UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

FACULTÉ DES SCIENCES

DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ÉCOLOGIE VÉGÉTALES

Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Biologie et Ecologie Végétales

Option Ecologie Végétale

Présenté par ONJALALAINA Guy Eric (Maitre ès Science)

Soutenu publiquement le 31 Mars 2014 Devant la commission d’examen composée de : Président : Professeur FARAMALALA Miadana Harisoa Rapporteur : Professeur Vololoniaina JEANNODA Examinateurs: Docteur Carole SATTLER Docteur RAFIDISON Verohanitra Docteur RANDRIANARIVO Hanitra Ranjàna

UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

FACULTÉ DES SCIENCES

DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ÉCOLOGIE VÉGÉTALES

Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etude Approfondie (DEA) en Biologie et Ecologie Végétales

Option Ecologie Végétale

Présenté par ONJALALAINA Guy Eric (Maitre ès Science)

INVENTAIRE, ETUDES ETHNOBOTANIQUE ET ECOLOGIQUE, STATUT DE CONSERVATION ET CRIBLAGE PHYTOCHIMIQUE DES PLANTES UTILES DE L’AIRE PROTEGÉE DE TAMPOLO, FÉNÉRIVE EST (Analanjirofo)

Soutenu publiquement le 31 Mars 2014

Devant la commission d’examen composée de : Président : Professeur FARAMALALA Miadana Harisoa Rapporteur : Professeur Vololoniaina JEANNODA Examinateurs: Docteur Carole SATTLER Docteur RAFIDISON Verohanitra Docteur RANDRIANARIVO Hanitra Ranjàna

Remerciements

REMERCIEMENTS Ce travail de recherche a pu être entrepris grâce à la collaboration entre le Département de Biologie et Ecologie Végétales et l’Association de Valorisation de l’Ethnopharmacologie en Régions Tropicales et Méditerranéennes (AVERTEM) qui l’a financé. L’Association AVERTEM est présentée en annexe I de ce mémoire.

Nous tenons à exprimer nos vifs et sincères remerciements ainsi que notre profonde gratitude à toutes les personnes physiques et/ou morales qui ont énormément facilité la réalisation de ce mémoire, plus particulièrement :

 A Madame le Professeur FARAMALALA Miadana Harisoa, qui nous fait l’honneur de présider le jury de ce mémoire et qui nous a prodigué de précieux conseils pour son amélioration.  A Madame le Professeur JEANNODA Vololoniaina, qui, malgré ses lourdes responsabilités, n’a pas ménagé ses efforts et a consacré son temps pour diriger les travaux de notre DEA.  A Madame le Docteur RAFIDISON Verohanitra, qui a bien voulu examiner ce travail et siéger parmi les membres du jury.  A Monsieur le Docteur RANDRIANARIVO Hanitra Ranjàna qui nous a apporté son appui pour la réalisation des screening phytochimiques et qui a accepté de siéger dans notre jury. Nous lui sommes reconnaissant pour tout le temps qu’il a bien voulu nous accorder à cet effet.  A Monsieur Thomas CUIENGNET, président d’AVERTEM France et à l’association pour leur accord et leur soutien financier et moral à la réalisation de notre stage sur terrain.  A Madame le Docteur Carole SATTLER, membre fondatrice de l’association pour son appui technique et ses conseils.  A Madame Julie Le BIGOT, pour sa patience et son dévouement pour la supervision de l’avancement de nos travaux de terrain et de laboratoire.  A Madame Maelle Béatrissa RAZAFINDRAVAO, coordinatrice locale et présidente d’AVERTEM Madagascar, pour son soutien moral et technique et ses conseils sur le terrain.  A Monsieur Benja RAKOTONIRINA, qui nous a aidé dans la détermination des échantillons d’herbiers collectés lors des travaux de terrain.  A Monsieur RAJAONARY Fanomezantsoa du MBG et Monsieur RAKOTOARINIVO Mijoro du RBG Kew pour l’élaboration des cartes.  Aux responsables de l’herbier de Tsimbazaza qui nous ont permis de déterminer nos herbiers en mettant à notre disposition les spécimens qui y sont déposés.  A toute l’équipe d’AVERTEM et au personnel de l’ESSA- Forêt de Tampolo pour leur accueil chaleureux.

a Remerciements

 A nos guides, le regretté Ramaroson et Basho (Papan’i Colas) qui ont accepté d’être à notre disposition quel qu’ait été le moment ou le temps pour nous accompagner en pleine forêt et ont toujours partagé avec nous leurs connaissances.  A tout le personnel administratif et sanitaire d’Ampasina Maningory et de Fénérive Est qui a accepté de nous livrer les données statistiques sur la population et la santé dans ces deux communes.  A la population des trois villages qui n’ont pas refusé de nous donner les informations sur les plantes qu’elle utilise pour son quotidien, facilitant ainsi l’acquisition des données de terrains.  Aux collègues du Département de Biochimie Fondamentale et Appliquée de la Faculté des Sciences Ankatso.  A tous nos collègues de la promotion SATRANA.  A notre famille, qui a dû sacrifier beaucoup de temps et d’argent afin de subvenir à nos besoins pour la réalisation de nos études.  A tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire. Soyez tous remerciés pour votre aide précieuse.

b Sommaire

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... a LISTE DES TABLEAUX ...... iii LISTE DES FIGURES ...... iv LISTE DES PHOTOS ...... v LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...... v LISTE DES ANNEXES ...... vi GLOSSAIRE ...... vi INTRODUCTION ...... 1 Partie I. MILIEU D’ETUDE...... 3 I. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CADRE INSTITUTIONNEL ...... 3 II. MILIEU ABIOTIQUE ...... 4 II.1. Climat ...... 4 II.2. Relief et hydrographie ...... 6 II.3. Géologie et sol ...... 6 III. MILIEU BIOTIQUE ...... 7 III.1. Flore et végétation ...... 7 III.2. Milieu socio-économique ...... 7 Partie II. METHODES D’ETUDE ...... 9 I. ETUDE ETHNOBOTANIQUE ...... 9 I.1. Objectif ...... 9 I.2. Méthodes d’enquête ...... 9 I.3. Indice d’utilisation de l’espèce ...... 9 I.4. Collecte d’échantillons et détermination ...... 10 I.5. Choix des espèces à étudier ...... 10 II. CARACTERISATION DES DIVERS MILIEUX OU L’ON TROUVE LES ESPECES UTILES ...... 11 II.1. Etudes préliminaires ...... 11 II.2. Caractérisation floristique des divers habitats ...... 11 II.3. Etude de la structure de la végétation ...... 13 II.4. Etude de la régénération naturelle de chaque type de formation ...... 16 III. ETUDE DES ESPECES MEDICINALES FORESTIERES ...... 17 III.1. Etude de la flore associée aux espèces médicinales les plus utilisées ...... 17 III.2. Détermination du statut écologique (UICN) des espèces médicinales les plus utilisées...... 18

i Sommaire

III.3. Etude de la régénération artificielle des espèces médicinales les plus utilisées ...... 21 III.4. Screening phytochimique des plantes médicinales ...... 22 Partie III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS ...... 23 Chapitre I. Ethnobotanique...... 23 I. Indice d’utilisation des espèces ...... 24 II. Les différentes utilisations des plantes ...... 27 Chapitre II. Caractérisation floristique et écologique des habitats des espèces utiles ...... 33 I. Richesse floristique globale de l’ensemble des sites d’étude...... 33 II. Structure, physionomie et régénération naturelle des divers milieux...... 34 Chapitre III. Etude des espèces médicinales forestières ...... 53 I. Flore associée aux espèces médicinales les plus utilisées ...... 53 II. Pressions et menaces sur l’habitat et sur les espèces ...... 54 III. Evaluation du statut écologique (UICN, 2001) ...... 55 IV. Essai de régénération des espèces médicinales les plus utilisées...... 56 V. Criblage phytochimique...... 58 Partie IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 60 I. Discussions ...... 60 I.1. Ethnobotanique ...... 60 I.2. Détermination des échantillons ...... 61 I.3. Etude de la régénération naturelle ...... 61 I.4. Statut écologique ...... 62 I.5. Essai de régénération ...... 62 I.6. Screening phytochimique ...... 62 II. Recommandations ...... 63 CONCLUSION ...... 65 BIBLIOGRAPHIE ...... 66 ANNEXES

ii Sommaire

LISTE DES TABLEAUX Tableau I: Moyenne des températures (°C) de la station de Tampolo...... 4 Tableau II: Moyenne des précipitations (mm)...... 5 Tableau III : Répartition des interviewés par sexe et par âge...... 23 Tableau IV : Répartition des interviewés par activité...... 23 Tableau V : Indice d’utilisation des espèces forestières utiles de Tampolo...... 24 Tableau VI : Utilisation des plantes médicinales forestières endémiques de Tampolo...... 28 Tableau VII : Liste des espèces médicinales cibles...... 31 TableauVIII : Liste des plantes utilisées en menuiserie et comme bois de chauffe à Tampolo. 31 Tableau IX: Liste des espèces forestières comestibles à Tampolo...... 32 Tableau X : Liste des espèces à usages multiples...... 33 Tableau XI : Classement des types biologiques rencontrés dans la forêt de Tampolo...... 34 Tableau XII : Liste des espèces les plus fréquentes dans le site I...... 35 Tableau XIII : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans le site I...... 37 Tableau XIV : Distribution des individus inventoriés par classe de hauteur dans le site I...... 37 Tableau XV : Liste des espèces les plus fréquentes dans le site II...... 38 Tableau XVI : Taux de régénération de quelques espèces dans le site II...... 40 Tableau XVII : Distribution des individus inventoriés par classe de hauteur dans le site II. ... 40 Tableau XVIII : Liste des espèces les plus fréquentes dans le site III...... 41 Tableau XIX : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans le site III...... 43 Tableau XX : Répartition globale des individus pour chaque classe de hauteur...... 43 Tableau XXI : Liste des espèces les plus fréquentes dans le site IV...... 44 Tableau XXII : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans le site IV...... 46 Tableau XXIII : Répartition globale des individus par classe de hauteur...... 46 Tableau XXIV : Liste des espèces les plus fréquentes dans la forêt marécageuse...... 47 Tableau XXV : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans la forêt marécageuse. .. 49 Tableau XXVI : Répartition globale des individus par classe de hauteur...... 49 Tableau XXVII :Liste des espèces les plus fréquentes dans la forêt temporairement inondée. 50 Tableau XXVIII : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans la forêt temporairement inondée...... 52 Tableau XXIX : Répartition globale des individus par classe de hauteur...... 52 Tableau XXX : Familles et espèces fréquemment associées aux espèces cibles...... 53 TableauXXXI : Statut écologique des espèces médicinales cibles...... 55 Tableau XXXII : Taux de réussite des essais de régénération...... 56 Tableau XXXIII : Métabolites secondaires identifiées dans les espèces à vertus médicinales. . 59

iii Sommaire

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Localisation de la forêt de Tampolo...... 3 Figure 2 : Diagramme ombrothermique de GAUSSEN pour la localité de Tampolo...... 6 Figure 3 : Dispositif de relevé selon la méthode de BRAUN BLANQUET...... 11 Figure 4 : Dispositif de relevé selon la méthode de GAUTIER...... 14 Figure 6 : Exemple de diagramme de recouvrement de la végétation...... 15 Figure 5 : Exemple de profil structural schématique de la végétation ...... 15 Figure 7 : Structure démographique d’une population à courbe à allure de « J renversé ». ... 17 Figure 8 : Dispositif de relevé selon la méthode de BROWER...... 18 Figure 9 : Pourcentage des espèces pour chaque type d’utilisation...... 24 Figure 10 : Proportion des parties utilisées pour les plantes médicinales...... 30 Figure 11 : Spectre biologique de la forêt de Tampolo ...... 34 Figure 12 : Profil structural de la végétation du site I...... 36 Figure 13 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site I...... 36 Figure 14 : Structure démographique globale du site I...... 37 Figure 15 : Profil structural de la végétation du site II...... 39 Figure 16 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site II...... 39 Figure 17 : Structure démographique globale du site II...... 40 Figure 18 : Profil structural de la végétation du site III...... 42 Figure 19 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site III...... 42 Figure 20 : Structure démographique globale du site III...... 43 Figure 21 : Profil structural de la végétation du site IV...... 45 Figure 22 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site IV...... 45 Figure 23 : Structure démographique globale du site IV...... 46 Figure 24 : Profil structural de la végétation de la forêt marécageuse...... 48 Figure 25 : Diagramme de recouvrement de la forêt marécageuse...... 48 Figure 26 : Structure démographique de la forêt marécageuse...... 49 Figure 27 : Profil structural de la forêt temporairement inondée...... 51 Figure 28 : Diagramme de recouvrement de la forêt temporairement inondée...... 51 Figure 29 : Structure démographique globale de la forêt temporairement inondée...... 52 Figure 30 : Représentation graphique du taux de réussite de chaque technique pour les espèces multipliées...... 57

iv Sommaire

LISTE DES PHOTOS Photo 1 : Troncs d’arbre abandonnés dans la forêt...... 54 Photo 2 : Fabrication de pirogue en pleine forêt...... 54 Photo 3 : Scierie improvisée et sol recouvert d’écorce...... 54 Photo 4 : Sauvageons de Phyllarthron madagascariense repiqués...... 57 Photo 5 : Tige de Burasaia madagascariensis marcottée avec des mousses...... 57

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

 AP : Aire Protégée  AVERTEM : Association de Valorisation de l’Ethnopharmacologie en Régions Tropicales et Méditerranéennes  CHR : Centre Hospitalier Régional  CI : Conservation International  CSB : Centre de Santé de Base  DGEF : Direction Générale de l’Environnement et Forêts  DHP : Diamètre à hauteur de poitrine  ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques.  IRA : Infection Respiratoire Aigüe.  IST : Infection Sexuellement Transmissible  MBG : Missouri Botanical Garden  MEA : Millenium Ecosystem Assesment.  MEF : Ministère de l’Environnement et des Forêts  OMS : Organisation Mondiale de la Santé.  PPRR : Programme de Promotion des Revenus Ruraux.  PSDR : Programme de Soutien au Développement Rural  SAPM : Système des Aires Protégées de Madagascar.  UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature  USAID : United State Agency for International Development.

v Sommaire

LISTE DES ANNEXES

Annexe I : Présentation du partenaire. Annexe II : Questionnaire pour la réalisation des enquêtes ethnobotaniques sur les plantes utiles de la forêt classée de Tampolo. Annexe III : Description botanique des espèces utiles étudiées dans le Forêt de Tampolo. Annexe IV : Fiche de relevé écologique. Annexe V : Grille de synthèse de l’UICN pour évaluer l’appartenance d’un taxon a l’une des catégories des espèces menacées de la liste rouge. Annexe VI : Préparation des extraits à tester pour le screening phytochimique. Annexe VII : Liste floristique globale des sites de relevés. Annexe VIII : Coordonnées géographiques et emplacements des sites de relevés. Annexe IX : Carte de distribution des espèces utiles cibles évaluées.

Annexe X : Rappel sur les métabolites secondaires des plantes.

GLOSSAIRE

Aphrodisiaque : Susceptible d’accroître le désir et les performances sexuels.

Arille : Appendice entourant partiellement ou complètement la graine, souvent charnu et parfois vivement coloré.

Asthme : Maladie allergique ou chronique, caractérisée par une gêne respiratoire temporaire mais intense, accompagnée de toux et de sifflements.

Candidose : Infection de la peau ou des muqueuses buccales ou génitales par un champignon microscopique.

Cauliflore : Particularité des espèces végétales vivaces dont les fleurs apparaissent directement sur le tronc et les branches basses.

Diarrhée : Evacuation anormalement fréquente de selles trop liquides

Laxatif : Substance purgative utilisée pour évacuer de l’intestin les matières fécales.

Vermifuge : Médicament qui permet l'élimination des vers parasites de l'intestin.

vi

INTRODUCTION

1 Introduction

INTRODUCTION

Depuis l’aube des temps, l’homme a toujours eu besoin des plantes pour faciliter son quotidien, plantes qui sont utilisées comme nourritures, médicaments, matériaux de construction ou pour d’autres besoins. A Madagascar, l’homme a recours, en plus des plantes cultivées, à une multitude de plantes sauvages dont nombreuses espèces sont endémiques, à environ 90% selon SCHATZ (2001).Cet auteur a même estimé que parmi les 490 genres d’arbres et de buissons autochtones, 161 sont endémiques.

Les forêts tropicales qui servent d’habitat pour de nombreuses plantes fournissent des services écologiques importants pour le maintien de la diversité biologique, la régulation du climat et la conservation du sol et de l’eau selon le Millenium Ecosystem Assesment (MEA, 2003). Elles peuvent être aussi un moteur de développement socio-économique non négligeable à cause de la présence des ressources naturelles que les populations exploitent (NJIVA, 2012). Malheureusement cette utilisation ne se fait pas de manière durable et les forêts se dégradent de plus en plus à cause de la surexploitation des ressources naturelles qu’elles contiennent. Pour le cas de Madagascar, la couverture en forêt dense humide est passée de 5.254.306 ha en 1990 à4.489.248 ha en 2005 (MEFT, USAID et CI, 2009), soit une perte de presque 1 million d’hectares en 15 ans.

La forêt de Tampolo fait partie des vestiges de forêts littorales qui occupaient 274 Km2 en 2005 selon MOAT et SMITH (2007) et qui couvraient les côtes orientales malgache. Les forêts littorales représentent une variante de forêts denses humides de basse altitude et sont un refuge pour une biodiversité exceptionnelle. Plusieurs espèces animales et végétales endémiques menacées de disparition s’y trouvent encore, comme par exemple parmi les animaux Daubentonia madagascariensis (Aye-Aye) ou Cryptoproctaferox (Fosa) et parmi les plantes Pentachlaena orientalis (Taindambo) ou Dalbergia baronii (Hazovola) (http://essaforets.wordpress.com/sites- dapplication/tampolo/).

Comme les objectifs de l’AVERTEM avec laquelle nous avons travaillé sont de connaître et de valoriser l’utilisation traditionnelle des plantes médicinales, de favoriser le retour des informations acquises aux populations locales pour l’amélioration des soins de santé primaire et enfin de sensibiliser à la protection des ressources naturelles et à la sauvegarde de la biodiversité locale dans un contexte de développement durable, il était donc nécessaire de recueillir le maximum d’informations sur les plantes médicinales de la zone afin d’en approfondir la connaissance.

AVERTEM, jusqu’à présent a surtout étudié les plantes médicinales utilisées par les populations locales de Tampolo. L’inventaire qui a été réalisé montre qu’il s’agit surtout de plantes rudérales (DUPONT, 2012) dont l’utilisation est plus facile puisque l’accès à la forêt de Tampolo

1 Introduction fait l’objet de restrictions étant donné qu’il s’agit d’une aire protégée. D’autre part, il n’existe pas encore de données sur les essences forestières médicinales que l’on rencontre dans la forêt de Tampolo et qui font l’objet d’une utilisation. Enfin, l’usage des plantes par les communautés locales ne se limite pas aux seules plantes médicinales, puisque de très nombreuses plantes sont utilisées à d’autres fins (DUPONT, 2012).

L’objectif de notre étude est donc de connaître de manière plus approfondie les espèces forestières utilisées par les populations vivant autour de la réserve de Tampolo, plus particulièrement celles des villages qui travaillent déjà avec l’association AVERTEM. Il s’agit de faire l’inventaire des espèces utiles par le biais d’enquêtes ethnobotaniques et de déterminer l’importance de leur utilisation. D’autre part, nous allons aussi caractériser les milieux où l’on rencontre ces différentes espèces. Enfin, nous sélectionnerons les espèces forestières médicinales les plus utilisées à Tampolo et nous les étudierons sur le plan écologique ; nous en déterminerons le statut en matière de conservation en nous basant sur les critères de l’UICN et nous procèderons à un premier screening phytochimique de certaines des plantes médicinales inventoriées afin d’avoir une idée des principaux principes actifs qu’elles renferment.

Les hypothèses qui sont donc à la base de notre travail de DEA sont les suivantes :

1) Les populations locales utilisent des essences forestières diverses pour satisfaire leurs besoins. 2) Les essences forestières sont aussi utilisées pour les soins de santé et ces utilisations peuvent être justifiées par la présence de principes actifs. 3) Ces essences se rencontrent dans divers types d’habitat au sein de la forêt et certaines sont menacées.

Ce mémoire qui s’intitule « Inventaire, étude ethnobotanique et écologique, statut de conservation et criblage phytochimique des plantes utiles forestières de l’aire protégée de Tampolo, Fénérive Est (Analanjirofo) » comprend quatre parties :

 La première partie portera sur la présentation du milieu d’étude ;  La seconde partie traitera des méthodes d’étude ;  La troisième partie sera consacrée aux résultats et interprétations ;  La quatrième partie sera destinée aux discussions et recommandations.

2

PARTIE I

MILIEU D’ETUDE

Milieu d’étude.

Partie I. MILIEU D’ETUDE

I. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CADRE INSTITUTIONNEL La forêt de Tampolo se trouve à 10 km au nord de la ville de Fénérive Est, dans la région d’Analanjirofo (Figure 1), à 49° 25’ de longitude Est et 17° 17’ de latitude Sud. Elle est bordée au nord par le village de Rantolava ainsi que par le lac Tampolo d’où elle tire son nom, au sud par le village d’Ampasimazava, à l’Est par l’océan Indien et à l’Ouest par l’ancienne route nationale n° 5 et le village de Tanambao Tampolo. Cette forêt appartient à la commune rurale d’Ampasina Maningory.

Figure 1 : Localisation de la forêt de Tampolo. Source : RATSIRARSON et al., 2001.

3

Milieu d’étude.

La superficie de la forêt de Tampolo est de 880 ha. Le 22 Septembre 1952, 675 ha ont été classés en tant que périmètre de restauration par l’arrêté provincial n°281-DSP/FOR. La gestion de cette station a été confiée au Département des Forêts de l’ESSA le 24 Octobre 1990. Suite à l’engagement du Gouvernement de Madagascar de tripler la surface des aires protégées à Durban en 2003, la forêt de Tampolo a reçu le statut de station forestière et fait donc partie du Système des Aires Protégées de Madagascar ou SAPM depuis 2006 (DUPONT, 2012).

II. MILIEU ABIOTIQUE

II.1. Climat

Les données climatiques sont issues des relevés effectués à Tampolo entre 2001 et 2011 par l’ESSA.

II.1.1. Température

Tampolo présente une température moyenne annuelle de 23°C ; le mois le plus froid est le mois de juillet avec 19°C et celui le plus chaud est le mois de Décembre avec 26°5 C (Tableau I).

Tableau I: Moyenne des températures (°C) de la station de Tampolo.

Année JAN FEV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC

2001 27,8 27,4 26,6 25,8 25,1 22,2 21,6 22,1 22,1 24,7 25,7 26,5 2002 27, 7 27,4 26,1 24,7 23,8 20,8 21,2 21,9 23,2 25, 5 26, 4 27, 4 2003 27,1 26,7 26,8 25,2 24,6 21,0 19,4 19,2 22,0 25,8 26,6 28,2 2004 27,3 31,7 26,5 25,0 22,9 19,6 19,2 20,2 21, 5 23,7 24,8 26,0 2005 26,2 26,6 26,3 25,2 22,8 20,9 19, 5 18,9 20, 1 21,2 24,8 26,1 2006 25,1 25,0 23,1 22, 5 20, 3 19, 7 17,5 18,2 18,3 19,3 23,7 25,1 2007 23,9 23,8 23,7 22,4 20,3 18,2 17,4 18,0 19,1 19,6 21,6 24,1 2008 21,7 22,3 24,6 24,8 22,1 20,1 19,6 19,7 20,2 22,1 24,7 25,1 2009 25,8 24,2 22,9 21,8 20,7 19,2 17,1 18,1 19,6 21,0 23,8 26,6 2010 25,6 24,1 23,5 22,5 20,1 19,8 18,0 18,4 20,0 22,4 24,6 28,3 2011 28,5 25,5 23,0 22,5 22,5 20,0 19,0 19,5 20,0 23,0 26,0 28,5 Moyenne 26,1 25,9 24,8 23,8 22,3 20,1 19,0 19,4 20,5 22,6 24,8 26,5 Moyenne 22,98 annuelle

Source : ESSA-Forêt Tampolo

4

Milieu d’étude.

