de l'Energie d'Auvergne

La version finale du Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie d'Auvergne (SRCAE) a été proposée au vote de l’assemblée délibérante du Conseil Régional d'Auvergne dans ses séances du 25 et 26 juin 2012. Cette assemblée a délibéré favorablement sur la version finale du SRCAE d'Auvergne, et de son annexe, le schéma régional éolien. Source : http://www.auvergne.developpement-durable.gouv.fr.

4.6.1. Les gaz à effet de serre (GES)

4.6.1.1. Données générales Le rapport du SRCAE fait l'inventaire des émissions de gaz à effet de serre. Les principaux gaz à effet de serre sont les suivants :

 Le dioxyde de carbone (CO2) : Il est émis principalement suite à l'utilisation des combustibles fossiles et à la déforestation. Il représente 75 % de l'impact anthropique sur l'effet de serre en 2004 (source : GIEC 2007)

 Le méthane (CH4) : Il est le produit de la décomposition anaérobie de matière organique. Il représente un peu moins de 15 % des émissions anthropiques mondiales de GES.

 Le protoxyde d'azote (N2O) : Il est le produit de l'oxydation dans l'air des composés azotés. Il représente 8% des émissions anthropiques de GES.  l'hexafluorure de soufre (SF6), les halocarbures HFC (hydrofluorocarbures) et PCF (perfluorocarbures) : Ce sont des gaz de synthèse qui n'existent pas à l'état naturel. Ils sont utilisés pour leur grande stabilité chimique en tant que gaz réfrigérant et pour les composants électroniques notamment.

1 AOT 40 (accumulated Over Threshold of 40ppb) : cet indicateur , exprimé en g/m3.h correspond à la somme des différences entre les concentrations horaires supérieures à 80 g/m3 (40 ppb) et 80 g/m3 durant une période donnée en utilisant uniquement les valeurs horaires mesurées quotidiennement entre 8 heures et 20 heures (heure de l'Europe centrale) 12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 57

L'impact des GES sur le changement climatique dépend de la quantité émise mais également des propriétés du gaz à effet de serre considéré. Les GES n'ont pas la même action sur le climat pour une même quantité donnée.

Ainsi la notion de Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) a été définie. Une valeur a été associée à chaque gaz. CE

PRG correspond à la masse de CO2 équivalente pour obtenir les mêmes effets cumulés sur le climat (sur une certaine durée) qu'un kg du gaz considéré. Ce sont les PRG à 100 ans qui sont le plus souvent utilisés. Il est ainsi possible de raisonner avec une unité tenant compte du PRG : l'équivalent dioxyde de carbone ou eqCO2.

4.6.1.2. Données de l'Auvergne

En 2007, les émissions de gaz à effet de serre an Auvergne s'élevaient à 8 500 000 tonnes eqCO2 soit 6,3 tonnes

eqCO2 par habitant. Pour comparaison, en France les émissions moyennes sont de 7,1 t eqCO2.

Ces données prennent en compte "l'utilisation des terres, leur changement et la forêt" appelé UTCF. C'est le bilan des puits et des sources d'émission de GES.

En Auvergne, le bilan de l'UTCF est de 4 100 000 tonnes eqCO2.

Figure 13 : Bilan des GES en Auvergne (Source SRCAE Auvergne)

En Auvergne, la répartition des gaz à effet de serre est la suivante :

Graphique 5 : Répartition du bilan par GES - Comparaison Auvergne/France métropolitaine (Source SRCAE Auvergne)

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 58

La situation en Auvergne est bien différente de celle de la France avec une part du dioxyde de carbone réduite au profit du méthane et du protoxyde d'azote.

En considérant le bilan hors UTCF, il est possible, pour chacun des gaz à effet de serre, d'analyser ses part selon le secteur d'activité :

Graphique 6 : Part des différents secteurs dans les émissions de GES (hors UTCF) en Auvergne en 2007 (Source SRCAE Auvergne)

Selon le GES considéré, la répartition des émissions par secteur est complètement différente.

 Dioxyde de carbone (CO2) : Les transports routiers constitue le secteur prépondérant pour ce type d'émission, suivi par le secteur résidentiel/tertiaire et l'industrie.

 Le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O) sont d'origine agricole et sylvicole pour la quasi-totalité des émissions.

 les perfluocarbures (PFC) et l'hexafluorure de soufre (SF6) sont des gaz de synthèse plutôt émis par l'industrie.  Les hydrofluorocarbures (HFC), gaz réfrigérant, sont émis principalement par le secteur résidentiel-tertiaire.

Si l'on considère l'ensemble des gaz à effet de serre, le secteur agriculture/sylviculture est responsable de près de la moitié de ces émissions (46%) suivi dans une moindre mesure par le secteur des transports routiers (24 %).

Une activité telle que l'extraction des matériaux est surtout concernée par le secteur des transports du fait de l’apport et l'évacuation des matériaux sur et hors du site.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 59

4.6.2. Les orientations

Le SRCAE donnent des orientations concernant les industries et le transport des marchandises, l'agriculture, la sylviculture, les déplacements et les déchets.

 Concernant les industries, ce secteur d’activités est consommateur d’énergie. En 2008, la consommation énergétique de l'industrie représentait 20 % de la consommation totale de l'Auvergne. Pour ce secteur, les orientations du SRCAE sont les suivantes :  Industrie - Orientation 1/2 : Favoriser la réalisation de diagnostics énergétiques. Le contenu de cette orientation est d'encourager les entreprises à se lancer dans un diagnostic énergie et à entreprendre des actions d'amélioration de l'efficacité énergétique et de mettre en œuvre/optimiser les moyens d'accompagnement des entreprises, leur facilité l'accès à l'information et les conseiller.  Industrie - Orientation 2/2: Favoriser l'artisanat et l'industrie durable. Les activités artisanales et industrielles doivent s'appuyer sur des infrastructures de qualité conçues dans une logique de développement durable et reposer sur des outils de fonctionnement rationalisés.

 Concernant les déplacements, le transport routier est largement dominant. En 2008, la consommation énergétique des transports représentait 31 % de la consommation totale de l'Auvergne. Le transport routier représente (selon les chiffres de 2007), 24 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour ce secteur, les orientations du SRCAE sont les suivantes :  Déplacement - Orientation 3/4 : Réduire les émissions kilométriques des véhicules routiers. Cela passe notamment par une incitation à la mise en place d'équipements permettant des réduire les émissions unitaires, notamment sur les poids lourds.

 Déplacement - Orientation 4/4 : Réduire les émissions de Gaz à effet de Serre du secteur du transport des marchandises (hors améliorations technologiques). Le contenu de cette orientation est notamment de poursuivre la réduction des émissions unitaires des véhicules de transport des marchandises et de réduire les distances parcourues par des véhicules routiers.

 Concernant les déchets, les orientations du SRCAE sont les suivantes :  Déchets - Orientation 1/1 : Vers une meilleure gestion des déchets. Le contenu de cette orientation est de veiller à une bonne prise en compte des objectifs nationaux dans les plans départementaux de prévention et de gestion des déchets non dangereux, ainsi que les différents enjeux du SRCAE (réduction de la consommation d'énergie, réduction des émissions de gaz à effet de serre, développement des énergies renouvelables, qualité de l'air).

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 60

5. MILIEU NATUREL

5.1. Pré-diagnostic 5.1.1. Contexte

La zone d'étude est située aux lieux-dits "Fayon" et « de Goulas » de la commune de Courpière (63). Elle se trouve dans un contexte de vallée encaissée, à flanc de coteau. La vallée concernée correspond à un affluent de la Dore, le ruisseau du Moulin de Layat. La carrière est située le long de la rive gauche de ce ruisseau, le long de la RD58, selon un axe sud-ouest/nord-est.

Les sommets de coteaux sont occupés par un paysage bocager où dominent les prairies pâturées. Enfin, en aval, l'agglomération de Courpière occupe un espace important le long de la Dore. L'altitude au niveau de la carrière varie d'environ 330m (à l’Est) à 400m (à l’Ouest).

5.1.2. Cartographie des sensibilités écologiques

Une recherche des sites naturels protégés et/ou patrimoniaux a été réalisée autour du projet, à partir du site de la DREAL Auvergne (tableau et figure ci-après). Ne sont mentionnés ci-dessous que les sites les plus proches de la zone d'étude.

TYPE DESIGNATION DISTANCE AU PROJET ZNIEFF I Vallée alluviale de la Dore 530 m Les Chaumes 3,8 km Notre-Dame d'Espinasse 5,2 km Le Couzon 5,6 km ZNIEFF II Varennes et bas Livradois 3,2 km Vallée de la Dore 450 m Haut Forez 5,6 km Natura 2000 FR8301091 "Dore et Affluents" 530 m SIC FR8301033 "Plaine des Varennes" 6,5 km Tableau 7: Sites ZNIEFF et Natura 2000 à proximité du site

ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique, et Floristique Ces sites ont été reconnus d'intérêt écologique faunistique et floristique en raison de la présence de nombreuses espèces animales remarquables et notamment :  des chiroptères (Grand Murin, Grand Rhinolophe…)  des amphibiens (Sonneur à ventre jaune, Triton crêté...)  des mammifères (Loutre d'Europe, Crossope aquatique...)  des insectes communautaires (Grand Capricorne, Agrion de Mercure, Lucane cerf-volant...).

Le périmètre du projet n’est compris dans aucun de ces zonages. Le cours de la Dore est reconnu pour son peuplement piscicole (Saumon de l'Atlantique), mais également de par la présence en tête de bassin, d'Ecrevisse à pattes blanches par exemple. L'intérêt des habitats réside notamment dans la naturalité des habitats liés à la dynamique fluviale. La cartographie de ces différents sites est présentée ci-dessous.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 61

Figure 14 : Carte de localisation des zonages ZNIEFF de type I les plus proches du projet

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 62

Figure 15bis : Carte de localisation des zonages ZNIEFF de type II les plus proches du projet

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 63

Figure 16 : Carte de localisation des sites Natura 2000 les plus proches du projet

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 64

5.1.3. Analyse bibliographique des enjeux

L'analyse bibliographique réalisée s'appuie sur différentes sources. Les principales sont présentées ci-dessous :

 Sites internet - DREAL Auvergne : http://www.auvergne.developpement-durable.gouv.fr/ - Faune Auvergne : http://www.faune-auvergne.org/index.php?m_id=1 - Conservatoire botanique national du Massif Central : http://www.cbnmc.fr/chloris/

 Revues et ouvrages - Antonetti P., Brugel E., Kessler F., Barbe J.P., Tort M. (2006). Atlas de la flore d’Auvergne. Conservatoire botanique national du Massif Central. - Arnold N. & Ovenden D. (2004). Le guide herpéto. 199 amphibiens et reptiles d’Europe. Delachaux & Niestlé. - Arthur L. & Lemaire M. (2009). Les Chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze (Collection Parthénope), MNHN. - Bissard M., Guibal L., Rameau J.C. (1997). CORINE biotopes. Version originale. Type d’habitats français. ENGREF, MNHN. - Cordonnier S. (2010). Végétation de l'Auvergne. Clé des principales alliances phytosociologiques. - Dubois P.J., Le Maréchal P., Olioso G., Yésou P. (2008). Nouvel inventaire des oiseaux de France. Delachaux & Niestlé. - Lafranchis T. (2000). Les Papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles. Collection Parthénope, édition Biotope. - Legrand R., Bernard M., Bernard T. (2006). Recueil d’expériences : étudier, préserver les Chauves- souris en Auvergne autour des bâtiments, des souterrains, des ouvrages d’art et des milieux naturels. Conservatoire des Espaces et Paysages d’Auvergne, Chauve-Souris d’Auvergne. - LPO Auvergne (2010). Atlas des oiseaux nicheurs d'Auvergne. LPO Auvergne. Delachaux & Niestlé, Paris. - Muller S. (2004). Plantes invasives en France. MNHN. - Rocamora G. (1993). Les zones d’importances pour la conservation des oiseaux en France. Ministère de l’environnement, Birdlife International, LPO. Sensibilité floristique sur la base de l’analyse bibliographique (CBNMC)

Taxon Statut Dernière observation Aira caryophyllea multiculmis LRR 2002 Anacamptis coriophora PN, LRR 1956 Anacamptis laxiflora LRR 2008 Carex brizoides LRR 2006 Digitalis grandiflora PR, LRR 1936 Festuca arundinacea LRN 2004 arundinacea Knautia foreziensis LRN 2002 Pulmonaria affinis LRN 2010 Serapias lingua LRR 2008 Spiraea hypericifolia LRN 1917 hypericifolia Trapa natans LRR 1957 Tableau 8 : Sensibilité floristique

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 65

Sensibilité faunistique sur la base de l'analyse bibliographique

Etant donné que le présent projet constitue un renouvellement d'autorisation d'exploitation de la carrière, les principaux enjeux résident dans la présence d'espèces remarquables inféodées aux carrières de roches massives : rapaces rupestres, hibou grand-duc...

5.1.4. Continuités écologiques et corridors de déplacement (trame verte et bleue)

 Définitions

Zone nodale : elle représente les principaux écosystèmes abritant des populations viables d’espèces importantes et menacées. Elle bénéficie généralement d’un statut de protection ou d'inventaire (Znieff, Natura 2000...).

Continuum : ensemble de milieux, favorables à un groupe écologique. Il inclut généralement les zones nodales et les marges complémentaires.

Corridors écologiques : ce sont des espaces assurant une liaison fonctionnelle entre deux zones favorables au développement des espèces cibles à l’intérieur d’un réseau écologique (= corridor paysager, corridor en îlot, corridor linéaire, corridor avec nœuds). Un corridor pour une espèce peut être une barrière pour une autre.

 Continuum (trame verte et bleue) et corridors

Figure 17 : Continuités écologiques à proximité du projet

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 66

La zone d'étude est donc intégrée à la continuité écologique forestière (la moins représentée à l'échelle locale) car entièrement cernée par ce type de formation végétale. En outre, elle s’intègre également au corridor de déplacement des espèces sylvicoles (de part sa situation au sein de boisements), mais la présence de la carrière ne constitue pas en l'état une rupture de ce corridor comme l'atteste la présence de traces de mammifères relevés en périphérie. De fait, le projet ne constitue pas un élément perturbateur de la trame verte à l'échelle locale, d'autant plus que le projet ne consiste pas en un accroissement des superficies concernées par l'activité extractrice.

Naturellement les cours d'eau et ruisseaux constitue le corridor de déplacement de la faune aquatique.

Figure 186bis : SRCE Auvergne

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 67

L'élaboration de la carte du SRCE présentée ci-dessus tien compte des différentes carrières existantes. Ces dernières ne figurent pas dans la liste des menaces sur les continuités écologiques et les trames existantes. Bien que les carrières soient mentionnées comme élément fragmentant dans ce schéma, il est important de préciser les réalités biologiques observées depuis de nombreuses années dans celles-ci : hot-spot de biodiversité en plaine agricole, zone refuge et de quiétude pour la faune, site principaux de reproduction de plusieurs espèces animales...

Le projet est situé au sein d'un corridor écologique diffus au sein du SRCE. Cette analyse conforte celle réalisée à l'échelle locale et présentée ci-dessus.

Aux environs de la zone d'étude, on observe une continuité agricole importante, alternant avec celle urbaine représentée majoritairement par l'agglomération de Courpière. Cette dernière agglomération constitue un point noir dans les déplacements de la faune. En effet, de telles agglomérations sont infranchissables, ou presque, pour un cortège faunistique important.

Le cours de la Dore, qui traverse la ville de Courpière, constitue alors l'unique point de passage pour la faune dans ce contexte. En outre, cette même rivière est également connue et reconnue pour son importance dans la migration des poissons. Le cours de la Dore représente donc le corridor principal de la trame bleue au niveau de la zone d'étude. Un corridor secondaire est représenté par le ruisseau du Moulin de Layat longeant la carrière.

5.1.5. Zones humides

La DREAL Auvergne ne fournit pas de cartographie des zones humides à l'échelle de la région. Le SRCE ne tient également pas compte de ces dernières, de part l'absence de cartographie suffisamment fine. A l'échelle de la zone d'étude et compte-tenu de la nature des matériaux (substratum siliceux peu fragmenté et imperméable), la mise en place de zones humides s'observe généralement au niveau de cuvettes et de talwegs. De par sa situation à flanc de coteau, à plusieurs mètres au-dessus du ruisseau du Moulin de Layat, aucune zone humide n'est présente sur la zone d'étude. Le SAGE Dore ne présente pas de cartographie de zones humides sur le territoire communal de Courpière.

Deux mares prairiales sont présentes au-dessus de la carrière, mais hors emprise (cf. carte de végétation - figure 20). On trouve également une dépression longuement inondable en bordure de la RD58, hors emprise (situé entre la limite de la carrière et le bord de la RD58). Enfin, le ruisseau de Layat présente une végétation riveraine relative aux zones humides. Ces différents habitats sont présentés sur la carte de végétation ci-dessous.

Point d’eau en limite de la RD58

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 68

La zone d'étude est entièrement constitué d'une carrière de roches massives ne permettant pas la rétention d'eau à même de générer des zones humides. L'absence de végétation caractéristique de ces dernières et l'absence de pédogénèse caractéristique de zones humides, conforte l'état de fait, que le carreau de la carrière et les fronts de tailles ne peuvent constituer une zone humides conformément à l'arrêté ministériel relatif à ces dernières.

5.1.6. Analyse du fonctionnement écologique du site (équilibre biologique)

L’équilibre biologique est dépendant de la persistance de l’écosystème dans le sens d’habitat naturel, c'est-à-dire sa durée de vie. Cette persistance augmente donc avec la succession végétale puisqu’une forêt a une durée de vie plus importante qu’une pelouse pionnière. Les communautés climaciques (communauté d’espèces des stades de maturité écologique) sont souvent crédités d’équilibrés en ce sens.

On peut également se rapporter à la résistance de l’écosystème aux invasions et aux agressions extérieures. En effet, plus un habitat sera résistant plus son équilibre sera préservé. Il est admis que cette résistance est plus élevée dans les écosystèmes complexifiés.

L’équilibre biologique est défini également par l’élasticité de l’écosystème qui est dépendante de la vitesse à laquelle la communauté retrouve son état "initial" suite à des perturbations (ex. coupe forestière). L’élasticité décroit avec la succession. Le temps pour retrouver une forêt après un incendie est en effet plus important que le temps nécessaire à reproduire une pelouse sèche.

Du fait que les écosystèmes sont le produit de leur histoire, il apparaît évident qu'un habitat donné à un instant T ne pourra être retrouvé à un temps T+1 consécutivement à une perturbation définie. Cette perturbation peut être d'origine anthropique ou non.

Il convient également de prendre en compte la représentativité des habitats à l’échelle locale notamment. Celle-ci intervient en renforçant ou en atténuant les perturbations sur les équilibres biologiques de la zone considérée. En effet, si l’habitat perturbé est isolé, le retour à un état initial par apport d’éléments extérieurs (migration- colonisation) sera plus long qu’en présence de milieux sources. La proximité de zones refuges déterminera également le niveau d’impact.

PARAMETRES DE L’EQUILIBRE BOIS BOCAGE BIOLOGIQUE LOCAL Modérée suivant la valeur économique des terrains exploités et la rentabilité PERSISTANCE DE L’ECOSYSTEME Forte des éléments structurels (haies, arbres...) Faible à modérée suivant le cortège RESISTANCE DE L’ECOSYSTEME Forte végétal en place. Les plus faibles concernent les prairies artificielles Faible en raison du temps nécessaire Faible à modérée suivant l'organisation ELASTICITE DE L’ECOSYSTEME à la croissance et la maturation des spatiale des habitats identiques arbres Modérée à l'échelle locale, mais Modérée en équilibre avec les cultures REPRESENTATIVITE DES HABITATS probablement croissant en terme de et leurs rotations surface sur les 50 dernières années NIVEAU D’EQUILIBRE BIOLOGIQUE Fort Faible à modéré GLOBAL Tableau 9 : Equilibre biologique du site

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 69

La zone d'étude est incluse dans la continuité forestière, habitat à équilibre biologique globalement fort.

A l'inverse, les environs se caractérisent par une surface importante de prairies plus ou moins permanentes et de cultures en rotation avec une partie de prairies. Ces rotations sont directement corrélées à la valeur économique des terrains en rapport notamment à la PAC et aux volontés des exploitants. En outre, les haies séparant les différentes parcelles sont considérées à la fois comme une opportunité en faveur de l'agriculture (protection contre les intempéries, contre certains ravageurs, production de bois de chauffe), mais également comme un frein à la productivité des parcelles (taille moindre...). Sur la zone d'étude, ces haies sont peu nombreuses et ne semblent pas représenter un frein à la productivité parcellaire.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 70

5.1.7. Définition de l’aire d’étude

Figure 19 : Les différentes aires d'étude du projet de renouvellement de Courpière

L’aire d’étude élargie englobe la zone potentielle d’implantation, la zone d’influence directe des travaux et la zone des effets éloignés et induits. La définition de ces zones est basée sur les enjeux identifiés dans la bibliographie et sur le terrain (adaptation en fonction des résultats des premiers inventaires), et sur le fonctionnement écologique du secteur.

 Zone d’implantation potentielle

Il s’agit de la zone dans laquelle le projet est techniquement et économiquement viable. Ici, elle correspond à l’emprise de la demande de renouvellement d'autorisation. Les inventaires concerneront tous les groupes faunistiques et y seront précis. Les espèces concernées par les impacts sont les plantes et la petite faune peu mobile, ainsi que les espèces animales ayant tout ou partie de leur territoire sur l’emprise. Au regard de l’écologie des différentes espèces citées dans l’analyse des enjeux, plusieurs espèces d'oiseaux de la Directive Oiseaux peuvent avoir tout ou partie de leur territoire de reproduction sur l’emprise sollicitée (Hibou Grand-Duc par exemple).

 Zone d’influence directe des travaux

Il s’agit de la zone qui prend en compte tout le territoire perturbé par les travaux et les infrastructures liées au projet, ainsi que les autres activités proches avec lesquels le projet pourrait avoir des effets cumulés. Les perturbations potentielles sont ici liées aux nuisances sonores (exploitation de la roche, circulation d'engins sur le site et sur le chemin d'accès).

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 71

Cette zone potentiellement perturbée est limitée à une bande d'environ 20 m de large en plus par rapport à la zone d'implantation potentielle. La largeur de cette bande est fixée compte-tenu de l'absence d'impact perceptible de l'implantation de la carrière dans le contexte local (aucune modification substantielle des cortèges floristiques et faunistiques depuis 2005 notamment).

Les espèces concernées sont les mêmes que pour la zone d’implantation potentielle.

 Zone des effets éloignés et induits

Cette zone prend en compte l’ensemble des unités écologiques (= zones d’alimentation, de repos, de reproduction, d’hivernage, de migration,…) potentiellement perturbées par l’aménagement. Il s'agit pour l'essentiel des habitats proches de la zone carriérable.

5.1.8. Dates d'investigation in situ

Les dates d'investigations in situ sont précisées ci-dessous :

Date Objectifs

12 avril 2012 Occupation des sols, végétation. Avifaune & amphibiens 25 avril 2012 Avifaune, flore, habitats 28 juin 2012 Flore, avifaune, rhopalocères, Sonneur à ventre jaune Tableau 10 : Dates des observations de terrain 5.2. Les formations végétales 5.2.1. Méthode d’inventaire

L’analyse de la végétation est basée sur une approche phytosociologique (étude des communautés végétales). Elle permet de rassembler des groupements végétaux au sein d’ensembles abstraits, définis statistiquement par une composition d’espèces originales et répétitives et de nommer des ensembles. L’unité élémentaire de cette classification est l’association végétale. Son nom est terminé par le suffixe « etum ». Les associations sont regroupées en unités d’ordre supérieur : alliance (suffixe « ion »), ordre (suffixe « etalia ») et classe (suffixe « etea »).

L’approche phytosociologique s’appuie sur des relevés phytosociologiques (Braün – Blanquet) effectués sur des surfaces homogènes d’un point de vue floristique, reflet des facteurs du milieu (facteurs physiques, compétition entre espèces, action de l’homme).

Des relevés avaient été réalisés sur la zone d’étude en avril 2012 et complétés par des observations en juin 2012.

En outre, des observations avaient également été réalisées en 2005 sur le même périmètre et aux environs immédiats.

La dénomination des unités végétales du site a été réalisée avec l’appui des documents bibliographiques suivants: le Prodrome des végétations de France (MNHN – 2004), le synopsis commenté des groupements végétaux de la Bourgogne et de la Champagne-Ardenne (SBCO, 2006), le synopsis des groupements végétaux de Franche-Comté (CBNFC, 2009) et les végétations de l'Auvergne (Cordonnier 2010).

Chaque groupement phytosociologique est affecté de son numéro provenant de la typologie EUNIS (Classification des habitats européennes) et du code correspondant à la typologie Natura 2000 (pour les habitats relevant de l'Arrêté du 16 novembre 2001 relatif à la liste des types d'habitats naturels et des espèces de faune et de flore

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 72 sauvages qui peuvent justifier la désignation de zones spéciales de conservation au titre du réseau écologique européen Natura 2000).

Les espèces déterminantes (c'est-à-dire dont la présence peut justifier la désignation du site en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) sont mises en évidence ainsi que les espèces relevant de l’article L411-1 du code de l’environnement et de la liste rouge nationale et régionale.

Chaque groupement est décrit: conditions stationnelles, traitement de la parcelle, espèces constitutives, espèces rares ou protégées, originalité, représentativité…

L’analyse qui en résulte est synthétisée sous la forme d’une carte de végétation avec positionnement des relevés et mention des habitats d’intérêt communautaire. Les tableaux des relevés phytosociologiques sont annexés (annexe 1).

5.2.2. Présentation du secteur d’étude

Les terrains visés par le renouvellement d'autorisation concernent uniquement des parcelles en carrière et forestière.

Figure 20 : Carte de végétation du secteur d'étude

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 73

5.2.3. Prairie pâturée

 Habitat EUNIS : E2.111  Habitat communautaire : /  Groupement : alliance du Cynosurion cristati, association du Festuco rubrae-Crepidetum capillaris  N° de relevé : 3

- Conditions stationnelles et localisation

Cette prairie se trouve établie en sommet de pente, sur des sols peu épais.

- Description

Cette prairie n'est pas concernée par la demande de renouvellement d'autorisation mais y est attenante. Aucun impact de l'exploitation n'a été relevé sur la structure de la végétation et sa productivité entre 2005 et 2012.

Le cortège végétal est dans l'ensemble assez similaire. Les espèces dominantes du peuplement sont l'achillée millefeuille, l'agrostide commun, la crételle, l'érodium à feuilles de cigüe, la fétuque rouge, le ray-grass anglais, le plantain lancéolé, la potentille argentée, la renoncule bulbeuse, le trèfle rampant et le trisète jaunâtre.

Parmi les espèces compagnes, on note plusieurs espèces à fleurs développées et notamment : la crépide capillaire, la pâquerette, la centaurée jacée, la carotte sauvage, la gesse des prés, la marguerite, le liondent d'automne, la petite pimprenelle, le thym faux-pouliot, le trèfle des prés ou encore la vesce cultivée.

