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HELLO!

MARGARET TRUDEAU Photo: Peter Bregg/ For the Joy of Giving Donner, c’est mieux Her marriage to Pierre Elliott Trudeau, their separation, her high jinks at the infamous Studio 54: everyone talked about Margaret Trudeau in the 70s. After a long silence, she’s back in the spotlight to draw attention to humanitarian causes. Que ce soit pour son mariage avec Pierre Elliott Trudeau, leur séparation, ses frasques à la célèbre discothèque Studio 54, Margaret Trudeau a beaucoup fait parler d’elle dans les années 70. Après une longue éclipse, elle revient sur la scène publique pour soutenir des causes humanitaires. By | Par Jean-Yves Girard

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1 CHILDREN IN UGANDA WITH ACCESS TO POTABLE WATER THANKS TO WATERCAN DES ENFANTS EN OUGANDA ONT ACCÈS À L’EAU POTABLE GRÂCE À L’AIDE D’EAUVIVE

“EVERY DAY, 6,000 CHILDREN DIE of water-borne dis- « CHAQUE JOUR, 6000 ENFANTS MEURENT de eases. One every 16 seconds. It’s shocking!” At the end maladies reliées à l’eau. Un toutes les 16 secondes. C’est of the phone line, silence. Margaret Trudeau knows these choquant ! » Au téléphone, un silence. Margaret Trudeau, numbers by heart, and although she’s on her soapbox, qui connaît ces chiffres par cœur et se fait un devoir de les she still seems genuinely moved by them. You never get répéter sur toutes les tribunes, semble pourtant émue par ce used to horror and human distress, certainly not when qu’elle vient de dire. On ne s’habitue pas à l’horreur, à la you’ve seen it up close. détresse humaine, surtout quand on l’a vue de près. In October, one week before a trip to Ethiopia and with En octobre dernier, à une semaine d’un voyage en Éthiopie a daunting list of things to do before her departure, et avec 100 000 choses à faire avant son départ, Margaret Margaret Trudeau made time for a long interview. She Trudeau a trouvé le temps de nous accorder une longue talked about everything: her social commitment, to be entrevue. Margaret Trudeau a parlé de tout : de son engage- sure, but also her past life as the country’s most famous ment social, bien sûr, et de son autre vie aussi, quand elle woman. For a long time she found the notoriety of those était la femme la plus célèbre du pays. Une notoriété qu’elle days difficult to bear, but she now puts it to good use, a longtemps trouvée très lourde à porter, mais qu’elle utilise helping direct the spotlight to important causes. Without aujourd’hui à bon escient pour braquer les projecteurs sur her, who would have heard of WaterCan, a Canadian des causes importantes. Sans elle, qui aurait entendu parler non-governmental organization that, among other d’EauVive, une ONG (organisation non gouvernementale) things, has spent 20 years digging wells in the most canadienne qui (entre autres bonnes actions) creuse depuis poverty stricken parts of Africa? 20 ans des puits dans les régions les plus pauvres de “We can’t afford advertising,” explains WaterCan event l’Afrique ? and communications coordinator Jennifer Davis. “But « Nous ne pouvons pas nous payer de la publicité, every time Margaret talks about us, there’s an immediate explique Jennifer Davis, coordonnatrice des événements et impact. The number of visitors on our website responsable des communications à EauVive. Chaque fois explodes!” que Margaret parle de nous, on peut en constater l’impact “Water has always been important in my life,” says immédiatement. Le nombre de visiteurs sur notre site Margaret. “I grew up near water (in ), my Internet explose ! » ancestors were Scottish fishermen. I sincerely believe « L’eau a toujours été importante dans ma vie, raconte that water should be considered the most precious Margaret. J’ai grandi près de l’eau [à Vancouver], mes resource on the planet. So it was natural that I became ancêtres étaient des pêcheurs écossais. Je crois sincère- interested in WaterCan 11 years ago and volunteered. For ment que l’eau devrait être considérée comme le bien le four years now I’ve been the honorary president.” She plus précieux sur cette planète. Donc, c’est tout à fait carries the title with a touching combination of pride and normal que j’aie commencé à m’intéresser à EauVive il y a humility. She is transported by the sense of being useful. 11 ans, à titre de simple bénévole. Depuis quatre ans, j’en “I do it because I can draw attention to their wonderful suis la présidente honoraire. » Un titre qu’elle porte avec un work, not to go gadding about at galas.” 1 Margaret Trudeau is prepar- ing to travel halfway around the world on behalf of WaterCan, “in economy class,” notes Jennifer Davis. “The air- line offered Margaret a busi- ness class seat, but she refused, preferring to travel with the rest of the WaterCan team.” “I’ve already been to Uganda twice,” explains the honorary president, “but this will be my first trip to Ethiopia. We’re try- ing to find reliable water sources. During the trip, we’ll look at possible projects along with those already in progress. We’ll also speak with women, because in Africa it’s the

