Une Passion Égyptienne. Marguerite Et Jean-Philippe Lauer

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Une Passion Égyptienne. Marguerite Et Jean-Philippe Lauer UNE PASSION ÉGYPTIENNE Claudine Le Tourneur d'Ison UNE PASSION ÉGYPTIENNE Marguerite et Jean-Philippe Lauer PLON ISBN : 2-259-18144-9 à Cyril. « Sur cette terre, les choses ne sont que des symboles éternels vêtus de pous- sière... » Gustav MEYRINK. « Dans cette terre de mémoire et de légendes, le temps n'est pas un puits où l'on se penche, comme en Occident, mais une source où l'on s'abreuve. » Alain BORER. « Parlez, ô vous mes souvenirs, et rendez au moins un reflet de ma vie avant qu'elle ne sombre dans les ténèbres. » Stefan ZWEIG. Ils ne furent jamais avares de leur temps et mon plaisir à les écouter grandit au fil des semaines, tout comme mon attache- ment. J'ai peu à peu découvert deux êtres d'une profonde noblesse d'âme. Avec Mme Lauer, j'ai fait la connaissance d'une femme envoûtante à l'intelligence aiguë, une personnalité hors du commun, au charme magnétique, pleine d'humour et de compassion. Je n'oublierai jamais sa voix brisée, puis ses sanglots lorsqu'elle me raconta l'étrange destin de sa cousine Françoise Bruyère. Ni son émotion quand elle me parla de ses parents, et notamment de son père, Pierre Jouguet, grand helléniste, grand humaniste, un homme éblouissant d'érudition et de générosité. D'une sensibilité plus retenue, plus pudique aussi, Lauer a tou- jours su être merveilleusement drôle. Je me souviens en particu- lier d'une visite avec lui sur le site. Nous nous étions abrités du soleil de midi dans la « Maison du Sud » à Sakkara. Assis par terre, profitant de ce moment de répit, il me racontait la visite du roi Victor-Emmanuel d'Italie dans les années trente, quand, avant même d'être parvenu au terme de son récit, il m'entraîna avec lui dans un extraordinaire fou rire. Nous riions si fort que des touristes, nous découvrant ainsi, furent pris eux aussi, d'une soudaine hilarité. A Paris, Jean-Philippe Lauer vit reclus dans son bureau, au milieu d'un amoncellement de dossiers et de papiers. Il travaille, inlassablement, dans l'urgence d'un temps qui, de jour en jour, se rétrécit comme une peau de chagrin. Devant les projets, il se montre réticent. Pourtant, dès qu'approche novembre, il est tout à la pensée de regagner l'Egypte où il reste jusqu'à la fin du mois d'avril. A Sakkara, c'est un autre homme. Moins silencieux, moins soli- taire et soudain exalté dès qu'il parle de ses travaux : il surprend tous ceux qui l'abordent par l'inaltérable jeunesse de son regard. Debout très tôt, il ne quitte le site de Djoser qu'au coucher du soleil. On pourrait le croire fragile tant il est mince. C'est en fait une véritable force de la nature dotée d'une inépuisable énergie. Il suffit de le regarder traverser d'un pas volontaire l'enceinte de la Pyramide à degrés, grimper sur les pierres, se baisser pour se faufiler dans les souterrains. Son corps lui obéit encore formida- blement. Il s'est attelé à une entreprise si vaste qu'elle lui a insuf- flé une volonté titanesque. Lauer est un homme qui n'a pas vécu de chimères. Arrimé à la réalité, il a compris que, pour réussir à reconstituer les monuments de Sakkara, il lui fallait vivre dans l'abnégation de tout le reste. On lui doit un travail de restaura- tion grandiose, auquel il a apporté une sensibilité de poète. Il a tant observé sur chaque pierre le reflet du soleil qu'il connaît l'instant précis auquel il convient de photographier telle chapelle et n'a aucun doute sur la meilleure inclinaison des rais de lumière sur la façade d'entrée. Quand il passe en douceur une main sur la belle couleur dorée des pierres, on comprend l'étrange histoire d'amour que cet homme vit avec Sakkara. C'est pour cette raison qu'il se bat depuis dix ans afin que le Service des Antiquités construise un musée à côté du site. Musée indis- pensable pour permettre aux visiteurs de mieux comprendre ce que fut l'ensemble funéraire du roi Djoser. Aujourd'hui, les travaux ont enfin commencé. Qu'ils soient terminés pour fêter ses soixante-dix ans de passion égyptienne serait le plus bel hommage que pourrait lui rendre ce pays ! « Dieu a oublié M. Lauer », disent en souriant les Egyptiens. Les pierres de Sak- kara, elles, chériront éternellement son nom. MÉMOIRE 1 férence« Il n'est des qu'unconstellations acte sur nilequel le murmure ne prévale éternel ni l'indif- des fleuves : c'est l'acte par lequel l'homme arrache quel- que chose à la mort. » André MALRAUX. Dès son arrivée à Sakkara, Jean-Philippe Lauer fut frappé par la parfaite transparence de l'air. Un air cristallin dans un désert aux ondulations jaunes. Rien ne