La Clé Des Champs Urbains En Gironde / N°59 / Avril 2010 / Gratuit Ag O R a 2010
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/// LUDOVIC LARBODIE /// BENOÎT LUGUÉ /// OXMO PUCINO /// NADIA LAURO /// CÉ L INE PÉTREAU & AL ISE MEURIS /// CAMI ll E LAURENS /// INCLUS LE SUPPLÉMENT La clé des champs urbains en Gironde / n°59 / Avril 2010 / Gratuit AGOR A 2010 Résidence Arc en ciel, avenue Émile Counord, Bordeaux. Maître d’ouvrage Agence Bernard Bühler Supplément gratuit au journal SUD OUEST du 3 avril 2010 disponible sur les lieux de ventes des communes référencées en page 3. Sommaire #59 LA MATIÈRE ET L’ESPRIT Rester en vie Mettre un préservatif ou une ceinture de sécu- rité, se laver les mains ou s’interdire tout « excès de bouche » sont des conduites relevant de la biopolitique, mot-va- lise dont le préfixe « bio » brouille le sens. Le terme grec « bios » désigne la vie. La biopo- litique, telle que la pose le philosophe Michel Foucault, inventeur du mot, désigne une forme de pouvoir où l’État a pour « fonction de gérer la vie », « de la majorer, d’exer- cer sur elle des contrôles précis et des régulations d’ensem- ble ». L’État ne s’occupe pas d’être souverain – de décider de la mort – ni d’imposer la forme de nos choix, il prend possession de la survie de nos chairs par l’organisation de projets sanitaires. Les questions politiques meurent sous la bio- politique. Les revendications de liberté, de justice et de droit disparaissent quand le projet essentiel est celui de maintenir en état de marche nos organismes, de les répa- rer ou d’échanger leurs cellules. Cette mise en ordre de la vie demande une politique des flux, des transports de personnes et de leur regroupement. Sous l’administration du biopouvoir, nos actes de vouloir-vivre individuel prennent réalité dans les fré- missements statistiques, effaçant les petits reliefs de nos existences. Ceux qui voudraient échapper aux obligations de santé individuelle ou publique – fumeurs, invaccinés, mineurs buveurs – tous sont « incivils » car ils nuisent à la régularité de la population. Il convient de les surveiller car, si le bien, c’est le « bios », alors le malade est un délinquant. La mesure de la consommation de sel, de sucre, d’alcool et de graisse ne demande pas de comprendre pour- quoi les raisons du manque ou de l’abus, cela permet de res- ter en vie. Nous durons, âgés de nos organes. Mais pourquoi faire ? Se poser la question est déjà un contre-pouvoir. [Laurent Boyer] Boris Gayrard, 69.13°N 51.06°W, Fjord de Sermeq à l’ouest du Groenland à l’Espace Saint-Rémi dans le cadre du festival Itinéraires des photographes voyageurs. Plaît-il ? L’œil en faim Agenda 04 Ludovic Larbodie, l’homme derrière 14 Le Jardin de ta sœur, 32 Un truc utile pour sacrifier à la civilisation le succès du festival Garorock. de l’utopie à l’urbanisme. des loisirs...Mais aussi pour les enfants et Le « Désir » selon les diplômés les parents exigeants ! de l’école des Beau-Arts. Sono En garde 06 Bordeaux Jazz Sessions plus fortes 18 Camille Laurens, l’autofiction, les livres, que feu Bordeaux Jazz Festival ? l’Escale du Livre et moi Oxmo Pucino vs. 0800, La subjective sélection mensuelle. hip-hop don’t and won’t stop ! Tables & comptoirs Cours & jardins Inclus 10 Nadia Lauro au TNT. 30 Luculus ne goûte guère au crunch® car il le supplément Éric Lacascade au TnBA. préfère le brunch. Le Petit Théâtre de Pain à la Boîte à Jouer. In Vino Veritas, Martin Schofield Agora 2010 et Antonio Spiga du bar à vin du CIVB. ☛ Désormais, retrouvez SPIRIT avec votre quotidien SUD OUEST le premier samedi de chaque mois chez les dépositaires presse des communes suivantes : Artigues, Ayguemorte les Graves, Beautiran, Bègles, Blanquefort, Bordeaux, Bordeaux Bastide, Bordeaux Caudéran, Bruges, Cadaujac, Canéjean, Castres Gironde, Cenon, Créon, Eysines, Floirac, Gradignan, Isle Saint-Georges, La Brède, Le Bouscat, Le Haillan, Léognan, Le Taillan, Lormont, Martignas, Martillac, Mérignac, Parempuyre, Pessac, Saint-Aubin du Médoc, Saint-Caprais, Saint-Jean d’Illac, Saint-Médard-en-Jalles, Saint-Médard d’Eyrans, Saint-Morillon, Saint-Selves, Saucats, Talence, Villenave d’Ornon. Spirit Gironde est publié par Directeur de la publication : Cristian Tripard Rédaction : Laurent Boyer, Luc Bourrousse, Cécile Crédit photos et illustrations : Régie publicitaire : PUB.L.I.C PUB.L.IC Fondateur associé : José Darroquy Broqua, Emmanuelle Debur, Sèverine Garat, Estelle Couverture : Agora 05 56 52 09 96 - Fax 05 56 52 12 98 31-33, rue Buhan Rédacteur en chef : Marc Bertin Gentilleau, Frédéric Lacoste, Béatrice Lajous, Serge Nilz Bohme (West Side Story), B. Enguerand (Les Esti- Vincent Filet 33 000 Bordeaux Tél. : 05 56 52 09 95 Latapy, Olvier Mony, André Paillaugue, Joël Raffier, vants), Thomas « Toums » Gosset (Ludovic Larbodie, [email