Pour les PME françaises Affaire ou ne pas faire

COMMENT... RÉUSSIR aux Les Philippines: une plate-forme vers les pays asiatiques, une position géographique stratégique. AVANT-PROPOS 3e édition, été 2015, réalisée par Michel Hermelin, Vice-Président de la section des CCE des Philippines ; les effectifs pris en compte pour la section sont ceux existant au 1er octobre 2015. Les Philippines sont certainement un des pays d’Asie le plus facile à aborder à cause de sa proximité culturelle avec l’Occident : • Ancienne colonie espagnole pendant plus de 300 ans, le pays est de tradition catholique et des traces de la culture latine y sont encore vivaces.

• Ancienne colonie américaine pendant 50 ans : on peut se faire comprendre partout en anglais.

L’influence chinoise est très importante dans plusieurs secteurs d’activités. Une minorité musulmane existe en particulier dans la région de Mindanao. La main d’œuvre y est abondante, flexible, bien formée et ses coûts sont stables. Les Philippines se distinguent des autres pays d’Asie par la qualité de son accueil et une très bonne qualité de vie : les services y sont de bonne qualité et particulièrement bon marché.

L’église espagnole de Batanes construite au XVIIIe siècle

Monument de l’île de Leyte, qui symbolise J.P. RIZAL, héros national le retour des armées américaines aux (19 juin 1861 - 30 décembre 1896) Philippines le 20 octobre 1944

- 1 - , Centre des affaires

Un «Jeepney» Glorietta 2 mall

Ile de Boracay Station Total de Cabuyao

- 2 - Données géographiques

Superficie 343 448 km²

Capitale Manille

Villes principales Manille, Cebu, Davao

Langues officielles pilipino, anglais

Langue juridique anglais

Langues courantes tagalog (pilipino), anglais

Monnaie Peso philippin (PhP)

Fête nationale 12 juin

Données démographiques (2014)

Population 100,1 millions

Taux de fécondité 3 enfants par femme

Espérance de vie 71,6 ans

Taux d’alphabétisation 95,4%

catholiques 81%, protestants évangéliques 11%, Religions musulmans 5%, bouddhistes et autres 3%

Age médian 23 ans

(Plus de 34% de la population a moins de 15 ans)

- 3 - SOMMAIRE

INTRODUCTION AU MARCHE PHILIPPIN 6

• PRINCIPALES DONNÉES ÉCONOMIQUES EN 2014 6 • COMMERCE EXTÉRIEUR FRANCE - PHILIPPINES 2013 7 • COMMERCE EXTÉRIEUR FRANCE - PHILIPPINES 2014 8 • LES GRANDS SECTEURS DE LA VIE PUBLIQUE 9

CONSEILS A UNE PME POUR REUSSIR AUX PHILIPPINES 10

• DISPOSITIF DE SOUTIEN EN FRANCE 10 • DISPOSITIFS DE SOUTIEN AUX PHILIPPINES 11 ✓✓Les Organismes officiels français : 11 ✓✓Les CCE 12 ✓✓La Chambre de Commerce Française 16 • LA PRATIQUE DES AFFAIRES DANS LE PAYS 17

SECTEURS DE COMPÉTENCE DE LA SECTION DE MANILLE DES CCE 22

• Liste des CCE présents aux Philippines, classés par spécialité 22 • Documents : contributions des CCE installés aux Philippines 23 ✓✓Les services et le BPO aux Philippines 26 ✓✓La consommation et la distribution aux Philippines 29 ✓✓L’énergie aux Philippines 33 ✓✓La construction, les normes et les économies d’énergie dans les bâtiments 37 ✓✓Le Tourisme et l’Hôtellerie aux Philippines 41 ✓✓Le transport et le dédouanement aux Philippines 45 ✓✓Le Transport Aérien, et l’Industrie Aéronautique 49 ✓✓Secteur des Infrastructure 54

- 4 -

Pays des contrastes

» Makati, centre des affaires de Manille » Une des nombreuses plages de l’archipel

- 5 - INTRODUCTION AU MARCHE PHILIPPIN

PRINCIPALES DONNÉES ÉCONOMIQUES EN 2014 (SOURCE: BANQUE MONDIALE)

284,6 Mds USD dont Agriculture (12 %), PIB Industrie (33 %), Services (55 %)

PIB/Habitant 2.843 USD

Taux de croissance + 6,1 %

Taux d’inflation + 4,1 % 6,4 % (avril 2015, National Statistics Taux de chômage Office of the Philippines)

Déficit budgétaire /PIB 0,6 % du PIB

Dette publique 45,4% du PIB

Exportations 62,1 Mds USD

Importations 65,4 Mds USD

Solde commercial -3,3 Mds USD

Etats-Unis (14 % des exportations), Principaux clients (2012) Japon (19 %), Chine (12 %), France (moins de 0.9%)

Etats-Unis (12% des importations), Principaux fournisseurs Japon (10.7 %), Chine (11 %), Taiwan (2012) (8 %), Thaïlande (5.7 %), France (1.6 %)

Communauté française aux Philippines: 4500 Communauté philippine en France: 80.000

- 6 - COMMERCE EXTÉRIEUR FRANCE - PHILIPPINES 2013 CHIFFRES CLÉS Source: Conseiller économique Rang des Philippines 2012 2013 Exportations 1.459 + 48,3% ème ème françaises (M€) Clients de la France 53 46

Importations Fournisseurs ème ème 428,7 –10,3% 71 71 françaises (M€) de la France Excédents 23ème 10ème Solde 1.030 + 111% de la France

Excédents de la France (Md€) Exportations Excédent (+) ASEAN 1. Royaume Uni 8,7 françaises (M€) ou Déficit (–) 2. Hong Kong 4,3 Singapour 5.400 +2.318 3. EAU 2,7 Malaisie 2.580 +646 4. Singapour 2,3 Thaïlande 2.400 +216 5. Australie 1,7 Indonésie 1.600 +52 6. Algérie 1,6 Philippines 1.500 +1.030 7. Grèce 1,6 Vietnam 703 –2.084 8. Brésil 1,3 9. Liban 1,2 10. Philippines 1,03

Exportations françaises vers les Philippines Rang M€ Evolution par grands produits Avions 1 969,6 +112,7% Composants électroniques 2 142,6 –6,7 Produits pharmaceutiques 3 53,7 –1,4% Viandes 4 34,5 –1,9% Lait, fromages 5 20,6 –9,3% Instruments de mesure/navigation 6 13,7 +25,8% Produits amylacés 7 12,8 –9,9% Equipements de froid industriels 8 11,1 +969% Produits chimiques 9 11,7 –16,1% Papiers et cartons 10 9,8 +99,4% Plaques, feuilles, tubes, profilés plastiques 11 8,2 +200,8% ... Automobiles 15 6,8 +41,6%

- 7 - COMMERCE EXTÉRIEUR FRANCE - PHILIPPINES 2014 CHIFFRES CLÉS Source: Conseiller économique Rang des Philippines 2013 2014 Exportations 1.895 +30% Clients de la France 46ème 40ème françaises (M€)

Importations Fournisseurs ème ème 439 -3,6% 71 68 françaises de la France Excédents 10ème 9ème Solde 1.456 +41,3% de la France

Exportations ASEAN Evolution Sode (M€)

Singapour 5.035 -7,2% +2.250

Malaisie 2.388 -7,7% +561

Thaïlande 1.372 -42% -915

Indonésie 1.660 +3,4% +131

Philippines 1.895 +30% +1.486

Vietnam 764 +8,6% -2.280

Exportations françaises vers les Philippines par Rang M€ Evolution grands produits Avions 1 1.437 +48% Composants électroniques 2 87 -40% Produits pharmaceutiques 3 61 +13% Viandes 4 48,7 +41% Lait, fromages 5 28,9 +40% Autres produits chimiques 6 22,7 +112% Papiers et cartons 7 13,2 +34,6% Produits amylacés 8 12,5 -1,5% Matières plastiques 9 10 +21,2% Instruments appareils de mesure 10 9,9 -27,7% Véhicules automobiles 13 5,77 -16,2%

- 8 - LES GRANDS SECTEURS DE LA VIE PUBLIQUE

Malgré les catastrophes naturelles récentes de l’année 2013, les Philippines sont en plein retournement de tendance :

• Politique : C’est l’élection de Benigno Aquino, en mai 2010, qui a marqué le début du retournement. Les effets ne s’en pas fait sentir immédiatement, mais actuellement (été 2015) les résul- tats sont tangibles ; finances assainies, PIB en hausse, des effets commencent à se faire sentir dans tout le pays. Les prochaines élections présidentielles se tiendront en mai 2016 et le gouvernement actuel tente de lancer des projets très impor- tants en utilisant la procédure des PPP, ce qui va donner un coup d’accélérateur à toute l’économie. Reste l’incertitude liée aux résultats des prochaines élections, mais les experts semblent confiants. • Santé : les médicaments y sont trop chers compte tenu du faible revenu d’une large partie de la population. Une augmentation des crédits du planning familial a été demandée par le gouverne- ment, en dépit de l’opposition de l’église catholique. • Education : la croissance du budget de l’éducation a permis une augmentation de 2 ans de la durée de la scolarité. Mais l’en- seignement de l’anglais recule, les professeurs étant attirés par les centres d’appel qui paient mieux. • Justice : Le système judiciaire est peu performant. Les actions en justice trainent souvent en longueur. La contrefaçon reste un vrai problème. Mais le gouvernement peut se targuer de premières réussites dans le domaine de la corruption.

En conclusion, l’image des Philippines s’est remarquablement redressée dans le monde et en particulier en France : le voyage du président de la république française, en février 2015, a concrétisé le rapprochement entre les deux pays et notamment le renforcement des échanges économiques.

- 9 - CONSEILS A UNE PME POUR REUSSIR AUX PHILIPPINES

DISPOSITIF DE SOUTIEN EN FRANCE

En France, contacter la chambre de Commerce proche de votre entreprise, ou bien :

L’UCCIFE

1er réseau français d’entreprises, avec plus de 30 000 membres

L’Union des CCI Françaises à l’Etranger regroupe et anime 112 Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’Etranger (CCIFE) soit 157 implantations dans 82 pays. Association loi 1901, l’UCCIFE est reconnue d’utilité publique de- puis 1939.

Au service des CCI Françaises à l’étranger Fondée en 1907, l’UCCIFE rassemble, représente, coordonne et développe le réseau des CCI françaises à l’étranger.

