Sommaire

1. Edito ...... 4 2. NOUVEAUTES ...... 5 2.1 La Guilde du BIFFF ...... 5 2.2 Le Bal des Vampires aux Beaux-Arts ...... 8 2.3 Body Painting Contest 2.0 ...... 9 2.4 Tarquin: le come-back! ...... 10 2.5 Exposition«Prosthetic Art» en réalité augmentée ...... 11 2.6 Fantasy & Manga Market ...... 12 2.7 Boulevard du Polar ...... 13 2.8 Gaming Madness Zone ...... 17 2.9 VR Screening Room ...... 18 2.10 Sharing Box ...... 19 2.11 iGOTO ...... 20 2.12 Editions SEMA ...... 21 2.13 La 501e FanWars Garrison rend visite au BIFFF ...... 23 3. BIF MARKET ...... 24 4. LE OFF DU FESTIVAL ...... 25 4.1 Zombifff Day ...... 25 4.2 35th Make Up Contest ...... 27 4.3 3rd international Art Contest ...... 28 4.4 Artbifff ...... 29 4.5 ...... 33 4.6 Point Culture...... 36 5. MASTERCLASS ...... 38 5.1 Guillermo del Toro ...... 38 5.2 Ligue des Droits de l’Homme ...... 39 5.3 Deon Meyer ...... 40 6. Un Avant Gout De Films ...... 41 6.1 Compétition courts-métrages Belges ...... 42 6.2 Courts-métrages belges Hors compétition ...... 47 6.3 Compétition courts métrages européens ...... 48 6.4 Courts internationaux ...... 50 6.5 L’année de la contestation ...... 52 6.6 Rétrospective Kim Jee-woon ...... 53 6.7 Rétrospective Cronos ...... 54 6.8 Focus Mexique ...... 55 6.9 Courts mais Trash ...... 56 6.10 Mad in Belgium ...... 58 6.11 Enfantastiques ...... 61 6.12 50 ans de cinéma belge : « Tueurs » de François Troukens ...... 62 6.13 Séance spéciale « I kill Giants » ...... 63 7. LE PLAT DE RESISTANCE ...... 64 7.1 Ouverture/ Clôture ...... 64 7.2 Midnight X-Tremes ...... 66 7.3 La nuit ...... 72 7.4 Compétition 7èmeParallèle ...... 74 7.5 Compétition ...... 81 7.6 Compétition Européenne ...... 86 7.7 Prix de la critique...... 95 7.8 Compétition Internationale ...... 100 7.9 Hors compétition ...... 109 7.10 Grille horaires du BIFFF 2018 ...... 126 8. Chevaliers de l’ordre du corbeau ...... 128 9. Chevalier de l’ordre du corbeau 2018 ...... 130 10. Informations Pratiques ...... 131 11. Les Remerciements ...... 134

1. Edito Le BIFFF, c’est 36 ans de passion. D’abnégation. De sueur, parfois de sang. Des centaines d’heures sacrifiées où l’on a parfois l’impression de se crever les yeux. D’autres où l’on a envie d’allumer un cierge. Le BIFFF, c’est, depuis 1983, la promotion acharnée d’un qui est désormais le plus populaire au monde, et la Belgique – à travers ses coproductions et ses techniciens talentueux – s’affirme de plus en plus comme un acteur désormais incontournable du 7e art fantastique.

Cette année, nous ne sommes pas peu fiers de vous proposer 11 films du plat pays, dont 6 en avant-première mondiale ! Au niveau international, la Belgique dégaine également des cartouches de choix en termes de coproduction : Muse, de Jaume Balaguero, I Kill Giants, coproduit par Chris Colombus (Harry Potter), Mandy avec Nicolas Cage ou encore The Man who Killed Don Quixote, de Terry Gilliam. Avouez que ça a de la gueule, non !? Une telle vigueur justifie, plus que jamais, le pari risqué du BIFFF de créer en 2017 le premier marché de genre européen : pour sa seconde édition, le BIF Market s’apprête à accueillir vendeurs et acheteurs des quatre coins du monde, lance sa section Work in Progress et offre une plateforme rêvée aux professionnels belges afin d’exporter leurs talents hors normes.

Mais le BIFFF reste avant tout un festival populaire, fait pour et par le public (le plus gros pourcentage de spectateurs payants pour un festival belge). Sa réputation mondiale n’est plus à établir, et le nombre de soumissions reçues (près de 2.000 films !!!) est là pour le prouver : cette année, nous avons un nombre record de 12 avant-premières mondiales, 13 avant-premières internationales et 9 avant-premières européennes. 35 premières réalisations qui côtoieront des pointures telles que Ryuhei Kitamura, John Cameron Mitchell, Paco Plaza, Lloyd Kaufman, Xavier Gens, Kiyoshi Kurosawa, ou encore Kim Ki-duk. Miroir intransigeant de notre époque, le genre abordera également des thématiques très actuelles : du féminisme aux migrants, tout en passant par la montée des nationalismes, cette sélection est un véritable révélateur de nos tendances morales et idéologiques. Mais, que les festifs rédhibitoires se rassurent : zombies, goules, vampires, monstres inconnus au Larousse, boucles temporelles, péloches barrées, osées ou hardcores restent bien sûr dans l’ADN du festival ! Au rayon nouveauté, c’est un véritable festin : une exposition de réalité augmentée unique en Belgique, une section Virtual Reality à part entière, un Bal des Vampires qui se déroulera pour la première fois aux Beaux-Arts, une Gaming Madness Zone monstrueuse, et une collaboration qui relève de l’évidence : la 2e édition du Festival Boulevard du Polar, qui se déroulera les 13 et 14 avril aux Beaux-Arts, et qui amènera des pointures de la littérature telles que Craig Johnson et Deon Meyer. Justement, à propos d’invités, des centaines d’acteurs et réalisateurs seront une nouvelle fois présents au BIFFF et y célébreront les films de genre. Parmi ceux-ci, nous aurons le plaisir d'accueillir Julia Ducournau, Stéphanie Crayencour et Laurent Lucas dans notre jury international, qui sera présidé cette année par Lloyd Kaufman !Voilà, voilà… Ah non, une dernière info : un jeune réalisateur mexicain très prometteur passera également au BIFFF. Il vient tout juste de remporter 4 Oscars, dont ceux du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur pour The Shape of Water. Il s’agit d’un certain Guillermo del Toro, et il est impatient de vous offrir une masterclass absolument exceptionnelle, co-animée par Fabrice du Welz et Jonas Govaerts…

Bienvenue à Bruxelles, capitale du monde fantastique.

2. NOUVEAUTES 2.1 La Guilde du BIFFF Rassurez-vous : tout va bien au royaume du BIFFF ! Résistant vaillamment aux ouragans du streaming, de la VOD et des coupes budgétaires, notre Festival souhaite plus que jamais garder son côté Top of the Pops sur la scène mondiale. Mais, plutôt que de répercuter la dîme sur les tickets d'entrée et étant fermement opposé au droit de cuissage, le BIFFF préfère consolider ses digues en s'amusant. Comment ? En opposant deux armées de fans loyaux qui vont se mettre des déculottées virtuelles avant de passer au plat de résistance en 2018. Ça vous dit de jouer avec nous ? Eh bien, welcoooome !!! Et juste afin de vous mettre l'eau à la bouche, admirez les superbes blasons dessinés par David P. qui nous fait d'ailleurs l'honneur d'exposer, cette année au BIFFF, quelques-unes de ses œuvres !

THE BRIGHT SIDE

LADY LORD

WARRIOR GUARDIAN

THE DARK SIDE

GREMLIN

DRAGON

WIZARD

2.2 Le Bal des Vampires aux Beaux-Arts Une petite photo vaut parfois mieux qu'un long discours, non !?

Eh oui ! Cette année, le mythique Bal des Vampires se déroulera carrément dans l'enceinte du Palais des Beaux-Arts ! Autant vous dire que le samedi 7 avril risque de voir un bon paquet de créatures étranges déambuler non loin des œuvres de Fernand Léger…

Alors, si l'envie vous titille de passer une soirée hors normes, où stars grimées et festivaliers déguisés se déhanchent sur des rythmes endiablés, n'hésitez plus : cette fois, le Bal est au CENTRE de la capitale européenne, niark niark niark !!!

Et si vous avez du mal à vous faire une tête de déterré pour l'occasion, n'hésitez pas à laisser votre sort entre les mains expertes de nos maquilleurs et coiffeurs.

INFOS PRATIQUES

Samedi 7 avril 2018 dès 21h - Hall Horta – Palais des Beaux-Arts

Maquillage/coiffure : 3€ (de 21h à 1h) Concours du meilleur déguisement : 2h Prévente 13.50€, Vente: 15€ www.bifff.net 2.3 Body Painting Contest 2.0

Tel le phénix qui renaît de ses cendres, le concours maquillage sur corps – lancé par le BIFFF, il y a plus de trente ans, et repris depuis partout dans le monde – va enfin subir sa mue ! Grâce à AIR EUROPA et MIKIM FX qui soutiennent ce concours avec une avalanche de prix les plus prestigieux les uns que les autres, le BODY PAINTING CONTEST verra des participants internationaux s'affronter le dimanche 8 avril au BIFFF. Les créations les plus folles, les plus fantastiques et les plus bigarrées seront présentées lors d'un défilé insolite dans la superbe salle HLB, et soumises au vote d'un jury de professionnels. AIR EUROPA (www.aireuropa.com) et MIKIM FX (www.mikimfx.com)

INFOS PRATIQUES

Dimanche 8 avril 2018

Palais des Beaux-Arts

14h – 16h30 : accès public aux maquillages sur corps (gratuit)

16h30 – 18h : défilé insolite (10€ sur place - tickets gratuits disponibles via votre inscription sur www.mikimfx.com )

2.4 Tarquin: le come-back!

Dessinateur de l'affiche du BIFFF 2017, membre de notre jury Thriller la même année, mais surtout une véritable légende du 9e art, Didier Tarquin est avant tout un être humain comme un autre… Eh oui : comme des milliers d'entre vous, il s'est chopé le traditionnel blues post-BIFFF, fin avril dernier. Le seul remède à ce mal chronique étant de patienter jusqu'à la prochaine édition, Didier Tarquin a pris les devants et s'est proposé de ressortir les pinceaux pour cette 36e édition. Mais pas n'importe comment ! Grâce à des post-it savamment distribués avant certaines séances, le public pourra y écrire des thèmes afin d’inspirer un artiste hors normes, qui s'exécutera – au sens figuré, on s'entend – en direct au BIFFF ! Vous pouvez d'ores et déjà vous creuser les méninges : les hostilités créatives commenceront la deuxième semaine du Festival…

2.5 Exposition«Prosthetic Art» en réalité augmentée

Le Futur s’invite au BIFFF ! Venez arpenter les couloirs du BIFFF et y découvrir la première belge de l’exposition de Réalité Augmentée «Prosthetic Art», en partenariat avec le festival Courant 3D d’Angoulême : une collection d’oeuvres inoubliables regroupées par l’artiste Sutu. Téléchargez l’application gratuitement et succombez à l’Art du Futur ! Vous n’en croirez pas vos yeux !

2.6 Fantasy & Manga Market

Dimanche 15 Avril 2018 Samedi, 15 avril FANTASY & MANGA MARKET HALL HORTA BOZAR – PALAIS DES BEAUX-ARTS

Le septième marché du Fantastique (pris dans la plus large acceptation du terme) et du Manga se déroulera dans le prestigieux Hall Horta (sur le chemin des expos et à l’entrée des musées) et sera ouvert de 10 à 20h30 et d’accès gratuit pour le public. C’est donc un véritable must pour tous les fans et les collectionneurs de merchandising liés aux films, mais aussi une bonne idée de sortie en famille : ce jour-là, aura lieu également une journée pour les enfants (maquillage, et projection d’un film).

Si vous êtes intéressé par la location d’un stand, veuillez contacter [email protected].

2.7 Boulevard du Polar

Braquage spectaculaire au BIFFF - Le Boulevard du Polar entendu !

Minutes du procès :

Audition préliminaire (lundi 9 avril) du suspect sud-africain Deon Meyer.

Auteur internationalement reconnu de 17 best-sellers, il est aussi réalisateur. Il présentera son dernier long-métrage et participera à une master class .

Le profil du commanditaire

Le Boulevard du Polar est un festival international multimédia.

Son mobile : rendre hommage à un genre qui fait battre les cœurs et agite les neurones.

Un livre écrit sur cinq est un polar. Un genre qui n’a cessé de croître en notoriété et popularité. La faute à de talentueux artistes, qui brouillent les pistes qu’ils soient , romanciers, cinéastes, scénaristes et illustrateurs. Littérature et cinéma regorgent de ces histoires ancrées dans le monde réel, des histoires qui nous tendent un miroir sans fard.

Le Polar : romans, BD et films noirs, se nourrissent de l’observation minutieuse de nos sociétés, véhiculant un discours critique voire contestataire. Le polar scrute nos comportements, nos instincts, nos faiblesses, nos âmes. Il a engendré les chevaliers modernes, pourfendeurs du mal, pétris d’humanisme, de compassion et fragiles comme nous le sommes, nous mortels !

Les suspects

Une French-Connection est dans le collimateur des enquêteurs. L’identité des parrains est connue. Il s’agit des multi-récidivistes Nadine Monfils et Patrick Raynal. La liste des complices présumés illustre l’ampleur du réseau ainsi que la diversité des profils retenus. Des scénaristes, des romanciers, des dessinateurs qui ont de l’encre et ou de la pellicule sur les mains ! Ils et elles sont Belges et ont de solides liens d’amitié avec des potes en France en particulier.

Sont en aveux :

➢ Ian Manook, l’ de la trilogie de thrillers mongols dont le très primé Yeruldelgger. ➢ Serguei Dounovetz, il remet en piste Nestor Burma dans une nouvelle enquête et signe aussi un polar qui vous transportera, dans un Texas infernal, avec au volant d’un corbillard, un vieux rocker en deuil. ➢ Stanislas Petrosky, faut-il s’étonner que cet ancien embaumeur, fan de Frédéric Dard ait séduit Nadine Monfils qui préface une de ses enquêtes pleines d’humour et de dérision.

Dans le milieu, les femmes sont fatalement coupables :

➢ Barbara Abel, ➢ Line Alexandre, ➢ Armelle Carbonel, ➢ Sophie Chabanel, ➢ Laurence Fontaine, ➢ Pascale Fonteneau, ➢ Kate Milie, ➢ Elsa Roch, sont du complot. De lourds soupçons pèsent aussi sur une probable ramification internationale.

Craig Johnson (USA) sera appelé à la barre afin de nous éclairer sur la dixième aventure de Walt Longmire. Master class : le samedi 14 avril à 16h Juan-Carlos Méndez Guédez (Vénézuela) pour qui La vie est un match de boxe, tendance lucha libre, est aussi menotté.

L’autopsie du festival

Séances des signatures, dans la librairie assurée par Polar&Co.

Vendredi et samedi de 10 à 19h : entrée libre

Tables-rondes et master-classes, dans le Village. Programme complet sur www.boulevard-du- polar.be

Projections dans la Salle 3 : Vendredi 13 : Tueurs Samedi 14 : Une part d’ombre

Sont aussi prévues des visites de lieux insolites et des dégustations de bière “mauvais genre” . Alerte «événement» - vendredi 13 Avril

13 romans dédicacés à gagner. Si vous avez aimé «The Shape of Water» à l’écran, vous allez adorer le roman de Guillermo del Toro

"Une œuvre d’art captivante […] qui éclaire la psychologie des personnages, améliore grandement notre compréhension de leur personnalité et de leurs dilemmes, et offre une intrigue plus large et prenante." Booklist

2.8 Gaming Madness Zone 12 jours de tout un ensemble de jeux rassemblés en un seul endroit !

Il y a peu de différences entre le monde du film de genre et celui des jeux vidéo. Les deux nous permettent d’expérimenter la peur, les batailles intergalactiques, les frissons éprouvés lors du massacre d’un orc et bien plus encore. C’est pourquoi, après ces longues années de séparation, nous avons décidé qu’il était temps que ces deux mondes, jadis parallèles, se rencontrent. Ceci ne s’est pas fait d’un claquement de doigts. Pour qu’ils ne s’entrechoquent pas trop brutalement, nous avons, au fil des trois dernières années, introduit petit à petit tous d’activités liées au jeu lors du festival. Cette année, nous avons dédicacé tout un espace réservé entièrement aux gamers : The Madness Gaming Zone !

Cet espace, qui comporte tout un assortiment d’activités, sera ouvert du mercredi 4 au dimanche 15 avril. Durant cette période, vous aurez accès au top des nouveaux jeux de sociétés sélectionnés par le «Brussels Games Festival», vous aurez également l’opportunité d’être le premier public à tester des jeux vidéo exclusifs : la chance de vous retrouver face à face avec de vieux amis tels que Brotaru, Blending Game Jam, Brussels Game Festival, … et, pour combler le tout, une partie de cet espace sera dédié à une classe de master destinée à ceux motivés à apprendre les subtilités des jeux.

2.9 VR Screening Room

La trouille en 2D, ça reste un classique. En 3D, faut voir à ne pas nous enfumer avec des conversions en post-production.

Néanmoins, la technologie poursuit son p'tit bout de chemin, et l'immersion totale reste le saint Graal pour le film de genre ! Pour vous en convaincre, le BIFFF vous ouvre son premier Virtual Reality Screening Room, qui contiendra 9 Gears et une programmation d'une quinzaine titres internationaux – dont les premiers films VR de Jaume Balaguero et Lloyd Kaufmann, ainsi que les petits chefs d’œuvre de Dark Corner Studios - qui seront projetés chaque jour de 14h à 23h !

Et vous savez quoi ? L'entrée est carrément gratuite !

2.10 Sharing Box

Puisque vous allez passer un moment inoubliable au BIFFF, immortalisez-le grâce à la Sharing Box ! Sharing Box est un photomaton des temps modernes ! Bien plus que la prise de photos, cet écran de 23 pouces peut également prendre des vidéos, y ajouter des fonds, faire des gifs, imprimer et surtout les partager sur les réseaux sociaux !

En partenariat avec RedSports.be, Sharing Box et le BIFFF : entrez dans la postérité avec votre trogne la plus fantastique !

2.11 iGOTO Cette année, le programme du BIFFF prend vie ! Il disposera d’une toute nouvelle fonctionnalité : avec l’application mobile iGOTO, l’on pourra scanner à tout moment les photos du programme pointées du logo iGOTO Play dans le but de visionner sur son smartphone les bandes annonces des films choisis.

2.12 Editions SEMA

Nouveau au BIFFF : un stand des livres Séma Editions

Séma Éditions est une maison d’édition belge dirigée par Michaël Schoonjans. Ses genres de prédilections sont la littérature de l’Imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique et horreur), les thrillers, l’ésotérisme et la jeunesse. De nouvelles collections vont également s’ouvrir à l’avenir.

Accompagnée de ses auteurs, la maison sera présente au BIFFF 2018, une évidence au vu de ses textes préférés et de son envie de faire connaître des nouveaux auteurs de genre. Elle présentera ses collections Séma’gique, Séma’cabre, Séma’galaxie, Séma’lice, Séma’lsain, Séma’phore, et Phénix !

Les auteurs en dédicace au BIFFF :

Mardi 3, Vendredi 13, Samedi 14, Dimanche 15 Emmanuelle Nuncq : Les Chercheurs du Temps

Mercredi 4, Jeudi 5, Vendredi 6, Samedi 14 Frédéric Livyns : Les Grisommes, tomes 1, 2 et 3 ; Le Miroir du Damné ; The Dark Gates of Terror ; Les Contes d'Amy ; Phénix 59 ; Petites histoires à faire peur... mais pas trop

Jeudi 5, Samedi 7, Jeudi 12, Samedi 14 Denis Labbé : Les Aventures de Bérénice et Profitroll, tomes 1 et 2 ; Projet Cornélia, tome 1

Vendredi 6, Samedi 7 Priscilla Grédé : Les Aventures de Bérénice et Profitroll, tomes 1 et 2 ; Petites histoires à faire peur... mais pas trop

Vendredi 6, Lundi 9, Mardi 10 Daph Nobody : Nu sur le balcon

Samedi 7, Dimanche 8 Philippe Dumont : Pour quelques grammes d’éternité

Dimanche 8, Dimanche 15 Southeast Jones : Il sera une fois…

Mercredi 11

Delphine Schmitz : Elixir de nouvelles 2.13 La 501e FanWars Garrison rend visite au BIFFF

Dans le cadre, cette année, du partenariat entre le BIFFF et l’exposition Star Wars Identities, qui termine sa tournée européenne au Palais 2 à partir du 2 avril, Le BIFFF invite le côté obscur de la Force.

La 501st FanWars Garrison fait partie de la 501st Legion, une organisation mondiale sans but lucratif qui a pour activité l’animation costumée sur le thème de Star Wars ; tant pour des événements officiels que pour des actions caritatives. Officiellement reconnue par Lucasfilm, elle est composée de plus de 12.000 membres dans le Monde, répartis en plusieurs clubs nationaux.

Les Stormtroopers accompagnés d’un seigneur Sith viendront animer la journée du 15 avril, notamment pendant l’après-midi des enfants, en proposant à ceux-ci de s’asseoir sur le Trône de l’Empereur. Ils nous feront aussi l’honneur de prendre en charge la sécurité des festivaliers avant la clôture…

3. BIF MARKET Après avoir accueilli le marché de coproduction de films de genre pendant plusieurs années, le BIFFF a mis sur pied son propre marché de films, un marché de ventes de films de genre uniquement. En 2017, le BIF Market était né !

Pour cette seconde édition, l’équipe du BIF Market a mis les petits plats dans les grands en innovant et ouvrant un peu plus son marché.

La grande nouveauté, c’est la création d’une section «Work in progress». Cette section verra des producteurs étrangers venir montrer des projets en cours de production afin d’éventuellement venir les terminer en Belgique, terre de cinéma dont les qualités en post- production ne sont plus à démontrer. Cette section est l’occasion de mettre en avant les possibilités en matière de financement, via le tax shelter, mais aussi les producteurs et les sociétés de post-production belges.

Muse, I Kill Giants, Mandy ou encore El año de la plaga sont des films coproduits en Belgique et/ou qui ont bénéficié des excellents effets spéciaux qui se font ici. Muse, réalisé par Jaume Balaguero, sera montré au festival, en version classique mais aussi dans une version plus spécifique, en réalité virtuelle. La réalité virtuelle, ou VR, étant en plein boum, le marché reviendra sur cette expérience par le biais d’une conférence organisée en collaboration avec Wallimage qui a participé au financement du film.

Le marché, ce sont aussi des masterclass et conférences animées par des professionnels actifs dans le cinéma de genre et forts d’une grande expérience comme Franck Ribière qui viendra parler de son film, The Most Assassinated Woman In The World, premier film Netflix 100% belge qui sera présenté en première mondiale au festival.

Ces masterclass sont généralement réservées aux professionnels qui sont de plus en plus nombreux à venir, des quatre coins du monde ! C’est ainsi que le marché peut compter sur les présences de sociétés de production étrangères qui ne sont plus à présenter auprès des aficionados du genre. On peut citer par exemple la société sud-coréenne Showbox, la société américaine Shoreline, les Français de chez Reel Suspects, les Japonais de Nikkatsu ou encore les Anglais de chez Jinga Films.

4. LE OFF DU FESTIVAL 4.1 Zombifff Day

Les Zombifff Lympics ont l'honneur cette année d'accueillir Lloyd Kaufman qui sera le parrain de la journée et qui ouvrira les 4èmes Jeux Olympiques pour Zombies lors d'une cérémonie inoubliable où notre zombie porteur de la flamme arrivera après 13 jours de course... heu, de marche, depuis le Drakulen Pis.

Outre les épreuves habituelles telles que le lancer de colonne vertébrale ou le tire de boyaux de jeune mariée, nous intégrerons la parade sous forme de marathon dans le parc royal.

Un concert Live sera organisé pendant la journée ainsi que la revanche tant attendue entre les journalistes et les zombies.

A l'occasion de la coupe du monde de foot, un grand match sera organisé au Parc Royal entre les zombies et les journalistes qui avaient perdu il y a 4 ans faute de joueurs encore vivants sur le terrain.

Les zombies pourront alors aussi préparer quelques pas de dance pour un flashmob inoubliable.

Le BGF (Brussels Games Festival) organisera aussi une des épreuves :

Apocalypse au zoo de Carson City « Live »

Présentation du jeu :

Il s’agit d’un jeu de déplacement dans lequel les joueurs s’affronteront par équipes de 4 et devront sauver les animaux du zoo de Carson City, combattre les mutants et, surtout, tenter de survivre !

Dans chaque équipe, il y aura 4 personnages, avec une valeur de 3 à 6. A chaque tour, ils devront décider d’une action parmi les suivantes :

- Faire entrer un personnage dans le zoo (l’équipe récupère alors les points de l’animal sur lequel elle se place et vérifie si l’animal ne cache pas un mutant) - Déplacer un personnage dans le zoo (même chose) - Attaquer un autre personnage (celui-ci retire alors son chasuble et le donne à l’équipe qui l’a attaqué) : on ne peut attaquer qu’un personnage dont la valeur est inférieure ou égale à sa propre valeur.

Et la Zombifff Day se terminera avec deux films spéciaux Zombifff :

RETURN TO RETURN TO NUKE'EM HIGH AKA VOL. 2, en présence de Lloyd Kaufman

21h30 CINE 2 suivi de KILLER SOCCER 24h30 CINE 2

4.2 35th Make Up Contest Entrée libre :

Du mercredi 4 au jeudi 12 avril, 18h-22h, Stand Make Up Remise des prix le vendredi 13 avril, 21h, Cine 3

Concours de maquillage gratuit : ouvert à tous !

Débutants, amateurs ou semi-professionnels, venez nombreux et démontrez votre créativité sur le thème du fantastique, de l’imaginaire, de l’horreur, de la science-fiction et du merveilleux au 35e concours de Maquillage Visage. Transformez des figures humaines en créatures monstrueuses ou divines, délirez en effets spéciaux et, surtout, faites-vous plaisir !

Inscrivez-vous dans une des trois catégories : amateur, semi-pro, special FX.

Les inscriptions sont obligatoires et se font le soir même au stand maquillage.

Des produits sont à votre disposition mais il est toutefois conseillé d’apporter votre propre matériel : pinceaux, éponges, latex, prothèses, …

Le jury déterminera les gagnants (sur base de photos prises pendant le concours), le vendredi 13 avril. Rendez-vous à 21h au Festival afin d’y recevoir vos prix !

Responsable: Georges Stevens ([email protected])

Avec la participation de l'école de maquillage Jean-Pierre Finotto : www.finotto.be

Les prix sont généreusement offerts par :

MiKim FX : Hair Club : www.hairclub.be www.mikimfx.com Squidlab : Jean-Luc Maitrank ; 0478/251.276 www.squidlab.be Optique Vicqueray : 02/343.5450 Arkel Body Art Gallery : www.arkel.be 4.3 3rd international Art Contest

Le BIFFF organise la 3e édition de son International Art Contest, un événement qui a rencontré un succès immédiat dès sa première édition en 2016. Une dizaine de participants ont dégainé leurs pinceaux afin de réaliser une Live Performance et nous livrer une peinture finalisée en 5h. Le concours se déroulera un soir sur deux, du 5 au 13 avril 2018 avec, comme thématique : L’Art Fantastique. Les candidats devront créer leur œuvre dans l’espace Atelier du BIFFF au Palais des Beaux-Arts. Les toiles auront une taille de 80/100 cm et seront exposées dans l’espace expo durant tout le festival. Toutes les techniques sont autorisées. Un jury professionnel, composé de Palix, David P, Patrick Van Craenebroeck, Monique Sterckx, Bettina Meermans, Jonathan Lenaerts, Alain Poncelet et Patrick Cornelis jugera chaque création et attribuera une note pour le concours.

1st Prize 2017 Palix

Un soir sur deux, du jeudi 5 au vendredi 13 avril de 17h à 22h

Remise des Prix : samedi 14 avril – 19h

1er prix : participation officielle à l'exposition professionnelle ArtBIFFF 2019

Organisé en collaboration avec

• Art Projects Pieterpauwel ([email protected]) • Curator : Marleen De Schryver • Sponsor : Le Géant des Beaux-Arts (http://www.geant-beaux-arts.be)

4.4 Artbifff

Palix

Lors de mes 15 premières années d'illustrations, réalisées principalement à l'aquarelle, j’ai dessiné de grands procès pour les médias belges. De celui de Marc Dutroux à celui de Salah Abdeslam. J’ai illustré de nombreuses affiches, étiquettes de bières, véhicules, disques et une dizaine de livres ... Rares sont les supports auxquels je ne me suis pas attaqué.

Depuis 5 ans j’improvise à l’huile, en grands formats, afin de repousser les limites de mon imagination. Un peu à la manière d’un archéologue qui fouille minutieusement le sol sans savoir ce qu'il va y trouver ; je cherche, en peignant, des traces de vie qui se cachent sous le blanc des toiles vierges. Voici une invitation à une promenade graphique dans des paysages infinis et des mondes intérieurs.

David P.

Touche à tout infatigable, trempant son imagination bouillonnante, tantôt dans le rouge sang tantôt dans l’encre des ténèbres, David P. fait naître sous son pinceau frénétique une infinité de tableaux. Chacun nous ouvre la porte d’un monde parallèle, d’une autre dimension, peuplée de petits monstres taquins, de créatures démoniaques ou encore de nymphes à l’érotisme vénéneux.

Souffrant du syndrome de Peter Pan, on ne s’étonnera pas qu’il nous offre également tout un panel de monstres gentils et d’étonnants dessins animaliers.

Brusseleir et Zievereir de formation, il a déjà publié de nombreux livres dont «Le livre secret du dégoûtant», «Elephant man, anatomie d’un monstre», la série «Il était une fois…» sur l’Histoire de Belgique ainsi que la série «Beurk, la cruelle histoire de l’humanité» où il nous montre une nouvelle facette de son art, en proposant des livres ludiques et éducatifs teintés d’humour qui raviront les adolescents friands d’imageries spectaculaires.

Laissez vos sens plonger au cœur de ses univers historico-fantastico-érotico-burlesques.

Alain Poncelet et Patrick Cornelis

Lorsque deux auteurs de BD, fans absolus de zombies, décident de réaliser un projet commun, il est fort à parier qu'ils ne feront pas dans la dentelle. Patrick Cornelis (Virus) et Alain Poncelet (Omega Thanatos, Rusalka) s'en donnent à cœur joie dans "Mortinfernum", un recueil à mi- chemin entre bande dessinée et artbook. Au programme : 3 récits courts en BD, 20 œuvres d'art revisitées façon "zombie", un chapitre "hot" et plein d'autres réjouissances gore !

Le livre verra le jour fin mars et sera présenté au meilleur endroit du monde : le BIFFF. Séances de dédicaces et exposition vous y attendent.

Serge Boularot

La démarche

Ma recherche se focalise aujourd’hui sur la représentation du corps humain. Mon métier d’enseignant en expression plastique, m’a naturellement porté à en analyser les occurrences dans l’oeuvre des Maîtres, celle des vestiges de l’Antiquité gréco-romaine comme celle des plasticiens d’hier et d’aujourd’hui.

Homère utilise les termes de «thumos», de «psukhé» et d’«aion» pour nommer ce qui l’homme, ce qui le pousse à agir, ce qui le fait vivre. Ces notions, abstraites pour nous, étaient pour les Grecs anciens des substances physiologiques concrètes situées dans le corps. Le «thumos», c’est l’esprit, la conscience ordinaire de l’homme.

C’est un souffle. Il est vaporeux, lié au coeur et aux poumons, plus qu’à la tête où siège la «psukhé», âme ou principe de vie qui , chez les Grecs, ne se limite pas au cerveau mais s’étend à toutes les substances claires du corps : moelle, graisse... L’«aion», lui, est le parangon de toutes les humidités de l’être : pleurs, sueur ... Dans ce sens l’«aion», signe de vie, s’oppose au dessèchement, signe de vieillissement et de mort.

Cette intériorité de l’homme, déjà pensée comme un ensemble de matières par les Grecs, je cherche à la mettre en oeuvre. Cette assimilation des humeurs, des sentiments et de la psychologie humaine à des substances et à des organes, je travaille à la transposer dans la terre dans, à trouver les structurations et les rythmes qui spontanément expriment l’homme dans son être essentiel. Comment faire émerger des êtres dont la présence physique et psychique se réalise dans un seul lieu : le matériau de l’oeuvre ?

Mon travail interroge cette représentation du corps par la mise en oeuvre de techniques diversifiées qui explorent le champ de l’expression plastique d’aujourd’hui. Entre la matière picturale, le papier, et surtout la sculpture céramique, ce travail figuratif se veut surtout plastique. Cette double dimension de l’image du corps inscrite dans la matière terre, témoigne d’une correspondance entre l’être humain et sa représentation. Qu’elles soient sourdes ou impérieuses, ce sont les mêmes pulsions qui animent le corps représenté et la céramique qui le constitue. La matière y prend sens et la forme humaine sa force expressive. 4.5 Animations

TaKaPa :

Les Monstres à 4 pattes

N'ayez pas peur ! Sous leurs grands airs se cachent deux boules de poils attachantes. Enfin, s'ils ont suffisamment mangé avant, bien entendu... Oserez-vous les approcher ?

Les Sorcières Du haut de leurs 3 mètres et des poussières, nos sorcières ne passeront pas inaperçues lors de vos fêtes d'Halloween et médiévales. Rires et frissons garantis !

Les Démons Attention, courez ! Ils arrivent... Les démons, rapides et espiègles, surgiront de nulle part. Ils mettent la pagaille partout où ils vont !

Mme Citrouille Elle n'aime pas les princesses, les enfants, les vieux, les beaux, les moches, ... Bref, elle n'aime pas beaucoup de choses excepté parler, râler et chanter ! Elle vous fera rire !

Magie Vaudou et cartomancie Faites la connaissance de Madame Nostra. Vos passé, présent et avenir n'ont pas de secret pour elle. Encore plus de magie ? Le Baron Samedi est un maître dans la lévitation d'objets. Rien de tel qu'un peu de surnaturel pour rendre votre BIFFF magique !

www.takapa.be

Puck Company :

La Puck débarque, cette année encore, au BIFFF ! Non contents de vous présenter un show de clôture des plus déjantés, ils vous feront bouger vos viscères et vos membres pourrissants durant les ZomBIFFF'lympics ! Vous pourrez également les retrouver sous forme de trolls, du plus petit au plus grand, du plus beau au plus adorable, tous unis dans la glaise ! www.puckcompany.be

Art&Smile

Monstrous Beauties Spectacle visuel et acrobatique de deux Monstrous Beauties. Poésie et monstruosité au programme. Gardez vos sens ouverts et ne perdez pas une minute de ce spectacle d'ouverture ! www.art-smile.be

Magic Land Théâtre

Loufoque, déjantée, la troupe du Magic Land Théâtre fait partie du folklore BIFFFien depuis des années. Créée en 1975, la compagnie a vu ses activités se diversifier, du spectacle de marionnettes aux émissions télévisées, mais est toujours restée fidèle à son premier amour : les arts de la rue. Ses acteurs, à l’humour délirant et absurde, enfilent leurs costumes les plus fous pour, le temps du festival, se transformer en créatures étrangement fantastiques et loufoques. www.magicland-theatre.com

Cie Tultétar :

Le Yéti Le yéti, vous connaissez ? Vous savez cet homme-animal qui a de grands pieds et de grandes mains, au cri effrayant et couvert de poils. Eh bien celui-là est bien dépassé !!! En 2018, en pleine nouvelle extinction des espèces, il nous revient mais pas plus épais qu'une large enveloppe, les poils ont disparus (ou presque), ses pieds sont minuscules et il adore danser et faire de gros câlins !! Ca vous dit ?

Predator :

Il est de retour tel un guerrier courroucé et cette fois le Predator a choisi la région de Bruxelles en Belgique comme terrain de chasse. Festivaliers du BIFFF soyez aux aguets, vous êtes ses nouvelles cibles ! Que ce soit pour une photo ou pour voir ses trophées de plus près, venez rencontrer le Predator !

4.6 Point Culture De E.T. à Stranger Things, qu'est-ce qui a changé ? | Zone Geek

La conférence retracera tout un pan de la pop culture 80's pour enfin arriver à Netflix, son big data et Stranger Things !

Rien de mieux qu'une mini conférence rien que pour vous faire revivre une époque révolue : celle où tu pouvais rencontrer des Aliens et des chasseurs de fantômes, arroser des Mogwais et errer une journée entière avec Ferris Bueller !

Rembobiner tes cassettes avec un crayon pour économiser les batteries de ton walkman était un art absolu et apprendre le Karaté en retapissant les palissades une nécessité...

Jérôme di Egidio & Kamal Messaoudi

Jérome et Kamal se sont connus lors de leurs études en écriture de scénario, dans leurs méfaits geeks on peut noter le court métrage "le souvenir de Gally" qui rend hommage à la Sci Fi des 80's. Retrouvez des reportages geeks sur la chaîne Zone Geek : www.ZoneGeek.be Infos pratiques

Le 27/03 de 17h30 à 19h00 au PointCulture ULB Ixelles Entrée : 3€/2€ Etudiants, Cuvée des Trolls offerte

Hate, Fear and Love | Francesco Serafini

Après sa dernière exposition My Vision of Japan, comme reporter photo passionné de voyages, Francesco Serafini nous revient avec un projet basé sur sa seconde passion : le cinéma.

Suite à une longue collaboration photographique avec le BIFFF, Francesco Serafini propose de tourner la page avec un projet original et inédit : Hate, Fear and Love, trois sentiments qu’on éprouve souvent après le visionnement d’un film. Le format photo d’identité a été choisi afin de donner toute liberté au modèle en maintenant le même champ de vision pour tous, chaque shooting ne prenait pas plus de 30 secondes sous un faux effet de snapshot. Le résultat est stupéfiant.

Biographie

Francesco Serafini travaille comme reporter photo depuis plus de 20 ans. Il a officié, entre autres, au Panama, au Vietnam et au Japon, mais a aussi exploré d’autres champs, étant par ailleurs metteur en scène ou organisateur d’événements. Il habite et travaille aujourd’hui à Bruxelles et oui, vous l’avez compris, il est fidèle au BIFFF chaque année !

Infos pratiques

• 04 > 28/04 du mardi au samedi au PointCulture ULB Ixelles • Vernissage : mercredi 4 avril à partir de 17h30

5. MASTERCLASS

5.1 Guillermo del Toro Du jeune Mexicain qui vendait sa voiture pour financer Cronos au monstre du cinéma mondial qui vient de rafler l'Oscar du Meilleur Film et celui de Meilleur Réalisateur, il en aura fait du chemin !

