Villes et Pays d’art et d’histoire Pays Montmorillonnais

laissez-vous conter les paysages du Montmorillonnais Construction Grès et sables Bassin Le territoire granitique à parisien Availles-Limouzine, Pliocène et Pléisthocène typique du sud du Oligocène Massif armoricain Aux marches du Massif central, le Montmorillonnais est Montmorillonnais. une terre de transitions, entre sols calcaires et sols granitiques, Éocène Seuil du Poitou Hollocène entre langue d’oc et langue d’oïl. C’est une terre chargée Massif central d’histoire où la nature invite à l’aventure. Formations métamorphiques Jurassique moyen Bassin La à Saulgé. aquitain Jurassique inférieur Falaise de pierre calcaire (entre et Calcaires, dolomies et calcaires dolomitiques Lussac-les-Châteaux). Cambrien La Gartempe

Dévonien

Le relief du Montmorillonnais est d’amplitude assez faible. Établi entre La Le Montmorillonnais, terre de randonnée. Carrière de : 63 mètres (Civaux) et 231 mètres sables à dolomie. Avec 1 721 kilomètres carrés, le (), il décline régulièrement La falaise qui s’est La créée artificiellement Montmorillonnais couvre près du quart du selon un axe sud-est/nord-ouest. abrite des guêpiers. département de la Vienne. 47 villes et bourgs Ainsi, le Montmorillonnais présente avant maillent le territoire, qui compte environ 36 000 Il ne présente pas d’éminence tout des paysages de plaines et de coteaux, habitants. Une multitude de petits villages, de d’envergure. En revanche, il est plus ou moins pentus, où se mêlent eau, hameaux et d’écarts animent le paysage. marqué par les vallées qui entaillent végétation, paysages agricoles et bâti. Entre Massif central et Massif armoricain, le seuil du Poitou le paysage : Vienne, Gartempe, sépare le Bassin parisien du Bassin aquitain. C’est une La Clouère L’abbbaye de Saint-Savin, classée au patrimoine Clain et autres cours d’eau À l’exception de quelques grandes ligne de partage des eaux. À l’est du seuil du Poitou, le Pays mondial de l’Unesco, les grottes de Lussac-les- s’encaissent dans des plateaux peu villes, ce sont surtout des villages qui Montmorillonnais est lié au Bassin parisien et les eaux s’écoulent

Châteaux, la vallée de la Gartempe, sont des Morphologie du territoire élevés et forment des contrastes. maillent des paysages plutôt préservés. vers le nord, la Vienne, puis la . espaces emblématiques qui ne doivent pas faire Le oublier les multiples richesses du territoire. La diversité des roches qui affleurent renvoie à la position Le Montmorillonnais est également géologique spécifique. Le socle granitique et métamorphique du L’abbaye de Saint-Savin. Les grottes de Lussac-les-Châteaux. remarquable par le nombre de sites naturels Massif central affleure au sud-ouest du territoire. Les formations inventoriés (Zones naturelles d’intérêt sédimentaires du Jurassique et du Crétacé recouvrent toute la écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) partie est, dans laquelle se creusent les nombreuses vallées. et protégés (au titre de la réglementation

européenne Natura 2000)), qui témoignent de la Le paysage et le bâti offrent, à qui veut être attentif, la lecture de La Blourde

richesse biologique de ce territoire. Géologie l’histoire géologique du Montmorillonnais.

