Dudelange Vendredi 29.3 église Saint-Martin 20h15 Triple Chemin de la Croix Lang – Claudel – Dupré Dans le cadre des festivités organisées par la Ville de Dudelange pour le Centenaire de la mort de Dominique Lang Serge Wolf, acteur-récitant / Alessandro Urbano, Orgue Andreas Wagner, mise en espace / Live Video Team, projections sur 2 écrans Dominique Lang Die Via Crucis in der Düdelinger Pfarrkirche (1874 – 1919) (1901-1906) Les 14 tableaux de Dominique Lang sont visua­­li­ sés sur un écran tout au long de la lecture et du jeu d’orgue correspondant à la station respective Paul Claudel Le Chemin de la Croix (1911) (1868 – 1955) Les textes de Paul Claudel précèdent chaque station de Dupré qui a composé son Chemin de la Croix sur les textes de Claudel Marcel Dupré Le Chemin de la Croix (1886 – 1971) pour grand orgue op. 29 (1932) 1re station Jésus est condamné à mort 2e station Jésus est chargé de la Croix 3e station Jésus tombe sous le poids de sa Croix 4e station Jésus rencontre sa mère e Visualisation sur grand écran 5 station Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter la Croix par le « Live-Video-Team » 6e station Une femme pieuse essuie la face de Jésus e Prévente: 16 € 7 station Jésus tombe à terre pour la deuxième fois sur luxembourgticket, 8e station Jésus console les filles d’Israël qui le suivent ticket-regional.de et 9e station Jésus tombe pour la troisième fois www.orgue-dudelange.lu 10e station Jésus est dépouillé de ses vêtements Caisse du soir: 20 € 11e station Jésus est attaché à la Croix Membres des Amis de l‘Orgue 16 € Étudiants 10 € 12e station Jésus meurt sur la Croix Tableau avec autoportrait de Dominique Lang: au centre du tableau, l’homme 13e station Jésus est détaché de la Croix et remis à sa Mère qui tend la main à Jésus. Kulturpass 1,50 € 14e station Jésus est mis dans le sépulcre 14 15 Le Chemin de la Croix (1911) Via Crucis (1901 – ca. 1906) Quatrième station Mères qui avez vu mourir le premier et l‘unique enfant, de Paul Claudel (1868 – 1955) Dominique Lang (1874 – 1919) rappelez-vous cette nuit, la dernière, auprès du petit être gémissant, l’eau qu‘on essaye de faire boire, la glace, le thermomètre, et la mort qui vient peu a peu et qu‘on ne peut plus méconnaître. Première Station Mettez-lui ses pauvres souliers, changez le de linge et de brassière. C‘est fini Nous avons jugé Dieu et nous l‘avons condamné à mort. Quelqu‘un vient qui va me le prendre et le mettre dans la terre Nous ne voulons plus de Jésus-Christ avec nous, car il nous gêne. Adieu, mon bon petit enfant ! adieu, ô chair de ma chair! Nous n‘avons plus d‘autre roi que César! d‘autre loi que le sang et l‘or! La quatrième Station est Marie qui a tout accepté. Crucifiez-le, si vous le voulez, mais débarrassez-nous de lui! qu‘on l‘emmène! Voici au coin de la rue qui attend le Trésor de toute pauvreté, ToIle! ToIle! Tant pis! puisqu‘il le faut, qu‘on l‘immole et qu‘on nous donne Barabbas! ses yeux n‘ont point de pleurs, sa bouche n‘a point de salive. Pilate siège au lieu qui est appelé Gabbatha, Elle ne dit pas un mot et regarde Jésus qui arrive. «N‘as-tu rien à dire?» dit Pilate. Et Jésus ne répond pas. Elle accepte. Elle accepte encore une fois. Le cri Est sévèrement «Je ne trouve aucun mal en cet homme, dit Pilate, mais bah! réprimé dans le cœur fort et strict. Qu‘il meure, puisque vous y tenez! Je vous le donne. Ecce homo.» Elle ne dit pas un mot et regarde Jésus-Christ. Le voici, la couronne en tête et la pourpre sur le dos. La Mère regarde son Fils, l‘Eglise son Rédempteur. Une dernière fois vers nous ces yeux pleins de larmes et de sang! Son âme violemment va vers lui comme le cri du soldat qui meurt! Qu‘y pouvons-nous? Pas moyen de le garder avec nous plus longtemps. Jesus begegnet seiner Mutter Elle se tient debout devant Dieu et lui offre son âme à lire. Comme il etait un scandale pour les Juifs, il est parmi nous un non-sens. Il n‘y a rien dans son cœur qui refuse ou qui retire. La sentence d‘ailleurs est rendue, rien n‘y manque, en langages hébraïque, grec et latin. Pas une fibre en son cœur transpercé qui n‘accepte et ne consente. Et l‘on voit la foule qui crie et le juge qui se lave les mains. Et comme Dieu lui-même qui est là, elle est présente. Elle accepte et regarde ce Fils qu‘elle a connu dans son sein. Elle ne dit pas un mot et regarde le Saint des Saints. Jesus wird zum Tode verurteilt Deuxième Station Cinquième Station On lui rend ses vêtements et la croix lui est apportée. L‘instant vient où ça ne va plus et l‘on ne peut plus avancer. «Salut, dit Jésus, ô Croix que j‘ai long temps désirée!». C‘est là que nous trouvons jointure et où vous permettez Et toi, regarde, chrétien, et frémis! qu‘on nous emploie aussi, même de force, à votre Croix Ah, quel instant solennel tel Simon le Cyrénéen qu‘on attelle à ce morceau de bois. Que celui où le Christ Il l‘empoigne solidement et marche derrière Jésus, pour la première fois accepte la croix éternelle! Afin que rien de la Croix ne traîne et ne soit perdu. Ô consommation en ce jour de l‘arbre dans le Paradis! Regarde, pécheur, et vois à quoi ton péché a servi. Plus de crime sans un Dieu dessus et plus de croix sans le Christ! Certes le malheur de l‘homme est grand, mais nous n‘avons rien à dire, car Dieu est maintenant dessus, qui est venu non pas expliquer, mais remplir. Jésus reçoit la Croix comme nous recevons la Sainte Eucharistie: «Nous lui donnons du bois pour son pain» comme il est dit par le prophète Jérémie. Ah, que la croix est longue, et qu‘elle est énorme et difficile! Simon von Cyrene hilft Jesus  Qu‘elle est dure! qu‘elle est rigide! que c‘est lourd, le poids du pécheur inutile! das Kreuz zu tragen Que c‘est long à porter pas n’ait pas jusqu‘à ce qu‘on meure dessus! Est-ce vous qui allez porter cela tout seul Seigneur Jésus? Rendez-moi patient a mon tour du bois que vous voulez que je supporte. Sixième Station Jesus nimmt das Kreuz  Car il nous faut porter la croix avant que la croix nous porte. auf