Lors d'une masterclass exceptionnelle au BIFFF 2018, Guillermo del Toro reviendra sur sa carrière époustouflante. De l'écriture de L'Echine du Diable - alors qu'il était encore sur les bancs de l'école - à l'aveuglement général (mais temporaire) de l'équipe de tournage sur Blade 2. De sa longue et très fidèle collaboration avec Ron Perlman et Doug Jones aux 22 minutes de standing ovation à Cannes à la fin de la projection du Labyrinthe de Pan, vous saurez tout… Même les coulisses les plus amusantes : a-t-il réellement une seconde maison juste afin de stocker sa collection immense de comics ? A-t-il vraiment failli casser la gueule à Harvey Weinstein avec James Cameron ? Décidément, Guillermo del Toro est un homme passionné et passionnant à écouter, surtout quand il cause de cinéma. Et cette plongée fascinante dans le monde d'un des plus grands cinéastes vivants se fera en compagnie de Fabrice du Welz et Jonas Govaerts, deux de nos plus fervents représentants du genre au plat pays !

Mercredi 11 avril 20h30 – Ciné 1 5.2 Ligue des Droits de l’Homme

Peurs sur la Ville !

Villes et citoyenneté dans le cinéma fantastique et de science-fiction

A quelques mois des élections communales, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) organise une Masterclass sur l’image de la Ville dans le cinéma de genre, fantastique et de science-fiction. Le débat se déroulera à l’issue du film Survival Family, de Shinobu Yaguchi.

Intervenants : Yannick Hustache (PointCulture), Gauthier Keyaerts (artiste et journaliste), David Morelli (Ligue des Droits de l’Homme) et John Pitseys (chercheur en philosophie, CRISP). Le débat sera animé par Jean-Jacques Jespers (administrateur), que du beau monde !

Beaucoup de films racontent la Ville. A travers elle, c’est la société et l’état du monde qui sont évoqués, voire incarnés. Car ces villes de cellulose ont souvent, comme un personnage, une personnalité et un mode de (dys)fonctionnement qui leur est propre.

De nombreux réalisateurs ont transposé les aspirations et les angoisses de leur époque ou de l’avenir dans des cités métaphoriques : Metropolis, Elyseum, Dark City, Sin City, New York 1997, … Le fossé vertigineux qui sépare l’utopie de Tomorrowland : cité harmonieuse, rationnelle et froide, et la dystopique Gotham : pervertie, anarchique mais tellement vivante, témoigne du large champ d’imaginaire et d’expériences que permet la figure de la Cité.

Que se passe-t-il lorsque, comme dans Survival Family, une ville (et la société toute entière), cesse de fonctionner après un black out généralisé? L’Etat de droit peut-il survivre dans ce contexte ? Plus globalement, que dit la Ville sur l’état de la démocratie et de la société? Et que se passe-t-il en dehors de ses murs ?

Avec la LDH, découvrez que la Ville se vit dans tous ses états. Le 5 avril à 20h30 dans l'espace Q&A du Ciné 1

5.3 Deon Meyer Les noces de l’écrit et de l’écran – BIFFF/Boulevard du Polar présentent :

Du roman au scénario. Rencontre avec Deon Meyer A l’occasion de la 36ème édition du BIFFF, l’écrit crève l’écran avec la complicité du Festival Boulevard du Polar et vous propose une rencontre autour de Deon Meyer. Originaire d’Afrique du Sud, Deon Meyer est un romancier de polar à succès public et critique. Conjointement à son œuvre littéraire, cet auteur prolifique travaille depuis plus de dix ans pour le cinéma et la télévision sud-africaine. En 2013, Deon Meyer écrit et réalise son premier long métrage : Die Laaste Tango. Son passage au BIFFF pour la projection de Jagveld (Hunting Emma), son second long métrage, est l’occasion rêvée de lui demander quel est son secret ? Quels sont les ingrédients essentiels à la réussite critique et publique d’un récit ? Comment est-il passé de la littérature au cinéma ? Comment s’effectue le passage du roman au scénario ? Est-ce que Deon Meyer trie ses idées avant leur développement ? Lui est-il arrivé de transformer une idée de roman en scénario ? Selon quels critères ? Une idée est-elle déclinable dans chaque média ? Et quels sont les spécificités de la littérature et du scénario ? Que permet l’un, qu’empêche l’autre ? Toutes ces questions, ainsi que des extraits de films et de romans, nourriront une discussion passionnante sur le passage de l’écriture de roman à l’écriture de scénario.

Une rencontre animée par Boris TILQUIN & Gaëtan DELFERIÈRE (Association des Scénaristes de l’Audiovisuel) suivie par une séance de dédicaces.

Le lundi 9 avril de 16h à 18h au Ciné 3

6. Un Avant Gout De Films

Le Festival International du Film Fantastique de Bruxelles continue inlassablement de soutenir le court-métrage et défend le travail des réalisateurs qui ont fait de l’oeuvre courte leur moyen d’expression favori. Cette année, nous avons agrandi notre sélection de courts étrangers en hors- compétition et la compétition Méliès européenne qui seront à vous pourlécher les babines…

Des Prix seront attribués :

- Le Méliès d’Argent du Court-Métrage au Bifff, qui sera remis par le public le dimanche 8/04 (début à 12h30 !), proclamation à la clôture, le 15/04… - Le Grand Prix du Festival (Prix Michel Devillers), qui recevra aussi le Prix Fedex, et qui désignera le court belge (samedi 07/04, début à 12h !) participant au Méliès d’Argent le lendemain - Un Prix Sabam, un Prix BeTv, un Prix La Trois, - Un Jury Jeunesse (constitué de gagnants du concours de scénarios organisé par la Confédération Parascolaire) distinguera aussi un film,

Nous continuons d’étoffer, au niveau belge, notre offre courte en présentant des hors- compétitions ; et, cette année encore, une nouvelle séance Courts Mais Trash (le vendredi 13 à 22h) qui sera une fois de plus un événement à ne pas manquer…

La Compétition du Film Court est organisée avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles

6.1 Compétition courts-métrages Belges Jury :

GUY ASTIC

Président du Festival Tous Courts d'Aix-en-Provence, Guy Astic enseigne le cinéma au lycée et à l'université. Directeur des éditions Rouge Profond, il est l'auteur d'ouvrages sur le fantastique et l'horreur, sur David Lynch et sur Stephen King. CHRISTIAN BONTINCKX

Christian Bontinckx est né en 1954 à Bruxelles, licencié en sciences psychologiques et pédagogiques de l’U.L.B., licencié en écriture et analyse cinématographiques (ELICIT) de l’U.L.B., diplômé des académies des Beaux Arts de Saint Josse et d’Anderlecht, psychologue, a réalisé diverses études dont « le cinéma rend-il méchant ? », présentée au colloque organisé par le Bifff et la Fédération Wallonie Bruxelles en 2001. Plusieurs scénarios de courts métrages pédagogiques (réalisés par Frédéric Dumont 1994, Vincent Lannoo 1996, ...) et plusieurs expositions de peintures.

BÉNÉDICTE BOURGOIS

Elle est responsable des Acquisitions Courts Métrages à la RTBF depuis 2006 ainsi que de leur programmation sur antenne, et tout particulièrement avec Tout Court sur La Trois. Depuis que la RTBF coproduit des courts métrages belges (fin 2009), elle fait partie du comité de lecture des scénarios proposés.

Depuis plusieurs années également, elle participe au comité qui choisit les courts métrages à éditer sur la WEBKey du Centre Wallonie Bruxelles Images : outil de promotion qui fait connaitre les œuvres de nos réalisateurs dans les différents marchés et festivals à l’étranger.

MICHEL DEVILLERS

Né à Tournai le 20 juin 1950. Peintre et sculpteur, il figure parmi ces artistes dont la voix jamais ne faiblit et dont le propos se nourrit imperturbablement de tout ce qui compose le monde qui nous entoure. Il est le président de notre jury courts métrages et conçoit, entre autres, le Grand Prix remis chaque année.

GOKHAN KULAK

La fascination qu’il entretient avec les films lui vient de son père qui l’emmenait au cinéma où il a pu découvrir son premier film « sabre et sandales » ainsi que d’autres films d’arts martiaux. Il a joué les extras dans plusieurs courts et séries télévisées. Gökhan est responsable de la sélection des courts métrages pour le « Fest » qui se déroule en été dans plusieurs villes d’Allemagne.

NATHALIE LEBEL

Etudes de lettres et cinéma à l'université Paris VIII. Depuis fin 2006, à L'Agence du court métrage au service Diffusion, en charge des Ventes & Acquisitions : « J’ai le plaisir de découvrir des pépites de courts métrages tout en travaillant en étroite relation avec les producteurs , réalisateurs et acheteurs afin de mettre en avant et valoriser un catalogue - riche de plusieurs milliers de courts - destiné à tous types de diffuseurs dans le monde entier ».

TOM POUCE

Fidèle parmi les fidèles, présent non stop depuis le deuxième festival et assez dingue que pour prendre ses congés pendant la grand messe du fantastique qu'est le BIFFF ; membre du jury court-métrage et un des responsables du bon fonctionnement du prix du public pour les longs ; fan inconditionnel ; nous vous présentons Alain Galand, mieux connu dans les travées sous le nom de Tom Pouce.

GILLES REUNIS

Après avoir travaillé pendant 5 ans comme responsable marketing au sein de la société de distribution de films : Cinéart, Gilles Reunis est à présent responsable des acquisitions au sein de Betv – VOO et s’occupe de visionner, de sélectionner et d’acheter des films, téléfilms et courts métrages pour la PayTV et la VOD. Il s’occupe également de coproduction de longs métrages et de courts métrages belges.

FRANÇOIS STASSENS

François Stassens est responsable du secteur audiovisuel à la SABAM. Sa mission est d'être l’interface entre la SABAM et tous les membres francophones de la discipline audiovisuelle repris dans le portefeuille.

Il est à ce titre présent sur le terrain, il gère la communication, les dossiers opérationnels ainsi que les demandes de soutien dans la discipline audiovisuelle. Il est également actif au sein de Pro Spere - la Fédération regroupant les associations d'auteurs actives dans le domaine audiovisuel - ainsi qu'au Comité de Concertation (secteur cinéma) de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

XAVIER D’HONT

Né en 1993 en province de Liège, diplômé en Relations Publiques dans le Namurois et récemment arrivé comme chargé de communication au Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Xavier s’est tourné vers le secteur cinématographique belge après plusieurs expériences enrichissantes dans l’audiovisuel durant ses études : chroniqueur radio pour la radio locale AFM, assistant de production chez Canal C (télévision namuroise), réalisateur/caméraman lors de salons ou événements sportifs, Community Manager au FIFF… Il vit lors de cette nouvelle édition du BIFFF sa 1ère expérience en tant que juré !

Samedi 7, à 12:00, Ciné 3

Dynaman / Michiel Blanchart / 20 min. / Belgique / 2017 Cast: Guillaume Kerbusch, Lucile Vignolles, Yvain Juillard, Didier, … Scénario par Michiel Blanchart Musique: Simon Fransquet D.O.P.: Marion Descy Contact: [email protected]

Masqué et vêtu d’une cape rouge, Dynaman patrouille dans les rues de Bruxelles prêt à sauver tout un chacun !

The day the dogs disappeared / Ruth Mellaerts & Boris Kuijpers / 20 min. 27 / Belgique / 2017

Cast: Leen Van Diependaele, Nico Sturm, Peter De Graef, Boris Van Severen, … Scénario par Ruth Mellaerts & Boris Kuijpers Musique: Jens Bouttery D.O.P.: Robrecht Heyvaert Version: Ned. O.V., Eng. ST Contact: [email protected] Anna essaie de protéger sa famille, tandis qu’un sentiment de peur s'insinue lentement dans leur vie. Le familier devient progressivement étrange…

Deer Boy / Katarzyna Gondek / 15 min. / Pologne/Belgique/Croatie / 2017 Cast: Janusz Chabior, Katarzyna Sobiszewska, Eryk Maj, … Scénario par Katarzyna Gondek Musique: D.J. Lenar D.O.P.: Maciej Twardowski Version: No dialogue Contact: [email protected]

Histoire tragi-comique d’un fils de chasseur né avec des bois sur la tête…

Het Nest / Matthias De Bondt / 22 min. / Belgique / 2017 Cast: Sid Van Oerle, Laurence Roothooft, Janelle Vanes, … Scénario par Matthias De Bondt Musique: Ruben De Gheselle D.O.P.: Xavier Van D’Hyunslager Version: Ned. O.V., Eng. ST Contact: [email protected]

Alors qu’il pensait être au paradis, entouré de deux soeurs attentionnées, il va bien vite se rendre compte qu’il serait plutôt en enfer ! Lost in the Middle / Senne Dehandschutter / 16 min. 42 / Belgique/ 2017

Cast: Soufiane Chilah, Matthieu Sys, Dahlia Pessemiers, Koen Van Impe, … Scénario par Senne Dehandschutter & Kevin Ingelbrecht Musique: Liesa Van der Aa D.O.P.: Robrecht Heyvaert Version: Ned., Eng. & Arabic O.V., Eng. ST Contact: [email protected] Deux jeunes Belges partent pour la Syrie : l’un est journaliste, l’autre combattant… Ils trouveront pourtant un lien les unissant !

Les Naufragés / Mathieu Mortelmans & Cécile Delberghe/ 15min. / Belgique / 2018

Cast: Cécile Delberghe, Babetida Sadjo, … Scénario par Cécile Delberghe Musique: Vincent Ternest D.O.P.: Guillaume Simonin Version: Fre. O.V., Eng. ST Contact: [email protected]

Avant-première mondiale ! : Lou est avocate, Nina détenue; la rencontre entre ces deux femmes en prison va bouleverser leurs vies.

6.2 Courts-métrages belges Hors compétition

Fugazi / Laurent Michelet / 28 min. 30 / Belgique/France / 2017

Cast: Alexia Depicker, Vincent Londez, Adena De Leener, … Scénario par Fred Castadot Musique: Pierre-Antoine Durand D.O.P.: Patrice Michaux Version: Fre. O.V., Eng. ST Contact: [email protected]

Trois ans qu’Adèle travaille sur une station spatiale; plus qu’une mission !; un grain de sable va pourtant faire basculer son destin…

Caducea / Christophe Mavroudis / 25 min. / Belgique / 2017

Cast: Marie-Jeanne Maldague, Guillaume Alexandre, Vincent Delré, Maïlyse Hermans, … Scénario par Christophe Mavroudis Musique: Icarius Projektz D.O.P.: Guillaume Simonin Version: Fre. O.V., Eng. ST Contact: [email protected]

Derrière ces masques style Commedia Dell’Arte se cachent un visage déformé et un secret macabre…

Sepsis / Pierre-Michel Chevigné & Loren Claessens / 30 min. / Belgique / 2018

Cast: Jean-Michel Vovk, Stéphanie Lowette, Yannick Rosset, … Scénario par Pierre-Michel Chevigné & Loren Claessens Musique: Lorris Gisana D.O.P.: Thomas Wilski Version: Fre. O.V. , Eng. ST Contact: [email protected]

Avant-première mondiale ! : Suite à une contamination, Fred et Catherine se barricadent dans une maison… Seul remède à cette infection qui transforme les gens en zombies : l’alcool !

Muil / Jasper Vrancken / 18 min. / Belgique / 2018

Cast: Matthieu Sys, Pascal Maetens, Myrthe Kramer, Anny Goddyn, … Scénario par Jasper Vrancken Musique: Kreng D.O.P.: Hyun De Grande Version: Ned. O.V. Contact: [email protected] Richard a un fantasme assez original : être dévoré serait son comble sexuel ! 6.3 Compétition courts métrages européens

Compétition Méliès: Séance Unique le Dimanche 8/04 à 12.30 (Avec 2 Pauses) Ciné 3

36ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE - COURTS METRAGES - VOTE PROPORTIONNEL

La Compétition Européenne Du Film Court Est Organisée Avec L'aide De La Fédération Wallonie Bruxelles

Psycho Kino / Guillem Dols / 18 min. / Espagne / 2017

Teddy Bear Picnic / Tom “The Dude“ Hodges / 5 min. / Royaume-Uni / 2017

El aleteo del colibri (The Flapping of the Hummingbird) / Meritxell A. Valls / 15 min. / Espagne / 2017

L’ora del buio (The Hour of Darkness) / Domenico de Feudis / 11 min. / Italie / 2017

Alicia / Daniel M. Caneiro / 10 min. / Espagne / 2017

A child outside / Panos Eliakopoulos / 7 min. / Grèce / 2017

Ivy / Ruben Abarca / 14 min. / Espagne / 2017

Splendida Moarte Accident (The blissful accident dead) / Sergiu Negulici / 16 min. / Roumanie / 2017

R.I.P. / Pinto & Caye / 17 min. / Espagne / 2017

Mi-temps / Marie Sauvion & Lotfi Bahmed / 15 min. 45 / France / 2017

Marta / Lucia Forner Segarra / 15 min. / Espagne / 2017

Scaramouche Scaramouche / Arthur Môlard / 25 min. / France / 2017

Sons of Bitches / Arnaud Baur / 20 min. / Suisse / 201

The Belgian short winner the day before

The Elephone Man / Magarditch Halvadjian / 23 min. / Bulgarie / 2017

Pandora / Daniel Rübesam / 14 min. 06 / Germanie / 2017

Belle à croquer / Axel Courtière / 15 min. / France / 2017

6.4 Courts internationaux

Première partie – Samedi 14 à 22h

We summoned a demon / Chris McInroy / 6 min. / U.S.A./ 2017

Atomic Spot / Stéphanie Cabdevila / 14 min. / France / 2017

Imbroglio / Christopher Zatta / 15 min. / U.S.A. / 2017

DaemonRunner / Kiah Roache-Turner / 4 min. 41 / Australie / 2016

Red Ash / Yuta Sano / 22 min. / Japon / 2017

Hypocondriaque / Carnior / 5 min. 22 / Canada / 2017

Le Cow Boy du Mont Laurier / Gabrile Vilandré / 11 min. / Canada (Québec) / 2017

Chainsaw Charlie / Dan Lesser / 7 min. / U.S.A. / 2017

Alfred J Hemlock / Edward Lyons / 14 min. / Australie / 2017

Stay / David Mikalson / 8 min. 40 / U.S.A. / 2017

Deuxième partie – Samedi 14 à 20h

Overrun / Pierre Ropars, Antonin Derory, Diane Thirault, Jérémie Cottard, Matthieu Druaud & Adrien Zumbihl / 7 min. 42 / France / 2017

9 Pasos (9 steps) / Moises Romera & Marisa Crespo / 7 min. / Espagne / 2017

Transmission / Varun Raman & Tom Hancock / 17 min. 26 / Royaume-Uni/ 2017

Alleycats / Alejandro Jiménez / 8 min. 30 / Espagne / 2017

Un Loft au Paradis / Alexandre Lança / 17 min. 30 / France / 2016

Angel Caido / Fran Parra / 17 min. / Espagne / 2017

Memoria interna / Andrea Braga / 22 min. 16 / Argentine / 2017

A la Hora Marcada" (The Appointment) / José Luis Rivera / 15 min. 54 / Mexique / 2017

Troisième partie – Lundi 9 à 20h

Mehua / Camille Aiglonz, Simon Anding, Michiru Baudet, Margo Roquelaure, Diane Tran Duc, Lucy Vallin Holmes / 4 min. 52 / France / 2017

Nouvelle Cuisine / Manuel Reyes Halaby / 5 min. / Espagne / 2017

The Prank / Hervé Faula / 2 min. / France / 2017

Review / Filipe Traslatti de Mello / 16 min. / Brésil / 2017

Les fines bouches (The Foodies) / Arnaud Tabarly & Julien de Volte / 17 min. / France / 2017

Revelation – The City of Haze / Mao Qichao / 13 min. 38 / Chine / 2017

The Milkman / Giovanni Sabbagh / 12 min. 40 / Lebanon / 2017

Fe / Fran Parra / 10 min. 49 / Espagne/ 2017

Hezar Afsan (One thousand myths) / Asghar Safar & Abbas Jalali Yekta / 8 min. / Iran / 2017

Quatrième partie – Dimanche 8 à 20h

Marta no viene a cenar (Marta is not coming for dinner) / Macarena Astorga / 17 min. / Espagne / 2017

Write off / Diego Hidalgo Lizana / 9 min. / Chili / 2017

The cleaner / Bowon Kim / 19 min. / Corée du sud / 2017

Exodus 20 / Jana Nedzvetkaya / 9 min. 04 / Russie / 2017

No Caminho Da Escola (On the way to school) / 9 min. / Brésil / 2017

Crying free sex / Iwasaki Tomohiko / 15 min. / Japon / 2018

Compatible / Pau Bacardit / 15 min. / Espagne / 2017

The Replacement / Sean Miller / 16 min. 15 / U.S.A. / 2018 6.5 L’année de la contestation https://contestation2018.bruxelles.be/fr

Cette année marque les 50 ans de Mai 68 et ses mouvements de contestation. La société que nous connaissons aujourd’hui en est l’héritière. La Ville de Bruxelles - à l'initiative de son échevine de la Culture : Karine Lalieux - a décidé de réunir l'ensemble des institutions culturelles de la Ville afin d’interroger la contestation à l'heure d'aujourd'hui. Un 21e siècle où les extrémismes, les replis sur soi et les clivages simplistes ressurgissent comme de la mauvaise herbe… A ce titre, le fantastique a toujours été le genre de prédilection qui dénonce le totalitarisme, anticipe les dérives idéologiques et technologiques et tire la sonnette d’alarme par le biais de la fiction. De Soleil Vert à Hunger Games, en passant par 1984, les exemples ne manquent pas.

En 2018, le BIFFF a choisi de mettre en avant deux films exceptionnels :

- Wrath of Silence, pour sa liberté de ton dans une Chine qui caviarde allègrement ses œuvres

- Five Fingers for Marseilles, pour sa rébellion citoyenne dans une Afrique du Sud post- Apartheid

Five Fingers for Marseilles Hommage plus qu'évident aux westerns classiques, Five Fingers for Marseilles transpose l'univers mythique de Sergio Leone en Afrique du Sud post-colonialiste avec ses paysages majestueux. Culotté pour un premier film, mais Michael Matthews peut être fier de son œuvre : immersion en scope, archétypes bien présents, plans léchés qui n'attendent qu'un petit morceau d’harmonica pour entrer dans la légende ; cette version moderne du cowboy solitaire est finalement à l'image de L'Agence tous Risques avec des Stetsons, où tout le monde aimerait bien que le plan se déroule sans accroc !

Wrath of silence À la fois moderne, thriller mutique et commentaire social cinglant sur la déshérence des communautés rurales, Wrath of Silence est une œuvre unique en son genre. D'abord, car la Chine n'est pas vraiment connue pour sa liberté de ton, surtout quand on sniffe la ligne du Parti avec une telle désinvolture humaniste. Ensuite, parce qu'un film de ce calibre, qui jongle avec tant de genres sans se casser la gueule et pour finir avec un tel feu d'artifice de cynisme, c'est juste brillant !

6.6 Rétrospective Kim Jee-woon Mercredi 11 à 20h – Ciné 3

A tale of two sisters (2003-Corée du sud) Scénario de Jee-woon Kim Casting : Kap-su Kim, Jung-ah Yum, Soo-jung Lim,… Durée 115 minutes

Lors de leur retour chez leur père, Su-mi et Su-yeon, deux sœurs, font tout pour éviter leur cruelle belle-mère. Mais alors que son comportement dérange de plus en plus les jeunes filles, un fantôme fait son apparition dans la demeure. De quoi exacerber encore plus les tensions entre elles…

Se réappropriant le genre de la maison hantée, Kim Jee-woon part d’un postulat de départ classique pour dissimuler le drame familial que renferme son film. Récompensé en 2004 d’un Corbeau d’Argent, «Deux Sœurs» mélange histoire terrifiante avec des tragédies passées que cette famille tente en vain d’oublier. Une preuve de plus de la maturité créative de son réalisateur et de sa place prépondérante dans le cinéma de genre sud-coréen.

Vendredi 6 à 20h – Ciné 3

The good, the bad, the weird (2008- Corée du sud) Scénario de Jee-woon Kim et Min-suk Kim Casting : Kang-ho Song, Byung-hun Lee, Woo-sun Jung,… Durée: 139 minutes

Mandchourie, années 40. Une mystérieuse carte entraîne une rivalité explosive entre trois as de la gâchette. Do-wan le chasseur de primes, Chang-yi le tueur froid et Tae-goo le voleur de trains excentrique vont s’affronter dans une lutte acharnée pour le trésor qui leur est promis. La situation s’aggrave encore plus quand l’armée japonaise et des bandits chinois entrent dans la bataille.

Quand Kim Jee-woon s’attaque au mythe du western avec un style déjanté, cela donne «Le bon, la brute et le cinglé» ! Porté par une mise en scène débridée, un rythme effréné et un casting de qualité, le metteur en scène sud-coréen nous propose du divertissement unique comme seul lui sait en proposer !

Mercredi 4 à 20h – Ciné 3

I saw the Devil (2010-Corée du sud) Scénario de Jee-woon Kim et Hoong-jung Park Casting: Byung-hun Lee, Choi Min-sik, Joon-hyeok, Lee, … Durée: 142 minutes

Jang Kyung-chul est un tueur en série qui abat son abominable soif meurtrière sur n’importe qui. Un jour, il tue une jeune femme de sang-froid. Malheureusement pour lui, son fiancé, fou de rage, se lance à sa poursuite. Sa quête de vengeance l’amènera sur des sentiers peu recommandables qui le conduiront à devenir un monstre aussi inhumain que son adversaire.

Confrontant deux acteurs hyper charismatiques, Lee Byung-hun et Choi Min-sik, dans un combat à la violence âpre et glaçante, «I saw the Devil» revient à Bruxelles sept ans après son Corbeau d’Or. De quoi redécouvrir sur grand écran l’une des œuvres maîtresses de Kim Jee- woon et du cinéma coréen en général.

6.7 Rétrospective Cronos Ciné 2 – Jeudi 12 à 14h

Un antiquaire découvre par hasard un scarabée en or dans le socle d'une statue en bois… La suite du film ? Simple : Federico Luppi va se ramasser une brouette d'emmerdes dantesques, tandis que le jeune réalisateur Del Toro deviendra instantanément un golden boy du cinéma de genre. Avec 2 millions de dollars de budget – le plus gros à l'époque pour un film mexicain, dont un quart apporté personnellement par son réalisateur –, Cronos est un véritable hold-up mondial : 22 prix internationaux, à Cannes notamment, mais surtout au BIFFF en 1994 où il décroche le Corbeau d'Argent. Universal veut racheter les droits dans la foulée pour un remake, Del Toro refuse : les pactes faustiens, il les garde pour ses films. La suite de son parcours, on la connaît tous et on dit : respect, l'artiste ! À l'occasion de sa venue exceptionnelle au BIFFF, on ne pouvait s'empêcher de programmer le film culte qui a lancé sa carrière. D'autant que ce sera l'occasion d'enfin lui remettre son Corbeau d'Argent de 1994 en mains propres !

6.8 Focus Mexique Certains veulent y construire un mur. Nous, on se sent plutôt d'humeur à y bâtir des ponts. D’autres se limitent à la cocaïne et aux tacos, ses pires clichés à l'exportation. Nous, on y voit plutôt une culture riche et foisonnante qui ne demande qu'à exploser sur l'écran. Car, non, le Mexique ne se résume pas à El Chapo, ses cartels et les photos volées de Selena Gomez à Puerto Vallarta ! Pays de Luis Bunuel et de Frida Kahlo, le Mexique n'a certainement pas à rougir de son héritage culturel, et ses talentueux représentants du 7e art sont bel et bien présents qui tordent le cou à toutes les idées reçues : Alejandro Inarritu, Alfonso Cuaron, Gabriel Garcia Bernal ou encore ce petit nouveau répondant au doux nom de Guillermo Del Toro... Autant de cadors du cinoche que le monde entier vénère. C'est cette richesse que le BIFFF veut mettre à l'honneur, en replaçant le curseur sur ce que le Mexique a de plus exceptionnel : ses artistes et son cinéma hors normes.

6.9 Courts mais Trash

Vendredi 13, à 22h, Ciné 3

Ze Festival bruxellois du court-métrage indépendant est de retour au BIFFF avec une nouvelle carte blanche. François Marache, créateur et organisateur, vous a sélectionné le meilleur des films de genre de la dernière édition : Pétage de plomb, Serial Killer, Jésus et ses potes, une desperate housewife à la sauce John Waters, un karaoké sanglant seront au programme !

Tundra / Karim OUELHAJ / 2017 / Belgique / 29 min.

Le Crayon / Basile VUILLEMIN / 2017 / Belgique / 0 min 40

In Nomine Debiti / Bilal BAHADIR / 2016 / Allemagne / 1 min. 29

Les Rescapés de l'Impossible : Le convoi de la peur / Mathieu BERTHON / 2017 / France / 14 min. 51

Le monde étrange du LSD / Lenny & Harpo GUIT / 2017 / France / 1 min. 02

Nocturnally yours / David FERINO / 2017 / U.S.A. / 11 min. 17

Cries in Spanish / Giancarlo LOFFREDO / 2017 / U.S.A. / 4 min. 42

I-Medium / Alfonso GARCIA LOPEZ / 2016 / Espagne / 6 min.

The Contract / CHRZU / 2015 / Finlande / 6 min. 35

Don't ever change / Don SWAYNOS / 2017 / U.S.A. / 9 min. 44

6.10 Mad in Belgium Ce n’est un secret pour personne, les films qui atteignent les salles du Royaume ne sont que la partie visible (et minuscule) d’un iceberg de productions cinématographiques. Certaines œuvres improbables, fauchées, expérimentales, ou underground rament pour se faire une place au soleil (ou sous le crachin belge, si vous préférez). Et comme c’est le genre de galette « cinoche guérilla » qui ne peut que se déguster au BIFFF, avec notre public aussi pointu que jovial, on vous en offre un florilège… Typiquement Mad in Belgium !

Ca tourne pres de chez vous (2017 -Belgique) Réalisé par Arno Pluquet Scénario de Arno Pluquet et Olivia Robert Casting : David D’urbano, Annick Cornette, Arno Pluquet, Nathan Unterberg, … Durée : 80 minutes

Deux vidéastes amateurs entament un documentaire d'investigation pour leur film qui se déroule à Evere. Ce p'tit bout de commune semble bien calme et rien de bien méchant ne semble s'y produire ; mais, pourtant, derrière cette tranquillité rurale se cache un lourd secret et une inquiétude grandissante...Vous n'avez certainement jamais entendu parler de la légende du Moeraske, n'est-ce pas ? Alors, ouvrez bien vos esgourdes et vous comprendrez pourquoi le prix de l'immobilier stagne dans cette partie de notre capitale : le 23 août 2017, dans ce fameux Moeraske à Evere, les cadavres de sept personnes ainsi qu'une voiture y ont été retrouvés. Pire encore, en fouillant la susdite bagnole, les enquêteurs y ont découvert un dvd ainsi qu'un appareil photo dans lequel on assiste à un suicide en direct….

Après Papillon Noir et La Caravane du Cafard, Arno Pluquet est de retour au BIFFF avec un troisième long, au titre qui fleure bon l'hommage à un film culte bien de chez nous ! Et comme ce réalisateur autodidacte est généreux avec son public, cette séance sera précédée de la projection en avant-première de son court-métrage : Le Biberium !

Doubleplusungood (2017-Belgique) Réalisé par Marco Laguna Scénario de Wild Dee et Marco Laguna Casting : Delfine Bafort, Georges Beguin, Jonathan Borms, … Durée : 90 minutes

En 2018, dans un pays qui n’existe pas, Dago Cassandra, petit truand, revient dans son royaume après 15 ans d’exil investi d’une mission divine : tuer les 12 apôtres de Lucifer représenté par la pyramide du pouvoir… Mission extrêmement périlleuse, sa tête sera dès lors mise à prix !

Ancien chanteur de La Muerte et fan d'un cinéma à l'opposé de l'industrie MMA, avec ses zéro tracas et zéro blabla, Marco Laguna réalise ici un rêve de gosse : un tournage étalé sur cinq ans, façon DIY à la Roger Corman, pour un sanglant en super 16 ! Vignettes trash et irrévérencieuses, convoquant aussi bien Orwell, Tobe Hooper que Don Siegel, Doubleplusungood est un objet aussi rare qu'inédit dans le cinéma belge ! Cerise sur le stoemp, cet amateur de belles bagnoles qu'est Laguna a réussi à y glisser une course poursuite digne de Bullitt !

Ex Funeris (2018 – Belgique) Réalisé par Alexandre Drouet Scénario d’Alexandre Drouet, Casting : David Leclercq, Anne-Pascale Clairembourg, Erika Sainte, … Durée : 80 minutes

La société belge Ex Funeris permet désormais de ramener à la vie des personnes récemment décédées. Mais, très vite, le monde plonge dans le chaos. Huit mois plus tard, un énigmatique homme armé sillonne une Belgique post-apocalyptique où des survivants tentent de s'organiser…

Plus qu'un énième film de morts-vivants tourné en mode guérilla, Ex Funeris se pose surtout comme une réflexion sur la chute – fantasmée, mais surtout crainte – de la société de consommation, et la capacité de résilience de l'homme moderne. Privilégiant une structure éclatée, construite en flashbacks, Alexandre Drouet s'offre le luxe d'étaler son tournage sur deux ans afin de mieux y délayer les différentes thématiques qui lui tiennent à cœur. Mais aussi pour s'offrir un très joli casting, puisqu'on y retrouve la talentueuse Anne-Pascale Clairembourg (on la rassure : on a confisqué les pastilles Ricola des journalistes un peu trop en voix), Erika Sainte (Le Serpent aux Mille Coupures), Hugues Hausman (Taxi 4, La Marque des Anges) et David Leclercq, lauréat du concours scénario au BIFFF 2015 et, accessoirement, réalisateur de Happy Birthday Mr Zombie !

Joanne (2018-États-Unis/Belgique) Réalisé par Christopher Morrison Scénario de Christopher Morrison Casting : Alex Reid, Christopher Morrison, … Durée : 86 minutes

Imaginez un monde où une conspiration institutionnalisée s'exerce contre les femmes. Un monde où ces dernières sont régulièrement kidnappées pour un lavage de cerveau en bonne et due forme. Juste pour s'assurer qu'elles resteront bien dans les clous d'une misogynie rampante… Cette fois, c'est au tour de Joanne de se réveiller dans une église aux portes condamnées. Elle ne sait pas encore ce qui l'attend, mais elle ne sera pas la seule à avoir droit à une surprise.

Voici le premier huis-clos féministe jamais tourné au monde ! Pile poil dans l'air du temps, ce pamphlet ouvertement marqué par la bataille des genres est signé Christopher Morrison et Ioana Mattei, deux expatriés installés à Bruxelles. Mêlant dystopie et thriller psychologique, Joanne – entièrement filmé dans notre belle capitale – est magnifiquement porté par la prestation d'Alex Reid (The Descent). Côté technique, du beau monde également, puisqu'on retrouve le chef opérateur Gabi Norland (Attack on the Block) et notre inégalable Olivier Merckx (fidèle du Collectifff) à la steadycam !

Memento Mori (2018 – Belgique) Réalisé par Michael Vermaercke Scénario de Michael Vermaercke Casting : Charlotte De Wulf, Felix Meyer, Aäron Roggeman, … Durée : 72 minutes

Une jeune fille dans un état comateux est en train de mourir sur son lit d'hôpital. Pourtant, le temps presse : son cerveau en bout de course essaie désespérément de recoller les événements traumatiques de la veille. Lors de cette foutue soirée, qui avait débuté comme pour un Cendrillon des temps modernes avant de bifurquer vers l'historique Google d'un David Lynch sous ecstasy…

Amoureux transi d'un genre pour lequel il a déjà réalisé deux courts (Leegte et The Disturber), Michaël Vermaecke passe cette fois au format long avec Memento Mori. Un écrin parfait qui lui permet de ventiler les angoisses de la puberté à travers un onirisme trash et souvent violent. Et, avec en titre, une citation latine qui signifie grosso modo «souviens-toi que tu vas crever», Vermaecke annonce clairement qu'il n'est pas là pour refaire F.C. De Kampioenen !

6.11 Enfantastiques Films du dimanche et activités réservées aux enfants

FR : 16h30 le 15/04 ciné 2 - NL : 14h le 15/04 ciné 2

Fidèle à sa tradition, le BIFFF clôt les vacances de Pâques avec un film pour toute la famille. La journée Fantasti’kids est en effet une journée entièrement consacrée à nos chères têtes blondes et brunes. Cette année, c’est The Giant Pear qu’on vous propose.

C’est l’occasion idéale - qui réunit parents et enfants dans une atmosphère cinématographique - pour une (re)découverte du genre du fantastique et pour être initiés à l’art et aux bricolages au sein du palais des Beaux-Arts.

Un paquet-surprise sera offert à chaque enfant à la fin de la séance. Un espace rempli de jouets sera aussi mis à disposition afin que les plus petits s’amusent avant et après le film. Le BIFFF vous propose cette journée en partenariat avec La Ligue des Familles, OUFTiVi, Vivacité, De Vlaamse Overheid et VAF. Un grand merci aussi à Bioviva, Alice Jeunesse, Playmais,.

Mika & Sebastian : L'aventure De La Poire Géante (2017 –Danemark) Réalisé par Amalie Naesby Fick, Jorgen Lerdam et Philip Einstein Lipski Scénario de Bo Hr. Hansen et Jakob Martin Strid Casting : Alfred Bjerre Larsen, Liva Elvira Magnussen, Peter Frödin, … Durée : 79 minutes

Comme d'habitude, tout est calme et tranquille dans le petit village de Solby. Sébastien l'éléphant et Mitcho le chat s'amusent à pêcher sur la jetée lorsque, soudain, quelque chose mord au bout de la ligne… Intrigués, nos deux camarades découvrent alors une bouteille accrochée à leur hameçon. Mais pas n'importe quelle bouteille ! Celle-ci contient un message du maire de Solby qui a mystérieusement disparu : ce dernier explique qu'il se trouve sur l'Île Mystérieuse et qu'il a fait une découverte incroyable ! Nos deux amis décident alors de partir à la rescousse du maire et d'embarquer pour une folle aventure, pleine de dangers, de pirates dangereux, de fantômes et de dragons. Mais, en chemin, Sébastien et Mitcho vont découvrir quelque chose qui risque de changer à tout jamais leur petit village tranquille : une poire géante…

Inspiré du classique de la littérature enfantine écrit par Jakob Martin Strid, The Giant Pear marque la première collaboration de trois ténors de l'animation danoise, dont Philip Einstein Lipski (Ronal the Barbarian au BIFFF 2012). Bien décidés à fuir les esthétiques standards de l'animation, notre trio de réalisateurs a suivi trois maîtres mots : le fun, l'imagination et l'anarchie joyeuse ! Une trinité gagnante, puisque le film a déjà été vendu dans plus de 50 pays, qui fera le bonheur de nos rase-tapis adorés !

