Les Cahiers du patrimoine naturel

Le Pays des Vals de et

RIVIÈRES

BOISEMENTS

PATRIMOINE GÉOLOGIQUE

BOCAGE

FALAISES ROCHEUSES Sommaire

Présentation du Pays...... 3 Depuis plus de 40 ans, les naturalistes parcourent le département dans ses moindres recoins pour en dresser Rivières...... 4 l'inventaire du patrimoine naturel.

Boisements...... 5 Afin de valoriser l’importante collection de données récoltées Patrimoine géologique...... 6 au fil de leurs différentes missions, Nature, en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Forêts...... 7 la Vienne, a décidé de publier un bilan des connaissances pour chaque pays du département sous la forme de Cahiers Bocage...... 8 du patrimoine naturel.

Falaises rocheuses...... 9 Cette synthèse se veut un outil pour l’élaboration de la trame verte et bleue dans la gestion durable du territoire et a aussi Zones d'intérêt majeur...... 1 0 pour but de sensibiliser élus et grand public qui sont Enjeux sur le territoire...... 1 2 responsables de la conservation d’espaces et d'espèces phares du département. Espèces patrimoniales...... 1 4 Conclusion générale...... 1 5

Le CR-Rom joint contient (au format PDF), le cahier, la liste complète et détaillée des espèces patrimoniales, l'ensemble des textes réglementaires ainsi que les fiches descriptives des différents sites qui présentent un intérêt patrimonial sur le Pays.

2 Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse Présentation du Pays

Frontalier avec l’ et l’Indre-et-, le petit pays des Vals de Gartempe et Creuse est principalement composé de trois grandes entités paysagères : les terres de brande, les vallées et les habitats souterrains.

Les terres de brande occupent l’essentiel du ter- Les habitats souterrains enfin constituent un mi- ritoire avec leurs zones bocagères et leur maillage lieu exceptionnel pour la reproduction et l’hiber- de mares alors que la région du tuffeau ne prend nation des chauves-souris, ce qui place les cavités naissance que sur les contreforts de la forêt de la naturelles du pays parmi les plus importants sites Groie et domine dans la partie nord du pays. nationaux pour certaines espèces.

QUELQUES REPÈRES Les trois grandes rivières qui creusent le paysage Tous ces éléments naturels et paysagers font la (Gartempe, Creuse et ) permettent le richesse du Pays des Vals de Gartempe et Creuse. Superficie du pays : 35 022 ha maintien de milieux particuliers comme les forêts Boisements : 25 % avec 8 804 ha alluviales et la présence d’espèces à forte valeur Cultures : 60 % avec 21 21 1 ha patrimoniale comme la Loutre ou le Castor. Prairies : 1 2 % avec 4 400 ha

Habitants : 7 61 1 en 2006 Occupation des sols du Pays des Vals de Gartempe et Creuse Densité : environ 22 hab/km2 source : Corine Land Cover 2006, IAAT, 2009

Liste des 11 communes qui constituent le Pays

Angles-sur-l'Anglin La Bussière Chenevelles -les-Bois Leigné-les-Bois Lésigny-sur-Creuse Mairé La Roche-Posay Saint-Pierre-de-Maillé Vicq-sur-Gartempe

Zones urbanisées Cultures Prairies Boisements Cours d'eau et étangs CORINE Land Cover, 2006

Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse 3 Rivières

Be x rge eau ronnette des ruiss C am p agn ol amphibie

Zones de reconquête par des espèces migratrices, les rivières abritent également une faune patrimoniale qui leur est propre. Libellules, moules aquatiques et mammifères y évoluent au gré des courants. Castor d'Eurasie Après plusieurs siècles d'absence le Castor Le réseau hydrographique du pays est Elles contribuent à la filtration de l'eau est de retour dans nos rivières. Arrivé par la long de plus de 260 km. La Creuse et la mais aussi à la survie de la Bouvière, un Loire, où il a été réintroduit dans les années Gartempe sont les principaux cours petit poisson qui pond ses œufs dans ces 70, ce gros rongeur a entamé la colonisation d'eau qui le traversent du sud vers le moules. du réseau hydrographique du bassin de la nord. L'Anglin se jette dans la Gartempe Vienne en 1 999. Aujourd'hui, sa présence le après avoir coulé sur seulement 1 0 km Ces rivières sont un axe majeur de mi- long de la Creuse et de ses affluents est dans le département. gration pour les espèces piscicoles am- permanente, et il a même atteint la Haute- phihalines telles que le Saumon Vienne par le cours de la Gartempe. Facile Ces rivières abritent une biodiversité re- atlantique ou la Lamproie marine à localiser grâce aux indices qu'il laisse sur marquable. Les zones au courant fort son passage, la répartition du castor dans sont favorables au développement Elles sont alimentées dans notre dépar- le département est précisément connue et d'importants herbiers à renoncules, pro- tement par une dizaine de petits af- suivie attentivement. . ) N V curant abri et nourriture à la faune fluents : ruisseau du Gué de la Reine, ( t n a h aquatique comme, par exemple, la dis- ruisseau de la Carte, ruisseau de Ris, etc. c n a r T

crète Caridine, une crevette d'eau douce. Le plus important est le ruisseau de la s a l o c On y voit beaucoup de libellules et no- Luire, qui, avec ses affluents, draine un i N , )