Plus de détails à : http//www.ccifrance-international.org

CONTACTS

UCCIFE

Adresse à Paris : 46 avenue de la Grande Armée | CS 50071 | 75 858 Paris Cedex 17 Tél : 33 1 40 69 37 60 (standard) Fax : 33 1 40 69 37 83

- 10 - DISPOSITIFS DE SOUTIEN AUX PHILIPPINES

1. Les Organismes officiels français :

• Le Conseiller économique • Business France

Conseiller économique : Gilles Vernet

Ligne directe : +63 2 811 10 34 Tél. mobile : +63 917 852 0714

Service Economique : SE de MANILLE

Adresse : Rufino Pacific Tower - Units 34 A & B, 6784 Ayala Avenue Makati City MANILLE PHILIPPINES Téléphone : +63 2 811 10 01 Fax : +63 2 811 10 33 Site Web : https://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/philip- pines Email : [email protected]

Business France : Stéphane Perchenet

Adresse : 34/F Rufino Pacific Tower 6784 Ayala Avenue cor. Rufino St., Legaspi Village, Makati City Téléphone : +63 2 811 10 01 to 04 Fax : +63 2 911 10 33 Site Web : www.businessfrance.fr Email : [email protected]

- 11 - 2. Les CCE

Le rôle des CCE (Conseillers du Commerce Extérieur)

3946 dirigeants d’entreprises dans le monde, dont 1450 en France, conseillers des pouvoirs publics, au service des entreprises et des jeunes à l’international.

Hommes et femmes d’entreprise, choisis pour leur compétence et leur expé- rience à l’international, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCE) sont nommés pour 3 ans par décret du Premier ministre sur proposition du Mi- nistre délégué au Commerce extérieur.

Depuis plus de 110 ans, les CCE mettent bénévolement leur expertise au service :

• des pouvoirs publics - auxquels ils adressent avis et recommandations • des PME - qu’ils parrainent dans leur développement à l’international, • des jeunes - qu’ils sensibilisent aux métiers de l’international.

Le CCE déploie son action au service de 4 missions fondamentales assignées à l’institution :

• Informer et conseiller les pouvoirs publics : ambassa- deurs, préfets, conseillers économiques, conseils régio- naux, départements ministériels, parlementaires. . . sur la situation économique, les perspectives conjoncturelles, les circuits de décision, le respect de la libre concurrence. . . • Sensibiliser les jeunes à l’international : Actions de forma- tion, activités culturelles, stage à l’export, VIE. . . • Accompagner l’internationalisation des PME : Activités de parrainage, portage, veille, approche des marchés. . . • Conforter le rayonnement de la France : Auprès des autres pays, des organismes internationales, des ONG, et en sou- tenant l’influence économique, culturelle et technique de notre pays.

- 12 - La section des Conseillers du Commerce Extérieur des Philippines (octobre 2015). Elle réunit 17 membres :

PHILIPPE GAUTHIER Président Asiatype / Euroasia / VSL

MICHEL HERMELIN Vice-Président CCE Honoraire

JEAN-CLAUDE NEUMANN RÉGIS BRUANT Secrétaire Général Trésorier Egis Projects Philippines EAScorp Power Plant Services Inc.

- 13 - JACQUES BRANELLEC FABIEN COLMET-DAAGE Membre Membre Jewelmer Total Exploration

ROGER FERRARI PHILIPPE GOUVARY Membre Correspondant Membre Pacific Hemisphere Dev. Societe Matiere Sas

LOUIS-PAUL HEUSSAFF CHRISTOPHE LEJEUNE Membre Honoraire Membre President CCE: 2001, 2002, Parexgroup France 2003, 2004, 2005 Supply Oilfield Services, Inc.

RAYMOND LIONS WILLIAM DE LUMLEY Membre Vice-President - Aggregates Thales ATM Pty Lafarge Cement Services (Philippines), Inc.

- 14 - SEVRINE MIAILHE FLORIAN PACQUELIN Membre Membre Rustan’s Commercial Corporation Oberthur technologies

CHRISTIAN PIRODON JOANCHRIS PRÉAU Membre Membre InterContinental Hotels Group Bureau Veritas Philippines

THIERRY TEA Membre PhilJets Aero Services Inc. / Zenith Air Inc.

Notre adresse permanente est celle de la Chambre de Commerce Française de Manille, la French Chamber, anciennement Le Club-FCC

Contactez nous : www.cce-phils.com

Vous trouverez sur ce site, à la rubrique Adresses Utiles les nom, adresse, courriel, numéro de téléphone des CCE de la section des Philippines.

- 15 - 3. French Chamber (Chambre de Commerce Française aux Philippines)

Président : Christophe Rioux Vice-Présidents : Raymond Lions et Bernard Flour Directeur général : Vanessa Hans Adresse : Unit 2901, 29th floor. 88 Corporate Center, Valero cor. Salcedo St, Salcedo Village, 1227 Makati City, Metro Manila Philippines Téléphone : (632) 831 63 74 à 77 Site Web : www.ccifrance-philippines.org Email : www.ccifrance-philippines.

Inauguration des Pavillons France des salons Agrilink-Foodlink, organisés,­ chaque année, par La Chambre de Commerce Française, de 2004 à 2014

Inauguration par l'Ambassadeur de France aux Philippines

- 16 - LA PRATIQUE DES AFFAIRES DANS LE PAYS

Les produits et services

Vous connaissez votre offre mieux que quiconque, mais cela n’est pas suffisant pour aborder le marché philippin. Vous devrez également :

• Vous assurer une bonne protection des marques et brevets, tout en sachant que les procès entre les sociétés étrangères et locales tournent presque toujours à la faveur des sociétés locales. • Prendre garde aux spécificités réglementaires du pays. • Persuader (client final, agent…) de la qualité et de l’intérêt de vos produits. Sans l’enthousiasme de vos interlocuteurs philippins, vous aurez peu de chance de succès. • Créer un site Internet en anglais pour présenter votre en- treprise, vos produits et services. • Ne pas hésiter à mettre en avant une éventuelle réussite dans un autre pays asiatique. Si vous disposez d’une pré- cieuse expérience réussie dans la zone, y faire référence peut être un atout précieux. • Attention : renseignez vous sur les conditions de partenariat, car selon les secteurs que vous visez, il y a des particularités (La règle générale est 60% philippins et 40% étrangers).

Les prix

• S’il construit une maison, un étranger sera propriétaire du bâtiment mais ne pourra pas être propriétaire du sol. • Immobilier à la location : assez bon marché. A Makati compter 25.000 pesos pour le loyer mensuel d’un studio • Electricité : plus chère qu’en France (Prix du KWh : 14,9 pe- sos du KWh fin 2013, 11 pesos en moyenne sur l'année) La deuxième plus chère en Asie, après le Japon. Les industriels ayant une puissance appelée de plus de 500 KW peuvent acheter directement l’énergie aux producteurs.

- 17 - • Salaire minimum philippin : nettement moins élevé qu’en France (environ 8 fois moins). • Enregistrement d’une société : s’il est fait par un avocat qui s’occupe de tout, compter 1000 USD puis 5000 pesos par mois pour le suivi. • Vérifiez l’impact des droits, des taxes et de la fiscalité liés à votre transaction (exportation, transfert de technologies…) Les sociétés étrangères ne sont imposables aux Philippines que sur leurs bénéfices provenant des Philippines. Cepen- dant des distinctions doivent être opérées.

Les partenaires de la PME

• S’assurer de la réputation et de la motivation du partenaire. • Faire appel aux instances françaises et philippines afin qu’elles vous fournissent enquêtes et conseils.

Les soutiens extérieurs

• Un bon avocat d’affaires est indispensable pour tous types d’activités. Il est indispensable aux étapes clés (protection de la propriété intellectuelle, enregistrement, création d’une joint venture, etc.) • Les contacts à haut niveau dans le pays sont faciles (mais pas toujours productifs... !)

A faire

(Source : les Philippines et la France, le « ying et le yang », par Hubert d’Aboville, avril 2000, mais qui reste tout à fait d’actualité)

• Trouver un bon intermédiaire. • Vous adresser à vos interlocuteurs par leurs titres. • S’habiller correctement en toute circonstance. • Observer toujours le protocole et usages locaux. • Observer la courtoisie et la politesse.

- 18 - • Demander des nouvelles de la famille de vos relations. • Faire des compliments aux gens. • Offrir des cadeaux à Noël aux personnes qui travaillent avec vous et vos relations. • Faire partie du cercle d’amis des grandes familles de Manille. • Nouer des relations politiques. • Ne pas hésiter à plaisanter. • Sachez accepter le « Filipino Time » (certaine flexibilité dans les horaires) • Ne lésinez pas sur le déodorant et assurez la fraîcheur de votre haleine. • Toujours rémunérer les apporteurs d’affaires (faire atten- tion au secteur public).

A ne pas faire

• S’introduire sans être présenté par des intermédiaires. • Commencer par parler affaires quand vous êtes assis à table. • Réprimander quelqu’un en public. • Court-circuiter votre intermédiaire ou sponsor. • Crier ou gesticuler. • Improviser et travailler sans soutien local. Ne pas ignorer les conseils d’un local. • Privilégier le court terme. • Faire cavalier seul, refuser l’alliance. • Perdre patience. • Ne pas tenir compte des suggestions. • Blaguer sur la religion

- 19 - Savoir être patient

(Source : les Philippines et la France, le « ying et le yang », par Hubert d’Aboville, paru en avril 2000)

Faire des affaires prend énormément de temps et coûte cher aux Philippines. Les Occidentaux s’en trouvent souvent déroutés et se sentent frustrés par l’inertie latente qui entoure les négociations. Un pourcentage considérable de votre temps sera consacré à des dîners, des rencontres et des ré- unions où l’on n’aborde pas véri- tablement les sujets liés à l’enjeu de la négociation en cours.

Aux Philippines, on plaisante, on rit, on parle de tout et de rien, toujours dans une atmosphère détendue et cordiale. Souvent pour accéder aux décideurs ou aux hauts fonctionnaires, il est conseillé de ne pas négliger les intermédiaires, quelles que soient leurs fonctions : les assistantes, secrétaires, chauffeurs, chefs de cabinet, etc.

Ayez suffisamment de temps, soyez très disponible, planifiez votre emploi du temps et prévoyez des glissements de votre timing. Montrer à vos interlocuteurs que vous avez du temps devant vous pour traiter des affaires.

- 20 - Méfiez vous des premières impressions! C’est un pays certes très occidentalisé, américanisé, hospitalier, dé- mocratique et catholique, avec une main d’œuvre locale abondante et souvent com- pétente (qu’il ne faut en au- cun cas sous payer). Les Philippines bénéficient égale- ment d’un relativement bon système éducatif (la durée de la scolarité vient d’être augmentée de 2 années).

C’est un des rares pays d’Asie ou les Occidentaux se sentent à l’aise. Beaucoup d’entre eux croient même que le commerce et les affaires se traitent de la même façon qu’aux Etats-Unis ou en Europe. Ils sont vite désenchantés.

