Projet scientifique et culturel

2017 Musée départemental Breton Musée du Finistère, aujourd’hui et demain Éditorial Le projet scientifique et culturel (PSC) du Musée départemental breton

a culture par toutes et tous, Dépositaire de 500 000 années d’his- présenter un Finistère en mouve- pour toutes et tous, avec une toire finistérienne, le Musée départe- ment, terre d’inspiration pour les offre territoriale affirmée mental breton s’y inscrit pleinement. artistes à travers le monde, riche de Lconstituée de propositions À travers ce nouveau projet culturel ses échanges culturels. artistiques de qualité, telle est l’am- et scientifique, il entend confirmer sa Soucieux d’offrir les meilleures condi- bition des élu.e.s du Conseil départe- vocation d’acteur culturel ouvert sur tions d’accueil, après d’importants mental pour le Finistère. son environnement, source de rayon- travaux d’accessibilité et la rénova- nement sur le territoire, partenaire et tion de l’espace muséographique fédérateur d’initiatives collectives. « Tradition et modernité », le Musée Face au défi de toujours renouveler départemental breton continuera la connaissance et la valorisation de sa modernisation avec un accueil notre histoire et notre patrimoine, de du musée reconfiguré et la mise en susciter l’intérêt des publics, le Musée place d’une nouvelle signalétique. départemental breton propose de Le Musée départemental breton croiser les regards, de faire dialoguer est un musée vivant et en constant les différentes facettes de la culture renouvellement, avec un projet et de mobiliser des moyens d’action construit pour le Finistère, en faveur renforcés en direction du public et en des générations qui se succèdent et faveur de son élargissement. en adéquation avec les évolutions de Au-delà de sa mission fondamen- notre société. tale de conservation, restauration, étude et enrichissement des collec- tions patrimoniales, le Musée dépar- temental breton met l’accent sur la Nathalie SARRABEZOLLES création contemporaine. Au fil des Présidente du Conseil départemental du Finistère expositions temporaires, il souhaite 3

Projet scientifique Un musée toujours en devenir et culturel 2017

Ce projet scientifique et culturel (PSC) Le Musée départemental breton, est destiné en tout premier lieu au Conseil départemental du Finistère, qu’est-ce que c’est ? propriétaire du Musée depuis un siècle et demi, et au Service des Musées du Ministère de la Culture, dont le Musée es missions du Musée se déduisent « trésors nationaux » et sont des biens relève en tant que « musée de France ». de son statut, d’un point de vue inaliénables et imprescriptibles de la Mais il est ouvert aussi à tous ceux – ils international, national et dépar- collectivité. Leur mode de gestion (inven- sont nombreux et de tous les horizons, temental. Il répond d’abord à taire, récolement, conservation et restau- L qui aiment ce musée et participent d’une la définition d’un musée telle que ration) s’inscrit également dans le cadre l’a fixée le Conseil international des de la loi sur les musées de France du manière ou d’une autre à ses activités. Musées (UNESCO) : il est une « institu- 4 janvier 2002. À ceux encore qui, acteurs de la société tion permanente, sans but lucratif, au finistérienne – hommes et femmes service de la société et de son dévelop- Et bien sûr, le Musée est départemental : de culture, enseignants, responsables pement, ouverte au public et qui fait des créé en 1846, il est en effet la propriété de services, d’administrations, recherches concernant les témoins maté- du Conseil départemental du Finistère riels de l’homme et de son environne- et même le seul musée relevant directe- intervenants du monde économique ment, acquiert ceux-là, les conserve, les ment de l’administration de celui-ci. Ce ou du secteur social… peuvent communique et notamment les expose à statut particulier doit lui conférer une considérer leur Musée départemental des fins d’étude et de délectation ». place toute particulière dans le cadre de comme un partenaire naturel. la politique culturelle de notre collecti- Le Projet scientifique et culturel du Sur le plan national, il bénéficie de vité : il doit en effet en être une sorte de Musée a été présenté devant l’Assemblée l’appellation « Musée de France », « vitrine », de fleuron. telle que la définit la loi sur les musées départementale en septembre 2011. Un (janvier 2002). C’est-à-dire qu’il relève Musée étant un organisme vivant et en du contrôle de la Direction du Patrimoine perpétuelle évolution, l’objet du présent du Ministère de la Culture (Service des document est d’en actualiser le projet Musées de France). En vertu de ce statut scientifique et culturel (PSC) , de faire le particulier, sa direction est confiée à des professionnels appartenant à la filière point sur les principaux projets qui ont culturelle de la fonction publique terri- été menés à bien depuis cette date et toriale ; ses collections ont le statut de sur ceux qui restent à mettre en œuvre.

60 000+ œuvres et objets à l’inventaire Alfred Delobbe, Dentellières de Beuzec-Conq, 1905 René Quillivic, La Musique bretonne, 1939 4

Projet scientifique et culturel 1. Des collections d’une diversité 2017

Outre son abondance, une des carac- sans égale en Finistère, téristiques les plus remarquables de la collection du Musée dépar- et en constant développement temental est son extraordinaire Le bilan en est des plus diversité : toutes les expressions de Conformément aux pres- blement les possibilités de enthousiasmants : jamais, la création humaine en Finistère y criptions de la loi sur les mise en valeur de ce patri- dans leur longue histoire, sont en effet développées et toutes musées de France, le moine public auprès des les collections départemen- les époques représentées, de la Musée a débuté en 2004 usagers (sur place ou par tales n’auront été aussi Préhistoire à la création contem- une très et longue vaste internet). L’inventaire doit bien connues ni aussi bien poraine, en passant par l’Antiquité, opération de « récole- être suivi du marquage, « traitées ». Le récolement le Moyen Âge, les Temps modernes ment » de ses collections. c’est-à-dire de l’immatricu- démontre leur impor- ou le XXIe siècle. Dans leur immense Songeons que leur consti- lation physique de l’objet. tance numérique : plus de majorité, ces œuvres et ces objets tution a commencé il y a Puis de son conditionne- 60 000 œuvres et objets sont originaires de la Bretagne occi- plus d’un siècle et demi ! ment dans des matériaux sont traités à ce jour, alors dentale où s’y rapportent par leur Ce travail constitue un appropriés. Bien plus qu’une dernière campagne thématique : à cet égard, notre enjeu majeur en termes qu’une opération admi- (portant sur les monnaies Musée départemental est pleinement de service public. En effet nistrative de contrôle, c’est antiques et modernes) un Musée breton. qui dit récolement dit donc dans un véritable inventaire ; qui dit inven- « chantier des collections » reste à mener. Comme nombre de musées plu- taire dit informatisation et que s’est engagé le musée ridisciplinaires anciens, le Musée départemental breton compte par- numérisation, opérations au cours des dernières mi ses collections des pièces d’ori- qui accroissent considéra- années. gine très diverses : objets d’ethno- graphie océanienne, archéologie méditerranéenne et égyptienne, etc. Les missions contemporaines Les collections, ont participé durant presque deux du Musée et son projet culturel bien commun des Finistériens, siècles à cette entreprise commune qu’est la formation de la collection se fondent principalement sur ont été formées, dans leur plus la culture et du Musée départemental. Pour grande part, par la collectivité les arts du les acquisitions comme pour des Finistériens : le Conseil Finistère. les restaurations, le Musée Ces témoins départemental a toujours départemental bénéficie en outre, de cultures souhaité consacrer un budget en tant que « musée de France », éloignées n’en à leur enrichissement, à leur de l’aide de l’État (Ministère de la sont pas pour conservation, à leur restauration Culture) et de la Région Bretagne, autant négligés et à leur mise en valeur. À ses par le biais du FRAM (Fonds régional et sont parfois côtés, des centaines de donateurs d’acquisition pour les Musées) et exposés à titre Masque Haïda, Amérique du Nord, – parmi lesquels les Finistériens du FRAR (Fonds régional d’aide à la temporaire. début du XIXe siècle demeurent les plus nombreux – restauration). 500 000 années d’histoire finisté- rienne