2 N V tamment la plupart des espèces inféo- bassin versant de près de 1 00 km au ( t p e c

dées à ce type de milieu, comme les sein duquel il est encore possible d'ob- u D l e

Gomphidés, ainsi que d'importantes server des prairies humides favorables à u m a S , populations de Cordulie à corps fin. Les la Fritillaire pintade. Sur les zones ou- ) O P L nombreuses îles, plus d'une vingtaine, vertes riches en plantes des zones hu- ( Guêpier d’Europe s e b forment des havres de paix pour les oi- mides, ces ruisseaux accueillent l’Agrion m Le Guêpier d’Europe est certainement un de o c s e

seaux et les mammifères semi-aqua- de Mercure, une petite libellule protégée D nos plus beaux oiseaux. Son plumage offre e d u a tiques comme le Castor. Même si elle n'y sur le plan national. Le peuplement pis- l un festival de couleurs qu’on dirait tout C - n a jamais été observée, la présence de la cicole de ces ruisseaux est théorique- a droit venues d’Afrique australe, où il passe e J , )

Loutre sur ces cours d'eau est fortement ment composé par les espèces O l’hiver. Avec une soixantaine de couples, les P L ( n i

suspectée. accompagnatrices de la Truite fario, à s bords de Gartempe et de Creuse accueillent u o C

savoir le Chabot, le Vairon et la Loche e les deux tiers de la population du r r e i P

De plus, la Mulette épaisse et la Mulette franche. Mais les importants travaux , département ! Emblématique de ces deux ) t a n f méridionale, deux moules d'eau douce, hydrauliques effectués ces dernières an- i cours d’eau, le Guêpier s’y installe en t c e j b

sont encore présentes sur ces rivières nées ont fortement modifié les milieux O petites colonies, creusant, là où les berges ( é r d

malgré la concurrence avec des espèces aquatiques devenus totalement défavo- n sont abruptes, d’étroits terriers en guise de A n i a exotiques comme la Corbicule asiatique. rables à la survie de la Truite. l nid. Les oiseaux repartent en août vers A : s e i leurs quartiers d’hiver. h p a r g o t o h

4 Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse P Boisements

Buis

M él ité e d u mélampyre

Qu’elles soient accrochées aux falaises ou les pieds dans l’eau, les forêts du pays abritent une grande diversité d’espèces patrimoniales.

Pics Avec plus de 8 000 ha, les zones boisées gnard pousse dans les fonds de vallons Des sept espèces de pics connues en Poi- occupent près du quart de la surface du boisés de la commune de la Bussière. tou-Charentes, toutes ont été observées pays. La moitié sont des forêts de dans le Pays ! Pic épeiche et Pic vert sont feuillus, environ 1 5 %, des forêts de co- Les pieds de falaises et les pentes les plus communes. Le Pic noir et le Pic nifères et plus de 20 %, des bois mixtes. abruptes, avec des chaos de gros blocs mar affectionnent les vieux bois tandis que Les principaux massifs sont la forêt de la de pierre, sont le domaine des forêts de le Pic épeichette, dont la taille n’excède Groie, la forêt de la Roche-Posay, la fo- ravins à érables et tilleuls, avec leur ta- pas celle d’un moineau, préfère les bords rêt de Pleumartin et le bois du Chillou à pis caractéristique de Scolopendres et de cours d’eau. Au rang des raretés, signa- Saint-Pierre-de-Maillé. La Forêt de la autres fougères des forêts fraîches, dont lons le Pic cendré et le Torcol fourmilier, Groie, au nord, est le plus important, l’un des plus beaux exemples est visible hôtes des vergers et des coupes forestières. avec plus de 2 000 ha de chênaie sur sols aux à Angles-sur-l'Anglin. La plu- On peut voir ces espèces toute l’année à acides, structurée en général en futaies part de ces forêts, d’accès difficile, ne l’exception du Torcol qui passe l’hiver en régulières de Chênes sessiles et de Chê- sont pas exploitées. C’est pourquoi il Afrique. nes pédonculés et en plantations de co- n’est pas rare d’y trouver beaucoup nifères. Ce massif forestier est l’un des d’arbres à tous les stades de vétusté, rares sites de la Vienne où a été observé, tombés, brisés ou en décomposition, fa- à la fin des années 90, un chat réunissant vorables aux insectes du bois mort. tous les caractères du phénotype « Chat forestier », dont la présence reste à Enfin, linéaires et souvent de surface ré- confirmer dans notre département. duite, les forêts alluviales bordent les ri-

. vières et notamment la Gartempe. Au ) N V (

t Les forêts se composent également de contact de l’eau et fréquemment inon- n a h

Bacchante c chênaies-charmaies calcicoles et de chê- dées, elles doivent résister aux crues. n a r T

