E868 Volume 1

REPUBLIQUE TOGOLAISE REPUBLIQUE DU Public Disclosure Authorized COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN

LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN Public Disclosure Authorized ETUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT Public Disclosure Authorized

, ., Public Disclosure Authorized COYNE ET BELLIER Bureau d'Ingénieurs Conseils FRANCE

Rapport 11348 111 RP 02 Rév C Novembre 2003FI E C P 4 REPUBLIQUE TOGOLAISE REPUBLIQUE DU BENIN

COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN

LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN

ETUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT

C Novembre 2003 Rapport final tous tronçons i. igeon . Chabal igeon B Novembre 2003 Rapport final dorsale J.L. Pigeon J.R Chabal J.L. Pigeon A Juillet 2003 1"' émission J.L. Pigeon J.P. Chabal J.L. Pigeon Révision Date Sujet de la révision Rédigé par Contrôlé par Approuvé par

COYNE ET BELLIER Bureau d'Ingénieurs Conseils FRANCE

Rapport 11348 111 RP 02 Rév C

Novembre 2003 t COYNE ET BELLIER i Novembre 2003

Sommaire

RESUME 1 EXECUTIVE SUMMARY 7 1. CADRE LÉGISLATIF ET RÈGLEMENTAIRE 13 1.1. Code bénino-togolais de l'électricité 13 1.2. Conventions internationales 13 1.3. Cadre national béninois 14 1.3.1. Droit de l'environnement 14 1.3.2. Droit foncier 15 1.4. Cadre national togolais 16 1.4.1. Droit de l'environnement 16 1.4.2. Droit foncier 17 1.5. Procédures des bailleurs de fonds 17

2. DESCRIPTION DU PROJET 19 2.1. Description générale du projet 19 2.1.1. Les éléments du projet 19 2.1.2. Justification 20 2.1.3. Les études de conception et les études d'environnement 21 2.2. Descriptif détaillé des composantes du Projet 23 2.2.1. Les lignes haute tension 23 2.2.2. Les postes de transformation 25 2.2.3. Les possibilités ultérieures d'électrification rurale 31 2.2.4. Le projet en phase de travaux 32 2.2.5. Le projet en phase d'exploitation 33 2.3. Le besoin d'un plan de réinstallation des populations 33 2.4. Aspects financiers 33 2.4.1. Les lignes haute-tension 34 2.4.2. Les postes de transformation 35 2.4.3. L'électrification rurale 36 3. ETAT DE RÉFÉRENCE DE L'ENVIRONNEMENT 37

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo I Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement 1. COYNE ET BELLIER ii Novembre 2003

3.1. Aspects méthodologiques généraux 37 3.2. Environnement physique 38 3.2.1. Méthodologies d'investigation 38 3.2.2. Caractérisation des milieux physiques 39 3.3. Environnement biologique: la flore 44 3.3.1. Méthodologies d'investigation 44 3.3.2. Les grands types de végétation sur le tracé de la ligne 46 3.3.3. Les principales formations végétales et la flore associée 50 3.3.4. Caractéristiques forestières des formations étudiées 64 3.3.5. Considérations ethno-botaniques 66 3.3.6. Conclusions 67 3.4. Environnement biologique: la faune 67 3.4.1. Méthodologies d'investigation 67 3.4.2. L'avifaune 68 3.4.3. Les amphibiens 72 3.4.4. Les reptiles 73 3.4.5. Les mammifères 76 3.4.6. Les poissons 78 3.4.7. Conclusions 78 3.5. Environnement socio-économique 80 3.5.1. Méthodologie et outils d'investigation 80 3.5.2. Organisation administrative des territoires traversés 82 3.5.3. Population et habitat 84 3.5.4. Structures sociales et groupes ethniques 85 3.5.5. Indicateurs socio-économiques 86 3.5.6. Régime foncier 87 3.5.7. Agriculture 90 3.5.8. Patrimoine archéologique et culturel 92 4. IMPACTS DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT 97 4.1. Méthodologies et outils d'évaluation des impacts 97 4.2. Impacts sur l'occupation des sols et la végétation 100 4.3. Les aires protégées et les zones d'intérêt floristique 101 4.3.1. Tronçon Atakpamé - Parakou 102

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4.3.2. Tronçon latéraux 103 4.3.3. Cas de la forêt classée de la Fosse aux Lions 107 4.3.4. Les espèces à valeur économique 109 4.4. Impacts sur la faune 115 4.4.1. Impacts sur l'avifaune 115 4.4.2. Impacts sur la faune terrestre 118 4.5. Impacts sur la population, le bâti et les activités 118 4.5.1. Le déplacement des cases situées dans l'emprise 118 4.5.2. Impacts sur les terroirs villageois 119 4.5.3. Retrait involontaire de terres pour les postes 120 4.5.4. Impacts des pylônes et des pistes sur les cultures 120 4.5.5. Impacts sur la santé 121 4.5.6. Nuisances dues au chantier de construction 122 4.5.7. Impacts sur la culture et les traditions 123 4.5.8. Impacts sur le développement économique et social 123 4.6. Synthèse des impacts négatifs et positifs du Projet 125 5. ANALYSE DES ALTERNATIVES 127 5.1. Alternatives technologiques 127 5.2. Alternatives de tracé 127 5.2.1. Réajustements en phase de conception 127 5.2.2. Modification de tracé pour la traversée de la Fosse aux Lions 127 6. CONSULTATIONS PUBLIQUES 133 6.1. Résumé des points de vue exprimés 134 6.1.1. Tronçon Atakpamé - Parakou 134 6.1.2. Tronçons latéraux 136 6.2. Prise en compte des points de vue exprimés 138 7. PLAN DE GESTION DE L'ENVIRONNEMENT 141 7.1. Le plan de réinstallation des populations (résumé) 141 7.1.1. Critères d'éligibilité 141 7.1.2. Principes du plan de réinstallation 142 7.1.3. Coûts unitaires figurant au plan de réinstallation 143

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7.1.4. Bilan des coûts du plan de réinstallation 147

7.2. Les mesures d'atténuation et de compensation 147 7.2.1. Mesures en faveur des zones écologiques sensibles 147 7.2.2. Renforcement des capacités de la CEB en matière d'environnement 150 7.2.3. Dédommagements divers 152 7.2.4. Protection des traditions 153 7.2.5. Information des populations 153 7.2.6. Obligations des entreprises 154 7.2.7. Dispositions concernant l'archéologie 156

7.3. Rôles et responsabilités des intervenants dans l'exécution des mesures prévues 156 7.3.1. Répartition des rôles et responsabilités 156 7.3.2. Intervention des ONG dans l'exécution du plan de gestion de l'environnement 158

7.4. Mesures de surveillance et de suivi 162 7.4.1. Principes 162 7.4.2. Suivi du plan de réinstallation par les ONG 162 7.4.3. Suivi effectué par la CEB 163 7.4.4. Contrôle effectué par les Agences nationales 164

7.5. Récapitulatif des impacts du Projet et des mesures en faveur de l'environnement: planning d'exécution et coûts 164

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LISTE DES ANNEXES

1. LISTE DES AUTEURS DE L'ÉTUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT ET DU PLAN DE RÉINSTALLATION DES POPULATIONS Ai 2. LISTE DES RÉFÉRENCES A4 3. EXTRAITS DES RAPPORTS D'INVENTAIRES OU D'EXPERTISE UTILISÉS POUR L'ÉTUDE D'IMPACT A8 3.1. Liste récapitulative des espèces végétales rencontrées (SOGREAH, 1998,1) A9 3.2. Usages traditionnels des différentes espèces floristiques (SOGREAH, 1998,1) A17 3.3. Résultats des observations d'oiseaux le long du tracé Atakpamé - Parakou (SOGREAH, 1998, 1) A22 3.4. Résultats des observations d'oiseaux le long du tracé des lignes latérales (CEDA, 2003) A28 3.5. Revue bibliographique des richesses archéologiques et culturelles sur la partie béninoise de l'interconnexion (Bagodo, 2003 ; CEDA, 2003) A33 3.6. Revue bibliographique et cartographie des richesses archéologiques et culturelles sur la partie togolaise de l'interconnexion (Tidjougouna, 2003) A36 4. FICHES D'IDENTIFICATION DES ONG A45 5. COMPTES-RENDUS DES CONSULTATIONS PUBLIQUES A50 5.1. Tronçon Atakpamé - Parakou A51 5.2. Lignes latérales A123 6. REINSTALLATION A MARIA-GLETA DE LA TURBINE A GAZ DE COTONOU- VEDOKO: ETUDE D'ENVIRONNEMENT Ai 80

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COYNE ET BELLIER vi Novembre 2003

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Niveaux d'isolement, distances à la masse, conducteurs et câbles de garde.... 23 Tableau 2 : Type de Pylônes ...... 24 Tableau 3 Formations végétales et superficies correspondantes ...... 50 Tableau 4 : Densité des forêts claires à Isoberlina Spp ...... 55 Tableau 5 Biomasse ligneuse moyenne des formations végétales en milieu tropical ...... 66 Tableau 6: Oiseaux aquatiques observés sur la retenue d'eau de ...... 71 Tableau 7 Oiseaux aquatiques observés à la mare Louk dans la Fosse aux Lions ...... 71 Tableau 8: Résultats des investigations sur les amphibiens ...... 72 Tableau 9 : Distribution géographique des amphibiens au Bénin ...... 73 Tableau 10: Résultats des investigations sur les reptiles ...... 75 Tableau 1 : Résultats des investigations sur les mammifères ...... 76 Tableau 12: Espèces de poissons observées ou signalées dans la zone d'étude ...... 78 Tableau 13: Unités administratives traversées au Togo ...... 83 Tableau 14: Unités administratives traversées au Bénin ...... 83 Tableau 15: Population de la région du Projet ...... 84 Tableau 16: Répartition ethnique dans les régions traversées ...... 86 Tableau 17: Indicateurs socio-économiques du Togo et du Bénin ...... 86 Tableau 18: Productions agricoles ...... 91 Tableau 19: Matrice d'identification des impacts potentiels du projet ...... 99 Tableau 20: Occupation du sol dans l'emprise des lignes ...... 100 Tableau 21: Estimation du volume ligneux dans l'emprise des lignes ...... 101 Tableau 22: Zones floristiques et faunistiques d'intérêt particulier proches du Projet ...... 106 Tableau 23: Nombre d'arbres à vocation économique le long du tronçon ...... Atakpamé - Parakou ...... 110 Tableau 24: Occupation du sol dans les emprises ...... 111 Tableau 25: Estimation du volume ligneux dans les emprises ...... 112 Tableau 26: Nombre d'arbres à valeur économique le long des tronçons latéraux ...... 113 Tableau 27: Espèces aviennes observées et protégées ...... 115 Tableau 28: Coûts de remplacement des habitations selon le type ...... 143 Tableau 29: Coûts de remplacement des arbres à vocation économique ...... 146 Tableau 30: Récapitulatif des coûts du plan de réinstallation ...... 147 Tableau 31: Coût d'intervention des ONG ...... 162 Tableau 32: Récapitulatif des impacts du Projet, des mesures en faveur de l'environnement et de leur coût ...... 166

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COYNE ET BELLIER vii Novembre 2003

LISTE DES FIGURES

Figure 1 Carte générale ...... 13 Figure 2: Précipitations et températures ...... 37 Figure 3: Zone de végétation du Togo et du Bénin ...... 49 Figure 4: Zones d'intérêt archéologique (6 planches) ...... 77 Figure 5: Représentation des projets sur le site de la Fosse aux Lions ...... 97 Figure 6: Occupation des sols et zones d'intérêt floristique et faunistique (7 planches) .... 109 Figure 7: Structure d'un pylône électrique type ...... 123 Figure 8: Variante pour la traversée de la Fosse aux Lions ...... 127

LISTE DES ACRONYMES

ABE : Agence béninoise pour l'environnement

BT : Basse tension

CBC : Case banco chaume CBT : Case banco tôle CEB : Communauté électrique du Bénin CEDA : Centre pour l'environnement et le développement en Afrique (Cotonou) CFA : Communauté financière d'Afrique (un franc CFA vaut environ 0,1524 centimes d'euros)

EIE : Etude d'impact sur l'environnement

HT : Haute tension

PAP : Personne affectée par le projet PNAE : Plan national d'action pour l'environnement (Togo)

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COYNE ET BELLIER 1 Novembre 2003

LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN:

ETUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT

RESUME

Le Projet d'interconnexion du Nord Togo et du Nord Bénin («le Projet») vise à interconnecter électriquement les régions du Nord du .Togo et du Nord du Bénin avec le réseau Sud existant. Il vise également à raccorder, dans le Nord du Togo, la ville de Mango à celle de Dapaong qui est actuellement alimentée à partir du Ghana. Le Projet comporte près de 700 km de ligne, dont 345 km de ligne 161 kV au Togo et 347 km de ligne 161 kV au Bénin. Il comporte l'extension des postes HT/MT d'Atakpamé et de Dapaong, la création des postes HT/MT de Kara et Mango au Togo, la création des postes HT/MT de Djougou, Parakou, Nattingou et Bembéréké au Bénin.

Il est par ailleurs prévu que la ligne pourra permettre l'alimentation ultérieure de 74 villages situés le long du tracé. A cet effet, un système d'alimentation par câbles de garde isolés est prévu - à partir des postes d'Atakpamé, Kara et Dapaong pour le Togo et à partir des postes de Djougou et Parakou pour le Bénin. L'électrification proprement dite de ces 74 villages ne fait toutefois pas partie du présent Projet.

Le projet comporte un tronçon Atakpamé-Parakou et des tronçons latéraux: - Le tronçon Atakpamé - Parakou comporte 434 km de ligne entre le poste d'Atakpamé et Kara au Togo, puis entre Kara, Djougou et Parakou au Bénin, l'extension du poste HT/MT d'Atakpamé au Togo, la création des postes de Kara (Togo), Djougou et Parakou (Bénin). L'implantation de la ligne haute tension, avec les pylônes et les pistes, matérialise une servitude représentée par un corridor de 52 m de large sur 434 km de long, soit environ 2300 hectares. Les postes de transformation occuperont en outre une dizaine d'hectares; - Les tronçons latéraux comportent un total de 256 km de ligne, répartis entre Djougou - Natitingou (72 km) et Parakou - Bembéréké (108 km) au Bénin, ainsi que Dapaong - Mango (76 km) au Togo. Ces tronçons nécessitent la création des postes de Mango (Togo), Natitingou et Bembéréké (Bénin), qui occuperont une douzaine d'hectares. Le corridor correspondant aux tronçons latéraux couvre une surface d'environ 1330 hectares. Le cadre réglementaire dans lequel s'inscrit le Projet comporte le Code bénino-togolais de l'électricité. Celui-ci indique que les opérations nécessaires à la réalisation d'installations de production d'électricité sont déclarées d'utilité publique par l'Etat compétent. Ce code indique également que les opérations d'expropriation et d'indemnisation nécessaires sont poursuivies conformément aux lois du pays. Celles-ci mentionnent notamment un juste et préalable dédommagement en cas de déclaration d'utilité publique portant atteinte au droit de propriété. En ce qui concerne le droit de l'environnement, l'étude d'impact a été menée en

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conformité avec les lois et règlements nationaux relatifs aux études d'impact, ainsi qu'avec les directives de la Banque mondiale, qui intervient comme l'un des bailleurs de fonds.

La majeure partie des zones traversées par les lignes (un corridor de 52 m de large) porte une végétation ligneuse très peu dense, constituée pour l'essentiel de savane arbustive ou arborée très claire et de jachères sur terrains de culture. Ceci représente 90% de la superficie totale occupée par les corridors. Les formations boisées plus denses, y compris les plantations, représentent le solde de la superficie totale occupée par les corridors. Pour chacun des tronçons, la superficie de champs et de jachères est supérieure à 50% de la superficie totale du tronçon considéré. Cette situation est le résultat de la stratégie adoptée pour ce Projet, qui a été d'implanter volontairement la ligne en dehors des zones densément boisées ou des zones protégées.

Etant donné la proximité des corridors avec les routes nationales bitumées, distantes d'environ 200 à 1000 m, les territoires traversés sont en général des zones où l'activité agricole et sylvicole s'est développée. La richesse faunistique et floristique est en conséquence généralement peu marquée sur l'emplacement du corridor, hormis en ce qui concerne l'avifaune. Les inventaires ont cependant montré dans la zone du corridor une diversité de formations végétales. La diversité faunistique est également présente, malgré les pressions de la chasse. On a dénombré une centaine d'espèces d'oiseaux, entre quinze et vingt six espèces d'amphibiens. Les serpents, les lézards et les tortues sont rencontrés couramment dans la zone du corridor, ainsi que plusieurs espèces de chauve-souris. D'autres mammifères ont bien sûr été répertoriés.

Au Togo comme au Bénin, aucune zone urbanisée n'est traversée par la ligne, le tracé ayant été intentionnellement défini sur les zones agricoles ou naturelles. La population totale peuplant les villages dont les terroirs seront traversés est estimée à plus de 380.000 habitants, dont environ 280.000 au Togo. Dans ce pays, les lignes traversent quatre Régions, onze Préfectures et les terroirs de soixante-neuf villages. Au Bénin, elles traversent trois Départements, huit Communes et les terroirs de quarante-neuf villages. Les inventaires archéologiques et culturels sur le territoire traversé ont permis de localiser des sites cultuels, sources, arbres, sanctuaires divers et un cimetière traditionnel, mais tous sont en dehors du corridor.

Les impacts du Projet ont été étudiés en confrontant les composantes et les séquences du Projet (phases travaux et exploitation) avec les composantes pertinentes des milieux.

Les sources d'impact du Projet sont constituées par les travaux de la phase préparatoire et notamment les opérations de repiquetage de la ligne, les travaux de déboisement et de débroussaillage pour la création du corridor, la préparation des pistes d'accès longitudinales et transversales, la réalisation des fondations des pylônes et l'ouverture des fouilles, les activités de transport des équipements, de montage des pylônes et des câbles électriques, les activités de chantier de manière générale, l'entretien périodique des équipements et les activités annuelles de débroussaillage.

Les composantes pertinentes des milieux physiques et biologiques, ainsi que des activités humaines, sont les formations végétales rencontrées sur le tracé, les caractéristiques de la

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flore rencontrée sur le corridor, les caractéristiques de la faune résidente, les groupes d'habitat dispersés ou isolés (étant donné que le tracé évite par principe toutes les localités), les richesses archéologiques ou culturelles présentes à proximité du tracé, les activités d'agriculture et de sylviculture.

Il est à noter que les études d'environnement initiales réalisées dans le cadre de ce Projet avaient été organisées de façon à optimiser leur intégration avec les études techniques d'avant projet détaillé. Ainsi la première étape de l'étude d'environnement a t'elle permis de prendre en compte des critères d'environnement dans la définition du tracé des lignes. On peut estimer que cette phase a permis de réduire d'au moins 80% les impacts potentiels. En effet, le choix du tracé a été établi en respectant les objectifs suivants: éviter la traversée des villages et zones d'habitation; éviter la plupart des forêts classées et autres sites protégés; maintenir la proximité de la route afin de réduire ultérieurement les besoins en nouvelles voies d'accès. Les études d'avant projet détaillé avaient ainsi procédé à des réajustements mineurs de tracé.

Les principaux aspects de l'impact du Projet sur les milieux et les activités humaines, sont les suivants:

- Impacts positifs sur le développement économique et social des populations: emploi de main d'oeuvre locale générant des revenus pour les populations en phase travaux comme en phase exploitation, amélioration des déplacements locaux par la création des pistes longitudinales. A terme, le raccordement à l'électricité pour les populations riveraines de la ligne constituera un impact positif indirect du Projet. Les perspectives de développement économiques et sociales attendues sont positives.

- Destruction d'arbres à vocation économique sur l'ensemble du tracé et destruction partielle de végétation dans des sections extrêmement limitées de forêt et forêts galeries, lors des travaux de repiquetage et de débroussaillement;

- Perturbation passagère de la faune lors des travaux de construction;

- Déplacement involontaire des populations habitant dans le corridor (145 familles) et de leur habitation, nécessitant un Plan de réinstallation;

- Perte de droits de propriété villageois sur les terroirs situés dans l'emprise de la ligne: d'une part retrait involontaire de terres à l'emplacement des pylônes et des pistes, d'autre part, servitude interdisant l'exploitation sylvicole du reste des terres du corridor (les exploitants conservent la possibilité de les cultiver, mais ne peuvent procéder à des cultures arboricoles);

- Retrait involontaire de terres pour l'implantation des postes de transformation;

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- Dommages divers correspondant à des cas particuliers et nuisances dues aux travaux de construction de la ligne : dégâts éventuels aux cultures, nuisances diverses des activités de chantier, y compris risques sanitaires.

L'analyse d'une alternative de tracé a été développée pour éviter de traverser le site de la Fosse aux Lions, sur le tracé Dapaong - Mango. Compte tenu de la sensibilité du site, COYNE ET BELLIER a étudié et présenté à la CEB un tracé variante évitant le périmètre de la forêt classée, afin de préserver les écosystèmes d'une part, et compte tenu qu'il s'agit d'un territoire protégé par la législation nationale d'autre part. Les équipes de terrain ont réalisé sur le tracé alternatif les mêmes investigations que sur le tracé initial. Des analyses comparatives ont été menées sur les critères environnementaux, sociaux, économiques, et en tenant compte de la politique de la République togolaise en matière d'environnement. Ces analyses ont montré que le tracé de la variante est préférable du point de vue environnemental, conforme à la politique environnementale nationale sur le territoire, et n'entraîne pas de contraintes techniques ou financières pour le maître d'ouvrage. Ces constatations ont conduit à valider le choix du tracé alternatif, qui fait donc partie intégrante du présent Projet.

Les consultations publiques menées en application des directives de la Banque mondiale ont fait l'objet de comptes-rendus qui sont annexés au rapport principal. Les résultats de ces consultations ont dûment été pris en considération dans la version finale de l'étude.

Le plan de gestion de l'environnement comprend l'ensemble des mesures destinées à atténuer ou compenser les impacts négatifs du Projet sur l'environnement, ainsi que les mesures de surveillance et de suivi. Ce plan intègre les résultats du plan de réinstallation des populations, établi en conformité avec la directive OP 4.12 de la Banque mondiale, et qui fait l'objet d'un autre document (COYNE ET BELLIER, 2003). Ce plan de réinstallation s'est appuyé sur des enquêtes de terrain effectuées en mai et octobre 2003 auprès des villages et des familles concernées.

Le plan de gestion de l'environnement regroupe:

- Les mesures prévues au plan de réinstallation des populations affectées par le Projet (PAPs), dont les principales dispositions sont rappelées dans le présent rapport, et développées dans le plan de réinstallation (COYNE ET BELLIER, 2003). Le coût des mesures en faveur des PAPs est de 1.134.595.000 FCFA. Il est à noter que les PAPs sont caractérisés ainsi: a) Toute famille dont l'habitation est située dans le corridor de la ligne, et qui nécessite de ce fait une réinstallation physique. Ces familles ont été recensées à plusieurs reprises, les dernières en date étant mai et octobre 2003. 145 familles sont concernées, dont 92 familles au Togo et 53 au Bénin. Leurs biens représentent un total de 615 habitations et 416 annexes d'habitat: cuisines, douches, poulaillers, greniers, porcheries et bergeries, enclos.

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b) Les 118 villages dont les terroirs sont traversés par la ligne haute tension, et qui devront reconstituer les moyens de production perdus à cette occasion, à l'échelle collective ou individuelle: perte de propriété sur des terres cultivables, pertes de revenus provenant des arbres à vocation économique, pertes d'exploitation agricole.

- Les mesures d'atténuation et de compensation des impacts du Projet, qui couvrent les dispositions en faveur de l'environnement. Le coût de ces mesures d'atténuation et de compensation est de 61.600.000 FCFA;

- Un poste «divers et imprévus» sur les sous-totaux précédents a été budgété à hauteur de 5% du total, soit 59.810.000 FCFA;

- Les mesures de maîtrise d'oeuvre et de suivi du plan de réinstallation effectuées par des ONG, pour un coût estimé de 95.450.000 FCFA, augmenté d'une provision à hauteur de 53.550.000 FCFA pour des interventions non programmées, la coordination, les réunions et les coûts de secrétariat et matériels divers, soit un total de 149.000.000 FCFA;

- Un budget spécifique de 18.000.000 FCFA pour le contrôle effectué par les Agences nationales au Togo et au Bénin.

Le coût total du plan de gestion de l'environnement, y compris le plan de réinstallation, est de 1.423.000.000 FCFA (2,17 millions d'Euros)

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COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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SOGREAH CREGNRL 2003

COYNE ET BELLIER 7 Novembre 2003

NORTH TOGO / NORTH BENIN POWER INTERCONNECTION

ENVIRONMENTAL ASSESSMENT

EXECUTIVE SUMMARY

The North Togo - North Benin Power Interconnection project ('the Project') aims to interconnect the load centres in northern Togo and northern Benin with the existing southern power grid. Additionally, the Project will connect the northern Togolese city of Mango to Dapaong, which is currently supplied from Ghana. The Project consists of a total of nearly 700 km of 161 kV line. Of this total, 345 km are in Togo and 347 km in Benin. The Project aiso includes the extension of the stepdown transformer stations in Atakpame and Dapaong, and the construction of new stepdown transformer stations in Togo (Kara and Mango) and Benin (Djougou, Parakou, Natitingou and Bembereke).

The line will also allow the subsequent power supply to 74 villages along the route, using insulated shield wires from the Atakpame, Kara and Dapaong substations in Togo, and the Djougou and Parakou substations in Benin. The electrification itself of those 74 villages is however not part of thepresent project.

Along the Atakpame - Parakou segment, the line route is established along a right-of-way 52 m wide and 435 km long (the Project corridor), for a total area of about 2300 hectares. Transformer stations need to be built in Kara, Djougou and Parakou, and the existing Atakpame transformer station needs to be extended and modernized. In Togo, the total line length from Atakpame to the Togo-Benin border is about 270 km. In Benin, the total line length from the border to Parakou is about 165 km.

The regulatory framework of the Project includes the Benino-Togolese Code of Electricity, which stipulates that a declaration of public utility shall be pronounced by the competent State for all projects related to power generation infrastructure. The Code further mandates that any necessary expropriation and compensation procedures shall be carried out in accordance with local laws. These laws call for fair and prior compensation in cases where a declaration of public utility infringes on property rights. In the area of Environmental Law, the environmental assessment was conducted according to applicable national laws and regulations, and in compliance with the directives of the Worid Bank, one of the funding agencies for this Project.

Most of the areas crossed by the line (the 52-metre-wide corridor) are characterized by sparsely growing woody vegetation, consisting mainly of shrub or scattered tree savannah and fallow crop lands. This description applies to 90% of the total area occupied by the

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Project corridor. More densely wooded formations, including plantations, make up the remainder. This situation reflects the strategy defined for the Project, namely, a deliberate choice to build the line away f rom densely wooded or protected areas.

Given that the entire length of the corridor lies within 200 to 1,000 metres of the sealed national road, agricultural and forestry activities have generally developed in the surrounding area. As a result, the corridor is not characterized by any remarkable wealth of flora and fauna, with the exception of avifauna, aithough inventories have revealed a diversity of plant formations in the corridor zone. Despite the pressure of hunting, animal diversity is present with about a hundred bird species and fifteen to twenty-six species of amphibians having been reported along the corridor. Snakes, lizards and tortoises have been commonly encountered, as have several species of bat. Naturally, other mammals have been reported as well.

The line does not run through any urbanized areas in either Togo or Benin because the route was deliberately defined to pass through agricultural or natural areas. The total population of the villages whose lands will be crossed by the corridor route has been estimated at over 380,000, about 280,000 of whom are on the Togolese side. In Togo, the line crosses through four Regions, eleven Préfectures and the lands of sixty-nine villages. In Benin, it runs through three Départements, eight Townships ("communes") and the lands of fourty-nine villages. Archaeological and cultural assessments in the area surrounding the route have identified some sites of cultural value, springs, trees, various sacred shrines and a traditional cemetery. All of these lie outside the corridor.

Project impacts have been studied by considering the components and phases of the Project (the construction and operating phases) in light of the relevant features of the surrounding environment.

Aspects of the Project which have an environmental impact are the preliminary works (consisting of setting out, clearing and grubbing to create the corridor, preparing the longitudinal and transversal access roads); construction of foundations for the lattice towers; excavations; transport of plant and equipment; erection of lattice towers and setting of cables; general construction site activities in the broadest sense; periodic maintenance of plant and equipment; and annual grubbing and clearing operations.

The relevant features of the physical and biological environments as well as the human activities in the area are the plant formations encountered along the route, the characteristics of the flora growing along the corridor, the characteristics of the native fauna, the dispersed or isolated human habitat (given that the route was deliberately defined to avoid all communities), the archaeological and/or cultural treasures located near the route, and the agricultural and forestry activities conducted in the area.

It is important to note that the initial environmental studies carried out in connection with the Project were organized such that they could be optimally integrated with the technical studies of the tender design. Accordingly, that initial phase of the environmental studies allowed environmental criteria to be taken into account for the definition of the Project route. It is estimated that this initial phase reduced the potential environmental impact of the line by at

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least 80%. Indeed, the objectives that prevailed in defining the route were to avoid crossing through villages and residential areas, gazetted forest reserves and other protected sites; and to remain in the vicinity of the existing sealed road to avoid any subsequent need to build additional access roads. The detailed design studies had accordingly resulted in several minor rectifications of the route.

The Project will have the following major types of impact on the surrounding environment and human activities:

- Positive impacts on the economic and social development of local populations: employment of local labour will generate revenues for people during the construction as well as the operating phases; local travel will be facilitated by the establishment of service roads parallel to the corridor. Later, the connection to the power grid will create an indirect positive impact for people living along the line. The Project is expected to have a beneficial impact on economic and social development.

- Destruction of trees used as an economic resource along the entire route, and partial destruction of vegetation in some extremely small sections of gallery forest, during the setting out and clearing and grubbing operations.

- Temporary disruption to fauna during the construction works;

- lnvoluntary physical displacement of people living within the corridor (145 families) along with their homes, calling for a Resettlement Action Plan;

- Loss of village property rights on land located within the corridor, entailing both involuntary displacement from sites needed for the lattice towers and service roads, and a negative easement that prohibits forestry operations in the other parts of the corridor (farmers will still have the opportunity to plant crops, but not trees);

- Involuntary displacement from land needed for the construction or extension of the transformer stations;

- Miscellaneous damage or loss due to specific circumstances and nuisances generated by the construction of the line: risk of crop damage, various nuisances related to construction site activities, including sanitation risks.

In order to prevent crossing the 'Fosse aux lions" gazetted forest, which is a sensitive ecological site, an alternative route was studied and suggested to CEB. The aim was (i) to preserve the ecosystems and (ii) to abide to the national legislation about protected areas. The field teams carried out, during the course of the present study, the same investigations for both the base route and the alternative route. Comparative analyses demonstrated that the alternative route is preferable in terms of protection of the environment and does not

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imply technical or financial constraints for the owner. The alternative route was therefore validated, and is part of the Project.

The public consultations conducted in accordance with World Bank directives are summarized in minutes which are appended to the main report. The results of these consultations were duly taken into account in the final version of the report.

The environmental management plan includes all measures intended to mitigate or compensate for the negative environmental impacts of the Project, as well as monitoring and follow-up measures. It also summarizes the Resettlement Action Plan. The latter was defined in accordance with World Bank directive OP 4.12 and constitutes a separate document (COYNE ET BELLIER, 2003). The Resettlement Action Plan is based upon field surveys conducted in May and October 2003 among the relevant villages and families.

The environmental management consists of:

- measures defined in the Resettlement Action Plan for Project Affected People (PAPs), the key provisions of which are reiterated in this report and developed in the Resettlement Action Plan (Coyne et Bellier, 2003). The cost of all measures in favor of PAPs totals 1 134 595 000 FCFA. The term PAPs is defined as follows:

(a) Any family whose dwelling is located within the corridor of the line and who therefore requires physical resettlement. These families have been counted at several occasions, and the most recent census date back to May and October 2003. The measures apply to 145 families of which 92 live in Togo and 53 in Benin. Their assets include a total of 615 dwellings and 416 auxiliary huts: kitchens, showers, hen houses, grain storage; etc.

(b) The 118 villages whose lands are crossed by the transmission line, and which will need to reconstitute the production resources lost either at the household or community level as a result of the Project: expropriation from arable land, loss of income from trees, loss of farm income.

- measures for mitigating and compensating for the impacts of the Project, which include environmental mitigation measures. The cost of these mitigating and compensating measures totals 61 600 000 FCFA;

- a budget item for "miscellaneous measures and contingencies" has been set aside in the amount of 5% of the total, or 59 810 000 FCFA;

- measures for project management and follow-up of the Resettlement Action Plan, to be performed by NGOs for an estimated total cost of 95 450 000 FCFA, plus a provision of 53 550 000 FCFA to cover unscheduled interventions, coordination, meetings and the cost of secretarial support and various equipment, for a total of 149 000 000 FCFA;

- a special 18.000.000 FCFA budget to cover the control carried out by the relevant State organizations in Togo and Benin.

The aggregate cost of the environmental management plan, including the Resettlement Action Plan, comes to 1 423 000 000 FCFA (equivalent to 2.17 million Euros).

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1. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

Le Projet est développé par la CEB, établissement public international créé par la République du Togo et la République du Bénin. La CEB est chargée d'exploiter sur les deux territoires les installations de production et de transport de l'électricité. Elle est dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. L'électricité aujourd'hui fournie par la CEB provient de la production de la centrale de Nangbeto et de l'importation d'énergie Ghanéenne et Ivoirienne.

1.1. Code bénino-togolais de l'électricité

Le Code bénino-togolais de l'électricité, article L7, indique que:

«Toutes les opérations nécessaires à la réalisation d'installations de production, de transport ou de distribution de l'énergie électrique par la CEB sont, sur demande de celle-ci et après enquête, déclarées d'utilité publique par l'Etat compétent tant en ce qui concerne l'acquisition des terrains ou leur occupation temporaire, les droits de passage, l'utilisation des voies publiques ou privées, qu'en ce qui concerne les servitudes de toutes natures».

Dans son article R21, il indique d'autre part que:

«(...) Pour tous les travaux ou les opérations visées à l'article L7, ( l'expropriationl..) et l'indemnisation des particuliers sont poursuivies conformément aux lois du pays sur le territoire duquel les opérations ont lieu.»

1.2. Conventions internationales

Les deux pays sont signataires des principales conventions internationales en matière de protection de la faune et de la flore:

la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (communément appelée CITES). Cette convention a recensé 3000 espèces qu'elle classe en quatre catégories en fonction du statut de l'espèce. Ainsi, l'annexe I de cette convention comprend les espèces menacées de disparition et l'annexe Il celles qui risquent de le devenir si leur commerce n'est pas réglementé;

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- la Convention sur la conservation des espèces migratrices adoptée à Bonn en 1979. Elle vise à protéger, au moyen d'actions concertées, les espèces migratrices dont les migrations s'étendent à plus d'un territoire national;

- la Convention relative aux zones humides d'importance internationale (Ramsar, 1971);

- la Convention de Rio sur la diversité biologique (1992) qui a pour objet d'assurer la conservation de la diversité biologique et l'utilisation durable de ses éléments.

1.3. Cadre national béninois

1.3.1. Droit de l'environnement

Au Bénin, la protection de l'Environnement est proclamée dans la Constitution béninoise adoptée le 2/12/1990. La Loi-cadre sur l'environnement n°98-030, du 12 février 1999, définit quant à elle les procédures d'évaluation environnementale. Conformément aux articles 11 et 12 de la loi, c'est l'Agence Béninoise pour l'environnement (ABE) qui a mandat d'appuyer les différentes étapes de cette procédure, comme décrit dans le guide général de réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement, édité par l'ABE.

L'évaluation environnementale est l'ensemble des procédures qui contribuent à l'élaboration, l'exécution et le suivi des programmes, projets et activités conformément aux normes environnementales établies. L'évaluation environnementale comprend l'étude d'impact, l'audience publique, l'évaluation environnementale stratégique.

L'ABE approuve les termes de référence, aide le promoteur en le conseillant, si requis, sur son étude d'impact, juge si un dossier est complet, prépare l'avis technique destiné au ministre et contribue à l'élaboration du jugement sur l'acceptabilité environnementale du Projet. Les commissions d'audience publique interviennent lorsque le Ministre prescrit une audience publique.

La procédure administrative comporte six principales étapes:

Préparation et transmission par le Ministre d'une directive relative au Projet assujetti à l'article 89 de la Loi-cadre indiquant la nature, la portée et l'étendue de l'étude d'impact sur l'environnement;

Réalisation de l'étude d'impact par le promoteur du Projet. Lorsque celle-ci est terminée, le promoteur dépose officiellement l'étude auprès du ministère avec tous les documents constituant le dossier de demande du certificat de conformité;

Information du public sur le Projet en mettant à sa disposition le dossier de demande de certificat de conformité (à l'occasion, et si le Ministre le prescrit, lors de la tenue d'une audience publique);

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Examen de l'acceptabilité environnementale du Projet par l'ABE, en tenant compte si nécessaire des résultats de l'audience publique;

Décision sur l'acceptabilité environnementale du Projet par le Ministre et émission du certificat de conformité.

Suivi environnemental du Projet, réalisé par le promoteur en collaboration avec l'ABE.

Le Décret 2001-235 du 12 juillet 2001 du 28/01/1992 porte organisation de la procédure d'étude d'impact sur l'environnement. Le décret 2001-190 porte organisation de la procédure d'audience publique en République du Bénin. L'ABE a par ailleurs édité un guide sectoriel d'étude d'impact sur l'environnement des projets d'électrification.

Le présent Projet fait l'objet d'une EIE approfondie telle que prévue à la législation nationale.

L'Agence Béninoise pour l'Environnement a été rencontrée le 22 mai 2003 pour une explication détaillée de la procédure d'étude d'impact sur l'environnement, ét la documentation correspondante a été recueillie à cette occasion.

1.3.2. Droit foncier

La Constitution du Bénin, adoptée en 1990, mentionne dans son article 22 que :«Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d'utilité publique et contre juste et préalable dédommagement».

La notion de «juste et préalable indemnité» est évoquée dans les textes anciens relatifs aux servitudes d'utilité publique pour le transport de l'énergie électrique (arrêté du 29 septembre 1928, article 9).

Le décret du 25 novembre 1930, réglementant l'expropriation pour cause d'utilité publique mentionne également dans son titre 1I1 l'indemnité d'expropriation qui correspond à un dommage directement causé (article 12 modifié). C'est le juge territorial compétent qui fixe le montant de l'indemnité.

Enfin, le décret du 20 mai 1955 portant réorganisation foncière et domaniale, mentionne dans son article 11 concemant l'expropriation applicable aux droits coutumiers, une enquête publique contradictoire pour constater l'existence des droits coutumiers, et renvoie aux textes sur les procédures d'expropriation en cas d'utilité publique et aux indemnités associées. Les terrains sur lesquels aucun droit n'a été constaté peuvent être occupés et immatriculés au profit de l'établissement public pour le compte duquel la procédure d'expropriation est poursuivie.

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1.4. Cadre national togolais

1.4.1. Droit de l'environnement

Au Togo, la loi n 88-14 du 3/11/1988 institue le Code de l'Environnement de la République Togolaise. Ce code déclare d'intérêt général la conservation de l'environnement (Article 1), institue et définit les structures chargées de sa mise en oeuvre (Section 1):

- le Ministère de l'Environnement pour la coordination de la politique nationale et la représentation du pays dans le cadre d'actions internationales (Article 2),

- la Commission Interministérielle, instituée par la même loi et chargée de faciliter la coordination des actions de l'Etat en matière d'environnement par l'étude de solutions administratives, juridiques et techniques (Article 3),

- les services de l'Environnement, institués par la même loi et placés sous l'autorité hiérarchique du Ministère de l'Environnement (Article 6),

- le Comité National de l'Environnement, institué par la même loi et ayant un rôle consultatif auprès du Ministre de l'Environnement (Article 12).

Dans sa section 2, la loi institue la procédure d'étude d'impact sur l'Environnement (Article 22) et la création d'un Bureau des études d'impact au niveau des services de l'Environnement (Article 23). Le décret 2001-203, qui porte attributions et organisation du Ministère de l'environnement et des ressources forestières, indique que la Direction de l'environnement est chargée de gérer, avec les institutions compétentes, le processus des études d'impact.

La réalisation d'un Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE) a été lancée dès 1990. Relancé en 1995, le Plan est en cours de réalisation. La coordination est assurée par une cellule de quelques personnes préfigurant probablement la prochaine Agence nationale pour l'Environnement. La cellule de coordination du plan national d'action pour l'environnement a été créée par arrêté n°002/MERF du 13 mars 1997. Sous tutelle du ministère de l'Environnement, elle est notamment chargée de mettre en oeuvre la procédure d'étude d'impact et d'évaluer les dossiers y référant.

La procédure des études d'impact n'est cependant pas encore élaborée. Un avant-projet de loi-cadre sur la protection de l'environnement est en cours de préparation par la cellule de coordination du PNAE (avant-projet de loi-cadre sur la protection de l'environnement au Togo, version préliminaire, avril 2003). Les principes suivis sont similaires à ce qui est effectué au Bénin en ce qui concerne la procédure des études d'impact.

Le présent Projet fait ainsi l'objet d'une EIE approfondie selon la démarche nationale.

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La cellule de coordination du PNAE a été rencontrée le 5 juin 2003 pour une explication détaillée de la procédure d'étude d'impact sur l'environnement, et la documentation correspondante a été recueillie à cette occasion.

1.4.2. Droit foncier

La Constitution du Togo, adoptée en 1992, stipule dans son article 27 que «Le droit de propriété est garanti par la loi. Il ne peut y être porté atteinte que pour cause d'utilité publique légalement constatée et après une juste et préalable indemnisation».

L'ordonnance no12 du 6 février 1974 fixant le régime foncier et domanial mentionne dans son article 2 que l'Etat garantit le droit de propriété aux individus et collectivités possédant un titre foncier délivré conformément à la loi. L'Etat garantit également le droit de propriété à toute personne ou collectivité pouvant se prévaloir d'un droit coutumier sur les terres exploitées. L'article 12 de cette ordonnance mentionne d'autre part que «en cas d'expropriation pour cause d'utilité publique, l'Etat accorde aux individus et aux collectivités une indemnisation pour les terres mises en valeur»;

Le décret n°45-2016 du 1er septembre 1945 réglemente l'expropriation en matière de déclaration d'utilité publique. Il stipule notamment que l'expropriation s'opère au Togo par autorité de justice (art. le'), que le droit d'expropriation résulte de l'acte qui déclare expressément l'utilité publique des opérations prévues (art. 3), et qu'un arrêté désigne les propriétés auxquelles l'expropriation est applicable lorsque cette désignation ne résulte pas de l'acte déclaratif d'utilité publique (art. 5).

La procédure qui nous a été décrite en mai 2003 par un représentant du Ministère des Finances du Togo précise que le montant de l'indemnité d'expropriation peut être fixé à l'amiable entre le propriétaire et le bénéficiaire de la déclaration d'utilité publique (la CEB). En cas de désaccord, il appartient au juge territorial de fixer le montant de l'indemnisation. Les autorités administratives (chefs de quartier, de village, de canton) sont associées pour faciliter les démarches dans l'établissement des relevés contradictoires et détaillés des terres, ceci en vue de désigner dans un arrêté les propriétés concernées par l'expropriation.

1.5. Procédures des bailleurs de fonds

Les financements du Projet interviennent comme suit (SOGREAH, 2003), sur les différents lots définis plus loin en sections 2.2.1 et 2.2.2 du présent rapport:

- Banque Mondiale (lots 1A, 1B, 2, 5); - Agence française de Développement (AFD) (lots l A,1 B, 2, 5); - Banque européenne d'investissement (BEI) (lot 3);

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- Nordic Development Fund (NDF) (lot 4).

La Banque mondiale intervient en tant que bailleur de fonds dans le cadre du Projet. Il y a donc lieu de suivre les procédures de cette institution, notamment en matière d'environnement (Politique opérationnelle PO 4.01 «évaluation environnementale», 1999); et en matière sociale compte tenu du fait que des populations devront être déplacées pour les besoins du Projet: (Politique opérationnelle PO 4.12, «

La procédure PO 4.01 détaille le contenu de l'étude d'impact sur l'environnement. La procédure PO 4.12 s'applique au déplacement involontaire de populations et au retrait involontaire de terres. Elle implique notamment de prendre des mesures pour que:

- Les personnes déplacées soient informées des options possibles et de leurs droits, et soient consultées sur les options proposées;

- Les personnes affectées soient pourvues rapidement d'une compensation correspondante au coût intégral de remplacement pour les pertes d'actifs directement attribuables au Projet;

- Les personnes déplacées soient pourvues d'une aide pendant la réinstallation d'une part, et soient pourvues de logements ou de terrains à bâtir, ou de terrains agricoles d'autre part.

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2. DESCRIPTION DU PROJET

2.1. Description générale du projet

2.1.1. Les éléments du projet

Le projet d'interconnexion du Nord Togo et du Nord Bénin (le «cProjet ») vise à interconnecter électriquement les régions du Nord du Togo et du Nord du Bénin avec le réseau Sud existant. Il vise également à raccorder, dans le Nord du Togo, la ville de Mango à celle de Dapaong qui est actuellement alimentée à partir du Ghana. Le projet comporte 345 km de ligne 161 kV au Togo et 347 km de ligne 161 kV au Bénin. Il comporte l'extension des postes HT/MT d'Atakpamé et de Dapaong, la création des postes HT/MT de Kara et Mango au Togo, la création des postes HT/MT de Djougou, Parakou, Natitingou et Bembéréké au Bénin.

Il est par ailleurs prévu que la ligne pourra permettre l'alimentation ultérieure de 74 villages situés le long du tracé. A cet effet, un système d'alimentation par câbles de garde isolés est prévu dans le cadre du Projet - à partir des postes d'Atakpamé, Kara et Dapaong pour le Togo et à partir des postes de Djougou et Parakou pour le Bénin. Cette technique a déjà été utilisée avec succès dans de nombreux pays, en particulier au Ghana. L'électrification proprement dite de ces 74 villages ne fait toutefois pas partie du présent Projet.

Les centrales thermiques existantes à Kara et Parakou seront raccordées au réseau interconnecté.

Le Projet se compose de différents tronçons dont les tracés sont donnés en Figure 1, à savoir:

- le tronçon Atakpamé-Parakou, constitué de 436 km de lignes 161 kV reliant le poste existant d'Atakpamé au Togo à la ville de Kara au Togo, puis, au Bénin, à Djougou et enfin Parakou;

- Trois tronçons latéraux comprenant:

une ligne 161 kV reliant le poste de Djougou à la ville de Natitingou (72 km au nord-ouest)

une ligne 161 kV reliant le poste de Parakou à la ville de Bembéréké (quelque 108 km au nord);

une ligne 161 kV entre deux villes de l'extrême Nord du Togo, Dapaong (déjà électrifiée à partir du Ghana) et Mango (76 km).

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2.1.2. Justification

Le projet d'interconnexion du Nord Togo et du Nord Bénin sera un facteur de développement décisif pour les régions Nord des deux pays concernés. Actuellement, l'extension des réseaux y est en effet fortement contrainte par les coûts et la difficulté de production d'électricité du fait de l'éloignement des centres d'approvisionnement.

Il s'agit principalement: - de favoriser le développement économique et social des régions Nord en améliorant et en augmentant la disponibilité en énergie électrique; - de réduire les importations du gazole utilisé dans les centrales thermiques existantes. La suppression à terme des centrales diesel isolées représente un gain important en regard du coût élevé du carburant et des difficultés de transport et d'approvisionnement. Les principales villes et agglomérations considérées dans le cadre de l'interconnexion sont Kara, Sokodé et Mango au Togo, Djougou, Natitingou, Parakou et Bembéréké au Bénin. Toutes ces villes du Nord sont actuellement alimentées par de petites centrales diesel fonctionnant au gazole ou son équivalent proche, le DDO.

Kara est le principal centre de consommation au Nord Togo et possède déjà un réseau de distribution moyenne tension relativement étendu, alimenté par la centrale diesel de la ville. Sokodé, relié à Kara par une ligne 66 kV, est principalement alimentée par Kara mais produit de l'électricité grâce à ses propres centrales diesel en période de forte demande. Etant plus peuplée mais moins développée, Sokodé consomme moins d'électricité que Kara.

Le Nord Bénin a une philosophie légèrement différente du Nord Togo en ce qu'il n'exploite pas de réseau MT extensif mais des centrales diesel réparties dans les villes principales du fait des grandes distances les séparant. Parakou est le principal centre de consommation du Nord. Sa consommation représente environ 50 % de celle de Kara, Sokodé et les zones environnantes. Nattingou est le deuxième centre avec 14 % de la consommation de Parakou.

