République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique Université Mohamed Seddik Ben Yahia - Jijel

Faculté des Science Exactes et Informatique Département de chimie Domaine : Sciences de la matière Filière : Chimie Spécialité : Chimie organique

Mémoire de fin des études En vue de l’obtention du diplôme de Master Intitulé Synthèse des études antérieures sur les huiles essentielles et d’autres métabolites secondaires d’une espèce de la

famille verbenaceae

Réalisé par : Bouhabila Souria & Bourahla Boutaina

Les membres de jury:

Mr. Belghobsi Mébrouk Président Université M. Seddik Benyahia - Jijel

Mme. Bouchair Nabila Examinatrice Université M. Seddik Benyahia - Jijel

Mr. Boudjerda Abdlhamid Encadreur Université M. Seddik Benyahia - Jijel

Année universitaire 2019 /2020 Remerciement

Avant tous, Nous remercions Dieu Tout-Puissant pour son succès et nous accordant patience et force pour terminer ce travail

Nous tenons à remercier avec plus grande gratitude Monsieur Bolghabsi

Mabrouk pour l’honneur qu’il nous fait d’avoir accepté de présider le jury de ce mémoire.

Nous remercions vivement Madame Bouchir Nabila, d’avoir accepté d’examiner ce mémoire.

Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance à notre encadreur Monsieur Boujderda Abdelhamid

Nous vous remercions pour votre sa disponibilité aide et vos conseils.

Nous plus chaleureux remerciements pour tous ceux qui de prés ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire. Merci **********

Je dédie ce travail à

Ma chère maman qui n’a jamais cessé de ménager ses efforts pour que j’atteigne ce niveau. Ses sacrifices et privations ne l’ont pas empêché d’accomplir son devoir de mère soucieuse de l’avenir de ses enfants. Que dieu te protège et garde.

Mon cher papa qui a su se montrer patient, compréhensif et encourageant. Que dieu te protège et garde.

Mes très chères Sœurs qui m’aiment beaucoup : Ibtissem, karima, moufida, kamilia, Fatima, Loubna, Akila.

Mes chères amies surtout : Ratiba, Sakhria, Selsabil et Mon binôme, Souria qui a partagé ensembles les bons et mauvais.

Moments de ce travail

Ma Deuxième famille et tous les gens m'aiment.

Spéciale Dédicace à mon mari pour ses encouragements et son soutien tout au long de ce travail.

Je dédie ce travail à

Ma mère, la reine de ma vie pour son soutien tout le long de ma vie. Que dieu te protège et garde

Mon père, mon héros qui toujours fait le possible pour m’aider dans ma vie. Que dieu te protège et garde

Mes très chères frères et Sœurs qui m’aiment beaucoup : Ramzi, Ahsen, Ahmed, Mohamed et Adel

Selma, Noura, Loubna

Mes chères amies surtout : Ratiba, Sakhria, Selsabil et Mon binôme, Boutaina qui a partagé ensembles les bons et mauvais

Moments de ce travail

Ma Deuxième famille et tous les gens m'aiment

Spéciale Dédicace à mon mari pour ses encouragements et son soutien tout au long de ce travail

Liste des

Abréviations Liste des abréviations

Liste des abréviations :

APG III : Classification phylogénétique.

AN : Anthocyane totaux.

C : Carbone.

°C : Degrés Celsius.

CC : Chromatographie sur colonne.

CCMP : Chromatographie sur couche mince préparative.

CHCl3 : Chloroforme.

C5H8 : Isoprène.

2D : Bidimensionnelle.

CG-SM : Chromatographie en phase gazeuse couplé à la spectroscopie de masse.

CO2 : Dioxyde de carbone.

RMN 13C : Résonance magnétique nucléaire de carbone.

EtOH : Ethanol. g : gramme.

HE : Huiles essentielles.

HMBC : Heteronuclear multiple bond correlation.

HMQC : Heteronuclear multiple quantum coherence.

RMN 1H : Résonance magnétique nucléaire de proton.

H2SO4 : Acide sulfurique.

Hz : Hertz

IK : Indice de kovalt.

Ir : Indice de rétention. Liste des abréviations

IR : Infra-rouge.

J : Constante de couplage.

KBr : bromure de potassium.

OMS : Organisation mondiale de santé. m : mètre.

MeOH : méthanol. mHz : millihertz. mgCAE/gDB : milligramme d’acide caféique équivalent par gramme de biomasse sèche (dry en anglais). mgCE/gDB : milligramme de catéchine équivalent par gramme de biomasse sèche (dry en anglais). mgME/gDB : milligramme de Maldividine équivalent par gramme de biomasse sèche. mgCAE/mgDA : milligramme d’acide caféique équivalent par milligramme d’aire sèche. mgOE/mgDA : milligramme d’orientine équivalent par milligramme d’aire sèche.

μgCAE/mgExtrait : microgramme D’acide caféique équivalent par milligramme d’extrait.

μgQE/mgExtrait : microgramme de quercitine équivalent par milligramme d’extrait. nm : nanomètre.

NOE : Effet overhauser nucléaire.

O- : Ortho.

OD : O-Diphénols totaux.

SM : Spectroscopie de masse.

TF : Flavonoïdes totaux.

TMS : Tetraméthylsilane. Liste des abréviations

TP : Polyphénols totaux

UV : Ultra-violet.

VAC : agnus castus.

λmax : La longueur d’onde maximale.

% : Pourcentage.

Liste des

Tableaux Liste des tableaux

Liste des tableaux :

Tableau (1) : Quelques exemples des monoterpènes ……………………...… 12

Tableau (2) : Quelques exemples des diterpènes ...………………………….. 13

Tableau (3) : Classification, squelette de base et quelques exemples des

triterpènes ……………………………………………………………..……... 13

Tableau (4) : Classification et quelques exemples des tetraterpènes ……..…. 14

Tableau (5) : Classification et quelques exemples des sesquiterpènes……….. 15

Tableau (6) : Quelques exemples des flavonols……………………………… 17

Tableau (7) : Quelques exemples des flavanones…………………………….. 18

Tableau (8) : Quelques exemples d’isoflavones………………………..…….. 19

Tableau (9) : Quelques exemples des coumarines simples …………………... 21

Tableau (10) : Exemples des coumarines hétérosides………………………... 22

Tableau (11) : Classification et quelques exemples des furanocoumarines …. 22

Tableau (12) : Exemples des pyranocoumarines……………………………... 23

Tableau (13) : Classification botanique classique …………………………… 40

Tableau (14) : Classification APG III 2009 ...... 41

Tableau (15) : Région et nom d’article à partir duquel les résultats sont tirés.. 48

Tableau (16) : Composition chimique d’huile de vitex agnus castus du Bénin 49

Tableau (17) : Constituant d’huile de vitex agnus castus du Nigéria ………... 51

Tableau (18) : Constituant d’huile de vitex agnus castus d’Igalo Monthénégro Serbie ………………………………………………………… 54 Tableau (19) : Constituant d’huile de vitex agnus castus du Bechar et

Beniounif Algérie ……………………………………………………………. 56

Tableau (20) : Région et nom d’article à partir duquel les résultats sont tirés.. 59

Tableau (21) : Les données spectrales de la casticine………………………... 61 Liste des tableaux

Tableau (22) : Les données spectrales d’artémétine …………………………. 62

Tableau (23) : Les principaux travaux sur la teneur en composés

phénoliques chez les différentes parties de vitex agnus castus ………………. 64

Liste des

Figures Liste des figures

Liste des figures : Figure (1) : Structure d’unité isoprène …………………………………………………… 11 Figure (2) : Structure de base des flavonoïdes …………………………………………… 16 Figure (3) : Structure de base des flavonones ……………………………………………. 17 Figure (4) : Structure de base des flavanones…………………………………….………. 18 Figure (5) : Structure de base des anthocyanes ………………..…………………………. 19 Figure (6) : Biosynthèse des flavonoïdes ………………………………………………… 20 Figure (7) : Structure de base des coumarines …………………………………………… 21 Figure (8) : Structure de la nicotine ...... ……………………………………... 24 Figure (9) : Structure de la caféine ……………………………………………………….. 25 Figure (10) : Structure de la mescaline …………………………………………………... 25 Figure (11) : Vitex agnus castus de la région de Jijel ……………………………...……... 41 Figure (12) : Familles des composés identifiés de l’espece vitex agnus castus du Bénin .. 50 Figure (13) : Familles des composés identifiés de l’espece vitex agnus castus L du Négéria………………………………………………………...... 53 Figure (14) : Familles des composés identifiés de l’espece vitex agnus castus L d’Igalo, Monténégro Serbie …………………………………………………………………..…… 56 Figure (15) : Familles des composés identifiés de l’especes vitex agnus castus L d’Algérie …………………………………………………………………………………. 58 Figure (16) : Structure de la casticine…………………………………………………….. 60 Figure (17) : Structure d’artémétine…………………………………………………….... 62

Sommaire Sommaire

Introduction Générale ………………………………………………………………… 1 Etude Bibliographique Chapitre I : La phytothérapie et les plantes médicinales I.1. Introduction générale …………………………………………………………...… 3 I.2. La phytothérapie ………………………………………………………………….. 3 I.2.1 Définition …………………………………………………..……………………… 3 I.2.3 Les avantages de la phytothérapie ………………………………………………… 4 I.2.4. Les inconvenants de la phytothérapie …………………………………………….. 4 I.3. Généralité sur les plantes médicinales …………………………………………… 5 I.3.1 partie de la plante utilisée …………………………………………………...…… 5 I.3.2 Domaines d’utilisations des plantes médicinales …………………………………. 7 Références bibliographiques ………………………………………………………….. 8 Chapitre II : les métabolites secondaires II.1. Introduction générale ……………………………………………………………. 11 II.2. Structure chimique de quelques métabolites secondaires ……………………... 11 II.2.1. Les terpénoïdes………………………………………………………………….. 11 II.2.1.1. Définition ……………………………………………………………………… 11 II.2.1.2. Classification …………………………………………………………………... 12  Hémiterpène…………………………………………………………………….. 12  Monoterpène…………………………………………………………………….. 12  Diterpène………………………………………………………………………... 12  Triterpène……………………………………………………………………….. 13  Tetraterpène……………………………………………………………………... 14  Sesquiterpène …………………………………………………………………… 15 II.2.1.3. Bioactivité………………………………………………………………..…….. 16 II.2.2. Les flavonoïdes …………………………………………………………………. 16 II.2.2.1. Définition ……………………………………………………………………… 16 II.2.2.2. Classification …………………………………………………………………... 16  Flavone………………………………………………………………………….. 17  Flavonol…………………………………………………………………………. 17  Flavanone……………………………………………………………………….. 18  Anthocyane ……………………………………………………………………... 18 Sommaire

 Isoflavone……………………………………………………………………….. 19 II.2.2.3. Bioactivité ……………………………………………………………….…….. 19 II.2.2.4. Biosynthèse ……………………………………………………………………. 20 II.2.3. Les coumarines …………………………………………………………………. 21 II.2.3.1. Définition ……………………………………………………………………… 21 II.2.3.2. Classification …………………………………………………………………... 21  coumarine simple ……………………………………………………………….. 21  furanocoumarine………………………………………………………………… 22  Pyranocoumarine………………………………………………………………... 23 II.2.3.4. Bioactivité ……………………………………………………..………………. 24 II.2.4. Les alcaloïdes …………………………………………………………………… 24 II.2.4.1. Définition ……………………………………………………………………… 24 II.2.4.2. Classification …………………………………………………………………... 24  alcaloïdes vrais ………………………………………………………………….. 24  Pseud-oalcaloides………………………………………………………………... 24  Proto-alcaloïdes ………………………………………………………………… 25 II.2.4.3. Rôle …………………………………………………………….……………… 25 II.3. Les huiles essentielles …………………………………………………………….. 26 II.3.1. Définition ………………………………………………………………....……... 26 II.3.2. Localisation et répartition des HE dans la plante ………………………....……... 26 II.3.3. Rôle des HE ………………………………..…………………………………….. 27 II.3.4. Propriétés physico-chimiques des HE …………………………..……………… 27 II.3.5. Composition chimique des HE …………………………..…………………….… 27 II.3.6. Les utilisations des HE …………………………………………………………... 27 II.3.7. Conservation des HE …………………………………………………………….. 28 II.3.8. Production des HE ……………………………………………………………….. 28 II.3.9. La toxicité des HE ……………………………………………………………...... 28 II.3.10. Procédés d’extraction des HE ………………………………………………….. 28  la distillation ……………………………………………………………………. 29  Macération ……………………………………………………………………… 30  Expression à froid ………………………………………………………………. 30