L’art des affaires aux Philippines nécessite d’avoir de très bonnes relations de haut niveau dans le pays et surtout des intermé- diaires qui aient confiance en vous. Le respect des valeurs culturelles ainsi que des pra- tiques locales sont incontour- nables pour faire de bonnes relations professionnelles.

- 21 - SECTEURS DE COMPÉTENCE DE LA SECTION DE MANILLE DES CCE Vous trouverez, ci-après, les secteurs ou les CCE de la section de Manille ont une expertise particulière. Vous trouverez sur le site web de la sectionwww.cce- phils.com une rubrique « spécialiste par secteur »

N’hésitez pas à contacter l’interlocuteur dont la spécialité vous intéresse ! (www.cce-phils.com)

Représentants par Industrie dans la section des CCE de Manille : Construction • Philippe Gauthier - VSL Philippines Inc. (Post-tensioning works) • Philippe Gouvary - Société Matière Sas • Christophe Lejeune - Parexgroup, Inc. • Jean-Claude Neumann - Egis Projects Philippines, Inc. • William de Lumley - Agregates. Lafarge Cement Services Energie & Industrie • Régis Bruant - EAScorp Power Plant Services Inc. Consultant en génération d’énergie électrique • Louis-Paul Heussaff - Supply Oilfield Services, Inc. • Florian Pacquelin - Oberthur Technologie • Fabien Colmet-Daage - Total E&P Philippines Mode, Bijouterie, Cosmétiques, Décoration, Vins & Spiritueux • Jacques Branellec - Jewelmer (Fine jewelry manufacturing) • Sevrine Miailhe - Directrice communication - Rustan commercial corp. (Department store) Services • Philippe Gauthier - Euroasia (Manpower provider), Asiatype, Inc. (electronic publishing) • Louis-Paul Heussaff - Newrest SOS (Integrated logistical) • Christian Pirodon - InterContinental Hotels Group • Michel Barbesier - SDV • Joanchris Preau - Bureau Veritas

- 22 - Transports et Aéronautique • Roger Ferrari - Thales • Raymond Lions - Thales ATM Pty (Air Traffic Management products and solutions) • Thierry Tea - PhilJets Aero Services/Zenith Air Inc

Les documents qui suivent ont été diffusés en juillet 2013 dans

« le livre blanc des CCE de Manille, Philippines »

Par contre, dans un des domaines phares de l’économie des Philippines, l’Agroalimentaire, la section n’a actuellement pas parmi ses membres, de spécialiste de ce secteur. Voici ce que nous pouvons en dire :

Agro-alimentaire

La croissance des Philippines a été de 6,1% en 2014. La croissance du marché des biens de consommation est forte. Cela est du au fait que 10% de la population des Philippines travaille à l’étranger et envoie, chaque mois, aux familles restant aux Philippines, une bonne partie de l’argent gagné : près de 20 milliards de dollars en 2012. Ce pouvoir d’achat, généré hors du pays, sert à couvrir, en priorité les be- soins en biens de consommation et les dépenses de santé. Il y a en conséquence un marché pour les biens de première nécessité mais d’une façon générale pour l’ensemble des produits de consommation.

Les grandes chaînes de distribution françaises ne sont pas représentées aux Phi- lippines, mais les PME françaises peuvent facilement trouver des distributeurs si leurs produits sont adaptés au marché. Une classe moyenne croit rapidement et ses besoins se rapprochent de ceux des consommateurs européens. Des salons annuels, du genre de celui nommé Agrilink Foodlink facilitent la présentation des produits et les contacts avec les distributeurs. (la section de Manille des CCE a appuyé l’organisation de ces salons par la Chambre de commerce, de 2004 à 2012.

Les principaux secteurs auxquels s’intéressent les sociétés françaises partici- pantes couvrent les équipements pour fermes de taille moyenne, les pesticides et les fertilisants, la génétique animale et les produits vétérinaires. Sont aussi re- présentés, des distributeurs de produits alimentaires, vins, pâtés, boissons etc.)

- 23 - Secteur Agricole

(les informations qui suivent sont extraites du document Performance of Philippines Agriculture January to March 2015, publié par la Philippine Statistics Authority)

Sa croissance démographique, quoique un peu ralentie, impose aux Philippines une croissance de son agriculture. Les quatre premiers mois de l’année 2015 ont permis une croissance de 1,78 %, en volume. Les secteurs les plus perfor- mants ont été les céréales, le bétail et la volaille. Par contre le secteur de la pèche a vu ses performances en baisse.

En prix actuels, la production agricole annuelle devrait s’élever a environ 7,6 Ms Euros, en baisse de 1.65 % par rapport a l’année précédente. (suite page 25)

Quelques vues des neuf Pavillons France installés par la Chambre de Commerce Francaise des Philippines, Le Club-FCC, dans les expositions Agrilink-Foodlink, organisées, chaque année à Manille, de 2004 à 2014 au World Trade Center.

- 24 -

Les contrastes de l’agriculture philippine

Vision d’ensemble de l’evolution de l’agriculture philippine pendant les 4 premiers mois de l’année 2015

• La production agricole s’est accrue de 1,78% • La production céréalière, qui compte pour 54,3% dela production agricile totale, a cru de 1,65% • L’élevage, qui compte pour 15,66% de la production totale, a cru de 3,23% • Le secteur volailler, qui compte pour 14,98% du total, a cru de 5,42% • Le secteur de la pèche, qui contribue a 15,06% du total, a décliné de 2,57%

- 25 - RÉDACTEURS : Philippe Gauthier, Chairman, Asiatype Philippe Saurel, PDG, Asiatype Les services et le BPO aux Philippines

Les Philippines sont un pays émergent d’Asie du Sud-est qui dispose d’un réel potentiel à se développer. La population des Philippines, jeune, fortement scolarisée et parlant un bon anglais est un atout permettant de pouvoir prétendre à rivaliser avec les puissances voisines. Les chiffres de l’économie philippine sont encourageants, surtout dans l’outsourcing offshore et l’outsourcing de services internes aux entreprises où le pays arrive en deuxième position mondiale, derrière l’Inde.

I. Présentation globale du secteur

Le marché des services et du BPO (Business Process Outsourcing) est devenu, au fil des années, un moteur important de l’économie. De nombreuses compagnies (environ 840) et sociétés internationales sont déjà implantées dans le pays et participent au développement du marché. Aujourd’hui, le pays compte 129 parcs et Classement des destinations de BPO en 2013 centres IT. Ce marché est le plus gros employeur du secteur privé avec 638 000 emplois directs en 2011 et une estimation de 900 000 en 2013. Sur les cinq dernières années, sa contribution au PIB a été de 4 à 5 % (environ 10Mds de USD de vente sur 250Mds de PIB en 2012) En valeur ajoutée nette, il produit la troisième plus grosse marge bénéficiaire à l’exportation. Les secteurs du marché global de l’Outsourcing qui paraissent les plus prometteurs sont : −− Le secteur des centres d’appel (contact center) : les Philippins sont depuis 2011 les leaders mondiaux de ce secteur en ayant relégué l’Inde à la 2ème

- 26 - place. Les revenus sont estimés à 6,1 milliards de dollars en 2010 pour 239 centres d’appels. −− Le secteur KPO (Knowledge Process Outsourcing) : secteur à fort potentiel avec une augmentation de 30 % depuis 2009. −− Le secteur santé de l’outsourcing : secteur mineur mais potentiellement intéressant vu le nombre de demandes en Amérique du Nord. −− Les services IT : secteur très profitable que les Philippines entretiennent depuis plus de 10 ans. −− L’outsourcing des procédés de création : secteur comprenant les animations 2D et 3D, les livres (y compris en français !), les mangas, les magazines, la publicité et plus généralement tout ce qui est en relation avec la création. −− L’ESO (Engineering Services Outsourcing)

II. Les atouts et faiblesses

L’atout le plus important des Philippines est sa population. Le taux d’alphabétisation est important, proche de 93 % des 100 millions d’habitants. De plus, une partie importante de la population parle un anglais très correct et quasiment sans accent. Le pays offre également une main d’œuvre de plus de 38 millions de personnes qui, grâce à son histoire, a de fortes affinités avec la culture occidentale, ce qui permet de travailler plus facilement. Un grand nombre de philippins reçoivent également une éducation supérieure et plus de 450 000 jeunes ont ainsi un diplôme universitaire chaque année. C’est un point très fort dans ce domaine pour les Philippines qui continuent à encourager une amélioration de la main d’œuvre en termes de communication, d’anglais, et de spécialisation. Les enjeux économiques et sociaux pour les Philippines sont importants car de plus en plus d’ouvriers qualifiés sont demandés. Le gouvernement aimerait donc améliorer le niveau d’éducation, diminuer le taux de pauvreté grâce à un marché de l’emploi plus sain et inciter les élites Philippines ayant émigré à rentrer au pays.

Un autre atout est le soutien du gouvernement qui offre aux investisseurs étrangers des avantages intéressants tels que : −− Une exonération d’impôts de 4 à 8 ans dans les zones franches. −− Un taux spécial d’imposition de 5 % sur le revenu brut, en lieu et place de toutes les taxes nationales et locales.

Par ailleurs le gouvernement est très flexible quant à la localisation des investissements pour le secteur du BPO. Grâce à cela, la plupart des centres d’IT-BPO

- 27 - se trouvent dans des bâtiments situés au milieu du centre des affaires de la ville (à Makati, Eastwood, Global City) et non dans les zones franches.

Cependant, un problème d’offre et de demande risque de ralentir le taux de croissance espéré. En effet, la demande augmente de 30 % alors que l’offre de diplômés n’augmente que de 3 % et seuls 5 à 8 % d’entre eux sont disponibles à l’emploi. Il est donc important que les entreprises et le gouvernement coopèrent pour éviter un ralentissement de croissance de l’industrie de l’IT- BPO. De plus, la concurrence avec l’Inde, dont la main-d’œuvre est moins chère, est très importante. Cependant, certains coûts indirects sont moins chers aux Philippines (par exemple, le taux de rotation du personnel y est moins élevé qu’en Inde). Le pays a encore besoin d’évoluer dans ce domaine, les Philippins ont besoin d’être plus informés sur les métiers d’avenir de ce secteur pour éviter qu’ils ne se rendent à l’étranger, comme beaucoup le font déjà. C’est donc une bonne opportunité pour les entreprises étrangères qui peuvent apporter des fonds nécessaires et contribuer à leur propre développement.

III. Les opinions et conseils de professionnels

Tout ce qui précède encourage les investissements étrangers aux Philippines, pays dans lequel il faut de la patience pour réussir, mais où les sociétés occidentales se sentent bien accueillies, où le personnel est relativement fidèle, s’adapte bien aux cultures occidentales et possède un bon niveau d’éducation.

