TROUBLER LA FÊTE, RALLUMER NOTRE JOIE to SPOIL the PARTY, to SET OUR JOY ABLAZE Journée Sans Culture Éditorial Résister
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TROUBLER LA FÊTE, RALLUMER NOTRE JOIE TO SPOIL THE PARTY, TO SET OUR JOY ABLAZE Journée sans culture Éditorial Résister. S’adapter. Ruser. 07 Et si nous nous posions ensemble? 100 Camille Renarhd Entre don, résilience et épuisement : jusqu’où et Penser de nouveaux modèles comment travailler? d’organisation 14 Caroline Blais, 106 Michelle Lacombe Virginie Jourdain, et Yves Sheriff et Mercedes Pacho Notre théâtre blanc La Fatigue culturelle 112 Marilou Craft 26 Nicolas Rivard Artistes et public : comment La vocation a le dos large ponctuer la relation? (avec des hernies discales) — propos rapportés 30 Catherine Viau 123 George Krump Marché, mécénat ou État : Entre monologue et dialogue, qui soutient qui? comment résonner dans 34 Edith Brunette et le champ social? Catherine Lavoie-Marcus 128 Mélanie Binette et Daniel Fiset L’artiste entrepreneur : le seul horizon qu’il nous reste? Le partage du territoire 49 Pablo Rodriguez 134 Josianne Poirier Un appel à la conversion : Illustrations par de l’artiste à l’entrepreneur Clément de Gaulejac 54 François Lemieux 41 Lundi 13 Mardi 139 Mercredi Pourquoi les femmes? 05 Jeudi 64 Julie Delporte 105 Vendredi 121 Samedi 85 Dimanche Langue gelée, amorce d’un lexique 80 Le Groupe de lecture critique sur les pratiques administratives Projet Témoins 141 Priscilla Guy Grille d’analyse 86 Tim Dallett Carte heuristique — Baie-Comeau en couverture Collectif de la Dérive Appel à l’habitable, tables et chaises au besoin 90 Nous et Nousses Communauté, investissement et capture : témoignages des participant.e.s 98 Kim Lagaude, Alexandre Jimenez et Camille Renarhd Journée sans culture 5 JOURNÉES SANS CULTURE CLÉMENT DE GAULEJAC Editorial Resisting. Adapting. Scheming. 10 And Taking a Stand Together. 103 Camille Renarhd Between Gift, Resilience, and exhaustion: how to work Thinking New Models of and to what extent? Organization 22 Caroline Blais, 109 Michelle Lacombe Virginie Jourdain, and Yves Sheriff and Mercedes Pacho Our White Theatre La Fatigue culturelle 118 Marilou Craft 29 Nicolas Rivard Artists and the Public: What Only the Hardy Need Apply, Accent to Place on this Relationship? With Herniated Disks — Some Remarks 33 Catherine Viau 126 George Krump The Market, Philanthropy, or the Between Monologue and Dialogue: State: Who Supports Whom? How Do We Resonate in 38 Edith Brunette and the Social Field? Catherine Lavoie-Marcus 132 Mélanie Binette and Daniel Fiset The Artist-as-Entrepreneur: The Only Remaining Horizon? Sharing Territory 42 Pablo Rodriguez 137 Josianne Poirier A Call to Conversion: Illustrations by From Artist to Entrepreneur Clément de Gaulejac 60 François Lemieux 41 Lundi 13 Mardi 139 Mercredi Why Women? 05 Jeudi 64 Julie Delporte 105 Vendredi 121 Samedi 85 Dimanche Speech and Frozen Tongue 83 The Critical Reading Group on Administrative Practices Témoins Project 141 Priscilla Guy Analytic Framework 86 Tim Dallett Mind map — Baie-Comeau cover Collectif de la Dérive A Call to the Habitable, Tables and Chairs Available Upon Request 96 Nous et Nousses Communauté, investissement et capture : témoignages des participant.e.s 98 Kim Lagaude, Alexandre Jimenez Jeudi and Camille Renarhd Journée sans culture 7H30 QUELQU’UN VIENT OUVRIR LA PORTE DU THÉÂTRE DE L’INTÉRIEUR. 7 TROUBLER LA FÊTE, RALLUMER NOTRE JOIE JOURNÉE SANS CULTURE Le 21 octobre 2015, plus de trois cents artistes, travailleuses et travailleurs culturel.le.s convergent au Théâtre Aux Écuries, à Montréal, pour participer à une première Journée sans culture. Journée de rassemblement et de grève symbolique, celle-ci marque un temps d’arrêt dans la course effrénée qui nous fait souvent dévier de la question primordiale : que voulons-nous? Troubler la fête, rallumer notre joie La Journée sans culture (JSC) est un pied de nez à peine voilé aux des commandites par les sociétés d’État québécoises), notamment Journées de la culture1 – événement qui célèbre la ¥richesse¦ cul- en région (élimination des Conférences régionales des élus et des turelle sans pourtant apporter un soutien financier convenable aux ar- Centre locaux de développement). L’apparition de nouveaux budgets, tistes et aux organismes qui en sont les principaux protagonistes. La consacrés principalement aux infrastructures4 et au virage numérique, JSC se veut une réponse incisive à de telles initiatives qui célèbrent ne viennent pas combler ces disparitions. Quant à l’augmentation un consensus pourtant inexistant, résultat de politiques élaborées importante et plus que bienvenue du budget du CAC avec l’arrivée en notre nom mais sans nous consulter. Des décisions qui s’accom- au pouvoir des Libéraux à Ottawa, nous nous inquiétons qu’elle sur- modent de nous laisser dans un état de précarité devenu banal et, vienne après une profonde révision des programmes qui change, d’ores malheureusement, systémique. La situation est alarmante : nous voi- et déjà, la manière dont ces sommes seront allouées et selon quels ci captifs d’un paradoxe