NICOLA BENEDETTI ELGAR Philharmonic Orchestra Vladimir Jurowski 1857–1934

Violin Concerto in B minor Op.61 1 I Allegro 17.28 2 I Andante 11.36 3 III Allegro molto 18.42 4 Op.70 4.10 5 Salut d’amour Op.12 3.09 6 Chanson de nuit Op.15 No.1 3.41

NICOLA BENEDETTI violin London Philharmonic Orchestra Vladimir Jurowski Petr Limonov piano (4–6)

3 ELGAR'S VIOLIN MUSIC

Out of all the instruments Edward Elgar of moving between notes, the use of played, the violin was his speciality. vibrato as a constant tonal element, and Trombone and bassoon filled in useful so on – were developed by a number of gaps, while his improvisatory piano playing young players, but are chiefly identified (which he said “would madden with envy with the Austrian violinist , all existing pianists”) served to summon the dedicatee of Elgar’s concerto. Elgar up the harmonies of his inner orchestra; met Kreisler in Leeds in 1904, and again but it was the violin that gave him the in Norwich the next year, and very soon invaluable stimulus of playing in the Three began to sketch the concerto. It had Choirs Festival (under no less a master to take a back seat while he wrote than Dvořák on one occasion); the violin The Kingdom (1906) and the mighty First that he studied with a top London teacher; Symphony (1908), but in January 1910, the violin which dominates his earliest Elgar played through the concerto’s slow opus numbers, with Op.15 bringing the movement with a friend, Lady Speyer, a running total to 18 separate pieces. The pupil of Ysaÿe. A still closer friend, Elgar’s writer of HMV’s programme notes to the most important platonic muse, Alice Stuart 16-year-old Menuhin’s legendary 1932 Wortley, daughter of the painter Millais, recording of the Violin Concerto, with the wife of the MP for Sheffield, and herself composer himself conducting, knew what a composer of songs and a fine pianist, the instrument meant to Elgar: “Elgar heard the music in February. Elgar sent has not only written this concerto, he has her some of the themes, calling them lived it”. “Windflower”, and in the middle of March Elgar lived through a time of particular he transferred the epithet to Alice herself change in violin playing – the very first – it became her lasting nickname, usefully steel E string (in place of the usual sheep avoiding confusion with the composer’s gut) dates from around the time of his wife, also named Alice. Always ready concerto, 1910. The new ideas – ways to hint publicly at his private depths,

4 5 Elgar prefaced the score with a Spanish The biggest and most famous surprise is orders, to see which worked best. Sospiri, quotation from the French novel Gil Blas: the cadenza. Normally a concerto cadenza composed just before the Great War, was “Aqui está encerrada el alma de .....” (Here is unaccompanied and comes near the dedicated to Reed. is enshrined the soul of .....). Elgar’s five end of the first movement. Elgar’s is Salut d’amour, an engagement dots are usually taken to refer to A-l-i-c-e accompanied (by muted horns and gently present for the composer’s wife in 1888, Stuart Wortley. The wilder reaches of thrummed strings, a technique specially was an early success with the public. speculation, though entertaining, cast little invented to suggest the Aeolian harp that Chanson de nuit (sent to Novello’s in 1897, new light on hung outside the composer’s window – it but perhaps composed earlier) is Elgar’s the music. was one of his maxims that music was very own Air on the G String. Elgar is one of the few composers everywhere around us), and it comes near to whom an unknown piece can be the end of the last movement. As to its confidently ascribed at a first hearing, material, it lovingly muses on the beautiful often within a few seconds. The first strains we’ve heard already, set against six notes of the concerto identify it different harmonies – a wonderful insight immediately, not just as Elgar, but as a into those evenings when Elgar would piece inspired by the violin. Its semitone extemporise at the piano on the material intervals, its rising and falling – imagine he had created during the day’s work at how dull that would be on the piano. his desk. Writing to his Windflower, Elgar (Elgar’s piano pieces, though few in described the cadenza: “the music sings number, show an acute ear for the of memories and hope”. quite different sort of tune that works Many of the details of the concerto idiomatically on that instrument.) So much were worked out with the leader of does that opening phrase embody the the London Symphony Orchestra, spirit of the violin, that Elgar’s first colossal W.H. (Billy) Reed. And not just technical surprise, of using it as a closing theme details, like the famous leap of a twelfth for the first entry of the soloist, seems on the G string (“Good for you!” perfectly normal. Throughout its length, exclaimed the delighted composer, as the concerto subtly reconciles us to he wrote it into the manuscript), but the surprise after surprise. As Elgar wrote piece’s architecture too: Reed described at the very beginning of his first draft: walking round the study, playing from “This is going to be good!” various bits of music paper in different

