CurieXplore Fiche Norvège généré le 22 janvier 2021

Politique d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation Orientation stratégique Le processus d’élaboration des politiques ESRI en Norvège est classique : le gouvernement norvégien propose des grandes orientations stratégiques, lesquelles font généralement l’objet d’un consensus politique lors de leur vote au parlement (Storting). Ces grandes orientations sont décrites dans des « livres blancs » (White Paper) publiés par les différents ministères impliqués dans l’ESRI, au premier rang desquels figure le Ministère de l’Education et de la Recherche – MER (Kunnskapsdepartementet - KD). Les autres contributeurs importants sont le Ministère de la Santé (Helse- og omsorgsdepartementet, HOD), le Ministère du Commerce, de l'Industrie et de la Pêche (Nærings- og fiskeridepartementet – NFD), le Ministère des Affaires Etrangères (Utenriksdepartementet – UD) ; Ministère de la Défense (Forsvarsdepartementet - FD), le Ministère du Gouvernement Local et de la Modernisation (Kommunal- og moderniseringsdepartementet – KMD), le Ministère du Climat et de l’Environnement (Klima- og miljødepartementet – KLD).

Schéma des principaux acteurs de la politique ESRI en Norvège (Source : STI 2019)

Le principal livre blanc faisant état des grandes orientations stratégiques du pays en matière d’ESRI est le « Long-Term Plan (LTP) for Research and Higher Education », élaboré par le MER. Etabli pour dix ans, il est révisé toutes les quatre années pour prendre en compte l’évolution des priorités gouvernementales. Ainsi le livre blanc de 2015-2024 paru en mars 2015 a fait l’objet d’une révision courant 2019 ; il couvre désormais la période 2019-2028. Cette dernière édition prend en compte les conclusions d’un rapport de l’OCDE de 2017 (OECD Reviews of Innovation Policy: 2017), commandé par le MER, préconisant de modifier la structure du LTP. Le nouveau livre blanc intègre aussi les engagements de la Norvège dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat (réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030) ainsi que l’Agenda 2030 des Nations Unies.

Le principal bras armé de la recherche en Norvège est le Conseil norvégien de la recherche – CNR (Forskningsrådets - FNR). Le CNR est l’équivalent de l’ANR en France ; il constitue pour bon nombre d’acteurs publics (universités, instituts), la principale source de financements externes (hors ministères de tutelle) sur la base d’appels à projets. Le CNR définit lui-même sa stratégie à travers un plan pluriannuel s’inscrivant aussi dans le cadre d’un livre blanc – le dernier publié est la Stratégie 2015-2020 (Research for Innovation and Sustainability, Strategy for the Research Council of Norway ) ; le prochain livre blanc pour la prochaine décennie est en cours de préparation. Le CNR oriente aussi la politique de recherche et d’innovation dans des domaines spécifiques ; par exemple il a publié le Plan 2014-2023 sur la recherche polaire. Des documents de stratégie semblables sur d’autres thèmes (santé, infrastructures de recherche, innovation, égalité des genres, recherche fondamentale, recherche sociétale…) sont disponibles sur le site du CNR.

D’autres livres blancs sont parus ces dernières années sur des thématiques spécifiques, souvent à l’initiative de différents ministères. Ainsi, en juin 2019, le ministère des Affaires Etrangères a publié un livre blanc sur le rôle que la Norvège veut donner à ses coopérations internationales. Ce livre blanc se présente dans un cadre plus large que l’ESRI mais donne cependant des éléments dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de l’innovation. Un autre document, moins récent (datant de 2014), développe les ambitions de la Norvège dans le cadre du programme cadre de la Commission européenne. Il sera certainement mis à jour en 2020 ou 2021 avec l’arrivée d’Horizon Europe en 2021.

Financement Le financement de la politique norvégienne d’ESRI est opéré par les acteurs précédemment évoqués ainsi que par d’autres acteurs, en particulier le secteur de l’industrie.

En 2017, 2,10% du PIB norvégien a été consacré aux dépenses de R&D. Ces dépenses sont assurées par trois groupes d’acteurs : le secteur public pour 51%, le secteur privé pour 40%, et les investissements d'origine étrangère (Europe, sociétés internationales) pour 9%. Pour 2018, les chiffres provisoires indiquent que les dépenses de R&D ont représenté 2.07% du PIB.

1.2.1. Financements publics : ministères, Conseil norvégien de la recherche, UE a. Enseignement supérieur L’éducation publique étant gratuite en Norvège (hors les frais d’inscription qui sont du même ordre de grandeur que les frais pratiqués en France), le financement des établissements d’enseignement supérieur provient majoritairement du MER et de quelques autres ministères. Selon les données de l’OCDE 2016, le MER assure 94% des financements des établissements norvégiens d’enseignement supérieur. Les universités disposent de l’autonomie financière pour l’utilisation de ce budget, qu’elles complètent par des revenus externes, notamment en provenance du CNR pour le financement de projets de recherche. L'agence Diku attribue également des financements supplémentaires pour soutenir la qualité et l'internationalisation de l'enseignement supérieur à travers différents programmes comme les Centres for Excellence in Education (SFU), dont il existe une douzaine.

Dans le budget du MER, les dépenses entre l’enseignement supérieur et la recherche ne sont pas différenciées. Elles représentaient au total, en 2017, 23,1% du budget du ministère soit 1,69% du PIB national.

Le MER alimente aussi la caisse de prêt étudiante (Statens lånekasse for utdanning ou Lånekassen). Fondée en 1947, cette caisse nationale octroie des prêts et des subventions aux étudiants pour permettre l’accès à l’éducation au plus grand nombre. Une partie du prêt est convertible en bourse (à hauteur de 40%) sous condition d’obtention des crédits ECTS. En 2019, le montant moyen de prêt accordé par la Lånekassen est de 300 000 NOK par étudiant pour l'ensemble de leurs études. Au cours de l’année scolaire 2017-2018, la Lånekassen a accordé 3,8 Md NOK sous forme de bourses et 25,6 Md NOK en prêts, à un total d’environ 250 000 étudiants (d'autres prêts sont accordés aux élèves de l'enseignement secondaires). b. Recherche Si pendant longtemps la répartition du financement de la recherche en Norvège était sensiblement équilibrée entre le secteur public et le secteur privé, la part du secteur public s’est accrue depuis quelques années atteignant 51% en 2017. Plusieurs acteurs publics contribuent à sa répartition :

Dépenses R&D en Norvège par origine de financement et secteur d'attribution en 2019 (Source : STI 2019)

- les ministères, et en premier lieu le MER. En 2019, l’enveloppe du MER dédiée à la R&D s’élevait à 20 Md NOK, soit environ 16% de son budget total. Les autres contributions majeures proviennent du Ministère de la Santé (Helse- og omsorgsdepartementet – HOD) et du Ministère du Commerce et de l'Industrie (Nærings- og handelsdepartementet – NFD).

Répartition par ministère des dépenses R&D; montant (Md NOK) et pourcentage du budget total du ministère (Source : IR 2019) Légende : KD: Ministère Education Recherche; HOD: Ministère Santé; NFD: Ministère Commerce Industrie Pêche; UD: Ministère Affaires Etrangères; FD: Ministère Défense ; KMD: Ministère Gouvernement local Modernisation; KMD: Ministère Climat Environnement; OED: Ministère Pétrole Energie

- le Conseil norvégien de la recherche est l’opérateur principal du gouvernement pour le financement de la recherche sur projets ; il constitue l’équivalent de l’ANR en France. Son budget provient exclusivement des différents ministères, et en particulier du MER à hauteur de 46%. Le CNR canalise 23% de l’effort public de R&D et 11% des dépenses totales du pays en R&D. Son budget 2019 consacré au financement de projets de recherche et d’innovation s’élevait à 10,3 Md NOK. Cette dotation permet au CNR de définir des appels à projets sur des thématiques suivant sa stratégie ; il finance des projets portés par des acteurs publics de la recherche mais aussi par des acteurs privés de l’innovation. Enfin le CNR a mis en place une politique de Centre d’excellences (Sentre for fremragende forskning - SFF) disposant de financements importants pour 10 ans afin de favoriser la recherche dans des secteurs précis. Le CNR finance à ce jour 23 Centres d’excellences ce qui, en 2018, représentait un budget de 328 MNOK. La contribution du CNR aux SFF représente environ 25% de leurs budgets, les autres revenus provenant de financements obtenus sur appels à projets ou auprès des établissements hôtes et partenaires. les SFF peuvent être considérés comme l'équivalent des Labex en France.

- En tant que pays associé de l’Union Européenne, la Norvège a participé au programme FP7 et participe actuellement à Horizon 2020. Pour Horizon 2020, la Norvège a financé 2,6% de l’ensemble du programme et a reçu 2,2% des financements totaux attribués. Augmenter la part des financements reçus par l’UE est un objectif important de la politique norvégienne d’ESRI qui a dépassé son objectif de capter 2% des financements totaux. En 2017, le montant total de financements européens obtenus par les acteurs norvégiens de la recherche a dépassé la barre symbolique du million de NOK.

1.2.2. Secteur privé et mécanisme de déduction fiscale SkatteFUNN Comme dans de nombreux pays, les entreprises norvégiennes, et notamment le secteur industriel pétrolier, assurent une part importante des efforts de recherche et d’innovation du pays (40% des dépenses R&D en 2017).

Les entreprises financent ces activités essentiellement sur leurs propres fonds, à hauteur de 60%-80% selon leurs tailles (voir figure). Une particularité de la Norvège dans ce domaine est l’importance des petites et moyennes entreprises. En effet en Norvège les entreprises de 10 à 249 salariés comptent pour 58% de la R&D investie dans le secteur privé (25% en France). Cela s’explique en partie par le fait qu'une part importante des PME norvégiennes ont des activités dans les secteurs des nouvelles technologies (TIC) particulièrement intensifs en R&D.