 Extraction par CO2 supercritique ……………………………………………….. 30  Extraction par solvant organique ……………………………………………….. 31 Sommaire

 Extraction par assistée par microonde ………………………………………….. 31 II.4. Les méthodes d’analyses …………………………………………………………... 31 II.4.1. Chromatographie en phase gazeuse CPG……………………………………… 31 II.4.2. Chromatographie en phase gazeuse couplé avec spectrométrie de masse CG/MS 32 Références bibliographiques ……...…………………………………………………... 33 CHAPITRE III : Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus III.1. Famille des verbénacées ………………………………………………………… 39 III.2. Le genre vitex ……………………………………………………………………. 40 III.3. L’espèce vitex agnus castus…………………………………………………….. 40 III.3.1. Classification botanique ………………………………………………………… 40 III.3.2. Description botanique …………………………………………………………... 41 III.3.3. Répartition géographique ……………………………………………………….. 41 III.3.4. Les noms communs/synonymes………………………………………………… 42 III.4. Usage traditionnel ………………………………………………………………. 42 III.5. Composition chimique ………………………………………………………….. 42 III.6. Activités biologiques ……………………………………………………………. 43 Références bibliographiques ………………….………………………………………. 44 Chapitre IV : les travaux antérieurs sur vitex agnus castus IV.1. Les travaux effectués sur les huiles essentielles de VAC ………………….…... 48 IV.1.1. Région n°1 …………………………………………………………………….. 48  Récolte de la plante ……………………………………………………………... 48  Isolement d’huile essentielle ……………………………………………………. 48  Méthode d’analyse ……………………………………………………………… 48 IV.1.2. Région n°2 Nigéria……………………………………………………………... 50  Récolte de la plante ……………………………………………………………... 50  Isolement d’huile essentielle ……………………………………………………. 50  Méthode d’analyse ………………………………………………..…………….. 51 IV.1.3. Région n°3 Serbie ……………………………………………………….…….. 53  Récolte de la plante ……………………………………………………………... 53  Isolement d’huile essentielle ……………………………………………………. 53  Méthode d’analyse ……………………………………………………………… 53 IV.1.4. Région n°4 Algérie …………………………………………………………….. 56  Récolte de la plante ……………………………………………………………... 56 Sommaire

 Isolement d’huile essentielle ……………………………………………………. 56  Méthode d’analyse ……………………………………………………………… 57 IV.2. Les travaux effectués sur les polyphénols de VAC…………………………….. 59 IV.2.1. Région n°1 Turquie …………………………………………………………… 59  Récolte de la plante……………………………………………………………... 59  Méthode d’analyse ……………………………………………………………... 59  Résulte ………………………………………………………………………….. 60 IV.2.2. Comparaison de la composition chimique du vitex agnus castus dans trois régions ………………………………………………………………………………….. 63 IV.2.2.1. Région 2 Turquie ……………………………………………………………... 63 IV.2.2.2. Région 3 Tunisie ……………………………………………………………… 63 IV.2.2.3. Région 4 Ukraine ……………………………………………………………... 63 Références bibliographiques …………………………….……………………………. 65 Conclusion générale…………………………………………………………………… 66

Introduct ion

Générale Introduction Générale

Introduction générale :

Les relations entre les plantes et les hommes existent depuis l’antiquité. Les plantes, éléments vitaux de la diversité biologique servent essentiellement au bien être humain [1].

On estime qu'il pourrait y avoir environ 250 000 espèces végétales présentes dans le monde [2].

L’homme, dans son environnement, a accordé un intérêt croissant pour l'étude des plantes médicinales et leur utilisation traditionnelle dans différentes régions du monde [1].

Les plantes et herbes médicinales sauvages ont été considérées dans le monde entier pendant des siècles comme des outils précieux dans la gestion de différentes maladies, en raison de leur facilité d'utilisation et de l'amélioration du coûte efficacité par rapport aux remèdes chimiques obtenus par synthèse [3].

Les plantes médicinales sont importantes pour la recherche pharmacologique et l'élaboration des médicaments, non seulement lorsque les constituants des plantes sont utilisés directement comme agents thérapeutiques, mais aussi comme matières premières pour la synthèse de médicaments ou comme modèles pour les composés pharmacologiquement actifs [4].

Actuellement environ 25% des médicaments prescrits dans le monde proviennent de plantes. En raison des substances actives qui comprennent : les flavonoïdes, les alcaloïdes, les saponines, la quinone, les polyphénols vitaminiques, les glycosides et les huiles essentielles. Ces derniers sont des composés volatils, naturels et complexes qui sont produits par les plantes comme métabolites secondaires pour la protection contre les bactéries, les virus, les champignons et les ravageurs [5].

Dans ce contexte, notre étude porte sur synthèse des études antérieures sur les huiles essentielles et d’autres métabolites secondaires d’une espèce de la famille verbénacée qui est vitex agnus-castus. Les plantes de la famille des Verbénacées sont bien connues pour leurs utilisations dans les systèmes médicinaux traditionnels de divers pays. Il a été rapporté qu'un bon nombre de plantes contenaient des composés phytochimiques bioactifs ayant d'importants effets pharmacologiques [6].

Dans le cadre de cette étude, notre travail est composé de quatre chapitres, basé sur la recherche bibliographique :

1 Introduction Générale

 Chapitre I : contient des notions sur La phytothérapie et les plantes médicinales.  Chapitre II : est une étude bibliographique recensant les métabolites secondaires et les procédés d’extraction des huiles essentielles.  Chapitre III : contient l'étude botanique sur l’espèce de vitex agnus castus et leur famille et leur position systématique.  Chapitre IV : représenté les travaux antérieurs sur l’espèce vitex agnus castus dans plusieurs régions et études comparative entre les différents résultats.

2

Recherche

Bibliographique

Chapitre I

La phytothérapie et les plantes médicinales

I.1. Introduction générale

I.2. La phytothérapie

I.3. Généralité sur les plantes médicinales Chapitre I La phytothérapie et les plantes médicinales

I.1. Introduction générale :

Les plantes utilisées en médecine comme une source naturelle et renouvelable de métabolites secondaires, et utilisées pour la production des médicaments et le traitement de diverses maladies [7]. La Phytothérapie utilise des plantes médicinales dans leur totalité ou certaines parties de la plante dans des buts thérapeutiques. La phytothérapie compte parmi les premières et les plus anciennes méthodes curatives depuis l’aube de l’humanité. C’est ainsi que les êtres humains utilisent des plantes depuis des siècles voire des millénaires à des fins thérapeutiques sur l’ensemble de notre planète, ce qui a permis aux hommes de générer au cours des siècles un large savoir et une immense expérience dans leur utilisation [8]. En Algérie, La phytothérapie est très populaire. Elle gagne, de plus en plus, d’adeptes, comme partout dans le monde. Nombreux sont ceux qui croient à la grâce de la nature, pour guérir. En réalité la phytothérapie a toujours existé en Algérie [9]. Selon l’OMS, 80% de la population mondiale se soigne exclusivement avec des plantes médicinales, et leurs formes d’utilisation : poudre, extrait sec aqueux, teintures…..) [10]. I.2. La phytothérapie : I.2.1. Définition le terme Phytothérapie vient du grec et comporte deux parties : « phyton » qui signifie plante et « thérapein » qui signifie soigner ou traiter, est l’art de soigner par les plantes [11]. La Phytothérapie se définit comme étant une discipline allopathique, fondée sur l’utilisation thérapeutique de la plante médicinale, qui est basée sur des connaissances issues de la tradition. Elle est destinée à prévenir ou à traiter certains troubles fonctionnels mineurs ou certains états pathologiques au moyen de plantes, de parties de plantes ou de préparations à base de plantes, qu’elles soient consommées ou utilisées par voie externe [12].

Il excite trois approches en phytothérapie qui sont :

 L’approche traditionnelle : Les plantes ont constitué le premier et principal outil thérapeutique à la disposition de l’homme et ce, pendant de nombreux siècles. Dans de nombreuses civilisations et sur tous les continents, les pharmacopées végétales se sont développées et enrichies grâce à l’empirisme [13].

3 Chapitre I La phytothérapie et les plantes médicinales

 L’approche scientifique : basée sur les avancées et preuves scientifiques qui recherchent des extraits actifs dans les plantes, et leurs mécanismes d'action pour traiter précisément un symptôme ou une maladie Cette pratique débouche suivant les cas sur la fabrication des médicaments pharmaceutiques ou des phytomédicaments [14].  L’approche prophylactique : déjà utilisée dans l'antiquité, basée sur l'utilisation des plantes pour renforcer le système immunitaire et prévenir les maladies [14].

I.2.2. Les avantages de la phytothérapie

Malgré les énormes progrès réalisés par la médecine moderne, la phytothérapie offre de multiples avantages. N'oublions pas que de tout temps. Les hommes n'ont eu que les plantes pour se soigner, qu'il s'agisse des maladies bénignes, (rhume, toux…) ou plus sérieuses (la tuberculose, la malaria).

Aujourd'hui, les traitements à base de plantes reviennent au premier plan, car l'efficacité des médicaments tels que les antibiotiques décroît. Les bactéries et les virus se sont peu à peu adaptés aux médicaments et leur résistent de plus en plus.

La phytothérapie, qui propose des remèdes naturels et bien acceptés par l'organisme, est souvent associée aux traitements classiques. Elle connaît de nos jours un renouveau exceptionnel en Occident, spécialement dans le traitement des maladies chroniques, (l'asthme, l'arthrite…) [15].

I.2.3. Inconvénients de la phytothérapie :

Les produits phytothérapeutiques sont généralement considérés comme présentant un risque relativement faible.

Malgré le fait que les effets et les interactions ne peuvent être exclus, une particularité des médicaments à base de plantes est qu'ils ont généralement des effets secondaires plus faibles que les médicaments synthétiques [16].

Les plantes médicinales et les produits de phytothérapie contiennent de nombreux principes actifs. Ainsi, le risque d’interactions entre les plantes et les médicaments est, en théorie, supérieur au risque d’interactions entre les médicaments.

4 Chapitre I La phytothérapie et les plantes médicinales

Des effets toxiques peuvent apparaître en cas de consommation de plantes médicinales à des doses trop élevées.

Les plantes médicinales peuvent être contaminées par des micro-organismes, des toxines microbiennes, des parasites, des métaux lourds, des résidus de pesticides et de solvants, des substances radioactives [17].

I. 3. Généralité sur les plantes médicinales :

Les plantes ont toujours joué un rôle important en médecine et en santé publique. L’utilisation et les connaissances de la flore médicinale locale, est la base biologique et culturelle de son activité pharmaceutique et la base de l'ethnopharmacologie. Les plantes médicinales est un aspect important de la recherche d'institutions publiques telles que l'Organisation mondiale de la santé et les sociétés pharmaceutiques privées [18].

Les plantes médicinales constituent des ressources précieuses pour la majorité des populations rurale et urbaine en Afrique et représentent le principal moyen par lequel les individus se soignent. Malgré les progrès de la pharmacologie, l’usage thérapeutique des plantes médicinales est très présent dans certains pays du monde et surtout les pays en voie de développement .

L’Algérie, par la richesse et la diversité de sa flore, constitue un véritable réservoir phylogénétique, avec environ 4000 espèces et sous-espèces de plantes vasculaires [19], dont 15% sont endémiques et restent très peu exploré, autant d’un point de vue photochimique que d’un point de vue pharmacologique [20].

Dans les dernières décennies il y a eu un intérêt croissant pour l'étude des plantes médicinales et leur utilisation traditionnelle dans différentes régions du monde [21].

Les plantes médicinales sont l'épine dorsale de la médecine traditionnelle, ce qui signifie que 3300 millions de personnes dans les pays sous-développés utilisent régulièrement des plantes médicinales [22].

I.3.1. Partie de la plante utilisée :

Les différentes parties des plantes qui peuvent être employée chez la plupart des populations sont ceux qui ont été décrites par Gurib-Fakim, 2006 :

5 Chapitre I La phytothérapie et les plantes médicinales

Feuilles : Les feuilles peuvent être utilisées seules ou mélangées avec leur pétiole. Exemple : Ginkgo biloba de la famille Ginkgoaceae.

