PRÉFACE
Occurrent hic pIra quibus delcctentur posteri.
Initier le public à la connaissance d une foule de détails aussi charmants qu instructifs sur la vie intime de nos aïeux au XVI c siècle, tel est notre but en lui offrant cc petit volume dont l original fait partie de nos archives particulières. Le petit opuscule, que nous publions avec traduc- tion et texte en regard, est un de ces livres de raison, un de ces précicuK carnets sur lesquels, suivant une vieille et louable coutume de notre cher pays de Flandre, le chef de toute noble famille inscrivait les principaux évélletnents qui venaient, tour à tour, attrister ou réjouir le foyer domestique. Nous le dédions aux gourmets littéraires, à ces amis passionnés de l antiquité vetustatis amantes u comme dit un vieil auteur. Nous nous garderons bien de relever ici les détails curieux qu offre la lecture de ce petit carnet commencé par Nicolas van Pradelles, époux de Marie Walis, né Hazebrouck, le 26 Novembre 1537, y décédé le Document
il il II il II III illiIII II I li III II 0000005566358 r -2- t8 Mars 1607, et achevé par sa famille. Nous le donnons tel qu il est écrit, avec cette naïveté, avec cette franchise qui en fait le charme, puisqu il était destiné à ne jamais dépasser le seuil paternel. Encore un mot avant de terminer la préface déjà trop longue, peut-être, d un si minime opuscule. Dans notre tache ingrate de traducteur, nous avons visé moins à l élégance qu à la fidélité la plus scrupuleuse. Pour mieux apprécier et notre Flandre et la famille de l auteur, nous avons cru devoir accompagner de quelques notes, sans prétention aucune, la traduction que nous donnons de ce petit livre de Nicolas van Pradelles, parfois même, pour suppléer au laconisme du texte, nous avons dû le compléter en intercalant certains mots entre parenthèses. Enfin, pour fournir une idée plus complète, nous avons, au moyen de fac-sirnile, reproduit l écriture de notre manuscrit.
En terminant, nous dirons iavec le poète C acceptez, cher lecteur, ce modeste travail, et par vos connais- sances plus étendues, daignez suppléer à notre insufli- sance. Si quis meliora, Cai,didu& impcn, vel pris Utete mecam.
IGNACE de COUSSEMAKER
Bailleul (Nord) Juillet 1886. -I- Up den xviiell Septembre XVcl,Xllllllrh Colacrdt van Pradeels, fils Colaerdts, dede Iondertrauwe met Marie Walis, fa Roberts, van de prochie van Lecke. la Ende den xxiii Octobre in t selve jaer vas bruloft ghehouden te Hazebrouck ten huuse van de wede rn Pieter de 1)eckere, myne suster. De voorse Marie es dese werelt overleden den xxxill, Octobris 1597, oudt ii jaeren te S Mathys daghe eerstcomende. -1---
Le 17 Septembre 1564, Nicolas Van Pradeels, fils de Nicolas, épousa Marie Walis, fille de Robert, de la paroisse d Lecke. t .2.. Et le 24 Octobre de la même année, les noces furent célébrées à Hazebrouck, dans la maison de ma soeur, veuve de maître CZ Pierre de Deckere. La dite Marie Walis a quitté ce monde
le 3 t Octobre 597; elle allait compter 52 ans
ci â la prochaine fête de St-Mathias (24 Février). —u---
Up den xii October LXVt was ons eerste kynt geheboren tusschen vii ende viii hucren JANE voor noeric. De marie vas in Geminy, de sonne in Libra. De peter was m e Pieter I)audrchem, myn cousyn, in de name van damp Jehan van Pradecis, mynen oom, abt van Haems, de welcke gaf eenen lnghelschen Henricus souve- rain y3fl \ILXTlh., ende cen stick van zeven stuvers, rnetgaders eenen Carolus gulden voor de jorickyfven. De metere was Cathelyne Lammoots, myn schoorimoeder, die gaf cen selveren copken ende ecrien dicken Daeldere rnetgaders cen stick van viii; ende was ghenaemt Jane. Wesende een kynt van seven maenden, storf den xxii der selver maent. Le 12 Octobre i5(65), entre 7 et 8 heures du matin, est ne Jeanne, notre premier JEANE enfant. La lune était aux Gémeaux, le soleil à la Balance. Mon cousin, maître Pierre Daudrehem fut parrain au nom de mon oncle, dom Jean Van l radeels, abbé de Ham; il donna un Souverain anglais à l effigie du roi Henri, de 6 livres 12 escalins, plus une pièce de 7 patards, auxquels il ajouta un Carolus d or pour la jeune mère. La marraine fut Catherine Lammoots, ma belle-mère; elle donna une coupe en argent, un double l)aeldere, plus une pièce de huit livres. Notre fille fut nommée Jeanne; mais comme c était un enfant né à sept mois, elle ne vécut que io jours. - XII -
Up den xxni van Sporcie XVCLXVI, wesende S Mathys dach, vas ons tweedc kynt ROBER] ghcboren. De marie was in Libra, mits naer middelnacht svas. De peter was Robert Walis, myn schoonvader, die gaf een Leauwe, eenen Guillelmus ende eenen Teston, ende de metere vas Wiliemyne, myn suster, de wede m Pieter de I)eckere, die gaf een gouden Crone, ende was ghenacmt Robert, die vas kersten ghedaen den XXVCn der selver maent. Wesende naer drie daghen sieck, storf den xien van Mcye daer naer. Ghehuwet a° 95 met Jane de Deckere van S Mariacappel. Den Illn Hoymaent LX Viii, up eenen sater- dach, vas ghcbooren Cornelis, ons derde kynt, CORNELI te Iiarynghe, ten huusc van eencn Jacob de Coockere, landtzman, cornende -3-
Le 24 Février 1566, jour de St Mathias, est né notre deuxième enfant. La lune était à la ROBERT Balance, à l heure de minuit. Robert Walis, mon beau-père, fut parrain, et donna un Lion, un Guillaume, plus un Teston. Guilleniine, nia soeur, veuve de maître Pierre de Deckere, fut marraine, et donna une Couronne d or. li fut baptisé le 25 du même mois, sous e nom de Robert. Après une maladie qui ne dura que trois jours, Guillemine mourut le ii Mai suivant. [Robertj épousa en (15)95 Jeanne de Deckere de Ste-Marie-Cappel. Le 3Juillet ( 5 68 qui était un samedi, est né, à l-laringhe, dans la demeure d un certain CORNIL .Jacques de Coockere, laboureur, Cornil notre troisième entant. - Iv -
Met mynne huusvrauwe van Ste Cornelis in piigrinaige ontrent den Vie hueren riacr noene. Peter vas Guillarne de Poirs, f Guillarnes, van Watou, die gaf ni L. p.; cndc de metere Cornelie, t wyf Picter Spetebroot, uuter name van Magriete Yetswerts, die gafecncn sclvcrcn Icpcl, endc voor de selve Cornelie XL L. p. De rnanc was in Scorpius in t wassen, de sone in Cancer. De nioeder van selvcn kynde was te Haseb. ghchrocht den XIneTl Juir LXVI II, ende den xiiii t July creech de corisen, die zoc hadde xxiin hueren sonder wecht te gane, die oock langhe was in dangere van doot. Den xv July LXV1II, t selve kynt w-as hcsteet ten huuse van Mah. Strynck voor hy jaere xiii L., die rnacr en sooch tot Haseb. feeste 69, mits syne wocster-mocder dicke was met kynde.
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