Dans le secteur du développement IT, travailler avec des entreprises locales pour l’instant est conseillé pour des projets de taille petite ou moyenne : il y a peu d’expérience de projets de grande envergure, mais on aura des équipes de bon niveau et un management attentif. L’apparente adaptation des Philippins aux autres cultures recèle de pièges : un chef de projet débarqué de France aura l’impression qu’une réponse « oui » veut dire « affirmatif », alors que l’interlocuteur n’a pas forcément compris et signifie « je ne vois pas, mais je vais essayer de comprendre, ne pas vous embêter pour l’instant, et on verra »… de façon similaire à d’autres pays d’Asie semble-t-il.

- 28 - RÉDACTEURS : Sévrine Miailhe, Directeur Marketing et Communication, Rustan’s Luc-Olivier Marquet, ex Directeur Général, L’Oréal Philippines La consommation et la distribution aux Philippines

Avant de pouvoir comprendre la distribution aux Philippines, il faut connaître la région et le consommateur. Les Philippines se composent de 7107 îles dont les trois métropoles principales sont Manille, Cebu et Davao. Sur 100 millions d’habitants, environ 50 % vivent en ville et le reste à la campagne dans des endroits plus reculés et moins accessibles. La population est très jeune avec 63 % des gens âgés de moins de 30 ans et 57 % âgés de moins de 25 ans. Le salaire minimum s’élève à Php 404 par jour (6,85€/jour) dans la métropole de Manille et entre Php 204 et Php 337 dans les autres régions. La classe D (revenu mensuel par foyer entre Php 10K et Php 20k) est très importante puisqu’elle représente 52 % de la population. Il faut donc bien la prendre en compte.

I. L’environnement de distribution aux Philippines

Les department stores sont très nombreux aux Philippines. Les plus importants en termes de nombre et de trafic sont les "SM Department Stores". Robinsons et Gaisano sont également sur le marché similairement aux SM. En terme de premium, Rustan’s regroupe essentiellement les marques les plus luxueuses.

Pour les produits alimentaires, on retrouve des chaînes de supers ou hypermarchés. Le plus grand groupe, SM, détient 130 magasins et le deuxième, SM Department Store est la marque Puregold, en a 65. Comme autres de shopping center la plus répandue exemples de groupes de supers et hypermarchés on peut également citer Robinsons supermarché, Shopwise/Rustan’s (avec un rentrée récente au capital de Dairyfarm à hauteur de 50 %) ou encore Gaisano. Aucun groupe international n’est présent. Le coût de distribution dans cet environnement

- 29 - est relativement important. Il est important de noter également le très faible panier moyen : Php 400 (8 euros) en supermarchés et Php 650 (11 euros) en hypermarchés. Il existe également des supermarchés indépendants où des « Groceries » qui sont généralement revendeurs de produits de petites tailles (sachets).

Les drugstores sont également présents en termes de distribution. Ils ne vendent pas seulement des médicaments Les magasins Rustan’s sont des department stores concurrents des SM mais visant mais aussi de l’alimentaire non-frais plutôt le haut de gamme ou des produits du quotidien. La plus importante chaine de drugstore étant Mercury drug.

Les « convenience stores » tels que 7-eleven ou mini stop (qui appartiennent au groupe Robinsons) restent marginaux. Aperçu d’un Sari Sari Il existe aussi un réseau de vente en direct avec le groupe Avon par exemple qui compte 800 000 Avon ladies aux Philippines.

Enfin, la plus grosse partie de la consommation (45 %) se fait à travers les Sari Sari stores (plus d’1 million). Les Sari Sari sont des petites échoppes de proximité qui vendent un peu de tout pour la maison, l’alimentaire ou l’hygiène beauté. La plupart des produits sont vendus en sachets afin de prendre en considération le pouvoir d’achat journalier des consommateurs (spécialement de la classe D et E).

Il est à noter qu’une grande partie des ventes de produits se fait à crédit et avec des consignes (tout particulièrement avec les bouteilles en verre).

II. La demande et les opportunités

Les produits Français

Pour les biens de grande consommation, peu de présence française. Seul L’Oréal est présent en filiale, mais fait face à une concurrence très significative de groupes anglo-saxons comme Unilever et P&G. Sur l’alimentaire, Nestlé domine très largement le marché, suivi par des groupes locaux. On peut toutefois

- 30 - est relativement important. Il est important de noter également le très faible trouver quelques produits Casino et panier moyen : Php 400 (8 euros) en supermarchés et Php 650 (11 euros) en Carrefour, chez Shopwise/Rustan’s hypermarchés. Il existe également des supermarchés indépendants où des et Gaisano respectivement. « Groceries » qui sont généralement revendeurs de produits de petites tailles (sachets). Dans les vins et spiritueux, la présence Française est importante Les drugstores sont également présents en termes de distribution. Ils ne vendent sur le moyen de gamme comme le Les magasins Rustan’s sont des department pas seulement des médicaments haut de gamme, avec de nombreux stores concurrents des SM mais visant mais aussi de l’alimentaire non-frais importateurs / distributeurs. plutôt le haut de gamme ou des produits du quotidien. La plus importante chaine de drugstore Dans le domaine du luxe, la présence Française est plus significative. étant Mercury drug. Bien que ne représentant que 1 % de la population, la classe très aisée se tourne très facilement vers les produits européens et français en particulier. A noter, les Les « convenience stores » tels très beaux succès de Hermès qui a ouvert récemment une boutique et de Louis que 7-eleven ou mini stop (qui Vuitton présent depuis déjà de nombreuses années. appartiennent au groupe Robinsons) restent marginaux. Il est à noter le quasi-monopole de la distribution Luxe aux Philippines par Aperçu d’un Sari Sari le groupe SSI (Famille Tantoco, propriétaire de Rustan’s). Ils détiennent la Il existe aussi un réseau de vente en quasi-totalité des marques de luxe et les distribuent largement chez Rustan’s direct avec le groupe Avon par exemple qui compte 800 000 Avon ladies aux Department Stores ou en boutique dans les différents malls. Philippines. Les domaines d’opportunités sont donc principalement les groupes Enfin, la plus grosse partie de la consommation (45 %) se fait à travers les Sari alimentaires et l’habillement de marques (vente au travers d’un distributeur Sari stores (plus d’1 million). Les Sari Sari sont des petites échoppes de proximité local). Les opportunités restent donc faibles pour les sociétés françaises dans qui vendent un peu de tout pour la maison, l’alimentaire ou l’hygiène beauté. La la distribution. Le joint-Venture est obligatoire avec un système de distribution plupart des produits sont vendus en sachets afin de prendre en considération le déjà bien verrouillé. pouvoir d’achat journalier des consommateurs (spécialement de la classe D et E). De façon régionale, l’opportunité se limite à Manille et ses alentours ainsi qu’aux Il est à noter qu’une grande partie des ventes de produits se fait à crédit et avec villes de Cebu et de Davao. Pour les autres régions, il faut avoir la capacité des consignes (tout particulièrement avec les bouteilles en verre). d’adapter et vendre son produit en petite taille, sous forme de sachets pour prendre en considération la classe D qui est payée au jour le jour ou deux fois II. La demande et les opportunités par mois.

Les produits Français S’implanter aux Philippines

Pour les biens de grande consommation, peu de présence française. Seul L’Oréal Comme beaucoup de pays d’Asie, les grandes marques sont présentes sous est présent en filiale, mais fait face à une concurrence très significative de forme de boutiques en nom propre, dans de grands centres commerciaux. groupes anglo-saxons comme Unilever et P&G. Sur l’alimentaire, Nestlé domine Ceux-ci abritent aussi bien la restauration, l’habillement, la décoration ou la très largement le marché, suivi par des groupes locaux. On peut toutefois cosmétique. Les deux principaux groupes opérant les centres commerciaux sont

- 31 - Ayala et SM groupe. Il est important de savoir qu’il est très compliqué pour les marques étrangères d’opérer leurs propres boutiques pour des raisons légales. Il existe en effet des restrictions à l’investissement étranger sous la forme, en particulier, d’obligations de dépôt en capital très importantes pour l’ouverture d’un magasin. Ils doivent passer pas des distributeurs, franchises ou opérateurs de boutiques. Pour opérer en nom propre, il faut avoir un capital minimum et avoir sa marque enregistrée comme étant une marque de luxe. Louis Vuitton et l’Oréal sont les seuls en filiale, toutes les autres marques sont au travers de distributeurs (comme Rustan’s par exemple).

En terme d’opportunité, le coût de location est très faible comparativement à d’autres pays de la région. Les centres commerciaux les plus prestigieux (Ayala Greenbelt 5 ou Rockwell) coutent environ Php 1600 par m2 (25 euros), plus 3 % du chiffre d’affaire net. C’est un dixième du coût d’un emplacement à Hong Kong ou Singapour. Cependant, il n’est pas facile d’obtenir une place dans les centres commerciaux les plus renommés et les marques de luxe bloquent les entrées des autres pour les bons emplacements.

Intérieur d’un mall

- 32 - RÉDACTEURS : Louis-Paul Heussaff, PDG, Supply Oilfield Services Régis Bruant, Power Generation Consultant, Atlas Mining L’énergie aux Philippines

Besoins en investissement pour la production d’énergie électrique de base.

I. Présentation globale du secteur

Il y a aux Philippines trois principaux réseaux qui sont : Luzon, Visayas et Mindanao. Le premier, Luzon, est le réseau principal, 7000 MW en pointe avec un accroissement de la demande de 300 MW/an. Les Visayas comptabilisent 1800 Répartition de la production électrique selon les 3 réseaux MW en pointe tandis que Mindanao affiche 1500 MW en pointe. Les deux zones croissent chacune de 100 MW/an.

Durant les années 2000 l’ajout d’équipement aux 3 réseaux a été décevant. Différents facteurs l’expliquent : −− La loi sur la privatisation de la génération d’électricité −− Le suréquipement survenu dans les années 90

Le surplus étant maintenant résorbé, une nouvelle phase d’investissement commence. Des groupes locaux et internationaux comme AES, Marubeni, Steag ou Thai EGCO ont investi avec succès et ont tous des projets d’expansion car les besoins sont grands.

