Le Pays Voironnais. Coublevie, La Buisse, Saint-Julien-De-Ratz, Saint
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LE PAYS VOIRONNAIS IL A ETE TIRE DE CET OUVRAGE, A GRENOBLE, SUR LES PRESSES DE L'IMPRIMERIE ALLIER, 300 EXEMPLAIRES SUR VELIN PUR FIL LAFUMA, NUMEROTES DE 1 à 300, QUI CONSTITUENT L'EDITION ORIGINALE. Georges FAUCHON LE PAYS VOIRONNAIS Coublevie . la Buisse . Saint-Julien-de-Ratz Saint -Etienne- de -Crossey . Saint-Aupre Saint - Nicolas-de- Macherin . Chirens la Murette . Saint - Cassien Préface de M. Robert AVEZOU ÉDITIONS DES CAHIERS DE L'ALPE COLLECTION « HISTOIRE RÉGIONALE » publiée par la Société des Écrivains Dauphinois LA TRONCHE-MONTFLEURY PRÉFACE Avec le lyrisme propre aux émules de Rousseau, le pré- romantique abbé Pollin, chantre du hameau de VAgnêlas où il a longtemps séjourné, a célébré les beautés naturelles du Voironnais aux gracieux coteaux « semblables à ceux des isles Boromées », mais à part quelques parenthèses historiques, notam- ment au sujet des frères Paris, il n'y a que littérature dans ses écrits, au demeurant bien agréables à parcourir, si l'on veut imaginer ce que pouvaient être à la fin du XVIIIe siècle ces campagnes dauphinoises proches des grandes villes dont l'inévi- table Progrès devait tant de nos jours défigurer l'aspect. Une conspiration contre nos paysages, n'a pas craint d'affirmer un doyen honoraire de la Faculté des Sciences de Grenoble. Comme il a eu raison de lancer ce cri d'alarme ! La conspiration pour le moment semble épargner ce Pays Voironnais dont M. Georges Fauchon nous raconte aujourd'hui l'histoire, commune par commune, en adoptant le cadre du canton de Voir on, enrichi de la portion limitrophe de celui de Rives comprenant La Murette, Réaumont et Saint-Cassien. Avec un si consciencieux et savant guide, le lecteur fera un instructif voyage, à la fois dans le présent et dans le passé. Nos contem- porains ont été interrogés sur place par les soins de ce vigilant enquêteur, amoureux fervent du beau terroir que domine la montagne de Vouise, au pied de laquelle l'industrieuse Voiron poursuit remarquablement son actuelle expansion, après de longues années durant lesquelles elle avait semblé sommeiller M. Fauchon a fait aussi parler les documents anciens, a utilisé judicieusement une bibliographie locale déjà abondante, et il donne de chacune de ces communautés du Voironnais, peuplant la zone frontière où jusqu'en 1355 dauphins et comtes de Savoie s'épiaient avec hostilité, un tableau d'histoire très complet et vivant, permettant au profane de se familiariser avec des pro- blèmes territoriaux fort compliqués à l'origine, lorsque le comté de Salmorenc (Sermorens) était une pomme de discorde entre les évêques de Grenoble et les archevêques de Vienne et que les comtes de Savoie, par la surveillance exercée dans leurs châteaux de Tolvon et de Voiron même, faisaient régner l'insé- curité et l'alarme dans la vallée de l'Isère toute proche. De Chirens à l'abri des ruines de sa vieille tour de Clermont, point septentrional du périple auquel nous convie M. Fauchon, à La Buis se dont l'église à la belle flèche de pierre couronne un village qui, par une grâce exceptionnelle, n'a pas encore perdu son cachet, « Le Pays Voironnais » consacre ses chapitres tour à tour à Coublevie l'ensoleillée, à Saint-Etienne-de-Crossey, plus sévère porte de la Chartreuse, à Réaumont dont le chemin de fer du second Empire fit disparaître les tours primitives pour la percée d'un tunnel, au château de la Brunerie ceint de son immense parc, et à tant d'autres coins trop peu connus (les deux Saint. Aupre ou Saint-Nicolas-de-Macherin par exemple) de cette contrée si amène, heureux bocage qui donne au voyageur descendu des terres froides déjà l'avant-goût des cieux méridionaux. M. Fauchon n'a pas oublié la capitale de son Voironnais, mais il n'a pas marché sur les brisées de ses prédécesseurs, le Dr Tête et plus récemment Louis Cortès, qui ont attaché leurs noms à des histoires de la ville. Il a limité son étude urbaine aux deux églises typiques de Voiron, la très antique Saint-Pierre qui garde des parties carolingiennes, et Saint-Bruno la cartusienne que ses concitoyens appellent « la Cathédrale » et dont il est le talentueux et sensible organiste. Depuis quelques années un regain d'intérêt se manifeste en Dauphiné autour de la publication des Monographies de villes et de villages ; le succès obtenu en accélère le rythme ; il ne pourra, j'en suis sûr, qu'être renforcé par la sortie de ce nouveau livre., qui honore les qualités scrupuleuses et solides d'un chercheur aux mérites rendus plus grands encore par le lourd tribut qu'il a payé dans sa personne au cours de la Première Guerre mondiale. R. AVEZOU, Directeur du Service d'Archives du Département de l'Isère. INTRODUCTION Les Editions des Cahiers de l'Alipe de la Société des Ecri- vains