Notice Historique Sur Saint-Julien (Rhône) Et Sur Claude Bernard / L'abbé L
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Notice historique sur Saint- Julien (Rhône) et sur Claude Bernard / l'abbé L. Duplain,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Duplain, Louis. Auteur du texte. Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard / l'abbé L. Duplain,.... 1923. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78- 753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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L'émotion allait croissant de jour en jour et le mardi 28 juillet on apprenait la déclaration de guerre de l'Autriche à la Serbie. Etant donné que cette mesure infligeaitune blessureprofonde à la Russie,pro- tectrice de la Serbie, et qui a avec elle communauté de race, d'intérêts de traditions, on envisagea de suite la possibilité d'une guerre européenne, la France, la Russie et la Serbie d'un côté, l'Allemagne, l'Autriche et probablement l'Italie de l'autre. On espérait que l'An- gleterre prendraitparti contre l'Allemagne. Le mercredi 29 juillet, avec M. Bon et sa mère, de Gramont, et mon voisin M. Jean Montagne,j'allais faire une promenade en voiture autour de Brouilly. Nous saluâmes l'abbé Fayolle, curé de Charentay, neveu d'un de mes prédécesseursles plus vénérés. Au passage, nous admirions les églises de Saint-Lageret de Cercié pour leur bonne tenue, leur carac¬ tère d'élégance. Nous revenons par Saint-Etienne-la-Varenne. Tous les esprits, toutes les conversations sont à la guerre dont on sent la menace passer sur l'Europe. Le vendredi 31 juillet, je vais à Couzon-au-Mont-d'Or et déjeune chez monsieur le chanoine Rousset, directeur de l'oeuvre Saint-Léonard. Nouspassonsun moment dans le jardin qui s'étage sur la colline avec son auxiliaire, monsieur l'abbé Paquet, qui doit être mobilisé au premier fusil jour. Monsieur Paquet est plein de confiance ; il me fait l'éloge du Lebel. Cependant les trains défilent rapides sous nos yeux. Nous voudrions percer le mystère de demain. Au retour, à Villefranche, 011 me dit com- bien la pensée de la guerre consterne les gens. Le commerce est paralysé ; les voyageurs de commerce ne font plus d'affaires. Dans les banques on retire son argent ou partie de son argent. Dans l'après-midi l'ordre est donné de réquisitionnervoitures et chevaux. Le samedi 1er août, huit heures et demie du matin, je me dispose à aller à Denicé. Du balcon de ma chambre j'aperçois Etienne Rochette, en vêtement de dimanche. Il se rend à Villefranche. Il m'apprend que le facteur a distribué déjà plusieurs convocations à des gradés, ou à des soldats appelés à la frontière. Des hommes de quarante-six ans sont appelés à la garde des voies ferrées ou des ouvrages de guerre. À Denicé des ordressemblablesmettent aussi l'émoi dans les esprits. A mon retour, je rencontre un père de famille de quarante-cinq ans dont les enfants sont perchés sur une voiture de paille, et un peu plus loin sa Ternand Il femme en pleurs. L'homme est appelé à comme garde-voie. m'est facile de rassurer ces pauvres gens, malgré le dommage que leur imposera un éloignementdu foyer qui durera ce que Dieu sait. Vers cinq heures moins quart du soir le fils Laplanche, du Fond de Blacé, que je rencontre à Saint-Julien, m'annonce, le visage ému, mais le coeur ferme, le caractère résolu, — la mobilisation générale qui va le porter à la fron- tière. Peu après je salue monsieur Sourd, très décidé d'allure et qui me dit que sa mère supporte vaillamment le premier choc de la grande épreuve. En sortantdu presbytèrepour aller voir l'ordre de mobilisation que l'on dit affiché chez Campana, le buraliste, je vois monsieurPahu qui m'indiqueque la mobilisation doit être annoncée à son de cloche. Je vais à la mairie m'informer. Le maire, deux gendarmes de Villefranche sont dans la salle avec monsieur Monnet, instituteur, secrétaire, qui ajoute quelques mots à l'impriméde l'affiche. Quelques groupes commencent à se former ici et là. Je vois Etienne Rochette et Morel au coin de l'épicerie Soleillant, méditatifs. Et voici Joseph Dumontet, le plus jeune des marguillers de France, 13 ans, qui monte au clocher etjette dans notre vallon les notes qui portent à tous la terrible nouvelle : la France est en danger et appelleses enfants. En quelques heures, quel bouleversement dans la vie ! La journée est belle et serait, en temps ordinaire, une joie pour le coeur du vigneron. Il ne lui sera que plus dur demain et après-demain de quitter ces coteaux où il lui espérait cueillir, le mois prochain, le fruit de son travail. Il faut tout quitter. Que Dieu les protège, veille sur leurs familles ! Dimanche 2 août, 8 heures soir. Grande inquiétude dans les esprits. A la première messe, je fais remarquer que mobilisation et guerre sont choses distinctes. Notre mobilisation qui s'exécutedans un ordre parfait Peut faire réfléchir l'Allemagne. ..Gardons-nousd'assombrir un ciel déjà bien chargé... Plusieurs femmes pleurent. Mais déjà la situation est tranchée. Après la messe, je lis la déclara- tion de guerre faite hier soir, 1er août, à 7 heures, au ministre des affaires étrangères de Russie par l'ambassadeur d'Allemagne. Cet acte va pro- duire fatalement le conflit avec la France, alliée de la Russie. Aussi, à la messe suivante, j'invite au double devoir que trace la circonstance, prière et dévouement réciproque. Je salue avec respect les mères qui envoient leurs enfants sous les drapeaux et gardentdans le sacrifice une Vaillanceadmirable. Claude Pulliat est à Arnas, dans la ferme Raclet. Il est sergent de la section employée à la garde et protection d'un pont du chemin de fer. Au milieu du jour, il faisait une chaleur d'orage pénible à supporter. Le soir, le ciel se couvre de nuages. Les journaux disent que l'Angleterre nous promet son appui com- plet. Lundi 3 août, 9 heures soir. Les journaux publient la nouvelle télé- phonée hier soir à quatre heures et demie par le ministre de la guerre Messimy violé au maire de Lyon : « Le sol français aurait été sur trois points différents les troupes allemandes : vers Longwy ; près de Lunéville par ; à Cirey, près Belfort ». On dit que quarante-quatre de nos hommes sont partis ce matin. Que de souffrancess'annoncent! Mais derrière l'émotion de douleur on sent la volonté courageuse, vaillante de la Française. La journée a été chaude, puis le ciel s'est couvert de nuages et la pluie tombe au momentoù j'écris ces lignes. Raymond Mandy part dans les Vosges. On dit que les Françaiss'avancentdu côté de Mulhouse. Mardi 4 août. Ciel baigné de nuages.