Espèces rares ou déterminantes : aucune.

- Intérêt et état de conservation

Ce type de groupement est très répandu dans les environs de la zone d'étude et couvre des superficies importantes en situation de plateau.

Son état de conservation est favorable.

5.2.4. Mare

 Habitat EUNIS : C1.6  Habitat communautaire : /  Groupement : alliance du Glycerio fluitantis-Sparganion neglecti, association du Glycerietum fluitantis  N° de relevé : 4

- Conditions stationnelles et localisation

Cette mare est établie sur une petite dépression du terrain naturel en bordure de l'exploitation actuelle. Elle se met en charge par l'intermédiaire des précipitations et son orientation et exposition permettent une persistance des eaux assez longue, dépendante de la pluviométrie du moment.

- Description

Plutôt exigüe et enclavée entre la carrière et la RD58, cette mare présente une faible végétalisation. Ainsi, seules six espèces végétales y ont été observées. Des plus abondantes au moins représentées, on trouve donc : la glycérie flottante, le jonc articulé, le typha à larges feuilles, le saule marsault, la lentille d'eau et le jonc diffus.

Espèces rares ou déterminantes : aucune.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 74

- Intérêt et état de conservation

Il s’agit d’un groupement très répandu.

Son état de conservation est défavorable au vu de sa situation sur la carrière et de son caractère non permanent.

5.2.5. Haies et boisements

 Habitat EUNIS : F3.17 & FA.3  Habitat communautaire : /  Groupement : alliance du Lonicerion periclymeni, association Corylo avellanae-Crataegetum monogynae.  N° de relevé : 1

- Conditions stationnelles et localisation

Il s'agit d'une communauté mésophile à méso-xérophile des sols plus ou moins désaturés. Il s'agit de la formation caducifoliée entourant la carrière actuelle.

- Description

Les essences arborescentes dominantes sont le frêne, le chêne sessile et le robinier faux-acacia. Ces arbres sont, pour l'essentiel, tortueux et de petit diamètre. Quelques pieds de pin sylvestre et de bouleau s'observent. La strate arbustive est, quant à elle, nettement plus fournie. On trouve notamment le noisetier, l'aubépine monogyne, le prunellier, le chèvre feuille des haies, le fusain ou encore le genêt à balais. Enfin, la strate herbacée est très largement dominée par le lierre, formant par place un tapis presque continu.

Espèces rares ou déterminantes : aucune.

- Intérêt et état de conservation

Eu égard à la superficie d'habitats similaires aux environs immédiats de la carrière, son état de conservation global peut être considéré comme bon.

5.2.6. Carrière

 Habitat EUNIS : J3.2  Habitat communautaire : /  Groupement : /  N° de relevé : 2

- Conditions stationnelles et localisation

Cet habitat concerne la zone d'activité extractrice.

- Description

Il s'agit d'un habitat pour l'essentiel minéral, colonisé par quelques plantes pionnières tels que le Robinier faux- acacia ou encore le Saule marsault. On y trouve également de nombreux pieds de Genêt à balais établissant ainsi une lande à genêts sur les terrains n’ayant pas été exploités depuis longtemps. Plusieurs taches de Renouée du Japon sont par ailleurs présentes. Cette espèce est considérée comme invasive en Auvergne. Son apparition sur le site d'étude entre 2005 et 2012 semble le fait d’une colonisation via le bord de la RD58 déjà infesté.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 75

- Intérêt et état de conservation

La carrière en l'état constitue un habitat en bon état de conservation, mais sujet à plusieurs pressions écologiques liées à la présence du Robinier faux-acacia et à la Renouée du Japon. Des mesures spécifiques devront être prises afin de limiter l'extension de ces stations.

5.2.7. Synthèse sur la végétation

L'emprise sollicitée au renouvellement de l'exploitation de granulats se caractérise par des habitats largement répandus en Auvergne et dans le Puy-de-Dôme. Aucun habitat communautaire n'a été identifié et aucune espèce végétale rare ou protégée n'a été découverte.

Dans l'ensemble, les habitats identifiés ne présentent que peu d'intérêt pour la flore. A l'inverse, au moins deux espèces végétales exotiques à caractère invasif sont présentes : la Renouée du Japon et le Robinier faux-acacia.

5.3. Les peuplements faunistiques 5.3.1. Méthode d’inventaire

Les prospections concernent les oiseaux, les mammifères, les reptiles, les amphibiens et les insectes. Ces groupes constituent de très bons bio-indicateurs des milieux, leur étude permettra donc de cerner les enjeux écologiques du site.

- Méthode d’inventaire des oiseaux : compte-tenu de l'occupation de la superficie du site et de sa nature (carrière en cours d'exploitation), la méthode de la cartographie des territoires a été mise en place. Elle consiste à cartographier les mâles territoriaux au cours de plusieurs visites in situ. Cette méthode permet de définir les densités de population, ainsi que l'ensemble du cortège présent. En outre, une visite crépusculaire / nocturne a été réalisée afin de définir la présence / absence de rapaces nocturnes.

- Méthode d’inventaire des mammifères : la nature farouche et discrète des mammifères limite les contacts visuels avec la plupart des espèces. De ce fait, les relevés sont principalement réalisés par observation des empreintes, laissés, traces le long des chemins et des lisières. En outre, une sortie crépusculaire / nocturne a été réalisée en juin 2012.

Hormis le site internet www.faune-auvergne.org, le site de l’ONCFS (www.oncfs.gouv.fr) a été consulté pour compléter les données sur les espèces chassables et les petits carnivores.

- Méthode d’inventaire des amphibiens : ils ont été recherchés au cours des différentes visites entre avril et juin, par prospection visuelle des différents milieux favorables (mares), sur la zone d’implantation et la zone d’influence directe des travaux.

- Méthode d’inventaire des reptiles : les reptiles ont des mœurs discrètes. Ils ont été recherchés en début de matinée sur les milieux ensoleillés, comme les lisières, au printemps et en été 2012.

- Méthode d’inventaire des insectes : les espèces concernées sont celles des listes rouges et les espèces protégées de papillons (rhopalocères diurnes). Compte-tenu de la nature de l'occupation des sols, la méthode d’inventaire est l’identification au rang de l'espèce de tous les individus de papillon observés.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 76

5.3.2. Les oiseaux

Les différentes espèces observées sur la zone d'étude et qui s’y reproduisent sont présentées sur la carte ci-dessous :

Figure 21 : Espèces d'oiseaux observées sur la carrière

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 77

Le tableau suivant synthétise les résultats des prospections sur site :

Espèce PN LRR LRN DO Effectif nicheur

Bergeronnette des Motacilla cinerea x 0 ruisseaux Bergeronnette grise Motacilla alba x 1

Buse variable Buteo buteo x passage

Epervier Accipiter nisus x passage

Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla x 0

Grand Duc Bubo bubo x R x 0-1 ?

Grive draine Turdus viscivorus 0

Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta x 1

Mésange bleue Parus caeruleus x 1

Mésange noire Parus ater x NT 0

Pinson des arbres Fringilla coelebs x 0

Pouillot véloce Phylloscopus collybita x 0

Rougegorge familier Erithacus rubecula x 0

Rougequeue noir Phoenicurus ochruros x 1

Tableau 11 : Listes des espèces d'oiseaux observées sur le site

NT = quasi menacé ; R = rare DO = annexe I de la Directive Oiseaux ; PN = Protection nationale LRN : Liste rouge nationale ; LRR : Liste rouge régionale Seuls 4 territoires d'oiseaux protégés ont été localisés sur l'emprise sollicitée :

 La Bergeronnette grise (Motacilla alba) : Cette espèce est typiquement anthropophile, mais avant tout liée à l'élément minéral/rocheux, a fortiori à proximité de l'élément liquide. De fait, on la rencontre dans des milieux très variés allant du cœur des agglomérations, jusqu'au-delà de la limite des arbres en montagne. C’est une espèce caractéristique des carrières. La présence d'un couple de cette espèce sur la carrière de Courpière n'est donc pas surprenante. Elle utilise les installations, fronts, et chaos rocheux comme support de nidification.

 L'Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) : Cette espèce est caractéristique des strates arbustives en conditions relativement thermophiles. Sur la zone d'étude, il colonise les bouquets de genêts à balais et prunelliers se développant en marge des zones extraites. Un unique chanteur est présent. Cette espèce est actuellement en progression géographique en France, colonisant de plus en plus le Nord du pays.

 La Mésange bleue (Parus caeruleus) : Petite mésange très commune en France, elle niche partout où des arbres sont présents pour peu qu'ils présentent quelques cavités pouvant accueillir son nid. De fait, on la trouve dans les parcs et jardins, ainsi qu'en forêt et bocage. Sa présence sur la carrière de Courpière réside dans la présence de quelques arbres en sommet de front de taille. De toute évidence, son territoire est à cheval sur la carrière et les massifs forestiers attenants.

 Le Rouge-queue noir (Phoenicurus ochruros) : Cette espèce présente dans l'ensemble les mêmes exigences écologiques que la Bergeronnette grise. A nouveau, il s'agit d'une espèce typique et caractéristique des carrières. De fait, sa présence n'est pas surprenante. La taille relativement exigüe de la carrière explique pourquoi un unique couple est présent.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 78

Non observé sur la carrière malgré plusieurs heures d'affût, le Hibou Grand-Duc semble toutefois être présent de manière plus ou moins régulière sur la carrière, mais pas de manière annuelle. Une aire dédiée à cette espèce existe sur l’un des fronts de la carrière. Ce nid n'était pas actif en 2012, mais pourrait l'être certaines années. La localisation de l'aire est présentée sur la carte ci-dessous :

Figure 22 : Localisation de l'aire de nidification du Grand-Duc

 Synthèse sur l’avifaune

Le peuplement avifaunistique observé est caractéristique des carrières en cours d'exploitation. L'avifaune rupestre se limite ici à deux espèces relativement ubiquistes : la Bergeronnette grise et le Rouge-queue noir. A la faveur du développement d'une strate arbustive en marge, l'Hypolaïs polyglotte et la Mésange bleue se reproduisent également.

Enfin, il est intéressant de noter la présence d'une ancienne aire de Hibou Grand-Duc (non fonctionnelle en 2012). Sa présence nécessite sa prise en compte dans le plan de remise en état du site.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 79

5.3.3. Les mammifères

Aucune espèce n'a été identifiée en 2012 sur l'emprise sollicitée au renouvellement. Au pied de l'aire de Hibou Grand-Duc, il était possible de trouver plusieurs restes osseux de Lapin de Garenne et Hérisson d'Europe. Ces espèces semblent toutefois absentes de la carrière actuelle.

En 2005, la présence de Sanglier avait été identifiée par l'intermédiaire de traces en limite de la carrière, mais sa présence à l’heure actuelle n’est pas confirmée par les dernières observations.

 Synthèse sur les mammifères

Le peuplement de mammifères apparaît nul sur la carrière actuelle. Tout au plus, quelques micro-mammifères peuvent exploiter les secteurs végétalisés. Il s'agit notamment des mulots et campagnols. Aucun enjeu n'est associé aux mammifères sur la zone carrière.

5.3.4. Les batraciens et les reptiles

 Les batraciens

Il existe très peu de points d'eau sur la zone d'étude (2 hors emprise et 1 sur la carrière). Ces derniers n’hébergent en 2012 qu'une seule espèce : la Grenouille rousse (Rana temporaria).

Des informations anciennes signalent la présence du Sonneur à ventre jaune sur la carrière. Les visites régulières sur le site, pourtant réalisées en période favorable, n'ont pas permis d’observer cette espèce. Elle fréquente probablement toujours les abords du ruisseau.

Les sites de reproduction de la Grenouille rousse sont présentés ci-dessous :

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 80

Figure 23 : Site de reproduction de la Grenouille Rousse

Ses quartiers d'estive et d'hivernage sont constitués des boisements entourant la carrière.

 Les reptiles

Une seule espèce a été recensée par observation directe, le Lézard des murailles (Podarcis muralis). Cette espèce inscrite en annexe IV de la Directive Habitats Faune Flore est caractéristique des carrières et de tout habitat présentant des caches et substrats permettant l'insolation. Ainsi, il est commun jusqu'au cœur des agglomérations où les vieux murs en pierre constituent un habitat de choix pour cette espèce.

Sur la zone d'étude, il se reproduit sur la carrière qui héberge une importante population.

 Tableau de synthèse des espèces présentes sur la zone d’étude et l’emprise du projet

STATUT BIOLOGIQUE NOMBRE D’INDIVIDUS LISTE ROUGE LISTE ROUGE NOM DIR. HAB. PROT. NAT. SUR LA ZONE D’ETUDE OBSERVES REGIONALE NATIONALE

Lézard des murailles Oui Sédentaire > 10 Oui (Podarcis muralis) (An. IV) Grenouille rousse 4 pontes sur la Oui Migratrice Non (Rana temporaria) carrière (partielle) Tableau 12 : Reptiles et amphibiens présents sur la carrière

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 81

 Synthèse sur les batraciens et les reptiles

La faible diversité d'espèces observées sur la zone d'implantation caractérise le faible intérêt des habitats :

Humides : faible densité, faible diversité, faible superficie, forte vulnérabilité à la dessiccation...

Secs : faible diversité structurale, exploitation de granulats...

Seul le Lézard des murailles est inscrit en annexe IV de la Directive Habitats Faune Flore et représente donc un intérêt en terme de conservation. Cette espèce et son habitat sont protégés.

5.3.5. Les insectes

 Rhopalocères (= Papillon de jour)

Les différentes espèces (peu nombreuses, en rapport à la faible diversité des habitats présents) ayant été observées sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Petit sylvain Limenitis camilla Petite violette Boloria dia Tabac d'Espagne Argynnis paphia Vulcain Vanessa atalanta Tableau 13 : Liste des papillons observés sur site

Ces espèces sont communes en Auvergne et non visées par une liste rouge régionale ou nationale. Ces insectes ne représentent aucun enjeu en terme de conservation sur le site.

 Odonates (= Libellules)

Une seule espèce a été observée au niveau de l'unique site de reproduction des amphibiens présent sur la zone d'implantation. Il s'agit de la Libellule Déprimée (Libellula depressa), une espèce commune et ubiquiste des eaux stagnantes. Elle n'est pas protégée.

 Synthèse sur les insectes

Aucune espèce de papillon ni de libellule protégée n'a été relevée sur la zone d'étude. Le peuplement est très peu diversifié et ne présente aucun enjeu, d'où une absence de sensibilité.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 82

5.4. Diagnostic écologique 5.4.1. Evaluation de l’intérêt des habitats et de la végétation

Aucune espèce protégée ou patrimoniale n’a été recensée sur l'emprise du projet et aux abords. Aucun des habitats identifiés ne présente d'intérêt particulier en terme de valeur patrimoniale (habitat communautaire ou déterminant).

5.4.2. Synthèse des espèces animales protégées se reproduisant sur l’emprise du projet

4 espèces protégées d’oiseaux et une espèce protégée de reptiles se reproduisent sur l’emprise. Il s’agit de :  la Bergeronnette grise, de l'Hypolaïs polyglotte, de la Mésange bleue et du Rouge-queue noir ;  le Lézard des murailles. Parmi ces espèces, le Lézard des murailles est inscrit en annexe IV de la Directive Habitats Faune Flore.

5.4.3. Cartographie du diagnostic écologique

Figure 24 : Cartographie de l'intérêt écologique du secteur

Remarque : le nid du hibou grand-duc n’est pas considéré comme d’intérêt fort, du fait qu’il n’a pas été observé en 2012.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 83

L’appréciation de l’intérêt d’un site repose sur plusieurs critères :

 Diversité et richesse spécifique  Diversité des milieux  Rareté des espèces (protection nationale ou régionale, liste rouge nationale, annexes des Directives), des associations phytosociologiques, des milieux (annexe de la Directive Habitats)  Rôle écologique (site de reproduction, zone refuge, corridor écologique, …)

Quatre niveaux d’intérêt seront déterminés :

 Niveau I : Intérêt écologique fort  Niveau II : Intérêt écologique modéré fort  Niveau III : Intérêt écologique modéré faible  Niveau IV : Intérêt écologique faible

Niveau I: Intérêt écologique fort

Le cours du ruisseau du Moulin de Layat a été considéré comme d'un intérêt écologique fort car il participe à l'état de conservation des sites Natura 2000 proche. En outre, les boisements se développant sur les berges hébergent plusieurs espèces d'oiseaux protégés.

Niveau II : Intérêt écologique modéré fort

Les mares ont été considérées comme d'un intérêt écologique modéré fort, car il s'agit d'habitats à faible extension sur la zone d'étude et qui participent à l'accroissement de la biodiversité locale et à son originalité. En outre, bien que non observé en 2012, il se pourrait que le Sonneur à ventre jaune exploite encore ces dernières pour sa reproduction.

Niveau III : Intérêt écologique modéré faible

Les boisements caducifoliés et résineux attenants à la carrière et se développant sur cette dernière ont été considérés comme d'un intérêt écologique modéré faible à cause de la présence de plusieurs espèces d'oiseaux non remarquables en période de reproduction.

Niveau IV : Intérêt écologique faible

La carrière en elle-même héberge plusieurs espèces protégées toutes très communes et largement répandues. Ces espèces affectionnent les milieux rocailleux ou rupestres inhérents à l’exploitation de carrière de roche massive et sont donc présents à cet endroit uniquement en raison de la présente de l’exploitation. L’activité d'extraction ayant lieu sur la carrière fait diminuer son intérêt écologique.

Le Hibou Grand-duc n'est, de plus, pas présent en 2012. Il n’est donc pas intégré comme enjeu.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 84

5.5. Conclusion

La carrière de Courpière ne présente aucun enjeu de conservation d'un point de vue floristique et faunistique au terme des sessions d'inventaires réalisés. La présence potentielle du Hibou Grand-Duc représente l'unique sensibilité potentielle de la carrière. Les prospections ciblant sa recherche ont été infructueuses et l'espèce peut être considérée comme absente. Du fait de sa présence potentielle, sa prise en compte dans le cadre de la remise en état est nécessaire dans la prise en compte de l'évolution futur du site et de son attractivité potentielle vis-à-vis de cette espèce.

Aucune des espèces reproductrices de la zone d'implantation n'est inscrite en Liste rouge régionale et / ou nationale. En outre, aucune n'est également inscrite en annexe I de la Directive Oiseaux. Elles sont toutes protégées en France, ainsi que leur habitat.

La démarche de dérogation pour la destruction d'habitats d'espèces protégées est une démarche exceptionnelle comme mentionnée dans "Les conditions d'application de la réglementation relative à la protection des espèces de faune et de flore sauvages et le traitement des dérogations" (Ministère de l'écologie, du développement durable, et de l'énergie - Mai 2013). Ce texte précise :

"Dans ce contexte, pour une espèce donnée, la destruction, l’altération ou la dégradation sur un lieu donné, des éléments physiques ou biologiques nécessaires à la reproduction ou au repos ne remet pas en cause le bon accomplissement des cycles biologiques de cette espèce dès lors que les animaux de celle-ci, présents sur ce lieu donné, peuvent retrouver dans leur aire de déplacement naturel un territoire présentant les mêmes caractéristiques que celui détruit, altéré ou dégradé. Dans ce cas, la présence d’animaux de cette espèce n’entraîne pas sur ce lieu l’application de l’interdiction de destruction, d’altération ou de dégradation des éléments physiques ou biologiques nécessaires à la reproduction ou au repos.

Il en va ainsi pour les espèces communes qui rebâtissent chaque année un lieu de reproduction dans des milieux d’accueil fréquents en périphérie du site concerné par une destruction, altération ou dégradation. Par contre, il est interdit de détruire, altérer ou dégrader leurs sites de reproduction pendant qu’ils sont utilisés, d’autant qu’il y aurait en plus destruction des œufs voire destruction des jeunes ou des parents. L’interdiction de destruction, d’altération ou de dégradation des sites de reproduction s’applique toute l’année pour les espèces qui réutilisent le même site de reproduction lors de chaque cycle de reproduction."

Les espèces d'oiseaux et reptiles rencontrés sur la zone d'étude rentrent donc dans ce schéma de prescription générale. En outre, il est également précisé dans ce même document que les espèces non patrimoniales (cas de la zone d'implantation) ne sont pas visées dans le cas de la mise en œuvre de mesure d'évitement de la période de reproduction ou des sites de reproduction.

En conséquence, il n'est pas nécessaire de réaliser un dossier de dérogation à la destruction des habitats d'espèces protégées concernant l'avifaune et le Lézard des murailles dans le cadre du présent projet.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 85

6. PAYSAGE

6.1. Contexte paysager et notion d’unité paysagère 6.1.1. Notion d’unité paysagère

Les territoires relativement homogènes du point de vue paysager constituent des unités paysagères.

Le découpage d’un territoire en unités paysagères s’appuie en premier lieu sur la perception d’ambiances, ou de «familles» d’ambiances. Une unité paysagère se définit ainsi par une homogénéité des impressions qui sont perçues sur son territoire.

L’analyse cognitive intervient dans un second temps, afin de compléter ce premier regard sensible par une analyse des thèmes géographiques caractéristiques de l’unité. Cette deuxième étape permet, notamment, l’identification de limites concrètes et de critères objectifs de définition. Sont ainsi principalement pris en compte la géomorphologie, les boisements, la trame bocagère, les orientations agricoles et les matériaux de construction. D’autres éléments peuvent intervenir, mais de manière moins systématique : répartition du bâti, essences végétales spécifiques, caractéristiques architecturales, réseaux hydrographiques, etc…

Une unité paysagère se définit donc également par un certain nombre de paramètres géographiques homogènes. Ces paramètres sont ceux qui s’expriment le plus fortement dans les paysages de l’unité et qui sont reliés aux ambiances clés ressenties dans cette même unité.

Enfin, les unités paysagères sont de taille variable, mais sont toujours elles-mêmes composées de l’assemblage de divers faciès paysagers récurrents.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 86

6.1.2. Unité paysagère concernée par le secteur d’étude

Figure 25 : Carte des unités paysagères du Puy-de-Dôme Source : Inventaire des Paysages du Département de Puy-de-Dôme – Eliane Auberger - SYCOMORE Juin 1997 http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Livre_DIREN_63_WEB2_cle093335.pdf

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 87

Courpière et le projet de carrière se trouvent au centre de l’unité paysagère de la Vallée de la Dore.

La Dore traverse la partie Est du Puy-de-Dôme, du Nord au Sud, et constitue un axe déterminant à la fois dans l’histoire, dans l’économie et dans le paysage local. Les paysages restent empreints de cette histoire et de ses évolutions. Cette unité est également recoupée d’Est en Ouest par l’autoroute A89 au niveau de Thiers.

L’entité de la Vallée de la Dore présente une morphologie variée, avec de grandes différences d’un secteur à l’autre. Elle se découpe en 4 sous-unités aux caractéristiques distinctes, à savoir du Sud au Nord :

 Le Bassin d’Ambert (d’ au Nord d’Ambert) : la Dore y traverse un fossé d’effondrement. Elle est encadrée par des reliefs dissymétriques et la topographie se compose d’un ensemble de bombements intermédiaires très peu marqués. Le bassin constitue un vaste espace agricole composé d’herbages dans les zones humides et de cultures sur les meilleures terrasses. Les espaces peuvent être soit fermés par des haies et parcourus de chemins creux, soit ouverts tels que des parcelles non fermées. Les vues peuvent être fermées par endroits par des plantations de pins qui altèrent les ambiances. Le bâti (Arlanc, Marsac, Ambert) est rejeté sur les premiers reliefs. Les implantations industrielles peuvent être groupées (Arlanc) ou diffuses (Tonvic). Les berges de la Dore constituent des espaces de qualité : prés, ripisylves, et les anciennes gravières sont actuellement transformées en étangs de pêche.  D’Ambert à Saint-Gervais-sous-Meymont, le lit de la rivière s’encaisse, elle franchit alors un massif rocheux par l’intermédiaire de gorges très encaissées, dont les pentes sont boisées. Les fonds sont boisés ou occupés par des prés de pacage. Les espaces sont recoupés par la route départementale n°906 et la voie ferrée, qui offrent assez peu de vues sur la rivière. Les implantations industrielles (Giroux, Vertolaye…) marquent profondément les paysages.

 La vallée s’élargit ensuite jusqu’à Thiers, tout en restant fortement bordée par les reliefs (Courpière, Néronde) pour former un vaste espace à fond plat, recoupé par des terrasses alluviales qui s’étagent doucement jusqu’aux premières pentes du massifs des Monts du Forez à l’Est. Le territoire devient bocager, structuré par de belles haies et des boisements de bord de cours d’eau. Le bâti s’éloigne progressivement de la rivière.

 Au-delà de Thiers et , la Dore forme une vallée en plaine bordée de reliefs plus lointains, et de terrasses alluviales dont le dessin rappelle les cours successifs de la rivière.  La Dore rejoint enfin le val d’Allier au niveau de la commune de Ris.

Eléments de valeurs : - Les ambiances le long de la Dore - Les milieux naturels liés à la rivière - Les silhouettes bâties et ensembles urbains, ainsi que le patrimoine architectural - Les constructions en pisé - Les jardins bordés de murs dans le secteur d’Arlanc et d’Ambert

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 88

6.1.3. La carrière

Bordé à l’Est par les Monts du Forez et au Sud par les Monts du Livradois, le secteur de Courpière s’inscrit dans le contexte de la vallée de la Dore et se caractérise par un relief bien marqué.

Ainsi, les très nombreux ruisseaux creusent des vallées qui peuvent être assez encaissées et qui rejoignent la vallée principale de la Dore, d’orientation Nord-Sud au niveau de Courpière.

Les reliefs, séparant ces vallées, sont bien marqués et peuvent s’élever d’environ 200 m par rapport aux cours d’eau.

La ville de Courpière occupe le fond de vallée et les bas de pentes au niveau d’un élargissement de la vallée, et l’occupation humaine sur les reliefs se limite à des villages ou des hameaux souvent installés au sommet ou sur les flancs de colline les mieux orientés.

Photographie 7 : Le paysage autour de Courpière, vu vers l'Est depuis la RD7 au niveau du hameau Les Gardes

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 89

Photographie 8 : Vue vers l'Est depuis la RD7 au niveau du hameau Les Gardes. En contrebas, l’agglomération de Courpière

Photographie 9 : Boisements et habitations sur les flancs des reliefs

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 90

Photographie 10 : Vue vers l’Est depuis le hameau de « La Bessière »

Le territoire est très boisé, notamment sur les pentes des reliefs et dans les vallées les plus encaissées. Les forêts sont de taille importante et constituées d’espèces variées.

L’agriculture est peu présente et plutôt représentée par des zones de pâturage dans les espaces laissés libres par les boisements. On n’observe quasiment aucune zone de cultures, hormis quelques champs au sommet des collines plates, comme sur la colline du hameau de la Sauvetat, à l’Est de Courpière.

Depuis les reliefs à l’Ouest de Courpière, les vues peuvent être lointaines vers l’Est (Monts du Forez). Par beau temps, la vue depuis les reliefs à l’Est de Courpière peut s’étendre jusqu’au Puy de Dôme.