6.12 50 ans de cinéma belge : « Tueurs » de François Troukens

Tir groupé pour «Tueurs» ! Dans le cadre des 50 ans du cinéma belge et de la seconde édition du Festival Boulevard du Polar, on se voyait mal passer un classique de Delvaux ou un portrait intimiste de Chantal Ackerman. Le film de François Troukens et Jean-François Hensgens nous semblait l'évidence même car, non seulement il revitalise un genre qu'on oublie un peu trop souvent au plat pays, mais son succès international est un prétexte parfait pour le fêter encore une fois ! Et quelle meilleure date pour se refaire cette superbe toile qu'un vendredi 13, n'est-ce pas ?

Tueurs (2017-Belgique) Réalisé par François Troukens et Jean-François Hensgens Scénario de François Troukens Casting : Olivier Gourmet, Bouli Lanners, Lubna Azabal, … Durée : 86 minutes

Véritable artiste du casse sans haine ni (trop de) violence, Frank se lance dans son dernier coup. Celui qui lui permettra de prendre sa retraite sous les tropiques. Un fourgon braqué plus tard, l’affaire tourne au cauchemar : les cadavres s’amoncellent et le corps d’une magistrate, qui enquêtait sur la fameuse affaire des Tireurs Fous, est retrouvé parmi les victimes. Pris en flagrant délit, Frank va être la victime sacrificielle d’une énorme pression médiatique, car les flics vont lui coller sur le dos tous les meurtres irrésolus de l’affaire des Tireurs Fous. Un vieux dossier de trente ans, où la réalité des faits peut très vite devenir un tas d’anecdotes malléables…

Les médias du monde entier en ont largement fait l’écho, les coulisses de ce film sont presque aussi croustillantes que la galette elle-même : scénarisé par François Troukens, ex-braqueur de fourgon, et co-réalisé avec Jean-François Hensgens, Tueurs s’inspire à la fois de la fameuse histoire (toujours non résolue) des Tueurs du Brabant et de l’attentat de la gare de Bologne en 1980. Dévoilé à la dernière Mostra de Venise avant de parcourir le monde, ce thriller sans concession poursuit – au même titre qu’Angle Mort de notre ami Nabil Ben Yadir – la conquête d’un nouveau genre au plat pays. Et ça, c’est une nouvelle qu’elle est bonne !

6.13 Séance spéciale « I kill Giants »

A quoi servirait une nouvelle édition BIFFF si elle ne vous faisait pas découvrir de nouvelles choses ?

La salle Henry Le Bœuf est un des endroits les plus époustouflants pour visionner un film et cette année elle est réservée tout spécialement à la jeunesse. Les jeunes gens qui ont entre 12 et 16 ans y sont conviés ainsi que les organisations de mouvements de jeunesse et de partenariat.

Lors de cette après-midi, nous vous proposons de participer à une vision exclusive de «I Kill Giants» : une histoire qui mêle le fantastique aux épreuves qu’il est possible de rencontrer durant notre jeunesse. C’est donc un film qui décrit le passage de l’adolescence à l’âge adulte dans lequel se confondent rêve et réalité.

Quand ? : 12 Avril A quelle heure ? : 14h Tarif : Gratuit (à condition de venir avec une organisation de jeunesse)

Comment s’inscrire ? Il suffit d’envoyer un mail via votre organisation de jeunesse à l’adresse e-mail suivante : [email protected] et de mentionner le nombre de participants. Vous serez donc gratuitement placés sur la liste des invités et il ne vous restera plus qu’à venir jusqu’à BOZAR à Bruxelles et profiter d’une expérience inoubliable !

I kill Giants (2017-Royaume-Uni/États-Unis/Belgique) Réalisé par Anders Walter Scénario de Joe Kelly Casting : Zoe Saldana, Imogen Poots, Jennifer Ehle, … Durée : 104 minutes

Pépite visionnaire publiée chez Image Comics en 2008, I Kill Giants est né de l’esprit de Joe Kelly (X-Men, Spider-Man, Four Eyes...) et des mains de J.M Ken Niimura (Zero, Henshin…). Tombé amoureux de ce classique instantané, Chris Columbus (Harry Potter) décide de produire son adaptation avec nos amis d'Umedia et confie la réalisation au danois Anders Walters, Oscarisé pour son court-métrage Helium. Quant aux effets spéciaux époustouflants de ce conte onirique, c'est simple : ils sont belges ! Tellement fiers qu'on a presque envie de chanter La Brabançonne, tiens !

7. LE PLAT DE RESISTANCE 7.1 Ouverture/ Clôture Ciné 1 – Ouverture :

Ghostland (2017 – France/Canada) Réalisé par Pascal Laugier Scénario de Pascal Laugier Casting : Mylène Farmer, Rob Archer, Tony Braga, … Durée : 91 minutes

Suite au décès de sa tante, Colleen et ses deux filles héritent d’une maison perdue au fin fond de la campagne américaine. De l'extérieur, la bicoque en question pourrait aisément servir de lieu de tournage pour un 14e remake de Massacre à la Tronçonneuse. À l'intérieur, c'est pire : toute la déco sent la brocante redneck. Mais la petite famille n'aura pas trop le temps de râler sur le papier peint car, dès la première nuit, des brutes sanguinaires décident de s'inviter à la pendaison de crémaillère improvisée. L'assaut est d'une violence rare, les meubles volent en éclats et les coups pleuvent de partout. Mais l'instinct maternel de Colleen va très vite prendre le dessus, et la tigresse sortira ses griffes afin de sauver sa portée. Seize ans plus tard, si la famille a clairement été marquée au fer blanc par cette soirée cauchemardesque, tout est plus ou moins revenu dans l'ordre : la petite Beth est devenue un auteur fantastique à succès, tandis que Colleen habite toujours la même maison avec son autre fille : Vera. Et si cette dernière refuse de quitter le nid, c'est parce qu'elle souffre d'une paranoïa destructrice, revivant chaque soir ce traumatisme violent. Comme si rien n'était fini…

Franc-tireur du cinéma de genre hexagonal, Pascal Laugier a dynamité la scène mondiale il y a tout juste dix ans, lorsqu'il dégainait son Martyrs, dont la violence éprouvante marque encore les esprits aujourd'hui. Il nous revient cette fois avec sa nouvelle expérience, et vous ne serez pas déçus du voyage : visuellement léché, Ghostland est surtout un bijou scénaristique où les faux-semblants se succèdent au rythme effréné des jump scares de cette bobine incroyable. Roublard jusqu'au bout, Laugier aura même débauché l'une des plus célèbres chanteuses françaises pour un rôle à contre-courant de son image : la très discrète Mylène Farmer ! Clôture :

The Gringo (2018- Australie/États-Unis) Réalisé par Nash Edgerton Scénario d’Anthony Tambakis et Matthew Stone Casting : David Oyelowo, Joel Edgerton, Charlize Theron, … Durée : 110 minutes

Pionniers de l’industrie pharmaceutique, Elaine Markinson et Richard Rusk peuvent être fiers de leur trouvaille : ils ont synthétisé du cannabis pour en tirer un petit cachou magique appelé la « weed pill ». Afin de peaufiner les derniers détails de sa fabrication, ils envoient l’un de leurs VRP, Harold Soyinka, à Mexico pour une tournée des labos de production. Une simple formalité, en somme, où le seul danger qui guette Harold, c’est de vider son mini-bar… Et, forcément, ça ne rate pas : huit tequilas plus tard, Harold s’est déjà fait des nouveaux copains en ville. Moustachus, baraqués et patibulaires, les copains. Ils aiment tellement Harold qu’ils l’emmènent dans le coffre de leur bagnole. Mais Harold est complètement rond et ça le fait marrer. Quand les deux porte-flingues causent de cravate mexicaine, il en est encore à penser à une promo Desigual. Par contre, quand ils l’amènent devant le plus gros narcotrafiquant du coin, il dessaoule en deux secondes… Il semblerait que ses employeurs aient fait quelques arrangements douteux avec la filiale Escobar et auraient, comme qui dirait, oublié de payer la douloureuse…

Là, c’est plus qu’officiel : les studios Amazon sortent l’artillerie lourde pour contrer Netflix et autres Fox/Disney ! Au menu, une comédie noire, sanglante et ouvertement barrée, réalisée par Nash Edgerton (frère de…). Mais, plus qu’un « crowd pleaser », Gringo a clairement l’ambition de réinventer la comédie d’action, et le casting cinq étoiles est à l’image de ses intentions : on y retrouve Joel Edgerton (le fameux frère), Charlize Theron, Sharlto Copley et, pour la première fois, l’héritière du roi de la pop, Paris Jackson ! Ciné 2 - Ouverture:

Marrowbone (2017- Espagne) Réalisé par Sergio G. Sanchez Scénario de Sergio G. Sanchez Casting : George MacKay, Anya Taylor-Joy, Charlie Heaton, … Durée: 110 minutes

Fuyant un mari et un père de famille qui a la sale manie de trucider son prochain, la famille Fairbairn décide de poser ses valoches à la campagne. Et, plus précisément, dans une vieille demeure appelée Marrowbone, qui mériterait les efforts conjoints de Stéphane Plaza et Valérie Damidot pour vraiment en faire un home sweet home. Il n'empêche : Rose et ses quatre enfants sont bien là, à la fraîche, détendus du gland qui leur servait de patriarche. Pourtant, cette embellie familiale sera de courte durée car Rose découvre qu'elle est en phase terminale et qu'elle ne passera malheureusement pas l'été… Lorsque cette dernière pousse son dernier râle, ses enfants ne prévoient pas un enterrement en grandes pompes. Pire, ils cachent le cadavre, font profil bas auprès des voisins et attendent patiemment les 21 ans de l'aîné, Jack, afin que celui-ci puisse officiellement prendre la relève. Mais l'attente va se révéler beaucoup plus longue que prévue, car une présence malveillante va foutre les nerfs de nos petits gamins désœuvrés à rude épreuve…

Si Marrowbone marque la première réalisation de Sergio C. Sanchez, le bonhomme est loin d'être un novice dans le sérail : scénariste de The Orphanage, The End ou encore The Impossible, Sanchez s'attaque cette fois à un conte gothique digne de Poe, tout en y infusant de solides couches de mystère à l'atmosphère – souvent – insoutenable. Pas étonnant que J.A. Bayona se soit empressé de produire le film de son scénariste fétiche, avant d'aller retrouver les dinos de Jurassic World : The Fallen Kingdom ! Clôture:

Maquia : when the promised flower blooms (2018-Japon) Réalisé par Mari Okada et Toshiya Shinohara Scénario de Mari Okada Casting : Manaka Iwami, Miyu Irino, Yûki Kaji, … Durée : 115 minutes

Jeune elfe d'à peine 300 ans et quelques, Maquia garde une peau de pêche d'adolescente. Il faut dire qu'elle a une hygiène de vie impeccable : son clan de tisserands vit paisiblement sur une île isolée, où le soleil brille à longueur de journée, et où ils ont largement le choix pour leurs cinq fruits et légumes quotidiens. Cette joie de vivre, suspecte pour les humains, donne l'impression que tous ces elfes ont avalé un ceintre : pourtant, ils vont très vite ravaler leur sourire lorsque ces fameux humains décident d'envahir l'île pour y découvrir le secret de la vie éternelle. Maquia réussit à s'enfuir juste à temps mais, en chemin, elle tombe sur un bébé en pleurs, gigotant sur le corps sans vie de sa mère. Une bouffée soudaine d'empathie poussera Maquia à recueillir le marmot et l'élever comme son propre fils. Des années plus tard, le mouflet a bien grandi : il s'appelle Erial, et il commence à se poser des questions sur sa mère, dont la jeunesse étonnante n'a clairement rien à voir avec ses crèmes hydratantes miraculeuses… Elle est l'une des scénaristes le plus réputées de l'animé japonais : de la SF à l'horreur en passant par le live, Mari Okada est un vrai génie touche-à-tout qui lie tous les genres qu'elle aborde par une subtile analyse des relations humaines. Après avoir signé notamment les scénarios de The Anthem of the Heart (2015) et My Teacher (2017), Okada se lance enfin dans sa première réalisation avec les studios P.A. Works et Kenji Kawai (Ghost in the Shell) à la musique ! Au final, Maquia… se révèle être un superbe conte fantastique sur la filiation. Là-dessus, excusez-nous, mais on va passer un coup de fil à môman.

7.2 Midnight X-Tremes

Boar (2017- Australie) Réalisé par Chris Sun Scénario de Kirsty Dallas et Chris Sun Casting : Nathan Jones, Bill Moseley, John Jarratt,… Durée : 96 minutes Ah, l'outback australien ! Un territoire grand comme 200 fois la Belgique et autant d'habitants que Bruxelles. Ça vous en fait, du mètre carré par tête de pipe, hein ? Mais, franchement, à part compter les kangourous, on s'emmerde très vite dans le coin. Alors bon, on picole sous le cagnard ou on fait de l'élevage. Ou carrément les deux, comme Ken et Blue, qui décident d'aller surveiller leurs troupeaux de moutons en éclusant des binouzes pas fraîches. Faut dire qu'un dingo affamé a décidé de taper dans leur stock un peu trop souvent (de moutons, pas de bières), et nos deux fermiers sont bien résolus à l'idée de lui faire passer définitivement l'envie de ragoût. En chemin, nos deux autochtones tombent sur un camping sauvage et maudissent ces jeunes crétins qui transforment leur campagne aride en dépotoir : un bras par-ci, une tête par là, une cage thoracique accrochée à un buisson et des litrons de sang séché au sol. Zéro respect. Citadins de merde. Pourtant, nos deux amphores sur pattes finissent par être frappées par un éclair de lucidité : un dingo n'aurait jamais été capable d'un tel carnage… Mais, à peine ont-ils le temps de récupérer dix points sur leur Q.I. en berne, qu'un grognement surgit non loin de là. Vu les décibels, c'est soit un paquebot qui s'est perdu, soit un véritable monstre ! Et comme il n'y a pas vraiment d'eau autour d'eux...

Pour nous, la question était purement rhétorique : qui veut Boar au BIFFF ? (c'est bon, bande d'assoiffés, baissez les bras !)… D'autant plus que le fournisseur n'est autre que Chris Sun, qui nous avait déjà régalé en 2015 avec Charlie's Farm. Forcément, quand on a appris qu'il lorgnait sur le mythique Razorback de Mulcahy, on s'est dit qu'on allait autoriser le Marcassou à la séance !

Corbin Nash (2017-États-Unis) Réalisé par Ben Jagger Scénario de Ben Jagger, Dean S Jagger et Christopher P Taylor Casting : Corey Feldman, Malcolm McDowell, Rutger Hauer, … Durée: 95 minutes

Dans la mégapole de Los Angeles particulièrement ensanglantée, Corbin Nash a la vie dure : flic incorruptible, prêt à sauver les citoyens innocents même en congé, il ne desserre jamais la mâchoire. Trop de boulot, trop de crimes. Et un passif peu reluisant : des parents mystérieusement assassinés des années auparavant, ce qui l'a poussé vers une quête obsessionnelle pour découvrir la vérité derrière tout cela… Jusqu'à présent, toutes ses pistes se résumaient à des culs-de-sac. Et une mâchoire toujours vissée au max. Mais, un soir, autour d'un whisky qu'il aspire bruyamment (because la mâchoire), Corbin découvre qu'il fait partie d'une longue lignée de chasseurs de démons. Et que Queeny et Vince, deux suspects particulièrement assoiffés de sang, pourraient fort bien expliquer son séjour longue durée à l'orphelinat… Alors, pas sûr que toutes ces nouvelles vont lui détendre le piège à loup qui lui sert de bouche, mais une chose est désormais acquise : Corbin Nash va fraiser pas mal de canines dans la ville.

Réalisé par Ben Jagger et coécrit notamment avec son frère Dean S. Jagger (Game of Thrones, Travellers), Corbin Nash a tout de la bonne série B vintage qui a enfermé Un Justicier dans la Ville et Génération Perdue dans une pièce noire ! Produite par Todd Matthew Grossman (Mad Max : Fury Road, John Wick) et servie par des figures incontournables du genre : Rutger Hauer, Malcolm Mc Dowell, Corey Feldman, pour ne citer qu'eux ; cette avant-première mondiale est à déguster saignante au BIFFF ! Dead Ant (2017-États-Unis) Réalisé par Ron Carlson Scénario de Ron Carlson, Hank Braxtan et Dan Sinclair Casting : Tom Arnold, Sean Astin, Martin Blasick, … Durée : 87 minutes

Vous ne connaissez pas Sonic Grave ? Normal, c'est un groupe de musique ringard avec un seul tube au compteur. Et encore, c'était à une époque où les mecs maquillés de « Bisou » bouffaient des chauves-souris sur scène et où l'on ne confondait pas Van Halen avec une société de déménagement hollandaise. C'est dire si ça date, n’est-ce pas ? Il n'empêche, notre super groupe de glam-metal aux bandanas rétros s'apprête à faire son come-back au festival Coachella. Et qui dit rock, dit forcément sexe et drogue ! Bon, pour l'asticotage tantrique, faudra veiller à perdre la bedaine de quinqua avant de balancer les riffs. Mais, pour les substances illicites, nos irréductibles de la coupe mulet ont prévu un arrêt à Joshua Tree, où règne Bison Fumé, un grossiste indien en peyotl bio, 100 % sans glyphosate. Par contre, faudra veiller à bien écouter les consignes avant de s'envoyer les champignons comme un sachet de Smarties. Et surtout, le passage concernant les petites bébêtes du bon dieu qu'il faut impérativement laisser en paix sous peine de very (mais très very) bad trip. Le batteur du groupe – largement hydraté au Jack Daniels – acquiesce religieusement en écoutant la posologie, tout en dégommant le cadavre d'une fourmi sur sa godasse. Mais bon, c'est tout petit riquiqui, une fourmi, hein ?

Il y a des galettes qui savent comment parler aux fans des comédies d'horreur, et Dead Ant en fait indubitablement partie ! Avec son pitch qui tient sur un carré d'acide, le film de Ron Carlson remplit toutes les cases du parfait midnight gore et crétin. Complètement assumé dans sa subversion bas de plafond, Dead Ant a tellement séduit Hollywood que Tom Arnold (True Lies) ou encore Sean Astin (Le Seigneur des Anneaux) ont insisté pour se coltiner de l'hyménoptère en rogne !

Ruin me (2017-États-Unis) Réalisé par Preston DeFrancis Scénario de Preston DeFrancis et Trysta A. Bissett Casting : Marcienne Dwyer, Matt Dellapina, Chris Hill, … Durée : 87 minutes

Vous avez déjà vu la gueule d’un mec obligé de faire l’ouverture des soldes avec sa gonzesse ? Eh bien, c’est à peu de choses près la même trombine que doit tirer Alex depuis qu’elle a accepté d’accompagner son homme au Slasher Sleepout, sorte d’escape room sylvestre de 36 heures. Alex, son film préféré, c’est Dirty Dancing. Alors, quand le GO vide son sac de rando et fait une blague à la Carrie sur sa boîte de tampons, elle ne comprend pas. Quand les autres geeks du jeu se mettent à parler de Cronenberg, elle se dit « chouette, quelqu’un a amené de la bière ! ». Mais, une fois qu’ils sont lâchés sur le site avec leur sac nominatif, tout le monde devient aussi sérieux que le dernier Aronofsky : les énigmes se succèdent, les prothèses de membres coupés deviennent de plus en plus réalistes, la nuit tombe tel un jump scare, et les arbres se mettent à bouger dans le noir… Lorsque le cadavre d’un des participants est retrouvé, Alex pense très fort à Patrick Swayze et se dit qu’ils ont mis le paquet afin de leur foutre la trouille. Mais lorsqu’elle se réveille sur une plage avec une chaîne au pied qui file droit dans l’océan, elle n’a plus du tout envie de rigoler…

De April Fool’s Day au plus récent The Game du maître Fincher, le cinoche s’est toujours amusé à jouer avec l’esprit (et les pieds) des spectateurs. Certains pensaient d’ailleurs que ce gimmick était mort puisqu’on en connaissait toutes les ficelles, jusqu’à ce que Ruin Me vienne briser toutes ces certitudes d’esprits chagrins : oubliez votre bagage référentiel de Jedi du slasher, ce premier long de Preston DeFrancis va vous balader comme un grand danois tiré par un cul-de-jatte…

Selfie from hell (2017-Canada/Allemagne) Réalisé par Erdal Ceylan Scénario d’Erdal Ceylan et Paul Burton Casting : Alyson Walker, Tony Giroux, Meelah Adams, … Durée : 75 minutes

Hannah est super méga top contente : sa cousine Julia – célèbre vloggeuse allemande (pour les dinosaures du net, une vloggeuse, c'est comme Claire Chazal à la télé, sauf que ça passe sur Youtube) – débarque aux States. Hannah imagine déjà les soirées fofolles face à des tutos make-up en sirotant des Blue Lagoon ; mais, quand Julia débarque, cette dernière n'a pas l'air d'être dans son assiette. Pâle comme un cachet d'aspirine, la cousine donne l'impression d'avoir croisé Weinstein dans les toilettes de l'aéroport et – blasphème absolu de la génération hyperconnectée – refuse carrément de faire un selfie avec Hannah. Les choses vont dès lors aller de mal en pis : Julia va tutoyer des fièvres dont la température n'est acceptable que pour un bon rhum, pendant que son smartphone va se mettre à sérieusement déconner. Hannah se met à recevoir des sms de la cousine amorphe qui trempe dans ses draps, puis des messages sonores qui ressemblent plus à un ours bourré qu'à la frêle Julia… N'ayant pas le courage d'affronter les 52 heures d'attente de l'opérateur, Hannah va alors tenter de trouver une solution en pénétrant le deep et vachement dark web où, entre puceaux satanistes et psychopathes sanguinaires, elle découvrira pourquoi sa cousine n'ose plus faire de selfies en mode duckface…

Tout a commencé le 9 août 2015, lorsque Erdal Ceylan met en ligne son court-métrage Selfie from Hell. 19 millions de vues plus tard, le court de même pas deux minutes devient un véritable phénomène sur les réseaux sociaux, érigé comme la définition parfaite du jump scare ! À l'instar du Lights Out de David F. Sandberg, Ceylan se voit offrir la possibilité d'en faire un long. Pur opportunisme ? Pas sûr, puisque ce sont nos amis derrière American Mary qui sont à la production.

Soccer Killer (2017-Hong Kong/Chine) Réalisé par Jeffrey Lau Scénario de Jeffrey Lau Casting: Jiong He, Gillian Chung, Charlene Choi, … Durée :100 minutes

À l’époque lointaine de la dynastie Song, les désirs de conquête sont comme les grèves parisiennes : elles se succèdent quotidiennement et emm… tout le monde. Mais s’il y a un outsider qui fout vraiment les miquettes aux grandes nations, c’est le mongol Leopard Khan. Pourtant, les champs de bataille et tout le tralala guerrier autour, ce n’est pas son truc. Lui, il conquiert le monde avec le ballon rond et son équipe d’ancêtres des Avengers aux superpouvoirs assassins. Un match gagné est un pays conquis… Et lorsque le royaume de la princesse Chang Ping se retrouve malgré elle dans les playoffs de ce mégalo sanguinaire, cette dernière n’est pas dupe : derrière cette machination infâme se cache l’un de ses ministres qui a prêté allégeance au mongol avant même le tirage au sort truqué. Bien décidée à jouer le jeu et ne pas céder un seul centimètre carré de son royaume, Chang Ping n’a qu’une seule option pour gagner : convaincre les cadors des huit sectes d’arts martiaux du pays d’enfiler le maillot afin de tacler du mollet surnaturel. Sans genouillère, sans coquille et, comme seul arbitre, leur soif de vivre jusqu’à la fin des deux mi-temps…

À l’approche du Mondial de foot, on se voyait mal passer à côté de la nouvelle pépite WTF de Jeffrey Lau ! Cette fois, le réalisateur de la trilogie A Chinese Odyssey fait preuve d’une roublardise qu’on pardonne d’autant plus facilement que ses emprunts sont tout simplement alléchants: imaginez un instant Shaolin Soccer revu et corrigé avec les plus grandes icônes de Marvel, et une volonté tenace de ne jamais se prendre au sérieux ! On précise, au cas où, le Standard n’a pas été une source d’inspiration, hein… Restons courtois.

Sunny (2017-Japon) Réalisé par Kazuya Shiraishi Scénario de Izumi Takahashi Casting : Rie Kitahara, Pierre Taki, Mugi Kadowaki …

Certains sont fascinés par les timbres ou les étiquettes de bière. D'autres, par les abeilles ou les Pokémons. Kashiwabara et Oda, eux, sont deux adultes complètement obsédés par Sunny, une jeune fille de 14 ans qui, dix ans auparavant, a assassiné sa camarade de classe juste après avoir fait un selfie avec elle. Aujourd'hui, Sunny est enfin libre et fait l'objet d'un culte adoratoire en ligne. Pour fêter les 24 ans de leur égérie, nos deux lascars décident de la kidnapper et l'emmènent dans une cabane dans les bois. Rustique, certes, mais avec un wi-fi qui dépote ! D'abord exploitée pour des webcams peu ragoûtantes et exhibée à ses troupeaux de fans comme un veau à peine laqué en or, Sunny va vite se rendre compte de son pouvoir : loin d'être une vulgaire prisonnière, elle est une véritable déesse, et ses ouailles sont à sa merci… Seulement voilà : ce petit susucre d'omnipotence va fondre fissa lorsqu'une autre femme affirme être la véritable Sunny sur la toile. Et ce qui commence d'abord comme une bataille rangée sur les réseaux sociaux - où les deux Sunny vont donner à tour de rôle leur version de «Saw» pour leur followers -, va très vite tourner au carnage en live…

Loin de l'image d'Epinal des bonsaïs zen et du massage à la main des bœufs de Kobé, le Japon de Kazuya Shiraishi (The Devil's Path) est laminé par une jeunesse droguée à l’ego-trip et aux réseaux sociaux. Mais, plutôt que de venir faire son père-la-morale, Shiraishi pousse les curseurs de la terrifiante à fond, s'accordant autant de liberté que Takashi Miike ou Sion Sono dans son délire créatif !

The Tag Along 2 (2017-Taiwan) Réalisé par Wei-hao Cheng Scénario de Shih-keng Chien Casting: Rainie Yang,Wei-ning Hsu, Francesca Kao, .. Durée : 107 minutes

Shu-fen est une fonctionnaire sociale proche du burn-out (oui bon, deux mots qui ne vont pas si bien ensemble, mais c'est le service public de Taïwan aussi, hein). Son boulot, c'est de veiller au bien-être des p'tits bouts du pays, et ça lui bouffe tellement d'énergie qu'elle ne remarque même pas que sa propre fille a une brioche au four… Sa principale préoccupation concerne une folle dingue nommée Mei-hua, qui a enfermé Yong-ching, sa propre fille, pendant plus d'un an dans une pièce sans fenêtres, avec les murs recouverts d'incantations bizarres. Et, comme on n'est pas dans un clip de Mylène Farmer, Shu-fen prend l'affaire très au sérieux, d'autant que la petite victime ne cesse de défendre sa mère. Alors, le côté « c'était pour mon bien », Shu- fen connaît : ça s'appelle le syndrome de Stockholm dans ses manuels. Mais lorsque Yong-ching explique que, tout ça, c'est afin de la protéger de sa sœur aînée qui est revenue, ça passe plus difficilement puisque ladite sœur est morte en 1995… Shu-fen lui colle un zéro en crédibilité, une baffe, un Perdolan suppo et au lit de l'assistance sociale ! Non mais ! Quand elle va raconter ces histoires de démons venus faire leurs emplettes en ville à sa fille, elles vont bien rigoler ! Tiens, où c'est qu'elle a disparu celle-là, d'ailleurs ?

En 2016, le BIFFF vous offrait en avant-première LA perle horrifique taïwanaise. Précédé de rumeurs les plus flippantes les unes que les autres (un exorciste avait notamment été dépêché sur le plateau), The Tag-Along allait très vite détrôner The Conjuring au box-office local ! N'ayant pas dit son dernier mot sur le taoïsme démoniaque, le réalisateur Wei-hao Cheng vous invite une nouvelle fois à gravir une montagne infestée d'esprits maléfiques. Et, si le bougre y a mis les moyens, nul ne sait si l'exorciste a été appelé cette fois. D'ailleurs, on n'a plus aucun contact avec l'équipe, maintenant qu'on y pense… Taste Of Life (2017-Allemagne) Réalisé par Roland Reber et Mira Gittner Scénario de Roland Reber, Mira Gittner et Antje Mönning Casting : Antje Mönning, Andreas Pegler, Wolfgang Seidenberg, … Durée :88 minutes

Balançant son optimisme forcené à la gueule d’un monde délabré, Nikki sillonne les routes du pays du strudel dans le but d’alimenter son vlog. Se foutant royalement des médias, qu’elle considère comme des lobbyistes pour les antidépresseurs, elle préfère les rencontres fortuites afin de tenter de percer un mystère insondable : quel est le goût de la vie ? Perso, Nikki a déjà sa petite idée : c’est le sperme amélioré au jus d’ananas. Mais quid de ses semblables ? Au fur et à mesure de ses interviews, elle se rend compte que l’espèce humaine est broyée par la religion et les convenances sociales, que l’Homme est castré par un féminisme à mauvaise température alors qu’on lui demande d’avoir des couilles. Qu’on ordonne à la Femme d’être libre, alors que certaines femmes se sentent libre lorsqu’on leur donne des ordres. Nikki, qui se débarrasse des contraintes normatives comme de ses fringues – c’est-à-dire la plupart du temps – va alors déconstruire les pensées moroses de ses semblables tout en taillant goulûment les crayons des messieurs qu’elle rencontre.

Franc-tireur du cinéma allemand, Roland Reber est un cas unique : travaillant en marge des systèmes subventionnés pour s’assurer une liberté totale, il dézingue le prêt-à-penser ambiant avec ses bombes expérimentales. Le dernier en date, Taste of Life, est une fois de plus une performance non-narrative qui va à contre-courant des morales fluctuantes de notre époque ! Ce courant d’art libertaire nous permet d’ailleurs de retrouver notre ancienne membre du jury 2013 : Marina Anna Eich. La liberté totale étant ce qu’elle est aujourd’hui, il vous faudra par contre 18 printemps révolus pour y goûter…

Trauma (2017-Chili/Nouvelle-Zélande) Réalisé par Lucio Rojas Scénario de Lucio Rojas Casting : Catalina Martin, Macarena Carrere, Ximena del Solar, … Durée : 106 minutes

Quatre amies décident de s'offrir du bon temps dans le fin fond de la campagne chilienne. Et le week-end débute sous les meilleures auspices : un soleil radieux, des oiseaux qui gazouillent, du vin qui coule à flots et un début de soirée qui annonce une nuit de folie. Mais peut-être pas dans le meilleur sens du terme… Car la visite impromptue d'un homme et de son fiston va transformer la fiesta en cauchemar total. Le lendemain matin, les survivantes de cet outrage sans nom tentent désespérément de trouver de l'aide dans le village voisin, sans savoir que leur bourreau est une figure malheureusement connue du pueblo. Un pur produit de la dictature chilienne, élevé et nourri à la torture, formaté au mal absolu. Et il n'en a pas fini avec elles…

Voici probablement le film le plus violent, le plus dérangeant et le plus éprouvant depuis A Serbian Film. La comparaison est d'autant plus inévitable que le réalisateur Lucio A. Rojas (Sendero) y dénonce – avec une métaphore plus directe que ses homologues serbes – les infamies innommables dont se sont rendus coupables Pinochet et ses escadrons durant la dictature chilienne. Assumant totalement la violence plein cadre de Trauma, Rojas maintient que c'était la seule façon de raconter une telle histoire, afin de ne pas diluer la barbarie de cette époque sombre sous un vernis édulcoré. Il va de soi que cette séance est interdite aux moins de 18 ans et réservée à un public (très) averti.

Vidar The Vampire (2017-Norvège) Réalisé par Thomas Aske Berg et Fredrik Waldeland Scénario de Thomas Aske Berg et Fredrik Waldeland Casting: Thomas Aske Berg, Brigt Skrettingland, Kim Sonderholm, … Durée :83 minutes

Vieux puceau de 33 ans, Vidar est un fermier désespéré. Mis à part quelques anciens Playboy planqués sous le matelas, son expérience avec le sexe opposé se limite à la tétée maternelle et (avec un peu d'imagination) à la traite de ses vaches à lait. Au bout du rouleau, Vidar décide de se tourner vers Dieu afin de se vider les bourses dans un esprit chrétien de partage. Et, contre toute attente, ses vœux sont exaucés ! Jésus, qui assure l'intérim de son Père pour les simples d'esprit, apparaît miraculeusement dans la ferme familiale. Il demande alors à Vidar d'accueillir le corps du Christ d'une manière qui… bon, disons, qu'il n'y a pas que les hosties qu'on peut sucer, d'accord ? Le fait est que Jésus – bien droit dans ses bottes avec son credo : «buvez, ceci est mon sang» – est un foutu vampire doublé d'un fêtard invétéré triplé d'un fornicateur insatiable. Fraîchement converti, Vidar s'apprête alors à découvrir comment on peut s'éclater tout en portant tous les péchés du monde sur ses épaules…

Imaginez un instant le Kill Buljo de notre ami Wirkola mixé avec le désormais culte What we do in the Shadows, et vous avez presque une idée de ce que donne ce nouvel OFNI norvégien ! Presque car, vu son propos «blasphématoire», le film de Thomas Aske Berg – qui joue d'ailleurs le rôle-titre – et Fredrik Waldeland a pu faire une croix sur les subsides officiels et s'est finalement monté pour la modique somme de 60.000 dollars. Un péché d'orgueil puisque, si Vidar the Vampire est effectivement un pur plaisir d'infidèle, c'est surtout une très belle fable sur le sentiment de solitude et d'aliénation.

7.3 La nuit fantastique

Victor Crowley (2017 -États-Unis) Réalisé par Adam Green Scénario d’Adam Green Casting: Parry Shen, Kane Hodder, Laura Ortiz, … Durée : 93 minutes

Dix ans après la dernière bouillabaisse humaine cuisinée par le sanguinaire Victor Crowley, les marais de Honey Island sont devenus le nouveau Walibi de Louisiane. Et tout le monde en est forcément baba, dès qu'il y a du pognon à se faire sur le dos de la bête… et de ses innombrables squelettes impossibles à reconstituer correctement. Andrew Yong, par exemple, seul survivant de Crowley qui vend son torchon autobiographique aux médias et qui se compare en toute modestie à Hercule faisant face au Lion de Némée. Pourtant, lorsqu'on lui demande de participer à une émission en direct des fameux marais, Hercule se met à tousser comme Caliméro en se demandant s'il n'a pas un truc sur le feu qui sonne à sa porte. Un million de dollars plus tard, le voilà à bord d'un avion privé avec l'équipe de tournage, s'enfilant des mignonnettes avec la frénésie d'un Jean-Luc Lahaye lâché dans une cour d'école. Et comme le karma a toujours été un sacré boute-en-train dans les films d'horreur, le jet finit par s'écraser en plein milieu du bayou... Tandis qu'une troupe de fans en pèlerinage non loin de là décide de pousser la chansonnette vaudoue, façon «donnez-moi un V ! Donnez-moi un C !». Évidemment, tonton Victor ne résistera pas à l'envie de faire plaisir à ses fans lors d’un dernier tour de piste anthologique…

Adam Green avait promis de s'arrêter au troisième épisode de Hatchet. Mais c'était compter sans l'un des derniers souhaits – véridique – de George A. Romero… Et, comme on ne refuse rien à un mort vivant dans nos mémoires, Green s'est attelé au reboot de l'un des croque-mitaines les plus énervés du cinoche qui tache ! Résultat ? Le meilleur épisode de la franchise. Rien que ça !

Game Of Death (2017 – France/ Canada/ États-Unis) Réalisé par Sebastien Landry et Laurence Morais-Lagace Scénario de Edouard H.Bond et Philip Kalin-Hajdu Casting : Sam Earle, Victoria Diamond, Emelia Hellman, … Durée: 73 minutes

Ils sont jeunes, pourris gâtés, affublés de prénoms qu'ils doivent à des parents fans de Beverly Hills 90210, et ils s'emmerdent comme des rats morts : leurs journées commencent à 14 heures du matin, leur petit déj' de champion se compose essentiellement de drogues arrosées de bière, et leur principale activité en charmante compagnie vient confirmer que les architectes ne sont pas les seuls amateurs de poutres apparentes… Mais même le sexe finit par lasser, alors nos ados blasés sortent un vieux jeu de société de derrière les fagots. Game of Death, que ça s'appelle. Évidemment, ils ne s'encombrent pas du mode d'emploi et appuient sur tous les boutons comme un acnéique en pleine purge faciale. Alors, on va se charger de leur faire un petit récap' : une fois que le jeu a commencé – ce qui est le cas, les loulous –, 24 personnes doivent impérativement être assassinées pour gagner. Si le sablier se vide et que personne n'a rejoint ses ancêtres, le jeu exécute lui-même l'un des participants en lui faisant exploser la caboche. Alors, à qui de jeter les dés, bande de petits comiques ?

Recette parfaite d'une pépite de Festival : prenez Jumanji et mélangez-le à Battle Royale. Comme vous visez la génération Y, ajoutez-y une louche généreuse de culture geek façon Turbo Kid. Marquez le coup avec une violence décomplexée et trash, un humour irrévérencieux, et associez-vous avec une boîte créative comme Blackpills afin de vous permettre d'être aussi audacieux qu'original ! C'est le secret de la réussite pour Sébastien Landry et Laurence Morais-Lagace : grâce à leur talent conjoint, on n'associera plus systématiquement le Jeu de la Mort avec Bruce Lee !

