Ligne Verneuil – Brou

Ligne Verneuil-Brou

Entre

La Loupe et Thiron

Enquêtes

1 Archives départementales d’Eure-et-Loir (5 S 252) C .R.G.P.G. Mars 2013

Enquêtes sur le nombre et l’emplacement des gares et des stations

Ligne Verneuil à Brou entre et Thiron-Gardais

Notice explicative

La loi du 31 juillet 1879 a classé dans le réseau d’intérêt général la ligne de Verneuil à Brou.

Cette ligne faisait autrefois partie du réseau local des chemins de fer d’Eure-et- Loir.

Une décision ministérielle du 12 mai 1881 a approuvé le projet de tracé et de terrassements de la section de la Loupe à Thiron-Gardais.

D’après ce projet, le tracé se détache en courbe de la gare de la Loupe, franchit la rivière de ce nom et vient passer sous le chemin de fer de Paris à Brest.

Il suit la petite vallée de la Loupe, traverse le chemin de grande communication n° 5 de Nogent-le-Rotrou à et atteint, vers le kilomètre 5, le niveau du plateau.

Il passe ensuite entre Saint-Victor-de-Buthon et ; traverse, par-dessus, la route nationale N° 23 de Paris à Nantes, à 1 kilomètre à l’ouest de Montlandon ; franchit une succession de ravins, en se tenant à 2 Kilomètres environ de Frétigny ; arrive à l’ouest de Saint-Denis-d’Authou ; décrit une courbe pour se placer au droit et au nord de Thiron- Gardais, où la section se termine par une station à établir à l’origine et sur le flanc gauche de la vallée de la Thironne, dans laquelle le tracé vient de s’engager.

Nombre de stations

Le projet présenté comprenait dans l’origine, entre la Loupe et Thiron, deux stations seulement : l’une à Montlandon, l’autre à Thiron-Gardais ; mais la décision ministérielle précitée du 12/05/1881, a prescrit la substitution de deux stations, en regard de Saint-Victor-de-Buthon et de Frétigny, à celle de Montlandon, et la création d’une station à Saint-Denis-d’Authou, ce qui en a porté le nombre à quatre.

Noms des stations

Ces stations seront respectivement désignées par les noms de -Saint- Victor, Frétigny-Montlandon, Saint-Denis-d’Authou et Thiron-Gardais.

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Station de Montireau-Saint-Victor

La station de Montireau-Saint-Victor est située sur le chemin qui relie ces communes, en un point dit les Epinaises, à 2 km environ de Saint-Victor et de Montireau.

Station de Frétigny-Montlandon

La station de Frétigny-Montlandon se trouve près du Vieux Landon, sur le chemin de Montlandon à Frétigny, à 1 km 800 de Montlandon et à 2 Km 500 de Frétigny.

La conformation générale du terrain ne permet pas de la rapprocher davantage de Frétigny.

Station de Saint-Denis-d’Authou

La station de Saint-Denis-d’Authou est située à 500 mètres du centre du village dont elle n’est séparée que par le chemin de Frétigny à Thiron. Elle n’est distante de Frétigny que de 2 Km 800.

Station de Thiron-Gardais

La station de Thiron-Gardais est projetée au nord de Thiron, à 500 m de ce chef- lieu de canton, sur le flanc gauche de la vallée de la Thironne.

Le tableau suivant fait connaître les distances entre les stations et les localités qu’elles desserviront, ainsi que le nom et la population de ces localités.

Désignation des Distance des Communes Communes Population Population stations et chefs-lieux sur lesquelles desservies des par station cotes des sont établies communes kilométriques communes les stations aux stations Montireau- 2 km 500 Saint-Victor- Saint-Victor- 950 h Saint-Victor de-Buthon de-Buthon 7 Km 550 8 km 500 660 h (station) 11 km 500 362 h 2 km 000 Montireau 261 h 4359 h 5 km 500 Saint-Eliph 871 h 5 km 000 Champrond- 826 h en-Gâtine 3 km 500 Montlandon 429 h Frétigny- 2 km 500 Frétigny Frétigny 1011 h Montlandon 1 km 800 Montlandon 429 h 11 km 050 6 km 000 Champrond- 826 h (station) en-Gâtine 10 km 000 Thieulin 320 h 3403 h 13 km 000 Saint-Denis- 286 h des-Puits 12 km 000 Corvées-les- 531 h Yys