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1.1. L’archéologie : Projet scientifique et culturel 500 000 années d’histoire finistérienne 2017

Le Musée conserve l’une L’importance de l’archéo- conditions d’améliora- des grandes collections logie dans son histoire et tion et d’extension de la publiques d’archéologie ses collections ainsi que son présentation de l’archéo- de Bretagne. statut de musée départe- logie en Finistère, en parti- Avec celles du Musée de mental désigneraient natu- culier par la rénovation du Bretagne à Rennes, de rellement le Musée comme Musée de Penmarc’h. Un la Société polymathique une « tête de réseau » des autre maillon de ce réseau du Morbihan (au Musée musées archéologiques de musées finistériens de ) du Musée de en Finistère, dédié lui- présentant des collections Carnac et du Musée de la même à la présentation archéologiques pourrait Préhistoire finistérienne des découvertes majeures être le musée de l’ancienne (Penmarc’h). sur le plan formel et artis- abbaye de Landévennec, Comme dans d’autres tique (ex. bijoux d’or, musée de site dédié à la départements bretons, orfèvrerie antique, etc.) période médiévale. Veus, le plus ancien des Finistériens. cet ensemble de pièces et complété, pour une Entré dans la collection du Musée en inscrites à l’inventaire présentation plus contex- Le Musée départemental 1929 ce petit objet de pierre gravé du Musée et pour partie tualisée, par un musée présente l’une des plus d’un visage et d’un nom est un montrées au public est spécialisé. La conservation importantes collections ex-voto découvert à Brasparts, sur complémentaire de celui du Musée participe donc d’objets d’or archéolo- le site des établissements métal- gique de France. En 2013, – destiné davantage aux à la réflexion menée par lurgiques gallo-romains. Son étude elle s’est enrichie des 5 a révélé qu’il présente le portrait chercheurs – conservé par le Conseil départemental objets (bracelets, tor- le dépôt archéologique du Finistère (Conservation sade, fragments) décou- probable d’un ouvrier du site départemental (Le Faou). départementale du patri- verts fortuitement par un surmonté de son patronyme, VEUS : Il fait l’objet d’enrichisse- moine et des musées ; habitant de Gouesnac’h il s’agit tout bonnement du premier ments réguliers, tels l’achat Service départemental et aussitôt acquis par habitant du Finistère dont nous du trésor de Gouesnac’h en d’archéologie) et la le Conseil départemen- connaissions l’identité personnelle ! 2013. Depuis la rédaction Direction régionale des tal, avec le concours du Fonds régional d’acqui- du premier PSC (2011), le Affaires culturelles sur les sition pour les Musées Musée a réintégré pour trai- (État-Région Bretagne) tement sa collection préhis- torique et protohistorique, déposée au Musée de la Préhistoire finistérienne Monnaie de Penmarc’h en 1953, et d’Edouard III d’Angleterre procédé à son récolement. (XIVe siècle) 6 1.2. Du Moyen Âge à nos jours,

Projet scientifique et culturel 2017 neuf siècles d’art appliqué en Finistère

Un autre grand « pan » finistérienne, principale- naturel du Musée étant le de la collection du Musée ment quimpéroise (1 725 Finistère, les investigations relève du domaine des pièces). Compte tenu de la pourront dans les années à arts appliqués tels qu’ils composition actuelle de la venir être étendues à l’en- se sont développés en collection, il est opportun semble du département et Finistère : céramique, de mettre surtout l’accent, non plus limitées à la seule mobilier et sculpture sur aujourd’hui, sur le renou- production quimpéroise. bois, orfèvrerie, vitrail… veau artistique de la céra- Le Finistère d’aujourd’hui Il couvre la période allant mique finistérienne au compte en effet des créa- du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle (L’Art déco, l’ate- teurs indépendants de XXIe siècle et comprend lier Keraluc…), mais aussi grande qualité, comme principalement : de prendre en compte la l’a montré en 2016 l’expo- Un très riche ensemble de création contemporaine. sition Finisterres, un art céramique (faïence et grès) D’autre part, le territoire d’aujourd’hui.

La collection de mobilier, Philippe, meubles par Jim Bouroullec ou Owen Poho, permet d’étudier l’histoire Sévellec, Robert Micheau- par exemple. Le Musée doit Des artistes céramistes de grande du meuble en Bretagne Vernez, Gaston Sébilleau, aussi se montrer attentif qualité ont choisi de vivre en Finistère. occidentale depuis le etc.). La nouvelle section aux créations qui émerge- Leur production est désormais prise XVIe siècle jusqu’au milieu du mobilier, ouverte en raient des Ecoles d’art de en compte par le Musée, qui leur a du XXe siècle. Les enri- décembre 2016, témoigne Bretagne, en particulier consacré en 2016 une exposition, chissements récents de de la qualité de ces de celle de , qui « Finisterres, la céramique, un art la collection ont permis productions. Elle témoigne dans son PSC a affirmé sa d’aujourd’hui » principalement d’illus- également de l’ouverture compétence en matière de trer les tentatives pour du Musée à la création design. créer, dans l’entre-deux- contemporaine : dans le guerres, un « mobilier droit-fil de l’histoire de ses breton moderne » (mobi- collections, il est en effet lier de l’exposition inter- logique qu’il prenne en nationale des Arts déco- compte la production de ratifs, en 1925, meubles designers d’aujourd’hui de Paul Fouillen, mobilier liés au département du néoceltique de Jacques Finistère : Erwann et Ronan

