Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale (2012) 129, 75—81

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HISTOIRE DE L’ORL

Sur l’histoire des acoustiques

C. Renner

7, allée du Prieuré, 94430 Chennevières-sur-Marne, France

Chacun ignore à quelle date l’homme porta sa main à

l’oreille pour en élargir le pavillon et mieux entendre. Un

geste simple qui fait gagner 5 dB. Coquillages marins et

cornes animales furent peut-être les premiers objets qu’il

utilisa pour améliorer l’audition ? Nul ne sait à quelle période

il songea à inverser la fonction des trompes, des cors et

autres instruments à vent pour passer de l’émission des sons

à leur réception en les portant à l’oreille. Asclépiade utili-

sait une trompette pour traiter la surdité, mais dans quel

sens ? Voulait-il aider le sourd à capter les sons ou voulait-

il stimuler son nerf auditif ? À Rome, Celse recommandait

de s’adresser aux sourds-muets en orientant la parole au-

dessus de leur tête et semblait ignorer le acoustique.

xviiie

Au siècle, les cornes de bovidés étaient à la fois des

trompes, des cornes à boire et des cornets acoustiques.

Seule, la forme de leur embout indiquait leur fonction. Ces

cornes animales précédèrent celles en bois, en ivoire, argent

e

et métal. Au milieu du xviii siècle, James Hutton, honorable

secrétaire d’une société savante britannique, est représenté

avec son large cornet acoustique métallique.

Le premier descriptif d’un cornet acoustique appartient

au jésuite Allemand Athanasius Kircher (1602—1680) qui

publie Phonugia Nova [1] en 1673. Texte où il présente

l’ellipsis otica.

En 1692, à Leyde, Antonias Nuck (1650—1692) utilise un

cornet [2,3] métallique en forme de cor de chasse (Fig. 1)

équipé d’un manche.

Lorenz Heister (1685—1758), chirurgien Allemand passé

par la Hollande pour participer aux guerres espagnoles,

Figure 1 Cornet de Nuck selon Heister.

Adresse e-mail : [email protected]

1879-7261/$ – see front matter © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.aforl.2011.11.013

76 C. Renner

praticiens notent le peu d’empressement des sourds à les

e e

utiliser. Aux xix et xx siècles, les fabricants et distributeurs

de matériel médical publient des catalogues pour diffuser

leurs productions, ceux de Rainal et De Lacroix, pour l’année

1925, offrent encore un large choix de cornets. Si les défauts

d’audition frappent sans distinction de classe, la qualité des

cornets acoustiques reflète toujours la position sociale de

leurs propriétaires.

Figure 2 Cornet de Bonnafont 1873.

Des cornets de formes diverses

S’inspirant principalement des instruments à vent [8], leurs

dispose de trois cornets acoustiques dans son arsenal chi-

inventeurs détournent leur fonction et appliquent une sorte

rurgical [4] : un cornet en forme de trompe, un cornet de

de théorème disant que ce qui marche dans un sens fonc-

Nuck en forme de cor, un cornet de Dekkers (1648—1720)

tionne aussi dans l’autre.

en forme de limac¸on. Dans ses institutions de chirurgie, il

signale l’existence en France de modèles assez discrets pour

être dissimulés dans la chevelure.

Utilisation des coquillages marins

J.M.G. Itard (1774/1775—1828) présente en 1829 un rap-

port [5] consacré au cornet imaginé par Négrier, médecin

Portés à l’oreille ils émettent un son. Est-ce la raison qui

à Angers. À cette occasion, il rappelle la grande diffé-

conduit à les utiliser pour mieux entendre ? Dans l’Antiquité,

rence entre l’aide apportée à la vue par les lunettes et

marins et pêcheurs de Méditerranée utilisent le coquillage

l’inefficacité absolue des cornets chez les sourds-muets. Il

du buccin comme trompe. Porte voix et cornet se côtoient

affirme que la dimension du pavillon des cornets doit être xixe

probablement depuis la nuit des temps. Au siècle, les

vaste pour capter le maximum de son. Pour lutter contre

coquillages se transforment en élégants cornets acous-

le phénomène de bourdonnement induit par les cornets, il tiques.

conseille la forme spiralée et place dans le cornet un dia-

phragme en baudruche pour les supprimer. Il considère que

l’élasticité de l’argent, du fer-blanc et de la tôle renforcent Imitation des instruments à vent

l’onde sonore et recommande d’imiter la forme du limac¸on.

