Les Grands Événements De L'histoire
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1919-1945 : CRISE ET GUERRE Par Sean Mills Sous la direction de Brian Young, Université McGill Sur la scène politique ............................................................... 1 William Lyon Mackenzie King ......................................................1 R.B. Bennett et son « New Deal » canadien ..................................2 Les luttes sur les compétences constitutionnelles ..........................3 La Commission Rowell-Sirois ......................................................4 Sur la scène économique.......................................................... 5 L’après-guerre..........................................................................5 Le Mouvement des droits des Maritimes.......................................5 La prospérité économique des années 1920..................................6 La Crise de 1929 ......................................................................6 La dépression dans l’Ouest, le Centre et l’Est ................................7 La vie durant la dépression ........................................................8 Les camps de secours................................................................8 Colère et frustration..................................................................9 Sur la scène idéologique......................................................... 10 Les nouveaux groupes politiques............................................... 10 L’opposition au libéralisme classique.......................................... 10 L’extrême gauche ................................................................... 11 L’extrême droite ..................................................................... 11 La Co-operative Commonwealth Federation ................................ 12 La naissance du « néo-libéralisme » .......................................... 12 La Deuxième Guerre mondiale................................................ 13 Adélard Godbout..................................................................... 14 L’effort de guerre du Canada et la conscription ........................... 14 Les femmes et la guerre .......................................................... 15 La fin de la guerre et l’émergence d’un nouveau Canada .............. 15 Suggestions de lecture ............................................................ 17 Musée McCord d’histoire canadienne 1919-1945 Sur la scène politique William Lyon Mackenzie King Le radicalisme ouvrier de l’après-guerre se poursuit au début des années 1920, avant de perdre graduellement son élan révolutionnaire. Les élections de 1921 voient naître une nouvelle ère politique canadienne. L e Parti progressiste, un parti de protestation qui défend principalement les intérêts des agriculteur, surprend tout le monde en se classant deuxième avec 64 sièges. Le Parti libéral de William Lyon Mackenzie King, un ancien fonctionnaire possédant une vaste expérience des relations de travail, prend cependant les rênes du pays, qu’il conservera pendant la majeure partie des trois prochaines décennies. Les élections de 1921 marquent également un point tournant dans l’histoire des femmes au Canada. Signe du rôle grandissant qu’elles allaient jouer dans l’arène politique, Agnes Macphail devient la première femme députée. Mais les femmes, qui n’ont pas encore le statut de « personnes » au sens de la loi, demeurent exclues du Sénat canadien et continuent d’occuper des rôles subordonnés dans presque toutes les sphères de la société. Au lieu de prétendre à la victoire, elles accueillent le droit de vote et l’accès d’Agnes Macphail à la Chambre des communes comme un premier pas de la lutte féministe qui se poursuivra tout au long du siècle. Malgré de grands efforts, le gouvernement King perd rapidement de sa popularité, surtout dans les Maritimes et dans l’Ouest. En 1925, Musée McCord d’histoire canadienne 2 lors des élections suivantes, il doit se contenter d’un gouvernement minoritaire. Conscient du fait qu’il n’est plus en position de gouverner, Mackenzie King demande au gouverneur général, Lord Byng, de dissoudre la Chambre des communes. Lord Byng refuse et demande au chef conservateur Arthur Meighen de former un gouvernement. Mais le gouvernement Meighen s’écroule rapidement et, lors des élections suivantes, Mackenzie King reprend facilement le pouvoir grâce à une campagne axée sur la « stabilité » et la « démocratie ». Or, diriger un pays en période de prospérité économique est plutôt facile comparativement aux défis posés en période de récession. Quand l’économie se met à s’effondrer, les provinces s’adressent à Ottawa pour obtenir des fonds de secours. Mackenzie King montre alors à quel point il est insensible aux préoccupations de l’électorat. Opposé à l’octroi de