Cannibals and Carpet Fitters (2017-Royaume-Uni) Réalisé par James Bushe Scénario de Richard Lee O’Donnell Casting : Darren Sean Enright, Richard Lee, O’Donnell, Zara Phytian, … Durée : 83 minutes

Alors que le marché de la moquette se fait grignoter par l'infâme quickstep si facile à poser, Nigel tente tant bien que mal de faire survivre sa petite entreprise : Cupid Carpets. Mais ce Tonton Tapis à l'anglaise n'est pas vraiment aidé par l'amicale de branquignols qui lui servent d'employés, et Nigel se sent bien seul à promouvoir ses nids d'acariens en fibre synthétique… Mais, un beau jour, une vieille bourgeoise aux goûts déco coincés dans les années 70 lui commande une razzia de revêtements en poil de cul taupe. Fiesta de la moquette à tous les étages pour un petit manoir paumé dans la lande ! Un rêve tellement mouillé pour le tiroir-caisse que Nigel en soulève son bureau sans les mains : il envoie toute son escouade en mode Defcon 1, armée de cutters et de grattoirs extensibles, sans se douter un seul instant qu'il s'agit d'un vicieux traquenard… Et le titre vous aura donné un indice de taille : si madame Hanning, la cliente en question, a clairement passé l'âge de se faire lisser la moquette, elle est par contre la fière maman de quatre attardés sevrés à la protéine humaine. Et quand môman promet un méchoui de viande humaine à midi, on peut compter sur elle !

Amoureux du genre, James Bushe connaît ses classiques sur le bout des doigts : un peu de Wrong Turn par ci, de La Colline a des Yeux par là, avec l'aura tutélaire de Shaun of the Dead qui plane au-dessus, Cannibals and Carpet Fitters est la galette du plaisir coupable par excellence ! Le scénario ne court pas derrière le Pulitzer, et ce n'est pas ce qu'on lui demande : jouissivement gore et bardé de punchlines so british, ce Tonton Tapis chez les cannibales va débarquer avec un capital sympathie digne d'un midnight d'anthologie !

Framed (2017- Espagne) Réalisé par Marc Martinez Jordan Scénario de Jaume Cuspinera et Marc Martinez Jordan Casting : Catalina Martin, Macarena Carrere, Ximena del Solar, … Durée : 106 minutes

Ardisson a beau se foutre de la gueule des Youtubers, il n'en demeure pas moins que la télévision linéaire est en train de crever à feu doux. Surtout depuis l'arrivée de Framed, cette plateforme de streaming en direct qui autorise tout ! Vous voulez mater un obèse monté sur grue s'enfiler sa huitième pizza kebab ? Voir mamie Jacqueline fourrer sa dinde aux marrons sans gants ? Faites-vous plaisir : Framed est la chatroulette ultime du quotidien, et ça fait méchamment suer les algorithmes de Netflix ! Pourtant, des dérapages ont déjà été signalés un peu partout dans le Monde, et l'Espagne vient de faire les frais de son premier meurtre en direct… Forcément, les grands censeurs moraux pavoisent dans les médias, regrettant l'époque dorée de Cyril Hanouna ; tandis que l'auteur de la vidéo macabre qui fait déborder les urinoirs médiatiques se sent, lui, d'humeur plus ambitieuse. Pour citer la poétesse Tina Arena, il a envie de « walléé pluw waauut ! », d'exploser l'audimat avec un nouveau concept : une villa, des jeunes dedans, ils ne sont ni Ch'tis, ni Marseillais. Ils ont envie de faire la fête. De s'éclater. Ça va être une tuerie, une vraie. Diffusée en direct et sans pub…

Sorti tout chaud de la nouvelle boîte de production Creatures From the Dark, Framed transcende le home invasion traditionnel avec un commentaire éloquent sur les médias sociaux. Escalade du quart d'heure warholien avec les terrifiantes facilités du monde hyperconnecté, ce premier long de Marc Martinez Jordan frappe fort et sans avertissement : gore, violent, à la limite du supportable tout en poussant les voyeurs que nous sommes à rire jaune, Framed est un coup de semonce craspec si on continue à liker des chatons et des concombres sur la toile…

7.4 Compétition 7èmeParallèle Jury : PASCAL VANDELANOITTE

Historien du cinéma, Pascal Vandelanoitte est diplômé en Sciences Sociales / Etude du Cinéma de l'Université de Louvain. En 2014, il rejoint DocNomads à LUCA School of Arts (Bruxelles), où il est maître de conférences dans la section Documentaires. En 2016, il rejoint également LUCA Genk pour y enseigner l'histoire du cinéma. Cela fait également plus de dix ans que Pascal Vandelanoitte est conseiller auprès de la VGC, avec des responsabilités qui concernent directement les arts de la scène bruxelloise. Auteur d'essais sur Pasolini, Tarkovsky, Visconti et Kubrick, il s'intéresse avant tout aux films d'art et d'essai, aux œuvres expérimentales et à la musique dans tout son éclectisme. Ses récentes recherches se sont d'ailleurs intéressées à l'utilisation intertextuelle de la musique dans le cinéma, à l'instar de l'utilisation enrichissante des œuvres de Mahler dans le biopic éponyme de Ken Russell, où la perception du jazz dans le .

GAETAN DELFERIERE

Scénariste de fiction sérielle (Champion, Fils de, Les enfants de la forêt), humoriste et chroniqueur radio sur la Première ; une seule chose réunit ses trois passions : un peu de folie. Diplômé de l'IAD en 2016, Gaëtan s'est très vite mis au travail, mettant sur pied et développant plusieurs projets de série du fonds RTBF. La fiction est une passion, un besoin pour ce jeune garçon, c'est donc tout naturellement qu'il a grandi avec le BIFFF. Être jury du 7e Parallèle aujourd'hui, c'est un rêve de gosse qui devient réalité. Et c'est lui qui le dit !

MATHIEU MORTELMANS

Né en 1985, Mathieu Mortelmans est un réalisateur belge bilingue. En plus de ses courts métrages 'Chambre Double' (2013) et 'Complices' (2016), primés à l'international, il a réalisé plus de 40 épisodes pour de nombreuses séries TV en Flandre (De Kroongetuigen, Vermist, De Bunker, Gent-West). Actuellement, il est en montage de son premier long 'Bastaard' qui sortira en octobre 2018.

KOEN MONSEREZ Acteur et metteur en scène, Koen Monserez est, depuis février 2017, le programmateur du Cinéma Z à Louvain. Passé par le Conservatoire Royal de Bruxelles (l'actuel RITS) et par la Hochshule der Künsten de Berlin, Koen a joué pendant 15 ans avec la compagnie théâtrale Ensemble Leporello. Travaillant également trois années auprès du KVS et de la ville de Bruxelles dans le secteur de l'accompagnement du public, Koen revient très vite à ses premières amours : il met ainsi en scène A Sleeping Elephant avec vingt jeunes boxeurs bruxellois, autour de la figure mythique de Muhammad Ali. Suivront également Spelregels (2004), la comédie musicale Candide (2006) ou encore Niks is wat het lijkt (2011). Ses films préférés sont Rosemary's Baby, The Lair of the White Worm, Grave, Häxan, Drag me to Hell et L'Exorciste. Autant dire que Koen va se sentir comme un coq en pâte au BIFFF !

Bees make Honey (2017-Royaume-Uni) Réalisé par Jack Eve Scénario de Jack Eve Casting: Alice Eve, Hermione Corfield, Joshua McGuire, … Durée : 90 minutes

La perfide Albion, 1934. Nuit d'Halloween… Jeune mais richissime veuve, Honey organise comme chaque année une fête costumée absolument dantesque. Toute la bonne société est présente, picolant du Pétrus et du Dom Pérignon en costume de gorille ou de pirate. Ce soir, la bienséance restera au vestiaire. Mais, cette année, Honey a invité une personnalité très particulière : l'inspecteur Shoerope qui a la taille idéale pour enfiler un costume de cowboy, mais qui se verra surtout proposer une mission très délicate. Un an auparavant, le mari de Honey a été brutalement assassiné lors de cette même soirée. Le crime étant resté impuni, notre charmante hôtesse a décidé de renvoyer un carton d'invitation à toutes les grosses huiles présentes lors de ce drame funeste. À Shoerope, maintenant, de se fondre dans ce bal masqué (olé, olé ! Pardon…) et de cuisiner tous les suspects potentiels avant qu'ils ne tombent ivres morts par terre…

On pense d'abord à un Cluedo live, et pourtant… Ce second film de Jack Eve ne pourrait se résumer à un concept aussi maigre, tant Bees Make Honey est original ! Visuellement somptueux, non loin d'un Agatha Christie revu et corrigé par Baz Luhrmann, et jonglant avec maestria entre l'objet vintage et le clip pop, cet OFNI se permet également de jouer avec tous les styles narratifs sans jamais coincer les rouages de l'histoire ! Film de famille, assurément, on retrouve à l'écran Alice Eve (The Raven, Men in Black 3, Star Trek : Into Darkness) et Trevor Eve (Troy, Dracula), respectivement sœur et père de ce petit génie de Jack, qui vient de frapper très très et même très fort !

Blue my mind (2017 – Suisse) Réalisé par Lisa Brühlmann Scénario de Lisa Brühlmann Casting: Luna Weddler, Zoe Pastelle Holthuizen, Regula Grauwiller, … Durée : 97 minutes À 16 ans, Mia est catapultée dans une nouvelle école en plein milieu de l'année. À 16 ans, Mia doit s'adapter à une nouvelle ville, une nouvelle maison, de nouveaux amis, de nouveaux ennemis… et surtout à un nouveau corps. Oui, à 16 ans, Mia se prend la puberté en plein dans la gueule et ce shoot soudain d'hormones va chambouler tous ses repères: elle se met d'abord à fréquenter la mauvaise graine du lycée, tâter de l'interdit dès qu'elle en a l'occasion et considérer ses géniteurs comme de pâles étrangers qui lui parasitent son existence. Ce monstre sans queue ni tête qu'est l'adolescence et que les parents effrayés murmurent à demi-mot est, certes, un passage ingrat. Mais, chez Mia, ce passage prend des proportions bibliques lorsqu'elle se met à gober crus les poissons de l'aquarium de famille, tout en cherchant une lance à incendie turgescente afin d’éteindre son feu intérieur. Mais, au fur et à mesure qu'elle s'enfonce dans les miasmes du sexe cru et des drogues, Mia se rend compte que son corps se met à changer. Au sens littéral, cette fois…

Avec son premier film, Lisa Brühlmann cousine sans nul doute avec le Zoology de Tverdovskiy et The Lure de Smoczynska : fascinée par les créatures mythologiques et cet âge ingrat où la honte rivalise avec l'agressivité, elle en tire une œuvre intuitive, à la fois poétique et crue, où les affres de l'adolescence deviennent un virus teigneux grignotant la norme sociale. Précédé d'une réputation très flatteuse, Blue My Mind est un cauchemar qui se diffuse lentement afin d'imprégner la rétine et monter dans l'inconscient. Les derniers spectateurs conquis ont d'ailleurs fait des merveilles au Scrabble avec le même mot : vasectomie…

Dhogs (2017-Espagne) Réalisé par Andres Goteira Scénario d’Andres Goteira Casting : Carlos Blanco, Alejandro Carro, Maria Costas, … Durée : 85 minutes

Un homme d'affaires volage profite d'un déplacement afin de se faire polir la tuyauterie par une inconnue. Une femme remonte le boulevard de la honte en fermant son manteau après avoir ouvert son entrejambe. Un vieux solitaire se demande si le sol n'est pas trop dur pour y enterrer son chien encore vivant. Un coffre crie dans le désert. Une mère castratrice joue à la pute défraîchie derrière les vitres d'une station essence, perdue à gauche d'un grand nulle part. Toutes ces âmes ne sont pas esseulées, elles ne sont pas en peine : ce ne sont que des vermines égoïstes, des arrêts obligés d'une ligne existentielle qui se termine là où la raclure humaine peut offrir ce qu'il y a de pire. On ne peut pas vous en dire plus : ce serait moralement inexcusable…

Contraction de dog (chien) et hog (porc), le titre de ce premier film d'Andrés Goteira en dit déjà pas mal sur son désamour de l'être humain. Mais, plutôt que de prendre la pose dans un constat existentialiste, Goteira sort son poil à gratter trempé dans l'acide. Et, à la manière d'un Haneke espagnol, il nous invite dans un monde pervers peuplé de consommateurs, de criminels et de spectateurs outrageusement passifs, tout en brisant avec une arrogance brillante le quatrième mur de la fiction !

Freehold (2017-Royaume-Uni) Réalisé par Dominic Bridges Scénario de Dominic Bridges et Rae Burton Casting : Javier Botet, Mandeep Dhillon, Kola Bokkini, … Durée : 80 minutes Mesdames, mém'zelles, messieurs, voici Hussein. Signes particuliers ? Petit con arrogant et bordélique, Hussein semble ignorer l'existence du lave- vaisselle et de la machine à laver. Ses hobbies ? En dehors du boulot, Hussein adoooore jouer aux jeux vidéo en fumant de gros boulons jamaïcains ou regarder des films de boules avec une boîte à kleenex à portée de main. Ce qu'Hussein ignore ? Il ne vit pas seul dans son appartement… En effet, dès qu'il est absent ou qu'il dort, un colocataire mystérieux sort d'une penderie à double fond afin de profiter des bienfaits de cet appartement : emprunts de slips, petit café, douche revigorante, etc. Bref, rien de bien méchant. Mais l'intrus passe vite à la vitesse supérieure : réveil-matin brusquement coupé pour Hussein, une jolie perlée de glaires dans son bain de bouche, une brosse à dents qui visite des endroits qu'elle n'est pas supposée connaître, ou encore la commande d'un frigo américain aux frais d'Hussein. Va-t-il s'arrêter en si bon chemin ? Peu de chances. Pourquoi est-il si méchant ? Haha, that's justement ze question à mille shekels…

À une époque où le réalisateur Dominic Bridges était prêt à fabriquer des poupées vaudous à partir de mèches d'agents immobiliers intrusifs, il tombe sur un fait divers particulièrement croustillant : à Hong Kong, une femme a vécu pendant trois ans derrière le frigo d'un appartement… Télescopant ces deux idées, il en tire un premier long incroyable : parti pour une comédie noire, Bridges constate auprès des audiences que Freehold est finalement beaucoup plus dérangeant et dégoûtant – au sens proprement viscéral – que ce qu'il pensait ! Autant vous prévenir : Javier Botet (Ca, The Conjuring 2, Mama, Crimson Peak, Rec.) va faire exploser les demandes de cadastre… The Man with magic box (2017-Pologne/Italie) Réalisé par Bodo Kox Scénario de Bodo Kox et Paulina Krajnik Casting : Olga Boladz, Piotr Polak, Sebastian Stankiewicz, … Durée : 103minutes Varsovie, 2030. Un homme vient de se faire lobotomiser par les services secrets. Ces derniers, aussi bienveillants que leurs anciennes idoles de la Gestapo, décident néanmoins de reformater le bonhomme plutôt que de la nourrir à la paille et aux frais du contribuable : son nom sera Adam, et il sera technicien de surface. Vierge de toute rancœur et de toute idéologie – un rêve mouillé pour toute dictature –, Adam s'adapte docilement à son moule et va carrément jusqu'à compter fleurette à Gloria, sa responsable RH. Lors de ses heures perdues, Adam s'est même trouvé un hobby : écouter un vieux poste radio qui fait du bien en ces temps de disette culturelle. Mais, si notre gars est déjà à la limite de la faute grave en ayant le tricotin pour une femelle alpha, il risque de sérieusement aggraver son cas avec son passe-temps. Non pas parce qu'avoir des goûts de m… en musique est punissable par la loi, mais parce que les ondes Theta de sa fameuse radio lui permettent de voyager dans le temps, à l'époque Ô combien réjouissante du Stalinisme… Mais bon, comme on lui a sucé ses souvenirs comme une queue d'écrevisse, Adam ignore forcément ce qui est bien ou mal. Et, à plus forte raison, pourquoi on lui a fait ça…

Dystopie incroyablement ambitieuse, le nouveau film de Bodo Kox est à la fois une métaphore politique d'une Pologne condamnée à rester sous le joug du PiS et un véritable feu d'artifice de références : de Blade Runner à Zulawski, tout en passant par des clins d'oeil à Men in Black, The Man with the Magic Box est un petit bijou de science-fiction – lauréat du Méliès d'Argent à Trieste – qui se donne visuellement les moyens de parler d'un sujet éminemment important en ces temps troublés : l'amour.

Marjorie Prime (2017-États-Unis) Réalisé par Michael Almereyda Scénario de Michael Almereyda Casting : Lois Smith, Jon Hamm, Geena Davis, … Durée : 99 minutes

À 86 ans, Marjorie perd la boule. La démence lui grignote la mémoire et ses souvenirs se diluent dans un grand flou artistique. Mais, si Julien Lepers n'est plus là pour lui muscler le cerveau chaque soir, le futur a quand même un sacré avantage avec ses avancées technologiques : Marjorie peut désormais tailler le bout de gras avec une intelligence artificielle qui ressemble trait pour trait à feu son mari Walter. Presque sénile mais pas aveugle pour autant, elle a opté pour son mari version quadragénaire, encore beau gosse et tempes légèrement grisonnantes, afin de discuter du temps qui passe et de leurs souvenirs communs. Mais cette intelligence artificielle est comme un juke-box : il faut l'alimenter avec les tubes d'une vie de couple… et ça, c'est le boulot de Tess, la fille de Marjorie et Walter ; mais surtout de son époux John, plus à l'aise avec cette informatique émotionnelle. Et, comme chaque DJ, il lui repasse les grands classiques, expurgeant la bande originale de sa vie des morceaux plus médiocres, voire plus sombres. Quand Marjorie passe l'arme à gauche, c'est Tess qui formate sa nouvelle intelligence artificielle de mère, quitte à s'inventer une vie parfaite. Mais cette relecture de la vie, caviardée de ses nids de poule existentiels, va vite montrer ses limites…

Accessoirement scénariste de la série Orange is the new black, Jordan Harrison a surtout été le finaliste du Prix Pulitzer en 2015 avec sa pièce Marjorie Prime. Une œuvre majeure qui confronte l'imperfection des souvenirs à la raison froide des nouvelles technologies. Au cinéma, cela donne un questionnement glaçant sur l'éternel «deus ex machina», avec John Hamm (Baby Driver), Geena Davis (La Mouche, Thelma & Louise) et Tim Robbins (Mystic River, Les Evadés). The Nightmare (2017-Corée du sud) Réalisé par Jay Song Scénario de Lee Moo-ryoung Casting : Ji-ho OH Durée : 99 minutes

Aucun gosse ne devrait mourir avant ses parents. Une pareille tragédie est déjà un cauchemar en soi, un cauchemar en boucle dont on ne se réveille malheureusement jamais. Si ce n'est quand on s'endort pour toujours… Yeon-woo, lui, est bel et bien vivant. D'apparence, du moins, car la disparition de sa fille Ye-rim, l'a anéanti. Afin de conjurer le sort et enfin arriver à admettre l'inadmissible, ce réalisateur en a pondu un scénario qu'il a très sobrement intitulé : «Le Cauchemar». Il se jette alors à corps perdu dans son nouveau film, soumet ses techniciens à une cadence qui frise les trois huit, dort peu, mange mal, rêve de faux raccords ; mais surtout d'une mystérieuse femme : Soo. Et celle-ci ne cesse de lui susurrer qu'elle peut ramener sa fille à la vie… Un cauchemar dans son propre cauchemar, jusqu'à ce qu'un réveil brutal l'amène dans une réalité tout autre. Une réalité où Yee-rim est bel et bien vivante et où elle lui conseille de fuir comme la peste cette fameuse Soo, la vraie responsable de sa mort ! Nauséeux à force de voyager entre rêve et réalité, Yeon-woo craint désormais d'être dans le cauchemar du cauchemar de son cauchemar. Pire encore, pas de Leonardo Di Caprio dans le plan et encore moins de toupie qui tourne…

Véritable mindfuck en avant-première mondiale, The Nightmare fait partie de ces petits bijoux exigeants qui divisent les spectateurs mais qui n'en laissent aucun indifférent. Le réalisateur Jay Song s'intéresse finalement moins au deuil qu'au déni, et juxtapose cette schizophrénie trouble qui précède la résilience au monde du cinéma, où fiction et réalité ont toujours aimé jouer aux faux semblants !

The Place (2017 – Italie) Réalisé par Paolo Genovese Scénario de Paolo Genovese et Isabella Aquilar Casting : Valerio Mastandrea, Marco Giallini, Alessandro Borghi, … Durée : 105 minutes

Il est assis dans ce bar jour et nuit, gribouillant dans un journal qui tient plus du grimoire que du petit carnet en moleskine. Qui est-il ? Personne ne le sait, et pourtant il semble très populaire… Chaque jour, des inconnus s'assoient à sa table pour le consulter, tel un oracle de comptoir. Toutes ces personnes semblent désespérées, et ce mec serait capable de réaliser n'importe quel vœu. Mais, malgré sa barbe, cet homme providentiel n'a rien du Père Noël, et chaque souhait implique une tâche particulière de la part du client. Une femme souhaite voir son mari guérir d'un Alzheimer ? Elle devra construire une bombe et la faire exploser dans un lieu public. Un père désire ardemment débarrasser son fiston d'une vilaine tumeur ? Pas de problème : il devra assassiner un enfant innocent. Un aveugle souhaite recouvrer la vue ? À lui de violer une inconnue… Bref, tout est possible avec notre buveur de café invétéré. Mais tout a un prix.

En 2016, Paolo Genovese dynamite la scène internationale avec Perfect Strangers. Alex de la Iglesia s'empresse d'en faire un remake en Espagne. En France, c'est Fred Cavayé qui s'y colle avec notre Stéphane De Groodt national, et les Etats-Unis vont suivre très prochainement ! Forcément, quand Genovese revient avec un nouveau film, on est fin prêts à se faire taquiner la rétine. Adapté de la série américaine The Booth at the End, The Place fleure bon le pacte faustien moderne. Mais en plaçant l'intégralité de son histoire dans un bar, Genovese réussit le tour de force de nous faire voyager à travers toutes les vicissitudes de la nature humaine sans jamais quitter la table… Wrath Of Silence (2017-Chine) Réalisé par Yukun Xin Scénario de Yukun Xin Casting : Wu Jiang, Yang Song, Wenkang Yuan, … Durée :120 minutes

Col bleu dans les mines de charbon à ciel ouvert de la Mongolie intérieure, Zhang Baomin est la preuve vivante qu'il n'y a pas que les oies qu'on gave : bagarreur impénitent – il s'est bouffé la langue en pleine castagne de jeunesse – , et têtu comme une mule, Zhang vient en plus de se mettre tout son village à dos en refusant de signer la vente de la mine à une société privée. Forcément, quand son fils vient à disparaître mystérieusement, il n'y a plus grand monde pour aider à la battue… Foulant steppes et villages avec la photo de son fils, Zhang fait invariablement chou blanc, jusqu'à ce que son chemin croise celui des cerbères d'un promoteur mafieux nommé Chang. Montrant une aisance formidable dans les raclées royales qu'il distribue comme des tracts de CPAS montois, ce père désœuvré suscite très vite l'intérêt du vilain Chang, qui va tenter de l'amadouer en causant de son gamin perdu. Mais, si Zhang fait mine de retourner au charbon, ce n'est pas parce qu'il ferme sa gueule qu'il n'a plus rien à dire pour autant. Et la prochaine explosion dans ces cratères gavés d'anthracite sera très probablement due à la colère d'un homme impatient…

À la fois western moderne, thriller mutique et commentaire social cinglant sur la déshérence des communautés rurales, Wrath of Silence est une œuvre unique en son genre. D'abord, car la Chine n'est pas vraiment connue pour sa liberté de ton, surtout quand on sniffe la ligne du Parti avec une telle désinvolture humaniste. Ensuite, parce qu'un film de ce calibre, qui jongle avec tant de genres sans se casser la gueule et pour finir avec un tel feu d'artifice de cynisme, c'est juste brillant !

Yurigokoro (2017-Japon) Réalisé par Naoto Kumazawa Scénario de Naoto Kumazawa Casting : Yuriko Yoshitaka, Tae Kimura, Kaya Kihoyara, … Durée :128 minutes L'avenir de Ryosuke s'annonçait radieux : il avait ouvert un resto champêtre qui cartonnait, s'était trouvé une future femme magnifique et se voyait déjà papa poule entre deux omelettes aux champignons. Ne manquait plus qu'un filtre Instagram pour faire de sa vie une pub continue pour Kinder Bueno… Mais tout cela était bien sûr trop beau pour être vrai : son père lui annonce subitement qu'un crabe lui ronge le pancréas, tandis que sa future femme disparaît brusquement. Pas un mot, rien. Et, comme si cela ne suffisait pas, Ryosuke découvre un journal intime dans les affaires de son père. Un journal bien étrange qui commence par une phrase qui en dit long : «j'ôte la vie sans aucun remords...». Est-ce un roman de son paternel ? Une interview de Maïté, du temps où elle fracassait des anguilles en direct sur FR3 ? Intrigué, Ryosuke ne peut s'empêcher de tourner les pages et découvre qu'il s'agit des confessions d'une personne qu'il connaît très bien : sa propre mère, disparue aussi subitement que sa fiancée…

En 2012, l'écrivain Mahokaru Numata sortait une véritable bombe au Japon. Vendu à plus de deux cent mille exemplaires, son Yurigokoro a défrayé la chronique et divisé ses nombreux lecteurs : certains conspuant carrément l’œuvre tandis que d'autres criaient au génie. Six ans plus tard, son adaptation au cinéma attise une fois de plus les deux camps, et le réalisateur Naoto Kumazawa (Vanished, Tokyo Noir) est bien conscient qu'il marche sur les charbons ardents de la morale. Et autant dire que ça braise pas mal dans ce Yurigokoro à l'éthique sulfureuse.

7.5 Compétition Thriller Jury : FRANÇOIS TROUKENS

Troukens, c’est une vie qui ressemble à un polar de José Giovanni : il est âgé d’une vingtaine d’années quand il se lance dans le grand banditisme. Il y connaîtra tous les clichés fantasmés du milieu : prison, récidive, évasion, course-poursuite, fusillade et… rédemption. En prison, il entame une licence en Lettres Modernes et se penche sur ses premiers scénarios. À sa sortie, c’est un artiste complet qui se présente au monde civil : auteur de BD (Forbans), militant de par son association Chrysalibre – qui utilise l’arme culturelle pour lutter contre le radicalisme en prison-, homme de radio et de télévision sur RTL, écrivain (son livre témoignage « Armé de Résilience » est sorti en novembre dernier), et surtout réalisateur. Avec « Tueurs », un thriller au casting cinq étoiles présenté à la Mostra de Venise, Troukens achève définitivement sa mue : son passé de gangster lui sert à nourrir son avenir d’artiste. C’est une page qui se tourne, comme on dit.

FILMO : Tueurs (2017)

ANTOINE BOURS

Après des d’études en réalisation à l’IAD, Antoine Bours se consacre essentiellement à l’écriture. Ses écrits l’amènent d’abord au théâtre, avec une adaptation paranoïaque et féministe du Dracula de Bram Stoker, présentée au Théâtre Le Public en 2011 : un spectacle sans Dracula ni hémoglobine où l’horreur se loge dans le comportement humain. Il revient ensuite vers la télévision en compagnie d’anciens congénères de l’IAD, avec Ennemi Public, série policière phare de la RTBF qui décroche le Coup de Coeur Award au MIP 2016 de Cannes et le Prix du Meilleur Comédien au Festival Series Mania à Paris. La série remporte un grand succès lors de sa diffusion en mai 2016 et est vendue à une quinzaine de chaînes internationales dont AMC et TF1. La Saison 2 d’Ennemi Public, dont le tournage vient de s’achever, devrait apparaître sur nos écrans en septembre 2018. Ses futurs projets, dont une série basée sur les nouvelles de Jean Ray, se partagent entre scène et petit écran.

KOEN MORTIER

Alors qu’il est en post-production d’« Un ange» et en pré-production de «Rotterdam, I love you», Koen Mortier a accepté de faire une pause afin de rejoindre notre jury thriller. Figure à la fois controversée et atypique du cinéma belge, il plaide coupable pour avoir secoué le cocotier du 7e art à travers deux films brut de décoffrage : «Ex Drummer» et «Soudain le 22 mai» ! Ardent défenseur d'un cinéma pluraliste, il a également coproduit : «Perfect Drug», le court-métrage de Toon Aerts primé au BIFFF, «L’étrange couleur des larmes de ton corps», de nos amis Hélène Cattet et Bruno Forzani, «Borgman», d'Alex Van Warmerdam ainsi que «Prey», présenté l'année dernière au BIFFF ! FILMO : Ex-Drummer (2007) – Soudain le 22 mai (2010) Crooked House (2017 –Royaume-Uni) Réalisé par Gilles Paquet-Brenner Scénario de Julian Fellowes Casting : Glenn Close, Terence Stamp, Gillian Anderson, … Durée : 115 minutes

Détective privé dans cette bonne vieille Angleterre, Charles Hayward vient d'être engagé par Sophia de Havilland afin d’enquêter sur le décès suspect de son grand-père. À première vue, l'âge canonique du bonhomme semble être le seul coupable, mais Charles accepte quand même le contrat en souvenir d'un ancien batifolage avec Sophia, au Caire. Pourtant, cette enquête de routine va très vite virer à la foire d'empoigne : recluse dans l'énorme manoir de feu le grand-père Aristide Leonides, toute sa famille dysfonctionnelle va être passée au crible par le jeune détective. De Brenda, la dernière épouse-trophée du patriarche qui a raflé l'intégrale de l'héritage, à Philippe et Roger, ses enfants naturels qui ne connaissent du travail que le nombre de points que ce mot rapporte au Scrabble, tous les proches de Leonides semblent avoir un mobile pour se débarrasser du richissime papy…

48e adaptation au cinéma pour l'éternelle Agatha Christie ! Cette fois, c'est La Maison Biscornue, l'un des livres préférés de la romancière, qui passe à la moulinette du 7e art, et son adaptation méritera le détour : Julian Fellowes (Gosford Park, Downtown Abbey) signe le script, le Français Gilles Paquet- Brenner (Les Jolies Choses, UV, Gomez et Tavarès) s'occupe de la réalisation et – comme toute chorale mortelle de notre chère Agatha – le casting est aux petits oignons : Glenn Close, Terence Stamp, Gillian Anderson, Julian Sands et Max Irons se bousculent en de savoureuses séances de délation familiale.

Downrange (2017-États-Unis) Réalisé par Ryuhei Kitamura Scénario de Ryuhei Kitamura et Joey O’Bryan Casting : Kelly Connaire, Stephanie Pearson, Rodd Hernandez, … Durée : 90 minutes

Adeptes du co-voiturage, six jeunes se partagent un van sur les routes ensoleillées de la Californie. Mais, d’un coup, bardaf c’est l’embardée : un pneu pète, le van zigue et zague, puis s’arrête en plein milieu de la route. Galants, les mecs s’empressent de sortir le cric et la roue de secours tout en tapant la causette avec leurs compagnes de voyage. Mais, très vite, ils vont avoir du mal à meubler ce contretemps : non seulement, ils trouvent une balle dans le fameux pneu crevé, mais deux autres balles viennent se loger dans les crânes de deux futurs cadavres… Passée la crise d’hystérie, les survivants comprennent qu’un sniper se cache dans les alentours, l’œil méticuleusement collé à son viseur. Pour l’instant, ils ont beau être à l’abri à l’intérieur du véhicule, personne n’ose bouger le petit orteil afin de mettre la clim’ en marche, et le soleil commence à cogner sec sur cette route affreusement déserte…

En droite ligne du concept redoutablement efficace de Phone Booth ou du plus récent The Wall, le nouveau Kitamura est un concentré de terreur pure. On savait que le plus américain des réalisateurs japonais était quelqu’un de généreux en gore (on vous rappelle No One Lives et Midnight Meat Train, ou ça va aller comme ça ?). Mais là, il s’est clairement surpassé : si vous pensiez que l’horreur s’était adoucie dans les salles obscures, Downrange est l’exemple parfait pour utiliser le mot «hardcore» à bon escient…

Hunting Emma (2017-Afrique du sud) Réalisé par Byron Davis Scénario de Deon Meyer Casting : Bouwer Bosch, Leandi De Randt, Luan Jacobs, … Durée : 102 minutes

Ça se voit au premier coup d'oeil : Emma est une jeune femme douce, mimi comme un chaton qui vient de naître, et probablement du genre à dessiner des licornes sur des arcs-en-ciel avec ses élèves de primaire. Bref, vous l'aurez compris, Emma, c'est la version humaine du cupcake rose à paillettes. Et, pour les vacances, elle a décidé d'aller rendre visite à son paternel dans la savane sud- africaine. Un trajet monotone où – fidèle à elle-même – elle n'hésite pas à prendre son temps pour sauver une tortue d'une route dangereuse, jusqu'à ce qu'une panne oblige notre délicieuse princesse à aller quérir de l'aide. Pas de bol pour elle, les seules personnes qu'elle croise sont des criminels en train de raccourcir la carrière d'un flic… Notre petite licorne au goût de cupcake se met à baliser sévèrement en voyant tant de haine, surtout que ces vilains messieurs veulent maintenant lui faire la peau. Et s'il y a bien une chose qu'Emma déteste par-dessus tout, c'est la violence. Fair-play, elle va même jusqu'à prévenir ses agresseurs en leur glissant un « je ne veux pas vous faire de mal » que la bande de criminels prend pour un malheureux lapsus. Quelques fous rires de babouins plus tard, nos vilains vont s'attaquer violemment à la petiote sans défense. Enfin, quand on dit « sans défense »… Nous, on sait que son avertissement n'était pas un lapsus. Du tout.

Qui oserait encore parler de sexe faible après avoir croisé le chemin de cette Emma badass ? Personne : si elle était née avec des coucougnettes, on l'appellerait probablement Chuck Norris ! Voici l'un des rares films de genre tourné en afrikaans, basé sur un scénario du plus grand auteur sud-africain de best-sellers : Deon Meyer. Survival aussi féministe que burné, Hunting Emma nous fait également découvrir la prochaine remplaçante de Charlize Theron à Hollywood !

Memoir of a murderer (2017-Corée du sud) Réalisé par Shin-yun Won Scénario de Jo-yun Hwang Casting : Kyung-gu Sol, Nam-gil Kim, Seol-hyun Kim, … Durée : 118 minutes

Atteint d'Alzheimer suite à un accident de voiture 17 ans auparavant, Byung-su vit désormais au jour le jour avec sa fille Eun-hee. Armé d'un enregistreur qu'il gave de souvenirs pendant ses moments de lucidité, Byung-su arrive quand même à se perdre de plus en plus souvent. Physiquement et mentalement. Ce qui ne le rassure pas du tout quand il a toutes les lumières allumées au plafond, car un tueur en série est en train de vider la région de ses jeunes filles. Byung-su craint forcément pour la sécurité d'Eun-hee, mais il y a autre chose qui le turlupine : 17 ans auparavant, il mettait malgré lui un terme à sa carrière prolifique de tueur en série et, Alzheimer ou pas, il a remarqué que ses automatismes d'assassin étaient restés intacts… Mais, alors qu'il s'interroge sur ses mystérieux passe-temps lorsqu'il est déconnecté, Byung-su fait la rencontre de Tae-ju, un jeune homme qui met officiellement sa langue dans la bouche de sa fille. Et le gros problème, c'est qu'entre hommes de métier, on se reconnaît facilement…

Ah, ces foutus titres, quand même ! Entre Memories of Murder et Memoirs of a Murderer, ce nouveau Memoir of a Murderer ne va pas vous faciliter la tâche dans votre dévédéthèque mentale. Pourtant, il vous suffira de le voir pour vous en rappeler. De façon très persistante, même ! De l'aveu même du réalisateur Shin-yeon Won (Wig), il ne lui a fallu que 40 minutes pour lire Ma Mémoire Assassine de l'écrivain Kim Young-ha et se convaincre qu'il tenait un p… de chef-d’œuvre noir. On plussoie et on confirme : si vous cherchez le thriller vicieux de l'année, vous êtes arrivés à la bonne porte ! New trial (2017-Corée du sud) Réalisé par Tae-yun Kim Scénario de Tae-yun Kim Casting : Jung-eun Lee, Jae-young Han, Min Jin-woong, … Durée : 119 minutes

En 2000, Jo Hyun-woo a quinze ans. C'est un gamin naïf qui ne croit peut-être plus au Père Noël mais qui croit encore aux gentils policiers. Mais, pas de bol, les gentils policiers décident de l'arrêter et de l'inculper pour le meurtre d'un chauffeur de taxi. Il n'a rien fait, mais quelques baffes de l'autorité suprême suffiront : il avouerait le meurtre de Kennedy si on le lui demandait. Seize ans plus tard, Jo Hyun-woo a purgé sa peine mais c'est une véritable épave : personne ne veut l'embaucher, sa mère aveugle a du mal à faire bouillir la marmite et – cerise sur le kimchi – les assurances qui ont dédommagé la famille de la victime à l'époque se retournent maintenant contre lui, avec des intérêts qui feraient passer Al Capone pour un pionnier du micro-crédit abordable. C'est alors qu'il rencontre Lee Jun-young, un avocat cantonné au pro bono qui rêve d'un avenir professionnel meilleur. Ce dernier voit d'abord cette affaire de façon purement opportuniste mais, au fur et à mesure qu'il creuse dans les dossiers, Lee Jun-young se rend compte qu'il est en train de plonger les mains dans une fosse de corruption absolument scandaleuse…

S'il s'était promis de ne plus toucher aux histoires vraies qui stigmatisent l'injustice et la corruption en Corée après Another Family, le réalisateur Kim Tae-yun n'a pas pu résister : car, non seulement, New Trial est tiré d'un fait divers bien réel, mais le procès est encore en cours ! Finaud, Kim ne s'intéresse pas au procès en tant que tel, mais il démêle l'écheveau d'un système légal pourri jusqu'à la moelle. Au final, il en tire un thriller haletant qui vous donne envie de pousser une énorme gueulante libertaire et de signer plein plein plein de pétitions afin d’aider son prochain !