2 Le Clain 3 La géologie du Montmorillonnais divise • Collines et plateaux (sud du L’eau source de vie les sols en quatre grandes Montmorillonnais), composés de sols catégories : dioritiques et granitiques. Asnières-sur-Blour : chaos granitique. Du sud au nord, les 1 400 kilomètres de rivières et ruisseaux qui traversent le Pays Montmorillonnais rejoignent tous la Loire. • Plaines calcaires, composées de Les sols marquent l’histoire et les terres de groies, c’est-à-dire de sols paysages du pays. Là où les falaises l’ont argileux et limoneux. permis, des abris-sous-roche se sont

Du sud...... au nord. développés dès l’époque préhistorique. • Plateaux du seuil du Poitou, Sur les plateaux, aux sols variables selon Du granite...... au calcaire. composés de terres fortes, de terres de la saison, le pâturage a naturellement brandes et de bornais. Ces sols souffrent trouvé sa place et ils n’ont été convertis à d’une grande variation hydrique entre l’agriculture que récemment. hiver et été, ce qui les rend lourds ou secs et difficiles à travailler. Ailleurs, les matériaux affleurant ont été récupérés ou exploités pour la Vallées et terrasses alluviales

• , construction du bâti, et notamment du Vienne autour des cours d’eau, composées de bâti de prestige, principalement en pierre

Les sols induisent Les sols induisent le bâti et les paysages sols sableux et argileux, à galets. calcaire, mais également en granite. La Vienne à Availles-Limouzine. La Vienne à Moussac. La Vienne à Mazerolles. Gartempe

La Gartempe à Lathus-Saint-Rémy. La Gartempe à . La Gartempe à Saint-Savin.

Deux exemples de bâti de qualité en pierre calcaire, à Antigny et . Benaize Salleron Blourde, Blourde,

La Blourde à Mouterre-sur-Blourde. La Benaize à Coulonges. Le Salleron à Béthines. Moussac : l’eau et la roche, fragments granitiques 4 dans le lit de la Vienne. 5 La Gartempe De par la nature de ses sols argileux, le Montmorillonnais est une zone où les étangs et La tourbière des Régeasses La Benaize mares sont très nombreux. (Montmorillon), d’une surface de l’ordre de 30 hectares, est l’une des La Vienne Avec plus de 3 200 mares rares tourbières alcalines (non acide) du Étang des forges (1,9 mares / km²), dont 600 dans département de la Vienne. La présence à Lhommaizé. les Grandes Brandes de Lussac, le d’espèces végétales très localisées et Bassin versant de la Gartempe Montmorillonnais est un des endroits protégées, comme la Linaigrette à du département où leur densité larges feuilles, a constitué un argument est la plus importante. D’origine fort pour sa protection réglementaire. Grue La Clouère cendrée. humaine, les mares avaient autrefois de multiples usages (abreuvoirs, vannerie, Le large maillage des étangs et Bassin versant Rivière de la Vienne rouissage, réserves de poissons, etc.), mares sur le Montmorillonnais est Mare à Availles-Limouzine. majestueuse ou qui garantissaient leur entretien. également le support d’une faune cours d’eau intimiste : la Vienne Le Salleron Au cours des vingt dernières riche, notamment des oiseaux à Mazerolles années, la modification des usages migrateurs pour lesquels le territoire et la Blourde à Mouterre-sur-Blourde. a conduit à l’abandon et à la est un couloir de migration et une

Bassin et tourbières mares Les étangs, destruction de 37 % des mares. étape (Grue cendrée par exemple). versant du Clain Une multitude de petits ruisseaux qui chantent et animent le territoire.

La Blourde Mare et zone humide à Sillars.

Dans la partie est et sud-est du Le Clain territoire, le réseau hydrographique traverse les terrains granitiques et s’encaisse dans la roche. L’encaissement est plus ou moins important selon les secteurs et la largeur du cours d’eau. Sur la Gartempe, le site du Roc d’Enfer Dans la partie aval, au nord/nord-ouest illustre cette forme. L’érosion est du territoire, le substrat calcaire, beaucoup importante ; des dépôts de sable et de plus perméable, limite les écoulements de graviers peuvent se former. À l’inverse, surface ; l’eau rencontre moins d’obstacles à le décapage peut mettre à nu la roche son cheminement. Les vallées s’élargissent qui se détache en bloc et forme des et constituent de vastes ensembles paysagers

Les vallées chaos dans le fond des cours d’eau. encadrés par les coteaux. La Vienne à L’Isle-Jourdain.