Le Projet apportera une stabilité et une sécurité dans l'alimentation énergétique des centres secondaires des deux pays, et permettra d'accélérer la fourniture d'électricité aux régions du Nord, encore très mal desservies. Il assurera aussi une meilleure répartition énergétique sur l'ensemble des territoires à partir des deux sources d'énergie actuelles que sont la centrale hydroélectrique de Nangbéto au Togo et celle d'Akosombo/Kpong au Ghana (d'où l'énergie est importée), bientôt renforcées par de nouveaux projets (centrale hydroélectrique en cours d'étude d'Adjarala sur le fleuve Mono, et future ligne 330 kV d'interconnexion avec le Nigéria au poste de Sakélé au Bénin).

Le développement des zones Nord des deux pays passe par une meilleure alimentation en énergie électrique tant d'un point de vue de la puissance disponible que de la qualité de la fourniture. Le volet électrification rurale permettra de réaliser à moindre coût et beaucoup plus rapidement l'alimentation de villages situés le long du tracé de la ligne. Outre les effets

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directs sur le développement, la justification du projet est renforcée par l'impact limité sur l'environnement en comparaison au développement de centres de production isolés fonctionnant au diesel.

2.1.3. Les études de conception et les études d'environnement

Les études de conception des différents tronçons de l'interconnexion Nord Togo - Nord Bénin sont répertoriées dans la liste des références (voir annexes).

Les études d'environnement initiales réalisées dans le cadre de ce projet ont été organisées de façon à optimiser leur intégration avec les études techniques d'avant projet détaillé. Ainsi la première étape de l'étude d'environnement a été de prendre en compte les critères d'environnement dans la définition du tracé de la ligne. On peut estimer que cette phase a permis de réduire d'au moins 80 % les impacts potentiels qu'aurait pu créer la ligne. En effet, le choix du tracé a été établi visant à respecter les objectifs suivants:

- éviter la traversée des villages et zones d'habitation;

- éviter les forêts classées et autres sites protégés;

maintenir la proximité de la route afin de réduire ultérieurement les besoins en nouvelles voies d'accès.

Dans une seconde étape, l'objectif a été d'optimiser la collecte des informations à travers les travaux de topographie qui ont été réalisés sur la totalité de la ligne. Les équipes de topographes ont donc relevé systématiquement, dans les limites de la future emprise, toutes les cases isolées, bâtiments et arbres à valeur économique devant être déplacés ou coupés.

Dans une troisième étape, les équipes d'écologistes et sociologues ont organisé leur travail en étroite collaboration avec les équipes de topographie, permettant ainsi un parfait repérage de la zone d'emprise pour les investigations de terrain. Il a été aussi possible d'effectuer des réajustements mineurs de tracé pouvant supprimer ou réduire de façon significative un impact local indésirable.

En ce qui concerne le tronçon Atakpamé - Kara - Djougou - Parakou, le tracé des lignes 161 kV a été défini pendant la mission de reconnaissance de mars 1997. Il a été élaboré en étroite coopération avec les ingénieurs de la CEB. Il a servi de base aux travaux topographiques réalisés sur le terrain entre les mois de mars et juillet 1997 par quatre cabinets de topographes togolais et béninois sous la supervision de l'ingénieur. La description complète fait l'objet du rapport de balisage R3 en date d'octobre 1997 (SOGREAH, 1997). Les résultats des travaux topographiques font l'objet du rapport R4 en date d'octobre 1997. Ce rapport comprend l'ensemble des profils en long de la ligne HT ainsi que les levés topographiques des sites des quatre postes, Atakpamé, Kara, Djougou et Parakou.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 22 Novembre 2003

En 2001, un plan de réinstallation a été préparé. Il a comporté la mise à jour des données précédentes en ce qui concerne les personnes et les biens affectés par le projet. Des enquêtes de terrain ont été réalisées à cette occasion, avec des visites auprès des familles dont les cases étaient situées sur l'emprise de la ligne. Ce plan de réinstallation fait l'objet du document Lema, A et al., 2001 (voir liste des références en annexe 2).

En 2003, une enquête de terrain a été réalisée du 22 au 27 mai 2003 par une équipe multidisciplinaire du Centre pour l'Environnement et le Développement en Afrique (CEDA), dans le cadre de la mise à jour du plan de réinstallation. Des prestations complémentaires relatives aux inventaires de faune et de flore ont également été entreprises, ainsi que des missions relatives à l'archéologie.

Le tracé des tronçon latéraux a été défini pendant la mission de reconnaissance qui s'est déroulée du 1 au 18 septembre 2002. Il a été élaboré en étroite coopération avec les ingénieurs de la CEB. Il a servi de base aux travaux topographiques réalisés sur le terrain par deux cabinets de topographes togolais et béninois sous la supervision du consultant CIMA International. La description complète fait l'objet du rapport de balisage définitif en date de mai 2003 (CIMA, 2003, volume 1).

Du 8 au 17 octobre 2002, une enquête de terrain a été réalisée sur le tracé des lignes latérales. Elle comprenait des recueils de données sur la faune et la flore et le comptage des cases habitées situées sur l'emprise. Ces enquêtes ont été actualisées et complétées du 29 septembre au 10 octobre 2003 par une équipe multidisciplinaire du CEDA, pour les besoins de la présente étude d'impact, avec la réalisation d'inventaires détaillés sur la faune et la flore, ainsi que des enquêtes socio-économiques. Des missions relatives à l'archéologie ont également été effectuées.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN 1/500 000

SoGrceA CARTE GENERALE Fig. 1 2003

COYNE ET BELLIER 23 Novembre 2003

2.2. Descriptif détaillé des composantes du Projet

2.2.1. Les lignes haute tension

La ligne aérienne se compose principalement de supports ou pylônes en treillis métallique de base carrée, avec quatre fondations en béton séparées. Leur hauteur standard est de 21 m et ils sont implantés sur le tracé de la ligne tous les 400 m environ. Ces pylônes supportent trois conducteurs de phase, disposés en triangle, de 253,35 mm2 de section. Au-dessus des conducteurs sont placés deux câbles de garde de type ACSR de 88,60 mm2 de section. Le rôle des câbles de garde est à la fois d'assurer la protection contre les impacts directs de la foudre et, parce qu'isolés électriquement, d'alimenter des charges de faibles puissances (500 à 1000 kW) pour l'électrification rurale de villages situés le long de la ligne. Cette technique, utilisée depuis plusieurs années, en particulier au Ghana, est maintenant bien au point et a prouvé sa fiabilité.

* La définition des éléments constitutifs des lignes est basée sur les standards et documents types de la CEB qui ont été établis par SOGREAH (SOGREAH, 2001, 2) dans le cadre du projet.

Tableau 1: Niveaux d'isolement, distances à la masse, conducteurs et câbles de garde NIVEAUX D'ISOLEMENT

Tension nominale de Tension la plus élevée du Tension nominale de Tension nominale de service du réseau réseau (tension assignée) tenue aux chocs de foudre tenue de courte durée à concerné (kV eff.) (kV crête) fréquence industnelle (kV eff.) (kV eff.) 161 170 750 325 63 72.50 325 140 34.5 36 170 70 20 24 125 50

DISTANCES A LA MASSE

Tension assignée Distance à la Distance sans vent Distance avec vent Distance avec vent (kV) masse CEI (mm) réduit maximum (mm) (mm) (mm) 170 1500 1650 900 500 72.5 630 693 320 270 52 480 500 300 NA

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement 2003 COYNE ET BELLIER 24 Novembre

DEFINITION DES CONDUCTEURS DE PHASE ET CABLES DE GARDE

Désignation Unité Conducteur de phase Câble de garde isolé Nature AAAC ACSR Dénomination 500 mcm Minorca 2 Section totale mm 253,35 88,90 2 Section d'aluminium mm 253,35 56,13 2 Section d'acier mm 32,77 Résistance électrique Q/km 0,1322 0,5161 maximale en CC à 200C

Les pylônes, comme définis dans les Standards CEB, sont constitués d'un treillis métallique, en acier galvanisé à chaud, de base carrée, à quatre pieds séparés fixés sur quatre embases indépendantes scellées dans des massifs de fondation en béton. Les trois types de pylônes suivants sont utilisés pour la ligne 161 kV:

Tableau 2: Type de Pylônes

Type de Pylônes

Type A Pylône d'alignement Support d'angle 0 à 2° (portée réduite). Chaînes d'isolateurs de suspension Type B Pylône d'angle faible et Support d'angle 0 à 30° anti cascade arrêt en ligne chaînes d'isolateurs d'ancrage Type C Pylône d'angle fort et Support d'angle 30 à 60°. Chaînes d'ancrage d'isolateurs d'ancrage. Ancrage de la ligne

L'armement des pylônes est constitué de 3 conducteurs en triangle et 2 câbles de garde, isolés lors de l'électrification rurale (ce qui est le cas sur tous les tronçons considérés). Pour les calculs, et compte tenu du relief plat, on a adopté une portée vent de 400 m et une portée poids de 600 m avec un rapport portée poids/portée vent > 0,5. On peut donc retenir les valeurs provisoires de 1600 m pour le paramètre de répartition et 360 m pour la portée moyenne. Les chaînes d'isolateurs des conducteurs de phase seront souples, composées d'isolateurs de type capot et tige et conformes aux Standards CEB.

Les chaînes d'isolateurs seront munies de dispositifs de garde (éclateurs) à leurs deux extrémités:

- pinces de suspension de type à glissement contrôlé munies d'une articulation permettant une liberté d'oscillation maximale,

- armor-rods pour la protection des câbles dans les pinces de suspension,

- manchon d'ancrage et de jonction de type "à compression",

rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'înterconnexion Nord Togo I Nord Bénin 11348111 RP02, Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 25 Novembre 2003

- amortisseur de vibration de type "stockbridges",

- contrepoids à fixer sous les pinces de suspension des pylônes d'alignement dans les cas exceptionnels où la portée poids est insuffisante.

Les fondations retenues sont en béton, à cheminée et dalle selon les standards CEB.

La largeur de l'emprise des lignes 161 kV sera de 52 mètres, soit 26 mètres de part et d'autre de la ligne. L'emprise sera débroussaillée et débarrassée des débris de coupe sur une largeur de 32 mètres. Au-delà des 32 mètres, les arbres seront élagués à une hauteur de 2 mètres au-dessus du sol.

Le projet d'interconnexion du Nord Togo et Nord Bénin nécessite le raccordement aux réseaux locaux existants, un des objectifs étant l'arrêt ou la limitation de l'utilisation des groupes diesel exploités actuellement par Togo Electricité à Kara et SBEE à Parakou. Ce raccordement sera réalisé par deux lignes 20 kV distinctes. Les supports utilisés seront des poteaux béton avec armement nappe voûte.

2.2.2. Les postes de transformation

2.2.2.1. Généralités

Le projet comporte l'extension du poste 161 kV HT/MT d'Atakpamé et du poste 34,5 kV de Dapaong. Il comporte également la création des postes 161 kV HT/MT de Kara au Togo et de Djougou et Parakou au Bénin. Enfin, il comporte la création des postes 34,5 kV de Mango au Togo et de Natitingou et Bembéréké au Bénin.

Tous les nouveaux postes 161 kV seront de type extérieur à bornes ouvertes, comprenant les plates-formes 161, 34,5 et 20 kV avec un bâtiment de commande contenant tous les équipements auxiliaires, le tout installé dans une enceinte fermée par un mur. Les jeux de barres seront de type tubulaire aluminium isolés à l'air, disposés en simple jeu de barres, et conçus pour une extension en double jeu de barres, à l'exception de Djougou. Tous les postes seront équipés de téléphone et télécopie par système à courant porteur (ou par liaison à fibre optique). La commande de chaque poste se fera par l'intermédiaire d'un système intégré de contrôle-commande et acquisition de données (SCADA) qui permettra aux postes d'être sélectionnés et commandés soit en local, soit à distance par le centre de conduite de Lomé. Des liaisons de communications pour le système centralisé seront faites soit par ligne à courant porteur (CPL), soit par fibre optique. De plus, les communications radio sont spécifiées à la fois pour les liaisons locales et inter-régionales. Une liaison téléphonique aux réseaux nationaux sera installée partout où le réseau est disponible.

Tous les nouveaux postes 34,5 kV seront de type extérieur à bornes ouvertes, comprenant les plates-formes 34,5 et 20 kV avec un bâtiment de commande contenant tous les

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équipements auxiliaires, le tout installé dans une enceinte fermée par un mur. Les jeux de barres seront de type tubulaire aluminium isolés à l'air. Ils seront équipés d'équipements de télécommunications.

2.2.2.2. Atakpamé

Le point de départ de la ligne HT d'interconnexion se situe au poste existant d'Atakpamé alimenté par une ligne 161 kV en provenance de la centrale de Nangbeto. Il s'agit donc d'une extension de ce poste dont le terrain était déjà acquis (4 ha) et qui comprend l'addition d'une travée ligne 161 kV (vers Kara), d'un transformateur 161/20 kV et d'un transformateur 20/34,5 kV pour l'alimentation des câbles de garde isolés. Les travaux au poste d'Atakpamé comprennent:

- Génie civil dont la construction d'un bâtiment de contrôle à deux étages,

- montage des jeux de barres 161 kV existants,

- extension des cellules 20 kV intérieures existantes pour l'alimentation du transformateur des câbles de garde,

- installation de: une nouvelle travée de ligne vers Kara incluant les alarmes, les protections, CPL, les télécommunications, un disjoncteur et un sectionneur pour le transformateur Tl (incluant le transfert du signal de déclenchement depuis le disjoncteur d'arrivée ligne vers le nouveau disjoncteur de transformateur), un ensemble d'équipement interphase à courant porteur (CPL) et les interfaces CPL sur la ligne Nangbéto-Atakpamé, un transformateur d'alimentation des câbles de garde et l'appareillage associé, les câblages et les protections, un système SCADA, un système radio, un groupe de secours et appareillage associé, réglages de la protection distance de Zone 1 à Nangbéto.

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2.2.2.3. Kara

Le nouveau poste de Kara sera situé à 3,5 km au sud-est de la ville dans un endroit non urbanisé. Son emprise sera de 2 ha. Il sera construit en pleine conformité avec les standards, et sera de configuration type 1 comme décrit dans le chapitre 3 des standards, mais équipé avec un transformateur en phase initiale. La conception autorise l'adjonction d'un second transformateur ainsi qu'un second jeu de barres. La disposition du poste a été conçue pour tenir compte des futures interconnexions prévisibles vers Dapaong et Yendi, de sorte que ces lignes n'auront à se croiser lorsqu'elles seront connectées au poste.

L'étendue des travaux est résumée comme suit:

- Génie civil, comprenant la construction d'un bâtiment de contrôle à deux étages, - Installation de:

un ensemble de jeux de barres 161 kV (en configuration simple jeu de barre, extensible en double jeux de barres), une travée ligne 161 kV vers Atakpamé, avec une réactance de compensation, une travée ligne 161 kV vers Parakou coupée à Djougou, une travée transformateur, complète avec un transformateur 161/34,5/20 kV, 20/16/7 MVA (ONAF), un poste 20 kV, un poste 34,5 kV,

le raccordement au tableau 20 kV de Togo Electricité (TE) à la centrale de Kara (voir paragraphe suivant pour les détails), un système de mise à la terre et de protection contre la foudre, . un ensemble de distribution des auxiliaires de postes (protection, radio et télécommunications, comptage, câblage, etc.).

2.2.2.4. Djougou

Un nouveau poste est prévu à Djougou à la périphérie sud-ouest de la ville, de façon à ne pas perturber l'extension de celle-ci, au bord de la RNIE 3. Son emprise sera de 4 ha. La conception du poste de Djougou est une version minimale des standards, avec une dérivation de la ligne Kara-Parakou alimentant directement un transformateur équipé d'un disjoncteur et sectionneur, disposition similaire à celle du poste de Avakapa au Bénin. De l'espace sera réservé pour l'installation d'un jeu de barres 161 kV de taille raisonnable pour

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permettre toute extension future. De même, la conception autorise l'installation future de disjoncteurs de ligne si c'est nécessaire dans le futur. La transformation en configuration double jeu de barres n'est pas justifiée à Djougou et n'a donc pas été prise en compte. Deux alimentations des câbles de garde sont nécessaires à Djougou, l'une alimentant l'Ouest jusqu'à la frontière avec le Togo, et l'autre en secours alimentant l'Est en direction de Parakou. Un système de jeu de barres 34,5 kV sera fourni pour alimenter deux circuits de câbles de garde indépendants et, en phase initiale, la ligne 161 kV vers Natitingou. De l'espace sera gardé pour installer un transformateur 20/63 kV lorsque la demande nécessitera d'augmenter le niveau de tension (à l'horizon 2010).

L'étendue des travaux est résumée comme suit:

- Génie civil, comprenant la construction d'un bâtiment de contrôle à deux étages,

- installation de:

une travée ligne 161 kV se raccordant au transformateur 161/20/34,5 kV,

un transformateur 161/20/34,5 kV, 20/16/7 MVA (ONAF),

un poste 20 kV,

un poste 34,5 kV,

un système SCADA,

un réseau de terre et système de protection contre la foudre,

un ensemble de distribution des auxiliaires de postes (protection, radio et télécommunications, comptage, câblage, etc.).

2.2.2.5. Parakou

Le nouveau poste de Parakou sera construit en pleine conformité avec les standards, à proximité du village de Gannon, au sud-ouest de Parakou. Son emprise sera de 4 ha. Le poste aura une configuration de type 1 comme décrit dans les standards, chapitre 3. De même que pour le poste de Kara, il sera équipé d'un seul transformateur et d'un seul jeu de barres en phase initiale. La disposition a été choisie pour permettre un accès pratique des lignes entrantes et sortantes, y compris la future ligne 161 kV vers le sud.

L'étendue des travaux est résumée comme suit:

- Génie civil, comprenant la construction d'un bâtiment de contrôle à deux étages, - Installation de:

un ensemble de nouveaux jeux de barres 161 kV (configuré en simple jeu de barres et extensible en double jeux de barres),

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 29 Novembre 2003

une travée ligne 161 kV en provenance de Kara avec une bobine d'inductance de compensation,

une travée ligne 161 kV en réserve,

une travée transformateur 161/34,5/20 kV,

un transformateur 161/20/34,5 kV, 20/16/7 MVA (ONAF), un poste 20 kV,

un poste 34,5 kV,

un système SCADA,

un système de mise à la terre et de protection contre la foudre,

. un ensemble de distribution des auxiliaires de poste (protection, radio, télécommunications, comptage, câblage, etc.)

2.2.2.6. Dapaong

Le poste de Dapaong est existant et se trouve à 4 km au nord du centre de Dapaong. Son emprise est de 4 ha. Il est de type extérieur avec un bâtiment de contrôle et comprend un jeu de barres 34,5 kV et un départ en attente vers Mango. Ce départ doit être utilisé pour le raccordement de la ligne 161 kV.

L'étendue des travaux est résumée comme suit: - Installation de:

un ensemble de distribution des auxiliaires de poste (protection, comptage, raccordement aux systèmes de distribution des auxiliaires altematifs et continus)

2.2.2.7. Mango

Le nouveau poste de Mango sera construit à 3 km à l'ouest de Mango, à proximité du village de Magna, au nord de la route de Magna. Son emprise sera de 4 ha. Il sera conforme aux standards, à l'exception du fait qu'il sera privé de certains équipements qui n'ont pas été jugés indispensables à son fonctionnement (disjoncteur en amont du transformateur, groupe diesel de secours, synoptique, système SCADA). En phase initiale, il sera alimenté en 34,5 kV jusqu'en 2015 et construit pour une tension nominale de 52 kV. Il sera exploité en mode manuel. Il comprendra l'espace nécessaire pour un jeu de barres 161 kV et pour des travées supplémentaires (travée ligne vers Kara).

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L'étendue des travaux est résumée comme suit:

- Génie civil, comprenant la construction d'un bâtiment de contrôle à un étage,

- Installation de:

un ensemble de jeux de barres 34,5 kV,

une travée ligne 161 kV en provenance de Dapaong partiellement équipé avec des équipements 52 kV,

une travée transformateur 161/34,5/20 kV,

un transformateur 34,5/20 kV (en phase initiale), 2,5 MVA (ONAN),

un poste 20 kV,

un ensemble de distribution des auxiliaires de poste (protection, radio, télécommunications, comptage, câblage, etc.)

2.2.2.8. Natitingou

du Le nouveau poste de Natitingou sera construit 9 km au sud de Natitingou, à proximité standards. village de Berecingou. Son emprise sera de 4 ha. Il sera en conformité avec les conçu et En première phase, le poste de Natitingou sera exploité en 34,5 kV, mais il sera construit pour une tension de 72 kV.

L'étendue des travaux est résumée comme suit:

- Génie civil, comprenant la construction d'un bâtiment de contrôle à un étage,

- Installation de:

un ensemble de jeu de barres 63 kV en configuration simple jeu de barres,

une travée ligne 161 kV en provenance de Djougou partiellement équipée avec des équipements 52 kV,

une travée transformateur complète avec transformateur 63/34,5/20 kV, 3,15/5 MVA,

un poste 20 kV,

. un ensemble de distribution des auxiliaires de poste (protection, télécommunications, comptage, câblage, etc.)

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2.2.2.9. Bembéréké

Le nouveau poste de Bembéréké sera construit 2 km au sud de Bembéréké, à village proximité du de Gando. Il sera en conformité avec les standards, avec les mêmes restrictions le poste que de Mango et Natitingou. Son emprise sera de 4 ha. Le poste et ses composants seront conçus pour une tension nominale de 52 kV et alimenté en 34,5 kV.

L'étendue des travaux est résumée comme suit: - Génie civil, comprenant la construction d'un bâtiment de contrôle à un étage, - Installation de:

un ensemble de jeu de barres 34,5 kV, une travée ligne 161 kV en provenance de Parakou partiellement équipée avec des équipements 52 kV

un transformateur 34,5/20 kV, 1,5 MVA (ONAN), un poste 20 kV, un ensemble de distribution des auxiliaires de poste (protection, radio, télécommunications, comptage, câblage, etc.)

2.2.3. Les possibilitésultérieures d'électrificationrurale

Le présent Projet comprend les travaux suivants, qui permettront l'alimentation ultérieure électricité de en 48 villages situés le long du tronçon Atakpamé-Parakou et de 26 villages situés le long des tronçons latéraux:

- les équipements d'alimentation des câbles de garde situés dans les postes principaux;

- les deux câbles de garde aluminium-acier isolés de la ligne au lieu des câbles de garde conventionnels en acier, directement reliés à la terre; - les dérivations entre les câbles de garde isolés et le premier poteau de distribution (y compris un sectionneur fusible); - les condensateurs 34,5 kV d'équilibrage et anti-ferrorésonance installés sur une ou deux des dérivations par système de distribution.

Ne sont pas inclus dans le Projet les éléments propres à la distribution elle-même, dire: c'est-à-

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- la distribution bifilaire 34,5 kV jusqu'aux villages, ainsi que leurs - les transformateurs abaisseurs 34,5 kV/BT montés sur poteau systèmes de connexion à la terre 34,5 kV et BT situé dans les villages,

- la distribution BT et les connexions aux compteurs des abonnés,

- le câblage chez les abonnés.

2.2.4. Le projet en phase de travaux

de L'implantation des lignes matérialise une servitude représentée par un corridor de 52 m large pour les lignes 161 kV. Ce corridor accueille selon les standards de la CEB une piste d'accès longitudinale pour accéder aux pylônes de la ligne. Les travaux de construction comportent les phases suivantes (SOGREAH, 2001,2):

- repiquetage de la ligne: travaux topographiques, balisage des sommets d'angle, lever sur le terrain du profil en long, implantation définitive de tous les pylônes;

- déboisement et débroussaillage: abattage et désouchage des arbres et taillis ainsi que débroussaillage sur la largeur de l'emprise (tranchée d'abattage: y compris tout arbre dont la hauteur + 2m est égale à la distance entre le pied de l'arbre et le plan vertical passant par le conducteur le plus proche). Recensement des dégâts: « à l'occasion du contrôle final du profil en long, un recensement exhaustif et contradictoire des dégâts causés aux cultures (pérennes et saisonnières) et aux constructions sera réalisé en vue du dédommagement des propriétaires » (p 45, chapitre 10);

- préparation des pistes d'accès et leur entretien: création d'une piste d'accès longitudinale aux différents pylônes de la ligne, et de pistes d'accès transversales (balisées au départ de la route principale). Les caractéristiques des pistes sont les suivantes: largeur: 3 m; accessible par un véhicule tout terrain même en saison des pluies. Elles sont remblayées et pourvues de fossés de drainage. Principes de réalisation: décapage de la terre végétale, exécution de fossés de drainage, remblai et rechargement. Le tracé des pistes sera établi au préalable lors d'une visite contradictoire, le passage d'un pylône à l'autre s'effectuant de préférence en ligne droite. Au vu de la proximité des routes nationales bitumées, on admet que les pistes d'accès transversales existantes seront utilisées pour accéder à la piste longitudinale.;

essais de sol: essais de pénétration à chaque emplacement de pylône, jusqu'à une profondeur minimale de 2,5 fois la largeur de fondation en dessous du niveau d'assise de la fondation prévue; choix des fondations; réalisation complète des fondations, y compris les mises à la terre et la mesure des résistances de terre des pylônes (exécution des fondations et ouverture des fouilles; vérification de la nature du sol à fond de fouille; en place des embases de pylônes). Tous balisage de sécurité autour des fouilles; mise 2 d'alignement est implanté sur une superficie de 25 m . les 300 à 400 m, un pylône 2 Certains pylônes d'angle représentent une superficie au sol de 100 m .

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- montage des pylônes: réception, déballage, triage et contrôle des pièces, transport sur les sites de montage, montage, vérification et réparation par peinture des dégâts mineurs ; montage des chaînes d'isolateurs et accessoires;

- déroulages, tirages, réglage et mise sur pince des câbles: installation de portiques de protection pour passage au-dessus des habitations et autres obstacles; réglage des câbles;

- mise en place des amortisseurs de vibration et des sphères de balisage;

- nettoyage de chantier;

- établissement des formulaires de contrôle: permettent de contrôler la qualité des travaux, l'avancement des travaux par rapport au planning et de signaler tout incident;

- essais et réceptions: inspection finale de la ligne et contrôles.

2.2.5. Le projet en phase d'exploitation

L'exploitation des lignes se caractérise par des travaux d'entretien et de maintenance sur les équipements (inspection annuelle), par un désherbage annuel et par des interventions occasionnelles sur panne (fréquence estimée à 1 à 2 interventions par an pour 100 km de ligne). L'équipe de ligne intervient avec du matériel léger, à savoir des véhicules tout terrain.

2.3. Le besoin d'un plan de réinstallation des populations

L'implantation des tronçons de l'interconnexion matérialise une servitude représentée par un corridor de 52 m de large sur 692 km de long, soit environ 3600 hectares. Dans ce corridor, selon les standards techniques de la CEB sur les questions de sécurité et d'entretien technique, les habitations doivent être déplacées. Le déplacement des populations ainsi affectées relève d'un plan de réinstallation selon la procédure PO 4.12 de la Banque mondiale. Ce Plan de réinstallation est présenté par ailleurs (COYNE ET BELLIER, 2003), et ses principaux éléments sont résumés dans le présent document.

2.4. Aspects financiers

Les financements ont été répartis comme suit: * Banque Mondiale/IDA: 3

* Agence Française de Développement: lot 5

* Banque européenne d'investissement (BEI) : lot 1b

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin i1 348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET BELLIER 34

* Nordic Development Fund (NDF): lot 4

* CEB (fonds propres): lots la et 2

2.4.1. Les lignes haute-tension

proposé pour les Les lignes ont été réparties en lots de travaux, selon le plan de financement bailleurs de fonds:

(lot 2) Ligne 161 kV au Togo: Tronçon Atakpamé - Kara - Frontière Togo/bénin

de génie civil, fourniture et montage des équipements électriques et mécaniques Travaux de la ligne électrique d'Atakpamé à Kara: ligne à un seul terne avec deux câbles pour à fibres garde isolés alimentés à partir des postes en 34.5 kV et dont un câble de garde longueur optiques pour la transmission des données. Tension nominale 161 kV, 270 km, équipée de conducteurs en alliage d'aluminium de section totale approximative: la mm2 montés sur pylônes en treillis métalliques. Portée moyenne : 360 m. Outre 253.35 le 161 kV, le lot 2 comporte deux (2) lignes 20 kV en parallèle permettant ligne principale kV du nouveau poste de Kara à la centrale thermique et au poste 66/20 raccordement le existants. Sont également inclus dans le lot 2, les travaux et les fournitures permettant de la ligne branchement de l'électrification rurale de 24 villages situés le long du tracé ces travaux comprennent pour chaque village la console spéciale sur pylônes principale; et de 161 kV, le premier poteau 34,5 kV (équipé d'un interrupteur-sectionneur à fusibles 34,5 kV condensateurs d'équilibrage) et le raccordement aux câbles de garde. Les lignes et les postes de distribution ne sont pas inclus dans les travaux du Lot 2.

Ligne 161 kVau Bénin: Tronçon Bénin-Togo - Djougou - Parakou (Lot 3) ligne électrique Travaux de génie civil et équipements électriques et mécaniques pour la terne avec de la frontière Bénin/Togo à Parakou en passant par Djougou : ligne à un seul dont un câble de ceux câbles de garde isolés alimentés à partir des postes en 34,5 kV nominale 161 kV, garde à fibres optiques pour la transmission des données. Tension d'aluminium de longueur approximative: 165 km, équipée de conducteurs en alliage 2 moyenne: section totale 253,35 mm montés sur pylônes en treillis métalliques. Portée ligne principale 161 kV est complétée par deux (2) lignes 20 kV en parallèle 360 m. Cette et au permettant le raccordement du nouveau poste de Parakou à la centrale thermique kV existants. Sont également inclus dans le lot 3, les travaux et fournitures poste 20 du tracé permettant le branchement de l'électrification rurale de 24 villages situés le long console spéciale de la ligne principale; ces travaux comprennent pour chaque village la kV, le premier poteau 34,5 kV (équipé d'un interrupteur-sectionneur à sur pylônes 161 Les et de condensateurs d'équilibrage) et le raccordement aux câbles de garde. fusibles du Lot 3. lignes 34,5 kV et les postes de distribution ne sont pas inclus dans les travaux

11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 35 Novembre 2003

Ligne 161 kV au Bénin: interconnexions de Natitingou et Bembéréké (Lot 4)

Travaux de génie civil incluant les études de sols et la fourniture et le montage des équipements électriques et mécaniques pour la ligne électrique de Djougou à Natitingou: ligne à un seul terne avec deux câbles de garde isolés dont un à fibres optiques, tension nominale 161 kV, équipée de conducteurs en alliage d'aluminium montés sur pylônes en treillis métalliques. Portée moyenne 360 m, longueur approximative : 76 km, équipée de conducteurs en alliage d'aluminium montés sur pylônes en treillis métalliques. Les travaux incluent également le branchement de l'électrification rurale de 8 villages situés le long du tracé de la ligne principale. Cette ligne sera exploitée en 34,5 kV dans un premier temps jusqu'à ce que la charge atteigne une valeur suffisante.

Travaux de génie civil incluant les études de sols et la fourniture et le montage des équipements électriques et mécaniques pour la ligne électrique de Parakou à Bembéréké: ligne à un seul terne avec deux câbles de garde isolés dont un à fibres optiques, tension nominale 161 kV, longueur approximative :106 km, équipée de conducteurs en alliage d'aluminium montés sur pylônes en treillis métalliques. Portée moyenne 360 m. Les travaux incluent également le branchement de l'électrification rurale de 13 villages situés le long du tracé de la ligne principale. Cette ligne sera exploitée en 34,5 kV dans un premier temps jusqu'à ce que les charges à alimenter atteignent une valeur suffisante.

Ligne 161 kVau Togo: Tronçon Dapaong - Mango (lot 5)

Travaux de génie civil incluant les études de sols et la fourniture et le montage des équipements électriques et mécaniques pour la ligne électrique de Dapaong à Mango: ligne à un seul terne avec deux câbles de garde isolés dont un à fibres optiques. Tension nominale 161 kV, longueur approximative: 75 km, équipée de conducteurs en alliage d'aluminium montés sur pylônes en treillis métalliques. Portée moyenne: 360 m. Les travaux incluent également le branchement de l'électrification rurale de 5 localités situées le long du tracé de la ligne principale.

2.4.2. Les postes de transformation

Les postes sont également répartis en lots de travaux, selon le plan de financement proposé pour les bailleurs de fonds:

Postes HT/MT au Togo - Atakpame - Kara (Lot 1A)

Travaux de génie civil, fourniture et montage des équipements électriques et mécaniques pour les deux (2) postes de transformation HT/MT localisés au nord Togo à Atakpamé et Kara. Au poste d'Atakpamé qui est existant, les travaux comprennent une extension des jeux de barres 161 kV, une travée ligne vers Kara, un disjoncteur 161 kV pour le transformateur existant, et un poste 20/34,5 kV pour l'alimentation des câbles de garde. Le nouveau poste de Kara comprend un jeu de barres 161 kV, deux travées lignes vers

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET BELLIER 36

poste 20 kV, un Atakpamé et vers Parakou, un transformateur 161/22/34,5 kV, un poste 34,5 kV et un bâtiment de contrôle à deux étages.

Postes HT/MITau Bénin - Djougou - Parakou (LotlB) civil, fourniture et montage des équipements électriques et mécaniques Travaux de génie et (2) postes de transformation HT/MT localisés au nord Bénin à Djougou pour les deux vers Le nouveau poste de Djougou comprend une travée ligne 161 kV de Kara Parakou. et un un transformateur 161/22/34,5 kV, un poste 20 kV et un poste 34,5 kV Parakou, de barres de contrôle à l'étage. Le nouveau poste de Parakou comprend un jeu bâtiment kV, un poste 161 kV, une travée ligne vers Kara/djougou, un transformateur 161/22/34,5 20 kV et un poste 34,5 kV et un bâtiment de contrôle à deux étages.

Postes HT/AT au Bénin - Natitingou et Bembéréké (Lot 4) deux (2) postes Travaux de génie civil et équipements électriques et mécaniques pour les un bâtiment de de transformation HT/MT localisés à Natitingou et Bembéréké incluant et Parakou. contrôle à un étage ainsi que les extensions de postes 34,5 kV à Djougou

Postes HT/MT au Togo - Dapaong - Mango (Lot 5) 34,5 kV. Travaux de Extension du poste existant sous cellules métalliques de Dapaong en des équipements génie civil incluant les essais de sol et la fourniture et le montage inclut un bâtiment électriques et mécaniques du nouveau poste CEB de Mango. Ce poste de contrôle à un étage.

2.4.3. L'électrification rurale

dans les lots des Les travaux relatifs au programme d'électrification rurale sont répartis Ils comprennent pour chaque village concerné la console spéciale lignes correspondantes. à 161 kV, le premier poteau 34,5 kV (équipé d'un interrupteur-sectionneur sur pylônes garde. Les et de condensateurs d'équilibrage) et le raccordement aux câbles de fusibles situés le long du lignes 34,5 kV et les postes de distribution ne sont pas inclus. 48 villages et 24 au Bénin (Lot tracé de la dorsale font partie de ce programme, dont 24 au Togo (Lot 2) doivent également bénéficier de l'électrification rurale sur les lignes latérales, 3). 26 villages et 13 sur la dont 5 sur la ligne Dapaong-Mango (Lot 5), 8 sur la ligne Djougou-Natitingou ligne Parakou-Bembéréké (Lot 4).

11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 37 Novembre 2003

3. ETAT DE REFERENCE DE L'ENVIRONNEMENT

3.1. Aspects méthodologiques généraux

L'état de référence de l'environnement comprend la description des milieux physique, biologique, et socio-économique en situation de référence, avant la réalisation du projet. Dans chacun des milieux concernés, les indicateurs pertinents, en rapport avec le territoire influencé par le tracé du corridor de la ligne, sont décrits et caractérisés.

Cette description des milieux a été effectuée à l'aide de plusieurs documents de référence et outils d'investigation:

Les documents de référence utilisés ont été les suivants: - En premier lieu, l'étude d'impact initiale du tronçon Atakpamé - Parakou, éditée en 1998 (SOGREAH, 1998,1). Ce document a constitué la base de la présente actualisation sur le tronçon concerné, notamment en ce qui concerne la description du milieu physique (géologie, géomorphologie, pédologie, climat), la description des formations végétales, les résultats des inventaires sur la flore et l'avifaune. Des ajustements de rédaction ont été effectués pour tenir compte de la modification de l'aire d'étude (le tracé optionnel Parakou - Onigbolo ne faisant plus partie du présent projet); et du résultat des investigations complémentaires de flore et de faune réalisées en 2003 (cf ci-après);

- Le plan de réinstallation des populations préparé en 2001 (Lema, A et al, 2001) pour le même tronçon a également constitué un document d'appui pour la rédaction du chapitre sur l'environnement socio-économique;

- Enfin, les études topographiques et environnementales éditées début 2003 pour les tronçons Dapaong - Mango, Djougou - Natitingou et Parakou - Bembéréké ont été consultées (CIMA International, 2003)

Les nouvelles enquêtes engagées pour les besoins de la présente mise à jour ont été les suivantes:

En complément aux inventaires de faune et de flore figurant à SOGRAH (1998,1), des investigations complémentaires ont été réalisées en mai 2003 sur le tronçon principal par des équipes togolaises et béninoises. Ces investigations complémentaires ont porté en particulier sur les amphibiens, les reptiles et les petits mammifères (notamment les chauves-souris). Ces investigations avaient également pour objet de préciser la répartition géographique de la faune et d'identifier les zones d'intérêt faunistique particulier qui seraient situées sur l'emprise de la ligne ou à proximité immédiate de celle-ci;

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 38 Novembre 2003

des tronçons - En complément aux données de CIMA International sur la faune et la flore latéraux, des inventaires de faune et de flore ont été réalisés du 2 au 8 octobre 2003 par une équipe multidisciplinaire du CEDA, selon la méthodologie adoptée par SOGREAH sur le tronçon principal. L'identification et la caractérisation des zones d'intérêt faunistique et/ou floristique ont également été effectuées lors de ces investigations;

du plan - En complément aux enquêtes antérieures, et dans le cadre de la réactualisation de réinstallation des populations, des enquêtes sociologiques de terrain auprès des villages et des familles affectées ont été réalisées du 22 au 27 mai 2003 et du 2 au 6 octobre 2003 pour tous les tronçons par des équipes multidisciplinaires du CEDA;

- Sur l'ensemble des tronçons, des revues bibliographiques enquêtes de terrain ont été menées en mai, octobre et novembre 2003 sur les richesses archéologiques et culturelles qui pourraient être situées sur l'emprise de la ligne. Ces prestations ont été réalisées par des archéologues togolais et béninois qualifiés. Le but de ces investigations était de s'assurer qu'aucune richesse archéologique et/ou culturelle ne serait détruite par l'implantation des ouvrages et pylônes de la ligne;

consultation - Conformément aux directives de la Banque mondiale, des réunions de publique ont été menées en juillet et novembre 2003. On trouvera plus loin (voir section 1) le résumé des points de vue exprimés au cours de ces consultations, ainsi qu'un exposé de la manière dont ces points de vue ont été pris en compte. Les comptes- rendus complets de ces consultations publiques sont joints en annexe 5.

3.2. Environnement physique

3.2.1. Méthodologies d'investigation

La description du milieu physique résulte d'une part de la documentation rassemblée lors des études de conception de la ligne, et d'autre part, des résultats des travaux topographiques effectués en 1997 et 2003 (SOGREAH, 1997 et CIMA International, 2003) qui ont caractérisé l'occupation des sols et établi des profils en long sur l'ensemble du tracé. Ces données ont été synthétisées dans l'étude d'impact sur l'environnement du tronçon Atakpamé-Parakou éditée en 1998 (SOGREAH, 1998,1). Elles sont ici complétées par les données du volet environnemental de l'étude CIMA (CIMA, 2003, volume 2) qui s'est attaché à décrire le milieu physique correspondant au tracé des lignes latérales.

C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 39 Novembre 2003

3.2.2. Caractérisation des milieux physiques

3.2.2.1. Géologie

Le substrat géologique:

Le substrat géologique du Projet, à l'exception de la ligne Dapaong - Mango, appartient au domaine géologique de la chaîne des Dahoméyides qui regroupe l'unité structurale de l'Atacora et les ensembles de la Plaine du Togo et du Bénin. Le tracé de la ligne Dapaong - Mango appartient à la bordure orientale du craton Ouest-africain et à la partie togolaise du bassin sédimentaire voltaïen.

a) L'unité structurale de l'Atacora

Elle est représentée dans la zone du tracé par sa série essentiellement quartzitique constituant les reliefs de la chaîne de même nom. Elle est chevauchée sur sa bordure Est par le socle orthogneissique de Kara et chevauche à son tour l'Unité Structurale du Buem.

Les principaux faciès rencontrés sont:

- les quartzites (sur les collines d'Atakpamé),

- les micaschistes quartzeux à muscovite, parfois à grenant (Sokodé, Aléhéridè),

- les quartzites à muscovite dominant (Alédjo-Kadara, Koumondè).

b) L'unité interne de la plaine bénino-togolaise

Elle est constituée de formations diverses, dont les types principaux traversés par la ligne sont des formations gneissiques variées (à amphiboles, à deux micas, orthogneiss à muscovite, amphibolites schisteuses), des métadiorites, des pyroxénites, migmatites et quartzites.

c) La bordure orientale du craton Ouest-africain

Elle est constituée de formations cristallines diversifiées d'âge birrimien à précambrien. Les roches de ces formations comprennent des migmatites, des gneiss, des amphibolites, des granodiorites et des granites.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interoonnexion Nord Togo / Nord Bénin 1134811 1 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET BELLIER 40

d) Le bassin sédimentaire votaïen sur le socle birrimien, Il s'agit d'une zone stable. Les formations sédimentaires, qui reposent se subdivisent en deux ensembles séparés par une discordance de ravinement:

- un ensemble à dominante gréseuse (Dapaong, Bombouaka),

- les shales de Mango et de la Fosse aux Lions.

Les ressources minières du secteur étudié: ce qui est l'aire d'étude, aucune exploitation à caractère industriel n'est signalée, Dans panafricain. cohérent avec l'extrême rareté de gîtes miniers observés dans le domaine

le fer, l'uranium et le Cependant de nombreux indices, dont les plus importants sont l'or, titane y ont été signalés.

au d'or ont été signalés un peu partout dans la chaîne des Dahoméyides De rares indices et Bafilo, C'est le cas au Togo à Aléhéridè, Paza et Koumoniodè, entre Sokodé Togo-Bénin. d'or alluvionnaire font l'objet d'une exploitation artisanale. Au Bénin, quelques indices où ils (Ouémé, Okpara). ont été signalés dans les cours d'eau drainant les formations du socle Aucune concentration notable n'a été reconnue.

type BIF (itabirites) La minéralisation en fer représentée par des roches ferrifères de s'observe en petits affleurements dans la région de Kpéwa-Bafilo-Dako.

signalés dans indices d'uranium, liés aux fractures dans les orthogneiss de Kara ont été Des et éluvionnaires la région de Kara et au nord de Bafilo. Au Bénin, des indices alluvionnaires au Nord, Djougou, de rutile (titane) sont abondants selon une bande passant par Kolkonde puis au Sud.

la ligne. Il s'agit en Des sources de matériaux utiles existent dans les régions traversées par à débit en plaques exploités, de façon artisanale dans la région de particulier de quartzites et du Bafilo et de Kara au Togo pour l'empierrement, la construction et l'ornementation, granite de Parakou au Bénin qui a été jadis exploité comme matériau d'empierrement.

3.2.2.2. Géomorphologie

Lamouroux, certain nombre d'études (Petit, 1981; Dubroeucq, 1977; Faure, 1977; Un tracés. 1969) permettent de faire une analyse sommaire de la géomorphologie des

11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 41 Novembre 2003

Dans la région de Parakou, d'altitude plus élevée (350 m), le paysage est caractérisé par une succession de bombements à versant convexes. Les blocs de cuirasse subsistent parfois sur les sommets.

Sa partie nord, jusqu'à Bembéréké, comprend des terrains appartenant au bouclier africain et des terrains non plissés de bassins sédimentaires récents. La zone subit régulièrement des influences de la chaîne de l'Atacora et des collines appelées « monts de Bembéréké » au centre. De nombreuses rivières prennent leur source à l'est du tracé et traversent l'emprise alors qu'elles sont encore peu développées.

Sa partie ouest d'altitude basse (300 m) traversée par les vallées de l'Ouémé et du Wari- Maro se singularise par un réseau hydrographique dense à direction dominante est-ouest, recoupant les grands axes de drainage qui suivent l'orientation tectonique générale nord- est/sud-ouest.

La région de Djougou est caractérisée par une pénéplaine entaillée par trois types de réseaux hydrographiques qui déterminent les trois principales formes de modelé:

- zone à interfluves moyens et versants courts : située entre le fleuve Ouémé et la limite ouest de la forêt classée de l'Ouémé supérieur;

- zone à interfluves longs: située entre la limite ouest de la forêt classée de l'Ouémé supérieur et Djougou, elle est caractérisée par un relief aux formes molles. Le réseau hydrographique, lâche et mieux hiérarchisé, délimite des interfluves plus longs (5 km en moyenne), créant une succession d'amples ondulations à longs versants convexes en pente douce. Leur altitude est comprise entre 350 et 400 m. Les cours d'eau coulent dans les bas-fonds plats où la roche est rarement visible; - zone à interfluves courts: située à l'ouest de Djougou jusqu'à Natitingou au nord et la région d'Alédjo au Togo à l'ouest, ce secteur, dont l'altitude est voisine de 450 m, est dominé par les quartzites de Tanéka. La zone est fortement entaillée par un réseau hydrographique dense et peu hiérarchisé. De nombreux cours d'eau prennent leur source dans cette région: le Mono, l'Ouémé, la Kara, la Binah, la Donga. L'influence des chaînes de Birni et de l'Atacora est sensible au nord.

Au Togo, la dorsale se poursuit par la chaîne orientale des Monts Togo qui présente entre Bafilo et Sokodé un relief accidenté. Elle domine la pénéplaine du centre Togo de 400 m en moyenne. C'est un modelé de dissection qui domine, isolant tout un petit monde de collines (Petit, 1981).

A part la colline de Sotouboua, la ligne traverse, de Sokodé à Atakpamé, une pénéplaine caractérisée par un modelé de croupes surbaissées polyconvexes. Tous les cours d'eau entrent en plaine dès leur source. La profondeur des talwegs dépasse rarement 6 mètres. On peut aussi noter la présence de nombreux buttes et plateaux cuirassés surtout entre Sotouboua et Agbandi.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement 2003 COYNE ET BELLIER 42 Novembre

m Du nord de Dapaong à Mango, on rencontre successivement une pénéplaine de 300 la d'altitude moyenne constituée de roches cristallines, une plaine sédimentaire au niveau de les Fosse aux Lions à 250 m d'altitude en moyenne, les monts de Bombouaka, où différences lithologiques ont permis à l'érosion de dégager un relief de cuesta et dont les rebords culminent à 500 m d'altitude, et enfin la plaine sédimentaire de Mango d'altitude moyenne 170 m.

3.2.2.3. Pédologie

La nature de la roche mère (texture et composition minéralogique), la topographie, les conditions de drainage et le niveau des sols observés le long du tracé de la ligne permettent de distinguer les caractéristiques suivantes, que ce soit du côté togolais ou béninois:

et 1. Les sols sablo-argileux, provenant de l'altération des roches métamorphiques éruptives. Le sable domine en surface mais sa teneur en argile augmente avec la profondeur.

2. Les sols hydromorphes ou vertisols: ils sont fréquents au niveau des dépressions, des bas-fonds ou en bordure des cours d'eau. On peut distinguer:

les sols à hydromorphie temporaire ou sols humiques à pseudogley de profondeur. Ils sont souvent engorgés pendant les saisons pluvieuses par suite des crues des fleuves, de la remontée de la nappe phréatique ou d'un défaut d'infiltration des eaux pluviales. Ils sont riches en matière organique peu évoluée et renferment des proportions variables d'argile, de sable et de limon,

les sols à hydromorphie permanente ou sols humiques à pseudogley. Ce sont les sols des marais. La matière organique y est également importante et peu évoluée.

3. Les sols ferrugineux peu lessivés à lessivés ; ils occupent la majeure partie du tracé et se présentent sous deux formes:

en dalle (cuirasse ou carapace ferrugineuse parfois craquelée), souvent nus ou recouverts d'une fine pellicule d'éléments fins. Ils se situent souvent sur le sommet des reliefs ou sur les versants à pente douce et en haut de pente,

sans carapace, caractérisés par des horizons humifères sablo-limoneux à sablo- argileux. Ils renferment de nombreuses concrétions ferrugineuses. Ils sont fréquents dans les parties inférieures des versants de même que dans les plaines basses où se maintiennent des buttes et plateaux, témoins de l'ancienne surface.

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3.2.2.4. Climat

L'ensemble des régions traversées est sous l'influence d'un climat tropical avec des nuances liées à l'orographie et à la position géographique, ou d'un climat subéquatorial à une seule saison de pluie appelé subéquatorial de transition. Des diagrammes ombrothermiques de quelques stations représentatives sont donnés en Figure 3.