Le Musée de la médecine conserve des cornets supposés Tous, ou presque, inspirent les créateurs : trompe, cor,

d’Itard. , trompette, , piston. . . Dans les catalogues

En 1873, J.P. Bonnafont [6] expérimente divers matériaux des fabricants de matériel, ces modèles sont souvent des

et modèles. Il estime que la tôle, l’argent, le platine et le « cornets de Bonnafont ».

fer-blanc conviennent bien au renforcement des sons. Avec

le souci de la discrétion du matériel, s’inspirant de la forme

Imitation des cloches

des instruments à vent, il présente un cornet métallique

imitant la trompe (Fig. 2).

En France, les cornets en forme de cloche sont les modèles

Dix ans plus tard, à Vienne, A. Politzer [7] conc¸oit un cor-

les plus répandus. En Angleterre, ces mêmes cornets, éga-

net à double récepteur parabolique inspiré des travaux de

lement très présents, correspondent aux « London dome

Von Helmholtz. Les deux collecteurs convexes sont montés

ear » par leur ressemblance avec une église de la

face-à-face pour définir un modèle « banjo » (Fig. 3).

ville. La sonorité exceptionnelle des cloches est-elle la rai-

Durant la période documentée des cornets acoustiques,

e son qui conduit à s’y référer pour inventer des cornets ?

qui s’étend du xvii siècle à la fin de la Seconde Guerre, les

Les praticiens de l’époque considèrent leur sommet comme

un résonateur où s’accumulerait le son. Le « Grand Opera

Dôme » est l’un de ces innombrables modèles. Dépassant

les 30 cm, l’encombrant cornet, dont la cloche est cintrée,

serait apparu aux États-Unis lors d’une première à l’opéra

aux mains d’une élégante (Fig. 4).

Imitation du limac¸on de l’oreille interne

Cette analogie anatomique est portée par les cloches spira-

lées. Un aspect qui renvoie peut-être aussi à Denis le Tyran

qui sévissait en Sicile. Il avait pour habitude d’enfermer

les mécontents dans des cellules de forme spiralée, une

architecture permettant de mieux collecter et entendre les

gémissements des enfermés. À l’époque, proposer un cornet

à l’image de l’oreille interne est-il synonyme de perfor-

mance garantie ? Selon Gaujot [9], ces modèles disposent

Figure 3 Trois modèles de Politzer.

d’une plus grande surface de contact avec l’onde sonore,

Sur l’histoire des cornets acoustiques 77

Figure 5 Cloche spiralée H 10 cm.

Figure 4 Grand Opera Dome 35 cm.

réfléchie de multiples fois sur la paroi elle serait amplifiée

(Fig. 5).

Tubes acoustiques

e

Au xvii siècle, des couples puritains anglo-saxons, non

atteints de surdité, utilisent des tubes de conversation pour

respecter les convenances qui imposent un éloignement phy-

e

sique. Au xviii siècle, le moine Dom Gauthey présente à Figure 6 Tube de conversation.

l’Académie des Sciences un mémoire intitulé : D’un moyen

de communiquer entre deux endroits très éloignés. Ce tube

celui du téléphone. Subissant la même influence, la par-

acoustique, à l’usage des châteaux et vastes demeures, peut

tie auriculaire prend l’aspect d’un combiné téléphonique

atteindre plusieurs dizaines de mètres pour transmettre

(Fig. 6).

les ordres à la domesticité. Louis XV se montre intéressé

par l’invention pour ses éventuelles applications militaires.