Les éléments paysagers principaux du secteur d’implantation du projet sont donc :

- Des reliefs importants et la proximité des Monts du Forez vers l’Est - Un territoire très boisé - Une agriculture limitée et des zones de cultures presque absentes - La proximité de la zone urbanisée et industrialisée de Courpière

6.2. Analyse du paysage à l’échelle du bassin visuel 6.2.1. Notion de bassin visuel

Un bassin visuel est une unité spatiale relativement fermée, où le regard d’un individu est circonscrit dans des limites constantes, quel que soit l’endroit du bassin où se trouve l’individu. Ces limites sont de plusieurs ordres : crêtes, épaulements, ruptures de pente, haies et bois, construction. Sur le secteur d’étude, les distances prises en compte vont de quelques dizaines de mètres à plusieurs kilomètres. A grande échelle, certains secteurs d’un bassin visuel peuvent se trouver isolés, soit à cause de la topographie (ravins, collines, …), soit à cause de constructions qui forment des barrières (villages), définissant ainsi des sous-bassins visuels. Ces limites ne sont pas forcément des barrières visuelles infranchissables et il peut exister des communications d’un bassin visuel à l’autre.

6.2.2. Bassin visuel de la carrière

La carrière se situant à l’entrée d’une vallée plutôt encaissée et orientée Nord-Est/Sud-Ouest, son bassin visuel en est fortement limité. En effet, depuis la carrière, la vue vers le Sud-Est et le Sud est bloquée par le relief qui sépare la vallée du Ruisseau du Moulin de Layat de celle de la Dore. La vue vers le Sud, dans l’axe de la vallée, est restreinte à quelques dizaines de mètres et s’arrête au premier virage de la route. Vers l’Ouest, on regarde dans le sens de la pente montante et la vue est donc restreinte.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 91

Le bassin visuel s’élargit en direction du Sud-Est, de l’Est et du Nord-Est (photo 11 ci-après).

Vu du point le plus haut de la carrière (route menant à Courteserre), on aperçoit ainsi :

 Une partie de la ville de Courpière qui s’étale au fond de la vallée de la Dore  Une partie de la colline sur laquelle passe la RD906, au Sud-Est  Vers l’Est, une succession de colline peu élevées au premier plan et à l’arrière-plan les reliefs importants des Monts du Forez

Photographie 11 : Vue vers l'Est depuis la route menant à Courteserre, en amont de la carrière. Le bâtiment en blanc correspond à la cartonnerie. A l’arrière-plan, vue lointaine sur les Monts du Forez.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 92

Figure 26 : Carte du bassin visuel

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 93

6.3. Appréciation de l’intérêt paysager du bassin visuel 6.3.1. Méthode

L'appréciation de l'intérêt paysager du bassin visuel repose sur les critères suivants : 1 - Diversité des composantes paysagères 2 - Rareté du paysage 3 - Identité du paysage 4 - Degré d'anthropisation

Cinq degrés d'appréciation peuvent être envisagés pour les 3 premiers critères :

Degré d’appréciation Faible Faible à moyen Moyen Moyen à fort Fort

Gradient correspondant 1 2 3 4 5 Tableau 14 : Les degrés d'appréciation pour les 3 premiers critères

Le 4ème critère (degré d'anthropisation) est apprécié comme suit :

Degré d’appréciation Faible Faible à moyen Moyen Moyen à fort Fort

Gradient correspondant 5 4 3 2 1 Tableau 15 : Les degrés d'appréciation pour le 4ème critère

Le gradient maximal d'intérêt paysager est établi à 20, selon l’échelle suivante :

Niveau d’intérêt paysager Gradient

Grand intérêt paysager 16 à 20 Intérêt paysager moyen 12 à 15 Intérêt paysager faible à moyen 8 à 11 Faible intérêt paysager 4 à 17 Tableau 16 : Les différents niveaux d'intérêt paysager

Cette méthode de diagnostic permet de quantifier autant que possible l’intérêt paysager d’un site.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 94

6.3.2. Résultats

La notation attribuée aux différents critères d'intérêt paysager du bassin visuel identifié pour la carrière de Courpière est la suivante :

Critère d’appréciation Note Diversité des composantes paysagères 4 Rareté du paysage 3 Identité du paysage 4 Degré d’anthropisation 2 Niveau d’intérêt paysager (total des points) 13 Tableau 17 : Intérêt paysager du bassin visuel de la carrière

Les composantes paysagères sont variées : relief important, forêts, nombreux ruisseaux, vallées encaissées, vue sur les Monts du Forez et sur la Chaine des Puys…

Au sein de cette unité paysagère, ce paysage n’est pas rare, mais présente une forte identité le rattachant au Parc du Livradois-Forez.

Le degré d’anthropisation a été jugé moyen à fort de par la proximité de l’agglomération de Courpière. Les voies de communication et les hameaux à proximité de la carrière sont nombreux.

Au regard des notes attribuées aux différents critères d’appréciation, l’intérêt paysager du bassin visuel peut être considéré comme moyen.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 95

7. ASPECTS HUMAINS

7.1. Démographie 7.1.1. Population

Lors du dernier recensement de 2011, la commune de Courpière comptait 4 401 habitants. La densité moyenne de la population était de 138,3 habitants au km².

1968 1975 1982 1990 1999 2011

Population de la commune de 3913 4338 4834 4674 4610 4401 COURPIERE (sans doubles comptes)

Evolution de la population de COURPIERE (Source INSEE) La commune a vu sa population légèrement augmenter entre 1968 et 1982 pour passer de 3913 à 4834 habitants selon les données du dernier recensement disponibles sur le site Internet de l’INSEE. A partir de 1982 et jusqu'en 2011, sa population est en constante diminution, passant de 4834 à 4401 habitants.

De 1968 à 2011, le solde naturel (nombre de naissances – nombre de décès) n’a cessé de diminuer (passant de +0,3 à -0,6 %). Ceci étant principalement dû à la baisse du taux de natalité (de 16,2 à 9,6 ‰) alors que le taux de mortalité restait plutôt stable (13,0 ‰, entre 1968 et 1975, et 14,0 ‰, entre 2006 et 2011). Malgré cela la population a augmenté de 1968 à 1982 du fait que le solde naturel et le solde apparent des entrées sorties étaient positifs.

Evolution démographique 1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999 1999-2006 2006-2011 Taux de natalité 16,2 ‰ 13,0 ‰ 12,2 ‰ 10,3 ‰ 11,1 ‰ 9,6 ‰ Taux de mortalité 13,0 ‰ 11,3 ‰ 12,6 ‰ 13,1 ‰ 13,3 ‰ 14,0 ‰ Variation annuelle moyenne de la + 1,5 % +1,6 % - 0,4 % - 0,1 % - 0,2 % - 0,6 % population Due au solde + 0,3 % + 0,2 % + 0,0 % - 0,3 % - 0,2 % - 0,4 % naturel Due au solde + 1,2 % +1,4 % - 0,4 % + 0,1 % + 0,0 % - 0,2 % migratoire

En 2011, la population se répartit comme suit :

Nombre %

0 à 14 ans 690 15,7 % 15 à 29 ans 605 13,8 % 30 à 44 ans 735 16,7 % 45 à 59 ans 947 21,5 % 60 à 74 ans 837 19,0 % 75 ans ou plus 586 13,3 % TOTAL 4401 100 % Répartition de la population par tranches d’âge – recensement de 2011

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 96

Le groupe d’âge le mieux représenté en 2011 est celui des 45-59 ans avec 21,5 % de la population totale de la commune, suivi de près par les 60-74 ans (19,0 %) et les 30-44 ans (16,7 %).

Répartition de la population par tranches d’âge – Recensements 2006 et 2011

7.1.2. Population active

En 2011, sur les 2620 habitants de Courchaton âgés de 15 à 64 ans, 71,3 % de ces habitants sont actifs. Parmi les actifs, 60,5 % ont un emploi. Le taux de chômage est de 10,8 %.

Population de 15 à 64 ans par type d’activité en 2011

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 97

7.1.3. Habitat, logement

Parmi les 2594 logements existants à COURPIERE en 2011, 2045 (78,8 %) sont des résidences principales, 119 (4,6 %) sont des résidences secondaires et occasionnelles et 430 (16,6 %) sont des logements vacants. Enfin, 1972 (76,0 %) habitations sont des maisons individuelles pour seulement 620 (23,9 %) appartements.

L’habitat à proximité de la carrière n’est constitué que d’habitations isolées, situées le long de la RD58 ou de la petite route rejoignant Courtesserre. Deux habitations sont situées à environ 50 m des limites du projet :  Au Nord, au lieu-dit « La Quériche »,  A l’Ouest, au lieu-dit « Fayon ».

7.2. Equipements et réseaux 7.2.1. Alimentation en eau potable

La commune de Courpière fait partie du Syndicat d’Alimentation en Eau Potable Rive Gauche de la Dore. http://www.siaep-rgd.fr/ L’eau potable provient :  De la commune de Vinzelles (le puits des Graviers et les puits de Vinzelles, situés dans la nappe alluviale de l’Allier, à 22 km au Nord-Ouest de Courpière)  De la commune de Pont-du-Château (champ captant des Cotilles, dans la nappe alluviale de l’Allier, situé à 23 km à l’Ouest de Courpière).

7.2.2. Les réseaux

Aucune conduite de gaz n’existe à proximité de l’emprise de la carrière.

Une ligne France Télécom aérienne longe les parcelles 260, 259 et une partie de la parcelle 255 sur leur limite Est.

Une ligne électrique ERDF dessert le site. Il n’y a cependant pas de transformateur ni de compteur présent ou d’attribuer sur le site. Le dernier raccordement de la carrière a été supprimé en 2004. 7.3. Activités économiques et services

La ville dispose de tous types de commerces et services et de nombreuses industries y sont implantées, telles que cartonnerie, scierie, plâtrerie

Une importante zone industrielle se situe le long de la Dore à 700 m à l’Est du site. Elle accueille notamment la cartonnerie, qui est visible depuis la partie amont de la carrière. Cette zone industrielle est émettrice de bruits nettement perceptibles depuis les zones habitées à proximité.

Sont également présents une école maternelle, une école primaire, un collège, une école maternelle - primaire et un collège-lycée. Le dernier établissement est situé à environ 500m au Nord de la carrière, mais en est séparé par le relief.

7.4. Occupation des sols

La commune de Courpière dispose d’un Plan Local d’Urbanisme approuvé le 30 juin 2010 qui classe les parcelles abritant la carrière en zone Nc, dont les prescriptions autorisent les exploitations de carrières.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 98

Figure 27 : Localisation du projet sur le PLU de Courpière

Sur la commune de Courpière, les principaux modes d’occupation des sols sont :

 Un tissu urbain discontinu composé d’habitations et des zones industrielles et commerciales,  Les secteurs boisés (forêts mixtes), très répandus,  Les secteurs agricoles (prairies), plutôt minoritaires sur les environs de la carrière

7.5. Tourisme et loisirs

La ville de Thiers, à 15 km est la capitale de la coutellerie. Courpière est située dans le Parc du Livradois, et de nombreuses activités d’extérieur sont donc pratiquées : randonnées, VTT, pêche…

De nombreuses associations culturelles et sportives sont répertoriées sur la commune.

7.6. Patrimoine archéologique et historique 7.6.1. Monuments historiques

Aux alentours du site de la carrière, plusieurs monuments sont classés au titre des Monuments Historiques :  Maisons au 17 et 21, place de la Cité  Château de la Barge et jardin  Tour du Maure  Eglise de Courtesserre  Eglise Saint-Martin

D’autres monuments historiques se trouvent sur les territoires des communes voisines, aucun n’étant situé à moins de 500m de l’emprise de la carrière. 12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 99

Figure 28 : Plan de localisation des monuments historiques 7.6.2. Patrimoine archéologique

Lors de la réalisation de la demande de renouvellement d’autorisation en 2007, la DRAC n’avait signalé aucun vestige archéologique à proximité du site. Les limites du site n’évoluant plus, et le site ayant été entièrement décapé, il n’existe aucune possibilité de mettre à jour des vestiges archéologiques lors de la poursuite de l’exploitation.

7.6.3. Sites classés et sites inscrits

La consultation des bases de données communales de la DREAL Auvergne ne mentionne aucun site inscrit ou classé sur la commune de Courpière.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 100

7.7. Transport et accès

La ville de Courpière est accessible par plusieurs axes principaux :  RD906 (route principale reliant Ambert à Thiers)  RD58  RD304  RD152  RD223  RD7  RD41

La carrière est située le long de la RD58, qui relie Courpière à Saint-Dier d’Auvergne. Il s’agit d’une petite route serpentant entre les reliefs et par conséquent assez peu fréquentée.

Aucun comptage routier n'a été effectué sur la RD58. Sur la RD906 au niveau de Courpière, un comptage routier a été fait en 2012 (CG Puy de Dôme). Il fait état de 9 416 véh/j, le pourcentage de poids lourds n'étant pas connu.

Pour les 10 dernières années, les quantités de matériaux produits sont les suivantes. Elles sont comprises dans la tranche autorisée par l’arrêté préfectoral, à savoir 100 000 tonnes/an. La moyenne sur ces 10 années est d’environ 15 000 tonnes/an. Quantité de matériaux produits Année annuellement sur le site du Goulas 2004 5 000 t 2005 2 000 t 2006 60 500 t 2007 26 500 t 2008 12 900 t 2009 15 700 t 2010 12 030 t 2011 1 330 t 2012 840 t 2013 1 000 t 2014 0 t Volume de matériaux produits sur le site de Goulas de 2004 à 2014

Généralement, les camions pouvant alimenter ou venir chercher des matériaux à la carrière peuvent avoir des contenances variables entre 14 et 25 tonnes. Nous retiendrons en moyenne 18 tonnes de charge utile transportées par camions, sur une base de 200 jours de livraison par an.

Le trafic global généré par cette carrière sur les 10 dernières années peut être, en moyenne et en théorie, estimé à 4 rotations de camions par jour (calculé sur la base de 15 000 tonnes/an), soit 8 passages (4 camions partant chargés de la carrière et 4 camions arrivant à la carrière). Les chantiers exceptionnels peuvent engendrer un trafic plus important sur une période généralement restreinte. Par exemple avec une production plus importante comme en 2006 (60 500 t/an), ce trafic routier peut être, en moyenne et en théorie, estimé à 17 rotations de camions par jour, soit 34 passages (17 camions partant chargés de la carrière et 17 camions arrivant à la carrière). Précisons que l’activité d’accueil de matériaux inertes permettra de rationnaliser le transport routier par la pratique du contre-voyage : les camions venant décharger des matériaux inertes repartiront chargés en granulats.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 101

Le trafic global généré par ce projet de renouvellement sera similaire à celui de ces 10 dernières années, en adéquation la production de la carrière et donc la demande. Le rythme d’autorisation sollicité en renouvellement (20 000 tonnes/an en moyenne, et 60 000 tonnes/an au maximum) est inférieur au rythme actuellement autorisé (100 000 tonnes/an au maximum).

7.8. Zone d’appellation d’origine contrôlée

Selon l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine), la commune de Courpière est en zone d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) –Appellation d’Origine Protégée (AOP) et en zone d’Indications Géographiques Protégées (IGP) pour les produits suivants :

Type d’appellation Produit

Bleu d’auvergne AOC-AOP Fourme d’Ambert Saint Nectaire Porc d’Auvergne Puy-de-Dôme blanc Puy-de-Dôme primeur ou nouveau blanc IGP Puy-de-Dôme primeur ou nouveau rosé Puy-de-Dôme primeur ou nouveau rouge Puy-de-Dôme rosé Puy-de-Dôme rouge Tableau 18: Les zones d'appellation d'origine contrôlée

Données consultables sur le site de l’INAO : http://www.inao.gouv.fr

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 102

7.9. Loi montagne

La commune de Courpière n'est pas concernée par la loi Montagne n°85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne.

7.10. Parc naturel régional

La commune de Courpière est intégrée au Parc Naturel Régional (PNR) du Livradois Forez.

Le PNR du Livradois Forez est géré par un syndicat mixte. Il s'étend sur 3 départements (Puy de Dôme, Haute-Loire et Loire) et 179 communes et couvre une superficie de près de 284 800 ha.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 103

Le PNR dans sa charte 2011-2023 décrit différents axes stratégiques et objectifs. La carrière de Courpière peut être concernée par ceux-ci :

 Objectif stratégique 1.1 - Maintenir la biodiversité et diversifier les habitats naturels : Le réaménagement du site prévoit de mettre en place plusieurs aménagements (mare , végétalisation des remblais inertes, stockages des stériles uniquement au pied de certains fronts afin de ne pas condamné l'accès à l'air de rapace(grand corbeau)) pour permettre une intégration écologique du site à la fin de son exploitation.  Objectif stratégique 1.2 : Construire les paysages de demain : - Objectif opérationnel 1.2.3 - Protéger les sites et les espaces paysagers les plus emblématiques. Dans les "hauts lieux" et les "espaces d'intérêts paysagers" qui n'ont en principe pas vocation à accueillir des carrières, toute demande d'autorisation d'exploiter une nouvelle carrière devra être justifiée par des besoins en matériaux et faire l'objet d'une concertation en amont avec les services du Parc afin de garantir le caractère exemplaire du projet, tant en ce qui concerne l'intégration paysagère et environnementale, le limitation des nuisances, la durée et les conditions d'exploitation, qu'en ce qui concerne , à terme, le projet de remise en état :

La commune de Courpière ne se situe pas dans l'un des zonages précédemment cités.

Le Parc Naturel Régional du Livradois Forez a été contacté par courrier en février 2013, pour avoir des informations sur des éventuelles préconisations de la charte du parc en termes de réaménagement.

Dans sa réponse de mars 2013 (qui figure en annexe 2) M. Le Directeur renseigne différentes préconisations en vis-à- vis des paysages, de la faune, et de la flore. Il n’émet pas d’avis par rapport au projet de renouvellement de la carrière.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 104

8. NUISANCES

8.1. Bruit 8.1.1. Cadre réglementaire

En ce qui concerne les opérations d’exploitation, les dispositions de l'Arrêté Ministériel du 22 septembre 1994 modifié doivent s'appliquer.

L'article 22.1 de cet arrêté précise qu'« en dehors des tirs de mines, les dispositions relatives aux émissions sonores des carrières sont fixées par l’arrêté du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les installations classées pour la protection de l’environnement».

L’article 3 de cet arrêté du 23 janvier 1997 précise que « L’installation est construite, équipée et exploitée de façon que son fonctionnement ne puisse être à l’origine de bruits transmis par voie aérienne ou solidienne susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage ou de constituer une nuisance pour celui-ci ».

« Ses émissions sonores ne doivent pas engendrer une émergence supérieure aux valeurs limites admissibles fixées dans le tableau ci-après, dans les zones où celle-ci est réglementée :

Emergence admissible pour la Emergence admissible pour la Niveau de bruit ambiant existant dans période allant de 7 heures à 22 période allant de 22 heures à 7 les zones à émergence réglementée heures sauf dimanches et jours heures ainsi que les dimanches et (incluant le bruit de l’établissement) fériés jours fériés Supérieur à 35 dBA 6 dBA 4 dBA et inférieur ou égal à 45 dBA Supérieur à 45 dBA 5 dBA 3 dBA

Tableau 19 : Emergences réglementaires au niveau des zones à émergence réglementée

Les niveaux de bruit à ne pas dépasser en limites de propriété de l’établissement *…+ ne peuvent excéder 70 dBA en période jour et 60 dBA en période nuit, sauf si le bruit résiduel pour la période considérée est supérieur à cette limite ».

Ces niveaux de bruit en limite sont fixés par l’arrêté préfectoral d’autorisation « de manière à assurer le respect des valeurs d’émergences admissibles ».

L'émergence est définie comme étant « la différence entre les niveaux de pression continus équivalents pondérés A du bruit ambiant (établissement en fonctionnement) et du bruit résiduel (en l’absence de bruit généré par l’établissement) ».

Les zones à émergence réglementée représentent :  « L’intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers, existants à la date de l’arrêté d’autorisation de l’installation et leurs parties extérieures éventuelles les plus proches (cour, jardin, terrasse),  les zones constructibles définies par les documents d’urbanisme opposables au tiers et publiés à la date de l’arrêté d’autorisation,  l’intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers qui ont été implantés après la date de l’arrêté d’autorisation dans les zones constructibles définies ci-dessus et leurs parties extérieures éventuelles les plus proches (cour, jardin, terrasse), à l’exclusion de celles des immeubles implantés dans les zones destinées à recevoir des activités artisanales ou industrielles ».

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 105

L’arrêté préfectoral n°08/02585 du 22 juillet 2008 autorisant l’exploitation du site indique que les prescriptions de l'arrêté ministériel du 23 janvier 1997 s'appliquent sur ce site.

8.1.2. Sources de bruit

Lors de l’exploitation de la carrière, les différentes sources de bruit sont :  les tirs de mines, qui sont à l’origine de bruits importants mais très peu fréquents ;  la reprise des matériaux ;  la circulation des engins et véhicules sur le site ;  le traitement des matériaux (concassage, criblage, centrales de traitement) ;

En novembre 2006, une campagne de mesures de bruit réalisée lors d’une campagne d’exploitation avait montré que la législation en matière de bruits n’était pas respectée. En effet :  le niveau de bruit en limite d’exploitation était de 73,7 dB, ce qui dépasse le niveau autorisé (70 dB)  l’émergence calculée au droit d’une des habitations avoisinant le site a été calculée à 14,6 dB, soit largement supérieure au seuil réglementaire de 5 dB.

En réaction à ces constatations, Colas a mis en place une série de mesures visant à réduire le niveau de bruit émis par l’installation. Mises en place immédiatement après la réalisation des mesures de bruit (fin novembre 2006), ces mesures ont consisté en :

 le remplacement de l’alarme de recul classique du chargeur par une alarme de type « cri du lynx » reconnue comme beaucoup moins bruyante  l’installation de bandes caoutchouc sur les goulottes de réception de matériaux en sortie de crible  la réalisation de soudures au niveau des cornières dans la trémie du concasseur secondaire (caisse à cailloux)  l’amélioration de l’isolation du carénage du moteur (mesure mise en place en février 2006, lors de la reprise de l’exploitation)

Les fiches de progrès et d’action Colas relatives à ces mesures sont jointes en annexe 3.

Plusieurs mesures ont été faites depuis. Les bruits résiduels (sans fonctionnement de la carrière) et les bruits ambiants (carrière en fonctionnement) ont notamment été mesurés sur de plus longues périodes (plusieurs heures).

La dernière mesure effectuée date de février 2009. Cette étude figure en annexe 4. Cette mesure a consisté à mesurer le bruit ambiant en limite de propriété ainsi que l’émergence au niveau de l’habitation la plus proche située au Nord à environ 70m de la limite d’autorisation (et 130 m de la zone de production principale).

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 106

Figure 29 : Localisation des points de masures de bruit

 Mesure en limite de propriété Cette mesure effectuée le 29 janvier 2009 a permis de mettre en évidence Leq = 60,2 dB(A). Cette mesure est conforme puisqu’elle est inférieure au 70 dB(A) demandés par la réglementation.

 Mesure au niveau de l’habitation la plus proche Le bruit résiduel (sans activité sur le site) a été mesuré le 11 février 2009 sur une période allant de 7h à 22 h. Le bruit est principalement issu du trafic routier sur les voies de circulation environnantes.

Leq résiduel = 41,6 dB(A)

Le bruit ambiant (avec activité sur le site) a été mesuré le 29 janvier 2009 sur une période allant de 8 h à 17 h. Le bruit ambiant retenu l’a été sur les périodes 8h-12h et 13h30 – 16h30.

Leq ambiant = 46,5 dB(A)

L’émergence (Leq ambiant - Leq résiduel) au niveau de l’habitation la plus proche de la carrière est donc de 4,9 dB(A). Elle est conforme à la réglementation qui stipule que pour un niveau de bruit ambiant supérieur à 45 dB(A), l’émergence maximale admissible est de 5 dB(A).Il est à noter que les mesures ont été réalisées pour un fonctionnement le plus bruyant possible (cas le plus défavorable). Lors des mesures du bruit ambiant et en limite de site, tous les engins étaient au plus près de l’habitation.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 107

8.2. Poussières 8.2.1. Sources

Seule la carrière est susceptible de générer des poussières dans le secteur. D’une manière générale, Les quantités de poussières mises en suspension dans l’atmosphère par l’activité des carrières varient en fonction de l’activité mais également en fonction des conditions externes :

 Conditions atmosphériques (pluie, force et direction des vents, taux d’humidité dans l’air, …).  Mode d’extraction des matériaux (en eau ou hors d’eau).  Mode de traitement des matériaux (à sec, ou lavés).  Utilisation de dispositifs de dépoussiérage ou limitant la dispersion des poussières (arrosage, capotage, aspiration).  Intensité du trafic des engins de chantier et des camions.

Les poussières générées dans cette carrière seront des poussières minérales provenant de l’exploitation de roches granitiques. Ces poussières peuvent provenir de différentes phases de l’exploitation :

 L’abattage : trous et tirs de mines, source mobile, émissions faibles et limitées au temps de foration ;  Le traitement des matériaux : concassage, criblage et chargement, source mobile, émissions pouvant être importantes ;  Le chargement des camions et la mise en stocks des matériaux, source mobile, émissions généralement faibles, mais qui dépendent de la granulométrie du matériau ;  La circulation des véhicules sur les pistes: chargeuses et camions, sources mobiles, émissions dépendant directement de l’état du sol (humide ou sec).

La production de poussière lors du forage des trous de mines est locale et ne peut gêner que le foreur.

Les tirs de mines peuvent occasionner la formation de poussières en quantité modéré et dans un périmètre d’autant plus réduit que la carrière est située dans une vallée encaissée.

Le traitement des matériaux, tels que le concassage et criblage et la chute des matériaux au cours du stockage produisent des poussières (en quantité parfois important) et ce principalement en période estivale.

L’exploitation de la carrière fonctionnant par campagnes de une à quelques semaines, 2 à 3 fois par an, les émissions de poussières sont épisodiques et ne durent que le temps de la campagne. Cela réduit considérablement l’impact de la carrière du point de vue des poussières.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 108

8.2.2. Réglementation applicable en matière de poussières

8.2.2.1. L'arrêté ministériel du 22 septembre 1994 Cet arrêté prescrit dans son article 19, l’obligation pour les carrières de roches massives dont la production annuelle est supérieure à 150 000 tonnes, de mettre en place un réseau approprié de mesure des retombées de poussières dans l'environnement. Le nombre et les conditions d'installation et d'exploitation des appareils de mesure sont fixés par l'arrêté d'autorisation.

La production de la carrière du Goulas étant inférieure à 150.000 tonnes annuelles, la carrière est dispensée de ce réseau de mesures de suivi.

Cependant l'entreprise COLAS Rhône Alpes Auvergne a fait réaliser un suivi des mesures de poussières environnementales en aout 2008. Cinq plaquettes ont été déposées autour de la carrière.