Le cas du Togo

Le climat des régions de Dapaong, Mango, Kara, Kpéwa et Sokodé est de type soudano- guinéen à saisons contrastées.

Dans la région de Dapaong et Mango, la saison sèche s'étend de novembre à mai. Elle est accentuée en janvier et février par un fort harmattan accompagné de poussière et de brume sèche. La saison des pluies dure de juin à octobre avec un maximum de pluviométrie en août. La pluviométrie moyenne est de 1000 mm. Les températures mensuelles varient entre 27,5°C en février et 23,90C en août.

Dans les régions de Kara, Kpéwa et Sokodé, la saison sèche dure 4 à 5 mois (de novembre à février, voire mars). Les précipitations moyennes mensuelles sont supérieures à 100 mm entre mai et octobre. Les mois d'août et de septembre sont les plus pluvieux (volume et jours de pluies) avec des précipitations dépassant 250 mm. Les précipitations annuelles sont de 1498 mm à Kpéwa, avec 4 mois secs de novembre à février. Elles sont de 1423 mm à Sokodé qui présente 5 mois secs de novembre à mars. La région de Kara, moins arrosée, reçoit 1319 mm de pluie par an.

Les températures mensuelles varient entre 22,50C en août et 27,2°C en mars pour la station de Kpéwa et de 24,5°C à 28,2°C pour les mêmes mois pour la station de Sokodé. Les faibles températures enregistrées à Kpéwa sont à mettre en rapport avec l'altitude.

Atakpamé se trouve dans une zone climatique de transition marquée par un équilibre entre la mousson humide venant du Golfe de Guinée au sud-ouest et l'harmattan, très sec, soufflant des régions sahariennes au nord-est.

Les températures moyennes annuelles sont inférieures à 260C. L'écart entre le mois le plus chaud, février (27,9°C) ou mars (27,50C) et le mois le plus froid, août (23,90C) ne dépasse pas 5°C.

Les précipitations moyennes annuelles sont de 1300 à 1400 mm. Le diagramme montre deux pics, en juin et septembre, où les précipitations sont respectivement de 195 et 180 mm. La période écologiquement sèche dure environ 4 mois et va de novembre à février; le climat est donc subéquatorial à une seule saison de pluie.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 44 Novembre 2003

Le cas du Bénin Dans la région de Parakou, les températures moyennes sont assez constantes et proches de 260C.

Le climat est caractérisé par l'alternance d'une saison pluvieuse et d'une saison sèche de durées sensiblement égales. La période sèche intervient de novembre à mars où les précipitations sont inférieures à 50 mm. La hauteur maximale de pluie est enregistrée en septembre et atteint 250 mm. Les précipitations annuelles varient entre 1150 et 1300 mm.

Dans la région de Djougou, les variations moyennes annuelles de températures sont de 26°C. Les températures mensuelles les plus basses sont relevées en août (24,40C) et les plus élevées en mars (29,80C). Les écarts de températures sont élevés surtout en saison sèche.

Le climat est caractérisé par une pluviosité moyenne repartie sur 7 mois, d'avril à octobre, avec 5 mois secs de novembre à mars, au cours desquels les précipitations ne dépassent pas 35 mm. Les hauteurs maximales de pluie sont enregistrées en septembre. La pluviosité annuelle est proche de 1370 mm.

3.3. Environnement biologique: la flore

3.3.1. Méthodologies d'investigation

Lors de la réalisation en 1998 de l'étude d'impact sur l'environnement relative au tronçon Atakpamé-Parakou (SOGREAH, 1998,1), l'ensemble de la dorsale de l'interconnexion a été visité par une équipe de cinq chercheurs de l'université du Bénin à Lomé. En mai 2003, des missions complémentaires ont été réalisées par des experts béninois et togolais sur le territoire traversé ce même tronçon. Les termes de référence de ces missions portaient sur l'approfondissement des connaissances relatives aux zones d'intérêt floristique particulières situées dans le corridor ou à proximité.

En octobre 2003, pour l'étude des tronçons latéraux, une équipe du CEDA a procédé aux inventaires faunistiques et floristiques et à l'analyse de l'occupation des sols selon les mêmes méthodologies qui avaient été employées sur le tronçon Atakpamé - Parakou. Les approfondissements sur les zones écologiques sensibles et/ou protégées ont également été demandés lors de la mission d'octobre 2003 pour les lignes latérales.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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J F M A M J J A SO N D JFMAMJJASOND

nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN 11348

Source:Fg SOGREAH PRECIPITATIONS ET TEMPERATURES Fig. 2 & KOKOU

COYNE ET BELLIER 45 Novembre 2003

Echantillonnage: deux types d'échantillonnage ont été adoptés; un échantillonnage systématique qui consiste à faire des observations tous les 2,5 km, doublé échantillonnage d'un aléatoire qui consiste à faire des observations dès que l'on note un changement majeur de la géomorphologie ou de la physionomie du couvert végétal. Dans le premier cas, certains sites très semblables (notamment les parcelles agricoles) n'ont pas fait l'objet d'échantillonnage. L'unité parcellaire est suffisamment grande pour rendre compte des caractéristiques locales de la végétation et de la géomorphologie; des placeaux de 50 m x 50 m ont donc été choisis, soit une superficie unitaire de 0,25 ha. Pour la dorsale, le nombre de placeaux échantillonnés est de 163. La surface totale échantillonnée est donc de 40,75 ha, soit environ 1,8% de la superficie de l'emprise future du tronçon (440 km de long par 52 m de large). Pour les lignes échantillonnages latérales, les ont été effectués pour chaque changement majeur de la géomorphologie ou de la physionomie du couvert végétal, soit pour chaque milieu. nouveau 56 placeaux ont été échantillonnés, soit 14 ha, ce qui représente environ 1,1% de la superficie de l'emprise.

Relevé floristique et écologique: Il consiste à faire une liste de toutes les espèces végétales observées sur la parcelle étudiée. Les espèces qui n'ont pu sur être déterminées place ont été mises en herbier pour identification au laboratoire. En raison des objectifs de l'étude, la caractérisation de la végétation du tracé est essentiellement sur fondée les espèces ligneuses. La nomenclature retenue pour la description était celle de Bérhaut (1967) et de Brunel et ai. (1984). La description des caractéristiques écologiques des diverses zones traversées a été notée dans les placeaux par le biais de descripteurs, variables ou relatifs à la physionomie de la végétation, à sa stratification, aux types biologiques. L'interprétation des résultats a été faite par regroupement des relevés présentant les mêmes types physionomiques, et par analyse de la répartition des espèces dans ces divers types physionomiques.

Caractéristiques forestières des formations traversées: des mesures de DBH (diamètre du tronc à hauteur de poitrine) ont été faites dans des placeaux de 20 à l'aide m x 20 m de mètre ruban et d'un relascope de Bitterlich. Ce sont essentiellement dans les savanes vergers à Karité et à Néré qu'ont été effectuées la plupart des densité estimations de par compactage dans des parcelles d'un hectare. La densité ligneuse (en mètre cube) dans les limites de l'emprise a pu être estimée sur la base de la biomasse moyenne ligneuse (à l'hectare) des formations végétales en milieu tropical et de l'estimation de la surface ligneuse des formations végétales traversées par la ligne.

Aspects ethnobotaniques: les observations de terrain ont été complétées enquêtes par des auprès des populations des villages proches des points d'échantillonnage. Ces enquêtes ont porté sur l'utilisation (religieuse, culturelle et pharmacologique) des plantes. Les plantes rencontrées jouent en milieu local des rôles divers quant à leurs différentes parties. Un même organe peut avoir plusieurs applications : alimentaire, médicinal, combustible, fabrication d'objets artisanaux ou production de matière tinctoriale.

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3.3.2. Les grands types de végétation sur le tracé de la ligne

Les missions de terrain ont permis de caractériser l'occupation des sols sur le tracé de la ligne. On constate l'alternance de zones de cultures et de formations végétales diverses, décrites ci-après.

3.3.2.1. Au Togo

Depuis Atakpamé, point de départ de la dorsale de l'interconnexion, jusqu'à la frontière avec le Bénin, et sur le tracé de la ligne Dapaong - Mango, l'occupation des sols comprend les formations suivantes:

- forêt semi-décidue faiblement dégradée à très dégradée

- savane arborée ou arbustive dégradée

- zone de culture sous couvert arboré

- zone de culture

- galerie forestière et zone marécageuse

- prairie inondable.

Une carte de répartition des types de végétation rencontrés sur le tracé est donnée en Figure 6.

Le constat indique que sur le plan écofloristique le tracé traverse:

La zone sèche continentale

Elle constitue la plus grande partie du tracé. Daniella oliveri peut être signalée comme espèce arborescente typique. Elle occupe la région des plateaux, la région centrale et de la Kara et les plaines du nord Togo. Cette zone se subdivise en trois sous-zones:

a) Les savanes de la zone guinéenne de montagne

Ce sont des savanes sommitales caractérisées par Lophira lanceolata et qui dépendent de la topographie pour leur existence. La composition floristique est dominée par Lophira lanceolata, Hymenocardia acida, Nauclea latifolia, Crossopteryx febrifuga, Piliostigma

C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 47 Novembre 2003

thonningii, Bridelia ferruginea, etc. Au sommet des collines, au sol minéraux bruts, ces savanes se distinguent par l'abondance de Loudetia simplex, avec des ligneux de très petite taille constituant des savanes arbustives. Les pentes sont couvertes de savanes arborées, caractérisées par la présence de Hyparrhenia, spp., de Elymandra androphila et de Schizachyrium spp. et des ligneux de très grande taille.

Au bas de pente où les sols sont relativement profonds, se localisent des savanes à Chasmopodium afzelii. Les arbres les plus fréquents sont: Daniellia oliveri, Terminalia glaucesens, Pterocarpus erinaceus, Lannea kerstingii, Vitex doniana, etc. Sur des sols plats ferrallitiques très profonds, se développent des formations à Hyparrhenia diplandra.

La végétation des rochers découverts est constituée de savane à Loudetiospsis chrysotryx avec parfois comme ligneux, Cochlospermum planchonii sur gneiss, et Syzygium guineense sur quartzite.

La zone dans l'ensemble très dégradée à certains endroits montre encore des espèces comme Bombax, Dalbergia, Entada, Euphorbia, Dialium, Elacis, Karité, etc.

b) Les savanes de la zone guinéenne de la plaine du centre

Ces savanes qui s'étendent d'Atakpamé jusqu'à la hauteur de Sokodé sont des savanes arbustives, localement arborées à boisées. Les ligneux les plus fréquents sont Daniellia oliveri, Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus, Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa, Hymenocardia acida, Nauclea latifolia, Lonchocarpus sericeus, Entada abyssinica, Burkea sp., etc. Le tapis graminées est à dominante de Hypparhenia spp., Andropogon spp., etc. On distingue, de vastes étendues de savanes à Borassus fortement perturbées.

La ligne Défalé-Adjengré est marquée par une diversité de paysages parmi lesquels on distingue:

- Savanes dégradées avec quelques grands arbres (Néré, Karité, etc) dominant la végétation herbacée;

- Au niveau de Tchébébé, savane arborée très dégradée parsemée d'arbres et d'arbustes.

- Savanes arbustives très dégradées sur la ligne Kara- Kémérida. La végétation est en général dominée par quelques rares petits arbustes.

c) Les savanes soudano-guinéennes des plaines du Nord du Togo

Ces savanes, qui s'étendent au nord de la limite (b) de la Figure 3, étaient souvent boisées ou arborées, et évoluent en savanes arbustives en raison de l'exploitation agricole des

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digitata, Afzelia africana, populations de la région. On y trouve Acacia spp, Adansonia oliveri. Bombax costatum, Ceiba pentendra, Burkea africana, Daniella

la forme une végétation de forêt dense humide semi-décidue, sous On y trouve également Barkoissi, de Ces îlots présentent le statut de forêt classée: forêt de d'îlots forestiers. dominant atteignent de la Fosse aux Lions et de Mango. Les arbres de l'étage Galangachi, africana, Borassus m de hauteur et sont constitués essentiellement de: Antiaris 25 à 40 mespiliformis, Khaya aethiopum, Anogeissus leiocarpus, Ceiba pentandra, Diospyros Tamarindus indica, Prosopis senegalensis, Parkia biglobosa, Pterocarpus erinaceus, africana, Vittelaria paradoxa.

isolées rencontrés ont été plantés soit sous forme de plantation, soit La plupart des ligneux (teck), à l'agriculture (agroforesterie). Il s'agit de: Tectona grandis ou en cultures associées Acacia spp, arborea, Cassia samea, Anacardium occidentale (anacardier), Gmelina spp et les agrumes. Azadirachta indica (neem), Mangifera indica (manguier), Eucalyptus

La zone sèche à subhumide de moyenne altitude C'est une entre Sokodé (région centrale) et Bafilo (région de la Kara). Cette zone est située généralement et pour la plupart inaccessible. Ce sont des formations zone accidentée chaque année les flancs des collines et dont la strate herbacée est consumée installées sur denses à Isoberlinia par les feux de brousse. Elles se caractérisent par des peuplements Uapaca togoensis, ou encore à doka et/ou tomentosa, ou à Anogeissus leoicarpus ou à Monotes kerstingii.

Alédjo-Kadara (forêt sacrée au Dans la zone, il existe encore quelques Milicia excelsa à de la végétation forestière et coeur du village). Cet état a permis également la conservation de types particuliers d'arbustes sur des rochers.

/ Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B I JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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-~~~~~~~~ ~~~ . , .. = .. _ _ .

Savane dégradée Savane dégradée avec quelques grands arbres avec quelques grands arbres à proximité d'un champ de maïs

- -.

- . -- -- s

Savane arbustive dégradée Forêt sacrée d'Alédjo-Kadara à Kémérida

nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO I NORD BENIN

Source : PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 SESSI K, NUMER0 1 2003 a COYNE ET BELLIER 49 Novembre 2003

3.3.2.2. Au Bénin

L'examen de la couverture végétale du Bénin montre une diversité de formations végétales due à des conditions climatiques et édaphiques variées, mais surtout à une pression anthropique intense. Toutefois, les parties centrale et Nord que traverse la ligne comprennent moins de parcelles agricoles mais sont fortement modifiées par un élevage important (environ 600 000 bovins, élevés par des Fulbés itinérants).

Sur le plan floristique, les collecteurs de plantes sont nombreux. Malheureusement, aucun travail de synthèse de l'ensemble de ces récoltes n'a été publié. Cependant, l'existence depuis 1970, d'un herbier national à Cotonou, a donné un élan aux recherches sur la flore du Bénin. Compte tenu du morcellement de la végétation, un bon nombre d'espèces ne doit être représenté que par de rares individus, que seul un inventaire exhaustif permettrait de rencontrer.

Sur le plan physionomique de la végétation, la zone du tracé ne comporte pratiquement pas de forêts denses semi-décidues. Au contraire, la zone du tracé présente une flore soudanienne, où le karité (Vitellaria paradoxa) est extrêmement abondant. Elle est aussi marquée par une importance relative des forêts claires et savanes boisées à Isoberlinia doka, connues sous l'appellation de miombo (Keay, 1953).

D'une manière générale, les grands types de végétation traversés par la ligne et délimités sur la Figure 3 sont:

1. Une zone à affinités guinéo-congolaises, correspondant à la "Lowland rain forest" et à la "derived savannah" reconnues au Nigéria par Keay (1953) et au Togo par Ern (1979). D'après ces auteurs, en l'absence d'action anthropique, cette zone serait recouverte par une forêt semi-caducifoliée. Elle correspond au contact entre plateaux argileux du Continental Terminal à sols faiblement ferralitiques et socle cristallophyllien à sols ferrugineux tropicaux.

2. Une vaste zone de transition guinéo-soudanienne, prolongeant latéralement la "Guinez Zone" du Nigeria (Keay, 1953) et les "plaines du Centre" définies au Togo par Ern (1979). La limite nord de cette zone passe par la ligne (b) de la carte (figure 4); on peut distinguer dans cette zone:

une sous-zone méridionale entre les lignes (e) et (d) (Figure 4), où les savanes ne renferment que peu de karités à l'état spontané, mais de nombreux Daniellia oliveri (ACCT, 1989). La limite de cette sous-zone coïncide avec celle de la zone climatique où la petite saison sèche est nette tous les ans, une sous-zone septentrionale présentant à l'évidence une végétation de type miombo.

3. Une zone soudanienne correspondant à la "sudanian zone" de Keay (1953) et partiellement aux "montagnes du Nord" du Togo (Ern, 1979). Dans sa partie

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méridionale au sud de la limite (a') de la Figure 3, elle contient de nombreuses enclaves du type de la végétation de la zone précédente; elle présente deux sous- zones: la sous-zone IVB qui correspond parfaitement aux sols ferrugineux tropicaux à engorgement de profondeur, la sous-zone IVA qui correspond aux sols ayant un bon drainage interne. 4. Enfin au nord de la ligne (b), les conditions climatiques plus xériques (pluviosité inférieure à 900 mm et effet de l'harmattan) permettent l'installation d'une flore à nettes affinités septentrionales, avec l'existence de forêts sèches à Combretacées, souvent dégradées en savanes très pauvres ou steppes à épineux.

3.3.3. Les principales formations végétales et la flore associée

Les formations traversées par les lignes et leur répartition le long des tracés sont les suivantes:

Tableau 3 : Formations végétales et superficies correspondantes Occupation des sols Su erficie totale ha) Superficie relative )

mCD-O i: Z3e g ~ 0~~~~~~~3O P Savane boisé 013 8,3

Forêt galerie 1 0,05 3 2 0,26 6 3 Foret dense sèche 0,75 - 22 0,19 -0,94 8,3 Savane boisée 83,6 - 2193 2 - 8,08 3,3 Forêt claire 1 - 45,4 77 4 5 Fourré Prairie marécageuse 28,6 0,21 - 7,24 0,05 - - Savane inondable 12,48 - - 3,16 - - Savane arborée - 39,98 38,5 742 - 10,64 6,86 31,8 Savane arbustive 83,67 117,27 110 204 21,17 31,2 19,6 8,7 Champs et jachéres 193,28 195,551 362,3 1057 48,91 52,03 64,5 45,3 Agrosystéme à base de rônier 60,632 - - - 15,34 - - Teckeraies ou mixte Teck/Khaya 8,68 0,62 . 19 2,2 0,17 - 0,81 Anacarderaies 0,52 16,96 5,4 17 0,13 4,51 0,90 0,73 Mangueraies 0,25 5,2 - - - 1,38 Plantation de Cassia siamea-Neem 0,5 - Plantation Eucalyptus camaldulensis 1,5 - otal 380,41 375,84 561,60 2333 100 100 100 100

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3.3.3.1. Les forêts galeries

Ce sont des formations forestières situées généralement le long des cours d'eau, soulignant ainsi la présence du réseau hydrographique. Il existe sur la dorsale un grand nombre de galeries forestières mais la principale et la plus importante est celle du fleuve Ouémé, près de Bétérou au Bénin. Sur les lignes latérales, on recense cinq galeries forestières, dont quatre sur la ligne Dapaong - Mango et une sur la ligne Djougou - Natitingou.

a. Composition floristique

Elle est très variable d'un cours d'eau à l'autre. La galerie de l'Ouémé est surtout caractérisée par les arbres tels que Cola laurifolia et Parinari congensis et les arbustes comme Mimosa pigra, Phyllanthus reticulathus généralement inféodés à ces types de galeries. Ces formations sont comparables à celles observées au Togo par Salami et ai. (1992) sur le fleuve Mono et par Guelly et al. (1997) sur la rivière Koumongou.

Entre Bakou et Djougou, aux environs de , les galeries sont plutôt caractérisées par Berlinia grandiflora. C'est ce qu'on rencontre aussi entre Alédjo-Kadara et Sokodé et aux environs d'Anié au Togo avec ou sans Pentadesma butyracea de la famille des Guttiferae et parfois avec Uapaca sp. C'est aussi dans ces galeries que Breonadia sp. est rencontré. A Lamo-Worè près de Kédéodè, de Assoumakondji, les galeries comprennent généralement Erythrophieum suaveolens, Milicia excelsa, Antiaris africana et parfois aussi Pentadesma. Dans le secteur d'Agodjolo, la galerie forestière se caractérise par Cynometra magalophylla, et Napoleonaea vogelli.

Au Togo, à proximité du village de Kpandjini, la galerie sur la rivière Lampini est une galerie à Ptetocarpus santalinoides et à Parinari congensis.

Dans le périmètre de la forêt classée de la Fosse aux Lions, sur la rivière Boumouang, et à proximité du village de Kankpourga sur la ligne Djougou - Natitingou, les galeries montrent des signes d'hydromorphie permanente avec la présence massive de Ficus trichopoda. On y trouve également Khaya senegalensis, Mumusops kummel, Vitex doniana, Antiaris toxicaria et Syzygium guineensis. La strate arbustive est dominée par Alchornea cordifolia.

Le long des rivières Kakoumaboto à Akpossou et Galangachi, non loin du village Galangachi, les galeries se présentent sous forme d'un fourré à Vitex madiensis d'où émergent quelques grands arbres comme Anogeissus leoicarpus, Bombax costatum, Lannea kerstingii. Des fragments de galerie de ce type, très dégradés, sont rencontrés sur la ligne Parakou - Bembéréké le long des affluents des rivières Oudora à l'ouest du village de Sakarou, Koko Sika au sud de N'Dali, et Yayo au sud de Damaré.

Dans tous les cas les arbustes tels que Pterocarpus santalinoides, Morelia africana, Diospyrios mespiliformis, Dialium guineense, Lonchocarpus sericeus, Hexalobus crispiflorus, Vernonia colorata, Onchoba spinosa, Polysphaera arbuscula, Oxyanthus spp., Xylopia sp., Pouchetia sp. se rencontrent dans la plupart de ces galeries.

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palmier à huile, On peut remarquer la présence, dans presque toutes ces formations, du trichopoda, de Elaeis guinensis; par endroits, on distingue quelques individus de Ficus présence est Raphia sudanica et de Phoenix reclinata et parfois Mitragyna inermis dont la Jasminum favorisée par de petits marécages autour de ces cours d'eau. Tacazzea apiculata, poggei, Saba dichotomum, Cissus aralioides, Paullinia pinnata, Tetracera ainifolia, Mucuna senegalensis, Santaloides afzelli, Adenia cisampeloides, etc. sont bien représentées.

Costus herbacées telles que Anchomanes difformis, Sanseviera, Aframomum sceptrum, Les Dyschoriste afer, Olyra latifolia Clucasia saxatilis, Oplismenus sp., Andropogon tectorum, perrottetii, Phaulopsis barteri, Sporobolus robusta, etc. sont présentes.

b. Physionomie

les types. Ces galeries sont généralement peu fournies et présentent 3 à 5 strates suivant

ne à Parinari congensis et Cola laurifolia n'ont que trois strates, la strate arborée La galerie strate peu ou pas les 15 mètres et a un recouvrement de 20% environ; la dépasse est très pauvre arbustive, d'un recouvrement de 40% est la plus fournie. La strate herbacée en espèces et en individus.

à Berlinia grandiflora présente trois à cinq strates selon les localités. En général, La galerie d'environ une strate arborée supérieure de plus de 30 mètres de haut avec un recouvrement l'inférieure a un 40%, est notée. La moyenne, entre 15 et 30 mètres, varie de 20 à 40%; à 50%. Suivant recouvrement de 40% environ. La strate arbustive a un recouvrement de 40 les stations, la strate herbacée présente un recouvrement de 5 à 60%.

à E,ythrophieum suaveolens présentent quatre strates: une strate arborée Les galeries avec moyenne composée de Erythrophieum, Antiaris, Milicia, Trilepisium, Sapium ellipticum, de 10 à 30%. La strate arborée inférieure semble plus fournie; elle peut un recouvrement de 20% atteindre 40% de recouvrement par endroits. La strate arbustive a un recouvrement environ alors que celui de l'herbacée varie de 10 à 70%.

de La galerie à Cynometra et Napoleanaea présente cinq strates qui ont, à l'exception l'herbacée, un recouvrement relativement faible (10 à 20%).

hauteur Les forêts galerie à Ficus trichopoda comportent 3 strates. La strate arborée, d'une 3 et 15 m et d'un recouvrement de 50 à 20%, est dominée par Ficus comprise entre 10 Vitex doniana. La strate arbustive, haute de 2 à 3 m, a un recouvrement de trichopoda et et Les espèces caractéristiques sont Alchomea cordifolia, Chionanthus niloticus, à 75%. les brachypoda. La strate herbacée est très fournie en individus et en espèces dont Ixora depressa et plus fréquentes sont Psychotria psychotriodes, Acroceras amplectans, Scieria Tricalysia okelensis. Elle a une hauteur de 0 à 2 m et un recouvrement de 90%.

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La galerie à Ptetocarpus santalinoides et à Parinari congensis comporte 3 strates et est très ouverte. Le recouvrement de la strate herbacée est en moyenne de 5% à cause de la présence humaine permanente. La strate arborée inférieure (5-15 m de hauteur) est assez fournie et peut atteindre 50% de recouvrement. Sur les talus à pente forte où les activités humaines (ramassage de fagot et pêche) sont moindres, la strate arbustive est beaucoup plus fermée et son recouvrement peut atteindre 40%. Sous la galerie, le sol est limono- sableux.

La galerie à Vitex madiensis.comporte 3 strates. On y rencontre quelques grands arbres tels que Anogeissus leoicarpus, Bombax costatum, Lannea kerstingii dont le recouvrement ne dépasse guère 5%. La strate arbustive est dense, avec 20 à 30% de recouvrement. A cause de la présence des marécages autour du lit, la strate herbacée est très fournie (recouvrement pouvant atteindre 90%).

3.3.3.2. Les forêts semi-décidues

Les restes de forêts semi-décidues signalés existent toujours grâce à leur statut de forêts sacrées ou de forêts classées. La ligne passe en dehors de ces vestiges. Dans de cas rares comme les îlots sacrés de Djameho (près d'Atakpamé au Togo) et de Founga (près de Djougou au Bénin), le tracé de la ligne a été modifié pour éviter ces formations, étant donné leur proximité avec le corridor. a. Composition floristique

La composition floristique de ce type de forêt inclut généralement de grands arbres dont les plus représentés sont de la famille des Ulmaceae, parmi lesquels Celtis spp., Haloptelea grandis qui sont caractéristiques de ces formations semi-décidues. On y distingue aussi Ceiba pentandra, Antiaris africana, Milicia excelsa, Cola gigantea, Altbizia adiantifolia, Trilepisium madagascariense, Holarrhena floribunda, Trichillia heudelotii. Parmi les espèces herbacées, Setaria sp., Plumbago zeylanica, Anchomanes difformis sont bien représentées. Certaines lianes ligneuses et herbacées sont aussi présentes (Hippocratea spp., Dioscorea dumetorum, D. preussii, D. bulbifera, Mucuna pruriens). b. Physionomie

C'est une formation bien structurée présentant plusieurs strates. Une strate arborée supérieure, constituée de Holoptelea, Celtis, Cola, Antiaris et Milicia, et de Khaya. Cette strate atteint parfois trente mètres de haut et au-delà avec un recouvrement jusqu'à 80% par endroit. Cette strate est dominée par Ceiba sp. dans la forêt sacrée de Dajmeho. La strate arborée moyenne, pauvre en espèces, présente un recouvrement très faible (10%). La strate arborée inférieure, très fournie, peut atteindre 15 mètres de haut; elle comprend Trichilia heudelotti, Malacantha ainifolia, Manilkara multinervis, Trilepsium, Holarrhena floribunda. Son recouvrement atteint parfois 80%. La strate arbustive est aussi représentée, avec Voacanga africana, Blighia sapida, Newbouidia laevis, et de jeunes éléments des arbres des strates supérieures. Son recouvrement peut atteindre 40 à 70%. La strate herbacée est surtout représentée par les lianes herbacées et Anchomanes sp., Chassalia kolly etc., avec un recouvrement de 20 à 60%. Le spectre biologique brut de ces forêts indique une dominance de méga et mésophanérophytes (14% et 28% respectivement) suivis des microphanérophytes (26,5%). La proportion des lianes microphanérophytes (22,44%) est preuve que la formation est une véritable forêt semi-dense humide.

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3.3.3.3. Les forêts sèches

Elles sont plutôt rares sur le tracé. On les observe dans les environs de Lama-Woré près du village Laodè sur la dorsale et entre Bogou et Tandjouaré sur la ligne latérale Dapaong - Mango. On en trouve également des fragments près de Tantigou sur cette même ligne sous la forme de bois sacrés. a. Composition floristique A l'exception des bosquets de Tantigou, ces forêts sont caractérisées par Anogeissus leiocarpus associé à Khaya senegalensis, Bombax costatum, Erythrophieum suaveolens, Diopyros mespiliformis, et même parfois Pterocarpus eraniceus (au Bénin) ou Ceiba pendtandra pour les grands arbres. C'est ce que Ern (In Brunel et al., 1984) a aussi remarqué dans les forêts de la zone écologique 1I1au Togo. Ces observations concordent avec celles faites dans d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest (Trochain, 1980). Les espèces ligneuses de savane Parkia biglobosa, Lannea kerstingii, Terminalia glaucenscens, Plerocarpus erinaceus devenus très grandes sont également présentes et bien représentées. Holarrhena floribunda, Malacantha spp., Lecaniodiscus cupanioides, Grewia venusta, Lannea microcarpa, Commiphora pedunculuta, Kigelia, Maranthes, Vitellaria, etc., sont aussi présentes. Les lianes telles que Tetracera ainifolia, Dioscorea spp., Smilax kraussiana et des herbacées comme Anchomanes sp., Andropogon tectorum, Phaulopsis sp., Nephrolepis undulata, Desmodium velutinum, Cyathula achyrantoides, Asystasia gangetica et Icacina y sont parfois observées.

Dans le village de Tantigou, quatre fragments de forêt dense sèche sont observés sur le tracé. La flore qu'on y rencontre est différente de celle de la forêt dense sèche à Anogeissus. Atato (2002) avait aussi montré qu'au centre du Togo, la variabilité de la flore des forêts denses sèches peut passer graduellement des éléments floristiques de savanes à ceux de forêts semi-décidues. Les espèces arborescentes de ces bosquets sont Bombax costatum, Diospyros mespiliformis, Khaya senegalensis, Lannea kerstingii, Vitex doniana, Vitellaria paradoxa, Tamarindus indica, Zanha golugensis. Les espèces arbustives les plus abondantes sont: Acacia sieberiana, Argocoffeopsis jasminoides, Azadirachta indica, Balanites aegyptiaca, Cadaba farinosa, Combretum glutinosum, Dichrostachys cinerea, Erythrina senegalensis, Hosiundia opposita, Maerua angolensis, Stereospermum kunthianum, Sterculia setigera, Ziziphus mucronata. Habillées par les lianes (Cyphostemma rubrosetosum, Opilia amentacea, Vigna venulosa), le sous-bois de ces bosquets est aussi riche et diversifié. Les espèces les plus représentées sont Abutilon fructicosum, Bidens pilosa, Setaria barbata, Sida acuta, Sporobolus pyramidalis, Synedrela nodiflora. Plusieurs géophytes y sont également présents: Amorphophalus abyssinicus, Amorphophallus flavovirens, Stylochiton lancifolius et Tacca leontopetaloides.

b. Physionomie Les forêts à Anogeissus leiocarpus présentent quatre strates ligneuses et sont par conséquent assez bien fournies. La strate supérieure composée des grands arbres dépasse généralement 30 mètres de haut avec un recouvrement souvent faible (20%). La strate arborescente inférieure et la strate arbustive (composée de Annona senegalensis,

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a, a', b, c, d, c, tLg, h limites entre les gands types de I - IV Grand tyvps de végéb

Source : Fg SOGREAH ZONES DE VEGETATION (d'après ACT, 1989) Fig. 3 1997

COYNE ET BELLIER 55 Novembre 2003

Securidaca longepedunculata, Piliostigma thonningil) ont chacune un recouvrement entre 30 et 40%. La strate herbacée semble plus fournie avec les espèces citées plus haut; son recouvrement est de 40 à 60%.

La forêt située sur la ligne Dapaong - Mango entre Bogou et Tandjouaré se démarque par l'importance du recouvrement de sa strate haute (35%), et par une strate arbustive très pauvre (5%).

A Tantigou, les forêts denses sèches étudiées, sont de dimensions très réduites (0,01 à 0,05 ha). Elles sont situées sur le bas versant d'un interfluve au milieu des cultures et jachères. Elles sont structurées en quatre strates: la strate arborescente haute (recouvrement égal à 10%), la strate arborescente inférieure (30%), la strate arbustive assez fermée (recouvrement égal à 25%) et la strate herbacée.

3.3.3.4. Les forêts claires

C'est généralement sur les buttes et les plateaux cuirassés que se développent ces formations. De Parakou (Bénin) aux environs d'Assoumakondji (Togo), ces formations sont fréquentes. Le tracé de la ligne latérale Parakou - Bembéréké en traverse une également au niveau de Warankirou. Elles sont mieux conservées au Bénin où on rencontre de grandes étendues presque monospécifiques même dans des zones non classées. Au Togo par contre, elles sont dégradées soit par les pratiques culturales, soit par l'exploitation de bois de feu ou de service.

a. Composition floristique

Isoberlinia doka, Isoberlinia tomentosa, Uapaca sp., et Monotes kestingii caractérisent ces formations. Certaines espèces leur sont associées parmi lesquelles de grands arbres comme Anogeissus des forêts sèches, Milicia excelsa, Afzelia africana. Pterocarpus erinhaceus, Dianellia oliveri, Terminalia glucescens, Prosopis africana, Parkia biglobosa, Lophira lanceolata, Vitex doniana (espèces souvent arborescentes), et des arbustes tels que Vitellaria, Bridelia ferruginea, Parinari curatellifolia, Pericopsis (Afromorsia laxiflora), Burkea africana, Gardenia spp., Hexalobus monopetalus, Swartzia, Ficus glumosa, Trichilia emetica, Cochlospermum planchonii, Pavetta crassipes. Les herbes, les lianes et les sous-ligneux tels que Cissus waterlotii, Echinops, Tinea barteri, Eriosema spp., Brachiaria brachylopha, Amorphophalus spp., Fadogia spp., Gnidia kraussiana, Kaempferia aethiopica, Andropogon gayanus var gayanus, Ampelocissus leonensis, Pandiaka spp., Smilax sp., Lantana rhodesiensis Cyanotis spp., y ont été recensés.

b. Physionomie

Les forêts claires rencontrées se distinguent par les espèces qui les caractérisent. Ainsi ont été rencontrées:

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- des forêts à Isoberlinia qui peuvent comporter les deux espèces, I. doka et I. tomentosa (1.doka plus fréquente et plus abondante), en mélange avec d'autres Légumineuses comme Pterocarpus erinaceus, Prosopis et Burkea, etc. et très fréquemment avec Uapaca togoensis et Monotes kerstingii (Aubreville, 1950; Bruzon, 1990). Trois strates ligneuses se rencontrent dans ces formations avec un recouvrement important: Isoberlinia, qui peut atteindre 15-20 mètres de haut, forme avec les autres légumineuses un recouvrement allant de 20 à 75%. La strate herbacée est souvent claire, composée de Andropogon tectorum (graminée de pénombre), A. gayanus, Tinnea barteri, Cyperus spp.;

- des formations à Monotes kerstingii et Uapaca sp. sur cuirasse en bloc. Quatre strates se distinguent dans ce faciès: une strate arborée moyenne comprenant Milicia excelsa, Parkia, Lophira avec un recouvrement faible (20%). La strate arborée inférieure, plus fournie comporte les espèces caractéristiques du groupement (Monotes, Uapaca) associées à Pterocarpus erinaceus, Vitex doniana. La strate arbustive avec Hymenocardia acida, Allophyllus africanus, Margaritaria discoidea présente un recouvrement de 40%. C'est la strate herbacée qui est mieux représentée avec un recouvrement de 60% ; elle se compose de Andropogon tectorum, Anchomanes sp. et des lianes comme Smilax kraussiana. On y distingue aussi une petite fougère, Ophioglossum reticulatum.

3.3.3.5. Les prairies

Les prairies se localisent généralement dans des dépressions ouvertes. On les rencontre sur la dorsale près de Parakou, dans les environs de Sanson, entre Sanson et Béterou, à Djougou et à Assoumakondji, ainsi que sur les lignes latérales Dapaong - Mango et Djougou - Natitingou. Elles peuvent être séparées en deux types en fonction de la durée d'inondation et de leur relation avec les rivières:

- Le premier type se développe dans de vastes dépressions à fond plat. Ces dépressions sont asséchées en saison sèches. Ces prairies sont identifiables par l'absence d'arbres et d'arbustes, un sol sableux ou argilo-sableux, - Le deuxième type se développe dans des dépressions qui retiennent l'eau plus longtemps. Ces prairies se développent généralement sur des sols noirs argilo-limoneux au bord des cours d'eau avec lesquels elles communiquent en période de crues. a. Composition floristique La végétation de ces prairies est quasiment herbeuse. Beaucoup d'hydrophytes et/ou hygrophytes herbacées s'installent en période des pluies et disparaissent dès le passage des feux. C'est le cas de Leersia hexandra, Hygrophylla auriculata, Ludwigia octovalvis, L.stenoraphe, L. adscendens, Vetiveria sp., Fuirena umbellata, Fimbristylis spp., Paspalum orbiculare, Ascolepis sp, Lipocarpha sp., Rhynchospora corymbosa, Hydrolea sp., Cyperus spp., et Nymphaea spp., Panicum phragmitoides, Digitaria sp., Eragrostis spp., Crinum jagus, Utricularia stellarus. Par endroits on rencontre certains ligneux des marécages (Mitragyna inemmis, Ficus trichopoda, Raphia spp., Phoenix reclinata) et exceptionnellement ceux des savanes avoisinantes (Daniellia oliveri, Nauclea altifolia, Vitex doniana, etc.).

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b. Physionomie

Les prairies sont généralement des formations basses comprenant presque exclusivement des espèces herbacées et exceptionnellement des ligneux de taille très petite. Une à deux strates sont observées: la strate toujours présente et la plus importante est la strate herbacée dépassant rarement 2 mètres de hauteur mais avec un recouvrement de 80 à 95%; une strate arbustive très basse et très pauvre en espèces et en individus apparaît le plus souvent et présente un recouvrement très faible (2 à 5%).

Au sein de ces formations, on observe des variations dans la composition floristique permettant de distinguer un certain nombre de groupements: un groupement à Oryza longistaminata près de Sanson; dans les mares temporaires des vastes dépressions humides de la Kéran des formations similaires ont été décrites (Guelly et al., 1997); un groupement à Leersia hexandra sur la ligne Djougou - Natitingou, un groupement à Panicum phragmitoides, un groupement à Digitaria horizontalis, un groupement à Sporobolus pyramidalis, un groupement à Brachiaria jubata; cette espèce très fréquente dans les savanes arborées et arbustives et donc présente dans une grande partie du milieu d'étude, se rencontre dans des dépressions humides comme le notent Scholz et Scholz (1984), un groupement à Digitaria horizontalis; c'est à Djougou, autour du barrage de la retenue d'eau, que se développe une telle formation. Une importante formation à Polygonum sp. associée parfois à Nymphaea lotus colonise cette vaste retenue d'eau avec par endroits un recouvrement de 100%.

3.3.3.6. Les formations marécageuses

Les formations marécageuses se développent dans des dépressions sur des sols noirs argilo-limoneux ou limoneux au bord des cours d'eau. a. Composition floristique

Elles se caractérisent généralement par des arbres et arbustes tels que Raphia hookeri, R. sudanica, Phoenix reclinata, Elaeis guineensis, Ficus tripochoda, Mitragyna inermis, Syzgium guinneensis, Acacia campylacantha, et quelquefois Alchornea cordifolia, etc.; les herbacées les plus représentées sont Cyclosorus striatus (Fougère), Cyperus spp., Acroceras zizanoides, Scieria depressa, Fuirena umbellata, Fimbristylis dichotoma, Sesbania sesban, Ludwigia spp., Crinum jagus, Heterotis rotundifolia, Schizachyrium platyphyllum, Kyllinga sp., Andropogon tectorum, Abrus spp., Adenopus breviflorus, etc. b. Physionomie

Ces formations présentent le plus souvent trois strates: le couvert ligneux arbustif qui peut dépasser 60% est dominé par diverses Palmae et Ficus trichopoda associées à certaines espèces de galerie forestière (Pouchetia africana, Bridelia artroviridis, Syzygium guineense etc.). La strate la plus haute ne dépasse pas 15 mètres et a un recouvrement de 5 à 40%. A Onklou, les formations marécageuses sont caractérisées par Ficus trichopoda et Raphia hookeri avec un sous-bois dominé par Cyclosorus striatus rappelant les formations décrites par Guyot et al. (1994) et Guelly et al. (1997) au Togo.

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Dans les localités où apparaît Alchamea cordifolia, espèce sarmenteuse à plusieurs branches, associée parfois au palmier à huile (Elaeis guineensis), la formation devient difficilement pénétrable et prend la forme d'un fourré. Cette situation est fréquente entre Djougou et Ouali, dans les secteurs d'Alédjo-Kadara, près de Kédéodè, au bord de l'Anié, etc.

3.3.3.7. Les savanes inondables

Ces savanes constituent la végétation caractéristique des plaines d'inondation des rivières traversées par la ligne Dapaong - Mango. Si ces plaines sont réduites à de petites dépressions autour des rivières Kakoumaboto à Akpossou, Bigou à Bigou, Galangachi à Galangachi, Lampini à Kpandjini et Gambana entre Barkoissi et Natigou, elles occupent une superficie considérable dans la Forêt Classée de la Fosse aux Lions autour la rivière Boumouang. En saison des pluies, elles sont complètement submergées. En saison sèche l'eau se retire, le feu passe laissant complètement dénudé un sol à gley fendillé sous l'effet de la chaleur. Ces savanes inondables très connues dans toutes les plaines alluviales en Afrique, sont dominées par deux espèces: une Poaceae vivace Andropogon gayanus var. bisquamulatus et un arbre microphanérophyte Mitragyna inermis (Guyot et ai. 1994). a. Composition floristique

Les deux espèces caractéristiques A. gayanus et M. inermis sont très représentées. D'autres espèces aussi fréquentes sont pour les arbres Vitex doniana et Acacia sieberiana qui arrivent à supporter l'inondation. Les arbustes sont plus nombreux notamment Allophyllus africanus, Antidesma venosum, Dichrostachys cinerea, Gardenia aquala, Pouchetia africana, Nauclea latifolia, Ziziphus mucronata. Sur ces arbustes, qui forment par endroits des buissons, généralement au pied des Mitragyna, la liane Paullinia pinnata est fréquente. Les herbes constituent l'essentiel de la biomasse dans ces savanes. Parmi elles, on peut citer Cassia mimosoides, Ophrestia hedysaroides, Setaria sphacelata, Sporobollus pyramidalis, Vetiveria nigritana, Vigna filicauli. Dans ces savanes, il existe des mares qui peuvent garder l'eau plus longtemps au cours de la saison sèche. On y trouve des hydrophytes tels que Nymphaea guineensis, Eichornia natans, Ipomoea asarifolia,Oryza longistaminata.

3.3.3.8. Les fourrés

Deux types de fourrés à écologie et flore distinctes sont observés sur le tracé Dapaong - Mango:

- les fourrés au fond des talwegs creusés dans le plateau cuirassé de Dapaong, constitués d'un arbuste sarmenteux Acacia ataxacantha auquel sont associés quelques arbres tels que Bombax costatum, Parkia biglobosa,

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Savane arbustive: Paysage des collines Milieu humide à proximité de la ligne La( gréseuses à Natigou de retenue de Tantigou

Paysages et types de végétation rencontrés

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Savane arborée dégradée emplacement du futur poste de Natitingou

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO I NORD BENIN

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 COB & NUMER0 2 CEDA, 2003

COYNE ET BELLIER 59 Novembre 2003

- les fourrés sur termitières dans les marécages de la Fosse aux lions. Ils sont situés sur des termitières effondrées, entièrement enclavés dans les marécages au nord de la Forêt classée de la Fosse aux Lions.

a. Composition floristique

Sur les micro-reliefs dans l'eau, la flore est très diversifiée. On y trouve des éléments des forêts denses sèches (Diospyros mespiliformis et Mimusops kummel), de la galerie forestière qui est toute proche (Alchornea cordiflora, Oncoba spinosa, Mimosa pigra et Syzygium guineensis), des prairies aquatiques voisines, des savanes soudaniennes (Daniellia oliveri, Parinari curatellifollia, Piliostigma thonningii, Sclerocarya birrea et Stereospermum kunthianum). Dans la Fosse aux Lions, sont observées aussi des formations monospécifiques à Raphia sudanica.

b. Physionomie

Les fourrés des talwegs sont très fermés. Ils sont essentiellement constitués de Acacia ataxancantha. Ceux installés sur les termitières sont de 2 petites unités de végétation dépassant rarement 100 m . La strate arbustive est dense (recouvrement allant de 50 à 90%), ce qui se traduit par l'abondance des microphanérophytes. La strate arborée est quasiment inexistante (recouvrement inférieur à 2%).

3.3.3.9. Les savanes boisées et arborées

Elles sont de loin les plus représentées dans le milieu étudié, bien qu'elles soient moins présentes sur les lignes latérales, et notamment absentes du tracé de la ligne Dapaong- Mango. Ces savanes ont généralement une composition floristique assez homogène du Togo au Bénin, différant essentiellement par l'importance du couvert ligneux. Au Bénin, ces formations sont les mieux conservées. a. Composition floristique

Les espèces les plus caractéristiques sont Vitellaria paradoxa, Parkia boglobosa, Daniellia oliveri, Pterocarpus erinaceus, Lophira lanceolata, Terminalia macroptera, Pseudocedrela kotchyi, Isoberlinia doka et L. tomentosa, Anogeissus leiocarpus, Hanoa kalineana, Prosopis africana, Detarium microcarpa, Burkea africana pour les arbres les plus fréquents ; les arbustes les plus fréquents sont Combretum spp., Terminalia avicennioides, Pteleopsis suberosa, Bridelia ferrugienea, Parinari curatellifolia, Maranthes kerstingii, Hymenocardia acida, Nauclea latifolia, Annona senegalensis, Trichilia emetica, Entada africana, Swartzi madagascariensis, Ficus sur, Opilia celtidifolia, Securinega virosa, Securidaca longepedunculata, Cochlospermum planchonii, Hexalobus monopetalus, Piliostigma thonningii, Cussonia kirkii, etc. Les herbacées et les sous-ligneux rencontrés sont: Hyperthelia dissoluta, Andropogon gayanus, A. tectorum, Adenodolichos paniculatus,

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Pericopsis laxiflora, Brachiaria jubata, Laudetia sp., Hyparrhenia spp., Imperata cylindrica, Rottboellia cochinchinensis (Graminae), Pseudarthria confertiflora, Eriosema griseum, E. molle, Tephrosia elegans, T. bracteolata, Vernonia spp., Aspilia spp., Aframomum latifolium, Kaempferia aethiopica, Indigofera spp., Cissus spp., Tinnea barteri, Gnidia kraussiana, Desmodium velutinum, Cyperus spp., etc., et diverses lianes (Vigna sp., Rhynchosia sublobata, Ampelocissus leonensis, etc.).

On peut également rencontrer les espèces des forêts claires, dont la dégradation peut donner naissance à des savanes boisées. C'est le cas à Tamarou sur le tronçon Parakou - Bembéréké. b. Physionomie

On distingue au sein de ces formations, des savanes boisées ou arborées à Daniellia, des savanes boisées ou arborées à Parkia ou à Vitellaria, des savanes boisées ou arborées à Terminalia et à Combretacées.

Les savanes boisées à Daniellia oliveri se rencontrent généralement dans la plaine bénino- togolaise sur glacis ou dans les bas-fonds humides. Elles forment parfois des peuplements purs. La strate arborée supérieure peut atteindre 20 mètres avec un recouvrement de 20 à 30%.

C'est aussi dans ces milieux aux environs de Assoumakondji et entre Atakpamé et Anié que se retrouvent les formations arborées à Terminalia macroptera associées le plus souvent à Pseudocedrela katschyi et Pterocarpus erinaceus. Dans cette même zone, dans les dépressions ouvertes, se rencontre une savane arborée à Borassus aethiopica. Au Bénin, ces formations s'observent entre Savé et lbogja, avec des individus de Daniellia pouvant atteindre dans les bas-fonds une hauteur de 20 m et plus (Tékparou, Oto-Akaba par exemple).

Les formations arborées à Vitellaria se rencontrent près de Parakou, autour de Sanson, à Tsikla-Kona près de Bétérou, dans les environs de Selra, entre Kémérida et Awandjélo, près de Bafilo et Alédjo-Kadara, à Kédéodè près de Sokodé, dans les environs d'Assoumakondji, près de Gaougblé, et à Bérécingou et Hopokemkem sur le tronçon Djougou - Natitingou.

