Volume 1 - Number 1 - March 2017

EWASH & TI Journal, 2019 Volume 3 Issue 4, Page 238-252 Environmental and Water Sciences, Public Health & Territorial Intelligence Env.Wat. Sci. pub. H. Ter. Int. J. ISSN Electronic Edition : 2509 - 1069 Acces on line : http://revues.imist.ma/?journal=ewash-ti/

Section : Environmental and Water Sciences Publication type : Full Paper

Morphosedimentary evolution of Mamelles and Ouakam beaches (, ) Evolution morphosédimentaire des plages des Mamelles et de Ouakam (Dakar, Sénégal)

Received 30 Oct. 2019 PAPA SAGNE1,2, BOUBACAR FALL1, KADER BA1,2 & EL HADJI SOW1 Accepted 21 Nov. 2019 (1) Laboratoire de Biostratigraphie et Sédimentologie / Département de Géologie On line 31 Dec. 2019 Faculté des Sciences et Techniques / Université Cheikh Anta Diop de Dakar Dakar, Sénégal Email : [email protected] ; [email protected] ; [email protected] ; [email protected] (2) Laboratoire de Télédétection Appliquée / Institut des Sciences de la Terre / Université Cheikh Anta Diop de Dakar Dakar, Sénégal Email : [email protected] ; [email protected]

KEY WORDS Abstract The coasts are among the most dynamic environments on the surface Beach profile, Grain size on the earth. The most fundamental impact of waves with respect to the coastal index, zone, is that they introduce energy which is responsible for sediment erosion and Morphosedimentary, transport. Thus, the evolution of the coastal morphology result from the Seasonal process, Vertical distribution of this energy through time and space. The purpose of this article is movements. to study the morphosedimentary evolution of Mamelles and Ouakam beaches in response to the swells and waves action through a regular monitoring of beach profiles and sedimentological analysis (vertical movements and granulometric variations) between August 2013 and August 2014. Data obtained show that each of beaches have a relatively low width with an average of 27.53 m in Ouakam and 32.98 m in Mamelles. The slopes are respectively 7.82% and 9.37%. The widths, slopes and shapes of the beach are more variables in Mamelles beach. The annual balance of vertical movements is negative in Mamelles and positive in Ouakam. The accretion are more marked during the dry season whereas the rainy season recorded a predominant erosion. Sediments show fine to medium size in Mamelles and medium size in Ouakam. There are very well to moderalety classified in Mamelles and moderately well classified in Ouakam. They are homogeneous in Ouakam and heterogeneous in Mamelles. All these differences could indicate a lack of linkage between these two beaches or different hydrodynamic conditions. Indeed, the beach of Mamelles, unlike that of Ouakam presents a form of bay which causes waves refraction. There are also some beach rocks playing a role of natural breakwater against the waves. All these conditions reduce the waves energy.

MOTS CLES Résumé Les littoraux sont parmi les environnements les plus dynamiques de la Fonctionnement Terre. Les vagues et les houles constituent la source d’énergie principale saisonnier, Indices responsable des érosions et transport des sédiments. Ainsi, l’évolution de la granulométriques, morphologie côtière résulte de la répartition de cette énergie dans le temps et Morphosédimentaire, dans l’espace. Cet article propose d’étudier le fonctionnement Mouvements verticaux, morphosédimentaire des plages des Mamelles et Ouakam en réponse à l’action Profil de plage. des houles et vagues à travers un suivi régulier de profils de plage et une analyse

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sédimentologique (mouvements verticaux et variations granulométriques) entre août 2013 et août 2014. Les données obtenues montrent que ces plages présentent chacune une plage aérienne relativement étroite avec une largeur moyenne de 27,53 m à Ouakam et de 32,98 m aux Mamelles. Les pentes sont respectivement de 7,82 % et 9,37 %. Les largeurs, les pentes et les formes du profil de plage sont plus variables aux Mamelles. Le bilan annuel des mouvements verticaux est négatif aux Mamelles et positif à Ouakam. Les accumulations sont plus marquées pendant la saison sèche alors que l’hivernage enregistre une prédominance des érosions. Les sédiments sont fins à moyens aux Mamelles et moyens à Ouakam. Ils sont très bien à moyennement classés aux Mamelles et très bien à moyennement bien classés à Ouakam. Ils sont homogènes à Ouakam et hétérogènes aux Mamelles. Toutes ces différences témoignent d’une absence de communication entre ces plages ou de conditions hydrodynamiques différentes. En effet, la plage de Ouakam, contrairement à celle des Mamelles, présente une forme en baie entrainant la réfraction des vagues. On note aussi la présence de beach rocks jouant le rôle de brise lame naturel contre les vagues. Toutes ces conditions atténuent l’énergie des vagues.

1. Introduction les études d’évolution historique de la ligne de rivage ne Les littoraux sont parmi les environnements les plus permettent pas de connaitre les caractéristiques évolutifs à la surface de la Terre [1], [2]. L’érosion côtière, sédimentologiques des littoraux, de quantifier les une des problématiques de ce milieu, est un phénomène volumes de sédiments mobilisés par les agents naturel affectant plus de 70% des plages du monde [3]. hydrodynamiques et d’observer les variations C’est un phénomène dont les facteurs responsables sont à morphologiques d’un profil de plage pour une éventuelle la fois naturels et anthropiques. Ces facteurs adaptation aux conditions hydrodynamiques. interviennent à diverses échelles : géologique Ce manque de données sur le fonctionnement (plurimillénaires), historique (siècles, décennies), morphosédimentaire en réponse aux facteurs saisonnière (annuel), évènementiel (quelques heures à hydrodynamiques dans de nombreux sites au Sénégal en quelques jours) jusqu’à l’échelle instantanée (minutes, plus de l’état d’érosion généralisée des côtes sont parmi secondes). Ceci explique le fait que les évolutions des les principales motivations de cet article. L’objectif est milieux littoraux ainsi que les processus qui les d’étudier, au niveau des plages des Mamelles et Ouakam, conditionnent sont largement dépendants de l'échelle les tendances de l’évolution à court terme (échelle temporelle [4]. On distingue alors, sur le long terme annuelle) des mouvements sédimentaires verticaux (échelle historique), des phénomènes de progradation, de (érosions et accumulations), des caractéristiques stabilité ou d’érosion côtière matérialisés par des morphologiques (largeurs, pentes et formes du profil fluctuations de la ligne de rivage et, sur le court terme de plage) et sédimentologiques (moyennes (échelle saisonnière, événementielle et instantanée), des granulométriques et le classement des grains) en réponse mouvements sédimentaires et morphologiques au niveau à l’action des agents hydrodynamiques. Pour cela, un suivi des profils de plage dont l’importance dépend de la morphosédimentaire a été effectué entre août 2013 et nature et de l’amplitude des agents hydrodynamiques août 2014. (houles, vagues et marées). Ainsi, la référence [5], indiquait que le fait qu’une plage, ses pentes ainsi que ses 2. Matériels et Méthodes sédiments soient en équilibre avec les houles, implique 2.1. Présentation de la zone d’étude que toute modification de celles-ci entraine un changement dans sa morphologie. Les plages des Mamelles et de Ouakam se localisent à l’extrême Ouest de la région de Dakar, région la plus L’évolution des côtes sénégalaises a fait l’objet de occidentale du Sénégal (Cf. Fig. 1). plusieurs études, entre autres [6], [7], [8], [9], [10], [11], [12], [13], [14], [15], [16], [17], [18], [19] et [20]. La majorité de ces études avaient pour objectif de connaitre les fluctuations historiques de la ligne de rivage (échelle historique). Or, il est recommandé d’installer de station de mesure permettant de lever, à intervalle de temps faible et régulier, des profils de plage afin d’obtenir des données quantitatives et précises [21], [22] puisque

