Chefs-D'œuvre ? / Histoire D'ismes
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
EXPOSITION « CHEFS-D’ŒUVRE ? » CHEFS-D’ŒUVRE ? / HISTOIRE D’ISMES 2 — CHEFS-D’ŒUVRE I DOSSIER PEDAGOGIQUE I HISTOIRE D’ISMES SOMMAIRE 1. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ŒUVRES 2. MOUVEMENTS ARTISTIQUES 2.1 LE FAUVISME Georges Braque, L’Estaque, 1906 2.2 LE CUBISME Pablo Picasso, La Bouteille de vieux marc, 1913 2.3 LE FUTURISME Gino Severini, La Danse du pan-pan au « Monico », 1959-1960 2.4 L’ORPHISME Sonia Delaunay et Guillaume Apollinaire, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, 1913 2.5 LE DADAÏSME Giorgio De Chirico, Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire, 1914 2.6 LE SURREALISME Magritte, Le Modèle rouge, 1935 3. REGARDS CROISES EN HISTOIRE DES ARTS / ŒUVRES SURREALISTES 3.1 MAGRITTE, LE MODELE ROUGE, 1935 3.2 MAN RAY, LA FEMME 100 TETES, 1929 3.3 MAX ERNST, CHIMERE, 1928 3.4 MAN RAY, NOIRE ET BLANCHE, 1926 3 — CHEFS-D’ŒUVRE I DOSSIER PEDAGOGIQUE I HISTOIRE D’ISMES 1. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ŒUVRES Ce tableau présente les œuvres de l’exposition qui peuvent être rattachées à ces courants artistiques, bien qu’elles ne soient pas toutes exploitées dans le dossier. De même, l’exposition évoluant au fil du temps, certaines œuvres sont susceptibles, au moment de la visite, d'avoir été décrochées ; il convient donc de vérifier avant la visite la présence effective de ces œuvres. Grande Nef Galerie 1 Galerie 2 Galerie 3 – Georges FAUVISME Braque, L’Estaque, 1906 – André Derain, Les Deux Péniches [1906] – André Derain, La Chute de Phaéton, char du soleil [1905-1906] – Juan Gris, La – Georges CUBISME Guitare, 1917 Braque, Violon – Pablo Picasso, et pipe [1913- La Bouteille de 1914] vieux marc, 1913 – Georges Braque, Femme à la guitare, 1913 – Raymond Duchamp- Villon, Le Cheval majeur, 1914/1976 – Juan Gris, Verre et damier, 1914 – Gino FUTURISME Severini, La Danse du pan- pan au « Monico », 1959-1960 – Sonia Delaunay, – Frantisek ORPHISME La Prose du Kupka, Transsibérien et Ordonnance de la petite sur verticales Jehanne de en jaune, 1913 France, 1913 – Fernand Léger, Contraste de formes, 1913 4 — CHEFS-D’ŒUVRE I DOSSIER PEDAGOGIQUE I HISTOIRE D’ISMES – Giorgio De -Francis – Marcel Chirico, Portrait Picabia, Danse Duchamp, DADAÏSME prémonitoire de de Saint-Guy Roue de Guillaume (Tabac-Rat), bicyclette, Apollinaire, 1914 1919- 1913 1920/1946/1949 - Sophie – Francis Picabia, -Marcel Taeuber- Udnie, 1913 Duchamp, Arp, Tête L.H.O.O.Q., dada, 1918- 1919 1919 -Guillaume - Raoul – Francis Apollinaire, La Hausmann, Picabia, La Mandoline, l’Œillet ABCD [1923- Sainte Vierge et le Bambou 1924] [1920] [1914-1915] - Jean Arp, – René Clair, Trousse d’un Entr’acte, Da [1920- 1924 1921] - Jean Arp, Berger des nuages, 1953 – Salvador – Man Ray, – Man Ray, SURREALISME Dalí, Lion, Le Violon Les Larmes, cheval, d’Ingres, vers 1932 dormeuse 1924 invisibles, – Man Ray, 1930 Noire et – René blanche, 1926 Magritte, Le – Hans Modèle rouge, Bellmer, La 1935 Poupée, – Max Ernst, 1935-1936 Chimère, 1928 – Luis Buñuel, L’Age d’or, 1930 – Antonin Artaud, Sans titre, 1948 – Antonin Artaud, La Pendue, 1945 – Henri Michaux, Le Prince de la nuit, 1937 – Henri Michaux, Champ de bataille, 1963 – Henri Michaux, Dessin mescalinien, 1959 – Max Ernst, La Femme 100 têtes, 1929 5 — CHEFS-D’ŒUVRE I DOSSIER PEDAGOGIQUE I HISTOIRE D’ISMES 2. MOUVEMENTS ARTISTIQUES 2.1 LE FAUVISME Le fauvisme est un courant de peinture qui dura de 1905 à 1910 environ. De grands noms de la peinture ont participé à ce courant, comme Henri Matisse qui en fut le précurseur ou André Derain, Georges Braque. Il se caractérise par l’utilisation de couleurs vives ou agressives utilisées en aplats de façon instinctive et qui n’ont pas de lien avec les objets qu’elles représentent. Matisse a dit : « Quand je mets un vert, ça ne veut pas dire de l’herbe ; quand je mets un bleu, ça ne veut pas dire le ciel. » Georges Braque L’Estaque, 1906 Huile sur toile, 60 x 73,5 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © Adagp, Paris, 2011 Georges Braque peint ses premières œuvres sous l'influence de l'impressionnisme jusqu'à ce qu'il découvre au Salon d’automne de 1905 les toiles d'Henri Matisse et d'André Derain. Il s’inspire également de Cézanne tout au long de sa période fauve et tout particulièrement dans la série des toiles de l’Estaque. Braque utilise toutes les couleurs primaires et secondaires non pas à des fins descriptives mais expressives. Il se nourrit de paysages aux compositions structurées, de l'interpénétration des feuillages et de l'architecture des maisons, chez Cézanne. Ce paysage de l'Estaque est caractéristique de l'individualité de Braque parmi les peintres fauves. Il retient le goût pour le mauve et traite le motif naturel par de grandes surfaces construites qui équilibrent la sensibilité. Il n’atteint pas la violence de ses aînés pour qui la couleur s’affirme à travers une exaltation physique et sensuelle. Braque cherche sa voie, ses diverses sources d’inspiration le conduisent à une évolution de son style, du fauvisme vers le cubisme. 