Les formations à Parkia semblent se développer véritablement dans la région de Djougou, près de Kémérida, à Bafilo, à Lama-Woré, entre Gaougblé et Anié.

Les savanes boisées ou arborées à Vitellaria paradoxa et/ou à Parkia biglosa sont très répandues dans le milieu d'étude. Ce sont généralement des formations anthropiques et par conséquent bien conservées, car les espèces ligneuses utiles telles que Parkia et Vitellaria sont respectées et épargnées lors des défrichements. Ce sont donc des espèces agroforestières qui sont présentes sur presque toute la ligne, parfois en peuplements. Beaucoup de ces parcelles traversées sont des jachères, certaines sont des champs en exploitation.

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Les parcs agroforestiers regroupent aussi les formations à Ceiba pentandra et Adansonia digitata qu'on rencontre autour des villages ou hameaux. Dans ce cas, une strate arborée allant jusqu'à 30 mètres de haut est observée dominant une strate arborée moyenne formée de Parkia ou de Vitellaria.

3.3.3.10. Les savanes arbustives

a. Composition floristique

Les ligneux couramment rencontrés dans ces formations appartiennent ou non aux strates ligneuses basses des formations précédemment décrites, associés quelquefois à certains jeunes exemplaires des savanes arborées. On y distingue Burkea africana, Piliostigma thonningli, Hymenocardia acida, Pericopsis laxiflora (Afrormosia laxiflora), Detarium microcarpum, Bridelia ferruginea, Hexalobus monopetalus, Grewia venusta, Swartzia madagascascariensis, Ostryoderris sthulmanii, Parinari curatellifolia, Pteleosis suberosa, Terminalia macroptera, T. avicennioides, T. laxiflora, Annona senegalensis, Cambretum spp., Ficus spp., Nauclea latifolia etc. qui sont tous des microphanérophytes. On y distingue parfois des mésophanérophytes qui sont généralement des composantes de formations arborées, boisées ou de forêts claires; c'est le cas de Isoberlinia spp., Pseudocedrela kotchyi, Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa, Daniellia oliveri, Lophira lanceolata, etc. Les sous-ligneux et les herbacées sont aussi bien représentés par Cochospermum planchonii, Eriosema spp., Pseudarthria confertiflora, Andropogon gayanus, A. tectorum, Schizachyrium spp., Tephrosia spp., Imperata cylindrica, Cyanotis spp., Cissus spp., Fimbristylis spp.

b. Physionomie

Les savanes arbustives présentent généralement deux strates, une arbustive dépassant rarement sept mètres avec un couvert de 10 à 60% et une herbacée dont le recouvrement peut atteindre 95%.

Au sein de ces formations, il est possible de distinguer plusieurs groupements caractérisés par certaines espèces qui se révèlent soit dominantes, soit inféodées exclusivement à certains milieux. Ainsi on distingue:

1. Les savanes à Detarium microcarpum: elles sont mieux représentées aux environs de Djougou, avec un recouvrement ligneux de 60%. Dyospyros mespiliformis, Daniellia oliveri, Parkia, Hymenocardia, Parinari curatellifolia, Combretum spp., etc. sont aussi associés à Detarium qui est dominant. Fournier (1991) a observé une formation similaire près de Ouango-Fitini en Côte d'ivoire.

2. A Selra, une formation arbustive à Afrormosia laxiflora (Pericopsis laxiflora) avec quelques autres espèces importantes telles que Isoberlinia spp., Prosopis africana; le recouvrement ligneux est d'environ 50%.

3. A Tchoworo, près de Bafilo une savane arbustive caractérisée par Burkea africana, avec une strate herbacée dominée par Panicum phragmithoides.

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4. Sur le sommet des monts de Bafilo, où les affleurements rocheux sont fréquents, une savane comportant des Ombellifères, Diplolophium africanum et Steganotaenia araliaea, espèces inféodées à ces types de substrats. On y distingue une abondance de Sterculia setigera et Entada africana.

5. A Alédjo-Kadara, deux formations arbustives:

sur substrat rocheux en dôme, se développe une savane à Euphorbia poissonii similaire à celle observée par Guelly (1994) dans l'Akébou au Togo,

. sur substrat rocheux en bloc, la savane est plutôt dominée par Hexalobus monopetalus avec, comme autres espèces importantes, Terminalia laxiflora, Pericopsis laxiflora, Swartzia, Hymenocardia acida.

6. Dans les localités de Gaougblé et de Agodjololo, une savane arbustive à Terminalia macroptera. Pseudocedrela kotschyi, Combretum glutinosum, Vitellaria paradoxa, etc. sont aussi inféodées à cette formation dont le couvert ligneux et voisin de 15%. La strate herbacée est dominée par Andropon gayanus ou A. tectorum et présente un recouvrement de 80 à 95%.

7. Sur le tronçon Dapaong - Mango, on rencontre une grande diversité de savanes arbustives: sur les abords surélevés des dépressions contenant des forêts marécageuses, les espèces comme Acacia spp., Hibiscus squamosus et Sapium grahamii sont les plus dominantes. Sur l'interfluve cuirassé en face de la Forêt classée de Galangachi, Pteleopsis suberosa est l'espèce caractéristique. Elle est souvent associée à des herbacées comme Cochlospermum planchonii, C. tinctorium, Loudetiopsis chrysothrix, etc.. Sur les collines gréseuses, la composition floristique est enrichie d'une part par la présence d'éléments isolés de forêts sèches ou de savanes arborées (Daniellia oliveri, Diospyros mespiliformis et Khaya senegalensis notamment) et d'autre part par des broussailles entre les gros blocs de roche mère. Les arbustes qui sont présents dans ces broussailles sont Byrsocarpus coccineus, Feretia apodanthera ainsi que des plantes charnues exclusivement liées à ces collines gréseuses: Aloe buttneri, Caralluma dalzielii et Euphorbia sudanica. Sur le plateau cuirassé autour de Dapaong, la savane arbustive est nettement marquée par les Combretaceae des genres Guiera et Combretum. Un cas particulier est la savane de Dalwak dont la strate arbustive est essentiellement constituée de Combretum spp. Cette savane reste le seul témoin d'une végétation qui est en train de disparaître sous l'effet des actions humaines (pâturage, collecte de bois de chauffe). Toutes ces savanes arbustives présentent généralement deux strates, l'une arbustive dépassant rarement cinq mètres avec un recouvrement allant de 5 à 50% et l'autre herbacée dont le recouvrement est très élevé (35 à 90%).

8. Sur le tronçon Djougou - Natitingou, la savane est structurée en deux ou trois strates. Quand la strate arborée existe (à Tinyenti et Kataban), son recouvrement est de 5 à 10% avec pour espèces caractéristiques, Lophira lanceolata, Hannoa undulata et Parkia biglobosa. La strate arbustive, comprise entre 2 et 6 m de hauteur, a un recouvrement allant de 5% à Founga à 60% à Kataban. Les espèces les plus fréquentes sont Burkea africana, Crossopteryx febrifuga, Gardenia erubescens, Terminalia laxiflora, Pericopsis laxiflora, Vitellaria paradoxa, Cussonia arborea et Detatium microcarpum. La strate herbacée, haute de 2 m, avec un recouvrement de

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70 à 95%, est dominée par les Poaceae dont les plus représentatives sont Panicum phragmitoides et Andropogon spp.

9. Sur le tronçon Parakou-Bembèrèkè, les savanes arbustives sont structurées en deux strates. La strate arbustive, d'une hauteur de 2 à 5 m et d'un recouvrement de 30% en moyenne, est dominée par Vitellaria paradoxa et Parinari curatellifolia . Quant à la strate herbacée, elle est bien fournie avec un recouvrement de 80%. Les espèces herbacées fréquentes sont Hyparrhenia rufa, Andropogon gayanus et Hyperthelia dissoluta.

Parfois la présence de Uvaria chamae, espèce sarmenteuse, et Zanthoxylum zanthoxyloides, Chromolaena odorata, Elaeis guineensis et de diverses lianes favorise un couvert très dense de la strate arbustive transformant ces savanes en fourrés. Ces cas sont observés dans les secteurs d'Alédjo-Kadara et dans une palmeraie envahie par Chromolaena près de Djamého.

3.3.3.11. Les champs et jachères

Les champs et jachères se présentent souvent sous la forme de "parcs à karité et/ou néré", qui sont des espèces épargnées lors des défrichages à cause de leur intérêt socio- économique. On rencontre aussi des parcs agroforestiers à rônier (Borassus flabellifeë, particulièrement au Togo.

a. Composition floristique Dans les champs, les principales cultures vivrières recensées sont le maïs (Zea mays), le sorgho (Sorghum bicolor, l'arachide (Arachis hypogea), l'igname (Dioscorea spp.) et le mil (Pennisetum petit glaucum). Elles sont parfois en association avec le voandzou (Vigna subterranea), le manioc (Manihot esculentus), le gombo (Hibiscus esculentus), le piment (Capsicum spp.) et la tomate (Solanum Iycopersicum). En plus des cultures vivrières, la culture du coton (Gossypium spp.) est très développée. Les adventices les plus répandus sont Acalypha segetalis, Mitracarpus scaber, Vernonia perrottetii, V. ghalamensis, Schwenkia americana, Blumea aurita, Chloris pilosa, Croton lobatus et Kohautia grandiflora.

L'abondon des champs conduit à l'installation des jachères dont la composition floristique varie suivant l'âge. Ces jachères sont dominées par Andropogon ascinoides, Andropogon gayanus, Hyperthelia dissoluta, Pennisetum polystachion, Hyperthelia dissoluta et Hyparrhenia rufa.

b. Physionomie

Dans les champs, la principale strate est celle des cultures dont la hauteur et la dépendent densité des espèces cultivées. De cette strate émergent les arbres comme le karité, le néré et quelques arbres fruitiers comme le manguier et l'oranger.

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Les jachères présentent le plus souvent une strate herbacée très abondante (recouvrement entre 80 et 90 %) et une strate arbustive très clairsemée (1 à 5 %). Quelques arbres y sont disséminés.

3.3.4. Caractéristiques forestières des formations étudiées

3.3.4.1. Densité

Les formations qui présentent des caractéristiques forestières les plus intéressantes de par leur physionomie et leur superficie sont les forêts claires à Isoberlinia spp., fréquentes sur les buttes et plateaux cuirassés. Les peuplements purs et mieux conservés ont été rencontrés au Bénin, par opposition à ceux du Togo qui sont complètement dégradés.

La surface terrière, c'est-à-dire la somme des sections transversales à 1,30 m du sol de tous les arbres qui ont au moins 20 cm de circonférence, est de 21,52 m2/ha. Leur densité est de 630 arbres/ha. La répartition par classe de diamètre et par espèce est présentée dans le tableau ci-après.

Pour estimer la densité des arbres dans les parcs agroforestiers, des comptages systématiques du nombre d'individus à l'hectare dans ces parcelles ont été effectués et qui ont montré que:

- dans les parcs à Vitellaria paradoxa, la densité moyenne est de 48 arbres à l'ha dont 40 pieds de karité,

- dans les parcs à Parkia biglobosa, elle est en moyenne de 37 arbres à l'ha dont 33 pieds de Néré.

3.3.4.2. Production forestière

D'une façon générale, le volume ligneux moyen à l'hectare varie énormément d'un type de formation à l'autre, et, au sein d'une même plantation, il varie en fonction de l'âge. Les valeurs à considérer pour le calcul du volume ligneux total sont résumées dans le tableau suivant. (Ces chiffres représentent le capital ligneux de la formation et non sa productivité annuelle).

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo I Nord Bénin

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Champs à proximite des habitations à Prairie inondable au nord de Mango Sinaïssire

Paysages et types de végétation rencontrés

Parc agroforestier à néré sur la ligne Djougou - Natitingou champ de coton à Perma

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO I NORD BENIN

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 COB & NUMERO03 CEDA, 2003

COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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Champ de maïs à Ga-Suinrou Rizière à l'est de la Fosse aux Lions

Paysages et types de végétation rencontrés

Champ de coton à Kpabégou

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 COB & NUMERO 4 CEDA, 2003 1 COYNE ET BELLIER 65 Novembre 2003

Tableau 4: Densité des forêts claires à Isoberlina Spp.

Densité des forêts claires à Isoberlina Spp. (répartition par classe de diamètre et par espèces) Espèce C>1 20 119-90 89-60 59-30 29-20 Densité/ha Afromorsia laxiflora 5 10 15 Bridelia ferruginea 5 5 Burkea africana 5 20 15 15 55 Combretum collinum 5 5 Combretum glutinosum 5 5 Combretum molle 5 5 Destarium microcarpum 5 5 Entada africana 5 5 Ficus glumosa 5 5 Gardenia erubescens 5 5 Hexalobus monopetalus 10 10 Isoberlinia doka 15 20 20 35 20 110 Isoberlinia tomentosa 5 20 60 35 5 125 Lannea acida 10 _ 5 15 Monotes kerstingii 10 60 40 110 Ostryoderris stuhlmannii 10 10 Parinari curatellifolia 5 10 10 25 Pillostigma thonningil 5 5 Pterocarpus erinaceus 10 20 10 5 45 Strychnos innocua 5 5 Terminalia avicennioides 10 5 15 Trichilia emetica 5 5 Uapaca togoensis 5 5 Vitellaria paradoxa 10 15 5 30 Vitex doniana 5 5 Densité/ha/classe de 25 65 160 210 170 630 diamètre

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo I Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 66 Novembre 2003

Tableau 5: Biomasse ligneuse moyenne des formations végétales en milieu tropical Biomasse lianeuse moyenne des formations végétales en milieu tropical Formations Age d'exploltabilité à Volume moyen bois fort Sources (années) (m3/ha)* 11 - 15 243 Anonyme (1983)

Teckeraies 40 352 Tengué et Kokou (1995) 60 367 ODEF

Anacardiers 10 137** Gaillard (1981)

Savane arbustive - 25 Tengué et Kokou (1995)

Savane arborée, savane 9 Tengué et Kokou (1995) inondable, fourrés Forêt claire 166 Trochain (1980) FDB*** 285 Trochain (1980)

Notes: * Valeurs arrondies. ** phytomasse aérienne. *** FDB formations densément boisées qui regroupent galeries forestières, îlots forestiers et savanes boisées

3.3.5. Considérations ethno-botaniques

Les plantes occupent dans les milieux Ouest-africains une place importante dans divers domaines de la vie (Roussel, 1993-94). Ainsi, au Bénin comme au Togo, les espèces végétales aussi bien de savanes que de forêts sont quotidiennement utilisées:

- bois d'oeuvre, bois de service, bois de feu, etc. (Milicia excelsa, Antiaris africana, Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa, Isoberlinia spp);

- fruits et graines comestibles (Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa, Parinari curatellifolia, Annona spp., etc),

- usage médicinal (Securidaca longepedunculata, Securinega virosa etc.),

- usage rituel (Milicia excelsa, Antiafis africana).

Les usages traditionnels des différentes espèces observées sont détaillés en annexe 3.2.

Togo354-1 B / J LP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo I Nord Bénin

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Vue du layonnage vers le nord au Borne marquant la traversée de la RNIE2 niveau du village de Siraru par la ligne à Gando, aux environs de Bembéréké

Bornage de l'emprise de la ligne

Emprise de la ligne au nord-ouest de Dapaong

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO I NORD BENIN

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 COB & NUMERO 5 CEDA, 2003

COYNE ET BELLIER 67 Novembre 2003

3.3.6. Conclusions

Comme décrit précédemment, la ligne traverse une végétation très hétérogène, reflétant la diversité climatique, géomorphologique et humaine des régions traversées.

La majeure partie des zones traversées porte une végétation ligneuse très peu dense, constituée pour l'essentiel de savane arbustive ou arborée très claire et de jachères sur terrains de culture. Pour chacun des tronçons, la superficie de champs et de jachères est supérieure à 50% de la superficie totale du tronçon considéré (cf Tableau 3: Formations végétales et superficies correspondantes).

Cette situation n'est que le résultat de la stratégie adoptée pour ce Projet et qui a été d'implanter volontairement la ligne en dehors des zones densément boisées ou protégées.

Les formations forestières denses sont rares au Togo en raison de la forte pression humaine. De nombreuses forêts classées dans les années 1940-1950 ont aujourd'hui disparu sur le terrain. Les forêts semi-décidues sont très rares, limitées la plupart du temps à de petits îlots reliques prés des villages. Ces îlots ont très souvent une valeur sacrée pour la population locale, et constituent un lieu privilégié pour la réalisation des cérémonies rituelles. Le tracé prend soin d'éviter l'un de ces îlots, à Djamého (tout près d'Atakpamé).

3.4. Environnement biologique: la faune

3.4.1. Méthodologies d'investigation

Les inventaires de faune sur le tronçon Atakpamé - Parakou ont eu lieu pour la préparation du rapport édité en 1998 (SOGREAH, 1998,1), et concernaient essentiellement l'étude des mammifères et des oiseaux. En complément à ces inventaires, des investigations complémentaires ont été réalisées en mai 2003 par des équipes togolaises et béninoises. Ces investigations complémentaires ont porté en particulier sur les amphibiens, les reptiles et les petits mammifères (notamment les chauves-souris). Les investigations avaient également pour objet de préciser la répartition géographique de la faune et d'identifier les zones d'intérêt faunistique particulier qui seraient situées sur l'emprise de la ligne ou à proximité immédiate de celle-ci.

Pour les lignes latérales, les inventaires ont été menés par des équipes togolaises et béninoises en octobre 2003 pour le compte de la présente étude d'impact. Les équipes de terrain ont procédé à des observations type "affûts", tous les 2,5 km ou dès qu'un changement notable sur la physionomie du couvert végétal dans l'équidistance était constaté (forêt galerie, mare, barrage de retenue d'eau etc.).

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 68 Novembre 2003

C'est une technique directe qui a permis de noter les contacts visuels et auditifs avec les oiseaux notamment et les mammifères. Les observations ont été faites à l'oeil nu ou aux jumelles (8X) tout au long du tracé, considéré comme un transect. En plus du recensement visuel et auditif, les indices de présence de certains mammifères ont été recherchés par l'observation des traces de pas, des déjections et des terriers ou de toutes autres activités jugées utiles.

Par ailleurs, des enquêtes ont été effectuées auprès des paysans et des agents des postes forestiers des localités traversées par la ligne pour compléter l'inventaire. Le milieu dans lequel l'espèce animale a été observée est noté ainsi que le nombre d'observations de celle- ci.

Pour les reptiles, les amphibiens et les poissons, les équipes ont procédé à des recensements directs et indirects complétés par des informations obtenues auprès des populations locales.

Les noms français sont ceux mentionnés par Serle et Morel (1988) pour les oiseaux et Dorst et Dandelot (1992), Halternorth et Diller (1985) pour les mammifères. La présentation des résultats respecte la nomenclature scientifique et la séquence des espèces de Meester & Setzer (1971) et de Corbet & Hill (1986).

3.4.2. L'avifaune

La faune avienne a fait l'objet d'observations sur l'ensemble du tracé de la ligne. Au total 106 espèces d'oiseaux appartenant à 43 familles ont été observées entre Atakpamé et Parakou et 123 espèces d'oiseaux appartenant à 37 familles sur les lignes latérales, ce qui fait au total 153 espèces appartenant à 46 familles.

Les résultats sont présentés en annexe et répartis selon 5 types d'habitats caractéristiques des régions traversées par la ligne: - savanes arbustives, - savanes arborées et boisées, - cultures, jachères et parcs ou savanes vergers, - forêts et forêts galeries, - zones humides (mares, marais, barrages de retenue d'eau et cours d'eau).

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 113481 11 RPO2, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 69 Novembre 2003

3.4.2.1. Avifaune des savanes arbustives

Vingt-quatre (24) espèces d'oiseaux ont été observées dans la savane arbustive sur la dorsale et trente-six (35) sur les lignes latérales. Les plus fréquentes sont les hirondelles (Hirundo ssp. sur tout le tracé et Dichan urbica uniquement sur la dorsale), le francolin commun (Francolinus bicalcaratus), l'émerauldine à bec rouge (Tufur afer), le martinet à dos blanc (Apus affinis), le serin du Mozambique (Serinus mozambicus).

Trois espèces de rapace sont présentes dans les savanes arbustives sur l'ensemble du tracé: le circaète brun (Cicaetus cinereus), le milan noir (Milvus migrans) et l'autour-gabar (Melirax gabar. Sur les lignes latérales Djougou - Natitingou et Parakou - Bembéréké, on trouve également le gyps africain (Gyps africanus), le petit serpentaire (Polyboroides radiatus) et le bateleur (Teratopius eucodatus). Sur le tronçon Parakou - Bembéréké, on a repéré la présence du faucon ardoisé (Falco ardosiaceus) qui est une espèce intégralement protégée au Bénin.

3.4.2.2. Avifaune des savanes arborées et boisées

Elle abrite une faune avienne assez diversifiée. Quarante-sept (47) espèces sur la dorsale et trente-neuf (39) sur les lignes latérales y sont identifiées. Les plus fréquentes sont: le bulbul commun (Pycnonotus barbatus), le coucal du Sénégal (Centropus senegalensis), le touraco gris (Crinifer piscator, l'émerauldine à bec rouge (Tutur afeê. L'outarde à ventre noir (Eupodotis melanogaster), oiseau intégralement protégé selon la réglementation de la protection de la nature et de l'exercice de la chasse en République du Bénin (1987) a été observée entre les sommets SB26 et SB25 dans les environs de Parakou sur la dorsale et sur la ligne latérale Djougou - Natitingou.

Les Accipitridae (rapace) rencontrés dans ce milieu sont: la buse unibande (Kaupifalco monogrammicus), l'autour-chanteur (M. metabates) et le milan noir (M. migrans). Le rapace le mieux représenté dans ce milieu est l'élanion blanc (Elanus caeruleus).

Sur le tronçon Djougou - Natitingou, on a également rencontré 3 espèces de Strigidae: l'effraie africaine (Tyto alba), le petit duc africain (Otus scops) et la hulotte africaine (Ciccaba woodfordi).

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin i1 3481 11 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement 2003 COYNE ET BELLIER 70 Novembre

3.4.2.3. Avifaune des cultures, jachères et savanes vergers

C'est le milieu le plus riche avec 59 espèces sur la dorsale et 49 espèces sur les lignes gris latérales. Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont: le camaroptère à dos (Camaroptera brachyura), le coucal du Sénégal (C. senegalensis), le bulbul commun (P. barbatus), la veuve à dos d'or (Euplectes macroura), les tourterelles (Streptopelia ssp.), est la corvinelle (Corvinella corvina), le francolin commun (F. bicalcaratus). Ce milieu également riche en espèce des familles des Estrildidae, Nectariidae et Fringilidae. Le youyou Togo. (Poicephalus senegalus) est plus abondant sur les tronçons béninois que sur ceux du Il est d'ailleurs partiellement protégé au Togo.

Les rapaces sont essentiellement représentés par l'épervier shikra (Accipiter badius), l'élanion blanc (Elanus caeruleus) et le milan noir (M. migrans).

des Les cultures et jachères jouent un rôle important car elles mettent à la disposition oiseaux une abondance constante de nourriture. Elles attirent par conséquent un grand nombre d'espèces.

3.4.2.4. Avifaune des forêts et des forêts galeries

violet Des espèces strictement forestières y sont observées telles que le touraco sur (Musophaga violacea) et le calao longibande (Tockus semifasciatus). On trouve en plus à la dorsale le calao siffleur (Bycanistes fistulatoô, et sur les lignes latérales le petit calao bec rouge (Tockus erythrorhyncus) et le touraco gris (Crinifer piscator). On trouve également sur l'ensemble du tracé quelques espèces de savanes et/ou de forêt galerie telles la que les Placeidae, les Columbidae, les Meropidae et les Malacondidade. L'eau et s'y fraîcheur de la forêt galerie attirent les espèces de savane qui viennent régulièrement abreuver.

3.4.2.5. Avifaune des zones humides

tels Ces milieux abritent des oiseaux ripicoles dont certains sont strictement inféodés à l'eau la poule d'Allen (Potyphyria allen,), la poule sultane (P. porphyria), le râle noir (Limnocorax le flavirastra), le cormoran africain (Phalacrocorax africana, partiellement protégé au Bénin), dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata). Parmi les zones humides traversées par la ligne, par le barrage de retenue d'eau de Djougou dont les berges sont essentiellement occupées sp. (Polygonaceae), ainsi que les retenues de Dapaong et Tantigou et la zone Polygonum en humide de la Fosse aux Lions sur la ligne latérale Dapaong - Mango sont les plus riches espèces et en individus.

On trouve notamment dans la Fosse aux Lions des Ardeidae et Ciconidae, dont l'aigrette garzette (Egretta garzetta), la cigogne épiscopale (Ciconia episcopus) et le héron cendré (Ardea cinerea), qui sont des espèces partiellement protégées au Togo, ainsi que le héron garde-boeuf (Bubulcus ibis) qui lui est intégralement protégé.

rév. C Togo354-1B/ JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 71 Novembre 2003

Les Chara driidae (les vanneaux) ont été observés au niveau des affluents de la Kara entre Kémérida et Bafila. Ces zones ripicoles attirent aussi des espèces de savane regroupées dans les familles des Placeidae, des Estrildidae et des Columbidae.

Tableau 6: Oiseaux aquatiques observés sur la retenue d'eau de Djougou Oiseaux aquatiques observés le 30 juin 1997 au barrage de la retenue d'eau de Djougou Famille/Espèce Nombre d'individus observés sur 1h30 Nom scientifique Nom français 1. Phalacrocoracidae Cormoran Phalacrocorax africana africain 4 2. Aredeidae Ardea cinerea 3. Anatidae Dendrocygne veuf 7 Dendrocygna viduata 4. Rallidae Poule sultane 2 Porphyria porphyrio Poule d'Allen 9 Râle noir 3 5. Jacanidae Actophilomis africana Jacana Note ** Espèce partiellement protégée selon la réglementation de la protection de la nature et de l'exercice de la chasse en République du Bénin

Tableau 7: Oiseaux aquatiques observés à la mare Louk dans la Fosse aux Lions Oiseaux aquatiques observés à la mare Louk dans la Fosse aux Lions Nom scientifique Nom français 1. Ardeidae Ardea cinerea Héron cendré (-) Bubulcus ibis Héron garde boeuf (-) Nycticorax nycticorax Héron bihoreau Egretta garzetta Aigrente garzette (-) 2. Ciconidae . Ciconia episcopus Cigogne épiscopale (-) 3. Anatidae Dendrocygna viduata Dendrocygne veuf Plectoptens aambiensis Canard armé 4. Rallidae Porphyrio porphyrio Poule sultane P. alleni Poule d'Allen Limnocorax flavirostra Râle noir 5. Charadriidae Vanellus spinosus Vanneau armé V. senegalus Vanneau caronculé Numenius hypoleucos Courlis cendré 6. Jacanidae Actophilomis africana Jacana 7. Alcedinidae Ceryle rudis Martin pêcheur pie Alcedo cristata Petit martin pécheur huppé A. leucogaster P. m. p. à ventre blanc Note: (*> Espèce partiellement protégée en République du Togo - (*) Espèce intégralement protégée

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'înterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement 2003 COYNE ET BELLIER 72 Novembre

3.4.3. Les amphibiens

Les amphibiens regroupent les Anoures (grenouilles et crapaud) les Urodèles (les tritons et salamandres) et les Apodes (cécilies). Les investigations ont été effectuées au début de la saison des pluies pour la dorsale (fin mai 2003), et à la fin pour les lignes latérales (octobre 2003).

Sur la partie béninoise de la dorsale, on a recensé une quinzaine d'espèces d'Anoures. Ceux-ci sont très présents, en raison de la présence des marigots et des retenues d'eau saisonnières. On suppose que 26 autres espèces qui n'ont pas pu être identifiées sont également présentes. La grenouille taureau est mangée par toutes les ethnies du Nord. On trouve trois espèces supplémentaires à partir de Kpéssou jusqu'à Ouaké.

Sur la partie togolaise de la dorsale, les amphibiens recensés appartiennent à des espèces banales et répandues partout telles que le crapaud commun Bufo regularis, et les grenouilles Rana oxyrhynchus, R. occipitalis et Phrynobatrachus natalensis.

Sur les lignes latérales, la présence des batraciens est aussi importante. Parmi les 12 espèces qui y ont été rencontrées, les plus fréquentes sont le crapaud Bufo regularis, la grenouille rousse (Rana temporaria) et les rainettes des genres Hypryoris et Hyla vivant dans les jachères et les savanes arbustives.

Les Urodèles et les Apodes sont très peu représentés dans les zones d'investigations.

Tableau 8: Résultats des investigations sur les amphibiens Résultats des investigations sur les am phibiens Nom Français Nom Scientifique Famille Ordres Observations Grenouille volante Ranidae Anoura Grenouille arboricole Hyla gratiosa Phyllomedusa trinitatis Mangées par les Hyla infrafrenata enfants (depuis Phyllomedusa bicolore Kpessou à Ouaké) Grenouille peinte marsupiale Pseudophryne corrobore Grenouille par les Grenouille verte Pleurodema sp Mangée Grenouille dorée enfants/adultes Grenouille taureau Mangée partout Crapaud commun Bufo regularis Bufonidae Crapaud accoucheur Bufonidae Crapaud fouisseur Bufo punctatus Bufonidae Salamandre pygmée Urodèles Salamandre à longue queue Salamandre commune rouge Triton à ventre dans le sol Cécilie Amphisbénidae Apodes Se cache et est aveugle

RP02, rév. C Togo354-1 B / JLPISCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 73 Novembre 2003

Au Bénin, des précisions ont pu être apportées sur la répartition géographique des amphibiens:

Tableau 9: Distribution géographique des amphibiens au Bénin Distribution géographigue des amphibiens au Bénin Ordre Famille Observations Anoura Ranidae Les grenouilles des genres hylla, phyllomedusa, pleurodema, pseudophryne, peuplent toute la frontière du Togo surtout avec la présence des marigots, des retenues d'eaux, rivières et le fleuve Ouèmé. Elles représentent de véritables sources de protéines, surtout la grenouille taureau. Bufonidae La présence de l'eau, d'humidité et des cavernes favorise la vie des crapauds du genre Bufo. Certains sont comestibles dans les zones allant de Kpéssou à Ouaké. Urodèles Cet ordre groupe les salamandres et les tritons que l'on rencontre dans la savane, sur les rochers ou dans les galeries forestières à Bétérou-Kpéssou et sur la ligne Diougou à Kassoua-Allah. Apodes Amphisbénidae Cet animal a été reconnu à Partago et à Founga. Les paysans qui l'ont décrit affirment qu'il se présente comme un ver de terre et qu'on a l'impression qu'il a 2 têtes: c'est la cécilie.

3.4.4. Les reptiles

Des investigations menées et des informations recueillies auprès des habitants lors des études de mai 2003 sur la dorsale et d'octobre 2003 sur les lignes latérales, il ressort que les serpents, les lézards et les tortues sont rencontrés couramment dans la zone d'étude. Les crocodiles sont présents seulement là où existent des points d'eau permanents ou temporaires.

- Les serpents (Ophidiens): Le python royal (Python regius) et le python de Seba (Python sebae), inoffensifs, se rencontrent sur tout le tracé de l'interconnexion. La vipère commune (Causus rhombeatus) et la vipère heurtante (Bitis arietans) ont été signalées par les populations partout sur les zones d'étude, de même que les couleuvres comme Lamprophis lineatus et Psammophis sebitans.

Sur la dorsale, au Bénin, une gamme variée de serpents surtout dangereux a été signalée sur toute la ligne. Au Togo, les serpents signalés sont les couleuvres aglyphes les plus communes (citons les Meizodon regularis, M. semiomatus, Natriciteres fulginoides, N. olivacea, Gonionotrophis grantii, G. klingi et les formes arboricoles: Mehelhya spp. Gastropyxis smaragdina, Thrasops aethiopissa, T. flavigularis, Dromophis etc). Les serpents venimeux abondent également: les espèces de Naja, de Mambas (Dendroaspis viridis) et les Viperidae: la vipère nocturne (Causus rhombeata), la vipère heurtante (Bitis arietans), et la vipère fouisseur du genre Atractaspis.

Sur la ligne latérale Dapaong - Mango, les enquêteurs ont signalé la présence de la vipère sauteuse (Echis oscellatus), de la couleuvre Philotamus irregularis et des Najas. Sur les tronçons Djougou - Natitingou et Parakou - Bembéréké, on trouve la vipère du Gabon (Bitis gabonica), la vipère sauteuse, les couleuvres Natris sp et Clorophis heterodermus, le cobra commun (Naja Naja) et des espèces de Mambas.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 74 Novembre 2003

Le premier ennemi de ces animaux est l'homme qui les chasse. Le phénomène de commercialisation des reptiles capturés n'a pas encore atteint la zone d'étude. L'importance de la présence des reptiles est liée aux proies ( petits mammifères ) qui ne font pas défaut dans les habitats diversifiés.

- Les lézards (sauriens): Au cours des enquêtes sur tout le tracé de la ligne, il est apparu que le caméléon (Chamaeleo dilepsis) et les varans d'eau, de savane et du désert (Varanus spp) sont très courants. D'autres lézards ont été signalés, comme les scinques et les geckos (Coleonyx sp.); ils disparaissent après le passage des feux de brousse en décembre. Les agglomérations et la savane sont les lieux de refuge des margouillats (Agama agama). Un travail de capture plus important est cependant nécessaire pour procéder à la détermination systématique des espèces.

- Les tortues (Chéloniens): elles sont représentées par deux espèces dans les zones d'investigations au Bénin et au Togo: une espèce terrestre (Kinixys graeca) et une espèce d'eau douce (Pelusios sp.). Toutes les tortues font l'objet d'une attention particulière de la CITES et sont suivies par Arrêté No 601/MDR/DFRN/SA du 08 octobre 1992. Au Togo, sur la dorsale, elles sont également représentées par des formes semi-aquatiques d'eau douce (Pelomedusa, Pelusios) et des formes terrestres (Kinixys belliana, Kinixys belliana et Kinixys erosa). Sur les lignes latérales Djougou - Natitingou et Parakou - Bembéréké, on trouve la tortue d'eau Cyclamortis sp. la - Les crocodiles (Crocodiliens): Les investigations menées sur la dorsale montrent présence de Parakou à la Frontière du Togo du crocodile de l'Ouest africain (Osteolaemus tétrapis) partout où on trouve des points d'eau- sauf à Dewa et Badjoude. Entre Parakou et Djougou, la présence du Crocodile africain (Crocodylus cataphractus) a été signalée. On retrouve ces deux espèces sur les lignes latérales. Ces crocodiles sont protégés en catégorie A de la loi n°87-014 du 21 septembre 1987 et leur commerce est réglementé par l'annexe Il de l'arrêté N°601/MDR/DC/DFRN/SP relatif à la convention sur le commerce International des espèces de faune et flore menacées d'extinction (CITES). La présence dans les eaux du barrage de Dalwak du crocodile du Nil (Crocodylus niloticus), une espèce placée sur la liste IUCN des espèces menacées, confère au site une valeur écologique remarquable.

rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin i1 3481 11 RP02, Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'Interconnexion Nord Togo I Nord Bénin

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Python régius Python régius (Déoua- Forêt de Sébou) dans l'enclave de la forêt de Sérou à Déwa

Chauve-souris accrochée à une Trois percnoptères bruns branche de Vitellaria paradoxum, (Neophron monachus) attendant Tourou les restes chez les bouchers à Natitingou

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 MEGNIKPA.S NUMERO 6 & CEDA, 2003

COYNE ET BELLIER 75 Novembre 2003

Tableau 10: Résultats des investigations sur les reptiles Résultats des inv stigations sur les reptiles Nom Francais Nom Scientifique Famille Ordres Observations Python royal Python regius Boidae Serpentes Consmerce réglementé par la CrTES. L'espèce python reguis ( Shaw, 1802) est rencontrée dans toute la zone dintervenfions. L'animal, inoffensif est chassé pour sa viande, très appréciée par les ethnies riveraines. Par ailleurs, la rareté du Python de séba (Python sebae - Gmelin 1789) a été signalée. Il vit surtout dans les galeres forestères et autres formations fermées. Vipère arboricole Viperiidae Serpent réputé dangereux, avec plusieurs Vipère de Gabon Bitis gabonica espèces que l'on rencontre Petite vipère dans les arbres. sur le sol,dans les cavemes et dans les loréts au Echis Echis sp niveau de toutes les formations végétales de la zone d'étude. Sa viande esttrès appréciée par les ethnies rveraines Couleuvre Natris Sp Colubridae Représentées par Nalts sp . elles sont présentes partout sur la ligne. C'est aussi une viande de prédilection. Elles sont l'ennemi des volailles et de leurs oeufs.Les reptiles wnt généralement sourcede protéines dans la zone d'étude, sauf le serpent Echis Cobra commun Naja naja Elapidae Représenté dans lazone par Naja naja et Dendroaspis viédas.Certaines personnes averties ajoutent la présence de Naja melandfeuca que l'on rencontre dans la forêt classée de l'Ouémé supèreur. Tous sont comestibles. Ils sontubiquistes. Mamba vert Dendroaspis virdis Elapidae Leur conmrce est réglementé par la loiau Bénin et par la conventon ______CITES Varan de savane Varanus Varanidae Sauria Source de protéines exanthematicus animales. Identficabon dans (nature et chasse au Daudin 1802) Dahomey J. Raynaud 1969 ). Le Varanus exanthématieus (Daudn, 1802) et le Varanus nilobcus (Uinné, 1766) vivent dans toutes les formations forestières non éloignées de refuges conmne les cavernes, l'eau et les trous d'autres animaux Varan du Nil Varanus niloticus Varanidae Sauria ( Linné, 1766 ) Tortue terrestre Kinixys erosa, Testudilidae Testudinata Représentée, d'après les enquêtes, Kinixys belliana par deux espèces: Kirnxys enrsa Tortue d'eau Pelusios Sp, (seheigger, 1812) qui est terrestre, et Pétusos douce Cyclamortis sp sp. qui est dsu douce. Ces tortues sont rencontrées partout dans la zone d'étude. Sur les lignes latérales béninoises, Cyclamortis Crocodile a été signalée. du Nil Crocodylus Crocodilidae Crocodilia Espèce niioticus placée sur la liste IUCN des espèces menacées, intégralement niloticus____ protégée au Togo et au Bénin. Crocodile de Osteolaemus Crocodilidae Crocodilia Leur comrruerce réglementé par l'annexe Il l'Ouest africain trétrapis de l'arrêté Crocodile africain Crocodylus N°601/NtDR/DC/DFRN/SP relatf à la convention sur le cormerce cataphrachus Intematonal des espèces de faune et flore menacées d'extincton (CITES).

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3.4.5. Les mammifères

Sur la dorsale, les investigations menées en 1998 sur la faune mammalienne avaient montré la présence sur les zones d'étude de quelques rongeurs, singes, céphalophes et Suidae, mais des enquêtes auprès des populations locales avaient révélé la présence d'autres mammifères. Les investigations complémentaires effectuées en mai 2003 ont permis d'apporter des précisions sur la faune mammalienne, particulièrement en ce qui concerne les petits mammifères dont les rongeurs, sciurides et chiroptères. Sur les lignes latérales, ces enquêtes ont eu lieu en octobre 2003. Les chiroptères sont observés très facilement dans les arbres où ils se reposent le jour et dans les cases pour d'autres. Certaines essences végétales ont leur prédilection; il s'agit des espèces suivantes: le Teck (Tectona grandis), l'Anogeinsus (Anogeinsus léocarpus), le Kapokier (Bombax chevalier,), Daniellia (Daniellia oliven), le Karité (Vitellaria paradoxum), etc. Un essai de comptage a permis de découvrir une quarantaine de chauves-souris sur un seul arbre à Parakou. Leurs autres lieux de prédilection sont les galeries forestières, les grands arbres et les maisons.

Tableau 11: Résultats des investigations sur les mammifères Résultats des investigations sur les mammifères Nom Français Nom Scientifique Famille Ordres Observations Singe rouge ou Patas Eryhrocebus patas (Scheber, Cercopitheci Primates Espèce giéer au Bénin,nmais pariellement 1775) ~~~~~~~~dae protégée auTogo. A été rignelée en 1998 par 1775) les paysans entre Paakou et Ouaké (Bénin) et entre Sotouboua et Anié (Togo). Serait très abondant entre Kétou et Savé. Un groupe d'une vingtaine de têtes de patas a été dénombré sur la ligne latérale Dapaong - Mango à environ 200 m de la forêt classée de Ganengachi. Mone cercopithecus mona (scheber, ~~~~~~~~~~~~~Espèceforestière etpartieterrint protéee au Mone Cercopithecus mona (Scheber, Togo. Afété signaléeoaau Bérn et au Togo. 1758) Observée sur la dorsale dans la forêt classée dé Sérou située à environ 2 krn de la ligne. Cercocebe noir Cercocebus aterimus Signalé au Togo sur la dorsale. Babouin jaune Papio cyanocephalus Signalé au Togo sur la dorsale. Babouin doguera Papio anubis Signalé sur les 3lignes latérales. Hocheur Cercopithecus nicitans Signalé sur la ligne Driougou- Nattngou. Espèce partellemnt protégée au Bénin. Cercopithèque Mone Cercopithecus mona Signalé surla ligneDapaong - Mango. Vervet/Grivet Chlorocebus aethiops gSinalésur la liine DapDanO- Mango. Galago senegalensis Lotisidae Primates Signalé sur les lignes latérales béninises, Galago espèce pariellemnt protégée au Bénin. Pangolin à écailles translucides Manis tricuspis (Rafinesque, Manidae Pholidotes Espèce intégralemant protégéeauBénin et auTogo. Aété surtout signalée 1821 ) 1821) ~~~~~~~~~~~~~~~~partiellementdans la parte bénindse (Sogreah, 1998.1). Pangolin géant Manis gigantea queue Uromanix longicaudata Signalé sur la ligne Djougou -Nabtingou Pangolin à longue Signalé sur la dorsale au Togo Musaraigne Crocidiura sp. Soncadde Insectivora Une seule espèce de rmusaraigne est Ennacdae rencontrée partout suivant la décarabon des Hérisson Atei Atelerix ~~~~~~~~~~~~~~~~enquêtés.Elle estnocturne. Elle estaussi camivore, dévorant des poussins. Le hérisson est réoandu partout Civette Civettictis civetta Vivendie Camivora Les espèces de savane telles que Civettcts Genette tigrine Genetta tigrina (Intégrlienrit protégée sauTBoo) et Genetta G. pardine Genetta maculata signalées sur l'ensemble du tracé (Sogreah. G. de Thierry Genetta thierryi 1998,1). C . de Thacaly Canisnadustuser Lechacal été signalé sur la ligne Djougou - Chacal Canis adustus Natalngou. Les Mangous ont été signaléesur la Mangous à queue blanche Ichneumia albicauda ligne Parakou - Bernéréké. Crocuta crocuta Hyaenidae Camivora La hyène aété signaée sur la ligne Djougou - Hyène tachetée Natitngou. Lion Panthera leo Fadidae Camivore Aurait été signalé sur la ligne Djougou - ______Natitingou,______au-delà de lAtacora. Phacochère Phacochoerus aethiopicus Suidae Hyracoidae Observée en 98 par l'équipe des topographes

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(Pallas, 1767) entre Bétérou et Djougou (BEénin)(Sogreah, Pothamochére Pothamochoerus porcus 1998,1) et signalé sur les lignes latérales Signalé au Bénin sur la dorsale et sur la ligne Parakou - Bentéréké. Daman de rocher Procavia capensis Procavndae Hyracoidae Espèce signalée sur la ligne Djougou - Natibngou et intégalement protégée au Bénin. Orycterope Orycteropus afer Orycteropodi Tubulidentat Espèce signalée sur la ligne Djougou - cae a Natitingou et intégalement pnrtégée au Bénin. Guib hamaché Tragelaphus scnptus (Pallas, 1766) Bovidae Ariodactyla Présence soupçonnée entre Savé et Kétou (Sogreah, 1998,1). Entpreintes observées entre Gaoublé et Akakpo-Copé (Togo). Signalé sur les 3 lignes latérales. Espèce parbelleneent protégée au Bénin. Céphalophe bai Cephalophus dorsalis (Gray, 1846) Signalé dans la parte togolaise et béninoise Céphalophebai ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ladorsale an 98. de Céphalophe de Grimm Sylvicapra grmnia (Liminaneus, 1758) Couple observé au niveau de Nyarnrassila en 98. Présence probable entre Kétou et Savé. Signalé sur les 3 lignes latérales. Buffle Espèce signalée sur la ligne Djougou - Ourébi Syncenus eater Natibngou et partellement protégée au Bénin. Cob Ourebia ourebi Signalé sur la ligne Djougou - Nabbngou. onctueaux Kobus ellipsipryrnnius Les cobs ont surtout été signalés sur la ligne Cob de Buffon Kobus kob kob Dapaong - Mango. Cob des roseaux Redunca redunca Funisciure à dos rayé Funisciunus anerythnus Sciundae Rodienta Cinq espèces représentent oette tarnille. Elles Héliosciure de gambie (Thoma, 1890) lagomorpha Héliosclunus gantbianus (Ogilby,1835) maintenirprofitent de à longleur termieprolificité leur et lignée. de l'habitat Blles sontpour Héliosciure à pattes rousse Héliosc,unjs rufobrancNum (waterhouse, arbodcoles ou terrestrs. Au Togo, on les trouve Ecureuil fouisseur 1842) notamment dans les torêts galeries entre Ecureuil gan e Stangera Euxenus erythropusa(Desmareast, 1817) . Gaoublé et Aakpo-Copé. L'écureuil géant de geantde ~~~~~~PrXotxerusstangeni Stanger a été signalé sur la ligne Dapaong - Lièvre à oreilles de lapin Lepus crawshayi de vnnton Lepordae Rodianta Lepus crawshayi de veintoi représente l'espèce lagomorpha qui est répandue dans toute la zone Rat de Gambie Crictomys ganbianus (WNaterhouse,1840) Cricetdae Rodienta Des systématiciens lui accordent la fanirlle des lagorrmorpha Muridae. Noctume, son habitat couvre les deux pays. Il provoque des dégàts annilieu habité. La viande est mangée. Porc épic africain Hystrix cnstata (Unnaeus, 1758) Hystricidae Rodienta L'Athérurus et l'hystnxsSont Athérure africain les représentants Athénus aftcanus (Gray, 1842) lagomorpha dans la zone. Ils sont généralement noctumes et se reposent dans les cavemes, les trous d'Oryctérope ou dans les terrritières. Ils présentent une très bonne viande Ecureuils volants Anomalurus spp Anomaludda Rodienta Une seule espèce est connue avec son vol e lagormorpha plané dans toute la zone surtout dans les savanes arborées, boisées et forêts sèches. Graphiures Graphiunis spp Myoiadae RodKinta Est rencontrée par les paysans dans les forêts lagomorpha galenes et les toréts claires de Bétérou et à Soubroukou. D'autres tomrabons ayant les mmes ceraaénctques peuvent se prêter pour ______~~~~~~~~habitat~~~~son Aulacode Thryonomys swindedanus (Temrrnk, Thryonomida Rodienta C'est bien l'aulacode connu déjà pour son Petit Petit aulacode ~~~~~~~~1827) e lagontorpha élevage an claustration. Ilest dans les milieus aulacode T.gregonanus proches des bas-fonds et ne demande que 5 mois au ninimum de pluies par an. Comrne tout rongeur, il est ennerri des cultures. Souris grimpante Dendronms mélanots (Smrith, 1834) Murdae Rodienta Seize espèces ont été enregistrées sur la Myomys derooi (Van der et verheyen, lagorrorpha dorsale et huit sur les lignes latérales. Elles sont Souris de De Roo 1978) nuisibles aux charmps, à la santé et aux denrées Souris grasse gracieuse Steatomys caurinus stockées. Elles sont dans les zones de savane, Steatomys cuppedius (Thomas et Hinton, dans les cultures et dans les habitations. Souris grasse 1920) Certaines espèces sont mangées, surtoutpar les entfants. Gerbille guineen Tatera guinea (Thomas, 1910 ) Gerbillede kenp Tatera ke u ÇrvWroughton,1906) Gerbille ge ienp Tatednlus gracilis (Thomas, 1892) Gerbille gracile

Souris épineuse Acomys cineraceus Rat roussard Arvieanthis nilotens (Desmareet 1758) Rat strié Lemniscomys strietus (linnaeus, 1758) Rat zébré Lemiscomys zébra Rat à mamelles multiple Mastomys Erythrdoeucs Souris naine Mus spp Souris domestique Mus musculus (Linnaeus, 1758) Souris de dalton Myomys daltoni (Thomas 1892) Rat noir Rattus rattus Chauves-souris Nyctendae Le représentant Nyctens hispda hispda Nyctère Nycteris Nrspida hispida (Schreber, 1775) (Schreber, 1775) appartient à la savane. Il Hypposiderid mène des activités noctumes se nourrissant de Phyllorhyne Hypposiders calter gutneensis (K. ae frtits et d'insectes. afectionne plusieurs Aderson, 1906) espèces d'arbres et préfère aussi les grands Epomophore arbres à proxinmttédes villages. Epomophorus gambianus ganbianus Chimptra L'espèce ippocsideroscalter guineensis (K (Ogihby, 1835) Ptéropidae Anderson, 1906) altecte vite les batiments

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abandonnés. Vtean savane et dans les Roussette d'egypte Roussetus aegyptiacus maisons, insectivore. Le représentanit Epomophorus ganbianus (Olgilby, 1835) ne vit pas en grande bande. Il se déplace seul ou au plus à trois ou quatre. On les trouve dans la forét classée de lIOuéné supéneur et dans les formations Plus ou moins fermées trugivore aimant s'accrocher aux branches de cola cordifolia. Il suce le necr de certains arbres à fleurs. Grosseur moyenne; aime changer régulièremant d'arbre. La roussette est rencontre tout au long du twacéen 1998. Atfectionne les teckeraies.