Racines : les racines peuvent être fibreuses, solides ou charnues.

Fleurs : Les fleurs sont très utilisées dans la médecine traditionnelle.

Fruits : en botanique, c’est l’organe caractéristique des angiospermes, il succède à la fleur par transformation du pistil. La paroi de l’ovaire forme le péricarpe du fruit et l’ovule donne la graine. Exemple (Punicagranatum).

Graines : c’est la structure qui contient et protège l’embryon végétal. Elle est souvent contenue dans un fruit qui permet sa dissémination. Exemple (Ricinus communis).

Écorce : L'écorce est la couche protectrice externe d'un tronc d'arbre, elle est souvent riche en toxines (phénols) et principes amers (tanins) ce qui la rend plus protectrice. Exemple : (Cinchona sp, Rubiaceae) et (Cinnamomum camphora et C. camphora, les deux de la famille Lauraceae).

Rhizome : le rhizome est une tige ligneuse ou allongée charnue qui pousse généralement horizontalement en dessous du sol, formant des feuilles au-dessus du sol.

Bulbe : Une bulbe est une pousse souterraine verticale disposant de feuilles modifiées utilisées comme organe de stockage de nourriture par une plante à dormance. Les bulbes les plus populaires en médecine traditionnelle sont l'oignon et l'ail.

Tubercule : Un tubercule est une structure charnue gonflée, généralement souterraine, qui assure la survie des plantes pendant la saison d'hiver ou en période de sécheresse.

Ces organes peuvent être formés sur les racines ou se développent sur les parties aériennes de la plante. La pomme de terre africaine (Hypoxis sp de la famille Hypoxidaceae) est un exemple bien connu.

Gommes : les gommes sont des composés solides constituent d’un mélange de polysaccharides. Ils sont solubles dans l'eau et partiellement digérés par les êtres humains. Exemple (Acacia Sénégal ; Terminaliabentzoe).

6 Chapitre I La phytothérapie et les plantes médicinales

Les parties aériennes : Toutes les parties de la plante qui se trouvent au-dessus du sol. Elles sont récoltées, très souvent, lors de la floraison. Exemple : Hypercum perforatum de la famille Hypericaceae.

Huiles essentielles : Est un extrait de plante aromatique liquide, concentré et hydrophobe. Exemple (Mentha x piperita ; Canangaodorata) [23].

1.3.2. Domaines d’utilisation des plantes médicinales :

Depuis le XVIe siècle, les plantes aromatiques représentent une source de remèdes traditionnels et efficaces grâce aux principes actifs qu’elles renferment et qui se retrouvent dans leurs différents extraits comme les huiles essentielles. Les plantes aromatiques jouent un rôle considérable dans plusieurs secteurs notamment dans la médicine traditionnelle [24] et l’industrie cosmétique et pharmaceutique, ainsi que pour la production alimentaire [25].

7 Références bibliographiques

[1] Ngene, J. P., Ngoule, C. C., Kidik, C. P., Ottou, P. M., Dibong, S. D., &Mpondo, E. M. (2015). Importance dans la pharmacopée traditionnelle des plantes à flavonoïdes vendues dans les marchés de Douala est (Cameroun). Journal of Applied Biosciences, 88, 8194-8210. [2] Rahmatullah, M., Azam, M. N. K., Rahman, M. M., Seraj, S., Mahal, M. J., Mou, S. M. ...& Chowdhury, M. H. (2011). A survey of medicinal used by Garo and non-Garo traditional medicinal practitioners in two villages of Tangail district, Bangladesh. American Eurasian Journal of Sustainable Agriculture, 5, 350-357. [3] Souto, E. B., Durazzo, A., Nazhand, A., Lucarini, M., Zaccardelli, M., Souto, S. B. ...& Santini, A. (2020). Vitexagnus-castus L. Main Features and Nutraceutical Perspectives. Forests, 11(7), 761.

[4] mondiale de la Santé, O. Réglementation des médicaments à base de plantes La situation dans le monde.

[5] Habbab, A., Sekkoum, K., Belboukhari, N., Cheriti, A., & Y Aboul-Enein, H. (2016). Essential oil chemical composition of Vitexagnus-castus L. from Southern-West Algeria and its antimicrobial activity. Current Bioactive Compounds, 12(1), 51-60.

[6] Rahmatullah, M., Jahan, R., Azam, F. S., Hossan, S., Mollik, M. A. H., & Rahman, T. (2011). Folk medicinal uses of Verbenaceae family plants in Bangladesh. African Journal of Traditional, Complementary and Alternative Medicines, 8(5S).

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8 Références bibliographiques

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10

Chapitre II

Les métabolites secondaires

II.1. Introduction générale

II.2. Structure chimiques de quelques métabolites secondaires

II.3. Les huiles essentielles Chapitre II Les métabolites secondaires

II.1. Introduction

Les plantes possèdent des métabolites dits « secondaires » par opposition aux métabolites primaires que sont les protéines, les glucides et les lipides. Ces composés diffèrent en fonction des espèces et, bien que leurs rôles soient encore mal connus, il est cependant clair qu'ils interviennent dans les relations qu'entretient la plante avec les organismes vivants qui l'entourent. Ils sont probablement des éléments essentiels de la coévolution des plantes avec les organismes vivants, tels que parasites, pathogènes et prédateurs, mais aussi pollinisateurs et disséminateurs. Ces différentes relations ont donné lieu à une extrême diversification des composés secondaires [1].

II.2. Les métabolites secondaires :

Les métabolites secondaires appartiennent à des groupes chimiques variés (alcaloïdes, terpènes, composés phénoliques...) qui sont très inégalement répartis chez les végétaux mais dont le niveau d’accumulation peut quelque fois atteindre des valeurs élevées [2].

II.2.1. Les terpénoïdes :

II.2.1. 1. Définition :

Les terpénoïdes constituent le groupe de métabolites secondaires le plus grand et le plus diversifié sur le plan structurel, dérivés de sources naturelles [3].

Les terpénoïdes, également appelés isoprénoïdes, sont des composés chimiques de type terpène qui sont de nature hydrophobe. Ce sont essentiellement des hydrocarbures synthétisés

à partir de sous-unités d'isoprène (C5H8) par des réactions de condensation et de cyclisation [4].

De nombreux terpénoïdes végétaux ont des qualités aromatiques, comme celles que l'on trouve dans les huiles essentielles d'eucalyptus et de gingembre [5].

Figure n°1 : Structure d’isoprène.

11 Chapitre II Les métabolites secondaires

II.2.1.2. Classification :

Selon le nombre de sous-unités d'isoprène, les terpènes sont classés en plusieurs sous- classes telles que les hémiterpènes, sesquiterpènes, monoterpènes, diterpènes, triterpènes et tétraterpènes [6].

 Hémiterpènes :

Les terpénoïdes avec une seule unité isoprène sont classés comme hémiterpénoïdes. Le seul hémiterpène est l'isoprène lui-même, mais les dérivés oxygénés de l'isoprène tels que l'acide isovalérique et le prénol sont également inclus dans cette classe [7].

 Monoterpène :

Les monoterpènes sont constitués de deux unités d’isoprène. Une variété étonnante

d'arrangements de décane (C10) à base d'isoprène existe dans la nature. Les monoterpènes sont le principal composant de nombreuses huiles essentielles. Ils ont une importance économique en tant que saveurs et parfums. Les structures acycliques comprennent le myrcène, le géraniol et le linalol. Les structures cycliques comprennent de nombreux composés bien connus, tels que le menthol, le camphre, le pinène et le limonène [8]. Tableau n°1 : Quelques exemples des monoterpènes.

ɑ-Pinène Camphor Menthol

 Diterpènes :

Les diterpènes (C20) sont constitués de quatre groupes isoprène et ont un point d'ébullition plus élevé. En raison de leurs propriétés non volatiles, ils sont classiquement classés comme résines et non comme huiles essentielles [9].

12 Chapitre II Les métabolites secondaires

Tableau n°2 : quelques exemples des diterpènes.

P-camphorène Marrubiine Phytol

 Triterpènes :

Les triterpènes sont constitués généralement de 30 atomes de carbone donc six unités d'isoprène occupent une classe majeure de métabolites secondaires. Ils sont dérivés de la voie de biosynthèse du squalène. Les triterpènes ont de nombreux groupes méthyle et peuvent être oxydés en alcools, aldéhydes et acides carboxyliques, ce qui les rend complexes et les différencies biologiquement [10].

Tableau n°3 : classification, squelette de base et quelques exemples des triterpènes.

Triterpènes Squelette de base Exepmle

Euphane

Tétracycliques

Lanosterol

Stéroides

13 Chapitre II Les métabolites secondaires

Hopane

Pentacycliques

 Tétraterpènes :

Les caroténoïdes sont les métabolites C40 polyoléfiniques dérivés de l'acide mevalonique. Presque tous les membres de ce groupe sont peuvent être acycliques. Tous ont le potentiel pour un vaste nombre d’isomères géométriques, mais dans la pratique presque tous de configurations (trans) ; beaucoup de caroténoïdes sont colores parce qu’ils contiennent des systèmes conjugués prolongés [11].

Tableau n° 4 : classification et quelques exemples de tétraterpènes.

Tetraterpènes Exemple Structure

Cycliques ß-carotène

Acycliques Lycopéne

14 Chapitre II Les métabolites secondaires

 Sesquiterpènes :

Ce sont des dérivés d’hydrocarbures constitué d’assemblage de trois unités isoprènes

(C15). Il s’agit de la classe la plus diversifiée des terpènes qui se divisent en plusieurs catégories structurelles, acycliques, monocycliques, bicycliques, tricycliques, polycycliques. Dans la nature ils se trouvent sous forme d’hydrocarbures ou sous forme d’hydrocarbures oxygénés comme les alcools, les cétones, les aldéhydes, les acides et les lactones [12].

Tableau n° 5 : Classification et exemples de quelques sesquiterpènes.

Sesquiterpènes Exemple Structure

Acycliques Farnésol

Monocycliques Humulène

Bicycliques Valéranone

Tricycliques Dihydrohélénaline

15 Chapitre II Les métabolites secondaires

II.2.1.3. Bioactivité :

Les terpénoïdes sont connus comme doués de propriétés antifongiques et antibactériennes. Le mécanisme d’action des terpénoïdes n'est pas bien connu mais, il pourrait induire une destruction de la membrane du microorganisme par une action lipophilique.

Des investigations concernant les activités biologiques des mono et des sesquiterpènes ont prouvé l’existence des effets suivants : anesthésique, antihistaminique (allergies), antirhumatismal, diurétique (β-eudesmol), insecticide, analgésique, toxique (sesquiterpènes) quelquefois, antibiotique, anti-inflammatoire et anticancéreux [13].

II.2.2. Les flavonoïdes :

II.2.2.1. Définition :

Les flavonoïdes sont des composés polyphénoliques omniprésents et forment le plus grand groupe de produits naturels. À ce jour, plus de 8 000 flavonoïdes différents ont été documentés et sont principalement présents dans les cellules à la surface de différents organes des tissus végétaux. La structure chimique des flavonoïdes dépend du squelette de base C6- C3-C6. Sur la base de la position de la fraction benzopyrone par rapport aux cycles aromatiques, les flavonoïdes sont divisés en trois classes comme les flavonoïdes (2- phénylbenzopyranes), les isoflavonoïdes (3-benzopyranes) et les néoflavonoïdes (4- benzopyrans) [7].

Figure n° 2 : Structure de base des flavonoïdes. II.2.2.2. Classification :

En générale, les flavonoïdes sont distingués en plusieurs familles selon la structure et les modifications apportées aux cycles A, B et C.

16 Chapitre II Les métabolites secondaires

 Flavones :

Les flavones correspondent à un sous-groupe de flavonoïdes qui est largement distribué dans les plantes et qui peut être synthétisé par différentes voies, selon qu'ils contiennent du C - ou O-glycosylé et un cycle B hydroxylé. Les flavones sont en train de devenir des métabolites spécialisés très importants impliqués dans la signalisation et la défense des plantes [14].

Figure n° 3 : Structure de base des flavones

 Flavonols :

Les flavonols sont appelés 3-hydroxyflavones car ils ont un groupe hydroxyle attaché à la position 3 des flavone. Ces composés sont largement distribués dans les parties externes ainsi que dans les feuilles des plantes supérieures. Les flavonols sont généralement brillante jaune et ont été principalement utilisé pour teindre la laine et la soie tissu depuis les temps anciens [15].

