Mecanisme De Reponse Rapide (Rrm)
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MECANISME DE REPONSE RAPIDE (RRM) RAPPORT D’EVALUATION RAPIDE Commune de Talataye du 5 au 8 août 2017 1 I. CONTEXTE ................................................................................................................... 3 II. OBJECTIFS ET METHODOLOGIE D’EVALUATION ..................................................... 5 III. MOUVEMENT DES POPULATIONS ............................................................................ 6 IV. ANALYSE DES BESOINS ............................................................................................. 8 EAU, HYGIENE ET ASSAINISSEMENT : .............................................................................................. 8 ARTICLE MENAGERS ESSENTIELS (NFI)/ ABRIS ................................................................................ 8 SECURITE ALIMENTAIRE ................................................................................................................ 10 AUTRES SECTEURS ......................................................................................................................... 11 2 I. CONTEXTE La commune de Talataye est excentrée des sept communes du cercle d’Ansongo dont elle fait partie et se trouve à cheval entre les régions de Kidal, Ménaka et Gao. Elle est limitée au nord par Kidal, à l’est Ménaka, à l’ouest par les communes de Tilemsi et d’Anchawadji dans le cercle de Gao et au sud par Tin-Hama. La commune de Talataye est principalement sous contrôle d’un groupe nationaliste allié à la plate-forme GATIA. Sur le plan socio culturel, la commune est majoritairement habitée par des communautés Daoussahak, généralement, proche du MSA. En effet jusqu’à la signature de l’accord d’Alger, les communautés Daoussahak et certaines proches des Imghad Iradjanatane étaient alliées à la CMA. Celles-ci habitent depuis toujours les sites de Tassik, Amassine et Intibzaz ou à Takalot dans la Région de Kidal. Avec les nouvelles dynamiques des nouveaux mouvements dont le MSA, accusé d’être proche de la Plateforme GATIA, ces populations ne sont plus bien accueillies dans ces zones et à chaque tension inter groupe, elles sont victimes de pillages et autre forme de maltraitance. Les évènements du 12 au 23 juin à Kidal ont été très marqués par ces tensions qui ont été sanglantes avec des pillages de biens, des assassinats ciblés, des menaces envers les communautés Daoussahak et Imghad Iradjanatane proches des mouvements GATIA et Alliés, des séquestrations et enlèvements de personnes appartenant à l’une ou l’autre de ces communautés, accusées d’être proche du Gatia ou du MSA. D’autre part la lutte antiterroriste engagée conjointement par le MSA et le GATIA dans la région de Ménaka a beaucoup affectée la stabilité des populations dans la zone sud-ouest de Ménaka. Des communautés Daoussahak et Imghad deviennent les cibles des attaques et représailles des éléments terroristes pour leur affiliation au MSA ou au GATIA. Une récente lettre du chef terroriste Abou Walid Alsaharaoui qui a été publié autour du 20 juin 2017 étale des menaces d’extermination à l’endroit des communautés proche au MSA ou GATIA. L’attaque du 28 juin à Infoukaretane était attribuée à des groupes terroristes visant ces communautés Daoussahak et Imghad. D’autres attaques à connotations intercommunautaires entre Peulhs supposés soutenir les islamistes et Daoussahak/Imghad s’en sont suivies et créent une grande instabilité dans la zone de Ménaka. De façon générale, à Kidal ainsi qu’à Ménaka zone sud-ouest notamment à Infoukaretane, Akabar et alentours ou encore vers Tidimbawene, les exactions et pillages résument le vécu des Daoussahak et alliés Imghad à cause de leur appartenance communautaire et de la lutte anti radicaux du MSA et GATIA auxquels ils sont identifiés. Elles sont aussi suspectées par les islamistes radicaux et par les pros CMA de servir d’informateurs aux mouvements armés (MSA, GATIA), aux FAMA et aux forces étrangères. Au niveau de Kidal, la dissidence de leaders de la communauté Daoussahak de la CMA et la création du MSA en plus de leur alliance affichée avec la Plate-forme (notamment le GATIA) constitue la cause du rejet et des agressions dont elle fait l’objet. 