3.4.6. Les poissons

L'ichtyofaune capturée est constituée d'individus de petites tailles en raison de la très faible productivité des plans d'eau. Les espèces observées sur le terrain ou provenant des informations fournies par les populations riveraines sont consignées dans le tableau ci- dessous.

Les espèces courantes rencontrées sont Sarotherodon galileus, Hemichromis niloticus, Synodontis sp, Heterotis niloticus et clarias sp. Aucune espèce n'est protégée par la législation d'un des deux pays.

Tableau 12: Espèces de poissons observées ou signalées dans la zone d'étude Familles Noms sientifiques Noms français Osteoglossidae Heterotis niloticus Hétérotis Mormyridae Mommurus sp sp Gymnarchidae Gymnarchus niloticus Gvmnarchus Tetraodontidae Tetraodon fahaka Tetraodon Hydrocyon forskalOi Alestes baremoze Péré Characidae Alestes macrophthalmus Péré Alestes nurse Alestes (brycinus) sp Hepsetidae Hepsetus odoe Cyprinldae Labeo senegalensis Carpe Clarlidae Clarias lazera ou C. Anguillaris Silure noir Clarias gariepinus Silure Clariassenegalensis Silure Schilbeidae Schilbe mystus Poisson chat Mochocidae Synodontis schaD Poisson chat Synodontis obesus Malapteruridae Malaptenruus electricus Poisson chat électrique Tilapia guineensis Tilapia Hemichromis fasciatus Tilapia Tilapi galilea Tilapia Cichlldae Sarotherodon galilaeus Tilapia Pelmatochromis guntheri Tilapia Hemichromis bimaculatus Cichlide à deux tâches _ Sarotherodon melanotheron Tilapia Lepidosirenidae Protoptenus annectens Protopterus

3.4.7. Conclusions

La diversité de la faune a pour corollaire la nature des habitats. Les investigations effectuées sur la dorsale pour la préparation du rapport édité en 1998 (SOGREAH, 1998,1), les

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investigations complémentaires de mai 2003, et celles effectuées sur les lignes latérales en octobre 2003 montrent que le territoire traversé par l'emprise reste favorable pour les reptiles, les amphibiens, les petits mammifères et les chauves souris, malgré une pression de chasse importante.

Les dispositions prises par la Communauté Electrique du Bénin (CEB) pour éviter les formations forestières classées garantissent le maintien des habitats privilégiés. Etant donné la proximité du corridor avec la route bitumée sur l'ensemble du tracé (entre 200 et 1000 m), les territoires traversés sont en général des zones où l'activité humaine s'est développée. La richesse faunistique et floristique est en conséquence généralement moins marquée sur l'emplacement du corridor, hormis en ce qui concerne l'avifaune.

153 espèces d'oiseaux appartenant à 46 familles ont été observées sur le tracé. Les cultures, jachères et savanes vergers constituent le milieu le plus favorable pour l'avifaune.

La présence de marigots, mares et autres retenues d'eau favorise certaines espèces d'amphibiens. Ceux-ci regroupent les Anoures (grenouilles et crapaud), les Urodèles (les tritons et salamandres), puis les Apodes (cécilies). Au Bénin comme au Togo, les Anoures sont les plus représentés. Ils profitent des retenues d'eau saisonnières. An Bénin, une quinzaine d'espèces sont connues et le doute plane sur 26 autres espèces. Sur la partie togolaise de la dorsale, les amphibiens recensés dans la zone sont les espèces banales et répandues partout telles que le crapaud commun Bufo regularis, et les grenouilles Rana oxyrhynchus, R. occipitalis et Phrynobatrachus natalensis. Sur les lignes latérales, la présence des batraciens est aussi importante. Parmi les 12 espèces qui y ont été rencontrées, les plus fréquentes sont le crapaud Bufo regularis, la grenouille rousse (Rana temporaria) et les rainettes des genres Hypryoris et Hyla vivant dans les jachères et les savanes arbustives.

Les serpents, les lézards, et les tortues sont rencontrés couramment dans la zone d'étude. Les tortues sont représentées par des formes semi-aquatiques d'eau douce - Pelomedusa, Pelusios, Cyclamortis - et des formes terrestres - Kinixys belliana, Kinixys belliana et Kinixys erosa. Les crocodiles sont présents seulement là où existent des points d'eau permanents ou temporaires. Sur la ligne Dapaong - Mango, la présence dans les eaux du barrage de Dalwak du crocodile du Nil (Crocodylus niloticus), une espèce placée sur la liste UICN des espèces menacées confère au site une valeur écologique remarquable. Le python royal (Python regius) et le python de Seba (Python sebae), inoffensifs, se rencontrent sur tout le tracé de l'interconnexion. La vipère commune (Causus rhombeatus) et la vipère heurtante (Bitis arietans) ont été signalées par les populations partout sur les zones d'étude, de même que les couleuvres comme Lamprophis lineatus et Psammophis sebilans. Au cours des enquêtes sur tout le tracé de la ligne, il est apparu que le caméléon (chamaeleo dilepsis) et les varans d'eau, de savane et du désert (varanus spp) sont très courants. D'autres lézards ont été signalés, comme les scinques et les geckos (coleonyx sp.).

Les chiroptères sont observés très facilement dans les arbres où ils se reposent le jour. Certaines essences végétales ont leur prédilection: le teck, le kapokier, le karité, etc. Leurs lieux de prédilection sont les galeries forestières et les grands arbres à proximité des habitations.

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céphalophes, Parmi les autres mammifères, plusieurs espèces de singes, pangolins, harnaché, le cob de écureuils, rats et souris ont été signalées, ainsi que le buffle, le guib Buffon, l'aulacode, le phacochère, la civette ou l'athérure africain.

en dehors de la note cependant que la plupart des espèces rencontrées dans la zone On la population, ces faune aviaire sont devenues rares sur le tracé et ses environs. Selon galeries forestières, espèces se trouvent dans de rares cas dans l'emprise au niveau des savanes arborées et arbustives moins dégradées.

3.5. Environnement socio-économique

3.5.1. Méthodologie et outils d'investigation

l'habitat et de la Les investigations et outils visant à déterminer les caractéristiques de sur le tracé de la ligne ont été entrepris et mis en oeuvre depuis 1997. De même, population générale, qualification des activités d'ordre social, économique ou culturel, et, de manière la le Projet ont la détermination et la quantification des personnes et des biens affectés par procédé de plusieurs démarches.

du tronçon a) En 1997, les équipes de topographes ont procédé au balisage Atakpamé - Parakou à partir des résultats d'une mission de reconnaissance en mars 1997 pour localiser le tracé de la ligne et l'emplacement des postes effectuée ont transformation. Les équipes du consultant, comprenant un environnementaliste, de 1997): recherché l'optimisation du tracé sur la base des critères suivants (SOGREAH, la ligne et Le tracé doit être le plus rectiligne possible pour réduire la longueur de - autant que limiter le nombre de pylônes d'angle, plus coûteux, tout en évitant possible la traversée de routes ou autres infrastructures;

- Le tracé doit éviter les pentes raides;

pylônes est - Le tracé doit tenir compte du fait que la distance approximative entre les et de de 300 m et qu'en conséquence, l'intersection de voies de communication rivières doit s'effectuer sous un angle adapté, proche de 90°;

pour leur - Le tracé doit absolument éviter les villes et villages en laissant une marge les développement futur et, d'une manière générale, doit éviter autant que possible construits situés dans l'emprise de la ligne. D'une manière générale, la obstacles bitumée, ligne est maintenue à une distance de 300 à 500 m de la route nationale situés le ce qui est suffisant pour éviter les nombreux villages et plantations de teck long de la route, et permettre leur développement dans le futur; les forêts - Le tracé doit éviter les forêts classées, les forêts sacrées et, si possible, que de denses des plantations (palmiers, tecks, iroko, etc.). Il importe de préciser zones nombreuses forêts classées dans les années 1940-1950 et situées près des

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urbaines, sont aujourd'hui transformées en zones agricoles ou en savanes arbustives;

- Le tracé doit absolument éviter d'altérer certains sites ou paysages de valeur touristique reconnue.

A la suite de la mission topographique préliminaire, un tracé sur carte a été établi, comprenant une description précise du relief, de l'hydrographie, des voies de communication et des accès à la ligne, des sols et de la végétation, y compris les superficies devant être défrichées et les quantités de bois à couper (avec indication des types d'arbres concernés). La description complète fait l'objet du rapport de balisage R3 en date d'octobre 1997 (SOGREAH, 1997). Les résultats des travaux topographiques font l'objet du rapport R4 en date d'octobre 1997. Ce rapport comprend l'ensemble des profils en long de la ligne HT ainsi que les levés topographiques des sites des quatre postes, Atakpamé, Kara, Djougou et Parakou. Les études de terrain se sont ensuite organisées sur la base des observations établies par les équipes topographiques lors de leurs reconnaissances de l'occupation du sol dans les limites de l'emprise. Tous les villages traversés par le tracé ont été visités par le sociologue, et une fiche d'information sur chaque village a été établie. Chaque famille située dans l'emprise de la ligne (52 m de largeur) et donc susceptible d'expropriation a fait l'objet d'une visite et d'un entretien avec le sociologue. En 2001, un plan de réinstallation (Lema, A et al., 2001) a été réalisé avec actualisation des données précédentes en ce qui concerne les personnes et les biens affectés par le tronçon Atakpame-Parakou. Des enquêtes de terrain ont été réalisées à cette occasion, avec des visites auprès des familles dont les cases étaient situées sur l'emprise de la ligne. b) En ce qui concerne les lignes latérales, des équipes de topographes ont procédé au balisage des tronçons Dapaong - Mango,Djougou - Natitingou et Parakou - Bembéréké en 2003, sous la supervision de CIMA international, après une première définition des corridors. Cette première définition a été établie sur la base de critères environnementaux, pour permettre d'éviter les zones de sensibilité contraignante. Un tracé sur carte au 1/50.000 ou 1/100.000 a ensuite été établi, comprenant une description du relief, de l'hydrographie, des voies de communication et des accès à la ligne, des sols et de la végétation, y compris les superficies devant être défrichées. La description complète fait l'objet du rapport en date de mai 2003, volumes 1 à 3 (CIMA, 2003). c) En 2003, pour les besoins de la présente étude de réactualisation, les investigations suivantes ont été effectuées en ce qui concerne le volet socio- économique (voir aussi les autres investigations entreprises au sujet de l'occupation des sols, de la faune et de la flore en section 3.1) - Une enquête socio-économique de terrain (enquête auprès de l'ensemble des villages et familles à réinstaller) s'est déroulée du 22 au 27 mai 2003 sur le tracé de la dorsale Atakpamé - Parakou par une équipe multidisciplinaire du CEDA dont la liste est donnée en annexe;

- L'opération a été répétée fin 2003 par le CEDA sur les mêmes bases d'enquête pour les villages traversés par les lignes latérales, avec le recensement des villages et

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des familles à réinstaller, l'appréciation des pertes au niveau de l'habitat et des terres cultivées.

- Sur l'ensemble des tronçons, des revues bibliographiques et investigations de terrain ont été effectuées par des équipes distinctes pour caractériser le patrimoine archéologique et culturel, en mai 2003 pour Atakpamé - Parakou, et en octobre et novembre 2003 pour les lignes latérales. Ces enquêtes ont été menées sur les richesses archéologiques et culturelles qui pourraient être situées sur l'emprise des lignes, et ont été réalisées par des archéologues togolais et béninois qualifiés. Le but de ces investigations était de s'assurer qu'aucune richesse archéologique et/ou culturelle ne serait détruite par l'implantation des ouvrages et pylônes de la ligne.

3.5.2. Organisation administrative des territoires traversés

Au Togo,

- La longueur totale du tronçon reliant Atakpamé à la frontière avec le Bénin, est d'environ 270 km. La ligne traverse trois Régions, huit Préfectures et les territoires de quarante- sept (47) villages;

- La longueur du tronçon Dapaong - Mango est d'environ 76 km. La ligne traverse une région, trois préfectures et les territoires de vingt deux (22) villages.

Au Bénin,

- Au Bénin, la longueur totale du tronçon de la ligne depuis la frontière du Togo jusqu'à Parakou est d'environ 165 km et traverse deux Départements, quatre Communes et les territoires de vingt-sept villages;

- La longueur du tronçon Djougou - Natitingou est d'environ 72 km. La ligne traverse deux départements et les territoires de quatorze (14) villages;

- La longueur du tronçon Parakou - Bembéréké est d'environ 108 km. La ligne traverse le Département de Borgou, trois communes, et les territoires de huit (8) villages.

Les unités administratives traversées au Togo et au Bénin sont indiquées dans les tableaux ci-après, à partir du résultat des enquêtes de terrain de 2003.

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Tableau 13: Unités administratives traversées au Togo REGION PREFECTURE TRONCON VILLAGES dont les terroirs sont traversés PLATEAUX OGOU et EST MONO Atakpamé - Atakpamé, Klala, Awagomè, Agadja, Anié, frontière Bénin Gaoublé I et Il, Nyamassila. CENTRALE BLITTA Atakpamé - Koffiti, Langabou, Agbandi, Tchaloudé, Kaza frontière Bénin Copé, Défalé Kopé, Yaloumbé, Blitta. SOTOUBOUA Atakpamé - Tchébébé, Kaniamboua, Dalanga, Niangoulam, frontière Bénin Adjengré, Babadè, Aouda, Aoulosso. TCHAOUDJO Atakpamé - Yara Kabyé, Yara Yara, Lama-Tessi, Kassena, frontière Bénin Tchalo, Sokodé, Tchalanidé, Kidéoudé, Koumoniadé, Kolina-Kobidji, Amaoudé, Ama'idé, Aléhéridé. KARA ASSOLI Atakpamé - Koumondé, Bafilo, Tchébébé, Kpéwa, Alédjo- frontière Bénin kadara. KOZAH Atakpamé - Awandjelo, Kara, Lassa Ahodo, Soumdina frontière Bénin Karé. BINAH Atakpamé - Kétao, Kémérida. frontière Bénin Des SAVANES TONE Dapaong - Sibortoti, Tangninkpong, Toutoug, Tantiguou, Mango Karsomé, Djabalougou, Dalwak, Napiemboug TANDJOARE Dapaong- Tambaong, Tandjouaré, Nokbague, Natiguou, ______M n oLoko OTI Dapaong- Loko de l'Oti, Piebouaka, Barkoissi, Kandjini, Mango Poloti, Galangashie, Bigou, Akpossou, Magna Source: enquêtes CEDA, mai et octobre 2003

Tableau 14: Unités administratives traversées au Bénin DEPARTEMENT SOUS-PREFECTURE TRONCON VILLAGES dont les terroirs sont traversés (COMMUNES) DONGA OUAKE Frontière Togo - Kassoua-Allah, Badjoudé. Parakou DJOUGOU Frontière Togo - Anoum, Dangoussar, Founga, Dfougou, Dewa, Parakou Vanhoui, Partago, Gorobani, Bakou, Onklou BORGOU TCHAOUROU Frontière Togo - Wéwé, Yébessi, Kpessou, Kika, Oubérou, Parakou Bètérou, Angaradébou, Kika-Koka, Kpassatona, Gbétérou, Sanson, Sébou, Gbarerou PARAKOU Frontière Togo - Tourou, Parakou Parakou PARAKOU Parakou - Kpébié, Guema, Wore 2 Bembéréké N'DALI Parakou - Komiguéa, Boko, Siraru Bembéréké BEMBEREKE Parakou - Ina, Guessou sud Bembéréké DONGA DJOUGOU Djougou - Soubourougou, Sero, Funga, Nalohou 2 Natitingou Djougou - Kpagegou, Tchacléro, Babazaoré, Kangoulga Natitingou ATACORA KOUANDE Djougou - Papatia Natitingou PERMA Djougou- Sinaïssiré, Perma Natitingou NATITINGOU Djougou - Tigninti, Bérécingou, Tchakonta Natitingou Source : enquêtes CEDA, mai et octobre 2003

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3.5.3. Population et habitat

Les données démographiques avancées ici sont des résultats des enquêtes effectuées au niveau des chefs de village: il s'agit d'estimations directes ou d'estimations officielles (Pour le Togo, estimations 1997 de la Division Démographique du Service National de la Statistique; pour le Bénin, chiffres résultant du recensement de1992). Au Togo comme au Bénin, aucune zone urbanisée n'est traversée par la ligne, le tracé ayant été intentionnellement défini sur les zones agricoles ou naturelles. La population totale peuplant les villages dont les terroirs seront traversés a été estimée à plus de trois cent mille (300 000) habitants pour le tronçon Atakpamé - Parakou, et environ 60.000 pour les tronçons latéraux.

Tableau 15: Population de la région du Projet TOGO Région 1 Préfecture Population des villages dont ies terroirs seront traversés TOGO, tronçon Atakpamé - Frontière Bénin PLATEAUX OGOU 58103 CENTRALE BLITTA 8597 SOTOUBOUA 15651 TCHAOUDJO 93447 KARA ASSOLI 15067 KOZAH 48154 BINAH 17290 Sous total Atakpamé - frontière Bénin 256310 TOGO, tronçon Dapaong - Mango Des SAVANES TONE 4400 [TANDJOARE 5400 I OTI 8020 Sous total Dapaong - Mango 17820 Total TOGO arrondi à 275.000 BENIN Département Sous-Préfecture Population des villages dont les terroirs I seront traversés BENIN, tronçon frontière To o - Parakou ATACORA OUAKE 2742 DJOUGOU 23990 BORGOU TCHAOUROU 12970 PARAKOU 7044 Sous total tronçon frontière Togo - Parakou 46745 BENIN, tronçon Parakou - Bembéréké BORGOU PARAKOU 5400 N'DALI 11370 BEMBEREKE 6790 Sous total tronçon Parakou - Bembéréké 23560 BENIN, tronçon Djougou - N tltingou DONGA DJOUGOU COPARGO ATACORA KOUANDE PERMA NATITINGOU Sous total tronçon Djougou - Natitingou Environ 35.000 Total BENIN arrondi à 105.000 TOTAL GENERAL 380.000 Source: enquêtes CEDA, mai et octobre 2003

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3.5.4. Structures sociales et groupes ethniques

Au Togo comme au Bénin, l'unité de base de l'organisation sociale est la famille élargie. Lorsque plusieurs familles reconnaissent avoir un ancêtre commun, elles constituent un lignage qui, avec d'autres lignages, va former un clan, soit celui de l'ancêtre fondateur, soit celui des groupes arrivés ultérieurement.

Avec le temps une autre personne viendra solliciter auprès du premier l'autorisation de s'installer seul ou avec les siens. Progressivement, cette localité deviendra un hameau ou un village ayant pour chef le premier occupant ou son descendant.

L'organisation sociale repose sur deux types de formations sociales: les sociétés segmentaires et les sociétés de classe.

Dans les deux cas, le village demeure la cellule politique fondamentale. Les relations entre les individus se caractérisent par une égalité de droit et de fait et la place de l'individu est déterminée par la position qu'il occupe dans le lignage.

Dans les groupes à classes d'âge comme chez les Kabye du Togo, l'initiation est une forme d'intégration sociale où l'individu doit mériter l'entrée dans la classe des adultes responsables (KONDO) en subissant plusieurs rites de passage constitués par des épreuves d'endurance.

Au niveau de la décision du travail, il y a en général séparation des tâches en fonction du sexe, mais le rôle traditionnel de la femme dans les échanges commerciaux et les marchés reste toujours très développé.

Sous l'initiative du DRDR-TOGO (Direction Régionale de Développement Rural) et du CARDER-BENIN, la dynamisation de l'économie rurale repose désormais sur de nouvelles formes d'organisation sociale que sont les groupements villageois, les comités de développement, les comités villageois de santé, etc.

Au niveau de la répartition ethnique, les régions traversées par la ligne présentent les particularités suivantes:

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Tableau 16: Répartition ethnique dans les régions traversées

Pays Région/Départements | Ethnies dominantes Togo Région des Plateaux Ana-Ifé, Kabye, Losso Région Centrale Kabye, Cotocolis, Losso Région de Kara Kabye, Lamba, Losso Région des Savanes Moba, Natchaba, Anoufoh, Peulh Bénin Département de l'Atacora Bariba, Ditamari, Waab, Bétammarbé, Yawa, Boatambou, Lokpa Département du Borgou Bariba, Dendi, Yorouba, Natimba, Ditamar, Nago, Berba, Semere, Wama, Yende, Natema, Batombu, Peulh Département de Donga Yom Source: enquêtes CEDA, mai et octobre 2003

3.5.5. Indicateurs socio-économiques

Les principaux indicateurs socio-économiques des deux pays sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 17: Indicateurs socio-économiques du Togo et du Bénin Indicateurs socio-économiques du Togo et du Bénin INDICATEUR Unité Bénin Togo Superficie km2 112 622 56 790 DEMOGRAPHIE Population (2001) millier 6400 4700 Densité habikm2 56,8 82,8 Croissance annuelle (2001) 2,6 2,4 Indice de fécondité (2001) 5,4 5 Mortalité infantile (2001) %o 94 79 Espérance de vie (2001) année 52,8 49,5 Population urbaine % 31,3 30,8 CULTURE Alphabétisation % 63,0 48,5 Scolarisation 12-17 ans % 21,9 (1991) 57,9 (1990) Scolarisation 3- degré 2,7 (1990) 2,7 (1993) Poste téléviseur %0 5,5 6,7 Nombre de médecins 91- 0,07 (1990) 0,09 (1991 ARMEE Armée de terre millier 4,5 6,5 d'hommes Marine 0,15 0,2 Aviation 0,15 0,25 COMMERCE, PIB million $ 2400 (2001) 1300 (2001) ECONOMIE Croissance annuelle du PIB, 2001 % 5 2,7 PIB par habitant $ 380 270 Dette extérieure totale, 2001 million $ 840 999 Taux d'inflation 3,1 14,7 Dépense de l'Etat I Education % PIB - 6,7 Dépense de l'Etat/ Défense % PIB 1,1 Importations million $ 689 384 Exportations million $ 90 209 Source: SOGREAH, 1998, 1 et wordd development indicators database, 2001

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3.5.6. Régime foncier

Deux régimes fonciers régissent l'utilisation des terres: il s'agit du régime foncier coutumier et du régime foncier moderne.

3.5.6.1. Régime foncier coutumier

Dans le régime foncier coutumier, la terre a un caractère sacré et est considérée comme telle. Les règles d'accès à la terre ont les caractéristiques suivantes.

L'antériorité de l'installation ou l'occupation primitive

Elle permet au premier occupant d'avoir le droit de "propriété" sur le domaine occupé. Ce droit ne peut donner lieu à une transaction marchande compte tenu du caractère collectif et sacré issu de la croyance liée à l'appartenance des terres au génie du lieu.

Le principe décrit ci-dessus a les traits caractéristiques suivants:

- la terre est sacrée et inaliénable ; l'inaliénabilité de la terre sous la forme marchande vient de son caractère sacré et collectif ; mais ce principe a évolué de nos jours surtout dans les zones urbaines et semi-urbaines où la terre est devenue un objet marchand et de spéculation;

- Les pouvoirs du chef de terre prédominent: le chef de terre en tant que responsable de la terre assure les pouvoirs de distribution des terres et de règlement de litige foncier; il effectue les rites et offrandes de la terre ; il est craint et vénéré ; cependant, avec les transferts successoraux des droits sur la terre et le développement du marché de terre, le pouvoir de chef du terre est en réalité affaibli;

- Le droit de l'exploitant est en général précaire: l'autorisation d'exploiter une portion de terre est presque toujours limitée à un simple droit d'usage assorti de restrictions; par exemple le bénéficiaire ne peut planter des arbres sur la terre qui lui est cédée ou cueillir les fruits des arbres que comporte le domaine ou faire toute autre installation pérenne; cependant, on note des évolutions qui sont influencées par des relations entre le détenteur coutumier et l'exploitant ; dans certains cas, le détenteur coutumier autorise l'exploitant à planter les arbres avec la condition qu'ils partageront les fruits ou qu'il héritera de la plantation après le départ de l'exploitant ou qu'il deviendra propriétaire de la plantation après une certaine année d'exploitation par l'usufruitier;

- Le droit de propriété acquis du fait de l'antériorité de l'occupation est transmissible de génération en génération;

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- La souplesse caractérise les transferts des droits sur la terre. Ces transferts ne sont pas enfermés dans un formalisme étroit comme l'édictent les règles du code civil dans le cadre du droit positif

Accès à la terre et usufruit dans le régime coutumier

Les modes d'accès à la terre se présentent comme suit:

L'héritage: Il permet le transfert du patrimoine foncier aux descendants. De façon générale, il est un mode patrilinéaire de succession. L'explication qu'on en donne est que les enfants de sexe masculin restent à la maison et perpétuent ainsi la partie linéarité. Par contre l'enfant de sexe féminin se marie et se sépare de sa famille d'origine.

Le don: Il se fait entre les membres d'une même famille, par les maris à leurs épouses, ou entre amis et alliés. C'est un mode d'accès qui confère les droits durables d'exploitation.

Les modes qui confèrent l'usufruit sont les suivants:

La location: C'est l'utilisation de terre qui oblige l'exploitant à payer une contre partie pour l'exploitation d'un domaine. Le paiement peut être sous forme monétaire ou en nature; par exemple l'entretien d'une plantation du propriétaire par l'emprunteur.

Le métayage: C'est le fait qu'un propriétaire de terre laisse sa terre à un exploitant sous la condition que celui-ci paie une rente en nature représentant une fraction de la récolte. (Cette fraction est généralement le tiers).

Le gage: C'est le mode d'accès par lequel un propriétaire de terre cède sa terre a un exploitant en prenant à celui-ci un montant d'argent qu'il retournera avant de rentrer à nouveau en possession de sa terre.

3.5.6.2. Régime foncier modeme

Au Bénin, le régime d'immatriculation des terres est issu de la loi 65-25 du 14 août 1965, elle-même calquée sur le décret du 26 juillet 1932 portant réorganisation du régime de la propriété foncière en Afrique Occidentale française (AOF). Cette loi stipule que seul le détenteur de titre foncier a le droit de propriété sur la terre. Au Bénin, les titres fonciers sont rares car la procédure qui conduit à son obtention est onéreuse et coûteuse. Pour ce qui concerne le corridor des futures lignes, c'est essentiellement dans les zones urbaines et péri urbaines telles que Parakou, Onklou, Djougou, Bembéréké, Natitingou que le droit positif va prévaloir. Les grands domaines agricoles sont également concernés, par exemple:

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- tronçon Parakou-Bembèrèkè: la ferme du Président Hubert Maga dans la Commune de N'Dali, la ferme de El Hadj Lawal Daouda et celle de El-Hadj Amouda dans la Commune de Parakou;

- tronçon Djougou-Natitingou: la ferme de la Fondation Saint-Georges de Papatia (Commune de Kouandé); le Centre de Promotion de la Femme Rurale (CPFR) de Kpabégou (Commune de Copargo) ; la ferme de Bérécingou (Commune de Natitingou).

Les conditions d'application du droit moderne sont du même type au Togo. Dans la zone de servitude des lignes, la zone d'implantation du poste de Kara Abouda est essentiellement concernée, mais on retrouve aussi son application auprès de propriétaires terriens ayant de grands domaines agricoles (tronçon Dapaong - Mango) : SOTOCO périmètre, ferme d'état de Barkoissi, plantations de caïcédrats, manguiers et anacardiers à Magna.

D'une manière générale, la terre en milieu urbain perd son statut de sacralité. Elle est aliénée, et appartient de ce fait à celui qui détient une « bourse proportionnelle à son standing ». La terre est donc vendue en milieu urbain où elle est morcelée en lots de 500 à 800 mètres carrés (m2), soit à des fins d'habitation soit pour abriter des infrastructures ou des équipements socio-économiques. En milieu péri-urbain ou non loin de leur voisinage, la terre est notamment vendue pour des activités agricoles. L'unité de surface cessible est l'hectare (ha).

Que ce soit pour les terres d'habitation ou les terres agricoles, la transaction est toujours subordonnée à un acte de cession qui fait de l'acquéreur le nouveau présumé propriétaire. Car pour la plupart, ils ne disposent pas d'un titre foncier conformément à la loi citée plus haut. Cette situation est valable aussi bien au Togo qu'au Bénin.

3.5.6.3. Disponibilité des terres d'habitation et des terres de culture

Dans le cas du Bénin, en en ce qui concerne les terres d'habitation, celles-ci sont disponibles de manière générale et ne nécessitent pas d'achat. Cependant, il existe quelques exceptions:

- Tronçon Djougou-Natitingou: L'influence de la proximité de la route nationale et inter- Etats (RNIE) n06 a entraîné la spéculation sur les terres d'habitation. Ainsi, à Kpabégou et à Perma, les populations affectées doivent débourser de l'argent pour se loger à nouveau. Le coût moyen d'acquisition du lot de 500 m2 est de 500.000 Frs;

- Tronçon Parakou-Bembérèkè: Les terres à bâtir sur ce tronçon sont généralement disponibles. Mais quand elles sont vendues, le lot de 500 m2 est prisé entre 100.000 Frs et 200.000 Frs. La vente est observée à INA 1IIet Gorobani.

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Pour les terres agricoles, elles sont partout disponibles sur le tracé béninois, mais pas toujours dans le périmètre immédiat du village, compte tenu de la démographie galopante et des besoins nouveaux que cela engendre. Il existe encore sur les tronçons bien des villages où la terre est toujours donnée ou prêtée.

- Tronçon Djougou-Natitingou: La parcelle de terre agricole est partout disponible, même s'il faut se déplacer à l'extérieur des villages pour la rechercher, comme c'est le cas de Kpabégou qui souffre de sa proximité de la route;

- Tronçon Parakou-Bembéréké: Aujourd'hui des superficies agricoles sont encore disponibles dans les villages situés sur ce tronçon. Les terres exploitables sont données à Gorobani, Komiguea, Boko atacora, Basankparu, Bonkpo, Wadora, INA 1IIet Guessou Sud. En revanche, elles peuvent être vendues à Ga-Suinrou et Kpasagambou.

Le prix de cession des parcelles agricoles varie selon son affection. Il est de 25.000 Frs à 100.000 Frs pour les cultures vivrières de bouche (haricot, maïs et parfois igname). Pour les cultures d'igname et de coton, il avoisine 2.000.000 Frs, surtout quand il s'agit d'une parcelle disposant d'un titre foncier.

Dans le cas du Togo, les terres d'habitation ne font pas l'objet de transaction, dans la tradition des localités affectées par le corridor. Elles sont plutôt offertes et sont encore disponibles. L'exception confirmant la règle, à Barkoissi, elle est vendue. Le prix moyen est de 150.000 Frs le lot.

En ce qui concerne les terres agricoles, celles-ci sont encore disponibles dans la zone du corridor. Mais elles sont à vendre dans la plupart des villages affectés du tronçon Dapaong - Mango, sauf à Tambaong, Tangnikpong, Djabalgou et Bourmoungué. Elle peut aussi être louée à Tangnikpong, Karsome, Napiemboug, Tambaong et Bourmoungue. Le prix de vente à l'hectare d'une parcelle agricole varie de 100.000 Frs à 300.000 Frs à l'hectare.

3.5.7. Agriculture

Il existe trois types de produits agricoles: ceux issus des cultures de rente, des cultures vivrières et des produits de cueillette.

Les cultures de rente sont principalement constituées par le coton et l'arachide. Les cultures vivrières sont constituées principalement de maïs, sorgho, mil, haricot, arachide et igname. Le néré et le karité constituent les principaux produits de cueillette

L'agriculture est largement dominée par la production vivrière de mais, sorgho et igname dans toutes les régions traversées par la ligne. Des cultures de rente prennent une place importante de l'activité agricole dans la région de la Kara (arachide) et la région des Savanes

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(coton) au Togo, et dans les départements de l'Atacora et du Borgou au Bénin (arachide et coton).

Les estimations retenues sur l'ensemble des villages traversés sont les suivantes.

Pour les cultures de rente un hectare de coton produit en moyenne 2 tonnes, soit un revenu de 400.000 F;

Pour les cultures vivrières:

Cultures Récoltes à l'hectare Revenu moyen MAIS 30 sacs de 100kg l'un 300.000 F SORGHO 15 sacs 210.000 F MIL 20 sacs 400.000 F HARICOT 20 sacs 400.000 F ARACHIDE 25 sacs 250.000 F

Les principales productions régionales pour l'année 1996 sont synthétisées dans le tableau suivant.

Tableau 18: Productions agricoles Principales productions agricoles régionales, en tonnes, saison 1996 (1)

Région/ Cultures Département

Mais Sorgho Riz Igname Manioc Haricot Arachide Coton

Plateaux 159064 26247 20987 191 284 190271 11 477 1 885

Centrale 20 547 17 811 8 842 144119 45 350 3 298 3170

Kara 32 013 55 591 13 901 139 621 39 639 10 499 17190

Atakora 34 450 37 000 9 062 476 308 98 404 10 682 11 492 38 280

Borgou 114 438 62 955 3 164 617 435 81 530 300 24 217 200 900 Sauf chiffres région Centrale, saison 1975

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3.5.8. Patrimoine archéologique et culturel

Les investigations menées en 2003 pour préciser les richesses potentielles d'ordre archéologique et culturel ont permis de dresser un état des lieux sur le territoire des deux pays.

3.5.8.1. Au Togo

Sur le tronçon Atakpamé jusqu'à la frontière avec le Bénin, Des enquêtes orales ont été effectuées dans une vingtaine de villages et des visites ont eu lieu sur cinq sites, où des richesses potentielles avaient été signalées. En définitive, les régions traversées par la ligne ne présentent pas de véritables richesses culturelles en dehors de quelques sanctuaires et forêts sacrées à proximité de la ligne, signalés à Gaoublé Il (préfecture de l'Est-Mono), à Aouda (préfecture de Sotouboua), à Kpéwa (préfecture d'Assoli), à Lassa et à Soumdina (préfecture de la Kozah). Tous ces sites sont cependant hors du corridor.

Sur le tronçon Dapaong - Mango, la reconnaissance préliminaire a été réalisée dans trois préfectures de la Région des Savanes. Il s'agit de la préfecture de l'Oti, de Tandjouaré et de Tône. Les autorités administratives et traditionnelles ont été rencontrées, et spécifiquement les préfets, les chefs de cantons et chefs de villages avec leurs notables. L'équipe a mené des enquêtes orales dans treize localités et visité trois sites.

Depuis Atakpamé jusqu'à la frontière avec le Bénin, et sur le tronçon Dapaong - Mango, les sites ayant fait l'objet d'investigations sont les suivants:

- REGION DES PLATEAUX, Préfecture de l'Ogou, Atakpamé: La ville d'Atakpamé est le point de départ du corridor. Les principales personnes rencontrées sont le Préfet, l'inspecteur de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, le Directeur Adjoint des Travaux Publics et les Chefs coutumiers. A l'issue des discussions avec M. ENAM Koffi, Inspecteur et M. BLAM-MIGAN Atsou, son collaborateur, agent de Promotion Culturelle, concernant les sites répertoriés tels que Kamina (site historique), la forêt classée, des divinités et quelques arbres sacrés dans le quartier de SADA, il ressort que ces différents sites ne sont pas menacés par le corridor. Néanmoins, une attention particulière pourrait être accordée à la forêt classée qui se dégrade de jour en jour et dont une petite partie se retrouve sur le tracé (site du poste d'Atakpamé);

- REGION DES PLATEAUX, Préfecture de l'Ogou, Anié: Les sites signalés par nos informateurs sont des autels de familles concentrés à l'intérieur de la ville et ne se situant donc pas sur la ligne du corridor, qui passe à l'est;

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REGION DES PLATEAUX, Préfecture de l'Est-Mono, Gaougble Il. Le seul village visité dans la préfecture de l'Est-Mono est Gaougblé Il. Les responsables coutumiers du village ont signalé deux sites d'importance historique et culturelle qui jouxtent la ligne, à environ 30 mètres à l'Ouest. Il s'agit des sanctuaires dénommés MAMAN LOYE et DAN, deux divinités protectrices du village. La première, associée à un mythe, serait une divinité de fécondité et de la pluviométrie. D'après les informateurs, le lieu serait l'emplacement où la première femme, d'une longévité exceptionnelle, aurait disparu dans les entrailles de la terre. Cette divinité fait l'objet de culte périodique. Le site est réduit à un bosquet entouré de cinq arbres, dont un neem et un palmier à huile. Le second site, celui de DAN, est situé à 100 mètres environ du premier. C'est une butte anthropique de 1,5 mètre de haut et de 2 mètres environ à la base. Elle renfermerait l'esprit d'un serpent DAN, protecteur des habitants du village contre les mauvais sorts. Coordonnées GPS de la divinité MAMAN LOYE: (Altitude :241 m, X: 0301566, Y: 0877113). Coordonnées GPS de la divinité DAN: (Altitude : 235 m, X : 0301624, Y : 0877270);

REGION CENTRALE, Préfecture de Blitta, Langabou, Agbandi, Blitta. Dans la préfecture de Blitta, les trois localités visitées ont toutes été créées au cours de la période coloniale et ont par conséquent une histoire assez récente. Les personnes ressources rencontrées sont des autorités politiques (Préfet), administratives (directeurs de services) et traditionnelles (chefs cantons et chefs coutumiers, dont Madame DJIFOUI KASSEGNE Bam 1). A l'issue des entretiens successifs réalisés dans ces villages, il apparaît qu'aucun site d'importance historique ou culturel ne se retrouve sur le tracé;

- REGION CENTRALE, Préfecture de Sotouboua, Tchébébé, Sotouboua-ville, Kaniamboua, Adjéngré, Babadé. Dans la préfecture de Sotouboua, six cantons ont été visités. En dehors des termitières disséminées dans les champs à Tchébébé et qui ne représentent pas une culture, selon le régent de la localité, les sites des autres villages ne se trouvent pas menacés.

- REGION CENTRALE, Préfecture de Sotouboua, Aouda. Dans le village Aouda, les informateurs ont signalé l'existence de deux sites qui sont des sanctuaires de deux divinités protectrices du village. L'une d'elles, abritée par une source pérenne à environ 1,5 km de la Nationale 1 côté est, serait d'après nos estimations à plus de 500 mètres de la maison de M. BOKO (quartier Houloum) située quant à elle sur le tracé (coordonnées GPS. Altitude : 214 m, X: 0286687, Y: 0966525). La forêt sacrée localisée à l'ouest du tracé serait proche du corridor;

REGION CENTRALE, Préfecture de Tchaoudjo, Sokodé. A Sokodé, grâce au Préfet, une séance de travail a eu lieu avec les responsables de plusieurs services notamment l'inspection de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, le Musée Régional de Sokodé et la Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (DRAEP). Au terme de cette réunion technique et du passage en revue des sites répertoriés dans cette zone, trois villages ont été retenus pour la visite. Il s'agit de Tchalanidé, Amaidé et Aléhéridé. Dans ces localités, les informateurs n'ont signalé aucun site archéologique ou historique sur le corridor.

1 Madame KASSEGNE est la doyenne des chefs de canton au Togo et aussi la seule femme à la tête d'un canton . Presque centenaire, elle est bien infomrée sur l'histoire et les traditions de son canton.

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REGION DE LA KARA, Préfecture d'Assoli, Kpéwa. D'après les informations reçues, deux sites historiques et culturels se trouveraient à proximité de la ligne: le sanctuaire de la divinité ABONI et d'autres divinités protectrices de la localité. Le sanctuaire d'ABONI est situé au pied d'un bloc de granite d'environ 10 mètres de haut et de 25 mètres de diamètre. On y trouve des pierres entassées, des tessons de poterie et quelques débris d'objets métalliques. Les sanctuaires de 4 autres divinités signalées se localiseraient au sommet d'une colline rocheuse assez haute avec des pentes abruptes Ces deux sites se retrouvent en pleine zone du camp militaire des para commandos à Kpéwa. Ils jouent le rôle de protection, de fécondité et de pluviométrie dans le village. Coordonnées GPS de la Divinité ABONI (Altitude: 775 m, X: 0307381, Y :1026736);

REGION DE LA KARA, Préfecture d'Assoli, Bafilo. Les informateurs du village à Tchanoro n'ont signalé aucun site archéologique ou historique situé sur le corridor;

REGION DE LA KARA, Préfecture de la Kozah, Lassa. A l'issue des rencontres d'informations avec les autorités traditionnelles du canton, il ressort que deux sites se retrouvent à proximité du corridor. Il s'agit des sanctuaires KAYA et SOUDOUDJA. KAYA est une divinité de fécondité et de protection. Elle est abritée par une forêt sacrée à l'Est du corridor. Coordonnées GPS (Altitude: 382 m, X: 0306993, Y: 1062134). Le deuxième site est une source pérenne qui abriterait une déesse dénommée SOUDOUDJA. Eu égard à la «chose sacrée», l'eau de cette source n'est pas utilisée par les habitants. La déesse protège le village contre les calamités naturelles et elle se manifeste à travers des vents violents en guise de réclamation des offrandes. N'ayant pas pu découvrir l'emplacement de cette source sur le site, nous avons quand même pris les coordonnées GPS sur le flanc de la colline (Altitude: 414 m, X: 0307500, Y :1062047).

REGION DE LA KARA, Préfecture de la Kozah, Pida-Soumdina. Dans le canton de Pida- Soumdina les autorités traditionnelles ont attiré notre attention sur la présence d'un cimetière traditionnel à proximité du corridor. Sur les lieux nous avons observé ce cimetière, sis à 30 mètres environ côté Est de l'emplacement d'une borne, dans le village de Soumdina Kéhou. Coordonnées GPS : Altitude: 366 m, X : 308604, Y: 1064566);

REGION DE LA KARA, Préfecture de la Binah, Kétao et Kémérida. Dans la préfecture de la Binah, deux villages ont été visités: Kétao, un important centre commercial de la région, et Kémérida, le canton qui fait frontière avec la République du Bénin. A l'issue des rencontres et entretiens avec les autorités coutumières, aucun site historique ou archéologique ne se trouve menacé par le corridor;

REGION DES SAVANES, Préfecture de Tône, Dapaong. Le préfet LARE Paguedame a pris des contacts avec le chef de canton de Dapaong, puis a donné des consignes pour la visite des sites et des localités de la préfecture: Nassablé, Tantigou, Karsome, Napienbougou et Dalwak. Les informateurs à Dapaong ville ont reconnu l'existence de sites historiques, archéologiques et culturels à différents points tels que: Dakpankpergou, les environs de la mission catholique et autres. Mais ils ont précisé que ces richesses ne se situent pas sur le tronçon de l'lnterconnexion.

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A Nassablé, aucune évidence historique n'a été indiquée sur le parcours du tronçon. A Karsome, les divinités (masculin et féminin) de la moisson évoquées sont situées de part et d'autre de la ligne, mais distantes à près de 100 m de la borne CEB localisée à une altitude de 345 m du niveau de la mer, à 10° 51.044' de la latitude Nord et 000° 10 127' de longitude Est. Rien n'a été signalé à Napienbougou et la visite à Dalwak nous a permis de constater que la grotte de prière et les abris sous roche des falaises ne se retrouvent pas sur le corridor;

- REGION DES SAVANES, Préfecture de Tandjouaré. Le préfet a convoqué les chefs de Nandodani et de Tindongou pour les entretiens. Ces derniers n'ont signalé aucun site; il en est de même pour ceux de Bombouaka et de Loko.

A Tambangou (Tambaong), un bois sacré du nom de « Toumong » ou de <«Togobegue » composé de quelques arbustes abritant la divinité protectrice du milieu se trouve à une altitude de 345 m du niveau de la mer, à 100 43.372' de latitude Nord et de 000° 11.628' de longitude Est. Ces coordonnées correspondent à une distance à l'axe du corridor égale à une vingtaine de mètres.

- REGION DES SAVANES, Préfecture de l'Oti. La préfecture de l'Oti a invité les chefs pour une séance de travail. Trois localités ont été visitées: Barkoissi, Galangachi et Mango. Rien n'a été signalé dans cette zone sauf Magna, situé à 4 km du centre ville, qui abrite une forêt de caïlcédrats. Cette dernière se situe sur le corridor à environ 100 m au nord de la borne implantée à une altitude 345 m du niveau de la mer, à 100, 21.229' de latitude Nord et 0000 27.387' de longitude Est. Il ne s'agit toutefois pas d'une richesse culturelles ou archéologique.

3.5.8.2. Au Bénin

Le résultat des inventaires et des investigations le long des tronçons béninois de la ligne montrent que les richesses archéologiques et culturelles sont hors du corridor. Les résultats en sont les suivants:

- Wolu (ou Tourou 111): aucun des sites existants dont sinaa baaru (forêt sacrée), due bansu et kaburo bansu - (bansu = ruines d'habitats) - n'est sous l'emprise du corridor;

- Barérou : absence de sites archéologiques et/ou culturels;

- Sébou. Le site swinru bansu est situé à 3 km environ au sud du corridor et le site cultuel sinaa aura est à 5 km sur le côté nord;

- Sanson : absence de sites archéologiques et/ou culturels;

- Kpassatonan: site cultuel doo bun veru. à quelque 2 km au sud et hors de l'emprise du corridor;

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- Bétérou : absence de sites archéologiques et/ou culturels;

- Kpessou: présence du culte kpee caongo (sur Bininkou, un bras du ruisseau Guessou), sis à plus d'un km du corridor;

- Bakou 1: absence de sites archéologiques et/ou culturels;

- Onklou: aucun site n'est signalé comme menacé par le corridor;

- Partago: présence du culte buhu kDahu (arbre sacré) à plus de 500 m au sud du corridor.

De Djougou à Kassoua-Allah (Ouaké) sur la frontière bénino-togolaise, la route "RNIE 6" se déploie sur 36 km. et Badjoudé (Dompago) ont été les deux sites d'enquêtes.

- Barei: le corridor ne menace directement aucun site sur le territoire de l'arrondissement de Barei. Un bouquet de bois sacrés appelé tete koxuen au nord de Dangoussar est sis à plus de 500 m du corridor;

- Badjoudé: aucun site n'est directement menacé par le tracé du corridor. Les sites cultuels walawala (une panthère sacrée dans un bouquet de bois), plotee (un rocher sacré recouvert d'un bouquet de bois) et ekim se situent tous à plus de 200-300 m du corridor.

De Djougou à Natitingou, l'ensemble de la région est parsemée des traces de la métallurgie ancienne du fer. Vers Bembéréké, on retrouve également des traces de la metallurgie du fer. Les enquêtes signalent notamment;

- Berécingou (proche du poste de Natitingou) :les informateurs ont signalé des pierres sacrées disposées dans une savane arbustive, un lieu de fétiche (Yaobu), des fourneaux et une vieille tombe;

- Sinaissiré: présence d'une forêt sacrée (touffe de Khaya senegalensis), non loin d'une borne de la CEB, mais hors du corridor;

- Bembéréké: à proximité de la colline de Bembéréké, les observations font état de traces de métallurgie et d'une pierre sacrée.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

Sanctuaire mythique, Culte lié à la Vestige en pierre: meules usées divinité « Maman Loyé » dans le Champ Tir du Camp à Gaougble Il: Préf. Est Mono, Militaire de Kpéwa: Préf. d 'Assoli, (Cliché Tidjougouna, 2003) (Cliché Tidjougouna, 2003)

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Cimetière traditionnel de Soumdina Kehou Tombes en forme de butte surmontée de pierre. Pida-Soumdina: Préf. de la Kozah, (Cliché Tidjougouna, 2003)

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 TIDJOUGOUNA NUMERO07 2003

COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

Pierre sacrée Arbre sacré Bembéréké Béréssengou

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Tombe ancienne Arbre sacré Béréssengou Sinaïssiré

Forêt sacrée Fourneau Sinaissiré Béréssengou

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN

Source: CEDA PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 2003 NUMERO 8

COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO /NORD BENIN 1/500 000

Adapté d'après TRONÇON ATAKPAME - PARAKOU SOGREAH ZONES PROCHES D'INTERET ARCHEOLOGIQUE Fig. 4a 1997 de Ai à A12 1 COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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2: FORET SACREE DE AOUDA (non affectée) e

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nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO I NORD BENIN 1/500 000

Adapte d'après TRONÇON ATAKPAME - PARAKOU SOGREAH ZONES PROCHES D'INTERET ARCHEOLOGIQUE Fig. 4b 1997 de A12 à A42 i

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nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN 1/500 000

Adapté d'après TRONÇON ATAKPAME - PARAKOU SOGREAH ZONES PROCHES D'INTERET ARCHEOLOGIQUE Fig. 4c 1997 de A29 à C10

COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN 1/500 000

COYNE LIGNE LATERALE DAPAONG - MANGO Fig. 4d ET ZONES PROCHES D'INTERET ARCHEOLOGIQUE BELLIER de D1 à D29

COYNE ET BELLIER Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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COYNE LIGNE LATERALE PARAKOU - BEMBEREKE Fig. 4f ET ZONES PROCHES D'INTERET ARCHEOLOGIQUE BELLIER de F1 à F23

COYNE ET BELLIER 97 Novembre 2003

4. IMPACTS DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT

4.1. Méthodologies et outils d'évaluation des impacts

La méthodologie d'identification et d'évaluation des impacts du Projet sur l'environnement est en conformité avec la procédure PO 4.01 de la Banque Mondiale pour des projets de catégorie A, et avec le guide général de réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement édité par l'Agence béninoise pour l'environnement. Le guide sectoriel de cette même agence pour les projets d'électrification a également été pris en compte.