Tableau n°6 : Quelques exemples des flavonols.

Quercétine Kaempférol

17 Chapitre II Les métabolites secondaires

 Flavanones :

Les flavanones connus sous le nom de 2-phénylchromen-4-one sont contiennent également un groupe cétone, mais il n’y a pas de double liaison entre les carbones 2 et 3 dans le cycle C du squelette flavonoïdes. Le carbone 2 porte un atome d’hydrogène en plus du cycle B phénolique et le carbone 3 porte deux atomes d’hydrogène, donc deux formes stéréo-isomères de chaque structure de flavanone sont possibles Puisque C-2 est un centre d’asymétrie ou centre épimérique [16].

Figure n°4 : Structure de base des flavanones.

Tableau n°7 : Quelques exemples des flavanones.

Naringénine Hespéridine

 Anthocyanes :

Les anthocyanes sont des polyphénols pigmentaires solubles dans l’eau qui sont responsables des couleurs vives dans les tissus végétaux. La structure chimique de base d’anthocyanines et de leurs aglycones anthocyanidines est représentée sur la figure 5. Il contient un cation flavylium sur le cycle C. Récemment les anthocyanes suscitent un intérêt croissant dans les milieux universitaires et industriel en raison de leur effet bénéfique pour la santé et de leur application potentielle comme colorant naturel dans les aliments et les colorants pour tissus [17].

18 Chapitre II Les métabolites secondaires

Figure n°5 : Structure de base d’anthocyane.

 Isoflavone :

Les isoflavones sont une sous-classe très importante de composés flavonoïdes. Leurs structures contiennent les squelettes 3-phénylchromène, qui sont chimiquement dérivés des squelettes 2-phénylchromène par un mécanisme de migration aryle. Les isoflavones se trouvent principalement dans les légumineuses, en particulier dans le soja [18].

En tant que groupe, les isoflavones et leurs dérivés sont sensiblement biologiquement plus actif que les flavones correspondantes. Bien que les isoflavones simples peuvent ne pas être très actives comme telles, elles peuvent devenir actives après modification structurale. Le 6- Isopentenylgénistéine, par exemple le luteone, est un antifongique efficace de lupinus [19].

Tableau n°8 : quelques exemples d’isoflavones.

Genisteine Luteone

II.2.2.3. Rôle :

Sur la base de la structure chimique et de la position des groupes hydroxyles des flavonoïdes, ces composés ont la forte capacité d'agir comme de puissants antioxydants. Ainsi, l'activité d'élimination des radicaux libres des flavonoïdes protège le corps humain

19 Chapitre II Les métabolites secondaires contre ces derniers. En bref, les flavonoïdes possèdent des propriétés biologiques multiples comme anti-inflammatoire, un inhibiteur d’enzyme, antimicrobien, ostrogénique, antioxydant, et cytotoxiques activités antitumorales [20].

II.2.2.4. Biosynthèse :

Leur biosynthèse se fait à partir d’un précurseur commun, la 4,2’,4’,6’- tétrahydroxychalcone. Cette chalcone de couleur jaune est métabolisée sous l’action d’enzyme [21].

Figure n°6 : biosynthèse des flavonoïdes.

20 Chapitre II Les métabolites secondaires

II.2.3. Les coumarines :

II.2.3.1. Définition :

Les coumarines sont des substances phénoliques constituées de noyaux de benzène et d’ɑ- pyrone fondus. Ils ont une odeur caractéristique et présente dans de nombreuses plantes. Les coumarines possèdent une variété de propriétés biologiques [22].

Figure n°7 : Structure de base des coumarines.

II.2.3.2. Classification :

On distingue plusieurs groupes de coumarines :

 Coumarines simples :

Sont les coumarines les plus répandues dans le règne végétal possèdent des substitutions (OH ou OCH3) en positions 6 et 7 [23].

Tableau n°9 : quelques exemples des coumarines simples.

Exemple Structure Présence

L’ombelliférone Présente dans les carottes, la coriandre.

L’esculétine Présente dans les marrons d’inde.

21 Chapitre II Les métabolites secondaires

Présente dans l’écorce Fraxétol des frênes ou des marrons d’inde.

Ou bien des hétérosides :

Tableau n°10 : exemples des coumarines hétérosides.

L’esculine Cichorine

 Furanocoumarines

Sont des composés formés par la fusion d’un cycle furanne avec un cycle 1,2-benzopyrone par hydrolyse acide ou alcaline. Ils sont fusionnés sous la forme linéaire (6,7) ou sous la forme angulaire (7,8) [23].

Tableau n°11 : Classification et quelques exemples des Furanocoumarines.

Furanocoumarines Exemple Structure

Linéaire (6,7) Psoralène

22 Chapitre II Les métabolites secondaires

L’impératorine

Isopsoralène

Angulaire (7,8)

pimpinelline

 Pyranocoumarines :

Sont des composés formés par la fusion d'un hétérocycle pyranne avec la coumarine

1- soit dans le prolongement (forme linéaire) : xanthylétine.

2- soit latéralement (forme angulaire) : séseline [24].

Tableau n°12 : exemples des pyranocoumarines.

Pyranocoumarines Exemple Structure

Linéaire (6,7) Xanthylétine

Angulaire (7,8) Séseline

23 Chapitre II Les métabolites secondaires

II.2.3.3. Bioactivité :

Les coumarines possèdent une activité anti-inflammatoire et lisse des effets de détente de muscle et peuvent être employées pour l’éodèmethérapie [25]. Antimicrobiennes [26].

II.2.4. Les alcaloïdes :

II.2.4.1. Définition :

Le terme d’alcaloïde a été introduit par W.Meisner au début du XIXe siècle pour désigner des substances naturelles réagissant comme des bases, comme des alcalis (de l’arabe alKaly, la soude et du grec eidos, l’aspect). Il n’existe pas de définition simple et précise des alcaloïdes et il est parfois difficile de situer les frontières qui séparent les alcaloïdes des autres métabolites azotés naturels [27].

Les alcaloïdes sont des composés organiques naturels hétérocycliques avec un atome d’azote comme hétéroatome. Leurs structures moléculaires sont complexes, plus ou moins basiques et douées des propriétés physiologiques prononcées même à faible dose [28]. II.2.4.2. Classification :

On distingue généralement trois types d’alcaloïdes :

 Alcaloïdes vrais : sont des substances d’origine naturelle, à distribution limitée et aux structures complexes. L’Azote est inclus dans un hétérocycle. Ils existent dans la plante sous forme de sels et ayant pour origine biosynthétique un acide aminé. Ils sont doués d’activité pharmacologique significative. Exemple la nicotine (figure 8) [29].

Figure n°8 : Structure de la nicotine.

 Pseudo-alcaloïdes : Présentant les mêmes caractéristiques que les alcaloïdes vrais, ils ne dérivent toutefois pas des acides aminés. Ils dérivent plutôt d’isoterpènoïdes ou de la voie des acétates. Exemple la caféine (Figure 9).

24 Chapitre II Les métabolites secondaires

Figure n° 9 : Structure de la caféine.

 Proto-alcaloïdes : ceux-là sont des amines simples, dont l’azote n’est pas inclus dans le système hétérocyclique. De caractère basique, ils sont élaborés in-vivo à partir d’acides aminés [30]. Exemple la mescaline (figure 10).

Figure n°10 : Structure de la mescaline.

II.2.4.3. Rôle :

 Dans la plante :

Le rôle des alcaloïdes dans les plantes est souvent inconnu, et leur importance dans le métabolisme de la plante n’est pas très bien définie. Une plante peut contenir plus de cent alcaloïdes différents, mais en général leur concentration ne représente pas plus de 10% du poids sec. L’existence de plantes ne contenant pas d'alcaloïdes démontre que ces composés ne sont apparemment pas essentiels à leur reproduction. Pourtant, plusieurs alcaloïdes sont très toxiques et offrent, par conséquent, un arsenal chimique de défense des plantes contre l'attaque des herbivores et des micro-organismes [31].

 Chez l’homme : Ils trouvent cependant plusieurs applications pharmaceutiques chez l’homme :  Antitumoraux : vincaleublastine, vincristine, taxol, camptothecine  Antalgiques : morphine, codéine  Spasmolytiques : tubocurarine et papavérine

25 Chapitre II Les métabolites secondaires

 Vasodilatateurs : vincamine et ajmalicine  Emétiques : émétine [32]. II.3. Les huiles essentielles : II.3.1. Définition :

De point de vue chimique, une huile essentielle est un mélange complexe de composés naturels de structures organiques variées. Le terme “huile” vient de leur caractère hydrophobe et de leur propriété de se solubiliser dans les graisses, alors que le terme “essentielle” fait référence à l’odeur dégagée par la plante productrice. Les huiles essentielles sont biosynthétisées comme métabolites secondaires par des plantes odorantes, dites aromatiques [33].

Les HE connues également sous le nom d’huiles volatiles, sont des substances odorantes huileuses, volatiles, peu solubles dans l’eau, plus ou moins solubles dans l’alcool et dans l’éther, incolores ou jaunâtres [34].

L’Association Française de Normalisation, a défini les huiles essentielles comme étant : « des produits obtenus soit à partir de matières premières naturelles par distillation à l’eau ou à la vapeur d’eau, soit à partir des fruits de Citrus par des procédés mécaniques et qui sont séparés de la phase aqueuse par des procédés physiques» [35]. Selon la pharmacopée européenne (2008), une HE est : « Un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement par la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, ou par un procédé mécanique approprié sans chauffage. L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition» [36].

II.3.2. Localisation et répartition des huiles essentielles dans les plantes :

La teneur des plantes en huiles essentielles est généralement faible, de l’ordre de 1% [37]. Les huiles essentielles sont largement répandues chez les végétaux supérieurs. Elles peuvent être stockées dans tous les organes, les sommités fleuries, les feuilles, les rhizomes, les fruits, les écorces et les graines [38]. On trouve plus de 2000 espèces de plants répartis dans 60 familles [39].

26 Chapitre II Les métabolites secondaires

II.3.3. Rôle des huiles essentielles

Les HE sont des métabolites secondaires des plantes qui jouent un rôle important dans leur défense contre les agressions naturelles, et aussi pour lutter contre la sécheresse en contribuant à la pluviosité [40].

II.3.4. Propriétés physico-chimiques des huiles essentielles :

Les HE sont volatiles, des liquides à température ambiante, Leur densité est en général inférieure à celle de l’eau, (sauf les HE de sassafras, de girofle, ou de cannelle). Elles ont un indice de réfraction élevé et la plupart dévient la lumière polarisée. Solubles dans les solvants organiques, elles sont liposolubles et très rarement colorées [41].

Entraînables à la vapeur d’eau, elles sont très peu solubles dans l’eau, elles sont toutefois suffisamment pour communiquer à celle-ci une odeur. Cette eau est « eau distillée florale ». Une préparation voisine est obtenue par mise en solution d’arômes dans de l’eau purifiée : on parle alors « d’eau aromatisée florale » [41].

II.3.5. Composition chimique des huiles essentielles :

Les huiles essentielles sont des mélanges complexes pouvant contenir plus de 300 composés différents [42].

Les HE sont constituées principalement de deux groupes de composés odorants distincts selon la voie métabolique utilisée, il s’agit de groupe des terpénoides d’une part et groupe des composés aromatiques dérives de phényl propane, ce dernier est beaucoup moins fréquent [43].

II.3.6. Les utilisations des huiles essentielles :

Les huiles essentielles des plantes ont trouvé leur place en aromathérapie, en pharmacie, en parfumerie, en cosmétique et dans la conservation des aliments. Leur utilisation est liée à leurs larges spectres d’activités biologiques reconnues [44].

Actuellement, près de 3000 huiles essentielles dont environ 300 présentent une importance commerciale [45].

27 Chapitre II Les métabolites secondaires

II.3.7. Conservation des huiles essentielles :

Les huiles essentielles de bonne qualité peuvent se conserver jusque cinq ans, sous certaines conditions [46].

Les huiles essentielles sont volatiles, il ne faut donc pas oublier de bien fermer les flacons. Il est préférable de les conserver dans un flacon en aluminium ou en verre teinté et de les garder à l’abri de la lumière à une température ambiante jusque 20°C [47].