Dans le département, le pays représente la s naies à Chêne pubescent. Ces dernières Elles sont souvent composées de saules a l o c i

limite nord de présence de ce beau N sont installées sur des sols minces cal- arbustifs et arborés, Saule pourpre, Saule , ) O P

papillon au comportement casanier. Diffi- L caires tels que les sommets de falaises de fragile et Saule blanc, comme sur les îles ( t e l l ciles à apercevoir lorsqu’ils sont posés sur i Saint-Pierre-de-Maillé et d’Angles-sur- de la Gartempe à la Roche-Posay. Sur les T n a h

un tronc d’arbre, mâles et femelles errent o l’Anglin. Le Chêne pubescent, pas très berges, où les inondations sont moins J , ) r au gré d’un rayon de soleil à la recherche k haut et plutôt tortueux, imprime sa phy- régulières et moins prolongées, les saules c i l F ( de suintements de sève. L’espèce est pré- e sionomie à ce type de chênaie. Quant laissent la place aux Aulnes glutineux et n n a T sente sur le site Natura 2000 de la Vallée de e aux chênaies-charmaies, on les rencontre aux Frênes élevés, accompagnés d'une n n A , l’Anglin et d’une manière très localisée sur ) dans la plaine (forêt de Pleumartin précieuse flore à valeur patrimoniale N V ( t

la frange est de la Vienne, en limite de p installée sur des calcaires lacustres du comme le Narcisse des poètes à Saint- e c u l’Indre. D Tertiaire), sur des pentes ou des vallées Pierre-de-Maillé (protégé en Poitou- l e u m

a sèches, avec le Lis martagon qui en est Charentes) ou la Fritillaire pintade sur la S : s e

i leur plus bel ambassadeur. Ce monta- Luire. h p a r g o t o h Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse P 5 Patrimoine géologique

Les dédales souterrains constituent un refuge pour 17 des 21 espèces de chauves-souris connues dans la Vienne. Certaines cavités abritent des populations de niveau national et permettent la conservation de ces espèces au statut préoccupant. Rhinolophe euryale L'érosion des roches sédimentaires par L'intérêt biologique de ces cavités sou- La répartition nationale de cette chauve- l'écoulement des eaux infiltrées est à terraines naturelles, bien qu'assez souris cavernicole a diminué des deux tiers l'origine de nombreuses formations, méconnu, est de tout premier ordre. au cours du XXe siècle. Très sensible aux dites karstiques, représentées par des Leurs particularités écologiques peu at- dérangements, le Rhinolophe euryale a dé- cavités d'origine naturelle et des rivières trayantes pour la flore, hormis dans le serté nombre de sites en raison de l'aug- souterraines. Selon l'inventaire qu'en secteur restreint de l'entrée, permet par mentation de la fréquentation humaine du ont dressé les spéléologues locaux, il en contre l'installation d'une faune caver- monde souterrain. La population dite du existe plusieurs centaines dans la Vienne nicole diversifiée et nécessairement très « Haut-Poitou » qui se maintient dans les et dans l'Indre, le long des vallées cal- spécialisée. vallées de la Gartempe, de l'Anglin et de la caires de la Creuse, de la Gartempe et Creuse (côté Indre) est le troisième réser- de l'Anglin. Cette faune constituée principalement voir pour l'espèce en . Ce rhinolophe d'invertébrés, effectue tout son cycle de est ici en limite nord-ouest de sa réparti- Lorsque l'on parcourt ces différentes val- vie sous terre et constitue l'essentiel de tion nationale. lées, il n'est pas difficile de localiser cer- la biodiversité, dont une liste précise des taines grottes qui s'ouvrent à flanc de espèces reste toutefois à établir. Parmi coteau ou des avens, orifices verticaux les principaux groupes zoologiques pré- qui s'enfoncent dans les affleurements sents dans ces grottes, on retiendra des ) rocheux du plateau. Le monde souterrain mollusques (différents gastéropodes), des r k c i l F fait donc partie des habitats naturels ca- arachnides comme par exemple l'arai- ( 1 3 n e i ractéristiques de cette région de la gnée Meta menardi, des insectes, princi- l u J , )

Vienne. La plupart des grottes ont un dé- palement des coléoptères, et des N V ( t a veloppement modeste mais quelques- crustacés parmi lesquels une petite es- r Loir gris d e l l i unes peuvent toutefois s'enfoncer sur pèce aquatique endémique du Poitou- a Lié aux boisements de feuillus, le Loir G l e u g plus d'une centaine de mètres au gré des Charentes, Gallasellus heilyi, identifié i trouve dans les vallées locales des habitats M , ) e boyaux et galeries, qui mènent parfois à récemment dans une rivière souterraine i de choix où il peut compter sur des res- g o l o é des salles au volume respectable. qui débouche dans l'Anglin au Rocher de l sources alimentaires abondantes. Il montre é p S

la Dube près de Mérigny dans l’Indre. e par ailleurs un goût prononcé pour les d l a t n