L’usage à connotation médicale de ces cordons ombilicaux, Tube acoustique ou stéthoscope ?

reliant le sourd à son interlocuteur, semble appartenir à

e e

xviii

Nathaniel Pointer, chirurgien à Londres au siècle. Son Au milieu du xix siècle, et depuis Laennec, les stéthoscopes

tube est fait d’une spire métallique recouverte de soie ou mono-auriculaires disposent d’un tube rigide. À l’exception

cuir et les textes de l’époque recommandent une longueur de celui d’Hector Landouzy équipé de plusieurs tubes en

variant entre 60 cm et 1 mètre. Avec la vulcanisation, appa- gutta percha pour l’auscultation collective. Pouvoir aus-

rue en 1839, le tube de caoutchouc va peu à peu s’imposer. culter la partie antérieure, puis postérieure, du thorax de

Les praticiens estiment que leur efficacité résulte d’une fac¸on confortable sans avoir à contourner la malade et en

meilleure acoustique renforcée par l’élasticité des parois. se tenant à distance, est l’un des problèmes de l’époque.

Énergie également augmentée par un capteur du son de En 1841, à Londres, l’idée vient à Stroud [10] d’adapter à

large diamètre face à la bouche de l’interlocuteur aboutis- l’auscultation les tubes de conversation des sourds. Il fait

sant au canal auditif de faible diamètre qui densifie le son. ses premiers tests dans la boutique d’un marchand londo-

Certains appareils tardifs, influencés par la nouvelle techno- nien qui lui fournit le matériel. En 1844, Pennock, autre

logie de l’époque, sont faits d’un tube métallique rappelant praticien Anglais, présente le premier stéthoscope à tube

78 C. Renner

Figure 8 Tube télescopique déployé.

Figure 7 Stéthoscope de Pennock Ca 1845.

souple dérivé du tube de conversation (Fig. 7). Ce passage de

l’audition à l’auscultation est l’occasion pour les praticiens

de s’interroger sur les phénomènes acoustiques. Pourquoi

le stéthoscope doit-il être au contact du thorax pour que

le son soit transmis et pourquoi est-il transmis par le tube

de conversation sans que la bouche de l’interlocuteur soit à

son contact ? Aujourd’hui, un siècle et demi plus tard, il est

parfois impossible de distinguer entre cornet et stéthoscope. Figure 9 Casque bakélite.

Cornets et technologie Collin en présente un exemplaire à son nom pour la période

e

1867/1870. À Londres, à la fin du xix siècle, F. C. Rein

Les inventeurs font appel à diverses techniques pour fabri- commercialise les « Aurolese phones », bandeaux auditifs

quer leur matériel ou améliorer leur performances. élégants et miniaturisés destinés aux femmes.

Le tube télescopique La miniaturisation des cornets

Son allongement augmente la puissance sonore et certains Nysten [11] confirme que Larrey (1766—1824) est à l’origine

appareils de Politzer, une fois déployés, atteignent 1 m des conques artificielles. Pour déterminer leur meilleur

(Fig. 8). composant, le chirurgien militaire pratique des tests

comparatifs de tolérance [12] qui tournent à l’avantage de la

gomme élastique. Les conques disposent d’un large pavillon

Le tube recourbé en U à l’intérieur des cloches

pour capter le maximum de son. Le diamètre très réduit

de l’extrémité opposée concentre le son face au tympan.

Ce tube est indispensable. Il pénètre dans la cloche pour

On considère à l’époque que la souplesse de ces parois,

capter le son présumé s’être accumulé à son sommet et le

souvent en argent, vient renforcer l’intensité du son. Les

conduire au tympan. Quant à l’ouverture de la cloche, elle

praticiens notent leur bonne acceptation et leur usage va

est orientée vers l’interlocuteur pour recevoir le son.

persister environ un siècle.

xixe

Dès la fin du siècle, des contours d’oreille, parfois en

Les casques auditifs or, épousent le pavillon pour se faire discrets (Fig. 10).