seine Schultern Tous les disciples ont fui, Pierre lui-même renie avec transport! Une femme au plus épais de l‘insulte et au centre de la mort se jette et trouve Jésus et lui prend le visage entre les mains. Troisième Station Enseignez-nous, Véronique, à braver le respect humain car celui à qui Jésus-Christ n‘est pas seulement une image, mais vrai, On marche! victime et bourreaux à la fois, tout s‘ébranle vers le Calvaire. aux autres hommes aussitôt devient désagréable et suspect. Dieu qu‘on tire par le cou tout à coup chancelle et tombe à terre. Son plan de vie est à‘envers, ses motifs ne sont plus les leurs Qu‘en dites-vous, Seigneur, de cette première chute? Il y a quelque chose en lui toujours qui échappe et qui est ailleurs. Et puisque maintenant vous savez, qu‘en pensez-vous? cette minute Un homme fait qui dit son chapelet et qui va impudemment à confesse, où l‘on tombe et ou le faix mal chargé vous précipite! qui fait maigre, le vendredi et qu‘on voit parmi les femmes à la messe, Comment la trouvez-vous, cette terre que vous fîtes? cela fait rire et ça choque, c‘est drôle et c‘est irritant aussi. Ah! ce n‘est pas la route du bien seulement qui est raboteuse. Qu‘il prenne garde à ce qu‘il fait, car on a les yeux sur lui. Celle du mal, elle aussi est perfide et vertigineuse! Qu‘il prenne garde ait chacun de ses pas, car il est un signe. Il n‘est pas que d‘y aller tout droit, il faut s‘instruire pierre à pierre. Car tout Chrétien de son Christ est l‘image vraie quoique indigne. Et le pied y manque souvent, alors que le cœur persévère. Et le visage qu‘il montre est le reflet trivial Ah, Seigneur, par ces genoux sacrés, ces deux genoux qui vous ont fait faute a la fois, de cette Face de Dieu en son cœur, abominable et triomphale! par le haut-le-cœur soudain et la chute a l‘entrée de l‘horrible Voie, Laissez-nous la regarder encore une fois, Véronique, par l‘embûche qui a réussi, par la terre que vous avez apprise, Veronika reicht Jesus  sur le linge ou vous l‘avez accueillie, la face du Saint Viatique. sauvez-nous du premier péché que l‘on commet par surprise! das Schweißtuch Ce voile de lin pieux ou Véronique a caché la face du Vendangeur au jour de son ébriété, Jesus fällt zum ersten Mal  afin qu‘éternellement son image s‘y attachât, unter dem Kreuz qui est fait de son sang, de ses larmes et de nos crachats! 16 17 Septième Station Dixième Station Ce n‘est pas la pierre sous le pied, ni le licou Voici l‘aire ou le grain de froment céleste est égrugé. tiré trop fort, c‘est l‘âme qui fait défaut tout à coup. Le père est nu, le voile du Tabernacle est arraché. Ô milieu de notre vie! ô chute que l‘on fait spontanément! La main est portée sur Dieu, la Chair de la Chair tressaille. Quand l‘aimant n‘a plus de pôle et la foi plus de firmament, L’Univers en sa source atteint frémit jusqu‘au fond de ses entrailles! parce que la route est longue et parce que le terme est loin, Nous, puisqu‘ils ont pris la tunique et la robe sans couture, parce que l‘on est tout seul et que la consolation n‘est point! levons les yeux et osons regarder Jésus tout pur. Longueur du temps! dégoût en secret qui s‘accroît Ils ne vous ont rien laissé, Seigneur, de l‘injonction inflexible et de ce compagnon de bois! ils ont tout pris, La vêture qui tient à la chair, C‘est pourquoi on étend les deux bras à la fois comme quelqu‘un qui nage! comme aujourd‘hui on arrache sa coule au moine et son voile a la vierge consacrée. Ce n‘est plus sur les genoux qu‘on tombe, c‘est sur le visage. On a tout pris, il ne lui reste plus rien pour se cacher. Le corps tombe, il est vrai, et l‘âme en même temps a consenti. Il n‘a plus aucune défense, il est nu comme un ver, Sauvez-nous de la Seconde chute que l‘on fait volontairement par ennui. Il est livré à tous les hommes et découvert. Quoi, c‘est là votre Jésus ! il fait rire. Il est plein de coups et d‘immondices. Il relève des aliénistes et de la police. Tauri pingues absederunt me Ubera me, Domine, de ore canis. Il n‘est pas le Christ, Il n‘est pas le Fils de l‘Homme, Il n‘est pas Dieu. Jesus fällt zum zweiten Mal  Jesus wird seiner Kleider  Son évangile est menteur et son père n‘est pas aux cieux. unter dem Kreuz beraubt C‘est un fou! C‘est un imposteur! Qu‘il parle! Qu‘il se taise! Le valet d‘Anne le soufflette et Renan le baise. Huitième Station Ils ont tout pris. Mais il reste le sang écarlate. Ils ont tout pris. Mais il reste la plaie qui éclate! Avant qu‘il ne monte une dernière fois sur la montagne, Dieu est caché. Mais il reste l‘homme de douleur. Jésus lève le doigt et se tourne vers le peuple qui l‘accompagne, Dieu est caché. Il reste mon frère qui pleure! Quelques pauvres femmes en pleurs avec leurs enfants dans les bras. Par votre humiliation, Seigneur, par votre honte, Et nous, ne regardons pas seulement, écoutons Jésus, car il est là. ayez pitié des vaincus, du faible que le fort surmonte! Ce n‘est pas un homme qui lève le doigt au milieu de cette pauvre enluminure, Par l‘horreur de ce dernier vêtement qu‘on vous retire, c‘est Dieu qui pour notre salut n‘a pas souffert seulement en peinture. ayez pitié de tous ceux qu‘on déchire! Ainsi cet homme était le Dieu Tout-Puissant, il est donc vrai! De l‘enfant opéré trois fois que le médecin encourage, Il est un jour où Dieu a souffert cela pour nous, en effet! et du pauvre blessé dont on renouvelle les bandages, Quel est-il donc le danger dont nous avons été rachetés à un tel prix? de l‘époux humilié, du fils près de sa mère qui meurt, Le salut de l‘homme est-il si simple affaire et de ce terrible amour qu‘il faut nous arracher du cœur! que le Fils pour l‘accomplir est obligé de s‘arracher du sein du père? s‘il va ainsi du Paradis, qu‘est-ce donc que l‘Enfer? Que fera-t-on du bois mort, si l‘on fait ainsi du bois vert ? Onzième Station Voici que Dieu n‘est plus avec nous, Il est par terre. La meute en tas l‘a pris a la gorge comme un cerf. Vous êtes donc venu! Vous êtes vraiment avec nous, Seigneur! On