Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (X-XIIe siècles) Etude historique et topographique1 de Florence DELACAMPAGNE

Extrait de ce document concernant le Hommet d’Arthenay

1.1 Honneur du HOMMET D'après la Chronique de Normandie, Robert le Magnifique, duc, fit don à Roger de Bienfaite vers 1030 du village du Hommet. Roger de Bienfaite voulait obtenir le comté de Brionne qui avait appartenu à sa famille par Gilbert, petit-fils bâtard de Richard 1, duc de Normandie. Robert le Magnifique voulant garder ce comté lui donna à la place le village du Hommet. Roger de Bienfaite fut le restaurateur du prieuré de Saint-Fromond. Il eut pour successeur, comme seigneur du Hommet, Robert du Hommet. On trouve la signature de Robert au bas d'une charte de Guillaume le Conquérant en faveur du prieuré de Durham en Angleterre, peu d'années après la conquête (Monasticon Anglicanum, 49). Robert du Hommet eut pour successeur son petit-fils Guillaume du Hommet dans la deuxième moitié du XIe siècle. A Guillaume succéda son fils aîné Richard. Ce Richard fut fait connétable de Normandie avant 1164 (Boussard J., 1957, 53). Ce Richard fit de nombreuses donations au prieuré de Saint-Fromond. Son fils Guillaume fut connétable en 1176. Vers la fin de sa vie, Guillaume du Hommet se fit moine à l'abbaye d'Aunay, abbaye située dans le diocèse de Bayeux; il mourut vers 1210. Présentation de l'honneur. L'honneur du Hommet, fort de vingt-quatre fiefs, est le seul honneur situé dans le Cotentin qui présente un caractère bien homogène. Tous les fiefs sont regroupés autour des chefs-lieux du Hommet et de Rémilly. Un grand nombre de fiefs se trouvent au sud de la limite du Cotentin géographique. Nous avons toutefois décidé de présenter l'honneur dans son ensemble afin de lui conserver son intégralité. En dehors des deux chefs-lieux d'honneur, l'honneur du Hommet regroupe vingt-quatre fiefs. Dix familles se partagent une partie du territoire. Six paroisses sont attestées dépendre de l'honneur du Hommet par des chartes souscrites par les du Hommet eux-mêmes. Cela signifie-t-il que ces paroisses constituent là encore le domaine non fieffé de l'honneur? Les six paroisses sont soit mitoyennes, soit très proches des chefs-lieux de l'honneur, mais cela peut-il avoir un sens précis dans un honneur aussi regroupé? D'autre part le fait que six paroisses soient non- fieffées sur un total de vingt-quatre semble en proportion beaucoup, mais il est vrai que pour les autres honneurs nous ne connaissons pas, faute de documents exhaustifs, le domaine non fieffé de chacun d'entre eux. Les paroisses de cet honneur sont les suivantes: Esglandes, Saint-André-de-Bohon, Montfort, Lozon, Tribehou, Saint-Fromond, , Le Mesnil-Angot, Le Dézert, Saint- Jean-de-Daye, Losques, , Amfreville, Sainte-Marie-de-Daye, Jobourg, Marigny, , Hautteville-la-Guichard, , , Tot, Ducey. Mottes escarpées au sommet tabulaire

(1) Cette étude a fait l'objet d'un mémoire de maîtrise d'histoire .en 1977 sous la direction de M. le doyen de BOÜARD, professeur à l'Université de Caen. Ouvrage détruit 1. Le Hommet-d'Arthenay, canton Saint-Jean-de-Daye. - Lieu-dit: Le Chevel de Thère. - Coord. Lambert: 169, 70-343, 90. - Fief: Du Hommet. Motte attestée à la fin du XIVe ou début XVe lors des partages entre Jehenne de Sullye, veuve de Robert de Thère et Madame Isabelle de Meulenc, dame de Thienville et du Hommet, cette dernière ayant la Garde Gardienne du fils mineur de Robert de Thère. Ils attribuent au deuxième lot: Le Boez de la Haute Rivière ouvecques ce qui est derrière la Motte jusqu'au fieu de Montreuil. Une précision nous est donnée par un aveu du 11 octobre 1390 rendu au seigneur suzerain qui spécifie: Les hommes du Fief sont subjecz au service de réparoir la motte de pierres. La motte se trouvait au sud-est de la paroisse du Hommet, au lieu-dit Chevel de Thère. Un manoir abattu après la guerre de 1939-1945, pour construire l'actuel lycée agricole de Thère, occupait son sommet. Les travaux de terrassements effectués pour la construction du lycée ont fait disparaître toute trace de cette motte. Seule à l'est, demeure une partie de douve. La motte se trouvait en bordure de la rivière la Terrette.

1.1.1 Ouvrages détruits de formes inconnues

1. Le Hommet-d'Arthenay, canton Saint-Jean-de-Daye. - Lieu-dit: Hameau du Hommet. - Fief: Siège de la famille du Hommet. Petit morceau de motte dans prairie au bord de la route allant de Pont-Hébert à Rémilly (Gerville C., 1825, t. 2, 284). Un article, pour l'assèchement de terrains marécageux au Hommet de 1859 (Kergolay, 1859), nous apprend ce qu'est devenu le petit morceau de motte vu vingt-cinq ans auparavant par Gerville: ... De plus à l'entrée de la vallée, sur l'emplacement d'un ancien château, se trouvait une masse considérable de terre et de débris contenant cinq à six mètres cubes. J'ai entrepris de le faire déblayer et de m'en servir pour terrotter les prairies qui étaient encore trop basses. Cette opération n'est pas encore exécutée qu'au tiers, et déjà les résultats sont des plus satisfaisants, La motte se trouvait au milieu des marais près du hameau appelé le Hommet et non dans le bourg actuel du Hommet-d'Arthenay. La motte, après les travaux de 1859, n'est pratiquement plus perceptible sur le terrain.