- 33 - II. Les atouts et faiblesses du secteur

La génération d’électricité à partir d’énergies renouvelables aux Philippines semble opportune. La loi sur les énergies renouvelables, votée en 2008, encourage le développement de la production d’électricité à partir d’énergie renouvelable. Cela concerne les minis et micros hydros, la biomasse, l’éolien et le solaire. A l’exception de l’hydro et de la géothermie (domaine dans lequel les Philippines sont deuxième producteur mondial), le domaine des énergies renouvelables est pour ainsi dire vierge offrant un très grand potentiel. Répartition de la production Plusieurs avantages seront offerts aux géothermique mondiale en 2010 Meralco, ou Manila Electric Company, plus grand fournisseur investisseurs comme l’exemption de TVA l’électricité des Philippines sur les importations, la non-imposition durant les 7 premières années et la garantie du rachat d’électricité à un tarif préférentiel appelé FIT. L’offre étant limitée, les premiers à déposer un dossier auront un avantage certain.

III. Les opinions et conseils d’un professionnel

Les opportunités et les besoins sont multiples. Les besoins en investissements sont grands et les investisseurs étrangers voulant rentrer dans le capital des sociétés sont les bienvenus. Cela favorise le financement qui est l’élément clé pour tout projet. Pour les besoins en financement il faut s’adresser aux banques et aux institutions. Le développement de projet semble plutôt réservé aux sociétés déjà en place aux Philippines. Ces développements de projets ont débuté depuis des années, les dossiers bien avancés sont en attente de financement.

Le secteur des énergies fossiles aux Philippines

I. Présentation du secteur

Les Philippines sont un pays peu riche en ressources énergétiques comme le gaz naturel (principale source : le champ de Malampaya qui fournit l’équivalent de 2,7 gigawatts d’électricité) et le pétrole (production locale de 10 000 barils/

- 34 - II. Les atouts et faiblesses du secteur jour) tandis qu’en énergie géothermique les Philippines La génération d’électricité à partir d’énergies renouvelables aux Philippines sont le 2ème pays producteur semble opportune. La loi sur les énergies renouvelables, votée en 2008, encourage au monde. Le pays a des le développement de la production perspectives de croissance. d’électricité à partir d’énergie renouvelable. Les dernières campagnes Cela concerne les minis et micros hydros, la pétrolières, très productives, biomasse, l’éolien et le solaire. A l’exception avec 3 découvertes sur 4 de l’hydro et de la géothermie (domaine puits forés par le consortium dans lequel les Philippines sont deuxième « Exxon, BHP and Mitra » il y a producteur mondial), le domaine des deux ans, faisaient espérer une énergies renouvelables est pour ainsi dire embellie. Cependant rien ne vierge offrant un très grand potentiel. se passe. Durant l’année 2012, Répartition de la production Plusieurs avantages seront offerts aux 12 puits d’exploration étaient géothermique mondiale en 2010 Meralco, ou Manila Electric prévus, seulement 2 ont été Company, plus grand fournisseur investisseurs comme l’exemption de TVA l’électricité des Philippines sur les importations, la non-imposition menés à bien en onshore avec des résultats décevants. Le gouvernement a émis durant les 7 premières années et la garantie des appels d’offres sur des nouveaux blocs sans que des compagnies majeures du rachat d’électricité à un tarif préférentiel appelé FIT. L’offre étant limitée, les aient exprimé un intérêt (excepté le consortium Mitra, KPC (Kuwait Petroleum) premiers à déposer un dossier auront un avantage certain. et Tap Oil), malheureusement le gouvernement a décidé de refaire un appel d’offres.

III. Les opinions et conseils d’un professionnel Dans la production énergétique, les Philippines se montrent également moins efficaces que leurs voisins, en exemple le Vietnam : 19 puits d’exploration, la Les opportunités et les besoins sont multiples. Les besoins en investissements Malaisie : 25 et l’Indonésie : plus d’une centaine (en offshore). Il n’y a qu’en sont grands et les investisseurs étrangers voulant rentrer dans le capital des géothermie que le secteur avance. L’exploration et la production devraient sociétés sont les bienvenus. Cela favorise le financement qui est l’élément clé encore augmenter pendant les cinq prochaines années. pour tout projet. Pour les besoins en financement il faut s’adresser aux banques et aux institutions. Le développement de projet semble plutôt réservé aux sociétés déjà en place aux Philippines. Ces développements de projets ont débuté depuis II. Les Atouts et Faiblesses des années, les dossiers bien avancés sont en attente de financement. L’exploration des sous-sols philippins est loin d’être prolifique. Il y a un Le secteur des énergies fossiles aux Philippines manque évident de financements et d’intérêt. Les appareils de forage ne sont pas disponibles pour de courtes campagnes. D’autres pays d’Asie ont des programmes et des contrats plus intéressants. Seul point positif, Total a repris le I. Présentation du secteur bloc SC56 avec Mitra comme partenaire. Cette année, des études sismiques et géologiques décideront des futures campagnes d’exploration. Les Philippines sont un pays peu riche en ressources énergétiques comme le gaz naturel (principale source : le champ de Malampaya qui fournit l’équivalent Un autre problème, non pas géologique mais géopolitique avec la Chine, de 2,7 gigawatts d’électricité) et le pétrole (production locale de 10 000 barils/ cause de nombreux soucis. Les Chinois deviennent agressifs sur la mer de

- 35 - Chine et notamment sur les zones économiques des Philippines, Vietnam, Malaisie et Japon.

III. Les opinions et conseils d’un professionnel de l’énergie

La solution est commerciale. Les Chinois sont prêts à rejoindre des consortiums philippins et étrangers sur des campagnes d’exploration, mais le problème qui se posera est la reconnaissance par les chinois de la souveraineté des Philippines sur des territoires qu’ils considèrent unilatéralement comme les leurs (notamment sur les royalties en cas de découverte). Il y a un manque d’agressivité à promouvoir les Philippines de la part du gouvernement bien que la loi PD 87 soit une des meilleures au monde paradoxalement.

Bien entendu, il y a également un manque d’intérêt et d’agressivité de la part des grands groupes pétroliers, et la venue de Total est le seul facteur positif en 2012. 2013 et 2014 devraient en principe s’avérer plus performantes que les années passées.

Le consortium Shell, Chevron, PNOC investit 1,5 Milliards de dollars en 2013/2014 sur un projet dit de « déplétion and compression » qui devrait permettre de prolonger la production du champ de gaz de Malampaya de 15 à 20 ans.

- 36 - RÉDACTEURS : Luc Le Cabellec, Directeur de l’Agence Française de Développement Christophe Lejeune, Directeur Général, Parex Group La construction, les normes et les économies d’énergie dans les bâtiments

I. Présentation globale du secteur

La construction : un moteur de croissance

La construction, avec une progression de 14,4 % en 2012, aura été l’un des principaux moteurs de croissance philippine en 2012 (6,6 %). La production du secteur, en valeur ajoutée brute, s’est ainsi élevée à 345 milliards de pesos (6,5 milliards d’euros), représentant, en tendance, une croissance annuelle de près de 8 % depuis 2006, en dépit d’une baisse conjoncturelle en 2011 imputable à une baisse du tiers des dépenses publiques dans le secteur1. La construction privée est quant à elle demeurée toujours dynamique2.

Ainsi, la part du secteur dans le PIB (5,5 % en 2012), avec une contribution de 0,72 point de base à la croissance, a retrouvé le niveau atteint en 2009, grâce à l’accélération observée au cours des deux derniers trimestres 2012.

1 La part de la dépense publique dans le secteur est estimée à environ 25 % de la production du secteur. 2 Philippine Constructors Association, PCA Year-End Country Report 2012, December 2012.

- 37 - Les estimations de 8 % de croissance du secteur en 20133 confirment le dynamisme continu du marché de la construction qui repose sur trois principaux facteurs : −− le fort développement du secteur des services externalisés (BPO - Business Process Outsourcing) ; −− l’investissement de placement dans l’immobilier de l’épargne d’une classe moyenne émergente et des transferts des travailleurs Philippins à l’étranger ; −− des faibles taux d’intérêt.

Le secteur est dominé par D.M. Consuiji, Inc. dans la branche génie civil, et par de grands groupes immobiliers liés à des conglomérats privés philippins dans le bâtiment (Makati Development Corp., Megawide Construction Corp., EEI Corp., pour ne citer qu’eux).

Malgré la décroissance conjoncturelle du secteur en 2011 et les pertes totales d’emploi observées aux Philippines en 20124, le secteur de la construction a continué de générer autour de 100 000 emplois nouveaux par an et emploie actuellement 2,2 millions de personnes, soit 5,9 % des actifs.

Alerté par le dépassement des ratios prudentiels bancaires sur les encours de crédits immobiliers, le FMI, comme la banque centrale, ont récemment renforcé leur surveillance. Mais le risque de surchauffe immobilière reste modérée du à une croissance du secteur constante et à des bases macro-économiques stables.

Contraint à modérer ses ambitions de promotion immobilière, le développement d’un marché de la construction verte, plus respectueuse d’une croissance faible en carbone, pourrait constituer une alternative économique prometteuse.

…négligeant largement le besoin de logement social

A côté de cette situation favorable du secteur formel de la construction, l’habitat informel continue de se développer faute de politique publique de logement social volontariste, d’une planification urbaine souvent déficiente, d’une forte poussée de la démographie urbaine, de l’ordre de 3 % et de la persistance d’une extrême pauvreté touchant près d’un quart de la population. Les besoins en logements pour la période 2011-2016 s’élèveraient à 5,8 millions d’unités, en tenant compte de la demande des nouveaux ménages (1,9 million) et des besoins de relogements/ réhabilitations (3,9 millions)5. Les investissements nécessaires pour le droit au

3 Op. Cit. 4 Avec une perte totale de 900 000 emplois en 2012. Source : Labor Force Survey, 2012 5 Philippines, Development Plan 2011-2016

- 38 - logement de l’ensemble de la population s’élèveraient ainsi à 2,3 trillions de pesos6 (43 milliards d’euros), soit environ un tiers du PIB. Selon les observateurs, on estime que le volume annuel de livraisons s’élèverait à environ 175 000, soit la moitié des besoins en logements neufs, estimé à 350 000. L’autre moitié serait donc laissée au secteur informel, augmentant d’autant le développement de l’habitat spontané et des bidonvilles.

II. Les atouts et faiblesses de l’économie verte dans la construction

Les bâtiments verts : un environnement réglementaire inexistant,

Le cadre réglementaire en faveur d’un développement vert du secteur de la construction est quasiment inexistant7. Ainsi, aucun standard de durabilité des matériaux ou d’efficacité énergétique des bâtiments n’est requis pour les nouvelles mises en construction aux bâtiments ; aucun objectif de mise aux normes (non définies aux Philippines) n’est non plus envisagé. Les initiatives ponctuelles conduites par le secteur privé se réfèrent aux normes américaines d’engagement volontaire comme le LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) sans pour autant permettre l’émergence d’un véritable marché. Les ESCO (sociétés de services énergétiques) ne bénéficient aujourd’hui d’aucun soutien pour se développer et les incitations pour des investissements verts sont limitées.