6 7 Elgar lui envoya certains thèmes qu’il pièces pour piano du compositeur, pour OEUVRES POUR VIOLON D’ELGAR nomma windflowers (« anémones ») et peu nombreuses qu’elles soient, révèlent à la mi-mars appliqua l’attribut à Alice un sens aigu du type de mélodies assez elle-même – Windflower devint ainsi différent qui convient à cet instrument). durablement le surnom de sa muse, ce Cette phrase initiale incarne tellement Parmi les divers instruments dont jouait de mi en acier (à la place de l’habituelle qui permettait d’éviter toute confusion l’esprit du violon que lorsqu’elle revient Edward Elgar, le violon tenait la première corde en boyau) est contemporaine de la avec son épouse dont le prénom était comme thème conclusif lors de la place. Si sa connaissance du trombone composition de son concerto (1910). De également Alice. Toujours prêt à soulever première entrée du soliste, première et du basson lui était utile, et si ses nouvelles idées – diverses manières de légèrement le voile sur les profondeurs surprise colossale que nous réserve la improvisations au piano (qui, disait-il, se déplacer entre les notes, l’utilisation de son être, le compositeur préfaça sa partition, cela semble parfaitement normal. « feraient baver d’envie tous les pianistes du vibrato comme une composante de partition d’une citation espagnole du Tout au long de l’œuvre, Elgar nous vivants ») lui permettaient de convoquer la sonorité, etc. – furent explorées par roman de Lesage L’Histoire de Gil Blas habitue subtilement à une surprise après les harmonies de son orchestre intérieur, un certain nombre de jeunes interprètes, de Santillane : « Aqui está encerrada el l’autre. Comme il l’écrivit au tout début c’est le violon qu’il avait travaillé avec mais c’est surtout au violoniste autrichien alma de ..... » (« Ici est enfermée l’âme de sa première ébauche : « Cela promet un éminent professeur londonien, c’est Fritz Kreisler, le dédicataire du Concerto de ..... »). On a coutume d’interpréter les d’être réussi ! » le violon qui lui donnait une précieuse d’Elgar, qu’on les associe. Elgar fit la cinq points comme une référence aux cinq La surprise la plus grande et la plus motivation pour jouer au fameux Festival connaissance de Kreisler à Leeds en lettres du prénom d’Alice Stuart Wortley. célèbre est la cadence. Normalement, des trois chœurs (en une occasion sous la 1904, le croisa à nouveau à Norwich D’autres suppositions plus aventureuses, une cadence de concerto est sans direction de nul autre que Dvořák), et c’est l’année suivante et commença peu si elles sont divertissantes, ne nous accompagnement et située peu avant la le violon qui domine ses premiers numéro après à esquisser son concerto. Durant apprennent pas grand-chose de nouveau fin du premier mouvement. Ici, elle se d’opus – les quinze premiers totalisent la composition de The Kingdom (1906) sur l’œuvre. trouve dans la dernière partie du finale et dix-huit pièces avec cet instrument. La et de la puissante Première Symphonie Elgar est l’un des rares compositeurs est accompagnée par des cors bouchés et notice du disque légendaire de 1932 où (1908), il dut mettre son ébauche de côté auquel on peut attribuer un morceau le doux murmure des cordes (un tremolo figure son concerto pour violon avec mais dès janvier 1910 en déchiffrait le inconnu avec certitude dès la première pizzicato particulier que le compositeur le jeune Menuhin de seize ans et lui- mouvement lent avec une amie, Lady écoute, souvent au bout de quelques imagina pour suggérer la harpe éolienne même à la baguette nous révèle ce que Speyer, élève d’Ysaÿe. Une amie encore secondes seulement. Les six premières suspendue devant sa fenêtre, lui dont l’instrument signifiait pour lui : « Elgar n’a plus proche, sa grande muse platonique, notes du Concerto pour violon trahissent l’une des maximes était que la musique pas seulement composé ce concerto, il l’a Alice Stuart Wortley, fille du peintre John immédiatement non seulement la se trouve partout autour de nous). Quant vécu », écrit l’auteur. Everett Millais, épouse du député de signature d’Elgar, mais aussi le fait qu’il à la substance de cette cadence, il s’agit Elgar vécut à une époque où le jeu la circonscription de Sheffield, auteur s’agit d’une œuvre inspirée par le violon. d’une méditation amoureuse sur les du violon connut des changements – de mélodies et excellente pianiste, eut Les demi-tons, la montée et la descente somptueuses idées que nous avons déjà l’apparition de la toute première corde l’occasion d’entendre l’œuvre en février. – comme ce serait insipide au piano ! (les entendues, placées dans un contexte