II.1.2. Précipitation

La station reçoit 3406 mm de pluie par an. Le mois le plus arrosé est le mois de Mars avec 516,6 mm de pluie. Il n’y pas de saison sèche bien marquée car les précipitations les plus faibles sont enregistrées du mois de septembre au mois de novembre avec en moyenne 180,3 mm de pluie (Tableau II). On enregistre aussi en moyenne 241 jours de pluies par an.

Tableau II: Moyenne des précipitations (mm).

Année JANV FEVR MARS AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC TOTAL

2001 1493,4 619,1 634,1 178,4 111,7 169,2 273,2 147,3 131 185,6 37,8 40,5 4021,3 2002 216,3 509,1 635,2 168,9 359 275,3 206 273,3 167,8 106,8 110 433,5 3461,2 2003 610,5 447,8 466,5 223,2 109,9 161,8 109,5 100,1 212,2 96,8 82 429,4 3049,7 2004 495,9 257,7 463,7 413,7 177,2 210,7 172,3 97,6 121,8 149 161,7 590,7 3312 2005 470,6 88,7 294,9 90 496,8 284,9 216,7 156,6 203,7 144,2 219,1 548 3214,2 2006 374,6 589,9 959,3 157,7 93,6 347,3 538,7 172,5 95,7 170,8 107,6 549,4 4157,1 2007 473,6 287,7 395 254,8 256,6 155,7 370,1 110 178,3 187,5 76,9 206 2952,2 2008 69,9 265,5 232 286,6 139,5 149,5 322 143,5 99 234,5 200 117,1 2259,1 2009 287,2 227,4 479,2 277,6 105 160,5 213,5 206,5 116,4 74 296 160,5 2603,8 2010 484,9 319,5 521 218 180,6 196,9 235 272,4 84,4 116,3 67,5 62,2 2758,7 2011 592,5 412,4 601,7 160,3 68 454,1 469,8 619,7 517,6 667,3 530,5 592,5 5686,4 Moyenne 506,3 365,9 516,6 220,8 190,7 233,2 284,2 209,1 175,2 193,9 171,7 339,1 Source : ESSA-Forêt Tampolo

II.1.3. Diagramme ombrothermique de GAUSSEN Le diagramme ombrothermique de GAUSSEN (1955) (Figure 2) est construit en utilisant une double échelle en ordonnées, celle des précipitations P et celle des températures T, graduée selon le principe P = 2T. Ce diagramme indique les relations entre les variations mensuelles de températures et celles des précipitations au cours de l’année.

Ce diagramme montre qu’il n’y pas de saison sèche bien marquée dans la localité de Tampolo. Les mois les plus arrosés se situent entre Décembre et Mars et les mois les plus secs entre Septembre et Novembre. La moyenne des températures est de 23°C et correspond en fait à la température que l’on observe tout au long de l’année.

Ces données climatiques permettent de classer ce site dans le type perhumide chaud selon MORAT (1969).

5

Milieu d’étude.

600 300

(°c) 275 (mm)

500 250 225

400 200 Température

Précipitatation 175 300 150

125 200 100 75

100 50 Précipitation 25 (mm) 0 0 JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC JAN FEV MARS AVR MAI JUIN Température (°C)

Figure2 : Diagramme ombrothermique de GAUSSEN pour la localité de Tampolo.

II.1.4. Vent La forêt de Tampolo est exposée toute l’année à l’Alizé qui apporte de l’humidité sur toute la partie Est de l’île (DONQUE, 1969).

II.2. Relief et hydrographie La forêt de Tampolo est située sur un terrain plat (RABESON, 2001). Le plus important élément du réseau hydrographique est le fleuve Maningory qui se trouve au Nord de la station. Mais le plus proche est le lac Tampolo qui, en plus de son importance en tant que réserve d’eau, constitue une source de revenus pour les riverains en fournissant les poissons qui alimentent les marchés locaux et même celui de Fénérive Est.

II.3. Géologie et sol

Fénérive et Vavatenina se trouvent sur une série côtière migmatique à épidote et une série interne migmatito-gneissique à grenat et à graphite et les grandes plaines d’alluvions argilo-sableuses sont dues à des mouvements tectoniques récents (BESAIRIE, 1964).

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Milieu d’étude.

Trois types de sol peuvent être rencontrés dans la station forestière de Tampolo (ANDRIAMIHARISOA, 1998) :

 Au Sud de la station, le sol est généralement sableux ;  Au Nord et à l’Ouest, le sol est généralement argilo-limoneux ;  Sur les collines, le sol est à caractère ferralitique (RARIVOSON, 1989).

III. MILIEU BIOTIQUE III.1. Flore et végétation

La forêt de Tampolo appartient au domaine de l’Est selon HUMBERT et COURS- DARNE (1965). Comme l’altitude moyenne de la formation est de 10 m, elle est donc classée comme forêt dense humide sempervirente de basse altitude et appartient à la série à Anthostema et MYRISTICACEAE (HUMBERT et COURS-DARNE, 1965).

RATSIRARSON et GOODMAN en 1997 ont recensé 360 espèces de plantes dont les plus abondants sont Aucoumea klaineana (Burseraceae), Uapaca thouarsii (Euphorbiaceae), Dicoryphe stipulacea (Hamamelidaceae), Schizolaena rosea (Sarcolaenaceae), Polyalthia ghesquiereana (Annonaceae), et Sarcolaena grandiflora (Sarcolaenaceae).

Selon RAJOELISON (1997), la forêt est constituée par trois strates qui ne sont pas toujours évidentes à première vue :  Une strate supérieure arborescente, formée par des grands arbres tels que Intsia bijuga et Uapaca sp. qui peuvent atteindre 10 à 20 mètres de hauteur, à troncs droits et qui ne sont ramifiés que dans les parties supérieures.  Une strate moyenne formée par des arbres (Coffea sp., Dracaena sp.,…) qui atteignent entre 6 et 10 mètres de hauteur.  Une strate inférieure, dense, de 1 à 5 mètres de hauteur. Cette strate est constituée par des arbustes très ramifiés, des lianes à port assez buissonnant et des plantes herbacées. Les plus abondants sont les Liliaceae, les Rubiaceae et les Melastomataceae.

III.2. Milieu socio-économique

III.2.1. Population et activités Les populations les plus proches de la forêt de Tampolo sont localisées dans 3 villages, Rantolava, Tanambao Tampolo et Ampasimazava qui comptaient en 2011respectivement 1762, 1797 et 752 habitants. Ces villages font partie de la commune

7

Milieu d’étude. d’Ampasina Manigory. La population de ces villages est constituée par des Betsimisaraka et des minorités d’autres ethnies comme les Merina et les Betsileo. Les habitants vivent essentiellement de l’agriculture vivrière car ils pratiquent la riziculture inondée et pluviale ou « vary an-tanety », la culture du manioc, d’essences fruitières et de légumes. L’agriculture de rente (girofle, café, vanille…) représente une source de revenu importante pour une partie de la population du fait des prix assez élevés qu’elle peut en tirer.

Plusieurs projets de développement tels que le Programme de Soutien au Développement Rural (PSDR) et le Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR) ont été aussi instaurés pour améliorer leur niveau de vie. Ces programmes sont surtout axés sur la promotion des techniques agricoles modernes afin d’améliorer les rendements annuels.

III.2.2. Situation sanitaire

L’accès aux soins de santé représente un des problèmes des villageois de Tampolo à cause de leur éloignement, du manque de personnels soignants, de matériels et d’infrastructures. De plus, même si les consultations sont gratuites, les malades prennent en charge eux-mêmes les médicaments qui peuvent être très couteux. Ce dernier cas favorise la baisse de la motivation de la population à fréquenter les centres de santé.

Il existe quatre centres de santé autour de la forêt. Il s’agit de :

 Un Centre de santé de base primaire ou CSB I qui se trouve à Rantolava ;  Deux Centres de santé de base secondaires ou CSB II à Ampasina Maningory et à Fénérive Est ;  Un Centre hospitalier régional ou CHR à Fénérive Est.

Les consultations auprès des CSB II d’Ampasina Maningory (Mairie d’Ampasina Maningory, 2011) et de Fénérive Est (CSB II Fénérive Est, 2011) durant l’année 2011 ont permis d’identifier les maladies les plus fréquentes qui affectent les populations. Il s’agit notamment de problèmes respiratoires, de diarrhées, d’infections de la peau, des Infections Sexuellement Transmissibles(IST), du paludisme et de problèmes gastriques.

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PARTIE II

METHODOLOGIE

Méthodologie.

Partie II. METHODES D’ETUDE

I. ETUDE ETHNOBOTANIQUE

I.1. Objectif L’ethnobotanique est l’étude de l’utilisation de la plante par l’homme (HARSHBURGER, 1896) ou des relations entre hommes et plantes. Cette étude a pour objectif d’établir par le biais d’enquêtes l’inventaire des plantes utiles et de recueillir toutes les informations relatives à l’utilisation de la plante et de les quantifier.

I.2. Méthodes d’enquête

I.2.1 Type d’enquête Les enquêtes ethnobotaniques se déroulent de manière à réaliser des entretiens de type ouvert et/ou semi-ouvert (MARTIN, 1995), les questions sont posées au cours de l’entretien en fonction des réponses données par l’interviewé afin d’obtenir le maximum d’informations de sa part tout en évitant de porter un jugement ou de l’influencer de façon à lui faire admettre des fausses affirmations. Chaque réponse donnée par chaque individu est consignée dans une fiche d’enquête (Annexe II). Les données recueillies concernent le nom des informateurs, leur âge, leur profession, le nom des espèces citées ainsi que leur utilisation respective et si possible les quantités prélevées.

I.2.2. Choix des personnes enquêtées

L’inventaire des plantes utiles s’est fait par une enquête réalisée auprès des habitants des trois villages cités plus haut. Les personnes âgées de 25 ans et plus ont été interviewées. Nous avons en effet noté au cours des entretiens préliminaires que les plus jeunes sont ignorants des connaissances traditionnelles ou n’y portent pas beaucoup d’intérêt. Les personnes interrogées exercent divers types de professions ou responsabilités. Il s’agit d’agriculteurs, de pêcheurs, de forgerons, de chefs coutumiers et de tradipraticiens ou guérisseurs.

I.3. Indice d’utilisation de l’espèce C’est le rapport entre le nombre de personnes citant une espèce donnée et le nombre total de personnes enquêtées. Ce rapport permet d’évaluer l’importance de l’utilisation et/ou de la connaissance de la plante.

Il est calculé à partir de la formule de LANCE et al.(1994) :

I = n/N x 100

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Méthodologie.

Avec :

. I (%) : Indice d’utilisation de l’espèce concernée ;

. n : Nombre de personnes citant ou utilisant l’espèce ;

. N : Nombre total de personnes enquêtées. Si :

. 30 % I : L’espèce est peu connue et peu utilisée ;

. 30 %< I < 60 % : L’espèce est moyennement connue et moyennement utilisée ;

. 60 % I < 100 % : L’espèce est très connue et très utilisée.

I.4. Collecte d’échantillons et détermination

Après en avoir obtenu la liste, toutes les plantes utiles qui ont été citées lors des enquêtes ont été récoltées avec l’aide d’un guide ou d’une personne ressource et mises en herbier. Les plantes récoltées sont plus particulièrement celles qui n’ont pas encore fait l’objet d’étude dans le cadre du projet d’AVERTEM. Il s’agit de plantes forestières endémiques de Madagascar.

La détermination des échantillons a été faite à l’herbier TAN de Tsimbazaza. Les échantillons d’herbier ont été déposés au sein de l’herbier de l’association AVERTEM à Tampolo et de l’herbier du DBEV à la Faculté des Sciences.

Les espèces médicinales les plus utilisées sont décrites en annexe III.

I.5. Choix des espèces à étudier L’inventaire des plantes utiles porte sur l’ensemble de toutes les plantes utiles forestières de Tampolo. Leurs usages, leur importance et leur mode d’utilisation sont notés. Le choix des divers milieux à caractériser est aussi basé sur la présence de ces espèces en leur sein .Les plantes forestières à usage médicinale les plus utilisées sont ensuite sélectionnées comme espèces cibles pour les études écologiques et pour les essais de régénération artificielle ; et enfin le screening phytochimique est effectué sur toutes les espèces médicinales dont les feuilles peuvent être collectées en quantité suffisante pour permettre l’analyse chimique.

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Méthodologie.

II. CARACTERISATION DES DIVERS MILIEUX OU L’ON TROUVE LES ESPECES UTILES Cette étude a pour but de caractériser les différents types de milieu où poussent toutes les espèces utiles dont nous avons dressé la liste lors des enquêtes ethnobotaniques. Elle s’effectue par le biais de la réalisation de relevés, qui par définition, sont un ensemble d’observations faites sur une unité de surface (GODRON et al. 1983).

II.1. Etudes préliminaires Avant d’entamer toutes études sur terrain, les zones les plus représentatives de chaque type de formation à l’intérieur de la forêt ont été identifiées au préalable.

II.2. Caractérisation floristique des divers habitats

La caractérisation des habitats respectifs a été réalisée par le biais de la méthode de BRAUN BLANQUET (1965). Cette méthode permet de faire l’étude quantitative de la végétation ainsi que celle de sa richesse floristique sur des parcelles présentant des conditions d’uniformité apparentes et une homogénéité physionomique et floristique. Le dispositif de relevé est un placeau de 50m x 20m subdivisé en 10 placettes élémentaires de 10m x 10m chacune (Figure 3).

1 m

50 m Fil

10 m

10 m Piquet

20 m

Figure3 : Dispositif de relevé selon la méthode de BRAUN BLANQUET.

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Méthodologie.

Les paramètres qui sont enregistrés pour chaque relevé sont :

 Paramètres écologiques :  La station ;  Les coordonnées géographiques ;  L’altitude ;

 La topographie ;

 L’orientation ;  L’exposition.  Paramètres floristiques

Le nombre de paramètres floristiques à utiliser dépend des objectifs à atteindre.

 Le nom scientifique ;

 La hauteur des individus ;

 Le diamètre à hauteur de poitrine (DHP)de chaque individu ;

 La phénologie ;

 Les types biologiques :

Ils sont déterminés d’après la classification de RAUNKIAER (1905). On distingue :

. Les Phanérophytes (PH) : Ce sont les arbres, arbustes, arbrisseaux dont les bourgeons pérennants se situent à plus de 0,50m du sol. On distingue les mésophanérophytes (MPH) comprises entre 8 et 30m de hauteur, les microphanérophytes (mPH), entre 2 et 8m de hauteur et les nanophanérophytes (nPH), entre 0,5 et 2m de hauteur.

. Les Chaméphytes (CH) : Ce sont les plantes vivaces, herbacées ou subligneuses dont les bougeons se situent à moins de 0,50m du sol.

. Les Hémicryptophytes (HC) : Ce sont les plantes dont les bourgeons persistants se trouvent au ras du sol.

. Les Cryptophytes :

 Géophytes (G) : Ce sont les plantes à organes persistants souterrains (rhizomes, bulbes, tubercules) avec une partie aérienne qui meurt chaque année.

 Hydrophytes (H) : Plantes à appareil végétatif immergé ou émergé au-dessus de l’eau.

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Méthodologie.

 Les Thérophytes (TH) : Ce sont des plantes annuelles ou saisonnières qui assurent la survie à l’état de graines.

. Les Epiphytes (E) : Ce sont des plantes fixées sur les autres plantes qui assurent uniquement le rôle de support.

. Les Lianes :

 Mesophanérophytes lianescentes (LnP) ;

 Micro Phanerophytes lianescentes (LmiP) ;

 NanoPhanerophytes lianescentes (LnP) ;

. Les Parasites : Ce sont des plantes fixées sur les autres plantes où elles prélèvent les substances nourricières.

II.3. Etude de la structure de la végétation

L’étude structurale de la végétation permet de connaître l’habitat des espèces cibles et la disposition des diverses espèces les unes par rapport aux autres dans le plan vertical et horizontal (DAJOZ, 1975). L’étude structurale que nous avons effectuée concerne uniquement celle de la structure verticale des différents habitats, c'est-à-dire la stratification de la végétation. Il s’agit donc de définir le nombre de strates que l’on peut observer au niveau de chaque type de formation. La strate est le niveau de concentration maximale de la masse foliaire (GOUNOT, 1969) et le nombre de strates dépend du type de formation végétale.

D’autre part, le recouvrement des différentes strates et en particulier celui de la strate supérieure, est également déterminé lors de cette étude. Le recouvrement est une expression en pourcentage de la continuité de la couverture végétale (GUINOCHET, 1973).

C’est la méthode de GAUTIER et al.(1994) qui a été utilisée pour étudier la stratification de la végétation et le recouvrement des différentes strates, c'est-à-dire la structure verticale.

Le dispositif de relevé(Figure 4) est le suivant :un fil de 50m segmenté tous les 2m est tendu à 1m du sol sur une unité de végétation homogène. A chaque intervalle de 2m, qui est le point de lecture, un jalon gradué est placé et le point de contact de chaque plante est noté sur une fiche de relevé (Annexe IV).

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Méthodologie.

Figure4 : Dispositif de relevé selon la méthode de GAUTIER.

14 Méthodologie.

A la fin des relevés, les nuages de points sur la fiche correspondent à la stratification de la végétation. Ces nuages permettent aussi de voir le degré d’ouverture de la strate supérieure.

Le profil structural (Figure 5) permet d’établir le diagramme de recouvrement d’une formation végétale (Figure 6). Ce dernier permet d’en déterminer son degré de dégradation.

L’échelle de recouvrement établie par GODRON et al.(1983) a été prise comme référence. Celle-ci correspond à l’ouverture de la strate. Plus la strate est ouverte, plus le degré de la perturbation est élevé ; plus l’ouverture de la strate est fermée, plus le degré de la perturbation est faible :

 Recouvrement global supérieur à 90% : strate fermée ;  Recouvrement global compris entre 75 à 90% : strate peu ouverte ;  Recouvrement global compris entre 50 à 75% : strate semi-ouverte ;

 Recouvrement global compris entre 25 à 50% : strate ouverte ;  Recouvrement global compris entre 10 à 25% : strate très ouverte.

9 à 10 8 à 9 7 à 8 6 à 7 5 à 6 4 à 5 3 à 4 2 à 3 1 à 2 02468101214161820 50 Figure 5 : Exemple de profil structural schématique de la végétation

m 12 à13

10 à11

08 à 09

06 à 07

03 à 04

01 à 02 0 20406080100%

Figure 6 : Exemple de diagramme de recouvrement de la végétation.

15 Méthodologie.

II.4. Etude de la régénération naturelle de chaque type de formation

Selon ROLLET (1979), la régénération naturelle est l’ensemble des processus naturels par lesquels les plantes se régénèrent dans une formation végétale. L’étude a été faite dans le but de connaître la capacité de régénération des espèces ou de la formation et leur potentiel de remplacement.

La régénération naturelle est calculée à partir du rapport entre le nombre des individus régénérés et les individus semenciers. Dans le cadre de cette étude, nous avons considéré comme semenciers les individus ayant une hauteur supérieure à 4m. Nous avons suivi les assertions de DUPUY (1998) selon lesquelles les arbres sont capables de fleurir en milieu tropical quand ils atteignent cette taille, surtout en forêt littorale.

Le taux de régénération naturelle peut être calculé à partir de la formule de ROTHE (1964) :

TR=Nr/Ns x100

Où :

 Nr : Nombre des individus régénérés ;  Ns : Nombre des individus semenciers.

Echelle de ROTHE (1964) :

 TR < 100% : Mauvaise régénération ;  100 < TR < 300% : Régénération moyenne ;  300% < TR < 999% : Bonne régénération ;  999%

L’évaluation de la santé de la régénération globale de chaque formation se fait en traçant l’histogramme représentant le nombre d’individus dans chacune des 6 classes de hauteur définies ci-dessous, toutes espèces confondues.

 Classe I :] 0 – 0,2 m] ;  Classe II :]0,2 – 0,4 m] ;  Classe III :]0,4 – 1 m] ;  Classe IV :] 1 – 4 m] ;  Classe V :] 4 – 8 m] ;  Classe VI : Supérieure à 8 m.

16 Méthodologie.

Si l’histogramme a une allure de « J » renversé, la santé est bonne. Dans le cas contraire, elle est mauvaise (ROTHE, 1964). (Figure 7).

Figure 7 : Structure démographique d’une population à courbe à allure de « J renversé ».

III. ETUDE DES ESPECES MEDICINALES FORESTIERES

III.1. Etude de la flore associée aux espèces médicinales les plus utilisées

Cette étude se fait par la méthode de BROWER et al. (1990)ou méthode de quadrat centré sur un point ou QCP. Cette étude consiste à déterminer tous les taxa associés à des espèces sélectionnées. La connaissance de cette flore associée sert de base pour la détermination des espèces à utiliser en association avec les espèces cibles lors de restauration écologique.

A partir d’un individu mature de l’espèce cible choisi comme centre du quadrat, deux lignes imaginaires, perpendiculaires de directions Nord-Sud et Est-Ouest, divisent la zone en quatre quadrats (Figure 8). Les individus matures des espèces les plus proches de l’espèce cible dans chaque quadrat sont notés.

La détermination de la flore associée est calculée à partir de la formule de GREIG SMITH (1964) :

F (%)= (Ni/Nt) x 100

17 Méthodologie.

Avec :

 Ni : Nombre d’individus d’une espèce dans tous les quadrats ;  Nt : Nombre total d’individus recensés dans les quadrats.

Si : - F (%) ≥ 5% : Espèce associée à la plante cible.

- F (%) ≥ 10% : Famille associée à la plante cible.

Figure 8 : Dispositif de relevé selon la méthode de BROWER.

L’espèce qui a une fréquence supérieure ou égale à 5% dans un relevé et la famille qui en a 10% ou plus sont considérées comme en étroite association avec l’espèce cible.

III.2. Détermination du statut écologique (UICN) des espèces médicinales les plus utilisées.

L’évaluation des risques d‘extinction d’un taxon se fait à partir de l’analyse de la carte de distribution géographique de chaque espèce cible.

III.2.1. Elaboration et analyse de la carte de distribution

La carte de distribution représente tous les sites de récoltes de chacune des espèces cibles au niveau de l’ensemble de Madagascar. Elle est élaborée en fonction des coordonnées géographiques de chaque individu de l’espèce cible notées sur terrain et converties en degré décimal. Les données

18 Méthodologie. relatives sont exportées de la base de données Tropicos du MBG et sont traitées sur le logiciel ArcView 3.2.

L’analyse de la carte de distribution des espèces cibles permet de déterminer le nombre des sous-populations, leur zone d’occurrence, leur zone d’occupation, leur présence/absence dans les AP et leur prédiction du futur déclin. Ces informations sont nécessaires à la classification d’une espèce dans une catégorie de menace selon les critères de l’UICN (2001).

 Zone d’occurrence

C’est la superficie délimitée par la ligne imaginaire continue et fermée, renfermant toutes les sous-populations. La zone d’occurrence peut souvent être mesurée par un polygone convexe minimum (le plus petit polygone dans lequel aucun angle ne dépasse 180° et contenant tous les sites d’occurrence) (UICN, 2001).

 Zone d’occupation C’est la superficie occupée par un taxon au sein de la « zone d’occurrence ». La mesure reflète le fait qu’un taxon ne se rencontre généralement pas dans toute sa zone d’occurrence, qui peut comprendre des habitats peu appropriés ou inoccupés. En d’autres termes, la zone d’occupation est la plus petite superficie cruciale pour la survie, à tous les stades, des populations existantes d’un taxon. Il faut choisir une échelle en fonction des caractéristiques biologiques pertinentes du taxon, de la nature des menaces (UICN, 2001).

 Sous-population Ce sont des groupes distincts de la population, au plan géographique par exemple, entre lesquels les échanges démographiques ou génétiques sont limités (UICN, 2001).