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Saint-Denis- 0 km 500 Saint-Denis- Saint-Denis- 895 h d’Authou d’Authou d’Authou 15 km 700 5 km 000 Marolles 620 h 3956 h (station) 4 km 500 Coudreceau 703 h 8 km 000 Brunelles 727 h 2 km 800 Frétigny 1011 h Thiron-Gardais 9 km 000 Saint-Denis- Brunelles 727 h 21 km 150 5 km 000 d’Authou 303 h (station) 0 km 500 Thiron- 571 h Gardais 5 km 500 757 h 4611 h 8 km 000 Vichères 720 h 7 km 000 660 h 7 km 500 Beaumont- 873 h les-Autels Total 16 329 habitants

Les dispositions projetées, telles qu’elles viennent d’être exposées, sont représentées sur les plans joints à la présente notice.

Dressé par le ffons d’Ingénieur soussigné,

La Loupe 17/10/1881

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Résumés des réclamations présentées

Station de Montireau-Saint-Victor

Les communes de Saint-Victor-de-Buthon, de Vaupillon, de Montireau et de Saint-Eliph approuvent le projet présenté.

Les communes de Friaize et de Champrond se désintéressent de la question.

La commune de Montlandon, seule, réclame avec énergie une gare entre les hameaux de Gravard et de la Barre ; elle rappelle la pétition qu’elle a adressée en juillet 1881, à Mr le Ministre des travaux publics pour demander qu’une gare fût établie à Montlandon.

Elle dit que deux haltes, dont l’une établie à la Madeleine des Orieux, et l’autre près du Moulin de la Perrière, combinées avec une station à Montlandon, entre Gravard et la Barre, remplaceraient avec avantages pour la contrée, les deux gares projetées par les ingénieurs. 6 Archives départementales d’Eure-et-Loir (5 S 252) C .R.G.P.G. Mars 2013

Station de Frétigny-Montlandon

Les communes de Frétigny, du Thieulin et de Saint-Denis-des-Puits approuvent le projet.

Les communes de Champrond-en-Gâtine et de Corvées-les-Yys se désintéressent de la question.

La commune de Montlandon désapprouve le projet.

Avis de la commission d’enquête

La commission d’enquête a répondu aux réclamations présentées par la commune de Montlandon en donnant son avis à la fois et pour la gare de Montireau-Saint-Victor et pour celle de Frétigny-Montlandon ; elle pense qu’il y aurait avantage à substituer aux deux stations dont il vient d’être parlé une seule station et deux haltes.

Ces points d’arrêts seraient répartis comme il suit sur la ligne :

1) Halte à la Madeleine des Orieux, vers le piquet kilométrique 5 2) Station entre Gravard et la Barre, vers le piquet kilométrique 9K4 3) Halte près du Moulin de la Perrière, vers le piquet kilométrique 13.

Avis et conclusion des ingénieurs en chef

Stations de Montireau-Saint-Victor et de Frétigny-Montlandon

La commission demande par cinq voix contre trois, sur 10 votants, qu’une gare unique soit établie près de Montlandon, et que deux haltes remplacent les deux gare projetées.

La décision de la commission paraît basée sur ce que la gare près de Montlandon desservirait la commune de Saint-Victor presque aussi bien que celle de Montireau-Saint-Victor, la différence du parcours n’étant que de 300 m ; sur ce que la gare de Saint-Denis-d’Authou desservirait mieux Frétigny qu’aucune autre, sur ce que enfin, les haltes de la Madeleine et du Moulin de la Perrière desserviraient les hameaux qui se trouvent aux extrémités des communes de Saint-Victor et de Frétigny mieux que ne le feraient les deux gares projetées.

