Rpertoire Mthodologique Des Papiers Des Princes De Conti
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► Table des Matières MAISON DE CONTI REPERTOIRE NUMERIQUE DETAILLE DES PAPIERS SEQUESTRES A LA REVOLUTION FRANÇAISE 3 (SOUS-SERIE R ) par Marie-Adélaïde NIELEN Conservateur aux Archives nationales Paris Centre historique des Archives nationales 2003 1 TABLE DES MATIERES Introduction Sources complémentaires. Bibliographie REPERTOIRE. I. TITRES DE FAMILLE Généralités. — Documents relatifs à la famille de Conti. — Documents relatifs aux familles alliées. — Documents relatifs à des tiers. — Principauté d’Orange. II. MAISON DES PRINCES DE CONTI. ACTIVITES DES PRINCES. Conseil de Conti. — Comptes et dépenses des princes et princesses de Conti. — Finances. — Comptes des princes de Condé. — Hôtels parisiens. — Entourage des princes. Personnel. — Archives. — Louis-François de Conti, Grand Prieur du Temple. — Séquestres révolutionnaires. III. DOMAINE Généralités. — Anjou. — Aquitaine. — Aunis et Saintonge. — Auvergne. Velay. — Berry. — Bourbonnais. — Bourgogne. Bresse, Bugey, Franche- Comté, Pays de Gex. — Champagne. — Corse. — Dauphiné. — Ile-de- France. — Languedoc. — Limousin. — Maine. — Marche. — Nivernais. — Normandie. — Orléanais. — Picardie. — Poitou. — Principauté d’orange. — Provence. — Savoie. — Touraine. IV. MAISON DE LONGUEVILLE Généralités. — Conseil de Longueville. — Comptes. — Débets. V. PIECES ISOLEES TABLEAU DE RÉPARTITION DES NOMS GÉOGRAPHIQUES INDEX DES NOMS DE LIEUX ET DE PERSONNES Table de concordance. Tableau généalogique des maisons de Conti et Condé. 2 INTRODUCTION « Le comte de la Marche a des qualités qui, sans en faire un homme d’État, le rendent plus estimable qu’un autre prince ». Ainsi parle l’abbé de Véry1, dans son journal pour les mois de juillet-août 1774, de celui qui allait devenir, deux ans plus tard, à la mort de son père Louis-François, le nouveau prince de Conti. Les 1100 articles qui composent la sous-série R3 sont le résultat de la saisie des papiers de Louis-François-Joseph de Bourbon, dernier prince de Conti, mort en exil à Barcelone le 10 mars 1814, et de sa femme, Marie-Fortunée d’Este. Cela explique que le fonds couvre principalement le dernier tiers du XVIIIe siècle, même s’il renferme de nombreux documents beaucoup plus anciens, remontant parfois au Moyen Age. La Maison de Conti. La Maison de Conti (ou Conty) est une branche cadette de la Maison de Condé, elle-même issue de la Maison de Bourbon ; les Conti avaient donc la qualité de « princes du Sang ». La première maison de Conti fut constituée en 1558 pour le troisième fils de Louis Ier de Bourbon (premier prince de Condé), François de Bourbon ; elle tirait son nom de la petite seigneurie de Conti, dans l’actuel département de la Somme, qui fut érigée en principauté en 1595. Mais la branche s’éteignit avec la mort sans postérié de François de Bourbon, en 1614. Elle fut reconstituée en 1629 pour Armand de Bourbon, second fils d’Henri II de Bourbon- Condé, et se poursuivit jusqu’à la mort en exil de Louis-François-Joseph en 1814. Les six princes de Conti, aux alliances prestigieuses (que ce soit avec une nièce de Mazarin, une fille légitimée de Louis XIV ou leurs cousines Condé ou Orléans), s’illustrèrent par leur rôle politique et militaire, tel François-Louis, proclamé roi de Pologne par la noblesse polonaise en 1696. Mais ils furent aussi de grands mécènes, protecteurs de Molière, que le prince Armand fait venir à Pézenas, mais aussi de La Fontaine, Diderot, Beaumarchais et Rousseau. Louis-François (1716- 1776), cinquième prince de Conti, Grand Prieur du Temple dans l’enclos duquel il protège les faiseurs de libelles et les Jansénistes, fut un des principaux collectionneurs de son temps. C’est assez dire l’intérêt qui s’attache aux archives ici décrites 2. Histoire du fonds. On ne connaît pas la date à laquelle les papiers de Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti, qui a émigré peu de temps après le 14 juillet 1789, ont été saisis. Le 1 Journal de l’abbé de Véry, édité par Jehan de Witte, p. 155. 2 On trouvera ci-après dans la Bibliographie les principaux travaux relatifs à la Maison de Conti. 