La nouvelle section de présentation per- manente du mobilier, inaugurée en 2016, est intitulée Tradition et modernité. Elle consacre une large place au « mo- bilier breton moderne » de l’entre-deux-guerres et à la sculpture « Art déco » de la même époque, aujourd’hui très 1 725 bien représentés dans la faïences collection départemen- et grès tale. finistériens La collection de sculp- Cette collection compte René Quillivic 7 Légendes celtiques, ture du Moyen-Âge au aujourd’hui 134 œuvres. 1949 Projet scientifique XXe siècle En concertation avec la et culturel 2017 L’ensemble de statuaire Direction régionale des ancienne couvre une Affaires culturelles de période allant du Xe au Bretagne, il est proposé XVIIIe siècle. C’est donc que la limite chronolo- de manière très complé- gique de cette collection mentaire qu’a été déve- soit le XXe siècle, le relais loppé un nouvel ensemble étant assuré au-delà de concernant la sculpture cette période, au niveau des XIXe et XX e siècles. régional, par le FRAC ou le Ont ainsi été acquises les Musée des beaux-arts de œuvres de la plupart des Rennes. nombreux et talentueux sculpteurs ayant, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à la seconde Guerre mondiale, représenté des Finistériens et Finistériennes : Emile Bachelet, François Bazin, Armel-Beaufils François Caujan, François Méheut, René Quillivic (26 œuvres), Eloi-Robert, etc. P.-F. Berthoud, Piliers de maison du XVe siècle Femme de Confort-Meilars, 1920 Art populaire, XIXe siècle Les sculpteurs du Finistère. À l’entrée du Musée, la Dernière épingle (1931), sculpture monu- mentale d’Armel-Beaufils accueille le visiteur. L’artiste, très présent dans la collection du Musée aux côtés des autres sculp- teurs inspirés par le Finistère, a fixé dans la pierre le geste gracieux d’une jeune femme de Plougastel-Daoulas ajustant sa coiffe. Armel-Beaufils, La dernière épingle, 1931

Gisant de Troïlus de Mondragon, XVIe siècle 698 pièces dans la collections de sculptures 8 Le Finistère d’or et collections concernées : la production la plus récente d’argent : l’orfèvrerie concertation entre établis- pourrait également être Projet scientifique et culturel Aux époques médiévales sements, la complémenta- accueillie, lorsqu’elle est, 2017 et modernes, des ateliers rité des collections étant bien sûr, finistérienne par Deux siècles de mode en d’orfèvres de grande des impératifs et des règles l’origine, la thématique Finistère. L’un des points forts de qualité furent actifs à de conduite en matière ou la fonction et de haute la visite du Musée est le parcours Morlaix, Quimper, Brest d’enrichissement des qualité (ex. production de à travers les salles consacrées aux et Landerneau. La collec- collections publiques sur l’orfèvre quimpérois Pierre costumes du Finistère et à leurs tion d’orfèvrerie rend un territoire. L’orfèvrerie Toulhoat). représentations par les peintres compte de cette produc- brestoise n’étant Coupe d’argent et vermeil, et sculpteurs. Cette collection tion. Celle des orfèvres pas à ce jour XVIe siècle compte des pièces remontant de Landerneau et Morlaix « couverte » e au premier quart du XIX siècle. faisant l’objet d’inves- par le musée À l’autre extrémité de l’histoire tigations du Musée des de cette de la mode en Finistère, la robe Jacobins (Morlaix) et de la ville, il peut Hermine, créée par Pascal Jaouen et offerte au Musée départe- commune de Landerneau, revenir au mental par le styliste et son École l’entrée de pièces de ces musée dépar- de broderie. centres dans la collection temental de se fait en concertation combler cette avec les responsables des lacune. Enfin, la

La collection des costumes teurs d’alors de procurer de Bretagne à Rennes et du Finistère au Musée des pièces du château des Ducs, à En 1878 fut décidée la remontant au premier Nantes ; celle du musée création d’une « galerie quart du XIXe siècle. Le bigouden de Pont-l’Abbé ; des anciens costumes développement de cette celle du musée de la bretons » : ce fut en 1884 collection ne s’est depuis basilique de Sainte-Anne la « Sortie de noce en pratiquement jamais inter- d’Auray. Bretagne », présentation rompu, de sorte que le Il est important de relever, qui fit date dans l’histoire Musée est sans conteste car c’est là un point fort de la muséographie fran- le premier conservatoire et original, que dans le çaise. Le Musée eut ici un matériel du patrimoine développement récent rôle de pionnier, en France, textile de la Bretagne de la collection textile du dans la prise en compte occidentale. La collec- Musée a été désormais d’un patrimoine textile tion compte 4 233 pièces. pris en compte la création populaire jusqu’alors consi- Outre celle du musée de stylistes inspirés par déré comme peu digne de départemental, les prin- les modes traditionnelles

La robe Hermine de la collection Gwen ha du, conservation. Le caractère cipales collections de (Val Piriou, Pascal Jaouen, par Pascal Jaouen -2014 précoce de cette prise en costumes en Bretagne Bleuenn Seveno, Mathias compte permit aux collec- sont celles des musées Ouvrard, etc).

4233 pièces dans la collections de costumes breton

Une vue des salles des costumes 9

1.3. Images et visages du Finistère Projet scientifique et culturel De tous les départements d’acquisition (Ministère de de Quimper (Musée des 2017 français, le Finistère est la Culture) : 3 212 dessins Beaux-Arts), Pont-Aven, l’un de ceux qui ont le et 3 126 estampes, à ces Brest, ainsi que Vannes plus attiré et inspiré chiffres déjà considérable, pour l’estampe contempo- les artistes, peintres, il faudrait ajouter, ce raine. graveurs, dessinateurs, qui les doublerait, celui Car l’avenir de la collec- affichistes, etc. des estampes réunies en tion, son « actualisation », Cette extraordinaire attrac- albums et livres d’artistes. sa place dans la vie cultu- tivité – qui fait encore Près de 800 artistes origi- relle du département, aujourd’hui le renom de naires du monde entier y impliquent d’y intégrer des notre département – fait sont représentés, réunis exemples représentatifs partie intégrante de son en raison de leur intérêt de la création innovante Anaïs Toudouze, Danse bretonne, 1847 patrimoine, de son histoire pour le Finistère. Les acqui- finistérienne de la seconde culturelle. Il n’est donc sitions s’inscrivent dans moitié du XXe siècle et du Très fragile, les œuvres sur papier pas surprenant qu’elle se une complémentarité avec XXIe siècle. Cette démarche exigent des conditions de conser- reflète de manière très les collections voisines s’effectue bien sûr en vation draconiennes. Le cabinet des importante dans les collec- concerta- arts graphiques est un des trésors du tions du Musée dépar- tion avec la Musée et contribue à la richesse de temental, et qu’elle soit Commission ses expositions. Près de 800 artistes un axe de son activité régionale inspirés par le Finistère y sont repré- d’exposition et de média- d’acquisition sentés ! tion. Le Musée départe- ainsi qu’avec mental recherche donc, le Musée recense, et quand cela est de Vannes, possible, fait entrer dans la spécia- collection finistérienne ces lisé dans « images » du Finistère. l’estampe contempo- Le Finistère dessiné et raine. gravé. Le Musée départe- mental conserve la collec- tion publique bretonne la plus importante, consi- dérée comme « collec- tion de référence » par la Commission régionale Walter Sauer, Goémonière, 1926

De nombreux artistes étrangers 3126 sont présents dans estampes la collection, à travers les œuvres que le Finistère leur a inspirées : Américains, Anglais, Autrichiens, Belges, Japonais, Polonais, ou encore le Tchèque Alfons Mucha (1860- 3212 1939), maître de dessins l’Art Nouveau. Alfons Mucha, Bruyère de falaise, 1902 Henri Rivière, Départ des sardiniers à Tréboul, 1893 10