6 7 Les paysages bocagers La nature au quotidien

Le bocage est un type de paysage, une formation végétale, mais c’est avant tout un mode de valorisation de l’espace rural et agricole, historiquement très ancien. Malgré l’impression de stabilité et de permanence qu’il procure, c’est une formation très évolutive. Bocage en bordure de chemin. On distinguera toutefois deux autres formes d’alignements boisés : Bruyère. Abeille. Arbre mort.

• Les bandes boisées, composées de feuillus de haut-jet et d’arbustes En Montmorillonnais, les haies implantés sur plusieurs lignes. sont quasiment exclusivement La largeur peut ainsi être supérieure à composées de haies vives 10 mètres et la composition est variée. (c’est-à-dire de végétaux vivants), Les ripisylves Au fil du temps, ce bocage, constitué que l’on peut qualifier de haies • , une catégorie un Cornouiller sanguin. Lucane cerf-volant. Arbre isolé. par l’homme, a servi à clore les parcelles, champêtres qui associent peu à part du fait de son histoire, protéger les cultures, fournir du bois de nombreuses espèces afin sa constitution, ses usages et ses de chauffage et du bois d’œuvre. d’obtenir une large palette de fonctions. Les éléments arborés qui productions : fruits (cognassiers, se développent le long des ruisseaux Il constitue un mode durable d’exploitation châtaigniers, noisetiers, pommiers, et cours d’eau forment toutefois des du sol. L’activité agricole n’y est pas arbustes à baies, petits fruits...), ensembles linéaires qui se rattachent exclusive de la richesse environnementale, bois de chauffage. Elles ont au réseau des haies. Leur forme et surtout lorsque le bocage est ancien. plusieurs strates et une hauteur leur composition (présence de saules,

Le « climax » bocager met un siècle types de haies Les différents variable de 2 à 12 mètres. d’aulnes, de peupliers) est différente. Frêne. Grive musicienne. Talus avec végétation arbustive. à se constituer. L’écoulement des eaux et le climat y sont régulés. Exemple de ripisylves (végétation de bord de cours d’eau). Haie en régression. En Montmorillonnais comme ailleurs, sa pérennité est remise en cause ; il est moins compatible avec l’agriculture intensive et apparaît coûteux à entretenir… Le maintien ou la disparition du bocage pose Chêne. Fouine. Mare. Le bocage La diversité des espèces végétales La diversité Des écosystèmes riches et diversifiés des questions sociétales essentielles. des espèces animales La diversité

8 9 Sur les flancs des vallées, des dénivelés Des boisements plus humides, comme Les bois et les forêts parfois forts accueillent des peuplements la chênaie à molinie, dont les arbres ont Le Lis martagon et le Murin de Bechstein, deux espèces emblématiques des milieux végétaux complexes et variés. Sur les les pieds dans l’eau une grande partie de Le Montmorillonnais n’est pas une grande forestiers du Montmorillonnais. terrains siliceux de l’est/sud-est, le frêne, le l’année, subsistent dans les brandes de la charme, le chêne rouvre et, parfois, l’érable Pierre-Là (, et ) et à région forestière mais les bois et forêts champêtre sont présents. Sur les terrains Montmorillon. disséminés sur l’ensemble du territoire ont calcaires au nord/nord-ouest, le frêne, une place déterminante pour la qualité des toujours présent, est concurrencé par le paysages et la richesse des milieux naturels. tilleul, le charme et l’érable champêtre.

Mélange de forêt de conifères et Peuplement forestier au bord Les flancs de vallées, selon leur exposition de brandes à Saint-Léomer. de la Gartempe à Antigny. au soleil, l’eau et le sol, accueillent souvent des peuplements très spécifiques, répertoriés Lisière et forêt à Mazerolles. par les naturalistes (ZNIEFF) et, le cas échéant, protégés (sites Natura 2000).