La méthodologie suivie est la mise en relation des différentes composantes et des séquences du Projet avec les composantes pertinentes du milieu. Ces mises en relation ont alors été étudiées par les auteurs de cette étude et les différents experts qui ont participé aux travaux.

Les sources d'impact du Projet sont constituées par:

- les travaux de la phase préparatoire et notamment les opérations de repiquetage de la ligne, les travaux de déboisement et de débroussaillage pour la création du corridor;

- en phase travaux, la préparation des pistes d'accès longitudinales et transversales;

- la réalisation des fondations des pylônes et l'ouverture des fouilles;

- les travaux de transport des équipements, de montage des pylônes et des câbles électriques;

- les activités de chantier de manière générale;

- en phase d'exploitation, l'entretien périodique des équipements et les activités annuelles de débroussaillage;

Les composantes pertinentes des milieux physiques et biologiques, ainsi que des activités humaines sont les suivantes:

- les structures des sols

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- les formations végétales rencontrées sur le tracé; leurs caractéristiques et richesses écologiques;

* les caractéristiques de la flore rencontrée sur le corridor;

- les caractéristiques de la faune résidente, notamment en ce qui concerne les mammifères terrestres, l'avifaune, les reptiles et batraciens;

- les groupes d'habitat dispersés ou isolés, étant donné que le tracé évite par principe toutes les localités;

- les richesses archéologiques ou culturelles présentes sur le tracé;

- les activités d'agriculture et de sylviculture sur le tracé;

- la sécurité des populations.

On trouvera au Tableau 19 ci-après une matrice récapitulative représentant le croisement des composantes de l'environnement avec les sources d'impact du projet.

L'évaluation de l'importance des impacts est réalisée en termes qualitatifs et quantitatifs, en distinguant:

- les impacts négatifs et positifs;

- les impacts temporaires ou permanents; réversibles ou irréversibles;

- l'intensité, la fréquence et l'étendue des impacts, en référence à un territoire ou une superficie;

- le milieu, la population ou les activités concernés par l'impact;

- les impacts cumulés du Projet.

On trouvera au Tableau 32 une matrice récapitulant les impacts du Projet, avec une évaluation de leur importance en termes quantitatifs et qualitatifs. Cette matrice résume également les mesures d'atténuation et de compensation, leurs caractéristiques et leurs coûts, pour chaque impact identifié.

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Tableau 19: Matrice d'identification des impacts potentiels du projet

PHYSIQUE BIOLOGIOUE SOCIO-ECONOMIOUE

ci

W 5 -~~~~~~1 E

débroussaillageporl~ ~ ~ ~ création du corridor I~_ _

PHASE~CONSTRUCEIG ~ ~ ~ <1

Transport des xéquipements x ___~~~~ Réalisation~Gdes Montageet des des pylônes x xG>dtin ~ __ de. x__ ___ x x__ PHASE'EXPLITATIN ___ Entretiendes périodique T~~~~~~~~~~~~~~~7

PHASE D'EXPLEPARATION __

EnrepiqetagrodqeExploitationdu réseau deslige __ Co __ xcmCu déboisements et aciié x x x x x anule edébroussaillagepou la | l | créoiation ducrridor| |x x| |x

débroussaillagtudedimpct urp'Evirrneen

ouverturedespac~fouillesrnneen ~ ~ Eud COYNE ET BELLIER 100 Novembre 2003

4.2. Impacts sur l'occupation des sols et la végétation

Pour l'ensemble du tronçon Atakpamé - Parakou et des lignes latérales, les superficies par types d'occupation de sol et la végétation dans les limites de l'emprise sont estimées dans le tableau suivant, sur la base d'une largeur d'emprise de 52 m. Il ressort de ce tableau que les zones cultivées sont majoritaires: près de 50% des superficies concernées pour Atakpamé - Parakou et 60% pour les lignes latérales.

Tableau 20: Occupation du sol dans l'emprise des lignes Occupation du sol dans l'emprise Superficie dans les limites Occupation du sol de l'emprise (ha) Dorsale Lignes latérales Savanes arborée et inondable, prairie 742 120 Savane arbustive 204 311 Forêt claire 77 45 Autres formations boisées denses 217 2 Teckeraie 19 9 Anacardiers 17 23 Autres plantations O 7 Champs et jeunes jachères 1057 800

TOTAL 2333 1317 3650 Source: SOGREAH, 1998,1 et Coyne et Bellier, 2003

Sur la base des volumes ligneux unitaires proposés dans le chapitre précédent, le tableau ci- dessous résume les volumes de bois (troncs et branches) estimés dans les limites de l'emprise.

Il est à noter que ces volumes ne représentent pas dans leur totalité du bois d'oeuvre commercialisable industriellement (la partie droite du tronc, le grume), dont la proportion peut être très variable: 50 à 70% du volume ligneux total dans une teckeraie, 0 à 30% dans une formation de savane arborée.

Dans le cas de formations naturelles, le volume ligneux est surtout approprié à la production de charbon de bois et à l'utilisation locale pour la construction (poteaux), la commercialisation ne pouvant concerner que le bois issu d'arbres de grande taille, généralement en petit nombre.

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Le tableau fait apparaître que sur la dorsale, les formations densément boisées (forêts galeries, forêts semi-décidues et savanes boisées denses), en dépit de leur superficie limitée (seulement 6% de l'emprise) représentent plus de 50% du volume ligneux. Sur les lignes latérales, les forêts claires, les plantations, les savanes arbustives et les champs et jachères représentent chacun environ un quart du volume ligneux affecté.

Tableau 21: Estimation du volume ligneux dans l'emprise des lignes Estimation du volume ligneux dans l'emprise du tronçon Atakpamé - Parakou et des lignes latérales

3 Volumes Il neux (m _ Types de végétation m3/ha Dorsale Lignes latérales Savanes arborée et inondable, prairie 9 6 678 1 080 Savane arbustive 25 5 100 7 775 Forêt claire 166 12 782 7 470 Formations denses boisées 285 61 845 570 Teckeraie 320 6 080 2 880 Anacardiers 137 2 329 3 151 Autres plantations 200 0 1 400 Champs et jeunes jachères 9 9 513 7 200 TOTAL 104327 31 526 TOTAL 135 853

C'est donc près de 136 000 m3 de biomasse ligneuse qui devrait être dégagée de la zone d'emprise.

4.3. Les aires protégées et les zones d'intérêt floristique

Les travaux de déboisement et de débroussaillage à réaliser sur la largeur de l'emprise (tranchée d'abattage: y compris tout arbre dont la hauteur + 2 m est égale à la distance entre le pied de l'arbre et le plan vertical passant par le conducteur le plus proche) occasionneront la destruction d'habitats forestiers et de couvert végétal. Si la destruction des arbres constitue un impact irréversible, les impacts négatifs seront transitoires sur la flore arbustive.

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Le déboisement et le débroussaillage occasionneront des impacts transitoires sur la flore arbustive et le couvert végétal tout au long de la ligne. Ces impacts sont plus notables au niveau des formations densément boisées et des milieux remarquables, où la destruction des arbres constitue un impact irréversible. Les milieux concernés sont détaillés ci-après. Chaque zone sensible est répertoriée dans le Tableau 22 et représentée sur la Figure 6.

4.3.1. Tronçon Atakpamé - Parakou

Dans le début de son parcours, le tracé traverse une partie de la forêt classée d'Atakpamé au niveau du poste de transformation dont l'extension est requise sur environ un hectare. Bien que ce territoire soit fortement soumis aux pressions urbaines de par sa proximité avec le centre d'Atakpamé (de nombreuses constructions sont prévues sur la zone), il s'agit là d'une perte de territoire protégé.

Le tracé traverse également le territoire de la forêt classée de Hawé, non loin d'Atakpamé. En fait, dans ce cas, l'impact doit être relativisé, cette forêt ayant été depuis longtemps détruite par les activités humaines, la zone présente aujourd'hui moins d'intérêt vis-à-vis de la protection. Rappelons que le statut de protection remonte pour ce massif aux années 1940.

Les autres forêts classées ont par principe été évitées par le tracé, et ce quelle que soit la valeur actuelle des écosystèmes forestiers concernés.

Comme signalé précédemment, des ajustements de tracé ont été réalisés en liaison avec les populations pour éviter deux îlots de forêt relique décidue, qui étaient partiellement menacés, à Djamého (près d'Atakpameé et à Founga (près de Djougou). Dans les deux cas, ces îlots ont une valeur sacrée pour la population locale et ont aussi une valeur au regard de la biodiversité, en raison de la taille de certaines espèces forestières qui les composent.

Les relevés floristiques effectués le long du tracé n'ont pas révélé la présence d'espèces végétales rares ou faisant l'objet d'une protection particulière au niveau des deux pays ou de la région.

Il est à cependant à noter que lors du layonnage topographique près du village de Tchika- Kona au Nord Bénin, un arbuste de Phyllantus dolichofolius a été abattu. Cette espèce n'a jamais été signalée dans la flore du Togo et du Bénin. Il serait judicieux d'engager une recherche sur la distribution de cette espèce et des mesures de préservation (collecte de jeunes plants et de graines).

Les zones floristiques situées dans ou à proximité du corridor de la dorsale et qui présentent un intérêt particulier ont été précisées et recensées au cours des investigations complémentaires effectuées en mai 2003. Elles se confondent souvent avec les zones

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d'intérêt faunistique, sont représentées sur la Figure 6 et correspondent aux sites indiqués dans le Tableau 22.

La galerie forestière de l'Ouémé au Bénin est située sur l'emprise de 52 m de la ligne. D'autres forêts galeries, plus marginales, se situent au niveau de rivières secondaires (Anié, Kara, Aou). La traversée des forêts galeries est susceptible d'entraîner des érosions locales dans les rivières du fait de la destruction du couvert végétal à proximité des rives.

Il convient de souligner que les forêts galerie du fleuve Ouémé et des rivières secondaires ne seront affectées que sur une longueur de 52 m sur chaque rive. L'importance des zones impactées est très réduite par rapport à l'importance totale des forêts galeries correspondantes. C'est ainsi que la forêt galerie de l'Ouémé sera affectée sur une longueur de 52 m, alors que sa longueur totale dépasse 350 km.

4.3.2. Tronçon latéraux

4.3.2.1. Dapaong - Mango

Le tracé initialement envisagé traversait de part en part la forêt classée de la Fosse aux Lions, affectant des zones écologiques sensibles. Cet écosystème se caractérise notamment par la présence importante de zones humides: une mare permanente, des prairies marécageuses, des savanes inondables et une galerie forestière. Il accueille une diversité relativement importante d'espèces aviennes strictement inféodées à l'eau (hérons, canards, jacanas) et des oiseaux migrateurs. Dans ces différents écosystèmes, 213 espèces végétales regroupées en 59 familles d'angiospermes ont été recensées. Des espèces végétales nouvelles pour la flore du Togo y ont été recensées lors des enquêtes d'octobre 2003.

Compte tenu de la richesse et de la sensibilité de ce territoire sur le plan écologique, celui-ci a fait l'objet d'une analyse détaillée présentée en section 4.3.3., ainsi que d'une rectification de tracé opérée à l'occasion de la présente étude.

Le tracé n'affecte pas la forêt classée de Barkoissi, ni celle de Galangachi. La végétation de la forêt classée de Galangachi est dominée par les forêts sèches à Anogeissus leiocarpus. Le tracé est situé de l'autre côté de la route. La végétation dans l'emprise n'a pas un intérêt particulier. Il s'agit de savanes arbustives à Pteleopsis suberosa sur interfluve cuirassé. Néanmoins, on y trouve un point d'eau qui exerce une forte attraction sur la grande faune, notamment les Cercopithecidae. Des traces de Bovidae (antilopes) ont été également observées.

Le tracé traverse le périmètre de la ferme d'expérimentation de Barkoissi. Etant donné qu'il s'agit d'une station de recherche, nous avons considéré en première approche ce territoire comme une zone potentiellement sensible. L'équipe en charge de la coordination

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de la présente étude d'impact, accompagnée de la cellule environnement de la CEB, s'est rendue sur les lieux. Il apparaît que faute de moyens financiers, les bâtiments de la station de recherche sont laissés à l'abandon. Ces bâtiments ne sont pas affectés par la ligne, qui passe également hors des zones de culture. Dans ces conditions, la traversée du périmètre de la ferme d'Etat ne pose pas de problèmes particuliers et ne justifie pas une alternative de tracé. Une telle alternative affecterait les habitations du village de Barkoissi et les grands arbres bordant la route nationale à ce niveau, ou la forêt classée de Barkoissi qui se trouve de l'autre côté de la route nationale. Le Ministère de l'Agriculture, en qualité de propriétaire du domaine de la ferme, recevra une indemnité de dédommagement, au même titre que les autres propriétaires terriens affectés par le Projet.

Au niveau du village de Tantigou, près de Dapaong, quatre bosquets de taille très réduite (0,01 à 0,05 ha) sont situés sur l'emprise de la ligne. Ces bois constituent des vestiges d'une flore ancienne dans cette région complètement anthropisée. Les buttes sur lesquelles ces bosquets sont installés seraient probablement l'emplacement des anciennes cases, des sites techniquement impropres à l'agriculture ou des anciens rejets domestiques. Des discussions avec les populations de Tantigou rencontrées, il ressort qu'elles sont indifférentes à l'avenir de ces bois.

Le village de Dalwak est entouré par un talweg naturellement creusé dans le plateau cuirassé. Des fourrés se trouvent au fond de ces talwegs. D'après les populations de Dalwak, ces fourrés sont sacrés, au même titre que les animaux qu'on y trouve. Il s'agit des pythons, en particulier le python de Seba dont la présence à cette latitude peut paraître étonnante. Des travaux effectués en 2000 par le Département de Zoologie de l'Université de Lomé avaient déjà signalé leur présence à cet endroit. Etant donné que ces fourrés sont localisés dans des gorges, ils ne risquent aucun impact lié à la construction de la ligne.

A Bombouaka, les populations utilisent beaucoup Fagara zanthoxyloides, localement appelé Pré. Il semblerait que toutes les parties de la plante soient utilisées en pharmacopée ou comme condiments. Les pieds rencontrés seront tous abattus. L'espèce est guinéenne et est plus abondante au sud du Togo. Les prospections dans la plaine pour trouver des régénérations naturelles ont été vaines.

Au nord de Magna, le tracé traverse la forêt de Mango, qui est en fait une plantation de cailcédrats datant de la période coloniale. L'impact sur la forêt est assez faible, car la ligne traverse la forêt à l'endroit où sa largeur est minimale et où les cailcédrats sont mélangés à des tecks.

4.3.2.2. Djougou - Natitingou

Dans la région de la ligne Djougou-Natitingou, deux zones d'intérêt floristique ont été identifiées: la forêt galerie de Kankourga et la forêt classée de Birni.

La forêt galerie de Kankourga est une zone d'intérêt floristique à cause de la présence de deux pieds d'une espèce menacée de disparition et d'intérêt économique au Bénin : Xylopia

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aethiopica (Annonaceae). Une forte population de l'espèce est présente dans la zone de l'étude et le prélèvement des deux pieds situés dans l'emprise du tracé est sans conséquence. Cette forêt galerie, située le long de la rivière Kpankouizourha, est en partie dégradée par la population riveraine. La zone dégradée est occupée par une prairie marécageuse. La superficie du complexe galerie-prairie est estimée à 0,26 ha.

Contrairement à ce qui apparaît sur la carte IGN au 1: 200 000 qui a servi de support à la cartographie de la ligne Djougou - Natitingou réalisée en 2003 par CIMA International, la forêt classée de Birni n'est pas affectée par la ligne. Le périmètre de la forêt classée de Birni n'a pas changé depuis son arrêté de classement (Arrêté n° 3661 S.E. du 14 octobre 1943). Dans ce décret, il est précisé que la limite ouest de la forêt est l'ancienne route Djougou-Natitingou. Depuis ce classement, la route bitumée Djougou-Natitingou a été construite à l'ouest de l'ancienne. Le tracé de la ligne, plusieurs centaines de mètre à l'ouest de la route bitumée, ne traverse donc pas la forêt de Birni.

La forêt classée de Birni occupe une superficie de 3200 ha. Son classement date du 14 octobre 1943. A la suite de dégradations successives, et dans un souci de reboisement et de mise en valeur de l'aire protégée, deux anacarderaies y ont été plantées entre 1970 à 1976. Elles ne sont pas affectées. L'anacarderaie que traverse la ligne dans la zone précédant le village de Birni est privée et n'appartient pas au domaine classé.

4.3.2.3. Parakou - Bembéréké

A Ganon, dans les environs du poste de transformation de Parakou, les équipes de terrain ont remarqué la présence d'un pied de palmier doum (Hyphaene thebaica) qui est une espèce protégée et rare. Il constitue le seul représentant de l'espèce au niveau du point d'observation. Lors de la réalisation du poste de transformation de Parakou, il faudra contrôler que la réalisation des aménagements secondaires, notamment des pistes d'accès, n'entraînent pas l'abattage de ce pied.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 106 Novembre 2003

La forêt classée de Sakarou n'est pas affectée par le tracé. Elle est située à environ 7 km de la localité de N'dali sur la route de Nikki. La ligne passe à près de 3 km.

Tableau 22: Zones floristiques et faunistiques d'intérêt particulier proches du Projet Les zones floristiques et faunistiques d'intérêt particulier la forêt. Impact faible 1 Forêts classées Le poste d'Atakpamé nécessite environ 1 hectare d'extension sur d'Atakpamé et de Hawé en ce qui conceme la forêt de Hawé, celle-ci ayant été détruite par les activités humaines 2 Réserve de faune de Réserve siuée à proximité Est du tracé Kpéssi de l'Aou- Ces aires protégées comprennent une faune assez diversifiée avec: éléphants, buffles, 3 Aires protégées noir, le mono et d'Abdoulaye hippotragues, bubales, le waterbuck, le cob de buffon, le guib amaché, le céphalophe redunca, ourebi, les pangolins, 4 Zone d'intérêt faunistique Zone de moindre diversité faunistique entre Aledjo et Bafilo, éloignée à l'Est de l'emprise entre Aledio et Bafilo mise en défens par Le projet Gestion des ressources naturelles à créé une forêt mise en défens à Dangoussar, 5 Zone la régénération le PRGN à environ 400 m de l'emprise de la ligne. Il s'agRi d'un projet pédagogique sur naturelle de la forêt. C'est une zone à savane arbustive et il existe également des zones humides à proximité (barrages) est 6 Forêt classée de La forêt classée de Soubroukou, 84 hectares, non loin de la ville de Djougou Soubroukou impressionnante par les essences forestières qu'elle comporte et qui protègent les habitations situées dans une enclave au sein de la forêt. En dehors des essences typiques que l'on peut rencontrer dans les formations forestières semi-décidues, des enrichissements sont constatés avec le Khaya senegalensis et Cassia siamea. Quelques primates y vivent sans oublier les animaux gros gibiers. Le corridor contoume la forêt à environ 200m suite au déplacement du tracé de la ligne pour rejoindre le nouveau site du poste de Djougou La formation 7 Forêt classée de Dewa La forêt classée de Sérou, 498 hectares, se situe à environ 200 m de l'emprise. dense, semi-décidue, comprend des essences typiques et était autrefois giboyeuse. Plusieurs espèces continuent d'attirer les chasseurs qui viennent de Djougou pour le braconnage. quelques 8 Forêt classée de l'Ouémé La forêt classée de l'Ouémé supérieur quoique braconnée, héberge encore et arboretum de animaux gros gibiers à petRt gibiers. Sa richesse en composition floristique a conduit le projet supérieur La forêt Kpéssou gestion des ressources naturelles à créer un arboretum situé à 63 km de Parakou. qui borde la route asphaltée est à environ 600 m du corridor. Cette forêt à une superficie de 142542 hectares dans le Borgou en savanes arborées et boisées. forestière du La galerie forestière du fleuve Ouémé sera affectée par le corridor de la ligne et sur une 9 Galerie doka, fleuve Ouémé distance de l'ordre de 100 m. Ceci fera disparaître des essences comme: Berlinia Berdinia grandiflora, Daniella oliveri, MRtragyna inermis, Etc. Les animaux de l'ordre des primates, les crocodilus et la faune aviaire subiront une perturbation momentanée. La traversée de la galerie forestière implique des risques d'érosion à terme, avec des conséquences sur le It de la nvière. Il est à noter que les bordures des cours d'eau sont protégés au Bénin jusqu'à une distance de 25 m des rives (article 25 de la loi n°93 009 du 2/7/93 et articles 5 et 6 du décret d'application n°296 71 du 2/7/96). 10 Périmètre de reboisement Le périmètre de reboisement du Parakou distant de 1.200 mètres environ d'un pylône de Parakou d'angle (S.20) héberge des primates, des pintades sauvages, des céphalophes et autres animaux gibiers ou petits gibiers. C'est un domaine de forêt sèche avec des espèces telles que Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Parkia biglobosa, Isoberlinia doka, Daniellia oliverie, Vitellaria paradoxum, etc avec des lianes et un sous-bois fermé par endroits. D'une superficie de 256 hectares, plus de la moitié est reboisée en Tectona grandis et Anacardium occidentale. Des chauves-souris peuplent ce domaine et se retrouvent aussi à Tourou, à la même distance de S20. du 11 La Fosse aux Lions La Fosse aux Lions est une forêt classée de 1650 ha (Arrêté de classement N°489-54/EF 30 mai 1954) située entre Dapaong et Boumbouaka, de part et d'autre de la RN1. Elle est composée en majorité de savane arbustive, en partie inondable, et de prairies marécageuses. Il s'agit d'un site exceptionnel de conservation de la blodiversité. Cette forêt était affectée par le corridor de la ligne dans son tracé Initial. Ce tracé a été rectifié pour éviter la forêt classée. de 12-13 Forêts classées de Elles ne sont pas affectées par le tracé de la ligne. Ce sont essentiellement des réserves Barkoissi et Galangachi faune dont les arrêtés de classement datent de 1954. La végétation de la forêt classée de Galangachi est dominée par les forêts sèches à Anogeissus leiocarpus.

C Togo354-1 B/ JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo /Nord Bénin 11348111 RP02, rév. Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 107 Novembre 2003

14 Ferme expérimentale de La Direction Régionale du Développement Rural (DRDR-Savanes) Barkoissi a en charge l'administration de la ferme qui est située dans la préfecture de l'Oti. Madame KOMBIEGOU, représentant de la DRDR dans l'Oti, est responsable de la ferme. Cette ferme a été créée en 1972 et avait dans un premier temps la vocation de zone d'expérimentation de cultures vivrières comme le mais, le sorgho et l'arachide. Ensuite, elle a servi de centre d'expérimentation pour la culture d'arbres fruitiers tels que les manguiers, les goyaviers, les orangers, les citronniers et les pamplemoussiers. Depuis les troubles socio-politiques du 28 octobre 1991, qui ont opposé les ethnies moba et tchokossi dans Barkoissi, les locaux du centre ont été abandonnés. De nos jours, la seule activité du centre est la cueillette des mangues dont la DRDR a la gestion. La ferme expérimentale, en ruine, est encore désignée sous le nom de centre pilote de Barkoissi ou Togo-Fruits. Aucune culture de la ferne n'est affectée. Le tracé traverse des terrains en jachère. 15 Forêt de calicédrat de Plantation de cailcédrats datant de la période coloniale. L'impact Mango de la ligne sur la forêt est assez faible, car la ligne traverse la forêt à l'endroit ou sa largeur est minimale et où les cailcédrats sont mélangés à des tecks. 16 Forêt classée de Bimi La forêt classée de Bimi occupe une superficie de 3 200 ha. Elle n'est pas affectée par la ligne. Son classement date du 14 octobre 1943. A la suite de dégradations successives, et dans un souci de reboisement et de mise en valeur de l'aire protégée, deux anacarderaies y ont été plantées entre 1970 à 1976. Elles ne sont pas affectées. L'anacarderaie que traverse la ligne dans la zone précédant le village de Bimi est privée et n'appartient pas au domaine classé. 17 Forêt galerie de Cette forêt galerie, située le long de la rivière Kpankouizourha, Kankourga est en partie dégradée par la population riveraine. La zone dégradée est occupée par une prairie marécageuse. La superficie du complexe galerie-prairie est estimée à 0,26 ha. 18 Forêt classée des Cette forêt classée est située exclusivement à l'ouest de la route. Elle n'est pas affectée par Tanéka. le corridor de la ligne. 19 Forêt classée de Sakarou La forêt classée de Sakarou n'est pas affectée par le tracé. Son arrêté de classement est l'arrêté 2821 S.E. du 10 avril 1954. Elle a une superficie de 240 ha et est située à environ 7 km de la localité de N'dali sur la route de Nikki. La ligne passe à près de 3 km. 20 Forêt classée de N'Dali Cette forêt classée est située exclusivement à l'ouest de la route. Elle n'est pas affectée par ______le corridor de la ligne. Les numéros ci-dessus renvoient à la Figure 6

4.3.3. Cas de la forêt classée de la Fosse aux Lions

Le tracé initialement envisagé pour la ligne Dapaong - Mango traversait le site de la Fosse aux 0 Lions, forêt classee de 1650 ha (Arrêté de classement N 489-54/EF du 30 mai 1954) située entre Dapaong et Boumbouaka, de part et d'autre de la RN1. Elle est composée en majorité de savane arbustive, en partie inondable, et de prairies marécageuses. On y trouve également une mare permanente, la mare Louk, et une galerie forestière le long de la rivière Boumouang.

Il s'agit d'un site exceptionnel de conservation de la biodiversité. Dans ces différents écosystèmes, 213 espèces appartenant à 59 familles d'angiospermes ont été recensées. La végétation des prairies regorge d'hydrophytes qui s'installent en période des pluies et disparaissent dès le passage des feux. C'est le cas de Ceratophyllum demersum, Drosera indica, Nymphaea guineensis, Sabaea pumila et Utricularia spp. 5 espèces non encore signalées dans la flore du Togo ont été identifiées sur l'emprise du tracé de la ligne lors des études d'octobre 2003: Eulophia juncifolia (Orchidaceae), Kosteletzkia buettneri (Malvaceae), Nymphoides ezanoi (Menianthaceae), Tristemma sp. (Melastomataceae) et Utricularia spiralis (Lentibulariaceae). Ce sont essentiellement des plantes herbacées de zones humides rares. La forêt galerie, étendue et d'une grande richesse, se trouve sur l'emprise de la ligne.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement 2003 COYNE ET BELLIER 108 Novembre

Ces différents écosystèmes sont également des habitats privilégiés pour la faune des zones humides. Les prairies et marécages accueillent une diversité relativement importante d'espèces aviennes strictement inféodées à l'eau (hérons, canards, jacanas) et des oiseaux etc. migrateurs, notamment Ciconia episcopus, Egretta garzetta, Numenius arquata, L'aigrette garzette, la cigogne épiscopale, et le héron cendré sont partiellement protégés au Togo. Le héron garde-boeuf est intégralement protégé. Au moment du retrait des eaux, les banquettes herbeuses exondées regorgent d'une abondante nourriture La qui attire les oiseaux végétariens et polyphages (Euplectes spp., Lonchur cucullata, etc.). faune avienne de la forêt galerie est constituée d'espèces inféodées à ces milieux: touterelles (Streptopelia spp.), guêpiers (Merops spp.), rolliers d'Abyssinie (Coracias abyssinica), perroquets, etc. de La mare Louk qui se trouve dans la prairie marécageuse est un milieu de forte potentialité pêche. Elle est exploitée par les riverains pour son ichtyofaune ainsi que pour l'herpetofaune qu'elle contient. On y pèche surtout des tipapias (Sarotherodon galilaeus, Hemichromis fasciatus, Tilapia guineensis), des « silures » (Clarias gariepinus) et des poissons chats (Synodontis spp.). aux Les populations rurales ne reconnaissent plus les limites de la forêt classée de la Fosse Lions, telles que définies dans l'arrêté de classement. Elles ont investi ces terres riches pour les exploiter. Bien que leurs superficies aient été réduites, ces aires ont conservé leur statut.

Un programme de réhabilitation des aires protégées mené par la Direction de la Faune et de la Chasse, sous l'égide de l'Union européenne (programme COM/STABEX), vise à restaurer une dynamique de conservation à l'intérieur de ces aires. Ce programme comporte plusieurs volets: sensibilisation des populations, redélimitation et bornage des zones protégées, mise en place d'une gestion participative. de Dans les mois à venir, un arrêté de requalification de la Fosse aux Lions devrait réduire la façon importante sa superficie, mais également créer une zone protégée s'étendant de Fosse de Doungh à la Fosse aux Lions, sur 2 km de large au maximum. Cette zone correspond au couloir de migration utilisé autrefois par les éléphants avant leur disparition de la Fosse aux Lions. Ces informations nous ont été communiquées par Kotchikya OKOUMASSOU, chef de la division aménagement et protection faunique.

Le tracé initial de la ligne aurait eu des impacts de plusieurs ordres sur cet écosystème. Tout d'abord, il aurait entraîné un fractionnement de ce territoire sensible, qui aurait conduit inévitablement à le fragiliser. D'autre part, l'implantation des pylônes dans les zones humides aurait dégradé considérablement les habitats des oiseaux migrateurs et des espèces aviennes inféodées à l'eau. La répétition de ce genre d'action aurait pu, à terme, entraîner la disparition de ces espèces dans la région.

Enfin, la traversée d'une aire protégée a toujours un impact négatif, car elle prive le pays d'une zone de conservation de biodiversité et d'un éventuel périmètre de reboisement que la pression démographique de la région ne permettra pas de compenser.

Etant donné l'importance de ce territoire protégé, les équipes de l'étude d'impact ont proposé à la CEB l'étude d'un tracé alternatif pour éviter de traverser la forêt classée. Ce tracé est présenté au chapitre 1.

C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo I Nord Bénin

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Légende:

D Nouvelle délimitation de la Fosse aux Lions et corridor de migration

* Ancienne délimitation de la Fosse aux Lions

É3 Tracé d'origine de la ligne

É3 Tracé alternatif de la ligne

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN 1/125000 Direction ANCIENNE ET NOUVELLE DELIMITATION DE LA FOSSE AUX 11348 Faune/Chasse LIONS & COB TRACES D'ORIGINE ET ALTERNATIF DE LA LIGNE DAPAONG - MANGO Fig. 5

COYNE ET BELLIER 109 Novembre 2003

4.3.4. Les espèces à valeur économique

En phase de construction, les travaux de déboisement et de débroussaillage entraîneront la destruction d'arbres isolés à vocation économique situés sur le corridor, comme les Nérés et les Karités, qui représentent une source de revenus importante pour les populations (cf. COYNE ET BELLIER, 2003). Des plantations de teck et d'anacardiers sont également concernées.

* La destruction d'arbres à vocation économique constitue un impact irréversible de l'implantation de la ligne et occasionne une perte de revenus pour les populations qui exploitent ces arbres.

Les espèces ligneuses observées le long du tracé présentent une valeur économique pour les villageois qui vont les utiliser pour d'autres raisons que leur bois. Ces espèces ne sont pas toujours cultivées et se présentent souvent sous forme d'arbres isolés dans les champs ou la savane.

Les espèces suivantes entrent dans cette catégorie: Néré, Karité, Baobab, Kapokier, Palmier, Rônier, Manguier. De même, on observe très souvent des Tecks et des Anacardiers poussant de façon isolée et non en plantation.

4.3.4.1. Estimation des quantités d'arbres sur le tronçon Atakpamé - Parakou

Sur ce tronçon, tous les arbres à vocation économique situés dans les limites de l'emprise ont été recensés au cours des travaux de topographie, avec l'assistance des botanistes, afin de pouvoir estimer ultérieurement l'importance de la perte en terme d'économie rurale Le recensement des quantités d'arbres à vocation économique sur la ligne est donné dans le tableau ci-après, à partir du balisage effectué sur le terrain (SOGREAH, 1997):

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 110 Novembre 2003

Tableau 23: Nombre d'arbres à vocation économique le long du tronçon Atakpamé - Parakou

TOGO Nombre de spécimens recensés

Région Préfecture____ Néré Karité Anaca Baab. Kapok Teck Palm. Mang. Ronier Plateaux 90 81 2 20 28 15 17 66 7 I Ogou 90 81 2 20 28 15 17 66 7 Centrale 1367 633 210 253 819 163 760 422 304 Blitta 606 100 108 120 450 29 38 207 292 Sotouboua 587 270 93 133 369 134 218 147 8 Tchaoudjo 174 263 9 - T 459 7 3 KARA 283 110 - 12 - - 459 7 3 Assou 121 99 - 150 6 1 Kozah 162 il 12 T 309 1 2 Binah - - - T- - Total dorsale Togo 1740 824 212 285 847 178 1236 495 314 BENIN Départem Sous- Néré Karité Anaca Baab. Kapok Teck Palm. Mang. Ronier ent préfecture Atakora 255 403 2 4 10 35 Ouake 38 1 - - 13 Djougou 217 403 - 1 4 - 10 22 Borgou 208 5085 735 - - 663 116 169 Tchaourou 208 5082 735 645 116 169 Parakou - 3 - - - 18 - - Total dorsale Bénin 463 5488 735 2 4 663 126 204

Total 2203 6312 947 287 851 841 1362 699 314 Note: T = Teckeraie

Source: SOGREAH, 1998, 1

4.3.4.2. Estimation des quantités d'arbres sur les lignes latérales

Sur les lignes latérales, un premier comptage des arbres isolés a été réalisé par CIMA International et présenté dans le document correspondant (CIMA, 2003, Volet: étude environnementale, annexe 2). Ces études ont été effectuées sur la base de tracés définis au niveau des études de conception (SOGREAH, 1999; et SOGREAH, 2001, 1). Ces tracés ont été modifiés depuis, notamment aux alentours de Dapaong et de Djougou, et la largeur de l'emprise de la ligne Parakou - Bembéréké a été modifiée. C'est pourquoi il ne nous est pas possible de reprendre les chiffres de l'étude CIMA.

Lors des enquêtes réalisées en octobre 2003 pour le compte de la présente étude d'impact, les équipes de terrain, intervenant dans le cadre des inventaires faune/flore, ont défini le type d'occupation du sol sur la longueur des emprises, et les superficies des plantations de tecks,

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo I Nord Bénin 11 348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 111 Novembre 2003

d'anacardiers, de manguiers, d'eucalyptus et de neems affectées par les corridors des lignes latérales.

Ces données sont présentées:

- Dans le Tableau 3 du chapitre 3.3.3 pour les superficies des formations végétales;

- En Figure 6 pour la représentation de l'occupation des sols.

Les données du tableau de l'occupation des sols sont résumées ainsi:

Tableau 24: Occupation du sol dans les emprises Occupation du sol da ns l'emprise Superficie dans les limites Occupation du sol de l'emprise (ha) Dorsale Lignes latérales Savanes arborée et inondable, prairie 742 120 Savane arbustive 204 311 Forêt claire 77 45 Autres formations boisées denses 217 2 Teckeraie 19 9 Anacardiers 17 23 Autres plantations 0 7 Champs et jeunes jachères 1057 800

TOTAL 2333 1317 3650 Source: SOGREAH, 1998,1 (Atakpamé - Parakou) et Coyne et Bellier, 2003 (lignes latérales)

A partir de ces données, les volumes ligneux affectés sur les lignes latérales ont été calculés en utilisant les valeurs de biomasse ligneuse moyenne présentées dans le Tableau 5 du chapitre 3.3.4.2.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 112 Novembre 2003

Tableau 25: Estimation du volume ligneux dans les emprises Estimation des volumes ligneux dans les emprises des lignes

Volumes ligneux (m3 ) Types de végétation m3/ha Dorsale Lignes latérales

Savanes arborée et inondable, prairie 9 6 678 1 080 Savane arbustive 25 5 100 7 775 Forêt claire 166 12 782 7 470 Formations denses boisées 285 61 845 570 Teckeraie 320 6 080 2 880 Anacardiers 137 2 329 3 151 Autres plantations 200 0 1 400

Champs et jeunes jachères 9 9 513 7 200

- 104 327 31 526 TOTAL 135 853

L'estimation des quantités d'arbres isolés sur l'emprise des lignes latérales a alors été effectuée de la manière suivante:

Nous faisons l'hypothèse, en nous appuyant sur le découpage de la zone d'étude en zones de végétation, réalisé par Keay (1953) et Ern (1979), que la composition relative des arbres isolés à valeur économique est la même sur les lignes latérales que sur la dorsale (par rapport au volume ligneux affecté, et hors plantations). Ainsi, en calculant le ratio des volumes ligneux (30% environ), il est possible d'évaluer le nombre de spécimens de chaque espèce sur les emprises;

- Les résultats que nous obtenons sont conformes aux observations de terrain, à l'exception du nombre de rôniers sur la ligne Dapaong - Mango qui a été réévalué à la hausse en raison de l'importance des parcs agroforestiers à rôniers sur cette ligne. Le nombre de baobabs est probablement surévalué.

Les résultats, après correction, sont donnés dans le tableau suivant:

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Tableau 26: Nombre d'arbres à vocation économique le long des tronçons latéraux Nombre d'arbres à valeur économique

LIGNES LATERALES Nombre de spécimens

Néré Karité Anaca Baob. Kapok Teck Palm. Mang. Ronler Dapaong- Mango 178 511 77 23 69 68 110 57 225 Djougou - Natitingou 182 522 78 24 70 70 113 58 26 Parakou -Bembéréké 309 885 133 40 119 118 191 98 44 Total lignes latérales 669 1918 288 87 259 256 414 212 295

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11 348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement

COYNE ET BELLIER Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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Modifié d'après TRONÇON ATAKPAME - PARAKOU 11348 SOGEAH OCCCUPATION DU SOL ET VEGETATION DANS L'EMPRISE ET ZONESFi.6 PROCHES D'INTERET FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE - de Al à Alt2

COYNE ET BELLIER Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN 1/500.000

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Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN 1/500 000

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COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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1 COYNE ET BELLIER 115 Novembre 2003

4.4. Impacts sur la faune

Un impact transitoire du Projet sur la faune terrestre et l'avifaune se matérialisera par une perturbation passagère lors des travaux de construction. En effet, la construction d'un ouvrage linéaire comme la présente ligne HT peut perturber les habitats traversés et par voie de conséquence la faune qui s'y héberge. L'impact de l'aménagement sur la faune sera d'autant plus important que son emprise sera grande et que la richesse écologique du milieu, en termes de densité et de diversité, sera grande.

Le principal risque de la construction d'une ligne HT sur la faune est d'entraîner la disparition de certains animaux par destruction de leur habitat ou par collision avec les câbles électriques et électrocution. L'importance de l'impact dépendra cependant de l'importance écologique du milieu traversé et de la rareté des espèces menacées, comme détaillé ci- dessous.

4.4.1. Impacts sur l'a vifaune

Plusieurs espèces d'oiseaux, identifiées le long du tracé, font l'objet d'une protection au Togo et au Bénin. Elles sont indiquées dans le tableau suivant.

Tableau 27: Espèces aviennes observées et protégées

Espèces aviennes observées et protégées

Famille/Espèces Nom Commun Statut * 1. Phalacrocoracidae Phalacrocorax africana Cormoran africain P.P. (Bénin) 2. Ardeidae Ardeola ibis Héron garde-boeufs I.P. (Togo); P.P. (Bénin) Ardea cinerea Héron cendré P.P. (Bénin) Egretta garzetta Aigrette garzette P.P. (Togo) 3. Ciconidae Ciconia episcopus Cigogne épiscopale I.P. (Bénin); P.P. (Togo) Strigidae Tyto alba Effraie africaine I.P. (Bénin) Otus scops Petit duc africain I.P. (Bénin) Ciccaba woodfordi Hulotte africaine I.P. (Bénin) 5. Accipitriadae Accipiter badius Epervier shikra I.P. (Togo) Melierelax metabates Autour chanteur I.P. (Togo) Neophron manachus Percnopètre brun I.P. (Togo) 6. Falconidae Falco ardosiaceus Faucon ardoisé I.P. (Bénin)

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo I Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement 2003 COYNE ET BELLIER 116 Novembre

7. Phalacrocoracidae Phalacrocorax africana Cormoran africain P.P. (Bénin) Otididae Eupodotis melanogaster Outarde à ventre noir IP. (Bénin) 9. Psittacidae Poicephalus senegalus Youyou P.P. (Togo)

Note: I.P. = Espèces intégralement protégées P.P. = Espèces partiellement protégées Source : SOGREAH, 1998,1 pour la dorsale et Coyne et Bellier, 2003 pour les lignes latérales

D'une manière générale, les lignes de transport d'énergie exercent deux impacts principaux sur les oiseaux: l'électrocution et la percussion. Le niveau de risque dépend aussi du comportement de l'animal.

Le risque d'électrocution concerne particulièrement les oiseaux de grande envergure. Ils en sont notamment victimes lorsqu'ils se perchent en haut des poteaux pour prendre leur essor: ailes déployées, ils risquent d'être en contact avec deux lignes électriques, et par là même de s'électrocuter. Ce risque concerne essentiellement les lignes moyenne et basse tension, où la distance qui sépare les câbles est plus faible que l'envergure de l'animal. C'est un risque improbable avec une ligne HT.

Le risque de percussion sur les câbles HT et THT est réel en raison de la grande hauteur des câbles et du fait que beaucoup d'oiseaux perçoivent mal les lignes horizontales. Ce risque est cependant surtout localisé dans les zones à fort relief ou à couvert végétal haut et dense, lorsque les oiseaux ne voient pas, ou trop tard, l'obstacle des câbles. C'est donc un risque probablement faible dans le cas du présent Projet, en raison de l'absence de fort relief et de forte densité forestière sur l'ensemble du parcours.

Le niveau de risque encouru dépend du type d'oiseau considéré:

Les rapaces et autres oiseaux de grande envergure sont, bien entendu, les plus concernés par l'électrocution. Dans le cas du présent Projet, les espèces inventoriées appartiennent à la famille des Accipitridae et Falconidae. Elles sont assez communes et largement répandues au Togo et au Bénin, même si quatre d'entre elles bénéficient d'une protection intégrale au Togo ou au Bénin (voir tableau précédent). Ce sont des espèces de taille modeste par leur envergure, ce qui rend le risque d'électrocution hautement improbable (la distance entre les câbles est d'au moins 4 mètres).

La plupart des espèces de rapaces pratiquent la chasse à l'affût à partir d'un perchoir, ce que constitueront les câbles et les pylônes. On peut donc prévoir que la ligne exercera probablement un fort attrait sur les rapaces d'autant plus que l'emprise sans végétation dense et arborée permettra le repérage lointain des proies potentielles. La densité de rapaces pourrait donc s'accroître le long du tracé.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 117 Novembre 2003

Les oiseaux migrateurs constituent un groupe à risque notamment ceux qui se déplacent à basse altitude, et/ou en grand nombre. C'est le risque de percussion qui est surtout concerné, lorsque les câbles coupent un couloir de migration.

Même si les reconnaissances de terrain sur la dorsale n'ont pas permis d'observer les migrateurs (la période n'était pas propice), il est admis que plusieurs espèces rejoignent régulièrement leur lieu d'hivernage au Togo et au Bénin. Elles appartiennent surtout à la famille des Lariidae (Larus spp.), des Sternidae (Sterna spp.), des Charadriidae (Charadrius spp., Vanellus spp.), des Scolopacidae (Tringa spp., Calidris spp.), des Accipitridae (Circaetus gallicus, Aquila wahlberg,). L'aigrette garzette (Egretta garzetta) et la cigogne épiscopale (Ciconia episcopus) ont été observées sur la ligne Dapaong - Mango.

La plupart de ces espèces sont communes et le risque qu'elles encourent est très limité dans le cas du présent Projet en raison de l'orientation nord sud d'une très grande partie du tracé qui ne coupe donc pas, mais suit, leur direction de migration.

Plusieurs zones humides sont traversées par le tracé de la ligne, dont la plus importante est représentée par la queue du réservoir de Djougou. Cependant, les recensements réalisés sur ces sites indiquent qu'il s'agit d'habitats de sauvagine d'importance très secondaire. La ligne ne devrait donc pas avoir d'impact significatif sur ces milieux.

Les Ansériformes et les Columbiformes et d'autres encore pourraient être également victimes de la ligne aux cours de leurs déplacements (recherche de ressources alimentaires, fuite rapide en cas de danger) qu'ils effectuent souvent en vols grégaires massifs. Les principales espèces recensées aux cours des reconnaissances de terrain et qui seraient potentiellement exposées aux risques de percussion sont: Poicephalus senegalus (le youyou), Streptopelia semitorquata (tourterelle à collier), Streptopelia decipiens (tourterelle pleureuse), Dendrocygna viduata (dendrocygne veuf). Cependant, les risques réels sont faibles et d'autre part l'analyse de la situation actuelle montre que ces espèces ont une répartition géographique large et une bonne représentation sur l'ensemble des deux territoires.

Les marcheurs, les voiliers à très basse altitude et/ou les mauvais voiliers, lents et nonchalants (Numida meleagris, Francolinus bicalcaratus, Ptilopachus petrosus ...) n'encourent pas de risques particuliers.

Enfin, certaines espèces aviennes telles que les corbeaux, les pies, les martinets et les hirondelles affectionnent les pylônes et les câbles des lignes électriques. Le Projet offrira donc à ces espèces de nouvelles opportunités de territoire.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interoonnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET SELLIER 118

4.4.2. Impacts sur la faune terrestre

En raison de leur mode de vie terrestre, les risques de percussion et/ou d'électrocution sont nuls pour la plupart des mammifères. Le seul impact significatif les concernant se rapporte à la destruction d'habitats forestiers. Fort heureusement, le tracé évite les grands massifs forestiers, limitant ainsi l'impact significatif à quelques îlots forestiers de petite taille et à la traversée de forêts galeries.

L'impact au niveau de la faune terrestre des forêts claires et des savanes est négligeable considérant la faible importance de l'emprise par rapport à l'extension de ces formations dans les deux pays et les changements limités que la ligne impose par rapport à l'environnement existant, déjà constitué d'espaces très ouverts.

En ce qui concerne la forêt classée de la Fosse aux Lions, sur le tracé Dapaong-Mango, la Direction de la Faune et de la Flore du Togo, avec le soutien de l'Union européenne, a entamé une action dans la région des Savanes visant à améliorer la gestion des espaces protégés et renforcer l'implication des populations riveraines pour permettre le retour des éléphants au Nord Togo (voir section 4.3.3). La forêt classée de la Fosse aux Lions, antérieurement aux évènements de 1992-93, était peuplée d'une importante colonie d'éléphants. Ceux-ci se sont réfugiés vers le Parc National d'Arly (Burkina Faso), le Parc National de la Pendjari (Bénin) et le Red Volta Forestry (Ghana). L'implantation de la ligne haute tension et le déboisement sur une largeur de 52 m à proximité de la RN1, au milieu du territoire de la Fosse aux Lions, aurait risqué de renforcer l'effet de coupure déjà existant du fait de la route, sur le trajet prévu pour les éléphants.

En conclusion, et s'il ne tient qu'aux considérations faunistiques, le tracé proposé minimise considérablement les impacts sur la population animale. C'est aussi le cas dans la région de la Fosse aux Lions, grâce à la rectification de tracé décidée à la suite de la présente étude (voi section 5.2.2.).

Pour les oiseaux, les risques de percussion et d'électrocution attachés à la ligne haute tension sont faibles.