6 — CHEFS-D’ŒUVRE I DOSSIER PEDAGOGIQUE I HISTOIRE D’ISMES 2.2 LE CUBISME « Le cubisme est un langage pictural absolument original, une façon d’aborder le monde totalement neuve, et une théorie esthétique conceptualisée. On comprend qu’il ait pu imprimer une nouvelle direction à toute la peinture moderne. » (John Golding, historien de l’art) Ce mouvement n’aura de cesse d’innover jusqu’à faire évoluer les œuvres vers e l’abstraction. Il fut ainsi déterminant pour les avant-gardes du XX siècle. Il suivit différentes étapes dans son évolution, qui allèrent du traitement particulier des volumes à ses débuts, jusqu’au cubisme synthétique qui réintroduit des éléments de réel sur la toile. De nombreux artistes dans toute l’Europe inaugurèrent ou participèrent au mouvement (Braque, Picasso, Gris) ou furent fortement influencés par lui (Robert Delaunay, Léger, Gleizes, les frères Duchamp). Pablo Picasso La Bouteille de vieux marc, 1913 Fusain, gouache, papiers collés et épinglés sur papier, 63 x 49 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © Succession Picasso 2011 La page de journal collée sur ce tableau date du printemps 1913, époque à laquelle Picasso expérimente le « cubisme synthétique », forme du cubisme qui simplifie les formes et exploite les objets de façon explicite. Picasso joue avec les limites entre le réel et l’abstraction, les lignes figurant la table, le goulot et le corps de la bouteille, alors que le papier met en valeur la transparence du verre de la table et de la bouteille. 7 — CHEFS-D’ŒUVRE I DOSSIER PEDAGOGIQUE I HISTOIRE D’ISMES 2.3 LE FUTURISME Le futurisme est un mouvement littéraire et artistique né à Rome en 1904. Il s’épanouit avant la Première Guerre mondiale et se diffuse à travers l’Europe, les États-Unis et la Russie. Le terme « futurisme » apparaît sous la plume de l’écrivain Marinetti dans un Manifeste publié dans Le Figaro en 1909 : la gloire du progrès technique, de la mécanisation, de la vitesse y est affirmée. Les futuristes introduisent le mouvement dans leurs œuvres, tel un rappel des rythmes du monde moderne. Ils font ainsi surgir de nouvelles formes et tendent vers la simplification abstraite. Ce mouvement revendique également un rôle politique : l’artiste futuriste est un artiste engagé qui prend part au débat public, convaincu que l’art doit changer le monde. Il trouve alors dans la vie urbaine de son temps ses sujets d’inspiration : Les Funérailles de l’anarchiste Galli (1910, Carra), Banlieues (1908-1910, Boccioni) qui exprime l’idée d’un affrontement, celle d’un rythme. Gino Severini La Danse du pan-pan au « Monico », 1959-1960 Huile sur toile, 280 x 400 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © Adagp, Paris, 2011 La toile de Severini, peinte en 1909-1911, représente des danseurs dans un cabaret e célèbre à Paris au début du XX siècle, le Monico. Comme il vit à Paris depuis 1906, il s’intéresse à la vie des bals populaires et des cabarets, à l’instar de ses aînés Toulouse- Lautrec, Renoir, Manet et Seurat. Le futurisme du tableau réside dans le mouvement et le dynamisme qu’il insuffle à ses personnages. Il joue sur les couleurs complémentaires et sur les formes pour donner l’impression d’un kaléidoscope géant. Lui-même évoquera son œuvre « comme un tableau seulement musical ». Détruite probablement pendant la guerre, la toile a été repeinte par Severini d’après une carte postale, en 1959-1960. 8 — CHEFS-D’ŒUVRE I DOSSIER PEDAGOGIQUE I HISTOIRE D’ISMES Raymond Duchamp-Villon Le Cheval majeur, 1914/1976 Bronze à patine noire, 150 x 97 x 153 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © Adagp, Paris, 2011 Le Cheval majeur est à l’origine un projet de Raymond Duchamp-Villon qu’il ne peut mener à terme : appelé sous les drapeaux, l’artiste décède au cours de la Première Guerre mondiale. Ses frères Jacques Villon et Marcel Duchamp reprennent son travail inachevé. L’un propose en 1930-1931 un bronze d’un mètre de hauteur, Le Grand Cheval, l’autre baptise Le Cheval majeur le modèle actuel qu'il fait exécuter : « J'ai aimé cette hauteur de 1,50 m qui, sur le socle, donne la dimension, le volume, d'un cheval à son œuvre. » Synthèse de l'animal au galop et de la machine en action, Le Cheval majeur symbolise le rythme de la vie moderne à travers le mouvement de l'âge industriel. Il se compose de formes simplifiées ordonnées selon des directions contraires. Ces sections de sphères, de cylindres et de cônes évoquant bielles, poulies et essieux s’ajustent les unes aux autres pour donner corps à l’animal.