Les forêts de feuillus sont les plus fréquentes. L’arbre dominant est le chêne pédonculé, associé à d’autres essences telles que le frêne et le charme. En dessous, dans la strate arbustive, Végétation très diverse à flanc de vallée et se trouvent l’aubépine, le troène, le fusain en bord d’eau au pied de la " Léproserie " de Lussac-les-Châteaux. d’Europe, parmi beaucoup d’autres.

Le long des rivières et cours d’eau, des Forêts et végétation peuplements forestiers alluviaux sont en place. Forêts de feuillus L’aulne glutineux et le frêne sont là les espèces

dominantes, associées au saule blanc et à Forêts de conifères l’orme à petite feuille. Une espèce invasive, Les boisements Forêts de feuillus et de conifères l’érable negundo, nouveau venu d’Amérique, de coteaux sont Landes souvent un écrin se disperse de plus en plus le long de ces au bâti. Château de peuplements. Forêts en mutation Pruniers à Pindray.

10 11 Landes à . Les brandes sont globalement Le terme de « brande », nom commun Les brandes et les landes issues d’une large diminution donné à la bruyère à balais qui domine du couvert forestier à partir du souvent dans ces formations, signifie, XVIIème siècle. Avec plus de 3 000 hectares de brandes répartis sur 59 sites, en vieux français, « brûler ». Elle était souvent utilisée comme combustible, le Montmorillonnais est, de tout le département, En effet, la forêt fut surexploitée comme fourrage par les paysans et, surtout, le secteur le plus riche en landes. pour alimenter en combustible les comme matériau pour le toit des bâtiments forges de la Vienne et de la Charente, agricoles ou, parfois, des habitations. notamment. Cette industrie a appauvri Ces formations arbustives comptent parmi humides, elles accueillent le très rare Glaïeul un sol déjà peu riche par nature (de Au XIXème siècle, avec l’essor de l’agriculture les milieux naturels les plus singuliers : étape d’Illyrie (protégé en Poitou-Charentes). tendance argileuse ou argilo-limoneuse mécanisée, ces brandes ont progressivement transitoire avant un stade forestier, la lande et plutôt acide) et déclenché une disparu. est essentiellement composée de quelques À Lussac-les-Châteaux, les grandes brandes dynamique végétale régressive vers espèces végétales qui constituent sa structure s’étendent sur environ 600 hectares et la lande : les brandes, composées de Les espaces de brandes du particulière de fourrés inextricables. comptent 600 mares issues de l’extraction de bruyères, genêts, ajoncs et fougères, ont Montmorillonnais sont un reliquat de ce

pierres meulières. Ces dépressions se sont des brandes L’histoire alors colonisé le territoire. développement. Par leur superficie, les landes de chargées en eau et constituent un réseau Montmorillon sont un joyau en la matière. idéal pour le maintien d’espèces-phares du Mosaïques de landes sèches et de landes département. Paysage de brandes Brandes de Sainte-Marie à Montmorillon. à Saint-Léomer. La Fauvette pitchou réside toute l’année dans les brandes.

Brandes de Lussac.

Bruyère à balai.

Végétation spécifique du secteur : ajoncs.

12 13 Régression des pelouses sèches Les prairies et les pelouses sèches vers des cultures uniques plus intensives. La pelouse est le nom communément attribué aux habitats naturels qui présentent une végétation rase, composée de plantes à fleurs et de graminées.

