Université De Cergy-Pontoise Ecole Doctorale Droit Et
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UNIVERSITÉ DE CERGY-PONTOISE ECOLE DOCTORALE DROIT ET SCIENCES HUMAINES Thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’Université de Cergy-Pontoise Discipline : Histoire Mme Marloes C. BEERS THE OIL CRISIS, LEVER OR BARRIER FOR THE DEVELOPMENT OF A COMMON EUROPEAN ENERGY POLICY? The energy policy of the European Community at the time of the first oil shock. Thèse dirigée par Pr. émérite Gérard BOSSUAT Soutenue le 8 janvier 2015 Jury : M. Alain BELTRAN M. Gérard BOSSUAT M. Eric BUSSIÈRE M. Robert FRANK M. Duco HELLEMA LE CHOC PÉTROLIER, NOUVELLE IMPULSION OU RALENTISSANT POUR LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE COMMUNE? Les politiques énergétiques de la Communauté européenne autour le premier choc pétrolier. 2 3 Résumé Cette étude est axée sur le processus de prise décision de la communauté européenne. Elle a pour objectif de clarifier l'importance du choc pétrolier pour la coopération européenne. Plus particulièrement, elle vise à comprendre quels effets immédiats et à court terme cette crise eut sur le développement d'une politique énergétique commune : La crise pétrolière fut-elle un levier ou une barrière au développement d'une politique énergétique commune? D'un côté, il se peut que le choc pétrolier ait accéléré le processus de prise de décision parce qu'il créa une urgence à traiter les problèmes d'approvisionnement du moment et à changer la dépendance européenne envers le pétrole du Moyen-Orient sur le long terme. D'un autre côté, il se peut que le choc pétrolier ait ralenti l'évolution d'une politique énergétique commune en intensifiant une confrontation entre les perspectives divergentes des Neuf, bloquant ainsi tout compromis. Dans ce contexte, des questions se posent quant aux raisons pour lesquelles les états membres recherchaient une coopération dans le domaine énergétique sans chercher de compromis au niveau de leurs intérêts divergents. Malgré les appréhensions de l'évènement, les décisions unilatérales des pays producteurs de pétrole sur les hausses de taxes et, du côté arabe, les réductions de la production marquèrent une nouvelle ère qui débuta le 16 octobre 1973. Il existe deux interprétations de l'impact du choc pétrolier sur les politiques énergétiques en général. Elles ne se contredisent pas vraiment et il est souvent fait référence aux deux simultanément. Toutes deux conçoivent le choc pétrolier comme une ligne de démarcation entre les politiques anciennes et nouvelles. Mais elles divergent au niveau de l'évaluation du changement. La première interprétation souligne les effets catalyseurs du choc sur des politiques nouvelles et innovantes, principalement au niveau national mais aussi au niveau européen. On fait référence au choc pétrolier de 1973 comme un évènement historique au statut presque mythique, provoquant des transitions dans des domaines allant de l'énergie nucléaire, les politiques d'économie d'énergie à la coopération internationale avec les consommateurs et les producteurs. Les effets catalyseurs du choc pétrolier sont la plupart du temps décrits dans des études sur les politiques énergétiques nationales. On peut prétendre que, simultanément, le choc pétrolier ait pu agir en tant que catalyseur de la coopération énergétique commune. La crise avait mis au jour la vulnérabilité de chaque état membre de la communauté entière vis à vis des producteurs de pétrole. De 4 plus, puisque le cadre global pour une coopération de ce genre avait déjà été mis en œuvre lors de la décennie précédente, on s'attendait au développement rapide d'un politique énergétique commune. L'autre interprétation se concentre davantage sur les effets paralysants du choc pétrolier sur la coopération énergétique européenne. La responsabilité d'un manque d'approche commune envers l'énergie est normalement attribuée aux états membres et à leurs intérêts nationaux irréconciliables. Les états membres, confrontés à des difficultés économiques importantes, se seraient concentrés sur la survie économique nationale. Puisque leurs intérêts énergétiques étaient fondamentalement différents, les gouvernements des états membres suivirent des voies différentes et le développement de politiques communes aurait été mis en attente. Toutefois, aucune de ces deux interprétations n'est satisfaisante. Tout d'abord, malgré l'urgence causée par le choc pétrolier et malgré les progrès accomplis avant la crise, aucun marché énergétique commun ne vit le jour. On peut se poser des questions quant aux raisons de cet échec. Concernant la période du choc pétrolier, qui est l'axe principal de cette thèse, on peut se demander par exemple, si les institutions supranationales furent inaptes à répondre à la crise de façon adéquate lors du choc pétrolier. Ou peut-être une politique énergétique n'avait- elle pas été suffisamment développée avant le choc pour pouvoir être mise en œuvre? À quel stade de développement cette politique se trouvait-elle lorsque le choc eut lieu? Et quels furent les développements lors du choc pétrolier et directement