Sources de financement R&D dans le secteur privé en fonction de la taille des entreprises en 2017 (Source : IR 2019) Légende (de la teinte la plus claire à la plus foncée) : UE et étranger/Fonds publics et SkatteFUNN/Autres institution/entreprise nationales et étrangères/Ressources internes (national et filiales à l'étranger)/ Fonds propres Entre 5% et 20% du budget R&D des entreprises norvégiennes provient du secteur public, dont plus de la moitié (2 Md NOK en 2017) est issue du SkatteFUNN. Le SkatteFUNN est un système de déduction fiscale pour les entreprises investissant dans la R&D. Instauré en 2002 sous le contrôle du Ministère des finances, ce programme permet des réductions d’impôt de 20% (PME) ou de 18% (grandes entreprises). Un montant maximal est fixé par entreprise ; les réductions sont plus élevées si les projets de R&D sont réalisés en coopération avec d’autres acteurs plutôt qu’en interne. Si le SkatteFUNN cible davantage les petites et moyennes entreprises, l’élargissement récent de son cadre d’utilisation incite de plus en plus les grandes entreprises à y avoir recours. Le SkatteFUNN est un levier majeur de l’innovation en Norvège. Son enveloppe totale en 2018 s’élevait à 4 Md NOK.

1.2.3. Innovation : CNR, Innovation Norway et SkatteFUNN Avec le CNR et le SkatteFUNN, l’agence gouvernementale Innovation Norway (IN), détenue à 51% par le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche et à 49% par les Conseils de Comtés, joue un rôle majeur dans le financement de l’innovation en Norvège. Analogue norvégien de Bpifrance, Innovation Norway propose des financements directs, des prêts ou des services aux entreprises et start-ups innovantes en ciblant les secteurs prioritaires pour la Norvège. En 2018, le budget d’IN accordé par le Parlement (Storting) et les comtés s’élevait à 4,1 Md NOK. Grâce à des emprunts, IN a distribué 7,2 Md NOK aux entreprises norvégiennes en 2018, sous la forme de prêts, subventions et services. Selon l’agence, ces financements ont permis de générer 14,2 Md NOK supplémentaires d’investissements.

En 2017, la répartition des efforts de financement de l’innovation entre le CRN, Innovation Norway et le SkatteFUNN était : CNR 32,6%, IN 10% et SkatteFUNN 36%, cette dernière contribution ayant presque quadruplé entre 2007 et 2017.

Il convient de noter que la contribution des Comtés à Innovation Norway concentre l’essentiel des efforts des autorités locales dans le paysage de la recherche et de l’innovation en Norvège.

1.2.4. Particularité norvégienne dans le financement des activités de l’Etat : fonds souverain La Norvège possédant le plus grand fonds souverain au monde, issu des revenus du pétrole (Statens pensjonsfond Utland), il convient de noter que le budget de l’Etat est légèrement extensible. Ce fonds d’investissements est placé dans des sociétés internationales et utilisé dans de nombreux domaines prioritaires. Il ne peut être surexploité : le gouvernement norvégien ne peut utiliser plus de 3% du fonds par an. Cette situation autorise un champ de manœuvres large dans l’ensemble des politiques possibles.

Evaluations La Norvège est particulièrement soucieuse de la qualité de son enseignement supérieur et de l’efficacité de son système de recherche et d’innovation. A travers le CNR pour la R&I et la NOKUT pour l’ES, le gouvernement norvégien réalise de nombreuses évaluations de ses différents acteurs de l’ESRI.

1.3.1. Recherche & Innovation En tant que prescripteur majeur de la recherche en Norvège, le Conseil norvégien de la recherche attache une grande importance à l’évaluation des politiques et des programmes de financement de la recherche et de l’innovation. Il s’appuie pour cela sur son propre service d’évaluations mais aussi sur des prestataires externes que sont essentiellement :

- L’Institut nordique pour les études sur l’innovation, la recherche et l’éducation (Nordisk institutt for studier av innovasjon, forskning og utdanning - NIFU), une organisation de recherche à but non lucratif ;

- le groupe Technopolis, cabinet international d’évaluation de la science et technologie et de l’innovation ;

- Samfunnsøkonomisk analyse (Economics Norway), un cabinet d’études norvégien spécialisé dans l’analyse du développement économique et de politiques publiques ; - Statistisk sentralbyrå (Statistics Norway -SSB), institut national de statistiques officielles.

Les évaluations conduites par le CNR, impliquant des experts nationaux ou internationaux, portent sur différents sujets :

- efficacité des programmes de financement thématiques du CNR : énergie (programme ENERGIX), nanotechnologies (NAN2021), aquaculture (HAVBRUK), climat (KLIMAFORSK), recherche polaire (POLARPROG), biotechnologies (BIOTEK2021), etc.

- efficacité des programmes de coopération financés par le CNR: coopération internationale (programme INTPART), coopération bilatérale (INDNA, etc.), coopération avec l’UE, etc.

- état des lieux national de la recherche dans différents domaines: humanités, sciences sociales, éducation, recherche polaire, développement durable, politique étrangère, apprentissage numérique, infrastructures de recherche, accessibilité des données, etc.

- activités de centres de recherche financés par le CNR : Bjerknes Centre for Climate Research, laboratoire Simula (équivalent norvégien de l’INRIA), Centres de recherche sur le pétrole - PetroSenter, Centres d’Excellence (SFF), Centres de recherche sur les énergies renouvelables (FME), High North Research Centre for Climate and the Environment (FRAM), etc.

- impact d’initiatives politiques: R&I dans le secteur industriel, innovation (SkatteFUNN), réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc.

Ces différentes évaluations sont exploitées dans la mise au point de nouvelles stratégies/feuilles de route, exposées ultérieurement dans des livres blancs.

Les ministères peuvent aussi avoir recours à des évaluations externes pour guider ou réorienter leurs politiques. Ainsi, en 2016, le MER a commandé auprès de l’OCDE un rapport sur sa politique d’innovation, rapport publié en juin 2017 et disponible sur le site de l’OCDE. L’analyse de l’OCDE a été prise en compte dans la révision à quatre ans du « Long Term Plan for Research and Higher Education 2019-2028 ». Les politiques de soutien à la recherche et à l’innovation ont aussi fait l’objet d’une évaluation en 2016 par le SSB. Autre exemple : Samfunnsøkonomisk analyse et le groupe Technopolis ont publié conjointement, en janvier 2020, un rapport sur l'impact de la participation norvégienne aux programmes FP7 et Horizon 2020.

1.3.2. Enseignement supérieur Si tous les établissements d’enseignement supérieur sont tenus par la loi de garantir la qualité des enseignements qu’ils dispensent, il revient à l'Agence norvégienne pour l'assurance de la qualité dans l'éducation, NOKUT, de veiller au respect de cette obligation grâce à l'évaluation, l'accréditation et l’approbation des systèmes garantissant la qualité des formations. Les garanties de qualité des formations doivent respecter des normes définies au niveau national ; elles sont évaluées en externe par la NOKUT.

La NOKUT a été créée en 2003 ; elle est placée sous la tutelle du MER.

Tous les établissements d'enseignement supérieur accrédités par la NOKUT sont soumis à un contrôle par le biais d'un système d'audits organisés tous les six à huit ans. Ces audits peuvent être suivis d’une seconde évaluation, généralement plus détaillée (programmes d’études).

À quelques exceptions près, les mécanismes de contrôle de la NOKUT recourent à des panels d'experts pouvant comprendre des membres internationaux. L'objectif principal de ces évaluations est de vérifier que la qualité des programmes est satisfaisante. Cependant, la NOKUT fournit également des recommandations sur la manière dont l'institution peut améliorer la qualité de son offre de formation et de son système de qualité.

Courant 2018, sur demande du MER, la NOKUT a elle-même fait l’objet d’une évaluation par un comité d’experts de l’Association européenne pour l'assurance qualité dans l’enseignement supérieur (European Association for Quality Assurance in Higher Education - ENQA). La conclusion de cette évaluation était que « la NOKUT est une agence nationale d’assurance qualité exemplaire dans de nombreux aspects et conforme aux normes et directives européennes ».

A noter que la NOKUT est aussi en charge de l’accréditation et de la reconnaissance des diplômes étrangers : elle établit, sur demande, des équivalences entre formations norvégiennes et formations étrangères. Ces équivalences tiennent compte des législations et accords internationaux que la Norvège respecte tel que le principe de Bologne.

Politique francophone La Norvège n’est ni membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ni de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).

Dans le système éducatif norvégien, l’apprentissage des langues étrangères à l’exception de l’anglais est facultatif. Leur enseignement peut être débuté à partir de la classe de 4ème mais il peut être arrêté à tout moment de la scolarité ; cependant près de 80% des élèves choisissent d’étudier une langue étrangère autre que l'anglais. Le français arrive en troisième position après l’espagnol et l’allemand. Les élèves norvégiens choisissant le français en seconde langue sont trois fois moins nombreux que ceux choisissant l'espagnol ou l'allemand.

Les Norvégiens ont la possibilité d’effectuer une partie de leurs études en France dès le lycée. L’Agence norvégienne pour la coopération internationale et la promotion de la qualité dans l’enseignement supérieur – Diku – et l’Institut français gèrent trois programmes différents d’une durée d’un à trois ans dans des lycées d’enseignement général et professionnel, à Lyon, Rouen et Bayeux. Dans le cadre du centenaire de la section norvégienne du lycée Pierre Corneille à Rouen, un nouvel accord-cadre relatif à la coopération dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été signé. Les événements autour de ce centenaire ont largement contribué à renforcer la coopération franco-norvégienne. La ville d’ héberge un lycée français comptant environ 600 élèves et il existe une section française au sein de la British International School de qui accueille 100 élèves.