 Prédiction du déclin futur C’est l’estimation de la possibilité de réduction du nombre des individus d’une espèce dans le futur en tenant compte de deux angles différents :

. Réduction due à une diminution ou perte de l’habitat ; . Réduction liée à des pressions sur l’espèce. L’estimation du déclin futur est basée sur la présence ou l’absence des sous populations dans les aires protégées (AP) et le déclin futur lié à l’habitat a été évalué par la formule de SCHATZ (2000) :

Fd (%) (nT – n AP) x 100 = nT

19 Méthodologie.

Avec :

 nT : nombre total de sous population ;  nAP : nombre de sous population dans les AP ;  nT- nAP : nombre de sous population hors des AP. Cette estimation du déclin futur ne peut être appliquée qu’aux espèces qui ne peuvent pas se régénérer dans des formations secondaires.

III.2.2. Evaluation du statut de conservation des espèces médicinales les plus utilisées Pour évaluer le risque d’extinction des espèces, les paramètres à considérer sont les utilisations et les menaces qui pèsent sur ces espèces ainsi que les critères utilisés par l’UICN pour l’élaboration de la liste rouge (Annexe V).

Les données sur l’utilisation des espèces sont obtenues à partir des enquêtes ethnobotaniques et les observations écologiques sur terrain permettent d’évaluer les menaces qui leurs pèsent et l’état de leurs habitats.

Les différents statuts selon l’UICN (2001) sont :

 Eteint (EX) : le dernier représentant du taxon est indubitablement mort.  Eteint à l’état sauvage (EW) : Le taxon ne subsiste plus qu’en culture, en captivité ou dans des populations naturalisées situées hors de son ancienne aire de répartition.  En danger critique d’extinction (CR) : Le taxon est confronté à un fort risque de disparaitre à l’état sauvage et à très court terme.  En danger (EN) : Le taxon est confronté à un risque d’extinction à l’état sauvage très élevé et à court terme.  Vulnérable (VU) : Le taxon subit des menaces qui peuvent entrainer sa disparition à l’état sauvage à moyen terme.  Quasi-menacé (NT) : Un taxon est dit “ Quasi menacé ” lorsqu’il a été évalué d’après les critères et ne remplit pas, pour l’instant, les critères des catégories en danger critique, en danger ou vulnérable mais qu’il est près de remplir les critères correspondant aux catégories du groupe menace ou qu’il les remplira probablement dans un proche avenir.  Préoccupation mineure (LC) : Un taxon est dit de “ Préoccupation mineure ” lorsqu’il a été évalué d’après les critères et ne remplit pas les critères des catégories en danger critique, en danger, vulnérable ou quasi-menacé. Dans cette catégorie sont inclus les taxons largement répandus et abondants.

20 Méthodologie.

 Insuffisamment documenté (DD) :Un taxon entre dans la catégorie “ Données insuffisantes ” lorsqu’on ne dispose pas d’assez de données pour évaluer directement ou indirectement le risque d’extinction en fonction de sa distribution et/ou de l’état de sa population. Un taxon inscrit dans cette catégorie peut avoir fait l’objet d’études approfondies et sa biologie peut être bien connue, sans que l’on dispose pour autant de données pertinentes sur l’abondance et/ou la distribution.  Non évalué (NE) : Le taxon n’a pas été confronté aux critères d’évaluation.

III.3. Etude de la régénération artificielle des espèces médicinales les plus utilisées

La régénération artificielle ou la régénération ex-situ est l’étude de la multiplication des plantes en dehors de leur milieu naturel. Elle a pour but de produire des sains et vigoureux qui seront utilisés pour enrichir la forêt et aussi de déterminer les techniques appropriées pour effectuer une régénération ex-situ de la forêt de Tampolo.

Quatre modes de multiplications artificielles ont été employés : le bouturage, le marcottage, le repiquage de sauvageons et la germination des graines.

III.3.1. Bouturage Une bouture est un fragment de végétal, susceptible de s'enraciner. Le bouturage consiste à planter ce fragment. Le bouturage est un mode de multiplication végétative de certaines plantes consistant à donner naissance à un nouvel individu (individu enfant du mère) à partir d'un organe ou d'un fragment d'organe isolé.

Les fragments végétaux sont prélevés sur des individus mères sains c’est-à-dire qu’ils sont indemnes de problèmes phytosanitaires, qu’ils ont une bonne croissance en hauteur par rapport au peuplement de même âge de la même espèce; qu’aucune forme défectueuse (fourche, fibre tordue, chancre,…) ne soit observée. D’autre part, les individus doivent avoir une bonne vigueur et soient non isolés (ANDRIAMBELO, 2010).

Les boutures sont ensuite repiquées dans des pots en plastiques contenant du compost préparé au préalable par les jardiniers de AVERTEM.

III.3.2. Marcottage Le marcottage est une méthode de multiplication des végétaux par la rhizogenèse (développement de racines) sur une partie aérienne d'une plante mère puis à l'en séparer lorsqu'il est pourvu de racines. Le marcottage est souvent utilisé pour cloner les plantes ligneuses dont le bouturage est difficile.

21 Méthodologie.

III.3.3. Repiquage de sauvageons C’est une technique qui consiste à collecter les jeunes plantules dans leur habitat naturel pour ensuite les repiquer dans des pots en plastique. Lorsque ces jeunes plants sont suffisamment robustes, ils sont replantés dans la forêt.

III.3.4. Germination de graines Les graines des espèces médicinales en fruit sont récoltées et mises à germer sur la planche de semis du jardin de l’AVERTEM. Les jeunes pousses sont ensuite repiquées dans des pots en plastiques et stockées dans la pépinière du jardin.

Le taux de survie pour chaque type d’essai de régénération est évalué à partir du rapport entre le nombre de survivants et le nombre total des individus plantés.

T(%) = N/T x 100

Avec :

 T(%) : Taux de survie ;  N : Nombre de survivants ;  T : Nombre total d’individus plantés.

III.4. Screening phytochimique des plantes médicinales (Réactions de détection des familles chimiques (BRUNETON, 1993)

La détection des familles chimiques constitue le screening ou criblage phytochimique et elle se fait par l’intermédiaire des réactions décrites par BRUNETON (1993). Les réactions sont basées soit sur la formation de complexes insolubles (réactions de précipitation), soit sur la formation de complexes colorés (réactions de coloration).

Les organes testés sont uniquement les feuilles. Les raisons de ce choix sont basées sur le fait que généralement ce sont les feuilles que les habitants utilisent le plus en phytothérapie. D’autre part, au laboratoire, il est plus facile d’obtenir des poudres avec des feuilles qu’avec d’autres organes. Les espèces analysées sont donc toutes les espèces médicinales dont la quantité de feuilles récoltées est assez suffisante pour la réalisation des réactions chimiques en laboratoire. Les protocoles expérimentaux pour la détermination des différentes familles chimiques actives sont décrits en annexe VI.

22

PARTIE III

RESULTATS ET

INTERPRETATIONS

Résultats et interprétations. Partie III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Chapitre I. Ethnobotanique

Au cours de notre étude, 65 personnes de différents âges et sexes ont été interviewées, soit par des consultations individuelles, soit par groupe.

Les personnes enquêtées sont composées de41 hommes et 24 femmes. Leur répartition par âge est donnée par le tableau III, celle par activité par le tableau IV.

Tableau III : Répartition des interviewés par sexe et par âge.

Age 25-50 ans 51-75 ans Sexe Masculin 30 11 Féminin 14 10

Tableau IV : Répartition des interviewés par activité.

Activité Nombre Forgeron 1 Pêcheur 3 Agent forestier 1 Infirmier retraité 1 Chef de Fokontany 2 Tangalamena 1 Tradipraticien-guérisseur 3 Agriculteur 53 Total 65

Lors de ces enquêtes, 123 espèces (Annexe VII), y compris les espèces rudérales, ont été mentionnées comme plantes utiles dans la localité de Tampolo dont 59 sont médicinales (47,97%), 54 sont utilisées pour la construction, la menuiserie et comme bois de chauffe (43,90%), 10 sont comestibles (8,13%) (Figure 9). Parmi ces 123 espèces, 92 sont forestières. Les usages mentionnés sont les usages principaux mais certaines espèces sont à usages multiples.

23 Résultats et interprétations.

8,13%

Médicinales 47,97% Bois d'œuvre Comestibles 43,90%

Figure 9 : Pourcentage des espèces pour chaque type d’utilisation.

I. Indice d’utilisation des espèces

Les espèces qui figurent dans le tableau V sont uniquement des espèces forestières. L’utilisation des plantes est indiquée dans ce tableau selon qu’elle soit médicinale (M) ou autre (A) ou soit médicinale et autre (MA). L’indice d’utilisation des espèces varient de 98,46% à 1,54%. L’espèce Uapaca thouarsii détient l’indice le plus élevé et Olax emirnensis le plus faible.

Tableau V : Indice d’utilisation des espèces forestières utiles de Tampolo. M : plantes à usage médicinal uniquement ; A : autre usage ; MA : plantes à usages multiples.

Genre et espèce Famille Nom vernaculaire Utilisation I (%)

Uapaca thouarsii EUPHORBIACEAE Voapaka MA 98,46

Intsia bijuga FABACEAE Hintsina A 86,15

Dalbergia baronii FABACEAE Hazovola A 76,92

Mimusops comersonii SAPOTACEAE Voaranto A 61,54

Landolphia nitens APOCYNACEAE Voahena A 46,15

Xylopia buxifolia ANNONACEAE Hazoambo M 46,15

Faucherea glutinosa SAPOTACEAE Nanto A 46,15

Agelaea pentagyna CONNARACEAE Vahimaintina M 43,07

Erica sp. ERICACEAE Anjavidy lahy M 40

Aucoumea klaineana BURSERACEAE Akomea A 27,69

Phyllarthron madagascariense BIGNONIACEAE Antohiravina MA 27,69

Sorindeia madagascariensis ANACARDIACEAE Voantsirindrina A 27,69

Asteropeia micraster ASTEROPEIACEAE Tambônana A 24,62

24 Résultats et interprétations. Tableau V (Suite) : Indice d’utilisation des espèces forestières utiles de Tampolo. M : plantes à usage médicinal uniquement ; A : autre usage ; MA : plantes à usages multiples.

Genre et espèce Famille Nom vernaculaire Utilisation I (%)

Secamone obovata ASCLEPIADACEAE Vahizahana MA 21,54

Leptolaena abrahamii SARCOLAENACEAE Amanin'aombilahy A 21,53

Syzygium bernieri MYRTACEAE Hompa A 21,53

Symphonia fasciculata CLUSIACEAE Haziny A 18,46

Terminalia catappa COMBRETACEAE Antafana A 18,46

Croton noronhae EUPHORBIACEAE Fotsy avadika M 18,46

Brochoneura acuminata MYRISTICACEAE Rara M 18,46

Drypetes madagascariensis EUPHORBIACEAE Tsivavegny M 15,38

Macarisia pyramidata RHIZOPHORACEAE Hazomalagny M 15,38

Burasaia madagascariensis MENISPERMACEAE Hazon-dahy M 15,38

Bridelia tulasneana EUPHORBIACEAE Roihavitra M 15,38

Vaccinium sp. ERICACEAE Voantsirihitra A 15,38

Dialium unifoliolatum FABACEAE Zahana (zana) M 15,38

Diospyros filipes EBENACEAE Hazomaintina A 12,3

Homalium erianthum SALICACEAE Hazom-bato A 12,3

Bosqueia sp. MORACEAE Tsopatika A 12,3

Tetracera madagascariensis DILLENIACEAE Vahimaragna M 12,3

Rhodocolea sp. BIGNONIACEAE Velonavohitra A 12,3

Dypsis fasciculata ARECACEAE Amboza A 9,23

Chasmanthera sp. MENISPERMACEAE Andanitrehy M 9,23

Physena madagascariensis PHYSENACEAE Fanavimangoaka M 9,23

Anisophyllea fallax ANISOPHYLLEACEAE Hazomamy M 9,23

Stephanostegia capuronii APOCYNACEAE Hazon-dronono A 9,23

Tabernaemontana retusa APOCYNACEAE Livoro M 9,23

Pachytrophe dimepate MORACEAE Maherihely A 9,23

Brexia madagascariensis CELASTRACEAE Maimboholatra M 9,23

Ouratea obtusifolia OCHNACEAE Menahihy M 9,23

Medinilla parviflora MELASTOMATA-CEAE Ravi-masina M 9,23

Pothos scandens ARACEAE Ravin-tampina M 9,23

Schizolaena rosea SARCOLAENACEAE Tsiariagnarany A 9,23

Noronhia boivinii OLEACEAE Tsilaitra M 9,23

Oncostemum botryoides MYRSINACEAE Hasontoho A 6,15

25 Résultats et interprétations. Tableau V (Suite) : Indice d’utilisation des espèces forestières utiles de Tampolo. M : plantes à usage médicinal uniquement ; A : autre usage ;MA : plantes à usages multiples.

Genre et espèce Famille Nom vernaculaire Utilisation I (%)

Pseudopteris decipiens SAPINDACEAE Hazomananjara M 6,15

Sarcolaena grandiflora SARCOLAENACEAE Helana A 6,15

Cleistanthus capuronii EUPHORBIACEAE Lohendry A 6,15

Pittosporum ochrosiifolium PITTOSPORACEAE Maimbovitsika M 6,15

Cynometra capuronii FABACEAE Mampay M 6,15

Hymenea verrucosa FABACEAE Mandrofo A 6,15

Asteropeia matrambody ASTEROPEIACEAE Matrambody A 6,15

Labramia bojeri SAPOTACEAE Nanto vasihy A 6,15

Garcinia sp. CLUSIACEAE Ravi-masina kakazo M 6,15

Ocotea laevis LAURACEAE Tafononana A 6,15

Magnistipula tamenaka ROSACEAE Tamenaka A 6,15

Campnosperma micranteium ANACARDIACEAE Tarantana A 6,15

Cryptocarya sp. LAURACEAE Tavolo A 6,15

Pyrostria media RUBIACEAE Tsifo madini-dravina A 6,15

Colea tetragona BIGNONIACEAE Sifontsoy M 6,15

Polyalthia ghesquiereana ANNONACEAE Tsilongodongotra A 6,15

Memecylon thouarsianum MELASTOMATA-CEAE Tsimahamasatokina A 6,15

Saldinia axillaris RUBIACEAE Valavelona M 6,15

Schizolaena sp. SARCOLAENACEAE Voandroza A 6,15

Breonia madagascariensis RUBIACEAE Molo-pangady M 3,07

Elaeocarpus alnifolius ELAEOCARPACEAE Aferonakavy M 3,07

Tambourissa religiosa MONIMIACEAE Ambora A 3,07

Ficus lutea MORACEAE Amontana M 3,07

Hibbertia coriacea DILLENIACEAE Anjavidy vavy M 3,07

Blotia mimosoîdes EUPHORBIACEAE Beando A 3,07

Filicium thouarsianum SAPINDACEAE Elatrangidina A 3,07

Chrysophyllum boivinianum SAPOTACEAE Famelona M 3,07

Ludia madagascariensis SALICACEAE Fanenton'akoholahy M 3,07

Psorospermum chionanthifolium HYPERICACEAE Harongam-panihy M 3,07

Tachiadenus carinatus GENTIANACEAE Rangilo M 3,07

Gaertnera sp. RUBIACEAE Sadôdôka A 3,07

26 Résultats et interprétations. Tableau V (Suite et fin) : Indice d’utilisation des espèces forestières utiles de Tampolo. M : plantes à usage médicinal uniquement ; A : autre usage ;MA : plantes à usages multiples.

Genre et espèce Famille Nom vernaculaire Utilisation I (%)

Cryptocarya acuminata LAURACEAE Tavolomalama A 3,07

Pyrostria major RUBIACEAE Tsifobe M 3,07

Calophyllum paniculatum CLUSIACEAE Vintanona A 3,07

Hyperacanthus poivreii RUBIACEAE Voantalanina A 3,07

Schefflera vantsilana ARALIACEAE Voantsilana A 3,07

Quassia indica SIMAROUBACEAE Bemafaitra M 1,54

Anthocleista madagascariensis GENTIANACEAE Dindemo M 1,54

Bathiorhamnus louvelii RHAMNACEAE Menavahatra M 1,54

Olax emirnensis OLACACEAE Famelondriaka M 1,54

D’après ce tableau, 4 espèces ont un indice d’utilisation supérieur à 60%. Elles sont très prisées par la population locale, notamment Uapaca thouarsii, Intsia bijuga et Dalbergia baronii qui ont chacune comme indice respectivement 98,46%, 86,15% et 76,92%. Elles sont utilisées en tant que bois de charpente et de menuiserie. Uapaca thouarsii est de plus utilisée en tant que plante médicinale.

II. Les différentes utilisations des plantes Les plantes sont indispensables pour le quotidien de la population locale de Tampolo. Elles sont couramment utilisées en médecine traditionnelle, en menuiserie, comme bois d’énergie et finalement en tant que nourriture. Les résultats des enquêtes seront cités dans les paragraphes qui suivent.

II.1. Les plantes médicinales Durant les enquêtes, des espèces forestières non autochtones ont aussi été mentionnées, mais seules les espèces endémiques sont présentées dans le tableau VI. Les maladies les plus couramment traitées avec les plantes médicinales sont la diarrhée et les maux de ventre, la fièvre non paludique (dans le cas d’accès palustre, les interviewés affirment consulter un médecin), les infections buccales et dentaires ainsi que génitales. Les villageois utilisent aussi des plantes pour soulager la fatigue occasionnée par les travaux des champs.

27 Résultats et interprétations. Tableau VI : Utilisation des plantes médicinales forestières endémiques de Tampolo.

Partie Mode de FAMILLE Genre et espèce I (%) Propriétés médicinales utilisées prépara-tion ANISOPHYLLEACEAE Anisophylleafallax 9,23 Contre la fièvre. Feuille Décoction ANNONACEAE Xylopia buxifolia 46,15 Anti-diarrhéique. Contre la fatigue. Feuille Décoction APOCYNACEAE Tabernaemontana retusa 9,23 contre les maux de dents. Latex Cataplasme Rameau ASCLEPIADACEAE Secamoneobovata 21,54 Contre la fièvre jaune. Décoction feuillé BIGNONIACEAE Phyllarthron madagascariense 27,69 Contre les maux de ventre. Contre la fatigue. Feuille Décoction Décoction, BIGNONIACEAE Coleatetragona 6,15 Contre les infections des organes génitaux. Feuille infusion CELASTRACEAE Brexia madagascariensis 9,23 Massage des foulures, Utilisée pour les enfants qui tardent à marcher. Feuille Décoction CLUSIACEAE Garcinia sp. 6,15 Contre la toux prolongée des enfants. Feuille Décoction Rameau DILLENIACEAE Hibbertia coriacea 3,07 Contre la fièvre. Décoction feuillé Cataplasme. DILLENIACEAE Tetracera madagascariensis. 12,3 Contre les candidoses buccales des enfants. Contre l’asthme. Feuille Décoction ELAEOCARPACEAE Elaeocarpus alnifolius 3,07 Contre le rhume. Feuille Décoction Rameau ERICACEAE Erica sp. 40 Contre la fièvre. Décoction feuillé Racine EUPHORBIACEAE Uapacathouarsii 98,46 Aphrodisiaque. Décoction aérienne EUPHORBIACEAE Croton noronhae 18,46 Anti-diarrhéique, contre la fatigue. Feuille Décoction EUPHORBIACEAE Bridelia tulasneana 15,38 Anti-fièvre jaune, contre les œdèmes à cause de l'albumine, diététique. Feuille et tige Décoction EUPHORBIACEAE Drypetes madagascariensis 15,38 Contre la paraisse des enfants. Revitalisant. Feuille Décoction FABACEAE Cynometra capuronii 6,15 Contre la fièvre jaune. Feuille Décoction FABACEAE Dialiumunifoliolatum 15,38 Contre les maux d'estomac. Feuille Décoction FABACEAE Hymenea verrucosa 6,15 Utilisé lors des cérémonies de tromba. Tige, feuille. Incinération Tige, racine, GENTIANACEAE Tachiadenus carinatus 3,07 Partie aérienne: contre la fièvre. Racine: vermifuge. Décoction feuille GENTIANACEAE Anthocleista madagascariensis 1,54 Anti-diarrhéique. Feuille Décoction MELASTOMATACEAE Medinilla parviflora 9,23 Contre la toux prolongée des adultes. Feuille Décoction

28 Résultats et interprétations. Tableau VI (Suite et fin) : Utilisation des plantes médicinales forestières endémiques de Tampolo.

Mode de FAMILLE Genre et espèce I (%) Propriétés médicinales Partie utilisées préparation Burasaia Décoction, MENISPERMACEAE 15,38 Contre la fatigue, contre la hernie, masque (masonjoany). Ecorce madagascariensis cataplasme MENISPERMACEAE Chasmantherasp. 9,23 Tonifiant, contre le mal de ventre. Contre la hernie. Tige Décoction MORACEAE Ficus lutea 3,07 Cicatrisant. Latex Cataplasme MYRISTICACEAE Brochoneura acuminata 18,46 Contre les candidoses buccales des enfants, contre les maux d'estomac. Ecorce, latex. Cataplasme OLACACEAE Olax emirnensis 1,54 Limitation des hémorragies post-accouchement, contre le froid. Ecorce Décoction Contre la fatigue, utilisée lors d'un bain. Contre le gonflement des OLEACEAE Noronhiaboivinii 9,23 Feuille Décoction pieds. Physena Antidote contre les poisons. Contre le mal de ventre et la fatigue. PHYSENACEAE 9,23 Feuille Décoction madagascariensis Vomitif. Pittosporum Cataplasme, PITTOSPORACEAE 6,15 Contre l'infection des yeux. Feuille ochrosiifolium infusion RHAMNACEAE Bathiorhamnus louvelii 1,54 Contre la fièvre. Antidiarrhéique. Racine Décoction Breonia RUBIACEAE 3,07 Contre les maux de dents. Latex Cataplasme madagascariensis Décoction, RUBIACEAE Pyrostriamajor 3,07 Pour l’avortement. Ecorce, feuille infusion RUBIACEAE Saldiniaaxillaris 6,15 Contre le mal de ventre. Feuille Décoction SALICACEAE Ludia madagascariensis 3,07 Antihémorragique, contre la fatigue. Feuille Décoction SAPINDACEAE Pseudopteris decipiens 6,15 Contre la diarrhée et les maux de ventre. Feuille Décoction SAPOTACEAE Mimusopscomersonii 61,54 Contre la diarrhée. Feuille Décoction Chrysophyllum Incinération, SAPOTACEAE 3,07 Utilisé lors des cérémonies de tromba, contre les maux de dents. Feuille, latex. boivinianum cataplasme

29 Résultats et interprétations.

Le nombre de personnes ayant des connaissances sur les plantes est très faible par rapport au nombre total de la population ; c’est pour cela que leur indice d’utilisation est relativement faible. En général, c’est le tradipraticien qui prescrit et fournit la plante pour son patient car ce dernier peut ne pas la reconnaitre.

Toutes les différentes parties de la plante peuvent être utilisées pour la préparation des remèdes mais ce sont les feuilles ou les rameaux feuillés qui occupent la plus grande place (67,86%). Les tiges, les écorces, les racines et les latex sont aussi utilisés mais avec des proportions plus faibles que les feuilles (Figure 10).

7,14% 3,57%

3,57%

Feuilles 7,14% Tige Racine 3,57% Ecorce Plante entière Fruit 7,14% Latex 67,86%

Figure 10 : Proportion des parties utilisées pour les plantes médicinales.

Ce sont les espèces plus connues comme Xylopia buxifolia et Phyllarthron madagascariense qui font l’objet de collecte par la majorité de la population car elles sont les plus couramment utilisées contre la fatigue.

Les tisanes sont généralement préparées en décoction ; l’infusion n’est pas très pratiquée. Les autres espèces utilisées pour soigner les infections externes sont broyées et posées en cataplasme ou macérées dans l’eau et utilisées lors d’un bain.

La quantité de plantes ou de parties de plantes prélevée dans la forêt correspond à celle dont l’usager a besoin et c’est un prélèvement non destructif car il ne risque pas de tuer le pied mère. De plus, les plantes médicinales à Tampolo ne font pas encore l’objet d’exploitation à grande échelle.