Figure 30 : Localisation des points de prélèvements de poussières environnementales

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 109

Ces plaquettes sont restées en place 14 jours. Les résultats des mesures sont les suivants :

Résultats en Incertitude

(g/m2/mois) (g/m2/mois) Poste 1 3,04 0,14 Poste 2 * * Poste 3 2,04 0,11 Poste 4 1,21 0,009 Poste 5 1,00 0,008 * : la plaquette du poste 2 a été détruite. Tableau 20 : Résultats de prélèvement de poussières environnementales réalisés en 2008

Les valeurs obtenues étaient toutes inférieures à 30 mg/m2/mois (valeur au-delà de laquelle se situait une zone fortement polluée et fixée par la norme NF A43-007).

Ces prélèvements ont mis en évidence que la carrière est ses abords se trouvent dans une zone faiblement polluée.

Le rapport concernant ces mesures de poussières environnementales figure en annexe 5.

8.2.2.2. Le code du travail Depuis le 1er janvier 2014, les mesures de poussières dans les mines et carrières ne sont plus régies par le RGIE - Règlement Général des Industries Extractives, dont le Titre "Empoussiérage" a été abrogé. Les zones géographiques ou postes de travail ne font donc plus l’objet d’un classement (1ère, 2ème ou 3ème classe) en fonction de l’empoussiérage de référence et de l’empoussiérage constaté.

Les nouvelles dispositions réglementaires concernant les mines et carrières, entrées en vigueur le 1er janvier 2014, sont issues de deux textes parus en 2013 :

 Le décret n°2013-797 du 30 août 2013 fixant certains compléments et adaptations spécifiques au Code du Travail pour les mines et carrières en matière de poussières alvéolaires (dont l’article 9 abroge le titre « Empoussiérage » du RGIE) ;  L’arrêté du 4 novembre 2013 relatif au contrôle de l’exposition aux poussières alvéolaires dans les mines et carrières.

Ces textes complètent et adaptent les dispositions existantes de la quatrième partie du Code du Travail relative à la santé et la sécurité au travail, notamment les articles R. 4222-10, R. 4412-28 et R. 4412-38, afin de prendre en compte les spécificités des industries extractives.

On distingue deux principaux types de poussières en fonction de la dimension des particules :

 Les poussières inhalables : il s’agit des poussières dont le diamètre aérodynamique est inférieur ou égal à 100 µm ; elles correspondent à la fraction des poussières totales en suspension dans l'atmosphère des lieux de travail susceptible de pénétrer par le nez ou par la bouche dans les voies respiratoires.  Les poussières alvéolaires, siliceuses ou non : il s’agit des poussières dont le diamètre aérodynamique est inférieur à 5 µm ; elles correspondent à la fraction des poussières inhalables susceptible de se déposer dans les alvéoles pulmonaires. Les organes respiratoires de l’homme ne permettent pas d’expectorer des poussières de cette taille, invisibles à l’œil nu.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 110

Si la teneur en quartz de ces poussières alvéolaires dépasse 1%, on parle alors de poussières alvéolaires siliceuses et l’on considère que le risque de contracter une silicose n'est plus négligeable (maladie pulmonaire due à l'accumulation de particules siliceuses dans les voies respiratoires). La fiche toxicologique de l’INRS n°23 – Silice cristalline – précise notamment que les particules siliceuses de 0,5 à 5 µm de diamètre atteignent la trachée, les bronches et les zones alvéolaires. D’une manière globale, les diverses études montrent que les PM 2,5 (diamètre inférieur à 2.5 µm) sont les plus préoccupantes vis-à-vis de la santé publique.

La silice cristalline peut se présenter sous trois formes possibles : le quartz, la cristobalite ou la tridymite.

8.2.2.3. Mesures réalisées selon le RGIE Des analyses de poussières inhalables et alvéolaires ont été réalisées sur le site en 2009, lorsque celle-ci étaient encore régies par le RGIE.

Poussières inhalables La campagne de prélèvement a eu lieu le 29 janvier 2009 durant 7h. Durant les mesures, le fonctionnement de la carrière était normal. Une installation de traitement mobile était présente sur le site.

Trois capteurs ont été installés :

 Poste 1 : Sortie de concassage  Poste 2 : Front de taille  Poste 3 : Stocks

Les résultats des mesures figurent dans le tableau suivant :

Numéro de Durée de prélèvement en Masse de poussières Concentration en poste minutes recueillies en mg mg/m3

1 420 25,7 6,20 2 420 13,4 3,00 3 420 2,7 0,40 Tableau 21 : Résultats des mesures de poussières inhalables

Les concentrations en poussières inhalables relevées au niveau des postes de travail en 2009 étaient toutes inférieures au seuil réglementaire de 10 mg/m3, au-delà duquel les poussières peuvent devenir nocives par le seul effet de surcharge des poumons (seuil réglementaire fixé par le Code du Travail).

Le rapport concernant ces mesures de poussières inhalables figure en annexe 6.

Poussières alvéolaires Les mesures de poussières alvéolaires ont été réalisées les 10 et 11 juin 2009, soit pendant 2 postes de travail (16 h).

Trois capteurs étaient portés par le personnel présent sur le site :

 Poste 1 : conducteur de la pelle  Poste 2 : Conducteur du chargeur  Poste 3 : Responsable de l'installation

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 111

Les résultats des mesures figurent dans le tableau suivant :

Concentration en E :plus petite Numéro de Durée du R poussières Taux de quartz valeur de 25/Q Classe poste prélèvement alvéolaires : E ou 5 1 960 min 0,1 mg/m3 6,84 % 3,65 mg/m3 Classe 1 2 960 min 0 mg/m3 2,13 % 5 mg/m3 Classe 1 3 960 min 1,1 mg/m3 15,85 % 1,58 mg/m3 Classe 3 Tableau 22 : Résultats des mesures de poussières alvéolaires

Les concentrations en poussières sont faibles pour les postes 1 et 2, ce qui met en évidence l'efficacité des cabines climatisés des engins.

Ces mesures d’empoussièrage reflètent de relativement bonnes conditions d’exploitation, étant donné que les émissions de poussières sont assez faibles.

Cependant, le taux de quartz du gisement, qui n’est pas un facteur maîtrisable, est relativement élevé. Différentes préconisations ont été faites :

 le personnel soit informé des risques de santé encourus.  la climatisation des engins soit fonctionnelle, entretenue.  les conducteurs des engins ferment porte et fenêtres de la cabine et utilise la climatisation. En effet, une cabine climatisée est en légère surpression, ce qui réduit l’exposition des conducteurs aux poussières.  les filtres à poussières des cabines soient nettoyés ou changés régulièrement.  le personnel devant intervenir à long ou court terme sur l’installation s’équipe d’un masque de protection des voies respiratoires.

Le rapport concernant ces mesures de poussières alvéolaires figure en annexe 7.

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 112

8.2.2.4. Mesures selon le code du travail

Poussières inhalables Le risque poussières inhalables est écarté si la concentration moyenne réglementaire de 10 mg/m3 ne peut possiblement être dépassée qu’à titre exceptionnel.

Poussières alvéolaires Seule une mesure de contrôle au poste de travail a priori le plus exposé est conseillée tous les 5 ans, si et seulement si le risque poussières alvéolaires est jugé faible. C'est-à-dire, selon le guide UNICEM d’avril 20142 validé par le Ministère, la CARSAT et l’INERIS, si les conditions suivantes sont toutes trois réunies :

1. Historique des résultats  Les précédentes mesures de poussières alvéolaires doivent toutes être inférieures à 5 mg/m3 (VLEP pour les poussières alvéolaires - Valeur Limite d’Exposition Professionnelle), et la moyenne des précédents résultats doit être inférieure à 1,25 mg/m3, soit 25% de la VLEP ;  Les résultats doivent être jugés fiables et représentatifs, et au nombre minimum de 3 par GEH - Groupe d’Exposition Homogène (ensemble de postes de travail pour lesquels une exposition comparable aux poussières alvéolaires a été identifiée) ; 2. Mesures de prévention et de protection suffisantes, entretenues et enregistrées dans un document adéquat ; 3. Médecine du travail : aucune pathologie respiratoire ne doit avoir été déclarée auprès du service de santé au travail au cours de ces dix dernières années.

Poussières alvéolaires siliceuses Le danger silice est écarté si la moyenne des taux de quartz issus des résultats précédents est inférieure à 1% (en pourcentage massique) : seule une mesure de vérification est alors conseillée tous les 5 ans par l’UNICEM.

Dans le cas contraire, on évalue alors l’importance du risque poussières alvéolaires siliceuses sur la carrière, qui sera jugé faible si et seulement si les trois conditions suivantes sont réunies :

1. Historique des résultats  Les précédentes mesures de quartz doivent toutes être inférieures à 0,1 mg/m3 (VLEP pour le quartz - Valeur Limite d’Exposition Professionnelle), et la moyenne des précédents résultats doit être inférieure à 0,01 mg/m3, soit 10% de la VLEP ;  Les résultats doivent être jugés fiables et représentatifs, et au nombre minimum de 3 par GEH - Groupe d’Exposition Homogène (ensemble de postes de travail pour lesquels une exposition comparable aux poussières alvéolaires a été identifiée) ; 2. Mesures de prévention et de protection suffisantes, entretenues et enregistrées dans un document adéquat ; 3. Médecine du travail : aucune silicose ne doit avoir été déclarée sur le site depuis 10 ans.

2 « Prévention des risques liés à l’exposition aux poussières - Guide méthodologique pour les industries extractives » - UNICEM, version d’avril 2014 12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 113

8.3. Vibrations 8.3.1. Sources de vibrations

Les vibrations peuvent avoir trois origines :

- La circulation des véhicules et des engins de chantier sur les pistes et les voies d’accès. Néanmoins, les vibrations que l’on peut ressentir à proximité immédiate d’un poids lourd en déplacement ne peuvent être perçues au-delà de quelques mètres. Il n’y aura donc aucun impact de cet ordre. - Le fonctionnement de l’installation de traitement. Les vibrations induites sont de même ordre de grandeur que celles induites par les engins. Il n’y aura donc aucun effet de cet ordre. - Les tirs de mines. Les vibrations consécutives aux tirs de mines réalisés pour l’abattage des matériaux sont à l’origine de vibrations dont l’aire de propagation est plus vaste et peut atteindre les constructions environnantes. Ces vibrations peuvent constituer une nuisance pour les habitants et cause des dégradations au niveau des habitations. La propagation des vibrations est fonction de la rhéologie des matériaux présents et du tir lui-même.

8.3.2. Réglementation

D’après l’arrêté du 22 septembre 1994, article 22.2 : « les tirs de mines ne doivent pas être à l’origine de vibrations susceptibles d’engendrer dans les constructions avoisinantes des vitesses particulaires pondérées supérieures à 10 mm/s mesurées suivant les trois axes de la construction. »

8.3.3. Mesures de vibrations

Seule la carrière est génératrice de vibrations dans le secteur.

Elles ont pour origine essentielle les tirs de mines réalisés ponctuellement, à une fréquence très faible.

Plusieurs tirs de mine ont eu lieu sur le site. Le tableau suivant récapitule les résultats des mesures de vibrations au niveau des habitations les plus proches.

Vitesse particulaire Distance entre tir et Date Maison maximum selon l’un des 3 Charge unitaire habitation axes Becker 1,11 mm/s 22 février 2007 25,3 kg Labonne 3,08 mm/s 30 juillet 2007 Labonne 2,86 mm/s 23,3 kg 14 novembre 2007 Labonne 3,97 mm/s 29,6 kg 20 novembre 2007 Labonne 4,32 mm/s 32,6 kg 17 septembre 2009 Labonne 1,90 mm/s 28,4 kg Tableau 23 : Résultats des mesures de vibrations

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 114

Les résultats des mesures de vibrations sont inférieurs au 10 mm/s maximum imposés par la réglementation. Les mesures sont donc conformes.

Figure 31 : Emplacement des mesures de vibrations

Les plans de tir et mesures de vibration figurent en annexe 8.

8.4. Odeurs

Il n’y a pas d’activité émettrice d’odeurs particulières dans le voisinage de l’exploitation ni lié à l’activité du site. Seul le trafic sur la RD 58 est générateur d’odeurs par les gaz d’échappement. Les activités d’élevage situées à proximité du projet de carrière sont aussi susceptibles d’émettre des odeurs propres aux zones rurales.

8.5. Consommation énergétique

Dans le voisinage de la carrière, la consommation énergétique est liée aux habitations, aux exploitations agricoles et industrielles et à l’éclairage public. Les installations de traitement des matériaux et les engins du site fonctionnent au GNR (moteurs thermiques). Les locaux sont également alimentés en énergie électrique par le biais d’un groupe électrogène alimenté en GNR.

8.6. Emissions lumineuses

Les seules émissions lumineuses à proximité de la carrière sont les habitations proches et celles du bourg de Courpière. Les phares des camions et engins sur le site, éventuellement lors de campagnes en automne et fin de journée (après 17h).

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 115

9. INTERRELATIONS ENTRE LES ELEMENTS ET MILIEUX DECRITS

Environnement biologique : Facteurs Eaux Eaux Tourisme et Biens Patrimoine Bruit Topographie Géologie Air Paysage Population Vibrations Trafic Routier climatiques superficielles souterraines loisirs matériels culturel Poussières Faune Flore Habitats Continuités Equilibres naturels écologiques biologiques

Topographie X X X X X X

Facteurs X X X X X X X X X X X climatiques X Géologie X X X X X X X

Eaux X X X X X X X X X X X superficielles

Eaux souterraines X X X X X X X X X

X Air X X X X X X X

Faune X X X X X X X X X

Flore X X X X X X X X X X

Habitats naturels X X X X X X X X X X X X

Continuités X X X X X X X X X écologiques

Equilibres X X X X X X X X X biologiques

Paysage X X X X X X X Tourisme et X loisirs X X X X X X X X X X X X X X Population X X X X X X X X X X X X X X X X

Biens X X X X X X X X matériels Patrimoine X X X X culturel X X X X X Vibrations

X X X X Bruit Poussières X X X X X Trafic routier

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 116

ANALYSE DES EFFETS DIRECTS ET INDIRECTS, TEMPORAIRES ET PERMANENTS DE L’INSTALLATION SUR L’ENVIRONNEMENT

12 LEM 13 – Carrière de Courpière – Etude d’impact 117 Effets

1. GEOLOGIE – GEOMORPHOLOGIE – PEDOLOGIE

1.1. Géologie 1.1.1. Effets quantitatifs

Les roches granitiques exploitées sont considérées comme une richesse naturelle non renouvelable et par conséquent les volumes extraits représentent une diminution du patrimoine.

Néanmoins, la carte géologique montre que la région est riche en granite de différents types. De ce fait, les volumes extraits, environ 20 000 t/an, soit près de 7 700 m3/an (densité 2,6) soit encore 108 900 m3 en 15 ans ne représentent qu’une infime proportion des volumes constituant le sous-sol du secteur. L’effet quantitatif sur la ressource sera négligeable.

1.1.2. Effets qualitatifs

L’extraction d’un volume important de matériaux peut dans certains cas compromettre la stabilité des terrains. Dans notre cas, l'exploitation porte essentiellement sur des roches compactes peu enclines aux phénomènes de glissement de terrain, et aucun incident n’a jamais été observé sur le site qui existe depuis plusieurs années sous sa forme actuelle.

Les effets potentiels se limiteront aux chutes de pierres qui pourraient se produire localement et ponctuellement depuis un front de taille non purgé et non réaménagé, tout en restant à l'intérieur du site autorisé. L'effet qualitatif sur la ressource est négligeable. 1.2. Géomorphologie

La carrière se situe sur le flanc Sud-Est d’un relief culminant à près de 400 m. L’exploitation entame le relief sur environ 60 m de hauteur, pour une superficie totale de 3,3 ha, créant une morphologie de falaise.

L'extraction prévue accentuera quelque peu cette morphologie de falaise puisque le carreau actuel sera abaissé de 13 m environ. Néanmoins dans le cadre de la remise en état du site, des matériaux inertes seront apportés sur le site et déposés sur le carreau et en pied de certains fronts de taille. 1.3. Pédologie

Le sol est le produit de l'altération, du remaniement et de l'organisation des couches supérieures de la roche mère sous l'action de la vie, de l'atmosphère et des échanges d'énergie qui s'y manifestent.

L'impact de l'exploitation sur les sols voisins de la fosse d'extraction est nul puisque ces terrains poursuivront leur lente évolution sans être affectés par les travaux réalisés. Les effets sur les sols remaniés et décapés seront plus conséquents. Ces sols sont stockés sous forme de merlons périphériques et serviront aux travaux de remise en état. Néanmoins, le processus d'évolution des sols est très lent (échelle du millénaire) et le temps de stockage n'aura pas d'incidence importante sur les caractéristiques de ce sol. A noter que le décapage a déjà entièrement été réalisé sur le site.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 119 Effets du projet

1.3.1. Risques de pollution des sols

Si aucune mesure de prévention et de contrôle n’était prise, les risques de pollution des sols en place ou stockés sous forme de merlons pourraient provenir :

 D’éventuelles fuites lors des opérations de ravitaillement des engins ;  D’éventuelles fuites de produits polluants nécessaires au bon fonctionnement de l’installation de traitement mobile et des engins (huiles, carburant, graisse,…) ;  D’éventuels dépôts sauvages de déchets sur le site par des tiers.

Les sources éventuelles de pollution disparaîtront avec la fin de l’activité. Ce risque est donc temporaire à l’exception du risque de décharge sauvage si la remise en état du site et son utilisation future ne sont pas bien pensées.

Compte tenu des mesures et des contrôles mis en place par l’entreprise COLAS Rhône Alpes Auvergne, les risques de pollutions des sols sont faibles (mesures exposées dans le chapitre 4).

1.3.2. Risque de dégradation de la qualité des sols

Le sol est à considérer comme un milieu biologique, fragile et complexe, affecté de caractéristiques propres de texture (granulométrie), de structure (plus ou moins granuleuse) et de propriétés physico-chimiques (pH, sels minéraux, matières organiques, …).

L’activité d’exploitation sera susceptible d’apporter les modifications suivantes :

 Le décapage de la découverte peut affecter la structure du sol ;  Le stockage de la terre végétale peut entraîner une dégradation de ses qualités : lessivage progressif des minéraux, compactage entrainant une perte de la structure grumeleuse, phénomènes de fermentation anaérobie, … ces phénomènes sont accentués si les durées sont trop longues et les hauteurs de stockage mal adaptées ;  La circulation d’engins peut entrainer le tassement des horizons pédologiques.

Ce seront principalement les opérations de déstockage et de remise en place de la terre végétale qui pourront entrainer des modifications affectant la qualité du sol.

Afin de réduire au maximum les effets, la société met en œuvre les mesures nécessaires. Elles sont présentées dans le chapitre 4. 1.4. Effets sur la stabilité des terrains

La création d’une excavation peut être à l’origine d’instabilités susceptibles de générer des glissements de terrains et des effondrements. Cependant, la nature même des roches exploitées les rend peu propices au glissement de terrains. De plus toutes les mesures seront prises pour assurer la sécurité sur le site, du point de vue de glissements de terrain ou de chutes de pierres.

Conformément aux conclusions d’une étude de 2004 sur stabilité du front Nord de la carrière, réalisé par M RESTITUITO du LRPC de Clermont-Ferrand (CETE), un merlon de type « piège à cailloux » a été dimensionné et mis en place au pied des fronts de taille de la carrière, empêchant toute progression dangereuse d’un éventuel éboulement ou d’une potentielle chute de blocs rocheux.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 120 Effets du projet

2. HYDROLOGIE – HYDROGEOLOGIE

2.1. Hydrologie

Aucun cours d’eau ne traversant le site, les effets à prendre en compte sont uniquement liés aux précipitations et aux eaux de ruissellement.

L’exploitation se situe sur un versant abrupt et jouxte dans sa partie haute la ligne de crête d’un relief granitique. Elle occupe une surface de 3ha32a49ca pour une hauteur d’environ 70 m en fin d'exploitation.

Le site est presque entièrement entouré par un réseau de fossés d’assainissement pluvial empêchant :  les eaux de ruissellement venant de l’amont du versant d’atteindre le site  Les eaux de ruissellement du site de s’écouler sur la RD58

Les circulations des eaux superficielles sur le site sont donc limitées aux eaux précipitées sur l’emprise de la carrière.

2.1.1. Aspect quantitatif

L’emprise de la carrière est relativement restreinte (3,3 ha), ce qui limite les quantités d’eau susceptibles de ruisseler sur le site.

La roche mise à nue modifie l’écoulement des eaux météoriques. En effet, le décapage du secteur accélère le ruissellement, tandis que l’infiltration est soit accélérée dans les zones plus perméables soit ralentie dans les zones imperméables.

Les matériaux exploités sont de nature granitique et donc plutôt imperméables. L’infiltration n’est favorisée qu’au niveau des zones où les granites sont altérés (arènes granitiques) ou fracturés. La fracturation peut d’ailleurs être augmentée par l’utilisation d’explosifs pour les besoins de l’exploitation.

La morphologie abrupte de la carrière tend à favoriser le ruissellement par rapport à l’infiltration au niveau des fronts de taille. Les eaux précipitées ruissellent rapidement vers le carreau de la carrière où elles peuvent s’infiltrer dans les matériaux grossiers et plutôt perméables qui le constituent. Cependant, l’accumulation progressive de fines au niveau du carreau tend à limiter les possibilités d’infiltration et à provoquer l’apparition de mares et flaques temporaires. L’excédent d’eau de ruissellement est redirigé vers le fossé d’assainissement de la D58 et évacué vers le ruisseau du moulin du Layat.

2.1.2. Aspect qualitatif

Diverses pollutions peuvent affecter les eaux superficielles. Les engins utilisés pour l’exploitation de la carrière constituent le principal danger de pollution par les hydrocarbures.

Il existe également un risque de pollution accidentelle lié à des actes de malveillance ou à des dépôts sauvages.

Enfin, la pollution par les fines liées aux activités de minage et de concassage–criblage peut constituer une pollution des eaux superficielles avec altération de leur qualité (couleur, transparence, matière en suspension (MES)).

Le transit des eaux de ruissellement par le carreau et les fossés d’assainissement permet de décanter et filtrer les particules présentes dans les eaux et ainsi de limiter le risque de pollution du moulin du Layat par les fines liées à l’exploitation.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 121 Effets du projet

De nombreuses préventions et précautions sont décrites dans le chapitre IV de l’étude d’impact. Elles permettront de protéger les eaux souterraines et par conséquent les eaux superficielles. Ces risques qualitatifs seront limités à la période d’exploitation.

L’exploitation de la carrière, ni le réaménagement, ne requièrent l’usage et/ou rejet d’eau de procédé.

Les effets sur les eaux superficielles tant quantitatifs que qualitatifs sont faibles et peuvent être facilement réduits ou supprimés par des mesures préventives.

2.2. Hydrogéologie

Dans les roches cristallines, les phénomènes de circulation souterraine sont restreints. L’infiltration des eaux météoriques dans les sols s’effectue au niveau des arènes issues de l’érosion de la roche-mère, ainsi qu’à la faveur de diaclases ou de fissures présentes dans le massif.

A noter que dans les formations granitiques, il y a toujours une possibilité de présence d’eau, dans les fissures notamment, mais celle-ci est bien souvent sporadique et ne constitue pas une nappe d’eau à proprement parler. La circulation d’eau est dans ce cas très locale et très liée aux précipitations.

2.2.1. Aspect quantitatif

L’exploitation de la carrière s’effectuera hors d’eau.

Les roches granitiques ne sont pas propices à la circulation des eaux souterraines. Aucune ressource en eau n’a été identifiée dans ces formations.

Par conséquent, la poursuite de l’exploitation de la carrière n’aura aucun impact quantitatif sur les éventuelles eaux souterraines.

2.2.2. Aspect qualitatif

L’exploitation d’une carrière ne représente pas de danger direct de pollution des eaux, en ce sens que le matériau exploité et transformé en produit fini, est de la roche. C’est à dire un produit naturel non polluant, dont seul l’aspect physique est transformé pour fabriquer des granulats, et non l’aspect chimique (composition de la roche). Le procédé de traitement ne nécessite pas d’apport de produits. Il s’agit uniquement d’une action mécanique. Le seul apport peut être de l’eau pour l'abattage des poussières au droit de l'installation mobile.

Une éventuelle pollution des eaux pourrait avoir lieu par infiltration de polluants dans les fissures présentes au sein du massif cristallin. Les principaux risques de pollution sont accidentels, ils sont dus à la présence d’engins à moteur thermique sur la carrière.

L’utilisation d’engins et outils pour exploiter le gisement implique l’utilisation d’hydrocarbures (huiles, carburant) et de réserves, et aussi la manutention de ces produits pour le ravitaillement des engins. Ce sont ces hydrocarbures qui représentent un risque potentiel de pollution du sous-sol et des eaux.

Le ravitaillement des engins sera effectué sur le site, au droit d’une plateforme étanche fixe (pour les engins mobile) ou au-dessus de bâches de récupération des égouttures (pour les engins à chenille) pour recueillir les éventuels débordements d’hydrocarbure lors des opérations de ravitaillement.

Aucun stockage de carburant ne sera réalisé sur le site.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 122 Effets du projet

Il faut maintenant considérer le risque de pollution par les hydrocarbures contenus dans les engins de chantier en fonctionnement ou dans l'installation de traitement mobile.

Ce risque existe pour l’ensemble des engins et matériels, ceux-ci évoluant généralement sur le gisement découvert de ses terrains superficiels, c’est à dire sur la surface décapée.

En fonctionnement normal des engins et matériels, seule la rupture d’un flexible d’huile hydraulique peut présenter un risque de pollution. Ce risque est cependant très limité car :

 le parc matériel fera l’objet d’un entretien régulier et rigoureux par l’exploitant ou par le fournisseur, permettant d’éviter les ruptures de circuit hydraulique et aussi les fuites des réservoirs défectueux ;  chaque conducteur ou manipulateur sera sensibilisé et possèdera dans sa cabine un kit de dépollution, permettant dans l’urgence d’une éventuelle rupture de flexible, d’absorber la majorité de l’huile répandue. Le personnel sera formé et entraîné à l’usage de ces kits de dépollution. Des stocks de sable seront également à disposition sur le site.

En fonctionnement anormal des engins et matériels, c’est à dire en cas d’accident ou de collision avec un autre véhicule, le risque de pollution est réel.

Cependant, le risque d’accident lui-même est extrêmement limité pour ne pas dire nul, pour les raisons suivantes :  La circulation sur le site sera régie par un plan de circulation stricte et précis, dont le respect sera imposé à chaque personne évoluant sur le site (exploitant, client, visiteur…) ;  Le nombre d’engins de chantier utilisé en permanence sur le site sera très réduit.

Concernant l’accueil de matériaux inertes extérieurs sur le site, le risque de pollution potentiel serait lié à la présence de matériaux non inertes mélangés ou dissimulés dans les matériaux inertes. Cependant, la procédure réglementaire de contrôle liée à cette activité permettra d’éliminer tout risque (voir chapitre « Mesures ».