Dans l’enseignement supérieur, un programme phare de coopération franco-norvégienne est le programme NORGINSA, crée en 1990 avec l’INSA de Toulouse. Ce partenariat permet à des étudiants norvégiens de réaliser un cycle complet de 5 années à Toulouse et d’obtenir le diplôme d’ingénieur français, assorti d’un diplôme de Master. La première année les étudiants norvégiens bénéficient d’un programme aménagé, comprenant une formation intensive en français. A partir de la deuxième année, ils sont intégrés aux mêmes cursus que suivent les étudiants français. Entre dix et quinze étudiants norvégiens participent chaque année au programme NORGINSA. Ils bénéficient par la Lånekassen d’une bourse annuelle supplémentaire de 20 000 NOK.

Plusieurs universités proposent des diplômes délivrés au sein de départements de français : , , Agder, Østfold et Oslo. OsloMet propose aussi une formation en pédagogie pour enseigner le français. Ces universités coopèrent avec des universités françaises et le centre franco-norvégien de Caen (OFNEC) pour favoriser la réalisation d’une mobilité dans un pays francophone durant l’apprentissage.

A noter que la Lånekassen offre aussi un prêt bonifié convertible en bourse à hauteur de 11000 NOK par mois pour les étudiants norvégiens désireux de suivre une formation de Français Langue Etrangère dans les universités françaises. Le prêt n’est obtenu qu’à condition que la formation de FLE s’inscrive dans un projet d’études supérieures plus complet.

Paysage de l'enseignement supérieur 2.1.1. Fonctionnement de l’enseignement supérieur En 2019, la Norvège comptait 296 182 étudiants (35,8% des 19-24 ans résidant en Norvège) répartis entre 10 universités (universitet), 9 collèges universitaires scientifiques (vitenskapelig høgskole), et 31 collèges universitaires (høgskole). 84% des étudiants en Norvège sont inscrits dans un établissement public, et 16% seulement le sont dans un établissement privé.

Suite aux Accords de Bologne de 1999, la Norvège a harmonisé son enseignement supérieur avec le système Licence, Master, Doctorat (LMD). D’autres diplômes spécifiques à la Norvège ont néanmoins continué d’exister, c'est le cas notamment du høgskolekandidat, décerné par les collèges universitaires au bout de deux ans d’études, ainsi que des diplômes de qualification professionnelle en 6 ou 10 ans permettant de devenir vétérinaire ou médecin.

2.1.1.1. Coût et financement Il n’y a pas de frais de scolarité dans le système public norvégien (à l’exception de certains programmes spéciaux ou d’enseignement professionnel). Les étudiants doivent cependant payer des frais semestriels associés à des services (par exemple 800 NOK par semestre à UiO).

79% des étudiants norvégiens bénéficient de prêts convertibles en bourses soucrits auprès de la Caisse nationale de prêts pour l’éducation (Lånekassen). Les prêts sont attribués sans conditions de ressources, ni de citoyenneté norvégienne (sous condition de résidence) jusqu’à huit années. La somme allouée est calculée sur la base du coût de la scolarité dans l’établissement choisi, dans la limite d’un plafond annuel. Ce plafond est augmenté dans le cas d'une mobilité à l'étranger. 40% du montant emprunté est converti en bourse, à condition d’obtention des crédits ECTS.

Dette moyenne des étudiants norvégiens, en NOK – Total (« Snitt Totalt ») - Licence (« Bachelor »), Master (Source : Lånekassen)

2.1.1.2. Sélection Chaque établissement établit indépendamment ses critères de sélection des candidats, mais la sélection se fait généralement sur la base des notes du lycée et de la réussite aux examens finaux de l'enseignement secondaire. La notion de « concours » n’existe pas dans la culture universitaire du pays. Cependant l’accès à certains cursus fait l’objet de quotas, et parfois de recrutement sur dossier. Pour intégrer ces cursus les candidats doivent valider au lycée des matières spécifiques liées à la filière et justifier d’une moyenne suffisante fixée par les établissements d’accueil.

2.1.1.3. Qualité et coopération inter-établissements L’Agence nationale pour la qualité de l’enseignement (NOKUT) est en charge de la qualité de l'enseignement supérieur au niveau national. Elle agit de manière indépendante et veille au respect de lois et de régulations ministérielles. Ses compétences couvrent l’ensemble des domaines de l’évaluation, de l’accréditation et de la reconnaissance des diplômes. NOKUT établit sur demande des équivalences entre formations norvégiennes et formations étrangères. Ces équivalences tiennent compte des législations et accords internationaux que la Norvège respecte.

Un Conseil des universités et collèges universitaires (UHR) a été fondé en 2000. Ce conseil agit en tant qu’organe de coordination et de coopération entre les différents établissements membres, qui sont les établissements accrédités par NOKUT. Il participe à la mise en place de la politique nationale en matière de recherche et d’études supérieures.

2.1.2. Etablissements d’enseignement supérieur Carte officielle des établissements (la plus récente datant de 2017, OsloMet et USN n’y figurent pas) (Source : Gouvernement norvégien)

Le tableau ci-dessous fait état de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur en Norvège.

Liste des établissements d’enseignement supérieur norvégiens - statut public/privé et effectifs (Source : SSB) Etablissement supérieur (nom tel que répertoriéen anglais par Nombre d'étudiants en Type Statut NOKUT) 2019 The Norwegian University of Science and Technology (NTNU) Université Public 41654 The Université Public 27177 OsloMet – Oslo Metropolitan University Université Public 20729 The Université Public 17955 The University of South-Eastern Norway Université Public 17890 UiT The Arctic University of Norway Université Public 16424 The Université Public 12849 The Université Public 11629 Université Public 10801 Norwegian University of Life Sciences (NMBU) Université Public 5552 BI – Norwegian Business School Collège universitaire scientifique Privé 19301 VID Specialized University Collège universitaire scientifique Privé 4755 NHH Norwegian School of Economics Collège universitaire scientifique Public 3623 University College – Specialized University in Logistics Collège universitaire scientifique Public 2447 MF Norwegian School of Theology, Religion and Society Collège universitaire scientifique Privé 1287 The Norwegian School of Sport Sciences Collège universitaire scientifique Public 1133 Norwegian Academy of Music Collège universitaire scientifique Public 768 The Oslo School of Architecture and Design Collège universitaire scientifique Public 722 Oslo National Academy of the Arts Collège universitaire scientifique Public 569 University of Applied Sciences Collège universitaire Public 16134 Inland Norway University of Applied Sciences Collège universitaire Public 14259 Kristiania University College Collège universitaire Privé 9105 Østfold University College Collège universitaire Public 6891 Collège universitaire Public 4234 Norwegian Police University College Collège universitaire Public 2921 NLA University College Collège universitaire Privé 2700 Queen Maud University College of Early Childhood Education Collège universitaire Privé 1468 (QMUC) The Norwegian Defence University College (NDUC) Collège universitaire Public 493 Sámi University College Collège universitaire Public 174 Bjørknes College Collège universitaire** Privé 1858 Other University Colleges* Collège universitaire Privé 4200 Abroad 14480

Total 296182

*Other University Colleges include: Ansgar Teologiske Høgskole Collège universitaire Privé Fjellhaug International University College Collège universitaire Privé Lovisenberg Diaconal University College Collège universitaire Privé University College of Dance Art Collège universitaire** The Norwegian University College for Agriculture and Rural Collège universitaire** Development Atlantis Medisinske Høgskole Collège universitaire** Barratt Due Institute of Music Collège universitaire** Bergen School of Architecture Collège universitaire** University College of Norwegian Correctional Service Collège universitaire** Lillehammer Institute of Music Production and Industries Collège universitaire** (LIMPI) Noroff Collège universitaire** Nordland kunst- og filmhøyskole Collège universitaire** Høyskolen for yrkesfag Collège universitaire** NSKI Høyskole Collège universitaire** The Norwegian Institute of Children's Books Collège universitaire** Skrivekunstakademiet Collège universitaire** Steiner University College Collège universitaire** Norsk Gestaltinstitutt Høgskole Collège universitaire**

**Collège universitaire non habilité à créer des diplômes sans accréditation de chaque diplôme par NOKUT 2.1.2.1. Universités En 2019, dix universités ont accueilli 62 % des effectifs étudiants.

L’Université d’Oslo, créée en 1811 (soit 3 ans avant la Constitution norvégienne) est l’université la plus ancienne du pays. Auparavant l’éducation des Norvégiens se faisait au Danemark, et l’Université d’Oslo est donc symboliquement associée à l’indépendance de la Norvège. La plupart des universités Norvégiennes sont très récentes : 6 des 10 universités existant à ce jour ont été créées après 1990. Plusieurs universités comme OsloMet ou l’Université du Nord sont issues de la fusion de plusieurs anciens collèges universitaires.

Les universités sont habilitées à délivrer des diplômes à tous les niveaux (licence, master, doctorat) dans toutes les disciplines, et à les créer et accréditer elles-mêmes sans validation par NOKUT.