L'importance des concrétions calcaires e cavités souterraines dont il occupe les en- m e t r

reste secondaire mais certaines sont net- Quand les conditions de température et a trées pour installer son gîte. Ses cris carac- p é D

tement visibles dans plusieurs grottes des d'humidité d'une cavité sont propices, on é téristiques retentissent dans bien des t i m vallées de l'Anglin et de la Gartempe, y trouve aussi des espèces troglophiles o endroits au cours des mois d'été, dans ce C ( r e i t

comme les stalactites et les stalagmites, que l'on peut observer également ailleurs u secteur du département qui lui est donc p e D

les coulées et draperies dans les grottes qu'en milieu souterrain. Les chauves- c particulièrement favorable. i r é d é de Mazaire et de Boisdichon. souris en sont le meilleur exemple. On a r F : s e répertorié 1 7 espèces qui fréquentent les i h p a r g o t o h

6 Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse P T roglodyte mignon

he lop no Rhi Grand

e ur up Déco dre Scolopen

Cloportes Bien que la plupart des cloportes (crusta- grottes de ce secteur, notamment en présentation sculptée de la faune locale cés terrestres) soient de couleur foncée et période d'hibernation, et au moins trois et, ce qui est unique, des visages d'hu- connus pour vivre cachés sous des écorces d'entre elles sont aussi en mesure de s'y mains présents il y a 1 4 000 ans dans ces ou des pierres, certains, plus rares, à reproduire : le Rhinolophe euryale, le lieux. Plus au nord, les cavités de Saint- l’image de Trichoniscus albidus spelunca- Murin à oreilles échancrées et le Grand Rémy-sur-Creuse sont en lien direct avec rum fréquentent presque exclusivement les Murin. La grotte de Boisdichon, près celles d'Angles-sur-l'Anglin, leur occu- caves et les entrées de grotte. Cette mi- d'Angles-sur-l'Anglin, et l'aven de Ma- pation étant attribuée à des chasseurs- nuscule sous-espèce (4,5 mm) de colora- zaire (Saint-Pierre-de-Maillé) constituent cueilleurs de l'époque magdalénienne. ) r k c i tion rose saumon est parfaitement adaptée l ainsi des sites d'importance nationale F ( l u

à cet habitat, se nourrissant de moisissures u pour plusieurs populations de chauves- Par leur originalité et leur spécificité, u u N , )

présentes sur le guano des chauves-souris. r souris tant en hiver qu'en période l'habitat souterrain et toute la faune qui k c i l F

La dernière observation de l'espèce à An- ( estivale. Certains amphibiens tels que la y est inféodée sont d'une grande fragilité. g r e b

gles-sur-l'Anglin date de 1 960. d Salamandre, les tritons ou le Crapaud L'impact humain de la surfréquentation, n u L

s commun, peuvent également être ren- peut avoir des conséquences extrême- e n n a

h contrés dans les grottes où ils passent les ment préjudiciables sur l'écologie subtile o J , )

O mois d'hiver à l'abri des rigueurs du cli- qui régit le fonctionnement de ces cavi- P L ( s

i mat. tés. Leur préservation est d'autant plus o e g é i indispensable qu'elles fonctionnent en L d r a

n L'une des caractéristiques des cavités réseaux et que leur occupation par la r e B , ) souterraines est en effet la stabilité de faune est très ancienne. N V ( t

a leur environnement climatique qui, si r d e l l i

Meta menardi a leur développement est suffisant, en fait G l e

Araignée des grottes par excellence, cet in- u un refuge de choix. De fait, il n'est pas g i M , )

vertébré a su développer une méthode de N étonnant que l'Homme paléolithique en V ( t chasse qui compense sa perte de vision. p ait fait, au fil des millénaires, des lieux e c u D

Ses pattes et tout son corps sont recou- l d'habitation ou de culte, en y laissant des e u m verts de poils qui vibrent au moindre mou- a empreintes de son passage. Nous avons, S , 6 8

vement d’air, la renseignant sur la présence e avec les vestiges recueillis dans dif- i g o l d’une proie potentielle. Espèce troglobie, o férentes grottes ou abris sous roche, un é l é p c'est-à-dire strictement cavernicole, elle se S patrimoine archéologique d'une excep- e d l a t

nourrit de petits invertébrés comme les n tionnelle richesse comme en témoigne e m e cloportes, les moustiques ou les papillons t merveilleusement la frise du Roc au r a p é qui se prennent dans les fils lâches de sa D Sorcier sur les bords de l'Anglin. Décou- é t i m

toile verticale ou horizontale. o verte en 1 950, cette gravure pariétale de C : s e

i vingt-cinq mètres de long est une re- h p a r g o t o h Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse P 7 Bocage

O rc his singe Ga zé

Alliance d'une forte densité de mares, de haies et de prairies, le pays se distingue par la qualité de son environnement bocager. Les amphibiens et les orchidées en constituent les espèces phares.