Azuré du Serpolet.

du département, et le Courlis cendré Ces milieux, exceptionnels sur le est aujourd’hui très localisé. Parmi les plan du patrimoine naturel, courent mammifères, on note une augmentation des pourtant aujourd’hui un risque nouveau : grands animaux : cerf, chevreuil, sanglier, l’envahissement par les plantes

Prairies dans la vallée Terre à vocation d’élevage ovin qui ont bénéficié d’une gestion favorable. introduites, notamment le Faux-Vernis de l’Isop à . et de polyculture, les plaines du du Japon, également appelé Ailante. Montmorillonnais évoluent vers une Sur la commune de Lussac-les-Châteaux, diminution de la diversité agricole et, les buttes de l’Arrault offrent un L’abandon progressif de ces sites, autrefois par endroits, vers la culture céréalière paysage particulier, celui des pelouses Sabline des Chaumes. entretenus par le pâturage extensif, laisse intensive. Il en résulte un fort recul de sur sables dolomitiques. Ces grands apparaître des espèces arbustives qui sonnent la surface en herbe, une nette régression « terrains de sable », typiques de par endroits l’arrivée du stade forestier. du linéaire de haies, ainsi qu’un ce secteur du Montmorillonnais, agrandissement des parcelles. On assiste accueillent une flore originale et Les plaines agricoles s’étendent, en donc à une banalisation des habitats particulièrement rare dans la Vienne. Montmorillonnais, sur tous les plateaux naturels préjudiciable à la biodiversité. sédimentaires situés entre les différents cours La Sabline des chaumes, minuscule plante d’eau. Initialement recouvertes de landes, Certaines espèces d’oiseaux liées aux protégée en , y a élu domicile. ces plaines sans relief et assez peu boisées paysages d’agriculture extensive, telles Elle y côtoie le Bugle de Genève, parfois conservent parfois un maillage bocager Prairie à Persac. Espace de prairie avec une que l’Outarde canepetière ou le Bruant butiné par deux papillons, l’Azuré

important mais globalement en régression. vigne relictuelle à Mazerolles. Richesses et fragilités ortolan, ont disparu de cette partie du serpolet et l’Argus bleu nacré.

14 15 Les espèces patrimoniales Information et protection

L’érosion de la biodiversité, à travers du patrimoine naturel la disparition de certaines espèces et la réduction des effectifs des La connaissance du patrimoine naturel différentes populations, constitue est assurée par les Zones naturelles une réalité difficilement perceptible, d’intérêt écologique, faunistique et

induite par la surexploitation des Agrion mignon Grue cendrée (Grus grus). Demi Argus (Cyaniris floristique (Znieff ). On en dénombre ressources naturelles par l’homme. (Coenagrion scitulum). semiargus). plus de 80 en Pays Montmorillonnais, où les inventaires effectués Le Montmorillonnais est un réservoir permettent d’en savoir davantage biologique qui abrite quelques espèces sur les espèces et les habitats. patrimoniales, menacées ou rares.

Les connaître pour les protéger est un Triton crêté (Triturus cristatus). Cuivré des marais Cincle plongeur ZNIEFF enjeu majeur qui concerne chacun. (Lycaena dispar). (Cinclus cinclus). Sites classés et inscrits

Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB)

Zone de Protection Spéciale (ZPS) Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata). Zone Spéciale de Conservation (ZSC)

Cistude d’Europe Loutre d’Europe (Lutra lutra). Pie-grièche écorcheur (Emys orbicularis). (Lanius collurio). En matière de protection, et compte- Avec plus de 436 espèces tenu des enjeux forts répertoriés sur patrimoniales inventoriées dans le le territoire, de nombreuses zones Montmorillonnais, dans des milieux de protection réglementaire ont été aussi particuliers que les landes instaurées : ZPS et ZSC au titre de notamment, la préservation du la politique européenne Natura 2000, patrimoine naturel est un enjeu fort. arrêtés de protection de biotope, sites inscrits et sites classés... Martre des Pins (Martes martes). Grand Rinolophe (Rhinolophus Écrevisse à pates blanches. Le Roc d’Enfer à Lathus-Saint-Rémy, ferrumeguinum). (Austropotamobius pallipes). dans le site classé de la vallée de la Gartempe.