II.3.8. Production des huiles essentielles :

Les quantités d’huiles essentielles produites dans le monde sont très variables [48]. La production annuelle de certaines huiles essentielles dépasse 35.000 tonnes. Les principaux pays producteurs sont : le Brésil, l’Inde, les Etats-Unis, la Chine, l’Argentine, la Bulgarie, la France, l’Egypte et l’Espagne [49].

Les huiles essentielles exportées par l’Algérie provenaient soit des cultures familiales ou des plantes spontanées, tels que la menthe, le jasmin, le rosier, le géranium, la lavande et le romarin [50].

II.3.9. La toxicité des huiles essentielles

Les huiles essentielle sont des mélanges complexes de molécules, et leur toxicité dépend en premier à la composition chimique, dont la structure et les propriétés chimiques permettent de dégager des caractéristiques communes (lipophile, faible poids moléculaire), leur assurant une bonne diffusion dans l'organisme [51].

Toutefois, la présence de certains constituants dont les effets délétères potentiels sont bien connus permet d’apprécier le risque lié à l’usage d’une huile essentielle, sans pour autant le caractériser précisément [52].

II.3.10. Procédés d’extraction des huiles essentielles :

Ainsi les différentes techniques d'extraction des huiles essentielles ou extraits aromatiques doivent d'une part, tenir compte de ces caractéristiques et d'autre part, apporter des performances quantitatives satisfaisantes. Ces techniques d'extraction seront présentées selon le principe sur lequel elles sont basées et classées en deux catégories distinctes selon le produit final obtenu : une huile essentielle ou un extrait aromatique [12]. La composition et la

28 Chapitre II Les métabolites secondaires quantité de l'huile essentielle extraite peuvent varier selon les différentes méthodes d'extraction [45].

 La distillation :

Cette méthode constitue les procédés d'extraction ou de séparation de certaines substances organiques les plus anciens, apportés par les Arabes au IXème siècle [42].

La méthode est basée sur l'existence d'un azéotrope de température d'ébullition inférieure aux points d'ébullition des deux composés, l'huile essentielle et l'eau, pris séparément. Ainsi, les composés volatils et l'eau se distillent simultanément à une température inférieureà100°C sous pression atmosphérique normale. En conséquence, les produits aromatiques sont entraînés par la vapeur d'eau sans subir d'altérations majeures [53].

 L'hydrodistillation

Est la principale méthode pour obtenir des huiles essentielles. Dans cette méthode, le matériau à extraire est mélangé à de l'eau puis chauffé. Alternativement, le matériel à subir une extraction est placé à l'écart de l'eau et la vapeur passe à travers l'échantillon, extrayant l’huile essentielle [54].

 Entraînement à la vapeur d’eau

A la différence de l’hydrodistillation, cette technique ne met pas en contact direct l’eau et la matière végétale à traiter. De la vapeur d’eau fournie traverse la matière végétale située au- dessus d’une grille. Durant le passage de la vapeur à travers le matériel, les cellules éclatent et libèrent l’huile essentielle qui est vaporisée sous l’action de la chaleur pour former un mélange« eau + huile essentielle ». Le mélange est ensuite véhiculé vers le condenseur et l’essencier avant d’être séparé en une phase aqueuse et une phase organique (l’huile essentielle). L’absence de contact direct entre l’eau et la matière végétale, puis entre l’eau et les molécules aromatiques évite certains phénomènes d’hydrolyse ou de dégradation pouvant nuire à la qualité de l’huile [55].

Dans les deux types d'extraction, l'huile est obtenue sous forme d'extrait aqueux et doit être séparé [54].

29 Chapitre II Les métabolites secondaires

 Hydrodiffusion :

Elle consiste à pulser de la vapeur d'eau à travers la masse végétale, du haut vers le bas. Ainsi, le flux de vapeur traversant la masse végétale n'est pas ascendant, comme dans les techniques classiques de distillation, mais descendant. Le principe est de dégager et de condenser. En utilisant la pesanteur, l’azéotrope produit par la vapeur d'eau est dispersé dans la masse végétale, Ce procédé présente des avantages parmi les quels nous pouvons citer : l'allègement du travail grâce à une mécanisation télécommandée, l'amélioration qualitative et quantitative de l'huile récoltée, l'économie de temps, de vapeur d'eau et d'énergie [56].

 Macération :

Ce type est le plus simple des méthodes à mettre en œuvre pour l’extraction des métabolites secondaires. La technique est basée sur l’utilisation des solvants seuls ou en combinaison choisis en fonction de la famille de composés à extraire. Les solvants les plus utilisés sont d’ailleurs le méthanol, l’éthanol, l’acétate d’éthyle, le dichlorométhane et l’eau. En effet, un même échantillon peut subir plusieurs macérations successives en utilisant des solvants de plus en plus polaires et ce, pour obtenir des mélanges enrichis en molécules d’intérêt [57].

 Expression à froid :

Cette technique est la plus simple, mais ne s’applique qu’aux agrumes dont l’écorce des fruits comporte des poches sécrétrices d’essences. Cela concerne les citrus (orange, citron, mandarine, …). Elle se fait sans chauffage et consiste à dilacérer (briser mécaniquement) les péricarpes ou « zestes » en y exerçant une forte pression à l’aide d’une presse hydraulique. Cela permet de faire sortir l'essence contenue dans les sacs oléifères, qui tapissent l'écorce du fruit, et de récupérer cette dernière par un procédé physique [58].

 Extraction au CO2 supercritique :

La technique est fondée sur la solubilité des constituants dans le dioxyde de carbone à l'état supercritique. Grâce à cette propriété, le dioxyde de carbone permet l'extraction dans le domaine liquide (supercritique) et la séparation dans le domaine gazeux. Le CO2 est liquéfié par refroidissement et comprimé à la pression d'extraction choisie. Il est ensuite injecté dans l'extracteur contenant le matériel végétal, puis le liquide se détend pour se convertir à l'état gazeux pour être conduit vers un séparateur où il sera séparé en extrait et en solvant. L'avantage de cette méthode est la possibilité d'éliminer et de recycler le solvant par simple

30 Chapitre II Les métabolites secondaires compression détente. De plus les températures d'extraction sont basses dans le cas de dioxyde de carbone et non agressives pour les constituants les plus fragiles [59].

Ce procédé, très moderne, consiste à faire éclater les poches à essences des végétaux et ainsi entraîner les substances végétales en faisant passer un courant de CO2 à haute pression dans la masse végétale. On utilise le CO2 car il possède de nombreux propriétés : produit naturel, inerte chimiquement, ininflammable, disponible, et enfin peu coûteux [60].

 Extraction par solvant organique :

L’extraction par solvant organique volatil reste la méthode la plus pratiquée. Les solvants les plus utilisés sont l’hexane, cyclohexane, l’éthanol [61].

Elles sont basées sur le fait que les essences aromatiques sont solubles dans la plupart des solvants organiques. L'extraction se fait dans des extracteurs de construction variée, en continu, semi-continu ou en discontinu. Le procédé consiste à épuiser le matériel végétal par un solvant à bas point d'ébullition qui sera ensuite éliminé par distillation sous pression réduite. L'évaporation du solvant donne la concrète : mélange odorant de consistance pâteuse. L'extraction de la concrète avec l'alcool conduit à l'absolue : Produit ayant une odeur caractéristique [62].

 L’extraction assistée par micro-ondes :

Dans ce procédé, la matrice végétale est chauffée par micro-ondes dans une enceinte close dans laquelle la pression est réduite de manière séquentielle. Les composés volatils sont entraînés par la vapeur d'eau formée à partir de l'eau propre à la plante. Ils sont ensuite récupérés à l'aide des procédés classiques de condensation, refroidissement et décantation [63].

II.4. Les méthodes d’analyses :

Le double objectif identification/quantification consiste à déterminer la composition chimique de chaque huile essentielle et extraits par différentes méthodes analytiques [64].

II.4.1. La chromatographie en phase gazeuse CPG :

La CPG est une méthode de séparation sur colonne de substances volatiles (ou rendues volatiles) véhiculées par un gaz inerte appelé gaz vecteur. La nature de la colonne conditionne le type de chromatographie (partage ou adsorption). Le choix de la colonne sera fonction des

31 Chapitre II Les métabolites secondaires propriétés physico-chimiques des composés à séparer. Un chromatographe en phase gazeuse est constitué d'un injecteur, d'un four (dont la température est programmable) contenant la colonne et d'un détecteur [65].

II.4.2. La chromatographie gazeuse couplée avec la spectrométrie de masse (CG-SM) :

La méthode la plus utilisée dans le domaine des huiles et des arômes, est le couplage de la chromatographie gazeuse avec la spectrométrie de masse (CG-SM).

La CG-SM permet d'obtenir des niveaux de sensibilité très grands et de plus le couplage de ce détecteur à une colonne capillaire n'affecte pas la résolution de la séparation.

Le spectre de masse obtenu est comparé avec celui d'une bibliothèque informatisée. En plus d'être exhaustive, une bonne bibliothèque devrait contenir les spectres de molécules enregistrées pour diverses conditions d'ionisation. Malheureusement, très souvent on constate des lacunes dans les bibliothèques commerciales, ce qui peut être à l'origine d'attributions erronées. En effet, l'identification d'un spectre inconnu s’avère particulièrement complexe et requiert une connaissance approfondie des méthodes de fragmentation [66].

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38

Chapitre III

Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus

III.1. famille verbenaceae III.2. le genre vitex III.3. L’espèce vitex agnus castus III.4. Usage traditionnel III.5. Composition chimique III.6. Activité biologique Chapitre III Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus

III.1. Famille des Verbénacées :

La famille des Verbénacées comprend désormais environ 2600 espèces regroupées en 100 genres [1].

La famille de plantes Verbénacées, également connue sous le nom de famille de la verveine, se compose d'arbres, d'arbustes et d'herbes. Ce sont principalement des plantes à fleurs que l'on trouve dans les régions tropicales du monde. Les plantes de la famille des Verbénacées sont bien connues pour leurs utilisations dans les systèmes médicinaux traditionnels de divers pays [2].

Les Verbénacées appartiennent à l’ordre des qui sont réputés pour leurs compositions en huiles essentielles [3].

Ces plantes ont les caractères communs suivants :

Des fleurs hermaphrodites.

Un calice persistant gamosépale.

Une corolle gamopétale.

Des étamines à filets libres, insérées sur la corolle, à anthères introrses. Un pistil unique [4].

Les tiges cylindriques ou quadrangulaires à indumentum varié, non armées, ou parfois avec des piquants [5].

Les feuilles sont opposées, simples ou composées palmées. Les stipules sont absentes. Les inflorescences sont généralement cymeuses, épiques, racémeuses ou cymes et plus formant corybose ou coniforme. Des bractées sont souvent présentes. Les fleurs sont bisexuées, zygomorphes ou actinomorphes.

Le fruit est une drupe, drupe berry like, ou capsule à 2–4 valvates, avec une graine par valve.

Les graines sont généralement sans endosperme. L'embryon est en érection [6].

On cité quelques espèces : Lantana L, LimiaVand, Lippia L, Verbena L Vitex L, StachytarphaSch, StachytarphetaVahl, StreptiumRoæb [4].

39 Chapitre III Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus

III.2. Le genre vitex :

Le genre vitex est le plus grand genre de la famille verbénacées qui comprend 250 espèces réparties dans le monde entier [7].

Les espèces vitex sont des arbres et d’arbustes dans les régions tropicales et subtropicales, bien que peu d’espèces puissent être trouvées dans les zones à hautes températures [8].

Ce genre comprend plus de 250 espèces, on cite :

 Vitex canescences.  Vitex cooperi.  Vitex cymosa.  Vitex fisherii.  Vitex gardneriana.  Vitex glabrata.  Vitex leptobotrys.  Vitex scabra.  Vitex polygama.  Vitex agnus castus [9].

III.3. L’espèce vitex agnus castus :

III.3.1. Classification botanique : [10].