Orchidées Le bocage est un élément paysager qui trouvent ici des caches et des sites de Avec une petite trentaine d'espèces tend à disparaître, victime de l’abandon thermorégulation. Les naturalistes des connues, le pays présente une belle diver- du pâturage et de parcelles de cultures plus chanceux peuvent à l’occasion y sité d'orchidées. Parmi elles, trois sont pro- toujours plus grandes. Sa principale ca- croiser la Coronelle lisse, le serpent le tégées au niveau régional, comme l’Orchis ractéristique, ce sont les lopins de terre plus rare du département. singe qui doit son nom à la forme de sa à taille humaine entourés de haies ar- fleur qui rappelle un humanoïde. La plupart bustives et arborées ou de murets de Le bocage d’Angles-sur-l’Anglin possède sont inféodées aux pelouses rases des pierres sèches. un atout supplémentaire : ses prairies terres calcaires. Les bords de routes entre n’ont jamais été labourées ni enrichies à Lésigny et Mairé permettent à une large Quelques communes sont mieux pour- l’aide d’engrais. Il en résulte un sol assez part du cortège calciphile de s’exprimer. vues en zones bocagères, notamment pauvre sur calcaire dont la végétation D’autres préfèrent les terrains acides, Angles-sur-l’Anglin à la Binoquerie, La peut être comparée à celle des sols comme l’Orchis tacheté que l’on rencontre Bussière au niveau de Crochepic ou en- maigres calcicoles. Les orchidées y sur les talus herbeux de la Forêt de la core Chenevelles entre l’Ozon de Che- trouvent des conditions optimales pour Groie. nevelles et . leur développement. Les plus caracté- ristiques sont certainement l’Orchis En lien avec l’élevage, la plupart des singe (protégée dans la région) mais parcelles bénéficient d’une ou plusieurs aussi l'Orchis brûlé, l'Ophrys araignée et mares. On en compte 700, soit environ 2 l'Ophrys abeille. mares au kmE, ce qui représente la plus forte densité du département après celle Les haies qui entourent les prairies du Pays châtelleraudais. La proximité de servent de nourriture à une multitude de ces points d’eau et leur nombre impor- chenilles dont celles du Thécla du Alouette lulu tant permet de maintenir un réseau par- prunier et du Thécla de l’orme. Ces C’est à l’oreille que l’on repère le plus sou- faitement adapté à la conservation des mêmes haies sont utilisées comme corri- vent l’Alouette lulu. Ses cascades de notes amphibiens, par exemple. dors de vol par le Grand Rhinolophe et flûtées, un brin mélancoliques, lancées en )

le Rhinolophe euryale, chauves-souris N plein vol dès le mois de février, lui ont V ( t p

On y trouve d’ailleurs des espèces au bien représentées dans les vallées de e d’ailleurs valu son nom. Plus petite que sa c u D l

statut patrimonial fort dans le départe- l’Anglin et de la Gartempe. e cousine l’Alouette des champs, la « Lulu » u m a

ment : le Triton crêté fréquente les mares S est aussi plus discrète et plus rare, formant , ) O P

bien végétalisées et la Rainette verte est L en hiver de petites bandes de quelques di- ( e r è i

adepte des mares bocagères. Les murets s zaines d’oiseaux tout au plus. On la ren- s u B de pierres sèches et les haies qui cein- l contre à proximité des prairies, pelouses ë a h p turent les petites parcelles sont égale- a sèches voire cultures sarclées, souvent là R : s e ment très favorables aux reptiles qui i où le relief est bosselé. h p a r g o t o h

8 Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse P Falaises rocheuses

n u m m co s e e d ll o ai lyp ur Po m es Lézard d

Habitat offrant des conditions de vie rudimentaires avec un sol peu ou pas présent, seules quelques espèces ont su s’y adapter. C’est l’apanage des fougères, des plantes dites « grasses » et de quelques plantes à caractère méditerranéen. Fougères On connaît aujourd’hui plus d’une dizaine d’espèces de fougères dans le pays. Certai- Les falaises rocheuses se rencontrent Ces falaises rocheuses comptent parfois nes, comme la Capillaire noire ou la Rue essentiellement dans les vallées de la quelques abris sous roche et des cavités des murailles, poussent dans les fissures Gartempe et de l’Anglin et plus parti- naturelles aux dimensions modestes, no- des falaises calcaires. D’autres, comme la culièrement sur deux communes : sur tamment à Douce et à Roc à Midi, à Scolopendre et la Polystic à soies, sont in- Saint-Pierre-de-Maillé, à la Guittière, Angles-sur-l’Anglin, où des chauves-sou- féodées aux boisements frais sur fortes sous le château, à Bas Mardelle, en lisière ris telles que le Petit Rhinolophe et le pentes, comme ceux que l’on rencontre aux de bois, à la Roche à Gué, sous le château, Grand Rhinolophe peuvent séjourner de Droux et à Rezan sur la commune d’Angles- à Puygirault, au site d'escalade, et à Bas- manière temporaire. sur-l’Anglin. Enfin l’Osmonde royale, espèce Bourg ; et sur Angles-sur-l'Anglin, à la patrimoniale rare dans notre département, Douce, à Roc à midi, dans le bourg autour En sommet de falaise, là où l’érosion se a été recensée au sein des forêts humides des ruines du château et à Rezan. fait moins forte, les pelouses sèches pion- et marécageuses du bord de la Creuse à nières peuvent s’installer, avec parfois Lésigny. Ces falaises sont des affleurements ro- quelques originalités comme la Seslérie cheux calcaires du Jurassique supérieur. bleue, plante montagnarde que l’on ren- La végétation se développe dans des fis- contre en deux ou trois localités de notre sures, sur un sol superficiel issu de l’accu- département et qui profite de l’exposition mulation des produits de dégradation de plutôt « froide », Est/Sud-Est, de Puygi- la roche. Elle se caractérise alors par des rault à Saint-Pierre-de-Maillé pour s’in- sedums, des fougères (Scolopendre, As- sérer. plénium, Polypode…) et quelques autres plantes adaptées à ces conditions de vie Tichodrome échelette austères (Pariétaire, Giroflée, Saxifrage tri- Fuyant le froid et la neige qui le privent de dactyle…). Les arbres et les arbustes ont . ) N V nourriture, le Tichodrome, montagnard par ( généralement beaucoup de mal à installer r e i l l e excellence, gagne en hiver plaines et S leur système racinaire. Malgré tout, n n a vallées, s’exilant parfois jusque dans la Y quelques Chênes pubescents peuvent pro- , ) N V Vienne ! Ce « coureur de murailles » (du ( fiter de failles plus importantes que les r e i v i l latin tichos : muraille) recherche alors les l autres. C’est également le cas du Nerprun O d i v parois verticales qui lui sont familières : a alaterne, arbuste patrimonial de notre dé- D , ) O grands édifices tels que la cathédrale Saint- P partement, dont un seul exemplaire est L ( s i