Les universités sont toutes publiques et reçoivent des fonds de l’Etat, mais elles ont l’autonomie de la gestion de ces fonds ainsi que la possibilité de compléter ces fonds à travers des contrats de recherche ou avec des entreprises. Outre les dix universités continentales, le Centre Universitaire au Svalbard (UNIS) est souvent cité comme l’établissement d’enseignement supérieur le plus septentrional au monde. Il propose des cours en sciences naturelles liées à l’Arctique aux niveaux licence, master et doctorat sans frais de scolarité ni frais d’hébergement, mais ne délivre pas de diplômes LMD; ces diplômes sont délivrés par les universités continentales. La moitié des effectifs étudiants à UNIS sont norvégiens, l’autre moitié vient du monde entier, et la langue de travail y est l’anglais. Créée en 1993 pour accélérer le développement de la recherche au Svalbard et fournir un enseignement de haute qualité sur les sciences arctiques, UNIS est pilotée par les universités d’Oslo, Bergen, Trondheim, et Tromsø.

2.1.2.2. Collèges universitaires Les collèges universitaires sont des établissements spécialisés. Les contenus des formations qu’ils dispensent sont appliqués et professionnalisants; ils délivrent majoritairement des diplômes obtenus en deux ans. Ils sont implantés dans chaque région de la Norvège, en fonction de la demande locale et des besoins du marché du travail. Créés par la réforme dénommée « Høgskolereformen » en 1994, les collèges universitaires ont pour vocation initiale de rendre l’enseignement supérieur plus accessible et d’augmenter le niveau de spécialisation dans les régions excentrées. Les domaines couverts par ces établissements concernent principalement la formation des enseignants, les sciences de l’ingénieur, la santé et les sciences sociales. Les collèges universitaires ont parfois, selon leur secteur thématique, une activité dans un domaine artistique, dans la recherche ou dans l’innovation.

NOKUT a défini trois statuts pour ces établissements : les collèges universitaires scientifiques (ou spécialisés), les collèges universitaires, et les collèges universitaires avec programme d’études accrédité. La nuance entre ces différentes appellations se trouve principalement dans leur habilitation à créer des diplômes : les collèges universitaires scientifiques et les collèges universitaires sont habilités à créer des cursus à tous les niveaux, licence, master et doctorat seulement dans leurs disciplines. Les collèges universitaires avec programme d’études accrédité doivent toujours se référer à la NOKUT pour la création de nouveaux diplômes.

Depuis 2005, tous les établissements d'enseignement supérieurs sont régis par la même loi et financés selon le même modèle, les différences entre universités et collèges universitaires sont peu nombreuses, hormis le degré d'habilitation a créer des cursus.

2.1.2.3. Etablissements privés Si la plupart des établissements d’enseignement supérieur en Norvège sont publics, il existe également des écoles privées. Trois d’entre elles ont été agréées par la NOKUT en tant que collèges universitaires scientifiques, tandis que huit ont été agréées en tant que collèges universitaires. On observe une grande disparité dans la taille de ces établissements : en 2019, alors que la BI Norwegian Business School comptait 19 301 étudiants (ce qui en fait le 4ème établissement d'enseignement supérieur du pays en nombre d’étudiants), la MF Norwegian School of Theology, Religion and Society n’en comptait que 1 287 étudiants. Les écoles privées représentent un dispositif complémentaire plutôt que concurrentiel aux écoles publiques. Beaucoup de ces établissements s’inscrivent dans une approche éducative alternative, et offrent des formations le plus souvent dans les domaines des technologies de l’information et de la communication, de l’économie, du commerce, du management, de la santé, des arts, des religions ou encore de la pédagogie.

Paysage de la recherche et de l'innovation Les opérateurs norvégiens de la R&D se répartissent en trois grandes catégories :

Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (EESR), composés d’universités (pluridisciplinaires ou spécialisées), de collèges universitaires et des organismes de santé remplissant des fonctions hospitalo-universitaires. Il n’est pas rare que les hôpitaux soient considérés à part dans le paysage. Le secteur privé associé aux entreprises, notamment du secteur industriel. Les instituts de recherche, dont l’activité première n’est pas consacrée à la formation. Le secteur des instituts est souvent divisé en deux groupes : les instituts de recherche (qui consacrent plus de la moitié de leurs ressources à la R&D) et d'autres institutions dont moins de 50 % des ressources sont affectées à la R&D (musées, etc.).

La liste exhaustive de l’ensemble des acteurs académiques (groupe 1) et des instituts (groupes 3) est disponible sur le site Conseil norvégien de la recherche.

2.2.1. Répartition des efforts de recherche entre les différents secteurs a/ Répartition en termes de dépenses : en 2018, le total des dépenses consacrées à la R&D s’élevait à 73 Md NOK, en augmentation de 5,7% par rapport aux dépenses de 2017 (+15% par rapport à 2016). Ce montant équivaut à 2,07% du PIB en 2018 (données provisoires), soit légèrement supérieur à la moyenne européenne pour la même année (1,97%) et en deçà de la moyenne OCDE (2,37% en 2017). Le secteur industriel contribue à l’essentiel de l’effort des dépenses R&D à hauteur de 45,4%, suivi de l’enseignement supérieur (34,4%) puis des instituts (20,2%). On notera que la part de l’enseignement supérieur est celle qui a augmenté le plus sur les cinq dernières années.

Dépenses de R&D en Norvège par secteur entre 2007 et 2018 (Source : STI 2019) b/ Répartition en termes de ressources humaines : en 2017, le nombre d’équivalents temps plein (ETP) dédiés à la R&D en Norvège était de 46 761, pour 85 335 individus ; 73% d’entre eux justifiaient d’une qualification de « chercheur », les 27% restants étant associés à des emplois de technicien ou de support à la recherche. La répartition industrie/enseignement supérieur/instituts se conforme à la répartition des dépenses : 45,3%-34,7%-20%. Concernant la répartition femme/homme, le taux de féminisation varie selon les secteurs, de 23% dans le secteur industriel à 49% dans l’enseignement supérieur. La proportion de chercheurs détenteurs d'un doctorat est plus élevée dans les instituts (54%) que dans l’enseignement supérieur (49%); ils représentent environ 10% du personnel R&D dans l’industrie. c/ Répartition en termes de publications scientifiques : sur environ 36000 articles scientifiques publiés en 2018, 72% d’entre eux étaient d’origine académique, dont 48% étaient produits par 4 des plus grandes universités nationales (Université d’Oslo 18%, NTNU 15%, Université de Bergen 9% et Université de Tromsø 6%). Les organismes de santé (hôpitaux universitaires et autres hôpitaux) ont assuré 11% de la publication nationale. Si le secteur industriel assure l’essentiel des efforts R&D norvégiens en termes de dépenses, il contribue peu à la publication d’articles scientifiques (2,4% en 2018).

Publications scientifiques par insitution et secteur d'origine (Source : STI 2019)

Avec 27% des publications en 2018, la médecine (et notamment la médecine sociale) et les sciences de la santé représentent la première discipline de recherche en Norvège. Viennent ensuite les sciences fondamentales (au premier rang desquelles figurent les géosciences) puis les sciences sociales (sciences de l’éducation).

La répartition des efforts de publication parmi les EESR et les instituts, qui à eux deux représentent 97% des publiants en 2018, permet d’apprécier les principaux acteurs au niveau national (surlignés en gras dans le tableau ci-dessous) :

Localisation Part de publications Indice de citation Institutions principale en 2018 relatif 2014-2016

Etablissements d’enseignement supérieur et de recherche (hors santé)

Université d’Oslo Oslo 18,3% 133 NTNU (Université 112 norvégienne de Trondheim 15,3% sciences et de technologie)

Université de 137 Bergen 9,3% Bergen (UiO)

Université arctique 119 Tromsø 5,6% (UiT)

Université de 111 Stavanger 3,1% Stavanger (UiS)

Oslo Met (Oslo 87 Metropolitan Oslo 2,9% University)

NMBU (Université 125 norvégienne pour les Ås 2,7% sciences de la vie)

Université d’Agder 133 Agder 2,2% (UiA)

University of South- 93 Eastern Norway Notodden 1,9% (USN)

Western University of 90 Applied Sciences Bergen 1,6% (HVL)

Nord University Bodø 1,4% 109

BI Norwegian 102 Oslo 1,2% Business School

Inland Norway 116 University of Applied Lillehammer 1,0% Sciences (INN)

Norwegian School of 191 Oslo 0,7% Sport Sciences (NIH)

Norwegian School of Bergen 0,7% Economics (NHH)

VID vitenskapelige Bergen, Oslo, 0,6% høgskole Sandnes, Stavanger

Autres 3,8%

Instituts

SINTEF (Fondation 95 pour la recherche Trondheim 2,6% scientifique et industrielle)

Institut norvégien 166 de santé publique Oslo 1,4% (NIPH)

NORCE – Norwegian Oslo, Bergen, 126 1,1% Research Center Stavanger, Tromsø

Institute of Marine 139 Bergen 0,8% Research (IMR)

Norwegian Institute 117 of Bioeconomy Ås 0,6% Research (NIBIO)

Norwegian Institute 145 for Nature Research Trondheim 0,5% (NINA)

Autres instituts 6,9%

Organismes de santé

Hôpital 158 Oslo 4,4% universitaire d’Oslo

Hôpital 149 universitaire Bergen 1,5% d’Haukeland

Hôpital 130 Trondheim 1,1% universitaire St Olav

Hôpital 133 universitaire du Tromsø 0,6% Nord de la Norvège (UNN)

Hôpital universitaire 114 proche Oslo 0,6% d’Akershus

Autres organismes 3,1%

(Source : Indikatorraporten 2019) 2.2.2. Description des trois grandes catégories d’acteurs a/ Les universités et collèges universitaires

Selon le Conseil norvégien de la recherche, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche éligibles aux financements du CNR, et donc reconnus officiellement comme des acteurs de la recherche, comptent :

- 11 universités : Nord University, The Arctic University of Norway (UiT), Norwegian University of Life Sciences (NMBU), The Norwegian University of Science and Technology (NTNU), OsloMet – Oslo Metropolitan University, The University of Agder (UiA), The University of Bergen (UiB), The University of Oslo (UiO), The University of Stavanger (UiS), The University of South-Eastern Norway (USN), The University Centre in Svalbard (UNIS)

- 7 écoles spécialisées : The Oslo School of Architecture and Design, Norwegian School of Management BI, Norwegian School of Economics (NHH), The Norwegian School of Sport Sciences, Norwegian Academy of Music, Norwegian School of Theology, Religion and Society, - Specialized University in Logistics (HiMolde)

- 15 collèges universitaires, de taille et de spécialité variables.