8 9 harmonique différent – ce qui nous donne Reed racontera qu’il déambulait dans son une merveilleuse idée de ces soirées où bureau et jouait divers bouts de partition ELGARS MUSIK FÜR VIOLINE Elgar improvisait au piano sur ce qu’il avait dans différents ordres pour voir ce qui créé dans la journée à son bureau. À sa donnait le meilleur résultat. Sospiri, Windflower, il décrivit cette cadence ainsi : composé juste avant la Grande Guerre, « La musique nous adresse un chant de fut dédié à Reed. Von allen Instrumenten, die Edward Elgar Elgar lebte in einer Zeit besonderer souvenirs et d’espoir. » Salut d’amour (1888), cadeau de spielte, lag ihm die Violine ganz besonders Veränderungen im Violinspiel – die De nombreux détails de la partition fiançailles d’Elgar à sa future épouse, am Herzen. Mit Posaune und Fagott hatte allererste Stahl-E-Saite (anstelle der furent mis au point avec le premier violon eut très tôt du succès auprès du public. er ausreichend praktische Erfahrung, um üblichen Saiten aus Schafsdarm) solo du London Symphony Orchestra, Quant à la Chanson de nuit qu’il envoya für diese Instrumente zu komponieren, stammt aus der Zeit seines Konzerts William Henry Reed. Et pas seulement à l’éditeur Novello en 1897 mais qui est während sein improvisiertes Klavierspiel von 1910. Neue Ideen und Spielweisen des détails techniques comme le fameux peut-être plus ancienne, c’est son très (das nach eigenen Worten „alle lebenden – etwa verschiedene Möglichkeiten des saut de douzième sur la corde de sol personnel Air sur la corde de sol. Pianisten vor Neid erblassen lassen Übergangs zwischen den Noten oder (« Bravo ! », s’exclama le compositeur en würde“) dazu diente, die Harmonien seines die Verwendung von Vibrato als einem l’écrivant sur le manuscrit), mais d’autres David Owen Norris inneren Orchesters zu beschwören. Doch konstanten Bestandteil des Klanges ayant trait à l’architecture de l’œuvre : Traduction Daniel Fesquet es war die Violine, die ihm den unschätzbar usw., wurden von einer Reihe junger wertvollen Anstoß gab, beim Drei-Chöre- Instrumentalisten entwickelt, doch Festival mitzuwirken (bei einer Gelegenheit verbinden sie sich jedoch hauptsächlich sogar unter keinem geringerem Meister mit dem österreichischen Geiger Fritz wie Antonín Dvořák); das Violinspiel das er Kreisler, dem Widmungsträger von Elgars bei einem erstklassigen Lehrer in London Konzert. Elgar lernte Kreisler 1904 in erlernte und die Violine wiederum, die Leeds kennen, und begegnete ihm im seine frühesten Opusnummern dominierte nächsten Jahr erneut in Norwich, sehr – mit seinem op. 15 kommt er auf die bald darauf begann er, das Konzert zu Summe von insgesamt 18 separaten skizzieren. Es geriet aber etwas in den Werke. Der Verfasser des Programmhefts Hintergrund, als er The Kingdom (1906) zur legendären HMV-Aufnahme des und die machtvolle Erste Sinfonie (1908) Violinkonzerts mit dem 16-jährigen schrieb, doch im Januar 1910 spielte Elgar Yehudi Menuhin unter der Leitung des mit einer Freundin, Lady Speyer, einer Komponisten wusste, was das Instrument Schülerin von Ysaÿe, den langsamen Satz für Elgar bedeutete: „Elgar hat dieses des Konzerts durch. Eine noch engere Konzert nicht nur komponiert, er hat Freundin, Elgars wichtigste platonische es auch gelebt“. Muse, Alice Stuart Wortley, die Tochter