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Du point de vue hydrodynamique, les facteurs qui interviennent avec le plus d’efficacité sur la morphologie côtière de la région de Dakar sont les houles et les marées [8], [23]. Le régime des marées est de type semi-diurne et le marnage varie entre 1,2 et 1,6 m en marée de vives eaux puis entre 0,5 et 0,6 m en marées de mortes eaux situant ainsi les côtes sénégalaises dans un régime microtidal [8]. Ce faible marnage associé au fait que les courants de marées sont faibles avec des vitesses inférieures à 0,15 m/s [8], font que l’influence directe de la marée sur l’évolution morphologique du littoral est faible [12], [26], [16]. Les houles constituent alors les facteurs d’évolution les plus dynamiques. La région de Dakar est sous l’influence de trois types de Fig. 1 : Situation de la zone d’étude houles : Source : Travail personnel - Les houles du Nord-Ouest, issues de l’Atlantique nord Du point de vue géomorphologique, les plages des sont présentes pendant toute l’année. Leurs effets se font Mamelles et de Ouakam sont localisées sur une côte moins sentir au niveau des plages des Mamelles et de rocheuse (Cf. Fig. 2) escarpée. Celle-ci, formant la façade Ouakam suite à une diffraction sur la Pointe des Almadies, maritime de la ville de Dakar, s’étend sur environ 59,5 km [27]. Ceci provoque une modification de leur direction et de long [8] entre et Hann Bel Air [23]. Elle présente une diminution de leur énergie [8] avant leur arrivée sur une orientation ENE-WSW de Yoff à la Pointe des la côte roche. Almadies, ensuite NNW-SSE de la Pointe des Almadies au Cap Manuel et enfin SW-NE entre le Cap Manuel et Hann - Les houles du Sud-Ouest, issues de l’Atlantique sud se Bel Air [23]. manifestent entre juillet et octobre (saison des pluies). Elles affectent la côte au Sud de Dakar ainsi que celle d’Ouest où se situe notre zone d’étude. A ces deux types de houles, s’ajoutent les houles exceptionnelles d’Ouest dont la direction est N260° à 270°E. Elles peuvent affecter tout le littoral sénégalais généralement aux mois d’octobre, novembre et décembre. Elles semblent correspondre aux raz de marée signalés dans la mer des Caraïbes [28]. De plus en plus, ces houles qui étaient bien circonscrites (octobre, novembre, décembre) commencent à se manifester tout le long de l’année. Elles peuvent participer à l’augmentation des risques liées à la mer, tel que les submersions marines des zones basses, l’érosion côtière avec parfois la rupture ou la destruction de cordons dunaires [29], [26]. Fig. 2 : Morphologie du littoral de Dakar 2.2. Méthodologie Source : Travail personnel Les méthodes permettant d’apprécier les différentes L’étude des caractéristiques géologiques de la Pointe des formes d’érosion côtière sont fonction des dimensions Almadies à celle de Hann, secteur des Mamelles-Ouakam, spatiales et temporelles considérées [8]. Dans le cadre de montre que le littoral est rocheux et constitué de roches cette étude, l’objectif étant de faire un suivi du appartenant au volcanisme pléistocène des Mamelles [23] comportement dynamique des plages des Mamelles et de daté du Quaternaire [24] ; [25]. Ces roches sont Ouakam sur un cycle de plage, l'échelle annuelle qui essentiellement des dolérites, basanites tuffs stratifiées, permet d’étudier l'évolution saisonnière des littoraux a scories et des cinérites [25]. Au niveau des Mamelles, la été utilisée. Elle permet d’évaluer le comportement présence de failles permet de distinguer un compartiment morphosédimentaire d’un segment littoral en réponse à sud et un compartiment nord [25]. La Mamelle l’action des agents hydrodynamiques [8]. Son utilisation occidentale borde la plage de Ouakam au Sud et celle des nécessite de faire un suivi régulier des littoraux par la Mamelles au Nord. mise en place d’une série de profils transversaux de plage (ou cross-shores).

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Parallèlement au suivi morphologique, des échantillons de que le profil mesuré s’ajuste le plus possible à la sédiments ont été prélevés afin de mettre en évidence la morphologie du moment. variabilité spatio-temporelle des caractéristiques sédimentologiques de la zone considérée. Ainsi, deux méthodes ont été utilisées : la méthode topographique et la méthode sédimentologique. 2.2.1. Méthode topographique Elle permet de mesurer le comportement dynamique d’un segment côtier par la mise en place d’une série de profils transversaux. Le matériel utilisé pour effectuer les levés topographiques est constitué par un niveau de chantier, un trépied, une mire (Cf. Fig. 1), un ruban, une boussole et un GPS. Chaque profil de plage est mesuré à partir d'un repère arrière fixe calé grâce à une valeur d'angle de la tourelle du niveau à partir d’un repère arrière lointain. Les Fig. 3 : Niveau de chantier, trépied et mire directions des profils de plage sont contrôlées par une Source : Travail personnel boussole pour permettre leur comparaison dans le temps. Les repères arrière lointains sont localisés suffisamment Les différentes unités morphologiques de la plage ont été en arrière de la plage pour ne pas être détruits. déterminées en utilisant la terminologie classique de [30] (Cf. Fig. 4). On distingue la haute plage qui n’est Les coordonnées des repères arrière fixes à partir recouverte que lors des fortes houles (houles de desquelles les profils de plage ont été calés sont données tempête), l’estran qui est la zone de balancement des par un GPS. Durant la mesure des profils, les points de marées et la plage sous-marine qui est toujours rupture de pente ont été minutieusement levés, de sorte submergée (Cf. Fig. 4). La haute plage et l’estran constituent la plage aérienne.