… un potentiel laissé à l’initiative locale ou privée

Cependant, quelques organisations émergent afin de promouvoir ce marché. Ainsi le Philippine Green Building Council (GBC) qui réunit de nombreux acteurs de l’industrie, a pour objectif de partager et diffuser les savoirs et de promouvoir la mise en place d’une norme verte des bâtiments aux Philippines (BERDE Rating system). De même le Green AP (Green Architecture Advocacy Philippines) regroupe des architectes promouvant la prise en compte architecturale des enjeux environnementaux. Le National Ecolabelling Program – Green Choice Philippines (NELP-GCP) est également une initiative visant à attribuer une certification à tout type de produit et qui collabore justement avec le GBC sur le secteur de la construction et des matériaux verts. Ces associations contribuent ainsi à faire progresser la responsabilité environnementale dans ce secteur.

6 Selon une récente estimation citée par le président Aquino. 7 Cf. le National Energy Efficiency and Conservation Program (EC Way of Life): http://www.doe.gov.ph/index.php/ec-way-of-life/national-energy-efficiency-and-conservation- program

- 39 - Parmi les actions initiées au niveau des collectivités locales, la ville de Quezon City, a publié en 2009 un arrêté imposant le respect de normes minimales pour tout bâtiment nouveau ou ancien. Il est assorti d’un régime d’incitations fiscales et de pénalité en cas d’infraction. La ville de Makati a pour sa part créé un « Green Urban Design Center » et prépare la mise en place d’un « Makati Green Code ». On signalera également la réhabilitation énergétique (retrofit) de quelques immeubles privés, celle de bâtiments publics (sur financement de la Banque asiatique de développement notamment) et les prêts légèrement bonifiés pour l’amélioration du bilan carbone de constructions ou de processus industriels offerts par deux banques du pays (BPI et BDO), en partenariat avec la SFI (Société Financière Internationale, groupe de la Banque Mondiale) ou par les banques publiques (Landbank et Development Bank of the Philippines) sur refinancement de JICA (coopération japonaise).

La situation critique du secteur de l’énergique, marqué par un coût excessivement élevé de l’électricité, parmi les tarifs les plus élevés d’Asie, et par un déficit de production affectant particulièrement la région de Mindanao au sud, sans épargner ponctuellement la région de la capitale, devrait inciter à l’avenir au développement d’une économie verte de la construction.

III. Les opinions et conseils d’un professionnel

Le marché de la construction est aujourd’hui en pleine expansion et s’accompagnera ces prochaines années d’un développement des technologies et solutions vertes. Les entreprises souhaitant s’implanter dans le domaine de la construction aux Philippines doivent ainsi viser le long terme et se positionner sur des domaines d’expertises. Le développement de l’économie verte du bâtiment nécessitera des technologies et savoir-faire inexistants localement et l’expertise des entreprises étrangères, et notamment françaises, sera indispensable. Cela passera par une offre de solutions et produits innovants et de qualité pour faire face à la concurrence étrangère, notamment chinoise. Aujourd’hui les entreprises françaises implantées dans le secteur (Schneider, Cofely, Parexgroup) mettent en avant cet avantage comparatif, qui leur permet de s’implanter durablement aux Philippines.

Mais le marché de la construction verte ne pourra bien sûr pas se développer sans l’impulsion de prescripteurs, grands groupes immobiliers notamment. Pour pouvoir s’implanter il est ainsi recommandé de s’associer avec des partenaires philippins influents et de valoriser auprès d’eux le bénéfice tiré par detels investissements et les innovations technologiques apportées.

- 40 - RÉDACTEUR : Christian Pirodon, directeur régional de l'Intercontinental Hotel Group, Philippines Le Tourisme et l’Hôtellerie aux Philippines

I. Présentation du secteur Hôtelier et Touristique

En 2013 les Philippines comptaient recevoir 4 millions de visiteurs (touristes et businessmen). Les pays voisins comme l’Indonésie, la Malaisie ou la Thaïlande allaient accueillir respectivement près de 8 millions, 30 millions et 21 millions de visiteurs. Comment expliquer une telle différence, connaissant le potentiel dont disposent les Philippines ? Avec plus de 7.000 îles et autant de plages de sable blanc ce nombre semble étonnant.

Des nombreux économistes s’accordent à dire que ce pays, faisant parti des « Prochains 13 », deviendra d’ici quelques années une puissance mondiale. Les prix, en comparant avec la Thaïlande ou l’Indonésie, sont certes supérieurs dans des quartiers comme Makati mais il faut noter que les Philippines disposent d’une offre encore inadaptée à la demande grandissante. Les prix ne sont que

Philippines, Arrivées de 2010 à 2014 le reflet de ce déséquilibre.

Cependant les investissements sont croissants et les standards internationaux s’imposent mais l’explosion qu’on peut attendre n’arrive toujours pas. Le marché touristique et hôtelier philippin, comme dans le reste du monde, suit des cycles (sauf à Makati dont la clientèle est composée à 90 % d’hommes d’affaires qui viennent tout au long de l’année). Il y en a 4 sur un an : de février à mai, le temps est agréable et propice aux vacanciers ; de juin à mi-septembre c’est la saison des pluies et le secteur est moins actif ; de fin septembre à mi-décembre le

- 41 - commerce hôtelier et touristique reprend pour diminuer durant les fêtes de Noël et en janvier. Durant les périodes de pic touristique, les nations les plus présentes aux Slogan de la campagne de promotion Philippines sont la Corée du Sud et les USA (avec respectivement 24 % et 16 % de parts de marché) La France et l’Allemagne sont peu présentes (représentent seulement 2.2 %) contrairement au Royaume- Uni et à l’Australie qui le sont Arrivées par saisons en 2009 et 2010 davantage (respectivement 2.6 % et 4.5 %).

II. Les Atouts et Faiblesses de ces deux secteurs

Depuis 2003 le nombre d’entrées dans le pays a doublé. L’avenir touristique semble prometteur. Cependant certains points freinent les investisseurs :

Les coûts fixes élevés

Aux Philippines l’énergie est parmi la plus chère du monde. Le pays n’étant pas encore ouvert à la concurrence dans ce secteur, les prix sont fixés par les entreprises ayant le monopole. La main d’œuvre est relativement chère. On peut ajouter que la composante immobilière est primordiale dans ce secteur. Or les prix ne cessent d’augmenter, ce qui augmente aussi le coût de l’investissement.

La Législation

La législation philippine est stricte. Elle souhaite protéger les entreprises locales de la concurrence internationale. Le secteur hôtelier est régit principalement par une loi : 60/40. Un minimum de 60 % de l’entreprise doit appartenir à un ou plusieurs investisseurs locaux. Il est donc impossible d’être majoritaire pour un étranger.

Une image à améliorer

A l’international les Philippines avaient une image de pays peu développé et peu sûr. Cependant le ministère du tourisme a lancé une campagne de promotion

- 42 - commerce hôtelier et touristique axée sur le slogan : « It’s more reprend pour diminuer durant les fun in the Philippines ». C’est une fêtes de Noël et en janvier. Durant excellente initiative, mais il reste à les périodes de pic touristique, les prouver pourquoi il fait bon vivre aux Philippines, qu’est-ce qui les nations les plus présentes aux Slogan de la campagne de promotion Philippines sont la Corée du Sud et différencie de ses concurrents directs les USA (avec respectivement 24 % comme la Thaïlande, l’Indonésie ou la Malaisie? Il semble nécessaire de changer et 16 % de parts de marché) La des points clés pour que les personnes les mieux à même de promouvoir les France et l’Allemagne sont peu qualités du pays en repartant, c’est-à-dire les touristes et hommes d’affaires, présentes (représentent seulement soient agréablement surpris. Une chose simple mais très importante : la 2.2 %) contrairement au Royaume- première impression. L’aéroport international de NAIA, le plus important des Uni et à l’Australie qui le sont Arrivées par saisons en 2009 et 2010 Philippines, pourrait faire l’objet d’améliorations. Il n’a pas le même standing davantage (respectivement 2.6 % que les aéroports internationaux des autres pays d’ASEAN. De plus, il ne dispose et 4.5 %). pas de moyens de transports rapides le reliant à Manille.

II. Les Atouts et Faiblesses de ces deux secteurs Les infrastructures

Depuis 2003 le nombre d’entrées dans le pays a doublé. L’avenir touristique En ce qui concerne le problème d’aéroport à Manille, différentes solutions semble prometteur. Cependant certains points freinent les investisseurs : sont envisagées. L’ancienne base militaire aérienne US de Clark pourrait devenir le nouvel aéroport international de la capitale. Bien que se situant à Les coûts fixes élevés deux heures en taxi de Manille, deux solutions sont envisagées. Le première consiste à étendre l’autoroute, reliant Clark à Quezon City, jusqu’à Makati. Aux Philippines l’énergie est parmi la plus chère du monde. Le pays n’étant L’autre possibilité serait de tirer parti de la ligne de chemin de fer qui relie pas encore ouvert à la concurrence dans ce secteur, les prix sont fixés par les l’aéroport à la capitale jusqu’au nord de Luzon et créer une liaison ferroviaire entreprises ayant le monopole. La main d’œuvre est relativement chère. On peut rapide, sans perturbation, ce qui augmenterait de manière non négligeable la ajouter que la composante immobilière est primordiale dans ce secteur. Or les qualité et le potentiel d’accueil. prix ne cessent d’augmenter, ce qui augmente aussi le coût de l’investissement. Certaines îles disposent La Législation d’infrastructures adéquates pour le tourisme comme Boracay, Cebu et La législation philippine est stricte. Elle souhaite protéger les entreprises locales de Palawan. Elles ont toutes des aéroports la concurrence internationale. Le secteur hôtelier est régit principalement par une et des routes praticables. Pour le reste loi : 60/40. Un minimum de 60 % de l’entreprise doit appartenir à un ou plusieurs du pays, il est difficile d’envisager une investisseurs locaux. Il est donc impossible d’être majoritaire pour un étranger. augmentation du tourisme sans un développement de ces infrastructures Une image à améliorer et une maintenance adéquate. L’ultra- luxe n’est pas concevable. L’exposition A l’international les Philippines avaient une image de pays peu développé et peu Croissance moyenne des arrivés médiatique est trop faible et beaucoup sûr. Cependant le ministère du tourisme a lancé une campagne de promotion de 2010 à 2014 d’endroits sont difficile d’accès. Pour le

- 43 - transport aérien, seule Philippines Airlines est reconnue à l’international et la sécurité des autres compagnies est perfectible. Les îlots éloignés risquent donc encore de rester inhabités pendant quelques années.