Shock Wave (2017-Hong Kong/Chine) Réalisé par Herman Yau Scénario de Erica Lee et Herman Yau Casting : Andy Lau, Wu Jiang, Jia Song, … Durée : 119 minuten S’il y en a un qui s’y connaît plus en bombes qu’Hugues Heffner, c’est bien Cheung. Démineur hors-pair, il a été réquisitionné par la Criminelle afin d’infiltrer un gang de terroristes particulièrement versé dans les feux d’artifice mortels. La mission fut d’ailleurs un quasi sans faute : le gang a été démantelé et les méchants n’ont plus le droit de jouer avec des allumettes. Il y a juste un bémol : Hung, le terroriste en chef, a réussi à s’échapper… Sept ans plus tard, Cheung continue à couper les bons fils en combi d’apiculteur gothique et fait la fierté de son service. Mais de curieux objets explosifs vont brusquement apparaître aux quatre coins de Hong Kong, et Cheung reconnaît tout de suite la signature de Hung. Ce dernier semble enfin prêt à se venger, et il y met les formes, le salaud : après quelques challenges d’échauffement pour le chamois d’or du déminage, l’infâme psychopathe est enfin prêt à montrer son show de clôture à Cheung. Au programme, une centaine d’otages pris au piège d’un tunnel garni d’une tonne de C4 prêt à exploser…

Ça vous tente, un «Piège de Cristal dans un tunnel» ? Hong Kong n’a plus rien à prouver dans son savoir-faire quand il s’agit d’emballer des polars d’action à grand spectacle. Shock Wave vient une fois de plus enfoncer le clou : bénéficiant de l’un des plus gros budgets jamais accordés, Herman Yau (Ip Man : The Final Fight) se fait visiblement plaisir à faire courir Andy Lau dans toute la ville pour exécuter des scènes de déminage superbement chorégraphiées par le mythique Dion Lam (Infernal Affairs).

A Special Lady (2017-Corée du sud) Réalisé par An-kyu Lee Scénario de An-kyu Lee Casting : Hye-su Kim, Sun-kyun Lee, Hee-joon Lee, … Durée : 91 minutes

Kim se sent comme Tapie après le jackpot Adidas : grâce aux galipettes filmées dans tous les ministères importants, cet heureux patron du crime organisé s'est assuré la pleine et entière coopération de tous les officiels pris la main dans le string. Mais, comme chacun sait, derrière la réussite d'un homme se cache une femme… Et la discrète mais vénéneuse Hyun-Jung est la véritable tête pensante de ce plan machiavélique. Ce que l'on sait moins, par contre, c'est que derrière tout homme trahi se cache une brebis galeuse peu encline à accepter ce chantage. En l'occurrence Dae-Sik, un procureur véreux qui n'a pas du tout digéré ce piège à miel tout con. Bien décidé à se venger, Dae-Sik va retourner tous les hommes de Kim comme des steaks et utiliser une arme redoutable contre Hyun-Jung : son point faible à elle. Car, derrière cette image de femme fatale se cache une mère qui a accouché en prison et qui cache l'existence de son fils depuis près de vingt ans… Avec toutes ces trahisons à tiroirs, son rejeton va non seulement sortir du bois en pleine crise d'adolescence, mais aussi se retrouver dans le viseur des pires assassins de la Corée du Sud. Super, le faire-part.

Encore une belle revanche du 21e siècle sur le patriarcat forcené du pouvoir ! À l'instar des dernières tendances, comme The Villainess ou Atomic Blonde, A Special Lady est un thriller noir dopé aux oestrogènes. Oeuvrant à la fois tel un House of Cards dans les coulisses du crime organisé et un Nikita version cougar, ce premier long d'Ang-kyu Lee (assistant réalisateur sur The Good, The Bad, The Weird) offre à la sculpturale Hye-su Kim (The Red Shoes) un rôle en or pour enfin se la péter avec sa ceinture noire de taekwondo !

Who Killed Cock Robin (2017-Taiwan) Réalisé par Wei-hao Cheng Scénario de Yen Chi-chen, Yu shan Chen, Yuli Chen et Wei-hao Cheng Casting : Wei-ning Hsu, Kaiser Chuang, Chia-yen Ko, … Durée : 118 minutes

En passe de devenir l’Edwy Plenel imberbe des feuilles de chou taïwanaises, Chi est victime d’un accident de la route doublé d’un délit de fuite. Activant ses réseaux policiers pour trouver le gros con qui a grillé sa priorité de droite, Chi découvre que sa bagnole d’occasion était impliquée dans un autre accident avec délit de fuite, neuf ans auparavant, et dont il était lui-même témoin… Apprenti-journaliste à l’époque, Chi décide de ressortir ses vieux cartons. D’abord, par réflexe professionnel. Ensuite, parce que son regard de journaliste aguerri débusque très vite des incohérences dans le fameux dossier. Mais, au fur et à mesure qu’il dissèque cette mystérieuse affaire, Chi se rend compte que Taïwan a beau faire 36000 km², l’île est vachement petite quand on cherche les emmerdes. Et à plus forte raison quand tous ses amis se transforment en suspects potentiels…

Si vous vous attendez à un docu putassier sur le groupe d’Anna LaCazio et Peter Kingsbery sur fond de The Promise you made, restez sur votre bande FM ! Référence à la berceuse éponyme du 17e siècle, Who Killed Cock Robin est un engrenage incroyablement vicieux qui n’est pas sans rappeler le fameux Crime de l’Orient-Express, mais sans train cette fois. Signé Wei-hao Cheng (doublement présent au BIFFF avec The Tag-Along 2), ce thriller Made in Taïwan rivalise avec ses grands frères coréens dans leur efficacité plus que redoutable !

7.6 Compétition Européenne

Jury :

PHILIPPE LOGIE

Depuis 2001, Philippe Logie dirige le département des Acquisitions de Programmes de la chaîne payante Be tv, anciennement Canal + Belgique, où il a précédemment occupé les fonctions de Secrétaire général et de Conseiller juridique, de 1995 à 2001. Pour VOO et Be tv, il sélectionne et négocie les droits des longs métrages, séries et documentaires auprès des studios, producteurs et distributeurs belges comme internationaux. Depuis 2010, il siège au conseil d’administration de l’Académie André Delvaux et a orchestré, comme producteur artistique au sein de Be Tv, l’organisation de 7 cérémonies des Magritte du Cinéma. En 2014, il débute une activité de producteur associé, gérant les investissements de VOO et Be tv dans la coproduction de films et de documentaires (plus de 8o films à ce jour).

OLIVIER IMFELD

Né en Suisse d’une mère Suisse et d’un père Hollandais; il quitte cette Suisse trop petite pour ses goûts d’aventures après le baccalauréat afin de découvrir et conquérir “die grosse weite Welt” (le vaste monde) et finit par atterrir à Arles en France, capitale de la grande Camargue, à l’Ecole Nationale de la Photographie où il entreprend des études, suivi d’études d’art contemporain à la Villa Arson, Ecole Nationale Supérieure d’Art, à Nice. Premier contact sérieux avec le cinéma en Suisse (après avoir vu Mary Poppins étant gamin), il travaille le weekend dans un cinéma Art et Essai, balai en main, en contrepartie d’une carte laissez-passer qui lui permet de fréquenter toutes les salles de cinéma de Bâle gratuitement. Du coup immersion intense et totale dans le monde du 7ème art pendant 2 années, ce qui ouvre son appétit de l’image-inaire. 2ème clap : lors de ses études de photo, il est appelé à réaliser des photos de plateau d’un tournage de fiction pour adolescents, succès mitigé de sa mission. 3ème clap : après ses études, il travaille dans la production dans le sud de la France où il rencontre entre autres Armin Müller Stahl, Max von Sidow et Romain Coppola (Aquatic life, de Wes Anderson). 4ème clap: chef opérateur et DoP seconde équipe sur le slasher “Excision”, de Ricky Bates jr, à Los Angeles. Clap de fin : DoP sur le docu/fiction Spit’n’Split de Jerome Vandewattyne, il sera nommé aux Magritte 2018 dans la catégorie meilleur premier long-métrage.

MARIE MANZAH

Née à Paris d’une mère Espagnole et d’un père Camerounais, Marie a été adoptée par les Belges en 2012. Après des études d’espagnol, elle a été attirée par le domaine de l’aérien. Elle a donc débuté sa carrière à l’aéroport Charles De Gaulle de Paris, puis comme superviseur chez Air Europa, la compagnie régulière espagnole spécialisée pour l'Amérique Latine. En 2005, elle débute au service Marketing et Ventes en tant que commerciale pour cette même compagnie à Paris. Elle touche alors au monde des media par plaisir, entre autre comme co-auteure de publicités, auxquelles elle prête aussi sa voix sur Radio Latina 99FM. Fin 2012, Air Europa lui propose d'ouvrir le bureau belge de la compagnie dans la capitale européenne, et Marie accepte de relever le défi ! Depuis, adoptée par le monde professionnel belge, et basée dans ses bureaux de Bruxelles avec son équipe commerciale, elle ne compte plus nous quitter !

MICHEL NABOKOFF

Comédien belge né en 1973, Michel Nabokoff est le petit-neveu de l'écrivain russe Vladimir Nabokov. Ce dernier est, certes, beaucoup plus connu, mais beaucoup moins vivant. Ce qui donne l'avantage à Michel ! En 2007, il décide de poursuivre son rêve afin de devenir comédien : il enchaîne d'abord les apparitions dans des publicités, avant de décrocher son premier rôle en 2009 dans un téléfilm français ! Depuis lors, il ne cesse de tourner, le bougre : La Chance de ma vie avec Virginie Efira, Un Heureux Evénement avec Louise Bourgoin, La Tour 2 Contrôle Infernale et plus récemment l'une des meilleures comédies de 2017 : Problemos, d'Eric Judor ! Actuellement prisonnier des plateaux de tournage, coincé entre Cécile de France et Fabrice Luchini, Michel Nabokoff a demandé au BIFFF de lui faire un mot d'excuse pour qu'il puisse participer sereinement comme membre du jury dans notre compétition européenne. C'est chose faite, Michel.

FILMO : La Chance de ma vie (2011) – Un Heureux Evénement (2011) – Belle comme la Femme d'un autre (2014) – Zéro Zéro Belge (2015) – La Tour 2 Contrôle Infernale (2016) – Problemos (2017)

JEAN-YVES ROUBIN

Jean-Yves Roubin a fondé FraKas Productions en 2007. Active tant au niveau du développement que des coproductions internationales, FraKas peut compter, parmi son large catalogue, des films récents comme «Réparer les Vivants», de Katell Quillévéré (2016), «Je suis à toi», de David Lambert, «Grave», de Julia Ducournau (2016), «Ms. Hyde», de Serge Bozon, «Le Secret de la Chambre Noire», de Kiyoshi Kurosawa, «Le Fidèle», de Michaël R. Roskam, «Muse», de Jaume Balaguero. Jean-Yves Roubin préfère travailler avec de jeunes réalisateurs, belges ou étrangers, capables de porter un regard critique sur notre société, avec un attrait prononcé pour le cinéma dit «de genre». L’année 2018 s’annonce riche pour FraKas Productions, puisque la société a choisi de coproduire, au niveau international, «Vivarium», de Lorcan Finnegan, «Sea Fever», de Neasa Hardiman, «Archive», de Gavin Rothery et «La fille au bracelet», de Stéphane Demoustier. FraKas Productions proposera «Troisièmes Noces», de David Lambert, «Seule à Mon Mariage», de Marta Bergman, et tournera «Inexorable», le nouveau film de Fabrice du Welz.

Charismata (2017-Royaume-Uni) Réalisé par Andy Collier et Toor Mian Scénario d’Andy Collier et Toor Mian Casting : Sarah Beck Matter, Jamie Satterthwaite, Andonis Anthony, … Durée : 96 minutes Allez ma grande, tu peux le faire : on vient de retrouver un autre macchabée avec des organes en moins. Respire. Vu l'ambiance «pentagramme à la craie et cire fondue», ça sent le rituel satanique à plein nez. Encore une fois… Et ne te soucie pas de tes connards de collègues de la section homicides. #Balancetonporc un autre jour. Quand tu auras du temps. Là, tu as un suspect dans ta ligne de mire, mais personne ne veut te croire. Sexe faible, mon cul, bande de borgnes ! Et ton divorce, tu le gères, ton divorce ? Bien sûr que non… Tout comme cette foutue maison que tu n'arrives pas à vendre. Tiens, un médoc bien-être arrosé de whisky. Ça t'aidera à y voir plus clair. Burn-out, burn-out, burn-out… Est-ce parce que les cadavres des rituels sataniques sortent littéralement des murs de ta chambre que tu ne parviens plus à dormir ? Réfléchis, pense, respire à fond. Une autre victime éviscérée comme un rat de labo vient de faire surface. Vraiment pas discret. Comme si l'on essayait d'attirer l'attention de quelqu'un… ou de quelque chose… Avec. Ces. Rituels. Sataniques. Mais personne ne te croit, Rebecca…

Vous croyez être partis dans une énième série de la BBC lorsque, soudain, Charismata vous cale sur votre fauteuil pour un voyage que vous n'êtes pas prêts d'oublier ! Marchant aussi bien sur les traces de Polanski (la trilogie de l'appartement) et Angel Heart, d'Alan Parker, le film d'Andy Collier et Toor Mian vous offre une descente aux enfers tout simplement dantesque ! Violent, viscéral et déroutant, Charismata n'a pas besoin de jump scares pour vous affoler le trouillomètre : ne luttez pas, laissez-vous happer par ce chef-d’œuvre elliptique et savourez un troisième acte comme on en a rarement vu…

Cold Skin (2017-France/Espagne) Réalisé par Xavier Gens Scénario de Jesus Olmo et Eron Sheean Casting : Ray Stevenson, David Oakes, Aura Garrido, … Durée : 108 minutes

En 1914, alors que l'Europe s'apprête à se transformer en gigantesque carnage, un météorologiste est débarqué sur une île au large de l'Antarctique afin d’y étudier vents et courants durant un an. Et, à première vue, ça souffle tellement fort sur ce caillou paumé que son prédécesseur a tout simplement disparu, ne laissant derrière lui que des cahiers griffonnés d'annotations bizarres. La seule âme qui vive dans les parages, c'est Gruner, le gardien du phare. Ou plutôt un ermite peu commode qui a joliment décoré son phare avec des dizaines de pieux acérés. Probablement dans le but de pêcher la mouette sans trop se bouger, se dit naïvement notre nouvel arrivant. Mais, alors que la nuit tombe, ce dernier va très vite découvrir que son nouveau nid douillet bénéficie d'une vie nocturne particulièrement agitée, et ça n'a rien à voir avec l'ambiance fofolle de Mykonos. Que du contraire…

Ça y est, Xavier Gens est enfin de retour ! Le génial artisan de Frontière(s) et de The Divide est, cette fois, parti en Islande où il a porté à l’écran le bouquin d'Albert Sanchez Pinol (dont l'adaptation d'El Bosc avait été projetée au BIFFF 2013). Alors, question références de gros calibre, ça se bouscule dans Cold Skin : on pense évidemment à Melville, Conrad, Poe côté classiques. I am a Legend et tout le bestiaire cher à Guillermo Del Toro côté cinoche. Bref, vous l'aurez compris : on est ici dans l'épique, du grand spectacle servi par David Oakes (The Borgias), Ray Stevenson (Thor, Big Game) et Aura Garrido (Ghost Graduation). Alors, oui, Cold Skin fait clairement partie de ces péloches qui nous rappellent pourquoi on aime aller au cinéma ! The Cured (2017-Irlande) Réalisé par David Freyne Scénario de David Freyne Casting : Ellen Page, Sam Keeley, Tom Vaughan-Lawlor,… Durée : 95 minutes

Quatre ans après une épidémie virale transformant les infectés en bouffeurs de cerveaux, un remède a enfin été trouvé. 75 % des malades sont en rémission totale et peuvent réintégrer la société civile. Senan fait partie du lot et, s'il est soulagé de retrouver sa belle- sœur et son neveu sans avoir envie de leur bouffer un bras, tout n'est pas rose pour autant : il est guéri certes, mais il n'a par contre rien oublié des actes atroces qu'il a commis et – pour corser sa réinsertion déjà difficile – certains radicaux non infectés voient cette soudaine main-d’œuvre supplémentaire comme des réfugiés viraux, dont il faut se méfier… hé bien, comme de la peste, justement. Un discours idéologique clivant et nauséabond qui risque fort d'être exacerbé par un autre secret vite balayé sous le tapis. Car, si 75 % des infectés ont été sauvés, que croyez- vous que l'armée va faire avec les 25 % restants ? Organiser une table ronde avec Amnesty International et Peta pour lancer une action « adopte un zombie » ? Naan, leur solution est bien plus définitive que ces considérations de bobos humanistes…

Un sujet pile poil dans l'air du temps, a-t-on envie de dire… Pour son premier film, David Freyne utilise l'allégorie de l'infecté pour bien taper le clou sur la discrimination sociale ambiante, à la façon des Revenants, mais il y rajoute un vernis politique. De fait, son sous-texte, modulable à l'envi, est un joli doigt d'honneur aux xénophobes, néo-libéraux ou autres eurosceptiques prêchant le droit du sang. Bref, vous l'aurez compris, The Cured est loin d'être un zombie-flick ordinaire : porté par l'incroyable Ellen Page (Inception, Hard Candy) et salué par la critique internationale, c'est presque une œuvre de salubrité publique qu'on vous invite à découvrir au BIFFF !

Ederlezi Rising (2018 – Serbie) Réalisé par Lazar Bodroza Scénario de Zoran Neskovic et Dimitrije Vojnov Casting : Sebastian Cavazza, Stoya, Marusa Majer, … Durée : 85 minutes

La Terre, en 2148. Milutin est un astronaute chevronné de la corporation Ederlezi, et il vient de finir un entraînement de spartiate pour la mission la plus périlleuse de son existence : rejoindre l'Alpha du Centaure, seule exoplanète susceptible d'accueillir l'être humain. Mais le voyage va être très long pour Milutin, et la corporation Ederlezi décide de lui offrir un peu de compagnie afin de passer le temps : une androïde prénommée Nimani, façonnée selon le profil psychologique de Milutin. Ce dernier étant un misogyne pur jus, son Tamaguchi sexualisé risque de prendre cher. Et ça ne rate pas : à des milliers d'années-lumière de la Terre, Milutin se sent comme un véritable dieu avec sa télécommande qui gère les envies de Nimani. Celle-ci passera très vite de collègue à compagne, et de compagne à esclave sexuelle. Mais, s'il explose toutes les normes de la galanterie la plus élémentaire, Milutin sent bien que sa frénésie de domination ne sera jamais complète tant qu'il aura affaire à un software. Il décide donc de rebooter complètement sa créature afin de lui greffer la touche finale : de vraies émotions…

Plongé dans une esthétique qui n'est pas sans rappeler le Solaris de Tarkovski, Ederlezi Rising est un film de science-fiction culotté qui nous vient tout droit de Serbie. Pas vraiment adeptes de la demi- mesure dans leurs thématiques (on se souvient tous de A Serbian Film, n'est-ce pas !?), nos amis Serbes font une fois de plus honneur à leur réputation sulfureuse. Pour son premier film, Lazar Bodroza se penche sans faux-semblants sur nos désirs primitifs, qui n'est pas sans rappeler d'ailleurs la performance hallucinante de la Serbe Marina Abramovic en 1974, qui se laissa maltraiter par les spectateurs. Les amateurs de chaînes cryptées y reconnaîtront Stoya, féministe convaincue qui délaisse les films pour adultes, le temps de remettre l'Homme à sa place. Errementari (2017-Espagne) Réalisé par Paul Urkijo Alijo Scénario de Paul Urkijo Alijo et Asier Guerricaechevarría Casting : Kandido Uranga, Eneko Sagardoy, Uma Bracagli, … Durée : 98minutes

19e siècle, dans un village de l'Alava qui traîne ses Basques dans une ambiance pas très olé olé, après la défaite de la première guerre carliste (oui, un peu de culture, ça fait toujours du bien). Alfredo, un officiel du gouvernement, vient d'y arriver et enquête sur le forgeron du coin, un certain Patxi qui vit en ermite dans sa tanière au fond des bois. Faut dire qu'en guise de paillasson Welcome, Patxi a hérissé des dizaines de cure-dents de deux mètres tout le long de sa propriété, et autant de pièges à loup à l'intérieur. Forcément, autant d'efforts pour éviter la journée portes ouvertes, ça fait jacter dans le village : les locaux abreuvent Alfredo de rumeurs concernant un pacte faustien que le forgeron aurait passé avec le Diable. Pire encore, lorsque des cris inhumains sont portés par le vent, certains vont même jusqu'à dire que Patxi – qui fait raisonnablement deux mètres de haut et qui a des troncs d'arbres en guise de cuisses – est en train de torturer le Malin pour non-respect du contrat. Évidemment, toutes ces rumeurs vont bon train à la buvette du coin, jusqu'au jour où une jeune fillette disparaît derrière les portes peu accueillantes de Patxi. Là, du coup, les habitants et Alfredo vont devoir mesurer la taille de leur cojones à celle de leur folklore : et donc, kicékiva en premier, finalement ?

Si le 21e siècle n'a que Lakshmi Mittal pour menacer le Diable d'éteindre ses fourneaux, le 19e siècle avait un forgeron comme tortionnaire du Malin… Premier film de genre issu du pays Basque, Errementari dégaine sa mythologie avec un visuel digne des pires cauchemars des frères Grimm ! Non seulement, la galette est produite par notre ami Alex de la Iglesia, mais il s'agit en plus d'un des projets Frontières du BIFFF 2016 : bref, une A.O.C. pour une perle assez unique en son genre !

La Femme La Plus Assassinée Du Monde (2017- Belgique/États-Unis/Royaume-Uni) Réalisé par Franck Ribière Scénario de James Charkow, Vérane Frédiani, David Murdoch et Franck Ribière Casting :Anna Mouglalis, Niels Schneider, Eric Godon, … Durée : 102 minutes

Début 20e siècle, Paris. Le théâtre Grand Guignol et ses outrages quotidiens à la pudeur cartonne auprès du public, tout en suscitant l'indignation de l’intelligentsia de la capitale. On crie au scandale mais on fait la queue devant le théâtre, car tout le monde veut voir Paula Maxa, la fameuse Sarah Bernhardt de l'impasse Chaptal. Morte plus de 30.000 fois sur scène, Paula aura été flagellée, martyrisée, coupée en tranches, recollée à la vapeur, passée au laminoir, écrasée, ébouillantée, saignée, vitriolée, empalée, désossée, pendue, enterrée vivante, bouillie au pot-au-feu, éventrée, écartelée, fusillée, hachée, lapidée, déchiquetée, asphyxiée, empoisonnée, brûlée vive, dévorée par un lion, crucifiée, scalpée, étranglée, égorgée, noyée, pulvérisée, poignardée, revolvérisée et violée. Et, pourtant, elle est toujours là… Mais le taulier du Grand Guignol veut aller encore plus loin, quitte à sacrifier son actrice vedette dans une dernière mise en scène. Un final absolument grandiose et unique. Mais y a-t-il quelque chose de pire que la mort ? Il semblerait que oui…

Fidèle producteur d'Alex de la Iglesia, Franck Ribière se lance désormais dans sa première réalisation, et rien que le titre de sa galette est tout un programme ! Librement inspiré de la vie folle de la vraie Paula Maxa, La Femme… est un écrin parfait pour laisser exploser le talent d'Anna Mouglalis (Romanzo Criminale, Kiss of the Damned), entourée d'une flopée de têtes bien connues du BIFFF (Eric Godon, Pierre Nisse, Jean-Jacques Rausin) ! Bref, un premier film d'autant plus exceptionnel qu'il est 100 % belge, 100 % Netflix et 100 % en avant-première mondiale !

Frontier (2018-Russie) Réalisé par Dmitriy Tyurin Scénario d’Aleksandr Shvetsov Casting : Kristina Brodskaya, Alexander Korshunov, Elena Lyadova, … Durée : 100 minutes

Jeune homme d'affaires cynique, Mikhaïl Chourov est le genre de jeune loup aussi cultivé qu'un champ en friche. Acoquiné avec un promoteur immobilier sans scrupules, Chourov gère les fournitures de sable pour les futures cages à lapin de Saint-Pétersbourg. Mais l'une de ses carrières est à l'arrêt depuis que des militants l'y accusent de vouloir détruire un site historique. Chourov, franchement, les restes des soldats de l'Armée Rouge, il s'en bat complètement les blinis. Bien décidé à mater cette rébellion de nostalgiques, il fait tomber le costard et décide d'aller tailler le bout de gras sur place. Les yeux dans les yeux. Mais, une fois sur place, un éboulement soudain le projette dans un tourbillon temporel, et Chourov se retrouve sur le même site historique. À ceci près qu'on est désormais en 1943, autrement dit en plein cœur du siège de Leningrad, où les rives de la Neva s'apprêtent à devenir le tombeau ouvert de plus de deux cent mille soldats…

Dédié à l'opération Iskra sur la percée du blocus de Leningrad, Frontier est un projet pharaonique qui aura mis dix ans à aboutir : à la fois hommage patriotique aux soldats russes et blockbuster fantastique jouant sur les sauts temporels, le film de Dmitriy Tyurin est un véritable mille-feuilles de pistes narratives, jouant autant sur le mystère intime que sur la boucherie à ciel ouvert que fut le siège de Leningrad. Visuellement impressionnant (300 millions de roubles de budget, on vous laisse faire la conversion), Frontier convoque une fois encore les meilleurs artisans de l'image qui claque (ceux qui sont derrière Logan, Nightwatch ou encore Chronicle) pour vous plonger de façon incroyablement immersive dans ce qui fut l'un des plus grands hachoirs à viande humaine du 20e siècle.

How to talk to girls at parties (2017- Royaume-Uni/États-Unis) Réalisé par John Cameron Mitchell Scénario de Philippa Goslett et John Cameron Mitchell Casting : Alex Sharp, Elle Fanning, Nicole Kidman, … Durée : 102 minutes

Faire-part musical des années 70' : le rock vient d'accoucher d'un bâtard primitif méchant et tonitruant. C'est le punk. Ce sont les Ramones, les Clash, les Stooges… On dégaine les pistolets du sexe, on fait sa langue de pute et on cuve sa gueule de bois en trois minutes top chrono ! Enn et ses potes, ils aiment ce son brut, ces soirées qui sentent la bière chaude et la pisse froide. D'ailleurs, nos trois lascars sont de sortie pour un pogo improvisé à Croydon, mais l'endroit qu'ils finissent par dénicher est tout sauf un temple du punk : à l'intérieur, les fêtards ressemblent tous à l'équipage du capitaine Kirk découvrant un morceau de Jean- Michel Jarre, tandis qu'Enn succombe très vite aux charmes de la délicieuse Zan et de son combi latex à faire vomir Vivienne Westwood. Et le courant passe super bien entre ces deux-là, Zan prenant soin de rassurer Enn en expliquant qu'ils ne sont pas une secte new age mais bien des extra-terrestres en voyage pédagogique, et qu'elle dispose de 48 heures pour observer les humains. Sautant sur l'occasion (chaque chose en son temps, n’est-ce pas !?), Enn se propose très vite comme guide du voyageur galactique afin de lui faire découvrir la seule chose qui vaille la peine sur cette Terre sans futur : le punk !

John Cameron Mitchell, auteur du cultissime Hedwig and the angry inch, revient avec un véritable collector de la contre-culture : son Roméo et Juliette chez les punks et les aliens est un bijou d'esthétisme adapté d'une nouvelle de Neil Gaiman (Stardust, Coraline). Raccord avec son propos, il n'a que de la mauvaise graine au casting : Elle Fanning (The Neon Demon), une Nicole Kidman méconnaissable, et l'inénarrable Matt Lucas (Little Britain) ! Killing God (2017- Espagne) Réalisé par Caye Casas et Albert Pintó Scénario de Caye Casas et Albert Pintó Casting : Eduardo Antuña, Itziar Castro, Emilio Gavira, … Durée : 92 minutes

Il était une fois la nuit de la Saint-Sylvestre dans la campagne espagnole. Ana et Carlos, cousins ibériques des Bidochon, y ont loué une fermette rustique pour le réveillon mais, alors qu'ils s'affairent en cuisine avant l'arrivée des invités, l'ambiance est aux abonnés absents. Il faut dire que Carlos vient de tomber sur un SMS muy caliente envoyé par le patron de sa femme, qui lui donne envie de faire comme Puigdemont : déclarer son indépendance et se barrer fissa ! Il se dit qu'il n'a qu'à ronger encore son frein pendant cette dernière soirée avant d'aller voir les strip-teaseuses en homme libre ; mais il est très loin d'imaginer ce qui attend ces péquenauds en goguette après le pousse-café… En effet, deux heures après le début du bal des faux-culs, la porte des toilettes se met à trembler violemment et, dans un rayon de lumière orageux, apparaît celui qui aurait fait l'Homme à son image. Bon, on sent quand même bien le complexe de supériorité, car faut dire que monsieur Dieu est un nabot mal dégrossi qui se la joue hipster d'Emmaus. Il n'empêche : après un tour de passe-passe peu chrétien afin d’éviter tout doutage athéiste, monsieur Dieu annonce à ses ouailles la suite des festivités : Apocalypse pour tout le monde avant le lever du soleil ! Sauf que Carlos, lui, refuse de crever tant qu'il n'aura pas divorcé de cette Ana-couche-toi-là, quitte à contrarier Dieu et son petit jeu à la con…

Prix du Public au dernier Festival de Sitges, cette délicieuse comédie noire signée par le duo Casas- Pinto vient chatouiller le côté grenouille de bénitier de l'Espagne, et va chercher ses influences autant du côté de Jeunet (période Delicatessen) que de l'indétrônable Alex de la Iglesia ! On y retrouve d'ailleurs Eduardo Antuna (800 Bullets) et la très généreuse Itziar Castro (Witching and Bitching) pour un nouvel an corsé !

Painkillers (2018- Belgique) Réalisé par Roxy Shih Scénario de Giles Daoust Casting : Madeline Zima, Mischa Barton, Naomi Grossman, … Durée : 84 minutes

Suite à un accident de voiture qui a coûté la vie à son fils, John est victime d'une forme de stress post-traumatique extrêmement rare : tremblements incessants, nerfs à vif et maux de tête atroces. Voilà, désormais, le cocktail quotidien de ce chirurgien de renom. Il va sans dire que, si ses collègues compatissent, personne ne le laisse approcher à nouveau d'un bistouri… Prisonnier d'un corps qui ressemble au lapin Duracell en fin de vie, John va tout essayer afin de calmer ses douleurs : drogues, sédatifs pour chevaux, l'intégrale de Leonard Cohen, tout y passe mais rien ne fonctionne. Jusqu'au jour où, se blessant accidentellement à la main, il décide de sucer sa plaie. Déjà très content d'avoir réussi à viser sa bouche sans se barbouiller de sang, John découvre surtout que cette rasade d'hémoglobine fait disparaître d'un coup toutes ses douleurs… Mais, s'il croyait s'en tirer désormais avec un Yop au rhésus A+ chaque matin, John va vite comprendre sa vraie douleur : boire son propre sang pour se soigner ne marche qu'une seule fois. C'est un produit d'appel vicieux de Mère Nature, et il devra dorénavant se trouver du sang humain autre que le sien. Frais, de préférence...

Réalisateur de The Room et producteur de Soulmate ou encore Starry Eyes, Giles Daoust est une figure bien connue du BIFFF ! Cette fois, il nous revient comme scénariste avec Painkillers, posologie du vampire moderne qui questionne surtout notre éthique morale et sa géométrie variable. Tourné entièrement en Californie, ce drame horrifique belgo-belge attire d'ailleurs du beau monde - de Madeline Zima (The Collector, Twin Peaks) à Grant Bowler (Killer Elite) - devant la caméra, à Alain Berliner qui se retrouve crédité en tant que producteur ! Party Hard, Die Young (2018 – Autriche) Réalisé par Dominik Hartl Scénario de Robert Buchschwenter et Karin Lomot Casting : Edita Malovcic, Michael Ostrowski, Michael Glandschnig, … Durée : 90 minutes

Comme chaque année, le mois de juillet est brutalement pris d’assaut par des milliers de jeunes diplômés, prêts à se montrer à la hauteur de l’éducation qu’on leur a inculquée : c’est-à-dire cuites en série, boîtes à capotes vidées comme des Tic Tac et fiestas débridées sur les rives paradisiaques de la Croatie. C’est grosso modo le programme de Julia et ses potes, avec un seul but : faire de ces vacances les meilleures qu’ils n’auront jamais passées. Et, si tout commence bien pépouze pour la petite bande, un cadavre va très vite refroidir les ardeurs de ces petits lapins chauffés à blanc. Pourtant, ils ne sont pas encore prêts à sacrifier leur forfait all-in, et ils mettent très vite ce drame sur le compte de la faute à pas de bol et autres «j’ai glissé, chef». Par contre, quand un deuxième macchabée s’échoue sur le bord de mer, la fête s’arrête brutalement pour tout le monde. Julia, enfin à jeun, se rend alors compte que les deux victimes font partie de leur bande. Parmi des milliers de fêtards, la coïncidence est quand même grosse… D’autant plus que la suite des évènements honorera le célèbre adage : jamais deux sans trois.

En 2016, le jeune Dominik Hartl surprenait le monde du cinoche de genre – et incidemment le public du BIFFF, très en voix pour l’occasion – avec Attack of the Lederhosenzombies, qui mettait les bouffeurs de cerveaux au rythme du yodl. Deux ans plus tard, il est de retour avec Party Hard, Die Young, où il s’attaque avec une jubilation et une férocité contagieuses aux codes du slasher. Un recyclage parfait pour un réalisateur prometteur, qui maîtrise le genre comme… un fan du BIFFF, tout simplement !

Snowflake (2017-Allemagne) Réalisé par Adolfo Kolmerer et William James Scénario d’Arend Remmers Casting : Reza Brojerdi, Erkan Acar, Xenia Assenza, … Durée: 120 minutes

Après avoir perpétré un carnage sans nom dans un kebab où la viande n'était pas à leur goût, Javid et Tan – deux frérots cherchant à venger la mort de leur famille – décident de s'enfuir dans une voiture volée. Chemin faisant, ils découvrent un scénario inachevé sur la banquette arrière. Un scénario qui traite justement de deux personnages, Javid et Tan, qui viennent de dézinguer tous les clients d'un kebab, qui décident de tirer une caisse et qui découvrent un scénario inachevé sur la banquette arrière… Si tous leurs faits et gestes – dialogues compris – sont pourtant bien écrits à l'avance, les deux frères ont du mal à se considérer comme de vulgaires seconds couteaux d'une série B. Ils décident alors d'aller taper la causette avec leur auteur, un petit dentiste de quartier qui pompe allègrement Tarantino pendant son temps libre. Niqués par l'absence d'effet de surprise et prévisibles comme des personnages au destin figé, Javid et Tan auront beau courir derrière leur libre arbitre, ces amateurs de kebab frais vont se manger une avalanche d'emmerdes scénarisées…

Petit bijou de cinéma méta, Snowflake – derrière son pitch à la Pirandello et ses personnages en quête d'auteur – est un pur produit d'exploitation lâché à cent à l'heure : certes, il doit beaucoup à sa virtuosité scénaristique, qui mêle comédie noire, surréalisme total et chaos en rab', ainsi qu'à son emballage qui emprunte aussi bien à Tarantino qu'à Charlie Kaufman. Mais la plus grande force du film de Kolmerer et James est surtout de nous prouver qu'à une époque où plus de 4000 longs sont produits chaque année, le cinéma peut encore surprendre. Et ça, ça n'a pas de prix ! 7.7 Prix de la critique

Lancé au BIFFF en 2013, le Prix de la Critique a d'abord récompensé pendant quatre ans le meilleur court-métrage belge, avant de migrer vers la catégorie longs métrages en 2017. Le tenant du titre est le film sud-coréen The Tunnel, de Kim Seong-hoon. Orchestré par les deux associations nationales (l'Union de la Critique de Cinéma et l'Union de la Presse Cinématographique Belge), ce prix de prestige est par ailleurs soutenu par la plateforme Univerciné.

BJORN GABRIELS Diplômé de l'Université d'Anvers en langues et littérature, ce trentenaire discret et lucide a débuté sa carrière chez Cinémagie, l'ancêtre de Filmmagie, dont il est aujourd'hui le rédacteur en chef. Boulimique de films ("Le cinéma, c'est la vie!", dit-il) et passionné par cet art depuis l'adolescence (David Lynch, Quentin Tarantino...), il collabore en parallèle à des parutions comme Flanders Today et Sabzian, entre autres. Bourlingueur des festivals et caractérisé par son ouverture d'esprit, ce membre de l'Union de la Presse Cinématographique Belge intègre pour la première fois le jury de la critique au BIFFF.

DIDIER STIERS Grand habitué du BIFFF qu'il couvre pour Le Soir depuis de nombreuses années, cette plume bien connue signe également pour l'Echo. Diplômé de l'ULB, son air détaché ne lui empêche par d'être professionnel et rigoureux, se partageant entre le cinéma et la musique, notamment au rythme des nombreux festivals qui peuplent le pays. Journaliste pur, "à l'ancienne" et souvent présent sur le terrain donc, il était membre du jury du 7è Parallèle en 2009 et est logiquement (et enfin) devenu membre de l'Union de la Presse Cinématographique en 2017.

ERIC VAN CUTSEM Journaliste indépendant dès 1989 qui, depuis cette époque, se pose toujours la question de savoir s’il est journaliste, informaticien, biologiste... ou extra- terrestre… Peut-être un peu tout ça pensent certains...

Bees make Honey (2017-Royaume-Uni) Réalisé par Jack Eve Scénario de Jack Eve Casting : Alice Eve, Hermione Corfield, Joshua McGuire, … Durée : 90 minutes La perfide Albion, 1934. Nuit d'Halloween… Jeune mais richissime veuve, Honey organise comme chaque année une fête costumée absolument dantesque. Toute la bonne société est présente, picolant du Pétrus et du Dom Pérignon en costume de gorille ou de pirate. Ce soir, la bienséance restera au vestiaire. Mais, cette année, Honey a invité une personnalité très particulière : l'inspecteur Shoerope qui a la taille idéale pour enfiler un costume de cowboy, mais qui se verra surtout proposer une mission très délicate. Un an auparavant, le mari de Honey a été brutalement assassiné lors de cette même soirée. Le crime étant resté impuni, notre charmante hôtesse a décidé de renvoyer un carton d'invitation à toutes les grosses huiles présentes lors de ce drame funeste. À Shoerope, maintenant, de se fondre dans ce bal masqué (olé, olé ! Pardon…) et de cuisiner tous les suspects potentiels avant qu'ils ne tombent ivres morts par terre…

On pense d'abord à un Cluedo live, et pourtant… Ce second film de Jack Eve ne pourrait se résumer à un concept aussi maigre, tant Bees Make Honey est original ! Visuellement somptueux, non loin d'un Agatha Christie revu et corrigé par Baz Luhrmann, et jonglant avec maestria entre l'objet vintage et le clip pop, cet OFNI se permet également de jouer avec tous les styles narratifs sans jamais coincer les rouages de l'histoire ! Film de famille, assurément, on retrouve à l'écran Alice Eve (The Raven, Men in Black 3, Star Trek : Into Darkness) et Trevor Eve (Troy, Dracula), respectivement sœur et père de ce petit génie de Jack, qui vient de frapper très très et même très fort !