Fig. 4 : Principales unités morphologiques d’une plage sableuse et ses agents dynamiques Source : [30] Les volumes d'accumulation ou d'érosion ont été obtenus V = Volume érodé ou accumulé en m3/m ;.S = Surface par superposition des profils deux à deux dans un érodée ou accumulée en m2 1 = mètre linéaire de plage. intervalle de temps séparant deux campagnes de mesure Ce logiciel permet aussi de calculer la pente de chaque consécutives. En considérant qu’il n’y a pas de unité de la plage par la formule suivante : modifications à un (1) mètre de part et d’autre du profil, ΔH le volume de sable érodé (-) ou accumulé (+) en mètre P (%) = ×100 cube par mètre linéaire de plage (m3/m) est calculé entre ΔD deux campagnes et pour chaque unité morphologique, par le logiciel « Profiler 3.0 XL » par la formule : V= S x 1. P = Pente moyenne en % ; ΔΗ = Dénivelée (m) ; ΔD = Distance (m)

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2.2.2. Méthode sédimentologique terme que la morphologie à la dynamique marine [8] ; Lorsque l’on veut traiter les aspects sédimentaires d’une [32]. Les sédiments prélevés ont d’abord été lavés à l’eau plage, il y’a deux conditions fondamentales : la nature de sur un tamis de 50 µm dans le but d’enlever les sels et les l’échantillonnage et les techniques de prélèvement [9]. impuretés, puis séchés à l'étuve. Un volume de 150 g de Celles-ci sont fonction du problème que l’on veut traiter ce sédiment sec a fait l’objet d’une décarbonatation par et des échelles de temps et d’espace considérées. Pour la attaque à froid à l’acide chlorhydrique à 30 %. A la suite présente étude qui a pour objectif la détermination de la de plusieurs lavages, l'échantillon décarbonaté a été dynamique sédimentaire, seuls les sédiments superficiels séché à l'étuve avant d’être soumis au tamisage sur une ont un intérêt car ce sont eux qui traduisent la dynamique série de 16 tamis de norme AFNOR (série de précédant l’échantillonnage. De ce fait, le prélèvement raison ). Les refus pondéraux des tamis ont été s’est fait par simple raclage au niveau de la couche superficielle pour éviter d’avoir des échantillons qui sont pesés avec une balance de précision au milligramme près, des mélanges de différentes laminées, et donc des puis reportés sur une fiche de tamisage. Le poids des conditions de dépôts différentes [31]. De tels échantillons différents refus des tamis a été saisi dans le logiciel n'ont pas de signification et ne peuvent être utiles pour « GRADISTART » qui calcule automatiquement les obtenir des informations sur les conditions de dépôt. pourcentages pondéraux de chaque fraction Aussi, la profondeur maximum conseillée pour les granulométrique et détermine les indices prélèvements des sédiments de plage oscille entre 1,5 et granulométriques correspondants. Les indices 2 cm de profondeur [8]. Les prélèvements ont été granulométriques pris en compte sont la moyenne effectués tous les deux mois au niveau de la haute plage, granulométrique qui renseigne sur la taille des sédiments du mi-estran, du bas estran (mer) et de la zone de (Cf. Table 1) et le classement, uniquement pour les déferlement à cause du fait que les caractéristiques sédiments unimodaux. sédimentologiques d’une plage s’adaptent à plus long Tab. 1 : Classification granulométrique 2000 µm 1000 µm 500 µm 250 µm 125 µm 63 µm

Sables très grossiers Sables grossiers Sables moyens Sables fins Sables très fins Silts Source : [33] Ces méthodes d’études utilisées ont bien sûr des limites. On note également une certaine variabilité des Celles-ci peuvent être liées à la qualité des outils mais caractéristiques morphologiques, mais beaucoup plus surtout à leur manipulation. En effet, le niveau de accentuées au niveau de la plage des Mamelles qu’à la chantier, le trépied et la mire qui sont les outils plage de Ouakam. En effet, la comparaison l’évolution topographiques utilisés, sont très classiques comparée à des données morphologiques de la plage des Mamelles, la technologie actuelle pour les études de ce genre montre que sa plage aérienne présente des largeurs qui (DGPS, au tachéomètre laser etc.). Cependant, ils s’écartent très largement de part et d’autre de la constituent les seuls outils disponibles à notre niveau moyenne entre janvier et août 2014 (50,3 m en février avec toutefois, un degré de précision plus ou moins 2014 et 5,5 m en juin 2014) (Cf. Table 2). Par ailleurs, la faible. Ceci fait que, la majorité des erreurs qu’on puisse plus forte pente de cette unité est notée en juin 2014 relever soient liées à la manipulation (erreurs de correspondant à la période durant laquelle la plus faible centrage à la borne, de lecture, de changement de largeur a été obtenue (Cf. Table 2 et Fig. 5). La plage borne, etc.). Puisque les variations morphologiques à un sous-marine des Mamelles présente une pente mètre de part et d’autre du profil sont très faibles, ces légèrement comparable à celle de la plage aérienne avec erreurs sont considérées comme étant négligeables [34]. toutefois, des largeurs mesurées très différentes. Ainsi, Malgré toutes ces limites, ces méthodes utilisées pour 10,63 m de largeur moyenne mesurée contre 32,98 permettent d’obtenir une bonne idée des mouvements m pour la plage aérienne, on note une pente moyenne verticaux affectant un profil donné dans le temps. de 9,89 % contre 9,37% pour la plage aérienne. Les 3. Résultats et discussion pentes qui s’écartent de la moyenne sont enregistrées aux mois d’août et d’octobre 2014 (Cf. Table 2). 3.1. Résultats 3.1.1. Caractéristiques morphologiques Du point de vue morphologique, la plage aérienne La plage aérienne est très étroite aussi bien aux comprend une haute plage et un estran bien distincts. Mamelles qu’à Ouakam. En effet, sa largeur moyenne est L’estran, toujours présent, est plus large et un peu plus de 32,98 m aux Mamelles et 27,53 m à Ouakam. Par pentu que la haute plage qui est parfois absente ailleurs, elle présente respectivement une pente (respectivement 24,86 m contre 8,86 m et 11,7 % contre moyenne de 9,37 % et 7,82 %. 6,5 %) (Cf. Table 2). P. SAGNE & al 242

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Comparée à l’estran, la haute plage enregistre une plus profil de plage sont rectilignes et rectilignes à convexe. faible variabilité des caractéristiques morphologiques. Cependant, des formes convexes, convexes à rectilignes Elle disparait au mois de juin 2014 (Cf. Table 2 et Fig. 5) et concavo-convexes sont observées par moment suite aux houles exceptionnelles qui ont affectées la zone (Cf. Fig. 5). le 31 mai 2014. Les formes générales prédominantes du

Tab. 2 : Caractéristiques morphologiques de la plage des Mamelles Haute plage Estran Plage aérienne Plage sous-marine Mois L (m) P (%) L (m) P (%) L (m) P (%) L (m) P (%) Formes Août 2013 9,5 5,92 11 16,93 20,5 11,42 3,5 21,03 Convexe Convexe à Septembre 8,4 6,09 21,5 14,90 29,9 10,49 6 8,33 rectiligne Octobre 10,7 5,72 17,6 11,37 28,3 8,54 12 15,52 Convexe Rectiligne à Novembre 10,2 5,84 14 9,98 24,2 7,91 14,3 9,97 concave Décembre 7,3 6,47 32,4 9,68 39,7 8,07 8 6,83 Rectiligne Janvier 2014 8,3 10,22 37,1 7,92 45,4 9,07 16,9 5,74 Rectiligne Février 7,9 6,71 42,4 7,60 50,3 7,15 15 5 Rectiligne Rectiligne à Mars 8,8 6,14 30,2 9,21 39 7,67 11,5 6,83 convexe Rectiligne à Avril 8,8 6,14 36 7,24 44,8 6,69 23,5 5,37 convexe Mai ** ** ** ** ** ** ** ** ** Juin * * 5,5 13,34 5,5 13,34 4 11,25 Rectiligne Concavo- Juillet 8,8 6,14 27,7 14,02 36,5 10,08 7 10,14 convexe Août 2014 8,8 6,14 22,9 17,96 31,7 12,05 5,9 12,71 Convexe Rectiligne à Moyenne 8,86 6,5 24,86 11,7 32,98 9,37 10,63 9,89 convexe Source : Travail personnel L= largeur en mètres ; P = Pente en % ; ** Absence de données suite aux houles fortes du mois de mai 2014