Comme évoqué plus haut, ces institutions représentent environ un tiers de l’activité totale en R&D en Norvège. Ces efforts de recherche sont financés par des dotations publiques, des bourses du CNR, des fonds privés et des contrats en provenance de l’industrie ou des institutions publiques. b/ Les instituts de recherche

En 2020, le CNR reconnaît 135 instituts de recherche répartis dans différentes catégories:

• Les instituts de recherche « classiques » (38) éligibles à un financement de base d’origine publique. On retrouve notamment dans cette catégorie les grands organismes suivants : SINTEF – centre majeur de recherche appliquée, technologies et innovation (et ses filiales dédiées à l’énergie, les océans, la fabrication), NORCE (Norwegian Research Center), l’Institut norvégien pour la recherche sur l’air (NILU), l’Institut norvégien pour la recherche sur la nature (NINA), l’Institut norvégien pour la recherche sur l’eau (NIVA).

• Les instituts médicaux et hôpitaux (49) : on retrouve dans cette catégorie tous les centres hospitalo-universitaires des grandes villes du pays (Oslo, Bergen, Trondheim, Tromsø).

• Les autres organisations de recherche (39), catégorie qui regroupe d’importants centres tels que l’Institut de recherche marine (IMR), l’Institut météorologique norvégien (NMI), l’Institut de santé publique (FHI), le Bureau des recherches géologiques (NGU), l’Institut polaire norvégien (NPI), l’Autorité de sécurité nucléaire (DSA), le Bureau des statistiques (SSB), Simula (équivalent norvégien de l’INRIA).

• Les organisations nordiques menant des recherches en Norvège (9) : Organisations fédératives spécialisées dans la recherche financée par le Conseil des ministres nordiques ou par des autorités de recherche composées d’au moins trois pays nordiques, y compris la Norvège. c/ Le secteur privé (PME, industrie)

Le secteur industriel assure la plus grande part des efforts de recherche du pays avec 33,2 Md NOK de dépenses R&D en 2018 (soit 45,4% des dépenses R&D du pays), correspondant environ à 21000 années-hommes. Cette part est considérée comme relativement faible par rapport à d’autres pays. Environ 30% des dépenses étaient assurées par des petites entreprises (10-49 employés), 38% par des moyennes entreprises (50-499 employés) et 32% par des grandes entreprises (plus de 500 employés). La part des PME en Norvège est notoirement plus grande que dans les pays voisins (Danemark, Finlande, Suède).

En 2018, plus de la moitié des dépenses R&D (54%) concernait les activités de service (le secteur des technologies de l’information et de la communication étant en constante augmentation), un tiers dans la fabrication (manufacturing), le reste étant essentiellement associé au secteur pétrolier, dont la part ne cesse de diminuer depuis 2013.

Les secteurs les plus actifs en termes d’investissement R&D ramené à la création de valeur (voir figure) sont l’industrie électronique & logiciels (25% d’investissement), les technologies de l’information et de la communication (13%) puis les industries mécanique et métallurgie (10%).

Intensité en R&D de différents secteurs de l'industrie en 2017, montant total investi (MNOK) et part dans la valeur ajoutée du secteur (Source : CNR) Légende des secteurs : Informatique et électronique - Développement logiciel - Services informatiques - Industrie mécanique - Industrie matériel - Autres industries (dont : médicale et dentaire) - Information - Architecture et cabinet d'études - Industries pétrolière, chimique et pharmaceutique - Industries extractives - Télécommunications - Agro-alimentaire - Pêche et aquaculture

2.2.3. Relations entre les différents acteurs, en particulier autour de l’innovation a/ Relations entre universités et instituts

Il n’y a pas de schéma général ou institutionnel de relation type entre les différents acteurs norvégiens de la recherche. Ces relations s’établissent au cas par cas. Certains instituts, en particulier ceux qui sont localisés sur les campus, accueillent des étudiants en formation de troisième cycle (masters, doctorats). De plus, certains universitaires sont employés à temps partiel (20 à 50%) dans des instituts de recherche et vice-versa. La perméabilité entre les personnels du secteur privé et de la recherche publique ou para- publique est relativement élevée. b/ Relations entre acteurs publics et secteur privé autour de l’innovation

Certaines initiatives du CNR favorisent les interactions entre les différents acteurs, notamment autour de l’innovation. C’est notamment le cas des Centres pour l’innovation par la recherche (Senter for forskningsdrevet innovasjon -SFI) et les Centres de recherche sur les énergies renouvelables (Forskningssentre for miljøvennlig energi – FME) ou encore le programme BIA (User-driven Research based Innovation). De plus le CNR finance les thèses industrielles (Industrial PhD Scheme) et les bureaux de transfert de technologie via le programme FORNY2020 (233 M NOK en 2018).

Quasiment toutes les universités norvégiennes disposent d’une structure de soutien à l’innovation et/ou au transfert de technologies : Inven2 à l’Université d’Oslo, NTNU TTO à Trondheim, VIS à l’Université de Bergen, Validé à Stavanger et NorInnova à Tromsø. Ces organisations sont généralement intégrées au sein de parcs scientifiques localisés à proximité des campus.

Enfin, l’institut de recherche SINTEF, un des plus importants organismes de recherche du pays, est un modèle de coopération entre recherche appliquée et industrie. SINTEF est un organisme à but non lucratif qui travaille sous contrat avec l’industrie. Il est très lié aux universités de Trondheim (NTNU) et d’Oslo avec lesquelles il partage personnel et laboratoires. c/ Financement des projets d’innovation

On peut distinguer dans ce domaine deux catégories d’acteurs : ceux associés aux financements sur projets (CNR, Innovation Norway, Europe) et l’agence SIVA en charge des infrastructures d’innovation sur le territoire. c.1 Financements sur projets

Le Conseil norvégien de la recherche et Innovation Norway (IN) sont les organismes qui dominent le financement de l'innovation en Norvège en termes d’appels à projets, les actions du CNR se concentrant davantage sur l’innovation technologique alors que celles d’IN portent surtout sur l'innovation non technologique, en interaction principale avec les PME. Un levier majeur de l’innovation en Norvège est le régime d'incitation fiscale à la R&D « Skattefunn », représentant depuis quelques années la plus grande source de financement public du soutien à l'innovation. En 2017, la répartition des efforts de financement de l’innovation entre ces trois acteurs était : CRN 32,6%, IN 10% et SkatteFUNN 36%, cette dernière contribution ayant presque quadruplé entre 2007 et 2017.

Les autres principaux acteurs du financement de l’innovation en Norvège (Voir figure) sont :

Financement sur projet de la R&I par les différentes agences norvégiennes (Md NOK) (Source : Raising the Ambition Level in Norwegian Innovation Policy 2019)

- l’Union européenne : la contribution relative de l’UE aux programmes R&I en Norvège est de l’ordre de 7%. La performance de la Norvège dans les programmes « SME (Innovation in small and medium sized enterprises) », « FOOD (Food safety, agriculture and forestry, marine research, bio economy) » et “SCIENCE (Create a dialogue and engage society in research and innovation)” est particulièrement bonne avec des taux de captation des financements européens de l’ordre de 5-6%, bien au-dessus de la moyenne nationale de 2.2% observée en 2019.

- ENOVA : agence récente du Ministère norvégien du pétrole et de l’énergie, cette structure pilote des projets d’innovation dédiés au développement des énergies propres et à la réduction de la consommation énergétique en Norvège. ENOVA est un acteur clé dans l’innovation énergétique, en particulier dans la démonstration de projets à grande échelle. Il contribue notamment au programme Pilot-E, en partenariat avec le CNR et IN.

- FHF (Norwegian Seafood Research Fund): sous tutelle du Ministère du commerce, de l’industrie et de la pêche et financé par l’industrie de la pêche, le FHF finance des projets d’innovation dans les domaines de l’aquaculture et de la pêche.

- Centre spatial norvégien (ou Norwegian Space Agency)

- RFF (Regional Research Funds) : créé en 2010, les RFF, en dépit de leur appellation, financent des projets d’innovation technologique dont le CNR assure la gestion.

Répartition de facto des tâches de soutien à la politique R&I par institution (Source : Raising the Ambition Level in Norwegian Innovation Policy 2019)

A ces acteurs clés du financement de l’innovation en Norvège, on peut ajouter la Norwegian Digitalisation Agency, agence spécifique du Ministère du Gouvernement Local et de la Modernisation et le Norwegian Defence Research Establishment dépendant du Ministère de la Défense: - DIFI (Norwegian Digitalisation Agency) : sous tutelle du Ministère du Gouvernement Local et de la Modernisation, l’Agence norvégienne du numérique issue de la fusion en janvier 2020 des structures Difi et Altinn, a pour mission de coordonner la numérisation du secteur public norvégien. Le programme Stimulab est un important levier de l’innovation dans ce domaine.