politique qui fait de la culture un formidable objectifs. Nous nous demandons également qui jouira du fameux vi- levier économique2 tout en faisant l’économie des investissements rage numérique: les sommes dédiées aux artistes et organismes cul- requis pour son sain développement, comme en témoignent d’ailleurs turels répondent-elles vraiment à leurs besoins les plus pressants, les récentes coupes provinciales de 2,5 millions de dollars en culture. et concernent-elles l’ensemble du milieu ou seulement une fine propor- Pendant que les retombées économiques retombent tout autour de tion de celui-ci? Toutes ces politiques émergentes témoignent d’une nous et que la croissance croît à nos dépens, notre silence pourrait étonnante convergence entre les ministères, conseils des arts et au- passer pour un consentement. Contre la tentation de l’ajustement tres partenaires extérieurs au milieu culturel. Ce magique alignement optimiste – croire que tel empiètement, telle exigence sera le derni- des axes soulève des doutes quant à une réelle prise en compte des be- er ou la dernière, alors qu’ils ne sont que l’un des maillons d’une série soins des travailleuses et travailleurs de l’art. À l’inverse de sondages infinie –, nous décidons de nous rassembler autour d’une politique de et consultations qui laissent l’amère impression de maquiller des déci- l’arrêt, formulée à l’affirmative : renversons l’insoutenable 3, retrouvons sions déjà prises en amont, la Journée sans culture du 21 octobre 2015 ensemble les joies d’une vie bonne. Osons nommer les situations qui affirme l’importance de discussions organisées par la base, selon nos nous affligent, défendre les rêves qui nous hantent et nous alimentent. termes et préoccupations. Cette publication réaffirme ce désir ardent. Ce geste radical – le radical de racines, de ce qui porte notre vitalité – survient au moment où s’élaborent des politiques décisives PRISES ET RELAIS DE PAROLE pour le milieu des arts : élaboration de la nouvelle politique culturelle Une cinquantaine d’artistes, travailleuses et travailleurs du milieu cul- du Québec, refonte complète des programmes du Conseil des arts du turel ont porté cette initiative – et la portent toujours –, réalisée en auto- Canada (CAC), mise en place de politiques destinées à l’intégration gestion, bénévolement et hors des cadres institutionnels. Se sont joints des personnes issues de «la diversité» (Plan d'action pour la diversité à nous, au Théâtre Aux Écuries à Montréal mais aussi ailleurs au Qué- culturelle du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ); Poli- bec, des collègues de toutes disciplines – théâtre, cinéma, danse, arts tique québécoise en matière d’immigration, de participation et d’inclu- visuels, arts médiatiques, bande-dessinée, littérature, marionnette, sion), disparition de structures cruciales pour les arts (suspension histoire de l’art, etc. – pour discuter ensemble d’enjeux essentiels, 7H35 PRÉPARATION DES ESPACES DU THÉÂTRE. 9 TROUBLER LA FÊTE, RALLUMER NOTRE JOIE JOURNÉE SANS CULTURE voire urgents. Ensemble, nous avons croisé nos expériences, partagé d’autres secteurs doit s’arrimer aux attentes et au langage du marché. subventions artistiques. Se sentent-elles davantage concernées par vers les périphéries. Tout aussi préoccupante est l’indifférence appa- nos idées et échangé quelques volants de badminton. Tandis que les gouvernements continuent de nier une quelconque in- les enjeux soulevés lors de la Journée sans culture6 ? rente du milieu des arts quant à sa participation active au phénomène Cette publication se veut le prolongement des discussions tention de se désengager du soutien aux arts, les modes par lesquels Dans une veine similaire, le constat d’une participation d’embourgeoisement, qui pourtant contribue, à terme, à l'appauvrir à ayant eu lieu autour des différentes tables ou espaces thématiques qui passe son engagement nous font dévier insidieusement vers d’autres majoritairement blanche à la Journée force à s’interroger sur la place son tour. composaient la Journée. Les animatrices et animateurs de ces tables bras, dont ceux des mécènes et autres allié.e.s auto-révélé.e.s du des personnes racisées dans le milieu culturel. Dans son essai intitulé de discussions, de repos et de jeux ont tenté d’en refléter l’esprit sinon milieu des affaires. C’est le sujet du texte Marché, mécénat ou État : Notre théâtre blanc, initialement présenté au colloque interdisciplinaire CE QUI NOUS IMPORTE la lettre, guidé.e.s par le désir de retrouver une force collective au-delà qui soutient qui? de Catherine Lavoie-Marcus et Edith Brunette. Elles «Théâtre. Liberté. Scandale. Que peut le transgressif pour les arts de L’ampleur de nos critiques ne devrait toutefois pas faire ombrage de la Fatigue et de la résignation qui rôdent. À ces textes s’ajoutent y constatent notamment les pressions exercées sur les organismes la scène?» en 2016, Marilou Craft aborde de front le problème du à l’affirmation de ce qui nous habite et nous importe. À cet égard, ceux d’auteur.e.s invité.e.s par l’équipe éditoriale afin d’explorer pour la recherche de financement autonome.