Fig. 5 : Profils mensuels de la plage des Mamelles Source : Travail personnel Comme la plage aérienne des Mamelles, celle de Ouakam large que la haute plage mais un peu plus pentu. Il occupe comprend, morphologiquement, un estran et une haute l’essentiel de la plage aérienne et a enregistré sa largeur plage bien distincts. L’estran est au moins deux fois plus maximale en janvier 2014 avec 30,9 m (Cf. Table 3).

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La haute plage, avec des largeurs qui atteignent rarement aérienne. En effet, les pentes varient entre 6,62 % et 13 m disparait en mai 2014 (Cf. Table 3) suite aux fortes 30,62 % avec une moyenne de 13,59 % (Cf. Table 3). houles qui ont affecté le littoral pendant cette période. Ce profil présente une forme rectiligne dominante avec La plage sous-marine est caractérisée par des pentes apparition de formes concavo-convexe au mois de février relativement plus importantes que celles de la plage 2014 puis de mai à juillet 2014 (Cf. Fig. 6).

Fig. 6 : Profils mensuels de la plage de Ouakam Source : Travail personnel

Tab. 3 : Caractéristiques morphologiques de Ouakam Haute plage Estran Plage aérienne Plage sous-marine Mois L (m) P (%) L (m) P (%) L (m) P (%) L (m) P (%) Formes Août 2013 8,3 7,11 18,8 9,54 27,1 8,32 1,6 30,62 Rectiligne Septembre 8,3 9,28 23,8 9,14 32,1 9,21 10,2 16,27 Rectiligne à concave Octobre 7,1 8,03 19,9 7,34 27 7,68 11,2 11,07 Rectiligne Novembre 10 7,2 16 7,91 26 7,55 8 16,6 Rectiligne à convexe Décembre 4,8 6,67 25,8 8,18 30,6 7,42 7,2 12,41 Rectiligne Janvier 2014 11,2 5,24 30,9 8,31 42,1 6,77 9,4 6,62 Rectiligne Février 9,7 2,68 16 9,24 25,7 5,96 6,7 8,36 Concavo-convexe Mars 13,3 4,38 17 10,41 30,3 7,39 5 10,14 Rectiligne Avril 7,9 3,54 16,4 9,99 24,3 6,76 14,1 10,26 Rectiligne à convexe Mai * * 18,3 9,18 18,3 9,18 14 8,64 Concavo-convexe Juin 9,1 4,94 20,5 10,9 29,6 7,92 8,5 13,18 Concavo-convexe Juillet 5,8 5,17 18 11,69 23,8 8,43 9,2 10,59 Concavo-convexe Août 2014 4,1 10,73 16,9 7,43 21 9,08 4,8 21,99 Rectiligne à concave Moyenne 8,3 6,25 19,87 9,17 27,53 7,82 8,45 13,59 Rectiligne Source : Travail personnel *= disparition de la haute plage

3.1.2. Mouvements verticaux - Une première période qui va d’août 2013 à février 2014 L’analyse des mouvements verticaux des plages des marquée par une prédominance de l’accumulation avec Mamelles et de Ouakam laisse apparaitre une variabilité un maximum noté entre septembre et octobre 2013. spatio-temporelle. En effet, au niveau de la plage des Cette première période est interrompue par une érosion Mamelles, la plage aérienne présente globalement deux de faible ampleur entre octobre et décembre 2013. périodes caractéristiques (Cf. Table 4, Fig. 7) : - Une deuxième période couvrant le reste de la période d’étude et caractérisée par une succession de phases d’accumulation et de phases d’érosion avec des taux

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d’érosion supérieurs aux taux d’accumulation. Des phases la plage aérienne et -0,86 m3/m de plage à la plage sous- d’érosion généralisée ayant affecté toutes les unités marine (Cf. Table 4). morphologiques de plage ont été notées entre avril et juin La haute plage et l’estran présentent des mouvements qui 2014 et juillet et août 2014. sont majoritairement opposés. En plus, les taux Contrairement à la plage aérienne, la plage sous-marine a enregistrés par l’estran sont plus importants que ceux de enregistré une accumulation durant toute la période la haute plage. Ces deux unités de la plage aérienne ont d’étude sauf entre octobre et novembre 2013 puis entre enregistré chacune un bilan annuel négatif avec un taux juillet et août 2014 où elle a enregistré de faibles taux de -0,22 m3/m de plage à la haute plage et de -0,72 m3/m d’érosion (Cf. Table 4). de plage au niveau de l’estran (Cf. Table 4). Ce qui traduit pour cette plage, une situation d’érosion même si les taux Ce profil présente un bilan annuel négatif avec de très notés sont faibles. faibles taux d’érosion : -0,94 m3/m de plage au niveau de Tab. 4 : Evolution des mouvements verticaux (en m3/m de plage) de la plage des Mamelles Périodes Haute plage Estran Plage aérienne Plage sous-marine Août 2013 - Septembre 2013 +0,18 +0,43 +0,61 +0,70 Septembre - Octobre -0,20 +10,86 +10,66 +4,75 Octobre - Novembre -0,88 -1,26 -2,14 -1,00 Novembre - Décembre +0,47 -1,42 -0,95 +2,65 Décembre 2013 - Janvier 2014 -1,09 +6,72 +5,63 +2,79 Janvier - Février -0,10 +2,73 +2,63 +0,14 Février – Mars +0,49 -7,46 -6,97 / Mars – Avril 0 +5,39 +5,39 +4,70 Avril – Mai ** ** ** ** Mai – Juin -2,80 -1,84 -4,64 / Juin – Juillet * +2,72 +2,72 +1,72 Juillet – Août 0 -9,95 -9,95 -0,61 Août 2013 – Août 2014 (bilan) -0,22 -0,72 -0,94 -0,86 Source : Travail personnel *= disparition de la haute plage ; ** = absence de données suite aux houles fortes du mois de mai 2014 ; / = absence de largeurs communes pour une éventuelle comparaison

Fig. 7 : Comparaison des profils mensuels de la plage des Mamelles Source : Travail personnel La plage de Ouakam présente quant à elle un bilan annuel Les taux enregistrés correspondent respectivement à des mouvements verticaux positif aussi bien sur la plage +0,63 m3/m et à + 0,24 m3/m (Cf. Table 5). aérienne qu’au niveau de la plage sous-marine.