- FFI (Norwegian Defence Research Establishment): essentiellement dédié au financement de la recherche dans des domaines liés à la défense, le FFI est un acteur clé de l’innovation norvégienne dans l’intelligence artificielle, l’impression 3D, les ordinateurs quantiques, les nanotechnologies, l’IoT et les systèmes autonomes. c.2 Equipement et structuration de l’innovation sur le territoire : SIVA

Enfin le dernier acteur important de l’innovation en Norvège est SIVA (Industrial Development Corporation of Norway), une société immobilière appartenant à l’Etat norvégien. SIVA investit dans des parcs industriels, des parcs scientifiques et technologiques, offrant des installations à louer aux entreprises et institutions développant des activités d’innovation : incubateurs, clusters de compétitivité, startups. SIVA investit aussi directement dans les entreprises norvégiennes de l’innovation. SIVA coopère étroitement avec le CNR et IN, ainsi qu’avec l’ensemble des autorités régionales en Norvège.

Avec l’importance des PME dons le payasage de l’innovation en Norvège, SIVA a développé des programmes spécifiques d’aide aux start-ups et PME. Un programme d’incubateurs a été mis en place, de 2013 à 2018, il a bénéficié à 3000 start-up norvégiennes. Cette aide est attribuée pour une durée de deux ans et le pays compte désormais 34 incubateurs. Des programmes spécifiques à l’innovation technologiques sont aussi développés : les programmes Norwegian Catapult. Ces centres (au nombre de 5) permettent à des PME d’accéder à des ressources matérielles et industrielles pour faciliter le passage de la conception du produit à la mise sur le marché. Ces infrastructures sont spécialisées dans différents types d’innovation (innovations maritimes, énergies renouvelables).

Entreprises bénéficiaires du programme d'incubateur de SIVA (Source : SIVA) Légende : Nombre total d'entreprises bénéficiares - Nouvelles entreprises entrant dans le programme

SIVA contribue également à l’innovation avec un important programme de clusters répartis sur l’ensemble du territoire norvégien. Différents types de clusters sont soutenus : des clusters d’innovation, des clusters industriels régionaux, et des clusters ayant une orientation internationale associée à un fort potentiel de croissance. Ce programme est établi en collaboration entre le CNR, Innovation Norway et SIVA. Ces clusters sont soutenus par le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche et par le Ministère des Communes et la Modernisation. Trois volets existent :

ARENA et ARENA PRO, qui offre trois à cinq ans de financement pour les premières phases de projet. 20 centres financés ; Norwegian centers of expertise (NCE), qui finance des clusters avec un potentiel national et international. 18 centres financés ; Les Centres globaux d’expertise (GCE), similaires aux pôles de compétitivité français. 3 centres financés ;

2.2.4. Brevets En 2019, le NIPO (Norwegian Intellectual Property Office) a recensé environ 1750 de demandes de brevet impliquant au moins un participant norvégien ; 41% d’entre eux ont été accordés. Les demandes que reçoit le NIPO sont soit déposées directement à l‘office des brevets, soit lui parviennent par les schémas PCT (Patent cooperation treaty) ou EPO (European Patent Office). La plupart des demandes reçues par l’institution vient du schéma PCT (la part des demandes EPO est sous-estimée car elles ne sont pas prises en compte à moins d’être acceptées). La majorité des brevets internationaux sont déposés dans le secteur du pétrole et du gaz, tandis que les brevets déposés en interne sont liés à des services techniques et d’architecture.

Les entreprises norvégiennes les plus actives dans les dépôts de brevet sont : Norsk Hydro (aluminium, production d’électricité), Equinor (pétrole et gaz), groupe Kongsberg (défense, aéronautique), PGS Geophysical (parapétrolier, réservoirs), Aker Solutions (aval pétrolier), SINTEF TTO.

La coopération internationale Politique d'attractivité Comme pour la programmation au niveau national, les livres blancs sur l’ESRI publiés par le gouvernement norvégien, en particulier le « Long-term plan for research and higher education », servent de guide pour les opérateurs tels que le CNR (recherche et innovation) ou Diku (formation) dans la mise en œuvre de politiques d’attractivité au niveau international. Une des priorités du MER est de promouvoir le pays en tant que société du savoir et partenaire attractif. Aussi, la Norvège est-elle active dans différentes arènes internationales telles que l’OCDE ou l’UNESCO, l’UE (en particulier le Strategic Forum for International scientific and technological Cooperation) et le Conseil nordique au plan régional.

Les pays de la zone nordique et de l’UE figurent au premier au plan des priorités de coopération internationale dans le domaine de la connaissance pour la Norvège. En outre, huit pays hors Europe font l’objet d’une stratégie spécifique de coopération bilatérale.

3.2.1. Coopérations bilatérales : huit pays prioritaires, programme INTPART Afin de compléter les cadres de coopération structurés avec l’Europe et les pays nordiques, le gouvernement norvégien a mis en place en 2015 une stratégie de coopération spécifique avec huit pays hors UE, qu’il considère comme prioritaires dans sa coopération ESRI à l’international. Ces pays sont : les États-Unis, le Canada, le Japon, le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Cette stratégie est décrite dans le livre blanc « Panorama – Strategy for cooperation on higher education and research with Brazil, China, India, Japan, Russia and South Africa (2016–2020)”. Des accords au niveau gouvernemental ont été signés avec la plupart des pays cités.

En 2017 le programme INTPART a été ouvert aux partenariats avec la France et l’Allemagne. A noter qu’un accord bilatéral a été signé avec la France en septembre 2018.

La stratégie Panorama a donné lieu à la création du programme INPART - International Partnerships for Excellent Education, Research and Innovation. Ce programme, administré conjointement par le CNR et l’agence Diku, finance des projets bilatéraux autour de la recherche, de l’innovation et de la formation. Les projets sont financés en moyenne pour trois ans à hauteur maximale de 4.5 MNOK, avec possibilité de renouvellement. Ils couvrent des frais de mobilités (chercheurs & étudiants), l’organisation de colloques ou écoles thématiques ainsi que des formations conjointes. Les projets INTPART développés avec les Etats-Unis, le Canada, la Chine et le Japon sont les plus nombreux.

Carte des coopérations au sein du programme INTPART (Source : Review of INTPART 2015-18)

En 2019, le programme INTPART finançait 90 projets, impliquant 190 institutions (en interaction avec le secteur privé), dont 6 françaises. Le montant total engagé sur ce programme par le CNR (65%) et le MER (35%) s’élevait alors à 365 M NOK.

L’agence Diku gère un programme très semblable à INTPART nommé UTFORSK, ciblant les mêmes pays qu’INTPART (hormis France et Allemagne) mais dont les objectifs sont davantage centrés sur la coopération universitaire. Au programme UTFORSK s’ajoutent divers programmes bilatéraux avec ces mêmes pays ou d’autres : programme MITACS avec le Canada, INCP avec l’Inde, Eurasia à destination de 10 pays de la région eurasienne, Partnership with North America, Cooperation programme with Russia, programme de soutien aux professeurs invités dans les universités étrangères, programme arctique avec l’Islande et programme NORPART de coopération avec les pays en voie de développement.

3.2.2. Coopération nordique La recherche et l’enseignement supérieur n’échappent pas à la particularité du lien historique, culturel et géographique qu’entretient la Norvège avec les pays de la zone nordique (Danemark, Finlande, Islande, Suède, régions autonomes du Groenland, d'Åland et îles Féroé). Aussi le pays est-il attaché à développer et à promouvoir une communauté nordique de la connaissance, essentiellement par le biais du Conseil nordique des ministres et son forum des ministres éducation & recherche (MR-U)

Ainsi, la Norvège participe aux différents programmes mis en place sous l’égide du Conseil nordique des ministres pour renforcer la coopération en ESRI :

- le programme Nordplus, qui couvre la coopération éducative au sens large, possède un volet enseignement supérieur (financements de programmes d'études conjoints, mobilité d’étudiants et d’enseignants des universités et collèges universitaires) ;

- le programme NordForsk qui finance des projets et des infrastructures communs de recherche autour d’une quinzaine de thèmes (aquaculture, arctique, bioéconomie, croissance verte, etc.) - le programme Top-level Research Initiative (Toppforskningsinitiativet) dédié au soutien des coopérations de recherche sur le climat, l’énergie et l’environnement.

3.2.3. Coopération européenne La participation de la Norvège aux programmes européens ESRI (Horizon 2020, Erasmus+) est considérée comme prioritaire par les autorités du pays, tant du point de vue du financement que pour son rayonnement à l’échelle internationale.

Le dernier rapport (2020) « Norway’s participation in the EU framework programmes for research and innovation” analyse en détails les bénéfices de la Norvège à cette participation.

Les principales agences chargées de faciliter la participation aux programmes cadres européens sont le CNR et Innovation Norway (IN). Le CNR est en charge du réseau de Points de Contacts Nationaus (PCN), alors que les programmes à destination des PME et de financement des risques relèvent d’IN ; les questions spatiales sont traitées par le centre spatial norvégien. IN cofinance un réseau de conseillers pour les programmes européens au sein des clusters norvégiens d’innovation et héberge le réseau Enterprise Europe en Norvège, qui assiste les PME norvégiennes dans la recherche de partenariats.

Une des mesures phares du CNR pour soutenir la participation norvégienne aux programmes européens est le programme PES – Project Establishment Support (PES2020 Support for the Establishment of Project Proposals Directed towards Horizon 2020 et PES2020 Funding for Travel and Positioning Activities in Horizon 2020 for Norwegian Actors Without an Annual Framework Grant). Il propose, entre autres, des soutiens financiers aux chercheurs préparant des projets européens. D’autres programmes du CNR fournissent un financement supplémentaire visant à renforcer l’impact du projet.