s‘est assis sur vous, on vous tient le genou sur le cœur. Jesus begegnet den klagenden Cette main que le bourreau tord, c‘est la droite du Tout Puissant. Frauen On a lié l‘Agneau par les pieds, on attache l‘Omniprésent. Neuvième Station On marque à la craie sur la croix sa hauteur et son envergure. Et quand il va goûter de nos clous, nous aIlons voir sa figure «Je suis tombé encore, et cette fois, c‘est la fin. Fils Eternel, dont la borne est votre seule infinité, Je voudrais me relever qu‘il n‘y a pas moyen, la voici donc avec nous, cette place étroite que vous avez convoitée! car on m‘a pressé comme un fruit et l‘homme que j’ai sur le dos est trop lourd. Voici Élie sur le mort qui se couche de son long. J‘ai fait le mal, et l‘homme mort avec moi est trop lourd! Voici le trône de David et la gloire de Salomon. Mourons donc, car il est plus facile d‘être à plat ventre que debout. Voici le lit de notre amour avec Vous, puissant et dur! Moins de vivre que de mourir, et sur la croix que dessous.» Il est difficile à un Dieu de se faire à notre mesure. Sauvez-nous du Troisième péché qui est le désespoir! On tire et le corps à demi disloqué craque et crie. Rien n‘est encore perdu tant qu‘il reste la mort à boire! Il est bandé comme un pressoir, il est affreusement équarri. Et j’en ai fini de ce bois, mais il me reste le fer! Afin que le Prophète soit justifie qui l‘a prédit en ces mots: Jesus wird ans Kreuz geheftet Jésus tombe une troisième fois, mais c‘est au sommet du Calvaire! «Ils ont percé mes mains et mes pieds. Ils ont énuméré tous mes os.» Vous êtes pris, Seigneur, et ne pouvez plus échapper. Vous êtes cloué sur la croix par les mains et par les pieds. Je n‘ai plus rien à chercher au ciel avec l‘hérétique et le fou, ce Dieu est assez pour moi qui tient entre quatre clous.

Jesus fällt zum dritten Mal  unter dem Kreuz

18 19 Douzième Station Il souffrait tout à l‘heure, c‘est vrai, mais maintenant il va mourir. Serge Wolf La grande croix dans la nuit faiblement remue avec le Dieu qui respire. Tout y est. Il n‘y a plus qu‘à laisser faire l‘lnstrument Le comédien Serge Wolf a fait ses études aux Conservatoires d’Art Dramatique de Mulhouse qui du joint de la double nature inépuisablement, et de Grenoble et a obtenu un Master Cinéma et Audiovisuel à Paris I Panthéon - Sorbonne de la source du corps et de l‘âme et de l‘hypostase, exprime et tire toute la possibilité qui est en lui de souffrir. Il est tout seul comme Adam quand il etait seul dans l‘Eden. Au théâtre il a joué e.a. Au Cinéma (résumé): Il est pour trois heures seul et savoure le Vin, Othello de Shakespeare, Pol Cruchten et Frank Hofmann Les l’ignorance invincible de l‘homme dans le retrait de Dieu! mise en scène Aurore Fattier Brigands; Eric Rohmer L’anglaise et le Notre hôte est appesanti et son front fléchit peu a peu. Il ne voit plus sa Mère et son Père l‘abandonne. – Théâtre de Liège / Grand duc; Edouard Molinaro Lorenzaccio; Il savoure la coupe et la mort lentement qui l‘empoisonne. Théâtre Luxembourg; Raul Ruiz Le professeur Taranne; John N‘en avez-Vous donc pas assez de ce vin aigre et mêlé d‘eau, Love&Money de Dennis Kel­ Glen The point men; Pol Cruchten Les pour que Vous Vous redressiez tout à coup et criiez Sitio? ly – Myriam Muller/Théâtre Brigands, Black Dju; Jean-Marc Vin­ Vous avez soif, Seigneur. Est-ce à moi que Vous parlez? Est-ce moi dont Vous avez besoin encore et de mes péchés? du Centaure; Gérald Dumont cent Lady Blood; Roger Yung Jewels; Est-ce moi qui manque avant que tout soit consommé? Jesus stirbt am Kreuze 7 Janvier(s) de Caryl Férey / Egon Günther Le véritable amour de Kulturfabrik; Laurent Gut­ Goethe; Andy Bausch La belle époque, mann Victor F / Grand Théât­ Toublemaker, Awopbopaloobop, Mani- re, Paris, Belfort ; Frank pulation . Treizième Station Hoffmann Fuite en Egypte de Tabori Comme cinéaste, il a réalisé sous le nom de Serge Ici la Passion prend fin et la Compassion continue. Le Christ n‘est plus sur la Croix, il est avec Marie qui l‘a reçu et Orphée aux enfers de Jean Portan­ Wolfsperger: comme elle l‘accepta, promis, elle le reçoit, consomme le Christ qui a souffert te / Théâtre National du Luxembourg Sur le fil du temps (long métrage documentaire), aux yeux de tous de nouveau au sein de sa Mère (TNL) ; Marja-Leena Junker Le parta- Soutien du Film Fund - Aide aux auteurs est cache l’Église entre ses bras à jamais ge de midi et L‘annonce faite à Marie Wat iwwreg bleift – Ce qui reste «Routwäissgro prend charge de son bien-aimé. Ce qui est de Dieu, et ce qui est de la Mère, et ce que l‘homme a fait, de Paul Claudel; Mille francs de ré- Saison 2» (documentaire), RTL Luxembourg / Calach Tout cela sous son manteau est avec elle a jamais. compenses de Victor Hugo /Théâtre Films Production – Kollektiv 13, Film Fund Luxembourg Elle l‘a pris, elle voit, elle touche, elle prie, elle pleure, elle admire. du Centaure; Anne Simon L’homme Crossed Gazes – Identitées narratives (installation Elle est le suaire et l‘onguent, elle est la sépulture et la myrrhe. Elle est le prêtre et l‘autel et le vase et le Cénacle. qui ne retrouvait plus son pays de audiovisuelle), Kul­turfabrik Esch-sur-Alzette, Minis­ Foto Lang 11 mit Text Ian De Tofoli et La putain respectueu- tère de la Culture, Université du Luxembourg / Migra­ Jesus wird ans Kreuz geheftet se de J.P Sartre (TNL); Pol Cruchten tion and Intercultural Studies (MIS) Foto Lang 12 mit Text Et la nuit chante de Jon Fosse, Haute Le miroir des apparences (court métrage), Film Jesus stirbt am Kreuze Foto Lang 13 mit Text surveillance de Jean Gênet et la Fund Luxembourg. Production Red Lion Luxembourg. Jesus wird vom Kreuz herabgenommen Jesus wird vom Kreuz  Chatte sur un toit brulant de T. Wil­ Tant que tombera la neige (court métrage), Lauréat Ici finit la Croix et commence le Tabernacle herabgenommen liams (TNL); Charles Muller Le voya- Fondation Beaumarchais - Prix du scénario. Soutien à ge d’Ulysse d’Homère / Théâtre la Première œuvre - Agence