30 Résultats et interprétations.

Les essences médicinales (Tableau VII) qui ont les indices d’utilisations les plus élevés sont prises comme espèces cibles lors des études ultérieures. Il s’agit de : Uapaca thouarsii, Xylopia buxifolia, Phyllarthron madagascariense, Brochoneura acuminata, Burasaia madagascariensis et Dialium unifoliolatum.

Tableau VII : Liste des espèces médicinales cibles.

Espèce cible I (%) Uapaca thouarsii 98,46 Xylopia buxifolia 46,15 Phyllarthron madagascariense 27,69 Brochoneura acuminata 18,46 Burasaia madagascariensis 15,38 Dialium unifoliolatum 15,38

II.2. Les plantes utilisées en menuiserie et comme bois de chauffe

La construction des cases et la collecte de bois de chauffe sont les activités qui nécessitent des quantités considérables de bois. D’après les personnes enquêtées, les espèces forestières sont plus résistantes et plus durables que les espèces exotiques ; elles sont utilisées pour la fabrication de piliers, de traverses, de planchers et de portes et fenêtres (Tableau VIII). La toiture est fabriquée à partir de produits non ligneux comme les feuilles de Ravenala madagascariensis.

Tableau VIII : Liste des plantes utilisées en menuiserie et comme bois de chauffe à Tampolo.

FAMILLE Genre et espèce I (%) Utilisation ANACARDIACEAE Campnosperma micrantheium 6,15 Pilier ANNONACEAE Polyalthia ghesquiereana 6,15 Pilier APOCYNACEAE Stephanostegia capuronii 9,23 Traverse et panne ARALLIACEAE Schefflera vantsilana 3,07 Traverse. ASTEROPEIACEAE Asteropeia matrambody 6,15 Pilier, traverse ASTEROPEIACEAE Asteropeia micraster 24,62 Plancher BIGNONIACEAE Rhodocolea sp. 12,3 Pilier CLUSIACEAE Calophyllum paniculatum 3,07 Meubles CLUSIACEAE Symphonia fasciculata 18,46 Traverse, pilier EBENACEAE Diospyros filipes 12,3 Meubles, sculpture EUPHORBIACEAE Cleistanthus capuronii 6,15 Pilier FABACEAE Dalbergia baronii 76,92 Meubles, sculpture LAURACEAE Ocotea laevis 6,15 Bois rond, pilier LAURACEAE Cryptocarya sp. 6,15 Bois rond, pilier LAURACEAE Cryptocarya acuminata 3,07 Traverse MELASTOMATACEAE Memecylon thouarsianum 6,15 Pilier MORACEAE Bosqueia sp. 12,3 Traverse, pilier

31 Résultats et interprétations.

Tableau VIII (Suite) : Liste des plantes utilisées en menuiserie et comme bois de chauffe à Tampolo.

FAMILLE Genre et espèce I (%) Utilisation MORACEAE Pachytrophe dimepate 9,23 Traverse, pilier MYRSINACEAE Oncostemum botryoides 6,15 Pilier MYRTACEAE Syzygium bernieri 21,53 Bois rond, pilier OLEACEAE Noronhia boivinii 9,23 Traverse, pilier RHIZOPHORACEAE Macarisia pyramidata 15,38 Meubles ROSACEAE Magnistipula tamenaka 6,15 Traverse, pilier. RUBIACEAE Hyperacanthus poivreii 3,07 Traverse, pilier RUBIACEAE Pyrostria media 6,15 Clôture SALICACEAE Homalium erianthum 12,3 Bois rond, pilier, plancher SAPOTACEAE Faucherea glutinosa 46,15 Pilier SAPOTACEAE Labramia bojeri 6,15 Pilier SARCOLAENACEAE Leptolaena abrahamii 21,53 Pilier, traverse, plancher SARCOLAENACEAE Sarcolaena grandiflora 6,15 Pilier, traverse SARCOLAENACEAE Schizolaena rosea 9,23 Plancher, pilier

L’abattage d’arbre est un mode de prélèvement destructif dont la pratique est interdite dans la station de Tampolo. Cependant, l’ESSA-Forêt accorde à ceux qui doivent réparer leurs maisons lors des cataclysmes naturels ou qui ont des motifs valables le droit de prélever quelques pieds. Le ramassage des bois morts est aussi autorisé pour subvenir aux besoins quotidiens des ménages en bois de chauffe. Généralement, tous les arbres peuvent faire office de bois de chauffe.

II.3. Les plantes comestibles

Peu d’espèces forestières sont comestibles. Celles qui le sont ne sont pas utilisées en tant que véritable base d’alimentation mais tout simplement comme appoint, amuse-gueule et goûter. Les parties consommées sont principalement les fruits (Tableau IX).

Ces plantes qui sont rares servent aussi de nourriture pour les oiseaux et les lémuriens.

Tableau IX: Liste des espèces forestières comestibles à Tampolo.

Famille Genre et espèce I (%) Partie consommée ANACARDIACEAE Sorindeia madagascariensis 27,69 Fruit APOCYNACEAE Landolphia nitens 46,15 Fruit ASCLEPIADACEAE Secamone obovata 21,54 Fruit EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii 98,46 Fruit SAPOTACEAE Mimusopscomersonii 61,54 Fruit ERICACEAE Vaccinium sp. 15,38 Fruit FABACEAE Dialium unifoliolatum 15,38 Fruit

32 Résultats et interprétations.

II.4. Les plantes à usages multiples

Certaines espèces citées ci-dessus sont aussi utilisées à d’autres fins que celles déjà décrit précédemment. Leur liste et usages sont donnés dans le tableau X.

Tableau X : Liste des espèces à usages multiples.

Nom Médici- Famille Nom scientifique Bois d’œuvre Comestible vernaculaire nale ANNONACEAE Xylopia buxifolia Hazo ambo X X X Phyllarthron BIGNONIACEAE Antohiravina X 0 X madagascariense EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii Voapaka X X X FABACEAE Cynometra capuronii Mampay X 0 X MYRTACEAE Syzygiumbernieri Hompa X X 0 RHIZOPHORACEAE Macarisia pyramidata Hazomalagny X 0 X SAPOTACEAE Mimusops comersonii Voaranto X X X SARCOLAENACEAE Schizolaena sp. Voandroza X X 0

X : utilisé 0 : non utilisé.

Chapitre II. Caractérisation floristique et écologique des habitats des espèces utiles

Cette étude a pour but de caractériser tous les sites où l’on trouve les espèces utiles, en particulier les espèces médicinales.

Après avoir fait les prospections, 6 relevés (Annexe VIII) ont été effectués dans des zones qui se distinguent par leur aspect physionomique et floristique. Les relevés R1, R2 et R3 ont été faits à l’intérieur de la forêt littorale proprement dite, le 4ème (R4) a été fait au niveau de la frange littorale. Le relevé R5 a été fait dans la forêt marécageuse et le relevé R6 dans la forêt temporairement inondée.

I. Richesse floristique globale de l’ensemble des sites d’étude

Dans l’ensemble des sites étudiés, 121espèces (voir la liste en Annexe VII) appartenant à 50 familles et 97 genres ont été identifiées dont 103 sont endémiques de Madagascar ; quatre sont à distribution pantropicale (Agelaea pentagyna, Barringtonia racemosa, Dracaena reflexa et Dracaena sp.) ; deux sont natives mais non endémiques (Terminalia catappa et T. ombrophila) et une espèce asiatico-malgache (Pothos scandens).

Tous les types biologiques que l’on rencontre dans une forêt dense humide sont représentés au sein de la station forestière c’est-à-dire des phanérophytes, des chaméphytes, des lianes, des épiphytes, des saprophytes et des parasites (Tableau XI). Le spectre biologique de RAUNKIAER (Figure 11) permet de voir leur répartition en pourcentage.

33 Résultats et interprétations.

Tableau XI : Classement des types biologiques rencontrés dans la forêt de Tampolo.

Macrophanérophytes Microphanérophytes Chaméphytes Epiphytes Lianes

(MPH) (mPH) (CH) (E) (L) Nombre 87 10 3 2 8 Pourcentage 78,18 10 2,73 1,82 7,27 (%)

2,73% 1,82%

7,27%

10,00% CH

E L 78,18% mPH MPH

Figure 11 : Spectre biologique de la forêt de Tampolo

Si les différents sites de relevés présentent des similitudes au point de vue structurale ou physionomique, leur composition floristique peut varier d’un site à l’autre…

II. Structure, physionomie et régénération naturelle des divers milieux. II.1. Forêt littorale

II 1.1. Site I (Relevé 1)

a) Richesse floristique Vingt-huit familles, 41 genres et 46 espèces ont été inventoriés dans ce site. Les familles les mieux représentées en genres et en espèces sont les RUBIACEAE, les EUPHORBIACEAE et les SALICACEAE. Les espèces les plus fréquentes sont Saldinia axillaris, Paropsia edulis et Psorospermum chionanthifolium (Tableau XII).

34 Résultats et interprétations.

Tableau XII : Liste des espèces les plus fréquentes dans le site I.

FAMILLE Espèce Fréquence (%) RUBIACEAE Saldinia axillaris 15,92 PASSIFLORACEAE Paropsia edulis 15,21 HYPERICACEAE Psorospermum chionanthifolium* 9,91 RHIZOPHORACEAE Macarisia pyramidata 7,55 CONNARACEAE Agelaea pentagyna* 6,72 RUBIACEAE Gaertnera sp. 5,90 ARECACEAE Dypsis fasciculata 5,42 EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii* 4,01 * : Espèce médicinale.

b) Physionomie et structure  Strate inférieure (0 à 3 m) : Constituée principalement par des plantes herbacées et/ou lianescentes de la famille des LILIACEAE et des MELASTOMATACEAE, des plantules des espèces qui se trouvent dans les strates supérieures ainsi que des buissons telles que Saldinia axillaris (RUBIACEAE) et Psorospermum chionanthifolium (HYPERICACEAE).  Strate moyenne (3 à 7 m) : C’est la strate arbustive constituée par des jeunes arbres et des arbustes tels que Paropsia edulis (PASSIFLORACEAE) et de Pyrostriamedia (RUBIACEAE).  Strate supérieure (7 à 10 m) : C’est la strate arborescente constituée de grands arbres tels que Macarisia pyramidata (RHIZOPHORACEAE), Gaertnera sp. (RUBIACEAE), Ambavia geraldii (ANNONACEAE). Cette strate est semi-ouverte avec un taux de recouvrement de 64% (Figure 13) ; et les espaces entre les masses foliaires laissant passer le rayonnement solaire expliquent le bon développement de la strate herbacée. La présence d’espèces épiphytes comme Pothos scandens (ARACEAE) et Medinilla parviflora (MELASTOMATACEAE) est aussi notée.

 Les émergents mesurent entre 10 à 13 m de hauteur. Les individus qui atteignent cette hauteur sont moins nombreux que ceux des strates inférieures. Il s’agit de Casearia nigrescens (SALICACEAE), Homalium erianthum (SALICACEAE), Intsia bijuga (FABACEAE), Uapaca thouarsii (EUPHORBIACEAE) ou Xylopia buxifolia (ANNONACEAE).

c) Régénération naturelle

 Taux de régénération

Dans ce site, le nombre de semenciers, toutes espèces confondues, est de 145 contre 615 pour les individus régénérés, ce qui donne un taux de régénération globale de la formation de 424,13%, indiquant qu’elle est en bonne régénération.

35 Résultats et interprétations.

Hauteur (m) 16 à 17 15 à 16 14 à 15 13 à 14 12 à 13 11 à 12 10 à 11 9 à 10 8 à 9 7 à 8 6 à 7 5 à 6 4 à 5 3 à 4 2 à 3 1 à 2 0 à 1 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50

(m) Figure 12 : Profil structural de la végétation du site I.

14 à 15

12 à 13

10 à 11

8 à 9

6 à 7 4 à 5

(m) Classe de hauteur 2 à 3

0 à 1 0 1020304050607080 Fréquence (%)

Figure 13 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site I.

36 Résultats et interprétations. La régénération est très bonne pour les microphanérophytes comme Saldinia axillaris qui a un taux de régénération de 2600% (Tableau XIII). Les espèces ayant un indice d’utilisation élevé telles que Uapaca thouarsii, Intsia bijuga et Xylopia buxifolia ont un taux de régénération respectif de 325, 125 et 50%. Si les deux premières espèces régénèrent de manière correcte, Xylopia buxifolia présente une mauvaise régénération.

Tableau XIII : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans le site I.

Famille Espèce Semencier Régénéré TR(%) RUBIACEAE Saldinia axillaris 5 130 2600 EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii* 8 26 325 FABACEAE Intsia bijuga 8 12 150 ANNONACEAE Xylopia buxifolia* 2 1 50

* : Espèces médicinales.

 Etat de santé globale

L’état de santé du site est évalué par la structure démographique de la population (Figure 14) c’est-à-dire par le tracé de l’histogramme de répartition des individus dans les différentes classes de hauteur. La courbe montrant une allure irrégulière indique que l’état de santé est mauvais même si le taux de régénération global est bon (424,13%). Ceci est dû à la répartition disproportionnée des individus pour les différentes classes de hauteur.

Tableau XIV : Distribution des individus inventoriés par classe de hauteur dans le site I.

Classe 0 - 0,2 m 0,2 – 0,4 m 0,4 – 1 m 1 – 4 m 4 – 8 m  8m Nombre 234 157 113 130 112 32

250

200

150

d'indivius

100 Nombre 50

0 Classe I Classe II Classe III Classe IV Classe V Classe VI Figure 14 : Structure démographique globale du site I.

37 Résultats et interprétations. II.1.2. Site II (Relevé 2)

a) Richesse floristique Quarante-sept (47) espèces appartenant à 26 familles et 40 genres ont été recensées. Les familles les plus riches en espèces sont les RUBIACEAE, les SALICACEAE, les ANNONACEAE et les EUPHORBIACEAE.

Les espèces les plus abondantes sont Uapaca thouarsii, Gaertnera sp.,Dypsis fasciculata et Pyrostria media (Tableau XV) mais Xylopia buxifolia, Burasaia madagascariensis et Dialium unifoliolatum y sont aussi fréquentes.

Tableau XV :Liste des espèces les plus fréquentes dans le site II.

Famille Espèce Fréquence (%) EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii* 21,50 RUBIACEAE Gaertnera sp. 13,50 ARECACEAE Dypsis fasciculata 10,00 RUBIACEAE Pyrostria media 6,00 * : Espèce médicinale.

b) Physionomie et structure  Strate inférieure (0 à 3 m) : Cette strate est aussi constituée de plantes herbacées et de plantules des espèces ligneuses qui peuplent les strates supérieures. Les espèces les plus nombreuses en nombre sont : Agelaea pentagyna (CONNARACEAE), Coffea sp. (RUBIACEAE), Gaertnera sp. (RUBIACEAE) et de Dianella sp. (LILIACEAE).  Strate moyenne (3 à 7 m) : Elle est peuplée par des arbustes et des individus de renouvellement de la strate supérieure dont les espèces les mieux représentées sont Uapaca thouarsii (EUPHORBIACEAE), Gaertnera sp. (RUBIACEAE), Dypsis fasciculata (ARECACEAE) et Macarisia pyramidata (RHIZOPHORACEAE).  Strate supérieure (7 à 9 m) : Elle est constituée essentiellement par Gaertnera sp. (RUBIACEAE), Uapaca thouarsii (EUPHORBIACEAE) et Dypsis fasciculata (ARECACEAE). Avec un taux de recouvrement entre 50 à 60% (Figure 16), elle est semi-ouverte.  Emergents (9 à 14 m) : Ce sont les grands arbres tels que Uapaca thouarsii (EUPHORBIACEAE), Intsia bijuga (FABACEAE), Casearia nigrescens (SALICACEAE) et Schizolaena sp. (SARCOLAENACEAE).

38 Résultats et interprétations.

Hauteur (m) 16 à 17 15 à 16 14 à 15 13 à 14 X X X 12 à 13XXXXXX X X 11 à 12XXXXXXXXXXXXX 10 à 11 X X XXX X 9 à 10 X X X X XX X X XX 8 à 9XXXXXXXXXXXXXXX 7 à 8 XXX X X XX XXXXXXXX X 6 à 7X X X X X X X X X XXX 5 à 6XXX XXXXXXXXXX 4 à 5X XX XX XX X XXXX X 3 à 4XXX X X XXXXXX 2 à 3 XX XXXXXXXXXX XXXX XX 1 à 2XXXXXXXXXXXXXXXXXXX 0 à 1XXXX XXXXXXX XXXX X XXX X 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50

(m) Figure 15 : Profil structural de la végétation du site II.

14 à 15

12 à 13

10 à 11

8 à 9

6 à 7

4 à 5 Classe de hauteur (m) Classe de hauteur 2 à 3

0 à 1 0 102030405060708090 Fréquence (%)

Figure 16 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site II.

39 Résultats et interprétations.

c) Régénération naturelle  Régénération globale

Dans ce site, le nombre de semenciers, toutes espèces confondues, est de 99 contre 221 pour les individus régénérés, ce qui donne un taux de régénération globale de la formation de 223,23%. Ce site se régénère donc moyennement.

L’espèce qui a le taux de régénération le plus élevé est Agelaea pentagyna (1600%) et avec un taux de régénération de 16,66%, Macarisia pyramidata présente une mauvaise régénération (Tableau XVI).

Tableau XVI : Taux de régénération de quelques espèces dans le site II.

Famille Espèce Semencier Régénéré TR(%) CONNARACEAE Agelaea pentagyna* 1 16 1600 EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii* 11 75 681,81 MONIMIACEAE Tambourissa religiosa 1 5 500 RHIZOPHORACEAE Macarisia pyramidata 6 1 16,66 * : Espèces médicinales

 Etat de santé globale

L’allure de la courbe de régénération est irrégulière (Figure 17), ce qui indique que la santé de régénération est mauvaise à cause de l’irrégularité de la répartition des individus dans chaque classe de hauteur ; il est aussi constaté que les semenciers sont plus nombreux que les régénérés.

Tableau XVII : Distribution des individus inventoriés par classe de hauteur dans le site II.

Classe 0 - 0,2 m 0,2 – 0,4 m 0,4 – 1 m 1 – 4 m 4 – 8 m  8m Nombre 80 66 45 65 85 18

90 80

70

60

50

d'individus 40

30

Nombre 20

10

0 Classe I Classe II Classe III Classe IV Classe V Classe VI

Figure 17 : Structure démographique globale du site II. 40 Résultats et interprétations. , II.1.3. Site III (Relevé 3)

a) Richesse floristique

Dans ce site, 27 familles réparties dans 42 genres et 47 espèces ont été recensées. Les familles les mieux représentées en espèces sont les BIGNONIACEAE, les SALICACEAE, les EUPHORBIACEAE, les RUBIACEAE et les MYRTACEAE.

Les espèces les plus abondants sont Polyalthia ghesquiereana, Syzygium bernieri, Colea tetragona et Noronhia verrucosa (Tableau XVIII) mais on peut aussi y rencontrer Phyllarthron madagascariense.

Tableau XVIII : Liste des espèces les plus fréquentes dans le site III.

Famille Espèce Fréquence (%) ANNONACEAE Polyalthia ghesquiereana 10,00 MYRTACEAE Syzygium bernieri 9,68 BIGNONIACEAE Colea tetragona 5,81 OLEACEAE Noronhia verrucosa* 5,81 * : Espèces médicinales.

b) Physionomie et structure Ce site est marqué par la présence d’une strate inférieure moins haute que les deux premiers ainsi que de l’absence des émergents (Figure 18).

 Strate inférieure (0 à 2 m) : Constituée de Dianella sp. (LILIACEAE), Agelaea pentagyna (CONNARACEAE), Polyalthia ghesquiereana (ANNONACEAE), Syzygium bernieri (MYRTACEAE).  Strate moyenne (2 à 9 m) : Constituée de Polyalthia ghesquiereana (ANNONACEAE), Noronhia verrucosa (OLEACEAE), Tambourissa reliogiosa (MONIMIACEAE) et Phyllarthron madagascariense (BIGNONIACEAE).  Strate supérieure (9 à 13 m) : Uapaca thouarsii (EUPHORBIACEAE), Polyalthia ghesquiereana (ANNONACEAE), Pittosporum ochrosiifolium (PITTOSPORACEAE). Cette strate a un taux de recouvrement autour de 40% (Figure 19), son ouverture assure le développement des strates situées plus bas.

c)Régénération naturelle  Régénération globale

Dans ce site, le nombre de semenciers, toutes espèces confondues, est de 82 contre 225 pour les individus régénérés, ce qui donne un taux de régénération globale de la formation de 274,40% qui est une régénération moyenne.

41 Résultats et interprétations.

Hauteur

(m) 16 à 17 15 à 16 14 à 15 13 à 14 12 à 13XXXXXXXXXXX 11 à 12XXXXXXXXXXX 10 à 11 X XX X XXX X 9 à 10XXXX XX X X XX 8 à 9X XXXX X XXXX XX XX XXXX 7 à 8 XXX X X XX XXXXXXXX X X 6 à 7X XXXXXX X XX X X XXXXX 5 à 6XXX X XX X XXX X X XX X 4 à 5X XX XX XX X XXXX X 3 à 4 XXX X X XX XXX X X XX 2 à 3 XX X XX XXX X XX XX 1 à 2XXXX X X X XXX XXX X XXX 0 à 1 XX X XXXX XXXX X XXX X 2 4 6 8101214161820222426283032343638404244464850

(m)

Figure 18 : Profil structural de la végétation du site III.

14 à 15 12 à 13 10 à 11 8 à 9

6 à 7 4 à 5 Classe de hauteur (m) Classe de hauteur 2 à 3 0 à 1 0 1020304050607080 Fréquence (%)

Figure 19 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site III.

42 Résultats et interprétations. Dans ce site, Polyalthia ghesquireana (1450%)et Syzygium bernieri (1400%) sont en très bonne régénération (Tableau XIX). L’espèce Cleistanthus capuronii a une régénération moyenne et Homalium erianthuma une mauvaise régénération.

Tableau XIX : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans le site III.

Famille Espèce Semencier Régénéré TR (%) ANNONACEAE Polyalthia ghesquiereana 2 29 1450 MYRTACEAE Syzygium bernieri 2 28 1400 EUPHORBIACEAE Cleistanthus capuronii 4 9 225 SALICACEAE Homalium erianthum 7 3 42,85

 Etat de santé globale

Avec une régénération globale moyenne (274,40%), la santé de régénération du site est mauvaise (Figure 20) car la courbe de régénération est à allure irrégulière.

Tableau XX : Répartition globale des individus pour chaque classe de hauteur.

Classe 0 - 0,2 m 0,2 – 0,4 m 0,4 – 1 m 1 – 4 m 4 – 8 m  8m Nombre 91 28 35 70 77 9

100

90 80 70 60

d'individus 50

40 30 Nombre 20 10 0

Classe I Classe II Classe IIIClasse IVClasse VClasse VI

Figure 20 : Structure démographique globale du site III.

II.1.4. Site IV (Relevé 4)

a) Richesse floristique Les relevés effectués sur ce site ont permis de recenser 12 familles réparties en 12 genres et 13 espèces. Les familles les mieux représentées en espèces sont les MONIMIACEAE, les

43 Résultats et interprétations. ANNONACEAE et les COMBRETACEAE. Les espèces les plus fréquentes sont Terminalia catappa, Pyrostria major, Burasaia madagascariensis et Labramia bojeri (Tableau XXI).

Ce site est plus pauvre floristiquement par rapport à ceux plus à l’intérieur des terres et est marqué par la présence de l’espèce Terminalia catappa, caractéristique des forêts en bordure de plage ou « frange littorale ».

Tableau XXI : Liste des espèces les plus fréquentes dans le site IV.