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Deux phases opposées peuvent être distinguées au niveau En ce qui concerne la plage sous-marine, une de la plage aérienne (Cf. Table 5 et Fig. 8) : accumulation est notée entre août 2013 et janvier 2014 avec un maximum de +8,45 m3/m de plage entre - La première phase est à tendance accumulatrice et se septembre et octobre 2013. Le reste de la période situe entre août 2013 et février 2014, sauf entre août et d’étude est caractérisée par une érosion avec un taux septembre 2013 et entre novembre et décembre 2013 où maximal de -1,42 m3/m de plage entre février et mars deux petites incursions à tendance érosive sont notées. 2014. Comme pour la plage aérienne, l’incursion d’une Les taux d’érosion sont respectivement -1,86 m3/m et - tendance accumulative est notée entre mai et juin 2014 0,26 m3/m (Cf. Table 5). (Cf. Table 5). - La deuxième phase, caractérisée par une prédominance Au niveau de la plage aérienne, les périodes d’érosion des mouvements d’érosion avec un taux maximum de - dominent sur la haute plage occasionnant un bilan annuel 8,47 m3/m de plage entre avril et mai 2014. Ce taux négatif avec un taux égal à -0,40 m3/m de plage. maximal serait dû à un départ important de sédiments Cependant l’estran est marqué par une prédominance des consécutivement à la survenue d’une houle de tempête phases d’accumulation. Le bilan annuel est positif pour au mois de mai 2014. Comme pour la première phase, on cette unité avec un taux de +1,03 m3/m de plage note également l’incursion d’une tendance accumulative (Cf. Table 5). entre mai et juin 2014 (Cf. Table 5).

Tab. 5 : Evolution des mouvements verticaux (en m3/m de plage) de la plage de Ouakam Périodes Haute plage Estran Plage aérienne Plage sous-marine Août 2013 - Septembre 2013 -0,50 -1,36 -1,86 +0,05 Septembre - Octobre +0,39 +4,33 +4,72 +8,45 Octobre - Novembre -0,46 +1,89 +1,43 +0,49 Novembre - Décembre -0,72 +0,46 -0,26 +1,73 Décembre 2013 - Janvier 2014 +0,73 +5,42 +6,15 +2,26 Janvier - Février -0,19 +1,02 +0,83 / Février – Mars -0,81 -3,20 -4,01 -1,42 Mars – Avril -0,77 -2,21 -1,44 -1,12 Avril – Mai -0,95 -7,52 -8,47 -0,70 Mai – Juin * +2,82 +2,82 +2,49 Juin – Juillet -0,31 -0,90 -1,21 -1,00 Juillet – Août -0,67 -4,29 -4,96 -0,88 Août 2013 – Août 2014 (bilan) -0,50 -1,36 +0,63 +0,24 Source : Travail personnel *= disparition de la haute plage . / = absence de largeurs communes pour une éventuelle comparaison

Fig. 8 : Comparaison des profils mensuels de Ouakam Source : Travail personnel

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3.1.3. Caractéristiques sédimentologiques L’analyse du diagramme de dispersion des sédiments de L’essentiel des sédiments prélevés au niveaux des plages la plage de Ouakam (Cf. Fig. 9) laisse apparaitre que : des Mamelles et Ouakam sont globalement constitués par - Les sédiments de la haute plage, du mi-estran et ceux du des sables moyens à l’exception de quelques sédiments bas estran qui sont rencontrés en février et avril 2014 fins rencontrés essentiellement au niveau du mi-estran en sont homogènes. Ils sont globalement très bien à bien février et avril 2014 et sur le bas estran en avril 2014 à la classés plage des Mamelles. En effet, les valeurs de la moyenne granulométrique (Mz) varient globalement entre 237,8 et - Les sédiments de la zone de déferlement et ceux du bas 419,6 µm au niveau de la plage des Mamelles et entre estran des mois d’octobre 2013 et de juin 2014 semblent 260,8 et 390,6 µm à la plage de Ouakam. Par ailleurs, ces présenter les mêmes caractéristiques et sont plus mal sédiments sont très bien à moyennement classés (Sigma classés. varie entre 0,29 et 0,74 ф) aux Mamelles et très bien à - Les sédiments de l’estran sont plus ou moins dispersés. moyennement bien classés (Sigma varie entre 0,31 et 0,59 ф) à la plage de Ouakam. La plage sous-marine plus Cependant, au niveau de la plage des Mamelles, le pentue que la plage aérienne présente des sédiments qui diagramme de dispersion montre (Cf. Fig. 9) : sont globalement un peu plus grossiers que ceux de la - Des sédiments de l’estran (mi et bas estran) sont plage aérienne. moyens à fins très bien à bien classés. D’autres sédiments Au niveau de la plage de Ouakam, les sédiments de la qui sont moyens, moyennement à moyennement bien haute plage, du mi-estran et du bas estran présentent les classés sont rencontrés uniquement au niveau du mi- mêmes tendances évolutives sauf au mois de juin 2014 où estran. Ce qui laisse apparaitre une certaine dispersion une plus forte augmentation de la taille a été enregistrée des sédiments de l’estran (Cf. Fig. 9). au niveau du bas estran soumis à des conditions plus - Des sables moyens moyennement à moyennement bien énergétiques (après le passage des fortes houles du 31 classés rencontrés majoritairement au niveau du mi- Mai 2014). Cependant, à la plage des Mamelles, les estran et plus rarement sur la haute plage en avril 2014, sédiments du mi-estran et ceux du bas estran présentent sur le bas estran en décembre 2013 et au niveau de la des évolutions mensuelles de leur moyenne zone de déferlement en octobre 2013. granulométrique qui se suivent mais différentes de celles de la haute plage. - Entre ces deux groupes les sédiments sont moyens moyennement bien classés. Ils se situent majoritairement Au niveau de la plage aérienne des Mamelles, on note que sur la haute plage, rarement au niveau du bas estran (juin les sédiments de la haute plage sont globalement plus 2014) et à la zone de déferlement (décembre 2013). grossiers que ceux de l’estran sauf pendant les mois d’août 2013, décembre 2013 et août 2014 où ils sont un Par ailleurs, l’augmentation de la moyenne peu plus fins. On peut aussi noter, au niveau des deux granulométrique s’accompagne d’une détérioration du plages, que la variabilité granulométrique est plus classement alors qu’une diminution entraine une importante au niveau de l’estran que sur la haute plage. évolution inverse aux Mamelles.