10 11 des Malers John Everett Millais und die auf dem Klavier wären. (Elgars einen wunderbaren Einblick in jene Abende, hin- und herging, verschiedene Ehefrau des Abgeordneten von Sheffield, Klavierstücke, obwohl es nur wenige sind, an denen Elgar am Klavier über das Material Musikstücke in unterschiedlicher selbst Komponistin von Liedern und gute zeigen sein geschärftes Ohr für die ganz improvisierte, das er im Laufe des Tages Reihenfolge spielte, um zu prüfen, welche Pianistin, hörte die Musik im Februar. andere Art von Melodie, die auf diesem an seinem Schreibtisch niedergeschrieben am besten funktionieren würde. Sospiri, Elgar schickte ihr einige der Themen, Instrument idiomatisch funktioniert.) Diese hatte. Elgar schrieb „seiner Windflower“ kurz vor dem Ersten Weltkrieg komponiert, die er windflowers (Anemonen) nannte, Eröffnungsphrase verkörpert so sehr den über die Kadenz: „Die Musik singt von war Reed gewidmet. und Mitte März übertrug er diesen Geist der Violine, dass Elgars erste große Erinnerungen und Hoffnung.“ Salut d’amour, ein Verlobungs- Beinamen auf Alice selbst – er wurde Überraschung, sie auch als Schlussthema Viele Details des Konzerts arbeitete geschenk für seine spätere Frau Alice zu ihrem bleibenden Spitznamen, um für den ersten Auftritt des Solisten zu Elgar mit dem Konzertmeister des London aus dem Jahr 1888, war ein früher Erfolg Verwechslungen mit der Frau des nutzen, völlig normal erscheint. Während Symphony Orchestra, W.H. (Billy) Reed, beim Publikum. Chanson de nuit, das Komponisten, die auch Alice hieß, zu seiner gesamten Dauer versöhnt uns aus. Und nicht nur technische Details, Elgar 1897 an den Verleger Novello vermeiden. Elgar, der immer bereit war, das Konzert auf subtile Weise von einer wie der berühmte Duodezimensprung schickte, aber möglicherweise schon sehr Persönliches und Privates auch Überraschung zur nächsten. Wie Elgar auf der G-Saite („Bravo!“, rief der früher komponiert hatte, ist sein eigenes öffentlich anzudeuten, überschrieb die ganz zu Anfang seines ersten Entwurfs begeisterte Komponist, als er dies in Air auf der G-Saite. Partitur mit einem spanischen Zitat schrieb: „Das wird gut!“ sein Notenmanuskript schrieb), sondern David Owen Norris aus dem französischen Roman Gil Blas Die größte und bekannteste auch die Architektur des Stücks: Reed Übersetzung Anne Schneider voran: „Aqui está encerrada el alma de .....“ Überraschung ist die Kadenz. beschrieb, wie er im Arbeitszimmer (Hier ist die Seele von ..... bewahrt). Elgars Normalerweise ist eine Konzertkadenz fünf Punkte werden normalerweise als unbegleitet und erklingt am Ende des P & C 2020 Universal Music Operations Limited A-l-i-c-e (Stuart Wortley) verstanden, ersten Satzes. Elgars Kadenz erklingt A Decca Classics Release wildere Spekulationen, die zwar hingegen erst gegen Ende des letzten Executive Producer: Helen Lewis unterhaltsam sind, werfen jedoch wenig Satzes und ist von gedämpften Hörnern Recording Producer: Andrew Walton neues Licht auf die Musik. und sanft summenden Streichern Recording Engineer: Philip Siney Elgar ist einer der wenigen begleitet, – eine Technik, die speziell Recording Editor: Andrew Walton Komponisten, denen ein unbekanntes erfunden wurde, um die äolische Harfe Head of A&R Administration: Joanne Baines Stück beim ersten Hören, oft innerhalb anklingen zu lassen, die vor dem Fenster Marketing Manager: Lana Hunter weniger Sekunden, sicher zugeschrieben im Haus des Komponisten hing. Es war Production Coordinator: Nico Rooney werden kann. Nach den ersten sechs eine seiner Maximen, dass Musik überall Recording Locations: Henry Wood Hall, London, 31 November & 1 December 2019 (Violin Concerto) and Studio 1, Air Lyndhurst, London, 26 February 2020 (Sospiri; Salut d’amour; Chanson de nuit) Tönen des Konzerts kann man es sofort um uns herum ist. Was das thematische Introductory Note & Translations C 2020 Universal Music Operations Limited identifizieren, nicht nur als Elgar, sondern Material anbelangt, so sinniert es liebevoll Cover Design: Fred Münzmaier als ein von der Violine inspiriertes Stück. über die schönen Klänge, die wir bereits Photography: Andy Gotts (back cover, booklet cover, booklet back cover, pp. 2, 7); Seine Halbtonintervalle, ihr Steigen und gehört haben, – auf dem Hintergrund Dave Meyer (video still p.5); Adam Pitts (video still p.10); C Rafa Martin/Ibermúsica (p.14) Fallen – man stelle sich vor, wie langweilig unterschiedlicher Harmonien. Dies bietet Booklet Editing & Art Direction: WLP Ltd 12 13 ALSO AVAILABLE BY NICOLA BENEDETTI

Wynton Marsalis Shostakovich | Glazunov Violin Concerto | Fiddle Dance Suite Bournemouth Symphony Orchestra/ The Philadelphia Orchestra/Cristian Măcelaru Kirill Karabits CD 485 0012 CD 478 8748

Homecoming: A Scottish Fantasy The Violin CD 478 6690 CD 478 5338

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