Projet scientifique et culturel 2017

Le Finistère à l’affiche. à 1930. Les deux collections Le Finistère peint Le Conseil départemental départementales sont donc Quelques-uns des noms possède deux fonds impor- complémentaires. Celle du les plus fameux parmi tants d’affiches. Celui conservé Musée s’enrichit ponctuelle- les peintres du Finistère par les Archives départemen- ment de pièces historiques sont aujourd’hui présents tales est en partie « hérité » remarquables. dans la collection : Eugène de l’ancien « Conservatoire La complémentarité des Boudin, Mathurin Méheut, de l’affiche » de Locronan, fonds du Musée dépar - Lucien Simon, Pierre de qui collecta principalement temental et des Archives Belay, Yvonne Jean-Haffen des documents postérieurs départementales du Finistère ou Bernard Buffet, etc. aux années 1970. La collec- est également évidente en Dans les salles du musée, tion du Musée départemental matière de photographie. Les leurs œuvres figurent, pour (938 pièces), pour sa part, fonds importants du Musée le visiteur, les costumes comprend la plupart des (environ 15 000 documents) ou les meubles dans leur affiches artistiques relatives sont ponctuellement enrichis contexte social, quotidien aux campagnes touristiques de clichés en lien direct avec ou festif. La politique d’ac- Bernard Buffet, La Bigoudène, 1950 (compagnie des chemins de les autres aspects des collec- quisition en ce domaine a l’échange d’informations fer, etc.) et commerciales tions (vues de costumes…). fait l’objet d’une réflexion avec les autres musées (conserveries, biscuiteries, Ces complémentarités pour- approfondie avec le (musée des Beaux-Arts de etc.) relatives au Finistère lors raient favoriser une valori- conseiller musée de la Quimper, musées de Brest, de cet âge d’or de l’affiche sation conjointe de ces deux DRAC de Bretagne. Les Le Faouët, Morlaix, Pont- que furent les années 1890 collections départementales. acquisitions restent fidèles Aven, etc.) est constam- à la nature des œuvres ment mise en pratique. anciennement présentes Il faut bien sûr rappeler dans la collection : il s’agit ici que le Conseil dépar- de représentations des temental a confié à son populations du Finistère, Musée la gestion et la mise qui peuvent ainsi être en valeur de la collection mises en rapport avec les de peinture du Manoir de collections d’art appliqué. Squividan (1 344 œuvres Simultanément à cette récolées), presque toute valeur « documentaire », entière formée de repré- la qualité artistique des sentations du Finistère et œuvres demeure un critère de ses habitants. majeur. Dans ce domaine, la complémentarité et

Henri Guinier, La Fontaine miraculeuse, 1914. Les artistes nous montrent les costumes dans leur contexte social, quotidien ou festif.

Yves Michel, Affiche, 1936 11

2. Le bâtiment, ses équipements Projet scientifique et culturel et ses extensions 2017 2.1. Un musée dans un palais

Nos visiteurs y sont parti- Au-dessus de l’Odet (rue culièrement sensibles : le Amiral de Kerguélen) musée est logé dans un s’élève l’aile XVIIIe (1775- magnifique édifice, l’an- 1776), exécutée dans un cien Palais des Évêques de style élégant et sobre alors Cornouaille, certainement en vogue en France mais le plus remarquable de peu fréquent en Finistère. Quimper après la cathé- La façade Sud repose sur drale au flanc Sud de des arcades percées dans laquelle il est accolé. La les remparts de la ville. Le tour de Rohan (XVIe siècle), premier étage est mis en partie la plus ancienne de valeur par un élégant garde- La tour de Rohan et le cloître néo-gothique l’édifice (classée Monument corps en fer forgé. À l’inté- historique), impressionne rieur, le premier et principal L’ancien Palais épiscopal, par son élancement et un étage est le plus richement qui présente quelques traces décor extérieur représen- décoré et s’organise en une de ses origines médiévales, s’articule autour d’un chef- L’escalier de la tour de Rohan tatif du style du règne de suite de pièces lambrissées Louis XII et voisin de celui distribuées en enfilade. d’œuvre de la Renaissance en du château des Ducs de Côté cour, la façade fut Bretagne (la tour de Rohan). Bretagne à Nantes. Au remaniée après 1860 par Il se déploie dans deux ailes premier étage de la tour Joseph Bigot, dans un style construites selon les canons est située la salle dite « des néogothique. Cette aile est du classicisme français des fresques » ornée d’un décor inscrite à l’inventaire des XVIIe et XVIIIe siècle et s’ouvre floral en trompe-l’œil. Au Monuments historiques. La sur une cour néogothique. sommet de la tour se trouve cour du Palais est bordée À lui seul, il est un exemple un des éléments décora- par un cloître néogo- et un condensé de l’architec- La cour tifs les plus originaux du thique construit entre 1864 ture en Finistère des XVIe au Palais, le couvrement en et 1866 par l’architecte XIXe siècle. Le monument, chêne de l’escalier à vis. Joseph Bigot. en lui-même fleuron du L’aile longeant la rue du patrimoine architectural Roi Gradlon, par laquelle finistérien, constitue l’écrin s’effectue l’entrée dans la approprié au déploiement de cour du Musée, fut achevée la collection départementale en 1645 dans un style clas- des arts du Finistère. sique.

Le plafond de la tour de Rohan, vers 1500 Le Musée départemental breton vu des quais de l’Odet 12

Projet scientifique 2.2. Un dernier espace du palais et culturel 2017 à restaurer et restituer au public : la « salle des têtes »

Le circuit de visite se toutes premières années universelle du siècle des termine, dans la Tour de du XVIe siècle. Cette petite grandes découvertes. Rohan, sous le plafond salle dont la charpente La salle et son décor sont circulaire, dit « palmier », elle-même est intéres- d’un intérêt exceptionnel. décrit plus haut. Une porte sante, présente sur son Ils demeurent le dernier fermée au visiteur permet pourtour un décor sculpté espace du Palais-Musée aux seules personnes de têtes les unes gracieuses nécessitant une restaura- autorisées d’accéder à et naturalistes, les autres tion. Sa difficulté d’accès, une richesse cachée du grotesques et satiriques : par un escalier étroit, ne Palais Renaissance. Il délicate figure féminine, permet pas d’envisager s’agit de la salle dite « des borgne au pourpoint à une ouverture en accès têtes », située à la cime la mode du temps de libre. Restaurée, elle pour- de la tourelle greffée sur Rabelais, religieux guet- rait cependant accueillir le donjon de Claude de tant par la fenêtre, Africain de petits groupes de visi- Charpente et sculpture de la « Salle des Rohan, édifié dans les révélateur de la curiosité teurs, encadrés. Têtes » - Vers 1 500