Charismata (2017-Royaume-Uni) Réalisé par Andy Collier et Toor Mian Scénario d’Andy Collier et Toor Mian Casting : Sarah Beck Matter, Jamie Satterthwaite, Andonis Anthony, … Durée: 96 minutes Allez ma grande, tu peux le faire : on vient de retrouver un autre macchabée avec des organes en moins. Respire. Vu l'ambiance «pentagramme à la craie et cire fondue», ça sent le rituel satanique à plein nez. Encore une fois… Et ne te soucie pas de tes connards de collègues de la section homicides. #Balancetonporc un autre jour. Quand tu auras du temps. Là, tu as un suspect dans ta ligne de mire, mais personne ne veut te croire. Sexe faible, mon cul, bande de borgnes ! Et ton divorce, tu le gères, ton divorce ? Bien sûr que non… Tout comme cette foutue maison que tu n'arrives pas à vendre. Tiens, un médoc bien-être arrosé de whisky. Ça t'aidera à y voir plus clair. Burn-out, burn- out, burn-out… Est-ce parce que les cadavres des rituels sataniques sortent littéralement des murs de ta chambre que tu ne parviens plus à dormir ? Réfléchis, pense, respire à fond. Une autre victime éviscérée comme un rat de labo vient de faire surface. Vraiment pas discret. Comme si l'on essayait d'attirer l'attention de quelqu'un… ou de quelque chose… Avec. Ces. Rituels. Sataniques. Mais personne ne te croit, Rebecca…

Vous croyez être partis dans une énième série de la BBC lorsque, soudain, Charismata vous cale sur votre fauteuil pour un voyage que vous n'êtes pas prêts d'oublier ! Marchant aussi bien sur les traces de Polanski (la trilogie de l'appartement) et Angel Heart, d'Alan Parker, le film d'Andy Collier et Toor Mian vous offre une descente aux enfers tout simplement dantesque ! Violent, viscéral et déroutant, Charismata n'a pas besoin de jump scares pour vous affoler le trouillomètre : ne luttez pas, laissez-vous happer par ce chef-d’œuvre elliptique et savourez un troisième acte comme on en a rarement vu… Dhogs (2017-Espagne) Réalisé par Andres Goteira Scénario d’Andres Goteira Casting : Carlos Blanco, Alejandro Carro, Maria Costas, … Durée : 85 minutes

Un homme d'affaires volage profite d'un déplacement afin de se faire polir la tuyauterie par une inconnue. Une femme remonte le boulevard de la honte en fermant son manteau après avoir ouvert son entrejambe. Un vieux solitaire se demande si le sol n'est pas trop dur pour y enterrer son chien encore vivant. Un coffre crie dans le désert. Une mère castratrice joue à la pute défraîchie derrière les vitres d'une station essence, perdue à gauche d'un grand nulle part. Toutes ces âmes ne sont pas esseulées, elles ne sont pas en peine : ce ne sont que des vermines égoïstes, des arrêts obligés d'une ligne existentielle qui se termine là où la raclure humaine peut offrir ce qu'il y a de pire. On ne peut pas vous en dire plus : ce serait moralement inexcusable…

Contraction de dog (chien) et hog (porc), le titre de ce premier film d'Andrés Goteira en dit déjà pas mal sur son désamour de l'être humain. Mais, plutôt que de prendre la pose dans un constat existentialiste, Goteira sort son poil à gratter trempé dans l'acide. Et, à la manière d'un Haneke espagnol, il nous invite dans un monde pervers peuplé de consommateurs, de criminels et de spectateurs outrageusement passifs, tout en brisant avec une arrogance brillante le quatrième mur de la fiction !

Hunting Emma (2017-Afrique du sud) Réalisé par Byron Davis Scénario de Deon Meyer Casting : Bouwer Bosch, Leandi De Randt, Luan Jacobs, … Durée : 102 minutes

Ça se voit au premier coup d'oeil : Emma est une jeune femme douce, mimi comme un chaton qui vient de naître, et probablement du genre à dessiner des licornes sur des arcs-en-ciel avec ses élèves de primaire. Bref, vous l'aurez compris, Emma, c'est la version humaine du cupcake rose à paillettes. Et, pour les vacances, elle a décidé d'aller rendre visite à son paternel dans la savane sud- africaine. Un trajet monotone où – fidèle à elle-même – elle n'hésite pas à prendre son temps pour sauver une tortue d'une route dangereuse, jusqu'à ce qu'une panne oblige notre délicieuse princesse à aller quérir de l'aide. Pas de bol pour elle, les seules personnes qu'elle croise sont des criminels en train de raccourcir la carrière d'un flic… Notre petite licorne au goût de cupcake se met à baliser sévèrement en voyant tant de haine, surtout que ces vilains messieurs veulent maintenant lui faire la peau. Et s'il y a bien une chose qu'Emma déteste par-dessus tout, c'est la violence. Fair-play, elle va même jusqu'à prévenir ses agresseurs en leur glissant un « je ne veux pas vous faire de mal » que la bande de criminels prend pour un malheureux lapsus. Quelques fous rires de babouins plus tard, nos vilains vont s'attaquer violemment à la petiote sans défense. Enfin, quand on dit « sans défense »… Nous, on sait que son avertissement n'était pas un lapsus. Du tout.

Qui oserait encore parler de sexe faible après avoir croisé le chemin de cette Emma badass ? Personne : si elle était née avec des coucougnettes, on l'appellerait probablement Chuck Norris ! Voici l'un des rares films de genre tourné en afrikaans, basé sur un scénario du plus grand auteur sud-africain de best-sellers : Deon Meyer. Survival aussi féministe que burné, Hunting Emma nous fait également découvrir la prochaine remplaçante de Charlize Theron à Hollywood ! Man Divided (2017 – Danemark/ Finlande/ Suède) Réalisateur : Max Kestner Scénario de Dunja Gry Jensen Casting : Carsten Bjomlund , Sofia Helin, Marijana Jankovic, … Durée : 87 minutes

En 2095, Piège de Cristal 3 fêtera son centenaire. Pourtant, plus personne n'appréciera de voir John McClane vider des bidons d'eau dans le but de résoudre une énigme mathématique. Et pour cause : En 2095, le monde est ravagé par un désastre écologique ; les océans ont tellement grimpé que Bruxelles-les Bains est devenu permanent, les nappes phréatiques ont été contaminées par le sel et toutes les réserves d'eau potable ont quasiment disparu de la surface du globe… Mais, afin de relancer l'arrosage automatique du monde, des scientifiques ont mis au point un système de fission moléculaire qui permet d'envoyer un double de soi dans le passé. Fang Rung est l'un de ces agents temporels, et son double a été envoyé en 2017 pour retrouver les notes potentiellement révolutionnaires d'une scientifique danoise. La mission est d'autant plus périlleuse que le moindre changement dans le passé altère irrémédiablement le futur, et des modifications de 0,3 % ont déjà été enregistrées à cause du double de Fang Rung. Mais ce dernier ne semble pas vouloir revenir : découvrant pour la première fois l'eau de source, la nature et les fruits frais, ce migrant temporel est prêt à tout pour obtenir l'asile dans le passé...

Portant une thématique plus actuelle que jamais, le premier long de Max Kestner est un véritable coup de maître : mêlant thriller SF, anticipation et la (très casse-gueule) boucle temporelle, Man Divided impressionne par sa maîtrise de tous les angles, qu'ils soient narratifs ou formels, et ne cherche jamais à se planquer derrière un jargon technico-j'tembrouille afin de justifier son script. Au contraire : à la fois d'une simplicité poétique et d'une puissance évocatrice rarement vue, Man Divided est un chef d’œuvre en son genre. Ni plus, ni moins !

New trial (2017-Corée du sud) Réalisé par Tae-yun Kim Scénario de Tae-yun Kim Casting : Jung-eun Lee, Jae-young Han, Min Jin-Wong, … Durée :119 minutes

En 2000, Jo Hyun-woo a quinze ans. C'est un gamin naïf qui ne croit peut-être plus au Père Noël mais qui croit encore aux gentils policiers. Mais, pas de bol, les gentils policiers décident de l'arrêter et de l'inculper pour le meurtre d'un chauffeur de taxi. Il n'a rien fait, mais quelques baffes de l'autorité suprême suffiront : il avouerait le meurtre de Kennedy si on le lui demandait. Seize ans plus tard, Jo Hyun-woo a purgé sa peine mais c'est une véritable épave : personne ne veut l'embaucher, sa mère aveugle a du mal à faire bouillir la marmite et – cerise sur le kimchi – les assurances qui ont dédommagé la famille de la victime à l'époque se retournent maintenant contre lui, avec des intérêts qui feraient passer Al Capone pour un pionnier du micro-crédit abordable. C'est alors qu'il rencontre Lee Jun-young, un avocat cantonné au pro bono qui rêve d'un avenir professionnel meilleur. Ce dernier voit d'abord cette affaire de façon purement opportuniste mais, au fur et à mesure qu'il creuse dans les dossiers, Lee Jun-young se rend compte qu'il est en train de plonger les mains dans une fosse de corruption absolument scandaleuse…

S'il s'était promis de ne plus toucher aux histoires vraies qui stigmatisent l'injustice et la corruption en Corée après Another Family, le réalisateur Kim Tae-yun n'a pas pu résister : car, non seulement, New Trial est tiré d'un fait divers bien réel, mais le procès est encore en cours ! Finaud, Kim ne s'intéresse pas au procès en tant que tel, mais il démêle l'écheveau d'un système légal pourri jusqu'à la moelle. Au final, il en tire un thriller haletant qui vous donne envie de pousser une énorme gueulante libertaire et de signer plein plein plein de pétitions afin d’aider son prochain ! Snowflake (2017-Allemagne) Réalisé par Adolfo Kolmerer et William James Scénario d’Arend Remmers Casting : Reza Brojerdi, Erkan Acar, Xenia Assenza, … Durée: 120 minutes

Après avoir perpétré un carnage sans nom dans un kebab où la viande n'était pas à leur goût, Javid et Tan – deux frérots cherchant à venger la mort de leur famille – décident de s'enfuir dans une voiture volée. Chemin faisant, ils découvrent un scénario inachevé sur la banquette arrière. Un scénario qui traite justement de deux personnages, Javid et Tan, qui viennent de dézinguer tous les clients d'un kebab, qui décident de tirer une caisse et qui découvrent un scénario inachevé sur la banquette arrière… Si tous leurs faits et gestes – dialogues compris – sont pourtant bien écrits à l'avance, les deux frères ont du mal à se considérer comme de vulgaires seconds couteaux d'une série B. Ils décident alors d'aller taper la causette avec leur auteur, un petit dentiste de quartier qui pompe allègrement Tarantino pendant son temps libre. Niqués par l'absence d'effet de surprise et prévisibles comme des personnages au destin figé, Javid et Tan auront beau courir derrière leur libre arbitre, ces amateurs de kebab frais vont se manger une avalanche d'emmerdes scénarisées…

Petit bijou de cinéma méta, Snowflake – derrière son pitch à la Pirandello et ses personnages en quête d'auteur – est un pur produit d'exploitation lâché à cent à l'heure : certes, il doit beaucoup à sa virtuosité scénaristique, qui mêle comédie noire, surréalisme total et chaos en rab', ainsi qu'à son emballage qui emprunte aussi bien à Tarantino qu'à Charlie Kaufman. Mais la plus grande force du film de Kolmerer et James est surtout de nous prouver qu'à une époque où plus de 4000 longs sont produits chaque année, le cinéma peut encore surprendre. Et ça, ça n'a pas de prix !

Terrified (2017-Argentine) Réalisé par Demian Rugna Scénario de Demian Rugna Casting : Ariel Chavarria, Maximiliano Ghione, Norberto Gonzalo, … Durée : 90 minutes

Imaginez un instant : vous êtes paisiblement endormi, votre femme s’est discrètement levée pour aller faire ce qu’elle a à faire au petit coin et, d’un coup, vous entendez un martèlement tonitruant de l’autre côté du mur. Furieux d’avoir un voisin qui joue du marteau à trois plombes du mat’, vous allez sonner chez lui afin de lui faire avaler sa boîte à outils, mais il ne répond pas. De retour chez vous, vous remarquez que ces bruits proviennent en fait de votre propre salle de bain. Et lorsque vous ouvrez finalement la porte de celle-ci, vous découvrez votre femme, transformée en boule de flipper ensanglantée, qui se mange tous les carrelages de la pièce… Imaginez maintenant que tout votre quartier soit devenu un freakshow paranormal géant, où tous vos voisins ont droit à ce qui se fait de pire en termes de phénomènes inexpliqués. Où même les flics n’osent plus mettre les pieds. Où seuls des enquêteurs spéciaux décident désormais de s’enfermer pour étudier les phénomènes. À condition, bien sûr, de garder son sang-froid car ce qu’ils vont découvrir est proprement terrifiant…

Voici en exclu l’extrait d’un e-mail qu’on a envoyé à James Wan après avoir vu Terrified : « salut James, on sait que tu as déjà pas mal de boulot avec ton acteur sur Aquaman et on ne veut surtout pas te démoraliser mais… il y a un certain Demian Rugna qui vient de réaliser un film qui fait passer les tiens pour des productions AB3 (…). En plus, il enchaîne les jump scares comme les virages d’une montagne russe sans fin ! ». Eh oui, avec Terrified, l’Argentine vient de trouver son maestro de la flippe…

7.8 Compétition Internationale Jury: LLOYD KAUFMAN

C’est en 1971 que Lloyd Kaufman rencontre son futur partenaire Michael Herz à Yale. L’Univers Troma est né en 1974 avec des séries de comédies libidineuses hautement originales. Ces films indépendants - précurseurs des grands hits tels que National Lampoon’s Animal House et Porky’s - furent déjà très rentables. Cela ne l'a pas empêché de continuer à travailler sur d'autres productions comme Rocky et Saturday Night Fever. Mais la relation de Kaufman avec le Hollywood mainstream ne durera pas longtemps. En 1984, Lloyd obtient ainsi un énorme succès avec The Toxic Avenger. La réussite de celui-ci fut suivie par un défilé de triomphes commerciaux et artistiques dans une veine similaire, mélangeant fantasy, action, comédie et érotisme dans un style qui ne peut-être décrit que comme “Tromatique”. Ces films - comprenant la trilogie the Class of Nuke ‘Em High , Sgt. Kabukiman NYPD et Troma’s War - ont souvent été ignorés ou égratignés par l’intelligentsia de l’époque, mais parlent à toute une génération de jeunes gens qui ont rejeté les productions commerciales des années 80. Certains de ces fans sont devenus eux-mêmes réalisateurs : Quentin Tarantino, Kevin Smith, Mike Judge, Peter Jackson et Trey Parker. Grâce à ses admirateurs, Kaufman a fait de nombreuses apparitions dans des films tels que Captain Orgazmo, de Trey Parker, Cabin Fever, d’Eli Roth, ou Les Gardiens de la Galaxie, de James Gunn.

FILMO : The Toxic Avenger (1984) – Class of Nuke 'Em High (1986) – Troma's War (1988) – The Toxic Avenger : Part II (1989) – The Toxic Avenger III : The Last Temptation of Toxie (1989) – Sgt Kabukiman NYPD (1990) – Class of Nuk'Em High II : Subhumanoid Meltdown (1991) – Tromeo and Juliet (1996) – Terror Firmer (1999) – Citizen Toxie : The Toxic Avenger IV (2000) – Poultrygeist : Night of the Chicken Dead (2006) – Return to Nuke'Em High Volume 1 (2013) – Return to Return to Nuke'Em High AKAK vol.2 (2017)

JULIA DUCOURNAU

C’est fascinant de constater à quel point le parcours de Julia Ducournau mène vers l’évidence Grave : ses parents, respectivement gynéco et dermato, lui font tutoyer les transformations du corps au quotidien. Son cinéaste préféré, c’est Cronenberg, et plus particulièrement Crash, où son inconscient flashe sur la sexualité de ces corps-machines. Des thématiques qui lui parlent et qui lui donnent envie de noircir des pages. Alors, forcément, elle se tourne vers des études de lettres. Puis, c’est la Femis section scénario, où son amour des films de genre la fait clairement sortir du lot. Après un passage au BIFFF en 2015, lors du marché Frontières, Julia Ducournau se lance dans la réalisation de Grave, avec de nombreuses scènes tournées notamment à Liège. Le reste appartient à la postérité : Grave devient la révélation de Cannes, des spectateurs s’évanouissent devant le film à Toronto, les critiques sont toutes unanimes et les prix affluent dans un tourbillon mondial. Une chose est sûre : nous, on demandera les numéros du Loto à Julia au BIFFF !

FILMO : Grave (2016)

STEPHANIE CRAYENCOUR

Non seulement elle est Uccloise, mais en plus elle a du talent à revendre ! La petite nièce de Marguerite Yourcenar a tout juste 20 ans lorsqu'elle décide de quitter la Belgique afin de tenter sa chance à Paris. 3 ans plus tard, elle décroche son premier rôle dans Les Amours d'Astrée et de Céladon, d'Eric Rohmer. Allergique aux étiquettes, Stéphanie Crayencour refait parler d'elle avec la chanson La Fille qui sourit de chagrin , suivie dans la foulée d'un album composé avec le chanteur Saule. Toujours aussi imprévisible, elle est à l'affiche de la comédie Les Mythos en 2011 (qui lui vaudra une nomination au Magritte du Meilleur Espoir Féminin), et enchaîne avec Tom le Cancre ainsi que la série Les Hommes de l'Ombre. En 2016, on la retrouve dans le court-métrage Ice Scream (projeté au BIFFF) et dans Les Visiteurs 3 (pas projeté au BIFFF). La suite promet de très belles choses, puisque – après Bienvenue à Marly-Gomont, Un Petit Boulot et Faut pas lui dire – elle est revenue sur nos écrans en ce début d'année dans Un Profil sur Deux, avec l'inénarrable Pierre Richard !

FILMO : Les Amours d'Astrée et de Céladon (2009) – Oscar et la Dame Rose (2009) – Kill Me Please (2010) – Les Mythos (2011) – Tom le Cancre (2012) – Les Visiteurs 3 (2016) – Bienvenue à Marly-Gomont (2016) – Un Petit Boulot (2016) – Faut pas lui dire (2016) – Un Profil sur Deux (2017)

LAURENT LUCAS

Pris par le virus des planches après avoir assisté à un one man show à Paris, Laurent Lucas a très vite été happé par le cinéma hexagonal. En 2000, il obtient une nomination au César du Meilleur Espoir Masculin pour Haut les Coeurs, tourne avec Bonello et Carax tout en interprétant Marivaux et Harlod Pinter au théâtre. Mais c'est avec Harry, un ami qui vous veut du bien qu'il explose aux côtés de Sergi Lopez. Il enchaîne avec Dans ma Peau, de Marina de Van, Qui a tué Bambi?, de Gilles Marchand, avant de tomber sur notre bon vieux Fabrice national, avec qui Laurent Lucas va se lancer dans la fameuse trilogie ardennaise (Calvaire – Alleluia – Adoration (en préparation)). Plus récemment, il a succombé à la mode des séries, tournant notamment dans Les Revenants et Le Bureau des Légendes, tout en lorgnant du côté du cinoche avec un (très) bon goût : l'un de ses derniers rôles étant dans Grave, de Julia Ducournau…

FILMO : Pola X (1999) – Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) – Le Pornographe (2001) – Dans ma peau (2002) – Qui a tué Bambi ? (2003) – Calvaire (2004) – Lemming (2005) – Contre-Enquête (2007) – Alléluia (2014) – Enragés (2015) – L'Odyssée (2016) – Grave (2016)

Ajin : demi-human (2017-Japon) Réalisé par Katsuyuki Motohiro Scénario de Masahiro Yamaura et Hiroshi Seko Casting : Mamoru Yimano, Takeru Satoh, Tetsuji Tamayama, … Durée: 109 minutes

Très bonne nouvelle pour Kei Nagai : après s'être mangé un cinq tonnes roulant à toute berzingue dans les dents, il a survécu. Mauvaise nouvelle : ce n'est pas parce qu'il a le cul bordé de nouilles qu'il s'en est sorti, mais parce qu'il se révèle être un Ajin. Autrement dit, un immortel. Une particularité qui donne une telle trique au gouvernement japonais que ce dernier emprisonne Kei dans le but d’en faire son cobaye, et lui couper les membres quotidiennement. Juste pour voir comment ça repousse… Mais Kei va vite être libéré par Sato, un autre Ajin qui semble en avoir marre de voir ses semblables hachés comme des queues de lézard. Bien décidé à l'enrôler dans sa croisade contre ces enfoirés d'humains, Sato explique à Kei l'horrible discrimination dont ils sont victimes à coups d'avions détournés sur des gratte-ciels à Tokyo. Après tout, la seule chose qu'il demande, c'est de privatiser une partie de la capitale afin qu'on leur foute la paix. Pas vraiment sensible aux arguments du psychotique Sato, Kei va mettre son immortalité au service de ses ennemis, petits mortels insignifiants que Sato a prévu de gazer si on ne lui donne pas son petit lopin de terre…

Quand les X-Men rencontrent Highlander ! Voici comment on pourrait résumer cette superproduction japonaise, adaptée du manga éponyme de Gamon Sakurai. Réalisé par Katsuyuki Motohiro (la trilogie Bayside Shakedown), Ajin : Demi-Human a pulvérisé le box-office japonais dès sa sortie en salles, livrant ses scènes de combat plus cultes les unes que les autres. Oui, c'est du très grand spectacle, avec des effets spéciaux signés par l'équipe derrière Ghost in the Shell et Logan, et la preuve que certaines galettes doivent impérativement être dégustées sur grand écran !

Along with the gods (2017-Corée du sud) Réalisé par Yong-hwa Kim Scénario de Ho-min Ju et Yong-hwa Kim Casting : Jung-woo Ha, Tae-hyun Cha, Ji-hun Ju Durée : 139 minutes

Pompier émérite, Kim Jo-hong vient de se manger une chute de plus de dix étages après avoir sauvé une petite fille d'un immeuble en flammes. Forcément, il ne s'en relève pas et décède sur place. Pourtant, pas d'anges à l'horizon pour lui jouer un requiem de bienvenue à la harpe et encore moins de lumière blanche au bout d'un tunnel : son comité d'accueil se limite à deux zigues, habillés en fashion faux pas de croque-morts, qui se présentent comme ses avocats dans l'Au Delà… Kim n'a même pas le temps de leur demander s'ils sont pro deo que ces derniers lui font un topo des réjouissances à venir : afin d’obtenir sa carte verte au paradis et être réincarnée, l'âme de Kim devra se coltiner les sept cercles de l'enfer, et autant de procès célestes, ce pour établir son pedigree dans chacun des péchés à l'ordre du jour. À savoir : la trahison, la violence, le meurtre, la piété filiale, la déception, l'injustice et l'indolence. Une seule condamnation et c'est l'enfer éternel, customisé en fonction du péché. Et avec tout ça, Kim n'a toujours pas eu le temps de prendre une douche…

Adaptation dantesque d'un webcomic culte au pays de Hyundaï, Along with the Gods est le film de tous les superlatifs: troisième plus gros succès de tous les temps au box-office coréen, cette relecture de Dante à la sauce taoïste ne plaisante décidément pas avec l'idée de grand spectacle ! Siphonnant Hollywood de ses meilleurs responsables FX, le nouveau film de Kim Yong-hwa (Mr Go) est un aphrodisiaque visuel qui enchaîne les money shots à une cadence proprement hallucinante. Et, franchement, vu ce qu'ils viennent de balancer sur l'écran, on trépigne d'impatience pour la deuxième partie de cette leçon magistrale d'entertainment ! House of the disappeared (2017-Corée du sud) Réalisé par Dae-wung Lim Scénario de Jae-hyun Jang et Alejandro Hidalgo Casting : Do-bin Baek, Jae-yoon Jo, Yunjin Kim,… Durée : 100 minutes

Tout est parti tragiquement en sucette un soir, 25 ans auparavant. Mi-hee se réveille parmi des bris de verre dans sa gigantesque baraque. Elle se relève, entend des cris, descend à la cave et tombe sur le cadavre de son mari. Puis, c’est son fils qu’elle aperçoit. Encore vivant, pour le coup. Mais pas pour longtemps, car ce dernier est aspiré dans les tréfonds des murs en briques… Évidemment, le coup de la présence surnaturelle passe aussi bien que le désormais célèbre Airbnb de Jawad auprès des képis, et la pauvre Mi-hee finit par se retrouver en zonzon pour trèèès longtemps. Presque trois décennies plus tard, elle bénéficie d'une libération à condition de rester en résidence surveillée. Ce qui arrange bien notre vaillante grand-mère, car elle n’a rien perdu de sa rage, surtout s'il s'agit de revenir taquiner cette foutue maison hantée : balle au centre, le match démoniaque peut enfin reprendre ! Mais, si elle s’était préparée à niquer des suaires volants qui claquent des portes en faisant «bouh !», c’est clairement râpé. La vérité est bien plus terrifiante, avec des enjeux qui concernent la survie de sa famille… morte, il y a 25 ans !

En 2015, le Vénézuélien Alejandro Hidalgo débarquait au BIFFF avec une véritable bombe cinématographique : The House at the End of Time. Lauréat du Corbeau d'Argent à l'époque, ce film était inévitablement voué à être «remaké» (oui, ça se dit!) par l'industrie cinématographique. Restait à savoir d'où le coup allait être tiré et, finalement, ce sont les Coréens qui ont saisi la balle au bond, avec Lim Dae-woong (Horror Stories) à la réalisation et Yunjin Kim – inoubliable interprète de Sun-hwa dans la série Lost – aux fourneaux !

Inuyashiki (2018-Japon) Réalisé par Shinsuke Sato Scénario de Hiroshi Hashimoto Casting : Noritake Kinashi, Takeru Satoh, Yûsuke Iseya, …

Inuyashiki Ichirou n'a vraiment pas de bol. Alors qu'il n'a que 58 piges, sa gueule fripée comme un cuir d'éléphant lui donne l'air d'un vieillard pathétique et sénile. Le genre d'abat-jour sans lampe qu'on laisse traîner dans un coin, et c'est exactement ainsi que sa famille irrespectueuse le traite… Et, comme les mauvaises nouvelles n'arrivent jamais seules, son médecin lui annonce qu'un cancer particulièrement virulent va très vite écourter son séjour sur Terre. Bien calé au fond de son trou existentiel, le pauvre Inuyashiki se dit que la situation ne pourrait pas être pire. Et pourtant : vlà qu'un éclair mystérieux venu du ciel le frappe de plein fouet ! À son réveil, Inuyashiki remarque que ce coup de foudre n'a laissé aucune trace sur son corps. Pourtant, il a l'étrange impression que quelque chose a changé en lui… Et ces petits changements se révéleront être exactement ce dont notre cadavre en sursis avait besoin. Et pas juste pour reprendre brièvement du poil de la bête, comme un vulgaire palliatif, hein. Ici, on parle d'une version 2.0 de l'abat-jour qui, cette fois, va éclairer le monde d’un pouvoir absolu… Mais le même éclair a frappé une autre personne, bien moins portée qu'Inuyashiki à l'esprit chrétien.

On lui doit The Princess Blade, Gantz, Death Note : Light up the new world ou encore I am a Hero (Grand Prix du BIFFF 2016). Son nom ? Shinsuke Sato, l'un des meilleurs réalisateurs japonais de sa génération, tout simplement. Et il le prouve une fois de plus avec cette adaptation homérique du manga de Hiroya Oku, où il offre à Takeru Satoh (la trilogie Rurouni Kenshin) l'occasion de pervertir son image de bon samaritain. Et comme l'ami Shinsuke adore le BIFFF, il nous offre son nouveau chef-d’œuvre en avant-première mondiale ! Legend Of the naga pearls (2017-Hong Kong/Chine) Réalisé par Yang Lei Scénario de Tan Cheung et Xu Zhaoqing Casting : Darren Wang, Tian Ai’Zhang et Simon Yam, … Durée : 108 minutes

Il y a bien longtemps, la mythique cité d’Uranopolis fut le théâtre d’une bataille apocalyptique entre les Humains et la Tribu Ailée. Un PSG – Real Madrid aux proportions légendaires où, pour une fois, les humains ont joué dans l’équipe gagnante de Zizou… Pratiquement éteinte, la Tribu Ailée a désormais beaucoup de mal à redécoller et Xue Lie, son descendant royal, est fin prêt pour le match retour. Mais pour venger sa race, Xue Lie a désespérément besoin des Perles de Naga, version asiatique du Tesseract des Avengers qui permettrait l’éradication totale de ces enflures d’humains. Rien de moins. Seul problème : ces fameuses perles sont en possession d’un certain Ni Kongkong, voleur à la petite semaine qui ne percute absolument pas que ses nouvelles petites bouboules ont une valeur aussi… destructive !

Début 2000, sept auteurs chinois s’inspirent du Seigneur des Anneaux et créent un univers fictionnel fantastique. Ce sera Novoland, un monde incroyablement riche et foisonnant, à mi-chemin entre le traditionnel et l’héroic-fantasy à la sauce Willow. Forcément, un frigo aussi bien garni est un rêve éveillé pour tout bouffeur d’histoires fantastiques, et il n’a pas fallu attendre longtemps avant que cette poésie écrite se transforme en prose visuelle. À la production, on retrouve Gordon Chan (Painted Skin, The Medallion, The Four). Au rayon des effets spéciaux, c’est toute l’équipe des Star Trek qui a été débauchée et – litchi sur le gâteau – Simon Yam (PTU, Lara Croft, Ip Man, Iceman) s’octroie le rôle du bad guy dans cette superproduction très attendue !

Man Divided (2017 – Danemark/ Finlande/ Suède) Réalisateur par Max Kestner Scénario de Dunja Gry Jensen Casting : Carsten Bjornlund, Sofia Helin, Marijana Jankovic, … Durée : 87 minutes

En 2095, Piège de Cristal 3 fêtera son centenaire. Pourtant, plus personne n'appréciera de voir John McClane vider des bidons d'eau dans le but de résoudre une énigme mathématique. Et pour cause : En 2095, le monde est ravagé par un désastre écologique ; les océans ont tellement grimpé que Bruxelles-les Bains est devenu permanent, les nappes phréatiques ont été contaminées par le sel et toutes les réserves d'eau potable ont quasiment disparu de la surface du globe… Mais, afin de relancer l'arrosage automatique du monde, des scientifiques ont mis au point un système de fission moléculaire qui permet d'envoyer un double de soi dans le passé. Fang Rung est l'un de ces agents temporels, et son double a été envoyé en 2017 pour retrouver les notes potentiellement révolutionnaires d'une scientifique danoise. La mission est d'autant plus périlleuse que le moindre changement dans le passé altère irrémédiablement le futur, et des modifications de 0,3 % ont déjà été enregistrées à cause du double de Fang Rung. Mais ce dernier ne semble pas vouloir revenir : découvrant pour la première fois l'eau de source, la nature et les fruits frais, ce migrant temporel est prêt à tout pour obtenir l'asile dans le passé...

Portant une thématique plus actuelle que jamais, le premier long de Max Kestner est un véritable coup de maître : mêlant thriller SF, anticipation et la (très casse-gueule) boucle temporelle, Man Divided impressionne par sa maîtrise de tous les angles, qu'ils soient narratifs ou formels, et ne cherche jamais à se planquer derrière un jargon technico-j'tembrouille afin de justifier son script. Au contraire : à la fois d'une simplicité poétique et d'une puissance évocatrice rarement vue, Man Divided est un chef d’œuvre en son genre. Ni plus, ni moins ! Mon Mon Mon Monster (2017-Taiwan) Réalisé par Giddens Ko Scénario de Giddens Ko Casting : Eugenie Liu, Kent Tsai, Yu-kai Teng, … Durée :113 minutes

Jusqu'à présent, Lin était la tête de turc de son lycée. Et plus particulièrement de Ren-hao et ses petits elfes malfaisants, tellement zélés dans l'humiliation quotidienne que Lin aurait pu servir de synonyme au harcèlement dans le dictionnaire. Mais voilà, les choses ont bien changé : obligés de se farcir des travaux d'intérêt collectif ensemble, Lin et ses harceleurs tombent sur une créature bien étrange… Et, plutôt que de la ramener au zoo ou prévenir la SPA, notre gang de morveux décide de l'enfermer dans une cave bien sombre afin de lui faire subir ce qu'à peu près tous les gamins ont un jour fait avec un ver de terre. Bonus de Noël avant l'heure : cette goule semble avoir une capacité de régénération qui permet de multiplier les séances de torture vers l'infini et au-delà ! Mais, si Lin est soulagé d'esquiver enfin les brimades, il ne se sent pas très jouasse pour autant à l'idée de brûler la pauvre créature au troisième degré, juste «pour rigoler». Un avis plus que partagé par la sœur aînée de la goule, qui suit la piste de sa cadette en bouffant tout ce qu'il y a sur son passage…

Avec son titre à prononcer comme Scoobydoo quand il voit un m-m-m-monstre, le nouveau film de Giddens Ko est LA claque made in Taïwan qui vient d'être infligée au monde du cinoche ! Plutôt que de traiter par la bande le sujet du harcèlement scolaire avec sa petite tape moralisatrice, Ko fonce dans le tas sans mettre de gants, avec effet poing dans la gueule garanti. Visuellement somptueux et provocant dans le fond, Mon Mon Mon Monsters est une bête de festival qui met minable tout l'âge d'or de la J- horror en même pas deux heures. Voilà.

Parallel (2018-Canada) Réalisé par Isaac Ezban Scénario de Scott Blaszak Casting : Kathleen Quinlan, Georgia King, Aml Ameen, … Durée : 104 minutes

Lancés dans l'univers impitoyable des start-up, Noël, Josh, Devin et Leena se partagent une vieille baraque en colocation, tout en essayant de vendre leur appli de parking. Les temps sont durs, la concurrence est sans pitié et les engueulades sont régulières. Mais un soir, nos quatre amis vont faire une étonnante découverte derrière un mur creux de leur cave : une pièce secrète dans laquelle trône un mystérieux miroir. Plus flippant encore, le fameux miroir se révèle être une porte dérobée vers des univers parallèles, où le temps se dilate très avantageusement. Nos quatre jeunes loups y voient d'abord une formidable pirouette pour abattre deux semaines de boulot en trois jours. Mais ces univers parallèles les intriguent de plus en plus, et ils se mettent à les tester… Gentiment, d'abord, en piquant la carte de crédit de leurs doubles pour se faire plaisir, par exemple. Puis, dans un des univers alternatifs, ils découvrent par hasard la jaquette d'un film : Frankenstein, avec Ryan Gosling et Emma Stone. Purement anecdotique, à première vue. Et pourtant…

En 2015, Isaac Ezban débarquait sur la scène internationale avec The Incident. Un an après, notre petit génie mexicain revenait nous présenter The Similars en compétition internationale. À l'époque, notre président du jury, Jaume Balaguero, avait adoré le film. Au même titre que Joe Dante, d'ailleurs. Il n'en fallait pas plus pour qu'on propose à Isaac d'escalader le fameux mur de Trump pour faire éclater son talent du côté nord-américain : c'est désormais chose faite avec Parallel, un pur bijou de SF qui lorgne bien sûr du côté de Sliders et de l'ambiance vintage de L'Expérience Interdite. Mais il se démarque surtout par un scénario à la mécanique redoutable, qui tient du pur fantasme. Et c'est en avant-première mondiale au BIFFF, tout simplement. The Scythian (2018-Russie) Réalisé par Rustam Mosafir Scénario de Vadim Golomanov et Rustam Mosafir Casting: Aleksey Fadeev, Vitaly Kravchenko, Saido Kurbanov, … Durée: 105 minutes

Des siècles avant que JC n'apprenne aux hommes à tendre l'autre joue, les steppes d'Asie centrale servaient de terrain de jeu aux plus grands guerriers. Les civilisations se faisaient bouffer les unes après les autres dans des bains de sang épiques. Cette fois, ce sont les Scythes qui sont en voie d'extinction : de valeureux guerriers nomades, ils sont devenus de redoutables mercenaires prêts à assassiner n'importe qui contre une bonne poignée de pépètes. Leur dernier contrat ne manque d'ailleurs pas de gueule : cette fois, c'est carrément un roi qui doit aller bouffer des racines de pissenlit, et le bouc-émissaire tout désigné doit être son fidèle bras droit, Lutobor. Côté cour, la conspiration fonctionne au poil : le roi meurt et Lutobor a droit à un tour gratuit dans les geôles. Côté jardin, par contre, on se la joue finaude : le roi ressuscite en petit comité et Lutobor obtient quelques jours de répit à l'air libre afin de découvrir qui se cache derrière cette haute trahison. Mais lorsqu'il apprend que sa femme et son enfant ont été emmenés comme trophées par les Scythes, ce n'est plus une enquête en catimini qu'il va mener : c'est un enfer de violence et de sang qu'il va déchaîner sur le royaume...

Voici LA fresque épique russe qui va faire trembler les écrans en 2018 ! Précédé de rumeurs plus dithyrambiques les unes que les autres, The Scythian n'était même pas terminé qu'il était déjà vendu à l'international. Certains mentionnent Apocalypto comme référence, et d'autres y reniflent le pitch de Gladiator… Au BIFFF, on le voit surtout comme un Mad Max païen, un fantasme visuel basé sur le passé lointain de la Russie, lorsque les crânes s'émiettaient comme des Speculoos. Une réussite totale, brute de décoffrage, qui va vous donner envie de reprendre un abonnement chez Basic-fit !