Mais cette combinaison qui a paru rationnelle aux yeux de la commission, a provoqué des protestations de la part des communes de Saint-Victor et de Frétigny qui sollicitent de Mr le Ministre, par pétition en date des 2 et 3 de ce mois, l’exécution du projet soumis à l’enquête.

D’un autre côté, elle rentre dans le sens d’une pétition présentée à M. le Ministre en juillet 1881, par divers habitants de Montlandon, de Saint-Victor-de-Buthon, de Frétigny et de Marolles à laquelle nous avons répondu le 17/08/1881.

La commission est donc de l’avis de la commune de Montlandon, mais pas à l’unanimité.

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En présence de la décision des membres de la commission qui, lorsqu’ils ont voté, n’avaient peut-être pas tous les éléments voulus pour le faire, puisqu’ils ignoraient les tendances prononcées des communes de Saint-Victor et de Frétigny pour les gares projetées, nous sommes d’avis que le projet d’emplacement des gares de Montireau-Saint-Victor et de Frétigny, soit de nouveau soumis à une enquête, et que la question de leur emplacement soit tranchée par l’autorité supérieure dans le cas où la commission persisterait dans son premier avis.

Si la gare de Montireau-Saint-Victor était établie aux Epinaises, nous ne verrions aucun inconvénient à ce qu’on l’appelât Saint-Victor-Montireau, ainsi que l’a demandé le conseil municipal de Saint-Victor.

La décison nouvelle du 11/05/1881 approuvant le projet du tracé et de terrassement de cette section contient entre autres dispositions la suivante sont les termes sont parfaitement imprécis :

B – « MM les ingénieurs seront invités à remplacer la gare de Montlandon par deux stations destinées à desservir les communes de Saint-Victor et de Frétigny, à rapprocher le plus possible le tracé de chemin de fer des chefs-lieux de ces deux communes et à établir une troisième station près de Saint-Denis-d’Authou ».

En dressant le projet de tracé et de terrassements, nous avions précisément proposé ce que demande maintenant la commune de Montlandon et cette disposition ayant été repoussée, on ne pourrait tenter de faire revenir l’administration sur sa décision que si l’enquête avait fourni, dans ce sens, des arguments d’une certaine valeur.

Or c’est exactement le contraire qui a lieu.

Toutes les communes intéressées, autres que Montlandon, donnent en effet sans aucune restriction, leur adhésion la plus complète aux emplacements indiqués sur nos plans pour les trois gares et ne réclament aucune modification, si ce n’est de substituer le nom de Saint-Victor- Montireau à celui de Montireau-Saint-Victor.

La commune de Montlandon reste donc seule pour demander qu’on en revienne au projet primitif avec gare unique établie près de cette localité.

Mais cette commune compte seulement 429 habitants, tandis que celles de Saint-Victor, Montireau et Frétigny en ont ensemble plus de 2000.

On ne saurait évidemment songer à donner satisfaction à la commune la moins importante en mécontentant celles dont la décision nouvelle du 11/05/1881 a jugé qu’on devait surtout se préoccuper.

La commission d’enquête s’est prononcée, il est vrai, en faveur de la demande de Montlandon, mais seulement par 5 voix sur 10 votants avec 3 opposants et deux abstentions.

D’ailleurs depuis la réunion de cette commission, une pétition rédigée en termes très énergiques et adressée à M. le Ministre des travaux publics par les conseillers municipaux et un très grand nombre d’habitants de Saint-Victor et de Frétigny réclame expressément le maintien des

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remplacements proposés par les ingénieurs, et cette pétition a été recommandée un bienveillant examen de l’administration par M. Labiche, sénateur et président du Conseil Général d’Eure-et-Loir.

Nous ne pensons donc pas qu’il y ait lieu de se ranger à l’avis de la commission d’enquête, et nous proposons de maintenir, pour les gares de Saint-Victor et de Montireau et de Frétigny- Montladon, les emplacements indiqués que les plans soumis aux enquêtes, tels qu’ils sont acceptés par l’unanimité des communes intéressées, sauf celle de Montlandon.