Pierre à mais aussi escarpements o « accroché » aux falaises du bourg e g é i rocheux. C’est ainsi qu’en 1 989, 1 990 et L d’Angles-sur-l’Anglin. d r a n r

2004, un Tichodrome a fait son apparition e B : s e

sur les falaises d’Angles-sur-l’Anglin ! i h p a r g o t o h Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse P 9 Zones d’intérêt majeur

Oiseaux

Les zones d'intérêt majeur sont les sites ou les secteurs géographiques regroupant les plus forts intérêts écologiques du Pays. Il s'agit de ce que l'on pourrait qualifier de réservoirs de biodiversité pour chacun des groupes d'espèces étudiés.

Cette sectorisation est établie à partir de l'état actuel Zone à Guêpier d'Europe de nos connaissances de la répartition des espèces dans et à Hirondelle de rivage le département de la Vienne. Elle doit donc, à ce titre, être considérée comme un état des lieux temporaire, Le territoire est bordé à l’Est et au Sud au moment où sont réalisés ces Cahiers du patrimoine par trois cours d’eau importants, l’An- naturel. glin, la Gartempe et la Creuse, qui abritent de nombreuses colonies d’Hirondelle de rivage. Ces rivières re- présentent un intérêt majeur pour la nidification de cette espèce dans la Vienne. On trouve aussi, mêlés aux Hirondelles ou en co- lonies indépendantes, plusieurs couples de Guêpier d’Europe qui creusent de la même manière des terriers dans les berges abruptes.

Mammifères Reptiles

Chauves-souris Cistude d'Europe Castor

Les basses vallées de la Gartempe et Si aucun site d'intérêt majeur propice de l'Anglin constituent un ensemble aux reptiles n'est connu, la présence d'une richesse exceptionnelle pour les de 9 espèces sur les 1 2 que compte le mammifères. Le Castor y est de nouveau établi département constitue une richesse du pays en et il y côtoie le discret Campagnol amphibie. Grands réservoirs la matière, grâce notamment au bocage qui leur est favorable. d'insectes, les rivières sont des terrains de chasse privilégiés pour On peut aussi noter les quelques observations éparses de les chauves-souris dont deux colonies d'importance nationale Cistude d’Europe sur l’Anglin et la Gartempe sans que la sont installées dans les grottes de Boisdichon et du Puits de la présence d’une population n’ait pu être mise en évidence. Bossée. L'importance de ce patrimoine naturel remarquable a justifié la création de deux périmètres Natura 2000.

10 Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse Amphibiens Insectes

Gomphes Intérêt fort Bacchante Intérêt faible

La forte densité de mares localisées La Bacchante, une rareté régionale sur toute la façade ouest contribue à chez les papillons, fréquente les sa richesse en amphibiens avec 1 3 espèces coteaux au milieu des anciennes vignes présentes. La plupart utilisent ces milieux aquatiques comme colonisées par les Chênes pubescents rabougris. Sa zones de reproduction. Ce maillage de mares, le plus important présence est dictée par le tapis de graminées qui pousse en sous- du département, est favorable aux échanges entre les popula- étage de ces boisements. Les populations de la Vienne sont en tions donc à la pérennité des espèces, comme celle de la Rainette lien avec celles, plus importantes, de l’Indre. Dans les rivières verte, du Triton crêté ou du Triton marbré. Gartempe et Anglin, domine une famille de libellules liées aux eaux courantes : les gomphes. Cinq espèces parmi les six connues dans la Vienne y ont été recensées.