A Bruxelles, le réseau Norcore qui rassemble des représentants du CNR, de Diku et d’Innovation Norway, promeut les intérêts de la Norvège dans l’espace européen de l’ESRI. L’Université de Trondheim (NTNU), SINTEF, Diku, Innovation Norway et l’Université de Bergen y ont aussi des représentants permanents et des locaux.

Au niveau de la coopération en enseignement supérieur, deux établissements norvégiens sont impliquées à l’heure actuelle dans des projets sélectionnés d’universités européennes : l’Université de Bergen avec le projet ARQUS (impliquant l’Université de Lyon) et l’Université de Stavanger avec le projet ECIU (rejoint par l’INSA).

Partenariats étrangers Forte de ses compétences héritées de son positionnement géographique (arctique, océans), de ses ressources (pétrole, gaz, énergies renouvelables) et de son engagement dans la réalisation des Objectifs de développement durable, la Norvège dispose de nombreux atouts qu’elle exploite dans sa politique de coopération internationale ESRI.

Environ 15000 étudiants étrangers sont inscrits dans les universités norvégiennes (hors Erasmus) et on recense plus de 200 programmes de master enseignés en anglais en Norvège. Les EES dispensent de plus en plus de cours en anglais au niveau licence. Cette attractivité est comparable à celle des autres pays nordiques.

Le nombre d’étudiants étrangers inscrits en doctorat dans une université norvégienne est en constante augmentation. En 2018, ce contingent représentait 42% des inscrits, une proportion qui a quadruplé en 20 ans. Sur les cinq dernières années, environ la moitié des doctorants étrangers étaient d’origine européenne, un tiers venaient des pays d’Asie, 12% provenaient du continent africain et environ 7% d’entre eux étaient de nationalité américaine.

3.1.1. Positionnement de la Norvège dans le paysage mondial de la recherche 3.1.1.a. Dépenses R&D De par son poids démographique, la Norvège ne figure pas parmi les plus grands contributeurs de la R&D au niveau mondial. Néanmoins, avec 6,4 chercheurs pour 1000 habitants (4,4 en France), elle se retrouve parmi les pays les mieux placés (niveau comparable à Singapour). Le niveau de dépenses R&D ramenées au PIB (2,07% en 2018) est quant à lui proche de celui de la France (2,2%). La part de financements publics (0,98% du PIB en 2017) place la Norvège aux premiers rangs des pays de l’OCDE, avec la Corée du Sud. La part des financements publics R&D canalisée via les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (30% en 2017) est la deuxième plus élevée en Europe, après le Portugal (17% en France).

Concernant le secteur privé, environ 48% des dépenses consacrées à la R&D sous forme de prestations commerciales vont à des entreprises étrangères, dont 30% au sein de filiales étrangères des groupes norvégiens.

3.1.1.b. Publications scientifiques Si la contribution de la Norvège à la publication scientifique mondiale est de 0,65%, le nombre d’articles ramené à la population (3 pour 1000 en moyenne en 2018 vs 1,2 pour la France) est le 4ème plus grand au monde, derrière la Suisse, le Danemark et la Suède. Les taux de citation relatifs en médecine et sciences de la santé, ainsi que les sciences fondamentales (en particulier les géosciences) sont nettement au-dessus de la moyenne mondiale.

3.1.2. Coopérations internationales de recherche 3.1.2.a. Co-publications En 2018, environ 53% des publications norvégiennes impliquait une collaboration internationale. Cette proportion atteint près de 65% pour les publications en sciences fondamentales et en médecine ; elle tombe à 18% pour les humanités. Le nombre d’articles co- publiés avec un ou plusieurs auteur(s) étranger(s) a doublé entre 2007 et 2016, contribuant à augmenter de manière significative l’index de citation de la Norvège. De fait, l’index de citation d’un article norvégien publié en collaboration avec un/des partenaire(s) étranger(s) représente plus du double d’un article impliquant exclusivement des équipes nationales.

3.1.2.b. Partenaires principaux Les Etats-Unis représentent le partenaire le plus fréquent dans les publications norvégiennes impliquant une collaboration internationale, comme ils le sont pour de nombreux pays dont la France. Environ 13% des publications scientifiques enregistrées dans la base norvégienne CRISTIN comptent un co-auteur américain.

Le Royaume Uni, la Suède et l’Allemagne constituent un second groupe de partenaires privilégiés. Ils représentent chacun entre 13% et 9% du volume de co-publications Norvège/international.

Indice de citation relative pour les articles norvégiens avec coopération internationale par pays et nombre de collaborations. 2007-2016 Légende 1 : Index de citation relative selon le pays de co-publication (histogramme) - Moyenne des index de citation relative des artcles en copublication internationale (cpurbe) - Nombre de copublications par pays 2007-2016 (points) Légende 2 : Etats-Unis, Royaume-Uni, Suède, Allemagne, Danemark, France, Pays-Bas, Italie, Espagne, Canada, Finlande, Australie, Suisse, Chine, Russie, Belgique, Autriche

La France figure au 6ème rang des collaborations internationales avec la Norvège, à un niveau comparable à celui du Danemark ou des Pays-Bas (5% à 6% des publications). L’index de citation relatif des publications impliquant des auteurs français et norvégiens est du même ordre que celui des articles publiés avec d’autres pays. A noter que si la Chine est le 14ème partenaire de la Norvège en termes de co-publications, la part des collaborations strictement bilatérales y est plus grande, proche de 50%. Cette proportion tombe à 13% avec la France.

3.1.3. Coopération internationale en formation universitaire – Politique de bourses pour les études à l’étranger 3.1.3.a. Double-diplômes La Norvège ne recommande pas en général d'établir de double-diplômes. Néanmoins, quelques écoles de commerce comme NHH (Bergen Business School) ou BI Business School proposent des doubles diplômes au niveau Licence en partenariat avec des homologues étrangers (HEC Paris, Paris Business School, Chine, Australie, Corée du sud, Allemagne, Canada, Italie…). Les grandes universités du pays en proposent aussi quelques-uns, généralement au niveau Master, comme l’Université d’Oslo (Master en informatique avec l’Université d’Hanovre ou bien Master de Sciences politiques avec l’Université de Zheijiang en Chine) ou bien NTNU (Master en conception des systèmes électroniques avec l’Université de technologie de Berlin). Ces mêmes établissements proposent également des formations co-dipômantes, dont plusieurs en association avec les pays nordiques. Enfin, on recense une douzaine de Masters Erasmus Mundus, dont une bonne part impliquant NTNU.

3.1.3.b. Politique de bourses Les études à l’étranger sont financées par la Lånekassen au même titre que celles suivies dans le pays. Des aides supplémentaires sont offertes dans le cas d’une mobilité à l’étranger et lorsque la langue du pays d’accueil est autre que l’anglais ou une langue scandinave. La condition principale pour avoir droit à aux prestations de la Lånekassen est que l’établissement supérieur choisi soit reconnu par la NOKUT. L’enveloppe globale de la Lånekassen s’adapte a posteriori aux choix des étudiants. Pour faire face aux surcoûts liés au nombre élevé de personnes choisissant d’étudier dans des établissements où les frais de scolarité sont élevés (comme en Australie), le montant du prêt pouvant être converti en bourse est contraint par un plafond depuis 2004.

En 2018-2019, les étudiants norvégiens à l’étranger ont emprunté en moyenne 186 374 NOK.

Prêts accordés aux étudiants norvégiens à l’étranger en 2018-2019 - montant moyen par prêt (Source : Lånekassen) Légende des types de prêt : prêt pour les frais d’inscription et les coûts liés à la mobilité « lån til skolepenger og reise », prêt converti en bourse « omgjøringslån », prêt ordinaire« ordinært lån ») Ces prêts et bourses standards sont complétés par des bourses complémentaires pour les étudiants dont la situation le justifie, par exemple les parents d’enfants de moins de 16 ans, les personnes handicapées, les mobilités particulièrement éloignées, et les personnes devant prendre des cours de langues (autres que l'anglais) avant de commencer leur cycle d’études.

Bourses complémentaires accordées aux étudiants norvégiens à l’étranger, montant moyen par bourse (Source : Lånekassen) Légende des type de bourse : bourse supplémentaire pour personne handicapée « ekstrastipend nedsatt funksjonsevne », bourse pour les parents « foreldrestipend », bourse pour les enfants « forørgrestipend », bourse de voyage « reisestipend utland », bourse de recrutement « rekrutteringsstipend », bourse pour les frais de scolarité « skolepengestipend utland », bourse pour cours de langue « språkstipend », bourse maladie « sykestipend », bourse supplémentaire « tilleggsstipend »,

La mobilité étudiante La mobilité entrante 4.1.1. Etat des lieux En 2018, 32 315 étudiants internationaux étaient en Norvège, dont 23 082 inscrits dans un établissement hors de Norvège et 9 233 inscrits dans un établissement étranger, en Norvège dans le cadre d'un programme d'échange.

La Norvège a rejoint le programme ERASMUS en 1989. Dans le cadre de ce programme, la Norvège a accueilli 7125 étudiants européens durant l’année scolaire 2017-2018. La même année, 995 personnels européens ont effectué une mobilité en Norvège grâce au programme Staff.

La Norvège participe également au programme NordPlus, un programme d’échange similaire à Erasmus pour les pays nordiques et baltiques uniquement. En 2018-2019, la Norvège a accueilli 392 étudiants et 110 enseignants dans le cadre de ce programme.