Terrified (2017-Argentine) Réalisé par Demian Rugna Scénario de Demian Rugna Casting : Ariel Chavarria, Maximiliano Ghione, Norberto Gonzalo, … Durée : 90 minutes

Imaginez un instant : vous êtes paisiblement endormi, votre femme s’est discrètement levée pour aller faire ce qu’elle a à faire au petit coin et, d’un coup, vous entendez un martèlement tonitruant de l’autre côté du mur. Furieux d’avoir un voisin qui joue du marteau à trois plombes du mat’, vous allez sonner chez lui afin de lui faire avaler sa boîte à outils, mais il ne répond pas. De retour chez vous, vous remarquez que ces bruits proviennent en fait de votre propre salle de bain. Et lorsque vous ouvrez finalement la porte de celle-ci, vous découvrez votre femme, transformée en boule de flipper ensanglantée, qui se mange tous les carrelages de la pièce… Imaginez maintenant que tout votre quartier soit devenu un freakshow paranormal géant, où tous vos voisins ont droit à ce qui se fait de pire en termes de phénomènes inexpliqués. Où même les flics n’osent plus mettre les pieds. Où seuls des enquêteurs spéciaux décident désormais de s’enfermer pour étudier les phénomènes. À condition, bien sûr, de garder son sang-froid car ce qu’ils vont découvrir est proprement terrifiant…

Voici en exclu l’extrait d’un e-mail qu’on a envoyé à James Wan après avoir vu Terrified : « salut James, on sait que tu as déjà pas mal de boulot avec ton acteur sur Aquaman et on ne veut surtout pas te démoraliser mais… il y a un certain Demian Rugna qui vient de réaliser un film qui fait passer les tiens pour des productions AB3 (…). En plus, il enchaîne les jump scares comme les virages d’une montagne russe sans fin ! ». Eh oui, avec Terrified, l’Argentine vient de trouver son maestro de la flippe… Tigers Are not Afraid (2017-Mexique) Réalisé par Issa Lopez Scénario d’Issa Lopez Casting : Paola Lara, Hanssel Casillas, Rodrigo Cortes, … Durée : 83 minutes

Vivant dans un endroit où les cartels sont une réalité du quotidien avant d'être une série sur Netflix, la petite Estrella s'en sortait plutôt bien jusque-là. Mais, un beau jour, voilà que sa mère disparaît sans laisser de traces… Persuadée d'être une princesse avec trois vœux, Estrella prie très fort pour que sa mère revienne. C'est son premier souhait, et c'est un fantôme qui viendra la hanter dans son appartement vide… Crevant de trouille et de faim, Estrella s'aventure dehors et se met à la colle avec un gang d'orphelins des rues, machos avant même leur première crise d'acné. Mais, afin de se faire accepter par ces tigres au griffes encore élimées, Estrella sera obligée de poser un acte irrémédiable. Le réussir sera son deuxième souhait. Quitte à ce que la meute juvénile se retrouve poursuivie par les pires violeurs et les pires tueurs des cartels locaux, prêts à éviscérer ces pauvres gosses qui rêvaient de contes de fées, et qui se retrouveront dans le décompte des faits divers. Ne restera alors plus qu'un vœu à la princesse orpheline…

Troisième film de Issa Lopez et un carton-plein pour son conte de fées macabre trempé dans le sang encore frais des cartels mexicains ! Transcendant une réalité brutale à travers un onirisme qui n'a rien à envier à la poésie du Labyrinthe de Pan, Lopez signe une œuvre à la puissance évocatrice folle, où l'atrocité du quotidien est filmée à hauteur d'enfants – osons une comparaison, toutes mesures gardées, avec Ça – et qui est d'ores et déjà saluée par une pléthore de prix internationaux !

7.9 Hors compétition

The 1000 Faces of Dunjia (2017 - Chine/ Hong Kong) Réalisé par Woo-ping Yuen Scénario de Hark Tsui Casting : Chenpeng Dong, Ni Ni, Arif Rahman Durée : 113 minutes

Nouveau gendarme de la ville paisible de Kaifeng, Dao est persuadé d’avoir trouvé la planque idéale. À part quelques chariots mal garés et des bœufs dépassant la limitation de vitesse, il ne s’attend pas à faire beaucoup d’heures supplémentaires dans sa nouvelle fonction. Pourtant, cette cité-dortoir est faussement assoupie, car une bataille millénaire s’y prépare : là où Dao ne voit que de simples paysans se cachent en fait les membres du clan Wuyin : des chasseurs d’extraterrestres qui sauvent la Terre en toute discrétion depuis des siècles. Et la chute récente d’une météorite de l’hyperespace est justement en train d’affoler leur boussole guerrière, d’autant que ce Kinder Surprise intergalactique recèle ce qui se fait de pire en termes d’ennemis inhumains… Et l’arrivée anticipée d’un poisson rouge de la taille d’un requin blanc à Kaifeng va très vite mettre Dao devant l’évidence même : les après-midi sudoku au soleil, ce ne sera pas pour tout de suite.

Telle la boulette et sa sauce lapin, il y a certaines combinaisons qui sont explosives. Ici, en l’occurrence, c’est celle du mythique Tsui Hark (A Chinese Ghost Story, Detective Dee) et du non moins légendaire Yuen Woo-Ping, à qui l’on doit les tatanes chorégraphiées de Kill Bill, Matrix ou encore Tigre et Dragon ! Première partie d’un dyptique qui n’a nul besoin de Viagra visuel, The 1000 Faces of Dunjia mêle le traditionnel wuxia avec de vilaines bébêtes que l’on trouve habituellement chez Spielberg ou Michael Bay. Dire que la sauce a pris serait un doux euphémisme…

Baahubali: The Conclusion (2017 – Inde) Réalisé par S.S. Rajamouli Scénario de Vijayendra Prascad, S.S. Rajamouli, C.H. Vijay Kumar, Ajay Kumar, Madhan Karky, Manoj Muntashir et Mankombu Gopalakrishnan Casting : Prabhas, Rana Daggubati, Anushka Shetty, Tamannaah Bhatia, … Durée : 167 minutes

Après avoir broyé les soi-disant invincibles Kalakeyas, le beau – le grand - le fort - l'incroyable Amarendra Baahubali se voit offrir une promotion qui ne se refuse pas : devenir le roi du Royaume de Mahishmati. Si le peuple le vénère tel un Dieu vivant et incroyablement magnanime, Bhallaladeva, le frère de Baahubali, ne se sent pas trop d'humeur à lui faire une danse du ventre pour célébrer ça. Bien décidé à reprendre le trône, il patiente dans la moiteur des palais fastueux en attendant un faux-pas de Baba… Et ce moment arrivera lorsque le futur roi, parti en campagne pour rencontrer ses futures ouailles, tombe raide dingue de la princesse Devasena. Le complot que s'apprête alors à ourdir Bhallaladeva fera passer l'intégrale de Dynastie et de Falcon Crest pour des épisodes de Tchoupi…

On entend certains esprits chagrins faire les kékés car ils ont déjà vu ce deuxième épisode en téléchargement illégal, sur un écran digne d'un sous-plat, et dans une qualité qui doit égaler celle d'une VHS lessivée par 36 enregistrements successifs. Grand bien leur fasse car, nous, on s'adresse aux vrais cinéphiles : à ceux qui savent qu'il y a un avant et un après Baahubali, à ceux qui ont vécu l'expérience absolument mythique de la projection du premier épisode sur l'écran dantesque du BIFFF ! Et s'il y a bien un endroit au monde où l'on peut déguster cette suite comme il se doit, c'est chez nous. Alors,accrochez-vous bien : si le premier opus de S.S. Rajamouli ridiculisait toute l'héroic fantasy – de Conan au Seigneur des Anneaux -, il en a définitivement gardé sous la pédale pour sa conclusion… Before We Vanish (2017-Japon) Réalisé par Kiyoshi Kurosawa Scénario de Tomohiro Maekawa, Sachiko Tanaka et Kiyoshi Kurosawa Casting : Masami Nagasawa , Ryuhei Matsuda, Hiroki Hasegawa,… Durée : 129 minutes À l'heure où ses copines d'école jouent à la marelle, une jeune étudiante vient d'assassiner une vieille femme. Intriguant, comme sensation. Ça lui donne envie de recommencer : alors, elle se trouve une arme de poing, sort en pleine rue avec son uniforme souillé de sang, et se lance dans un carnage improvisé. Ces humains tombent décidément comme des mouches… En tant qu'extraterrestre venue sur terre pour étudier les faiblesses de l'espèce humaine, notre jeune étudiante est aux anges ! Son peuple craignait avoir affaire à un peuple guerrier ? Non : juste des milliards de chiffes molles parasitées par des concepts émotionnels inutiles. Pendant ce temps, ses deux autres collègues éclaireurs semblent aussi avoir trouvé de quoi s'amuser : ils n'ont cessé de pomper l'essence même des corps humains dont ils ont pris possession, laissant un beau paquet de coquilles vides derrière eux. Reste à pondre le rapport avant l'assaut final, maintenant…

On luit doit des œuvres emblématiques telles que Cure, Pulse, Tokyo Sonata ou plus récemment Real (présenté au BIFFF 2014). Pour son vingtième opus, Kiyoshi Kurosawa réinvente L'invasion des Profanateurs de Sépulture avec son sens proverbial de l'allégorie et du questionnement humain. Bah oui : Kurosawa n'est pas Emmerich, et la destruction de la planète l'intéresse beaucoup moins que l'idée de voir l'Homme dépouillé des concepts de travail, de propriété, voire de la famille. Après, ne vous étonnez plus qu'un terme comme l'aliénation soit composé de deux autres mots : alien & nation…

Belzebuth (2017- Mexique) Réalisé par Emilio Portes Scénario d’Emilio Portes et Luis Carlos Fuentes Casting : Tobin Bell, Tate Ellington, Joaquin Cosio, … Durée : 113 minutes

Alors qu’il agonisait sur sa croix, Jésus avait promis de revenir sur Terre… Mille ans plus tard, premier essai. Mais le Malin réussit à enfumer le pape de l’époque, qui ne trouve rien de mieux que de lancer la première croisade, tuant au passage le Messie ressuscité. Vachement refroidi par l’accueil, JC décide d’attendre un autre millénaire avant de refaire coucou. Evidemment, personne n’est au courant, mais certains signes avant-coureurs ne trompent pas les initiés… A Mexico, de nos jours, une infirmière possédée fait un véritable carnage dans une maternité. Cinq ans plus tard, un gamin liquide ses camarades de classe à coups de pétoire. Quelques jours après, une employée de la piscine municipale rejoue les derniers instants de Claude François avec un bassin rempli de gamins innocents et de fils électriques… Le doute n’est plus permis : Jesus is back ! Et, vu les cadavres qui s’empilent, c’est son éternel challenger, Belzébuth, qui se charge du pot d’accueil.

En 2013, nous vous présentions Pastorela, une œuvre complètement déjantée où le Bien et le Mal s’affrontaient sur fond de pièce de Noël. A priori très volubile sur le sujet, Emilio Portes les oppose à nouveau dans son dernier film à travers ses représentants les plus emblématiques ; mais il se débarrasse cette fois de toute forme d’humour au profit de l’horreur pure. Une volonté d’autant plus assumée que Tobin Bell – éternellement associé à la franchise Saw – est au casting de cette farandole blasphématoire de crucifix inversés !

Beyond Skyline (2017-Royaume-Uni/Chine/Canada/Indonesie/Singapour/États-Unis) Réalisé par Liam O’Donnell Scénario de Liam O’Donnell Casting : Frank Grillo, Bojana Novakovic, Iko Uwais, … Durée : 106 minutes

Flic alcoolique de Los Angeles, Mark récupère son délinquant de fils au poste. Une histoire de bagarre. Une de plus… Sur le chemin du retour, alors que Mark est en plein sermon sur la violence-que-c’est-pas-bien, la mégapole californienne est brusquement attaquée par une flotte maousse d’extraterrestres : aspirant tous les habitants comme une moissonneuse- batteuse intergalactique en quête de cerveaux frais, les vilains aliens ignorent encore que personne n’interrompt Mark sans s’attirer les foudres du bonhomme. Et, à plus forte raison, quand il fait la leçon à son fiston… Repu comme un tapir qui vient de se sniffer une fourmilière, le vaisseau ennemi repart tranquillou bilou vers d’autres festins, mais Mark – coincé avec son fils et des milliers d’autres humains dans les entrailles mécaniques dudit vaisseau – entend bien recevoir des excuses en bonne et due forme de la part de ces branlotins de l’espace. Et tant mieux s’il n’a pas fini son petit laïus sur la violence parce que, là, elle va être distribuée comme une promotion sauvage sur les pots de Nutella !

Certaines suites sont aussi utiles qu'une capote dans un couvent. D'autres sont là pour rectifier le tir, et Beyond Skyline fait clairement partie de cette dernière catégorie ! Ne reprenant que les éléments les plus croustillants du Skyline intimiste des frères Strause, Liam O'Donnell passe à la fois en scope et à l'international pour une déferlante de bastons spectaculaires et de feux d'artifice pyrotechniques. Et, franchement, sachant que c'est Frank Grillo (The Purge : Anarchy) et Iko Uwais (The Raid) qui vont distribuer les mawashis aux vilaines bébêtes de l'espace, on est sûrs qu'ils y mettront les formes !

Cop baby (2017-Russie) Réalisé par Alexander Andrushenko Scénario de Andrey Zolotarev Casting : Elisabeth Arzamasova Sergey Garmash, Yang Ge, … Durée : 90 minutes

Version russe de l'inspecteur Harry, Igor Khromov vient de passer un an dans les geôles de Vladivostok. Le temps de faire copain-copain avec les triades du coin et leur montrer qu'il n'est pas du genre à se pencher pour attraper la savonnette. En liberté conditionnelle, Khromov continue son opération à l'air libre mais, alors qu'il est à deux doigts de coincer tout le troupeau de brebis galeuses, une diseuse de bonne aventure lui jette un sort : une balle dans le buffet plus tard, le valeureux Igor se retrouve à l'hôpital… et se réveille dans le corps d'un nouveau-né. Obligé d'attendre qu'il soit doué de parole, Khromov ronge son lange, tête du nibard et maudit ses sphincters entre deux gouzigouzi parentaux. Un an plus tard, le moutard Khromov pense toujours à mettre un terme à cette mafia qui ruine le potentiel touristique déjà peu glamour de Vladivostok, et il dispose cette fois d'une arme absolue : il parle enfin ! D'une voix tapissée par des années de tabac et d'alcool bon marché, il fait son coming-out auprès de son «père», Oleg, policier également. Enfin, disons qu'il est le Punisher des pelouses et des parterres fleuris, mais son fiston – bien au chaud dans son maxi cosy – va lui faire découvrir le monde des putes traîtresses, de la drogue et des exécutions sommaires…

De Freaky Friday à Dans la Peau d'une Blonde, la recette du body swap a toujours été gagnante ! Mais, cette fois, nos amis Russes l'ont assaisonnée avec une louche d'Allo Maman, ici bébé et une généreuse lampée de L'Arme Fatale. Résultat ? Un «feel good» movie fantastique, entièrement tourné à Vladivostok, qui sent bon le remake vers des palmiers plus impérialistes ! Double Date (2017-Royaume-Uni) Réalisé par Benjamin Barfoot Scénario de Danny Morgan Casting : Danny Morgan, Georgia Groome, Michael Socha, … Durée : 89 minutes

Jim est sur le point de fêter ses 30 ans et, pour son anniversaire, il ne rêve que d'une chose : se faire enfin décapsuler l'endive par une fille consentante de sexe féminin. Mais Jim, avec ses cinquante nuances de gras, est loin d'être une gravure de mode, sans compter qu'il fait partie d'une minorité qu'on peut encore chambrer : les roux. Heureusement pour lui, son meilleur pote Alex est là pour jouer au rabatteur et lui inculquer les recettes d'une drague réussie. Et là, par un alignement magique des astres, Kitty et Lulu apparaissent dans leur bar. Deux créatures dont l'entrée dans n'importe quel lieu se fait impérativement au ralenti, même si Lulu est plus Angelina que Jolie… Et, malgré une approche qui tient plus du blaireau de comptoir que du gentleman, Jim décroche le jackpot : un double date le soir même ! Alors, Jim se fait beau, il essaie différentes chemises, bouffe six boîtes de Frisk, et s'échauffe délicatement le boa paresseux. Pendant ce temps, leurs «dates» s'apprêtent également : elles affûtent leurs lames, préparent le chloroforme, testent les seringues et terminent leur pentagramme satanique dans leur cave. Bref, tous sont persuadés que ça va gicler ce soir, mais chacun à sa manière...

Depuis le grand écart mythique effectué par Shaun of the Dead entre la comédie et l'horreur, la perfide mais tellement funny Albion n'a eu de cesse d'exploiter le filon : Prevenge, Sightseers ou encore Egomaniac ont déboulé sur nos écrans. Cette fois, c'est au tour de Benjamin Barfoot de prendre la relève avec son premier long : un pur délice d'horreur comique qui ne perd pas une seconde pour envoyer tous les mecs dans le platane de la galanterie perdue. Avec la carotide tranchée, de préférence !

The End ? (2017-Italie) Réalisé par Daniele Misischia Scénario de Cristina Ciccotti et Daniele Misischia Casting : Alessandro Roja, Carolina Crescentini, Claudio Camili, … Durée : 100 minutes

Businessman arriviste, Claudio Verona est un homme pressé. Par les chiffres et les actionnaires, mais surtout par le temps : en route pour un rendez-vous très important, il ne prête même pas attention aux alertes radio annonçant la mise à sac de Rome par des émeutes généralisées. Une fois arrivé au bureau, il a à peine cinq minutes pour mettre une main aux fesses de sa maîtresse, se manger une solide salade de phalanges et sauter dans un ascenseur. L'homme pressé presse alors le bouton, le temps passe et soudain l'ascenseur trépasse entre le 7e et le 8e étage. Claudio enrage, appelle la maintenance, cherche quelqu'un à virer mais il est désespérément seul dans sa conserve. Il réussit néanmoins à ouvrir légèrement les portes, et se met alors à beugler comme un putois afin qu'on le sorte de là. Même un stagiaire non payé ferait l'affaire ! Mais les employés courent et crient dans tous les sens, sans lui prêter la moindre attention. Claudio craint dès lors le pire : un audit surprise du ministère des finances… Deux têtes arrachées plus tard, notre Macron des Abruzzes comprend finalement qu'il est dans un remake italien d'un des meilleurs films de Danny Boyle. Et, surtout, que cet ascenseur est pour l'instant sa meilleure assurance-vie…

Comment foutre le brin à Rome sans avoir besoin de l'A.S. Roma et de la Lazio ? Prenez le concept gagnant du huis-clos en ascenseur (Elevator, Devil et le classique de Dick Maas s'en portent garants), mélangez-le avec I am a Legend et 28 Days Later, laissez reposer jusqu'à ébullition et profitez du spectacle ! Déjà auteur de courts en forme d'hommages (Silent Hill, Resident Evil), Daniele Misischia passe à la vitesse supérieure et redonne ses lettres de noblesse au zomblard transalpin !

The Envelope (2017- Russie) Réalisé par Vladimir Markov Scénario d’Ilya Kulikov Casting : Yuliya Peresild, Igor Lizengevich, Olga Medynich, … Durée :76 minutes

Chauffeur privé d'une grosse société moscovite, Igor n'a peut-être pas de casquette DHL vissée sur le caillou, mais il veut bien jouer au coursier afin de faire plaisir à la secrétaire qu'il dragouille entre deux trajets. Et puis, une enveloppe à livrer, c'est l'affaire de quinze minutes à tout casser, non ? Sauf qu'à peine arrivé à l'adresse susmentionnée, Igor ne va pas tarder à regretter sa bonté d'âme : la porte de l'appartement, flanquée d'un joli numéro 13, est déjà ouverte sur un intérieur aussi cosy qu'un goulag. La proprio, raccord avec sa déco, apparaît alors dans un souffle glacial et annonce à Igor qu'il s'est trompé d'adresse. Amusé par cette vieille folle qui veut probablement éviter un avis d'expulsion, Igor rabaisse ses mirettes sur le fameux courrier… et constate que l'adresse n'est plus la même. Dans la foulée, son interlocutrice lui conseille vivement de continuer à jouer au facteur en lui proposant même une vieille pièce d'or datant de l'époque des tsars. À une condition, cependant : ne jamais – au grand jamais – essayer d'ouvrir la fameuse enveloppe…

Directement inspiré de la veine fantastique et sombre d'Edgar Allan Poe, The Envelope montre une nouvelle fois que les Russes ont une sérieuse carte à jouer dans le domaine du fantastique ! Premier film de Vladimir Markov, ce conte macabre et terrifiant n'en est pas une œuvre de novice pour autant : ne lésinant pas sur les roubles pour asseoir sa place d'outsider de luxe dans le royaume de l'horreur, The Envelope a pu compter sur Konstantin Listratov et son expérience sur Mission : Impossible – Rogue Nation, Avengers ou encore Guardians of the Galaxy Vol.2 pour les effets spéciaux ! Nota bene pour les plus jeunes : une enveloppe est l'ancêtre de l'email. Juste au cas où…

Five Fingers For Marseilles (2017-Afrique du sud) Réalisé par Michael Matthews Scénario de Sean Drummond Casting : Zetho Dlomo, Garth Breythenbach, Kenneth Fok, … Durée : 120 minutes

Ils étaient cinq gamins innocents, vivant dans un township collé à la ville de Marseilles. Nourris à l'oppression policière en plein Apartheid, ils en bavaient quotidiennement et se défendaient avec d'inoffensifs lance-pierres. Jusqu'au jour funeste où l'un d'eux s'empara d'une arme et expédia deux flics blancs six pieds sous terre. Son nom était Tau et plus personne ne l'a jamais revu depuis… Vingt ans plus tard, Tau est de retour en ville. Incognito. Profil très bas, même. Ses amis sont toujours là, ils sont maire, flic et prêtre. Le cinquième est au cimetière. Personne n'a oublié ce que Tau a fait et personne ne lui a pardonné non plus. La ville a bien changé, par contre : si les affreux colonialistes blancs ont quitté la place, la corruption y est toujours bien installée et Ghost, le nouveau shérif autoproclamé, a mis tout le monde au régime : celui de la terreur… Tau, lui, ne cherche que le calme et la rédemption de ses amis. Ces vingt dernières années, il a empilé suffisamment de conneries, non seulement pour remplir une prison entière mais aussi pour recevoir un surnom qui fait frémir le pays tout entier : celui du «Lion de Marseilles». Et personne n'a envie de réveiller cette bête-là…

Hommage plus qu'évident aux westerns classiques, Five Fingers for Marseilles transpose l'univers mythique de Sergio Leone en Afrique du Sud post-colonialiste avec ses paysages majestueux. Culotté pour un premier film, mais Michael Matthews peut être fier de son œuvre : immersion en scope, archétypes bien présents, plans léchés qui n'attendent qu'un petit morceau d’harmonica pour entrer dans la légende ; cette version moderne du cowboy solitaire est finalement à l'image de L'Agence tous Risques avec des Stetsons, où tout le monde aimerait bien que le plan se déroule sans accroc ! Flashburn (2017-États-Unis) Réalisé par Giorgio Serafini Scénario de Gary Charles et Giorgio Serafini Casting : Sean Patrick Flanery, Cameron Richardson, Romen L McPherson, … Durée : 89 minutes

Un homme se réveille dans un hangar désaffecté. La tête en sang, il ne sait plus qui il est et surtout ce qu'il fout là… Lorsqu'il essaie de sortir, un joli petit bracelet attaché à sa cheville lui envoie une décharge de plusieurs milliers de volts. Le coup de jus, ça le réveille d'un coup. Par contre, sa mémoire joue toujours les filles de l'air. C'est alors qu'un téléphone sonne. L'amnésique décroche. Un certain Lazare au bout du fil, avec une très mauvaise nouvelle pour lui et l'humanité tout entière : notre inconnu s'appelle Wes Nolan, il est virologue et, en jouant un peu trop bêtement avec ses fioles d'apprenti chimiste, il a libéré une version bionique du virus Ebola dans l'air. Depuis, il y a huit milliards d'êtres humains furibards et mourants dehors, alors l'ami Wes a tout intérêt à très vite retrouver la mémoire et leur pondre un antidote avant l'ultime pic de fièvre mondialisé…

Enfant du BIFFF, Giorgio Serafini est un réalisateur autodidacte qui cite la Cinémathèque de Bruxelles comme premier professeur. Parti à Hollywood en 1994, Serafini a enchaîné les tournages avec des pointures telles que Roy Scheider, Dolph Lundgren, Wesley Snipes ou encore Peter Bogdanovich (The Between, présenté au BIFFF en 2013) ! Cette fois, il nous revient avec son premier film SF, un huis-clos tendu et paranoïaque sur fond de pandémie imminente, avec Sean Patrick Flanery (The Boondock Saints, Saw 3D : Final Chapter) et Cameron Richardson, que l'on retrouve également à l'affiche de Dead Ant présenté cette année au BIFFF !

Gintama (2017-Japon) Réalisé par Yuichi Fukuda Scénario de Yuichi Fukuda Casting : Shun Oguri , Masami Nagasawa, Takayuji Yamada, … Durée : 131 minutes

Le Japon, fin du 19e siècle. Dans les livres d'histoire, cette ère féodale a beau être remplie de samouraïs valeureux, de kimonos et de riz collant au p'tit déj', la réalité est pourtant bien différente : après dix ans d'une guerre sans merci, des envahisseurs extraterrestres ont fini par annexer le pays, et le shogunat a accepté – la mort dans l'âme – les termes de la défaite. Désormais, tous les sabres sont interdits, laissant une belle brouette de samouraïs au chômage technique. En attendant que quelqu'un invente le Pôle Emploi, ces guerriers végètent en profitant de la nouvelle technologie extraterrestre fraîchement importée : la télévision… Gintoki en est d'ailleurs la parfaite incarnation. Ce vétéran aux cheveux d'argent est devenu ceinture noire de glande, passant désormais son temps à coller ses mickeys sous la table basse, tout en regardant le nouvel opium cathodique du peuple : la chasse aux scarabées géants. Mais, lorsqu'un sabre mythique, connu sous le nom de Benizakura, est volé par un tueur en série mystérieux, Gintoki va très vite lâcher les scarabées pour un adversaire enfin à sa taille…

Au départ, cette adaptation live ressemblait à Mission : Impossible. Toucher à ce manga mythique vendu à plus de 50 millions d'exemplaires, où le slapstick est érigé en art ultime, était pour beaucoup peine perdue : trop ambitieux selon les puristes... et la nation japonaise tout entière ! C'était compter sans l'arrivée de Yuichi Fukuda, le génial artisan des Hentaï Kamen, dont les veines turbinent à la caféine non stop. Son Gintama est à son image : barré, bigarré, bourré de gags, blindé de bim bam boum et bordé d'effets spéciaux dignes de la rencontre mythique entre samouraïs et extraterrestres ! La suite est déjà en chantier...

El Habitante (2017- Mexique/Chili) Réalisé par Guillermo Amoedo Scénario de Guillermo Amoedo Casting : Maria Evoli, Vanesa Restrepo, Carla Adell, … Durée : 93 minutes

Trois sœurs sont de sortie dans les beaux quartiers de la ville. Pourtant, pas de soirée Macumba au programme, car elles ont un meilleur plan : aller récupérer des pots-de-vin chez un sénateur corrompu… L'effraction se déroule comme un refrain de Booba : elles en rigolent, tellement c'est con. Le coffre-fort, par contre, c'est une autre paire de manches. D'abord, parce qu'elles sont obligées de sortir le sénateur et sa femme de leur lit conjugal pour les malmener comme dans tout bon cambriolage. Mais surtout parce que d'étranges cris venant de la cave ne cessent de parasiter leur petite activité nocturne. Bien décidée à couper cette chaudière qui couine comme un refrain de Booba, notre trio de sœurettes file à la cave et y découvre la fille paraplégique du couple, visiblement torturée et attachée comme si elle allait se transformer en géant vert d'un moment à l'autre... Pourtant, aucune trace de honte chez les parents. La peur, par contre, dégouline de leurs pores comme les chutes Victoria, et le père n'a désormais qu'une seule phrase à la bouche : «surtout, ne la détachez pas !!!».

Vous trouvez que le Pacte d'Excellence délaisse un peu trop le latin dans les cours ? Pas de souci, on a exactement ce qu'il vous faut : un exorcisme pas piqué des vers en V.O. qui vous fera passer du Rosa de Jacques Brel aux essais de Sénèque l'Ancien en même pas une heure ! Cette fois, on ne dit pas merci à Jacquie et Michel, mais bien à Guillermo Amoedo. Complice sud-américain d'Eli Roth, on lui doit le scénario de The Green Inferno et de Knock Knock, mais également la réalisation de The Stranger (BIFFF 2015). Autant vous dire que le bonhomme connaît son sujet !

Human, space, time and human (2018-Corée du Sud) Réalisé par Ki-duk Kim Scénario de Ki-duk Kim Casting : Keun-suk Jang, Sung-ki Anh, Seung-bum Ryoo,… Durée : 118 minutes

Une centaine de personnes embarquent sur un ancien navire de guerre transformé en énorme paquebot estival. C'était supposé être une croisière bien pépouze avec ses touristes en goguette… Pourtant, plongez-y un éventail complet de la société humaine, touillez ces espaces confinés avec des seaux de drogues et un open bar où le Minute Maid ne marche pas très fort, et vous obtenez un Sodome et Gomorrhe sur mer. Mais, après une nuit agitée par des orgies de sexe, des meurtres gratuits et des éclairs de violence hallucinants, tout ce petit monde finit par s'endormir, épuisé par cette débauche d'atrocité… Au réveil, si la gueule de bois est clairement taillée dans un sequoia centenaire, les passagers survivants vont très vite se retrouver avec un autre problème à gérer : leur paquebot flotte désormais dans les airs, entouré de nuages denses, avec des réserves de nourriture qui s'amenuisent d'heure en heure... Pour son 23e film, Kim Ki-duk annonce clairement la couleur : «j'ai fait ce film pour arrêter de haïr les humains». Avec un tel postulat, le plus sulfureux des réalisateurs coréens n'hésite pas à balayer d'un revers de script toutes les concessions du politiquement correct, et les réactions ne se sont pas faites attendre : présenté en avant-première mondiale à Berlin, Human, Space, Time and Human a provoqué un véritable tollé, polarisant une audience à la fois choquée par l'absence de filtre et époustouflée par l'audace de cette allégorie du fascisme humain. Prêts à vous faire votre opinion ? I kill Giants (2017-Royaume-Uni/États-Unis/Belgique) Réalisé par Anders Walter Scénario de Joe Kelly Casting : Zoe Saldana, Imogen Poots, Jennifer Ehle, … Durée : 104 minutes

À première vue, Barbara a tout de la jeune ado mal dans sa peau : solitaire, harcelée quotidiennement à l'école, recluse dans son monde intérieur, elle passe le plus clair de son temps entre le bureau du proviseur et celui de la psychologue. Tous les adultes, sans exception, sont inquiets pour elle. Et on les comprend : une adolescente avec un QI à trois chiffres, c'est déjà suspect au 21e siècle. Mais qu'elle préfère jouer à l'extérieur plutôt qu'aux jeux vidéo ou qu'elle fasse carrément preuve d'une maturité d'adulte – cynisme compris -c'est, de toute évidence, un signe de dysfonctionnement cognitif. Seulement voilà : ça, c'est pour le plus clair de son temps… Pour le plus obscur, Barbara ne s'en vante pas car personne ne la croira. Et pourtant, notre petite mal-aimée au poids plume est la seule personne sur terre prête à affronter les Géants, ces créatures fantastiques venues d'un autre monde pour semer le chaos. Car Barbara ne joue pas dehors : elle prépare ses pièges. Barbara ne rêvasse pas : elle réfléchit à la meilleure manière de tuer les titans. Barbara n'a pas besoin d'amis : ils vont tous mourir de toute façon…

Pépite visionnaire publiée chez Image Comics en 2008, I Kill Giants est né de l’esprit de Joe Kelly (X- Men, Spider-Man, Four Eyes...) et des mains de J.M Ken Niimura (Zero, Henshin…). Tombé amoureux de ce classique instantané, Chris Columbus (Harry Potter) décide de produire son adaptation avec nos amis d'Umedia et confie la réalisation au danois Anders Walters, Oscarisé pour son court-métrage Helium. Quant aux effets spéciaux époustouflants de ce conte onirique, c'est simple : ils sont belges ! Tellement fiers qu'on a presque envie de chanter La Brabançonne, tiens !

Jungle (2017-Australie/Colombie) Réalisé par Greg McLean Scénario de Justin Monjo Casting : Daniel Radcliffe, Thomas Kretschmann, Alex Russell, … Durée :115 minutes

1981, quelque part dans le monde. Yossi Ghinsberg, 21 ans au compteur, globe-trotte depuis quelques mois : parti à pied du Venezuela, il vient d'arriver à La Paz avec son petit sac Lafuma et son duvet d'aventurier du dimanche. Dans la capitale bolivienne, Yossi fait la connaissance de Marcus et Kevin, tout aussi enthousiastes que Yossi à l'idée de sortir des sentiers battus du tralala touristique habituel. Ça tombe bien : notre trio tombe sur Karl Ruprechter, un mystérieux Autrichien qui leur propose de s'enfoncer dans des recoins inexplorés de la jungle amazonienne afin d’y trouver de l'or ! Bardés de leur vision romantique de la jungle, nos apprentis explorateurs vont pourtant très vite déchanter : mère nature est résolument hostile, les insectes ressemblent tous à des porte-avions et les blessures bénignes au quotidien se révèlent atrocement douloureuses au fin fond de l'Amazonie… Les corps faiblissent, les esprits s'échauffent, les mauvaises décisions se succèdent comme les bouchons sur le ring bruxellois – et après une violente embardée dans des rapides tumultueux – , Yossi se retrouve seul et complètement paumé dans une jungle stridente et dangereuse, truffée de jaguars, de serpents, de vers invasifs et de sables mouvants…

Adapté du récit autobiographique de Yossi Ghinsberg (gros indice pour la fin, là), ce survival aussi incroyable que vrai renoue avec le cinéma d'aventure d'antan. Et qui mieux que Greg McLean (Wolf Creek, Rogue) pour transcender cette nature hostile et faire suer ses acteurs en plein milieu de la Colombie, hein ? Ce n'est en tout cas pas Daniel Radcliffe qui s'en plaindra : sa performance hallucinante dans Jungle enterre un peu plus son (lourd) héritage de gentil sorcier, et c'est tant mieux ! The Lodgers (2017-Irlande) Réalisé par Brian O’Malley Scénario de David Turpin Casting : Charlotte Vega,Eugene Simon, Bill Milner, … Durée : 92 minutes

Irlande, fin des années 20. Dans une campagne quelconque qui attend désespérément l'arrivée de Michel Sardou pour chanter ses beaux lacs. Rachel et Edward sont deux jumeaux orphelins vivant seuls dans l'énorme manoir familial. La bâtisse est une véritable ruine, sentant la mérule jusqu'aux côtes anglaises ; et pourtant, nos deux jumeaux refusent de la quitter. Enfin, «refuser» est un bien grand mot quand on parle d'une malédiction familiale qui les piège entre ces quatre murs. Ladite malédiction est composée d'ailleurs de trois règles immuables : ils ne peuvent laisser entrer personne (exit donc les soirées pyjama), ils doivent impérativement être sous la couette avant minuit (exit les soirées pyjama, c’est confirmé !) et ils ne peuvent en aucun cas être séparés (mais sans potes et avant minuit, c'est vraiment et définitivement grillé pour les soirées pyjama). À la moindre incartade, les «locataires» qui rôdent dans les couloirs du manoir dès la nuit tombée viendront leur administrer une fessée apocalyptique… Si Edward n'a aucun mal à suivre le mode d'emploi, sa sœur commence doucement à suffoquer et apprécie moyennement les regards de plus en plus incestueux de son jumeau, qui ne serait pas contre une soirée sans pyjama, pour une fois…

En 2014, Brian O'Malley débarquait avec l'avant-première mondiale de Let us Prey au BIFFF et repartait aussi sec avec le Méliès d'Argent ! Autant dire qu'on attendait son nouveau méfait avec beaucoup d'impatience ! Cette fois, il nous livre un conte d'horreur gothique qui mêle l'ambiance inégalable du Tour d'Ecrou d'Henry James avec le plus vicieux Under the Skin de Brian Glazer. Tourné dans un véritable manoir hanté, The Lodgers est à la fois un tour de force visuel et un hommage au gothique érotique de Ken Russell !

Luciferina (Christened By The Devil) (2018-Argentine) Réalisé par Gonzalo Calzada Scénario de Gonzalo Calzada Casting : Sofia del Tuffo, Pedro Merlo, Marta Lubos, Desirée Salguerio, … Durée : 114 minutes

À 19 ans, Natalia est poursuivie par un don qui l’effraie : capable de percevoir une aura puissante autour de ses semblables, elle n’a certes pas besoin d’une cure de vitamine D, mais elle sait que l’origine de ce don se trouve au sein d’une malédiction familiale. Fuyant ces ampoules vivantes comme la peste, elle a trouvé refuge dans un couvent et s’apprête à rester un signe du zodiaque très apprécié chez les nonnes. Mais le suicide brutal de sa mère va chambouler son mode de vie janséniste : de retour chez elle, Natalia doit affronter sa sœur cadette – psychologiquement laminée par une éducation très floue – qui décide de l’embarquer dans un trip initiatique au cœur de la jungle. Le but ? Une purge costaude de l’âme à base d’une potion hallucinogène ancestrale. Alors oui, vu ainsi, ça a l’air plus funky qu’un bouquin de Françoise Dolto sur le surendettement affectif. Mais certains secrets de famille ont de très bonnes raisons de rester des secrets : surtout quand les drogues décuplent des effets d’annonce qui causent de boucs, de messes noires et de possessions démoniaques…

Sans nul doute l'un des fers de lance du genre en Argentine, Gonzalo Calzada n'a pas tardé à rebondir après son Resurrection (2016), film d'horreur le plus vu au pays de Maradona ! Cette fois, il nous vient avec Luciferina, première partie de sa trinité des vierges, au sous-titre plus que croustillant pour tous les bouffeurs de curé du coin. Mêlant drogues ancestrales et rites païens, tout en pervertissant les dogmes immuables du combat millénaire entre le Bien et le Mal, Calzada n'est pas prêt de se débarrasser de cette tenace odeur de souffre, qui le suit désormais comme son ombre. Mercy Christmas (2017-États-Unis) Réalisé par Ryan Nelson Scénario de Beth Levy Nelson et Ryan Nelson Casting : David Rupprecht, Mackenzie Coffman, Gwen Van Dam, … Durée : 83minutes

Encore moins charismatique qu'une serpillière, Michael Briskett est typiquement le genre de collègue qu'on oublierait dans une alerte incendie. Taillable et corvéable à merci, il accepte tous les abus de son patron sous prétexte que, de toute façon, il n'a aucune vie sociale. À la veille des fêtes de fin d'année, c'est le genre de réflexion qui le rend un peu tristoune, et il demanderait bien une paire de c… à Père Noël afin de dire merde à son patron. Mais, en lieu et place de coucougnettes flambant neuves, Michael reçoit la visite de sa charmante collègue Cindy, qui lui propose de venir partager la dinde de noël avec sa famille. Ému aux larmes, Michael choisit son plus beau pull de saison pour l'occasion et débarque chez ses nouveaux amis en sifflotant un p'tit Mariah Carey de circonstance. Pourtant, notre gentille tête à claque va très vite se manger les trucages de cette fameuse magie de noël : non seulement, sa famille d'accueil n'est autre que celle de son patron, mais en plus – tradition cannibale oblige – Michael comprend qu'il est bien plus qu'un invité : il est le plat de résistance… Désormais, son salut résidera dans un bilan comptable à peaufiner pour le big boss s'il ne veut pas terminer à 180 degrés avec une farce aux marrons dans le colon.