Poissons Flore

Falaises calcaires

Forêts alluviales

Poissons migrateurs

L’axe Creuse-Gartempe constitue un Les falaises rocheuses calcaires de axe de migration essentiel pour les Saint-Pierre-de-Maillé et d’An- espèces amphihalines, c'est-à-dire qui gles-sur-l'Anglin présentent une remontent le courant, telles que le Saumon grande originalité : elles sont colonisées par atlantique et la Lamproie marine. Alors que le Saumon ne fait une flore très spécialisée, constituée de sedums et de fougères. que passer pour rejoindre ses frayères localisées sur des secteurs Les îles de la Gartempe permettent l’expression de forêts amont de la Gartempe, la Lamproie marine se reproduit au alluviales, habitat d’intérêt européen, en bon état de niveau des radiers. conservation et diversifiées, car préservées de la fréquentation humaine et des dégradations qui peuvent lui être associées.

Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse 11 Enjeux sur le territoire

la C re u s e

Lés i g n y

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e r i u L a C o u s s ay- l es - b o i s l

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la G a r t e m p e

L'ensemble des textes réglementaires et les fiches descriptives des différents sites sont disponibles sur le CD-Rom joint.

12 Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse En dépit d'une superficie réduite, le Pays des Vals de Gartempe et Creuse abrite 234 espèces patrimoniales. Celles-ci sont principalement liées aux milieux phares du pays : le bocage, les pelouses, les mares et les cavités souterraines.

Des menaces permanentes

Si le pays compte un grand nombre d’espèces patrimoniales connues dans le département, il n’est pas à l’abri des modifications d’occupation des sols qui mettent en péril les espaces naturels.

● Entre 1 990 et 2002, 26 % des mares ont disparu dans le Pays des Vals de Gartempe et Creuse (Poitou-Charentes Nature, 2003) réduisant ainsi le nombre de sites potentiels pour la reproduction des amphibiens et des libellules.

● En moyenne, entre 2005 et 201 1 , 34 % du linéaire des cours d’eau du département connaissent des ruptures d’écoulements et des assecs qui mettent en péril les populations de poissons, d'amphibiens, etc.

● Ces 50 dernières années ont vu une régression de 34 % du linéaire de haies (IAAT, 2009), habitats indispensables pour les oiseaux du bocage mais aussi pour les reptiles et les amphibiens.

● Des infrastructures (ferroviaires, routières, éoliennes, etc.) morcellent le paysage et sectionnent les corridors de déplacement des espèces.

Des enjeux patrimoniaux connus de longue date

Le pays compte 2 sites identifiés au titre de la politique européenne Natura 2000, principalement pour la qualité des milieux naturels et les espèces qu’ils hébergent. Ce sont les cavités naturelles du puits de la Bossée à Saint-Pierre-de-Maillé et de la grotte de Boisdichon à Angles-sur-l’Anglin, pour les importantes colonies de chau- ves-souris qu'elles hébergent.

Au même titre que ces cavités, les prairies bocagères sont considérées comme des habitats d’intérêt européen et sont donc concernées par les mesures agro- environnementales mises en place sur le territoire.

1 5 Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique ont été décrites sur la totalité du pays mettant en avant la grande richesse du territoire pour la faune, la flore et les habitats naturels.

Quelques sites bénéficient d’une protection réglementaire :

Quelques sites bénéficient d'une protection réglementaire pour assurer leur préser- vation rigoureuse : la vallée de l’Anglin à Angles-sur-l’Anglin, est un site classé, le village et son site ainsi que la vallée à cet endroit sont inscrits, tout comme la grotte des Cottets à Saint-Pierre-de-Maillé.

Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse 13 Espèces patrimoniales

Quelques espèces patrimoniales pour lesquelles le Pays des Vals de Gartempe & Creuse a une forte responsabilité.

Cette liste correspond aux espèces localisées, menacées ou rares, pour lesquelles une partie significative de leur population départementale se trouve dans le pays, soulignant ainsi la responsabilité de celui-ci pour en assurer la conservation. La liste complète des espèces patrimoniales inventoriées dans le Pays ainsi que le détail de leurs statuts sont disponibles sur le CD joint.

MAMMIFÈRES Castor d'Eurasie Castor fiber, Grand Murin Myotis myotis, Grand Rhinolophe Colonie de Rhinolophes euryales Rhinolophus ferrumequinum, Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus, Petit Rhinolophe Rhinolophus hipposideros, Rhinolophe euryale Rhinolophus euryale.

OISEAUX Alouette lulu Lullula arborea, Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus, Bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea, Courlis cendré Numenius arquata, Grue cendrée Grus grus, Guêpier d'Europe Merops apiaster, Hirondelle de rivage Riparia riparia, Martin-pêcheur d'Europe Alcedo atthis, Pic cendré Picus canus, Pie-grièche écorcheur Lanius collurio.

REPTILES Cordulie à corps fin Rainette verte Lézard des murailles Podarcis muralis.

AMPHIBIENS Rainette verte Hyla arborea, Triton crêté Triturus cristatus.