Tableau n° 13 : Classification botanique classique :

Règne Plantage Sous r Sous règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous classe Astéridae Ordre Lamiales Famille Verbenaceae Genre Vitex Espèce Agnus castus

40 Chapitre III Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus

Tableau n° 14 : Classification APGIII2009

Ordre Lamiales Famille

III.3.2. Description botanique :

Vitex agnus castus, appartient à la famille des Verbénacées, sous les noms communs de gattilier et de poivre de moine. Il s'agit d'un petit arbre à feuilles caduques ou d'un grand arbuste qui pourrait croître en moyenne de 1,5 m à 2 m de haut. Le diamètre des feuilles est de 7,6–10 cm et les feuilles sont comme des doigts contenant 5 à 7 folioles en forme de doigts. Ils sont aromatiques avec une couleur gris-vert et le dessous plus clair. Les fleurs sont en grappes, du violet au bleu au violet foncé, parfumées, fleurissent de l'été jusqu'au début de l'automne, et les fruits sont du violet-mûre qui porte quatre graines similaires au poivre noir. Cette plante est considérée comme un produit à base de plantes puisque la baie de fruits et les feuilles séchées ont été utilisées à des fins médicinales [11].

Figure n° 11 : Vitex agnus castus de la région de Jijel.

III.3.3. Répartition géographique :

Vitex agnus castus se rencontre dans les endroits humides, au bord des cours d’eau ou dans les régions maritimes, essentiellement dans la zone méditerranéenne. On la trouve aussi au nord de l’Afrique et en Asie central et l’Asie occidental. Elle est maintenant cultivée partout dans le monde, y compris la partie sud des Etats-Unis.

En Algérie, cette espèce trouve un ultime refuge dans les oueds Menouaaraar et kherouaa en plein cœur du sahara (les zones aride du sahara) [12].

41 Chapitre III Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus

III.3.4. Les noms communs / synonymes :

Gattilier, agnus chaste, petite poivre, poivre sauvage, agnus castus, chaste berry, arbre au poivre, vitex agnus castus [13].

En Algérie kaf meriam [14] et dans la wilaya de Jijel est appelé ochbat meriam.

III.4. Usage traditionnel :

Les fruits mûrs de vitex agnus castus utilisés depuis longtemps comme médecine populaire pour soulager et / ou améliorer les symptômes des maladies obstétricales et gynécologiques. Hobbs, dans «Vitex: The Women’s Herb», a décrit le Vitex comme un remède efficace contre l’emméniopathie, y compris l’aménorrhée, l’oligoménorrhée et la ménorragie, et qu'en raison de l'hypersécrétion d'œstrogènes avant la menstruation dans la tension prémenstruelle, l'utilisation à long terme de VAC a réduit ces symptômes et empêché la rechute de la maladie.

Il apparaît également que la fonction du corps jaune dans le syndrome de carence en corps jaune s'est améliorée avec VAC en raison de l'effet crinogène des hormones lutéinisantes [15].

Traditionnellement vitex agnus castus a été utilisé par les praticiens de la phytothérapie dans le traitement de nombreuses affections féminines, y compris les troubles menstruels (aménor- rhée, dysménorrhée), l’insuffisance prémenstruelles du corps jaune, l’hyperprolactinémie, l’infertilité, l’acné, la ménopause et les perturbations de lactation [16].

III.5. Composition chimique :

Les principaux constituants du gattilier font partie de deux grands groupes, les terpènes et les composés phénoliques. Outre les terpènes présents dans l’huile essentielle, le gattilier renferme des monoterpènes de la classe des iridoïdes, des diterpènes bicycliques et des composés stéroïdiques. L’huile essentielle (dans les fruits) a une teneur variant de 0,10 à 1,8 % et celle des sommités fleuries, de 0,20 à 1,40 %. Sa composition est complexe et variable.

Les diterpènes bicycliques, de type labdane (rotundifurane, vitexilactone...) et clérodane, ont été signalés uniquement dans les fruits.

Les composés phénoliques du gattilier sont représentés par les tanins et les flavonoïdes. Ces derniers sont de type flavones ou flavonols, libres ou liés à un sucre, dont la teneur est faible, de l’ordre de 0,05 à 0,07 %.

42 Chapitre III Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus

On distingue des flavonoïdes lipophiles comme la casticine, des dérivés de la lutéoline comme l’orientine, l’isoorientine, des dérivés de l’apigénine comme la vitexine et l’isovitexine.

Les tanins se trouvent en concentration plus importante dans les feuilles tout d’abord (1,0 à 3,0 %), puis dans les fleures (0,5 à 2,2 %) et dans les fruits (0,5 à 1,5 %). Outre les terpènes et les composés phénoliques, les fruits renferment des acides gras et, en particulier, de l’acide linoléique [17].

Des analyses phytochimiques de vitex agnus castus on révéié la présence d’acide phénolique et leurs dérivés glycosides, flavonoïdes, tannins, iridoïdes, diterpenoides, stéroïdes et huile essentielle [18].

III.6. Activité biologique de l’espèce vitex agnus castus :

Activité antioxydante :

Les activités des échantillons ont été déterminées par trois systèmes de test différents, DPPH, ß-carotène, acide linoléique et de pouvoir réducteur. Dans tous les systèmes, l'extrait aqueux présentait un excellent potentiel d'activité que ceux d'autres extraits. Comme prévu, la quantité de composés phénoliques totaux était très élevée dans cet extrait. Dans l’extrait du dichlorométhane est avéré riche en flavonoïdes. Une corrélation positive a été observée entre le potentiel d'activité antioxydante et les niveaux phénoliques et flavonoïdes totaux des extraits. Il existe de nombreux rapports concernant l'activité antioxydante des polyphénols, flavonoïdes et tanins. Par conséquent, les flavonoïdes et les tanins pourraient être des responsables de l'activité antioxydante de vitex agnus castus [19].

Activité Psychotrope :

Les résultats des tests de Rota-Rod, de la planche à trous et de la chambre blanche/obscure ont démontré que les huiles essentielles de Vitex agnus-castus exercent un effet sédatif considérable chez la souris [20].

Activité Antifongique :

Les résultats de cette étude ont montré que les huiles essentielles de vitex agnus castus pourraient être utilisées comme des agents antifongiques potentiels contre les espèces de Candida responsables d’infections nosocomiales. Ces huiles présentent une activité

43 Chapitre III Etude botanique de l’espèce vitex agnus castus antifongique notable contre les champignons sélectionnés. Ces substances antifongiques naturelles sont peu coûteuses et ont moins d’effets secondaires, elles représentent un potentiel thérapeutique alternatif contre les candidoses [21].

Activité Antimicrobienne :

Considérant les huiles essentielles obtenues à partir de différentes parties des plantes vitex agnus castus, il semble que le 1,8-cinéol était très présent dans tous les échantillons testés. D'après les résultats des travaux antérieurs, on peut conclure que tous les huiles et les composants apparentés ont exprimé une activité antimicrobienne [22].

Autre activités :

Les approches complémentaires «naturelles» de prévention et de traitement des maladies possèdent une longue histoire prouvée de sécurité et d'efficacité. De nos jours, l'efficacité de vitex agnus castus est démontrée par différentes études incluant le traitement du syndrome prémenstruel et des troubles menstruels et les problèmes de ménopause, et possédant également des propriétés hormonales, chimiopréventif, immun modulateur et cytotoxicité, tumoral, antimutagène, insectifuge, larvicide, cicatrisant des fractures, ostéogénique, antinociceptif, opioïdergique, antiépileptique, prévention de la maladie du foie gras non alcoolique, du stress oxydatif, et les activités anti-inflammatoires [23].

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[22] Stojković, D., Soković, M., Glamočlija, J., Džamić, A., Ćirić, A., Ristić, M., &Grubišić, D. (2011). Chemical composition and antimicrobial activity of Vitexagnus-castus L. fruits and leaves essential oils. Food Chemistry, 128(4), 1017-1022.

[23] Niroumand, MC, Heydarpour, F., et Farzaei, MH (2018). Effets pharmacologiques et thérapeutiques de Vitex agnus-castus L.: A review. Revues de pharmacognosie, 12 (23).

47

Chapitre IV

Les travaux antérieurs sur vitex agnus castus

IV.1. Les travaux effectués sur les huiles essentielles

IV.2. Les travaux effectués sur les polyphénols Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

IV.1. Les travaux effectués sur les huiles essentielles de Vitex agnus-castus :

Plusieurs travaux ont été réalisés sur l’espèce Vitex agnus-castus qu’est caractérisé par la présence des huiles essentielles. Dans cette partie on fait une étude comparative de quatre travaux sur l’espèce VAC de différentes régions :

Tableau n°15 : Région et nom d’article à partir duquel les résultats sont tirés.

Région Nom d’article 1 Benin Chemical Composition of Leaf Oil of Vitex agnus-castus L. from Benin [1]. 2 Nigéria The Chemical Composition and Antimicrobial Activity of the Leaf Oil of Vitex agnus-castus L [2]. 3 Serbie Chemical composition and antimicrobial activity of Vitex agnus- castus L. Fruits and leaves essential oils [3]. 4 Algérie Essential Oil Chemical Composition of Vitex agnus-castus L. From Southern-West Algeria and Its Antimicrobial Activity [4].

IV.1.1.Région 1 Bénin :

 Récolte de la plante :

Le matériel végétal (feuilles de Vitex agnus-castus) a été collecté à Godomey, au Bénin en juin 1984.Un spécimen de référence a été déposé à l'herbier national du Bénin [1].

 Isolement de l'huile essentielle :

L’extraction a été effectuée par hydrodistillation avec un appareil de type Clevenger pendant 4h a donné un rendement de 0.2% [1].

 Méthodes d’analyses :

L’analyses par chromatographie en phase gazeuse et par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CG/SM) ont permis d’élucider la composition chimique des huiles essentielles de la plante étudiée [1].

Les composants identifiés dans l'huile sont énumérés dans le tableau 16 :

48 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

Tableau n°16: Composition chimique de l'huile de feuilles de Vitex agnus-castus du Bénin :

Composition IR (DB-5) Pourcentage %

α-thujène 935 0.4

α-pinène 940 6.8

sabinène 976 19.4

β-pinène 978 1.4

Myrcène 992 2.5

α-phellandrène 1002 0.5

p-cymène 1027 0.4

limonène 1031 2.2

β-phellandrène 1032 2.8

(E) -β-ocimène 1057 0.8

1,8-cinéole 1034 22.6

terpinène-4-ol 1179 0.7

α-terpinéol 1189 3.0

acétate de terpinène-4-yle 1355 2.7

β-caryophyllène 1420 3.7

(E) -β-farnésène 1462 7.7

allo-aromadendrène 1466 0.8

gerrnacrène D 1487 1.0

Bicyclogermacrène 1503 3.7

T-Cadinol 1643 1.7

Inconnue 1869 4.1

Total / 88,9

49 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

L’analyse par CG-SM des huiles essentielles de l’espèce VAC du Bénin, a permis d’identifier 20 constituants représentant(88,9%) : (37,2%) des monoterpènes, (29%) des monoterpènes oxygénés , (15,9%) des sésquiterpènes, (1,7%) des sésquiterpènes oxygénés, et (4,1%) sont des inconnus.

Dont les composés les plus majoritaires 1,8-cinéole (22.6%), sabinène (19.4%), (E) - β – farnésène (7.7%), α-pinène (6.8%).

4,10% Pourcentages 1,70%

Monoterpènes 15,90% monoterpènes oxygénés 37,20% Sésquiterpènes 29% Sésquiterpènes oxygénés Inconnue

Figure n°12 : Familles des composés identifiés de l’espèce Vitex agnus-castus du Bénin

IV.1.2. Région n°2 Nigéria :

 Récolte de la plante :

Des feuilles fraîches de Vitex agnus-castus ont été collectées en novembre sur le campus de l'Université Obafemi Awolowo, Ife, Nigeria. Identification de la plante a été faite par M. A. Adesakin, département de pharmacognosie, et des spécimens de bons ont été déposés dans l'herbier de la faculté de pharmacie de la même université [2].

 Isolement de l'huile essentielle :

Isolement et fractionnement de l'huile essentielle - Les feuilles fraîches (500g) ont été hydro-distillé selon la méthode de la pharmacopée britannique pour donner une huile volatile (rendement 0,023%). L'huile parfumée vert pâle a été fractionnée sur du gel de silice (SER- PAK, Waters Associates) en deux fractions : une fraction d'hydrocarbures et une fraction oxygénée, en éluant successivement avec le n-pentane et l'acétate d'éthyle [2].

50 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

 Méthodes d’analyses :

L’analyse par chromatographie en phase gazeuse et par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CG/SM) ont permis d’élucider la composition chimique des huiles essentielles de la plante étudiée.

