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Sur les traces du lynx Prises de vues avec des pièges photographiques Gilbert Paquet & Alain Mabille 2015 Remerciements Nous tenons ici à remercier chaleureusement Monsieur Sébastien Sachot, Conservateur de la faune du Canton de Vaud ainsi que Monsieur Fridolin Zimmermann, biologiste au KORA, pour leur soutien lors de l’élaboration de notre projet photographique. 2 Table des matières 1. Introduction ............................................................................... 4 2. Matériel et méthodes ................................................................... 5 3. Résultats ................................................................................. 10 3.1. Analyse quantitative et qualitative .......................................... 10 3.2. Photographies de lynx ........................................................... 12 3.3. Photographies d’autres espèces animales ................................. 26 4. Discussion ................................................................................ 35 4.1. Analyse des résultats ............................................................ 35 4.2. Photographies ...................................................................... 36 5. Conclusion ............................................................................... 38 6. Bibliographie ............................................................................ 38 7. Annexe .................................................................................... 39 3 1. Introduction Le piégeage photographique est une technique utilisée depuis une vingtaine d’années dans le monde scientifique pour le recensement et le dénombrement d’espèces rares et patrimoniales comme le tigre en Inde (Karanth, 1995), le léopard de l’Amour en Russie (Kostyria, 2003), ou chez nous en Suisse, le lynx (Laass, 2002). La majorité des images sont réalisées avec des pièges photographiques vendus dans le commerce. Ces pièges fournissent des images de qualité médiocre mais qui permettent de déterminer les espèces photographiées et de reconnaître les individus lorsque ceux-ci possèdent un pelage individuel comme les grands félins à pelage tacheté. Michael « Nick » Nichols (Nichols, 1997) et Steeve Winter (Chadwick & Winter, 2008) sont des photographes pionniers qui ont réalisé des magnifiques photographies de tigres ou de léopards des neiges. Ils ont développé une technique qui permettait d’utiliser des boîtiers photographiques de type reflex. C’est le National Geographic, célèbre revue américaine, qui a fait découvrir au monde leurs images fantastiques. L’objectif de notre travail est de réaliser de belles images de lynx avec la faune locale qui l’accompagne, en utilisant notre propre système de piège photographique. L’efficacité des pièges de notre fabrication sera aussi comparée avec celle des pièges du commerce. 4 2. Matériel et méthodes Nous avons développé et construit notre propre système de pièges photographiques. Neuf pièges ont été fabriqués. Les pièges sont composés principalement d’un boîtier numérique reflex, de 2 flashs, d’un capteur de mouvement avec électronique complémentaire, d’une caisse étanche pour protéger le boîtier reflex des intempéries et d’une série de différents câbles (figure 1). Les appareils photos reflex produisent des images variant de 8 à 18 millions de pixels. Les boîtiers suivants ont été utilisés : • Canon EOS 20D (1x) ; • Canon EOS 350D (3x) ; • Canon EOS 1000D (1x) ; • Canon EOS 1100D (3x) ; • Canon EOS 1200D (1x). Six pièges du commerce ont aussi été utilisés. Ils sont principalement de la marque Scoutgard et fournissent des images de 5 millions de pixels (figure 2). Les pièges ont été mis en action entre le 1er août 2014 et le 31 janvier 2015 dans les forêts jurassiennes situées entre la Dôle et Sainte-Croix. Ils ont été disposés principalement sur des passages potentiels de lynx qui étaient déjà connus ou qui ont été découverts lors de prospections de terrain effectuées pendant le projet. Les pièges du commerce étant beaucoup plus faciles à poser que les pièges reflex, ils ont souvent été utilisés pour vérifier d’éventuels passages favorables. De plus, ils ont permis de faire des comparaisons statistiques avec notre système de piégeage photographique. La position exacte de tous les pièges a été déterminée à l’aide d’un GPS. 5 Figure 1. Piège photographique reflex avec les accessoires (haut) et installé sur le terrain (bas). 