Du Peintre Au Restaurateur Histoire D'un Tableau
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Dossier De préparation à la visite MuséE BEaux-arts DE strasBourg 2, plaCE Du CHâtEau — palais roHan Du peintre au restaurateur Histoire d’un tableau. La Garde civique de Saint-Adrien par Cornelis Engelsz., 1612 Du 25 octobre 2013 au 31 décembre 2014 le restaurateur observé par un garde civique service éducatif des musées, 2013 palais rohan — 2, place du château — 67076 strasbourg cedex — http://www.musees.strasbourg.eu réservations le matin 03 88 88 50 50 — renseignements l’après-midi 03 88 52 50 04 — fax 03 88 52 50 41 DossiEr DE préparation à la VisitE DU PeIntre AU restAUrAteUr 2 sommaire I - Présentation d’une restauration . p 3 une œuvre endommagée . p 4 l’histoire de la restauration . p 5 Quatre étapes de la restauration . p 5 II - Peindre au XVIIe siècle dans les Provinces-Unies . p 6 un siècle d’or, le xViie siècle . p 7 le peintre Cornelis Engelsz. (gouda, 1574 ou 1575 - Haarlem, 1650) . p 9 le peintre dans son atelier . p 10 l’art du portrait . p 11 le portrait de groupe, une déclinaison . p 13 peindre un portrait de groupe . p 14 Annexes . p 15 Cornelis engelsz., La Garde civique de Saint-Adrien, 1612 DossiEr DE préparation à la VisitE à l’est DU noUVeAU ! 4 I - Présentation d’une restauration le palais rohan après le bombardement du 11 août 1944 Une œuvre endommagée le 11 août 1944, un bombardement retentit dans les rues du centre de strasbourg ; la Cathédrale, le musée de l’Œuvre notre-Dame et le palais rohan sont durement touchés. Depuis 1940, toutes les œuvres des musées avaient été mises en sûreté dans des caves ou des châteaux hors de la ville. toutes, sauf une… le portrait de La Garde civique de Saint Adrien par Cornelisz Engelsz. est resté au palais rohan. avec ses 5 mètres de long, il était trop grand pour être évacué. le palais rohan après le bombardement du 11 août 1944 DossiEr DE préparation à la VisitE DU PeIntre AU restAUrAteUr 5 Victime collatérale, le tableau fut abimé par les éclats de l’explosion du palais. il en garda longtemps les séquelles dont certaines furent accentuées par la restauration réalisée après-guerre (voir la correspondance à ce sujet en annexe entre Hans Haug le directeur des musées en 1955 et d’autres intervenants). l’histoire de la restauration Du fait de son importance ce tableau méritait une nouvelle restauration (en annexe, le constat d’état établi par les restaurateurs) .Cette intervention a été possible grâce au mécénat. fin 2008 la Bnp-paribas acceptait de participer de manière détermi- nante à la restauration. la commission régionale de restauration ayant donné un avis favorable, elle commença peu après. l’urgence étant d’assurer la bonne conservation d’un tableau ayant gravement souf- fert, il fut nécessaire dans un premier temps d’en consolider le support. Cette inter- vention aboutit à un rentoilage et à une mise en tension sur un châssis neuf. puis la restauration de la couche picturale put s’effectuer. les restaurateurs procédèrent à une réintégration illusionniste des lacunes sur chaque visage, les usures de la couche picturale étant laissées perceptibles tant que la lecture et l’ho- mogénéité de l’œuvre n’était pas perturbée. Quatre étapes de la restauration - l’examen : le restaurateur dresse un constat d’état détaillé de la surface picturale et du support. il observe l’œuvre en lumière naturelle à l’œil nu et à la loupe, en lumière rasante, sous rayonnement uV et infrarouge et par radiographie. De plus, il se documente sur le peintre, ses contemporains, le mobilier, les costumes, les éven- tuels symboles, l’iconographie... puis il établit un diagnostic de conservation-restau- ration approprié. - le nettoyage : la surface picturale est nettoyée de manière à la purifier des apports extérieurs incohérents et inesthétiques. l’œuvre est dégagée de ses vernis et anciennes restaurations. - Conservation du support : le restaurateur opère ici une résorption des déforma- tions de la toile, consolide les déchirures, coutures et incrustations au niveau des trous. il colle une toile de renfor au dos du support d’origine, c’est le rentoilage. une fois l’œuvre rentoilée, le restaurateur effectue une mise en tension sur un châssis neuf, en aluminium. r- estauration de la couche picturale : fissures et lacunes de matière picturale sont comblées au mastic, permettant ensuite une retouche illusionniste des manques et usures. un vernissage final sature, nourrit les couleurs et protège la surface pictu- rale. Dans le monde des musées il y a un adage : « un musée qui n’acquière pas est un musée qui meurt ». une restauration fondamentale, comme c’est le cas ici, permet de pouvoir ré-accrocher une œuvre que le public n’avait plus pu voir depuis des années. En ce sens certaines restaurations équivalent à des acquisitions et témoi- DossiEr DE