Culturelle d’Alsace. Souti­ Quatorzième Station d’Esch. en du Conseil Général du Haut-Rhin / Commission du Le tombeau où le Christ qui est mort ayant souffert est mis, Film – CU de Strasbourg. le trou à la hâte descelle pour qu‘il dorme sa nuit, avant que le transpercé ressuscite et monte au Père, ce n‘est pas seulement ce sépulcre neuf, c‘est ma chair, C‘est l‘homme, votre créature, qui est plus profond que la terre! Maintenant que son cœur est ouvert et maintenant que ses mains sont percées, Alessandro Urbano il n‘est plus de croix avec nous où son corps ne soit adapté. Il n‘est plus de péché en nous où la plaie ne corresponde. Alessandro Urbano obtient en 2012 le Master en Maestro al Cembalo à la Haute Ecole de Musique Venez donc de l‘autel où vous êtes caché vers nous, Sauveur du monde! de Genève (Suisse), dans la classe de Leonardo García Alarcón (Félicitations du Jury) et en 2014 Seigneur, que votre créature est ouverte et qu‘elle est profonde! avec distinction le Master Concert d’Orgue à la Haute Ecole de Musique de Genève. Il décroche e.a. le Prix d’Orgue Pierre Segond de la Ville de Genève. Il est organiste titulaire des Grandes Orgues Stahlhuth/Jann de l’église St.Martin de Dudelange.

Passionné par les esthétiques et les partition une em­preinte bien distinguée. Il obtient en Fotos: Jérôme Dichter Jesus wird ins Grab gelegt pratiques d’exécution historiquement 2012 le Master en Maestro al Cembalo à la Haute Ecole de informées de chaque époque de la Re­ Musique de Genève (Suisse), dans la classe de Leonardo naissance à aujourd’hui, Alessandro García Alarcón (Félicitations de la Jury). En 2014 il obtient Urbano cherche à donner à chaque avec distinction le Master Concert d’Orgue à la Haute

20 21 Ecole de Musique de Genè­ aux Grandes Or­ son talent précoce par des croquis faits dans la nature. ve (CH) dans la classe gues d‘Albi pour le Notes de programme A l’Athénée de Luxembourg, il est l’élève de Michel d’Alessio Corti. Il a reçu plu­ Festival Toulouse Concept et contexte du projet Engels et d’André Thyes. Son séjour à l’Académie sieurs reconnaissances Les Orgues en Ce projet ne veut en aucune façon d’Anvers lui fournit l’occasion de copier les grands pour son activité, Prix Spé­ 2014, ainsi que des être un récital d’orgue qui serait une maîtres flamands sur place (Memling, Metsys, van cial Groux-Extermann de la récitals en Suisse, fin en soi. Plutôt un moment de médi­ Dyck). (…) L’influence de son voyage d’études à Flo­ Haute Ecole de Musique de Allemagne, Italie, tation à travers l’art. Bien que l’orgue rence et à Rome (1900-1901) re retrouve notamment Genève, Prix d’Orgue Pierre Angleterre et Lux­ soit devenu l’instrument de récitals à dans le Chemin de Croix exécuté de 1901 à ca 1906 Segond de la Ville de Genè­ embourg. Il est ac­ la fois extrêmement fascinants et pour l’église de Dudelange. Après le séjour de l’artiste ve). Il a participé à plusieurs cours de perfectionnement en tuellement organiste titulaire des mystérieux, il est historiquement et à Paris (1903) et à Munich (1906), sa peinture passe orgue, clavecin, direction de chœur et d’orchestre avec Grandes Orgues Stahlhuth/Jann de avant tout l’instrument servant à tra­ par une période symboliste et évolue vers un impressi­ Gustav Leonhardt, Przémyslaw Kapitula, Ewald Kooiman, l’église St.Martin de Dudelange au duire en musique les sentiments de la onisme très personnel. Les lettres de cette époque Luigi Ferdinando Tagliavini, Bob van Asperen, Emilia Fadi­ Grand-Duché de Luxembourg. En août foi. Ainsi, plusieurs œuvres inspirés révèlent ses dépressions fréquentes causées par ni, Marco Berrini, Giacomo Baroffio, Peter Neumann, Gab­ 2018, il a donné deux récitals d’orgue à d’un sujet sacré devraient retrouver l’incompréhension de ses contemporains. (…) Sa no­ riel Garrido, Celso Antunes ... En 2013 il est en tournée Sibiu (Roumanie) sur invitation du Mi­ leur place aux services liturgique et mination définitive comme maître de dessin à l’École avec l‘Académie Baroque d‘Ambronay dans l‘Orfeo de nistère de la Culture du Luxembourg en paraliturgique: l’Art au service de la industrielle et commerciale, l’actuel lycée de garçons, Claudio Monteverdi dirigé par Leonardo Garcia Alarcon. collaboration avec l’Ambassade du Lu­ sacralité, voilà le principe trop sou­ lui est accordée en 1914. Dominique Lang meurt à En 2013 il a fondé à Genève l‘ensemble de musique anci­ xembourg le Consulat honoraire. Il a vent oublié ou volontairement aban­ Schifflange le 22 juin 1919. Il est enterré à Dudelange. enne L‘Armonia degli Affetti. Avec cet ensemble, il est récemment joué à l’Opéra de Genève donné aujourd’hui. Ici, le Chemin de la Ému par la mort prématurée de l’artiste, le Directeur A. lauréat du concours Jeunes Ensembles pour les résiden­ avec l’Orchestre de la Suisse Romande Croix, l’un des évènements les plus Houdremont résume le crédo esthétique de Lang: ces 2014 et était parmi les ensembles de la première édi­ sous la direction de Hartmut Haenchen représentatifs de la vie du Christ, est «Chaque leçon (de Lang) était un plaidoyer en faveur tion du Festival EEEmerging dans le cadre du Festival (opéra Così Fan Tutte, W.A.Mozart) et à sublimé par trois formes d’art qui sont du beau, pour l’art qui le tenait tout entier et dont il d‘Ambronay, en octobre 2014. En tant qu’organiste, il a l’Opéra de Paris avec les Chœurs et à la base de l’art sacré: peinture, cherchait à inculquer à ses élèves, avec les principes, réalisé un enregistrement pour Radio Vaticana en 2010 l’Orchestre de l’Opéra sous la direction théâtre et musique. Les quatorze sta­ le culte et l’enthou­sias­me». (extraits d’une brève biographie écrite par René Waringo (Grand Orgue Mascioni du „Ponficium Institutum Musi­ de Philip Jourdan (Messe en si mineur, tions du «Kräizwee» de l’église de pour le livre «Die Düdelinger Kirche und ihre Stahlhuth-Or- cae Sacrae“ à Rome), a donné un récital aux Grandes J.S.Bach). Dudelange peintes par Dominique Orgues