Famille Espèce Fréquence (%) COMBRETACEAE Terminalia catappa 23,08 BUDDLEJACEAE indica 13,85 RUBIACEAE Pyrostria major* 12,31 MENISPERMACEAE Burasaia madagascariensis* 9,23 SAPOTACEAE Labramia bojeri 7,69 * : Espèces médicinales

b) Physionomie et structure Ce site, localisé dans la frange littorale en bordure de mer, est caractérisé par la faible hauteur de la végétation :

 Strate inférieure (0 à 1 m) : constituée de Pandanus sp. (PANDANACEAE), Dianella sp. (LILIACEAE), Flagellaria indica (FLAGELLARIACEAE), Terminalia catappa (COMBRETACEAE), Buddleja indica (BUDDLEJACEAE).  Strate moyenne (1 à 5 m) : constituée de Pyrostria major (RUBIACEAE), Terminalia catappa (COMBRETACEAE), Pandanus sp. (PANDANACEAE).  Strate supérieure (5 à 8 m) : constituée de Mimusops comersonii (SAPOTACEAE), de Burasaia madagascariensis (MENISPERMACEAE) et de Labramia bojeri (SAPOTACEAE). Cette strate ayant un taux de recouvrement compris entre 36 et 44% (Figure 22), est ouverte, laissant la lumière pénétrer pour permettre le développement des espèces constituant la strate herbacée.

c) Régénération naturelle  Régénération globale

Dans ce site, le nombre de semenciers, toutes espèces confondues, est de 18 contre 97 pour les individus régénérés, ce qui donne un taux de régénération globale de la formation de 538,89%.Ce site présente donc une bonne régénération.

Terminalia catappa est l’espèce ayant un taux de régénération le plus élevé (1400%) et Mimusops comersonii est l’espèce qui présente un taux de régénération le plus faible (300%) (Tableau XXII).

44 Résultats et interprétations.

Hauteur 12 à 13

11 à 12 (m) 10 à 11 9 à 10 8 à 9 7 à 8 X XX XXXXXX 6 à 7XX XXX XXXXXX 5 à 6X X X X X X X X X X X 4 à 5X XX XXX XX X XXXX X 3 à 4XXXXXXXXXXXXX 2 à 3 XX X XX XXX X XX XX 1 à 2X XX X X X XXX XXX XXX 0 à 1X X X XX XX X XXX X 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50

(m)

Figure 21 : Profil structural de la végétation du site IV.

9 à 10 8 à 9 7 à 8 6 à 7 5 à 6 4 à 5 3 à 4

classe de hateur (m) classe de hateur 2 à 3 1 à 2 0 à 1

0 10203040506070 Fréquence (%)

Figure 22 : Diagramme de recouvrement de la végétation du site IV.

45 Résultats et interprétations.

Tableau XXII : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans le site IV.

Espèce Famille Semencier Régénéré TR% Terminalia catappa COMBRETACEAE 2 28 1400 Labramia bojeri SAPOTACEAE 1 9 900 Phyllarthron madagascariense BIGNONIACEAE 1 6 600 Burasaia madagascariensis MENISPERMACEAE 2 10 500 Pyrostria major RUBIACEAE 4 12 300 Mimusops comersonii SAPOTACEAE 2 6 300

 Etat de santé global

Ce site, ayant une bonne régénération et présentant une courbe à allure de J renversé (Figure 23), est en bonne santé de régénération.

Tableau XXIII : Répartition globale des individus par classe de hauteur.

Classe 0 - 0,2 m 0,2 – 0,4 m 0,4 – 1 m 1 – 4 m 4 – 8 m  8m Nombre 51 17 13 19 16 0

60

50

40

d'individus 30

20 Nombre 10

0 Classe I Classe II Classe III Classe IV Classe V Classe VI

Figure 23 : Structure démographique globale du site IV.

II.2. Forêt marécageuse (Relevé 5) a) Richesse floristique Cette forêt est caractérisée par la présence de l’eau en permanence et de l’espèce Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE). Un seul relevé a été fait sur ce site.

46 Résultats et interprétations. Onze (11) familles, réparties dans 14 genres et 14 espèces ont été recensées. Les espèces les plus abondants en nombres sont Barringtonia racemosa, Brochoneura acuminata et Symphonia fasciculata (Tableau XXIV).

Tableau XXIV : Liste des espèces les plus fréquentes dans la forêt marécageuse.

Famille Espèce Fréquence (%) LECYTIDACEAE Barringtonia racemosa 27,66 MYRISTICACEAE Brochoneura acuminata* 19,15 CLUSIACEAE Symphonia fasciculata 13,30 ARACEAE Typhonodorum lyndleianum 11,70 CLUSIACEAE Garcinia sp. 5,85 * : Espèces médicinales.

b) Physionomie et structure  Strate inférieure (0 à 2 m) : constituée par Typhondorum lindleyanum, des jeunes pieds de Barringtonia racemosa et Cynometra capuronii. Elle est ouverte à cause du passage de l’eau en permanence qui rend difficile l’implantation des plantes herbacées ou des plantules d’espèces plus grandes.  Strate moyenne (2 à5 m) : constituée par Barringtonia racemosa, Symphonia fasciculata, Breonia madagascariensis, Brochoneura acuminata et Cynometra capuronii.  Strate supérieure (5 à 8 m) : constituée par Barringtonia racemosa, Dalbergia baronii, Anthocleista madagascariensis, Brochoneura acuminata et Symphonia fasciculata .Cette strate est plus dense que les autres par la concentration de la masse foliaire en haut des arbres avec un taux de recouvrement de 60% (Figure 25).

. c) Régénération naturelle

 Régénération globale

Dans ce site, le nombre de semenciers, toutes espèces confondues, est de 17 contre 85 pour les individus régénérés, ce qui donne un taux de régénération globale de la formation de 500%. Ce site présente donc une bonne régénération.

Le tableau XXV montre que Brochoneura acuminata possède une très bonne régénération avec un taux de 1100%. Cynometra capuronii, avec 50% de taux de régénération, est en mauvaise régénération.

47 Résultats et interprétations.

Hauteur

(m) 11 à 12 10 à 11 9 à 10 8 à 9 7 à 8 6 à 7X XXXXX X X 5 à 6XXXXXXXXXXXXX XX 4 à 5XXXXXX XXXXX X 3 à 4XXXXXXXX XXX 2 à 3 X XXX X X XX XX 1 à 2XX XX X XXXX X XX 0 à 1XXX X XX X XX XXX 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50

(m)

Figure 24 : Profil structural de la végétation de la forêt marécageuse.

9 à 10 8 à 9 7 à 8 6 à 7 5 à 6 4 à 5 3 à 4

Classe de hauteur (m) Classe de hauteur 2 à 3 1 à 2 0 à 1

0 10203040506070 Fréquence (%)

Figure 25 : Diagramme de recouvrement de la forêt marécageuse.

48 Résultats et interprétations. Tableau XXV : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans la forêt marécageuse.

Famille Espèce Semencier Régénéré TR (%) MYRISTICACEAE Brochoneura acuminata* 3 33 1100 LECYTIDACEAE Barringtonia racemosa 6 46 766,67 CLUSIACEAE Symphonia fasciculata* 2 2 100 CLUSIACEAE Garcinia sp. 1 1 100 MORACEAE Ficus lutea 1 1 100 FABACEAE Dalbergia baronii 2 2 100 FABACEAE Cynometra capuronii* 2 1 50 * : Espèce médicinale.

 Etat de santé global L’allure de la courbe de la structure démographique que montre la Figure 26 est en J renversé, ce qui indique que la forêt marécageuse est en bonne santé de régénération.

Tableau XXVI : Répartition globale des individus par classe de hauteur.

Classe 0 - 0,2 m 0,2 – 0,4 m 0,4 – 1 m 1 – 4 m 4 – 8 m  8m Nombre 42 22 15 7 6 10

45 40 35

30 25 d'individus 20

15

Nombre 10 5

0 Classe I Classe II Classe III Classe IV Classe V Classe VI

Figure 26 : Structure démographique de la forêt marécageuse.

I.2.3. Forêt temporairement inondée (Relevé 6)

a) Richesse floristique Cette partie est une variante particulière de la forêt littorale par l’inondation périodique du milieu pendant la saison des pluies. Un seul relevé y a été fait à l’intérieur. Plusieurs zones de clairières sans végétation sont notées malgré l’ouverture de la strate supérieure (Figure 28).

49 Résultats et interprétations. Dix familles réparties dans 10 genres et 10 espèces ont été recensées. Sarcolaena grandiflora est l’espèce la plus abondante dans ce milieu suivie de Lepironia sp., de Erica sp. et de Hibbertia coriacea (Tableau XXVII) mais on peut aussi y rencontrer Xylopia buxifolia, Uapaca thouarsii et Phyllarthron madagascariense.

Tableau XXVII : Liste des espèces les plus fréquentes dans la forêt temporairement inondée.

Famille Espèce Fréquence (%) SARCOLAENACEAE Sarcolaena grandiflora 32,88 CYPERACEAE Lepironia sp. 20,55 ERICACEAE Erica sp.* 10,96 DILLENIACEAE Hibbertia coriacea* 10,55 BIGNONIACEAE Rhodocolea sp. 8,22 ASCLEPIADACEAE Secamone obovata 8,22

* : Espèces médicinales.

b) Physionomie et structure

 Strate inférieure (0 à 1 m) : constituée par Lepironia sp. (CYPERACEAE), Dianella sp. (LILIACEAE), Vaccinium sp. (ERICACEAE), Hibbertia coriacea (DILLENIACEAE) et Erica sp. (ERICACEAE).  Strate moyenne (1 à7 m) : les espèces les mieux représentées sont Vaccinium sp. (ERICACEAE), Hibbertia coriacea (DILLENIACEAE) et Ouratea obtusifolia (OCHNACEAE).  Strate supérieure (7 à 8 m) : constituée par Sarcolaena grandiflora (SARCOLAENACEAE) et Intsia bijuga (FABACEAE).

c) Régénération naturelle  Régénération globale

Dans ce site, le nombre de semenciers, toutes espèces confondues, est de 6 contre 44 pour les individus régénérés, ce qui donne un taux de régénération globale de la formation de 733,33%. Ce site ainsi que la plupart des espèces présentes (tableau XXVIII) ont donc une bonne régénération.

50 Résultats et interprétations.

Hauteur

(m) 9 à 10 8 à 9 7 à 8 X X X XXX X X 6 à 7 X XX X XXX XX XX 5 à 6XX X XX X X XXX XX 4 à 5 XXX X XX XXXXXX X xX 3 à 4XX XX X XXX Xx X X X 2 à 3 XX XX X XX X X X X X 1 à 2XXX XXXXXX XX 0 à 1XXXxXXXXXXXX XX 2468101214161820222426283032343638404244464850

(m)

Figure 27 : Profil structural de la forêt temporairement inondée.

9 à 10 8 à 9 7 à 8 6 à 7 5 à 6 4 à 5 3 à 4 2 à 3 Classe de hauteur (m) Classe de hauteur 1 à 2 0 à 1 0 102030405060 Fréquence (%)

Figure 28 : Diagramme de recouvrement de la forêt temporairement inondée.

51 Résultats et interprétations. Tableau XXVIII : Taux de régénération de quelques espèces utiles dans la forêt temporairement inondée.

Famille Espèce Semencier Régénéré TR (%)

DILLENIACEAE Hibbertia coriacea* 1 6 600

SARCOLAENACEAE Sarcolaena grandiflora 4 24 600

OCHNACEAE Ouratea obtusifolia 1 5 500

* : Espèce médicinale.

 Etat de santé global

La structure démographique globale (Figure 29) du site indique que sa santé est bonne.

Tableau XXIX : Répartition globale des individus par classe de hauteur.

Classe 0 - 0,2 m 0,2 – 0,4 m 0,4 – 1 m 1 – 4 m 4 – 8 m  8m Nombre 22 11 8 5 4

25

20

15

d'invidus

10 Nombre

5

0 Classe I Classe II Classe III Classe IV Classe V Classe VI

Figure 29 : Structure démographique globale de la forêt temporairement inondée.

52 Résultats et interprétations. Chapitre III. Etude des espèces médicinales forestières

I. Flore associée aux espèces médicinales les plus utilisées Elle est limitée aux espèces d’arbres associées aux espèces cibles. Rappelons que les espèces cibles sont les espèces arborescentes dont l’indice d’utilisation est la plus forte. Il s’agit de Uapaca thouarsii, Xylopia buxifolia, Phyllarthron madagascariense, Brochoneura acuminata, Burasaia madagascariensis et Dialium unifoliolatum. Les familles et les espèces les plus représentées vivant en association avec les espèces cibles ainsi que leurs fréquences sont données dans le tableau XXX.

Tableau XXX : Familles et espèces fréquemment associées aux espèces cibles.

Espèce cible Familles associées Espèces associées Homalium erianthum (15,15%) SALICACEAE (16,13%) Symphonia fasciculata (12,12%) Uapaca thouarsii ANNONACEAE (16,13%) Ambavia geraldii (9,09%) CLUSIACEAE (12,90%) Intsia bijuga (6,06%) Xylopia buxifolia (6,06%) Syzygium bernieri (20%) MYRTACEAE (20%) Ambavia geraldii (16%) ANNONACEAE (16%) Burasaia madagascariensis (12%) MENISPERMACEAE (12%) Chrysophyllum boivinianum (12%) Xylopia buxifolia SAPOTACEAE (12%) Gaertnera sp. (12%) RUBIACEAE (12%) Bosqueia sp. (12%) MORACEAE (12%) Albizzia gumnifera (8%) Tambourissa religiosa (8%) Uapaca thouarsii (16,13%) Ambavia geraldii (12,90%) Phyllarthron EUPHORBIACEAE (16,13%) Ravenea sp. (9,68%) madagascariense ANNONACEAE (12%) Chrysophylum boivinianum (6,45%) Dracaena sp.(6,45%) Barringtonia racemosa (19,05%) Cryptocarya acuminata (9,52%) Brochoneura LAURACEAE (19,05%) Cryptocarya sp. (9,52%) acuminata LECYTIDACEAE (19,05%) Dracaena sp. (9,52%) Anthocleista madagascariensis (6,70%) Ficus lutea (24%) MORACEAE (32%) Chrysophyllum boivinianum (16%) Burasaia SAPOTACEAE (16%) Intsia bijuga (12%) madagascariensis FABACEAE (12%) Breonia madagascariensis (12%) RUBIACEAE (12%) Bosqueia sp.(8%) Ambavia geraldii (18,75%) Tabernaemontana retusa (12,50%) ANNONACEAE (25%) Hymenea verrucosa (9,38%) Dialium FABACEAE (18,75%) Intsia bijuga (9,38%) unifoliolatum APOCYNACEAE (12,5%) Xylopia buxifolia (6,25%) Uapaca thouarsii (6,25%) Diospyros sp.(6,25)

53 Résultats et interprétations. Ces espèces associées aux plantes cibles ont toutes un diamètre supérieur ou égal à 10cm. Les espèces comme Ambavia geraldii et Intsia bijuga sont très caractéristiques des forêts littorales sur sable, elles sont aussi associées aux espèces cibles telles que Uapaca thouarsii et Xylopia buxifolia. A cause des « fady » (tabous), certains arbres, comme Diospyros sp., sont épargnés lors des abattages car il est interdit de les utiliser même comme bois de chauffe.

La connaissance de ces espèces associées permet de prévoir les sites où les espèces cibles doivent être plantées ou lors des reboisements, les unes doivent être plantées aux côtés des autres pour reconstituer l’ambiance écologique de la cible avec son environnement.

II. Pressions et menaces sur l’habitat et sur les espèces Bien qu’aucun défrichement ou culture sur brûlis n’ait été détecté dans la station forestière, les pressions d’origine anthropique sous d’autres formes se font tout de même ressentir.

Une des activités humaines qui cause le plus de dégâts est la coupe illicite de bois pour la construction et le bois de chauffe qui sont des modes de prélèvement destructifs. Les espèces les plus menacées sont Uapaca thouarsii (I : 98,46%), Intsia bijuga (I : 86,15%) et Dalbergia baronii (I : 76,92%).

En plus de la coupe du bois (Photo 1), certains bucherons façonnent sur place même les arbres abattus (Photos 2et 3) ; ce qui réduit considérablement la faculté des graines à germer et leurs jeunes plants périssent sous les débris d’écorces ou tout simplement sous le piétinement.

G., E. ONJALALAINA. 2012 G., E. ONJALALAINA. 2012

Photo 1 : Troncs d’arbre abandonnés dans la forêt. Photo 2 : Fabrication de pirogue en pleine forêt.

G., E. ONJALALAINA. 2012 Photo 3 : Scierie improvisée et sol recouvert d’écorce. 54 Résultats et interprétations. Les besoins en bois ne sont pas uniquement propres aux zones périphériques de la forêt mais s’étendent jusque dans les villes comme Fénérive Est et Ampasina Maningory. De ce fait, beaucoup de gens font de l’exploitation forestière illicite leur source principale de revenus.

Comme le gestionnaire de la forêt manque de moyens et de personnel, peu de pilleurs sont appréhendés. De plus, les patrouilles en forêt ne sont pas sans danger car les contrevenants ripostent quelquefois contre les agents de l’ESSA et les forces de l’ordre.

III. Evaluation du statut écologique (UICN, 2001) L’établissement du statut écologique de chaque espèce s’est fait à partir des critères établis par l’UICN (Annexe V). Parmi les six espèces médicinales cibles, cinq sont en danger (EN) et une est vulnérable (VU) car les premières ont une zone d’occupation inférieure à 500 km², évaluée sur tout Madagascar, et un déclin futur prédit entre 53% à 100%. La dernière, quant à elle, a une zone d’occupation comprise entre 500 à 2000 km² et un déclin futur prédit entre 59 à 74%. Ces résultats sont consignés dans le tableau XXXI et les cartes de distribution de ces espèces sont notées en annexe IX :

Tableau XXXI : Statut écologique des espèces médicinales cibles.

Zone Zone Nombre Sous- Sous- Prédiction Catégo- d’occurrence d’occupa- Espèce de populati- populations du futur rie de en Km² tion en Km² localités ons totales dans les AP déclin (%) menace (EOO) (AOO) Brochoneura 51 27665,6 306 20 2 90.00 EN acuminata Burasaia 93 241391 352 73 22 69,86 EN madagascariensis Phyllarthron 49 311782 378 37 10 72.97 EN madagascariense Xylopia buxifolia 27 68249,1 171 16 6 62.50 EN Dialium 16 44538,3 135 13 6 53.85 EN unifoliolatum Uapaca thouarsii 115 137707 900 82 30 63.41 VU

55 Résultats et interprétations. IV. Essai de régénération des espèces médicinales les plus utilisées. Les techniques employées pour cet essai sont le bouturage, le repiquage de sauvageons (Photo 4) et le marcottage (Photo 5).

Après deux mois de mise en pot, chaque espèce a un niveau différent de tolérance au changement de milieu, ce qui explique les divers taux de réussite ou de survie observés lors des expérimentations (Tableau XXXII).

Tableau XXXII : Taux de réussite des essais de régénération.

Taux Nombre Nombre de Espèces régénérées Famille Technique de de Total survie survivants morts (%)

Marcotte 1 9 10 10 Burasaia madagascariensis MENISPERMACEAE Bouture 1 9 10 10

Uapaca thouarsiii EUPHORBIACEAE Marcotte 8 2 10 80

Phyllarthron madagascariense BIGNONIACEAE Sauvageon 4 0 4 100

Bouture 0 10 10 0 Xylopia buxifolia ANNONACEAE Sauvageon 15 5 20 75

Brochoneura acuminata MYRISTICACEAE Bouture 2 8 10 20

Dialium unifoliolatum FABACEAE Sauvageon 20 0 20 100

Les espèces Phyllarthron madagascariense et Dialium unifoliolatum étaient en période de germination lors de notre étude sur terrain, d’où la possibilité que nous avions eude collecter les plantules qui ont été repiquées dans des pots en plastiques à la pépinière d’AVERTEM. Les essais de bouturage et de marcottage ont été faits sur les six espèces cibles.

Le repiquage de sauvageons s’avère être la technique la plus rentable et facilement réalisable car les taux de réussite pour chaque espèce est supérieur à 50% (Figure 30). L’efficacité du bouturage et du marcottage dépend de l’état physiologique et physique de l’espèce sélectionnée.

56 Résultats et interprétations.

G., E. ONJALALAINA, 2012 G., E. ONJALALAINA, 2012

P hoto 4 : Sauvageons de Phyllarthron Photo 5 : Tige de Burasaia madagascariensis madagascarienserepiqués. marcottée avec un manchon de mousse.

120

100 (%) 80

survie

60 de

40 Taux 20 0

buxifolia buxifolia

thouarsiii

acuminata X. X. m/cariense

m/cariensis m/cariensis

U. B. unifoliolatum P.

B. B. D. Marcotte Bouture Sauvageon

Figure 30 : Représentation graphique du taux de réussite de chaque technique pour les espèces multipliées.

Des graines de Xylopia buxifolia et de Dialium unifoliolatum (50 graines par espèce) ont été semées sur les planches de semis de AVERTEM mais aucune n’a germé après un mois de mise en terre. Les raisons de cet échec peuvent être liées à la non maturité des fruits ou que les conditions de germination n’étaient pas remplies car aucune donnée sur la physiologie de germination de ces deux espèces n’a été recueillie.

57 Résultats et interprétations. V. Criblage phytochimique. Vingt et une (21) espèces de plantes médicinales ont fait l’objet de criblage phytochimique. Rappelons qu’il s’agit des espèces qui ont pu fournir une quantité de feuilles suffisante pour les analyses chimiques. La liste de ces espèces est présentée sur le tableau XXXIII en même temps que le résultat du criblage phytochimique.

Le criblage phytochimique a révélé la présence des substances chimiques (dont les propriétés pharmacologiques sont présentées en annexe X) dans les plantes médicinales analysées au laboratoire. Le criblage phytochimique montre que les espèces analysées produisent des métabolites secondaires qui pourraient justifier les propriétés médicinales pour lesquelles elles sont utilisées par les communautés locales. Le résultat des analyses est présenté dans le tableau XXXIII.

Il est constaté que les polyphénols, les désoxyoses, les stéroïdes et les stérols insaturés sont les composés que l’on rencontre les plus souvent dans les plantes médicinales analysées. Par contre, les alcaloïdes, les iridoïdes et les flavonoïdes ne sont présents que chez quelques plantes seulement.

Les alcaloïdes sont présents dans Burasaia madagascariensis, Physena madagascariensis et Dialium unifoliolatum. Toutes les espèces testées contiennent du polyphénol mais à des doses variées. Les tanins sont généralement absents dans les plantes sauf Noronhia boivinii, Elaeocarpus alnifolius, Dialium unifoliolatum, Tachiadenus carinatus, Olax emirnensis et Pyrostria major.

Les données bibliographiques (présentées en Annexe X) montrent que les composés tels que les flavonoïdes, les tanins et les composés phénoliques ont une propriété anti-diarrhéique ; les alcaloïdes ont une activité antipaludéen ; les stéroïdes ainsi que les iridoïdes sont anti- inflammatoires et les tanins, les composés phénoliques ainsi que les stéroïdes sont antiseptiques.

Ces propriétés sont ainsi vérifiées si l’on se réfère aux usages données par les populations ou les tradipraticiens lors de nos enquêtes. Citons par exempleSaldinia axillaris,qui est un anti- diarrhéique et qui contient du polyphénol ; ou encore Tetracera madagascariensis qui est utilisée pour soigner les candidoses buccales qui renferme du polyphénol et du tanin qui sont réputés être des antiseptiques.

58 Résultats et interprétations. Tableau XXXIII : Métabolites secondaires identifiées dans les espèces à vertus médicinales.