2.3. Depuis le projet scientifique et culturel de 2011, des travaux ont rendu le musée plus accessible

Un espace pour les activités Un auditorium rénové Un nouvel espace d’exposi- Cet espace est aisément pédagogiques Le Musée dispose, en outre, tion temporaire accessible à tous les publics, la Conformément aux inten- d’une salle de conférences, Il a été aménagé en 2013, partie haute étant desservie tions formulées en 2011 pouvant accueillir 50 à la suite d’une proposition par un ascenseur. Depuis dans le PSC, une salle a été personnes : elle constitue un formulée en 2011 dans le 201», il sert pour accueillir spécialement aménagée très bel atout dans la poli- premier PSC. Il est situé au des expositions spécifiques pour accueillir les ateliers tique diffusion culturelle de débouché des salles d’expo- de petites dimensions pédagogiques proposés par l’établissement. C’est aussi un sition permanente du rez- (expositions « dossier »), le Musée ou son partenaire, équipement qui, à la disposi- de-chaussée. Son premier ou présenter l’introduction le service d’animation du tion d’acteurs culturels divers niveau (40 m2) est relié par d’une exposition développée patrimoine de la Ville de de la ville, du département et un escalier à une seconde dans les salles temporaires Quimper. D’une surface de de la région, peut renforcer salle (70 m2) qui elle-même du 3e étage. 36 m2, il est situé au second les multiples partenariats du ouvre sur l’escalier d’accès au étage du Musée, au cœur du Musée. Cet équipement a été second niveau d’exposition circuit permanent de visite rénové en 2014, conformé- permanente. (près de l’entrée des salles ment au projet énoncé dans de la céramique moderne). Il le PSC. comprend un espace sanitaire et peut accueillir des ateliers de douze enfants. 13

2.4. En 2018, un accueil rénové Projet scientifique et culturel 2017 L’accueil du Musée est Bonnot, Saint-Brieuc), elle tractivité à sa boutique, mais installé dans l’ancienne débutera en septembre 2017 aussi d’améliorer l’ergonomie DES PRÉSENTATIONS et s’achèvera au printemps cuisine du Palais, vaste des postes de travail (accueil RENOUVELÉES : pièce (80 m2) située au de l’année suivante. et sécurité) présents dans rez-de-chaussée de l’aile du cet espace. Il s’agit surtout Le Musée rénove et réac- XVIIe siècle. En 1991 y avait L’objet de cette rénovation, d’accroître le service aux visi- tualise régulièrement ses été installé l’accueil-boutique qui porte aussi sur la signa- teurs en dotant lui offrant présentations, afin d’y du Musée. La rénovation de létique extérieure (façade, un service de vestiaire, une intégrer de nouvelles ac- cet espace et de son mobi- cour, accueil), est pluriel : boutique plus attrayante et quisitions, d’en améliorer lier, aujourd’hui obsolète, est il s’agit de donner plus de plus diversifiée, une informa- l’accessibilité, la signalé- programmée. Conduite par visibilité à l’entrée du Musée tion préalable à la visite, etc. tique (trilingue : français, l’agence SABA (Dominique départemental et plus d’at- anglais, breton)… Fin 2016 a été ouverte une nouvelle section, « Tra- dition et modernité », 2.5. Un projet : consacrée à l’évolution du mobilier breton du une nouvelle signalétique intérieure XVIe siècle jusqu’à nos jours. La circulation dans les très l’impératif d’accessibilité. nombreuses salles du Musée, D’autre part, la rénovation distribuées sur trois niveaux, du Musée s’étant étalée sur desservies par plusieurs une assez longue période, escaliers et deux ascenseurs, différents codes graphiques n’est pas d’une appréhen- ont pu être introduits, qui ne sion très aisée pour le visi- s’inscrivent pas tous dans la teur. Les normes actuelles même charte. Pour toutes ces en matière de lisibilité des raisons, nous devons changer dispositifs signalétiques l’ensemble des panneaux (typographie, taille des carac- d’orientation du circuit de tères, contraste fond/écriture visite et de repérage des ou signe pour favoriser la locaux. Rappelons que l’en- lecture des malvoyants, etc.) semble de la signalétique ont été précisées au cours doit être trilingue (français, des dernières années, alors anglais, breton). que s’affirmait davantage

un plan disponible à l’accueil, pour faciliter la découverte du monument et des collections 14

Projet scientifique 2.6. Un équipement exemplaire : et culturel 2017 la réserve muséographique départementale

La conservation matérielle Ministère de la Culture/DRAC et œuvres graphiques), les des collections et leur bonne - Service des musées et du bureaux de la conservation gestion sont les conditions Conseil régional de Bretagne. du Musée départemental, nécessaires à leur valorisa- de la régie des collections et tion auprès des populations, Dix « magasins » aux condi- de chercheurs, les bureaux à leur accessibilité et à leur tions climatiques (tempéra- de la Conservation dépar- transmission aux générations ture, hygrométrie) appro- tementale des Antiquités et à venir. En créant en 2011 priés par type de collections, Objets d’art, ainsi qu’un audi- la réserve muséographique accueillent les collections torium (accueil possible : 40 départementale, le Conseil du musée départemental personnes). départemental du Finistère breton. La réserve muséographique a souhaité répondre de Au rez-de-chaussée : collec- départementale est traversée, manière optimale à l’exigence tions de mobilier et bois depuis l’accueil, par le « boule- de conservation pérenne des sculptés ; arts graphiques vard des œuvres » de part et d’autre duquel sont répartis les collections muséographiques (affiches) ; sculpture sur ateliers techniques (quaran- dont il est le propriétaire : pierre ; collections photogra- taine, menuiserie, local de celles du Musée départe- phiques. prises de vues, local d’encadre- mental breton et du manoir À l’étage : collections du ment des œuvres graphiques) de Squividan géré par le manoir de Squividan ; et plusieurs « magasins » Musée ; celles de l’Écomusée archéologie ; arts graphiques de collections. À l’étage sont des Monts d’Arrée ; celles du (dessins et estampes) ; distribués plusieurs autres Musée de l’École rurale de textiles (costumes et divers), magasins, les bureaux, ainsi Trégarvan (ces deux derniers céramique moderne et qu’un auditorium. L’ensemble établissements seront bientôt plâtres ; peintures et objets a été conçu par l’architecte regroupés dans le cadre d’un divers. Ils offrent les meil- Patrick Aubert et l’ingénieur groupement d’intérêt public leures conditions de range- Loïc Jollet. (GIP), avec celui de l’ancienne ment, de conditionnement, abbaye de Landévennec). de suivi sanitaire, d’inven- Placée sous la direction taire, de récolement et de du Musée départemental consultation des collections. breton, la réserve est située Deux magasins sont dédiés au n° 73, rue Jacques Le Viol aux collections de l’Éco - à Quimper, à une quinzaine musée des Monts d’Arrée et de minutes du Musée. Elle est du Musée de l’École rurale installée dans un bâtiment en Bretagne. Les réserves de 3 900 m2, dont la trans- regroupent également les formation en réserve muséo- ateliers techniques (menui- graphique a été opérée avec serie, peinture, photographie, la participation financière du encadrement des peintures 15

Le parcours d’une œuvre Projet scientifique et culturel 2017 Une opération majeure Dès son acquisition par le menée au sein de la 1 À son arrivée sur les Musée, elle se voit attri- Réserve est le « chan- quais de décharge- buer un numéro d’inven- tier des collections » du ment, l’œuvre est prise en taire, établi selon les Musée, c’est-à-dire leur charge et, si son état sani- normes en vigueur dans les récolement, leur inven- taire l’exige elle est placée musées de France. Il lui sera taire, leur informatisation, en quarantaine pour trai- à jamais lié et mentionné leur numérisation. tement avant intégration dans tous les documents dans les magasins de relatifs aux étapes de la conservation. « vie muséographique » de cette œuvre : range- ment, publication, prêt, etc. Ce numéro d’inven- taire doit être porté sur l’objet : c’est l’immatricu- lation, qui s’effectue selon des techniques spécifiques garantissant la perma- nence de ce marquage tout en respectant l’intégrité de l’œuvre.