du Victoria Hall de Genève en 2012, deux récitals gel» (p. 133f) édité à l’occasion de la rénovation de l’orgue Lang (1874–1919), qui contribuent à la en 2002 classification de cette église comme Monument National, sont projetées Sa Via Crucis est constituée de 14 tableaux en pein­ Andreas Wagner sur écran et constituent la source ture d’huile sur toile de dimensions d’environs 122 x 85 d’inspiration pour le théâtre et la Ayant accompli ses études avec une thèse de doctorat sur la musique de Jean Dubuffet, Andreas cm et encadrés par un cadre en bois sur lequel sont musique. Le centenaire de la Wagner était professeur invité au Conservatoire national supérieur de la Sarre à Sarrebruck où il mort de Dominique Lang, ainsi a dirigé l’institut de musique contemporaine et, entre 2005 et 2016, dramaturge en chef au Théât- que la grande similitude entre re National du Luxembourg. l’orgue de Dudelange et celui du Andreas Wagner a fini ses études au conservatoire national supérieur de la Sarre où il a di­ Trocadèro (où fut créée l’œuvre avec une thèse de doctorat sur la mu­ rigé l‘institut de musique contemporaine. Entre 2005 et de Dupré), font que ce projet sique de l‘artiste Jean Dubuffet. Il a 2016 il a travaillé comme dramaturge en chef au Théâtre trouve naturellement sa place – numérisé l‘intégralité de son œuvre National du Luxembourg. Entre 2016 et 2018 il était coor­ dans le temps et dans l’espace – musical pour la Fondation Dubuffet à dinateur général de Esch 2022 Capitale Européenne de la cette année à Dudelange et plus Paris. Après avoir travaillé pour le festi­ Culture. Il a réalisé plus de 100 productions de théâtre au précisément dans l’église Saint- val Rendez-vous musique Luxembourg, en Al­ Martin. – Alessandro Urbano nouvelle à Forbach (1995- lemagne, Autriche, 2001), il était assistant à Belgique, Bulgarie, Via Crucis de Dominique l‘institut de musicologie France, Roumanie Lang de l‘université de la Sarre et en Suisse. Né le 15 avril 1874 à Dudelan­ à Sarrebruck, puis profes­ ge dans une famille de paysans seur invité (2003-2005) aisés, Dominique Lang annonce 22 23 imprimés en lettre de un ardent anticommuniste ce qui ne que d‘un incessant travail sur soi, sur œuvre méconnue de Paul Hindemith, Ite angeli velo­ feuille d’or les numéros le prive pas de se laisser conduire à un tempérament indocile et tumultu­ ces, conçue en collaboration avec Claudel, même si des stations et le titre écrire des éloges en faveur de Franco eux. Claudel en „constante évangéli­ elle a été achevée et créée après la mort de l’écrivain. de chaque station. Ces et du maréchal Pétain, dérives vive­ sation de soi-même“ s‘astreint à une Et il continue à inspirer les compositeurs contempo­ cadres se présentent ment critisées par ses confrères. Son discipline rigoureuse, multiplie les rains comme Philipe Boesmans, Antoine d’Or­messon en parfaite harmonie maréchalisme dure d‘ailleurs peu de pratiques régulières, malgré les ha­ ou Thierry Escaich. Le Chemin de la croix est sans avec le mobilier néo- temps. Dès l‘automne 1940, il passe sards d‘une vie mouvementée: mes­ doute l’ouv­rage qui a inspiré le plus fréquemment les gothique en bois de dans une opposition de plus en plus ses quotidiennes, chapelet, longues musiciens sous des formes très diverses, dont aussi l’église. Les tableaux résolue et il est par la suite rapide­ visites au Saint-Sacrement, bonnes Marcel Dupré. Antoine d’Ormesson en a fait un vérita­ sont accrochés à côté ment catalogué comme anglo-gaul­ œuvres et, dans la mesure du possib­ ble oratorio créé en 1999 à l’église Saint-Eustache. – des fenêtres dans cha­ liste. le, une action caritative. Les lende­ Extraits de documents rassemblés par la Société Paul Clau- cune des deux nefs laté­ Paul Claudel, homme de foi mains immédiats de la conversion del sur www.paul-claudel.net rales (7 tableaux par La foi de Claudel n‘est pas seule­ ont été difficiles, la présence divine nef). Sur quelques tab­ ment une composante de sa vie, elle s‘est obscurcie. On trouve des traces Le chemin de la Croix:  leaux sont représentés l‘enveloppe tout entier, elle est son d‘interrogation et d‘inquiétude dans le point de vue du dramaturge des personnes dudelangeoises de l’époque. A noter milieu nourricier. Sans elle son œuv­ les premiers drames. Mais ses Le chemin de la Croix de Paul Claudel est beaucoup aussi (René Waringo) un autoportrait de Dominique re est incompréhensible, du moins en poèmes accentuent la teneur quasi plus qu’un simple récit des 14 stations de la passion. Lang en plein milieu du tableau de la 3e station: celui profondeur. Il faut revenir à exclusivement religieuse de la poé­ C’est un texte d’une théâtralité spécifique, rythmé par qui, au milieu du tableau, tend sa main à Jésus. l‘événement fulgurant de la conversi­ sie. Il n‘y a pour ainsi dire pas d‘œuv­ le mystère et la dramaturgie de la passion dans une on, à Notre-Dame de Paris, le jour de re profane de Paul Claudel. Cette forme méditative. C’est justement le point de départ Chemin de la Croix de Paul Claudel Noël 1886 [année de la naissance de forte foi habite dans son œuvre et pour le compositeur Marcel Dupré qui a su transcender Paul Claudel était un homme de foi, dramaturge, Marcel Dupré], qu‘il a raconté lui-mê­ fait de ses Quatorze poèmes sur le cette dramaturgie dans la sphère musicale dans toute poète et diplomate français. Pour saisir la genèse et me en termes inoubliables: „En un Chemin de la Croix une fresque litté­ sa subtilité. En mettant la musique de Dupré et le texte l’importance de son œuvre et plus particulièrement instant [en écoutant le Magnificat] raire profonde et extrêmement tou­ de Claudel ensemble en face du cycle emblématique son Chemin de la Croix, il faut brièvement évoquer les mon cœur fut touché et je crus. Je chante. du jeune Dominique Lang, on crée un spectacle qui relations entre ses différents «métiers». crus d‘une telle force d‘adhésion, Avec Maurice Garçon, Charles de réunit les mots, la musique