16 17 Villes et villages dans le paysage

Un tissu urbain souvent très dense marque le cœur de ces petites villes. Les rues sont étroites, le bâti groupé est le plus souvent à plusieurs étages. De nombreuses petites places maillent ces espaces. Initialement utilisées pour les foires et les marchés, elles sont aussi des lieux de rencontre et Les villages, grands ou petits, sont de convivialité indispensables au « vivre multiples. Implantés au bord des ensemble » lorsque la voiture peut rester à rivières, blottis au fond d’un vallon ou l’écart. dominant une large vallée depuis un coteau, ils témoignent tous de savoir- Des bâtiments de prestige, églises, mairies, faire pour respecter les contraintes du mais aussi de nombreuses « grandes milieu : topographie, proximité de l’eau, Le village de . maisons de famille » apportent contraste et orientation du bâti... diversité dans les perspectives urbaines. Porte de ville, de construction granitique et tuiles canal, dans le bourg d’Availles-Limouzine. Dans ces villages, le lien au territoire est Pour qui est attentif aux détails, des manifeste. Les matériaux mis en œuvre éléments architecturaux sont présents sont ceux qui existent sur place : le Leur devenir ne peut s’inscrire que sur de nombreux immeubles, y granite au sud-est, le calcaire au nord- dans le respect du passé. Rénover le

La ville, lieu d’histoire et de culture lieu d’histoire La ville, compris certains parfois modestes. ouest ; les couvertures en tuiles canal bâti ancien nécessite de comprendre ses Vue aérienne de Montmorillon. au sud-ouest, sous influence poitevine, caractéristiques, son écriture. Construire et en tuiles plates au nord-est, sous de nouveaux édifices impose une attention influence berrichonne. L’ardoise, plus forte sur la pertinence des lieux et sur les L’influence de la topographie et de l’eau sur l’implantation humaine : l’exemple de L’Isle-Jourdain. récente dans l’art de construire, signale choix architecturaux. les bâtiments de prestige, les maisons de maître. Ceux-ci doivent être effectués en prenant soin d’éviter l’uniformisation La plupart de ces villages, petits joyaux, qui a tendance à gagner partout les du fait des compositions urbaines, aménagements. Le choix des matériaux, La densité de la qualité architecturale du bâti et l’appel, éventuellement, à des artisans du bâti : des perspectives paysagères, invitent locaux, permettrait de conserver aux l’exemple de Saint- à la balade et constituent une réelle villes et villages du Montmorillonnais la Savin. Les villages richesse. Il convient de la conserver. spécificité qui fait leur charme.

18 19 La préservation des paysages et de l’environnement

Si le Montmorillonnais compte le plus grand nombre d’espèces patrimoniales connues dans le département, il n’est pas à l’abri des modifications d’occupation des sols qui mettent en péril les espaces naturels.

Entre 1990 et 2002, 24 % des Ces cinquante dernières années Bâti agricole et paysages de cultures. Cistude d’Europe. mares ont disparu, réduisant ainsi ont vu disparaître 23 % du le nombre de sites potentiels pour linéaire de haies dans les paysages la reproduction des amphibiens et de terres froides. Ces habitats des libellules. remarquables pour les oiseaux du bocage, mais aussi pour les reptiles américaines, porteuses saines de Terre d’accueil d’animaux et de Le moulin de Pruniers à Pindray. En moyenne, entre 2005 et 2011, et les amphibiens, sont en nette virus, contaminent les espèces plantes à forte valeur patrimoniale 26 % des linéaires des cours d’eau régression. locales. qu’il est le seul à abriter (Coronelle du département connaissent lisse) ou dont il concentre les d’espèces, les gestionnaires d’espaces des ruptures d’écoulements Des espèces envahissantes ont Les infrastructures humaines, plus fortes populations (Cistude naturels, car certaines espèces ne et des assecs mettant en péril été introduites comme la Jussie, ferroviaires, routières et autres d’Europe, Sonneur à ventre jaune, peuvent vivre ailleurs et disparaîtraient Bleue) qui permettent les échanges les populations déjà fragiles plante aquatique, ou l’Ailante Faux morcellent le paysage et sectionnent Crapaud calamite, Bacchante, avec leur milieu. Le maintien des entre populations et les liens entre d’Écrevisses à pattes blanches et de Vernis du Japon qui colonise les les corridors écologiques nécessaires Écrevisse à pattes blanches, Courlis espèces qui font l’originalité du les réservoirs de biodiversité sur le