Fig. 9 : Diagramme de dispersion Mz-Sigma des sédiments des plages des Mamelles et de Ouakam Source : Travail personnel HP = Haute plage ; ME = Mi-estran ; MER= Bas estran ; Dfmt = Déferlement

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3.2. Discussion En effet, en plus de son caractère abrité lié à sa 3.2.1. Caractéristiques morphologiques configuration géomorphologique en baie qui favorise la dispersion et l’atténuation de l’énergie des vagues [29], la Les plages des Mamelles et de Ouakam présentent une plage de Ouakam présente des beach rocks au niveau de extension latérale relativement très faible. Elles sont sa plage sous-marine (Fig. 10) qui jouent le rôle de brise toutes bordées d’une falaise constituée de roches lames naturels des vagues avant leur arrivée sur le rivage. appartenant au volcanisme du Quaternaire de Dakar [23]. Celles-ci perdent alors une bonne partie voire même la Chacune d’entre elles présente une plage aérienne dont la totalité de leur énergie avant d’arriver sur le rivage [2], largeur moyenne est de 32,98 m aux Mamelles et de [8]. La dynamique marine est alors moins ressentie dans 27,53 m à Ouakam. La pente moyenne de cette unité est cette partie. de 9,37 % au Mamelles et de 7,82 % à Ouakam. Ces caractéristiques morphologiques de la plage aérienne des Mamelles et Ouakam sont proches de celles des Accumulation rocheuse plages aériennes de Reubeuss et Mermoz qui, comme les plages des Mamelles et Ouakam, sont situées à l’extrême Ouest de la région de Dakar. Celles-ci présentent une plage aérienne avec, respectivement une largeur moyenne de 38, 6 m [35] et 30,93 m [36] et une pente moyenne de 7,6 % [35] et 8,43 % [36]. Ce qui permet de dire que les plages situées à l’Ouest de Dakar sont très étroites comparées à celle de Rufisque (41 m) [16] située sur la Petite Côte (au Sud de Dakar) et celle de Yoff (48 m) [12] située sur la Grande Côte (au Nord de Dakar). Cette étroitesse peut être liée à la présence de côtes Sagne, 2014 rocheuses et de falaises qui limitent l’extension des plages à l’Ouest de la Presqu’île de Dakar contrairement à la Fig. 10 : Beach rocks à la plage sous-marine de Ouakam Source : Travail personnel Grande Côte où on note l’existence de dunes dont l’évolution en fonction de l’énergie de la houle permet Il faut aussi noter que la période allant d’août 2013 à d’avoir une plage aérienne plus ou moins large. Les février 2014 est caractérisée par un léger élargissement formes générales prédominantes du profil de plage sont de la plage aérienne avec une tendance à la baisse des rectilignes et rectilignes à convexe aux Mamelles et pentes. Ce comportement serait dû à une prédominance rectilignes à Ouakam. Les largeurs et pentes de la plage de mouvements d’accumulation pendant cette période. aérienne ainsi que la forme du profil de plage sont dans Par ailleurs, les largeurs sont plus globalement l’ensemble plus variables aux Mamelles qu’à Ouakam importantes pendant la saison sèche alors que les pentes surtout pendant les houles fortes. Cette variabilité des sont un peu plus faibles. Cela témoignerait d’une caractéristiques morphologiques aux Mamelles peut être prédominance des mouvements d’accumulation pendant expliquée en partie, par le fait que cette plage est ouverte la saison sèche alors que les érosions seraient dominantes et exposée à une variabilité de l’énergie des houles. Dans pendant la saison des pluies. En effet, les départs de la même logique, les références [8] et [16] à Rufisque, sédiments pendant les mouvements d’érosion [12] à Yoff ainsi que [37] au niveau des plages de contrairement aux accumulations occasionnent un Biscarrose et Truc Vert (Côte d’Aquitaine) avaient rétrécissement de la plage avec une augmentation des remarqué les variations des caractéristiques pentes. Le mois de juin 2014 correspond à la période morphologiques des plages sont en grande partie dues à pendant laquelle la plage aérienne des Mamelles a un changement probable des caractéristiques de la houle. enregistré sa plus faible largeur et la plus forte pente. De la même manière, la référence [38] avaient montré Les fortes houles notées le 31 mai 2014 constituent la que la hauteur et la direction des houles sont des cause de ce comportement morphologique. La disparition paramètres déterminant les transformations de la haute plage périodiquement notée au niveau des morphologiques du littoral. deux plages est due à des immersions temporaires de Les références [21] et [39] ajoutent qu’un profil de plage toute la plage aérienne pendant ces fortes houles. Cette noté à un moment donné constitue, d’une part, le résultat remarque est comparable à celle faite au niveau du d’un ajustement aux caractéristiques des vagues. En plus littoral de Diokoul (Rufisque) où l’étroitesse de la plage des facteurs hydrodynamiques, le ruissellement des eaux aérienne et sa faible pente associées à la forme générale de pluie participent aux variations morphologiques de la rectiligne expliquent l’immersion totale des plages plage des Mamelles pendant l’hivernage. Cependant, la pendant les événements de tempêtes [16]. Par ailleurs, il plage de Ouakam, où les caractéristiques morphologiques est noté que le profil de la plage des Mamelles a vite varient faiblement, est moins exposée aux vagues. retrouvé sa largeur normale au mois de juillet 2014.