Station de Saint-Denis-d’Authou

Les communes de Saint-Denis-d’Authou, de Marolles, de Coudreceau, de Brunelles et de Frétigny, approuvent le projet ; mais la commune de Saint-Denis-d’Authou, en vue d’éviter une trop longue déviation des chemins de Saint-Denis-d’Authou à Frétigny et à Marolles, demande que l’emplacement de la station soit reculé vers Brou de cent à cent vingt mètres environ.

Avis de la commission

La commission approuve l’emplacement proposé, mais en présence du désir manifesté par la commune de Saint-Denis-d’Authou d’un reculement de la gare vers Brou émet l’avis qu’il soit déféré au vœu de la commune en ne déplaçant l’axe que de la quantité strictement nécessaire pour changer le moins possible l’état actuel des chemins à modifier.

Avis et conclusion des ingénieurs en chef

Nous avions projeté la gare le plus économiquement possible en allongeant nous le reconnaissons le parcours des chemins auxquels s’intéresse la commune de Saint-Denis-d’Authou, mais nous croyons qu’il convient d’en revenir, en somme, à l’avis de la commission et nous ne voyons aucun inconvénient à répondre à son désir.

L’ingénieur en chef, adopte, en ce qui le concerne, l’avis ci-contre et propose de donner satisfaction au conseil municipal de Saint-Denis-d’Authou et à la commission d’enquête.

Il ne s’agit pas là d’ailleurs de déplacer à proprement parler la gare, mais simplement d’en arrêter la situation exacte, vers ce même point lors des études définitives, en s’attachant à mieux ménager les chemins de Saint-Denis-d’Authou à Frétigny et à Marolles, sans s’écarter d’ailleurs sensiblement du tracé figuré sur les plans soumis aux enquêtes.

Station de Thiron-Gardais

Les communes de Brunelles, de la Gaudaine, de Thiron-Gardais, de Combres, de Vichères, d’Argenvilliers et de Beaumont-les-Autels approuvent le projet présenté.

Toutefois la commune de Thiron-Gardais émet le vœu que la gare de ce nom soit reculée vers Verneuil de manière à être en vue du centre bourg.

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La commune de Combres fait des vœux pour qu’un chemin soit construit des Aulnaies à l’emplacement de la station.

Enfin la commune de Beaumont-les-Autels demande que le chemin de fer, au-delà de Thiron, s’engage dans la vallée de la Foussarde au lieu du suivre la vallée de la Thironne.

La commission après s’être rendu compte que le déplacement sollicité aurait pour résultat de placer la station en courbe et en pente, est d’avis à l’unanimité, qu’il ne soit rien changé au projet des ingénieurs.

Avis et conclusion des ingénieurs en chef

Le … d’ingénieur ordinaire ne peut qu’être d’avis de la commission.

L’ingénieur en chef adjoint adhère à l’avis de l’ingénieur ordinaire conforme à celui de la commission d’enquête.

Résumé ou rapport d’ensemble de l’ingénieur en chef.

En résumé, l’enquête a été entièrement favorable aux emplacements proposés ; Une seule commune, celle de Montlandon a réclamé, mais la solution qu’elle propose a déjà été expressément repoussée par l’administration supérieure des travaux publics à la demande des ingénieurs du réseau de l’Etat, et il y a d’autant moins de motifs de revenir sur cette décision qu’on ne pourrait le faire qu’en mécontentant toutes les communes intéressées, sauf Montlandon, qui est la moins importante.

Nous concluons donc en demandant qu’il ne soit pas procédé à une nouvelle enquête et que les emplacements que nous avons proposés soient seuls définitivement approuvés sous les seules réserves suivantes :

1° La station de Montireau-Saint-Victor portera le nom de Saint-Victor-Montireau.

2° La station de Saint-Denis-d’Authou, tout en restant établie sur le même point du territoire de la commune, sera déplacée d’environ 256 mètres vers Brou, de façon à en reporter l’origine au- delà des chemins de Frétigny et de Marolles à Saint-Denis-d’Authou qu’on évitera ainsi de dévier.

Evreux le 01/02/1882

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