3 Du coté de Ménaka c’est en représailles à l’embuscade tendu par le GATIA et le MSA début juin, à partir de Tissalatene (côté Nord de Ménaka) à des radicaux présumés peulh islamistes qui avaient attaqué le camp d’Abala à la frontière du Niger. Le deuxième évènement de représailles remonte au 28 juin à Infoukaretane où le marché a été saccagé et les biens des personnes pillés. Toutes ces situations n’ont laissé d’autres options à ces communautés directement ciblées que de chercher des points de refuge leur permettant d’échapper à cette terreur et ces saccages de leur bien. Les différentes vagues de déplacés viennent de Kidal et d’autres de Ménaka. Les déplacés sont originaires de Kidal précisément des sites de Tassik, Amassine et Intibzaz dans le cercle de Kidal et d’autres de Ménaka notamment de Infoukaretane, Akabar. Les personnes déplacées sont issues des communautés Daoussahak et Imghad Iradjanatane et justifient leur mouvement par des craintes de représailles au vu des actes qui les visent et des intimidations, saccages ou expropriation de leur bien par des groupes armés. Ainsi pour se mettre à l’abri, ils ont décidé de quitter leurs sites d’origine vers Talataye où ils pensent être mieux accueillis, bénéficiant de la stabilité à cause des proximités sociales et linguistiques. Les ménages d’Idelimane, Inwelane, Talataye, Wallet Arajome et Ifounelou sont venus de la zone sud-ouest de la région de Ménaka (Infoukaretane, Tidimbawene, Agarangabo et Akabar) environs 210km du chef-lieu de la commune arrivés en fin mai et de façon sporadique. Ceux qui sont arrivés à Afous Nelou, Tintachori et Talataye sont venus de Takalote, Amassine et Intibzaz (Région de Kidal) et environnants à 230km du chef-lieu de la commune et sont essentiellement de la communauté Imghad Iradjanatane et Daoussahak. Un retour immédiat n’est pas envisagé car les hostilités continuent dans les zones d’origine à savoir Kidal et du coté de Ménaka avec les affrontements répétitifs entre terroriste et MSA/GATIA et leur corolaire de représailles sur les populations civiles Daoussahak et Imghad. De part et d’autre, toutes les populations civiles ont dû quitter leur site d’origine laissant leurs activités de revenu dont l’élevage constituait la principale. Les communautés déplacées et hôte vivent en harmonie et en bonne complémentarité. Malgré les conditions de vie très difficile et précaires dans la commune en général et particulièrement pour les communautés hôtes, les Ménages déplacés bénéficient de la solidarité communautaire, cependant sur le long terme l’impact sur le quotidien des ménages se ressentira sur des ressources comme l’eau, les pâturages, le bois de chauffe ainsi les abris et la nourriture etc. Nous pouvons noter également que les conditions défavorables dans lesquelles ces personnes sont arrivées (certains viennent à pied, d’autres à moto, d’autre à dos d’âne, et rarement ceux qui arrive en véhicule de transport) avec des femmes allaitantes, des veuves ou des femmes qui n’ont pas des nouvelles de leurs conjoints. Les ménages arrivés à Talataye ont enregistré des pertes énormes de biens : Perte de bétails pillés par les groupes armés, Incidents de protection, Perte des commerces et autres AGR, Perte d’abris, Perte des moyens d’existence, Déplacement vers des terres dont les pâturages sont insuffisants et en mauvais état. 4 A travers cette analyse du contexte, la mission confirme la présence des ménages déplacés dans la commune de Talataye sur les sites d’Ifisnelou, Talataye, Indelimane Tintachori, Inwelane et Walet Arojoin au regard des informations collectées lors des échanges et des constats faits par l’observation. Les raisons expliquant ces déplacements sont d’une part similaire aux causes des ménages déplacés arrivés à la même période dans les zones de Bourem et Tarkint. Ces ménages déplacés, en grande partie viennent de la région de Ménaka au sud-est de Talataye pour des raisons de sécurité, échappant aux représailles des attaques terroristes les visant. En outre la mission a noté l’arrivée de retournés venant de la frontière algérienne et mauritanienne à la date du 25 juillet répartis dans la commune de Talataye suite au retour et assurance de la paix. Les 367 ménages PDIs et retournés ne souffrent d’aucun risque de protection. Cependant Sur les axes de certains sites, la vigilance est recommandée à cause du contexte sécuritaire toujours instable. Par rapport à l’aspect sanitaire, on peut constater en plus du risque de contamination de l’épidémie de coqueluche et de rougeole que la situation nutritionnelle des enfants de ces ménages PDIs est mauvaise. Sur la question d’accès, nous pouvons noter un accès souvent très difficile aux différents sites et à la commune en général. Cependant, il serait pertinent de se baser sur des personnes ressources dans la commune pour introduire chaque mission dans les zones. II. OBJECTIFS ET METHODOLOGIE D’EVALUATION Objectif principal : Analyser le contexte spécifique, pour mieux comprendre la situation et faciliter la prise de décision d’une assistance de manière consensuelle par les humanitaires. Objectifs spécifiques D’analyser la situation sécuritaire, les risques de protection et l’accessibilité des populations affectées afin de mieux orienter les humanitaires sur les besoins prioritaires ; S’imprégner des conditions qui ont occasionné le déplacement et l’impact sur leur