L'identification des constituants était basée sur la rétention relative aux temps de mise en correspondance sur les deux colonnes et sur ordinateur par rapport à la bibliothèque des spectres compilés à partir de substances pures et de composés d'huiles essentielles connues et données de la littérature SM [2].

La liste des constituants identifiés et leurs quantités relatives peuvent être consultées dans le tableau 17.

Tableau n°17: Constituants de l'huile de feuille de Vitex agnus-castus L du Nigéria.

Composition Pourcentage ℅

α -thujène 0.6

α-pinène 9.0

camphène 0.1

β- pinène 1.1

sabinène 10.8

myrcène 1.3

limonène 2.5

β-phellandrène 0.6

p-cymène 4.2

β -bourbonene 0.1

1, 8-cinéole 50.9

linalol 0.2

acétate de bornyle 0.1

51 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

terpinène-4-ol 4.9

α-terpinéol 2.3

acétate de terpinyle 0.8

ascaridole + inconnu 0.2

citronellol 0.2

p-cymen-8-ol 0.2

aldéhyde cuminique 0.1

α-gurjunène 0.1

β-caryophyllène 0.9

allo-aromadendrène 0.2

(E) -β-farnésène 1.1

gerrnacrène D+ inconnu 0.1

y-élémène+ inconnu 0.1

y-cadinène 0.1

oxyde de caryophyllène 0.7

ledol 0.2

spathulénol 0.4

t-cadinol 1.1

Total 94.8

L’analyse par CG-SM des huiles essentielles de l’espèce VAC du Nigéria, a permis d’identifier 31 constituants représentant 94,8% : (59,7%) des monoterpènes oxygénés, (30,3%) des monoterpènes, (2,4%) des sésquiterpènes, (2,4%) des sésquiterpènes oxygénés.

Dont les composés les plus majoritaires 1,8-cinéole (50.9%), sabinène (10.8%), α-pinène (9,0%), terpinène-4-ol (4,8%).

52 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

2,40% Pourcentages 2,40%

30,30% Monoterpènes monoterpènes oxygénés 59,70% Sésquiterpènes Sésquiterpènes oxygénés

Figure n°13 : Familles des composés identifiés de l’espèce Vitex agnus-castus du Nigéria.

IV.1.3. Région 3 Serbie :

 Récolte de la plante :

Matériel végétal feuilles del’espèce Vitex agnus-castusa été collecté de juin à octobre 2007 par le Prof.Dr. DragoljubGrubišic´ à Igalo, Monténégro. Un spécimen de bon (No. VAC23987) a été déposé à l'Institute pour la recherche biologique «Siniša Stankovic» ». Le matériau a été séché à température ambiante [3].

 Isolement de l'huile essentielle :

Les huiles essentielles ont été isolées par hydrodistillation dans un appareil de type Clevenger pendant 3 h. Le rendement de l'huile était de 0,56%.

Les huiles essentielles obtenues ont été conservées à +4 C° jusqu'à d'autres tests [3].

 Méthodes d’analyses :

Des analyses qualitatives des huiles ont été effectuées en utilisant CG et CG/ SM [3].

53 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

Tableau n°18: Constituants de l'huile de feuille de Vitex agnus-castus L d'Igalo, Monténégro Serbie.

Composition IK IK Pourcentage %

α -Thujène 922 924 0.4

α-Pinène 928 932 9.4

Sabinène 969 969 2.3

β-Pinène 971 974 1.0

β-Myrcène 988 988 1.3

α-Terpinène 1012 1014 0.2

p-Cymène 1020 1020 3.0

Limonène 1024 1024 4.8

γ-Terpinène 1054 1054 0.6

α-Terpinoléne 1087 1086 0.3

1, 8-Cinéole 10281 1026 22.0

Linalol 1098 1095 0.7

cis-p-Menth-2-en-1-ol 1118 1118 0.3

trans-p-Menth-2-en-1-ol 1137 1136 0.3

γ-Terpinéol 1164 1162 0.7

Terpinén-4-ol 1174 1174 7.8

α-Terpinéol 1187 1186 3.8

trans-Pipéritol 1205 1207 0.1

β-Citronellol 1227 1223 0.5

acétate d’isobornyle 1283 1283 0.2

Dihydroédulane I 1288 1289 0.1

Carvacrol 1241 1298 0.2

54 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

acétate d'exo-2- 1339 1354 0.2 hydroxycinéole acétate de-α-terpinyle 1346 1346 3.1

acétate de citronnellyle 1351 1350 0.1

trans-β- Damascénone 1381 1383 0.1

7-épi-sesquithujène 1386 1390 0.1

trans-β-caryophyllène 1414 1417 8.2

trans- α –bergamotène 1431 1432 0.3

cis-α-farnésène 1438 1440 0.5

trans-β-farnésène 1454 1454 9.4

ar-curcumène 1478 1479 0.2

β-bisabolène 1504 1505 0.2

β-sesquiphellandrène 1519 1521 0.4

oxacyclotridec-10-èn-2-one 1527 n/a 0.5

oxyde de caryophyllène 1577 1582 2.2

époxyde d'humulène 1602 1608 0.4

s-Cadinol 1635 1638 2.7

épi-α-bisabolol 1678 1683 0.2

trans-isovalencénol 1788 1793 1.8

Procérine 1920 1931 0.3

(3E)-cembrène A 1944 1947 1.1

Sclarène 1969 1974 3.3

(E,Z)-géranyllinalol 1978 1987 2.2

(Z,E)- géranyllinalol 2005 1088 0.2

13-épi-Manool 2072 2059 0.5

Total / 98.4

55 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

46 composés ont été identifiés dans l'huile de feuille, qui représentait 98,4% : (40,1%) des monoterpènes oxygénés, (23%) des monoterpènes, (19,4%) des sésquiterpènes, (7,3%) des sésquiterpènesoxygénés, et (7,5%) Diterpènes.

Le principal composant était le 1,8-cinéole (22,0%), suivi du trans-b-farnésène (9,4%), α- pinène (9,4%), trans-b-caryophyllène (8,2%) et terpine-4-ol (7,8%).

7,50% Pourcentage 7,30%

23% Monoterpènes 19,40% monoterpènes oxygénés Sésquiterpènes Sésquiterpènes oxygénés 40% Diterpènes

Figure n°14 : Familles des composés identifiés de l’espèce Vitex agnus-castus d'Igalo, Monténégro Serbie.

IV.1.4. Région n°4 Algérie :

 Récolte de la plante :

Les feuilles de VAC, ont été collecté dans la région située entre Bechar et Beniounif (Fendi ; sur une distance de 90 km), en mai Septembre 2012. Le matériel a été séché à l'ombre dans la pièce température pendant 7 jours [4].

 Isolement de l'huile essentielle :

Le matériel végétal de VAC séché à l'air a été extrait pendant 6 heures par hydrodistillation. Les rendements des huiles étaient de 5,5%. Les huiles essentielles obtenues ont été séchées sur du sulfate de sodium anhydre et après filtration, stockées à + 4°C jusqu'à d'autres tests [4].

56 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

 Méthodes d’analyses :

L’analyse effectuée par (CG/SM). Les constituants étaient identifiés en faisant correspondre leurs spectres de masse et leurs temps de rétention avec ceux rapportés dans la littérature [9]. Les résultats obtenus présenté dans le tableau 19.

Tableau n°19 : Constituants de l'huile de feuille de Vitex agnus-castus du Bechar et Beniounif Algérie.

Composition IR Pourcentage%

1R- α -Pinène 938 0.57

(-)-Camphene 953 2.33

Phenol 981 4.09

D-Limonène 1030 0.64

1, 8-Cinéole 1030 18.27

Guaicol 1074 0.71

Linalol 1100 1.19

Terpinén-4-ol 1176 5.57

α-terpinéol 1193 3.06

Coumaran 1224 0.62

β-Caryophyllène 1412 8.60

β-Sesquiphellandrène 1535 2.21

(z) -β-farnésène 1526 1.27

oxyde de Caryophyllène 1574 4.79

(+) – Epibicyclosesquiphe-llandrène 1471 6.00

(1E) -1-éthylidène-7a-méthyloct ahydro- / 0.92 1H-indène 1-méthyl-4-méthylène-2- (2-méthyl -1- / 1.83 propén-1-yl) -1-vinylcycloheptane α-bisabolol 1682 1.99

57 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

oxyde de 13-épi- manoyle / 0.59

Déhydroabiétane 2050 1.13

Total / 66,38%

20 composés ont été identifiés dans l'huile des feuilles, qui représentait (66,38%) : monoterpènes (29,39%), monoterpènes oxygénés (28,09%), sesquiterpènes (19,91%), sesquiterpènes oxygénés (1,99%), et diterpènes (1,72%).

Les principaux composants étaient le 1,8-cinéole (18,27%), suivi du caryophyllène (8,60%), (+)-Epi-bicyclosesquiphellandrene (6,00%), terpinen-4-ol (5,57%), oxyde de caryophyllène (4,79%) et phénol (4,09%).

1,72% Pourcentages 1,99%

Monoterpènes 19,91% 29,42% monoterpènes oxygénés Sésquiterpènes 27,63% Sésquiterpènes oxygénés Diterpènes

Figure n°15 : Familles des composés identifiés de l’espèce Vitex agnus-castus de Bechar et Beniounif Algérie.

D’après les résultats obtenus dans les quatre régions, on conclut que :

L’huile essentielle de VAC riche en : monoterpènes oxygénés, monoterpènes et sesquiterpènes.

Le 1,8-cinéole qui appartient à la famille de monoterpenènes oxygénées c’est le produit majoritaire dans l'huile essentielle de VAC.

Dans cette étude, différentes compositions d'huiles essentielles qui ont montré un modèle différent des autres collectées à divers endroits du monde ont été étudiées [5].

Les différentes longitudes, associées à d'autres facteurs pédoclimatiques pourraient également influencer la composition en huile essentielle de cette plante [6].

58 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

IV. 2. Les travaux effectués sur les polyphénols de VAC :

Il est bien connu que les composés phénoliques sont des constituants de nombreuses plantes et herbes, et ils ont attiré beaucoup d'intérêt traditionnel et scientifique en raison de leurs effets bénéfiques sur la santé en tant qu'antioxydants. Vitex agnus-castus (Verbénacée), a été examinés afin de déterminer leur composition phénolique.

Dans cette partie on fait l'analyse d'une étude qualitative et une étude comparative de trois travaux quantitatives de l’espèce VAC de différentes régions citées dans le tableau 20.

Tableau n°20 : Région et nom d’article à partir duquel les résultats sont tirés.

Méthode Région Nom de l’article d’analyse Analyse 1 Turquie Two major flavonoids from the fruits of vitex agnus- qualitative castus L [7]. 2 Turquie Studies on the antioxidant activity of essential oil and different solvent extracts of Vitex agnus castus L. analyse fruits from Turkey [8]. quantitative 3 Tunisie Extraction of phenolic compounds from Vitex agnus- castus L [9]. 4 Ukraine Phenolic compounds content in vitex agnus castus L. and V. cannabifoliaSieb. growing in Ukraine [10].

IV.2.1. Région n°1 : analyse spectrale  Récolte de la plante : Les fruits de Vitex agnus-castus L. (Verbenaceae) ont été récoltés dans les environs de Bağarası, Söke-Aydın, en juillet 1999. Le matériel végétal a été identifié par notre équipe (Prof. associé Dr. NurgünKüçükboyacı). Un spécimen de bon (GUE 2111) a été conservé au Département de Pharmacognosie, Faculté de Pharmacie, Université Gazi, Ankara, Turquie [7].  Méthode d’analyse : Les spectres UV (MeOH) ont été enregistrés sur un spectrophotomètre (Shimadzu UV-160 A). Les spectres IR ont été pris dans une pastille de KBr sur un spectrophotomètre (BRUKER Vector 22 FT-IR). Les spectres RMN-1H, RMN-13C, HMQC et HMBC ont été enregistrés sur un spectromètre JEOL JNM-Alpha 500 FT-NMR (500 MHz pour RMN-1H et 125 MHz pour

59 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

13 RMN- C) dans CD3OD pour le composé 1 et 2, respectivement. Le tétraméthylsilane (TMS) a été utilisé comme étalon interne et les déplacements chimiques ont été donnés en (ppm). Les constantes de couplage (J) ont été rapportées en Hz. La chromatographie sur colonne (CC) a été réalisée en utilisant du gel de silice (Kiesel gel 60, 0,063-0,200 mm) et Kiesel gel 60 F254 (0,5 mm d'épaisseur) a été utilisé pour la chromatographie préparative sur couche mince (CCMP). Une Chromatographie sur couche mince (CCM) a été réalisée sur des plaques analytiques (Kiesel gel 60 F254). Les composés ont été détectés par fluorescence UV et visualisés par pulvérisation avec 1% de réactif vanilline-H2SO4, suivi d'un chauffage à 105 °C pendant 1-2 min [7].  Résultats : La structure du composé 1 (figure 16) a été élucidée comme étant la casticine en comparant les données spectrales rapportées dans la littérature. En outre, la casticine (5,3'-dihydroxy- 3,6,7,4'-tétraméthoxyflavone) a été confirmée par des méthodes de RMN 2D extensives, dont les données spectrales n'ont pas été entièrement rapportées auparavant à notre connaissance. Les données spectrales détaillées de composé 1 ont été présentées dans le tableau 21 [7].