Ces risques sont limités dans le temps à la période d’activité de la carrière. Ils prennent fin avec l’arrêt de l’exploitation. De plus, de nombreuses mesures de précaution et de protection seront prises par l’exploitant afin de rendre ce type d’accident fortement improbable.

Ainsi, toutes les dispositions seront prises par l’exploitant pour éviter tout risque de pollution et permettre une exploitation responsable et respectueuse de l’environnement.

Ces risques seront limités dans le temps à la période d’activité de la carrière. Ils prennent fin avec l’arrêt de l’exploitation. De plus, de nombreuses mesures de précaution et de protection décrites dans le chapitre IV seront appliquées.

Les effets du projet sur les eaux souterraines sont donc très faibles.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 123 Effets du projet

3. EFFETS SUR LE CLIMAT

Les effets sur le climat sont étudiés conformément au décret n°2009-840 du 8 juillet 2009 modifiant les articles R.512-8 et R.512-28 du Code de l’Environnement.

D’une manière générale, l’effet sur le climat peut être dû aux émissions de gaz à effet de serre et principalement aux

émissions de dioxyde de carbone (CO2) résultant de la combustion de matières carbonées fossiles (engins).

Les engins circulant sur la carrière fonctionnent au GNR (gazole non routier), carburant dont l’utilisation est obligatoire depuis le 1er mai 2011.

Le GNR est un nouveau carburant de traction destiné à un usage professionnel sur les engins mobiles non routiers (travaux publics, forestiers ou agricoles). Le Gazole Non Routier a été conçu, à l’origine, pour réduire l’impact des émissions polluantes des moteurs sur l’environnement, notamment avec une diminution substantielle de la teneur en soufre par rapport au fioul couramment utilisé hors routes, conformément à la Directive 2009/30/EC.

Le Gazole Non Routier (GNR) présente une teneur en soufre (10 mg/kg) fortement abaissée par rapport au fioul utilisé précédemment (facteur 100) ce qui réduit d’autant les concentrations dans les gaz de combustion émis.

Indirectement, les camions emportant les granulats vers les centres de consommations et les clients impliqueront

également des rejets de gaz à effet de serre (GES), sous la forme de CO2 essentiellement. La localisation de la carrière, à proximité de ces principaux clients contribue à réduire les distances de transport et par là à minimiser les rejets de GES.

Compte tenu des normes de rejet en vigueur des engins présents sur le site et du faible nombre d’engins circulant sur le site, les quantités générées seront faibles et, en tout état de cause, ne seront pas susceptibles d’affecter le climat local.

De plus, rappelons que le trafic global généré par ce projet de renouvellement sera similaire à celui de ces 10 dernières années, en adéquation la production de la carrière et donc la demande. Le rythme d’autorisation sollicité en renouvellement (20 000 tonnes/an en moyenne, et 60 000 tonnes/an au maximum) est inférieur au rythme actuellement autorisé (75 000 tonnes/an en moyenne, 100 000 tonnes/an au maximum). Enfin, précisons que l’activité d’accueil de matériaux inertes extérieurs permettra de rationnaliser le transport routier par la pratique du contre-voyage : les camions venant décharger des matériaux inertes repartiront chargés en granulats.

Compte tenu de la taille de la carrière, les effets sur le climat pouvant être engendrés par l’activité sur ce site seront négligeables.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 124 Effets du projet

4. MILIEU NATUREL

L'emprise sollicitée au renouvellement de l'exploitation de granulats se caractérise par des habitats largement répandue à travers l'Auvergne et le département du Puy-de-Dome. Aucun habitat communautaire n'a été identifié et aucune espèce végétale rare/protégée n'a été découverte.

Le peuplement avifaunistique observé est caractéristique des carrières en cours d'exploitation. L'avifaune rupestre se limite ici à deux espèces relativement ubiquistes : la Bergeronnette grise et le Rougequeue noir. A la faveur du développement d'une strate arbustive en marge, l'Hypolaïs polyglotte et la Mésange bleue se reproduisent. Enfin, il est intéressant de noter la présence d'une ancienne aire de Hibou Grand-Duc (non fonctionnelle en 2012 et 2013). Cette présence nécessite sa prise en compte dans le plan de remise en état du site.

Le peuplement de mammifère apparaît nul sur la carrière actuelle. Tout au mieux quelques micro-mammifères peuvent exploiter les secteurs végétalisés. Il s'agit notamment des mulots et campagnols. Aucun enjeu n'est associé aux mammifères sur la zone carrière.

Concernant l'herpétofaune, la faible diversité d'espèces observées sur la zone d'implantation caractérise le faible intérêt des habitats :

 Humides : faible densité, faible diversité, faible superficie, forte vulnérabilité à la dessiccation...  Secs : faible diversité structurale, exploitation de granulats...

Seul le Lézard des murailles est inscrit en annexe IV de la Directive Habitats Faune Flore et représente donc un intérêt en terme de conservation. Cette espèce est protégée, ainsi que son habitat.

Enfin, aucune espèce protégée de papillon n'a été relevée sur la zone d'étude et il en est de même pour les odonates. Le peuplement est très peu diversifié et ne présente aucun enjeu, d'où une absence de sensibilité.

4.1. Effet du projet sur les habitats 4.1.1. Evaluation des impacts sur les continuités écologique

La zone d’étude se trouve incluse à un corridor de déplacement qu’elle ne fragmente pas en l'état. En outre, elle participe à la continuité des habitats thermophiles favorables aux reptiles. Ce type d'habitats est actuellement rare et/ou absent sur les environs de la carrière. L'absence d'extension du site, permet d'assurer sur le long terme le maintien des connectivités actuellement en place pour la faune et la flore du secteur d'étude.

L'impact du projet de renouvellement sur les continuités écologiques et corridors est donc faible à nul.

4.1.2. Effet direct : suppression de la végétation

Préalablement à l’exploitation du gisement (approfondissement), aucun décapage des terrains ne sera réalisé. De fait, les impacts du projet sur la flore de la zone d'étude sont nuls eu égard à l'absence de peuplements végétaux sur le carreau de la carrière (cf. état initial).

Pour mémoire, aucune espèce végétale protégée ou remarquable n’a été recensée dans le périmètre du projet.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 125 Effets du projet

4.1.3. Effet indirect

4.1.3.1. Fragmentation des habitats Cette fragmentation ne pourrait se faire ressentir que dans la mesure où des habitats seraient présents sur une faible extension spatiale. En l'occurrence et en raison de la nature des travaux consistant en un approfondissement du carreau, il n'y aura pas de fragmentation des habitats constituant le carreau de la carrière actuelle.

Cet impact est donc nul.

4.1.3.2. Modification des conditions écologiques des habitats Cet effet ne se fera sentir qu'au niveau des habitats attenant à l'exploitation. La présence de formations arbustives et arborescentes en place de longue date et ne subissant pour l'heure aucun impact de l'exploitation actuelle, aucune modification des conditions écologiques sur ces habitats n'est à prévoir dans le cadre d'un approfondissement. Cet impact est nul.

4.1.3.3. Création et régénération d'habitats L’objectif de la remise en état est de restituer une occupation des sols en partie équivalente à celle actuellement en place, mais avec la réalisation de remblai de stérile afin d'accroître la végétalisation du site. Une parte importante est faite aux successions végétales pionnières.

4.2. Effet du projet sur la faune 4.2.1. L'avifaune

4.2.1.1. Effet direct : destruction d'habitats et des nichées Elle est due éventuellement aux opérations de décapage et aux travaux de terrassement. Aucun décapage ne sera réalisé dans le cadre du renouvellement et de l'approfondissement de la carrière. Seules les espèces nidifiant sur les fronts de tailles pourraient être concernées. Actuellement le Rougequeue noir et la Bergeronnette grise nidifient sur les éléments laissés sur place (bungalow, ...) et non directement sur les fronts de tailles.

L'impact est donc faible pour ces espèces.

4.2.1.2. Effet indirect : dérangement, création et régénération d'habitats, modification du fonctionnement des populations L’intégralité de la phase chantier se traduira par un dérangement de l’avifaune. Ces dérangements, déjà existants, sont de nature à limiter la densité de couples présents. En l'état, les dérangements ne semblent pas affecter négativement la présence de l'avifaune reproductrice et il n'y aura pas de raison supplémentaire pour que cet état de fait change dans le cadre de la présente demande de renouvellement.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 126 Effets du projet

4.2.2. Les mammifères

4.2.2.1. Effet direct : risque de mortalité, pertes d'habitats et fractionnement d'habitats En phase chantier, les mammifères ne fréquentent pas le site en activité (ce qui n’est pas le cas la nuit, le week-end, ou pendant les périodes d’inactivité) car ils sont dérangés par les engins, d'où l'absence de risque de mortalité. Pour mémoire, aucune espèce n'a été observée sur la carrière.

L'impact pour ce groupe faunistique est donc nul.

4.2.2.2. Effet indirect : réponse aux modifications d'habitats et création d'habitats Le plan de remise en état sera favorable aux mammifères en rendant accessibles les terrains de la carrière avec une composante d'habitats favorables avec l'établissement de populations.

L'impact est donc positif pour les mammifères.

4.2.3. Les reptiles et amphibiens

4.2.3.1. Effet direct : destruction, altération, fragmentation d'habitats et destruction de spécimens L'exploitation actuelle est très favorable aux reptiles et notamment au Lézard des murailles (unique reptile observé). La poursuite de l'activité extractrice correspondra au maintien des capacités d'accueil de cette espèce et même à un renforcement de ces populations au terme de l'exploitation et de la remise en état du site (accroissement des surfaces favorables).

L'impact de cet effet est faible pour les reptiles.

Sur la zone d'étude, les sites de reproduction favorable aux amphibiens sont directement dépendants de l'exploitation de granulats et n'existaient pas avant la carrière. La poursuite de l'exploitation assurera sur le long terme le maintien des conditions d'accueil des différentes populations d'amphibiens. La poursuite de l'activité extractrice ne constitue donc pas une altération, une dégradation ou une fragmentation de l'habitat des amphibiens sur la carrière.

L'impact de cet effet est nul pour les amphibiens.

4.2.3.2. Effet indirect : réponse aux modifications d'habitats et création d'habitats En l'état le projet ne constitue pas une modification d'habitats, mais une extension d'habitats favorables pour les reptiles et un statu quo pour les amphibiens.

4.2.4. Les insectes

4.2.4.1. Effet direct : destruction des sites de reproduction et de spécimens Certaines populations peuvent subsister sur des habitats parfois restreints ; elles sont donc particulièrement sensibles à la destruction de leur milieu de vie. Eu égard à l'absence de végétation sur le carreau actuel de la carrière et de la nature des travaux (approfondissement, puis remblaiement partiel), cet impact est nul dans le cas présent. En outre, aucune espèce sensible n'a été observée et ne trouve d'habitats favorables sur la carrière.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 127 Effets du projet

4.2.4.2. Effet indirect : fragmentation des habitats et création d'habitats Le projet n'entrainera pas de rupture des axes de déplacement et des continuités écologiques. Cet effet est donc nul sur la zone d'étude.

Le projet de remise en état vise notamment à diversifier les habitats en place. Plus les habitats seront diversifiés, plus la diversité entomologique le sera. Le projet de remise en état aura donc un effet positif sur le peuplement entomologique, tout en conservant les espèces actuellement présentes qui ne présentent aucun enjeu.

4.3. Synthèse des impacts sur la flore, la faune et leurs habitats

Nécessité de Espèce ou entité Thème Sensibilité Type d’effet Impacts mesures de remarquable réduction

Création Habitats - Nulle d'habitats : Faible - remise en état

Altération Bergeronnette grise & Oiseaux Faible éventuel Faible - Rougequeue noir d'habitas Création Mammifères - Nulle d'habitats : Faible - remise en état

Lézard des murailles & Perturbation de Herpétofaune Faible Faible - Grenouille rousse l’habitat

Création Invertébrés - Nulle d'habitats : Faible - remise en état Tableau 24 : Synthèse des impacts sur la faune et la flore

En raison de l'absence d'impact modéré ou fort, il est délicat de proposer des mesures de réduction forte également. Les préconisations dans le cadre des mesures viseront donc à limiter encore les quelques impacts négatifs faibles à nuls identifiés (avifaune et reptiles).

12 lem 13 – Carrière de Courpière 128 Effets du projet

4.4. Présentation du site Natura 2000 "Dore et Affluents" FR8301091

Le site Natura 2000 le plus proche est situé à environ 350 m à l'Est de la zone d'étude, le long de la rivière la Dore. Il s'agit d'un site désigné au titre de la Directive Habitats Faune Flore.

4.4.1. Habitats ayant motivés la désignation du site

Un unique habitat a motivé la désignation du site au réseau Natura 2000 :

- 91E0 Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae)*. Superficie : 3,13 ha.

Cet habitat est également prioritaire.

4.4.2. Espèces ayant motivées la désignation du site

Les espèces animales et végétales communautaires et ayant motivé la désignation du site au réseau Natura 2000 sont présentées ci-dessous :

N° Natura Nom scientifique Nom vernaculaire Statut 2000 1029 Margaritifera margaritifera Moule perlière Résident 1092 Austropotamobius pallipes Ecrevisse à pattes blanches Résident 1095 Petromyzon marinus Lamproie marine Résident 1096 Lampetra planeri Lamproie de Planer Résident 1106 Salmo salar Saumon atlantique Résident

Mollusque Crustacés Poissons Tableau 25 : Espèces ayant motivées la désignation du site

Les espèces ayant motivées la désignation du site au réseau Natura 2000 sont toutes inféodées aux rivières et ruisseaux.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 129 Effets du projet

4.4.3. Emplacement du projet par rapport à Natura 2000

L'emplacement du projet par rapport au site Natura 2000 est présenté ci-dessous :

Figure 32 : Emplacement du projet par rapport à la zone Natura 2000

12 lem 13 – Carrière de Courpière 130 Effets du projet

4.4.4. Evaluation des incidences du projet sur le site Natura 2000

Les espèces animales et végétales ayant motivées la désignation du site "Dore et Affluents" au réseau Natura 2000 n'ont pas été observées sur la zone d'étude. En conséquence, le projet ne remet pas en cause le statut de conservation de ces espèces et habitats au droit du site Natura 2000. L'incidence du projet sur ces espèces est donc nulle.

Le projet est situé au-dessus du ruisseau du Moulin de Layat pouvant potentiellement être favorable à certaines des espèces mentionnées dans les FSD du site Natura 2000. Néanmoins, en l'état actuel des connaissances, - la moule perlière n'est pas connue de la commune de Courpière, - l'écrevisse à pattes blanches n'est pas connue de la commune de Courpière, mais suspectée au niveau du ruisseau de Couzon, non concerné par le projet, - la lamproie de Planer n'est connue qu'en faible effectif sur le Couzon, - la lamproie marine est mentionnée au niveau du Couzon et de la Dore, - le saumon atlantique n'est connu que du cours de la Dore.

Ces éléments de répartition de ces espèces permettent d'accréditer l'absence d'influence du projet sur l'état de conservation des espèces et habitats ayant motivés la désignation du site au réseau Natura 2000.

Enfin, il convient de préciser que les eaux de ruissellement de la carrière sont dirigées vers des bassins de décantation permettant de restituer une eau propre et exempte d'éléments fins en suspensions.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 131 Effets du projet

5. PAYSAGE

5.1. Sensibilité visuelle et perception du site

La sensibilité d’un paysage est définie par plusieurs critères :

Critères subjectifs : Il s’agit de paramètres esthétiques, liés à chaque observateur et donc difficile à prendre en compte.

Critères quantitatifs : Intensité de vue et fréquence d’observation. L’intensité de vue représente la possibilité d’un site à être observé plus facilement que son environnement et la fréquence de vue est le nombre de sites depuis lesquels il est possible d’observer un point particulier.

La sensibilité est donc fonction de la position topographique des éléments du milieu environnant, de l’occupation des sols et de la fréquentation des différents points de vue.

5.2. Intensité de vue

Le relief du secteur d’étude, la position du site en entrée de vallée et sa configuration sur un versant abrupt limitent très fortement les possibilités d’apercevoir le site.

Seules les parties hautes des fronts les plus hauts peuvent actuellement être aperçus depuis certains points de vue. Le reste de la carrière (carreau, stocks et éventuelles installations en période de fonctionnement) ne sont visibles que depuis la route devant le site.

De plus, la couleur des roches exploitées, plutôt claire une fois abattues, tend à se foncer très rapidement par altération et oxydation (patine naturelle). De ce fait, les fronts visibles ne se démarquent pas très fortement dans le paysage. L’aspect depuis l’extérieur est plutôt celui d’une falaise naturelle.

Voir planche photographique page suivante.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 132 Effets du projet

5.3. Fréquence d’observation de la carrière de Courpière

Du fait de la présence de nombreux écrans visuels constitués soit par le relief (et notamment la colline du hameau de la Bessière) soit par la végétation, la carrière ne peut être aperçue que depuis un nombre de secteurs très limité :

Le projet est visible depuis :

 Un tronçon de la RD58 situé directement devant le site, depuis lequel l’intégralité du projet est visible : fronts, carreau, stocks, installations.  Certaines routes et habitations situées de l’autre côté de Courpière, sur la colline de la Côte Bonjour. En particulier, le projet (haut des fronts uniquement) est visible de manière intermittente depuis la RD7 descendant vers Courpière depuis le hameau de La Sauvetat, à partir du hameau des Quatre Vents. Avant ce hameau, le relief rend la carrière invisible. Une partie des habitations qui bordent cette route offrent donc également un point de vue sur les fronts de la carrière. D’autres zones situées sur la colline sont également susceptibles de présenter des possibilités de vision du site de même ampleur.  Certaines voies de circulation et habitations du lieu-dit « La prairie Martel », à proximité de la Cartonnerie et de la zone d’activité situées au Sud de Courpière.  Les points de vue y sont également intermittents et ne permettent d’apercevoir que le haut des fronts, qui peuvent assez facilement passer pour une falaise naturelle.  Une portion de quelques dizaines de mètres de la D304 entre Courpière et le hameau de Layat, au niveau du petit pont au-dessus du ruisseau du Moulin de Layat, notamment. De la même manière, les vues sont partielles, intermittentes et ne permettent d’observer que le haut des fronts.  Le hameau de la Bessière, au sommet de la colline faisant face à la carrière. La carrière y est visible mais en très grande partie masquée par la végétation.

Le projet n’est pas visible depuis l’agglomération de Courpière ou alors de manière exceptionnelle en des points très particuliers où l’agencement des bâtiments permettrait une ouverture précisément vers le site de la carrière, ce qui est peu probable et n’a pas été observé depuis les zones traversées lors de la réalisation de l’analyse paysagère.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 133 Effets du projet

Figure 33 : Vues sur la carrière depuis différents secteurs

12 lem 13 – Carrière de Courpière 134 Effets du projet

Figure 34 : Carte des sensibilités visuelles

12 lem 13 – Carrière de Courpière 135 Effets du projet

5.4. Perception visuelle du site

En fonction de la localisation et de la fréquentation des points de vue, du type de vue (statique ou mobile), de l’ouverture du milieu (présence ou non d’écrans) et de l’atténuation par la distance, plusieurs zones de différents niveaux de sensibilité ont été identifiées par rapport au projet.

Le bassin visuel dans lequel s’inscrit la carrière est limité par des reliefs importants et l’urbanisation ainsi que la végétation y sont très présentes, ce qui contribue à masquer le site.

 Zone à faible sensibilité visuelle :

Il s’agit des zones évoquées précédemment et depuis lesquels on peut apercevoir le haut des fronts de la carrière :  La RD7, les habitations au bord de celle-ci, ainsi que d’autres secteurs de faible étendue sur la Côte Bonjour  Quelques portions de routes et habitations de « La Prairie Martel »  Une portion de la D304 entre Courpière et Layat.  Le hameau de la Bessière, au sommet du relief faisant face à la carrière

La vue sur le site est éloignée et partiellement masquée par le relief et la végétation. En conséquence, seul le haut des fronts est visible et l’aspect rendu est celui d’une falaise qui peut passer pour naturelle, d’où le choix de classer ces secteurs en zones à faible sensibilité visuelle.

 Zone à moyenne sensibilité visuelle :

Aucune des zones identifiées ne peut être considérée comme zone à moyenne sensibilité visuelle.

 Zone à forte sensibilité visuelle :

Seul le tronçon de la RD58 longeant la carrière peut être considéré comme une zone à forte sensibilité visuelle car il permet d’apercevoir à la fois les fronts, le carreau, les installations et les stocks.

Cependant, la route est de faible importance et relativement peu fréquentée, ce qui limite les impacts paysagers du projet. De plus, la présence d’un merlon le long de la route masque en partie le carreau et les installations qui y sont placées lors des campagnes d’exploitation. Seules les zones d’entrée/sortie de la carrière, où le merlon est absent, permettent une vue complète du site dans son intégralité.

5.5. Paramètres esthétiques

L’analyse de l’état initial (paragraphe 6.5) fait ressortir un intérêt paysager moyen, avec un paysage marqué par une forte urbanisation, un relief important et des composantes paysagères assez variées : boisements important, vallée de la Dore, vue sur les Monts du Forez. Au final, la carrière est relativement peu perceptible et seuls les fronts peuvent être visibles depuis une certaine distance. L’aspect général est celui d’une falaise qui peut sembler naturelle, ce qui fait que le projet se fond plutôt bien dans le paysage et ne dégrade pas l’esthétique de celui-ci.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 136 Effets du projet

5.6. Sensibilité paysagère du site

L’appréciation de la sensibilité visuelle repose sur les critères suivants :

 Critère 1 : Degré d’exposition à la vue depuis les principaux axes de circulation, les zones habitées et les points de vue  Critère 2 : Degré d’ouverture interne du paysage  Critère 3 : Intérêt paysager  Critère 4 : Fréquentation du site et des points de vue sur la carrière

Cinq degrés d’appréciation peuvent être envisagés pour chacun de ces critères :

Degré d’appréciation Faible Faible à moyen Moyen Moyen à fort Fort

Gradient correspondant 1 2 3 4 5 Tableau 26 : Les différents degrés d’appréciation

Le gradient maximal de sensibilité paysagère est établi à 20, selon l’échelle suivante :

Sensibilité paysagère Gradient

Sensibilité paysagère faible 4 à 8 Sensibilité paysagère moyenne 9 à 14 Sensibilité paysagère forte 15 à 20

Tableau 27 : La sensibilité paysagère selon le gradient

Cette méthode de diagnostic permet d’objectiver l’appréciation de l'impact visuel d’un site.

Carrière de Courpière

Critère 1 1 Critère 2 1 Critère 3 3 Critère 4 3 Sensibilité paysagère 9 Tableau 28 : La sensibilité paysagère de la carrière de Courpière

Au vu des photos prises sur les lieux, le degré d’exposition du site semble plutôt faible. En ce qui concerne le degré d’ouverture interne du paysage il est faible en raison de l’importance des reliefs et des boisements.

Le paysage, de par sa grande diversité, a été jugé d’intérêt moyen, comme cela a été décrit dans l’état initial. Enfin, la fréquentation du site et des points de vue sur la carrière a été jugée moyenne en raison de leur situation en zone périurbaine. Courpière est une ville importante et les points de vue sur la carrière concernent des zones habitées ou des voies de communication, donc leur fréquentation peut potentiellement être assez importante. Les points de vue sur la carrière sont cependant peu nombreux et aucun ne permet de distinguer la totalité de l’exploitation.

Le calcul permet d’aboutir à une sensibilité visuelle faible.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 137 Effets du projet

Précisons que les falaises sont inscrites dans le paysage depuis de nombreuses années (voire plusieurs décennies maintenant). La patine du temps et la végétation a tendance à les effacer de plus en plus dans le paysage, et suffisamment progressivement pour que les observateurs en général, ne s’en aperçoivent pas. La sensibilité visuelle de la carrière se joue surtout au niveau de la RD38 passant devant le site.

5.7. Effets du projet sur le paysage 5.7.1. Effets sur le paysage pendant l’exploitation

La poursuite de l’exploitation de la carrière de Courpière se traduira par l’abaissement du carreau à la côte 331 m par extraction, puis la rehausse du niveau inférieur par remblaiement dans le cadre du réaménagement du site. La côte finale dépendra du volume d’inertes réellement accueillis et mis en remblai, ce volume dépendant lui-même du marché. Cependant, selon le volume d’inertes qu’il est envisagé de mettre en remblai (500 m3/an), la côte finale du carreau devrait être proche de 335m NGF (soit environ 4 m de remblaiement d’inertes).

Les fronts de taille existants sont en position définitive et ne seront plus modifiés. Un nouveau front de taille sera néanmoins créé du fait de l'approfondissement du carreau sur les 15 premières années de l’autorisation, puis masqué en totalité ou partiellement par apport de matériaux inertes.

Les vues lointaines permettent de n'apercevoir que la partie sommitale de la carrière, ainsi l'approfondissement du carreau ne sera pas visible.

Par conséquent, la morphologie globale du site ne serait que très peu modifiée, et comme les vues sur la carrière depuis l’extérieur sont plutôt lointaines, les effets du projet sur le paysage seront faibles à nuls.

5.7.2. Effets sur le paysage après l’exploitation

En fin d’exploitation, le site sera débarrassé de tous les éléments industriels qui peuvent s’y trouver : bungalow, aire étanche et décanteur-déshuileur. Les barrières d’accès pourront éventuellement être conservées si le propriétaire des terrains le souhaite. Sinon elles seront retirées.

Le merlon le long de la RD58 sera conservé car il permet de continuer à masquer partiellement le site vis-à-vis des usagers de la route.

Le réaménagement progressif par remblaiement sur les 15 dernières années de l’autorisation, servira à remodeler la partie inférieur du site : reprise des merlons et stocks en place sur le carreau, talutage en pied de front pour casser l’aspect trop géométrique que ces derniers peuvent présenter pendant l’exploitation, puis végétalisation des banquettes et le carreau résiduels.

L’aspect extérieur sera donc toujours celui d’une falaise (pour la partie supérieure du site) qui se démarquera d’autant moins dans le paysage que la végétation s’y développera naturellement.

Les effets sur le paysage après l’exploitation sont donc faibles à nuls.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 138 Effets du projet

6. ASPECTS HUMAINS

6.1. Effets du projet sur le population et l'habitat

La carrière de Courpière se trouve à 50 m des habitations les plus proches que ce soit celle de "La Quériche" au Nord ou celle du « Fayon » à l'Ouest. Malgré la proximité de ces deux habitations, la densité de l'habitat aux environs de la carrière est faible celui-ci étant principalement concentré au niveau du bourg de Courpière situé à environ 900 m au nord-est de la carrière.

Le projet reste éloigné des centres de vie (bourg de Courpière, hameau de Courteserre au sud-ouest) et en particulier des populations sensibles (écoles, maison de retraite). Les effets liés à la sécurité, aux perceptions visuelles et aux potentielles émissions de bruits et de poussières sont donc limités.

Dans le cadre du présent projet, les mesures prises pour réduire les émissions de poussières, de bruit et pour garantir la sécurité sur les voies de circulation, continueront à participer au maintien du cadre de vie de la population.