4.5. Impacts sur la population, le bâti et les activités

4.5.1. Le déplacement des cases situées dans l'emprise

L'implantation des lignes du Projet matérialise une servitude représentée par un corridor de 52 m de large sur 692 km de long, soit environ 3600 hectares. Dans ce corridor, selon les standards techniques de la CEB, les habitations doivent être déplacées.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 119 Novembre 2003

* Il s'agit donc d'un impact permanent en ce qui concerne les habitations, lorsque les terrains traversés sont habités. Le déplacement des populations ainsi affectées relève d'un plan de réinstallation selon la procédure PO 4.12 de la Banque Mondiale. Les populations affectées, désignées comme «PAPs», ont fait l'objet d'une étude spécifique dans le cadre de la réactualisation du plan de réinstallation des populations (CO YNE ET BELLIER, 2003). Ce plan de réinstallation a recensé 145 familles à déplacer dont 92 au Togo et 53 au Bénin. Les terres pour la construction des nouvelles habitations seront octroyées par la collectivité, représentée par son chef de village, ou achetées. Le plan de réinstallation a vérifié la disponibilité des terres nécessaires à proximité immédiate des emprises.

4.5.2. Impacts sur les terroirs villageois

La servitude exerce un impact permanent en ce qui concerne la propriété villageoise sur les terroirs traversés: le village perdra l'exercice de son autorité sur une partie de son territoire (pour une largeur de 52 m sur l'ensemble des terrains traversés). La collectivité devra d'autre part fournir de nouveaux terrains aux familles à déplacer, pour la construction de leurs nouvelles habitations, selon les règles du droit coutumier.

La servitude occasionne trois impacts majeurs sur le droit coutumier de propriété: 1. La construction de nouvelles habitations est interdite;

2. Certaines parties du territoire sont définitivement aliénées par l'implantation définitive des pylônes et pistes dans les limites du corridor: la collectivité, par l'intermédiaire de son chef de village ou chef de terres, ne peut plus exercer ses droits sur les terres mobilisées:

- Tous les 300 à 400 m, un pylône d'alignement est implanté 2 sur une superficie de 25 m . Certains pylônes d'angle représentent une superficie au sol de 100 m2. Au total, l'emprise liée à l'ensemble des pylônes est d'environ 5,7 hectares. L'implantation définitive des pylônes sera effectuée lors des travaux de repiquetage de la ligne;

- A l'intérieur du corridor, une piste d'accès longitudinale aux différents pylônes de la ligne est crée, desservie par des pistes transversales. Ces pistes ont une largeur de 3 m et sont accessibles par un véhicule tout terrain même en saison des pluies; elles sont remblayées et pourvues de fossés de drainage. Le tracé des pistes sera établi au préalable lors d'une visite contradictoire, le passage d'un pylône à l'autre s'effectuant de préférence en ligne droite. Au vu de la proximité des routes nationales bitumées, on admet que les nombreuses pistes d'accès transversales existantes seront utilisées pour accéder à la piste longitudinale. L'analyse des profils en long effectués sur les lignes permet de conclure qu'une vingtaine de nouvelles pistes transversales, chacune de quelques centaines de mètres au plus, devront être

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 120 Novembre 2003

créées pour desservir l'ensemble des tronçons. La superficie des pistes d'exploitation est estimée à 210 hectares sur l'ensemble du projet.

3. Si la collectivité conserve la possibilité de poursuivre l'exploitation agricole des terres sur la superficie de l'emprise, en dehors des pylônes et des pistes où le sol leur est définitivement aliéné, cette exploitation exclut cependant les cultures arboricoles.

* Pour la collectivité, la servitude représente un impact permanent en ce qui concerne la propriété villageoise sur les terrains traversés: interdiction de nouvelles constructions, retrait involontaire de terres pour les équipements et les infrastructures, impossibilité de planter des arbres. Quelques propriétaires « privés » sont également concemés. Ceci relève du plan de réinstallation selon la procédure PO 4.12 de la Banque Mondiale.

4.5.3. Retrait involontaire de terres pour les postes

Les postes de transformation à créer ou à agrandir (Atakpamé, Kara, Djougou, Parakou, Natitingou, Mango, Bembéréké) représentent une emprise d'environ 21 hectares, sans conséquence sur des habitations, car les terrains ne sont pas construits. Les terres concernées, situées pour la plupart en zone suburbaine et où s'applique le droit moderne, seront acquises par la CEB auprès des propriétaires, sur la base d'une négociation.

* Il s'agit d'un impact permanent en ce qui conceme les superficies nécessaires pour l'établissement des nouveaux postes de transformation. Cet impact relève du plan de réinstallation selon la procédure PO 4.12 de la Banque Mondiale.

4.5.4. Impacts des pylônes et des pistes sur les cultures

Les terres nécessaires aux pylônes et pistes, actuellement cultivées par les exploitants individuels, ne seront plus disponibles: ces exploitants seront alors privés d'une partie de la surface agricole qui leur a été dévolue par le chef de village. En conséquence, ils devront obtenir auprès du chef de terre une nouvelle parcelle. Ceci représente une perte d'usage pour les exploitants/usufruitiers sur les terres occupées par les équipements (pylônes et pistes). Les superficies concernées sont cependant de faible ampleur; elles représentent environ 220 hectares sur les 3600 hectares du corridor, soit 6% de la superficie totale de celui-ci.

* Pour les exploitants, l'implantation définitive des pylônes et des pistes sur les terres cultivées représente un préjudice pour l'exploitation. Ceci constitue un impact permanent car ces parcelles ne pourront plus être cultivées. Ceci relève du plan de réinstallation selon la procédure PO 4.12 de la Banque Mondiale.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement DYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo Nord Bénin

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Kika Kona (tronçon Bakou - Parakou) Klala (tronçon Atakpamé - Blitta)

Exemples de cases affectées situées sur le corridor

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Partago (tronçon Bakou - Djougou) Dalwak (tronçon Dapaong - Mango)

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 COYNE ET NUMERO 9 BELLIER

OYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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Exemple de piste d'exploitation longitudinale sur ligne existante de la CEB (Bohicon)

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Exemple d'emprise et de pylônes sur ligne existante de la CEB (Bohicon)

Nov 2003 Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

Source: PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 COYNEET NUMERO10 BELLIER

COYNE ET BELLIER 121 Novembre 2003

4.5.5. Impacts sur la santé

Une ligne à haute tension génère un champ électrique (qui caractérise les forces électriques liées à l'intensité du courant et qui n'existe que lorsqu'il y a circulation du courant). Ces champs électriques et magnétiques sont aussi produits naturellement (champ magnétique terrestre par exemple) ainsi que par tout équipement électrique professionnel ou ménager.

Les lignes de transport d'électricité génèrent de faibles niveaux de rayonnement non ionisants. Pour une ligne de 160 kV, le champ électrique est d'environ 2500 V/m sous les conducteurs, 250 à 30 m de l'axe et 25 à 100 m de l'axe. Le champ magnétique ne dépasse pas 15 pT (micro Tesla) sous les conducteurs et diminue rapidement avec l'éloignement de l'axe de la ligne: 2 HT à 30 m, 0,2 pjT à 100 m (Source: EDF, 1994).

A titre de comparaison, un rasoir électrique génère, à 3 cm, un champ magnétique de 1000T.

De nombreux groupes de travail ont été constitués pour étudier l'incidence des champs électriques et magnétiques sur la santé. A ce jour, aucune étude épidémiologique n'a permis d'établir une relation causale claire entre santé et exposition aux champs électromagnétiques.

Le rapport du National Radiological Protection Board (USA, 1992), celui du Committee on Interagency Radiation Research and Policy Coordination (USA, 1992) et celui de la Commission Internationale de Santé au Travail (France, 1992), concluent tous qu'il n'y a pas dans la littérature d'éléments épidémiologiques suffisamment convaincants pour soutenir que les expositions aux champs électromagnétiques de très basse fréquence tels que produits par les lignes électriques ont des effets dangereux pour la santé.

L'effet couronne, qui peut engendrer du bruit en temps de pluie (grésillement régulier), n'est pas jugé en Europe ni aux USA comme gênant pour les riverains de lignes de 160 kV et moins. Il n'apparaît comme une gêne que pour les très hautes tensions: 40 à 50 dB mesurés par temps de pluie à 25 m d'une ligne de 400 kV, qui retombent à 20-30 dB par temps sec, soit dans les normes habituelles du bruit de fond. Les réactions chimiques qui accompagnent le phénomène et qui créent de l'ozone n'ont aucune incidence sur la santé en raison des doses infimes produites.

Sur la base des conclusions apportées par ces divers états de l'art en la matière, on peut aujourd'hui considérer que la ligne 161 kV n'aura pas d'incidence perceptible sur l'état de santé des populations riveraines.

Le risque de développement de maladies sexuellement transmissibles, observé parfois sur des chantiers faisant appel à une importante main d'oeuvre étrangère à la région, n'est pas particulièrement à craindre dans le cas présent. En effet la main d'oeuvre spécialisée sera réduite et les ouvriers seront recrutés parmi la population locale. La prévention des maladies sexuellement transmissibles sera assurée comme indiqué plus loin en section 7.2.6.2.e.

Togo354-1 B/ JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 122 Novembre 2003

4.5.6. Nuisances dues au chantier de construction

La construction des lignes, qui implique de réaliser en premier lieu des travaux de repiquetage puis de déboisement, occasionnera vraisemblablement des dégâts aux cultures existantes en dehors de celles subies sur les zones d'implantation de pylônes et de pistes; il s'agira d'impacts temporaires.

Le défrichement de l'emprise peut aussi impliquer une venue de main d'oeuvre dont les relations avec la population locale peuvent être génératrices de conflits et dégrader la perception du Projet dans l'esprit de la population. Cet impact, parfois observé sur de gros chantiers, n'est pas à considérer comme majeur dans le cas présent. En effet, un chantier de ligne électrique est très linéaire, sans véritable installation fixe, répartissant les ouvriers sur des distances parfois importantes. Il y a fragmentation de la population de travailleurs qui réduit les risques de friction avec les populations locales en évitant la concentration des ouvriers en un seul point.

D'autre part, un tel chantier fait peu appel à une main-d'oeuvre très spécialisée, et peut donc s'appuyer largement sur la main-d'oeuvre locale pour toutes les activités de défrichement, les terrassements (limités aux sites de pylônes) et le transport de petit matériel ou équipement. Il est donc probable que la majeure partie des travailleurs sera recrutée sur place. Des recommandations à ce sujet sont formulées plus loin dans ce rapport.

Le comportement de l'entreprise vis-à-vis de la population locale, des travailleurs locaux ou de son équipe permanente doit aussi être maîtrisé. Chapardages dans les champs ou sur les arbres fruitiers, relations indélicates avec les femmes ou jeunes filles des villages, absence de conditions sanitaires correctes dans les camps temporaires, absence d'équipement de première urgence en cas d'accident, dégradation des sites de travaux, chasse d'espèces protégées à l'occasion des travaux de défrichement en zone forestière dense (forêt galerie) ne sont que quelques exemples de problèmes fréquemment observés sur les chantiers. Il importera donc de définir contractuellement avec l'entreprise ses obligations dans ces divers domaines, y compris les mesures de prévention des maladies sexuellement transmissibles.

En troisième lieu, des nuisances diverses sont à considérer lors des travaux de construction de la ligne. Neuf familles affectées disposent d'un puits (à Anié, Lassa Léou, Blitta, Piébouaka, Perma, Kpébié et Ina). Au cas où ces puits ne pourraient plus être utilisés par les familles (réinstallation à une trop grande distance des puits), il sera nécessaire de verser une compensation correspondant à la reconstruction d'un puits sur le lieu de la nouvelle implantation.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo I Nord Bénin

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Néré sur l'emplacement du poste de Poste de transformation de Dapaong '4 Djougou

Emplacements des postes de transformation

Plaque du futur poste de Djougou Emplacement du futur postded Mango

Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO / NORD BENIN Source PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE 11348 COB & NUMERO011 CEDA, 2003

COYNE ET BELLIER 123 Novembre 2003

Le comportement de l'entreprise vis-à-vis de la population locale, des travailleurs locaux ou de son équipe permanente doit aussi être maîtrisé. Chapardages dans les champs ou sur les arbres fruitiers, relations indélicates avec les femmes ou jeunes filles des villages, absence de conditions sanitaires correctes dans les camps temporaires, absence d'équipement de première urgence en cas d'accident, dégradation des sites de travaux, chasse d'espèces protégées à l'occasion des travaux de défrichement en zone forestière dense (forêt galerie) ne sont que quelques exemples de problèmes fréquemment observés sur les chantiers. Il importera donc de définir contractuellement avec l'entreprise ses obligations dans ces divers domaines, y compris les mesures de prévention des maladies sexuellement transmissibles.

En troisième lieu, des nuisances diverses sont à considérer lors des travaux de construction de la ligne. Neuf familles affectées disposent d'un puits (à Anié, Lassa Léou, Blitta, Piébouaka, Perma, Kpébié et Ina). Au cas où ces puits ne pourraient plus être utilisés par les familles (réinstallation à une trop grande distance des puits), il sera nécessaire de verser une compensation correspondant à la reconstruction d'un puits sur le lieu de la nouvelle implantation.

4.5.7. Impacts sur la culture et les traditions

L'enquête a identifié une famille affectée dont le chef est féticheur. Pour déménager qu'il puisse ses fétiches dans sa nouvelle demeure, il faudra qu'il fasse un certain nombre de cérémonies pour lesquelles il sera nécessaire de lui donner une compensation.

Plusieurs autres familles ont également indiqué que leurs fétiches étaient implantés dans des arbres qui seront coupés. Il y aura lieu également de verser les compensations pour les cérémonies de déplacement de ces fétiches.

A Tambangou (Tambaong), un bois sacré composé de quelques arbustes et touché potentiellement a été signalé en section 3.5.8.1. Le tracé de la ligne fera l'objet d'un déplacement de quelques mètres permettant de maintenir ce site en dehors du corridor.

4.5.8. Impacts sur le développement économique et social

Les phases de travaux et d'exploitation auront des impacts positifs directs pour la population, du fait de l'emploi de main d'oeuvre locale. Cette main d'oeuvre participera aux travaux non spécialisés pour la construction de la ligne (par exemple: terrassements pour les pylônes); elle participera également aux travaux annuels de désherbage contre rémunération. Les populations pourront également utiliser les pistes d'accès longitudinales et transversales pour l'amélioration des déplacements locaux. A terme, le raccordement à l'électricité pour les populations riveraines de la ligne (volet électrification rurale du Projet) constitue un impact positif indirect du Projet. Les perspectives de développement économiques et sociales attendues sont positives.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET BELLIER 124

En résumé: * Le Projet autorisera l'alimentation ultérieure de certains villages en électricité lorsque les financements correspondants auront été identifiés. L'alternative du câble de garde isolé va ainsi permettre l'électrification rurale de la population située le long de la ligne. Si l'on ne considère que la population immédiatement riveraine du tracé, ce sont déjà environ 380.000 personnes qui sont potentiellement concernées;

* La piste longitudinale et les pistes transversales pourront être utilisées par les habitants pour leurs déplacements;

* Les travaux non spécialisés pour la construction de la ligne (par exemple terrassement pour les pylônes) seront confiés en priorité aux personnes qui habitent à proximité;

* L'entretien annuel des pistes et du corridor sera assuré sous la direction de la CEB par des personnes volontaires habitant à proximité du corridor; la rétribution actuelle est de 17.000 FCFA par kilomètre;

rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin

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Pylône d'alignement ( angle 0' - 2- avec portée réduite) nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO I NORD BENIN 11348

Source : Fg SoGREAH STRUCTURE D'UN PYLONE ELECTRIQUE TYPE Fig. 7 1997

COYNE ET BELLIER 125 Novembre 2003

4.6. Synthèse des impacts négatifs et positifs du Projet

Les impacts environnementaux du Projet peuvent être résumés comme suit:

Impacts négatifs:

- Lors des travaux de repiquetage et de débroussaillement, destruction partielle de végétation dans les forêts galeries et destruction d'arbres à vocation économique sur l'ensemble du tracé;

- Perturbation passagère de la faune lors des travaux de construction;

- Déplacement involontaire des populations situées sur le corridor et de leurs habitations;

- Perte des droits de propriété villageois sur les terroirs situés dans l'emprise de la ligne : retrait involontaire de terres pour les équipements et les infrastructures, restriction sur l'exploitation agricole et sylvicole des terres (les exploitants conservent la possibilité de les utiliser, mais ne peuvent procéder à des cultures arboricoles); - Retrait involontaire de terres pour l'implantation des postes de transformation; - Perte d'exploitation sur les surfaces agricoles dévolues aux pylônes et aux pistes d'exploitation;

- Dommages divers correspondant à des cas particuliers et nuisances dues aux travaux de construction de la ligne: dégâts éventuels aux cultures, nuisances diverses des activités de chantier.

Impacts positifs:

- Impact indirect lié à la possibilité d'accès ultérieur à l'électricité pour les populations riveraines.

- Emploi de main d'oeuvre locale générant des revenus pour les populations en phase travaux comme en phase d'exploitation.

- Amélioration des déplacements locaux grâce à la création des pistes longitudinales.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement 1 1

ii

1

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i 1 COYNE ET BELLIER 127 Novembre 2003

5. ANALYSE DES ALTERNATIVES

5.1. Alternatives technologiques

Il n'y a pas de réelle alternative technologique au Projet retenu.

Le choix de la ligne aérienne par rapport à un système enterré est totalement justifié car le parcours se situe en milieu exclusivement rural et à faible densité de population, et en raison du coût prohibitif et de la complexité technique du réseau enterré.

Le choix d'un système interconnecté est aussi totalement justifié par les difficultés rencontrées dans les deux pays pour la maintenance des petites centrales, et par les coûts de production très élevés liés en partie à la dépendance vis-à-vis d'une énergie importée.

Les petites centrales sont souvent mal entretenues et sources de pollution par les hydrocarbures. L'interconnexion améliorera cette situation.

5.2. Alternatives de tracé

5.2.1. Réajustements en phase de conception

Le tracé retenu pour l'établissement du projet détaillé est différent de celui proposé lors des étapes précédentes du Projet. Il s'agit de l'alternative de tracé qui minimise sur l'ensemble du parcours les effets indésirables sur l'environnement. Ce tracé retenu résulte d'une stratégie volontariste d'intégration de la dimension environnementale du Projet dans les étapes les plus préliminaires de la conception, comme mentionné plus haut en section 2.1.3.

5.2.2. Modification de tracé pour la traversée de la Fosse aux Lions

L'analyse des impacts du projet a fait apparaître la singularité et la sensibilité sur le plan écologique de la forêt classée de la Fosse aux Lions, qui était traversée de part en part par le tracé initial du tronçon Dapaong - Mango (voir section 4.3.3 et Figure 8). Afin de préserver ces écosystèmes, et compte tenu du fait qu'il s'agit d'un territoire protégé par la législation nationale, COYNE ET BELLIER a présenté à la CEB une alternative au tracé d'origine.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 128 Novembre 2003

Ce tracé a été défini lors de la mission de reconnaissance réalisée en septembre 2003 en présence de la cellule environnement de la CEB. Les équipes de terrain dépêchées ensuite pour les enquêtes socio-économiques et les inventaires faune et flore ont réalisé sur le tracé alternatif les mêmes investigations que sur le tracé initialement envisagé. La représentation cartographique au 1/50.000°de la variante du tracé de la ligne pour la traversée de la Fosse aux Lions est donnée en Figure 8.

5.2.2.1. Comparaison des tracés sur des critères environnementaux

0 La Fosse aux Lions est une forêt classée de 1650 ha (Arrêté de classement N 489-54/EF du 30 mai 1954) située entre Dapaong et Boumbouaka, de part et d'autre de la RN1. Elle est composée en majorité de savane arbustive, en partie inondable, et de prairies marécageuses. Il s'agit d'un site exceptionnel de conservation de la biodiversité. En particulier, la mare permanente Louk, située sur l'emprise du tracé envisagé pour la ligne Dapaong - Mango, est remarquable du point de vue de la diversité faunistique, avec notamment la présence d'espèces d'oiseaux protégées comme l'aigrette garzette et la cigogne épiscopale.

En ce qui concerne la flore, 213 espèces, dont 5 non encore signalées dans la flore du Togo (essentiellement des plantes herbacées de zones humides, rares), ont été identifiées sur l'emprise du tracé d'origine de la ligne. Une forêt galerie très étendue et d'une grande richesse se trouve également sur l'emprise.

Les écosystèmes du tracé alternatif sont moins diversifiés et moins sensibles que ceux de la variante. On ne compte « que » 156 espèces de végétaux sur l'emprise de la variante du tracé de la ligne. On n'y trouve pas d'espèces rares. En ce qui concerne la faune, la variante du tracé présente moins d'intérêt que le tracé d'origine. L'étendue de la zone humide y est en effet bien moindre.

En revanche, au nord du tracé de la variante, la ligne traverse la zone de savane sacrée de Dalwak. Néanmoins, cette zone n'a pas d'intérêt faunistique et floristique. De plus, après interrogation des habitants, il apparaît que ceux-ci ne se sentent pas concernés par le maintien de cette savane et ne s'opposeront pas au passage de la ligne.

En conclusion, le choix du tracé alternatif favorise la conservation de la biodiversité du Togo septentrional.

5.2.2.2. Comparaison des tracés sur des critères sociaux

En dehors des habitations situées à quelques mètres du pylône d'angle Dl1, et qui sont affectés par les deux tracés, aucune case ou habitation d'aucune sorte ne se trouve sur les emprises du tracé d'origine et de la variante.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'lmpact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 129 Novembre 2003

Le tracé alternatif traverse des zones de paturage appartenant au village de Nakpalikonkog. Le tracé d'origine traverse des zones de culture appartenant au village de Napiemboug. En revanche, la mare Louk, qui se trouve sur l'emprise du tracé d'origine, a un rôle important pour les activités piscicoles des habitants de la région.

5.2.2.3. L'action de l'Etat dans la Fosse aux Lions

Les populations rurales ne reconnaissent plus les limites de la forêt classée de la Fosse aux Lions, telles que définies dans l'arrêté de classement. Elles ont investi ces terres riches pour les exploiter. Ces aires ont néanmoins conservé leur statut.

Un programme de réhabilitation des aires protégées mené par la Direction de la Faune et de la Chasse, sous l'égide de l'Union européenne (programme COMISTABEX), vise à restaurer une dynamique de conservation à l'intérieur de ces territoires. Ce programme comporte plusieurs volets: sensibilisation des populations, redélimitation et bornage des zones protégées, mise en place d'une gestion participative.

Avant les événements de 1992-93, la forêt classée de la Fosse aux Lions était peuplée d'une importante colonie d'éléphants. Ceux-ci se sont réfugiés vers le Parc National d'Arly (Burkina Faso), le Parc National de la Pendjari (Bénin) et le Red Volta Forestry (Ghana). Dans les mois à venir, un arrêté de requalification de la Fosse aux Lions devrait réduire de façon importante sa superficie, mais également créer un couloir protégé, long d'environ 35 km sur 2 km de large au maximum, s'étendant de la Fosse de Doungh à la Fosse aux Lions. Ce couloir, de part et d'autre de la rivière Koulougona, correspond au trajet qu'empruntaient les éléphants pour se rendre du Ghana à la Fosse aux Lions. L'objectif qui motive l'arrêté de protection de cette zone est le retour des éléphants au Nord Togo.

Le tracé alternatif, contrairement au tracé d'origine, ne traverse pas le nouveau périmètre de la Fosse aux Lions (voir Figure 5). D'autre part, dans la perspective d'un retour des éléphants, l'implantation de la ligne et le déboisement sur une largeur de 52 m à proximité de la RN1 au niveau de la Fosse aux Lions risquaient de constituer, avec la route existante, un obstacle sur le trajet prévu pour les éléphants (renforçant l'effet de coupure dû à la RN1). Ceci a été pris en compte dans le choix du tracé alternatif: la variante coupe le couloir sur la portion où il est le plus étroit, à une distance suffisamment grande de la route pour ne pas renforcer l'effet de coupure.

Le tracé alternatif est donc en accord avec la politique gouvernementale de sauvegarde des zones classées et de protection de la biodiversité. La Direction de la Faune et de la Chasse, autorité en charge des zones protégées, a été tenue informée et approuve ce tracé.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 130 Novembre 2003

5.2.2.4. Critères techniques

La CEB n'a pas mentionné de contrainte technique ou financière particulière concernant la variante de tracé, si ce n'est la nécessité d'effectuer le balisage sur cette portion de la ligne. D'autre part, l'optimisation financière du nouveau tracé conduira probablement la CEB à installer deux pylônes à angle faible, plutôt qu'un seul pylône à angle fort, comme représenté sur la Figure 8.

Cependant, d'après les Standards CEB, l'angle de 55,30 que ferait la ligne au niveau du point DA1 dans la configuration à un seul pylône d'angle n'est pas prohibitif. Cette contrainte serait à priori compensée sur deux points

- La diminution significative de l'angle que fait le nouveau tracé au niveau du pylône d'angle Dl1;

- Le gain financier et technique dû au fait que le point DA1, contrairement au point Dl 3, est situé hors de la zone humide (il aurait fallu dans ce dernier cas des fondations spéciales).

5.2.2.5. Conclusions

Il s'avère en conclusion: - que les inventaires montrent la richesse écologique des territoires traversés sur le tracé initialement prévu, le long de la route RN1, ce qui est cohérent avec son statut de territoire sensible;

- que cette richesse écologique est moindre sur les territoires traversés par le tracé alternatif, constitués par des cultures et des savanes;

- que la variante est conforme à l'action de l'Etat, dans le cadre de ses nouveaux projets sur le territoire de la forêt classée;

- que la variante permet de remplir les conditions nécessaires à l'exploitation de la ligne, à savoir un accès par des pistes et des sentiers existants;

- que la variante permet d'éviter la zone marécageuse au point Dl 3, ce qui devrait limiter les coûts liés à la réalisation de fondations profondes.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER Ligne d'Interconnexion Nord Togo I Nord Bénin

vr 3 ;v-`Xa0100 - Stb /! t` -Dll7r; Tracé d'origine de la ligne

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Nov 2003 LIGNE D'INTERCONNEXION NORD TOGO /NORD BENIN 1/50 000

COYNE VARIANTE POUR LA TRAVERSEE DE LA FOSSE AUX LIONS 11348 ET TRACES D'ORIGINE ET ALTERNATIF DE LA LIGNE DAPAONG - MANGO AU BELLIER NIVEAU DE LA FORET CLASSEE DE LA FOSSE AUX LIONS Fig. 8

COYNE ET BELLIER 131 Novembre 2003

Les différentes analyses comparatives menées sur le tracé d'origine et la variante montrent que le choix du tracé alternatif est préférable du point de vue environnemental, qu'il est en conformité avec la politique environnementale nationale, et qu'il ne présente pas d'inconvénients sur le plan de la construction de la ligne.

Ces observations ont conduit la CEB à valider le choix du tracé alternatif, qui fait donc partie intégrante du Projet.

Togo354-1 B I JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement

COYNE ET BELLIER 133 Novembre 2003

6. CONSULTATIONS PUBLIQUES

Les consultations publiques, tenues en application des directives de la Banque mondiale, ont été effectuées sur la base des conclusions de l'étude d'impact (rapport provisoire) et du plan de réinstallation des populations. Ces consultations se sont traduites par:

- dix réunions menées en juillet 2003 pour le tronçon Atakpamé - Parakou, conjointement avec la présentation de la version provisoire du plan de réinstallation. Les dates des réunions sont indiquées ci-après:

Lieu Date TOGO BENIN Kara Ouaké Vendredi t 1juillet Sokodé Djougou Vendredi 11 juillet Sotouboua Partago Samedi 12 iuillet Blitta Bétérou Samedi 12 juillet Anié Parakou Dimanche 13 juillet

- dix réunions menées en novembre 2003 pour les tronçons latéraux, conjointement avec la présentation de la version provisoire du plan de réinstallation. Les dates des réunions sont indiquées ci-après:

Lieu Date TOGO BENIN Béréssengou (Natitingou) Mardi 4 novembre Tinventi / Tchakonta (Perma) Mardi 4 novembre Dapaong Kopargo Mercrdi 5 novembre Tandjouaré Bembèrèkè Jeudi 6 novembre Ina Jeudi 6 novembre Mango Vendredi 7 novembre Barkoissi Parakou Vendredi 7 novembre

La CEB a été représentée pendant ces consultations par un membre de sa Cellule environnement, de façon à concrétiser l'engagement du maître d'ouvrage. Les autorités villageoises avaient été officiellement prévenues par la CEB de façon à leur permettre de préparer les consultations, et prévoir les dispositifs d'organisation (salle, heure, répartition des villages selon les lieux de réunion). Les réunions étaient animées par les socio- économistes du CEDA, intervenant pour COYNE ET BELLIER, qui ont assuré également la traduction des échanges en langue locale et la présentation d'illustrations sur le Projet (pylônes et pistes d'une ligne existante). Le document support des réunions de consultation est présenté en annexe. Il comprend l'organisation du déroulement de la réunion, les points abordés, la présentation des mesures en faveur de l'environnement et des mesures de réinstallation.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET BELLIER 134

6.1. Résumé des points de vue exprimés

de vue exprimés au cours des réunions de consultations est indiqué Le résumé des points des ci-après, pour chaque lieu de réunion. On trouvera en annexe le compte-rendu complet consultations.

6.1.1. Tronçon Atakpamé - Parakou

Ouake (48 participants):

par rapport au recensement des maisons. On se demande si des maisons - Inquiétudes se ne sont pas omises; il est aussi demandé d'avoir suffisamment de temps pour réinstaller avant les travaux;

aura des - Inquiétudes par rapport à la remise des indemnisations; on se demande s'il y intermédiaires ou si l'argent sera remis directement aux ayants-droit.

Djougou (23 participants dont 2 ONG):

font état d'un manque d'informations sur le Projet, et de l'importance - Les populations de d'une campagne d'information préalable de la CEB sur le tracé de la ligne et la date démarrage des travaux;

Partago (79 participants):

- Les participants souhaitent l'installation du courant électrique dans le village;

Bétérou (66 participants):

- Le montant des indemnisations est indiqué comme trop faible pour le dédommagement des cases.

Parakou (23 participants):

- Discussions sur la procédure à suivre pour le site du poste de transformation.

11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 135 Novembre 2003

Kara (64 participants):

- Souhait de voir le Projet se réaliser concrètement et de disposer du document sur les coûts de compensation;

- Inquiétudes sur la question de terrain à bâtir;

- Mise à jour de la liste des communautés affectées : en dehors des villages énumérés sur la liste initiale des villages affectés, 4 communautés se déclarent affectées ; il s'agit de Soumbou, Soumdina Awoèdè, Pida Soumdina dans la préfecture de la Kozah et de Bouladè dans la préfecture d'Assoli. L'une des personnes affectée au niveau des cases a été omise à Soumdina Karé dans la préfecture de la Kozah. Il s'agit de Mme ABIOU Tchowoualou avec 1(2)CBT + 1 CBC + 1 cuisine + 2 poulaillers + 1 porcherie + 1 douche (CBT= case banco tôle, CBC= case banco chaume).

Sotouboua (69 participants):

- Souhait d'avoir une information écrite sur les indemnisations, et une connaissance claire du tracé de la ligne pour pouvoir identifier d'une manière exhaustive les ayants droit;

- En dehors des villages énumérés sur la liste initiale, 3 villages se déclarent affectés; il s'agit de Feouda, Kadja et Kpanda.

Blitta (24 participants):

- Souhait d'être prévenus suffisamment à l'avance avant le début des travaux;

- Insistance sur le respect des engagements pris par la CEB au niveau des indemnisations;

- 12 nouveaux villages ont été ajoutés à la liste des villages affectés; l'information a été donnée par le préfet de Blitta; il s'agit de Babame, Maloni, Samore-Kondji, Gbegue, Yaloumbe-Losso, Tchangaide, Katakpe, Blitta-Losso, Matekpo, Atikpaî et Assouma- Kondji.

Anié (64 participants):

- Parmi les PAPs possédant une habitation dans le corridor, 13 sont présents, 3 sont absents mais représentés par un membre de la famille et 2 nouveaux PAPs qui se sont ajoutés à la liste à Mobakomé (Anié):

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET BELLIER 136

Mr Namoani Dayo: 2 CBC; Mr Nagnangou :1 CBC + 1 étable; Le vrai nom de DE GAULE de Kpala Djabo est Kolani Boutari; a pu Mr Mbango Kodjo de Kpala Adjabo qui était absent au cours de l'enquête donner l'importance de son ménage (7 membres); n'était pas Mr Tchala dont les cases étaient en ruine disposait aussi d'un puits qui mentionné.

6.1.2. Tronçons latéraux

Béréssengou (13 participants):

si des propriétaires - Inquiétudes par rapport au recensement des champs. On s'interroge ne seront pas omis;

s'il y aura des - Inquiétudes par rapport à la remise des compensations; on se demande intermédiaires ou si l'argent sera remis directement aux ayants droits.

Tinyenti I Tchakonta (37 participants):

- Des familles seraient oubliées en ce qui concerne la réinstallation;

compte; - La présence de fétiches dans la région est à prendre en

du corridor. - Mention de destructions de champs lors des travaux d'identification

Kopargo (49 participants):

recensées comme - Deux familles ayant des cases dans le corridor n'auraient pas été PAPs;

- Inquiétudes sur le fait de continuer les cultures en cours sur le corridor;

à sucre; - Souhait de dédommagement pour des champs de canne

11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 137 Novembre 2003

Bembéréké (26 personnes):

- Insistance sur le respect des engagements pris par la CEB au niveau des indemnisations;

Ina (62 participants):

- Déplacement d'équipement particulier à prendre en compte (scierie, moulin);

- Souhait de dédommagement pour les jachères et les puits.

Parakou (33 participants):

- Plusieurs propriétaires de champs indiquent qu'ils n'ont pas été cités au cours de la réunion;

- Questions sur les montants et natures d'indemnisations pour les cultures.

Dapaong (37 participants):

- Le chef de canton fait état d'un manque d'information sur le projet;

- Inquiétudes sur le dédommagement des terrains à bâtir qui ont été achetés;

- Inquiétudes des propriétaires terriens où des maisons doivent être réinstallées;

- Inquiétudes des propriétaires de champs qui souhaitent une compensation individuelle et non collective à l'échelle du village;

- Inquiétudes des habitants de Karsomé par rapport aux promesses de dédommagement, en référence aux promesses non tenues faites lors de la construction d'un barrage;

Tandjouaré (47 participants):

- Le montant des indemnisations apparaît trop faible pour le dédommagement des arbres;

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin i1 348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement Novembre 2003 COYNE ET BELLIER 138

Barkoissi (48 participants):

le village et que les - Plusieurs interventions pour signifier que la terre se vend dans compensations doivent être accordées aux propriétaires terriens;

des topographes. - Mention de dommages faits aux champs et cultures lors du passage

Mango (39 participants):

- Inquiétudes sur le recensement des arbres;

- Inquiétudes des habitants sur la date de début du projet afin de prendre leurs dispositions;

de - Situation conflictuelle avec les propriétaires terriens du poste de transformation Mango.

6.2. Prise en compte des points de vue exprimés

Les différents points de vue exprimés au cours des réunions de consultation ont été pris en compte de la manière suivante:

des - Les autorités villageoises devront être associées de près au règlement indemnisations pour la reconstruction des cases. Une procédure a été prévue à ce titre et est présentée au chapitre 7.3.1.

- Les participants ont souhaité être informés en détail sur le calendrier de déroulement des Une campagne d'information sur le Projet est ainsi prévue au moins six mois travaux. de avant le début des travaux. Cette disposition est intégrée au plan de gestion l'environnement de l'étude d'impact;

- La liste des villages affectés est un sujet délicat, étant donné les compensations accordées pour le passage de la servitude sur les terroirs villageois : le nombre de villages tend ainsi à s'accroître, bien que la liste ait été établie à plusieurs reprises par les équipes de terrain. Il est proposé que la liste des villages soit celle qui a été établie sur la base des résultats de terrain, mais cependant qu'elle soit revue au moment du démarrage du Projet, lors des travaux de repiquetage de la ligne. L'ONG établira alors une liste définitive des villages dont les terroirs sont traversés. Le budget prévu pour le plan de gestion de l'environnement intègre un poste «divers et imprévus» pour couvrir ce type de dépenses supplémentaires;

RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin i1 348111 Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 139 Novembre 2003

- Les réunions de consultations ont apporté un certain nombre de précisions sur les PAPs dont les cases devront être déplacées (nombre, caractéristiques des habitations et des annexes), qui ont été intégrées dans le rapport correspondant;

- Certaines remarques ont eu trait au montant des indemnisations pour la reconstruction des maisons, que certains ont quelquefois déclaré trop faibles. Il est à signaler que les montants proposés ont été estimés sur site par les équipes de socio-économistes, avec l'aide des habitants eux-mêmes. Pour chaque type de cases, ces montants correspondent à des coûts de remplacement, incluant matériaux et main d'oeuvre. Lors des inventaires contradictoires qui auront lieu en préalable à la phase de travaux, ces montants pourront être modifiés, selon les cas particuliers constatés. Un poste «

- Sur certains villages du tronçon Dapaong - Mango au Togo (notamment Dapaong et Barkoissi), plusieurs interventions ont eu lieu pour signifier que la terre se vend dans le village et que les compensations devaient être accordées aux propriétaires terriens à l'échelle individuelle. Ce cas de figure intervient notamment dans les zones ou la terre se fait plus rare et où le droit moderne s'applique. Les mesures de réinstallation ont ainsi intégré qu'un propriétaire de terrain agricole pourra être indemnisé de manière individuelle s'il fait valoir ses droits sur le terrain concerné.

Togo354-1 B I JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement

COYNE ET BELLIER 141 Novembre 2003

7. PLAN DE GESTION DE L'ENVIRONNEMENT

7.1. Le plan de réinstallation des populations (résumé)

En 2003, des enquêtes de terrain (enquête auprès des villages et familles concernés) ont été réalisées par des équipes multidisciplinaires du 22 au 27 mai 2003 (Atakpamé - Parakou) et du 2 au 7 octobre 2003 (tronçons latéraux) dans le cadre de la mise à jour du plan de réinstallation. Les cases affectées ont été photographiées et les familles recensées (COYNE ET BELLIER, 2003).

Le présent chapitre de l'étude d'impact rappelle les principales dispositions du plan de réinstallation, qui regroupe la plupart des mesures pour compenser les impacts socio- économiques du projet.

7.1.1. Critères d'éligibilité

Les PAPs sont définis comme:

- Les familles dont l'habitation est située dans le corridor de la ligne, et qui nécessitent d'être réinstallées, soit 145 familles au total, dont 92 au Togo et 53 au Bénin (COYNE ET BELLIER, 2003);

- Les villages et familles dont les terroirs et les moyens de production sont affectés par le projet:

Il s'agit:

* Des villages dont les terroirs seront traversés par la ligne, qui perdront leurs droits de propriété sur le corridor, et devront fournir de nouvelles terres aux PAPs nécessitant une réinstallation;

* Des exploitants agricoles qui ne pourront plus cultiver sur les superficies occupées par les pylônes, les postes et les pistes;

* Des populations qui tirent un revenu complémentaire de l'exploitation des arbres; * Des propriétaires des terrains pour l'implantation des postes de transformation.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 142 Novembre 2003

7.1.2. Principes du plan de réinstallation

Pour les familles qui ont leurs habitations dans le corridor et qui sont donc concernées par une réinstallation physique:

- La CEB paiera à chaque propriétaire de maisons ou cases implantées dans le corridor une somme qui lui permettra de faire reconstruire ses maisons ou habitations à l'identique en dehors du corridor;

des - Les valeurs de ces habitations et annexes ont été estimées en tenant compte du prix matériaux et de la main d'oeuvre nécessaire ; il s'agit d'un coût de remplacement, calculé par les équipes de terrain en fonction du nombre et de la nature des cases;

de - Les cas particuliers représentés par les familles qui n'ont pas investi dans l'entretien leurs biens, ou les familles qui ont différé la construction de la case de jeunes ménages ou ont anticipé la reconstruction suite à l'annonce du projet, et se trouvent dans des situations difficiles de ce fait, sont éligibles aux indemnisations;

- Le propriétaire devra reconstruire sur un terrain hors du corridor, soit sur les terres dont il a l'usage, soit sur un terrain qui lui sera attribué par le chef du village. Si un propriétaire d'habitation peut montrer qu'il a dû payer un lot à bâtir pour construire sa ou ses maisons dans le corridor, la CEB compensera le prix du terrain au tarif pratiqué dans la zone pour un lot à bâtir;

- Quand la construction sera terminée et qu'il pourra déménager, ses anciennes habitations ne pourront plus être utilisées;

- Une procédure de mise en application du plan de réinstallation sera appliquée, et chacun aura la possibilité de se faire entendre en cas de désaccord.

Pour les villages et familles dont les terroirs et les moyens de production sont affectés par le projet, et devront être restaurés:

- Pour les villages qui perdront leurs droits de propriété sur certaines parties de leur territoire (implantation des pylônes et pistes; perte de la possibilité d'autoriser la plantation d'arbres dans le corridor), la CEB accordera une compensation forfaitaire par village pour la réalisation d'un projet d'intérêt collectif. Un propriétaire de terrain agricole pourra être indemnisé de manière individuelle s'il fait valoir ses droits sur le terrain concerné;

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 143 Novembre 2003

Pour la perte d'usage de ces terres agricoles par les exploitants ou les usufruitiers individuels, la CEB versera une indemnité correspondante au coût de préparation de la terre en remplacement ; les exploitants seront prévenus suffisamment à l'avance pour récolter avant les travaux et ne pas replanter sur les zones affectées;

Pour les implantations des postes dans les zones suburbaines, la CEB procèdera à l'acquisition des terres au prix du marché pour l'emprise des postes

- Pour les propriétaires ou ayants-droit d'arbres fruitiers ou d'arbres de bois d'oeuvre: la CEB paiera une somme permettant de compenser cette perte sur la base du prix de remplacement ou du prix du marché;

7.1.3. Coûts unitaires figurant au plan de réinstallation

7.1.3.1. Coûts de remplacement des habitations

A partir du recensement des habitations existantes sur l'emprise de la ligne, le consultant a estimé les coûts de remplacement, incluant matériaux et main d'oeuvre.

Tableau 28: Coûts de remplacement des habitations selon le type Type N° Coûts de remplacement des habitations selon FCFA le type A Case en banco couverte de chaume et de 40.000 Case ronde traditionnelle en forme ronde banco/chaume Ai Même type avec fondations en pierres 60.000 B Case en banco couverte de chaume crépie, de 45.000 forme ronde et tapissée de bouse de vache B1 Même type avec fondations en pierres 65.000 c Case en banco couverte de chaume et de 100.000 Case rectangulaire en forme rectangulaire (2 pièces) banco/chaume ci Même type avec fondations en pierres 120.000 D Case en briques de terre de barre (latérite) 140.000 Case rectangulaire en briques couverte de chaume et de forme rectangulaire de latérite et chaume non crépie (2 pièces) Di Même type avec fondations en pierres 160.000 E Case en briques de terre de barre (latérite) 150.000 couverte de chaume et de forme rectangulaire crépie (2 pièces) El Même type avec fondations en pierres 170.000 F Case en briques de terre de barre (latérite) 280.000 Case rectangulaire couverte couverte de tôle et de forme rectangulaire non de tôle crépie (2 pièces) Fi Même type avec fondations en pierres 300.000 G Case en briques de terre de barre (latérite) 300.000 couverte de tôle et de forme rectangulaire, crépie (1-2 pièces) Gi Même type, 3 pièces 450.000

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11 34811 1 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 144 Novembre 2003

H Case en briques de terre de barre (latérite), 400.000 Case rectangulaire couverte couverte de tôle, de forme rectangulaire crépie de tôle et crépie au ciment au ciment (2 pièces) HI Même type, 3 pièces 600.000 I Case en briques de terre de barre (latérite), 210.000 - couverte de tôle, de forme rectangulaire, crépie 420.000 avec du ciment et badigeonnée (1 à 2 pièces) il Même type, 3 pièces 630.000 Case en brique de terre de barre (latérite), 420.000 couverte de tôle, de forme rectangulaire, crépie au ciment et badigeonnée (2 pièces) T Tata Somba 800.000 Tata somba

MD Supplément pour maison damée 3 000 CD Supplément pour cour damée 30 000 Cu Cuisine 10.000 Do Douche 10.000 Ha Hangar 10.000 Gr Grenier 15.000 Gri Grenier intérieur à une case 60.000 P Poulailler 10.000 Bg, Pch Bergerie, porcherie 10.000 Pcha Porcherie améliorée 50.000 Divers 80.000 Pu Puits traditionnel 250.000 Pum Puits modeme 50.000 Fét Fétiche à déplacer

7.1.3.2. Restauration des moyens de production

- Terroirs villageois:

Une indemnité forfaitaire de 1 million FCFA est prévue à titre de compensation pour chaque village dont le terroir est affecté. Le montant de cette compensation a été déterminé par les équipes de socio-économistes de façon à pouvoir financer un projet communautaire significatif. A titre de comparaison, ce montant représente pour chaque village 10 hectares de terre au prix d'achat de 100.000 FCFA/ha. En réalité, la ligne aliènera définitivement les seules terres occupées par les pylônes et les pistes; et sur le reste de la servitude, les cultures vivrières pourront perdurer. L'estimation de surface réellement indisponible représente environ deux hectares dans chaque village (pistes de 3 m de large sur environ 6 km en moyenne par village, soit 1,8 ha, plus la superficie occupée par un pylône tous les 350 m sur environ 6 km, soit 0,05 ha).

- Exploitants agricoles:

Pour que de nouvelles terres puissent être cultivées, en remplacement des superficies occupées par les postes, pylônes et pistes, il sera nécessaire de les préparer (défrichage et labour). Le coût de la préparation d'une terre agricole a été estimé à 100.000 FCFA par hectare sur la base des coûts de main d'oeuvre pratiqués au Togo et au Bénin dans les zones concernées, comme détaillé ci-dessous:

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Pour un hectare de terre, les coûts de préparation sont les suivants Défrichement: 1500 f la parcelle x 20 parcelles = 30.000 fcfa; Nettoyage: 5000 f l'hectare;

Labour: 2.000 f la parcelle x 20 parcelles = 40.000 fcfa; Total par hectare: 75.000 fcfa, arrondi à 100.000 fcfa.

- Acquisition des terrains des postes de transformation:

Les postes de transformation à créer ou à agrandir (Atakpamé, Kara, Djougou, Parakou, Mango, Natitingou, Bebéréké) représentent une emprise de 22 hectares, sans conséquence sur des habitations, car les terrains ne sont pas construits.

Dans ces zones suburbaines, la terre est vendue sur la base du droit moderne. Les terres concernées par l'implantation des postes de transformation seront ainsi acquises auprès par la CEB des propriétaires, sur la base d'une négociation, et sur l'appui juridique de la déclaration d'utilité publique.

- les coûts du marché pour l'acquisistion des terrains sont de 500.000 à 700.000 FCFA par lot (500 à 600 m2).

Les postes de Djougou et Atakpamé sont situés sur des terrains gérés coutumier. selon le droit Le poste de Djougou concerne une superficie de 4 hectares, octroyés par le roi à la CEB, et le budget d'indemnisation prévu est de 10.000.000 FCFA. La terre nécessaire pour l'extension du poste existant d'Atakpamé est communautaire et gérée par le village d'Atakpamé. Pour ce poste, une compensation de même nature que les terroirs villageois est prévue, à savoir un million de FCFA.

- Remplacement des arbres à vocation économique

Lors des enquêtes socio-économiques effectuées sur le terrain en mai et octobre 2003, les équipes ont calculé le "coût de remplacement" de chaque espèce en tenant caractéristiques compte des agronomiques (période de non production, période avant d'atteindre la pleine production) et des données économiques (prix d'un plant, prix de vente des productions, main d'oeuvre, etc.). Ce "coût de remplacement" est donc le prix que la CEB devrait payer pour une compensation juste et équitable. Pour certaines espèces, cette valeur est proche des "prix de marché" (anacardier, manguier, néré, karité et teck), alors que pour d'autres (cocotier et palmier) elle est largement supérieure. Il serait l'économie préjudiciable à locale que la CEB "fixe" un prix à un tarif très supérieur à ce prix de marché qui risquerait en effet de faire référence pour les échanges ultérieurs entre les acteurs économique. de la vie Il est donc proposé de retenir la base de ce "prix de marché" en cas de divergence notable entre les deux estimations (cas du palmier et du cocotier).