Après une longue période au cours de laquelle les cornets

C’est à D. J. Larrey (1766—1824), chirurgien en chef prennent du volume dans l’espoir de multiplier leurs perfor-

des Armées de Napoléon, qu’il faut attribuer ce système mances, la tendance s’inverse quand il devient nécessaire

d’écoute bi-auriculaire (Fig. 9). Son premier modèle aurait de masquer le handicap de la surdité. Le volume de la cloche

été destiné aux femmes et le catalogue de Robert et se réduit, elle s’aplatit pour tenir dans la poche. Le pocket,

Sur l’histoire des cornets acoustiques 79

e

Figure 10 Contour d’oreille fin xix siècle.

Figure 12 Vibraphones.

le passe partout, le babyphone. . . sont quelques uns de ces

Dissimulation des cornets

nombreux modèles discrets (Fig. 11).

Les vibraphones, placés dans le conduit auditif, sont e

Au milieu du xviii siècle, Heister signale que les Franc¸ais,

quasi invisibles. Ils disposent d’une lame vibrant sensée

pour soustraire le cornet à la curiosité d’autrui, le dis-

accroître l’intensité du son (Fig. 12).

simulent dans le chignon. En 1829, dans sa Clinique

Chirurgicale, D. J. Larrey [12] écrit « . . . le plus pénible sans

doute est de révéler au public son infirmité ». À la fin du

xixe

siècle, les praticiens anglo-saxons insistent fortement

sur la difficile acceptation des cornets acoustiques. Il faut

donc déguiser le symbole de la surdité. Pour dissimuler le

matériel, l’idée est de l’associer, ou de l’intégrer, à des

objets du quotidien. L’éventail ou les lunettes féminines et

la canne masculine vont l’accueillir pour qu’il échappe à la

vue.

Un face à main acoustique (Fig. 13) est présenté à

l’Exposition internationale de 1881 par Franck-Valéry, fabri-

cant parisien. Un bouquet, un bibelot, un livre, un faux

briquet peuvent dissimuler le cornet. Chez la femme, la coif-

fure va le dérober au regard, chez l’homme la barbe et les

rouflaquettes vont le dissimuler.

Figure 11 Mini cornet en eorne et bakélite. Figure 13 Face à mian et cornet associé.

80 C. Renner

Pour masquer la surdité du roi du Portugal, F. C. Rein

fabrique un trône acoustique ressemblant au siège d’avion

actuel. Un certain Duguet l’aurait précédé pour avoir

inventé une chaise acoustique en 1706.

xxe

Au début du siècle, le cornet participe à l’éducation

des jeunes sourds et à la rééducation par stimulation du nerf

auditif.

Le choix de la prothèse

En 1868, A. Cousin [13], otologiste parisien, s’attaque

au délicat problème. Il souligne d’emblée l’abondance du

matériel quand le seul fabriquant Anglais F.C. Rein offre

18 cornets différents lors de la première Exposition univer-

selle de 1855. Il conseille d’aider le sourd par un test au

diapason pour conclure qu’il est le mieux placé pour faire

son propre choix. Selon Cousin, face à la surdité, il y a deux

types de praticiens. Ceux qui conseillent de mettre la main

à l’oreille pour mieux entendre et ceux qui proposent de

mettre la main à la poche pour s’offrir un cornet. Il est plus

ou moins séduit par un double cornet d’Itard, revu et corrigé

par les fabricants Anglais et devenu un casque auditif.

Figure 14 Marque de distributeur.

Les cornets étaient-ils efficaces ?