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Ce comportement pourrait être expliqué par une certaine indiquer un cycle saisonnier comme l’avait montré [16] à résilience de la plage qui serait due à un apport de Rufisque au Sud de Dakar. Ce fonctionnement saisonnier, sédiments. En effet, ce profil est situé au débouché du opposé à celui de la plage de Yoff [12] au Nord-Ouest de ravin des Mamelles qui, à travers les eaux de Dakar où les mouvements d’érosion sont plus marquées ruissellement, apporterait une certaine quantité de pendant la saison sèche et les mouvements sédiments qui serait issue de l’érosion des collines d’accumulation en saison des pluies, pourrait être lié aux pendant la saison des pluies. L’érosion de la falaise conditions dynamiques plus favorables à une érosion du constituerait également un apport sédimentaire pour littoral durant l’hivernage [8]. En effet, la côte ouest de cette plage. En effet, les falaises fournissent des Dakar où se situent les plages des Mamelles et de matériaux, surtout des galets, qui sont redistribués le long Ouakam est exposée aux houles du Sud-Ouest très de leur base, sous la forme d'une plage [40]. énergétiques qui interviennent pendant la saison des pluies et qui seraient responsables des érosions pendant En étudiant séparément les unités de la plage aérienne, cette période. A cela il faut ajouter les processus aériens on constate que l’estran est plus large et plus pentu que qui viennent s’additionner aux conditions la haute plage au niveau de toutes les plages. Comme aux hydrodynamiques au niveau de la plage des Mamelles. En plages de Rufisque [8] et [16], de Mermoz [36], de effet, celle-ci se situe au débouché d’un émissaire (ravin Reubeuss [35], de Yoff [12], de Bata et Siendou [41] des Mamelles) qui transporte une bonne partie des l’estran des Mamelles et Ouakam présente des sédiments de la plage aérienne vers le large pendant caractéristiques morphologiques plus variables que celles l’hivernage. Cependant, durant la saison sèche, les houles de la haute plage. Cela s’explique par le fait que l’estran du Nord-Ouest prennent place alors que la côte à l’Ouest est soumis à des conditions plus énergétiques de houles de Dakar, à cause de la configuration géomorphologique que la haute plage [8], [12]. Par ailleurs, des microfalaises de la tête la Presqu’île de Dakar, en est abritée. En plus, sont aussi notées au niveau de l’estran des Mamelles aux on note une diminution de l’énergie des vagues suite à mois de Juin et Juillet 2014. Leur présence témoigne l’apparition de l’upwelling et la remontée des eaux de d’une érosion un peu plus importante pendant ces mois surface vers le large entraînant une baisse du niveau [42]. marin [16]. Les houles très fortes enregistrées au mois de 3.2.2. Mouvements verticaux mai 2014 ont entrainé une forte érosion de la plage occasionnant une forte diminution de sa largeur et la La plage des Mamelles et de Ouakam sont caractérisées présence de microfalaises ainsi que de croissants de plage par une certaine variabilité des mouvements verticaux en juin 2014. En effet, selon la référence [5], si la houle matérialisée par une alternance de phases d’érosion et de est forte, et surtout de longue période, il se forme des phases d’engraissement au niveau de la plage aérienne. croissants de plage, de telle sorte que si le jet de rive Cependant, contrairement à la plage de Ouakam où le escalade la plage sur tout le front, la nappe de retrait bilan annuel est positif, les phases d’érosion semblent converge vers le creux des croissants. être dominantes aux Mamelles occasionnant un bilan négatif. En effet, contrairement à la plage des Mamelles 3.2.3. Caractéristiques sédimentologiques qui est ouverte et exposée aux agents hydrodynamiques, Du point de vue sédimentologique, les plages des la plage de Ouakam est protégée par les beach-rocks qui Mamelles et de Ouakam présentent respectivement des favorisent la réfraction des houles. Cela entraine une sables fins à moyens, très bien à moyennement classés et diminution de leur énergie et un dépôt dans la zone des sables moyens qui sont très bien à moyennement abritée. En plus, sa forme en baie entraine une diminution bien classés. Ces classes granulométriques ont été de l’énergie des houles et des vagues avant leurs arrivées rencontrées aux plages de Rufisque [16], de Yoff et de sur le rivage. Gandiole Nord (Saint Louis) avec quelques rares grossiers Les houles très fortes notées le 31 mai 2014 ont entrainé à Yoff [12] et à Gandiole Nord [43]. En comparant la taille un fort démaigrissement de cette plage à l’origine d’une de sédiments retrouvés au niveau des deux plages, on diminution de la largeur de la plage aérienne, d’une constate qu’elle est majoritairement plus grossière aux augmentation de sa pente et, de la disparition de la haute Mamelles qu’à Ouakam. La plage des Mamelles qui plage suite à une immersion totale mais épisodique de présentent les sédiments un plus grossiers est toute la plage aérienne. Une certaine concavité a été caractérisée par bilan négatif alors que celle de Ouakam notée au niveau de l’estran. L’étroitesse de la plage où le bilan est positif présente des sédiments moins pourrait expliquer son immersion pendant les fortes grossiers que ceux des Mamelles. Cette remarque a houles. également été noté au niveau du secteur nord-ouest de Rufisque représenté par l’extrémité de la baie de Hann Pour ces deux plages, il est noté que les mouvements avec des sédiments fins qui constituerait un zone de d’accumulation sont un peu plus marqués pendant la dépôt alors que le secteur sud, Cap de Diokoul, formé de saison sèche alors que le plus fort taux d’érosion est noté sables moyens est plutôt exposé aux vagues qui pendant la saison des pluies. Ce fonctionnement semble entrainent son érosion avec un vannage des fins [16].

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L’autre différence sédimentologique entre les deux plages En considérant uniquement la plage aérienne, on constate porte sur les diagrammes de dispersion. En effet, que les sédiments de la haute plage sont un peu plus contrairement à la plage de Ouakam où les sédiments de grossiers que ceux de l’estran au niveau de la plage des la haute plage, du mi-estran et ceux du bas estran (mer), Mamelles. Or, sur la plupart des littoraux sableux, c’est présentent plus ou moins les mêmes caractéristiques l’estran, soumis à des conditions plus énergétiques de indiquant une certaine homogénéité, la plage des houle que la haute plage qui présentent les sédiments les Mamelles est caractérisée par une certaine hétérogénéité plus grossiers [45], [44]. Elle pourrait donc être due à granulométrique qui témoigne d’une forte variabilité des l’absence de dunes qui devrait alimenter la haute plage en conditions hydrodynamiques [16] ou de sources éléments fins. Par ailleurs, les variations granulométriques sédimentaires différentes [8]. En effet, les sédiments de la (sédimentologie) ne suivent pas exactement les plage des Mamelles auraient pour origine comme l’avait mouvements verticaux (morphologie) au niveau de toutes noté [44] à plage de Sidi Moussa (Maroc) : ces plages. Ainsi, les maximums d’accumulation notés entre Septembre et Octobre 2013 à la plage aérienne et - La terre sous l’effet des apports des cours d’eau comme sur la plage sous-marine des Mamelles ne s’expriment pas le ravin par un changement remarquable dans les évolutions -l’érosion de la falaise suite à des conditions énergétiques granulométriques. Il est difficile alors voire impossible de de houles. Selon la référence [40] l’érosion des falaises définir une nette corrélation entre évolutions fournit à la plage des matériaux, généralement des galets. morphologique et sédimentologique mensuelles au niveau des plages des Mamelles et Ouakam. - L’avant-côte ; dans ce cas, les vagues constructrices font Ce manque de corrélation observé pourrait être dû au fait remonter les matériaux. que morphologie et sédiments ne s’adapte pas selon le Ces différentes sources sédimentaires expliqueraient même rythme aux modifications des conditions du milieu. également la forte présence de sédiments bimodaux au Selon la référence [8], la morphologie répond plus vite niveau du bas-estran et de la zone de déferlement aux modifications environnementales alors que les pendant une bonne partie de la période de suivi. sédiments réagissent à plus long terme aux conditions du milieu. L’homogénéité notée à la plage de Ouakam peut être expliquée par le fait que les sédiments auraient la même 4. Conclusion origine et auraient évolué dans les mêmes conditions de transport. Cette disposition transversale des sédiments Les plages des Mamelles et Ouakam présentent des témoignerait également d’un éventuel échange plages aériennes très étroites. Les caractéristiques sédimentaire entre ces différentes unités. Cet échange morphologiques ainsi que les mouvements verticaux sont pourrait être favorisé par la faible largeur de la plage qui dans l’ensemble moins variables à la plage de Ouakam permettrait ainsi à l’action de la houle d’homogénéiser qu’au niveau de la plage des Mamelles. Ces variations toute la plage aérienne comme l’avait noté [12] à Yoff s’observent plus pendant les conditions de très fortes puis [8] et [16]à Rufisque. houles. Ce qui fait que, comme toute plage, celles des Mamelles et Ouakam constituent des systèmes Dans chacune des plages, les sédiments sont légèrement dynamiques qui répondent constamment aux fluctuations plus fins à la plage aérienne et plus grossiers à la plage énergétiques de houles et aux facteurs aériens. En ce qui sous-marine. Cette disposition est identique à ce que l’on concerne les mouvements verticaux, la plage des observe au niveau de la plupart des littoraux où les Mamelles présente un bilan annuel négatif matérialisant sédiments les plus grossiers se situent au niveau de la une situation d’érosion indiquant que les pertes plage sous-marine soumise à des conditions plus sédimentaires enregistrées surtout pendant les périodes énergétiques de houle [8]. Il faut noter également que de fortes houles ne sont pas compensées. Cependant, cette plage sous-marine qui présente les sédiments les celle de Ouakam a connu un engraissement matérialisé plus grossiers est plus pentue que la plage aérienne. Cette par un bilan annuel positif. Sa forme en baie ainsi que les observation peut être expliquée par le fait qu’il existe une beachs rocks constituent les facteurs de stabilité de cette relation entre la granulométrie des sédiments et la pente plage. Par ailleurs, au niveau de ces deux plages, les de la plage. Ainsi, les pentes tendent à devenir d’autant mouvements d’accumulation sont un peu plus marqués plus fortes que les sédiments sont grossiers, ceci pour de pendant la saison sèche alors que la saison des pluies a mêmes conditions de houles [8]. Cela est dû au fait que enregistré une prédominance de mouvements d’érosion les sédiments grossiers sont moins cohésifs et favorisent avec quelques mouvements mineurs d’engraissement. l’infiltration d’une grande quantité d’eau qui réduit la Ceci permet de conclure que les plages des Mamelles et puissance du courant de retour, ce qui augmente la pente de Ouakam présentent chacune un fonctionnement de la plage. Les sédiments fins quant à eux sont plus saisonnier répondant au régime des houles. cohésifs et augmentent alors la puissance de la lame de retrait, la pente s’adoucit alors [8].