et l’image dans le même Paul Claudel, le diplomate d‘un tel soulèvement de tout mon êt­ Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Ro­ sujet de la passion. On le fait dans le contexte spéci­ „Un point c‘est tout. Point diplomatique“. Ainsi re, d‘une conviction si puissante, mains et Henri Mondor, il est l‘une fique de l’église de St. Martin à Dudelange qui est parle un personnage du Partage de Midi (deuxième d‘une telle certitude ne laissant place des six personnalités élues le 4 avril marquée par le cycle de Dominique Lang et l’orgue version): Claudel prend maintes fois plaisir à faire à aucune espèce de doute que de­ 1946 à l‘Académie française lors de la Stahlhuth. – Andreas Wagner soudain surgir dans son œuvre littéraire l‘évocation de puis, tous les livres, tous les raison­ deuxième élection groupée de cette ce qu‘il appelle son „second métier“, la Diplomatie. Le nements, tous les hasards d‘une vie année, visant à combler les très nom­ Chemin de la Croix pour orgue de Marcel Dupré fils poète d‘un modeste fonctionnaire devait en même agitée, n‘ont pu ébranler ma foi ni, à breuses places vacantes laissées par Marcel Dupré (1886 – 1971) temps gagner sa vie: il entra au ministère des Affaires vrai dire, la toucher“. La foi de Clau­ la période de l‘Occupation. Marcel Dupré est sans doute l’organiste-composi­ étrangères, conciliant ainsi deux vocations, la Littéra­ del est totale, intransigeante, voire Paul Claudel et la musique teur-improvisateur-pédagogue le plus connu et le plus ture et la Diplomatie. intolérante, mais il faut tenir compte Le dramaturge a très vite compris prolifique de la première moitié du 20e siècle. Formé Ainsi se poursuivit durant 46 ans un long parcours de son tempérament impulsif et im­ l‘intérêt d‘associer la musique au par et Charles-Marie Widor, fon­ diplomatique et consulaire, C‘est la première guerre pétueux. C‘est la foi infaillible de drame. Si Claudel doit beaucoup à la dateurs de l’orgue symphonique français, il fut nommé mondiale qui marquera le grand tournant de sa carriè­ l‘Église, ce qui la rend anachronique musique, les compositeurs ont, en déjà en 1906 au jeune âge de 20 ans par Widor comme re: son passage du corps consulaire dans le corps dip­ aux yeux de certains. retour, été régulièrement inspirés par suppléant au prestigieux grand orgue de Saint-Sulpice lomatique avec la nomination en 1917 de ministre plé­ Paul Claudel, poète et dramatur- l’œuvre de Claudel. à Paris. En 1934, il succède à Widor comme titulaire à nipotentiaire au Brésil. ge Dans la lignée des collaborations cet orgue célèbre et reste à ce poste jusqu’à sa mort en Paul Claudel et la politique Cette foi conquise d‘un seul coup avec Darius Milhaud ou Arthur Hon­ 1971. Dans les années 1930, il tient le régime hitlérien crée dans le jeune homme taciturne egger, de nombreux compositeurs Pédagogue renommé, il fut professeur d’orgue au pour totalitaire et antichrétien à la fois. Le pacte ger­ „un être nouveau et formidable“ à la ont été sollicités pour écrire des mu­ de 1926 à 1954 et forma toute mano-soviétique lui fournit un argument. „Les deux Rimbaud et n‘est pas une foi retrou­ siques de scène à l’occasion de telle une pléiade d’élèves, devenus par la suite à leur tour suppôts de l‘enfer sont faits pour se comprendre“. vée. Elle est le point de départ d‘une ou telle représentation. Parmi les de brillants organistes, compositeurs, improvisateurs Claudel est alors un antitotalitaire chrétien, mais aussi œuvre gigantesque, en même temps oratorios, il faut faire sa place à une et pédagogues. Parmi les plus renommés, citons Olivi­ 24 25 er Messiaën, Jehan Alain, Marie-Claire Alain, Jean Liszt. La relation entre le texte et la un silence de l’âme. De ce vide s’élève mais charge cette deuxième d’un rythme obsédant et Guillou, Suzanne Chaisemartin, Pierre Cochereau, musique est bien plus forte que ce le thème de la Rédemption, comme des mélodies vertigineux, presque une danse macab­ Jeanne Demessieux, , André Fleury, qu’on peut ressentir et la musique de une prière, à genoux. re qui fait perdre les sens, annule l’esprit et hypnotise Virgil Fox, , Gaston Litaize, donc – à Dupré devient à plusieurs reprises un 4e station: Jésus rencontre sa l’âme. l’exception de Maurice Duruflé – la quasi-totalité de la complément au texte de Claudel. mère (présentation du thème de la 8e station: Jésus console les filles d’Israël qui le grande école d’orgue française du 20e siècle. 1re station: Jésus est condamné à Vierge) suivent Il joua d’innombrables concerts au cours de nom­ mort «La quatrième station est Marie Comme pour la quatrième station, Dupré nous breuses tournées de concerts mondiales qui l’ont Un premier thème, celui de la qui a tout accepté», nous dit Claudel. donne une musique qui nous permet d’observer, sans conduit dans presque tous les pays du monde et no­ condamnation à mort, est exposé «Ses yeux n’ont point de pleurs, sa mots, la scène évoquée par Claudel. Une image sono­ tamment aux États-Unis. Au Royal Albert Hall à Lond­ tout de suite par un son de trompet­ bouche n’a point de salive. / Elle ne re. Les filles en procession, s’arrêtent et écoute la voix res, il joua devant un auditoire de 20.000 personnes. te. C’est le «début et la fin». Ce thème dit pas un mot et regarde Jésus qui consolatrice de Jésus, représentée par un jeu de trom­ Son génie d’improvisateur fut tout aussi connu reviendra au cours de toute l’œuvre, arrive. […] Elle ne dit pas un mot et pette, selon une esthétique qui a traversé les siècles. e partout au monde. Compositeur prolifique, il assura comme une réminiscence du terrible regarde le Saint des Saints.» Le 9 station: Jésus tombe pour la troisième fois également l’héritage au 20e siècle de la grande tradi­ moment de la condamnation. thème de la Vierge est énoncé au dé­ Claudel écrit «Sauvez-nous du Troisième péché qui tion des compositeurs d’orgue comme Franck, L’agitation de la foule en tumulte, but, puis plus rien: nous observons, est