6 Figure 2. Piège photographique du commerce fixé contre un tronc d’arbre. Les pièges photos sont relevés une fois par semaine environ. Les accus de l’appareil photo, des flashs, du capteur de mouvement ainsi que la carte mémoire sont alors changés. Les images sont chargées sur l’ordinateur et analysées. Dans un tableau général où une ligne correspond à une date, les données suivantes sont inscrites : • date ; • lieu (commune et lieu-dit) ; • coordonnées géographiques ; • espèce(s) animale(s) si prise de vue ; • type d’appareil. Une occurrence est définie comme une espèce animale sauvage différente photographiée par jour (24 heures) et par site. Si la même espèce est photographiée plusieurs fois pendant 24 heures sur le même site, il n’y aura qu’une occurrence. Les espèces domestiques telles que chats et chiens n’ont pas été comptabilisées. 7 Dans le cas particulier des lynx, les images des individus photographiés sont envoyées au KORA (organisme qui s’occupe de l’étude des grands carnivores en Suisse) pour qu’ils établissent ou confirment une identification de lynx. En effet, les lynx possèdent un pelage individuel qui permet de différencier parfaitement les individus (figure 3). 8 Figure 3. Lynx B265 photographié le 17.9.2014 (haut) et le 22.11.2014 (bas). Les taches du pelage sont positionnées exactement aux mêmes endroits. 9 3. Résultats 3.1. Analyse quantitative et qualitative Les neuf pièges reflex ainsi que les six pièges du commerce ont permis de réaliser un échantillonnage de 2272 jours potentiels de piégeage dont 1524 jours avec des pièges reflex et 748 jours avec des pièges du commerce. En réalité, suite à différents problèmes techniques survenus sur les pièges reflex (câbles rongés par animaux, accus vides, cartes pleines) ce nombre est réduit à 2207 jours. Au total, 29 sites ont été échantillonnés avec un maximum de 15 sites échantillonnés simultanément. Il y a eu des occurrences sur 475 jours. En comptant les espèces différentes comptabilisées le même jour, on obtient un total de 663 occurrences. Les pièges reflex ont eu moins d’occurrences que les pièges du commerce par rapport au nombre de jours de piégeage effectifs : 14,1 % pour les pièges reflex et 36% pour les pièges du commerce (tableau 1). Tableau 1. Résultats quantitatifs de la campagne de piégeage et comparaison piège reflex et piège commerce. Catégories Total [%] Total jours piégeages potentiels 2272 Total jours piégeages effectifs 2207 100 Jours effectifs avec au moins une occurrence 475 21,5 Total des occurrences 663 Jours effectifs pièges reflex 1459 66,1 Jours effectifs pièges commerce 748 33,9 Jours effectifs avec au moins une occurrence piège reflex 206 14,1 Jours effectifs avec au moins une occurrence piège commerce 269 36,0 Sites échantillonnés 29 Nombre maximum de pièges en fonction simultanément 15 Nombre maximum de pièges reflex en fonction simultanément 9 10 Trente-trois espèces ont été photographiées dont 17 espèces de mammifères et 16 d’oiseaux. Le chamois est l’espèce photographiée la plus fréquente (173) suivie du renard (113). Dix-huit occurrences de lynx ont été obtenues. Autre félin du Jura, le chat sauvage a été photographié quant à lui 12 fois (tableau 2). Parmi les oiseaux, le geai des chênes est l’espèce la plus fréquente, suivie de près par la grive draine et le merle noir. Les résultats ne reflètent pas complètement la diversité totale de la faune d’une zone ou d’un secteur, car les pièges photos ont été posés pour obtenir principalement des images de lynx. Le tableau général des occurrences est donné en annexe (tableau 4). Tableau 2. Espèces photographiées avec leurs occurrences respectives. Mammifères Occurences Oiseaux Occurences Blaireau 26 Buse variable 2 Campagnol roussâtre 4 Geai des chênes 33 Cerf 20 Grive draine 30 Chamois 172 Grive musicienne 9 Chat sauvage 12 Gros bec 2 Chauve-souris 2 Merle noir 23 Chevreuil 39 Mésange bleue 2 Ecureuil 24 Mésange charbonnière 7 Fouine 6 Mésange huppée 1 Lérot 1 Mésange nonnette 1 Lièvre 2 Pic épeiche 9 Loir 6 Pic mar 4 Lynx 18 Pic noir 2 Martre 31 Pigeon ramier 8 Mulot sp 34 Pinson des arbres 6 Renard 113 Sittelle torchepot 1 Sanglier 13 Occurrences totales 523 140 11 3.2. Photographies de lynx Nous avons pu réaliser à 18 occasions des images de lynx (occurrences), dont 14 fois avec des pièges de notre fabrication et 4 fois avec des pièges du commerce (tableau 3). La première image de lynx a été obtenue le 17.9.2014 à St-George (figure 4). Elle est malheureusement floue, suite à un problème technique (profondeur de champ). Néanmoins l’identification reste possible. Il s’agit de l’individu B265, une femelle (figure 4). Elle est connue depuis le 13.2.2012 (Zimmermann & al. 2012). Elle sera encore photographiée le 22.11.2014 et le 25.12.2014, chaque fois sur le même site (figure 5). Le deuxième lynx a été photographié le 28.9.2014 sur la commune de Montricher (figure 6). C’est aussi une femelle qui porte le code B123. Elle est connue depuis 2006 (Zimmermann & al. 2012). Un troisième individu (B451) a été photographié le 1er novembre 2014 sur la commune de Baulmes. Il sera photographié encore 3 fois supplémentaires, le 11.11.2014,