Des menaces Des menaces permanentes toute une cohorte de poissons. pelouses du Lussacois ; les écrevisses à la circulation des espèces. cendré, Pie-grièche à tête rousse), Montmorillonnais ne pourra être territoire. le Pays Montmorillonnais a un efficace qu’en prenant en compte les L’inquiétant développement de la Jussie sur la Vienne. rôle împortant à jouer dans la milieux qui les accueillent. Enfin, le paysage est une composante conservation du patrimoine naturel clé du cadre de vie. Il fonde notre du département de la Vienne. La conservation des espèces rapport au territoire et sa diversité en patrimoniales, mais également de la Montmorillonnais est un atout, non La conservation de ces espèces nature « ordinaire » est l’affaire de tous. seulement pour l’économie touristique, concerne tout le monde : les Leur préservation passe par le maintien mais également pour les activités agriculteurs, qui modèlent les sols et le renforcement des continuités et sports de plein air (randonnée et les cultivent, les gestionnaires écologiques comme les haies et les notamment). Il est l’écrin essentiel du d’espaces boisés car les forêts sont boisements (la Trame Verte) et les bâti, qu’il soit exceptionnel ou plus Bocage reconverti, culture à perte de vue ! Des enjeux de préservation forts des espaces privilégiés par beaucoup rivières, mares et ruisseaux (la Trame modeste.

20 21 La nature . toujours présente

Document réalisé par le Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais avec le soutien financier de la DRAC Poitou-Charentes, du Conseil Régional de Poitou-Charentes, du Conseil Général de la Vienne.

Rédaction : bureau d’études Parcours. Pour aller plus loin : La charte architecturale et paysagère du Pays Montmorillonnais est consultable dans les mairies du Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais (SMPM), au SMPM, et sur le site internet du Pays Montmorillonnais www.pays-montmorillonnais.fr Imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement. issu de forêts Imprimé sur du papier Photo de couverture : Asnières-sur-Blour. Crédits photographiques : ADEV, Club photo de Saulgé, Béatrice Guyonnet, INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel), Musée de Lussac-les-Châteaux - JM. Péricat, Parcours, SMPM. Cartes : SIG PARCOURS, données IGN, BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), Corine Land Cover, SANDRE (Service d’Administration Nationale des Données et Référentiels sur l’Eau). 22 Création graphique : Priscilla Saule / www.priscillasaule.com 23 Availles-Limouzine. Guêpiers d’Europe. Le Pays Montmorillonnais appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire Le Ministère de la Culture et de la Communication attribue le label Ville ou Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui mettent en œuvre des actions d’animation et de valorisation de leur architecture et de leur patrimoine. De la préhistoire à l’architecture du XXIe s., » les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui un réseau de 184 villes et pays vous offre son savoir-faire dans toute la France.

Laissez-vous conter le Pays d’art et d’histoire Montmorillonnais… …en compagnie de l’animatrice de l’architecture et du patrimoine ou bien d’un guide conférencier agréé par le Ministère de la Culture. Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes du Pays Montmorillonnais et vous donne les clefs de lecture pour comprendre l’histoire et le patrimoine du Pays. Le Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais, Pays d’art et d’histoire, conçoit un programme de visites et d’animations du patrimoine valorisant l’ensemble du Pays.

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Renseignements auprès du Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais.

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