ODONATES (LIBELLULES) . ) N V ( Agrion de Mercure Coenagrion mercuriale, Cordulie à corps fin Oxygastra curtisii, r e i l l e

S Gomphe de Graslin Gomphus graslini. n n a Y , ) O P

L LÉPIDOPTÈRES (PAPILLONS) ( s i o e Azuré du serpolet Maculinea arion, Bacchante Lopinga achine, Cuivré des marais g é i L d

r Lycaena dispar, Damier de la succise Euphydryas aurinia., Sylvandre Hipparchia a n r e

B fagi , ) N V ( t p e c

u Hirondelle de rivage MOLUSQUES D l e u Mulette épaisse Unio crassus. m a S , Les espèces patrimoniales sont l’ensemble des espèces e n n e i

V protégées et/ou menacées figurant sur une ou plusieurs FLORE a l e d listes rouges et des espèces considérées comme déter- Cardaire velue Dipsacus pilosus, Doronic à feuilles de plantain Doronicum e i g o l minantes pour la désignation des ZNIEFF en région Poitou- plantagineum, Laîche des renards Carex vulpina, Narcisse des poètes Narcissus o é l é p

S Charentes. poeticus, Orchis singe Orchis simia, Orme lisse Ulmus laevis, Primevère élevée e d l a

t Primula elatior, Roripe des bois Rorippa sylvestris, Saule à trois étamines Salix n e m

e Le statut d’espèce patrimoniale à lui seul n’est pas un triandra, Saule fragile Salix fragilis. t r a p

é statut légal. Il s’agit d’espèces que les scientifiques et les D é t i

m naturalistes estiment importantes pour des raisons o C :

s écologiques, scientifiques ou culturelles. e i h p a r g o t o h P

14 Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse Conclusion générale

Malgré sa petite superficie, le Pays des Vals de Gartempe et Creuse Notre connaissance des espèces qui fréquentent se distingue par la qualité des milieux naturels qui le composent et le département est bonne, voire très bonne, des espèces qu’ils accueillent. pour les vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens). Pour d''autres, en par- Hauts-lieux du département, voire de l’ouest de la France, pour l'activité des chau- ticulier les insectes, subsistent de sérieuses ves-souris, les cavités naturelles du puits de la Bossée et de Boisdichon sont les plus lacunes car ils font partie de groupes qui sont importantes en Poitou-Charentes pour la reproduction du Rhinolophe euryale et les peu ou pas étudiés. seuls connus dans la Vienne. À l'échelle d'un pays, une connaissance Le réseau de mares, l’un des plus importants du département en terme de densité, et beaucoup plus fine est obligatoire pour mener les prairies bocagères constituent des habitats de choix pour la reproduction et le une réflexion sur l'état fonctionnel des corridors maintien des amphibiens et des libellules. biologiques, conserver et améliorer les voies de déplacement de la faune et surtout pour mener La conservation de ces espèces concerne tout le monde : les agriculteurs, qui une politique d'aménagement du territoire modèlent les sols et les cultivent, les gestionnaires d’espaces boisés car les forêts sont compatible avec le Schéma Régional de des habitats privilégiés par beaucoup d’espèces, les gestionnaires d’espaces naturels, Cohérence Écologique (SRCE). car certaines espèces ne peuvent vivre ailleurs et disparaîtraient avec leur milieu. Le maintien des espèces qui font l’originalité du Pays des vals de Gartempe et Creuse ne pourra être efficace qu’en prenant en compte les milieux qui les accueillent. Sur ces thèmes, les associations départe- mentales de protection de la nature et de La conservation des espèces patrimoniales, mais également de la nature « banale », l'environnement sont de précieux alliés est l’affaire de tous. Leur préservation passe par le maintien et le renforcement des pour mener le travail aux côtés des continuités écologiques comme les haies et les boisements – Trame Verte – et les communes et des pays. rivières, mares et ruisseaux – Trame Bleue – qui permettent les échanges entre popu- lations et les liens entre les réservoirs de biodiversité sur le territoire.

connues dans la Vienne connues dans le Pays patrimoniales au sein du Pays

Flore 1 560 722 42

Mammifères 65 54 27 Oiseaux 288 172 102 Reptiles 12 9 9 Amphibiens 17 13 13

Odonates 61 47 16 Lépidoptères 104 81 17 Mollusques bivalves 7 3 2 Écrevisses 4 1 0

Cahiers du patrimoine naturel • Pays des Vals de Gartempe & Creuse 15 Roches, falaises, cavités souterraines d'intérêt national, bocage et rivières composent le Pays des Vals de Gartempe et Creuse. Ces milieux d'une grande originalité accueillent 234 espèces patrimoniales.

Les Cahiers du patrimoine naturel présentent le détail de ces espaces et espèces au travers d'une synthèse des connaissances acquises depuis plus de 40 ans par Vienne Nature et la Ligue pour la Protection des Oiseaux de la Vienne.

Outil d'aide à la mise en place d'une politique d'aménagement du territoire compatible avec le Schéma Régional de Cohérence Écologique et la prise en compte des Trames Verte et Bleue, cet état des lieux devra se poursuivre localement par des études et inventaires plus précis.

Vienne Nature Ligue pour la Protection 1 4 rue Jean Moulin des Oiseaux de la Vienne 86240 Fontaine-le-Comte 389 avenue de Nantes www.vienne-nature.asso.fr 86000 Poitiers http://vienne.lpo.fr 05 49 88 99 04 05 49 88 55 22 [email protected] [email protected]

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