bougeait qu'un voile de pous- sière rousse flottant partout, léger, autour des pierres ruinées. Avec, pour seule présence, cette fabuleuse énigme de pierre posée à l'entrée des solitudes libyques. Dans un paysage totale- ment sauvage, la pyramide du roi Djoser se détachait, ocre, dans la couleur d'or du couchant. «J'ai ressenti face à cet incroyable monument une attirance irrésistible, une soudaine fascination et une curiosité sans mesure » raconte, soixante-neuf ans plus tard, Jean-Philippe Lauer, la voix étreinte par l'émotion. Bien étrange édifice, en effet, que cette pyramide constituée de six terrasses superposées. Il y a quelques mois à peine, il en ignorait jusqu'à l'existence. L'Egypte n'avait pas nourri ses rêves d'enfant. Il se demandait encore quel miracle l'avait poussé ici. Quelle main divine l'avait amené au pied de ruines aux formes si inquiétantes ? Qui l'avait poussé devant les vestiges du seul peu- ple qui ait combattu la mort avec une volonté prométhéenne ? Il resta là un long moment, le regard capturé par ce paysage aussi austère qu'envoûtant. Une sensation violente, animale, lui traversa le corps : il venait de recevoir en plein cœur ce que le monde, pour lui, porterait désormais de plus beau. «Je me suis senti absorbé par l'extraordinaire magie qui se dégageait du site. Inconsciemment sans doute, j'ai compris que ce jour du 2 décem- bre 1926 allait bouleverser définitivement le cours de mon exis- tence. J'étais trop croyant pour penser que seul le hasard avait guidé mes pas dans ce désert. » Sa formidable passion pour Sak- kara venait de naître. Elle ne le quitterait plus. Il suffit parfois d'une simple lettre pour faire basculer une vie. Cette lettre était arrivée du Caire au printemps 1926. Jean-Phi- lippe Lauer achevait sans enthousiasme des études d'architecture à l'Ecole des beaux-arts de Paris. « En regardant travailler quel- ques élèves, j'ai très vite pris conscience du niveau moyen de mes dessins. Il y avait une réelle transcendance dans les esquisses de ceux qui étaient vraiment doués pour l'architecture. Mais je ne me suis pas pour autant découragé. Après six ans d'études — entrecoupées par mon service militaire — j'ai passé mon diplôme. J'avais choisi comme projet de thèse un centre médical car, lors de visites faites à mon frère malade, j'avais été impres- sionné par l'archaïsme des hôpitaux. Il me semblait qu'il y avait urgence pour la France à remédier à cet inacceptable état des lieux. D'ailleurs, si je n'avais pas cédé à l'appel de l'Egypte, j'aurais peut-être consacré ma vie à construire des bâtiments hospitaliers. » Dans un pays où s'amorçait une grave crise économique, trou- ver du travail était devenu sa préoccupation majeure. Il paraissait déjà loin le temps des vastes programmes de reconstruction lan- cés en toute hâte après la guerre de 14, c'est-à-dire à l'époque où il avait commencé ses études. L'immobilier périclitait faute d'investisseurs. Les architectes étaient parmi les premiers à en subir le contrecoup. Sous l'impulsion de quelques camarades d'école, Jean-Philippe envisageait de s'expatrier. Pourquoi ne pas partir pour le Maroc ou l'Amérique latine, pays qui accueillaient à bras ouverts les compétences venues d'Europe ? Lui qui avait si peu voyagé sentait poindre des désirs d'inconnu. Il en était là dans ses réflexions quand l'Egypte entra à l'improviste dans sa vie. Sur l'enveloppe, l'écriture brouillonne de son cousin Jacques Hardy. Un cousin par alliance qu'il connaissait peu. Lui aussi était architecte, installé au Caire avec sa famille depuis plusieurs années. Bel homme à l'esprit tortueux, plus âgé d'une dizaine d'années que Jean-Philippe, il faisait preuve, à ses heures, d'un humour décapant. Il avait, dès le début de la Grande Guerre, par- ticipé à la bataille de Charleroi. Blessé, il avait été fait prisonnier et envoyé dans un camp où il avait passé finalement la plus grande partie du conflit. Dans son malheur, il avait eu la surprise de retrouver, prisonniers comme lui, deux camarades des Beaux- Arts, deux personnages d'exception : Edrei, un Juif égyptien engagé dans l'armée française comme aviateur, et Azéma, devenu plus tard Grand Prix de Rome. Les épreuves de la capti- vité avaient soudé leur amitié au point qu'ils décidèrent, la guerre terminée, de ne pas se séparer. Ils ouvrirent ensemble un cabinet d'architecture et commencèrent à participer à de nom- breux concours publics. Ils affirmèrent leur talent en obtenant la construction de l'Ossuaire de Douaumont, puis celle des tribu- naux mixtes au Caire. Mais Azéma, entre-temps, reçut le Grand Prix de Rome d'architecture et dut rester en Italie.
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