2 L’œuvre passe ensuite dans l’atelier de photo- graphie, où elle fait l’objet d’une couverture photogra- phique numérique inté- grale (différentes faces, marques et signatures, numéro d’inventaire, etc.).

3 Inventaire, photogra- phies et bien d’autres renseignements administra- tifs, techniques et scienti- fiques relatifs à l’œuvre sont enregistrés dans la fiche d’inventaire informatisé, dont un tirage est placé dans le dossier d’œuvre avec l’en- semble des documents rela- tifs à l’entrée de celle-ci dans la collection du musée (factures, convention de dons, correspondances diverses, etc.). 16

Projet scientifique et culturel 2017

4 Selon leur nature ou leur état, l’œuvre ou l’objet exigeront encore, avant de rejoindre l’un des magasins, d’être nettoyés, voire restaurés : dans la plupart des cas, la restaura- tion nécessitera le départ de l’œuvre vers un laboratoire ou un atelier spécialisés, tel que celui de Kerguehennec en Bignan (bois), d’Arc’an- tique à Nantes (métaux et céramique), de Saint-Romain en Gal en Isère (enduits peints, mosaïque), de Jarville en Lorraine (fer), etc. S’il s’agit d’une œuvre graphique (dessin, estampe, photogra- phie), elle sera conditionnée par un agent du musée – spécialement formé - dans l’atelier dévolu à ces inter- ventions.

7 Chaque armoire, chaque étagère, chaque tiroir et chaque contenant étant pourvu d’un chiffre d’identification, celui- ci est reporté sur la fiche d’inventaire informatisé de l’œuvre ou de l’objet.

5 L’œuvre ou l’objet pourront ensuite être rangés dans le magasin de réserve correspondant à sa thématique.

Ces derniers pourront ainsi être aisément localisés pour être mis, sur demande, à la disposition des conservateurs, des cher- 6 Ils seront conditionnés dans des matériaux et contenants cheurs… afin que la valorisation publique de ces collections se répondant aux exigences de la conservation préventive. poursuive dans le cadre d’expositions ou de publications. 17

2.7. Une maison d’artistes, Projet scientifique et culturel le Manoir de Squividan 2017

Situé à Clohars-Fouesnant, du matériel d’atelier et du actions de médiation. le domaine départemental mobilier de la maison. En Le lieu et la collection du Manoir de Squividan acceptant le legs, le Conseil offrent plusieurs atouts : comprend un parc de départemental s’engageait implantation dans une 2,5 hectares, une belle à « créer un musée dans région à forte fréquenta- maison d’habitation du ledit manoir, afin que cette tion touristique ; charme XIXe siècle (le « manoir ») collection soit présentée indéniable d’un domaine et, dans une longère atte- au public et mise en valeur et d’un jardin de mieux en nante, une galerie d’expo- comme elle le mérite ». mieux entretenu ; collec- sition sur deux niveaux. Une salle d’exposition a été tion consacrée pour l’es- Il a été légué au Conseil aménagée en 2009 par le sentiel aux sites, à la popu- départemental du Finistère Conseil départemental, lation et aux traditions du par la peintre Madeleine qui a confié la gestion du Finistère ; ensemble unique Fié-Fieux (1897-1995), qui domaine et de la collection d’objets, de matériel, de y vécut avec son mari et le au Musée départemental. mobilier permettant d’évo- Madeleine Fié-Fieux, Fouesnantaise, 1944 peintre Emile Simon (1890- Celui-ci organise une expo- quer la création dans son 1976). Le legs comprend sition temporaire chaque contexte et le cadre de l’essentiel de l’œuvre des année. D’autre part, sous vie de deux artistes en deux peintres, soit 1 344 pilotage départemental, Finistère. tableaux, dessins et aqua- l’Association des amis du relles, ainsi que l’ensemble Squividan propose des 18

Projet scientifique 3. L’action culturelle : un service public et culturel 2017 muséographique 3.1. Les expositions temporaires, sources d’ouverture et de renouvellement

Les expositions temporaires Canada, Chine…). Elles sont Les expositions temporaires deux sources principales, très sont une des activités essen- un service supplémentaire fondent pour une grande complémentaires l’une de tielles du Musée. Entre 1990 que rend celui-ci aux usagers part l’attractivité du Musée, l’autre et souvent conjuguées. et 2015, la Conservation du en leur présentant des œuvres et particulièrement sa capa- Elles correspondent parfai- Musée breton et son équipe conservées dans d’autres cité à faire revenir ses visi- tement à la double nature en ont proposé quarante- lieux, publics ou privés, ou teurs comme à en attirer de de la collection permanente, cinq dans les murs du Musée, encore des œuvres appar- nouveaux : le public se lasse- formée d’œuvres d’origine ainsi qu’une quinzaine dans tenant en propre au Musée rait très vite, en effet, d’un finistérienne et d’œuvres des institutions extérieures, mais, en raison de leur fragi- musée réduit à ses seules inspirées par le Finistère. tantôt très proches – finis- lité, ne pouvant être présen- présentations permanentes. tériennes – tantôt très éloi- tées que pendant une durée Les expositions temporaires gnées (Roumanie, Israël, limitée à quelques mois. du Musée s’alimentent à

2004 2012

Le Finistère inspirateur tériens comme ceux qui Le second objectif est découvrent le Finistère et de montrer aux visiteurs a fondé les plus grands combien le Finistère et succès publics du musée en sa culture ont inspiré des terme de fréquentation : créateurs de toute origine, Henri Rivière, la Bretagne dont l’œuvre fait ainsi en couleurs ; Peintres polo- La création en Finistère graphiques, des costumes, partie intégrante de l’his- nais en Bretagne ; Peintres La première de ces manières que leur fragilité interdit de toire culturelle et du patri- russes en Bretagne ; La consiste à accroître la présenter plus de trois mois, moine finistérien : peu de Bretagne de Bernard Buffet ; connaissance que le visiteur et cela dans un intervalle départements de France Japon--Bretagne, etc. peut avoir du patrimoine et de cinq ans au moins entre ont en effet autant inspiré Cette thématique illustre de la culture finistérienne chaque présentation. Ce les artistes. Cette ouverture parfaitement à l’un des en lui en dévoilant des pans sont aussi des acquisitions universelle de notre « bout engagements du nouveau non intégrés dans les salles nouvelles, en particulier du monde » est essen- projet départemental : du circuit mais très présents lorsqu’il s’agit de donations tielle. Elle enthousiasme « un Finistère attractif ». dans la collection : c’est d’ensembles. toujours nos visiteurs finis- par exemple le cas des arts MDBPERRON-40X60-DEF 17/10/03 9:26 Page 1 MDB-CAVELLAT-40x60-exe 17/10/06 16:35 Page 1