Substance Alca- Poly- Tanins Tanins Saponi- Irido- Désoxy- Anthra- Flavo- Leuco- Stéro Triter- Stérols Loïde phénol catéchiques galliques Ne Ïde Ose Quinone noïde anthocyane ïde pène insaturés Espèce

Chrysophyllum boivinianum - ± - + - - - - - + - - - Pseudopteris decipiens - + - - - - ± - - - + - + Macarisia pyramidata - + - + - - ± + - + + + + Tetracera madagascariensis - + + + - - ± - - + + + + Burasaia madagascariensis + + + - - - + - - - + + + Noronhia boivinii - + ------+ + + Ludia madagascariensis - + + + - - + + - - + - - Pittosporum ochrosiifolium - + + - + - - - - - + + + Brochoneura acuminata - + - + + - + + - + - + + Elaeocarpus alnifolius - + - - - - - + - + + - + Physena madagascariensis + + + - + - - - - - + - - Drypetes madagascariensis - + + - + - - + - - + - - Dialium unifoliolatum + + ------+ - + + + Bridelia tulasneana - + + + + - + - - - + + + Tachiadenus carinatus - ± - - + - - - - + + + + Olax emirnensis - ± - - - - + - - + + + Brexia madagascariensis - ± + - + ± - - - + + + + Cynometra capuronii - + - + + - - ± - + + - - Secamone obovata - + + + - - - - - + + + + Saldinia axillaris - + + + - + - - - - + - - Pyrostria major - + + ------+ + - +

- : Absence. + : Présence. Trace : ±

59

PARTIE IV

DISCUSSIONS ET

RECOMANDATIONS

Discussions et recommandations. Partie IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

I. Discussions

Le travail que nous avons effectué dans le cadre de ce mémoire représente un outil pour la valorisation et la conservation de la biodiversité végétale car il apporte plus d’informations quant aux diverses utilisations des plantes, leurs modes d’exploitation, et leur écologie.

Pour le cas des plantes à usages médicinales, bien que la population locale utilise surtout des espèces rudérales et/ou envahissantes comme Ageratum conyzoides, Lantana camara et Psidium goyava, notre étude montre que les espèces forestières possèdent également des vertus thérapeutiques potentielles (POUSSET, 1986) s’ajoutant ainsi aux autres caractères qui expliquent leurs usages au niveau local. Ceci a pu être démontré grâce au criblage phytochimique que nous avons pu effectuer.

Nous avons pu également réaliser des essais de régénération artificielle de ces espèces et déterminer les techniques les plus efficaces pour la production de plants pouvant être utilisés pour enrichir ou restaurer les sites d’exploitation.

Cependant, quelques difficultés ont été quand même rencontrées au cours des travaux.

I.1. Ethnobotanique L’identification des plantes utiles nous a posé des problèmes dans les cas où une même espèce possède deux noms vernaculaires ou quand un seul nom vernaculaire désigne deux ou plusieurs espèces différentes. L’identification des plantes en relation avec leurs usages respectifs reposait donc sur la collecte d’échantillon d’herbier correctement étiqueté et sur la possibilité de les comparer avec les échantillons déjà déposés dans les herbiers de référence de Tsimbazaza. D’autre part, comme les informateurs que nous avons interviewés, par peur de représailles, gardent quelquefois le silence ou donnent des informations fausses sur les espèces qu’ils utilisent, sur la quantité prélevée, les données que nous avons recueillies ne sont donc pas toutes forcément exactes.

Ces différents problèmes impliquent que les résultats des enquêtes peuvent être remis en question quant à leur exactitude. De plus, il n’existe pas de données écrites sur les connaissances traditionnelles en matière de plantes médicinales forestières à Tampolo. Ces savoirs sont seulement transmis oralement et comme les jeunes s’y intéressent peu (ANDRIAMIHARISOA, 1998), le nombre de personnes averties sur la médecine traditionnelle diminue d’année en année. Cette situation est similaire à ce que l’on trouve en Afrique, où les herboristes ne gardent aucun dossier et les informations sont habituellement transmises oralement, de génération en génération. (OMONIKE et al. 2010).Notre étude représente donc la réactualisation et la mise à jour de données consignées par écrit de l’utilisation des plantes forestières, surtout en médecine traditionnelle à

60 Discussions et recommandations. Tampolo, faisant suite aux travaux d’ANDRIAMIHARISOA (1997) qui a étudié la filière de 10 espèces forestières.

Notre étude ethnobotanique a portée sur toutes les plantes utiles de Tampolo et a mis l’accent sur les espèces médicinales, se démarquant donc par rapport à d’autres travaux ethnobotaniques réalisés à Madagascar (FARANIRINA, 2003 ; RAKOTONDRAFARA, 2010 et RABEARIVONY, 2010) où seuls certains usages sont documentés ou encore où aucun approfondissement n’est apporté à la connaissance d’un usage particulier. C’est ainsi que, dans notre cas, les affirmations recueillies lors des enquêtes ethnobotaniques ne sont pas non plus restées au stade théorique mais ont été vérifiées et confirmées par une étude biochimique qu’est le screening phytochimique.

Il a été également constaté que le mode d’utilisation des plantes médicinales par la population de Tampolo présente une similitude avec d’autres localités. Citons le cas d’Ambalabe Vatomandry dont les populations utilisent en médecine traditionnelle principalement les feuilles (RABEARIVONY, 2010) dans 65,73% des cas contre 67,86% à Tampolo. Les autres parties de la plantes sont toujours utilisées dans de faibles proportions dans 3 à 10% des cas. Comme les prélèvements d’organes tels que les racines et les écorces, même en faible quantité peuvent endommager la plante entière et entraîner sa mort, l’utilisation des feuilles qui est la plus préconisée en médecine traditionnelle représente donc un moyen durable pour l’utilisation de la biodiversité et pour la conserver.

I.2. Détermination des échantillons La plupart des plantes étaient à l’état végétatif lors des relevés. Les échantillons récoltés étaient donc en majorité stériles et malgré tout le soin apporté à la confection des herbiers, la détermination a été difficile. De ce fait, certains échantillons sont restés indéterminés. Il est donc nécessaire de pouvoir procéder à des récoltes en d’autre période de l’année pour pouvoir combler cette lacune.

I.3. Etude de la régénération naturelle Les taux de régénération calculés ne reflètent pas toujours la réalité sur terrain car des espèces qui peuvent avoir des valeurs élevés de leur taux de régénération présentent cependant un mauvais état de santé global. Certaines classes de hauteur sont absentes ou les individus leurs appartenant sont en nombre insuffisant pour que l’état de santé de la régénération soit bon dans quelques sites (Site I, II et III), l’exploitation des arbres à ces hauteurs-là pourrait en être les causes. La structure démographique de la population d’une espèce devrait donc être un paramètre à prendre en compte pour évaluer le risque d’extinction car l’absence d’individus dans une certaine classe peut engendrer une éventuelle perturbation de la régénération future.

61 Discussions et recommandations. I.4. Statut écologique

L’évaluation des statuts de conservation des espèces dépend de plusieurs critères dont la connaissance de la zone d’occurrence. Mais comme une espèce peut avoir une zone d’occurrence très large, cette donnée peut l’écarter des catégories des « menacées » alors que si l’on tient compte de sa zone d’occupation et de la prédiction de son déclin futur, elle peut être menacée. Classer une espèce dans une catégorie uniquement à partir de la connaissance de son aire d’occurrence peut donc fausser les interprétations.

Plus de données devraient aussi être collectées quant aux informations concernant les espèces cibles pour avoir plus de précision sur l’évaluation des risques qui pèsent sur elles. Citons par exemple les données sur les herbiers collectés récemment ainsi que la géolocalisation des individus de chaque espèce ainsi que leurs effectifs totaux.

I.5. Essai de régénération Les techniques de multiplication végétative effectuées sur les espèces sélectionnées sont faites uniquement avec des moyens simples tout en respectant un minimum de conditions pour la réussite des expériences sans toutefois appliquer des traitements particuliers aux plants, par exemple des hormones de croissance, des engrais chimiques ou des insecticides (ANDRIAMBELO, 2010). De plus, le manque d’information sur la physiologie de la plante en question rend difficile le choix de la bonne technique à appliquer. Mais d’après les résultats des essais, il est constaté que le repiquage de sauvageons, surtout s’ils sont collectés très jeunes, donnent de meilleurs rendements.

I.6. Screening phytochimique Cette étude a mis en évidence la présence de certaines substances chimiques ayant des propriétés curatives dans les plantes médicinales. Ce criblage phytochimique est donc un avantage pour vérifier et compléter les informations obtenues par les enquêtes ethnobotaniques.

Pendant la période de séchage, des feuilles de certaines plantes ont pourri ou ont été infestées par des insectes folivores. En effet comme le séchage des feuilles doit se faire à l’ombre, la durée de la période de séchage a été plus longue. D’autre part, les indications thérapeutiques attribuées à certaines plantes lors des enquêtes ethnobotaniques ne concordent pas totalement aux résultats des tests phytochimiques car ces plantes ne contiennent pas les composés responsables des effets cités. C’est le cas, par exemple de Tachiadenus carinatus (GENTIANACEAE) dont on ne note pas la présence d’alcaloïdes (antipaludéen) alors qu’elle est censée guérir la fièvre. Cette ambiguïté peut fournir de nouvelles perspectives sur l’étude d’autres composés qui pourraient être les responsables de leurs propriétés pharmacologiques ; il est aussi possible que ces plantes ne produisent que périodiquement ces composés chimiques et que la période de collecte ne correspond pas à celle de leur production.

62 Discussions et recommandations. L’abondance ou l’absence de certains métabolites dans tous les échantillons de plantes peuvent servir, dans l’avenir, de critère pour des études chimiotaxonomiques de la flore de Tampolo.

Mais d’un autre côté, les hypothèses émises au début que les essences forestières de Tampolo sont utilisées pour les soins de santé et ces utilisations peuvent être justifiées par la présence de principes actifs ont été donc vérifiées et sont confirmées en confrontant nos résultats avec ceux des travaux faits dans d’autres localités car les mêmes espèces possèdent les mêmes effets thérapeutiques dans ces lieux, effets qui se concordent avec les propriétés pharmacologiques des substances qu’elles contiennent. Ainsi, par exemple, Phyllarthron madagascariense, qui est utilisé contre la fatigue et contre les douleurs au ventre, est utilisée comme anabolisant dans le fokontany de Vodivato (Analamanga) (RANDRIAMIHARISOA, 2010) ou Burasaia madagascariensis qui est aussi utilisée contre la fatigue a la même utilisation à Antsahabe Est, Anjozorobe (FARANIRINA, 2003).

II. Recommandations

Les forêts denses humides ont le plus souvent été considérées par les exploitants forestiers comme des sources de produits forestiers et non pas des espaces à gérer. Du fait de l'explosion démographique, des besoins en bois d’énergie croissants se sont rajoutés aux besoins en bois d'œuvre. Le prélèvement en bois sous toutes ses formes a ainsi souvent largement excédé les capacités de production des forêts. L'absence d'aménagement effectif des massifs forestiers en est la principale cause (DUPUY, 1998). Et si les opérations d'abattage et de débardage sont regroupées, le nombre d'arbres endommagés varie entre 10 et 60 par arbre abattu (DUPUY, 1998). Cette situation générale se retrouve aussi à Tampolo d’où ces quelques propositions de solutions :

 Pour l’approvisionnement à court et à moyen terme en bois de chauffe, il faut faire un inventaire des stocks de bois morts et de troncs d’arbres abattus et non utilisés afin de les distribuer équitablement aux habitants. Ceci peut empêcher d’une part la coupe d’arbres encore sur pied pendant une durée plus ou moins longue en laissant pour eux le temps de se développer et atteindre le diamètre exploitable et d’autre part la décomposition sur place de ceux coupés ; mais aussi, la litière débarrassée des énormes morceaux favorise la régénération des plantules.  L’action de sensibilisation sur l’éducation environnementale doit être renforcée. La formation des jeunes et des enfants doit être prioritaire car ils captent facilement les messages qu’on leur transmette. Aussi, la mise en œuvre d’un plan d’éducation environnementale par la formation des enseignants en matière d’environnement est indispensable. Des classes vertes avec les écoles avoisinantes doivent se faire périodiquement afin que les élèves puissent saisir l’importance de la nature.

63 Discussions et recommandations.

 Il est nécessaire d’établir une collaboration entre les responsables de la gestion du site et les populations riveraines sur la protection, la surveillance et l’entretien de la forêt. Par contre il est du devoir des deux parties de restaurer ensemble la forêt communautaire par des espèces à croissance rapide pour les besoins en bois et des espèces forestières pour d’autres besoins particulières ainsi que des espèces médicinales pour limiter la fréquentation de la forêt naturelle. Les habitants doivent bien gérer les ressources qui leurs sont attribuées afin d’éviter l’anarchie.  Les projets de développements ruraux tels que le PSDR (Programme de Soutien au Développement Rural) doivent être maintenus et renforcés et il faut inciter les paysans à utiliser les techniques agricoles modernes pour augmenter les rendements pour subvenir aux besoins locaux mais aussi pour qu’une partie des récoltes puissent devenir une source de revenus. Il est aussi nécessaire de trouver des débouchés tant pour les cultures vivrières que pour les cultures de rente.

Du côté de l’association AVERTEM, vu que sa mission principale est de valoriser les savoirs traditionnels en matière de santé et que ses activités au sein de la population portent ses fruits depuis son implantation à Tampolo, la continuité de ses programmes est largement sollicitée. Quelques recommandations lui sont toutefois attribuées :

 Le renforcement de la collaboration avec les chefs coutumiers et/ou des tradipraticiens en les confiant aussi les taches de sensibilisation et d’éducation de la population sur l’importance des plantes médicinales et de l’environnement puisqu’ils sont plus proches de cette dernière. Mais il faut au préalable leurs délivrer une formation à propos de la protection de l’environnement.  L’incitation des anciens à transmettre leur savoir à leurs descendants et à encourager les jeunes à faire perdurer la tradition médicinale pour que celle-ci ne tombe pas dans l’oubli.  L’arrangement du « séchoir » en une sorte de mini-bibliothèque munie de posters illustrés par les plantes médicinales de Tampolo, surtout celles endémiques de Madagascar et leurs utilisations, mais aussi des présentations des travaux faits par l’association. L’image donnée par cette présentation sera plus captivante, renforçant ainsi les messages transmis par d’autres moyens de communications.  Il faut aussi renforcer les reboisements surtout dans les zones de clairières dues aux déboisements pour éviter la propagation des espèces envahissantes telles que Psidium cattleyianum (MYRTACEAE), Clidemia hirta (MELASTOMATACEAE) et Lantana camara (VERBENACEAE) qui peuvent causer un lourd dommage écologique en modifiant la structure et la composition floristique de la forêt parce que ces espèces ont un pouvoir de propagation, de régénération et de croissance très élevé et colonisent presque tous les types de milieux mieux que les espèces autochtones.

64

CONCLUSION

Conclusion. CONCLUSION Ce travail a permis de mettre en valeur l’importance socio-économique et écologique des espèces forestières endémiques de Madagascar utilisées par la population de Tampolo, Fénérive Est. Le recensement de ces plantes à partir des enquêtes ethnobotaniques permet d’établir une base de données pour la valorisation de cette relique forestière ainsi que de proposer des mesures de conservations pour elles et pour l’ensemble de la biodiversité à long terme.

Les enquêtes menées auprès des trois villages bordant la forêt de Tampolo a permis de recenser 123 espèces dont 59 médicinales, 10 comestibles et 54 utilisées pour la construction, la menuiserie et pour les bois de chauffe.

Les espèces les plus utilisées sont : Uapaca thouarsii, Intsia bijuga, Dalbergia baronii, Mimusops comersonii, Landolphia nitens, Xylopia buxifolia et Faucherea glutinosa. Ces espèces sont pour la plupart exploitées pour leurs bois qui sont de bonne qualité et très dur, elles ont aussi parfois des usages multiples. Les espèces uniquement médicinales telles que Symphonia fasciculata, Croton noronhae, Drypetes madagascariensis, Burasaia madagascariensis et Noronhia boivinii sont à faible indice d’utilisation.

Les études écologiques ont montré que la forêt de Tampolo présente généralement trois strates mais la hauteur de la végétation varie en fonction des formations. Elle est plus haute dans les formations littorales à l’intérieure des terres que sur la frange côtière en bordure des plages ou dans les forêts temporairement inondée. Le premier type de formation est aussi plus riche en espèces que les autres.

La régénération globale de la forêt est en générale bonne mais sa santé varie suivant les types de formations ; les formations littorales à l’intérieur des terres sont en mauvaise santé de régénération tandis que la forêt en bordure des plages, la forêt marécageuse et celle temporairement inondée sont en bonne santé.

L’étude du statut UICN des espèces cibles a montré que cinq espèces sont classées en danger (EN) : Brochoneura acuminata, Phyllarthron madagascariense, Xylopia buxifolia, Dialium unifoliolatum et Burasaia madagasscariensis ; Uapaca thouarsiiest classée vulnérable (VU).

Mais la menace la plus importante sur cet écosystème est la surexploitation du bois. Pour remédier à ce fléau, les perspectives à envisager pour l’avenir sont une étude de projet de développement économique respectueux de l’environnement, sa réalisation conjointe avec la population locale pour minimiser sa dépendance aux ressources forestières et la valorisation de ces dernières par les recherches scientifiques et par les exploitations rationnelles.

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70 Bibliographie.  SCHATZ, G. 2001. Flore générique des arbres de Madagascar. The board of trustees, Royal Botanic Gardens, Kew. 503p.

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Webographie :

 http://essaforets.wordpress.com/sites-dapplication/tampolo/

 http://www.tropicos.org

 http://books.google.fr/

71

ANNEXES

Annexes.

ANNEXE

Annexe I : Présentation Du Partenaire AVERTEM (Association de Valorisation de l’Ethnopharmacologie en Régions Tropicales Et Méditerranéennes) est une association pluridisciplinaire réunissant des étudiants et des professionnels bénévoles passionnés d’ethnobotanique pour mener à bien des projets de solidarité.

Elle a été créée le 13 Juillet 1999 selon la loi 1901 par des professeurs de la Faculté de Pharmacie de Lille. Le siège de l'association est situé au laboratoire de Botanique de la Faculté de Pharmacie de Lille.

En avril 2008, trois étudiantes en pharmacie de l’Université de Lille 2, spécialisées en Ethnobotanique, ont pris la tête de l’association : Carole SATTLER, Emmanuelle DUMORTIER et Aurélie COUSSEMACQ. Depuis, un projet "Madagascar : des hommes, des plantes, des remèdes" a été mis en place. Il s’en suivait que des bénévoles et des partenaires en France et à Madagascar se sont ralliés à leurs initiatives.

Avec le soutien de leurs professeurs de botanique, ces étudiantes en pharmacie ont permis de lancer une belle aventure, humaine et scientifique, qui continue encore aujourd'hui.

AVERTEM a trois grands objectifs :

 Connaître et valoriser l’utilisation traditionnelle des plantes médicinales

Cet objectif sanitaire a pour finalité de lutter contre les pathologies respiratoires et diarrhéiques par la valorisation de l’utilisation traditionnelle des plantes médicinales dans le district de Fénérive-Est, Analanjirofo. Les connaissances relatives à l'utilisation des plantes médicinales est un savoir oral qui se transmet de génération en génération. Il n'est pas exclu que ce savoir puisse disparaître à long terme, s'il n'est pas préservé.

 Favoriser le retour des informations acquises aux populations locales pour l’amélioration des soins de santé primaire. Cet objectif, à visée éducative, consistera à organiser des formations autour du jardin médicinal pédagogique, au sein de l’ESSA-Forêts, afin de sensibiliser les villageois au problème écologique et à l’utilisation adéquate des plantes médicinales (cueillette, séchage, conservation, préparation, consommation).

Annexes.

 Sensibiliser à la protection des ressources naturelles et à la sauvegarde de la biodiversité locale dans un contexte de développement durable.

Cet objectif environnemental visera à préserver la flore et la biodiversité de l'aire protégée de la forêt de Tampolo.

 Le parcours  2009

En cette année commence la première mission ethnopharmacologique par une équipe pluridisciplinaire d'étudiantes en pharmacie, pharmacologie et une étudiante en anthropologie médicale (Carole SATTLER, Aurélie COUSSEMACQ, Emmanuelle DUMORTIER, Pierrine DIDIER) qui entament les premières enquêtes ethnopharmacologiques et ethnobotaniques auprès des villageois et des tradipraticiens de la forêt de Tampolo, et mise en herbiers des premiers échantillons recueillis. Mise en place du jardin médicinal et construction de l'atelier-séchoir.

 2010

Le suivi du projet a débuté avec une coordinatrice locale, Maëlle RAZAFINDRAVAO. L’équipe française entame aussi sa Deuxième mission ethnopharmacologique à Madagascar. Deux étudiants malgaches (Clet DUPONT DELUS et Nirisoa RASOARIMALALA), en environnement et en sciences sociales et développement, ont aussi effectués Stages d'études sur le terrain à Tampolo.

 2011

Plusieurs stages et études ont été faits à Tampolo :

 Stage d'études par deux étudiantes françaises en agronomie (Delphine GESLAIN et Camille ROGER) pour conduire une étude sur la composition des sols de la forêt de Tampolo.

 Etude conduite par deux étudiants en pharmacie (Thomas CUIENGNET, Anne-Laure HALAMA) sur l'intégration potentielle et la perception des plantes médicinales au sein des hôpitaux et CSB.

 Etude conduite par une anthropologue médicale (Pierrine DIDIER), dans le cadre de son doctorat en anthropologie, sur les logiques de parcours de soins des villageois de la forêt de Tampolo.

 Etude conduite par une ethno-écologue (Julie LE BIGOT) sur la possibilité de mise en place d'Activités Génératrices de Revenus et sur la gestion et l'utilisation de la forêt par les villageois dans l'aire protégée de Tampolo.

 Mission de coordination générale par la présidente (Carole SATTLER) concernant le développement de l'association à Madagascar et la finalisation de plusieurs projets en cours.

Annexes.

 Stage d'études effectué par un stagiaire malgache en environnement (Willander SOETY) sur une plante à qualités médicinales et nutritives présente dans la forêt de Tampolo.

Un film de sensibilisationa été aussi réalisé par un anthropologue-cinéaste malgache (Andry Solofo ANDRIAMIARISETA), avec et pour les villageois de Tampolo. ce film a été diffusé en ciné- mobile dans les 3 villages.

Une journée de reboisement d'une plante médicinale endémique en voie de disparition dans la forêt de Tampolo, avec une quarantaine d'enfants des villages environnants.

 2012 :

L’année 2012 a été surtout marquée par l’organisation de la journée régionale de la plante (JRP) pour l’Analanjirofo qui s’est tenue le 15 Septembre 2012 au stade d’Ampasimazava et qui témoigne l’immensité des travaux déjà accomplis par l’association, mais aussi elle a permis de voir les perspectives pour l’avenir. A ce jour, des stands consacrés aux plantes (artisanats, aliments, jeux d’enfants, plantes médicinales…) ont été tenus par la population locale elle-même. Diverses animations (spectacle de marionnettes, théâtre en plein air, diffusion de films, match de foot entre la région Analanjirofo et la région Nord Pas de Calais et bal populaire) ont été aussi à l’ordre du jour. Tout ceci a été couronné par un repas convivial, le « nofon-kena mitam-pihavanana ».

Mais pendant cette année, des séances de reboisements ont aussi été organisées :

 Le 25 Fevrier, avec les jeunes lycéens de Fénérive Est membre de l’association en Resonnance.

 Les 28 Juillet et 06 Octobre, avec les enfants des trois villages environnants.

Plusieurs missions franco-malgache ont aussi été réalisées.

 Les missionnaires français :

 Hadrien BODIOU (du 13 Juillet au 5 Octobre) : étudiant en pharmacie, ayant pour thème de sa mission les pathologies respiratoires.

 Sébastien BUREAU (du 16 Juillet au 30 Août): mission évaluation du projet AVERTEM de 2008 à 2012.

 Thomas CUIENGNET et Anne-Laure HALAMA (du 11 Juillet au 3 Octobre) : missions pathologies diarrhéiques et Journée Régionale de la Plante.

Annexes.

 Pierrine DIDIER (du 10 Août au 22 Octobre) : mission anthropologique, recherche en anthropologie (dans le cadre de sa première année de doctorat en anthropologie – laboratoire ADES, Bordeaux 2).  Carole SATTLER (du 11 Juillet au 3 Octobre) : mission de coordination générale.

 Les stagiaires malgaches :

 Hajariliva RAKOTONDRASOA, étudiante en Master d’Anthropologie à l’Université d’Antananarivo.