3 citoyen Duchâtel, chef du Bureau de l’actif et passif des émigrés, a remis à François Richebraque, commissaire nommé le 13 prairial An II par le département de Paris pour procéder à l’inventaire des titres et papiers des émigrés, « huit grands paniers, cinq cent cartons, dix portefeuilles, le tout rempli de papiers, trois cent liasses et deux cent registres reliés et non reliés »3, provenant de la saisie effectuée chez le prince et enregistrée sous le numéro de dépôt 902. L’inventaire des papiers débute le 26 prairial An II, au dépôt des archives des papiers des émigrés, et se poursuit jusqu’en l’An IX, après bien des vicissitudes. Le 1er floréal An III, les papiers sont transférés au Bureau des Archives du Domaine national, où l’inventaire se poursuit. Entre temps, Louis-François-Joseph de Conti est rentré en France, dès 1790, et vit à Paris, à l’écart de toute agitation royaliste, après avoir prêté le serment civique. Arrêté sous la Terreur, il est libéré en août 1795 : l’arrêté du Directoire exécutif du 17 pluviôse An V ordonne que « Louis-François- Joseph Bourbon-Conti aura provisoirement l’usufruit et la jouissance du domaine appelé Plessis-la-Lande et de ses dépendances, et de la maison et prairie en dépendant situés près de Neuilly et Madrid »4, en conséquence de quoi le Bureau lui fait remettre les titres de propriété des biens concernés, le 29 germinal de la même année. Le 25 thermidor suivant, c’est la quasi totalité de ses papiers qui sont remis au prince de Conti par le Bureau du Domaine national du département de la Seine, en application de la loi du 10 Messidor, soit « cent dix boëtes, cent trente deux cartons, quatre vingt registres et deux cent soixante treize liasses »5. Ce n’est pas pour longtemps : un mois après, survient le coup d’État du 18 fructidor An V. Louis-François-Joseph de Conti est arrêté et déporté en Espagne, en vertu de la loi du 19 fructidor. Ses papiers sont saisis à son domicile, rue de Touraine, et le séquestre est consigné sur le registre des dépots sous le numéro 3542. Jean-François-Henri Roulleau, commissaire du Département pour la confection des inventaires des titres et des papiers des émigrés, déportés, condamnés et des personnes décédées sans héritiers connus, se rend le 22 thermidor An VI aux Archives domaniales, dans l’ancienne maison commune de la place de Grève, où il se voit présenter « quatre malles, trois grands panniers d’ozier, trois grandes caisses en bois de sapin, cent quatre vingt six cartons, cent cinq boëtes ou layettes en bois blanc, cent vingt huit registres, le tout ficelé et cordé, sur lesquels sont les scellés »6. Le travail commence, « à l’effet de reconnaître, faire reconnaître, lever et ôter les susdits scellés et procéder à l’examen, classement et inventaire des titres et papiers étant sous iceux »7, et se poursuit jusqu’au 13 nivôse An IX. Les Archives du Domaine national en font alors dresser un inventaire sommaire (non daté), et les papiers entrent au palais Soubise le 11 prairial An XI8. Les archives de la famille sont réparties entre plusieurs séries. En effet, l’Agence temporaire des titres, remplacée en 1796 par le Bureau du triage des titres, avait divisé en trois classes les papiers conservés dans les dépôts d’Ancien Régime. Il y avait donc, outre les papiers considérés comme inutiles et voués à la destruction, ceux considérés comme encore utiles à l’administration et destinés à entrer dans les sections domaniales et 3 Voir carton T 1612, pièce 2. 4 T 1612, pièce 2. 5 T 1612, pièce 2. 6 T 1612, pièce 2. 7 T 1612, pièce 2. 8 Inventaire du prince de Conti, sous-série R3. 4 judiciaires des Archives de la République : c’est le cas en particulier des registres de la Maison de Longueville, placés dans la série H de cette section. Enfin, les documents intéressant l’histoire, les sciences ou les arts et pouvant servir à l’instruction, ont été placés dans la Section historique : c’est le cas d’une partie des papiers de la famille Conti, en particulier les papiers purement personnels, tels que contrats de mariage ou testaments. Les cartons contenant les papiers (et certains registres) du dernier prince sont cotés R 2620 à 2722. Les papiers de sa femme, Marie-Fortunée d’Este, également saisis après son immigration, ont vu leur inventaire réalisé entre le 16 et le 24 prairial An II et ont ensuite été remis au citoyen Duchâtel, sous la forme de « douze cartons et boëtes ainsi que [les] quatre registres attachés ensemble »9. Préalablement inventoriés sous la cote T 262, ils deviennent R 2933 à 2943. Quant aux registres, certains entrent également dans la série R, sous les numéros 2723 à 2735, alors que 145 autres, représentant les comptes des maisons de Longueville et de Conti, sont d’abord cotés H 2243 à 2387. Mais l’histoire des papiers du prince de Conti n’est pas terminée. Louis- François-Joseph de Conti était mort en exil en 1814, faisant son légataire universel le chevalier Desgraviers, aux termes de son testament olographe donné à Barcelone le 9 mars 1814 chez Mes Uback et Clarisse. Augustin-Claude Le Comte Desgraviers, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, gentilhomme de feu le prince de Conti et commandant de ses véneries, demande que lui soient remis les titres des biens dont il a hérité, à savoir les grand et petit hôtels de Conti à Paris et le bois de Saint-Martin, ainsi que tous les papiers concernant la succession du prince, en vertu de l’arrêté de la Commission royale chargée de la remise des biens séquestrés en date du 2 juillet 1816.