De plus, les effets potentiels du projet d’exploitation sur la population et l’habitat disparaîtront totalement après la remise en état.

6.2. Effets du projet sur les activités économiques

Les terrains concernés par la présente demande d’autorisation étaient initialement à vocation forestière. Ils concernent une superficie de 3 ha 32 a 49 ca.

Courpière se situe dans une région où les boisements sont nombreux et donc la superficie ayant été défrichée pour l’exploitation ne représente qu’une infime partie de la superficie boisée totale. De plus, le défrichement a déjà eu lieu et aucun défrichement supplémentaire ne sera nécessaire.

6.3. Effets sur les loisirs et le tourisme

Située à l’écart du bourg de Courpière et d’éventuels chemins de randonnées ou routes/lieux touristiques, la carrière n’aura pas d’impact sur le tourisme ou les loisirs.

6.4. Effets sur les biens matériels

A proximité immédiate de la carrière, les biens matériels sont principalement représentés par :  Les chemins ruraux et la RD 58 ;  Les champs et prairies ;  Les boisements ;  Le ruisseau du Moulin de Layat ;  Les habitations des lieux-dits la Quériche, Fayon.

Aucune conduite de gaz (GrDF ou GRT gaz) ni canalisation d’eau potable ou usées n’existe sur ou à proximité immédiate de l’emprise de la carrière. Une ligne France Télécom aérienne longe une partie de la bordure Ouest du site et une ligne électrique ERDF aérienne arrive au site par le Nord-Est.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 139 Effets du projet

Aucun de ces réseaux n'est susceptible d'être affecté par l'exploitation.

Le respect des distances de sécurité et des procédés d’exploitation garantiront le respect de la stabilité des terrains adjacents et l’intégrité des biens matériels les plus proches. Les effets éventuels du projet sur les biens matériels disparaîtront totalement après la remise en état.

6.5. Effets sur le trafic et les routes 6.5.1. Trafic engendré par l'activité "carrière"

L’accès à la carrière se fera grâce à la RD58 reliant Courpière à Saint Dier d’Auvergne. L’évacuation des matériaux jusqu’à leur point d’utilisation se fera par camions, le flux étant sensiblement équivalent dans les deux directions.

La production moyenne envisagée est de 20 000 t/an sur les 15 premières années, avec un apport extérieurs de matériaux inertes (1 500m3/an ou 3 300t/an) en flux masqué en grande majorité. On peut également ajouter quelques milliers de m3 pour des éventuels matériaux de négoce tels que des sables. Ce qui représente une moyenne journalière de 7 rotations de camions de 18 tonnes de charges utiles (les camions pouvant alimenter ou venir chercher des matériaux à la carrière peuvent avoir des contenances variables entre 14 et 25 tonnes. Les 18t retenues pour le calcul représentent une moyenne des tonnes transportées par camions), sur la base de 200 jours de livraison. Il est fort probable que les livraisons se concentreront sur les périodes d’extraction ce qui pourrait augmenter notablement ce flux moyen dans les 60 jours d’extraction annuels envisagés. Si l’on considère 1295 rotations / an (23 300t/18t) et 80% de ce flux concentré sur les périodes d’extraction, on obtient une moyenne journalière de 18 camions en aller-retour dans ces périodes de plus forte activité, ce qui veut aussi dire que les 20% restant sont dilués sur les 140 jours restants, soit moins de 2 camions en aller-retour par jour.

Puis sur les 15 dernières années il n’y aura plus que le flux lié aux matériaux inertes, en apport (1 500 m3/an) puis en départ pour ceux qui auront été recyclés (1 000 m3/an). Ce qui représente un flux de 184 camions par an que l’on peut répartir sur 200 jours cette fois puisqu’il n’y aura plus d’extraction, soit moins d’un camion par jour. Dans les fait les flux seront plutôt concentrés sur des petites périodes correspondant aux chantiers de démolition pour l’apport de matériaux, puis des chantiers à alimenter pour la sortie des recyclés.

L’extraction se fera par campagnes d’une à plusieurs semaines, deux à trois fois par an. Les ventes et apports de matériaux inertes sur site se feront en majorité dans ces périodes d’extraction, cependant ils pourront aussi se répartir de façon plus diffuse sur toute l’année (environ 200 jours/an) selon les besoins et chantiers.

Rappelons qu'il n'y a pas eu de comptage routier sur la RD 58. Cependant le trafic semble acceptable d’autant plus que la route traverse assez peu de zones habitées et est peu fréquentée.

Le point principal est constitué par la traversée d’une partie de Courpière lorsque les camions vont rejoindre la RD906 pour partir en direction du Sud ou du Nord. Le comptage routier disponible sur la RD 906 au niveau de Courpière fait état de 9416 véhicules par jour. L'augmentation du trafic du à la carrière représentera une augmentation du trafic total de 0,38% sur les 15 premières années, puis de façon imperceptible ensuite et ce dans l'hypothèse où tous les camions desservant la carrière emprunteraient la RD 906.

Par rapport à l’autorisation précédente, la nouvelle demande d’autorisation d’exploiter la carrière présente une diminution du tonnage moyen annuel. Aussi, il y aura moins de trafic routier due à la carrière qu’actuellement. A ce

12 lem 13 – Carrière de Courpière 140 Effets du projet

jour, aucun problème de trafic du à la carrière n’a été soulevé. A noter que les flux de camions liés à l’activité de la carrière ne transiteront pas par le bourg de Courpière les mardis matins, jour de marché.

Comme il n’y a pas de stockage d’hydrocarbures sur le site, un camion-citerne alimentera les différentes installations et engins de la carrière selon les besoins, mais le trafic engendré par celui-ci sera très faible (au maximum 1 aller- retour/jour avec un petit camion-citerne).

Enfin, le personnel travaillant sur la carrière engendrera également un trafic d’environ 3 allers-retours par jour, véhicules légers uniquement.

Par conséquent, les effets du projet sur le trafic local sont faibles.

6.5.2. Impacts du trafic sur l'état des routes

La circulation de poids lourds peut entrainer des déformations du revêtement en particulier dans les virages. Cependant le trafic du à la carrière sera limité en raison du faible nombre de jour d'exploitation annuelle et tonnages envisagés. Les impacts du trafic lié au projet sont donc faibles. Ils seront de plus temporaires. Les périodes humides favorisent la formation de boue notamment à proximité des entrées du site. La propagation par les camions de ces boues ou des poussières formées pourraient être susceptible d’occasionner des salissures sur la voie publique et de causer des problèmes d’insécurité : perte d’adhérence, …. Les impacts du trafic liés au projet sont faibles et limité à la durée de l'exploitation.

L’entreprise COLAS Rhône Alpes Auvergne prendra des mesures pour réduire les nuisances occasionnées par le transport routier des matériaux, afin que les véhicules chargés de produits issus de la carrière ne soient pas à l’origine de poussières, dépôts de boue, d’eau ou de gravillons sur la voie publique. Ces mesures sont détaillées dans le chapitre 4 de l’étude d’impact.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 141 Effets du projet

6.5.3. Accès et sécurité

La carrière étant déjà actuellement autorisé, les accès au site sont donc correctement aménagés. Des panneaux ont été apposés sur la RD58 afin de prévenir les usagers de la présence de la carrière et du trafic possible de camions due à l'exploitation de celle-ci.

L'accès à la carrière se fait directement depuis la RD58. La visibilité en sortie est bonne de chaque côté (150 m vers le Nord, 300m vers le Sud).

12 lem 13 – Carrière de Courpière 142 Effets du projet

6.6. Effets sur le patrimoine culturel 6.6.1. Monuments historiques

La carrière est éloignée de tout monument historique classé ou inscrit. Aucune entité archéologique n’a été répertoriée sur le site.

6.6.2. Archéologie

Lors de la réalisation de la demande de renouvellement d’autorisation en 2007, la DRAC n’avait signalé aucun vestige archéologique à proximité du site. Les limites du site n’évoluant plus, et le site ayant été entièrement décapé, il n’existe aucune possibilité de mettre à jour des vestiges archéologiques lors de la poursuite de l’exploitation.

Aucune surface ne sera soumise à la redevance archéologique.

6.7. Sécurité publique

Les dangers que représente l’exploitation pour des personnes étrangères au chantier seront limités en nombre et en importance.

Ils sont essentiellement liés à :

 L’évolution des engins d’extraction  L’évolution des équipements mobiles de traitement (concasseurs et crible mobiles).  L’évolution des camions sur le site.  L’évolution des engins mobiles utilisés pour les opérations de décapage et de remise en état.  L’évacuation des matériaux élaborés par camion.  La chute de matériaux depuis un front de taille.

Ces risques seront pris en compte pendant l’exploitation et lors de la remise en état du site. Ainsi, toutes les mesures seront prises pour signaler la carrière et limiter l’accès aux seuls besoins de l’exploitation.

Le risque le plus important reste la collision entre camions qui évacuent les matériaux élaborés hors du site et un véhicule privé ou un promeneur.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 143 Effets du projet

7. NUISANCES

7.1. Bruit

Le bruit est ressenti comme une nuisance par les riverains et peut gêner la faune des environs. Il est généré par :  Le chargement des matériaux ;  L’extraction avec foration et tir de mines ;  Le traitement des matériaux (concasseur, cribleur).

7.1.1. Réglementation

Pour fixer les mesures d’émission sonore que doit respecter la future carrière, soumise à la législation des installations classées pour la protection de l’environnement, nous nous référons à l’article 3 de l’arrêté du 23 janvier 1997 qui s’applique aux carrières depuis le décret du 24 janvier 2001.

Cet article stipule que les bruits émis par la carrière ne doivent pas être à l’origine, à l’intérieur des locaux riverains habités ou occupés par des tiers, que les fenêtres soient ouvertes ou fermées, et le cas échéant, en tous points des parties extérieures (cour, jardin, terrasse) de ces mêmes locaux, d’une émergence supérieure à celles définies dans le tableau suivant :

Emergence admissible pour la Niveau de bruit ambiant existant dans Emergence admissible pour la période allant de 22 h à 7 h, les zones à émergence réglementée période allant de 7h à 22 h, ainsi que les dimanches et (incluant le bruit de l'établissement) sauf dimanches et jours fériés jours fériés Supérieur à 35 dB(A) et inférieur ou 6 dB(A) 4 dB(A) égal à 45 dB(A) Supérieur à 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A) Tableau 29 : Emergences admissibles au niveau des zones à émergence réglementée

L'émergence est définie comme étant la différence entre les niveaux de bruit mesurés lorsque l'ensemble de l'installation est en fonctionnement et lorsqu'il est à l'arrêt.

Par ailleurs, le niveau sonore exprimé en Leq ne doit pas dépasser 70 dB(A) en limite du périmètre d'exploitation autorisé en période d'activité du site.

7.1.2. Source de bruit

Les sources de bruit sur la carrière de Courpière, lorsqu'elle est en activité sont les suivantes :  les opérations ponctuelles de remise en état ;  les tirs de mines ;  la reprise des matériaux ;  la circulation des engins et véhicules sur le site ;  le traitement des matériaux (concassage, criblage,…).

Les émissions sonores ont un effet direct sur l'environnement, mais elles sont liées à la durée de l'exploitation. Elles cesseront avec l'arrêt de l'activité du site. Les sources de bruit des engins sont de type mobile, les installations de traitement de matériaux mobile.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 144 Effets du projet

7.1.3. Effets du projet

Le projet de renouvellement d’autorisation n’entraine pas de modification des conditions d’exploitation par rapport à l’autorisation actuelle. Cependant, les tonnages moyens annuels autorisés en extraction passeront de 75 000 à 20 000 tonnes et en maximum de 100 000 à 60 000 tonnes pour les 15 premières années. Ensuite, les tonnages traités seront de l’ordre de 2 200m3 par an et il n’y aura plus de minage au-delà des 15 premières années. Les 15 dernières années seront consacrées au réaménagent du site par remblaiement et la poursuite de l’activité traitement (concassage/criblage) des matériaux inertes d’apport extérieur qui peuvent être recyclés et valorisés.

En conséquence, les niveaux de bruit émis par l’exploitation resteront sensiblement équivalents à ceux mesurés jusqu’ici.

Rappelons que les mesures réalisées en 2009 ont montré des résultats conformes à la réglementation en matière de bruit. Cette étude et les résultats sont détaillés dans le paragraphe 8.1 du chapitre I « Etat initial » de la présente étude d’impact.

Des contrôles seront effectués régulièrement pour vérifier la conformité de l’installation à la réglementation.

7.2. Poussières

Les principaux points d’émission sont :

 Le minage

Les poussières produites par la foration de trous sont très réduites car elles sont aspirées par un récupérateur placé sur la perforatrice. Elles sont en revanche beaucoup plus importantes après un tir d’abattage. De plus, la fréquence des tirs est très faible (maximum quelques tirs par an, parfois aucun) et la gêne occasionnée serait donc extrêmement ponctuelle. Enfin, la configuration topographique de la carrière permet de limiter la propagation des poussières et de réduire les impacts potentiels.

 Le traitement des matériaux

Les opérations de traitement restent les plus importantes sources de poussières. Leur dispersion dépend du climat (vents dominants, pluie, brouillard), de la topographie et de la granulométrie des particules véhiculées.

Les secteurs habités sont protégés des émissions de poussières par la distance qui les séparant de la carrière et par des écrans physiques (boisements, topographie…).

Si les émissions étaient importantes, les poussières pourraient avoir un effet de détérioration localisé de l’esthétique du paysage et pourraient perturber la fonction chlorophylienne de la végétation.

 Le transport

Les camions et les engins se déplaçant sur les pistes d’accès ou les plates-formes par temps sec, peuvent soulever des particules accumulées.

Ce phénomène peut également exister sur le chemin d’accès mais la dispersion est très limitée.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 145 Effets du projet

Précisons que les stocks de matériaux ne constituent pas une source de poussières significative sur le site de Courpière. En effet, les produits fabriqués ne comportent que peu de fines, et surtout, par sa configuration topographique, les éléments présents sur le carreau de la carrière sont bien protégés des vents (dent creuse à flanc de relief, dans le fond d’un vallon). De ce fait, il ne peut se produire que quelques envols limités liés aux éléments les plus fins.

Les premières habitations se situent :

 à 50 m à l'Ouest des limites de la carrière au lieu-dit "Fayon"  à 50 m au Nord des limites de la carrière au lieu-dit "La Quériche"

Les vents dominants sont de secteur Sud-Est et Nord-Ouest. Les habitations du lieu-dit " La Quériche" ne sont pas situées sous les vents dominants. Seules les habitations du lieu-dit "Fayon" pourront être concernées par les vents dominants. Par ailleurs, la végétation entre ces habitations et la carrière et le fait que le carreau se trouve à une altitude d'environ 70 m sous la coté du lieu-dit permettra de diminuer un éventuel impact des émissions de poussières dû à l'exploitation.

Les mesures de poussières environnementales réalisées par le passé ont mis en évidence un environnement faiblement pollué. La concentration en poussières environnementales en différents points autour de la carrière était bien inférieure à la limite réglementaire (Cf. annexe 5).

Par ailleurs, si cela s'avère nécessaire, les pistes pourront être arrosées lors des périodes sèches.

L’impact sur les habitations sera faible au point de vue des poussières.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 146 Effets du projet

7.3. Vibrations 7.3.1. Vibrations liées à la circulation des véhicules et des engins de chantier

Les vibrations que l’on peut ressentir à proximité immédiate d’un poids lourd en déplacement ne peuvent être perçues au-delà de quelques mètres.

Il n'y aura donc aucun effet de cet ordre hors de l’emprise du projet.

7.3.2. Vibrations liées au fonctionnement de l'installation de traitement

Les vibrations induites sont du même ordre de grandeur que celles induites par les engins.

Il n'y aura donc aucun effet de cet ordre.

7.3.3. Vibrations liées aux tirs de mines

Pour rappel : Aucun dépôt d’explosifs ne sera mis en place dans l’emprise de l’exploitation.

Ceux-ci sont utilisés à réception. Le pétitionnaire est titulaire d’un certificat d’acquisition d’explosifs délivré annuellement.

Les tirs à l’explosif sont effectués par du personnel compétent en possession d’une habilitation préfectorale, d’un permis de tir et ayant pris connaissance des consignes relatives à l’emploi des explosifs.

Les opérations de forage et de tirs de mines sont sous-traitées à une entreprise spécialisée extérieure.

Les trous de mine sont forés par une foreuse munie d’un système d’aspiration des poussières.

Les tirs de mines sont organisés pendant les jours ouvrables, en période diurne et pendant les heures d’ouverture de la carrière et conformément au plan de tir prévu.

Les tirs sont signalés par une alarme réglementaire (coups de trompe) et l’entrée de la zone d’exploitation est interdite à toute personne non concernée par le minage. Les deux axes routiers (RD58 au sud et voie communale au nord-est) sont momentanément fermés pendant la réalisation des tirs (pendant environ 10 min), en accord avec les agents communaux et départementaux.

Les caractéristiques générales des tirs de mines effectués sur le site de Courpière sont les suivantes :

Exemple des données du tir du 17/09/2009 :  Hauteur des gradins : 6 m  Charge unitaire (par trou) : 28,4kg  Nombre de trou : 74  Charge totale = 2 100 kg  Volume du tir (volume abattu) : 5 439 m3  vitesses des vibrations enregistrées à la maison : < 1,9 mm/s

12 lem 13 – Carrière de Courpière 147 Effets du projet

Exemple des données du tir du 20/11/2007 :  Hauteur des gradins : 6,9 m  Charge unitaire (par trou) : 32,6kg  Nombre de trou : 56  Charge totale = 1 825 kg  Volume du tir (volume abattu) : 4 733 m3  vitesses des vibrations enregistrées à la maison : < 4,7 mm/s

A noter qu’il s’agit d’exemples de tir réalisés ; il est possible qu’au cours de l‘exploitation du site, des tirs avec des hauteurs de foration et des charges unitaires plus importantes soit envisagées (déjà réalisé par le passé).

Les explosifs et artifices de mise à feu seront livrés sur la carrière en fonction des besoins de l’exploitation et utilisés dès leur réception. Le risque lié à leur manipulation est limité à la zone du tir. Celui-ci reste cependant faible, car ponctuel dans le temps.

Les risques liés aux tirs de mines sont les suivants :

 Projections hors des limites du site ;  Explosion (traité dans l’étude détaillée des risques) ;  Instabilité des terrains.

Les risques de projection et d’instabilité des terrains (recul du front très en arrière de la dernière rangée de trous de mines) peuvent provenir de la structure du massif rocheux (discontinuité créant un plan de glissement) ou d’une erreur dans la chaîne de réalisation du tir de mines. Ces risques sont présents. La technique de minage étant maîtrisée, il est peu probable que les projections sortent des limites du site et le recul constaté n’est généralement que de quelques mètres.

L’arrêté du 22 septembre 1994 modifié fixe des valeurs seuils de vibrations transmises au sol à 10 mm/s au-delà desquelles des effets (fissures des maisons, ébranlement des meubles, …) pourraient être générées sur une habitation.

Des mesures de vibrations sont faites à chaque tir au niveau des habitations les plus proches (annexe 8).

Plusieurs mesures de vibrations ont été réalisées depuis 2007. La valeur mesurée la plus importante était de 4,62mm/s (tir du 20 novembre 2007 avec une charge unitaire par trou de 32,6 kg - Mesure réalisée sur la maison appartenant a M. Labonne) et était donc inférieure à la réglementation en vigueur.

Les conditions d’exploitation ne changeant pas, les impacts du projet dans ce domaine resteront les mêmes qu’actuellement.

Les effets liés au minage ne seront présents sur ce site que pendant les 15 premières années de l’autorisation.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 148 Effets du projet

7.4. Projections

L’activité de concassage-criblage et l’abattage des matériaux peuvent entrainer des projections de cailloux et blocs qui se limiteront respectivement à :  l’aire d’installation de l’unité de concassage-criblage,  au périmètre d’influence des tirs de mines.

Les seules personnes autorisées à se déplacer autour de l’installation mobile de concassage-criblage sont les personnes qui travaillent sur le site. Ceux-ci peuvent être touchés par des projections de matériaux issus des installations qui ne sont pas couvertes. Le niveau de risque reste relativement faible et le port obligatoire du casque, voire de lunettes au cours de certaines opérations, pour les employés, restreint la possibilité d’accident.

Lors des tirs, il existe des possibilités de projections des blocs ou pierres à plus ou moins grande distance qui sont le plus souvent dus à des incidents de chargement, de bourrage, de méthodologie ou encore à des discontinuités géologiques.

Cependant, les charges maximales utilisées sur le site sont adaptées à la configuration de la carrière, les éventuelles projections se propageront uniquement dans la fosse d'extraction.

Concernant l’abattage, l’aire de projection de pierres lors de tirs de mines, est réduite à l’espace situé devant le front de taille. Par conséquent, la zone à l’intérieur de laquelle il existe un éventuel danger est réduite. De plus, toutes les mesures seront prises pour assurer la sécurité lors des tirs de mines.

Les risques de projections et de vibrations sont des effets directs et temporaires car liés à l'abattage du matériau. Ils sont faibles et cesseront dès la fin de l'extraction (soit au terme des 15 premières années). Des mesures seront prises par la société pendant la durée de l’exploitation pour limiter ces effets.

7.5. Gaz

Dans le cadre de l’exploitation de la carrière de Courpière, les émissions de gaz se limitent :  aux gaz d’échappement issu de l’installation mobile de traitement des matériaux,

 aux gaz d’échappement des engins de chantier et des véhicules transitant sur le site,

 au groupe électrogène en cas de besoin. Des camions et autres véhicules transiteront sur le site pour l’approvisionnement des matériaux et le chargement des différents produits commercialisés. Les engins fonctionnent au Gasoil Non Routiers. En ce qui concerne le transit de véhicules légers et autres camions, il correspond aux véhicules utilisés par l’entreprise dans le secteur. Les engins, les installations de traitement et le groupe électrogène fonctionneront au Gazole Non Routier.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 149 Effets du projet

Les polluants susceptibles de se trouver dans gaz émis sont :

 Dioxyde de soufre (SO2): c’est un irritant des voies respiratoires qui les fragilise. Transporté sur de grandes distances, c’est un polluant acide susceptible de contribuer au phénomène de pluies acides.  Monoxyde de carbone : gaz toxique et inodore, sa concentration maximum dans des locaux de travail est fixée réglementairement à 62,5 mg/m³. La surveillance des paramètres de combustion avec une suroxygénation du combustible permet de garantir l’obtention dans les fumées de dioxyde de carbone (ou gaz carbonique) non toxique, en éliminant les risques de production de monoxyde de carbone toxique.  Poussières de combustion: les poussières agissent en synergie avec le dioxyde de soufre et peuvent, à taux élevés, irriter les voies respiratoires. Elles sont susceptibles d’être émises lors du fonctionnement des installations de combustion avec du fioul lourd ou du diesel.  Dioxyde d’azote : à forte concentration, ce polluant est susceptible de dégrader la fonction pulmonaire et d’affaiblir les défenses de l’organisme. 85 % des oxydes d’azote ont pour origine la circulation automobile en sites urbains.  Les oxydes d’azote sont susceptibles de participer aux modifications des conditions climatiques (pluies acides,...).Les oxydes d’azote ont 2 origines principales :  Les oxydes d’azote « combustibles » : proviennent des composés organiques azotés des combustibles, en teneurs très variables selon l’origine géographique de celui-ci (entre 3 et 8 % en masse). Contrairement au soufre on ne sait pas aujourd’hui extraire les composés azotés des fiouls.  Les oxydes d’azote « thermiques » : proviennent de l’azote atmosphérique présent dans l’air de

combustion qui est « cassé » au niveau de la flamme et s’oxyde sous forme de NO2 dans les gaz de combustion. 7.6. Odeurs et fumées

Elles peuvent provenir de plusieurs sources :  le fonctionnement de moteurs thermiques des engins de chantier,

 le brûlage de matériaux divers ou d’hydrocarbures, Conformément à la réglementation, tout brûlage est interdit sur le site. Par conséquent, aucun rejet d’éléments toxiques dans l’air n’est à craindre.

Les seules émanations de gaz d’échappement des moteurs thermiques qui sont conformes aux normes en vigueur et ne devraient pas provoquer de nuisances pour le voisinage.

Compte tenu du mode d’exploitation du site, de la configuration à flanc de coteaux du site et de la localisation des habitations les plus proches par rapport aux fronts de taille, les nuisances liées aux odeurs et fumées peuvent être considérées comme faibles pour les riverains.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 150 Effets du projet

7.7. Pollens - Ambroisie

L'ambroisie à feuille d'armoise (Ambrosia artemisiifolia) est originaire d'Amérique du Nord. Elle est apparue en France en 1863, vraisemblablement introduite par un lot de semences fourragères. C'est à la faveur des grands travaux d'aménagement du territoire, depuis les années 50, qu'elle est partie à la conquête des zones où le climat lui était favorable.

Elle est disséminée essentiellement par l’homme.

Les graines d'ambroisie ne sont pas pourvues des dispositifs habituels permettant leur transport par le vent et leurs épines ne leurs servent pas à s'accrocher au pelage des animaux. Par contre, elles peuvent être entraînées par l'eau et elles collent parfaitement à la terre transportée par les semelles des souliers, les pneus des camions et tracteurs, et tous les engins qui travaillent le sol. Les transports de terres contaminées contribuent fortement à la dissémination des graines. Les machines de récolte agricole jouent aussi un rôle lors de la récolte de cultures contenant de l'ambroisie.

De plus, en retournant la terre soit pour cultiver, soit lors de chantiers, l'homme fait remonter des graines d'ambroisie en surface, permettant ainsi leur germination.

Source d’allergies

Les allergies provoquées par le pollen d'ambroisie sont directement proportionnelles, en fréquence et en gravité, à la concentration des grains de pollen dans l'air.

Le pollen de l'ambroisie provoque chez de nombreuses personnes des réactions allergiques : 6 à 12 % de la population est sensible à l'ambroisie. Il suffit de 5 grains de pollen par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent. Les plus courants sont de même nature que le rhume des foins, mais peuvent prendre plusieurs formes :  RHINITE : nez qui pique, coule, éternuement  CONJONCTIVITE : les yeux sont rouges, gonflés, larmoyants et ils grattent  TRACHÉITE : toux sèche  ASTHME : difficulté à respirer, parfois très grave chez les personnes sensibles  URTICAIRE, ECZEMA : atteintes cutanées (rougeurs, boutons, démangeaisons)

Les symptômes sont d'autant plus prononcés que le taux de pollen dans l'air est élevé

Alors que les classiques rhumes des foins apparaissent en mai-juin, les allergies provoquées par le pollen d'ambroisie sont beaucoup plus tardives : elles commencent en général vers la mi-août et peuvent se prolonger jusqu'en octobre, avec un maximum d'intensité en septembre.