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Les facteurs d’évolution restent principalement les houles [10] A. T. Diaw, « Evolution des milieux littoraux du à Ouakam alors qu’aux Mamelles, elles s’associent à Sénégal. Géomorphologie et Télédétection. », Thèse l’action des eaux de ruissellement. Du point de vue de Doctorat d’Etat ès Lettres, Université de Paris I / sédimentologique, les sédiments sont fins à moyens aux Panthéon - Sorbonne, Paris, 1997. Mamelles et moyens à Ouakam. Leur classement est très [11] A. Dièye, « Traitement informatique de bien à moyen à la plage des Mamelles et très bien à photographies aériennes combiné à l’utilisation de moyennement bien au niveau de la plage de Ouakam. En systèmes d’information géographique pour l’étude plus de cette différence, on note que les sédiments de la de la ligne de rivage entre Rufisque et Bel Air durant plage de Ouakam sont plus homogènes que ceux des la période 1968 -1997 », Mémoire de D.E.A en Mamelles. Ces différences sédimentologiques témoignent Géosciences, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, d’une absence de communication entre ces deux plages Dakar, 2000. ou de conditions hydrodynamiques différentes. [12] B. Fall, « Le littoral de Yoff : évolution morphosédimentaire et changements à long terme Contribution des auteurs de la ligne de rivage. », Thèse de 3ième cycle, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, 2004. Les auteurs ont contribué à la collecte et au traitement [13] I. Faye, « Dynamique du trait de côte sur les littoraux des données, à l’analyse et l’interprétation des résultats. sableux de la Mauritanie à la Guinée-Bissau (Afrique de l’Ouest): Approches régionale et locale par photo- Remerciement interprétation, traitement d’images et analyse de cartes anciennes », p. 322, 2010. Nous remercions le Professeur Isabelle Niang du [14] K. Bâ, « Apport de la télédétection et des SIG dans Département de Géologie de l’Université Cheikh Anta l’étude de l’évolution de la langue de Barbarie et de DIOP de Dakar pour son encadrement, ses conseils et ses l’estuaire du fleuve Sénégal », Thèse de Doctorat, orientations. Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, 2013. [15] A. Ndour et al., « Management strategies for coastal Références erosion problems in west Africa: Analysis, issues, and constraints drawn from the examples of Senegal and [1] P. Bruun, « Sea – level rise as a cause of shore Benin », Ocean Coast. Manag., vol. 156, p. 92‑ 106, erosion », J. Waterways and Harbors Div, ASCE, New avr. 2018. York, p. 117‑ 130, 1962. [16] A. Ndour, « Evolution morphosédimentaire et [2] R. Paskoff, « Côtes en danger », Masson, Paris, p. 25, impacts des ouvrages de protection sur le littoral de 1993. Rufisque, Petite Côte, Sénégal. », Thèse de Doctorat [3] R. Paskoff, « La crise des plages : pénurie de Unique, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, 2015. sédiments », Mappemonde, vol. 4, no 52, p. 11‑ 15, [17] H. Ngom, A. Ndour, et I. Niang, « Impacts of 1998. Protective Structures on Sandy Beaches: Example of [4] M. S. Fenster, R. Dolan, et J. F. Elder, « A new the Saly Balnear Station, Petite Côte, Senegal », J. method for predicting shoreline positions from Coast. Res., vol. 81, no SI, p. 114‑ 121, sept. 2018. historical data. », Journal of Coastal Research, 9, p. [18] P. W. Bakhoum, I. Niang, B. Sambou, et A. T. Diaw, ‑ 147 171, 1993. « A peninsula in coastal erosion ? Dakar, the [5] J. P. Pinot, Gestion du littoral. Tome I- littoraux Senegalese capital city facing the sea level rise in the tempérés : côtes rocheuses et sableuses, Institut context of climate change », Environ. Water Sci. océanographique. Paris, 1998. Public Health Territ. Intell. J., vol. 2, no 1, p. 91‑ 108, [6] M. Sall, « Dynamique et morphogenèse actuelle au mars 2018. Sénégal occidental », Thèse de Doctorat d’Etat, [19] P. W. Bakhoum, I. Niang, B. Sambou, et A. T. Diaw, Université Louis Pasteur de Strasbourg I, 1982. « Physical vulnerability of facing sea [7] A. SY, « Etude géomorphologique des flèches levels rising s in the context of climate change », sableuses du littoral sénégalais : - Langue de Environ. Water Sci. Public Health Territ. Intell. J., vol. Barbarie (Nord Sénégal) - Pointe de Sangomar 2, no 3, p. 11‑ 26, sept. 2018. (Saloum) - Presqu’île aux Oiseaux (Casamance). », [20] J. P. M. Youm, « Télédétection des environnements Mémoire de Maitrise, Université Cheikh Anta DIOP littoraux et marins. Application au suivi de la de Dakar, 1982. variabilité spatiale et temporelle de la flèche de [8] I. Niang-Diop, « L’EROSION COTIERE SUR LA PETITE Sangomar (Sénégal) », Mémoire de Master 2, COTE DU SENEGAL A PARTIR DE L’EXEMPLEDE Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, 2018. RUFISQUE PASSE - PRESENT - FUTUR », p. 477, 1995. [21] R. Paskoff, L’érosion des côtes. Presse universitaire [9] A. T. Diaw, « Etude morpho-sédimentologique de de France, 1984. l’estran sur la côte nord du Sénégal », Bull. de l’IFAN, Dakar, p. 69‑ 77, 1981. P. SAGNE & al 251

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