fonds de secours, il prononce en Chambre des communes un discours désastreux que ses opposants ne seront pas prêts d’oublier. Fier de son budget équilibré, il riposte à la demande des provinces en affirmant que « pour combattre le prétendu problème de chômage », il n’accorderait « même pas une pièce de cinq cents ». Moins de quatre mois plus tard, le 28 juillet 1930, la population punit Mackenzie King de son indifférence en donnant aux conservateurs de R.B. Bennett une majorité de 137 sièges contre 91 à la Chambre des communes. R.B. Bennett et son « New Deal » canadien Il ne faut pas attendre longtemps, toutefois, avant que la colère de la population à l’endroit de Mackenzie King ne s'abatte à son tour sur Bennett. À mesure que la dépression s’intensifie, l’image d’homme d’affaires millionnaire que renvoie Bennett commence à contrarier la population affamée. Pendant la plus grande partie de son mandat, Musée McCord d’histoire canadienne, mars 2003 3 Bennett, un partisan de l’économie de laisser-faire, refuse ardemment d’étendre le rôle de l’État. La population et son propre cabinet sont donc surpris de l’entendre annoncer un programme de réforme économique et sociale d’envergure quelques mois avant les élections fédérales de 1935. Sur les traces de l’Américain Franklin D. Roosevelt, Bennett présente à la radio les paramètres de sa nouvelle plate-forme d’action gouvernementale. Mais ses nouvelles propositions de réforme arrivent trop tard, et la population peu convaincue redonne le pouvoir au gouvernement libéral de Mackenzie King. Malgré une campagne libérale fondée sur le slogan « King ou chaos », un nombre sans précédent de Canadiens, méfiants des partis politiques traditionnels et des politiciens indifférents, ne votent ni pour les libéraux ou les conservateurs. Plus la richesse de la population canadienne s’évapore et plus les partis de protestation acquièrent de la popularité. Les luttes sur les compétences constitutionnelles Compte tenu du niveau sans précédent de misère causé par la dépression, les querelles sur les compétences constitutionnelles et le financement des programmes sociaux se font constantes entre les différents paliers de gouvernement. Lorsque King reprend le pouvoir en 1935, il somme la Cour suprême de trancher sur la validité constitutionnelle des mesures législatives du « New Deal » de Bennett. La Cour déclare anticonstitutionnels les éléments principaux du programme, à la grande consternation des sociaux-démocrates canadiens qui y avaient enfin vu un signe de réforme. Les compétences constitutionnelles préoccupent également la classe politique provinciale. En 1936, Maurice Duplessis et son parti de Musée McCord d’histoire canadienne, mars 2003 4 l’Union nationale1 mettent fin à 39 années de règne libéral au Québec. Faisant fi des promesses de réforme qu’il avait faites durant sa campagne électorale, le premier ministre Duplessis fait la cour aux grandes entreprises et à l’Église catholique, réprime le mouvement syndical et promet de « défendre » le Québec contre l’ingérence fédérale dans les secteurs de compétence provinciale. Pendant que Duplessis tient les rênes du pouvoir au Québec et défend ardemment les compétences constitutionnelles de la province, Mitchell Hepburn suit une politique semblable en Ontario. Ensemble, Duplessis et Hepburn cherchent à défendre les compétences provinciales et, par conséquent, s’opposent farouchement au programme d’assurance- chômage de Mackenzie King. La Commission Rowell-Sirois Durant la seconde moitié des années 1930, la question des compétences constitutionnelles empoisonne constamment l’atmosphère politique. King, qui s’oppose à toute action décisive permettant d’atténuer les effets de la dépression, forme la Commission royale d’enquête sur les relations entre le Dominion et les provinces, mieux connue sous le nom de Commission Rowell-Sirois, chargée d’étudier la situation et d’émettre des recommandations. Le fait de soumettre la question à un comité permet à King d’éviter de prendre des mesures concrètes, du moins dans l'immédiat. 1 Le gouvernement de l’Union nationale a été créé au Québec à la suite de la fusion du petit Parti conservateur provincial de Duplessis et d’un groupe de libéraux mécontents. Après avoir gagné ses élections, cependant, Duplessis a réussi à prendre le plein contrôle du parti. Musée McCord d’histoire canadienne, mars 2003 5 Sur la scène économique L’après-guerre Au lendemain de la Grande Guerre, le gouvernement d’union et les libéraux qui l’ont remplacé prônent le retour à des doctrines économiques libérales d’avant-guerre, qui accordent la primauté aux « forces du marché » et s’opposent à toute forme d’intervention de l’État. Dans un tel contexte, les Canadiens sans-emploi souffrent et, faute de système d’assistance publique appréciable, sont obligés de compter sur