women who deal with water. Photo: WaterCan/EauVive

DESTINATIONS 23 mélange touchant de fierté et d’humilité. Le sentiment de se sentir utile la transporte, littéralement. « Je le fais parce que Photo: CP Photo/ Fred Chartrand je peux attirer l’attention sur leur merveilleux travail, pas pour courir les soirées de gala. » C’est pour EauVive que Margaret Trudeau se préparait à traverser la moitié du globe « en classe économique », précise Jennifer Davis. « La compagnie aérienne a offert à Margaret un siège en business, mais elle a refusé, préférant voyager avec le reste de l’équipe d’EauVive. » « Je suis déjà allée en Ouganda deux fois, explique la présidente honoraire, mais ce sera mon premier séjour en Éthiopie. Nous essayons de leur trouver des sources d’eau fiables. Pendant ce voyage, nous examinerons les projets possibles et ceux en cours de réalisation. Nous parlerons aussi aux femmes, car, en Afrique, ce sont elles qui s’occupent de l’eau. D’habitude, dès qu’ils ont accès à de l’eau potable, les enfants ne meurent plus. Leur vie change. » En plus d’un photographe du magazine Hello! et d’une équipe de télévision (pour tourner un documentaire), Margaret se faisait une joie de partir avec Sophie Grégoire, journaliste à la télévision et... sa belle-fille (depuis son mariage, l’an dernier, à Justin, le fils aîné de Margaret). «CTV a demandé à Sophie de faire des reportages sur les célébrités qui s’impliquent. Je suis sa première célébrité ! » (Rires) L’idée qu’elle est une célébrité pour sa propre bru lui semble bizarre. « Je vis très simplement; je n’ai pas besoin qu’on me traite différemment. Je sais que j’ai été mariée à 2 un personnage public de grande envergure, mais je n’étais qu’une épouse… — Oui, mais vous avez été, et vous êtes toujours, la plus Usually, as soon as there’s access to drinking water, the célèbre « première dame » que le Canada ait connue, un children stop dying. Their lives change.” peu comme notre Jackie Kennedy... Along with a photographer from Hello! magazine and a — J’imagine que j’ai été la plus jeune, et aussi celle qui a television documentary crew, Margaret is pleased to be mis les pieds dans le plat le plus souvent ! » leaving with Sophie Grégoire, who is not only a televi- Margaret Sinclair avait 22 ans quand, en mars 1971, elle sion journalist but her daughter-in-law (since her mar- a uni sa destinée au premier ministre Pierre Elliott Trudeau riage last year to Justin, Margaret’s eldest son). “CTV qui, lui, en avait 49. De nature timide et bohème, elle deve- asked Sophie to report on celebrity activists. I’m her first nait du jour au lendemain l’objet de tous les regards, scrutée celebrity!” she laughs. à la loupe autant à Ottawa que pendant les voyages officiels. She finds it bizarre that she is a celebrity to her own « Première dame » peu conventionnelle dans un monde daughter-in-law. “I live very simply: I have no need for obsédé par le protocole, elle est vite qualifiée d’originale, special treatment. I know that I was married to a person who had a very high public profile, but I was only his wife...” 3 “Yes, but you were, and still are, the most popular ‘First Lady’ Canada has known, a little like our Jackie Kennedy...” “I guess I was the youngest, and also the one who put her foot in her mouth the most often!” Margaret Sinclair was 22 when, in March 1971, she tied the knot with 49-year-old Prime Minister Pierre Elliot Remiorz Photo: CP Photo/ Ryan Trudeau. Shy and bohemian by nature, overnight she became the subject of close scrutiny in Ottawa and on official trips. An unconventional “First Lady” in a world obsessed with protocol, the media quickly singled her out as unique, if not downright strange. She did not wear an evening gown to a Washington gala; she sung one of