III. Les Opinions et conseils d’un professionnel du tourisme

Les Philippines ont un potentiel touristique qui n’a pas su être exploité jusque- là. Ce pays a des possibilités de croissances similaires à la Thaïlande qui reçoit actuellement 5 fois plus de touristes. Les 7000 îles, alliant collines, plages et eau turquoise avec une faune et une flore luxuriantes, sont une très bonne source de revenus. De 2012 à 2014 les entrées vont augmenter de 12 %. Le pays est politiquement stable, la sécurité s’améliore et il y a de la place pour le développement. Une fois que le gouvernement, qui n’a pas de dette ou une entreprise privée auront développé suffisamment ce domaine les Philippines connaitront à coup sûr une expansion fulgurante.

Le secteur hôtelier est aujourd’hui principalement composé de resorts aux bords de mer et d’hôtels de luxe. Il y a un manque évident d’hôtels intermédiaires : 3 et 4 étoiles internationales. Pourtant la demande s’accroît. La Chine, notamment, avec bientôt 300 millions de personnes à revenu moyen, recherche des sites de vacances bon marché. Le nombre de resorts ne suffit plus. Le besoin de grosses structures respectant et maintenant les critères internationaux se fait sentir.

Le créneau semblant être le plus porteur est celui des hôtels et resorts de 3 à 4 étoiles internationales. La demande augmente, qu’elle soit asiatique, américaine ou européenne. On constate tout de même une dominante américaine et surtout coréenne, ce dernier pays investissant en masse dans le pays.

Enfin (cf. fiche « Santé et pharmaceutique » plus haut) le tourisme médical commence à se développer aux Philippines grâce au faible coût des frais et aux grandes qualités humaines et techniques du personnel. Ce marché devrait avoir un bel avenir.

- 44 - RÉDACTEURS : Frédéric Marcerou, Directeur Général, SDV Philippines, remplacé par Michel Barbesier Raquel Costa, Directeur Général, Bureau Veritas, remplacée par Joanchris Préau

Le transport et le dédouanement aux Philippines

I. Présentation globale du secteur

La géographie des Philippines, un archipel de 7107 îles, propose un réel challenge au niveau de la gestion logistique. Cependant, la vie économique du pays se concentre majoritairement autour de la capitale, Manille, et de quelques grandes villes comme Cebu et Davao.

Aérien

Le principal aéroport des Philippines est situé à Manille. Avec un volume de 31 millions de passagers par an, NAIA propose des rotations régulières, via les hubs

Vols Internationaux depuis Manille de la cie Philippines Airlines, un des leaders du marché

- 45 - régionaux d’Asie et du Moyen Orient, sur toutes les destinations du monde. Les différents terminaux de marchandises proposent une gamme complète des services (express, température contrôlée, zone sécurisée). Malgré des fréquences limitées d’avions tout cargo, les terminaux sont équipés de moyens adéquats à la manutention des pièces hors gabarit.

Les aéroports de Clark (Luzon), Cebu (Vizayas) et Davao (Mindanao) proposent aussi des vols internationaux sur la zone Asie.

Les autres aéroports provinciaux n’accueillent que des vols domestiques avec des fréquences très régulières mais une capacité de transport de marchandise limitée.

Maritime

Les Philippines ont une façade maritime de 33.000 km. La principale porte d’entrée est Manille où se situe les principaux terminaux spécialisés dans le transport de passagers, de matières premières, de biens de consommation et d’équipement. Le trafic international en container est assuré par des rotations régulières via les hubs régionaux d’Asie. Toutefois les rotations régulières des vraquiers sont limitées. Les opérateurs portuaires disposent des équipements nécessaires à la manutention des navires mais la capacité limitée des différents terminaux peut créer des congestions portuaires durant les périodes de forte activité. Les ports de Batangas et Subic (Luzon), Cebu (Visayas), Cagayan de Oro et Davao (Mindanao) proposent aussi des services directs à l’international.

Un maillage fort a été constitué pour assurer les liaisons domestiques. Toutefois les fréquences et la disponibilité de certains équipements peuvent être limitées. La totalité du territoire est également accessible en camion via un système intermodal RoRo (camion – bateau).

Route

Le réseau routier permet d’atteindre la majeure partie des Philippines. Les infrastructures autoroutières sont concentrées aux alentours de Manille. Durant les périodes de forte activité, le nombre de véhicule en service, la qualité et la gestion des infrastructures peuvent entraîner une augmentation significative des temps de trajet (sans oublier que les ports et l’aéroport de Manille sont situés en centre-ville). De multiples types d’équipements de traction et de manutention sont disponibles pour le transport routier pour tout type de marchandise. La

- 46 - flotte est généralement constituée d’équipements de deuxième main importés de pays voisins. Certains équipements très spécifiques ne sont pas disponibles ou le sont en quantité limitée.

Douane

Le dédouanement aux Philippines reste un processus délicat malgré les progrès constatés ces dernières années notamment grâce au développement de plateformes informatiques centralisées. Les règles douanières peuvent être mal définies ou prêter à confusion, ce qui entraîne des difficultés pour établir le prix de revient réel et le temps nécessaire au dédouanement. Beaucoup de marchandises sont soumises à des permis et licences qui doivent être obtenus avant le départ de la marchandise. Les pénalités appliquées par le bureau des douanes peuvent atteindre des montants très significatifs. Il est à noter que les droits et taxes ne peuvent être réglés que par l’importateur directement au bureau des douanes, ce qui rend caduque l’utilisation de l’incoterm DDP. À l’heure actuelle tout le transport en vrac et de marchandises diverses maritimes sont soumis à une inspection avant expédition réalisée par une société d’arpentage accréditée. En l’absence du certificat correspondant (Rapport d’enquête Port de chargement) une pénalité de 20 % à 60 % de la valeur FOB sera appliquée par les Douanes.

II. Les atouts et faiblesses de ces deux secteurs

Atouts

Les Philippines occupent une position géographique centrale et particulièrement avantageuse en Asie. Ils sont un des rares pays d’Asie en situation d’importateur net.

Des efforts conséquents sont fait afin d’attirer les investisseurs étrangers sur le territoire. Ainsi de nombreuses zones sous douane (PEZA) ont été développées sur différents points des Philippines. Elles sont généralement très bien desservies par le réseau routier.

A côté de Manille, des infrastructures alternatives sont en constant développement, que ce soit dans les secteurs aéroportuaires (Clark), portuaires (Subic et Batangas) et autoroutières.

- 47 - Faiblesses

Les Philippines sont soumises à de rudes conditions climatiques. Chaque année la saison des pluies et des typhons détériore de façon significative les infrastructures et ralentit la chaîne logistique (routes inondées, glissements de terrain, perturbation des flux maritimes et aériens).

Les régulations (gouvernementales et privées), bien que généralement existantes, ne sont pas toujours suivies ou sont soumises à interprétation entraînant des difficultés et des risques de non-conformité. Ce phénomène est amplifié dans les régions éloignées de Manille.

Certains secteurs n’étant pas entièrement soumis à concurrence, les investissements nécessaires n’ont pas toujours était fait ce qui explique des infrastructures vieillissantes et des productivités relativement basses.

III. Les opinions et conseils de professionnels

Opinions

Le secteur du dédouanement doit encore progresser sur le plan de la transparence et de l’éthique afin de rejoindre les standards pratiqués dans la zone ASEAN.

Les infrastructures aéroportuaires, portuaires et routières devront recevoir des investissements significatifs dans les années à venir afin de pouvoir absorber l’augmentation du trafic attendue.

Conseils

Sans doute plus qu’ailleurs, le choix d’un bon prestataire est essentiel aux Philippines. Il pourra éviter en amont de nombreux problèmes notamment au niveau des douanes et il pourra avoir un rôle de conseil sur l’ensemble de la chaine logistique. Toutefois ceci n’est pas une garantie.

- 48 - RÉDACTEURS : Julia Godet, Directeur Commercial Régional, Air France KLM Thierry Tea, Directeur Général, PhilJets Group Le Transport Aérien, et l’Industrie Aéronautique

I. Présentation du secteur aérien et de l’industrie aéronautique

Le secteur de l’aérien

Le secteur de l’aérien aux Philippines est en plein essor, et reste extrêmement concurrentiel. Si le marché domestique est dominé par Philippine Airlines et Cebu Pacific, Seair, Zest Air et Air Asia tirent également leurs épingles du jeu. Le pays compte 82 aéroports, dont 10 internationaux.

Début juillet 2013 l’Union Européenne a levé l’interdiction de vols au-dessus de l’Union Européenne de la compagnie Philippines Airlines après que les Nombres de passagers pour les vols autorités aériennes du pays aient domestiques, par compagnie de 2010 au donné des gages sur l’amélioration ème 3 trimestre 2012 de la sécurité. Les Philippines Source : CAB – Planning & Research restent cependant toujours en Division Catégorie 2 par la FAA américaine. Philippines Airlines, qui vient récemment d’acheter des long-courriers va reprendre ses vols, dès septembre, vers Londres, Paris, Rome et Amsterdam.

Philippines Airlines, leader historique du marché, s’est fait doubler en termes de nombre de voyageurs par Cebu Pacific, dont la stratégie « Low Cost » a porté ses fruits, totalisant plus de 52 % du marché domestique depuis 2010. Cebu a réalisé une entrée en bourse plus que réussie en Octobre 2010, avec USD 539 Millions de fonds (meilleure performance pour une compagnie low cost). En comptant déjà plus de 10 millions de passagers en 2011, Cebu cible les 15 millions en 2015.

- 49 - Le marché international passager est également en croissance (environ +10 % par an). Les compagnies aériennes Philippines représentent près de 45 % du marché international (Philippines Airlines 25 %, Cebu Pacific 16 %) et sont en plein essor. Plus de 50 % du trafic international est de/ vers la Nombre de passagers pour les vols zone Asie / Océanie. Des nouveaux internationaux, de 2012 au 3ème trimestre 2012 Source : CAB – Planning & Research acteurs tels qu’Air Asia (compagnie Division low-cost leader en Asie et basée en Malaisie, qui vient d’ailleurs d’investir dans Zest Air) émergent, en s’implantant sur des aéroports tels que Clark.

Egalement en forte croissance, le trafic de/vers le Moyen-Orient (plus de 20 % du trafic a l’international), largement dominé par les compagnies du Golfe (Etihad Airways, Emirates, Qatar Airways, Gulf Air, Saudi Arabia Airlines) qui comptent plus de 60 % de parts de marché.