A cette période, l'ambroisie est la principale cause d'allergies. Le diagnostic est donc assez facile à poser dans les régions où la plante est présente, ainsi que dans les zones où le vent est capable d'apporter du pollen.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 151 Effets du projet

Réglementation

Il n'existe au niveau national et européen aucun texte législatif ou réglementaire spécifique sur la lutte contre l'ambroisie. Le statut de cette plante sauvage non cultivée et non protégée relève de textes généraux issus des Codes de la santé publique (CSP), des collectivités territoriales (CGCT) et de l'environnement (CDE).

L'organisation de la lutte contre sa prolifération relève ainsi pour l'essentiel de procédures réglementaires et contractuelles mises en oeuvre au niveau local à l'initiative des élus locaux (Régions, Départements, Communes).

Dans le Puy-de-Dôme, l’arrêté prescrivant la destruction obligatoire de l’Ambroisie (Ambrosia artemisiifolia) est daté du 11 juillet 2012.

Solutions

En dehors de la prévention de la pousse de l’ambroisie par végétalisation des terres non encore colonisées, une fauche pluriannuelle avant floraison est l'unique méthode de lutte potentiellement efficace contre cette espèce.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 152 Effets du projet

8. EFFETS LIES AUX DECHETS RESULTANTS DE L'ACTIVITE

Les différentes activités sur le site de la carrière génèrent une quantité de déchets limitée. Les différents types de déchets produits sont les suivants :  des déchets d’emballages qui font l’objet d’une réglementation spécifique, imposant aux producteurs de déchets leur valorisation,  des déchets industriels banals,  des déchets dangereux qui font d’ailleurs l’objet de filières d’élimination spécifiques.  les ratés de fabrication qui sont recyclés sur le site.

8.1. Déchets d'emballage

Il s’agit de :

 palettes, bois perdus,  cartons d’emballages,  emballages plastiques,

Ces déchets sont en particulier issus de la réception des matières premières. Ils sont collectés par le chef de carrière et ramenés au centre travaux COLAS de pour stockage dans des bennes spécifiques en vue de leur récupération par un collecteur agréé.

8.2. Déchets industriels banals

Outre les déchets d’emballages, des déchets industriels banals sont générés.

Il s’agit principalement de :

 déchets de bureau (déchets ménagers, déchets de repas)  résidus métalliques

Les déchets de bureau et métalliques seront respectivement enlevés par les services concernés et repris pour recyclage par une société spécialisée.

8.3. Déchets dangereux

Les principaux déchets dangereux qui sont générés sont :

 les emballages souillés ayant contenus des huiles ou autres produits,  les chiffons souillés,  les huiles usagées,  les aérosols,  les boues des séparateurs d’hydrocarbures,  des batteries, etc.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 153 Effets du projet

Ces déchets sont collectés par le chef de carrière et ramenés au centre travaux COLAS de Gerzat pour stockage dans des bennes spécifiques ou containers sur rétentions en vue de leur récupération et évacuation vers les filières adaptées et agréées.

8.4. Classification des déchets et mesures principales

Les déchets habituellement générés par les carrières et les installations de traitement des matériaux sont des déchets classiques, connus et maîtrisés au sein de ce type d’activité industrielle.

Les principaux déchets susceptibles d'être produits sur la carrière ainsi que les codes de la nomenclature « déchets » (selon la nomenclature du 11 novembre 1987) sont précisés ci-après. :

Nomenclature Types de déchets

07 02 99 Bandes en caoutchouc 13 02 03 Huiles usées 13 07 01 Fioul et gazole 15 01 01 Emballages en papier/carton 15 01 02 Emballages en matière plastique 15 01 03 Emballage en bois 15 01 05 Emballage composite 15 01 06 Emballages en mélange Absorbants, matériaux filtrants, chiffons 15 02 01 d’essuyage et vêtement de protection 16 01 03 Pneus 16 01 17 Métaux ferreux 16 01 18 Métaux non ferreux 17 04 05 Ferrailles 20 01 01 Papier et carton 20 01 02 Verre 20 01 03 Petits déchets en matière plastique 20 01 05 Petits métaux (boîtes de conserve, …) 20 01 20 Batteries Tableau 30 : Liste des déchets susceptibles d'être présents sur la carrière

La gestion des déchets mise en place sur la carrière de Courpière et qui sera maintenue, consiste à rapporter les déchets à l'agence COLAS à Gerzat, pour les trier et les stocker en bennes en vue de leur évacuation par les entreprises agréées et/ou autorisées, selon la nature des ceux-ci.

Cette gestion se décline en particulier par :

 l’identification des déchets,  la sélection de zones de stockage internes au site adaptées et aménagées en conséquence,  le suivi des volumes générés,  leur élimination et leur valorisation dans des filières adaptées (prestataires).

12 lem 13 – Carrière de Courpière 154 Effets du projet

8.5. Effets liés aux déchets

La présence de ces déchets pourrait entraîner une gêne visuelle et une pollution des eaux de ruissellement, si aucune mesure n’était prise (cf. Chapitre 4).

En définitive, les risques de pollution par des déchets sont très faibles. Ils sont essentiellement liés à l’éventuelle mise en dépôt sauvage, par un intrus, de déchets dans l’emprise du site.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 155 Effets du projet

9. EFFETS SUR L’HYGIENE, LA SANTE ET LA SALUBRITE PUBLIQUES

9.1. Réglementation : origine et objectif du volet sanitaire

Pour tous les projets requérant une étude d’impact, la loi du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie introduit une étude des effets du projet sur la santé et la présentation des mesures envisagées pour supprimer, réduire ou compenser les conséquences environnementales et sanitaires dommageables du projet.

La circulaire d’application du 17 février 1998 précise que cette étude se doit d’être proportionnée à la nature, l’importance et la localisation du projet, en mettant « prioritairement l’accent sur les problèmes qui constituent de réels enjeux pour la santé et pour l’environnement, et porter principalement sur les thèmes qui ont un sens par rapport aux caractéristiques du projet et à sa localisation ». Elle conçoit l’étude des effets du projet sur la santé comme « en réalité, un prolongement du chapitre consacré aux effets du projet sur l’environnement qu’elle traduit en risques pour la santé humaine ».

Le décret du 21 septembre 1977 a été modifié afin d’intégrer cette étude dans le cadre des dossiers de demande d’autorisation d’exploiter une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement.

L’étude des risques sanitaires est réalisée dans le cadre de l’étude d’impact, qui concerne le fonctionnement normal de l’exploitation et comprend également des phases de fonctionnement critique (dysfonctionnement, arrêt d’un système de dépollution, …).

Cette étude ne concerne donc pas le fonctionnement accidentel comme l’explosion, l’incendie ou l’émission de substances normalement confinées (l’accident correspond à un flux brutal de substances polluantes émises dans l’environnement), visé quant à lui par l’étude des dangers.

9.2. Rappel du contexte de l’étude

Le projet de renouvellement et d’extension d’une carrière de roches massives de la société Colas Rhone Alpes Auvergne se situe sur le territoire de Courpière (63).

La carrière est située à environ 1000 m du centre de Courpière, et les habitations les plus proches sont celles des hameaux « Fayon » et « La Quériche », à environ 50 m des limites du site.

Aucun établissement de soin ou scolaire, maison de retraite, n’est construit à proximité. Le nombre de personnes pouvant être concernées par les effets est inférieur à 50 habitants.

Les activités considérées pour cette partie sont l’extraction des matériaux, la circulation des engins d’exploitation, le fonctionnement des installations de traitement des matériaux et gestion des déchets inertes d’apport extérieur.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 156 Effets du projet

9.3. Identification des dangers et caractéristisation des risques

Ils sont de deux types :

 Chimique : il s’agit des Hydrocarbures Polycycliques Aromatiques (HPA) et des produits de combustion des carburants.  Physique : les dangers de nature physique sont représentés par le bruit inhérent à l’activité et par les poussières, les pollens.

Pour chaque type d’agent polluant recensé, le mode de contamination et d’ingestion est indiqué (eau, air), ainsi que le potentiel de danger (type d’effet).

9.4. Effets de la pollution de l'eau sur la santé

Le site de la carrière de Courpière est implantée dans des formations granitiques très peu perméables et présentant un potentiel aquifère très limité. La circulation d’eau dans le sol se fait principalement à la faveur de fissures.

Les risques de pollution des eaux souterraines (qui ne constituent pas une nappe d’eau à proprement parler) sont dus essentiellement au déversement accidentel de produits polluants tels que les hydrocarbures. La réalisation des travaux nécessite en effet l'utilisation d'engins (camions, pelleteuse) à moteur thermique alimenté au gasoil.

La vulnérabilité des eaux est accrue par le décapage des terrains de découverte qui constituaient un filtre naturel des polluants, cependant le risque de pollution reste très limité.

Les hydrocarbures, constitués de carburants et de lubrifiants, ont une limite autorisée pour la consommation d'eau potable de 0.2 µg/l pour les hydrocarbures polycycliques aromatiques (HPA) et de 0.01 mg/l pour les hydrocarbures dissous ou émulsionnés. Certains hydrocarbures aromatiques, le plus connu étant le 3-4 benzopyrène, ont des propriétés cancérigènes unanimement reconnues.

Cependant, il est pratiquement impossible de boire par inadvertance une eau contenant suffisamment d'hydrocarbures pour que des effets toxiques puissent se présenter. En effet, à de telles concentrations, le goût et l'odeur de l'eau sont déjà très prononcés.

De plus, toutes les mesures seront prises pour limiter tout risque de pollution, notamment :  Le ravitaillement des véhicules sera réalisé sur une aire étanche reliée à un décanteur-déshuileur permettant la récupération et le traitement des débordements éventuels ;  Aucun stockage de carburant ne sera réalisé sur le site ;  Le ravitaillement des engins à faible mobilité (pelle…) sera effectué sur le site à l’aide d’un bac de rétention mobile (bâche) qui sera disposé sous le point de transvasement pour récupérer les éventuelles égouttures ; des produits de prévention seront alors à disposition (kits, absorbants…).  Un contrôle et un entretien régulier des engins de chantier afin d’éviter les fuites d’hydrocarbures provenant de réservoirs ou de circuits hydrauliques défectueux. Seul le petit entretien des engins de chantier et de transport des matériaux pourra avoir lieu sur le site de la carrière au droit de la plateforme étanche équipée d’une débourbeur/déshuileur. Les grosses interventions sur les engins seront réalisées en dehors du site dans les locaux de l’entreprise située à Gerzat. Les engins en contrat « full-service » seront pris en charge par le constructeur, qui remportera les déchets générés.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 157 Effets du projet

 Les produits de petite maintenance (huiles, graisses, produits antigel, …) seront stockés sur des bacs de rétention couverts,  Les déchets dangereux seront triés et stockés à l’abri des intempéries, et seront rapidement évacués vers les ateliers de l'entreprise Colas à Gerzat.  Le personnel sera formé, sensibilisé et aura une consigne spécifique d’intervention ; des produits absorbants seront mis à sa disposition.

Par ailleurs, même en cas d’accident, les quantités de polluant mises en jeu seraient infimes et les caractéristiques hydrodynamiques médiocres des terrains limitent la propagation des polluants et par la même les risques de pollution.

De plus, la carrière de Courpière est éloignée de tout captage AEP et périmètre de protection de captage. Les risques de santé liés à une pollution de l’eau sont donc quasiment nuls.

9.5. Effets sur l’hygiène et la salubrité publique

L’activité concernée entraîne très peu de risques vis-à-vis de l’hygiène et de la salubrité publique. Les quelques déchets produits, liés au fonctionnement et à l’entretien normal d’une exploitation de carrière, seront collectés et évacués vers les filières de traitement agréées et dûment autorisées :

 les DIB (Déchets Industriels Banals) et DID (Déchets Industriels Dangereux) pouvant être produits sur le site seront collectés par une entreprise spécialisée.

 les OM (Ordures Ménagères) liées à la présence de personnel sur le site seront évacuées par un organisme agréé.

Les émanations de gaz seront réduites à celles des moteurs des engins de chantiers (chargeuses, pelleteuse et camions de chargement, installations de traitement mobile et éventuels groupes électrogènes).

Seule l’utilisation d’hydrocarbures (carburant et huile des moteurs) peut être de nature à engendrer une pollution. Ce risque est cependant faible compte tenu des mesures de prévention qui seront prises pour éviter, même en cas d’incident, le déversement intempestif d’hydrocarbures dans le milieu extérieur.

Concernant l’accueil de déchets inertes extérieurs, le respect de la procédure réglementaire de contrôle des apparts permettra de s’assurer du caractère parfaitement inerte de ces matériaux, par l’absence de matériau potentiellement polluant. Par définition, ces déchets inertes n’auront aucun effet sur l’hygiène et la salubrité publique.

Par conséquent, les effets sur l’hygiène et la salubrité publique concernent surtout les eaux.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 158 Effets du projet

9.6. Effets sur la santé publique

L’étude des risques sanitaires s’effectue par l’inventaire des catégories de substances, rejets et nuisances provenant de l’installation et susceptibles d’avoir un effet sur la santé publique. Elle comprend ainsi :  Une détermination de leurs potentiels effets néfastes directs et indirects, intrinsèques et conjugués ;  Une analyse des voies de transfert des polluants ou nuisances et une identification des populations pouvant être affectées ;  Une évaluation des niveaux d’exposition des populations aux polluants et nuisances (en prenant en compte le niveau initial d’exposition) ;  Une évaluation du risque sanitaire par comparaison entre les niveaux d’exposition et les valeurs de référence connues lorsqu’elles existent.

Les catégories de substances, rejets et nuisances engendrés par l’activité du site sont les suivantes :  Emissions de gaz et d’odeurs  Emissions de poussières  Emissions de bruit  Emissions de vibrations

La toxicité peut prendre plusieurs formes qui se différencieront par l’intensité, la nature et le délai d’apparition des effets.

Les notions de dose et de durée d’exposition sont primordiales en toxicologie. La prévision des effets en fonction de ces deux paramètres est la base de l’évaluation du risque. « C’est la dose qui fait le poison ».

La relation doses-effets est spécifique d’une voie d’exposition. Elle établit un lien entre la dose de substance mise en contact avec l’organisme et l’occurrence d’un effet toxique jugé critique. Cette fonction s’exprime par des indices toxicologiques regroupés sous le terme de valeurs toxicologiques de référence (VTR).

On distingue deux types d'effets :

 les effets à seuil (ou systémiques) : ce sont les effets qui surviennent au-delà d’une dose administrée, pour une durée d’exposition déterminée à une substance isolée. L’intensité des effets croît avec l’augmentation de la dose administrée. Ce sont principalement des effets non cancérigènes.  les effets sans seuil (ou cancérigènes) : ce sont les effets qui apparaissent quelle que soit la dose reçue. La probabilité de survenue croit avec la dose et la durée d’exposition, mais l’intensité de l’effet n’en dépend pas. Ces effets concernent essentiellement les effets cancérigènes.

Les valeurs toxicologiques de référence (VTR) visent donc à exprimer ce que l’organisme humain est capable de tolérer sans développer de pathologies spécifiques, notamment lors de longues périodes d’exposition. Ces valeurs seuils peuvent être :

 soit des doses ou concentrations seuils dans le cas des produits à des effets seuils systémiques ;  soit des excès de risque individuel ou collectif définis pour un type d’exposition.

Ces valeurs sont établies par différents organismes sur la base des études disponibles sur l’animal et chez l’homme.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 159 Effets du projet

On identifie les valeurs suivantes :

 pour les effets à seuil (non cancérigènes) : . La RfD qui est une estimation de l'exposition par ingestion journalière d'une population humaine (y compris les sous-groupes sensibles : enfants, personnes présentant des maladies, personnes âgées…) qui vraisemblablement, ne présente pas de risque appréciable, d'effets néfastes durant une vie entière ; elle s'exprime en pg ou mg/kg de poids corporel/jour. . La RfC est une estimation de l'exposition par inhalation continue d'une population humaine (y compris les sous-groupes sensibles : enfants, personnes présentant des maladies, personnes âgées…) sans risque appréciable d'effets néfastes durant une vie entière. Elle s'exprime en Ng/m3 inhalé.

 pour les effets cancérigènes : . L'ERU (Excès de Risque Unitaire) qui est une estimation haute du risque d’apparition d’un cancer par unité de dose liée à une exposition durant la vie entière applicable à tous les individus d’une population.

Les données exposées ci-dessous résument la connaissance des effets chroniques pour la santé à des expositions, pour la plupart, observables en milieu professionnel. Ces doses d'exposition sont, dans ces cas, très supérieures à celles auxquelles les populations pourraient être exposées dans le cadre du projet.

Ces relations doses-effets sont fonction des polluants traceurs du risque sélectionnés auparavant.

9.6.1. Gaz et odeurs

L'air contient 21 % d'oxygène, 78 % d'azote et 1 % de gaz divers pouvant être à l'origine des pollutions. L'homme, de par son système respiratoire, est une victime potentielle, avec des risques accrus pour les enfants, les personnes âgées et les personnes déjà atteintes de troubles respiratoires.

Les pollutions varient considérablement en fonction des facteurs topographiques ou météorologiques (pollution locale), mais elles peuvent agir aussi à longue distance (pollution régionale due à la dilution spatiale des gaz émis selon le régime météorologique).

9.6.1.1. Inventaire des sources et des effets générés Les engins utilisés sur le chantier vont rejeter des gaz d'échappement dans l'atmosphère. Ces gaz contiennent différents composés pouvant entraîner les maladies spécifiques suivantes :

 Monoxyde de carbone (CO) : intoxication aiguë, maux de tête, vertiges, troubles sensoriels (troubles de la vision), lésions artérielles.

 Dioxyde de soufre (SO2) et autres composés soufrés émis principalement par les moteurs diesels : bronchopathie chronique, asthme,  Oxydes d'azote (NOx) : troubles respiratoires avec un accroissement de la sensibilité des bronches aux infections microbiennes et des maladies respiratoires chroniques (chez les fumeurs). De plus, l'oxyde d'azote (polluant primaire) se transforme en nitrosamine (polluant secondaire potentiellement cancérigène) sous l'action des UV  Les Composés Organiques Volatils (COV) (méthane, benzène, 1-3 butadiène, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)) et les solvants peuvent avoir des actions mutagènes (provoquant des mutations) et cancérigènes (actions qui sont augmentées par les poussières qui les adsorbent). Les hydrocarbures polycycliques peuvent également aggraver l'effet cancérigène des UV sur l'épiderme,

12 lem 13 – Carrière de Courpière 160 Effets du projet

 Les métaux :

o Plomb (Pb) : troubles nerveux (chez l'enfant surtout), anémies (perturbation de la synthèse de l'hémoglobine), affections du foie et des reins, o Cadmium (Cd) : affections respiratoires (cancers bronchiques), troubles rénaux, o Mercure (Hg) : troubles du système nerveux (mémoire, fonctions sensorielles et de coordination), troubles rénaux, o Nickel (Ni) : maladies respiratoires, asthme, malformations congénitales, cancers des poumons, o Chrome (Cr) : cancers (des bronches, gastro-intestinaux), dermatites, o Arsenic (As) : cancers des bronches, troubles dermatologiques (dermatites), anémie, o Béryllium (Be) : dermatites, cancers bronchiques, ulcère, inflammation des muqueuses.

9.6.1.2. Voies de transfert et populations cibles Les gaz sont susceptibles de se propager sur de longues distances, cependant les distances et vitesses de propagation sont fortement dépendantes des caractéristiques topographiques et météorologiques.

Les émissions gazeuses occasionnées par le projet restent néanmoins faibles par rapport à celles induites par la proximité des routes, et par les agglomérations environnantes.

Les habitations les plus concernées par les émissions gazeuses sont les habitations les plus proches et celles situées sous les vents dominants. Les vents dominants sont de secteur Sud-est et Nord-Ouest. Les habitations situées au lieu-dit "Fayon" à 50 m au Sud-Ouest des limites du site se trouve sous ces vents dominants. Ces habitations seront concernées par les émissions gazeuses principalement quand l'activité de la carrière sera située au Sud-Est du site. L'autre habitation proche du site ne se trouve pas sous les vents dominants et ne sera pas concernée.

9.6.1.3. Evaluation des risques sanitaires Compte tenu des faibles volumes qui seront rejetés dans l’atmosphère, de la conformité des engins utilisés avec la réglementation en vigueur, et de l’éloignement des populations cibles les plus exposées, le risque sanitaire pour les populations riveraines lié aux gaz émis par les engins et installations est faible.

La pollution occasionnée localement par le projet reste dérisoire et ne modifiera pas les teneurs atmosphériques de fond pour les raisons suivantes :

 Activités uniquement pendant les heures ouvrables et principalement concentrée sur quelques semaines dans l'année ;  Ecrans naturels existants entre la source et les « zones à risques » (bois, topographie) ;  Nombre d’engins restreint en fonctionnement sur le site.

L’essentiel des mesures compensatoires réside en un contrôle régulier des engins et un contrôle des gaz d’échappement des véhicules ainsi que la limitation maximale de la vitesse de circulation.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 161 Effets du projet

9.6.2. Poussières

9.6.2.1. Contexte Le terme « poussières » désigne les particules se trouvant dans l’air et dont le diamètre est inférieur à 1000 µm (micron), soit 1 mm. Les poussières sont naturellement présentes dans l’air ambiant, et peuvent être :

 d’origine naturelle (pollens, spores, grains de sables ou ) ;  d’origine anthropique : les activités humaines à l’origine de poussières sont nombreuses : chauffage, émissions des véhicules, industries, dont l’exploitation des carrières.

Certaines poussières, dites particules secondaires, peuvent également se former dans l’air par réaction chimique à partir de polluants précurseurs, tels que les oxydes de soufre, les oxydes d’azote, l’ammoniac et les composés organiques volatils.

Les principales caractéristiques des poussières sont leur taille, leur forme et bien évidemment leur nature, la taille restant le principal facteur de caractérisation.

En effet, le diamètre des particules détermine leur comportement dans l’environnement et notamment leur mode de dispersion aux alentours de leur source.

A titre d’exemple, une particule de diamètre 10 µm émise à une hauteur de 1 m se dépose en quelques minutes, contre quelques secondes pour un particules de 100 µm. Les petites particules sont évidemment plus susceptibles d’être emportées par le vent et de parcourir de longues distances avant de se déposer.

On distingue ainsi 3 grandes classes de particules :

 Poussières ultrafines, de diamètre inférieur à 0,1 µm. Elles sont assimilables aux émanations, aux aérosols et aux fumées et proviennent principalement de processus de combustion ;  Poussières fines, de diamètre inférieur à 2,5 µm (qui incluent les particules ultrafines) ;  Poussières grossières, de diamètre compris entre 2,5 et 10 µm.

Les particules issues de processus d’abrasion ou mises en suspension dans l’air, donc celles issues des activités d’une carrière ont généralement un diamètre supérieur à 1 µm.

De ce fait, on utilisera la classification suivante pour traiter des problématiques de poussières sur une carrière :

Les particules ayant un diamètre de 2,5 à 10 µm, notées P.M. 10, sont issues d’opérations de broyage et de phénomènes d’abrasion. Elles se mettent en suspension dans l’air sous l’effet du vent, mais se redéposent au sol relativement rapidement sous l’effet de la gravité, ce qui limite leur transport. L’agriculture génère également ce type de particules qui inclut aussi les pollens, spores et plantes ;

Les autres particules, d’un diamètre inférieur à 2,5 µm (P.M. 2,5), sont issues de la combustion de matériaux ou de réactions chimiques entre des gaz précurseurs avec l’atmosphère. Leur composition est très variable et inclut des nitrates, de l’ammonium, des sulfates, des acides forts, des métaux, du carbone et de l’eau. Elles sont principalement issues de centrales thermiques, de l’industrie et de la circulation routière. A la différence des particules plus grosses, elles peuvent rester plusieurs jours en suspension dans l’air et être transportées sur de très longues distances (rapport SFSP 1999).

12 lem 13 – Carrière de Courpière 162 Effets du projet

Figure 35 : Relation entre taille des particules et mécanismes d’élimination (issu du document de l’OFEV)

Figure 36: Distances de transport des poussières en fonction de leur taille et de la force du vent

On notera que les poussières deviennent visibles à l’œil nu à partir d’un diamètre de 10 µm.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 163 Effets du projet

9.6.2.2. Définitions : empoussièrement et empoussiérage L’empoussièrement correspond aux poussières en suspension ou sédimentables liées au fonctionnement des exploitations et qui sont susceptibles d’avoir des conséquences sur l’environnement. Dans le domaine des granulats, ce terme concerne les exploitations de carrière et les installations de premier traitement des matériaux de carrière, qui sont implantées dans une carrière ou en dehors, et qui relèvent du régime des installations classées

Le décret n°94-784 du 2 septembre 1994 (complétant le règlement général des industries extractives institué par le décret n° 80-331 du 7 mai 1980 modifié) donne la définition officielle suivante : le terme « empoussiérage » désigne l’exposition moyenne aux poussières alvéolaires (PM10) siliceuses (>1% de quartz) de l’atmosphère d’une zone géographique, évaluée par la concentration moyenne sur une période de 8 heures et exprimée en mg/m3 d’air (art. 12).

Dans la pratique, le mot « empoussiérage » est utilisé de manière plus large et s’applique souvent à la concentration moyenne de poussières dans les lieux de travail. C’est pourquoi, pour éviter toute confusion, il est utile de préciser, suivant le cas, de quelle fraction de poussière il s’agit et quelle est sa composition.

9.6.2.3. Inventaire des sources Dans ce cas précis, les poussières sont principalement des poussières minérales provenant des activités de décapage, d’extraction (tirs de mine, reprise des matériaux), de la circulation des engins d’exploitation et du fonctionnement de l’installation de traitement des matériaux (concassage/criblage). Les poussières peuvent également provenir du balayage des stocks de matériaux (terre végétale, stériles ou matériaux commercialisables) sur site par le vent.

Le tableau suivant permet d’estimer quelles phases de l’exploitation sont à l’origine des émissions de poussières les plus importantes :

Tableau 31 : Sources potentielles de poussières sur une carrière

9.6.2.4. Effets potentiels, voies de transfert et populations cibles La classe granulométrique des particules constitue le facteur déterminant du transport aérien, mais également de l’absorption par l’organisme. En effet, les fines particules (PM 2,5) pénètrent par la voie respiratoire inférieure, alors que les plus grosses (PM 10 de taille supérieure aux PM2,5) sont généralement précipitées dans l’oropharynx pour être dégluties et absorbées.

Les particules fines pénètrent donc plus profondément dans l’appareil respiratoire et constituent un risque plus important pour la santé.

De nombreuses études réalisées à travers le monde ont démontré des relations entre des concentrations élevées de PM10 (particules grossières ou fines) et des effets néfastes pour la santé.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 164 Effets du projet

Les effets dus aux particules grossières apparaissent principalement après des expositions de courte durée à des concentrations élevées (effets aigus). Ces particules se déposent essentiellement dans les voies respiratoires, les bronches et les bronchioles et peuvent provoquer des réactions inflammatoires et de défenses immunitaires avec une production de mucosité accrue. L’irritation provoque un rétrécissement des voies respiratoires et augmente ainsi l’apparition des crises d’asthme et entraîne une hospitalisation en urgence plus fréquente des personnes asthmatiques

Les poussières fines montrent des effets aigus ou chroniques sur la santé et peuvent être associées à des pathologies telles que les troubles du rythme cardiaque ou la mortalité cardiovasculaire.