préparation à la VisitE DU PeIntre AU restAUrAteUr 6 gnent de la vitalité des musées. ainsi, après cinq années, l’œuvre est redevenue lisible mais sans que son histoire ait été niée. nous pouvons redécouvrir un tableau rare par son sujet, spectaculaire par ses dimensions, attrayant par sa facture. II - Peindre au XVIIe siècle dans les Provinces-Unies Un siècle d’or, le Xviie siècle En 1568, les pays-Bas se soulèvent contre la monarchie espagnole et réclament leur indépendance. Commence alors la guerre de Quatre-Vingts ans interrompue par une trêve signée en 1609 entre les pays-Bas du nord et l’Espagne ; trêve qui marque l’acte de naissance de la république des provinces-unies. sa situation géographique, l’importance de ses ports lui confèrent alors un rôle d’in- termédiaire essentiel entre l’Europe du nord et les pays méditerrannéns. Des Carte des provinces-unies au xViie siècle DossiEr DE préparation à la VisitE DU PeIntre AU restAUrAteUr 7 simon de vlieger, La Marée basse, 1650, huile sur bois, Musée des Beaux-arts, strasbourg compagnies commerciales comme la Compagnie des indes orientales fondée en 1602 et Compagnie des indes occidentales en 1621 commercent avec l’asie, l’afrique et l’amérique, même si le transport de grains depuis la Baltique reste le commerce de base. les provinces-unies connaissent aussi une forme de développement industriel, avec par exemple à Haarlem le blanchiment des textiles et la brasserie. C’est aussi un espace très urbanisé avec en tête amsterdam qui au début du xViie s. compte environ 105 000 habitants. Haarlem est la troisième ville après leyde avec environ 40 000 habitants. parmi les sept provinces, qui composent le pays, la Hollande s’avère la plus riche, c’est d’ailleurs la province à laquelle appartient Haarlem. les provinces-unies se caractérisent alors par l’absence d’un gouvernement centralisé et sont marquées par une grande diversité culturelle et religieuse. DossiEr DE préparation à la VisitE DU PeIntre AU restAUrAteUr 8 pieter de Hooch, Départ pour la promenade, huile sur toile, vers 1665, Musée des Beaux-arts, strasbourg Pieter de Hooch, Départ pour la promenade, huile sur toile, vers 1665, Musée des Beaux-Arts, Strasbourg « La scène se situe dans l’une des galeries de la salle des Citoyens de l’hôtel de ville d’Amsterdam, transformé en Palais royal depuis 1808. Placé au centre du bâtiment, cette salle était un lieu où les Amstellodamois pouvaient se promener et contempler l’ensemble des décorations destinées à célébrer le cosmos, tout spécialement la mosaïque sur le sol illustrant les hémisphères terrestres. C’était l’occasion pour les citoyens d’étudier le parcours des bateaux marchands sur cette vaste carte du monde et de constater l’ampleur de l’empire commercial des Provinces-Unies. De façon allégorique, le décor procurait aux bourgeois d’Amsterdam la sensation d’avoir le monde à leurs pieds. » Extrait du catalogue Peinture flamande et hollandaise, XV e-XVIII e siècle, Musées de la Ville de Strasbourg, 2009, p. 217. DossiEr DE préparation à la VisitE DU PeIntre AU restAUrAteUr 9 a partir de 1621, la guerre contre l’Espagne reprend. Ce n’est qu’en 1648 avec la paix de Münster que l’Espagne reconnaît officiellement l’indépendance de la république des provinces-unies. C’est la fin de la guerre de Quatre-Vingts ans, guerre que vécut le peintre Cornelis Engelsz. le peintre Cornelis engelsz. (Gouda, 1574 ou 1575 - Haarlem, 1650) né en Hollande à gouda, le peintre Cornelis Engelsz., contemporain de frans Hals (vers 1581/1585-1666), s’installe très tôt à Haarlem où il est élève de Cornelis van Haarlem (1562-1638). sa vie nous est aussi mal connue que son œuvre, composée essentiellement de portraits et de quelques scènes de genre. autour de 1595, il épouse Maritge Jansdr avec qui il aura six enfants. Deux d’entre eux deviendront peintres ; le plus connu est le portraitiste Johannes Cornelisz. Verspronck. En 1593 Engelsz. rejoint la « guilde de saint luc », fameuse corporation de peintres, sculpteurs, graveurs ; il en devient directeur en 1616. parallèlement, de 1594 à 1621, il est membre de la « schutterij », la garde Civique dont il est nommé caporal en 1614. Celle-ci, constituée de membres de l’élite commerçante d’Haarlem, était chargée de protéger la ville. il en réalise deux portraits civiques, dont l’un en 1618 se trouve au frans Hals Museum, et l’autre présenté ici, exécuté en 1612. Etant membre de cette société d’arquebusiers, Engelsz. s’est probablement représenté dans ce tableau. Mais lequel de ces hommes peut-il être ? nous proposons deux hypothèses. Cornelis engelsz., La Garde civique de Saint-Adrien, huile sur toile, 1612, Musée des Beaux-arts, strasbourg, détails. DossiEr DE préparation à la VisitE DU PeIntre AU restAUrAteUr 10 le peintre dans son atelier l’atelier du peintre est un local situé à son domicile ou dans un lieu indépendant.