Ces mêmes compagnies du Golfe ont affiché un intérêt et une ambition forte pour le vieux continent - l’Europe – ème3 marché majeur après l’Asie et le Moyen- Orient (environ 10 % du trafic passagers international). Elles représentent plus de 35 % de part de marché de/vers l’Europe en 2012. Ayant déployé des capacités importantes sur la desserte des Philippines, les compagnies du Golfe se sont tournées vers le marché européen pour remplir leurs avions. Pour se faire, elles ont adopté une stratégie d’acquisition du marché au moyen de tarifs agressifs pour un produit et des services jugés de qualité par les passagers.

Cathay Pacific reste leader avec 18 % du marché, tandis que KLM est relayé à la 4ème position avec 12 % de part de marché. Depuis avril 2012, KLM Royal Dutch Airlines a mis fin à l’unique liaison non-stop entre l’Europe et les Philippines. En cause: −− un environnement concurrentiel agressif impactant la recette unitaire (le Yield) −− la structure de coût interne : coûts salariaux notamment −− les coûts externes : coût du pétrole et taxes particulièrement élevées aux Philippines (Common Carrier Tax & Gross Philippine Billing tax)

Une typologie de passager importante et particulière aux Philippines est la population des OFW (Overseas Filipino Workers), c’est-à-dire les philippins partis

- 50 - travailler à l’étranger. Ils sont environ 10 millions répartis dans le monde entier (soit près de 10 % de la population totale des Philippines) et constituent un marché important pour les compagnies aériennes.

L’industrie Aéronautique

Le Groupe EADS marque de son empreinte les Philippines de par les succès de ses filiales Airbus, Eurocopter, ATR, Sogerma ou encore OnAir. Avec une présence dans le pays de plus de 30 ans ainsi que des investissements à travers Eurocopter Philippines qui emploie 55 personnes dont 90 % de philippins qualifiés.

La dominance d’Airbus sur le marché des avions commerciaux a encore été prouvée récemment avec la vente de 64 Airbus pour USD 9 Milliards à Philippine Airlines et son nouvel actionnaire le Groupe San Miguel. Ce contrat fait suite aux commandes en 2010 par Cebu de 37 Airbus pour USD 3.8 Milliards.

Si Eurocopter avec 53% de part de marché est également leader des hélicoptères civils (70 machines) et ATR reste leader sur le marché des turboprop commerciaux avec 9 ATR 72-500 chez Cebu Pacific, sur le marché des jets privés, les nord- américains restent très dominants, avec Gulfstream, Bombardier, Cessna et Hawker Beechcraft qui ne laissent pas beaucoup de place à Dassault FalconJet (seulement 2 Falcon aux Philippines), dans l’aviation d’affaires.

II. Les Atouts et Faiblesses de ces deux secteurs

Les Infrastructures

Les standards de l’aviation civile philippine sont encore trop bas et témoignent d’un manque de rigueur, de maintenance des dernières années. Cela s’explique par le manque de capitaux investis dans le secteur par les précédents gouvernements. La nouvelle administration Comparaison avec ses proches voisins de la qualité globale du transport aérien. En 2013 : a conscience du challenge et Singapour (1er), Malaisie (2ème), Thaïlande (3ème), investit fortement. Indonésie (4ème), Vietnam (5ème), Philippines (6ème)

- 51 - L’aéroport de Clark, zone franche au nord de Manille, reçoit beaucoup d’investissements (par exemple MetroJet et Airlines Engineering) dans le but d’en faire un hub aéronautique international, avec notamment des centres de maintenance (MRO).

Le nombre croissant de voyageurs

En plus de la hausse du nombre de touristes, plus de 10 millions de philippins travaillant à l’étranger ce qui représente un marché important. D’autre part, le pays se développant rapidement, le nombre de voyageur est grandissant, de même que le nombre de très riches pouvant acheter des appareils privés.

Les services

Le pays cherche aussi à se développer dans les services, via les BPO pour les compagnies étrangères (cf. fiche sur les « Services et BPO »). Le nouveau Hub à Clark a aussi pour objectif de former à la maintenance des travailleurs philippins afin de les envoyer à l’étranger comme le fait la société française 3A en partenariat avec Dornier Technology.

III. Les perspectives et conseils

Opportunités réelles

Le marché de l’aéronautique aux Philippines est donc riche en opportunités. Les aéroports ont besoin de nombreux équipements et le personnel de l’industrie aéronautique requiert de la formation afin de s’adapter aux normes internationales, et d’offrir des bases solides au développement de ces marchés dans le pays.

Pour les compagnies aériennes, les Philippines affichent une économie des plus dynamiques de la zone Asie-Pacifique (7,8 % de croissance) : la croissance de l’économie est fortement corrélée à la croissance de la demande et donc du trafic aérien. Un potentiel à exploiter donc, non seulement sur le périmètre domestique, mais aussi sur le périmètre international.

Enfin, les Philippines sont une destination touristique à fort potentiel (cf. fiche sur le Tourisme). Un potentiel actuellement sous exploité par rapport à ses

- 52 - voisins asiatiques tels que la Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie ou l’Indonésie qui accueillent bien plus de touristes, notamment européens. Les développements touristique et aérien sont intimement corrélés et les perspectives sont, en ce domaine, très prometteuses.

Partenaires ou relais locaux

Il est important pour réussir, d’identifier et de sélectionner les bons partenaires locaux ainsi que les soutiens nécessaires, afin de pouvoir se positionner adéquatement sur le marché Philippin.

Forte volonté, patience, ténacité

Beaucoup plus vrai sur des secteurs ou marchés en relation avec le gouvernement que pour le secteur privé, la patience ainsi que la ténacité et forte volonté sont des critères absolument nécessaires afin d’atteindre la finalisation de contrats.

- 53 - RÉDACTEURS : Jean-Claude Neumann, Directeur Général, Egis Projects Philippines, Inc. Roger Ferrari, Directeur Général, Pacific Hemisphere Development

Secteur des Infrastructure

I. Présentation du secteur des infrastructures

Alors que le besoin d’infrastructure est criant pour le développement économique des Philippines, les investissements dans ce secteur restent trop faibles à moins de 3 % du PIB. Ce manque d’investissement est fréquemment cité par Classement de la qualité globale des les industriels comme une infrastructures des plus proches voisins. En 2013 : priorité et un enjeu du Singapour (1er), Malaisie (2ème), Thaïlande (3ème), développement économique. Indonésie (4ème), Philippines (5ème), Vietnam (6ème)

La qualité globale du secteur de l’infrastructure est à peu près équivalente, d’après les deux derniers rapports du Forum économique mondial, à celle de l’Indonésie et du Vietnam, loin dernière Singapour, la Malaisie ou encore la Thaïlande. Se pose en plus pour les Philippines le problème d’être un archipel dont la densité urbaine augmente considérablement.

Une des causes principales de ce retard est la lenteur et la faiblesse de l’administration qui met parfois jusqu’à 10 ans pour finaliser un projet.

II. Importance des Partenariats Public Privé (PPP)

Devant l’importance du secteur privé comme principal instrument de croissance, les partenariats public-privés visent à stimuler les ressources privées afin de financer la construction et la maintenance d’infrastructures.

- 54 - Le Gouvernement a mis en place Agriculture Santé un centre de PPP (PPP centers) Education 4% 3% doté de 9 groupes de consultants 5% internationaux et d’un budget d’étude : le PDMF. Eau Transports 22% 39% Le « Project Development and Monitoring Facility » (PDMF) Réseau est un fonds fiduciaire mis en routier 27% place par le gouvernement des Philippines et le gouvernement de Répartition du budget l’Australie avec une participation d’investissements publics 2012 de la Banque Asiatique de Développement, du Royaume-Uni et du Canada. Son objectif est d’améliorer le cadre légal et règlementaire des PPP et de développer un « pipe-line » important de projets d’infrastructures en PPP. Le PDMF financera les opérations préalables à l’investissement en PPP, comme des études de préfaisabilité et de faisabilité, des études de financement de projets, de structures de projets en PPP et de services de conseils. Le budget initial du PDMF était d’environ 10 millions d’euros et il vient d’être doublé.

III. Les opinions et conseils de professionnels

Comparé à ses voisins de l’ASEAN, les infrastructures philippines sont insuffisantes, ce qui constitue un frein important au développement économique du pays.

Depuis plusieurs années, les gouvernements se sont succédés sans vraiment avoir consacré beaucoup de temps à un programme sérieux de développement des infrastructures. Le pays manque d’autoroutes, de routes, d’aéroports, de ports, de système de transports publics, de ponts, etc.

Cette situation démontre un manque de volonté politique dans la répartition des budgets et une déficience de consistance dans l’application des règles et de politique d’investissements pour attirer des investisseurs locaux et étrangers dans ce secteur.

Pour parer au manque de budget de l’état, les Partenariats Public Privé (PPP) semblent être le remède trouvé par le nouveau gouvernement, comme le fut le modèle des BOT dans le passé.

- 55 - Cependant, après plus de deux ans au pouvoir, le gouvernement actuel peine à lancer les nombreux projets en préparation et n’a que peu de résultats à montrer (deux PPP approuvés mais pas encore commencés).

Un Centre PPP a été créé pour gérer cet ambitieux programme de développement et une nouvelle loi devrait être approuvée par le congrès en remplacement de la loi sur les BOT.

La « structure de développement de projets et de monitoring (PDMF) » est un fond mis en place par le gouvernement philippin avec l’aide de gouvernements étrangers et de la Banque Asiatique de Développement. Le PDMF a pour objectif d’améliorer le cadre légal et réglementaire des PPP et de préparer une liste importante de projets d’infrastructures.

Le programme PPP devrait finalement porter ses fruits vers la fin du mandat du Président actuel dans un peu plus de trois ans, en espérant qu’il sera respecté par son successeur.

Si une impulsion sérieuse était donnée à l’investissement public et/ou au PPP, les perspectives seraient considérables (plus de 100Mds USD de besoins sur 10 ans) y compris pour les entreprises françaises, que ce soit en construction d’équipements ou en gestion en concession.

- 56 - CONTRIBUTIONS

LES ENTREPRISES DIRIGÉES OU REPRÉSENTÉES PAR DES CCE AUX PHILIPPINES

ASIATYPE PACIFIC HEMISPHERE DEV. BUREAU VERITAS PHILIPPINES PAREXGROUP FRANCE EASCORP POWER PLANT SERVICES INC. PHILJETS AERO SERVICES INC. EGIS PROJECTS PHILIPPINES RUSTAN’S COMMERCIAL CORPORATION EUROASIA SOCIETE MATIERE SAS INTERCONTINENTAL HOTELS GROUP SUPPLY OILFIELD SERVICES, INC. JEWELMER THALES ATM PTY LAFARGE CEMENT SERVICES TOTAL EXPLORATION (PHILIPPINES), INC. VSL OBERTHUR TECHNOLOGIES ZENITH AIR INC.