musée départemental breton mirdi breizhek an departamant 19 Une démarche prometteuse : Pierre Cavellat 1901-1995 les expositions en réseau Petite chronique bretonne Projet scientifique et culturel Par son statut départemental 2017 comme par l’importance ses collections, le Musée dépar- temental breton doit inscrire Le partenariat entre le Musée son action de diffusion cultu- et les musées associatifs dépar- relle bien au-delà de Quimper : tementaux. Depuis plusieurs en Finistère, en Bretagne années, un partenariat s’est noué et au-delà puisqu’il a pour 2006.3.80. Inv. . Crayon et aquarelle, vers 1930. entre le Musée départemental et Bigoudène à vélo

mission de conserver mais aussi Pierre Cavellat (1901-1995). trois musées associatifs dépar- de mettre en valeur les expres- Pierre Péron, illustration pour un conte inédit, gouache sur papier, vers 1950. Collection particulière. tementaux, bientôt regroupés QUIMPER • DU 15 NOVEMBRE 2003 AU 18 AVRIL 2004 RUE DU ROI GRADLON • 02 98 95 21 60 • DE 9 H À 12 H ET 14 H À 17 H - FERMÉ LE LUNDI, LE DIMANCHE MATIN ET LES JOURS FÉRIÉS Du 12 novembre 2006 sions matérielles de la culture au 25 février 2007 dans le cadre d’un groupement des populations de Bretagne 2003 2006 d’intérêt public (GIP) : l’Écomusée occidentale. A ce titre, les expo- des Monts-d’Arrée, le Musée sitions menées dans le cadre de l’École rurale de Trégarvan, de partenariats internationaux COSTUMES le Musée de l’ancienne abbaye peuvent être une excellente DU FINISTÈRE de Landévennec. La Nature, les opportunité, pour le Finistère, NOUVELLE jardins, ont été les thèmes fédé- COLLECTION de mieux faire connaître à rateurs de programmations cultu- l’étranger ses ressources et son relles concertées incluant celle du identité culturelles. Manoir de Squividan. Agence - 02 98 53 83 Dausset - Quimper

MUSÉE DÉPARTEMENTAL BRETON Les expositions temporaires QUIMPER • RUE DU ROI GRADLON peuvent aussi constituer des 2009 2010 facteurs d’amélioration de la cohésion des réseaux finisté- riens et bretons des musées. Les avantages de cette démarche sont nombreux : - 02 98 44 66 Dausset - Quimper - Brest Agence mutualisation possible de moyens, complémentarité et renforcement de la commu- nication, amélioration de la 2014 Quimper Goarin. Serge Clichés Quimper. Musée départemental 1925-1930. Collection breton, de Chauvigny. Pierre de jeune Bigoudène. Robert Eloi 1930. Emile (1881-1949), Tête vers Gouache, pour nappe de table. Méheut (1882-1958), Maquette Mathurin lisibilité et de la cohérence de cornouaille Annees 1920-1930 l’offre culturelle sur un territoire L’APPARTEMENT ART DÉCO élargi, création d’un contexte musée DéPARTemeNTAL bReToN favorable à une action péda- Quimper - rue Du r O i Gr ADLON gogique approfondie et mieux Exposition du 6 juin 2010 au 17 avril 2011 partagée, etc. En 2011, l’opé- 2011 2012 ration « Quimper-Cornouaille années 1920-1930 » associait le musée départemental, les musées de Quimper, Pont- Aven, , Pont-Croix ainsi que les acteurs d’autres aspects de la vie culturelle cornouaillaise. En 2012, ce fut l’opération « Bretagne Nature de Graveurs Japon », archipel d’expositions 20 GRAVEURS D’AUJOURD’HUI EN BRETAGNE proposées par une douzaine de EXPOSITION MUSÉE DÉPARTEMENTAL BRETON musées de Bretagne. DU 9-01-2015 AU 27-09-2015

RUE DU ROI GRADLON QUIMPER

Pour plus d’information, vous pouvez flasher le logo du musée. Grafik Réalisation Traduction Goarin / Musée départemental breton. Cliché Serge noire. Nadejda Ménier (Carnac, 1940). Automne . 2014. Manière

Affiche-MDB-40x60.indd 1 02/12/14 17:50 2014 2015 20

Projet scientifique 3.2. La médiation, indispensable facteur d’accessibilité et culturel 2017

L’un des engagements du appréhension, leur compré- Le Musée départemental breton Dans le cadre du projet départe- nouveau Projet départemental hension par celui-ci. Après les ne dispose pas, d’un service mental qui promeut la «culture dans lequel le Musée dépar- exigences de conservation, cela de médiation. Néanmoins pour tous», une réflexion est temental peut jouer un rôle constitue l’immédiate priorité du des actions d’éducation et de en cours sur l’amélioration de spécialement déterminant musée, sa justification sociale, diffusion sont proposées ; par l’accueil des publics. Elle pour- est « un Finistère connecté et qui le place au cœur des poli- convention entre le Conseil rait aboutir à la création d’un ouvert : favorisons l’accès à tiques culturelles publiques à départemental et la Ville de poste de chargé.e de média- la culture pour tous ». L’une l’instar des écoles, des théâtres Quimper (ateliers pour enfants, tion, qui aurait pour mission des principales missions des et des bibliothèques. Cette ambi- accueil de groupes) ou par de conquérir des publics «éloi- Musées de France est en effet tion est soulignée dans l’article recrutement de travailleurs gnés» en sortant des «murs» de rendre les collections acces- 7 de la loi de 2002 qui stipule : saisonniers. Cette délégation du musée. sibles au public le plus large « Chaque musée de France d’activités à des acteurs qui ne La création de services éducatifs et pour cela de concevoir et dispose d’un service ayant en sont pas directement rattachés dans les musées de France étant mettre en œuvre des actions charge les actions d’accueil des au Musée départemental ou une priorité du Ministère de la d’éducation et de diffusion. Les publics, de diffusion, d’animation qui ne rejoignent son équipe Culture, une aide de la Direction collections publiques sont un et de médiation culturelles… ». que pour une courte période régionale des Affaires culturelles bien commun, il est du devoir ne lui permet pas de répondre de Bretagne serait sollicitée par de la collectivité propriétaire de manière satisfaisante à cette le Conseil départemental. non seulement de les mettre à mission essentielle. En effet, la disposition du public, mais de médiation doit s’inscrire au cœur faciliter de manière active leur des projets ; elle doit participer, par exemple, à la conception des expositions temporaires dès les premières étapes de l’éla- boration de celles-ci, avec les responsables du Musée ou les partenaires du secteur éducatif et social.