Dauphinois rassemblent dans ce volume des études déjà parues en partie, année après année, dans les colonnes du journal le Dauphiné libéré, chacune de ces études étant consacrée à une commune du canton de Voiron ou des environs immédiats. J'aurais pu reprendre l'ensemble de ce travail pour lui donner plus d'unité. J'ai préféré le faire précéder d'un chapitre liminaire analysant les circonstances historiques qui ont finale- ment motivé la formation du canton de Voiron et des cantons voisins, quitte à revenir sur ces événements chaque fois que cela était nécessaire pour conserver à chaque commune sa personnalité. Une blessure datant de la guerre 1914-18 ne m'avant plus permis par la suite de lire par moi-même une seule ligne d'un texte imprimé ou manuscrit, il m'a faMu faire appel à des collabo- rateurs tous aussi dévoués que désintéressés à qui j'exprime ici ma vive gratitude. Pour moi je dédie ce travail à mon pays natal à la manière d'un poème. Puisse-t-il, selon le vieil adage, « en le faisant mieux connaître, le faire mieux comprendre et partant mieux aimer ». Voiron, le 15 octobre 1967. Georges FAUCHON, Officier de la Légion d'honneur, Titulaire du Mérite Diocésain, Organiste de St-Bruno de Voiron, Membre associé de l'Académie Delphinale. CHAPITRE PREMIER Formation du canton de Voiron Le canton de Voiron et les anciens mandements. Le canton de Voiron occupe maintenant une superficie de 15 177 hectares. Il n'en fut pas toujours ainsi car, lorsqu'il fut créé comme tous les cantons et communes de France par un décret de l'Assemblée Nationale en date du 9 janvier 1790, il ne comprenait que les communes de Voiron, Coublevie, La Buisse, St-Etienne-de-Crossey, St-Aupre et St-NicoHas-de-Macherin. Le Consulat, modifiant l'administration à peine rodée issue des Assemblées révolutionnaires, allait supprimer plus de la moi- tié des cantons alors existants. Ceux du département de l'Isère furent ramenés de 91 à 45. C'est ainsi que le canton de Saint- LaUJrent-du-Pont ayant fusionné avec celui de Chartreuse, Saint- J uilien-de- Ratz lui fut ôté et incorporé à Voiron. Le canton de Voreppe ayant également disparu, les commu- nes de Voreppe et de Pommiers furent rattachées à Voiron le 9 brumaire de l'an X ; au début du second Empire il fut question de le rétablir, il aurait alors compris La Buisse, mais les municipalités voisines émirent un vote défavorable. La délibé- ration de Coublevie, en date du 23 juillet 1855, fut particulière- ment éloquente, les conseillers faisant ressortir que les habitants se refusaient d'être séparés de ceux de La Buisse avec qui ils entretenaient depuis si longtemps des rapports extrêmement cor- diaux. Nous n'engloberons cependant pas Voreppe dans cette étude, non à cause de son éloignement relatif de Voiron, mais parce que c'est un grand pays qui a déjà fait l'objet de plusieurs excellentes études. Chirens, d'abord canton, fut réuni en 1806 à Voiron, à la demande expresse de ses habitants ; nous adjoindrons à son étude celles de La Murette et de St-Cassien, communes limitrophes qui, bien qu'appartenant au canton de Rives, continuent comme par le passé à partager des problèmes communs avec Voiron. Les Assemblées révolutionnaires, tout en voulant faire du nouveau, durent néanmoins tenir compte de ce qui existait ; elles firent donc reposer l'Administration sur la plus petite unité collective : la paroisse, qui devint la commune. L'ancienne paroisse était d'abord et avant tout une circonscription religieuse, mais les paroissiens se réunissaient parfois à l'église en « assem- blées paroissialles » ou « de la communauté paroissiale » pour discuter de leurs intérêts immédiats d'ailleurs fort réduits ; ils étaient donc tout préparés à constituer des municipalités ayant des initiatives et des responsabilités bien plus grandes. Les paroisses étaient groupées en « mandement », ce mandement étant la circonscription dépendant d'un château féodal, et ceci nous reporte en plein Moyen Age. Si le seigneur avait été puis- sant, le mandement était considérable ; dans le cas contraire il ne comprenait qu'une paroisse ou même la moitié d'une paroisse : exemple Hautefort, moitié de St-Nicedas,dé-Macherin. Le mandement de Voiron englobait les paroisses de Voiron, Coublevie, La Buisse, partie de St-Julien"¿e-Ratz et de St-Jean- de-Moirans, partie aussi de La Murette et St-Cassien. Le mandement de Tolvon englobait TdlvoIT, St-Etienne-de- Crossey, St-Aupre et partie de St-Nicolas. Comme on le voit, les habitants s'étaient sagement groupés autour d'un clocher en tenant compte de la géographie et des impératifs vitaux, les seigneurs n'ayant cherché qu'à agrandir leur domaine. Après le Moyen Age, les rois de France essayèrent d'améliorer cette situation ; ils n'y parvinrent pas complètement car il subsiste encore par-ci par-1à des anomalies territoriales qui remontent à cette époque.