 Guy Eric ONJALALAINA, étudiant en DEA au Département de Biologie et d’Ecologie Végétales (DBEV) d’Antananarivo.  Sabine LAVITRA, étudiante en Anthropologie sociale de l’Université de Toamasina.

 La coordinatrice locale : Maelle RAZAFINDRAVAO

La coordinatrice locale à Madagascar assure le suivi général de l’avancement des activités de l’association à Madagascar et participe à la réalisation des activités tout au long de l’année. Des rapports mensuels sont élaborés pour informer l’équipe en France.

L’association a aussi participé à la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle (JAMT) qui s’est tenue à Antsirabe du 23 au 26 Août 2012. Les représentants (Pierrine et Guy Eric) ont présenté, à l’oral, les recherches et les actions de l’association AVERTEM.

L’association s’est aussi élargie par la création de AVERTEM Madagasikara, réalisée avec l’aide de l’ONG Gaia Solutions. L’association est fonctionnelle depuis le mois de mai 2012.

Annexes.

Annexe II : QUESTIONNAIRE POUR LA REALISATION DES ENQUETES ETHNOBOTANIQUES SUR LES PLANTES UTILES DE LA FORET CLASSEE DE TAMPOLO.

A) Information sur la personne à enquêter  Nom :  Age :  Sexe :  Profession :

B) Questionnaire  Est-ce que vous utilisez des plantes pour se soigner ?  Si oui, connaissez-vous des plantes pour soigner une telle maladie ? (Par exemple, la diarrhée).  Comment utilisez-vous cette plante ? et quelle quantité et quelle partie ?  Et pour les autres maladies, quelles plantes utilisez-vous ? et comment ?  Quelle quantité prenez-vous et pour combien de temps ?Quelle posologie ?  Comment reconnaissez-vous qu’une telle plante a une vertu médicinale ?  Où trouvez-vous ces plantes ? Vous les plantez ou vous les cueillez quelque part ? Si c’est le deuxième cas, où ?  Quelles sont les espèces médicinales forestières ?  Quelles sont aussi les espèces à autres usages que vous prélevez dans la forêt ? Quelles parties et quelles quantités ?  Est-ce que c’est pour votre propre usage que vous cueillez ces plantes ou que certaines personnes en font des commerces ?  Quels sont les critères pour reconnaitre chaque plante ? Est-ce que son nom a un rapport avec ce critère ?  Avez-vous pensé à des moyens pour que ces plantes ne disparaissent pas ?

Annexes.

Annexe III : Description botanique des espèces utiles étudiées dans le Forêt de Tampolo

La description ci-après concerne les espèces endémiques, elle est tirée de CAPURON, 1957, de HUMBERT, 1967 : Famille des ANNONACEAE, des BIGNONIACEAE, des EUPHORBIACEAE et des MYRISTICACEAE ainsi que de SCHATZ, 2001. Les échantillons sont déposés à l’atelier séchoir de AVERTEM à Tampolo, Fénérive Est et à l’herbier du DBEV Ankatso.

ANNONACEAE

Xylopia buxifolia Baill. (Photos a, b et c)

Nom vernaculaire : Hazoambo madini-dravina. Arbres à feuilles persistantes. Rameaux glabres, parsemés de petites lenticelles fauves. Feuilles à pétiole de 3 à 4 mm de long. Limbe elliptique, plus rarement obovale-elliptique, subcoriace, pubescent à poils simples et courts; noirâtre à la face supérieure, plus claire à la face inférieure. Nervures secondaires presque imperceptibles. Fleurs axillaires, solitaires ; pédicelle pubescent. Calice cupuliforme, pubescent à poils épars, à lobes largement ovales, obtus au sommet. Six pétales oblongs en deux verticilles généralement inégaux, de couleur crème à jaune beige teintés de rouge à la base. Etamines très nombreuses, ovaire à 4 à 6 carpelles libres, renfermant plusieurs ovules chacun. Style allongé, atténué à leur sommet, glabre.

Fruit : Apocarpe constitué d’un groupe de monocarpes plus ou moins sessiles, déhiscent, se fendant en révélant des graines blanches ou noires portant un arille de couleur blanche à vert jaune.

Utilisation : Bois d’œuvre, plante comestible. Contre la diarrhée et la fatigue.

BIGNONIACEAE

Phyllarthron madagascariense K. Schum. (Photos d et e) Nom vernaculaire : Antohiravina.

Arbre de 12 à 20 m de hauteur. Feuilles presque toujours opposées, toutes à deux articles. Pétiole de 5 à 20 mm. Article de base obovale à oblong. Deuxième article largement elliptique, oblong ou ovale-lancéolé. Limbe brun sombre en dessus et plus clair en dessous. Nervures peu distinctes sur la face supérieure, bien visibles en dessous. Inflorescences courtes ou plus ou moins allongées, ramifiées à la base (ramifications opposées et terminées par de petites cymes triflores), fleurs grandes, opposées. Calice soudé campanulé ; corolle soudée, étroitement cylindrique à la base, infudibuliforme plus haut et largement étalée à l’apex.

Annexes.

Fruit : Baie charnue, lisse, indéhiscente, à multiples graines, couverte d’une exsudation résineuse poisseuse. Graines sans albumen. Utilisation : Contre les maux de ventre et la fatigue. Bois d’œuvre.

EUPHORBIACEAE

Uapaca thouarsii Baill. (Photo f)

Nom vernaculaire : Voapaka.

Arbre de 10 à 20 m de hauteur, à racines adventives poussant sur la partie inférieure du tronc, formant des racines échasses. Exsudation de suc résineux, rougeâtre clair. Ramilles peu charnues. Feuilles alternes, groupées à l’apex des branches, cireuses-visqueuses. Pétiole renflé et coudé vers le sommet, à peu près glabre. Limbe atteignant de grande taille, obovale, arrondi-obtus, rétréci en coin aigu vers la base, subcoriace, mat ou faiblement luisant au-dessus. 5 à 7 nervures secondaires de chaque côté, insérées à angle aigu et peu saillantes. Fleurs : Pédoncule mâle portant des ponctuations cireuses ; bractées subcoriaces, caduques, inégales. Calice mâle glabre, en coupe lobée. Fruit : Grande drupe charnue, ellipsoïde, indéhiscente, contenant un à trois graines, souvent couverte de lenticelles. Utilisation : Aphrodisiaque. Comestible. Bois d’œuvre.

FABACEAE

Dialium unifoliolatum Capuron. (Photo g)

Nom vernaculaire : Zana, Zagna.

Grand à très grand arbre atteignant 30m de haut ou plus. Tronc atteignant 1m de diamètre ou plus, avec contrefort à la base, écorce lisse ou écailleuse en plaque. Ramille glabre avec plusieurs petites lenticelles discrètes. Feuilles persistantes, unifoliolées, pétiole glabre, articulé apicalement ; pétiolule glabre, ridé. Foliole elliptique à ovale-elliptique ou ovale, subarrondie ou obtuse à la base, effilé et acuminé au sommet, un peu coriace et glabre. Inflorescence axillaire et terminale. Fleur blanc crémeux, anthère jaune. 3 sépales oblong-ovales, arrondi apicalement ; 3 pétales subégaux. 2 étamines ; gynecée oblique, ovaire stipité, appréssé- pubescent. Fruit : Drupe. Utilisation : Contre les maux d’estomac. Fruit comestible.

Annexes.

MENISPERMACEAE

Burasaia madagascariensis D.C. (Photos h et i)

Nom vernaculaire : Hazon-dahy.

Petits ou moyens arbres, au port droit. Feuilles composées, trifoliolées ou rarement simples. Folioles entières ou rarement lobées, penninerves. Pétiole de longueur variable, portant vers l’apex un pulvinus géniculé quelque peu renflé. Inflorescences axillaires ou cauliflores. Sépales généralement 9, en tri-verticilles imbriqués, les sépales sur le plus externe ressemblant à des bractées. Fruit : Méricarpe, grand, charnu, indéhiscent, ovoïde à pyriforme.

MYRISTICACEAE

Brochoneura acuminata (Lamk) Warb. (Photos j et k)

Nom vernaculaire : Rara.

Arbre de 10 à 15 m de haut, à feuillage persistant et à exsudation rouge. Rameaux noirâtres, parfois parsemées de lenticelles grises, peu épais. Feuilles simples, alternes. Limbe elliptique-obovale ou oblong, en coin plus ou moins étroitement ou largement obtus à la base, atténué vers le sommet qui devient plus ou moins acuminé. Inflorescence axillaire, composée de 3 à 7 épis amentacés, distiques. Fleurs sessiles et les fleurs mâles et femelles sont réunies sur la même inflorescence. Fleur mâle trimère, sépale libre presque libre jusqu’à la base. Etamines petites, anthères rapprochées en capitule arrondi. La fleur femelle a le même périanthe que le mâle mais avec un très petit ovaire, conique et glabre. Fruit : Grande baie charnue, indéhiscente. Utilisation : Contre les candidoses buccales des enfants, contre les maux d'estomac.

Annexes.

(a) (b) (c)

Image Tropicos G., E. ONJALALAINA. 2012 G., E. ONJALALAINA. 2012

(d) (e) (f)

H., P.,de la BATHIE. 1938 Image Tropicos G., E. ONJALALAINA. 2012

(g) (h)

G., E. ONJALALAINA. 2012 G., E. ONJALALAINA. 2012

(k) (i) (j)

Image Tropicos G., E. ONJALALAINA. 2012 Image Tropicos

Photo : Xylopia buxifolia, feuille (a, b) ; fruit (c). Phyllarthron madagascariense, rameau fructifère (d) ; fleur (e). Uapaca thouarsii, racine échasse (f). Dialium unifoliolatum, feuille (g). Burasaia madagascariensis, feuille (h) ; fruit (i). Brochoneura acuminata, tronc(j) ; fruit (k). Annexes.

Annexe IV : FICHE DE RELEVE ECOLOGIQUE

Date : Localité : Coordonnées géographiques : Altitude : Paramètres : Orientation : Ht(m) Hf(m) Ø(cm) Exposition : φ TB FB

Individu N°01 N°02 N°03 N°04 N°05 N°06 N°07 N°08 N°09 N°10 Espèce sp1 sp2 sp3 sp4

….. spn

Légende : Ht : Hauteur totale φ : Phénologie Hf : Hauteur fût TB : Type biologique Ø : Diamètre à hauteur de poitrine FB : Forme biologique

Annexes.

Annexe V : GRILLE DE SYNTHESE DE L’UICN POUR EVALUER L’APPARTENANCE D’UN TAXON A L’UNE DES CATEGORIES DES ESPECES MENCEES DE LA LISTE ROUGE (En danger critique CR, En danger EN et Vulnérable VU). Critères En danger critique (CR) En danger (EN) Vulnérable (VU)

A1. ≥ 90% A1. ≥ 70% A1. ≥ 50% A2 A3 et A4. ≥ 80% A2 A3 et A4. ≥ 50% A2 A3 et A4. ≥ 30%

A1 Réduction de la taille de la population constatée, estimée, déduite ou supposée, (a) l’observation directe (sauf A3) dans le passée, lorsque les causes de la réduction sont clairement réversibles et (b) un indice d’abondance adapté au taxon A comprises et ont cessé. (c) la réduction de la zone d’occupation, de la Réduction de la A2 Réduction de la population constatée, estimée, déduite ou supposée, dans le population mesurée zone d’occurrence, et/ou de la qualité de passé, lorsque les causes de la réduction n’ont peut-être pas cessé OU ne sont en se basant sur la plus longue des l’habitat peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles. sur l’un des deux durées : 10 ans (d) les niveaux d’exploitation réels ou A3 Réduction de la population prévue ou supposée dans le futur (sur un maximum éléments ou 3 générations potentiels de 100 ans). suivants : (e) les effets de taxons introduits, de A4 Réduction de la population constatée, estimée, déduite ou supposée (sur un l’hybridation, d’agents pathogènes, de maximum de 100 ans), sur une période de temps devant inclure à la fois le substances polluantes, d’espèces passé et l’avenir, lorsque les causes de la réduction n’ont peut-être pas cessé concurrentes ou parasites OU ne sont peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles.

B1 Zone d’occurrence < 100 km² B1 Zone d’occurrence < 5 000 km² B1 Zone d’occurrence < 20 000 km² B2 Zone d’occupation < 10 km² B2 Zone d’occupation < 500 km² B2 Zone d’occupation < 2 000 km²

B (a) Sévèrement fragmentée OU nombre de (a) Sévèrement fragmentée OU nombre de (a) Sévèrement fragmentée OU nombre de localités= 1 localités ≤ 5 localités ≤ 10 Répartition géographique (b) Déclin continu de l’un des éléments suivants : (i) zone d’occurrence, (ii) zone d’occupation, (iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat, (iv) nb de localités ou de sous-populations, (v) nb d’individus matures. (c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants : (i) zone d’occurrence, (ii) zone d’occupation, (iii) nb de localités ou de sous-populations, (iv) nb d’individus matures.

Annexes.

Annexe V : GRILLE DE SYNTHESE DE L’UICN POUR EVALUER L’APPARTENANCE D’UN TAXON A L’UNE DES CATEGORIES DES ESPECES MENCEES DE LA LISTE ROUGE (En danger critique CR, En danger EN et Vulnérable VU) (Suite).

Critères En danger critique (CR) En danger (EN) Vulnérable (VU)

Nombre d’individus matures < 250 Nombre d’individus matures < 2 500 Nombre d’individus matures< 10 000 C1 Un déclin continu estimé à au moins 25 % en C1 Un déclin continu estimé à au moins 20 % en C1 Un déclin continu estimé à au moins 10 % en 3 ans ou 1 génération 5 ans ou 2 générations 10 ans ou 3 générations C C2 Un déclin continu et l’une des 3 conditions C2 Un déclin continu et l’une des 3 conditions C2 Un déclin continu et l’une des 3 conditions Petite population et suivantes : suivantes : suivantes : déclin (a) (i) Nb d’individus matures dans chaque (a) (i) Nb d’individus matures dans chaque (a) (i) Nb d’individus matures dans chaque sous-population < 50 ; (ii) % d’individus sous-population < 250 ; (ii) % d’individus sous-population < 1 000 ; (ii) % d’individus dans une sous-population égal à 90 - 100 % dans une sous-population égal à 95 - 100 % dans une sous-population égal à 100 % (b) Fluctuations extrêmes du nb d’individus (b) Fluctuations extrêmes du nb d’individus (b) Fluctuations extrêmes du nb d’individus matures matures matures D1 Nombre d’individus matures < 50 D1 Nombre d’individus matures < 250 D1 Nombre d’individus matures < 1 000

D OU Population très petite D2 Pour la catégorie VU uniquement : ou restreinte Zone d’occupation restreinte ou nb de localités limité et susceptibles d’être affectées à l’avenir par une menace vraisemblable pouvant très vite conduire le taxon vers EX ou CR. En règle générale : AOO < 20 km² ou nb de localités ≤ 5.

E Probabilité d’extinction dans la nature ≥ 50 % Probabilité d’extinction dans la nature ≥ 20 % Probabilité d’extinction dans la nature ≥ 10 % sur 10 ans ou 3 générations sur 20 ans ou 5 générations sur 100 ans Analyse quantitative sur 100 ans maximum

Annexes.

Annexe VI : PREPARATION DES EXTRAITS DE PLANTES A TESTER POUR LE SCREENING PHYTOCHIMIQUE.

1. Extrait aqueux

Un gramme de poudre d’organe (feuilles) ou de résidu d’évaporation à sec de l’extrait de la plante à tester est mélangée à 20 ml d’eau distillée. Le mélange est chauffé jusqu’à ébullition puis laissé refroidir. Le décocté est filtré et le filtrat obtenu constitue l’extrait aqueux.

2. Extrait chloroformique

Un gramme de poudre ou de résidu d’évaporation à sec est délayé dans 10 ml de chloroforme. Le mélange est laissé macérer pendant une nuit puis filtré après agitation. Le filtrat constitue l’extrait chloroformique.

3. Extrait hydroéthanolique

Un gramme de poudre ou le résidu d’évaporation à sec de l’extrait de la plante pesant 1g est mise en suspension dans 10 ml de mélange hydroéthanolique 75%. Le mélange est laissé macérer une nuit à +4°C, puis filtré. Le filtrat obtenu correspond à l’extrait hydroéthanolique.

4. Extrait acide

Un gramme de poudre ou de résidu d’évaporation à sec est laissé macérer durant une nuit dans 10ml d’acide chlorhydrique (HCl) 2N. Après filtration, le produit obtenu est l’extrait acide.

 Détection des familles chimiques (CORDELL, 1981 ; HEMINGWAY et KARCHESKY, 1989 ; BRUNETON, 1993)

1. Alcaloïdes

Le test des alcaloïdes nécessite quatre tubes à essai contenant chacun 1ml d’extrait acide. Le premier tube sert de témoin. Les autres tubes sont utilisés pour les tests spécifiques.

1.1. Test de MAYER Le second tube contenant l’extrait acide est additionné de 4 à 5 gouttes de réactif de Mayer. L’apparition d’un précipité blanc ou d’une floculation témoigne de l’existence d’alcaloïdes dans l’extrait étudié.

Annexes.

1.2. Test de WAGNER Dans le troisième tube sont versées 4 gouttes de réactif de WAGNER. La formation d’un précipité blanc indique la présence d’alcaloïdes.

1.3. Test de DRAGENDORFF Quatre gouttes de réactif de DRAGENDORFF sont ajoutées dans le dernier tube. Une floculation ou un précipité blanc apparaît si l’extrait contient des alcaloïdes.

1.4. Test de confirmation Pour confirmer la présence des alcaloïdes dans l’extrait, un test de confirmation à l’éthanol est nécessaire. Ainsi, les réactions de détection des alcaloïdes sont dites positives, si et seulement si le précipité formé dans chaque tube est soluble dans l’éthanol 80% de volume 0,5 ml.

2. Flavonoïdes et leucoanthocyanes

Leur détection est effectuée sur l’extrait hydroéthanolique.

2.1. Flavonoïdes (Test de WILSTATER) La réaction colorée, dite de la cyanidine, met en évidence les flavones, flavonols et flavonones par traitement avec du magnésium en milieu chlorhydrique (BRUNETON, 1987).

Deux tests sont à effectuer :

 Pour le premier, 2 ml d’extrait sont additionnés de 4 gouttes de HCl 12N et de deux tournures de Mg. Après 10 min, le virage de la couleur au rouge indique la présence de flavones, au rouge pourpre celle des flavonols et au rouge violacé celle des flavonones et flavonols.  Pour le deuxième, le mélange précédent (2 ml d’extrait + 4 gouttes de HCl 12N + 2 tournures de Mg) est également préparé mais cette fois ci, il est additionné de 0,5 ml d’eau distillée et 0,5 ml d’alcool isoamylique. Une coloration rouge à rouge violacé de la phase supérieure indique la présence de flavonoïdes.

2.2. Leucoanthocyanes (Test de BATE-SMITH) L’extrait de volume égal à 2 ml, est additionné de 0,5ml de HCl 12 N. Le tout est chauffé dans un bain-marie bouillant pendant 30 min. La réaction positive correspond à l’apparition de la couleur rouge après refroidissement.

3. Tanins et polyphénols

L’extrait aqueux est utilisé pour la détection des tanins et polyphénols.

Trois tests sont nécessaires pour observer la présence des variétés de tanins.

Annexes.

3.1. Test à la gélatine Quatre gouttes de gélatine salée à 1 % (p/v) sont versées dans 0,5 ml d’extrait. Ce test indique la présence des tanins condensés de type catéchique, qui se traduit par la formation d’un précipité blanc.

3.2. Test à la gélatine salée Quatre gouttes de gélatine salée 10 % (c'est-à-dire de la gélatine 1 % dans une solution de NaCl 9%). La formation d’un précipité montre la présence de tanins hydrolysables de type pyrogallique.

3.3 .Test au chlorure ferrique Quatre gouttes de chlorure ferrique en solution méthanolique sont mélangées avec 0,5ml d’extrait. Le virage de la couleur au bleu-noir ou au bleu-vert met en évidence l’existence des composés phénoliques autres que tanin (HEMINGWAY et KARCHESY, 1989).

4. Stéroïdes et triterpènes

L’extrait chloroformique est utilisé pour ces tests.

4.1. Test de LIBERMANN- BURCHARD L’extrait de volume égal à 1 ml est ajouté à 1 ml d’anhydride acétique. Après une légère agitation, 1ml d’acide sulfurique (H2SO4) 34 N est versé le long de la paroi du tube en position inclinée. L’apparition d’un anneau rouge violacé indique la présence de triterpènes alors que la coloration verte de la phase supérieure du mélange montre celle des stéroïdes.

4.2. Test de SALKOWSKI La présence de stérols insaturés se traduit par la coloration rouge de la phase au fond du tube

à essai après l’ajout de 0,5 ml de H2SO4 34 N et de trois gouttes d’anhydride acétique, à 0,5 ml d’extrait.

5. Anthraquinones (Test de BORNTRÄGER)

Un extrait aqueux de 0,5 ml est mélangé avec 1 ml de benzène. Le mélange est laissé au repos. Après la décantation, 0,5 ml d’ammoniaque 25 % est ajouté dans le tube contenant le mélange. La coloration rouge de la phase alcaline indique la présence d’anthraquinones.

Annexes.

6. Désoxyoses (Test de KELLER-KILLIANI)

A l’extrait aqueux de volume égal à 0,5 ml sont ajoutés successivement 0,5 ml d’acide acétique glacial, 0,5 ml de chlorure ferrique 10 % en solution aqueuse et 0,5 ml de H2SO4 36N coulé le long de la paroi du tube incliné. Une réaction positive est caractérisée par la formation d’un anneau pourpre à l’interface (FONG et al., 1977).

7. Iridoïdes

L’addition de quelques gouttes de HCl 12 N à l’extrait aqueux de volume égal à 0,5ml, suivie d’un chauffage du mélange dans un bain-marie bouillant pendant 30 min sert à tester les iridoïdes. Une réaction positive se traduit alors par la formation d’un précipité ou d’une coloration vert foncé ou bleu foncé.

8. Saponines

Les saponosides se dissolvent dans l’eau en formant des solutions moussantes par agitation (BRUNETON, 1993).

L’extrait aqueux de volume égal à 1 ml est soumis à une agitation énergique pendant 30s. Si la formation de mousse alvéolée à la surface persiste pendant 30 min, avec une hauteur de 3 cm, l’extrait renferme des saponines.

Annexes.

Annexe VII : LISTE FLORISTIQUE GLOBALE DES SITES DE RELEVES

Famille Espèce Type biologique ANACARDIACEAE Campnosperma micranteium MPH ANACARDIACEAE Sorindeia madagascariensis mPH ANNONACEAE Ambavia geraldii MPH ANNONACEAE Polyalthia ghesquiereana MPH ANNONACEAE Xylopia buxifolia MPH APHLOIACEAE Aphloia theiformis MPH APOCYNACEAE Landolphia nitens L APOCYNACEAE Plectaneia sp. L APOCYNACEAE Stephanostegia capuronii MPH APOCYNACEAE Cerbera venenifera MPH ARACEAE Pothos scandens E ARALLIACEAE Schefflera vantsilana MPH ARECACEAE Dypsis arenarum MPH ARECACEAE Dypsis fasciculata MPH ASTEROPEIACEAE Asteropeia matrambody MPH ASTEROPEIACEAE Asteropeia micraster MPH BIGNONIACEAE Colea sp. MPH BIGNONIACEAE Colea tetragona MPH BIGNONIACEAE Phyllarthron madagascariense MPH BIGNONIACEAE Rhodocolea racemosa MPH BUDDLEJACEAE Buddleja indica mPH CLUSIACEAE Calophyllum paniculatum MPH CLUSIACEAE Garcinia sp. MPH CLUSIACEAE Symphonia fasciculata MPH COMBRETACEAE Terminalia cattapa MPH COMBRETACEAE Terminalia ombrophila MPH COMBRETACEAE Terminalia mantaly MPH COMBRETACEAE Terminalia sp. MPH CONNARACEAE Agelaea pentagyna L CONNARACEAE Cnestsis glabra L CONNARACEAE Cnestsis polyphylla L CYPERACEAE Lepironia sp. CH DILLENIACEAE Tetracera madagascariensis L DILLENIACEAE Hibbertia coriacea mPH EBENACEAE Diospyros filipes MPH EBENACEAE Diospyros sp. MPH EBENACEAE Maba sp. MPH ELAEOCARPACEAE Elaeocarpus alnifolius MPH ERICACEAE Erica sp. mPH EUPHORBIACEAE Bridelia tulasneana L

Annexes.