OCH3

H3CO O OH

H3CO OCH3

OH O

Casticine

Figure n° 16 : structure de casticine

Casticin (1) : poudre jaune pâle ; C19H18O8 ; UV (MeOH) λmax: 257, 270, 350 nm, IR (CHCl3)

-1 1 Vcm : 3200-3100 (OH), 1660 (C=O), 1600 (C=C) ; RMN- H (CD3OD, 500 MHz) δ, RMN- 13 C (CD3OD, 125 MHz) δ, HMQC, HMBC et NOE ont été donnés dans le tableau 21.

60 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

Tableau n°21 : Les données spectrales de la casticine

Position 1H (J, Hz) 13C HMBC NOE

(HMQC)

2 - 154.1 - - 3 - 137.6 - - 4 - 177.9 - - 5 - 151.4 - - 6 - 131.2 - - 7 - 155.1 - -

8 6.43 s 90.8 C-7, C-9, C-6, C- 7-OCH3 10 9 - 158.2 - - 10 - 105.3 - - 1’ - 122 - - 2’ 7.60 d (2) 111.4 C-2, C-6’ 3’-OH, 3- OCH3 3’ - 146.0 - - 4’ - 149.9 - -

5’ 6.87 d (8.6) 111.7 C-3’, C-1 4’-OCH3, 6’-H 6’ 7.64 dd (8.6, 2) 120.1 C-2 -

3-OCH3 3.83 s 59.7 - -

6-OCH3 3.87 s 60.1 - -

7-OCH3 3.93 s 55.4 - -

4’-OCH3 3.90 s 55.1 - -

4’-OCH3 3.90 s 55.1 - -

La structure du composé 2 (figure 17) a été déterminée comme étant l'artémétine en comparant les données spectrales avec les données de la littérature. À notre connaissance, la structure de l'artémétine, dont les données spectrales n'ont pas été entièrement rapportées précédemment, a été déterminée en utilisant des méthodes RMN 2D extensives. Les données spectrales détaillées de l'artémétine ont été données dans le tableau 22. L'artémétine (5- hydroxy-3,6,7,3',4'-pentaméthoxyflavone) a été précédemment obtenue à partir du VAC. Les composés mentionnés ci-dessus ont montré un accord complet de leurs donnéesspectroscopiques avec les valeurs de la littérature. De plus, la structure des composés a été confirmée par les méthodes HMQC et HMBC [7].

61 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

OCH3

H3CO O OCH3

H3CO OCH3

OH O

Artémétine

Figure n° 17 : Structure d’Artémétine (2)

Artémétine (2) : poudre jaune clair, C20H20O8, UV (MeOH) λmax: 256, 271, 349 nm; IR

-1 1 (CHCl3) Vcm : 3250-3100 (OH), 1665 (C=O), 1605 (C=C) ; RMN- H (CD3OD, 500 MHz) 13 δ, RMN- C (CD3OD, 125 MHz) δ, HMQC, HMBC et NOE ont été donnés dans le tableau21. Tableau n°22 : les données spectrales de l’artémétine

Position 1H (J, Hz) 13C HMBC NOE

(HMQC)

2 - 151.4 - - 3 - 138 - - 4 - 180 - - 5 - 151.9 - - 6 - 131.5 - - 7 - 155 - - 8 6.43 s 89.8 C-7, C-9, C-6, C-10 7-OCH3 9 - 158 - - 10 - 105.7 - - 1’ - 122.1 - - 2’ 7.67 d (2) 110.7 C-6’, C-2 3’-OH, 3- OCH3 3’ - 148.0 - - 4’ - 150.8 - - 5’ 6.98 d (8.6) 110.3 C-1’, C-3’ 6’-OH, 4’- OCH3 6’ 7.71 dd (8.6, 2) 121.5 C-2 -

3-OCH3 3.85 s 59.1 - -

6-OCH3 3.87 s 60.1 - -

7-OCH3 3.93 s 55.4 - -

3’-OCH3 3.85 s 55.5 - -

4’-OCH3 3.90 s 55.7 - -

62 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

Il s'agit du premier rapport pour l'isolement de la casticine et de l'artémétine en tant que flavonoïdes majeurs des fruits du turc VAC [7].

IV.2.2. Comparaison de la composition chimique du vitex agnus castus dans trois régions différentes : La qualité et le contenu quantitatif de certains composés phénoliques de VAC poussant dans des zones où le climat et les types de sol est différents [10].

IV.2.2.1. Région 2 Turquie : La teneur totale en flavonoïdes a été déterminée en utilisant la méthode Dowd adaptée par Arvouet-Grand et al. (1994) [9]. Les résultats sont indiqués dans le tableau 23.

IV.2.2.2. Région 3 Tunisie : L’extraction à des températures plus élevées, extractions supplémentaires ont été réalisées à l'aide de l'appareil Soxhlet pendant 5 h [10]. Les résultats sont indiqués dans le tableau 23.

IV.2.2.3. Région 4 Ukraine : La chromatographie liquide haute performance en phase inversée était utilisée pour l'identification et la quantification des composés phénoliques. La chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse (CG-SM) était également utilisée pour l'identification des composés phénoliques après silylation. Le processus de dérivatisation a été optimisé contre les réactifs, la température et le temps de réaction [8].

Également dans cette étude, nous avons comparé la teneur totale en flavonoïdes, anthocyanes et polyphénols dans différentes parties de VAC. Les résultats de l'estimation de la teneur totale en composés phénoliques en différents types de matières premières sont indiqués dans le tableau 23.

63 Chapitre IV Les travaux antérieurs sur Vitex agnus-castus

Tableau n° 23: les principaux travaux sur la teneur en composés phénoliques (phénol totaux, flavonoïdes totaux, …) chez les différentes parties de l’espèce vitex agnus castus.

Région 2 3 4

Espèce Vitex agnus castusL Vitex agnus castus L Vitex agnus castus L Organe étudié Fruits Feuilles Feuilles Provenance Turquie Tunisie Ukraine

Quantité en TP 112.46 ±1.22 46.85 ±1.42 4.98 ±0.06 mgCAE/gDA

μgCAE/mgExtract mgCAE/gDB Quantité en / 43.44 ±2.10 /

OD mgCAE/gDB

Quantité en TF 18.92 ±0.55 42.29 ±1.86 mgCE/gDB 2.23 ±0.02 mgOE/gDA

μgQE/mgExtract

Quantité en / 0.380 ±01 mgME/gDB / AN

D’après les résultats obtenus dans les quatre régions, on conclut que :

Dans la région 1 les deux flavonoïdes la casticine et l’artémétine sont les constituants les plus abondants de l’extrait de fruits de VAC.

Dans la région 2 le flavonoïde le plus abondant est la quercitine de l’extrait de fruit de VAC.

La teneur en acide caféique en Ukrainien (région 4) espèce était également plus faible que dans la teneur Tunisien (région 3) de même partie de l’espèce, mais il est le même produit majoritaire dans les trois régions. La teneur en flavonoïdeen Tunisie dans les feuilles est plus élevée que la teneur en Ukraine de même partie de l’espèce VAC. L’orientine est le flavonoïde principal en Ukraine (région 4) mais en Tunisie (région 3) est la catéchine. La teneur en O-Diphénol et anthocyane est non détecté en région 1, 2 et 4 mais est riche dans la teneur Tunisien.

64 Références bibliographiques

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65

Conclusion

Générale Conclusion Générale

Conclusion Générale : Ce travail de mémoire de fin d'études s’inscrit dans le cadre des travaux de recherche phytochimique, dont l’un des objectifs majeurs est la recherche de nouveaux principes actifs afin de valoriser les plantes utilisées en médecine traditionnelle en Algérie. Nous avons pour cela sélectionné une plante médicinale utilisée par les populations dans le traitement de diverses pathologies. L'ensemble des résultats obtenus au cours de ces études théorique nous a permis de retenir : - les feuilles de Vitex agnus castus a de faibles rendements en huiles essentielles pour les trois régions de (Benin 0.2℅, Nigéria 0.023℅, Serbia 0.56℅), par contre en trouve que le rendement en Algérie est plus élevé (5.5℅ un peu bizarre). - Les résultats d’analyse de la composition chimique des HE indiquent : Une abondance en monoterpènes et monoterpènes oxygénes, le 1,8-cinéole qui appartient à la famille de monoterpenènes oxygénées c'est le produit majoritaire dans l'huile essentielle de vitex agnus- castus (Benin 22.6℅, Nigéria 50.7℅, Serbia 22.0℅, Algérie 18.27℅). - La richesse de Vitex agnus castus en produits polyphénoliques pour les trois régions tel que : les O-Diphénol, les flavonoïdes et les anthocyanes. L'étude de cette plante a prouvé sa richesse en divers métabolites secondaires, Ces résultats valident l’utilisation traditionnelle de cette espèce par la population pour soulager et / ou améliorer les symptômes des maladies obstétricales et gynécologiques.

66 Résumé

On a fait cette étude dans le but de connaître la famille des Verbenacea, à partir de la description de l’espèce de vitex agnus-castus ses utilisations et ses caractéristiques.

Mais à cause de confinement provoqué par la pandémie du Covid 19, Nous n'avons pas pris le côté pratique pour découvrir les métabolites secondaires que contient cette plante à la région de Jijel. Alors on s’est contenté d'une recherche bibliographique et d'une comparaison entre les recherches menées auparavant sur Vitex agnus-castus dans plusieurs régions nous a permis de retenir :

- Le 1,8-cinéole c'est le produit majoritaire dans l'huile essentielle de vitex agnus- castus. - La richesse de cette plante en produits polyphénolique tel que : les O-Diphénol, les flavonoïdes et les anthocyanes. Mots clés : Vitex agnus-castus, Verbenacea, Métabolites secondaires, Huiles essentielles.

Abstract

This study was done in order to know the Verbenacea family, from the description of the vitex agnus-castus species its uses and characteristics.

But because of confinement caused by the Covid 19 pandemic, We didn’t take the practical side to discover the secondary metabolites that this plant contains in the Jijel region. So we contented ourselves with a bibliographic search and a comparison between the research carried out previously on Vitex agnus-castus in several regions allowed us to retain:

- 1,8-cineole is the major product in the essential oil of vitex agnus-castus.

- The richness of this plant in polyphenolic products such as: O-Diphenol, flavonoids and anthocyanins.

Keywords: Vitex agnus-castus, Verbenacea, Secondary metabolites, Essential oils.

الملخص

تم إجراء هده الدراسة للتعرف على عائلة Verbenacea من خالل وصف نبتة Vitex agus-castus واستعماالتها و خصائصها .

ولكن بسب الحجر الناجم عن وباء كوفيد 91 لم نتمكن من إجراء الجانب التطبيقي لمعرفة األيضات الثانوية التي تحتويها هده النبتة في منطقة جيجل. لذلك اكتفينا بالبحث البيبليوغرافي والمقارنة بين األبحاث التي اجريت من قبل على النبتة vitex agnus-castus في عدة مناطق سمحت لنا باستخالص ما يلي :

- cineole-1,8 هو المركب األساسي في الزيت األساسي للنبتة vitex agnus-castus . - هذا النبات غني بمركبات البولي فينول مثل : O-diphénols, flavonoïdes و anthocyanes. الكلمات المفتاحية : Verbenacea ,vitex agus-castus, األيضات الثانوية, الزيوت الطيارة.