Les risques dépendent bien évidemment également de la nature des particules inhalées.

Ainsi, l’inhalation de particules de silice libre est susceptible de provoquer des lésions silicotiques chez les personnes exposées de manière répétitive, dans le cas où les particules atteignent les alvéoles pulmonaires.

La taille des particules étant un facteur déterminant du niveau de risque découlant de l’exposition, on distinguera ainsi la fraction inhalable comprise entre 0 et 100 µm de diamètre (organes cibles : bouche, nez), de la fraction alvéolaire dite PM10 inférieure à 5 µm (poussières fines en suspension d'un diamètre aérodynamique inférieur à 5 µm pouvant atteindre le poumon profond ou les alvéoles).

Concernant la fraction alvéolaire, les organes respiratoires de l’homme ne permettent pas d’expectorer des poussières de cette taille, invisibles à l’œil nu. Les poussières sont dites alvéolaires siliceuses lorsque la teneur en silice de la fraction des poussières alvéolaires dépasse 1 %. La fiche toxicologique de l’INRS n°23 – Silice cristalline – précise notamment que les particules siliceuses de 0,5 à 5 µm de diamètre atteignent la trachée, les bronches et les zones alvéolaires. D’une manière globale, les diverses études montrent que les PM 2,5 sont les plus préoccupantes vis-à-vis de la santé publique.

Les populations potentiellement concernées par les émissions de poussières engendrées par l’activité sont avant tout le personnel de l’exploitation (exposition rapprochée et répétitive de doses pouvant être élevées).

Des mesures de poussières inhalables ont d'ailleurs eu lieu sur le site en 2009 (annexe 6). Trois capteurs ont été installés sur la carrière : en sortie de concassage, au niveau du front de taille et au niveau des stocks. Les concentrations en poussières inhalables relevées lors de ces mesures étaient respectivement de 6,20, 3,00 et 0,40 mg/m3. Elles étaient donc toutes inférieures au seuil réglementaires de 10 mg/m3.

Les populations potentiellement concernées sont également les habitants ou les tiers situés à proximité immédiate du site, particulièrement ceux exposés sous les vents dominants. Dans ce dernier cas, l’exposition peut être répétitive mais les doses sont beaucoup plus faibles du fait de l’éloignement. L’ensemble de la population peut être affectée par les pathologies liées aux poussières, mais la sensibilité varie selon l’âge et l’état de santé (personnes souffrant déjà d’affections pulmonaires).

Les habitations les plus concernées par les émissions gazeuses sont les habitations les plus proches notamment celles des hameaux Fayon et La Quériche.

Cependant, la configuration de la carrière sur le versant d’une vallée encaissée, la présence de boisements importantes et la conformité des installations à la législation réduiront fortement la dispersion des poussières susceptibles d’être émises lors des activités du site.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 165 Effets du projet

9.6.2.5. Valeurs toxicologiques de référence Sur la base des considérations énoncées, les valeurs toxicologiques de référence (VTR) adoptées pour l'étude sont celles concernant une voie d'exposition par inhalation. Plusieurs documents de référence existent quant à la réglementation sur la qualité de l’air, que ce soit l’air ambiant (hors site de la carrière) ou l’air sur les lieux de travail.

Parmi les principaux textes sur la qualité de l’air ambiant, on citera :

 Le décret n°2010-1250, 2010 relatif à la qualité de l’air (législation - France) ;  La Directive CEE 2008/50/CE, 2008 (législation - Union Européenne) ;  Les valeurs guides éditées par l’OMS (valeurs à titre indicatif - mondial) ;  Les valeurs de l’US-EPA (United States - Environmental Protection Agency) et de leur antenne californienne l’OEHHA (législation – USA).

Concernant la qualité de l’air sur les lieux de travail, on se référera ici, depuis le 1er janvier 2014, les mesures de poussières dans les mines et carrières ne sont plus régies par le RGIE - Règlement Général des Industries Extractives, dont le Titre "Empoussiérage" a été abrogé. Les zones géographiques ou postes de travail ne font donc plus l’objet d’un classement en fonction de l’empoussiérage de référence et de l’empoussiérage constaté (anciennes 1ère, 2ème ou 3ème classes).

Les nouvelles dispositions réglementaires concernant les mines et carrières, entrées en vigueur le 1er janvier 2014, sont issues de deux textes parus en 2013 :  Le décret n°2013-797 du 30 août 2013 fixant certains compléments et adaptations spécifiques au Code du Travail pour les mines et carrières en matière de poussières alvéolaires (dont l’article 9 abroge le titre « Empoussiérage » du RGIE) ;  L’arrêté du 4 novembre 2013 relatif au contrôle de l’exposition aux poussières alvéolaires dans les mines et carrières. Ces textes complètent et adaptent les dispositions existantes de la quatrième partie du Code du Travail relative à la santé et la sécurité au travail, notamment les articles R. 4222-10, R. 4412-28 et R. 4412-38, afin de prendre en compte les spécificités des industries extractives.

 Poussières inhalables et alvéolaires

On distingue deux principaux types de poussières en fonction de la dimension des particules :  Les poussières inhalables : il s’agit des poussières dont le diamètre aérodynamique est inférieur ou égal à 100 µm ; elles correspondent à la fraction des poussières totales en suspension dans l'atmosphère des lieux de travail, susceptible de pénétrer par le nez ou par la bouche dans les voies respiratoires.  Les poussières alvéolaires, siliceuses ou non : il s’agit des poussières dont le diamètre aérodynamique est inférieur à 4 µm ; elles correspondent à la fraction des poussières inhalables susceptible de se déposer dans les alvéoles pulmonaires. Si la teneur en quartz de ces poussières alvéolaires dépasse 1%, on parle alors de poussières alvéolaires siliceuses et l’on considère que le risque de contracter une silicose n'est plus négligeable (maladie pulmonaire due à l'accumulation de particules siliceuses dans les voies respiratoires). La silice cristalline peut se présenter sous trois formes possibles : le quartz, la cristobalite ou la tridymite. Le quartz est un minéral commun des roches magmatiques et de nombreuses roches métamorphiques. Du fait de sa dureté et de sa résistance chimique, il est aussi présent dans de nombreuses roches sédimentaires, et, même dans les gisements calcaires, il ne peut être écarté d’emblée.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 166 Effets du projet

La cristobalite et la tridymite sont quant à elles beaucoup plus rares que le quartz dans la nature, et seules certaines roches volcaniques et certaines météorites sont susceptibles d’en contenir.

 Particules en suspensions PM10 et PM2,5 dans l’air ambiant

Pour les PM10 et PM2,5, il convient de se référer au décret n°2010-1250 du 21 octobre 2010 relatif à la qualité de l’air, qui reprend les valeurs de la directives européennes 2008/50/CE du 21 mai 2008 relative à la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe. Les PM2,5 étant jugées plus préoccupantes pour la santé que les PM10, la réglementation les concernant est plus stricte.

Ce décret fixe une valeur réglementaire de :

 30 µg/m3 (moyenne annuelle) pour les PM10 ;  20 µg/m3 à partir de 2015pour les PM2,5.

Ces valeurs correspondant au « niveau maximal de concentration de substances polluantes dans l’atmosphère, fixé sur la base des connaissances spécifiques, dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de ces substances pour la santé humaine ou pour l’environnement ».

En plus de cette valeur réglementaire, un objectif de qualité a été fixé à 30 µg/m3 pour les PM10 et de 10 µg/m3 pour les PM2,5.

A titre informatif, l’US-EPA a publié des valeurs guides d’absence d’effets néfastes sur l’organisme après exposition aux PM10 et PM2,5 sur une durée de 24h. Elles sont :

 65 µg/m3 pour les PM 10 ;  15 µg/m3 pour les PM 2,5.

 Silice cristalline dans l’air ambiant

La législation française ne fixe pas de valeur réglementaire pour les concentrations en silice cristalline dans l’air ambiant. Il convient par conséquent de se référer à la circulaire DGS/SD.7B n°2006-234 du 30 mai 2006 relative aux modalités de sélection des substances chimiques et de choix des valeurs toxicologiques de référence pour mener les évaluations des risques sanitaires dans le cadre des études d’impact. Selon cette circulaire, lorsqu’aucune valeur réglementaire n’existe dans la loi française, il faut alors consulter les bases de données internationales suivantes : US-EPA, ATSDR, OMS/IPCS, Health Canada, RIVM ou OEHHA. Si plusieurs VTR existent dans ces bases de données (pour un même effet critique, une même voie et une même durée d’exposition), il faut choisir comme VTR pour l’étude d’impact celle de la première base dans laquelle une VTR apparait, en respectant l’ordre de consultation suivant :

 Pour les substances à effets de seuil : successivement US-EPA, ATSDR, OMS/IPCS, Health Canada, RIVM et en dernier lieu OEHHA ;  Pour les substances à effets sans seuils : successivement US-EPA, OMS/IPCS, RIVM et enfin OEHHA.

Dans le cas de la silice cristalline, la valeur sélectionnée est celle de l’OEHHA, soit 3 µg/m3 (valeur de 2005). Cette valeur d’exposition chronique de référence correspond à la concentration de silice de la fraction alvéolaire des poussières en suspension dans l’air ambiant pour laquelle aucun effet néfaste n’est envisagé pour la santé des personnes indéfiniment exposées à ce niveau de concentration.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 167 Effets du projet

 Empoussiérage sur les lieux de travail

La législation française, dans son décret n°2013-797 du 30 aout 2013 fixe les valeurs limites d'expositions professionnelles (VLEP) 8h.

Référence Typologie des poussières VLEP 8 heures issues du code du travail réglementaire code du travail 10 mg/m3 Poussières inhalables Art R.4222-10 si locaux à pollution spécifique* Art R.4222-10 + décret Poussières alvéolaires totales 5 mg/m3 n°2013-797 Quartz 0,1 mg/m3 Art R.4412-149 3 Poussières Cristobalite 0,05 mg/m Art R.4412-149 alvéolaires Tridymite 0,05 mg/m3 Art R.4412-149 siliceuses Cns/Vns + Cq/0,1 + Cc/0,05 + Ct/0,05 ≤ Art R.4412-154 et Règle d’additivité 1** R.4412-155 Tableau 32 : VLEP 8 heures

* Définition du code du travail, Article R.4222-3 : « Locaux à pollution spécifique : les locaux dans lesquels des substances dangereuses ou gênantes sont émises sous forme de gaz, vapeurs, aérosols solides ou liquides autres que celles liées à la seule présence humaine ainsi que locaux pouvant contenir des sources de micro-organismes potentiellement pathogènes et locaux sanitaires. »

** Lorsque l'évaluation des risques met en évidence la présence simultanée de poussières alvéolaires contenant de la silice cristalline et d'autres poussières alvéolaires non silicogènes, la valeur limite d'exposition professionnelle correspondant au mélange est fixée par la formule suivante :

Cns/Vns + Cq/0,1 + Cc/0,05 + Ct/0,05 inférieur ou égal à 1

Cns : la concentration en poussières alvéolaires non silicogènes en mg/m³, qui correspond à la différence entre la concentration totale des poussières alvéolaires et la somme des concentrations correspondant aux silices cristallines Vns : la valeur limite moyenne de concentration en poussières alvéolaires non silicogènes, en mg/m³, admise sur huit heures, telle que définie par l'article R. 4222-10 Cq : la concentration en quartz en mg/m³ Cc : la concentration en cristobalite en mg/m³ Ct : la concentration en tridymite en mg/m³

12 lem 13 – Carrière de Courpière 168 Effets du projet

 Récapitulatif des Valeurs Toxicologiques de Références choisies

Le tableau suivant est un récapitulatif des VTR pour les effets à seuils et les effets cancérigènes.

VTR issues de la bibliographie VTR retenues pour l'étude Molécules Organes cibles (mg/m3) (mg/m3) 20.10-3 (OMS, 2005) 40.10-3 (décret 2010-1250, 2010) 30.10-3 Poussières 40.10-3 (Directive CEE 2008/50/CE, (décret 2010-1250, 2010) PM10 2008) 150.10-3 (US-EPA, 1997, à jour 2011) 10.10-3 (OMS, 2005) 15.10-3 (US-EPA, 1997) 20.10-3 Poussières Voies 25.10-3 (Directive CEE 1999-30) (décret 2010-1250, 2010) PM2,5 respiratoires 26.10-3 (décret 2010-1250, 2010, valeur pour 2013-2014)

Silice 3.10-6 3.10-6 (OEHHA, 2005) cristalline (OEHHA, 2005)

Tableau 33 : Récapitulatif des valeurs toxicologiques de référence pour les molécules à effets à seuil (par voie d'inhalation)

9.6.2.6. Calcul théorique des niveaux d’exposition aux PM10 Pour le calcul des niveaux d’exposition des populations aux poussières, il faut d’abord souligner que ceux-ci peuvent être calculés :

 Soit en fonction des quantités de substances administrées, c'est-à-dire les quantités présentes dans l’environnement (ici, dans l’air inhalé par les personnes)  Soit en fonction des concentrations absorbées, c'est-à-dire les quantités de substances effectivement absorbées par l’organisme.

Le calcul des concentrations absorbées étant complexe et les mécanismes d’absorption par l’organisme encore mal connus, on se limitera ici à la prise en compte des concentrations présentes dans l’air ambiant, donc aux concentrations de substances administrées. (guide INERIS)

Ces concentrations sont également difficiles à calculer avec précision, mais devraient être très faibles compte tenu des caractéristiques de l’exploitation et de la distance séparant les habitations de la carrière.

Pour le calcul des concentrations auxquelles les habitants sont exposés, on prendra en compte les hypothèses suivantes :

 On considère que l’empoussiérage sur le site de production est égal à la valeur de référence (limite légale) de 5 mg/m3  Afin de tenir compte de la dispersion atmosphérique entre la source d’émission (activités de la carrière) et les récepteurs (riverains de la carrière), un facteur empirique de dilution de 1000 est utilisé (utilisé généralement par les modélisateurs et météorologues). Cela signifie qu’au niveau des habitations, les concentrations de substances dans l’air sont inférieures d’un facteur mille aux concentrations sur le site de la carrière.  On suppose que les activités de la carrière et donc la production de poussières ont lieu 24h/24, 365j par an

12 lem 13 – Carrière de Courpière 169 Effets du projet

Ces hypothèses reviennent à supposer que les populations sont exposées en permanence aux concentrations maximales de poussières que la carrière est susceptible de générer, et conduisent donc à une surestimation grossière de la dose réelle à laquelle sont exposées les populations.

Dans ce cas, la dose d’exposition journalière est la concentration moyenne inhalée par jour, qu’on peut calculer par la formule suivante :

C t  FE T CMI  i i Tm

Avec : - CMI = concentration moyenne inhalée journalière (en mg/m3)

- Ci = concentration du polluant dans l’air inhalé pendant le temps ti d’exposition

- ti = fraction de temps d’exposition à la concentration Ci sur une journée - T = durée d’exposition en année - FE = fréquence d’exposition (= nombre de jours d’exposition par an)

- Tm = période de temps sur laquelle la concentration moyenne d’exposition est calculée

Avec nos hypothèses, on a alors les simplifications suivantes : 3 3  Ci = 5 mg/m /1000 = 0,005 mg/m  Tm = 13 ans (durée d’exploitation de la carrière)  ti = 1 ; FE = 365 ; T = 13 ans

On a alors

CMI = 5 µg/m3

La VTR pour l’exposition aux PM10 étant 30 µg/m3, les concentrations moyennes inhalées sont largement acceptable et ne pose pas de risque sanitaire du point de vue de la population.

On peut également calculer le quotient de danger (QD), qui est le rapport de la dose d’exposition d’un individu ou d’un groupe d’individus par la dose sans effet estimée (VTR). Si la valeur du QD dépasse la valeur de 1, des effets sont susceptibles de se produire. Le QD est employé pour les effets à seuil de dose.

Eléments traceurs CMI VTR Inhalation QD du risque (mg/m3) (mg/m3)

Poussières 0,005 0,040 0,125

Tableau 34: Calcul du quotient de danger pour la voie inhalation

Nous constatons ici que le QD est largement inférieur à 1, ce qui entraîne un niveau de risque très faible pour la population.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 170 Effets du projet

9.6.2.7. Mesures de prévention et suivi Comme il a été précisé précédemment, des mesures de poussières sont réalisées régulièrement et ont montré le respect de la législation.

Un suivi du taux d’empoussiérage des postes de travail est déjà réalisé dans le cadre du Règlement Général des Industries extractives (RGIE). Il vise à assurer la sécurité au travail et la santé des opérateurs. Ce suivi correspond à la réalisation de mesures des poussières alvéolaires siliceuses (avec mesures du taux de quartz) aux différentes fonctions de travail.

Des mesures de poussières alvéolaires ont été faite en 2009. Elles ont concernées les conducteurs de la pelle et du chargeur et le responsable de l'installation de traitement. Les résultats figurent dans le tableau suivant :

Concentration en E :plus petite Durée du R Numéro de poste poussières Taux de quartz valeur de 25/Q Classe prélèvement alvéolaires : E ou 5 Pelle 960 min 0,1 mg/m3 6,84 % 3,65 mg/m3 Classe 1

Chargeur 960 min 0 mg/m3 2,13 % 5 mg/m3 Classe 1

Installation 960 min 1,1 mg/m3 15,85 % 1,58 mg/m3 Classe 3 Tableau 35 : Résultats des mesures de poussières alvéolaires

Bien que ne concernant pas directement le voisinage, ce suivi est essentiel pour évaluer les niveaux d’exposition. Il permet en effet d’étudier l’importance des émissions à la source et surtout de connaître le taux de quartz des poussières et par la même d’apprécier le risque de toxicité (risque de pneumoconiose).

De nombreuses mesures sont prises pour limiter la propagation de poussières. Ainsi, la vitesse des engins dans la carrière sera adaptée aux conditions d’exploitation. Par ailleurs, la circulation des véhicules sur piste est limitée par faible superficie du site.

Au regard de la distance séparant l’exploitation des premières habitations, de la configuration du site et de ses abords, le risque sanitaire pour le voisinage est nul.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 171 Effets du projet

9.6.3. Effets de la pollution sonore sur la santé

9.6.3.1. Contexte Le bruit est un son indésirable qui provoque une gêne (psychique ou physique), voire une douleur, et qui est susceptible de causer des dommages auditifs. Il s’agit donc d’un phénomène sensitif, difficilement quantifiable, et surtout subjectif, à la différence du son qui est un phénomène physique, quantifiable et objectif (il s’agit de la sensation auditive causée par une variation rapide et réversible de la pression dans un milieu fluide).

Les caractéristiques du son sont les suivantes :

 Amplitude (volume) (en Pascal ou *Pa+) qui se définit comme l’intensité de la perturbation par rapport à un état d’équilibre.

L’amplitude définit l’intensité sonore :

 Fréquence (note) (en Hertz ou [Hz]) qui est le nombre de cycles par seconde

La fréquence définit la tonalité sonore

 Impulsivité (occurrence) : sporadicité ou régularité des évènements sonores

Le son peut être quantifié par différentes grandeurs :

 Niveau de puissance acoustique : la puissance acoustique est l’énergie sonore rayonnée par une source sonore de puissance W. C’est donc une grandeur spécifique à la source sonore (mesure de type émission), totalement indépendante de la distance source-récepteur. Elle est de ce fait utilisée pour décrire les caractéristiques sonores des engins et installations. La puissance acoustique vaut : Lw = 10 log (W/W0) avec W0 = 10-12 Watt. Lw est exprimé en dB

 Niveau de pression acoustique ou niveau sonore: c’est la mesure des fluctuations de pression d’onde acoustiques se superposant à la pression atmosphérique exprimée en Pascal ou N/m2. La pression acoustique vaut : Lp = 20 log (peff / p0) avec p0 = 2*10-5 Pa ou N/m2. Lp s’exprime en décibels (dB).La valeur de pression acoustique est une mesure des émissions sonores, c'est-à-dire que la mesure est réalisée d’un point de vue ‘récepteur’. Pour cette raison, elle est utilisée dans les calculs et les mesures de bruit.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 172 Effets du projet

A titre d’exemple :

Figure 37 : Valeurs caractéristiques des niveaux sonores

9.6.3.2. Inventaire des sources Sur une carrière, les sources de bruit sont :

 Le forage des trous de mine, les tirs de mine et la chute de matériaux lors des tirs  La reprise des matériaux abattus  Le déplacement des camions et engins mobiles  Les activités liées au traitement des matériaux (concassage, chute des matériaux sur les stocks…)

Il s’agit de bruits allant de ponctuels (tirs de mines, fréquence mensuelle ou encore plus rare) à plus ou moins continus (fonctionnement des engins de chantier et de l’installation de traitement des matériaux pouvant durer plusieurs heures par jour). La carrière n’émet aucun bruit totalement permanent et aucun bruit pendant la période nocturne.

Des évènements particuliers de courte durée nécessaires pour la sécurité de l’exploitation, tels que les avertisseurs de recul des engins, peuvent être également source de gêne pour la population (fréquence émergente par rapport au bruit ambiant habituel).

9.6.3.3. Effets potentiels L’action spécifique du bruit est celle exercée sur l’organe auditif. Cette action consiste en la diminution de l’acuité auditive, pouvant aller jusqu’à la surdité.

Ainsi, l’exposition à un niveau sonore très élevé (supérieur à 120 dB(A), seuil de la douleur) entraîne une lésion de l’oreille moyenne par rupture du tympan et luxation des osselets. L’exposition à un bruit intense (supérieur à 80 dB(A)), si elle est prolongée ou répétée, provoque une baisse de l’acuité auditive, temporaire ou définitive lorsque l’oreille interne est lésée (destruction des cellules ciliées).

12 lem 13 – Carrière de Courpière 173 Effets du projet

Ces lésions peuvent être la conséquence de facteurs multiples (intensité du bruit, gamme des fréquences, caractère brusque, répétition, milieu d’émission).

Les effets non auditifs du bruit peuvent être immédiats et passagers : augmentation du rythme des battements du cœur et de la tension artérielle, diminution de l’attention, de la capacité de mémorisation, agitation, réduction du champ visuel, troubles gastro-intestinaux. A long terme, ils peuvent entraîner une fatigue physique et/ou nerveuse, insomnie, boulimie, hypertension artérielle (exposition chronique à des bruits supérieurs à 85 dB(A)), anxiété, comportement dépressif ou agressif…. Ces conséquences liées au stress sont plus durables mais, dans la plupart des cas, elles n’aboutissent pas à des lésions irréversibles.

Ces effets gênants ou irritants du bruit résultent d’interactions entre plusieurs facteurs que sont les paramètres liés au bruit lui-même, et les paramètres de nature psychologiques ou électrophysiologiques liés au sujet exposé.

D’après une étude menée par l’OMS, il n’y aurait aucun effet pour une exposition à un niveau inférieur à 70 dB(A) pendant 24 heures, mais des niveaux de pressions acoustiques élevés et instantanés endommagent le système

auditif (le seuil de douleur étant à 120 dB(A) et la limite étant 140 dB(A)). De même, une exposition à 80 dB(A) pendant

24 heures serait susceptible d’entraîner des lésions auditives, ainsi qu’une exposition à 70 dB(A) associé à des vibrations ou à l’ingestion de drogues entraînent également des lésions auditives.

La réglementation, par le décret 2006-892 du 19 juillet 2006 relatif aux prescriptions de sécurité et de santé applicables en cas d’exposition des travailleurs aux risques dus au bruit et modifiant le code du travail, fixe 3 types de seuil d’exposition des travailleurs au bruit. Des dispositions de prévention sont à prendre dès 80 dB(A) et sont renforcées à partir de 85 dB(A). Ainsi deux des seuils doivent impérativement donner lieu à des actions tandis que le troisième ne doit pas être dépassé.

L’exposition est évaluée à partir des 2 paramètres suivants :

 L’exposition moyenne sur 8 h, notée Lex, 8h ;  Le niveau de bruit impulsionnel maximal, dit « niveau de crête », noté Lp,c.

Paramètres Seuil Exposition moyenne Niveau de crête (Lex, 8h) (Lp,c) Valeur d’exposition, inférieur déclenchant 80 dB(A) 135 dB(A) l’action (VAI) Valeur d’exposition, supérieur 85 dB(A) 137 dB(A) déclenchant l’action (VAS) Valeur limite d’exposition (VLE) * 87 dB(A) 140 dB(A) Tableau 36 : Seuils d’exposition des travailleurs au bruit

*Contrairement aux autres valeurs, la VLE prend en compte l’atténuation du bruit par des protecteurs individuels contre le bruit (PICB)

9.6.3.4. Voies de transfert et populations cibles Le son est une onde se propageant dans un milieu, donc l’intensité du son en un point est complètement dépendante des caractéristiques du milieu de propagation :

 Distance source-récepteur  Environnement : topographie, présence d’obstacles naturels ou artificiels, nature du sol et des écrans  Conditions climatiques

12 lem 13 – Carrière de Courpière 174 Effets du projet

Figure 38 : Facteurs influant la propagation du bruit

Les habitations les plus concernées par le bruit sont celles situées le plus proche du site, ainsi que celles dans la direction des vents dominants.

9.6.3.5. Niveaux d’exposition Le bruit généré par l'installation provient essentiellement de l'activité des engins, des installations de traitement des matériaux et des camions.

L’arrêté du 23 janvier 1997 fixe (dans le cas des carrières qui fonctionnent de jour et les jours ouvrables) un seuil maximal de 70 dB(A) en limite de propriété et une émergence (différence de pression acoustique entre exploitation en activité et exploitation à l’arrêt), dans les zones réglementées (immeubles occupés par des tiers et leurs parties extérieures (cour, jardins, etc.), à 5 dB(A).

Les mesures de niveaux sonores présentées au chapitre 1, paragraphe 8.4 montrent que la carrière respecte la législation. La pollution sonore induite par le projet de carrière ne sera donc pas être à l’origine de troubles pour les populations voisines.

Dans tous les cas, des mesures de bruit seront réalisées de manière régulière afin de vérifier l’absence de nuisances.

9.6.3.6. Evaluation des risques sanitaires Vis-à-vis des critères de risque pour la santé et du respect des seuils réglementaires, les faibles niveaux d’exposition des populations concernées par les émissions sonores de l’activité permettront d’assurer l’absence de risque sanitaire.

Quels que soient les niveaux sonores engendrés au niveau des habitations, une gêne restera toutefois possible du fait de la perception même de l’activité. Cette perception du bruit et surtout son interprétation restent influencées par la personnalité des sujets et par l’activité qu’ils pratiquent.

Lors des campagnes d’exploitation, le site est ouvert du lundi au vendredi de 7h à 19h (potentiellement jusqu'à 22 h), le samedi pouvant être travaillé dans des cas exceptionnels de forte demande.

Par ailleurs, les engins seront conformes aux législations en vigueur vis-à-vis des normes antibruit.

12 lem 13 – Carrière de Courpière 175 Effets du projet