protected] Tél. : 05 56 52 09 95 [email protected] José Ruiz, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès. 0800), C. Hlie (Camille Laurens), Julien Laisné (́Les Fax : 05 56 52 12 98 Direction artistique : Anthony Michel heures (la piscine)), Bruce Milpied (Yonathan Avishai). Pao : Anthony Michel Tél. : 05 56 52 50 57 Stagiaire : Gautier « Iron Cobra » Blondel www.regie-public.com www.spiritonline.fr [email protected] Dépôt légal à parution 2007 myspace.com/spiritbordeaux © Spirit Gironde 2009 [email protected] Impression : SAPESO ISSN 1954-1155 04 Plaît-il? Spirit #59 Ludovic Larbodie « Keep on rockin’ in a free world ! » Lu sur la page MySpace™ de Ludovic Larbodie : « Mes centres d’intérêts sont les voyages, la musique, la BD, les relations humaines. Je viens de Bordeaux et je travaille dans le milieu musical sur Toulouse et à l’étranger. Mes projets sont vivre de mes passions tout simplement ». Sait-on faire plus éloquent en matière de présentation ? Il faudrait tout de même ajouter que ce trentenaire fort en gueule e est à la manœuvre de Garorock, le plus important festival estampillé « musiques actuelles » du Grand Sud et dont la 14 édition va flirter avec les 60 000 spectateurs. Ce qui laisse à réfléchir. Questions-réponses avec un entrepreneur de spectacle au franc-parler hautement revendiqué. Que les Ramones soient avec votre esprit... Quel est votre parcours ? Comment Le choix d’une date relativement de cœur ? Les évidences ? Les gros plus gros événement aquitain du gen- des exclusivités. Une manifestation êtes-vous devenu programmateur ? « avancée » dans le calendrier rele- cachets ? re avec une fréquentation qui devrait de ce type est plus adaptée à des Je suis devenu programmateur par vait-elle de l’évidence pour ne pas en- Je ne suis pas Dieu le Père pour approcher cette année les 60 000 zones ayant peu accès aux grandes passion, mais aussi grâce à des ren- trer en concurrence avec la saison des dire ce qu’il faut éviter ou pré- spectateurs sur trois jours ? tournées, et les exemples sont là pour contres avec d’autres professionnels festivals d’été ? voir, ce que je sais, c’est que nous Avec toutes les conneries que j’ai le rappeler : Le Printemps de Bour- (mentors et amis) : Éric Roux, Yves Ré- Rien n’était réfléchi. Au départ, c’était ne dépensons pas plus que nos dites… tu sais !!! On va se déve- ges, les Eurockéennes de Belfort, Le bault, Patrick « Le Grand» Bazzani et juste une histoire de potes qui est finances ne nous le permettent. lopper, c’est sûr ! Ça dépend. Si le Main Square à Arras ou Les Vieilles Francis Vidal. Mon parcours est atypi- devenue, au fil des ans, un grand Après, on le sait tous, nous ne public le souhaite, on accentuera Charrues à Carhaix. que, je sors du milieu agricole et viti- festival. Mais, nous n’avions pas eu sommes pas à l’abri d’un impon- le poids du festival sur la région, cole ; quoique… pour un Bordelais ? une réflexion de ce type. Maintenant, dérable, nous dépendons aussi de en partenariat – je l’espère – avec En qualité de premier rendez-vous c’est sûr que c’est stratégique : on est la crise financière… Pour nous, des acteurs comme le Rama ou de la saison, pensez-vous constituer Comment est né Garorock ? les premiers, c’est important… Pour- le volet économique est impor- la Feppia, la fédération des labels une espèce de baromètre ou indiquer Aux premiers jours du printemps, tant, ce n’était pas pensé. tant, et ça fait 14 ans que ça dure, aquitains. les tendances ? sur les bords de la Garonne à Mar- mande, j’écoutais The Clash en pre- nant l’apéro avec des amis… et là, dans une joute verbale, le jeu de mot est apparu comme une évidence « Garo Rock » ! Le « R » roulait et le rock sonnait ! Ce fut le départ de l’aventure, avec sur la première scè- ne : Les Sheriff, Les Wampas, Ban- lieue Rouge, Headcleanner et le my- thique « Simpsons band » bordelais des Yo Pizza Jump. Comment fait-on pour convaincre une municipalité de s’engager dans l’aven- ture d’un festival ? Avec un projet, de la motivation et un carnet d’adresses. Comment s’est bâti le vôtre ? À la force du poignet, car on peut pas dire que le soutien fut immédiat, mais c’est aussi pour ça que l’on savoure encore plus ce qu’est devenu Garo- rock aujourd’hui. Nous sommes une équipe de 10 personnes permanentes à travailler avec un CA Marmandais qui s’implique totalement dans l’or- ganisation, 250 bénévoles remarqua- bles, près de 100 intermittents. Voilà l’alchimie qui a bâti ce festival. Les éditions se succédant, comment fait-on pour grandir raisonnablement eu égard à la taille de la ville et des « perturbations » engendrées mo- mentanément par la fréquentation sur le site ? Nous avons évolué en prenant notre temps. C’est pourquoi nous amélio- rons l’accueil et les infrastructures en répondant à l’engouement du public.