En 1826, le physicien genevois Jean-Daniel Colladon réalise

dans le lac Léman la première mesure de la vitesse du son

dans l’eau. À plusieurs kilomètres du point de mesure, une

barque fait tinter une cloche immergée en même temps

qu’un signal lumineux. À l’aide d’un cornet acoustique Col-

ladon capte le son, calcule et trouve 1450 m/s. Le docteur

Max Aaron Goldstein (1870—1941), ORL à Saint-Louis et fon-

dateur du Central Institute for Deaf, constitue une vaste

collection de cornets et teste leur efficacité par audiomé-

trie dans les années 1930. Il constate qu’il est possible de

gagner quelques décibels, au maximum une vingtaine pour

les modèles de Politzer [14]. Et note que l’intensité du son,

Figure 15 Marque de fabricant.

entre le récepteur et sa réception au tympan, est fonction

de deux surfaces, celle de son entrée et celle de sa sortie.

disparait vers 1930/1940. Aucun ne survit à la Seconde

Guerre (Fig. 14).

Quelques fabricants franc¸ais

À Londres, FC Rein & Son, le plus emblématique des fabri-

e cants, cesse son activité en 1962 (Fig. 15).

En 1994 on recense, depuis le xviii siècle, 26 fabricants

répartis entre l’Europe et les États-Unis. La majorité est

installée à Londres où l’on fabrique des appareils raffinés

e Déclaration d’intérêts

confinant à l’objet d’art. Aux États-Unis, au xx siècle, on

achète son cornet par correspondance chez Sears et Roe-

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits

buck. À Paris, la distribution se fait beaucoup au travers

d’intérêts.

des catalogues des fabricants de matériel médical. Fabri-

cants qui sont aussi des distributeurs accolant leur nom sur

des cornets produit par d’autres. Audios apparaît vers la

e Références

fin du xix siècle, il cesse son activité vers 1930/1940 pour

être repris par Desgrais pour une dizaine d’années. Clair-

[1] Kircher A. Phonugia Nova. Kempten: Rudolph Dreher; 1673.

vox est un distributeur parisien qui ne semble avoir aucune

[2] Nuck A. Operationes Experimenta Chirurgicae. Leyde; 1692.

production. Drapier apparu en 1829, disparaît en 1940.

[3] Itard JMG. Traité des maladies de l’oreille et de l’audition.

Franck-Valéry sont deux associés qui apparaissent en 1883,

Paris: Mequignon-Marvis Père; 1821 et 1842.

fabriquent de luxueux matériels et disparaissent en 1940.

[4] Heister L. Institutions de Chirurgie. Amsterdam: A. Janssonion-

Lafont est également un fabriquant parisien. Galante, fabri- Waesberios; 1750.

cant de matériel médical et chirurgical apparaît en 1851 et [5] Itard JMG. Cornets acoustiques. Arch Gen Med 1829;19:142.

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[6] Bonnafont JP. Traité théorique des maladies de l’oreille et des [11] Nysten P. H: Dictionnaire de médecine, de mhirurgie, de

e

.

organes de l’audition. Seconde édition. Paris: J.B. Baillière; mharmacie . . 5 édition revue par Bricheteau, Henry, Briand,

1873. Jourdan, 1845, p. 854.

. . .

[7] Politzer A. Traité des maladies de l’oreille . Paris: Doin; 1884 [12] Larrey DJ. Clinique chirurgicale. Paris: Chez Gabon éditeur

[traduction d’Antonin Joly]. libraire; 1829, p. 329.

[8] Renner C. À propos des cornets acoustiques. Hist Sci Med [13] Cousin A. Traitement des maladies de l’oreille. Place de

2003:237—44. l’Odéon, Paris: Lefranc¸ois Libraire Editeur; 1868.

[9] Gaujot G, Spillmann E. Arsenal de la Chirurgie Contemporaine. [14] Goldstein MA. Audiometers and hearing aids. In: Goldstein MA,

Paris: J.B. Baillière; 1872 [2 volumes]. editor. Problems of deaf. St Louis: The Laryngoscope Press;

[10] Stroud. On mediate auscultation. Lond Med Gazette 1841:6—7. 1933 [Chapters 8 and 10].