Annexe VII : LISTE FLORISTIQUE DES SITES DE RELEVES (Suite)

Famille Espèce Type biologique EUPHORBIACEAE Blotia mimosoides MPH EUPHORBIACEAE Cleistanthus capuronii MPH EUPHORBIACEAE Drypetes madagascariensis mPH EUPHORBIACEAE Croton noronhae mPH EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii MPH EUPHORBIACEAE Macaranga obovata MPH FABACEAE Albizzia gumnifera MPH FABACEAE Cynometra capuronii mPH FABACEAE Dalbergia baronii MPH FABACEAE Intsia bijuga MPH FABACEAE Hymenea verrucosa MPH FABACEAE Dialium unifoliolatum MPH FLAGELLARIACEAE Flagellaria indica L GENTIANACEAE Tachiadenus carinatus CH GENTIANACEAE Anthocleista madagascariensis MPH GENTIANACEAE Anthocleista longifolia MPH HYPERICACEAE Psorospermum chionanthifolium MPH LAURACEAE Cryptocarya acuminata MPH LAURACEAE Cryptocarya sp. MPH LAURACEAE Ocotea sp. MPH LECYTIDACEAE Barringtonia racemosa MPH LILIACEAE Dianella emsifolia CH LILIACEAE Dracaena reflexa mPH LILIACEAE Dracaena sp. mPH MALVACEAE Dombeya sp. MPH MALVACEAE Grewia cuneifolia MPH MALVACEAE Sterculia tavia MPH MELASTOMATACEAE Medinilla parviflora E MELASTOMATACEAE Medinilla quadrangularis E MELASTOMATACEAE Memecylon thouarsianum MPH MELIACEAE Malleastrum rakotozafyi MPH MENISPERMACEAE Chasmanthera sp. L MENISPERMACEAE Burasaia madagascariensis MPH MONIMIACEAE Tambourissa religiosa MPH MONIMIACEAE Tambourissa sp. MPH MORACEAE Bosqueia sp. MPH MORACEAE Ficus lutea MPH MYRISTICACEAE Brochoneura acuminata MPH MYRSINACEAE Oncostemon botryoides MPH MYRTACEAE Eugenia sp. MPH

Annexes.

Annexe VII : LISTE FLORISTIQUE DES SITES DE RELEVES (Suite) Famille Espèce Type biologique MYRTACEAE Syzigium bernieri MPH OCHNACEAE Ouratea obtusifolia MPH OLACACEAE Olax emirnensis MPH OLEACEAE Noronhia boivinii MPH OLEACEAE Noronhia verrucosa MPH PANDANACEAE Pandanus sp. MPH PASSIFLORACEAE Paropsia edulis mPH PHYSENACEAE Physena madagascariensis MPH PITTOSPORACEAE Pittosporum ochrosiifolium MPH RHAMNACEAE Bathiorhamnus louvelii MPH RHIZOPHORACEAE Macarisia pyramidata MPH RUBIACEAE Canthium sp. MPH RUBIACEAE Coffea sp. mPH RUBIACEAE Gaertnera sp. MPH RUBIACEAE Hyperacanthus poivreii MPH RUBIACEAE Peponidium sp. MPH RUBIACEAE Pyrostria major MPH RUBIACEAE Pyrostria media MPH RUBIACEAE Saldinia axillaris mPH RUBIACEAE Psychotria sp. MPH RUBIACEAE Paederia sp. L RUBIACEAE Breonia madagascariensis MPH SALICACEAE Homalium erianthum MPH SALICACEAE Homalium sp. MPH SALICACEAE Ludia madagascariensis mPH SALICAEAE Casearia nigrescens MPH SALICAEAE Homalium lucidum MPH SAPINDACEAE Filicium thouarsianum MPH SAPINDACEAE Pseudopteris decipiens MPH SAPOTACEAE Faucheria glutinosa MPH SAPOTACEAE Labramia bojeri MPH SAPOTACEAE Mimusops comersonii MPH SAPOTACEAE Chrysophyllum boivinianum MPH SARCOLAENACEAE Eremolaena rotundifolia MPH SARCOLAENACEAE Leptolaena abrahamii MPH SARCOLAENACEAE leptolaena sp. MPH SARCOLAENACEAE Sarcolaena multiflora MPH SARCOLAENACEAE Schizolaena rosia MPH SARCOLAENACEAE Schizolaena sp. MPH SARCOLAENACEAE Sarcolaena grandiflora MPH ERICACEAE Vaccinium sp. mPH

Annexes.

Annexe VIII : Coordonnées géographiques et emplacements des sites de relevés

Relevé Latitude Longitude 01 S : 17°17'15,5'' E : 049°24'35,6'' 02 S : 17°17'18,1'' E : 049°24'33,2'' 03 S : 17°16'54,6'' E : 049°25'20,8'' 04 S : 17°16'59,3'' E : 049°25'50,5'' 05 S : 17°17’18,1'' E : 049°24’56,7'' 06 S : 17°17’13,1'' E : 049°25’42,5''

Figure 31 : Carte de localisation des sites de relevés.

Source : ONJALALAINA, 2013.

Annexes.

Annexe IX : CARTE DE DISTRIBUTION DES ESPECES UTILES CIBLESEVALUEES

Annexes.

Sources : RAJAONARY, 2013 Annexes.

Annexe X : RAPPEL SURLES METABOLITES SECONDAIRES DES PLANTES.

LES ALCALOÏDES (LEBOEUF et al., 1982. HENNEBELLE, 2006. DJAZA, 2009)

1. Généralités Les alcaloïdes sont des substances organiques d'origine végétale, azotée et à caractère alcalin. Bien que beaucoup d'entre eux soient toxiques (comme la strychnine ou l'aconitine), certains sont employés dans la médecine pour leurs propriétés analgésiques (comme la morphine, la codéine), dans le cadre de protocoles de sédation (anesthésie, atropine) souvent accompagnés des hypnotiques, ou comme agents antipaludéens (quinine, chloroquinine) ou agents anticancéreux (taxol, vinblastine, vincristine).

La morphine a été le premier alcaloïde isolé dans l'opium (vers 1805).

Les autres alcaloïdes plus connus sont : la colchicine, l'atropine, le tubocurarine, la théine, la cocaïne, la mescaline, l'acide lysergique et l'aconitine.

Les alcaloïdes sont des composés organiques naturels hétérocycliques avec un atome d’azote comme hétéroatome. Leurs structures moléculaires sont complexes, plus ou moins basiques et douées des propriétés physiologiques prononcées même à faible dose. Ils constituent un des groupes de métabolites secondaires contenant plus de 10000 à 12000 différentes structures. Les structures de deux imino-sucres ayant des propriétés antibiotiques appartenant à la famille des alcaloïdes sont représentées ci-dessous.

1-Désoxymannojirimycine 1-Désoxyjirimycine

2. Effets thérapeutiques

Les alcaloïdes sont des substances particulièrement intéressantes pour leurs activités pharmacologiques :

‐ Au niveau du système nerveux central : ce sont des dépresseurs comme la morphine ou la scopolamine, ou encore des stimulants comme la caféine. ‐ Au niveau du système nerveux autonome : ils ont des effets sympathomimétiques, anticholinérgiques, ganglioplégiques.

Annexes.

Les alcaloïdes sont aussi utilisés comme antalgiques (morphine), hypertenseur (éphédrine), hypotenseur (yohimbine), antipaludéen (quinine), comme substance paralysante (curare), comme poisons (nicotine), comme stupéfiants (cocaïne, mescaline) ou comme anticancéreux utilisés en chimiothérapie (vinblastine, vincristine, …).

LES FLAVONOÏDES (VITAMINE P) (HENNEBELLE, 2006. KEBIECHE, 2009) 1. Généralités Le terme flavonoïde regroupe une très large gamme de composés naturels polyphénoliques. On dénombre près de 6500 flavonoïdes répartis en 12 classes et leur nombre ne cesse d’accroitre.

Par définition, les flavonoïdes sont des composés qui ont en commun la structure du diphénylpropane (C6-C3-C6); les trois carbones servant de jonction entre les deux noyaux benzéniques notés A et B forment généralement un hétérocycle oxygéné C.

Flavonoïde

Ce sont des pigments quasiment universels des végétaux qui sont en partie responsables de la coloration rouge, bleue et brune des fleurs, des fruits et parfois des feuilles et participent au processus de pollinisation et de dispersion. On les trouve dissous dans la vacuole des cellules à l'état d'hétérosides ou comme constituants de plastes particuliers, les chromoplastes.

De Rijke et al., ont classé les flavonoïdes en 6 familles qui impliquent les flavonols, les flavones, les flavanes, les isoflavones, les anthocyanines et les flavanols. Au sein de ces six familles, deux types de structures ont été relevés, celui des flavonoïdes au sens strict dont la structure porte le noyau aromatique B en position 3 sur la chaine C3 et celui des isoflavonoïdes dont le noyau aromatique B est en position 2 sur la chaine C3.

Les flavanones et les flavononols dérivés sont les responsables de la saveur amère de certaines pamplemousses, des citrons et des oranges.

2. Effets thérapeutiques

Les flavonoïdes ont des propriétés insecticides, fongicides et pesticides. Outre leur pouvoir antioxydant, certaines classes possèdent des potentialités oestrogéniques (isoflavones) et, plus généralement, les flavonoïdes sont utilisés pour toute une gamme d’activités pharmacologiques : pour préserver l’intégrité vasculaire, pour leurs propriétés immunomodulatrices, anti- hépatotoxiques, anti-ostéoporotiques, pour leurs actions antimicrobiennes et contre les allergies. Les flavonoïdes sont aussi connus pour leur action sur le tractus gastro-intestinal en tant qu’agents antiulcéreux, antispasmodiques, antisécréteurs et antidiarrhéiques.

Annexes.

LES ANTHOCYANES (IRD, 2005. DOUGNON et al., 2012)

1. Généralités

Les anthocyanes (du grec « anthos », fleur et « Kuanos », bleu violet) terme général qui regroupe les anthocyanidols et leurs dérivés glycosylés. Les anthocyanines sont des flavonoïdes porteurs d’une charge sur l’oxygène de l’hétorocycle C. La structure de base des anthocyanines est caractérisée par un noyau "flavone" généralement glucosylé en position C3.

Les anthocyanes se différencient par leur degré d'hydroxylation et de méthylation, par la nature, le nombre et la position des oses liés à la molécule. L'aglycone ou anthocyanidine constitue le groupement chromophore du pigment.

Ces molécules faisant partie de la famille des flavonoïdes et capables d'absorber la lumière visible, sont des pigments qui colorent les plantes en bleu, rouge, mauve, rose ou orange. Leur présence dans les plantes est donc détectable à l'œil nu. A l'origine de la couleur des fleurs, des fruits et des bais rouges ou bleues, elles sont généralement localisées dans les vacuoles des cellules épidermiques, qui sont de véritables poches remplis d'eau.

En automne, les couleurs caractéristiques des feuilles des arbres sont dus aux anthocyanes et aux carotènes qui ne sont plus masqués par la chlorophylle.

2. Effets thérapeutiques

Les anthocyanes ont des propriétés protectrices capillaro-veineux et anti-oxydantes.

Les anthocyanosides, et particulièrement ceux issus du fruit de la myrtille (Vacciniummyrtillus L. ERICACEAE) ou des feuilles de Vigne Rouge (Vitisvinifera L. VITACEAE), sont utilisés pour le traitement symptomatique des troubles circulatoires et en ophtalmologie au niveau de la rétine et de la choroïde. Leur usage en nutraceutique pour améliorer la vision nocturne est également répandu.

LES TANINS (BIAYE, 2002) 1. Généralités

Le terme tanin dérive de la capacité de tannage de la peau animale en la transformant en cuir par le dit composé. Les tanins sont un groupe des polyphénols à haut poids moléculaire. Les tanins sont des molécules fortement hydroxylés et peuvent former des complexes insolubles lorsqu’ils sont associés aux glucides, aux protéines et aux enzymes digestives, réduisant ainsi la digestibilité des aliments. Ils peuvent être liés à la cellulose et aux nombreux éléments minéraux. On distingue: les tanins hydrolysables et condensés.

Annexes.

1.1. Les tanins hydrolysables

Ces tanins sont des dimères d’acide gallique condensés sur un dérivé glycosyle, Ils comprennent l’acide gallique et les produits de condensation de son dimère, l’acide hexahydroxydiphénique. Comme leur nom l’indique, ces tanins subissent facilement une hydrolyse acide et basique, ils s’hydrolysent sous l’action enzymatique et de l’eau chaude.

1.2. Les tanins condensés

Appelés aussi proanthocyanidines ou procyanidines, les tanins condensés, sont des polyphénols de masse molaire élevées. Ils résultent de la polymérisation autooxydative ou enzymatique des unités de flavan-3,4-diol liées majoritairement par les liaisons C4-C8 (parfois C4-

C6) des unités adjacentes, et se nomment ainsi proanthocyanidines de type B.

Lorsque la condensation se produit entre les unités adjacentes par la liaison C4-C8 et par une liaison d’éther additionnelle entre C2 et C7, les proanthocyanidines sont dits de types A.

Si R = H ou OH, la structure représente respectivement un procyanidine ou un prodelphinidine. La liaison 4-6 en pointillés est une alternative de liaison interflavanique. On note la présence d’unité terminale dans une telle structure.

2. Effets thérapeutiques

Les applications médicales des plantes à tanins découlent de leur affinité pour les protéines : ils ont un effet antidiarrhéique, et par voie externe, ils imperméabilisent les couches superficielles de la peau, sont vasocontricteurs et limitent la perte en fluides. Ces propriétés, ajoutées par ailleurs à leur effet antiseptique, en font des molécules intéressantes pour la régénération des tissus en cas de blessure superficielle ou de brûlure, et les rendent utilisables dans le traitement des diarrhées infectieuses.

LES COMPOSES PHENOLIQUES (IRD, 2005. DOUGNON et al., 2012)

1. Généralités

Le terme « polyphénols» est fréquemment utilisé dans le langage courant et même dans des articles scientifiques ou de vulgarisation pour désigner l'ensemble des composés phénoliques des végétaux.

En fait, il devrait être réservé aux seules molécules présentant plusieurs fonctions phénols. Ce qui exclurait alors les monophénols, pourtant abondants et importants chez les végétaux. Donc la désignation générale «composés phénoliques» concerne à la fois les mono, les di et les polyphénols dont les molécules contiennent respectivement une, deux ou plusieurs fonctions phénoliques.

Annexes.

Les polyphénols possèdent plusieurs groupement phénoliques, avec ou non d’autres fonctions (alcoolique (-OH), carboxylique (-COOH),…). Ils sont probablement les composés naturels les plus répandus dans la nature et de ce fait sont des éléments faisant partie de l’alimentation animale.

Toutes les classes de composés phénoliques comportent un grand nombre de structures différentes en fonction du nombre et de la position des groupements hydroxyles sur le squelette de base. Ces structures peuvent également être diversement substituées (glycosylées, estérifiées, acylées…).

2. Effets thérapeutiques

Le rôle des composés phénoliques est largement montré dans la protection contre certaines maladies en raison de leur interaction possible avec de nombreuses enzymes et de leurs propriétés antioxydantes. Ils peuvent être antiseptique (hydroquinol, thymol, eugénol), antidiarrhéique (anéthole), hallucinogène (tétrahydrocanuabinol du chanvre).

LES TERPENES ET LES STEROIDES (IRD, 2005)

1. Généralités

1.1. Les terpènes

Les terpènes forment une classe d'hydrocarbures, produits par de nombreuses plantes, en particulier les conifères. Ce sont des composants majeurs de la résine et de l'essence de térébenthine produite à partir de résine.

Les terpènes sont des dérivés de l'isoprène (C5H8) et ont pour formule de base des multiples de celle-ci (C5H8)n.

Isoprène

En fonction du nombre d'unités, on peut distinguer pour :

 n= 2 : les monoterpènes (C10),

 n = 3: les sesquiterpènes (C15),

 n = 4: les diterpènes (C20),

 n = 5: les sesterpènes (C25),

 n = 6: les triterpènes (C30).

Le carotène est un tétraterpène (C40H64). Il joue le rôle de pigment en photosynthèse végétale.

Annexes.

Des matières aussi diverses que le caoutchouc, la vitamine A1 ou le cholestérol sont construites essentiellement des «briques» d'isoprènes.

Deux de propriétés fondamentales de terpènes sont leurs caractères odoriférants (géranium) et leurs sensibilités à la lumière.

1.2. Les stéroïdes

Les stéroïdes constituent un groupe de lipides dérivant de triterpénoïdes (lipides à 30 atomes de carbones), majoritairement le squalène. Ils se caractérisent par un noyau cyclopentanophénanthrénique hydrophobe (cortisol) partiellement ou totalement hydrogéné.

Habituellement, les carbones C10, C13 sont liés à un groupe méthyle -CH3 et le carbone C17 à un groupe alkyle.

Par extension, les stéroïdes incluent également les lipides dont le noyau cyclopentanophénanthrénique a été modifié par scission d'une liaison et l'ajout ou la délétion d'un carbone.

Squalène

2. Effets thérapeutiques

Ces substances naturelles sont utilisées à des fins thérapeutiques à cause de leurs pouvoirs antiseptiques, anti-inflammatoires, diurétiques ou spasmolytiques, insecticides et analgésiques..

LES QUINONES (IRD, 2005. HENNEBELLE, 2006)

1. Généralités

Les quinones résultent de l'oxydation de dérivés aromatiques caractérisés par un motif 1,4- dicétocyclohexa-2,5-diénique (para-quinones) ou par un motif 1,2-dicétocyclohexa-3,5-diénique (ortho-quinones). La dione peut être conjuguée aux doubles liaisons d'un noyau benzénique (benzoquinones) ou à celles d'un système aromatique polycyclique condensé : naphtalène (naphtoquinones), anthracène (anthraquinones), naphtodianthrène (naphtodianthrone).

Anthraquinone

Annexes.

2. Effets thérapeutiques

Les hétérosides 1,8-dihydroxyanthracéniques exercent une action laxative et purgative. En effet, les hétérosides d'anthraquinones ne sont pas hydrolysés avant d'atteindre le colon. Ils agissent en augmentant la motilité intestinale et provoquent une inhibition de la réabsorption d'eau, de sodium et de chlore. Les différentes drogues de ce groupe font l'objet d'un important marché qui relève souvent de l'automédication et peut engendrer des troubles non négligeables dont, en particulier, une dépendance.

IRIDOÏDES (IRD, 2005. HENNEBELLE, 2006)

Ce sont des dérivés des monoterpènes en C10 (monoterpénoïdes) cyclisés en méthylcyclopentanes et glycosylés.

Beaucoup d’entre eux sont anti-inflammatoires mais leurs propriétés générales sont encore assez méconnues.

LES SAPONINES (IRD, 2005)

1. Généralités

Le nom saponine dérive du mot latin «sapo», qui signifie savon, parce que ces composés moussent une fois agités avec de l’eau. Ils se composent d’aglycones non polaires liés à un ou plusieurs sucres. Cette combinaison d’éléments structuraux polaires et non polaires explique leur comportement moussant en solution aqueuse.

Comme définition, on dirait qu’une saponine est un glycoside de stéroïde ou de triterpène. Fondamentalement, on distingue les saponines stéroïques et les saponines triterpéniques dérivant tous deux biosynthétiquement de l’oxyde de squalène. La saponine de soja en est un exemple.

Saponine du soja

2. Effets thérapeutiques

Les saponines sont des hétérosides caractérisés principalement par leur propriété tensioactive.

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Mémoire de DEA

FACULTE DES SCIENCES Ecologie Végétale

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES

Titre : INVENTAIRE, ETUDES ETHNOBOTANIQUE ET ECOLOGIQUE, STATUT DE CONSERVATION ET CRIBLAGE PHYTOCHIMIQUE DES PLANTES UTILES DE L’AIRE PROTEGÉE DE TAMPOLO, FÉNÉRIVE EST (Analanjirofo)

Résumé :

La population locale de Tampolo a encore essentiellement besoin des ressources naturelles issues de la forêt. Les enquêtes ethnobotaniques ont permis de recenser 123 espèces les plus utilisées dont 59 sont médicinales, 54 sont utilisées comme bois d’œuvre et bois de chauffe et 10 sont comestibles. Trente de ces espèces sont à usages mixtes. Ces espèces sont réparties dans les trois zones de la forêt, à savoir la forêt littorale proprement dite, la forêt marécageuse et la forêt temporairement inondée. La végétation sur ces trois types de formations varie entre 8 m et 14 m de hauteur et est généralement composée de trois strates.Les recherches sur terrain ont permis de constater que diverses menaces notamment celles anthropiques pèsent sur cet écosystème forestier littoral. Six espèces (médicinales) à indices d’utilisation les plus élevés ont fait l’objet d’une évaluation de leur statut de menace selon les critères établis par l’UICN (2001). Cinq espèces sont classées en danger (EN) : Brochoneura acuminata, Phyllarthron madagascariense, Xylopia buxifolia, Dialium unifoliolatum et Burasaia madagasscariensis ; et Uapaca thouarsii est classée vulnérable (VU). Des études plus approfondies ont été faites pour ces plantes en procédant au test de criblage phytochimique. Ce test a révélé la présence de substances chimiques actives telles que produits stéroïdiques, terpènoïdiques, triterpènoïdiques, flavonoïdiques, des saponines et des alcaloïdes responsables des effets thérapeutiques mentionnés lors des enquêtes. La gestion rationnelle des ressources forestières s’avère une mesure adéquate pour la protection de la forêt de Tampolo ainsi que de sa biodiversité.

Mots clés : Tampolo, plantes utiles, plantes médicinales, ethnobotanique, étude écologique, UICN, criblage phytochimique.

Auteur : ONJALALAINA Guy Eric

Encadreur : Pr Vololoniaina JEANNODA.

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Mémoire de DEA

FACULTE DES SCIENCES Ecologie Végétale

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES

Title : INVENTORY, ETHNOBOTANICAL AND ECOLOGICAL SURVEYS, CONSERVATION STATUTE AND PHYTOCHEMICAL SCREENING OF USEFUL PLANTS OF PROTECTED AREA OF TAMPOLO, FENERIVE EST (Analanjirofo).

Abstract :

Local population Tampolo still essentially need natural resources from the forest. Ethnobotanical surveys allowed to count 123 most used species. Fifty nine (59) of them are medicinals, 54 are used for timber and fuelwood and 10 are edible. Thirty (30) of them are mixed‐use. These species are distributed in the three zones of the forest, as the littoral, the swampy and the temporarily flooded forest. Vegetation on these three types of formations varies between 8 m and 14 m height and is generally composed of three strata.Field research revealed that various threats including anthropogenic weigh on the coastal forest ecosystem. Six species (medicinal) with higher use value were evaluated for their threatened status based on criteria established by the IUCN (2001). Five (5) species are classified Endangered (EN): Brochoneura acuminata, Phyllarthron madagascariense, Xylopia buxifolia, Dialium unifoliolatum and Burasaia madagascariensis ; and one (1) Uapaca thouarsii is classified vulnerable (VU ). Further studies have been made for these plants by testing phytochemical screening. This test revealed presence of active chemicals substances such as steroid, terpenoïd, triterpenoïd, flavonoid, saponins and alkaloids products, responsible for therapeutic effects mentioned in investigations. Rational management of the forest resources proves to be an adequate measure for the protection of Tampolo area as well as his biodiversity.

Keywords : Tampolo, useful plants, medicinal plants, ethnobotany, ecological study , IUCN, phytochemical screening .

Author: ONJALALAINA Guy Eric

Supervisor : Pr Vololoniaina JEANNODA.