24 DESTINATIONS CARING & SHARING BONHEUR DE PARTAGER 2 FORMER PRIME MINISTER PIERRE ELLIOTT TRUDEAU AND HIS WIFE MARGARET IN JULY 1974 L’EX-PREMIER MINISTRE PIERRE ELLIOTT TRUDEAU ET SA FEMME MARGARET EN JUILLET 1974 3 WITH HIS WIFE SOPHIE GRÉGOIRE, HIS MOTHER MARGARET AND BROTHER ALEXANDRE AFTER THEIR MARRIAGE CEREMONY IN MONTREAL (MAY 2005) | JUSTIN TRUDEAU ACCOMPAGNÉ DE SOPHIE GRÉGOIRE, DE SA MÈRE MARGARET ET DE SON FRÈRE ALEXANDRE À LA SORTIE DE LEUR MARIAGE À MONTRÉAL (MAI 2005) her own compositions to the wife of the president of voire d’étrange, par les médias : elle ne porte pas de robe Venezuela. It all went bad in 1974, when she was hos- longue lors d’un gala à Washington, elle chante une de ses pro- pitalized for stress and depression. The couple sepa- pres chansons à la femme du président du Venezuela... Les rated in 1977. Margaret left her three sons in the care choses se gâtent dès 1974, alors qu’elle est hospitalisée pour of their father, joined the international jet set, stress et dépression nerveuse. Le couple se sépare en 1977. and hung out at Studio 54, the infamous New York Margaret laisse ses trois fils aux soins de leur père, fréquente le disco. In Canada, her erratic behaviour was the stuff jet-set international, hante le Studio 54, la célèbre discothèque of scandal. new-yorkaise. Au Canada, son comportement excentrique fait “I have suffered all my life from bipolar depression scandale. « J’ai souffert toute ma vie de dépression bipolaire (what used to be called manic-depressive disorder). I [trouble de l’humeur que l’on appelait avant maniacodépres- experienced the whole spectrum of emotions, the sion]. J’ai vécu tout le spectre des émotions, les hauts et les highs and the lows. I lived in hell, particularly when I bas. J’ai connu l’enfer, surtout quand j’ai perdu l’un de mes fils lost one of my sons (Michel, killed in an avalanche in [Michel, tué dans une avalanche en 1997], puis, deux ans plus 1997) and then, two years later, Pierre. The pain was tard, Pierre. Ma douleur a été dévastatrice. C’est à ce moment- devastating. It was then that I decided to get help.” là que j’ai décidé d’aller chercher de l’aide. » Margaret hasn’t kept any of this a secret. On the con- Margaret n’en fait pas un secret, au contraire : en mai dernier, trary, in May she held a press conference—a kind of elle l’a dit en conférence de presse, une véritable « sortie du “coming out” to defuse the stigma associated with placard » pour dédramatiser la santé mentale. « Le cerveau est mental illness. “The brain is an organ, like the liver, un organe, comme le foie, et il peut être malade. On peut le and it can get sick. It can be healed with medication, soigner, notamment avec des médicaments et, dans mon cas, and in my case, it worked. I wanted to give a message cela a fonctionné. Je voulais donner un message d’espoir et de of hope and healing.” She took advantage of this com- guérison. » Elle a profité de cette « sortie » pour lancer une ing out to launch a fundraising campaign for the Royal campagne de financement pour l’Hôpital royal d’Ottawa, Ottawa Hospital, a Canadian leader in the treatment of un chef de file au Canada dans le traitement des maladies mental illness. Yet another cause for this formidable mentales. Une autre cause pour cette femme formidable. woman! (www.watercan.com) (www.watercan.com)

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