Animation d’un atelier pour enfant

LES ÉVÉNEMENTS NATIONAUX. La Nuit des Musées, les Journées européennes du Patrimoine ou, plus modestement, les Journées de l’Archéologie, attirent en grand nombre les visiteurs qui viennent découvrir, redé- couvrir ou encore faire découvrir le Musée départemental. Ce sont des événements festifs, durant lesquels l’imagination prend souvent le pouvoir… Accueil de jeunes publics, la visite guidée sera faite par les agents de la ville de Quimper 21

3.3. Une communication diversifiée Projet scientifique et culturel 2017 Des supports de commu- • Dépliant ou « flyer » Internet nication toujours néces- - programme annuel Suite à la présentation du saires : affiches, pros- diffusé auprès des PSC en 2011, le Conseil pectus, dossiers de presse partenaires culturels et départemental a décidé et insertions dans la touristiques (hôtels et la création d’un site presse. campings par exemple) internet dédié au Musée, Ainsi que le PSC de 2011 • Dossier de presse qui manquait encore. Il l’indiquait, la communi- Il est bien évident qu’il sera opérationnel au prin- cation du Musée dépar- faut conserver ce type de temps 2017 et constituera temental breton est documents de communi- un atout essentiel en actuellement fondée pour cation. Cependant, actuel- matière de communica- l’essentiel sur la réalisation lement, leur diffusion tion et d’accessibilité aux et la diffusion du type de repose entièrement sur collections. Tout à la fois documents suivants : le recours payant à des « grand public » et véri- • Affiches en trois formats sociétés spécialisées et sur table base de données (40 x 60 cm pour maga- le bon vouloir de muni- scientifique et culturelle, il sins ; 120 x 180 pour cipalités disposant d’es- doit permettre d’étendre « sucettes » et panneaux paces d’affichage qu’elles la notoriété de l’établis- de ville ; 4 x 3 m pour réservent prioritairement, sement, de valoriser la panneaux d’entrée de cependant, à leurs propres politique patrimoniale du ville et autres). activités (Ville de Quimper Conseil départemental du essentiellement). Finistère et les collections acquises, de faire décou- vrir l’actualité culturelle du musée et à terme de visiter virtuellement les salles d’exposition ou les collec- tions rassemblées dans ses réserves. Simultanément à l’ouverture de ce site sera mis en ligne un portail documentaire, consacré au fonds de livres et d’im- primés conservés et catalo- gués dans la bibliothèque du Musée (environ 17 000 notices).

La bibliothèque du Musée périodiques de muséogra- Ouverte au public et déve- phie théorique ou appliquée loppée à partir de 1987, la (catalogue d’expositions) bibliothèque du Musée a ainsi qu’environ 3 000 pour mission de rassembler dossiers d’artiste. Ce fonds et de diffuser toute ressource spécifique riche de 10 000 documentaire correspondant ouvrages et 100 titres de aux différents domaines périodiques lui donne une d’intervention du musée. place particulière parmi les Elle conserve également de équipements culturels finis- nombreux ouvrages et des tériens. 22 Le numérique : des initiatives à faire connaître et à développer.

Projet scientifique Un Musée vivant comme entend l’être le Musée départemental breton doit, dans toutes ses acti- et culturel 2017 vités, être attentif à l’évolution des pratiques et attentes de ses contemporains. Depuis 2011, le Musée a conduit ou accompagné plusieurs initiatives originales dans le domaine du numérique :

• Création d’un flash-code • En partenariat avec la Ville • Présence d’un dispositif de (inscrit dans le logo du de Quimper, création de réalité virtuelle augmentée Musée) et de pages asso- l’application Breizh-chic dans le dernier catalogue ciées. Chaque exposition d’essayage de costumes d’exposition temporaire, y est présentée ; les infor- de la collection, en réalité permettant au lecteur mations sont accessibles virtuelle augmentée. « d’emprunter » virtuelle- depuis les smartphones. ment l’œuvre.

Toutes ces initiatives, manquent cependant de notoriété et de suivi. Il serait souhaitable que le musée puisse assurer sa présence sur les réseaux sociaux les plus populaires, indispensable trait d’union, pour un musée d’aujourd’hui, avec son public et ses usagers de tous âges et de tous horizons.

3.4. Une nouveauté prometteuse : l’association des amis du Musée départemental breton

Née en 2014, l’Association pement des connaissances également une présence des Amis du Musée dépar- sur la culture et les arts du constante, auprès des UN LOGO ÉLÉGANT ET ORIGINAL, temental breton est régie Finistère et de la Bretagne. adhérents et du public, conçu par le graphiste et desi- par la loi du 1er juillet 1901. Ses moyens d’action sont, durant l’année via une gner finistérien Owen Poho. Son but est d’apporter son notamment, la mise newsletter et une présence Le symbole de l’Association est concours au développe- en place de visites au sur les réseaux sociaux. complémentaire de celui du ment et au rayonnement Musée ou hors les murs, Toutes les activités visant Musée. Celui-ci est inspiré du du Musée, de ses collec- à la découverte de lieux à mieux faire connaître cœur des ceintures (gouriz) des tions, de ses expositions rarement accessibles au le Musée, ses collections hommes du Finistère ; celui de et de toutes ses activités, publics, le développement et ses actions, sont ainsi l’Association a pour modèle le ainsi que de collaborer à de rencontres avec des envisagées. C’est un parte- passant de métal de ces cein- l’enrichissement de ses auteurs à l’occasion de nariat, précieux et promet- tures. Ainsi est souligné le lien collections. L’Association a publications en rapport teur, qui manquait encore entre le Musée et ses Amis. également pour vocation avec les collections du au Musée et participe à d’œuvrer à la diffusion, à la Musée, l’organisation l’ouverture de celui-ci sur promotion et au dévelop- de conférences, mais la diversité des publics. En guise de résumé

Le musée a une place à Les caractéristiques Ces collections sont Ces atouts permettent Pour ce faire, le Conseil part dans le « Paysage » principales de cette collec- exposées au public dans de fonder une action départemental a, au fil muséographique et tion sont : sa diversité un écrin remarquable, culturelle qui peut et doit des ans, constitué une « expographique » finis- (tous les champs de la le « Palais-musée », constituer pour le Conseil équipe de profession- térien, en complémen- création humaine y sont dont quelques travaux départemental un atout nels qualifiés. Dans le tarité d’autres équipe- présents) ; sa dimension achèvent la rénovation majeur dans sa volonté cadre du projet départe- ments. Cette importance Finistérienne et bretonne ; et améliorent l’accès et de valoriser un Finistère mental qui se fixe comme tient particulièrement à son ouverture au monde l’accessibilité. culturellement « riche et objectif de «favoriser une mission historique (le Finistère inspirateur). diversifié ». l’accès à la culture pour et spécifique : la forma- tous», le renforcement tion d’une collection des capacités du musée de référence pour le en matière de médiation Département et ses habi- serait souhaitable. tants.

Le Festival de Cornouaille - Présentation de la Reine de Cornouaille et de ses demoiselles d’honneur, depuis le balcon du Musée départemental breton. Conseil départemental du Finistère Musée départemental breton

1, rue du Roi Gradlon Tél. 02 98 95 21 60 29 000 Quimper Courriel : [email protected] finistere.fr museedepartementalbreton.fr

Conseil départemental du Finistère - Direction de la communication – Photographies : Musée départemental breton / Bernard Galéron – Décembre 2016