La mobilité entrante en Norvège se réalise en grande partie à travers le programme d’échange européen Erasmus (voir premier graphique ci-dessous, d'après Diku). L’Allemagne, suivie de la France sont les deux pays européens envoyant le plus d’étudiants vers la Norvège dans ce cadre. L’Allemagne est également le pays d’où viennent le plus d’étudiants inscrits pour des cycles d’études complets dans un établissement norvégien, juste avant la Suède (voir deuxième graphique). Les étudiants de nationalité non européenne venant étudier en Norvège viennent majoritairement de Chine, de Russie, et des Etats-Unis.

Etudiants étrangers inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur étranger et présents en Norvège dans le cadre d'un programme d'échange universitaire entre 2009 et 2018 (Source : Lånekassen) Légende Allemagne - "Germany", France - "France", Espagne - "Spain", Pays-Bas - "Netherlands", Italie - "Italy"

Etudiants étrangers inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur en Norvège entre 2009 et 2018 (Source : Lånekassen) Légende : Suède - "Sweden", Allemagne - "Germany", NA - "Unknown", Russie - "Russia", Chine - "China"

4.1.2. Stratégie Depuis les années 2000, le gouvernement s’est appliqué à attirer les étudiants étrangers en Norvège afin d’importer des perspectives internationales et toucher les étudiants norvégiens qui ne partent pas à l’étranger. Des programmes et cours en anglais sont développés, sous l’impulsion de Diku. La liste des programmes enseignés en anglais est disponible sur le site Study in Norway.

4.1.3. Acteurs Diku est l’Agence norvégienne pour la coopération internationale et l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, qui dépend du Ministère de l’Education et de la Recherche. Elle assure la promotion de la coopération internationale ainsi que l’innovation pour l’éducation (en particulier sa numérisation). Située à Bergen, elle a deux autres bureaux à Tromsø et Bruxelles et emploie environ 130 personnes. Diku gère des programmes d’échanges et de financement du Ministère des affaires étrangères, du Conseil des ministres nordiques et de la Commission européenne, qui visent à renforcer la qualité et la pertinence des enseignements de l’école primaire à l’université en passant par les écoles de formation professionnelle. Une de ses missions est d’encadrer et encourager la mobilité étudiante à la fois entrante et sortante. Pour informer et attirer les étudiants étrangers, Diku a mis en place le site Look up, Study in Norway. Les aspects mis en avant pour attirer les étudiants sont la culture et les paysages du pays ainsi que la modernité des infrastructures, plutôt que le prestige des institutions.

La mobilité sortante 4.2.1. Etat des lieux de la mobilité étudiante sortante en Norvège En 2015, 15% des étudiants recevant leur diplôme en Norvège avaient effectué une mobilité courte ou longue à l’étranger durant leur cycle d’étude. Si on ajoute à ce nombre les étudiants ayant effectué un cycle d’études complet à l’étranger, cette proportion atteint 21%.

En 2018, 23 260 étudiants norvégiens étaient à l'étranger, dont 15 952 inscrits dans un établissement hors de Novège et 7 308 inscrits dans un établissement norvégien, à l'étranger dans le cadre d'un programme d'échange. Comparativement aux autres programmes d'échange, le programme Erasmus a une place moindre dans la mobilité sortante que dans la mobilité entrante.

Les pays anglo-saxons (Royaume-Uni, Australie, Etats-Unis) sont les plus populaires comme destinations universitaires auprès des étudiants norvégiens. Le Danemark l’est également, grâce en grande partie à la proximité géographique et l’absence de barrière linguistique. En Europe, la Pologne attire les jeunes Norvégiens souhaitant étudier la médecine avec ses programmes en anglais hors numerus clausus, moins sélectifs que ceux proposés en Norvège.

Dans le cadre du programme Erasmus, 2684 étudiants de Norvège ont pu étudier à l’étranger durant l’année scolaire 2017-2018. La même année, 935 personnels norvégiens ont effectué une mobilité vers un pays européen grâce au programme Staff. Les trois pays ayant reçu le plus de norvégiens dans le cadre du programme Erasmus+ étaient dans l’ordre décroissant : le Royaume-Uni, la France et l’Espagne, et les trois institutions envoyant le plus d’étudiants en Europe étaient dans l’ordre décroissant NTNU, UiO et UiB.

Grâce au programme Nordplus, la Norvège a également envoyé 329 étudiants et 104 enseignants à l'étranger, en particulier vers le Danemark et la Suède.

La France, le Danemark, l’Allemagne et l’Espagne sont les destinations privilégiées par les étudiants norvégiens en échange Erasmus. Ces quatre pays accueillent un nombre équivalent de norvégiens.

Etudiants norvégiens inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur étranger entre 2009 et 2018 (Source : Lånekassen) Légende : Etats-Unis - "United States", Australie - "Australia", Royaume-Uni - "United Kingdom", France - "France", Danemark - "Denmark"

Etudiants norvégiens inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur étranger entre 2009 et 2018 (Source : Lånekassen) Légende : Royaume-Uni - "United Kingdom", Danemark - "Denmark", Etats-Unis - "United States", Pologne - "Poland", Australie - "Australia"

Le graphique ci-dessous, décrit l’évolution des effectifs de obilité sortante de 2004 à 2018 permet de noter la baisse de popularité de l’Australie auprès des étudiants souhaitant effectuer un cycle complet d’études à l’étranger. Cette baisse fait suite à un changement de fonctionnement des prêts de la Lånekassen, les frais de scolarité étant désormais couvert en moindre proportion par les bourses que par les prêts. De la même manière, la baisse de popularité du Royaume-Uni à la fois pour les cycles d’études à l’étranger et les échanges universitaires peut s’expliquer en partie par la chute de valeur de la couronne norvégienne par rapport à la livre britannique.

Etudiants norvégiens inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur étranger entre 2004 et 2018 (Source : Lånekassen) Légende : Royaume-Uni - "United Kingdom", Danemark - "Denmark", Etats-Unis - "United States", Pologne - "Poland", Australie - "Australia"

4.2.2. Stratégie La mobilité étudiante sortante a été encouragée par les autorités norvégiennes depuis la fin de la seconde guerre mondiale, avec pour objectif d’améliorer la qualité de l’éducation. Après la guerre, la Norvège a choisi de financer les études des Norvégiens à l’étranger dans une logique de capacity-building, pour fournir une éducation à tous même lorsque les moyens et l’infrastructure présents dans le pays étaient insuffisants. Les études à l’étranger sont ainsi financées par la Lånekassen au même titre que celles suivies dans le pays, avec en outre une aide à la mobilité ainsi qu’une aide supplémentaire lorsque la langue d’enseignement n’est pas l’anglais ou une langue scandinave afin de financer une préparation linguistique.

La stratégie pour l’internationalisation de l’enseignement supérieur est brièvement décrite dans le livre blanc Culture de la qualité dans l’enseignement supérieur de 2017. La Norvège s’est engagée en 2003 à envoyer à terme 20% de ses étudiants à l’étranger dans le cadre des Accords de Bologne. Depuis 2017 (alors que ce pourcentage a déjà atteint 16%), l’objectif à terme est que 50% des étudiants effectuent une partie de leurs études en mobilité à l’étranger. La mobilité étudiante a également été présentée comme une priorité pour l’ancienne Ministre de l’Education et de la Recherche Iselin Nybø qui a commandé la rédaction d’un livre blanc qui à ce jour n’est pas encore paru. Afin de se rapprocher de l’objectif de 50% de mobilité sortante, il a été proposé de faire de la mobilité une partie intégrante des cursus d’enseignement supérieur : chaque étudiant par défaut effectuerait une mobilité sauf s’il rejetait activement celle-ci.

4.2.3. Acteurs Outre Diku, pour la mise en oeuvre des stratégies politiques, l’Association des étudiants norvégiens à l’étranger (ANSA), créée en 1956, joue un rôle important dans l'organisation de la mobilité sortant. Son conseil d’administration est composé d’étudiants norvégiens à l’étranger et de norvégiens ayant étudié à l’étranger, et elle emploie 13 personnes. Ses missions principales sont d’orienter, informer et protéger les étudiants dans l’intégralité de leur processus de mobilité. L’association anime un centre d’information situé à Oslo, et propose une assurance prévue spécifiquement pour les besoins de ses membres (santé, voyage, etc.), ainsi qu’une assistance sociale gratuite pour les étudiants en difficulté lorsqu’ils se trouvent à l’étranger. Répartis dans 90 pays du monde, des centaines de groupes locaux pour les étudiants norvégiens sont animés par ANSA.

4.2.4. Mobilité des chercheurs Diku et le Conseil norvégien de la recherche sont les acteurs principaux de la mobilité des chercheurs et des enseignants des établissements d’enseignement supérieur. Ils sont conjointement responsables du programme IntPart qui finance des projets internationaux alliant recherche et enseignement supérieur dans le cadre desquels la mobilité est encouragée. Les équipes partenaires doivent être basées dans l’un des pays suivants : Brésil, Canada, Inde, Japon, Chine, Russie, Afrique du Sud, Etats-Unis, et depuis 2017 Allemagne et France. Il existe également un pendant d’IntPart focalisé sur l’enseignement supérieur, le programme UTFORSK géré par Diku.

Dans le cadre de sa participation au programme cadre de l’Union Européenne pour la recherche (actuellement H2020), le CNR encourage les chercheurs à participer aux Actions Marie Curie qui permet de financer la mobilité vers des institutions de recherche dans des pays européens. Dans ce but, le CNR propose des financements supplémentaires pour les lauréats de ces programmes.

Il existe également des programmes de mobilité bilatéraux, en particulier deux avec la France et l’Allemagne gérés par le CNR : respectivement le Partenariat Hubert Curien Aurora et le programme DAAD. Ceux-ci permettent de financer la mobilité de chercheurs norvégiens dans le cadre de projets bilatéraux afin de les aider à développer leurs collaborations avec des partenaires européens.