le désespoir». Voilà le sentiment dominant dans ce Guilmant, Widor et Vierne. Il a laissé e.a. des œuvres évoquée par Claudel, se rend concrè­ à travers la Musique. tableau musical. «Jésus tombe une troisième fois, figurant encore aujourd’hui au répertoire de chaque te dans la musique de Dupré et les 5e station: Simon le Cyrénéen mais c’est au sommet du Clavaire». Ecrasé à terre par organiste-concertiste international, comme les célè­ cris évoquant Barabbas seront facile­ aide Jésus à porter la Croix le poids de la Croix, épuisé mais avec l’esprit en tumul­ te, Jésus arrive au sommet du Calvaire, symbolisé par bres Préludes et Fugues op. 7, la Symphonie-Passion, ment repérables à une écoute atten­ Le thème de la Croix revient, la une montée longe et soufferte vers un «plus que for­ la 2e symphonie, la Suite de l’Évocation, le Tombeau tive. foule est présente autour de la scène. tissimo», là où le cri de l’esprit devient assourdissant: de Titelouze. 2e station: Jésus est chargé de la Entretemps, symbolisé par les deux le sommet du Calvaire. Un timbre rude et au même Ensemble avec la Symphonie-Passion, son Chemin Croix (présentation du thème de la voix en dialogue sur la trompette, Si­ temps épuisé nous ramène à la réalité, tombé sur cette de la Croix compte parmi ses œuvres les plus connues Croix) mon et Jésus soulèvent ensemble la terre que nous ressentons avec Jésus sur notre visage. et constitue de toutes ses compositions la plus vaste Alors que Claudel décortique le Croix. 10e station: Jésus est dépouillé de ses vêtements (durée environs 1h15’). – Alex Christoffel symbole même de la Croix, matériali­ 6e station : Une femme pieuse  Claudel décrit durement le corps de Jésus dénudé sation des péchés de l’humanité, essuie la face de Jésus (présen­ et flagellé, les vêtements arrachés, le Christ humilié. Historique de son Chemin de la Croix pour orgue Dupré dépeint, sur la scène de la tation du thème de la Compassion) Le timbre des jeux gambés indiqués par Dupré symbo­ Le Chemin de la Croix est une œuvre née d’une des marche au Calvaire, le thème de la Claudel donne les éléments pour le lise la crudité de la scène. La pureté que Claudel improvisations dont Marcel Dupré régalait ses audi­ Croix - en se basant sur la symbolique thème de la Compassion. Le geste de évoque et au même temps cache derrière la folie hu­ teurs. Voici les paroles de Dupré lui-même: «Un concert des intervalles de quarte, comme le Véronique qui essuie la face de Jésus maine («Dieu est caché […] Dieu est caché») est sym­ d’un genre particulier avait été organisé au Conserva­ Moyen-Age nous l’enseigne. Le timb­ est décrit par un mouvement mélo­ bolisé par la note do, tenue pendant toute la dernière toire de Bruxelles, raconte le compositeur. En deuxième re de trompette nous rappelle la cru­ dique qui dessine une caresse (Liszt partie de ce tableau, cachée elle aussi derrière une partie […] fut récité Le Chemin de la Croix de Paul Claudel auté de la condamnation. le fait aussi dans sa Via Crucis), et folie harmonique qui se termine sur un accord, consi­ e […]; après chaque station, j’improvisais pour en donner 3 station: Jésus tombe sous le l’imitation entre les voix symbolisent déré pur depuis le Moyen-Age, de do majeur. mon interprétation personnelle. Ce concert eut lieu le 13 poids de sa Croix (présentation des l’image du visage resté sur le linge. Le 11e station: Jésus est attaché à la Croix février 1931. » Encouragé par des auditeurs, Dupré ent­ thèmes de la Souffrance et de la Ré- thème de la Croix revient sinueuse­ Claudel insiste sur les clous et c’est de cette image reprit bientôt un travail de transcription de ces improvi­ demption) ment, comme un serpent caché, un que Dupré se sert. Le thème de la Croix se présente ici sations et un an plus tard, le 18 mars 1932, il en donnait Une mélodie toujours très vertigi­ mal qui revient même dans les mo­ comme une basse obstinée, mais imprévisible, ce qui la création à l’orgue du Trocadéro, à Paris. Cet orgue, neuse, sur une marche de plus en ments de réconforts. Dans les derni­ le rend effrayant. Les accords violents représentent modernisé et enrichi de plusieurs jeux, se trouve actu­ plus lourde et soufferte, nous décrit ères mesures, le thème de la Rédemp­ les coups de marteau enfonçant les clous dans la chair ellement à l’Auditorium de Lyon. la douleur et la souffrance de l’esprit tion apparaît, provoqué par ce mo­ du Christ. Claudel écrit «Vous êtes pris, Seigneur, et ne sous le poids de la Croix. L’équilibre ment de Beauté Divine, en contraste pouvez plus échapper». Le thème de la Souffrance La fresque musicale se fait de plus en plus faible et c’est avec le thème mechant de la Croix. avec le thème de la Croix emprisonnent littéralement Dans un langage hautement dramatique (qui la Souffrance (par son thème) qui 7e station: Jésus tombe à terre tout le reste du matériel musical de ce tableau, jusqu’à s’approche au drame, comme action théâtrale) et domine les émotions, comme un cri pour la deuxième fois l’épuisement des forces. symbolique, l’écriture de Dupré prend ici ses sources dans l’aigu. Au four et à mesure, les Claudel écrit «C’est l’âme qui fait 12e station: Jésus meurt sur la Croix dans la forme du poème symphonique qui nous ren­ forces du Christ l’abandonnent défaut tout à coup». Dupré revient Claudel s’adresse à Christ, Dupré lui répond, en voie, dans ce cas spécifique, à la Via Crucis de Franz jusqu’à la chute: un silence, qui est sur le modèle de la première chute, donnant à la Musique le pouvoir de s’incarner dans la 26 27 voix de Christ. D’abord, le thème de la Rédemption re Jésus de la Croix. La Mère l’attends Dominique Lang qui aura lieu dans to Cappelari et/ou de Dominique Lang varié apparaît ici, pendant que l’esprit quitte le Christ et l’accueille dans ses bras : le thème les mois d‘octobre à décembre 2019. • Tous les documents photo et film des années 1900 à et s’élève au ciel (timbre de bourdon, qui sonne com­ de la Mère