De Black Christmas au plus récent Krampus, la haute saison de Papa Noël a toujours été une grande source d'inspiration pour le genre. C'est vrai, finalement : quel meilleur contre-pied que cette fête familiale pour la touiller dans de l'horreur irrévérencieuse ? Ryan Nelson ne s'y est pas trompé : son Mercy Christmas est un feel-good bien trash qui n'est pas sans rappeler Fresh Meat (BIFFF 2013), avec un final épique, «so funny and fucked up» selon les Ricains !

Monster Hunt 2 (2018-Hong Kong /Chine) Réalisé par Raman Hui Scénario de Peter Cilella Casting : Tony Chiu-Wai Leung, Baihe Bai,Boran Jing, … Durée :110 minutes

Monstre au pays des humains, Wuba décide de quitter le nid familial pour enfin vivre de ses propres ailes. Tian et Lan, ses parents adoptifs, savent que leur petit radis à tentacules va leur manquer, mais ils sont loin de se douter des nouveaux périls qui attendent leur petit rejeton. Et on ne parle pas d’un job étudiant payé au lance-pierre : mystérieusement devenu l’objet de toutes les convoitises, Wuba serait le fameux élu pour restaurer la paix au royaume des monstres, et une telle promotion suscite forcément un beau paquet d’intentions malveillantes. Poursuivi à la fois par le Bureau des Monstres et par des arnaqueurs peu scrupuleux, Wuba ne se sent pas de taille pour affronter tous ses ennemis. Et on le comprend : une fois taillé en pièces, notre petit radis remplirait à peine une tartine de Philadelphia… Heureusement pour lui, Wuba va alors faire la rencontre de BenBen, une version adulte de sa propre espèce, qui le protégera et fera tout pour ramener le petiot chez ses parents morts de trouille.

Après son hold-up au box-office chinois avec le premier épisode, Raman Hui, le transfuge de Dreamworks, remet le couvert ! Mais, plutôt que d’opter pour un copier-coller paresseux de son prédécesseur, il prend des risques pour amener des nouveaux personnages tout en simplifiant la narration. Le procédé s’avère plus que payant : avec 33 cadors des effets spéciaux dont le pedigree comprend Star Wars et Pacific Rim, Raman Hui fait preuve d’une maîtrise incroyable pour mélanger l’animé et le . Le reste, évidemment, ce n’est que du bonus : Monster Hunt 2 est le nouveau synonyme chinois de fun absolu, à consommer sans modération ! Montreal Dead End (2018-Canada) Réalisé par Hugo Belhassen, Audric Cussigh, Julie De Lafrenière, Tiphaine DeReyer, Eve Dufaud, Rémi Fréchette, Mara Joly, Quentin Lecoc, Charles Massicotte, Mickael N'Dour, Jimmy G. Pettigrew, Priscillia Piccoli, Gaëlle Quemener, Loïc Surprenant, Frederick Neegan Trudel, Catherine Villeminot et David Émond- Ferrat Scénario de Yohann Thiou Casting : Guy Jodoin, Marco Collin, Mirianne Brûlé, … Durée: 90 minutes

Montréal, Québec, Canada. Une fumée verdâtre s’échappe brusquement des égouts. Au début, les gens ne se formalisent pas trop : il s’agit probablement de l’équipe canadienne de curling qui, non contente d’avoir gagné le bronze aux J.O., a coulé collectivement le sien après une poutine mal digérée au centre-ville. Pourtant, cette fumée tenace se met à envahir tous les quartiers de la ville, à une vitesse qui ferait pleurer le meilleur coursier de Deliveroo… Les habitants, blasés par les refoulements de fosses septiques, se font alors insidieusement happer par ce fumet méphitique, transformant certains en zombies cannibales quand d’autres se mangent des hallucinations terrifiantes, ou se font carrément agresser par des paniers de légumes bio particulièrement violents ! Du quartier gay au Mont Royal, la métropole québécoise s’apprête à vivre 24 heures absolument terrifiantes. Aucune issue possible. Bienvenue à Montréal, hostie de caalice !

Venu en solo pour présenter Les Jaunes au BIFFF 2015, Rémi Fréchette a tellement apprécié l’accueil, l’ambiance et l’ouverture de notre capitale qu’il a décidé de tout faire pour y revenir ! Mais, cette fois, il est loin d’être seul : Montreal Dead End est un long métrage collaboratif composé de quinze segments. Un segment par quartier. Un quartier par cinéaste, livrant ainsi sa partie de l’histoire. Dix-huit réalisatrices et réalisateurs, bercés par les VHS de Romero et Carpenter, ont donc contribué à cette fresque horrifique, pervertissant le concept des clips promotionnels à la Paris, je t’aime et autres New York I love you, et vous la livrent en avant-première mondiale au BIFFF !

Muse (2017-Espagne/Irlande/Belgique/Royaume-Uni) Réalisé par Jaume Balagueró Scénario de Jaume Balagueró, Fernando Navarro et José Carlos Somoza Casting: Christopher Lloyd, Joanne Whalley, Elliot Cowan, Franka Potente, Ana Ularu, … Durée : 107 minutes

Professeur ès lettres émérite, Samuel Salomon n’a plus vraiment la tête à disséquer les strophes de Dante et de Milton : depuis le suicide de sa copine, il a pris ce qu’on appelle une prose-carrière dans le milieu littéraire, et ses nuits sont envahies par un cauchemar récurrent, où une femme est brutalement assassinée suivant un rituel étrange. A priori, rien de bien méchant : une banale névrose de transfert chère à Freud. Sauf que, parce qu’il y a un «oui, mais», les journaux font brusquement leur une sur une femme trucidée dans les mêmes conditions ! Pas très chaud à l’idée d’aller expliquer son mi-temps soudain chez madame Irma aux flics, Samuel décide de se rendre sur la scène du crime, où il rencontre une mystérieuse Rachel, aussi branchée que lui sur les rêves prémonitoires… Ensemble, ils vont tenter de percer ce mystère et comprendre ce qui les lie à cette femme fraîchement égorgée. Mais, au fur et à mesure de leur enquête, ils vont plonger dans un monde proprement terrifiant, où les fameuses muses chères au prof de littérature ne sont plus des midinettes inspirantes mais de véritables salopes meurtrières…

Quatre ans qu'on attendait le retour de l'orfèvre de Rec au cinéma, après un passage Ô combien sympathique dans le jury du BIFFF en 2016 ! Eh bien, voilà : Balaguero is back avec un thriller à l'ambiance victorienne qui titille les confins de l'horreur surnaturelle et qui – cocorico – est une coproduction belge ! Adapté d'un bouquin de José Carlos Somoza, Muse convoque la mythologie avec l'élégance froide d'une veuve noire. C'est vicieux, stylé et imparable. Bravo, Jaume ! Rendel (2017-Finlande) Réalisé par Jesse Haaja Scénario de Pekka Lehtosaari, Miika J. Norvanto et Timo Pusstinen Casting : Bianca Bradey, Alina Tomnikov, Sheila Shah, … Durée : 105 minutes

À Mikkeli, petite ville de Finlande du sud, il y a plein de moustiques en été et plein de neige en hiver. Mikkeli, c'est aussi la ville natale de Eero Lehtonen, grand spécialiste du pentathlon finnois. Mais c'est aussi le siège de Vala, grosse corporation pharmaceutique qui vante les mérites salvateurs de ses vaccins sur sa page d'accueil. Sauf que l'entreprise est gérée comme un syndicat du crime, et la vertu philanthropique peut se faire un nœud quand il s'agit de ramasser du pognon ! En l'occurrence, les pontes de Vala s'apprêtent à inonder le continent africain de vaccins nocifs, et quiconque oserait lever le petit doigt pour marquer son désaccord verrait ledit petit doigt et le reste de son corps finir dans un bain d'acide… Alors, à Mikkeli, on parle surtout de moustiques et de neige. Parfois de Lehtonen, aussi. Jusqu'au jour où un certain Rendel décide de faire le ménage : violent, vicieux, brutal, impitoyable, violent et incroyablement violent, ce vengeur masqué – violent, on vous l'avait dit ? – va faire tellement de mal aux ressources humaines de Vala qu'une armada de tueurs internationaux va débarquer des quatre coins du globe. Juste afin de s'assurer qu'on continue de parler uniquement de moustiques et de neige à Mikkeli…

Des années que la rumeur circulait… Et le voici enfin : le premier superhéros finnois en chair et en os/titane/vibranium (biffez la mention inutile) ! Porté par son créateur Jesse Haaja, Rendel trouve de toute évidence ses influences auprès du Punisher, de Darkman et le Batman de l'ère Nolan. Sanglant, sombre mais bourré d'humour noir, cette première incursion scandinave chez les vengeurs masqués est une réussite totale qui nous permet – car nous sentons que vous allez être très en voix durant cette séance – de vous offrir un rapide cours d'Assimil : en finnois, «ta gueule» se dit «Turpa kiinni» !

Return to return to nuke ‘Em high aka vol 2 (2017-États-Unis) Réalisé par Lloyd Kaufman Scénario de Travis Campbell, Derek Dressler, Lloyd Kaufman et Gabriel Friedman Casting: Asta Paredes, Catherine Corcoran, Zac Amico, … Durée : 72minutes

À peine remis des tacos radioactifs du premier épisode, les lycéens de Tromaville sont encore très loin d’aller chanter des psaumes à la messe du dimanche : après avoir eu droit à du sexe oral non consenti avec Kevin le canard, Lauren accouche d’un mioche mi- autruche mi-Bob l’éponge en pleine douche collective. Chrissy, quant à elle, est victime d’un chantage infect de la part du proviseur, qui refuse catégoriquement que l’on dénonce le principal mécène du système éducatif ricain. Oui, même si ledit mécène contamine toute la jeunesse du pays avec son plutonium en barquette ! Mais tout cela passerait encore pour le quotidien d’une école au Nebraska si Kevin le canard n’avait pas fait trempette dans un bain toxique, le transformant en gros magret sous stéroïdes bien décidé à avoir son droit de visite parental…

Faisant du puritanisme ambiant son carburant pour nourrir les films Troma, Lloyd Kaufman est un créateur heu-reux ! Avec cette vague intégriste de politiquement correct qui secoue la planète entière, il a trouvé de quoi allumer un scandale toutes les 30 secondes. En orfèvre du mauvais goût outrancier érigé en satire féroce de la société, oncle Lloyd s’affranchit désormais de toute censure et, puisqu’on ne peut plus parler de rien, il balance tout : alors, préparez-vous à un plaidoyer libertaire que l’on ne pourra voir nulle part ailleurs – avec sa dose incroyablement généreuse de gore, de sexe et de punchlines à faire virer tous les animateurs du service public français. Et, last but not least, (c’est notre moment émotion) c’est surtout le dernier film de l’éternel Lemmy Kilmister….

RV: Resurrected Victims (2017-Corée du sud) Réalisé par Kyung-taek Kwak Scénario de Kyung-taek Kwak Casting : Rae-won Kim, Hae-suk Kim,Dong-il Sung,… Durée : 91minutes

Sept ans après le meurtre brutal et impuni de sa mère, Jin-hong est devenu un redoutable procureur : si ça ne tenait qu'à lui, tous les accusés qui passent dans son prétoire finiraient sur la chaise électrique, avec une petite pensée pour maman. Mais, un beau jour, il reçoit un étrange coup de fil de sa sœur : celle-ci lui annonce que leur mère est assise dans le salon et qu'en plus, elle n'a pas du tout la gueule d'une figurante de The Walking Dead… Une fois sur place, Jin- hong n'a même pas le temps de lui claquer la bise que sa mère tente de le poignarder. Sans raison. Du moins, en apparence, car des hommes en noir débarquent très rapidement et font un topo ultra- confidentiel au procureur : plusieurs cas de résurrection ont été signalés à travers le monde et, à chaque fois, les heureux élus du purgatoire sont d'anciennes victimes de meurtres non résolus. Et si elles reviennent sur Terre, ce n'est pas pour assister au Mondial de foot mais bien pour tuer de leurs propres mains ectoplasmiques leur véritable meurtrier. Forcément, vu les retrouvailles houleuses avec sa môman, Jin-hong devient rapidement le suspect principal de son assassinat…

«La vengeance ramène les morts à la vie» : avec pareille tagline, on pourrait facilement imaginer Johnny revenir pour mettre une rouste à Eve Angeli et ses velléités de reprises zouk du taulier. Mais dans le cas qui nous occupe, c'est surtout le pitch alléchant du nouveau film de Kwak Kyung-taek (The Classified File, Eye for an Eye), où il nous offre un épisode dantesque de Law and Order dopé aux Revenants ! On y retrouve Kim Rae-won (déjà aperçu dans The Prison au BIFFF 2017) et surtout Kim Hae-suk (Thirst, Mademoiselle, Tunnel et New Trial, également au BIFFF 2018) !

Survival Family (2017-Japon) Réalisé par Shinobu Yaguchi Scénario de Shinobu Yaguchi Casting :Fumiyo Kohinata, Eri Fukatsu, Yuki Izumisawa, … Durée :117 minutes

Les Suzuki forment une famille comme tant d'autres à Tokyo. En gros, c'est une belle bande d'autistes sociaux arrimés à leur technologie domestique : on bouffe devant la télé, on textote et snapchate entre «passe-moi le sel» et «change de chaîne» ; on s'extasie aussi devant les nouvelles baguettes à ventilateur intégré qui tiédissent à ravir les nouilles. Mais, un beau jour, vlan, boum, crac, patatras : blackout généralisé, plus rien ne fonctionne ! Plus d'électricité, voitures en panne, portables et frigos en rade, c'est la bérézina totale. Les supermarchés sont pris d'assaut, les banques sont submergées par les demandes de liquidité et, franchement, les premiers jours sont assez amusants pour la famille Suzuki. Ambiance camping citadin et festin de conserves avec une ampoule artisanale que les anciens appellent «bougie». Mais, très vite, les réserves d'eau s'épuisent, les bouteilles se vendent désormais à prix d'or et le troc revient à la mode. Tout comme les vandales et les chiens affamés qui prennent possession des rues de Tokyo…

D'habitude, les péloches post-apocalyptiques se déroulent des mois, voire des années après le chaos global : les survivants se sont déjà adaptés aux nouvelles conditions et jouent la plupart du temps aux Mad Max tribaux habillés en peaux de bête. Survival Family prend le contre-pied de ces codes en nous plongeant directement au lendemain du blackout. Et c'est un pur coup de génie, car ce scénario d'anticipation nous met face à un constat terrifiant : une fois dépouillé de ses béquilles technologiques, l'homme moderne est voué à se casser la gueule dans les grandes largeurs, et si Darwin devait revoir sa copie, il nous mettrait au bout de la chaîne alimentaire… Tokyo Ghoul (2017-Japon) Réalisé par Kentaro Hagiwara Scénario d’Ichiro Kusuno Casting : Masataka Kubota, Fumika Shimizu, Nobuyuki Suzuki,… Durée : 119 minutes

Ils sont partout et nulle part à la fois. Ils errent dans les rues, guettant la chair faible, tout en alimentant la mythologie urbaine qui les entoure. «Ils» ? Ce sont les goules. Mais Ken, lui, il y croit autant que les blagues sur les roux. Naïf comme un nouveau-né, il n’arrive même pas à additionner un plus un lorsqu’une créature de rêve lui fait des avances. Bon, à quelque chose malheur est bon, et Ken va effectivement se faire sucer… un bon litre de sang jusqu’à ce qu’un chargement de poutrelles métalliques transforme son assaillante en cuberdon éclaté. Moitié humain, moitié goule, mais 100% niqué, Ken va réfréner son envie de barbaque humaine autant qu’il le peut mais, comme tout ce qu’il mangeait auparavant a désormais un goût de merde de cheval, il n’a pas d’autre choix que d’entamer un nouveau régime protéiné. Parrainé par un clan de goules qui ont un super garde-manger au bas d’un pont fréquenté par des candidats au suicide, Ken va presque pouvoir reprendre une vie normale. Sauf que des gros bonnets spécialisés dans les cas «goules» vont se mettre à éradiquer sa nouvelle famille avec un acharnement qui résiste aux bavures qui tachent…

Après des millions d’exemplaires du manga vendus, une série animée et un jeu vidéo, le mythique Tokyo Ghoul de Sui Ichida passe le cap du long ! Live action de luxe, aux influences passant de Kill Bill à District 9, Tokyo Ghoul n’omet aucune des friandises les plus croustillantes du manga (vous avez dit «tentacules» ?) pour 2 heures d’affrontements épiques !

Tragedy Girls (2017-États-Unis) Réalisé par Tyler MacIntyre Scénario de Tyler MacIntyre, Chris Lee Hill et Justin Olson Casting : Brianna Hildebrand, Alexandra Shipp, Jack Quaid ,… Durée : 98 minutes

Sadie et McKayla ont beau être les filles les plus populaires du lycée, il leur manque pourtant une chose afin de se sentir les égales de Kim Kardashian : des centaines, voire des milliers de followers sur leurs réseaux sociaux. Mais pour cela, il leur faut un «trending topic , un miel autrement plus alléchant que le maquillage ou les recettes de cuisine qui attirent les mouches de Twitter et Facebook. Lorsqu'elles découvrent qu'un tueur en série pratique son hobby avec zèle dans leur patelin, nos deux meilleures amies décident de le kidnapper pour bénéficier d'un tutoriel sur le meurtre gratuit. Et là, elles le tiennent, leur «trending topic» : non seulement Sadie et McKayla vont pouvoir alimenter leur blog avec des infos exclusives sur le fameux tueur en série, mais elles vont également pouvoir buter un maximum d'innocents en lui collant tout sur le dos, tout en passant pour les petites chéries des réseaux sociaux qui ont contribué à son arrestation…

Satire mordante et (très) sanglante de la jeunesse d'aujourd'hui, Tragedy Girls est la symbiose parfaite de Heathers et de Scream ! Faisant hurler les foules délirantes à chacune de ses projections ricaines, le nouveau film de Tyler McIntire – à qui l'on devait déjà Patchwork, présenté au BIFFF 2016 – est également une affaire de connaisseurs du genre : truffé de clins d'oeil à Carpenter, De Palma ou encore Deodato, ce concentré de sarcasme gore est emmené avec une énergie brute par ses deux comédiennes principales : Brianna Hildebrand (Deadpool) et Alexandra Shipp (X-Men : Apocalypse) !

Trench 11 (2017-Canada) Réalisé par Leo Scherman Scénario de Matt Booi et Leo Scherman Casting : Karine Vanasse, Rossif Sutherland, Rob Archer, … Durée : 90 minutes

Après quatre ans de castagne et 18 millions de cadavres, la Première Guerre Mondiale est sur le point de se terminer : les troupes allemandes détalent comme des lapins apeurés, laissant les champs de bataille comme des terrains de camping au lendemain d'une rave-party particulièrement sanglante. Une occasion unique pour les Alliés d'aller farfouiller dans la mythique tranchée 11, objet de rumeurs tellement sordides qu'un chat noir surfant sous une échelle dans le triangle des Bermudes serait un trèfle à quatre feuilles à côté de sa réputation. Berton, un tunnelier canadien, est chargé de guider l'escouade de soldats à travers ce labyrinthe en sous-sol que les méchants Allemands n'ont pas réussi à faire péter avant de filer. Forcément, nos patriotes se doutent bien qu'il y a quelque chose de pas joli-joli tapi là-dessous, mais ce ne sont pas quelques taupes qui dansent sur Das Deutschlandlied qui vont leur foutre les miquettes non plus ! Heureusement pour nos vaillants guerriers, pas de taupe au bout du tunnel : juste un troupeau de soldats mutants créés par un visionnaire avant- gardiste du futur 3e Reich. Et ils ont furieusement la dalle, les p'tits gars de la tranchée 11…

Vous la sentez, cette douce odeur de Dead Snow : Red VS Dead et de Frankenstein's Army, n'est-ce pas ? Eh bien, si Leo Scherman plante le décor de son nouveau film dans une ambiance similaire, cet ancien stagiaire de David Cronenberg s'en affranchit très vite pour un huis-clos gavé de mutants affamés, que l'on pourrait résumer très simplement : La Grande Evasion rencontre enfin The Descent ! Conseil pour les claustros : allez plutôt jouer à Wolfenstein dans votre chambre, ça vaudra mieux…

Veronica (2017-Espagne) Réalisé par Paco Plaza Scénario de Paco Plaza et Fernando Navarro Casting : Sandra Escacena, Bruna González, Claudia Pacer,… Durée : 105 minutes

Madrid, un soir de juin 1991. La police reçoit un appel de détresse. L'inspecteur Romero, imper' trempé, clope au bec et dégaine du vieux briscard blasé, se rend sur place. Mais la scène à laquelle il assistera cette nuit-là restera sans nul doute la pire de sa longue carrière. À tel point que ce sera la première et la dernière fois qu'un rapport de police mentionnera ouvertement une activité paranormale… Flashback, trois jours plus tôt : Véronica est une ado qui en bave. La mort tragique de son père va l'obliger à épauler sa mère dans l'éducation de ses deux sœurs et de son petit frère. Pas une minute à elle, la pauvre. Toujours à préparer la tambouille, laver le linge et savonner sa fratrie entre deux exercices de math. Mais une éclipse solaire convoquant tous les étudiants sur le toit de l'école va lui permettre de s'éclipser, elle, avec deux copines dans les sous-sols de l'établissement. Un break, une pause Kit Kat, un temps mort. N'importe quoi, pourvu qu'elle ait du temps à elle ! Et là, roulement de tambour, 'sieurs dames : elles auraient pu sortir un pétard ou une bouteille de tequila afin de décompresser, mais non… Ce sera une planche de Ouija. Et elle va fonctionner au-delà de leurs espérances. Voire de leurs pires cauchemars, en fait.

Une chose est sûre : Paco Plaza manie superbement l'art de se faire attendre. Mais l'ex-comparse de Balaguero – avec qui il s'est rendu coupable de la franchise Rec – est enfin de retour ! Et il y met les formes, le bougre : s'associant avec le scénariste Fernando Navarro (Spy Time et Muse), Plaza s'attaque à un fait divers réel qui a défrayé la chronique madrilène au début des années 90. La seule fois dans l'histoire espagnole où la police a écrit dans un document officiel avoir été témoin de phénomènes paranormaux. Cette seule fois, c'est l'histoire de Veronica… What the Waters Left Behind (2017- Argentine) Réalisé par Luciano et Nicolás Onetti Scénario de Luciano et Nicolás Onetti et Carlos Goitia Casting : German Baudino, Paula Brasca, Mirta Busnelli, … Durée :98 minutes

En 1985, le village d’Epecuen est englouti par les eaux salées. Un Vésuve dopé au cholestérol naturel qui transformera l’ancienne station balnéaire en Atlantide des temps modernes, et il faudra attendre 2009 avant que les eaux ne se retirent pour de bon. Carla, l’une des rares survivantes, décide de se rendre dans les ruines de son village avec une équipe de tournage dans le but d’y tourner un docu à faire pleurer dans les chaumières. L’ambition du réalisateur ? Présenter son œuvre à Berlin. Mais un tournage est toujours soumis à des imprévus, et le premier qu’ils rencontrent, c’est la disparition de Kiki, le caniche-mascotte de l’équipe. Quand ce dernier sera finalement retrouvé sur une fourche avec la tripaille qui joue les guirlandes de Noël, les grands rêveurs de la Berlinale vont vite revoir leur ambition à la baisse. En commençant, par exemple, en essayant de sortir en un seul morceau de cette ville pas si fantôme que ça…

Déjà coupables d’un hommage au avec Francesca (admirez d’ailleurs le t-shirt d’un des acteurs du film), les frères Onetti bifurquent légèrement dans le genre et versent cette fois dans le slasher-torture- porn. Images saturées, paysages aussi magnifiques qu’angoissants, scénario qui coche toutes les cases de nos attentes vicieuses – pièges à loup, scies sauteuses géantes, massues cloutées, cannibalisme, y a qu’à demander ! – What the Waters left behind est tout simplement le digne bâtard de Massacre à la Tronçonneuse et de Rob Zombie, période The Devil’s Rejects !

White Chamber (2017-Royaume-Uni) Réalisé par Paul Raschid Scénario de Paul Raschid Casting : Shauna Macdonald, Oded Fehr, Amrita Acharia, … Durée : 89 minutes

Le Royaume-Uni, dans pas longtemps. Et ce n'est pas vraiment la joie chez les buveurs d'Earl Grey : les rues sont à feu et à sang, et les cadavres qui s'amoncellent sur le trottoir donnent l'impression d'avoir un Madame Tussaud's à ciel ouvert. La faute au Brexit, à l'ère post-vérité de ces enf… de Johnson et Farage, au nouvel album de Jul ? On n'en sait foutre rien. Et s'il y en a bien une qui n'en a rien à taper de ce poildecutage géopolitique, c'est cette nana qui vient de se réveiller en petite tenue dans un gros cube blanc. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Qu'a- t-elle fait ? Les questions se bousculent dans sa tête et, à part un tweet salace sur la nouvelle femme du prince Harry, elle ne voit pas ce qu'elle a fait de mal… Mais, très vite, une voix modulée va interrompre ses réflexions avec une seule demande : «que s'est-il passé ici ?». Incapable de répondre à une question qu'elle se pose également, notre victime va très vite se rendre compte que le cube blanc est aussi un véritable couteau-suisse de torture high-tech…

Une variante de Cube sur fond de dystopie, où le rêve européen brûle sur ses fondations, voilà un pitch qu'il est alléchant ! Sans trop spoiler, on vous rajouterait bien une petite louche de Milgram et sa célèbre expérience sur les cobayes humains, tiens ! Deuxième long de Paul Rashid, 25 ans au compteur, White Chamber est un huis-clos haletant aux thématiques malheureusement universelles, avec une science au service de la guerre. Sur le grand écran, la victime en chef n'est autre que Shauna Macdonald (The Descent, Howl, Nails) dans une version trash de «Vous pouvez répéter la question ?» des Inconnus. The Year of the plague (2018- Belgique/Espagne) Réalisé par C. Martin Ferrera Scénario de Angeles Hernandez, Miguel Ibanez Monroy, David Matamoros et Marc Pastor Casting: Miriam Giovanelli, Brays Efe, Silvia Abril, Natalia Sanchez, Ivan Massagué , … Durée: 96 minutes

C’est l’été à Barcelone. Il fait beau, il fait chaud. Pourtant, Victor n’a pas le moral : sa copine Irène vient de le larguer. Ses collègues bienveillants tentent bien de lui refourguer des blind dates à gogo, ses potes geek le consolent maladroitement, mais rien n’y fait : Victor a la douloureuse impression d’être coincé dans une chanson des Scorpions. Il ne remarque même pas la vague de suicides qui ratiboise le troisième âge espagnol, alors que les retraités, c’est son gagne-pain. C’est dire… Mais soudain, coup de bigophone d’Irène : elle semble terrifiée, car les patients de son hôpital se comportent de plus en plus bizarrement, tandis que les médias balancent confusément des infos peu rassurantes sur l’état du monde. Victor tient enfin sa revanche : largué pour ses goûts d’ado attardé, il va retourner cette tare en atout ultime afin de sauver sa belle. Incollable sur Walking Dead et la péloche zomblarde de B à Z, il a désormais un coup d’avance sur tous les pires scénarios de ce fléau hors normes qui s’approche inéluctablement…

Déjà, rien que la genèse du projet a de quoi faire saliver : tiré d’un bouquin de Marc Pastor, The Year of the Plague est passé à travers les mains expertes de scénaristes à qui l’on doit notamment Evolution, The Machinist et Rec2. Emballés par le projet, ce ne sont pas moins de trois pays – dont le Mexique et la Belgique – qui se lancent dans la production de ce nouveau fléau catalan, avec Ivan Massagué (Le Labyrinthe de Pan, The Last Days) en sauveur improbable de l’humanité !

7.10 Grille horaires du BIFFF 2018

8. Chevaliers de l’ordre du corbeau

Barbara Steele Lloyd Kaufman Caroline Munro

Joe Dante Lance Henriksen Neil Jordan

John Landis Dario Argento Luc Besson

Larry Cohen Christopher Lloyd Jurgen Prochnow

Terry Gilliam Jean-Pierre Jeunet Stuart Gordon

Alexandre Aja Harry Kümel John Hough

Jaume Balaguero Alejandro Amenabar Park Chan-wook

9. Chevalier de l’ordre du corbeau 2018

Guillermo del Toro

Il est sur toutes les lèvres des cinéphiles depuis la 90e Cérémonie des Oscars : 4 statuettes mythiques, dont celles de Meilleur Film et Meilleur Réalisateur. Tandis que The Shape of Water est le premier film de «monstre» à ravir la récompense suprême, Guillermo del Toro complète la trinité mexicaine – avec Cuaron et Inarritu – des réalisateurs oscarisés ! Il était temps, a-t-on envie de dire : depuis Cronos (lauréat du Corbeau d'Argent au BIFFF 1994), ce génie du 7e art n'a eu de cesse de poser sa patte – reconnaissable entre mille – sur le cinéma de genre. Qu'il s'agisse de son incursion dans l'univers Marvel avec Blade 2, de son dyptique légendaire du Dark Horse Comics Hellboy ou de sa dénonciation du franquisme à travers L'Echine du Diable et Le Labyrinthe de Pan, Guillermo del Toro est non seulement un visionnaire, mais surtout la preuve vivante – comme il l'a dit lui-même à la dernière cérémonie des Oscars – que même un immigré mexicain comme lui peut réussir et arriver au sommet. Quand on allie un pareil talent avec la classe de telles punchlines, on ne peut que s'incliner devant le maestro…

FILMO : Cronos (1993) – Mimic (1997) – The Devil's Backbone (2001) – Blade 2 (2002) – Hellboy (2004) – Pan's Labyrinth (2006) – Hellboy 2 (2008) – Pacific Rim (2013) – Crimson Peak (2015) – The Shape of Water (2017)

10. Informations Pratiques CONTACT PRESSE

Informations publiques : 02/204.00.13 ou www.bifff.net

Renseignements presse : Jonathan Lenaerts

8 Rue de la Comtesse de Flandre, 1020 Bruxelles

Tel : 02.204.00.14 ; Fax : 020.201.14.69

Email : [email protected]

Les photos du dossier de presse sont soumises à un copyright !

Les formulaires d'accréditation sont déjà disponibles sur notre site. Prière de le remplir en ligne avant le 31 mars 2018.

Au-delà de cette date, 25€ de frais administratifs vous seront demandés pour disposer d'une accréditation.

Nous vous tiendrons informés par e-mail de l'acceptation de votre demande d'accréditation et du type d'accréditation qui vous sera proposé. Attention, l'accréditation ne donne pas un accès automatique aux séances du festival. Il est impératif de réserver les séances auxquelles vous voulez assister au moins un jour avant celles-ci. Le nombre de places disponibles pour les accrédités étant limité, nous ne pouvons garantir la disponibilité de places pour toutes les séances.

Espace presse et professionnels

Un espace est mis à votre disposition pendant toute la durée du festival. La permanence presse se trouve au rez-de-chaussée du PBA, dans la SALLE DU CONSEIL, à hauteur de la rue Ravenstein (cf plan). Un accès Internet sera à disposition des détenteurs d'un badge, mais il est conseillé d'apporter votre propre ordinateur portable. Tout l'espace BIFFF est couvert par un Wifi offert par BeCyber.

Visions de presse

Une liste de visions de presse sera disponible ultérieurement sur notre site Internet ou sur simple demande aux contacts ci-dessus. Veuillez noter que cette liste peut encore être sujette à modifications.

Espace vidéo (pour la presse et les professionnels)

Des écrans vidéo seront à disposition des détenteurs d'une accréditation presse ou professionnelle. La plupart des films de la programmation pourront y être visionnées sur un serveur sécurisé. Toutefois, le nombre d'écrans étant limité, une réservation est requise et le service presse garde à sa discrétion le droit de déterminer les personnes pouvant y accéder prioritairement.

Nous tenons à préciser que la liste des invités ainsi que celle des différents jurys est provisoire et peut être modifiée à tout moment

Palais des Beaux-Arts

Rue Ravenstein 23

1000 Bruxelles

Transports publics

Train : Gare de Bruxelles-Centrale

Métro : Ligne 1 & 5 : Gare Centrale & Parc - Ligne1, 2, 5 & 6: Arts-Loi

Tram : 92&

Tram : 92 – 94, arrêt Palais Bus : 27 – 29 – 34 – 38 – 63 – 65 – 66 – 71 – 71N – 95, arrêt Bozar

Covoiturage : www.djengo.be Partage de voiture : www.cambio.be En vélo : www.villo.be

Parkings

Parking Albertine

Entrées : 16 Place de la justice et Rue des Sols 3

Tarif préférentiel en soirée

Tous les jours de 7h du matin à 1h du matin

2-5 minutes à pied

Parking Grand Place

Entrées : Rue du marché aux Herbes 104 et Boulevard de l’impératrice

Ouvert 24h/24

5-10 minutes à pied

Parking Sablon-Poelaert

Place Poelaert

Tarif préférentiel en soirée

Lundi au samedi : 7h du matin à minuit

Dimanche : 10h du matin à minuit

15 à 20 minutes à pied

11. Les Remerciements AVEC LE SOUTIEN DE

Nos Top, Majors et sponsors institutionnels

La Région BruxellesCapitale / Het Brussels Hoofdstedelijk Gewest

La RTBF, Classic 21 & La Trois (ainsi que La Première, Vivacité, Pure FM, La Une et La Deux)

La Fédération Wallonie Bruxelles

Het Vlaams Audiovisueel Fonds

De Stad Brussel / La Ville de Bruxelles

La COCOF

De Vlaamse Overheid : Coördinatie Brussel

Visit Brussels / Brussels Film Office / Screen.brussels

Wallonie - Bruxelles International

Wallimage

Nos main sponsors

Euromillions

Le Palais des Beaux Arts de Bruxelles

The Best Western Hotel Royal Centre

Nos sponsors

La Cuvée des Trolls (Brasserie Dubuisson)

Be TV

Metro time

BeCyber

Koko

Syfy Bx1

Air Europa

Nos sponsors exécutifs

Mikim FX

Fedex

BrightFish

Clip Display

Rent A Car / Enterprise

Ricoh

SNCB Europe / NMBS Europe

KU Leuven

Sabam for Culture

Redsports.be

Producteurs belges

Frakas Productions

Fontana Productions

Title Films

De Hofleveranciers bvba

Le Projet Crytopsie

Gypsy Productions

Stempel

Topcare Production

Nos Partenaires

Boulevard du Polar

Le Géant des Beaux Arts

La Galerie Pieter Pauwel

Brussels Games Festival

S.A.E. Institute

Arte Pub / Igoto

Courant 3D

Pixelixir

Bruzz

Clari-Screen

Séma Editions

Sharing Box

Skull

Auvicom

Et aussi,

LE MINISTERE DE L’EMPLOI DE LA REGION BRUXELLES CAPITALE,

LE FOND MARIBEL SOCIAL DES SECTEURS SOCIOCULTURELS ET SPORTIFS DES COMMUNAUTES

FRANCAISE ET GERMANOPHONE,

LE SERVICE GENERAL DE L’AUDIOVISUEL ET DES MULTIMEDIAS DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE

DE BELGIQUE,

SERVICE OUTDOOR & INDOOR – OPERATION TRANSPORT DE LA VILLE DE BRUXELLES,

LE CENTRE DE PRÊT DE MATERIEL DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE, LE CENTRE DE PRÊT DE LA COMMISSION COMMUNAUTAIRE FRANCAISE DE LA REGION

BRUXELLES CAPITALE,

LE SERVICE GENERAL DE LA CULTURE DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE.

Merci aux

FIRMES DE DISTRIBUTION BELGES

BE FOR FILMS, THE SEARCHERS, IMAGINE FILM DISTRIBUTION, SEPTEMBER FILM, PARADISO FILMED ENTERTAINMENT, BELGA FILMS, UMEDIA

AIDES DES AMBASSADES

KOREAN CULTURAL CENTER TO THE EUROPEAN UNION

EMBASSY OF THE ARGENTINE REPUBLIC KINGDOM OF BELGIUM

INSTITUTO NACIONAL DE CINE Y ARTES AUDIOVISUALES ARGENTINA

BLOOD WINDOW / LATIN AMERICA FANTASTIC FILM MARKET

JAPAN FOUNDATION

TAIPEI REPRESENTATIVE OFFICE IN THE EU AND BELGIUM

EMBAJADA DE ESPANA EN EL REINO DE BELGICA

HONG KONG ECONOMIC AND TRADE OFFICE / BELGIUM HONG KONG SOCIETY

EMBAJADA DE MEXICO ANTE EL REINO DE BELGICA Y EL GRAND DUCADO DE LUXEMBURGO, Y MISSION DE MEXICO ANTE LA UNION EUROPEA

TOUTES LES FIRMES INSTITUTIONS ET ORGANISMES QUI NOUS ONT AIDES POUR CETTE 36e EDITION

La confederation parascolaire, Point Culture (ulb), La Ligue des Droits de l’Homme, Arkel, Optique Viqueray, Hair Club, L’ecole de maquillage Jean Pierre Finotto, Georges stevens cie., Ucm cafes conseils, Avi Belgium, Cityclash, Propa, IPM printing, Twin Pics, Zeno Pictures, UCM, 501st Fanwars Garrison, Blood Window, La Cerm faculté de traduction et d’interpretation de l’universite de Mons, Dreamscreen, Talencentrum & Ondertiteling KU Leuven Campus Brussel, ULB Bruxelles, departement de traduction et interpretation, Dragon, Dcinex, Blending a game jam, Brotaru,Ludus Academy, Panoptic, Black land studio, Futurist, Belgium Beer Race, Virtual Words, ASA, Squidlab, Jean-Luc Maitrank, l'Institut Jeanne Toussaint, La Puck Company, Le Géant des Beaux-Arts.

ET POUR LE BIF MARKET

Wallimage, Creative Media Desk Belgium, taxshelter.be, Umedia, SPF - Fiscal Department for Foreign Investments, Jérôme Di Egidio, Les sociétés de post-productions belges