après la crise? La seconde interprétation n'est pas satisfaisante non plus parce qu'elle aborde le développement d'une politique énergétique commune en tant qu'affaire essentiellement inter-gouvernementale. Effectivement, les états membres furent les preneurs de décision autour de la table. Mais à côté des états membres, la scène européenne comprenait un cadre supranational qui avait été impliqué dans le développement d'une politique énergétique européenne dès les années 1950. En fait, le thème de l'énergie était abordé par beaucoup, à la fois au niveau national et européen, avec une approche économique ou politique, ou les deux. Depuis le début des communautés européennes, un mélange de comités, groupes et sous-comités avait émergé en chemin pour une politique énergétique commune éventuelle. En même temps, puisque l'énergie était un thème traité séparément au niveau politique et économique, on peut se poser des questions quant à la dualité de la coopération supranationale et gouvernementale entre les 5 Neuf, les relations entre ces deux structures et le rôle qu'elles jouèrent dans la politique énergétique. Méthodes et archives Bien que l'idée d'une politique énergétique commune soit analysée dans le contexte du choc pétrolier, le choix se porte sur une approche intégrée allant au-delà de la portée du pétrole. La recherche se base sur l'hypothèse que les différents problèmes énergétiques étaient interdépendants et que les choix en politique énergétique eurent une influence les uns sur les autres. Le risque, en choisissant cette approche intégrée, est de mener une recherche superficielle. Les différentes questions liées au thème de l'énergie sont nombreuses, comme le sont les problèmes, préférences et réseaux correspondants. Pour cette raison, une double approche a été prise en rapport au sujet et celle-ci inclue à la fois une analyse chronologique et l'examen de trois études de cas. La première partie de cette thèse contient, pour cette raison, une étude chronologique de la politique européenne commune jusqu'en mars 1974. La seconde partie de cette thèse présente trois études de cas portant sur des questions spécifiques de la politique énergétique européenne : La coopération des consommateurs en matière d'énergie et la création de l'Agence Internationale de l'Énergie, Questions contemporaines sur l'électricité, Le programme commun pour une utilisation plus rationnelle de l'énergie (URE). Les études de cas sont très différentes du point de vue de leur sujet et caractère, mais elles ont été choisies pour leur pertinence par rapport aux politiques énergétiques communes et pour la variété des sources d'énergie correspondantes. Mise à part l'étude sur l'énergie nucléaire, elles traitent de sources d'énergie multiples. Elles ne concernent pas uniquement la période du choc pétrolier et, pour cette raison, elles fournissent une perspective à plus long terme. Les politiques significatives concernant les trois études de cas développées avant 1973 ont été abordées au Conseil de l'énergie de mai 1973 et poursuivies après mars 1974. En même temps, les trois études de cas sont interdépendantes. Dans le cadre de la politique de l'URE, des décisions furent prises concernant la construction et l'approbation de l'efficacité en énergie nucléaire. L'énergie nucléaire et l'URE furent des thèmes importants au sein de l'AIE. Cette thèse a pour but de contribuer à l'histoire des communautés européennes et à la compréhension du processus de prise de décision au sein de cette coopération. Un grande importance est accordée aux sources principales de la Commission européenne et du Conseil. Des archives supplémentaires sont retenues pour approfondir la recherche. Parmi les neuf 6 états membres des communautés européennes, il fut décidé de mettre l'accent principalement sur les archives de deux pays : La France et les Pays-Bas Ce choix se fonde sur plusieurs facteurs : les gouvernements de ces pays ont souvent pris des positions diamétralement opposées dans les débats sur la politique énergétique, l'importance du port de Rotterdam pour le marché pétrolier, les différences de la politique arabe envers ces pays lors du choc pétrolier, et la différence de taille de ces pays. Concernant les compagnies d'énergie, il a été choisi d'utiliser des preuves principales des archives de la Royal Dutch Shell et de la Compagnie Française de Pétrole . Malheureusement, les archives de l'AIE ne sont pas accessibles au public. Mais les archives de l'OCDE offrent un aperçu des délibérations et des résultats des comités de l'énergie et du pétrole, ainsi que sur les réunions du Conseil. Des ressources supplémentaires sur la première période de l'AIE ont été recherchées dans les archives britanniques car considérées comme offrant une meilleure compréhension des relations AIE- CE. Le gouvernement anglais a été un adhérent dévoué de cette nouvelle institution et a trouvé qu'elle sert davantage ses intérêts en tant que nouveau producteur de pétrole dans la CE. Des ressources supplémentaires sur la politique américaine ont été recherchées dans les fichiers de sécurité du Président Richard Nixon 1969-1974.