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Tableau 29: Coûts de remplacement des arbres à vocation économique Coût de remplacement de chaque espèce d'arbres à vocation économique 50 000fcfa, L'Anacardier Coût des plants: 150 plants/ha x 300 fcfa, soit 45 000 fcfa. Main-d'oeuvre pour la plantation: 95 000 fcf a. La pleine production de l'anacardier commence à 5 ans de plantation; La production total : et 2° à compenser: 700 000 fcfa/ha x 4 ans = 2 800 000 fcfa. Les productions intermédiaires sont: 1` année : 0; troisième année :100 000 fcfa; quatrième annèe : 200 000 fcfa; Total : 300 000 fcfa. à payer par hectare d'anacardier: (2 800 000 fcfa + 95 000 fcfa) - 300 000 fcfa = Dédommagement fcfa. 2595 000 fcfa/ha. Dédommagement pour un plant d'anacardier :2 595 000 fcfa/150 = 17300 Le prix de vente d'un arbre d'anacardier discuté au village est 20 000 fcfa :50 000 fcfa, total : 95 Le Manguier Coût des plants: 150 plants x 300 = 45 000 fcfa. Main d'oeuvre pour la production x 9 000 fcfa. La pleine production du manguier est 10 ans. La production à compenser: 450 000 fcfa/ha année : 50 000 ans = 4 050 000 fcfa. Les productions intermédiaires sont: 1' à 4° année : 0; cinquième fcfa; sixième année :100 000fcfa, septième année: 200 000 fcfa; huitième année: 300 Oo0fcfa, neuvième année : 400 000 fcfa. Total: 1 050 000 fcfa 000 fcfa Le dédommagement à payer par hectare de manguiers: (4 050 000 fcfa + 95 000 fcfa) - 1 050 Le = 3 095 000 fcfa. Dédommagement pour un plant de manguler:3 095 000 ftfa/iSO = 20635 fofa. prix de vente d'un manguier discuté au village est 20 000 fcfa. plantation: 50 000 fcfa; Le Néré Coût des plants: 150 plants/ha x 500 fcfa= 75 000 fcfa. Main d'oeuvre pour la 750 total :125 000 fcfa. La pleine production de Néré est située à 10 ans. La production à compenser: cinquième 000 fcfa/ha x 9 ans = 6 750 000 fcfa. Les productions intermédiaires : :1"e à 4° année: 0; 300 année: 50 000 fcfa; sixième année :100 000fcfa, septième année: 200 000 fcfa; huitième année: hectare 000fcfa, neuvième année : 400 000 fcfa. Total: 1 050 000 fcfa. Le dédommagement à payer par pour un de néré: (6 750 000 fcfa + 125 000 fcfa) - 1050 000 fcfa = 5 825 000 fcfa. Dédommagement village est 40 plant de Néré :5 8250 000 fefa/150 = 38 635 fcfa. Le prix de vente d'un Néré discuté au 000 fcfa. plantation: 50 000 fcfa. Le Karité Coût des plants: 150 plants/ha x 500 fcfa= 75 000 fcfa. Main d'oeuvre pour la 750 Total :125 000 fcfa. La pleine production de Karité est située à 10 ans. La production à compenser: cinquième 000fcfa/ha x 9 ans = 6 750 000 fcfa. Les productions intermédiaires:: 1e' à 4° année: 0; 300 année: 50 000 fcfa; sixième année :100 000fcfa, septième année : 200 000 fcfa; huitième année: hectare 000fcfa, neuvième année: 400 000 fcfa. Total: 1 050 00fcfa. Le dédommagement à payer par pour un de karité: (6 750 000 fcfa + 125 000 fcfa) - 1 050 000 fcfa = 5 825 000 fcfa. Dédommagement est 40 plant de Karité: 5 825 000 tcfail 50 = 38635 fcta. Le prix de vente d'un Karité discuté au village 000fctfa. 100 000 fcfa. Le Teck Coût des plants: 900 plants/ha x 250 fcfa= 225 000 fcfa. Main d'oeuvre pour la plantation: ans. La Total: 325 000 fcfa. L'objectif est de produire des perches. La première coupe se fait après 5 à 900 production à cinq ans est 1000 fcfa x 900 = 900 000 fcfa. Le dédommagement à payer: 4 années = 4360 000+325 000 fcfa= 3.925 000 fcfa/ha. Pour un plant, la compensation est: 3.925 000/900 fcfa. Le coût d'une perche au village: 1 000 fcfa. : 50 000 fcta. Le Palmier Coût des plants :150 plants/ha x 500 fcfa =75 000 fcfa. Main d'oeuvre pour la plantation Total :125 000 fcfa. La pleine production de palmier à huile se situe à 10 ans après la plantation. Le revenu net annuel d'un hectare de palmier à huile est 600 000 fcfa. Le revenu avant la pleine : 600 000fcfa x 9 = 5 400 000fcfa. Les productions intermédiaires : cinquième année : 50 000 production 000 fcfa; fcfa; sixième année: 100 000 fcfa ; septième année: 200 000 fcfa; huitième année : 300 400 000 fcfa. Total: 1 050 000 fcfa. La compensation à payer : (5 400 000 fcfa + 125 neuvième année: 475 000 fcfa) - 1 050 000 fcfa = 4 475 000 fcfa/ha. Pour un palmier la compensation équivaut à : 4 fcfa (Prix 000/ 150 = 30000 tcfa. Le prix de vente d'un palmier au village varie entre 1 000 fcfa et 2 000 marché) Autres kapokier, rônier, etc : compensés en moyenne à 5000 fcfa. arbres

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7.1.4. Bilan des coûts du plan de réinstallation

Les justifications et les coûts des mesures du plan de réinstallation sont détaillés document correspondant dans le (COYNE ET BELLIER, 2003). Ces coûts sont résumés dans tableau suivant: le

Tableau 30: Récapitulatif des coûts du plan de réinstallation

Coût de remplacement des habitations Nombre Coût total (FCFA) Bénin 186 habitations 26.980.000 Togo 429 habitations 58.910.000 Sous- total 615 habitations 85.890.000 Coûts de restauration des moyens de production Terroirs villageois 118 villages 118.000.000 Exploitants agricoles 15.700.000 Acquisition de terrains 161.800.000 pour postes Arbres à vocation 753.205.000 économique _ Sous- total 1.048.705.000 Coût total 1.134.595.000 Coût total avec 5% 1.191.325.000 « Imprévu »_

7.2. Les mesures d'atténuation et de compensation

7.2.1. Mesures en faveur des zones écologiquessensibles

7.2.1.1. Justification et principe des mesures

Malgré une forte anthropisation du milieu naturel, les études préliminaires sur la végétation ont montré une intéressante biodiversité des zones de forêts denses comme de la forêt galerie l'Ouémé au Bénin. Un jeune plant de Phyllanthus dolychofolius, une recensée espèce non au Togo et au Bénin a même été observée au nord Bénin lors topographique. du layonnage Sur le tracé initialement prévu pour la Fosse aux Lions, des espèces végétales nouvelles pour la flore du Togo ont également été recensées d'octobre lors des enquêtes 2003. Dans les environs du poste de transformation de Parakou, les équipes terrain ont remarqué de la présence d'un pied de palmier doum (Hyphaene thebaica) qui est une espèce protégée et rare.

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repiquetage et de débroussaillement, la destruction partielle de Lors des travaux de du tracé végétation dans les zones sensibles et la destruction d'arbres sur l'ensemble motivent la mise en place de mesures d'atténuation et de compensation.

faibles sur la forêt En ce qui concerne le tronçon Atakpamé - Parakou, si les impacts sont Hawé du fait de sa destruction par les activités humaines, la forêt classée classée de que les forêts d'Atakpamé est concernée au niveau du poste de transformation, ainsi galeries pour le passage de la ligne, notamment celle de l'Ouémé au Bénin.

qui constitue Pour les lignes latérales, il est entendu que le site de la Fosse aux Lions, et classé, a fait l'objet d'une modification de tracé au titre de un territoire remarquable fait partie la présente étude d'impact. Le tracé alternatif, qui évite ce territoire, Projet (voir section 5.2.2). Les impacts sur les autres espaces sensibles intégrante du du village de recensés sur l'emprise des lignes latérales restent limités (bosquet au niveau Tantigou, forêt de Mango).

attendues lors des En ce qui concerne la faune, seules des perturbations passagères sont travaux de construction.

Les mesures prévues sont les suivantes:

mise en place du a) Afin de compenser la perte inévitable de biodiversité résultant de la Projet, la CEB supportera financièrement un programme d'accompagnement écologique qui aura pour objectif d'effectuer des observations et des échantillonnages travaux de défrichement dans les secteurs jugés les plus intéressants. Ce lors des Bénin à travail pourra être confié au laboratoire de biologie végétale de l'Université du Lomé. La CEB demandera à cette entité de lui soumettre une proposition de projet. la traversée de la forêt classée d'Atakpamé, la CEB devra b) En ce qui concerne de compenser les surfaces de forêt classée perdue lors de l'extention du poste existant. Cette compensation de surfaces devra être négociée et définie transformation chargé avec l'autorité administrative en charge de ces questions, à savoir le ministère de l'environnement, direction de la faune et de la chasse. Mango, qui c) Ce principe est également retenu pour la traversée de la forêt de entrainera la destruction de cailcédrats; concerne la traversée des forêts galeries, les méthodes de déboisement d) En ce qui zones et de débroussaillage doivent être adaptées pour atténuer les coupes sur les où sont localisées ces formations. Cette mesure concerne des proches des rivières 52 m de distances de l'ordre de la centaine de mètres au plus, sur la largeur des cette zone, le débroussaillement pourra être réduit pour atteindre la l'emprise. Sur a été hauteur de 1 m au sol afin de préserver la strate arbustive. Cette mesure d'ouvrage qui devra la traduire au niveau du cahier des discutée avec le maître les charges des entreprises en charge des travaux de déboisement, auxquels habitants participeront.

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Au niveau de l'Ouémé, près de Bétérou au Bénin, la protection des rives est à envisager pour assurer la stabilité des berges et réduire les risques potentiels d'érosion résultant du déboisement, même si celui-ci est effectué de manière atténuée. Dans cet objectif, le renforcement de la ripisylve peut être assuré par la plantation d'espèces adaptées, comme Vétiver, jusqu'à 25 mètres de chaque rive pour freiner les éventuelles pertes en terre.

7.2.1.2. Estimation des coûts

Le programme d'accompagnement écologique doit constituer une intervention significative pour permettre des investigations approfondies sur les zones qui présentent un intérêt particulier, en compensation de la perte de superficies protégées et/ou remarquables. Le budget prévu intègre une intervention de quatre hommes-mois à 50.000 FCFA/jour, soit 4.000.000 FCFA.

L'extension du poste de transformation d'Atakpamé au Togo est prévue sur une superficie de un hectare sur le territoire de la forêt classée. La compensation proposée aux autorités en charge de la gestion du territoire pour l'acquisition et la plantation d'une superficie équivalente est estimée de la manière suivante:

- Acquisition d'un nouveau terrain: environ un hectare, soit 12.000.000 FCFA;

- Préparation du terrain (nettoyage et préparation pour plantation): 100.000 FCFA;

- Acquisition de plants et main d'oeuvre: 150 plants/ha x 300 FCFA par plant, plus 50.000 FCFA de main d'oeuvre, soit un total arrondi à 100.000 FCFA.

Total :12.200.000 FCFA

La traversée de la forêt de Mango: des cailcédrats seront inévitablement coupés, même si le tracé évite les zones les plus denses de la forêt. Etant donné que les arbres sont des sujets adultes en pleine maturité, la compensation proposée est calculée sur la base du coût de remplacement correspondant à un hectare de bois d'oeuvre (Teck), soit 4.000.000 FCFA. (voir détail du calcul au Tableau 29).

Protection des forêts galeries: l'atténuation de l'ampleur des débroussaillements n'induit pas de coût et est mise en oeuvre par l'entreprise chargée des travaux. La plantation d'espèces de type Vétiver représente un coût marginal, et cette plantation peut être effectuée par les habitants contre une rémunération à négocier (coût intégré dans le budget «divers et imprévus» du plan de gestion). La superficie à planter concerne une bande 52 2 de m sur chaque rive (largeur de l'emprise sur une distance de 1 m), soit 104 m2 pour chaque forêt galerie significative (moins de 5).

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7.2.2. Renforcement des capacités de la CEB en matière d'environnement

7.2.2.1. Justification et principe des mesures proposées

des questions La CEB dispose dans son organisation de deux experts en charge » ainsi en charge d'environnement et des aspects sociaux. La « Cellule environnement est matière, dans le de suivre ces aspects et de planifier et/ou concevoir les dispositions en la cadre des projets de la CEB.

Toutefois, deux points faibles ont été identifiés dans l'organisation actuelle:

ou standards Le domaine de l'environnement ne dispose pas de procédures particulières a) celles-ci sont techniques, à la différence des activités de conception de lignes: par des standards et documents types relatifs aux normes applicables, aux encadrées de conditions climatiques, aux conditions de service, distances de sécurité et hypothèses principes calcul, largeur des corridors, caractéristiques des pylônes. Certains environnementaux ont été utilisés dans le cadre de la conception de l'interconnexion évitement des forêts Nord Togo - Nord Bénin (éloignement des zones d'habitat, cadre de classées,...), qui mériteraient d'être approfondis et formalisés dans le officialisées par la CEB. Cette (ces) procédure(s) couvrirait(ent) ainsi les procédures, de toute principaux aspects environnementaux de la construction et de l'exploitation ligne électrique: sélection du tracé, construction de la ligne et des postes, nouvelle suivi définition des mesures de compensation, exploitation des ouvrages, et aux environnemental, aspects juridiques liés à la protection des espaces pas d'une dédommagements divers. Dans ces conditions, il est préconisé (ceci ne relève par un obligation liée aux impacts du projet) que de telles procédures soient développées de la consultant spécialisé en la matière, avec le concours de la Cellule environnement CEB.

Hormis les lignes existantes de la CEB au Togo et au Bénin, la Cellule environnement b) questions n'a pas de connaissances particulières sur la façon dont les sur un environnementales des lignes électriques sont traitées à l'étranger, en Afrique ou être en autre continent. Dans l'optique de renforcer leur formation en la matière, et pour préconisé mesure de contribuer au développement de standards mentionnés en a), il est l'étranger, que la cellule environnement puisse participer à des stages de formation à pour acquérir une expérience internationale du traitement des aspects environnementaux et sociaux des lignes à haute tension.

tenu du fait que la Cellule « environnement » a vocation à intervenir aussi bien c) Compte de cours des études préalables aux différents projets que dans le suivi et contrôle en Section l'exécution de ceux-ci, il pourrait être envisagé de la transformer en une « environnement » directement rattachée au Directeur des études.

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7.2.2.2. Estimation des coûts

a) L'estimation des coûts relatifs au développement de « standards environnementaux lignes des haute tension> à la CEB est la suivante, avec la mobilisation international: d'un expert

* Mission de définition: connaissance du contexte de la CEB, des cadres législatifs réglementaires nationaux et en matière de lignes haute tension, évaluation des standards techniques existants de la CEB, examen des processus de décision matière internes à la CEB en d'environnement, analyse de la prise en compte des questions dans la d'environnement conception des nouvelles lignes au regard des expériences internationales:

Deux semaines d'expert international: 670.000 FCFA/jour (yc perdiem) x 10 jours, soit: 6.700.000 FCFA;

- Rédaction de la première version de « standards environnementaux des lignes tension » : haute

Quatre semaines d'expert international: 550.000 FCFA/jour x 20 jours, soit: 1i1.000.000 FCFA;

- Mission de présentation et de discussion de la première version des standards:

Une semaine d'expert international: 670.000 FCFA/jour (yc perdiem) x 5 jours, soit: 3.350.000 FCFA;

Rédaction des standards en version définitive:

Une semaine d'expert international: 550.000 FCFA/jour x 5 jours, 2.750.000 FCFA; soit:

Total arrondi à: 26.000.000 FCFA b) Le budget nécessaire à une formation internationale des membres de la cellule environnement est estimé de la manière suivante:

Deux semaines de stages à l'étranger pour deux personnes, à raison budget de d'un 1.000.000 FCFA/semaine et par personne (coût moyen d'un stage

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de formation pour cadres dans le secteur industriel, donnée issue des organisations de formation professionnelle) : 4.000.000 FCFA

Perdiem: 120.000 FCFA/jour/personne, soit: 2.400.000 FCFA

Transports internationaux: 1.000.000 FCFA/pers, soit: 2.000.000 FCFA

Total arrondi à: 8.400.000 FCFA

7.2.3. Dédommagements divers

7.2.3.1. Justification et principe des mesures proposées

les travaux de La construction de la ligne, qui implique de réaliser en premier lieu puis de déboisement, occasionnera vraisemblablement des dégâts aux repiquetage de pistes: il cultures existantes en dehors des sites d'implantation de pylônes et s'agira d'impacts temporaires qui devront être estimés, puis dédommagés.

Piébouaka, Neuf familles affectées disposent aussi de puits (Anié, Lassa Léou, Blitta, par les familles Perma, Kpébié, Ina). Au cas où ces puits ne pourraient plus être utilisés de verser une (réinstallation à une trop grande distance des puits), il sera nécessaire de la nouvelle compensation correspondante à la reconstruction d'un puits sur le lieu implantation.

autres la phase de travaux permettra de préciser la nature et l'étendue d'éventuels Seule définitive dommages, notamment à l'occasion des travaux de repiquetage, d'implantation des pylônes et des pistes, et des travaux de déboisement.

7.2.3.2. Estimation des coûts

dommages budget pour la compensation des dégâts aux cultures existantes et autres Le du total des (remplacement de puits) est inclus dans le poste «imprévus», établi à 5% mesures en faveur de l'environnement et du plan de réinstallation.

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7.2.4. Protection des traditions

7.2.4.1. Justification et principe des mesures proposées

Les enquêtes socio-économiques réalisées sur le terrain ont mentionné pertes culturelles la possibilité de (fétiches), liées à la réinstallation ou à la destruction d'arbres. familles ont en effet Quelques soulevé cet aspect, et ont indiqué qu'il serait nécessaire de des cérémonies adaptées, procéder à avant de détruire ou transférer la représentation du fétiche.

7.2.4.2. Estimation des coûts

Le budget d'une cérémonie liée au déplacement d'un fétiche est estimé total, à négocier à 100.000 FCFA au avec les habitants concernés. Dans la mesure où le nombre cérémonies nécessaires total de ne peut être précisément estimé avant la phase de travaux, proposé d'inclure ce type de il est dédommagement dans le poste de dépenses «imprévus», établi à 5% du total des mesures en faveur de l'environnement populations. et de la réinstallation des

7.2.5. Information des populations

7.2.5.1. Justification et principe des mesures proposées

Il est nécessaire de prévenir les habitants du planning et de la nature territoire. La des travaux sur leur CEB organisera une campagne d'information sur le détail oeuvre du Projet de la mise en au niveau des autorités villageoises et de chaque village informations concerneront traversé. Les essentiellement les aspects organisationnels durant la période chantier (période prévisionnelle de de travail dans le secteur du village, quantité de d'oeuvre à recruter, organisation main- proposée pour l'évaluation et le règlement des compensations, rôle et responsabilités des autorités villageoises).

7.2.5.2. Estimation des coûts

Un budget de 7.000.000 FCFA est prévu pour cette campagne, et comprend: de matériels de la préparation présentation du Projet, les déplacements, les invitations des locaux et des Préfets. responsables

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7.2.6. Obligations des entreprises

7.2.6.1. Justification et principe des mesures

relève des nuisances propres à tout chantier de construction: Ce type de mesures avec les des sites de travaux, relations indélicates des ouvriers de l'entreprise dégradation de la végétation et des femmes et jeunes filles des villages, conditions sanitaires, respect imposé à l'entreprise de cultures, etc. Ces nuisances potentielles relèvent d'un plan dispositions en faveur de l'environnement.

7.2.6.2. Dispositions à prévoir par l'entreprise pendant les travaux

a) Recrutement de main d'oeuvre locale.

locale. La mesure est d'inciter les entreprises à recruter une main d'oeuvre La première et de conflit avec présence d'ouvriers des villages proches limitera les risques de dérapage de villages auxquels la population. Le recrutement se fera par l'intermédiaire des chefs L'entreprise devra de l'entreprise adressera ses besoins dans les meilleurs délais. par la ligne. Les travaux préférence recruter des équipes originaires des villages traversés plus de main d'oeuvre de défrichement en particulier, qui sont ceux qui vont mobiliser le locale, devront impérativement être organisés selon ce principe.

des journalière des manoeuvres sera établie dans le respect La rémunération sera tenue réglementations nationales en vigueur à la date des travaux. L'entreprise paiement des services d'appliquer ces taux de façon uniforme au niveau de chaque pays. Le sera fait en présence des chefs de villages concernés.

pollutions dans les b) Maintien de conditions sanitaires correctes et prévention des installations de chantier

simples mais L'entreprise sera tenue de maintenir dans ses camps des conditions sanitaires de latrines sèches, de correctes, impliquant en particulier la mise en place systématique de les brûler. Toutes facilités de toilette et de collecte des déchets solides divers afin seront prises pour éviter le déversement accidentel d'hydrocarbures. dispositions ou le stockage des L'entrepreneur sera en outre tenu d'assurer la récupération, le recyclage huiles usagées dans le respect de la réglementation en vigueur.

et fosses devra nettoyer les sites et en particulier reboucher les divers trous L'entreprise solides, ceci afin de utilisés par les latrines, rassembler, brûler et enterrer tous les déchets préserver les enfants et populations locales de risques d'infection.

11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B I JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 155 Novembre 2003

c) Respect des zones sensibles et des cultures

Les entreprises devront s'engager à respecter au mieux le tapis végétal lors de l'accès aux sites de travaux, et tout particulièrement à minimiser les dégradations encore dans les champs non récoltés. Toute destruction intempestive devra être remboursée l'exploitant sur par l'entreprise à la base du prix du marché, au prorata de la quantité ou effectivement abîmée. de la surface Une procédure de réclamation sera mise en place afin aux agriculteurs d'exprimer de permettre leur cause. La CEB veillera à ce que l'entreprise respecte dispositions. Dans les cas ces d'une défaillance de l'entreprise dans le règlement d'un litige reconnu, la CEB aura pouvoir de régler le montant réclamé par le plaignant sous réserve de retenue équivalente sur le règlement de l'entreprise.

La chasse sera interdite tout particulièrement lors des opérations de défrichement des zones forestières les plus denses, où des animaux protégés risquent information d'être aisément abattus. Une dans ce sens sera clairement véhiculée auprès des entreprises. chefs de villages et des

d) Traversée des forêts galeries

En ce qui concerne la traversée des forêts galeries, les méthodes débroussaillage de déboisement et de doivent être adaptées pour atténuer les coupes sur les rivières où zones proches des sont localisées ces formations (voir section 7.2.1). Cette mesure distances de l'ordre concerne des de la centaine de mètres au plus, sur la largeur des 52 m de Sur cette zone, le débroussaillement l'emprise. pourra être réduit pour atteindre la hauteur de 1 m au sol afin de préserver la strate arbustive.

e) Prévention des maladies sexuellement transmissibles

L'entreprise sera tenue d'assurer la protection de la population locale vis à des maladies sexuellement vis des risques transmissibles et soumettra un plan d'action à cet effet à la CEB. Ce plan devra comprendre un budget identifié et son exécution sera contrôlée par l'ONG en charge de la mise en oeuvre du plan de gestion de l'environnement.

Les coûts relatifs à l'ensemble de ces mesures sont supportés par l'entreprise. La cellule environnement de la CEB veillera à la mise en oeuvre des mesures et au respect des obligations environnementales de l'entreprise.

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7.2.7. Dispositionsconcernant l'archéologie

7.2.7.1. Justification et principe des mesures

étude, des découvertes En dépit des prospections réalisées lors de la présente travaux. Pour faire face à archéologiques restent possibles au moment de la réalisation des cette éventualité, une procédure a été prévue de cette manière:

en ce qui concerne - le personnel du Projet sera informé des dispositions à respecter de travaux; l'information des Autorités, lors de toute découverte sur les sites

travaux devront découvertes archéologiques sont effectuées sur les sites, les - si des du pays concerné immédiatement cesser dans la zone, et le Ministère de l'Archéologie sera immédiatement informé;

que le site d'un pylône soit déplacé de - Le représentant du Ministère pourra demander impossible, des fouilles façon à protéger les richesses identifiées. Si ce déplacement est de sauvetage pourront être réalisées.

7.2.7.2. Estimation des coûts

dans le poste « divers et Les coûts des mesures en faveur de l'archéologie sont inclus imprévus » du plan de gestion de l'environnement.

des mesures 7.3. Rôles et responsabilités des intervenants dans l'exécution prévues

7.3.1. Répartition des rôles et responsabilités

publique, la En tant que maître d'ouvrage et bénéficiaire de la déclaration d'utilité La CEB. du plan de gestion assurera sous sa responsabilité le financement et la mise en oeuvre CEB interviendra directement de l'environnement et du plan de réinstallation des populations. Elle dans le financement et la conduite d'exécution des mesures suivantes: du Bénin); - Mesures en faveur des zones écologiques sensibles (avec l'Université - Acquisition des terrains pour les postes de transformation;

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- Paiement des mesures de compensation et des coûts de remplacement définis dans le plan de réinstallation; - Campagne d'information sur le Projet; - Dispositions environnementales imposées aux entreprises sur le chantier.

Les ONG. Etant donné que l'exécution des mesures du plan de gestion de l'environnement (y compris la réinstallation) nécessite des moyens de mise en oeuvre significatifs, délèguera la CEB la mise en oeuvre de tout où partie de ces mesures à des ONG spécialisées, sélectionnées en fonction de leurs compétences et capacités. Sous la direction et le contrôle de la CEB, les ONG seront chargées des aspects suivants:

En ce qui concerne la réinstallation, organisation et mise en oeuvre de la procédure décrite dans le plan de réinstallation des populations, soit: - Etablissement de relevés contradictoires, ménage par ménage, pour les biens publics ou privés affectés par le Projet, et notamment les habitations; - Etablissement des montants définitifs de compensation pour chaque famille affectée permettant la reconstruction de son habitation à l'extérieur du corridor (les règlements seront alors effectués par la CEB, au niveau d'un Comité local de paiement, qui comprendra un représentant du Préfet ou du Maire);

- Conception et aide à la réalisation des projets d'intérêt collectif pour les collectivités; - Recensement des ayants-droit pour les pertes d'exploitation agricole et les pertes d'arbres à vocation économique, proposition de dédommagement et suivi des règlements;

- Suivi de l'exécution des règlements dans les délais prévus, et en tout cas avant la phase de déboisement;

- Gestion de la procédure de réclamation mise à disposition des personnes affectées; - Relations avec les Autorités territoriales (chefs de hameau, de village, de cantons).

En ce qui concerne les autres mesures du plan de gestion de l'environnement, maîtrise d'oeuvre des aspects suivants:

- Suivi des emplois locaux sur le chantier; - Identification des dommages divers pendant la phase travaux et propositions de dédommagements adéquats;

Les Chefs de village et les Chefs de terre. Les autorités de village constituent incontournable un lien entre la CEB et les administrés. Ces autorités participeront à toutes les discussions et négociations entre la CEB, les ONG et les particuliers. Elles contresigneront avec la CEB et le particulier, la fiche d'inventaire contradictoire des biens l'emprise, situés dans ainsi que les coûts de remplacement proposés pour les terres et les arbres. Un

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Les principales local de recensement contradictoire sera crée à cet effet. Comité du plan de gestion de responsabilités des autorités villageoises dans l'exécution l'environnement comprendront également:

des populations affectées qui doivent - Mise à disposition de terrain pour la réinstallation reconstruire leurs cases; pour les exploitants agricoles dont - Mise à disposition de nouveaux terrains de culture les terrains sont aliénés par les équipements de la ligne;

- Résolution des conflits et arbitrage;

Cellule de coordination du L'Agence Béninoise pour l'Environnement (au Bénin) et la en charge dans leurs pays Plan National d'Action Environnemental (au Togo) sont contrôle de l'exécution des respectifs de l'approbation de l'étude d'impact du Projet et du mesures de compensation.

de l'environnement 7.3.2. Intervention des ONG dans l'exécution du plan de gestion

suivi du plan de des ONG concerne notamment la maîtrise d'oeuvre et le Le rôle de leur intervention réinstallation, comme indiqué ci-dessus en section 7.3.1. Les modalités sont décrites ci-après:

7.3.2.1. Principe de l'intervention

réinstallation des familles affectées, ainsi que les compensations accordées Le processus de oeuvre aux familles et villages, nécessitent des moyens de mise en à titres divers dispersés Par ailleurs, du fait du caractère linéaire du Projet, les impacts sont significatifs. à des ONG bien une grande distance. Il est donc recommandé que la CEB ait recours sur les populations. implantées dans le milieu pour tout ce qui concerne les relations avec

la base de leur compétence et de leur connaissance du milieu seront Des ONG choisies sur de à la réalisation du Projet depuis le démarrage de celui-ci (décision ainsi associées et du la ligne) jusqu'à la fin du processus de réinstallation des familles affectées construire être en permanence en règlement des compensations. Les animateurs des ONG devront bon déroulement de la relation avec les populations affectées et devront veiller au réinstallation et des procédures de compensation.

cas les intermédiaires entre la CEB et les populations des villages en Ils seront également conflits des compensations. Ils devront mettre tout en oeuvre pour que les de contestation aux juridictions soient réglés à l'amiable. Bien entendu, en aucun cas, ils ne substitueront officielles de règlements des conflits.

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7.3.2.2. Le processus de choix et d'intervention des ONG

L'équipe en charge de la présente étude a d'ores et déjà identifié et évalué (voir ci-après section 7.3.2.5) un certain nombre d'ONGs susceptibles d'intervenir dans le cadre de l'exécution du Projet.

Dès que la décision de réalisation du Projet sera prise, la CEB procédera à candidature un appel de des ONG susceptibles d'intervenir, d'une part pour le Togo et d'autre part pour le Bénin. Vu le nombre de villages à couvrir et l'étendue de la zone, il est recommandé de retenir deux ONG pour chacun des pays.

Les ONG retenues devront avoir déjà mené des activités d'animation et de développement dans les zones concernées. Elles devront démontrer qu'elles disposent des nécessaires moyens pour réaliser le travail et que la structure est à même d'encadrer de façon efficace et suivie le travail des animateurs villageois.

Elles devront indiquer les moyens qu'elles envisagent de mettre en oeuvre pour la réalisation de l'accompagnement et du suivi des populations affectées par le Projet: moyens humains et matériels. Elles proposeront un planning d'intervention et un budget pour l'ensemble de période. Eventuellement, la elles préciseront les modalités de révision des prix unitaires, la période d'intervention devant durer plusieurs années.

La CEB procédera aux choix des ONG et leur affectera très précisément d'intervention. une zone Dans la période précédant le démarrage effectif des travaux, les ONG retenues devront s'engager à avoir des relations régulières avec les populations affectées et les villages, au moins une visite par mois.

Au moment des travaux, la présence des animateurs sur le terrain devra être permanente.

Après les travaux et lorsque les compensations diverses auront été-versées, les animateurs assureront un suivi régulier des familles, sur la base d'une visite mensuelle.

Les ONG devront remettre à la CEB un compte rendu mensuel de leurs activités. Ce rendu compte mettra en évidence les principaux problèmes rencontrés, ainsi que les moyens retenus pour les résoudre.

La fin des interventions des ONG sera décidée par la CEB sur la base des recommandations de l'équipe de suivi et évaluation de la réalisation du plan de réinstallation.

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7.3.2.3. Détail du rôle des ONG dans la mise en ceuvre des mesures prévues

La réinstallationdes personnes affectées par le Projet dans le Le rôle des ONG dans l'exécution et le suivi du plan de réinstallation est détaillé au chapitre 7.3.1 document correspondant (COYNE ET BELLIER, 2003). On se réfèrera ci-dessus pour une présentation des principes généraux d'intervention.

Les dommages divers et la protection des traditions identifiés en Il a été prévu que la CEB compense certains dommages particuliers cérémonies section 7.2.3.: perte d'usage de puits, prise en charge de certaines des fétiches). Dans tous les villages de sa zone d'intervention, l'ONG (déplacements d'un ces dommages divers potentiels. Par exemple, lorsqu'une famille dispose identifiera entraîne sur sa concession actuelle, il sera vérifié si le déplacement des habitations puits ou non. l'impossibilité matérielle de continuer à utiliser le puits (éloignement trop important)

que le dommage sera considéré comme réel, le montant nécessaire sera négocié Dès lors et par la base des principes retenus dans l'étude d'impact. Les montants par famille sur procédera à village seront communiqués à la CEB. Au moment du dommage, l'ONG l'estimation de la compensation et transmettra à la CEB.

L'emploi de main-d'euvre locale de Il a été spécifiquement recommandé que les travaux non spécialisés pour la construction priorité aux la ligne (par exemple terrassement pour les pylônes) soient confiés en par le Projet personnes qui habitent à proximité, et en particulier les personnes affectées (PAPs).

l'ONG, La CEB ou les entreprises en charge de la réalisation du Projet devront informer à l'avance, des besoins en personnel de main d'oeuvre non spécialisée. L'ONG suffisamment et les familles affectées et celles dont les concessions sont proches du corridor contactera veillera proposera le nom des volontaires pour qu'ils soient prioritaires à l'embauche. L'ONG à ce que ces personnes, sauf raisons majeures, soient recrutées par l'entreprise.

les travaux réguliers d'entretien du corridor, l'ONG assistera le chef de De même, pour les village pour fournir à la CEB la liste de personnes volontaires, en mesure d'exécuter travaux.

i1 348111 RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 161 Novembre 2003

7.3.2.4. Estimation des coûts de maîtrise d'oeuvre assurée par les ONG

Evaluation des coûts unitaires d'intervention

Les coûts sont estimés globalement pour l'ensemble du tracé sans distinction entre les pays. La plus grande partie des interventions de terrain des ONG seront assurées par des animateurs. Il est prévu de pouvoir faire appel ponctuellement à des cadres spécialisés. La coordination du travail des animateurs sera assurée par les cadres des ONG. Enfin, il est prévu un support en secrétariat et une réserve permettant notamment de couvrir les imprévus et les réunions régulières avec la CEB.

Sur la base des informations fournies par les ONG contactées, le salaire mensuel d'un animateur (y inclus charges sociales) serait au maximum de 200.000 FCFA par mois, soit 8.000 FCFA par jour de travail. Le déplacement en motocyclette revient au maximum à 4.000 FCFA par jour. Il a été compté en sus un demi perdiem par journée de travail, soit 8.000 FCFA par jour. Au total une journée de travail d'un animateur revient à:

8000 FCFA (salaire) + 4000 FCFA (moto) + 8000 FCFA (per diem) = 20.000 FCFA

Les données quant au coût d'un cadre spécialiste sont très variables selon le niveau de qualification. Il a été retenu comme honoraires par journée de travail la somme de 50.000 FCFA. Les frais de déplacement en voiture tout terrain 4x4 sont estimés à 60.000 FCFA/jour. Les perdiem sont d'environ 20.000 FCFA. Au total, la journée d'un cadre spécialiste revient à:

50.000 FCFA (salaire) + 60.000 (4 x 4) + 20.000 FCFA (perdiem) = 130.000 FCFA

Coûts d'interventiondes ONG dans le plan de réinstallation

L'intervention des ONG concerne principalement la mise en oeuvre et le suivi du plan de réinstallation. Le détail des interventions et des coûts sont détaillés dans le document correspondant (COYNE ET BELLIER, 2003).

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement 2003 COYNE ET BELLIER 162 Novembre

Le tableau suivant récapitule les budgets estimés:

Tableau 31: Coût d'intervention des ONG Récapitulatif du coût d'intervention des ONG Réinstallation des familles 43.250.000 FCFA Terroirs villageois 7.200.000 FCFA Perte dusage de la terre 15.000.000 FCFA Arbres fruitiers ou arbres de bois d'oeuvre 30.000.000 FCFA Sous-total 95.450.000 FCFA Réserve pour interventions non programmées 24.750.000 FCFA Coordination des animateurs 7.000.000 FCFA Secrétariat et matériels divers 7.000.000 FCFA Réunions avec la CEB et divers imprévus 14.800.000 FCFA Sous-total 53.550.000 FCFA TOTAL 149.000.000 FCFA

7.3.2.5. Identification des ONG

L'équipe en charge de l'étude d'impact a identifié quelques ONG qui seraient susceptibles d'intervenir pour assurer l'appui aux populations affectées par le Projet. Ces institutions ont été contactées pour qu'elles indiquent leurs méthodes d'intervention, leurs moyens et quelques informations sur leurs tarifs de base. Il leur a été précisé que leur participation éventuelle était du seul ressort de la CEB.

Les ONG identifiées au Togo sont: GRADSE/PHCI et INADES Formation. Les ONG identifiées au Bénin sont GERED et DEDRAS. Une présentation détaillée de ces ONG est fournie en annexe du rapport d'étude d'impact.

7.4. Mesures de surveillance et de suivi

7.4. 1. Principes

Les mesures de surveillance et de suivi doivent permettre de rendre compte de l'exécution et de l'efficacité des mesures de compensation et d'atténuation d'une part, et de l'évolution des impacts environnementaux du Projet, d'autre part.

7.4.2. Suivi du plan de réinstallationpar les ONG

En ce qui concerne le plan de réinstallation, la mise en oeuvre des mesures sera en grande partie effectuée par des ONG sélectionnées, qui en assureront également la surveillance et le suivi, sous la supervision de la CEB. La Cellule environnement de la CEB dispose en effet de personnel qualifié pour ces opérations.

C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11 348111 RP02, rév. Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 163 Novembre 2003

Les budgets nécessaires sont détaillés dans le document correspondant (COYNE ET BELLIER, 2003) et résumés dans le Tableau 31. Ces coûts intègrent des comptes-rendus réguliers sur l'avancement des opérations, des visites sur site, et des réunions régulières avec la CEB.

Les coûts de ces mesures, qui comprennent la maîtrise d'oeuvre et le suivi, sont résumés de manière distincte dans le Tableau 32 dans le cadre des mesures de surveillance et de suivi.

Ceci concerne:

- Le suivi de la réinstallation des familles dont les habitations devront être déplacées; Des indicateurs appropriés permettront de rendre compte de l'exécution des mesures, et notamment: le nombre de familles indemnisées et réinstallées, le nombre de cases reconstruites.

- Le suivi des mesures pour la reconstitution des moyens de production (villages, terres, arbres)

Indicateurs:

Nombre de villages, nature et coût des projets d'intérêt collectif. Nombre d'ayants-droit pour les pertes d'exploitation agricole et les pertes de revenus des arbres à vocation économique, nombre d'arbres isolés

7.4.3. Suivi effectué par la CEB

La CEB a la responsabilité de l'exécution de l'ensemble du plan de gestion de l'environnement, y compris les mesures de surveillance et de suivi du plan de réinstallation qu'elle délègue aux ONG.

La CEB interviendra plus directement dans l'exécution et le suivi des mesures suivantes: Mesures en faveur des zones écologiques sensibles:

- Programme d'accompagnement écologique sur les zones d'intérêt particulier. Le suivi de cette mesure se matérialisera par un bilan des investigations floristiques et faunistiques sur les zones d'intérêt écologique. Indicateurs: nombre d'espèces recensées au cours des inventaires de terrain.

- Compensation des surfaces de forêts classées perdues (forêts classées de Atakpamé et Hawé);

- Compensation des arbres abattus dans la forêt de Mango;

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préserver la strate arbustive au - Adaptation des méthodes de débroussaillage pour niveau des forêts-galeries. Le suivi de cette mesure sera effectué sur la base de l'indicateur suivant : aire de territoire concerné. au Bénin. - Protection des rives au niveau de l'Ouémé, près de Bétérou, phase de travaux; - Suivi des obligations environnementales des entreprises en

- Dédommagements divers;

- Protection des traditions;

- Campagne d'information des populations.

7.4.4. Contrôle effectué par les Agences nationales

l'exécution des mesures du plan de gestion soit placée sous la Il est proposé que pour surveillance d'une instance extérieure, en l'occurrence l'Agence Béninoise au Bénin, et la cellule de coordination du Plan National d'Action pour l'Environnement (ABE) de l'Environnement (PNAE) au Togo. Ces Agences seront chargées par la CEB d'un mandat des opérations de compensation. Elles assureront dans leur pays contrôle et de suivi les respectif des visites dans les villages concernés par le Projet, afin de contrôler à travers documents établis et la discussion avec les villageois, que les inventaires des biens affectés compensatoires qui s'y rapportent ont été établis avec rigueur et dans le et les montants été respect et l'intérêt des personnes concernées, et que les compensations ont effectivement versées dans les délais et les montants prévus.

avec Ces Agences pourraient effectuer une mission de suivi tous les deux mois, établissement d'un rapport de mission transmis à la CEB et aux Préfets. Cela devrait représenter un total de six missions pour chaque Agence, sur la base d'une durée prévisionnelle de chantier d'une année environ.

Un budget de 9.000.000 FCFA pour chaque Agence sera mis à disposition par la CEB.

de 7.5. Récapitulatif des impacts du Projet et des mesures en faveur l'environnement: planning d'exécution et coûts

L'ensemble des mesures qui composent le plan de gestion de l'environnement est détaillé dans le Tableau 32. Celui-ci regroupe:

relatives au plan de réinstallation des populations affectées par le Projet - Les mesures et (PAPs), dont les principales dispositions sont rappelées dans cette étude, développées dans le plan de réinstallation (COYNE ET BELLIER, 2003). Le coût des mesures en faveur des PAPs, est de 1.134.595.000 FCFA;

11348111 RP02, rév. C Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin Etude d'impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 165 Novembre 2003

- Les mesures d'atténuation et de compensation des impacts du Projet, qui couvrent les dispositions en faveur de l'environnement. Le coût de ces mesures d'atténuation et de compensation est de 61.600.000 FCFA;

- Un poste «divers et imprévus» sur les sous-totaux précédents a été budgété à hauteur de 5% du total, soit 59.809.750 FCFA;

- Les mesures de surveillance et de suivi effectuées par les ONG (y compris les coûts de maîtrise d'oeuvre des mesures de compensation et du plan de réinstallation), pour un coût estimé de 95.450.000 FCFA, augmenté d'une provision à hauteur de 53.550.000 FCFA pour des interventions non programmées, la coordination, les réunions et les coûts de secrétariat et matériels divers, soit un total de 149.000.000 FCFA;

- Un budget spécifique de 18.000.000 FCFA pour le suivi effectué par les Agences nationales au Togo et au Bénin.

Le coût total du plan de gestion de l'environnement, y compris le plan de réinstallation, est de 1.423.000.000 FCFA.

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo / Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'impact sur l'Environnement Novembre 2003 166 COYNE ET BELLIER

en faveur de l'environnement et de leur coût Tableau 32: Récapitulatif des impacts du Projet, des mesures Mesures de suivi et de surveillance Réinstallation et Mesures d'atténuation et de compensation Impacts Responsabilités Caractérisation et Indicateurs N° Caractérisation Coût (FCFA) Caractérisation Nature et Intensité d'exécution et planning coûts (FCFA) du territoire concerné poste CEB et entreprise Suivi de l'exécution du Aire sur la 1 Adaptation des méthodes de coût intégré au et linéaire de berges Destruction de végétation Impact négatif, transitoire et chargée des travaux débroussaillement permanent débroussaillage pour préserver la « divers dans les zones d'intérêt strate arbustive, imprévus " atténué » (CEB) pour les arbres strate arbustive des forêts-galeries écologique lors des des berges de construction et protection de Biologie Bilan des investigations Nombre d'espèces travaux Programme d'accompagnement 4.000.000 Laboratoire cours des de la ligne (forêts 2 Végétale de l'Université sur les zones d'intérêt recensées au écologique sur les zones d'intérêt de terrain classées, forêts-galeries) du Bénin écologique inventaires particulier __ ___ CEB Surface de forêt 3 Compensation des surfaces de 12.200.000 compensée forêts classées perdues (Atakpamé et Hawé) Nombre d'arbres 4 Compensation des arbres de la 4.000.000 forêt de Mango Cf 2 Cf 2 Cf 2 - Cf 2 Perturbation des habitats Impact négatif, de faible _ _ Nombre de familles faunistiques intensité, transitoire 85.890.000 ONG en charge de la Suivi de l'exécution par Impact négatif et permanent 5 Plan de réinstallation: indemnité I'ONG avec visites et indemnisées et réinstallées Déplacement Involontaire correspondant au coût procédure de populations situées sur ces PAPs: 145 familles par famille Réalisation comptes-rendus. des de remplacement de l'habitation réinstallation. sur le corridor et de leurs situées sur le corridor avant la phase chantier Coût: 43.250.000 Nombre d'arbres isolés à habitations _ 753.205.000 ONG en charge des Suivi de l'exécution par Impact négatif, irréversible, et 6 Plan de réinstallation: indemnité l'ONG avec visites et vocation économique et Destruction d'arbres à à la valeur processus d'identification économique significatif sur les revenus correspondante ayants-droit et de comptes-rendus. nombre d'ayants-droit vocation marchande des plantations et/ou des d'exploitation pour les compensation Coût: 30.000.000 populations (arbres isolés), en aux revenus générés particulier les femmes _ des Suivi de l'exécution par Nombre de villages, : indemnité 118.000.000 ONG en charge et coût des d'une servitude Impact négatif et permanent 7 Plan de réinstallation d'identification l'ONG avec visites et nombre, nature Création aux villages pour la perte de processus collectif de 52 m de large sur 434 sur l'exercice du droit de des ayants-droit et de comptes-rendus. Coût: projets d'intérêt villageois): pouvoir et de propriété sur le km de long propriété (terroirs un compensation 7.200.000 implantation définitive corridor, et destinée à financer d'équipements, interdiction de projet d'intérêt collectif. planter des arbres, interdiction de nouvelles constructions ONG en charge du Hectares de terrains acquis indemnité 161.800.000 CEB Impact négatif, involontaire et 8 Plan de réinstallation: recensement des Acquisition de terrains coutumier et de permanent sur le droit de aux villages si droit exploitants sur les pour les postes acquisition selon droit modeme transformation propriété (droit coutumier et/ou territoires des postes et droit modeme) pour autres cas du processus d'indemnisation (cf 9) de l'exécution par Nombre d'ayants-droit Indemnité 15.700.000 ONG en charge du Suivi Impact négatif, involontaire et 9 Plan de réinstallation: d'identification l'ONG avec visites et Pertes d'exploitation correspondante aux coûts de processus agricole sur les terrains permanent pour les des ayants-droit et du comptes-rendus. exploitants/usufruitiers des préparation d'une nouvelle parcelle Coût: 15.000.000 occupés par les postes, attribuée par le chef de processus de et pistes terres de terrain, pylônes village compensation

11 34P' RP02, rév. C Ligne d'lnterconnexion Nord Togo / Nord B; ' Togole4-1 B / JLP/SCA Etude d'Impact sur l'Environnement COYNE ET BELLIER 167 Novembre 2003

Tableau 32 (suite) inpacts Réinstallation et Mesures d'atténuation et de co pensation Mesures de suivi et de surveillance Caractérisation Nature et Intensité N° Caractérisation Coût (FCFA) Responsabilités Caractérisation et Indicateurs d'exécution et planning coûts Dédommagements divers Impacts négatifs potentiels, 10 Campagne d'information sur le 7.000.000 CEB et nuisances dues au temporaires ou permanents: projet (planning, déroulement) chantier (dégâts aux perte de valeurs matérielles cultures, pollutions, VIH) (puits, cultures), nuisances de chantier ycompris VIH 11 Obligations de l'entreprise: main Coûts supportés par Entreprise en charge des CEB et ONG : Suivi des Nombre d'ayants-droit et d'oeuwe locale, conditions l'entreprise travaux dispositions du « plan nature des dommages sanitaires correctes, prévention des VIH ",élaboré par pollutions, respect des zones l'entreprise. Coût: cf 5 sensibles et des cultures, prévention des maladies sexuellement transmissibles Risque de perte de Impacts négatifs potentiels: 12 Cérémonies autorisant le Coût intégré au poste ONG/CEB valeurs culturelles perte de valeurs culturelles déplacement de fétiches * divers et (fétiches) et/ou (fétiches associés aux arbres et Procédure d'arrêt des travaux en imprévus . archéologiques aux maisons) cas de découverte archéologique Préconisation demandée par les bailleurs de fonds au vu 13 Renforcement des capacités de la 26.000.000 de l'inexistence de procédures standards à la CEB en ce CEB en matière d'environnement: qui conceme l'environnement développement de «standards environnement pour les lignes" 14 Renforcement des capacités de la 8.400.000 CEB en matière d'environnement: formation intemationale Emploi de main d'oeuvre Impacts positifs directs pour les - locale en phase travaux populations. Bénéfice attendu: et exploitation. 7.395.000 FCFA/an (entretien annuel) Utilisation pistes d'accès Impact positif indirect pour déplacements locaux. A terme, raccordement à Impact indirect: perspectives l'électricité pour les de développement économique populations riveraines et social positives

Sous-total mesures du plan de réinstallation 1.134.595.000 FCFA divers et imprévus budgétés à 5%du coût ci-dessus 56.729.750 FCFA Sous total mesures d'atténuation et de compensation 61.600.000 FCFA divers et imprévus budgétés à 5%du coût cl-dessus 3.080.000 FCFA Sous-total mesures de surveillance et de suivi ONG (yc maîtrise d'oeuvre) 95.450.000 FCFA Divers, coordination et réunions pour la surveillance et le suivi effectué par les ONG 53.550.000 FCFA Contrôle et suivi effectué par les Agences nationales 18.000.000 FCFA Coût total des mesures du plan de gestion de l'environnement (y compris pian de réinstallation) 1.423.000.000 FCFA

Togo354-1 B / JLP/SCA Ligne d'Interconnexion Nord Togo Nord Bénin 11348111 RP02, rév. C Etude d'Impact sur l'Environnement 1 1 i

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