revient, et Dupré nous le Cette exposition aura pour but de 1930 illustrant Dudelange et ses environs me un souffle). Les dernières paroles du Christ, sur le montre sans commentaires. faire découvrir son œuvre à la popu­ • Toutes les lettres/documents écrits par ou pour Do­ jeu faible de la voix humaine, répondent aux violentes 14e station: Jésus est mis dans le lation locale voire nationale et se minique Lang questions de l’homme superbe, que Claudel évoque sépulcre  voudra la plus complète possible. • Tout diplôme dessiné et/ou signé Dominique Lang dans son texte. Une fois éteint le dernier souffle, la (thème de la Souffrance) Après 1939, 1953 et 1994, cette (pour l‘Arbed p.ex.) terre tremble et le voile du temple se déchire. Alors les Le thème des filles d’Israël qui su­ nouvelle rétrospective sera plus Considérations pratiques gens diront: vraiment il était le Fils de Dieu. Le thème ivent Jésus au sépulcre, nous amène qu‘une exposition purement mono­ • Contrat de prêt de la Rédemption alors revient, sur le timbre d’une en procession. Le thème de la Souf­ graphique. Parmi des chefs d‘œuvres • Un contrat de prêt, en bonne et due forme, sera gambe au lieu du bourdon: le corps, après l’esprit, voit france imprègne la pièce, jusqu’à de­ des collections publiques et des préparé par le service culturel de la Ville de Dude- la Rédemption et monte au Ciel. Il ne reste que l’esprit venir l’image de Dieu, sur le timbre prêts privés peu exposés jusqu‘à lange. étonné de l’homme. d’une flûte. Comme Claudel semble présent, «Dominique Lang et son e • Transport – Assurance 13 station: Jésus est détaché de la Croix  le suggérer, c’est la souffrance de époque» permettra non seulement et remis à sa Mère Christ qui nous approche à Dieu, qui Les prêts ne seront pas rémunérés par la Ville de de redécouvrir l‘œuvre de cet artiste Dudelange. La Ville s‘engage à organiser le transport Une autre scène qu’on peut seulement observer. nous amène en procession devant dudelangeois, mais aussi de la mett­ Dupré s’inspire du texte pour décrire le mouvement l’Autel, qui conduit notre âme vers le (aller ­ retour) de l‘œuvre ou des œuvres, depuis et re dans le contexte de son époque. Il sinueux des cordes relâchées et servies pour descend­ Paradis. – Alessandro Urbano jusqu‘au lieu d‘exposition ou au lieu de dépôt. Les y sera notamment question du travail frais d‘emballage et de transport à l‘aller comme au photographique que Lang partageait retour sont à la charge de la Ville. Durant leur trans­ avec Umberto Cappelari (1882-1965), port, aller et retour, et toute la durée du prêt, les œuv­ mais aussi de nouvelles recherches Centenaire de la mort de Dominique Lang res sont assurées par la Ville. Elle s‘engage à assurer concernant ses contacts et échanges l‘œuvre contre le vol, l‘incendie, les dégâts des eaux et Ce concert s’inscrit dans le cadre du Centenaire de la mort de Dominique Lang et en constitue avec d‘autres peintres. les dégâts causés par la Ville ou des tiers. La hauteur de l’événement d’ouverture. Alors que la Poste éditera, au printemps 2019 un timbre postal con­ L‘exposition traitera également de l‘assurance sera déterminée en commun accord entre sacré à Dominique Lang, la Ville de Dudelange est en train de monter une grande exposition l‘époque de Lang, marquée par le prêteur et la Ville de Dudelange. intitulée «Dominique Lang et son époque» et qui est prévue pour les mois d’octobre à décemb- passage de la Belle Époque à la Pre­ re 2019 (voir ci-dessous). mière Guerre Mondiale, mais aussi Communication par la transformation de sa Ville na­ La Ville s‘engage à mentionner le prêteur sur Appel aux Prêts d’œuvres d’art ou tale, Dudelange, en Forge du Sud. Une publication scientifique pour­ l‘ensemble de ses outils de communication. documents de Dominique Lang ra compléter l‘exposition destinée à La Ville s‘engage à remettre au prêteur deux exem­ plaires de tout document qu‘elle publierait à l‘occasion dans le cadre de l’exposition intitulée un public large, y compris le jeune public, grâce à un programme péda­ de cette exposition. Toutes les œuvres seront photo­ «Dominique Lang et son époque» gogique. graphiées et documentées. Cet appel concerne Contexte / Dominique Lang «Dominique Lang et son époque» – • Toutes les œuvres (peintes, dessi­ Organisation Dominique Lang est né à Dudelange le 15 avril 1874. l‘exposition nées, et/ou photographiées par Porteur du projet: Ville de Dudelange Peu appréciée de son vivant, son œuvre a été redécou­ L‘exposition «Dominique Lang et Dominique Lang) Commissaire: Christian Mosar verte à l‘occasion d‘une rétrospective en 1939. Depuis, son époque» est organisée dans le • D‘éventuelles œuvres de ses con­ Coordination: Le service culturel l‘œuvre de Lang (1874-1919), dont une majeure partie contexte du 100e anniversaire de son temporains (1870-1920) représen­ de la Ville de Dudelange se trouve dans des collections privées, a été reconnue décès en 1919. Gérée par le service tant les paysages du sud du Luxem­ comme essentielle dans le développement de l‘art au culturel, elle aura lieu dans les Cen­ bourg : p.ex. Frantz Seimetz, Guido Contact et informations Luxembourg. En effet, Dominique Lang a été, parmi les tres d‘Art de la Ville de Dudelange, Oppenheim et Pierre Blanc Le service culturel de la premiers artistes au Luxembourg à créer un art indé­ dans l‘Hôtel de Ville et l‘Église pa­ • Tous les documents imprimés Ville de Dudelange pendant des notions conventionnelles qui, au 19e roissiale. écrits et photographiés ayant trait BP 73 L-3401 Dudelange siècle, prescrivaient une observation et représentati­ La Ville de Dudelange a pour am­ à la Fête de 1907 Tel. +352 51 61 21 2940 // on réalistes de la nature. En ce sens Dominique Lang bition de monter une exposition rét­ • Tous les documents ayant trait aux [email protected] est un pionnier. rospective de l‘artiste dudelangeois travaux photographiques d‘Umber­ www.dudelange.lu/fr/pages/Appel-à-contribution.aspx 28 29